LES PREMIERS ENTRETIENS SYSTÉMIQUESGrille d’analyseMurielle Meynckens-Fourez1

A Introduction

A la suite d’un article d’E. Tilmans et M. Mcynckcns ( 1987)2, ce texte tente de systématiser en une série de qucvstions comment l’approche systémique, en élargissant l ’angle de vue, en Lenanl compte du contexte et de toutes les relations pouvant influencer un premier rendez-vous, permet à chacun, professionnel comme «client» de se situer dans une partie qu’ ils auront peut-être à jouer ensemble. 11 peut s’agir aussi bien d’une consul­tation ambulatoire que d’ une demande d’admission en institution.

Ce type d’ interrogation vise à comprendre sur quel terrain les person­nes se trouvent, évitant de plonger sur l ’analyse de la plainte qui risque de figer le symptôme en le montrant du doigt, ou sur l ’anamnèsc qui peut donner un caractère linéaireà l’enlrctien dans lequel l'intervenant pourrait cire tenté de chercher la cause et donc le fautif. Ce questionnement peut constituer un guide dans les situations complexes où les clients sc sentent ou se trouvent dans un rapport obligé face au réfèrent.

Nous nommerons «système-client», toute personne ou groupe de personnes - famille, couple,... - qui sc présente au premier rendez-vous à propos d’une plainte. A cet égard, l ’approche systémique nous a montré l ’ intérêt d’ inviter d’emblée l ’ensemble de la famille voire certaines personnes connaissant bien la situation lors d’un premier rendez-vous, afin de redéfinir le problème en termes relationnels, de savoir analyser les enjeux d’une consultation cl le cas échéant de comprendre le bien-fondé

1 Pédopsychiatn thérapeute familialt Centre Chapelle-ai. Champs (U.C.L), C Chapelle-aux-Char 30, 1200 Bruxelles Belgique.

50 Le premier rendez-vous, lecture systémique

3 ibid.

Nous nommerons «système-envoyeur» ou «réfèrent», quiconque adresse le elientà quelqu’un, cl «système-intervenant», celui qui reçoit le client lors de cette première rencontre. Les termes «mandant» (envoyeur) et «mandataire» (intervenant) sont en général réservés aux situations où il y a un mandai judiciaire, le mol «thérapeute» aux situations de psychothérapie.

Dès le départ, la réflexion portera sur la place que chacun lient et les relations entre individus. Ainsi, une attention particulière sera mise sur l 'observation d’éventuelles alliances ou conflits, sur les frontières pou­vant exister cnlre les personnes ou les sous-systèmes en sachant que l’intervenant, loin d’clre neutre, rien que par sa présence, influence le comportement des participants, et qui plus est, sélectionnera inconsciem­ment le «matériel» observé, en fonction de ce qu’il est.

Cequi scddroiiiedans «l’ ici et maintenant» de celle première rencontre traduit à la fois ce qui se passe alors et ce que chacun (professionnel comme client) apporte de son histoire, de scs croyances, de ses mythes.

A l ’intervenant de réfléchir à la fonction que lui-même occupe, et de veiller à saisir la portée de ce qui se joue entre l ’envoyeur et le client, entre l’envoyeur cl lui-même afin de progressivement définir la relation qui peut s’ébaucher entre le client et lui.

En analysant toulccla, l'intervenant se mettra dans une position tierce, où il ne doit ni défendre, ni disqualifier l’envoyeur ou le client. N’étant l'exécutant ni de l’un, ni de l’autre, il se situe à line place différenciée où il peul les interroger, chercher à définir la relation et négocier un espace particulier d’intervention appelé aussi «espace intermédiaire»1. Nous pouvons donc représenter un triangle symbolisant ces relations :

Système-Client

Les flèches à double sens signifient l'importa nceaccordéeaux rétroactions et à la circulation des informations cnlre les différents systèmes pris en considération.

A noler également, que chaque côlé du triangle peut être Uès petit ou très grand, ce qui représente la «proximité ou la distance relationnelle»

Le premier rendoz-vous, lecture syslémique

entre les partenaires et donnera des indication«'; à l'intervenant sur l’orien­tation de son questionnement.

Si le client est très «proche» de l'envoyeur, comme on peut le. voir par exemple dans des maladies définies comme psychosomatiques, l’ intervenant devra œuvrer pour augmenter la «distance» client- envoyeur en interpellant autant l ’envoyeur que le client, ce qui lui permettra, du reste, de ne pas rester à une «distance» infinie d'où il est difficile de nouer une relation.

Système-Client

Si l ’ intervenant est très «proche» du client, au besoin niant l’envoyeur comme on peut parfois le remarquer de façon carica­turale dans des suivis thérapeutiques sous mandat judiciaire, le risque pourra être, p a rla mile, que le juge mandant n ayant aucune information sur le déroulement des entretiens, prenne une décision qui ne tienne compte de la relation client-intervenant.

Système-Client

Système-Envoyeur . Système-Intervenant....... ......... ..... ■ 1 ■ 1 1 j t**

La question sera alors de voir quelle information il est convenu de renvoyer au juge, et comment dès le départ, l’ intervenant signifie au client qu’il doit tenir compte du juge, tout en s’en différenciant.

Nous allons envisager successivement l'intervenant cl son contexte, l'intervenant face au client, l'intervenant lace l’envoi, pour ensuite pouvoir établir un contrat..

Lo premier rendez-vous, lecture systómique

4 Ibid.

B L'intervenant et son contexte

1 Le lieu

Le lie» dans lequel travaille l'intervenant constitue un élément. imj)licilc à prendre en considération lors de l’analysede la demande4. Il n’esien effeL pas pareil de consulter un psychologue attaché à un service de jxîdiatric traitant des leucémiques, un psychologue consultant dans un ccnLrc de conseillers conjugaux ou encore un psychologue travaillant dans un système judiciaire. Le lieu définit déjà en partie ce dont 011 pourra parler plus spontanément cl ce qui sera au départ «tabou».

Les parents d'im enfant leucémique parleront «a p riori» plus facilement de leur relation d /’ enfant dans le service de pédiatrie et de leurs problèmes de couple chez le conseiller conjugal.Lors d'une demande d’admission dans une institution accueillant des enfants perturbés, l'accent peut être mis spontanément sur une longue description des difficultés et risque de faire oublier d l’intervenant l ’ intérêt d’ interroger le sens de la demande de placement.

Par ailleurs, PintcrvcnanL travaillant «au nom d’une institution» se doit de définir le plus clairement possible sa relation avec celle-ci afin d'avoir un mandat précis qui lui donnera des possibilités et des limiLes, qu’il pourra nommer face au client. En précisant ses limites, en nommant les règles institutionnelles qu’il doit lui aussi respecter, il montrera de façon analogique qu’il n’est pas tout-puissant cl qu’ il ne peut pas tout offrir.

L ’espace qu’il aura pu négocier pourlui-môme, il pourra indircclcmcnl l’offrir au client.

2 Le rôle de l’intervenant

Le rôle de l’ intervenant (assistant social, éducateur, psychologue,...) détermine également en partie l ’orientation de celle rencontre, l ’ image qu’évoquent ces différentes professions suscitant chez le client des attentes ou des craintes.

Ainsi, bien souvent le fait de consulter un psychiatre, éveille à tort ou à raison, l'idée de la folie.

3 La personnalité de l’intervenant

A un niveau plus personnel, l'intervenant agira ou réagira en fonction de tout ce qui constitue sa personnalité, son histoire, son système de croyan­ces. Plus précisément, le type de problème proposé peut l’ interpeller et entrer en résonance avec des événements qui lui sont propres. A lui de pouvoir y être attentif et d’en faire 1111 atout plutôt qu’un handicap.

Le premier rendez-vous, lecture systémfque

C L’intervenant face au client

1 Qui demande quoi, pour quoi ?

Lors de ce premier entretien, l'effort de l’intervenant ou du thérapeute portera essentiellement sur 1c sens que peut prendre une entrevue pour le client et comment lui donner une place différenciée par rapport aux personnes qui l'entourent. «Qu’esl-ce qui lait que vous prenez contact maintenant ?» «Qui vous envoie ?» «Qui est au courant de la consulta­tion ?»

Ce questionnement doit pei mettre d’ouvrir un espace d'intervention, dans lesensoù chacun chercherait comprendre dans quel réseau relationnel il agit, cl comment d’emblée, l’ individu, môme s’ il est en partie agi par d’autres, peut aussi se démarquer cl: fouler d’assumer pour lui-même sa propre démarche.

Cela permet également de clarifier la quesl ion : «Qui demande quoi, au nom de qui, pour qui?» cl de préciser dès le départ s’ il s’agit d’une «demande volonlaire» ou «non volontaire».

Comme d’autres l’on! très bien décrit, dans la demande non-volonlaire, il seraesscnlicl d’amplifier le fait que non seulemcnlle clientes (contraint, mais l'intervenant l’est aussi cl a donc des comptes à rendre au mandant. C ’esllc cas pourdes situations d’«aideconlrainte» (P. Segond) mandatées par le juge par exemple, ü i blessure (.les personnes contraintes d’avoir été en quelque sorte «désignées», incitera le mandataire à une grande pru­dence où il pourra d’ailleurs prendre le temps de plusieurs rendez-vous pour tenter de saisir la portée de l’histoire de l'intervention sociale dans la famille du client, afin de mieux comprendre les réactions actuelles suscitées par la rencontre.

Le motif de la consultation éveillera l’attention de l'intervenant qui sera dès le départ sensible H ce que le symptôme peut contenir comme message implicite (ex. : impression d’ inutilité ou de danger de parler s’il y a passage à l’acte) ou comme métaphore (ex. : «qui étouffe ?» dans uuc situation de l'asthme).

2 Le client et son contexte

L ’intervenant prendra soin d'interroger «comment» la demande de con­sultation s’est décidée, quelles ont été jusqu'ici les solutions envisagée:;, et avec quels résultats, comment, les personnes présentes se sont mises d’accord ou pas. Ceci donnera une idée de la manière dont les relations s'organisent au sein de la famille, qui délient le pouvoir, quelles sont les alliances ou les zones de conflit.

Le premier rendez-vous, lecture syslómique

Indirectement, les informations sur la manière dont les membres de la famille ou d’autres proches auraient, réagi par rapport à cet «événement- consultation», permettront de pouvoir dresser une carte des relations du clicnLavcc le cercle élargi. Celle carlc ne sera bien sttr qu’une hypothèse de départ qui pourra être infirmée ou confirmée par la suite, mais pourra servir de guide.

Ainsi,par exemple, si lors d' ¡mepremière consultation de thérapie familiale chez le pédopsychiatre pour un problème d'échec sco­laire, la mère signale que son père est décédé, et que jamais il n'aurait soutenu ce genre de démarche, préférant la baguette ou des exigences très strictes d toute forme de compréhension, le thérapeute peut faire l'hypothèse que la mère, en acceptant de venir, se distancie de la position du grand-père maternel, mais que peut-être, la loyauté envers ce dernier pourra /’ empêcher d'inves­tir dans une thérapie si celle-ci s'avérait nécessaire.

Sans donc aborder directement le contenu du problème, cl sans brusquer les défenses nous pou vous ainsi obtenir u ne série d’in formations pertinen­tes permet tant d’imaginer les relations inlra ou extra familiales, les règles explicites ou implicites, phénoménologiques ou mythiques3 et envisager ensuite comment le motif de consultation pouvait être relié à ces hypothè­ses.

Dans l'exemple donné, la mère oscillant entre la réaction de son père qu'elle rejetait par ailleurs et celle de son mari se montrant indifférent à l'étude, ne parvenait à se positionner sereinement face à la scolarité de ses enfants. Elle s'activait à ce mvedu, ÇC qui permettait aux enfants de se reposer sur elle, alimentant alors du reste /’hyperfonclionnement de la mère, l'indifférence dtipère et la passivité des chants.

II peut par ailleurs être éclairant de comprendre à quel stade du cycle de vie se trouve le système-client, dans la mesure où bien souvent un système est mis en crise, lorsqu’il accueille de nouveaux membres (naissances, grand-parent qui vient rejoindre la famille nucléaire,...) ou lorsqu’il y a des départs (adolescents quittant le nid, décès, ...y.

Le premier rendez-vous, lecture systèmiquo

D L'intervenant face à l'envoi

1 Relation envoyeur-cüent

Le rôle du réfèrent peut prendre une place prépondérante, dans le sens où le client agira en fonction de ce qu’ il a compris comme message explicite el implicite inclus dans l’envoi. Le passage peut signifier une réussite, mais il peut aussi être un soulagement, la signature d’un éclicc...

Quoiqu’il en soit, la relation que. les clients nouaient avec le réfèrent est au départ déterminante pour la démarche, cl ne pas analyser cc qui est là en jeu, cc qu’il y a comme enjeu [jour l ’un comme pour l ’autre fait courir le risque de partir sur des sables mouvants, où le nouvel intervenant ne sait plus si le «client» vient pour faire plaisir à l ’envoyeur, pour ne pas contredire cc dernier, tout en devanL montrer que tout autre personne est incapable de l ’aider... s’il se sent abandonné par l ’envoyeur el n’est pas prêt investir une autre relation d’aide ... ou s’ il peut réellement s’enga­ger dans ce qui lui est proposé ...

D’autre part, pouvoir se représenter cc que les «clients» ont imaginé avec le passage el Icnlcr de le mettre en mots, donnera à l’ intervenant la püss.ibilitéd’analyscrloulcequics(implic.iled! qui influence la rencontre.

2 Relation envoyeur-intervenant

Il s’agira pour ! ' intervenant de jx>u voir elari fier, non seulement la relation envoyeur-client, mais également de pouvoir se situer dans sa relation avec l ’envoyeur. Quel rôlecliacu 11 joucra-l-il ? Comment circuleront les infor­mations ? L ’envoyeur continuera-t-il à voir les clients, sous quelles modalités ?...

A noter (¡lie pour les problèmes définis comme psychosomatiques, une étroite collaboration référent-somaticien, intervenant-psy permet de mieux rencontrer les clients là où Us se trouvent.

La présence de l’envoyeur peut parfois Cire très utile lors du premier entretien, «afin d’une part de permettre un échange entre la famille cl le réfèrent sur la signification de l’envoi, cl d’autre part de créer uncalliance, tant avec la famille qu’avec le réfèrent

A défaut, un coup de téléphone en présence des clients, surtout si la situation est complexe, ou le fait de symboliser la présence de l ’envoyeur par une chaise vide, favorise la prise de conscience d’une différenciation envoyeur-intervenant.

La question de la place laissée au dossier qui peut accompagner le 7 et. T u * - passage est ici cruciale. Mi-wcra« in fino.

Le premier rendez-vous, lecture systómique

Un risque est d’ ignorer ce que dil le dossier. Un risque inverse est qu’il nous fasse rechercher la confirmation du diagnostic donné pur l’envoyeur, et d’empêcher qu’un regard neuf soil porlé sur la situation. Pour parer à ces risques, nous aimons faire le premier entretien avec un minimum d’informations, celles qui sont reçues par téléphone et restituées en séance.

Cette manière de faire connaissance pculconslilucr une façon dynami­que de se présenter, rappelant que chacun, intervenant comme client, est un élément d’un ensemble, élément qui appartient à des systèmes qui le définissent cil partie et qui vont orienter son discours, élément qui pourra aussi se différencier et affirmer son identité.

E Contrat

Au terme de la négociation de la place de chacun, lorsque les partenaires peuvent se sentir dans une position pas trop inconfortable, il s’agira de se mettre d’accord sur un contrat de travail qui tentera de clarifier les buts cl les moyens, les modalités d’intervention, de collaboration, de transmis­sion des informations...

L ’idée n’est évidemment pas de tout prévoir, mais de j)cnncttrc au client de mieux percevoir le décor de théâtre, les acteurs, le metteur en scène ... lui laissant le choix de la pièce qu’il sera prêt ou pas à jouer.

C ’est le moment d’ailleurs où chacun pourra réagir aux propositions, étant entendu qu’ il ne faut pas ici opérer une confusion sou vent rencontrée entre le fait de donner un avis et avoir le pou voir de décision : l ’intervenant pourra tenir compte des rétroactions mais restera maître de son cadre ... au besoin, il pourra refuser d’intervenir.

Les partenaires pourront aussi s’accorder sur des moments d’évalua­tion qui jwrmcllcnt de fixer des jalons dans l’avenir, cl de signifier que l’intervention aura un terme.

Grille de lecture lors de l’analyse de la demanc

Murielle Meynckens-Fourez et Carmen Vieyles-Schrnitr

A E x p lo r a t io n d o la d e m a n d e

Ces questions pcrmellcnl à chacun des acteurs de se situer les uns par rapport aux autres en icnanl compte à la fois de celui qui est à l'inilialive de la rencontre cl des réactions suscitées par la demande.

1 A propos du premier rondez-vous

- Qu’est-ce que chacun imagine (espoirs, crainles) ?- Qu’cst-cc qui est implicite dans :

- Le lieu de consullalion (centre de sanlé mentale, hébergement de crise, urgences psychiatriques, protection de la jeunesse, centre de consullalion conjugale, ccnire de consullalion pédopsychia- U'iqtic,...);

- Le rôle de l’intervenant (assistant social, psychologue, psychia­tre, ...);

- Le symptôme présenté (problème psychosomatique, violence, ...)•

Ces questions viseront à expliciter les sous-entendus, les malentendus qui pourraient altérer la rencontre.

2 Clarification du mandai

- Qui demande ?- Quoi ? Pour quoi ?- Au nom de qui ?- Pour qui ?- A qui ? Pourquoi à moi '/(connu comme intervenant, comme connais­

sance, comme individu ayant tel système de croyances,...)

il Psychologue, thérapeute familiale, Centre do Guidance, Clos Chapelle-aux- Ghamps, 00,1200 Bruxelles, Belgique.

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Le premier rendez-vous, lecture systémique

Objet do la demande concernant le client

- Les clients viennent-ils spontanément? Sont-ils contraints ? Qui en­voie? Comment? Représenter éventuellement l’envoyeur par une chaise.

La question : «Qui demande quoi ?» résume ressentie! de tout ce qui est en jeu lors de la première rencontre.

3 Analyse du contexte des enjeux. Comment chacun se positionne-t-il dans le système en création ?

- Que signifie le fait de la rencontre aux yeux des différents individus présents (système-client, système envoyeur et système-intervenant) cl de leur entourage ?

- Concernant le système-client :- A qui chacun des membres du syslème-clienl en a-t-il parlé ?- A qui ne voudrait-il pas en parler ?- Que diraient X el Y, parents, grands-parents, frères, sœurs et amis

des clients s’ ils avaient connaissance de ce premier rendez-vous ?

Cela permettra de comprendre de qui chacun peut cire un peu le porte- parole en venant ou en «sabotant».

- Concernant le système-intervenant (mandataire) :- Quel le place, quelle fonction lesclicnis nous demandent-ils d’avoir ?- Qu’cst-cequemoi comme intervenant je suis provoqué à faire, à dire

spontanément ?- Qu’est-ce que l'envoyeur me demande ?- Qu’csl-ce que les clients me demandent ?- Qu’csl-cc que j'ai envie de faire ou de ne pas faire ?- Qu’est-ce que je peux réellement faire ?- Comment l'intervenant, est-il perçu par

• son institution ?• le système-mandant ?

Le premier reridoz-vous, lecture systémique

• le système-client ?La façon dont l ’inlcrvciianL se positionne par rapport aux autres aclcurs scia déterminante pour le déroulement de la suite.- Quelle place l ’envoyeur va-t-il continuer il avoir ?

Si je dis «oui» ou «non» à l'envoyeur quel message je laisse passer au client ?

- Que signifierait un deuxième rendez-vous pour• l’envoyeur ?• le système-client et son entourage ?• l'intervenant et son équipe ?

- Quel(s) risquc(s) y a-t-il il poursuivre ?«Comment les clients vont-ils nous rassurer que nous ne faisons pas plus de loi t que de bien en les revoyant ?»

Il s'agira de faire sentir l ’enjeu d’une poursuite des entretiens.

B Contrat

II esl ici question des «conventions passées cuire les différents partenaires du mandai afin de préciser les procédures cl les actes qui rendent possibles l'accomplissement du mandat»’.

1 Clarification de« buts el des moyens

- Quel esl l ’objet de la demande concernant les clients, ce que l’envoyeur souhaite, ce que les clients souhaitent, ce que l'intervenant peut offrir ?

- Quels sont les problèmes, buis et objectifs sur lesquels l'envoyeur et l’ intervenant sc mettent d'accord sans disqualifier le client ?

- Quels sont les services que moi, intervenant J'accepte de rendre ? et ceux que je n’accepte pas ?

- Ya-t-il accord entre l'intervenant cl l'envoyeur au sujeldes méthodes ?- Ces méthodes soiil-cllcs compatibles avc£ le système de croyance de

l'envoyeur, du syslèmc-clieiil,...

Expliciter les buis cl les moyens, permet il chacun de réagir cl il l'inlcrvc- nanl d’utiliser ces rétroactions comme infonnalion pouvant orienter son inlervcnlion, dans le sens où il peut la modifier, rcpréciscr son cadre, ou ne pas accepter la demande. 9 Cf. l'l/Yrv;z/n lino.

Le premier rendez-vous, lecture systômique

2 Information transmise entre envoyeur-intervenant et communiquée au client

- Comment, par quel moyen Pinformalion scra-l-ellc partagée ?- Quelle information ?- Qui participe directement à l’infonnation ? indirectement ?- Quelle place est laissée au dossier qui accompagne ?- Quelle place sera réservée au dossier par la suite ?

L’ inlcrvcnant pourra «vérifier» qu’ il ne se retrouve pas en coalition avec un des partenaires (client ou envoyeur) contre un autre, s’ il peut commu­niquer le même contenu d’information à chacun; s’il peut par exemple par la suite, aborder les questions qui le préoccupent tant avec le référent qu’avec le client.

3 Collaboration

- Quels sont les autres professionnels qui travaillent avec le client ?- Dans quel rôle ? Pour faire quoi ?- Mandatés par qui ?- Quels sont les enjeux ?- Quelles sont les possibilités de collaboration complémentaire ? (Cla­

rification des rôles complémentaires)- Comment cl où l’intervention aura-t-elle lieu ?

Collaborer voudra parfois signifier avoir un rôle complémentaire, avec des compétences définies, passer la main en renonçant garder une place qui n’aide pas les clients ..., éviter l ’escalade symétrique qui peut parfois être très subtile ... Une réelle collaboration entre professionnels donnera plus de chance de travail efficace entre le client et l’ intervenant.

C Exploration de la structure et du fonctionnement au sein de chaque système : système-envoyeur, système-intervenant et système-client

Celle exploration vise pouvoir situer chacun des acteurs dans son propre système, en mettant l ’accent sur la façon dont l'individu est à la fois «porté» par l ’idéologie, le fonctionnement cl les relations de son système d'appartenance, et se doit d’en tenir compte el/ou de s’en démarquer.

Le premier rendez-vous, lecture syslémique

1 Hiérarchies 7 Coalitions ? Triades ? Problèmes de frontières ?2 Règles implicites cl explicites. Fonctions et rôles au sein de chaque

système.3 Comment circule l'information ?

Qui détient l’ infornialion ?4 Qui dans chatiuti système a le pou voir de décision ? Qui aura le pouvoir

de décision A propos de F intervention ?

L ’exploration du fonctionnement cl de l'organisation du système donnera un éclaircissement sur les relations opérant en son sein.

5 Systèmes de croyances, idéologies cl mythes du système

Beaucoup de comportements répondent à certaines croyances, cl. il est intéressant dès le départ d’y cire attentifs tant pour son système de travail que pour les systèmes renconLrés.

6 Concernant plus précisément le système-client- cf. A.3 L ’exploraliondcs réactions de l'entourage du sysièmc-clicnl

autour de l’événement «premier rendez-vous» permet de dresser une première carte tics relations pouvant exister au sein du système- client.

- A quel sladedu cycle de vie se trouve le sysièmc-clicnl ? Comment ceci influence-t-il le problème, la demande (s’ il y en a) et notre intervention ?

- Quels sonL les événements récents qui ont déterminé la demande ?- Au sein du système-client, comment s’est décidé la démarche de

consultation? Qui a pris la décision de venir? Qui n’était pas d’accord ?

- Quelles ont été jusqu’ici les solutions envisagées? Avec quels résultats ?

- Quelle est la demande implicite ou secrète ?

Chacune des questions permettra de pouvoir aborder le contenu de laplainte tout en continuant à être attentif au jeu relationnel présent.

D Evaluation

L ’éval ualion permet à chacun de se projeter dans 11 aven ir cl d ’ imagii icr cequi est de l’ordre du possible ou de l’utopie, de réfléchir anlic.ipalivcmc.nlà son rôle dans le succès, l ’échcc ...

Le premier rendez-vous, lecture systémique

1 Quelles sont les méthodes d’évaluation ? Qui parlici|)cra à l'évalua­tion ? Quand aura-t-ellc lieu ?

2 Quels changements chacun souhaite-t-il ?- perspective système-envoyeur ?- perspective système-intervenant ?- perspective système-client ?

3 Existe-t-il des possibilités d'évaluation ou d’interpellation avanl le bilan final ?

Résume L ’auteur montre comment rout.il systémique permet dès le premier rendez-vous, de tenir compte de la place de chacun des acteurs participant de près ou de loin à la rencontre.Il s’agira pour l’intervenant de pouvoir définir la relation non seulement avec le «client» mais également avec l’envoyeur et avec son système de travail. L ’auteur proposera une grille d’analyse sous forme de questions élaborées en collaboration avec C. Vicytes-Schmill et visant il pouvoir établir un contrat.

Mois clés analyse de la demande, mandat, contrat, définition de la relation, espace intermédiaire.

Summary The author shows how, right from the first appointment, the use of the systemic tool allows to take into account the position of each actor participating closely or from a distance to the meeting.The «consultant» will be concerned aboutbeingable to definea relationship not only with the «client» but also with the «sender» and his work system. The author will suggest a scale of analysis layed out in questions elaborated together with C. Vicytes-Schmill, aiming at being able to establish a contract.

Key words analysis of the request, mandate, contract, definition of ihc relationship, intermediate space.

Le premier rendez-vous, locture syslémique

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Bibliographie