17

Click here to load reader

les politiques d'ajustements structurels du FMI et leur impact sur la situation économique des pays du tiers monde

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: les politiques d'ajustements structurels du FMI et leur impact sur la situation économique des pays du tiers monde

PROJET DE MEMOIRE

Les politiques d’ajustement structurel1 du FMI et leur impact sur la situation économique des pays sous-développés : Cas du Cameroun

M. Bertrand NGNIE

(1) Les désordres monétaires des années 1970 proviennent du fait que les règles, qui fondaient l’ordre monétaire instauré en 1944, sont brutalement bouleversées après la décision du gouvernement américain de supprimer ce système de change fixe en refusant, dorénavant, d’assurer la convertibilité du dollar en or (août 1971). Cette décision ouvre une période de flottement généralisé des monnaies, un système qui sera officialisé en 1976 avec la signature des accords de la Jamaïque. Une logique de marché se substitue à une forme de gouvernance mondiale contrôlée : les capitaux et devises circulent librement, prétexte à des mouvements spéculatifs de grande ampleur qui renforcent les déséquilibres affectant la balance des paiements de nombreux États en particulier celle des pays en voie de développement. Cette situation face à laquelle le FMI s’est trouvé mis de fait a affaibli d’autant son rôle d’arbitrage qui s’est vu réduit à la portion congrue.

Durant les années 1980, les ressources du FMI servent essentiellement à résorber la crise mondiale de l'endettement, due aux prêts excessifs octroyés aux pays en développement. En 1982, le Mexique suspend le service de sa dette, c’est-à-dire son remboursement, bientôt suivi par d’autres pays d’Amérique latine. Nombre de prêts viennent à échéance en 1982-1983 et ce continent se voit dans l’obligation de transférer vers le FMI davantage de flux financiers qu’il ne peut espérer en recevoir. Cette spirale de l’endettement ouvre une période caractérisée par la mise en place de politiques d’ajustement structurel des économies marqué par la succession de divers plans de rééchelonnement ou de conversion de la dette (plan Baker en 1985, plan Brady en 1988).

Nonobstant, les politiques d’ajustement prônées par le FMI se caractérisent par une stricte orthodoxie en matière de finances publiques, laquelle s’exprime, en premier lieu, par des exigences très fortes en matière de politique budgétaire. Il s’agit, le plus souvent, d’accroître les recettes mais surtout de réduire les dépenses courantes (dépenses de personnel que l’on ne peut abaisser qu’en réduisant les salaires ou en diminuant le volume d’emploi) et de sélectionner plus sévèrement les dépenses d’investissements en les orientant vers des domaines d’activité non productifs qui ne sont pas susceptibles d’engendrer des revenus en devises qui permettraient d’assurer le service de la dette.

Dans cette optique, tout déséquilibre de la balance des paiements s’analyse comme le résultat inéluctable d’une gestion dispendieuse, une hypothèse devenue classique. En plaçant l’austérité monétaire et fiscale au centre des politiques d’ajustement, l’action du FMI a pu contribuer à amplifier les effets récessifs engendrés par un désordre boursier qui, à l’origine, n’est imputable qu’à la seule défaillance du marché des capitaux privés. Or, en ignorant cette réalité ou du moins en minorant l’effet causal de ce type de comportement, et en imposant une conditionnalité macroéconomique très stricte, l’action du FMI ne laisse guère de place aux réflexions sur les conséquences sociales et politiques, souvent extrêmes, des politiques d’ajustement proposées. La crise argentine des années 2001-2002 reste l’illustration parfaite de ce paradoxe : elle a coûté son poste à un président de la République, plongé le pays dans un état de quasi-faillite et jeté dans les rues des milliers de nécessiteux alors même que l’Argentine, jusque-là financièrement soutenue, figurait sur la liste des « bons élèves » du Fonds. La réforme de l’architecture financière mondiale reste plus que jamais le défi auquel le FMI doit s’atteler.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Page 2: les politiques d'ajustements structurels du FMI et leur impact sur la situation économique des pays du tiers monde

PROJET DE MEMOIRE

Doctorant en Sciences de Gestion Contact téléphonique : 76 29 84 25E-mail : [email protected]

(1) Les désordres monétaires des années 1970 proviennent du fait que les règles, qui fondaient l’ordre monétaire instauré en 1944, sont brutalement bouleversées après la décision du gouvernement américain de supprimer ce système de change fixe en refusant, dorénavant, d’assurer la convertibilité du dollar en or (août 1971). Cette décision ouvre une période de flottement généralisé des monnaies, un système qui sera officialisé en 1976 avec la signature des accords de la Jamaïque. Une logique de marché se substitue à une forme de gouvernance mondiale contrôlée : les capitaux et devises circulent librement, prétexte à des mouvements spéculatifs de grande ampleur qui renforcent les déséquilibres affectant la balance des paiements de nombreux États en particulier celle des pays en voie de développement. Cette situation face à laquelle le FMI s’est trouvé mis de fait a affaibli d’autant son rôle d’arbitrage qui s’est vu réduit à la portion congrue.

Durant les années 1980, les ressources du FMI servent essentiellement à résorber la crise mondiale de l'endettement, due aux prêts excessifs octroyés aux pays en développement. En 1982, le Mexique suspend le service de sa dette, c’est-à-dire son remboursement, bientôt suivi par d’autres pays d’Amérique latine. Nombre de prêts viennent à échéance en 1982-1983 et ce continent se voit dans l’obligation de transférer vers le FMI davantage de flux financiers qu’il ne peut espérer en recevoir. Cette spirale de l’endettement ouvre une période caractérisée par la mise en place de politiques d’ajustement structurel des économies marqué par la succession de divers plans de rééchelonnement ou de conversion de la dette (plan Baker en 1985, plan Brady en 1988).

Nonobstant, les politiques d’ajustement prônées par le FMI se caractérisent par une stricte orthodoxie en matière de finances publiques, laquelle s’exprime, en premier lieu, par des exigences très fortes en matière de politique budgétaire. Il s’agit, le plus souvent, d’accroître les recettes mais surtout de réduire les dépenses courantes (dépenses de personnel que l’on ne peut abaisser qu’en réduisant les salaires ou en diminuant le volume d’emploi) et de sélectionner plus sévèrement les dépenses d’investissements en les orientant vers des domaines d’activité non productifs qui ne sont pas susceptibles d’engendrer des revenus en devises qui permettraient d’assurer le service de la dette.

Dans cette optique, tout déséquilibre de la balance des paiements s’analyse comme le résultat inéluctable d’une gestion dispendieuse, une hypothèse devenue classique. En plaçant l’austérité monétaire et fiscale au centre des politiques d’ajustement, l’action du FMI a pu contribuer à amplifier les effets récessifs engendrés par un désordre boursier qui, à l’origine, n’est imputable qu’à la seule défaillance du marché des capitaux privés. Or, en ignorant cette réalité ou du moins en minorant l’effet causal de ce type de comportement, et en imposant une conditionnalité macroéconomique très stricte, l’action du FMI ne laisse guère de place aux réflexions sur les conséquences sociales et politiques, souvent extrêmes, des politiques d’ajustement proposées. La crise argentine des années 2001-2002 reste l’illustration parfaite de ce paradoxe : elle a coûté son poste à un président de la République, plongé le pays dans un état de quasi-faillite et jeté dans les rues des milliers de nécessiteux alors même que l’Argentine, jusque-là financièrement soutenue, figurait sur la liste des « bons élèves » du Fonds. La réforme de l’architecture financière mondiale reste plus que jamais le défi auquel le FMI doit s’atteler.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Page 3: les politiques d'ajustements structurels du FMI et leur impact sur la situation économique des pays du tiers monde

PROJET DE MEMOIRE

Pourquoi avoir retenu l’impact des politiques économiques du FMI sur les pays du tiers monde comme sujet de mémoire ?

De la réduction des dépenses publiques en passant par la dévaluation de la monnaie nationale ; la restructuration de certaines entreprises publiques voire leur privatisation ; l’augmentation des recettes fiscales (l’augmentation du taux de la TVA qui est passé de 18,7% à 19,25% et l’augmentation des timbres fiscaux qui passent de 500FCFA à 1000FCFA  au Cameroun par exemple) ; l’augmentation du prix des carburants ;… ; jusqu’à la privatisation des investissements vitaux1, ce fut le cas du Cameroun où nous avons assisté à la privatisation de la SONEL ; voilà autant de mesures d’ajustements prises depuis plus de deux décennies, par le Fonds Monétaire International (FMI) avec la collaboration de la Banque Mondiale (BM) et de nos politiques pour redresser vainement l’économie des pays sous-développés ou pays du tiers monde.

Intéressons nous tout d’abord à la réduction des dépenses publiques ; en fait il est question pour les pays concernés de réduire les dépenses étatiques voire au sommet de l’Etat, de réduire les dépenses d’interventions économiques et sociales à fin de rembourser une bonne partie des dettes2. En l’occurrence, nous avons assisté au Cameroun à une réduction effrénée des salaires des fonctionnaires, ce qui a eu pour corolaire la diminution immodérée, voire la destruction du pouvoir d’achat desdits fonctionnaires, ce qui n’était pas sans conséquence sur celui des commerçants, car le pouvoir d’achat de ces derniers dépendait étroitement de celui des fonctionnaires. Cette mesure qui fut un échec total, a des répercussions jusqu’à nos jours, car les fonctionnaires de masse (enseignants ; médecins ; instituteurs ; …) continuent à toucher un salaire qui laisse à désirer, en revanche les hauts fonctionnaires, les ministres, les généraux, les directeurs généraux, … qui ne représentent qu’une infime partie de la population ont des rémunérations amplement disproportionnées.

La réduction des dépenses publiques n’ayant pas conduit aux résultats escomptés, le FMI proposa la dévaluation de la monnaie nationale, car la dévaluation a comme pour effet d’une part de rendre les produits nationaux exportés bon marché et par conséquent plus attractifs sur le marché international, et d’autres part entraîne une hausse du prix des importations et rend les produits nationaux plus attractifs sur le marché intérieur.

(1) C’est l’ensemble des investissements qui nécessitent non seulement des moyens colossaux pour leur mise en œuvre, mais sont également indispensables pour la survie de l’activité économique du pays voire à celle de la population même. Il s’agit ente autres du secteur d’énergie électrique hydraulique, du service de distribution d’eau … Ces secteurs ont généralement un caractère « d’un service public national ou d’un monopole de fait »

(2) Il s’agit pour l’essentiel des emprunts contractés auprès des bailleurs de fonds internationaux au lendemain des indépendances pour mettre en place une structure étatique (construction des ministères, des routes, des hôpitaux publics …) qui initialement étaient soumis à un taux d’intérêt fixe, mais à partir de la fin des années 70 et début 80 ces dettes sont soumises au taux du marché ou taux flottants suite à la suppression par le gouvernement américain du système de change fixe, en refusant, dorénavant d’assurer la convertibilité du dollar en or (août 1971) ce qui a eu pour corolaire une croissance exponentielle desdites dettes.

2

Page 4: les politiques d'ajustements structurels du FMI et leur impact sur la situation économique des pays du tiers monde

PROJET DE MEMOIRE

Concrètement une dévaluation doit diminuer le volume d'importations arrivant dans le pays, et augmenter la demande extérieure pour les exportations partant du pays : son efficacité dépend alors de l'influence d'un changement de prix sur le consommateur et le producteur (élasticités de l'offre et de la demande). L'amélioration de la balance commerciale nationale devrait entraîner un nouveau flux de monnaie étrangère dans le pays, et finalement une amélioration de la balance globale des paiements du pays considéré.

Ce fut le cas pour le Cameroun qui adopta en 1994 cette mesure sous l’impulsion du FMI afin d’améliorer sa balance des paiements via sa balance commerciale. Mais cette mesure fut une fois de plus un désastre, car d’un coté, le prix du café et du cacao ne valant plus rien sur le marché international  ; les producteurs nationaux furent démoralisés ; c’est ainsi que les champs de café et de cacao qui furent la fierté du Cameroun d’antan ont été abandonnés dans les régions de l’ouest, littoral, centre et sud. De l’autre coté, le Cameroun étant très dépendant de ses importations pour la satisfaction de besoins alimentaires ou structurels, la dévaluation fut véritablement une politique impopulaire car non seulement elle a entraîné les produits importés plus dispendieux mais également elle a rendu le peuple camerounais plus que dépendant desdits produits.

Après les programmes d’ajustements structurels qui furent un échec absolu ; le FMI revient avec les programmes d’ajustements structurels intensifiés où il définit la politique à présent en terme de point de décision et de point d’achèvement qui ne sont autres que des programmes triennaux au cours desquels les pays concernés devront rembourser une bonne partie de la dette et réaliser des progrès économiques notables conformément aux politiques définies par le FMI afin de bénéficier des allègements de leurs dettes.

Le gouvernement camerounais sous l’impulsion des institutions financières internationales (FMI et BM) a consenti ces nouvelles mesures du FMI, ce qui a eu pour corolaire l’adoption de la politique de grandes ambitions qui ne sont à notre avis que des ambitions désastreuses pour notre économie et qui consistait dans un premier temps à rentabiliser les recettes fiscales coûte que coûte, c’est ainsi que nous avons assisté tour à tour :

A l’augmentation du taux de la TVA qui est passé de 18,7% à 19,25% surtout lorsqu’on sait que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt sur la dépense et supporté par le consommateur final (c'est-à-dire celui qui consomme le bien en dernière position) et ce dans un pays où le pouvoir d’achat1 est quasi inexistant.

A la taxation à plusieurs niveaux des carburants, ce qui a entraîné inévitablement l’augmentation des prix des carburants avec pour effet immédiat l’augmentation des tarifs de taxi, de transport urbain de masse, de transport interurbain de personnes …

(1) Pouvoir d’achat, en économie, c’est la valeur réelle en marchandises et en services, que représente un revenu. Cette valeur se modifie avec les variations des prix des biens et des services susceptibles d'être consommés. Cependant, au Cameroun il y a environ 8 000 000 millions de chômeur qui n’ont aucune source de revenu possible et par conséquent n’ont pas de pouvoir d’achat.

3

Page 5: les politiques d'ajustements structurels du FMI et leur impact sur la situation économique des pays du tiers monde

PROJET DE MEMOIRE

Dans un second temps, cette politique visait la restructuration de certaines entreprises étatiques voire leur privatisation ; car la privatisation1 fut prônée par le FMI comme un moyen pour l’Etat camerounais d’avoir des ressources en dehors des ressources fiscales et exportatrices. Sur cette lancée les entreprises publiques furent privatisées. Nonobstant, la plus mauvaise de toutes ces privatisations fut celle de la SONEL, car pour ma part une société de distribution d’énergie qui est une société à actifs fortement spécifique et qui nécessite de moyens colossaux pour sa mise en œuvre fait partie des investissements vitaux d’un pays, dans la mesure où c’est elle qui donne vie à toutes les sociétés industrielles du pays voire à l’activité économique de tout le pays à ce titre une telle société devrait rester sous contrôle étatique. Il est évident, qu’en privatisant la SONEL, le gouvernement a libéralisé le secteur d’énergie électrique, mais combien d’investisseurs sont à même d’emboiter le pas car, comme nous l’avons dit plus haut c’est un secteur qui nécessite d’énormes moyens pour sa mise en œuvre, surtout celui de l’énergie hydraulique vu que l’énergie nucléaire et solaire en Afrique sont quasi inexistants.

Au total, la mainmise du FMI et de la BM sur la gestion de l’économie des pays du tiers monde s’est traduite jusqu’ici par un échec total, c’est d’autant plus choquant lorsqu’on voit les pays concernés à s’atteler à remplir vainement des programmes économiques qui ne cadrent pas avec leur contexte socio-économique et leur réalité quotidienne.

Voilà, en quelques sortes, les raisons pour lesquelles nous avons retenu l’impact des politiques économiques du FMI sur les pays du tiers monde comme sujet de mémoire. Dans cette lancée, non seulement nous allons décrier les mesures d’ajustements imposées par le FMI et l’attitude comportementale des politiques desdits pays, mais nous allons également mettre en évidence les politiques du développement durable pour les pays du tiers monde ; lesquelles politiques tiendront compte de leur contexte socio-économique et de leur réalité quotidienne car toutes choses ne sont pas toujours égales par ailleurs comme l’ont toujours soutenu nos pères économistes.

(1) Privatisation (économie), opération qui consiste à céder au secteur privé des actifs appartenant jusqu'alors au secteur public. Nonobstant, Certaines entreprises publiques ne peuvent pas être privatisées. Ce sont celles qui ont acquis les caractères d’un « service public national ou d’un monopole de fait » ; par exemple la société de distribution d’eau ; la société de distribution d’énergie électrique hydraulique ; les sociétés de transport public  …

Il convient toutefois de remarquer que, si les privatisations peuvent améliorer la compétitivité des entreprises concernées, les sociétés « privatisables » ne deviennent pas ipso facto bénéficiaires du seul fait de leur passage du secteur public au secteur privé ; ce sont en effet bien souvent des entreprises déjà rentables et concurrentielles qui ont été cédées au privé, certains observateurs ayant fait remarquer que l’État se privait de recettes plutôt qu’il ne réduisait ses dépenses.

4

Page 6: les politiques d'ajustements structurels du FMI et leur impact sur la situation économique des pays du tiers monde

PROJET DE MEMOIRE

Pourquoi les politiques d’ajustement structurel du FMI n’ont pas conduit aux résultats escomptés ?

Commençons d’abord par nous interroger sur l’origine de la dette ; comme nous l’avons dit supra, il s’agit des dettes contractées à la sortie de la seconde guerre, pour certains et à la veille de l’indépendance, pour d’autres, auprès des institutions financières internationales que sont le FMI et la Banque Mondiale. Ces dettes initialement étaient soumises à un système de change fixe comme le prévoyait les accords de Bretton Woods qui ont présidé à la création du FMI en décembre 1945. Mais suite au refus du gouvernement américain d’assurer dorénavant la convertibilité du dollar en or (août 1971) ; les désordres monétaires s’installent, car les règles qui fondaient l’ordre monétaire instauré en 1944 sont désormais bouleversées et le système de change fixe cède le pas au système de change flottants. Dans ce système de change dit flexible, on dit qu’une monnaie flotte lorsque son cours est fixé par les seules règles du marché. A partir de ce moment là, les dettes des pays en développement, étant désormais soumises au taux d’intérêt du marché ont augmenté de manière exponentielle. Face à cette spirale de l’endettement, certains pays en développements ont suspendu le service de la dette, ce fut le cas de la Mexique et d’autres pays de l’Amérique latine. On peut se demander ici, si ces dettes sont vraiment réelles ou si elles sont simplement fictives c’est-à-dire si elles résultent de la simple spéculation, étant donné que le taux d’intérêt est désormais le taux du marché ?

Par la suite, on peut s’interroger sur la nature des investissements réalisés par les pays endettés ; car certains ont contracté la dette pour mettre en place une structure étatique, d’autres l’ont contracté pour mettre en place une économie. Ces investissements sont-ils des investissements productifs1 c'est-à-dire réalisés dans le domaine des activités industrielles ? Ou sont-ils des investissements improductifs c'est-à-dire réalisés dans les domaines sociaux, éducatifs et sanitaires ?

Examinons à présent, les politiques d’ajustement structurel : Pourquoi la réduction des dépenses publiques fut-elle un désastre  au Cameroun par exemple ? Lorsqu’on sait que la réduction des dépenses d’intervention économiques et sociales a comme pour effet :

(1) Il est bon de remarquer que, ce sont les investissements productifs qui permettent à un pays d’assurer régulièrement son service de la dette c'est-à-dire d’honorer ses échéances de remboursement. En revanche les investissements improductifs réalisés dans le domaine social, éducatif et sanitaire sont certes nécessaires pour la population, mais ne peuvent pas permettre d’assurer le service de la dette, car leur rendement est à long terme et aléatoire voire incertain.

5

Page 7: les politiques d'ajustements structurels du FMI et leur impact sur la situation économique des pays du tiers monde

PROJET DE MEMOIRE

de responsabiliser les « assistés » attendant trop de la sollicitude de l’Etat, à les inciter à plus d’initiative ;

de restaurer les conditions de concurrence qui optimisent l’allocation des ressources, mettant ainsi fin aux gaspillages des derniers publics par la réduction des dépenses de caractère économique.

Pourquoi la dévaluation de la monnaie nationale n’a-t-elle pas conduit à l’amélioration de la balance globale de paiements ? Les promoteurs de cette mesure ont-ils vérifié les conditions de sa réalisation ? Ont-ils vérifié par exemple si les producteurs nationaux étaient disponibles à accepter les prix offerts sur le marché international ? Ont-ils vérifié le degré de dépendance de ces pays vis-à-vis de leurs importations en besoins alimentaires ou structurels ? Ont-ils vérifié s’ils existaient des produits nationaux parfaitement substituables aux importations ?

Pourquoi l’austérité monétaire et fiscale placée au centre des politiques d’ajustements a plutôt contribué à amplifier les effets récessifs ?

Pourquoi la politique de privatisation qui a si bien marché en France depuis les années 1980, en Angleterre, au japon et par ailleurs n’a-t-elle pas marché pour les pays du tiers monde en l’occurrence le Cameroun ?

Au-delà de toutes ces considérations, est ce que l’échec des politiques d’ajustements du FMI ne provient-il pas tout simplement du fait qu’elles ne tiennent pas compte du contexte économique, social et culturel des pays du tiers monde ?

Dans le même ordre d’idées, l’on pourra également s’interroger sur la mentalité des politiques qui sont chargés de mettre en œuvre les politiques édictées par le FMI.

Pour répondre à cette question, notre démarche nous conduira à présenter dans un premier temps l’incidence des politiques d’ajustements sur la situation économique et sociales des pays du tiers monde, pour ce faire, nous utiliserons les données économiques et sociales du Cameroun pour effectuer des tests statistiques qui nous conduiront à faire un point sur lesdites politiques.

Dans un second temps nous allons nous atteler à proposer les politiques de développement durables qui tiennent compte du contexte socio-économique des pays du tiers monde.

6

Page 8: les politiques d'ajustements structurels du FMI et leur impact sur la situation économique des pays du tiers monde

PROJET DE MEMOIRE

PLAN

I- Présentation des politiques d’ajustements structurels du FMI et leur appréciation à lumière des tests effectués sur le cas particulier du Cameroun

II- Proposition des politiques de développement durable pour les pays du tiers monde qui tiennent compte du contexte socio-économique et culturel.

7

Page 9: les politiques d'ajustements structurels du FMI et leur impact sur la situation économique des pays du tiers monde

PROJET DE MEMOIRE

Bibliographie sélective (en cours de recherche)

8