Les produits biologiques au Québec - MAPAQ · biologique et procède à des collectes de données sur le sujet. En outre, le bio fait maintenant partie intégrante de la Politique

BIOCLIPS+

Les produits biologiques au Québec VENTES DANS LES GRANDS MAGASINS1 ET COMPARAISON AVEC LE CANADALa demande de produits biologiques est en pleine croissance, tant au Québec que dans le reste du Canada et ailleurs dans le monde. L’intérêt et la confiance des consommateurs à l’égard de ces produits se précisent. La certification garantit l’authenticité des produits biologiques et le secteur se développe.

Le Québec se pose en tant que chef de file dans ce secteur parmi les provinces et territoires canadiens. Il a été le premier à adopter une réglementation pour encadrer les produits biologiques. Il soutient le développement du secteur biologique et procède à des collectes de données sur le sujet. En outre, le bio fait maintenant partie intégrante de la Politique bioalimentaire 2018-2025, qui vise notamment à doubler le nombre d’hectares sous régie biologique entre 2015 et 2025 au Québec. Bien que l’Ontario constitue le plus grand marché au Canada pour les produits biologiques, le Québec compte le plus grand nombre et la plus grande proportion de fermes « bio ». On y retrouve également davantage d’entre-prises qui font la transformation de produits biologiques. L’offre sur le marché québécois se développe continuellement grâce aux entreprises québécoises et canadiennes ainsi qu’aux importations internationales.

Du côté du consommateur, les achats de produits biologiques sont variés et croissants. Bien que celui-ci puisse s’approvisionner par l’entremise de plusieurs canaux de distribution, il le fait surtout chez les grands détaillants alimentaires. Qu’achète-t-il? Quels sont les produits les plus prisés? Le choix des Québé-cois se compare-t-il à celui des Canadiens? Ce numéro de BioClips+ présente un résumé des achats2 de produits biologiques effectués dans la majorité des grands magasins au Québec, la progression des ventes observée depuis 2007 et une comparaison avec le Canada. Un bref portrait de la certification, de l’offre de produits et du comportement du consommateur est aussi présenté afin de situer le secteur biologique québécois.

Juin 2019 | Volume 20, numéro 1

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1 | BioClips + Volume 20, numéro 1 – mai 2019

REGARD SUR L’INDUSTRIE BIOALIMENTAIRE

1 Dans ce numéro de BioClips+, le terme « grands magasins » comprend les chaînes d’alimentation (Metro, IGA-Sobeys et Provigo-Loblaws), les pharmacies et Walmart.

2 Les données analysées proviennent des ventes au détail colligées par la firme Nielsen.

JOSÉE ROBITAILLE ET JULIUS OLATOUNDE | Direction de la planification, des politiques et des études économiques

2 | BioClips + Volume 20, numéro 1 – juin 2019

LIMITES DE L’ANALYSE

Un accès limité aux données concernant le secteur biologique a contribué à restreindre l’étendue de l’analyse pour ce numéro de BioClips+. Quatre éléments ont notamment limité cette analyse :

1. Les données sur les ventes de produits bio, obtenues de la firme Nielsen, ne permettaient pas la comparaison pour les ventes totales de produits conventionnels et bio (ex. : la proportion de produits bio dans le panier d’épicerie n’a pu être calculée).

2. Les ventes en dollars présentées dans ce numéro ne permettent pas de tirer des constats sur la consommation, c’est-à-dire la quantité consommée (ex. : progression de la consommation, potentiel de croissance des produits), à cause de l’effet du prix.

3. L’échantillonnage des magasins ayant fait l’objet de l’enquête de Nielsen ne représente pas l’ensemble des lieux d’achat accessibles au consommateur (ex. : on ne peut évaluer la consommation ni les préférences de celui-ci).

4. Des données récentes nécessaires pour tracer un portrait exact du consommateur québécois de produits bio et de ses habitudes d’achat n’étaient pas disponibles (ex. : comportement à l’égard des produits bio par rapport aux produits conventionnels).

La réglementation qui encadre la production, la transformation et le commerce des produits biologiques contribue au développement du secteur. Elle permet des assises solides pour son essor et la confiance des consommateurs à l’égard de ses produits. Le gouvernement fédéral a mis en place, en 2009, un règle-ment encadrant les produits biologiques qui vise le commerce interprovincial et international. Les provinces et les territoires ont la possibilité de référer à cette réglementation pour exercer un contrôle du commerce interprovincial des produits biologiques. Le Manitoba, la Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et l’Alberta l’ont fait, tandis que le Québec possédait déjà sa propre réglementation. Les autres provinces et territoires n’ont aucune réglementation provinciale spécifique aux produits biologiques pour le moment4.

Le Québec se pose donc en tant que chef de file dans ce secteur parmi les provinces et territoires canadiens. En effet, il a adopté la Loi sur les appella-tions réservées en 1996. Celle-ci est entrée en vigueur la même année et son

règlement d’application en 2017. Le Québec est ainsi devenu la première province à réglementer les produits biologiques au moyen de sa propre réglementation. L’appellation « biologique » a obtenu sa reconnaissance d’appellation réservée le 1er février 2000. Le terme « biologique », sa traduction anglaise « organic » et tout autre terme apparenté à ceux-ci, dont leurs diminutifs, sont donc réservés et, par conséquent, contrôlés depuis 2000. À l’époque, le gouvernement du Québec a confié le mandat de contrôle de ces termes au Conseil d’accrédita-tion du Québec. Ce mandat allait être transféré au Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV), dans le cadre de la modification, en 2006, de la Loi sur les appellations réservées qui allait devenir la Loi sur les appellations réservées et les termes valorisants. Le CARTV est une instance publique indépendante financée en partie par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Puis, en 2012, le Québec a adopté les Normes biologiques canadiennes comme référentiel de certification dans son cahier des charges relatif aux produits biologiques.

Avec la Colombie-Britannique et le Manitoba, le Québec se positionne avan-tageusement au Canada par le soutien qu’il apporte au secteur biologique. Ainsi, il soutient le développement de la production (ex. : services-conseils, programmes d’appui pour la conversion et soutien financier bonifié, formation offerte par le Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité [CETAB+]) et le marché biologiques (ex. : soutien financier pour la valorisation des aliments biologiques québécois), et procède à d’importantes collectes de données.

3 Note : Deux éléments sont à distinguer. Il y a le Règlement et les Normes biologiques. Le Règlement encadre le commerce des produits biologiques. Il édicte les règles à respecter en matière de certification et d’étiquetage. Le Règlement est sous la responsabilité de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Les Normes biologiques indiquent les exigences techniques à respecter par les entreprises pour la production, la transformation, le transport, la distribution de produits biologiques. Les Normes sont référencées dans le Règlement. Elles sont sous la responsabilité de l’Office des Normes général du Canada.

4 Source d’information : MAPAQ et https://www.ota.com/sites/default/files/EtatduSectorBiologique_2017-VERDEFINITIVE-FR.pdf.

1. LA CERTIFICATION BIOLOGIQUE3

LE QUÉBEC, PRÉCURSEUR DANS LE SECTEUR DES PRODUITS BIOLOGIQUES

https://www.ota.com/sites/default/files/EtatduSectorBiologique_2017-VERDEFINITIVE-FR.pdf

https://www.ota.com/sites/default/files/EtatduSectorBiologique_2017-VERDEFINITIVE-FR.pdf


Grâce au CARTV, le Québec s’est doté du système d’information sur le secteur biologique le plus détaillé au pays. En effet, le Système d’information sur les produits agroalimentaires biologiques (SIPAB) est la plus importante base de données du secteur biologique de la province. Le SIPAB permet de suivre les activités de certification biologique des entreprises sur le territoire québécois. Du SIPAB découlent des interfaces de consultation. Le Répertoire des produits biologiques certifiés du Québec est une interface grand public qui comprend

les produits certifiés provenant d’entreprises ayant des activités de production, de transformation ou de conditionnement au Québec. Le Portail BIO Québec, quant à lui, est une interface plus spécialisée qui permet de suivre l’évolution du secteur au jour le jour et sur une base annuelle. Il présente des renseigne-ments par secteurs d’activités, par type de production et même par catégorie de produits. En fait, le Québec et le Manitoba effectuent les plus importantes collectes de données au pays concernant ce secteur.

2. L’OFFRE DE PRODUITS BIOLOGIQUES AU QUÉBEC

2.1 UNE OFFRE QUÉBÉCOISE QUI S’ACCROÎT

À l’heure actuelle, la demande grandissante des consommateurs de produits biologiques dépasse l’offre dans tout le Canada5. Cependant, le nombre d’en-treprises ayant une certification biologique est en pleine expansion et a doublé en cinq ans au Québec. Au mois de mai 2019, près de 2 750 entreprises déte-naient un certificat de conformité biologique délivré par l’un des organismes accrédités par le CARTV. Dans près de 2 135 cas, il s’agit d’entreprises agricoles (ex. : Valupierre Bio, Les Verdures de l’Isle, Les Vallons maraîchers), alors que les autres sont des transformateurs alimentaires (ex. : Fruit d’Or, Cita-delle, Les Viandes duBreton), des entreprises de reconditionnement (emballage et étiquetage), etc.6 Le nombre de produits certifiés biologiques inscrits au CARTV, à cette même date, avoisinait 12 500.

FIGURE 1 – ÉVOLUTION DU NOMBRE D’ENTREPRISES DÉTENANT UNE CERTIFICATION BIOLOGIQUE AU QUÉBEC

Source : Portail BIO Québec, https://www.portailbioquebec.info/. Site consulté en mai 2019.

À l’échelle canadienne, le Québec compte le plus grand nombre et la plus grande proportion de fermes « bio » par rapport au nombre total d’entreprises agricoles. Cette proportion est de 4 %, ce qui représente près de 30 % de l’ensemble des fermes « bio » canadiennes7. Ces dernières comptent pour 2 % de l’ensemble des fermes canadiennes.

Comme dans tout le pays, la majorité des fermes « bio » au Québec sont spécia-lisées dans la production végétale. Le tiers, soit la plus grande proportion de fermes québécoises détenant une certification biologique, ont des activités en acériculture. La production laitière suit avec 13 % des fermes certifiées8. Notons qu’à l’échelle canadienne, le Québec est bon premier en matière de production de lait biologique, soutenant 42 % de la production nationale et comptant la moitié des producteurs de lait certifié biologique (126 producteurs sur 246 en 2017-2018)9.3000

2500

2000

1500

1000

500

02006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

Toutes les entreprises Secteur agricole

EN MATIÈRE DE FERMES « BIO », LE QUÉBEC EST UN CHEF DE FILE AU CANADA

5 Source : Association pour le commerce des produits biologiques, L’état du secteur des produits biologiques, 2017

6 Liste des entreprises certifiées biologiques : https://www.portailbioquebec.info/tableau-regional-entreprises-avec-produits-certifies.

7 Statistique Canada, Recensement de l’agriculture 2016, requête sur mesure pour le MAPAQ. Information tirée de BioClips, vol. 26, no 20, 5 juin 2018.

8 Statistique Canada, Recensement de l’agriculture 2016, requête sur mesure pour le MAPAQ. Information tirée de BioClips, vol. 26, no 20, 5 juin 2018.

9 http://www.dairyinfo.gc.ca/pdf/org-bio_can_f.pdf

https://www.dairyinfo.gc.ca/pdf/org-bio_can_f.pdf


TABLEAU 1 — FERMES AYANT UNE PRODUCTION BIOLOGIQUE AU QUÉBEC – RÉPARTITION PAR SECTEUR EN 2016

RÉPARTITION DU NOMBRE DE FERMES « BIO »

RÉPARTITION DU NOMBRE DE FERMES « BIO »

Productions végétales 79 % Productions animales 21 %Produits de l’érable 33 % Lait 13 %Grains et oléagineux 12 % Bovins 2 %Cultures diverses 11 % Porcs 2 %Légumes de champ 10 % Productions animales diverses 2 %Fruits et noix 7 % Volaille et œufs 1 %Légumes de serre* 5 % Moutons et chèvres 1 %Floriculture et pépinières 2 %

* Peut inclure des champignonnières.Source : Statistique Canada, Recensement de l’agriculture 2016, requête sur mesure pour le MAPAQ; compilation du MAPAQ.

En fait, les secteurs du lait et du sirop d’érable biologiques sont dans une meilleure position que les autres secteurs, profitant, dans le cas du premier, de la présence du système de la gestion de l’offre et, dans le cas du second, de la domination du Québec en ce qui concerne la production de sirop d’érable dans le monde.

2.2 DES IMPORTATIONS INTERNATIONALES10 QUI AIDENT À COMBLER UNE DEMANDE CROISSANTE

L’intérêt grandissant des consommateurs québécois pour les produits biolo-giques et une offre québécoise qui ne comble pas la demande concourent aux importations d’aliments et de boissons biologiques. Comme pour les produits alimentaires conventionnels, la nordicité du climat québécois de même que l’évolution des caractéristiques démographiques et des préférences alimen-taires des Québécois sont autant de facteurs qui conditionnent les importations alimentaires (ex. : fruits tropicaux, café, thé, épices).

Au Québec, les fruits arrivent en première position, comptant pour 50 % des importations internationales (en quantité) de produits alimentaires biologiques. Suivent le café et le thé avec une proportion de 29 %.

10 Dans cette section, l’analyse des données concernant les importations de produits biolo-giques d’origine animale n’a pas été possible, car ces données n’étaient pas disponibles.

LES FRUITS DOMINENT LES IMPORTATIONS INTERNATIONALES DE PRODUITS BIOLOGIQUES


TABLEAU 2 — IMPORTATIONS INTERNATIONALES DE PRODUITS ALIMENTAIRES BIOLOGIQUES AU QUÉBEC

PRODUITS2013

(EN TONNES)2017

(EN TONNES)MOYENNE (EN TONNES)

2013-2017PART RELATIVE DES PRODUITS SELON LA MOYENNE 2013-2017

Fruits 7 789,9 10 444,3 9 573,3 49,9 %Café et thé 3 736,8 7 180,1 5 638,7 29,4 %Huile d’olive 1 472,1 1 357,8 1 594,9 8,3 %Légumes 1 541,9 1 398,2 1 194,7 6,2 %Sauce tomate 726,4 1 595,6 1 157,7 6,0 %Yogourt 1,1 25,0 6,5 0,03 %Autres produits 3,3 8,3 5,6 0,03 %Total 15 271,6 22 009,2 19 171,5 100,0 %

Note : Les importations de produits biologiques d’origine animale ne figurent pas dans ce tableau, car les données les concernant ne sont pas disponibles.Source : Global Trade Tracker; compilation du MAPAQ.

Globalement, la part du Québec dans les importations canadiennes de produits alimentaires biologiques s’établit à 11 % pour 2017. Cependant, en ce qui a trait à certains produits comme le café et le thé ainsi que l’huile d’olive, la part du Québec grimpe pour se situer respectivement à 29 % et à 33 % pour la même année.

FIGURE 2 – PART DU QUÉBEC DANS LES IMPORTATIONS CANA-DIENNES (EN QUANTITÉ) DE PRODUITS BIOLOGIQUES

Source : Global Trade Tracker; compilation du MAPAQ.

Les importations québécoises de produits alimentaires biologiques proviennent de plusieurs pays, avec une large part pour l’Amérique du Sud. En 2017, l’Équa-teur était le principal lieu d’approvisionnement du Québec, surtout pour les fruits, qui sont les produits les plus importés en volume. Les États-Unis, qui représentent le premier partenaire commercial du Canada et du Québec pour l’ensemble du secteur bioalimentaire, arrivent en troisième position, après la Colombie et juste avant le Pérou. Même si le Québec diversifie ses sources d’importation pour mieux répondre à la demande des consommateurs, les quatre pays nommés précédemment fournissent 56 % des volumes de produits biologiques qu’il importe.

LE QUÉBEC S’ATTRIBUE UNE PART IMPORTANTE DES IMPORTA-TIONS CANADIENNES DE CAFÉ, DE THÉ ET D’HUILE D’OLIVE

LES IMPORTATIONS INTERNATIONALES DE PRODUITS BIOLO-GIQUES PROVIENNENT PRINCIPALEMENT DE L’AMÉRIQUE DU SUD

40 %

35 %

30 %

25 %

20 %

15 %

10 %

5 %

0 %Fruits Café et thé Huile d’olive Légumes Sauce tomate Total

11 % 12 %10 %

2 %

38 %

23 %

11 % 12 % 11 %

2 %

33 %29 %

2017 Moyenne 2013-2017


TABLEAU 3 — PART DES MARCHÉS D’IMPORTATION DE PRODUITS BIOLOGIQUES AU QUÉBEC EN 2017

PRODUITSPROVENANCE ET PART COMBLÉE PAR LE PAYS FOURNISSEUR

1re 2e 3e

Fruits Équateur (36,9 %) Colombie (22,4 %) Pérou (11,9 %)Légumes États-Unis (61,3 %) France (13,9 %) Espagne (7,6 %)Thé Chine (47,3 %) Japon (43,3 %) Inde (4,1 %)Café Mexique (19,8 %) Colombie (17,1 %) Pérou (14,7 %)Huile d’olive Tunisie (70,2 %) Italie (21,5 %) France (4,3 %)Sauce tomate États-Unis (95,5 %) Italie (4,14 %) Angleterre (0,05 %)Yogourt États-Unis (100,0 %)Total, produits bio importés Équateur (17,5 %) Colombie (16,0 %) États-Unis (11,7 %)

Source : Global Trade Tracker; compilation du MAPAQ.

3. PORTRAIT DES VENTES DE PRODUITS BIO DANS LES GRANDS MAGASINS11

Les produits biologiques sont vendus aux consommateurs par l’entremise d’un éventail de créneaux commerciaux, notamment les marchés publics de producteurs, les kiosques à la ferme, les programmes d’agriculture soutenue par la communauté, les magasins spécialisés (ex. : magasins de santé naturelle, fruiteries, magasins de produits biologiques), les chaînes d’alimentation (ex. : IGA, Metro, Provigo), les dépanneurs, les magasins de marchandises diverses (ex. : Walmart, Costco) et les services alimentaires (ex. : restaurants, traiteurs).

Les sections qui suivent portent sur les ventes réalisées dans les grands maga-sins. En raison de la disponibilité des données, l’échantillonnage des magasins est constitué des chaînes d’alimentation, des pharmacies ainsi que de Walmart. Notons qu’environ la moitié des ventes de produits certifiés biologiques sont effectuées par ce réseau.

3.1 À QUOI RESSEMBLE LE PANIER D’ÉPICERIE BIO AU QUÉBEC ET AU CANADA?

Le panier d’épicerie « bio » contient des produits assez variés, même si certains groupes de produits sont peu représentés. Parmi les achats de produits biolo-giques effectués dans les grands magasins au Québec, les fruits et les légumes ont la plus grande part avec 26 % de la valeur des ventes en 2017. Les œufs et les produits laitiers représentent un peu plus de 15 % des ventes, les boissons, un peu moins de 15 % et les viandes, seulement 2,2 %. À l’échelle canadienne, les fruits et les légumes dominent également avec 28 % des ventes.

LES FRUITS ET LES LÉGUMES ACCAPARENT PLUS DU QUART DES VENTES

11 Dans ce numéro de Bioclips+, le terme « grands magasins » comprend les chaînes d’alimen-tation (Metro, IGA-Sobeys et Provigo-Loblaws), les pharmacies et Walmart.


FIGURE 3 – PART RELATIVE DES PRODUITS ALIMENTAIRES BIOLOGIQUES EN MATIÈRE DE VENTES ($) DANS LES GRANDS MAGASINS AU QUÉBEC ET AU CANADA EN 2017

Source : Nielsen; compilation du MAPAQ.

Dans les grands magasins au Québec, parmi les produits offerts en deux versions, soit les produits conventionnels ou biologiques, 3 % de la valeur des ventes était constituée, en 2017, de produits biologiques et le reste (97 %), de produits non biologiques. Au Canada, 4 % de la valeur des ventes était attribuable aux produits biologiques.

De manière agrégée, la figure suivante présente, pour le Québec, la part des produits bio par groupe de produits alimentaires. La valeur des ventes de produits bio est plus importante dans les boissons que dans les autres caté-gories alimentaires. Dans les boissons, 4 % des ventes sont constituées de produits bio et 96 %, de produits conventionnels.

FIGURE 4 – PROPORTION DES VENTES DE PRODUITS BIO PAR GROUPE DE PRODUITS ALIMENTAIRES AU QUÉBEC EN 2017


Parmi les nombreux produits offerts sur les étals des magasins, certains ont une proportion de ventes « bio » très élevée. Par exemple, le germe de blé et le chili (plat cuisiné) sont achetés davantage en version biologique qu’en version conventionnelle. Au Québec, la version biologique du germe de blé génère 84 % des ventes pour ce produit, alors que sa version conventionnelle s’approprie le reste, soit 16 %. L’ordre d’importance des ventes change quelque peu au Canada, mais les deux premières positions se réfèrent aux mêmes produits.

Poissons et fruits de mer0,2 %

Viande2,2 %

Oeufs et produits laitiers15,5 %

Autres produits40,7 %

Légumes14,4 %

Fruits11,5 %

Produits sucrants0,9 %

Boissons14,8 %

Poissons et fruits de mer0,3 %

Viande2,0 %

Oeufs et produits laitiers14,2 %

Autres produits42,4 %

Légumes16,5 %

Fruits11,5 %

Produits sucrants1,1 %

Boissons11,9 %

GLOBALEMENT, LA PROPORTION DES VENTES DE PRODUITS BIO RESTE MODESTE

0 % 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 % 90 % 100 %

Boissons

Produits sucrants

Produits laitiers et oeufs

Poissons et fruits de mer

Légumes

Fruits

Viande

96,0 %

96,7 %

97,4 %

99,9 %

96,5 %

96,4 %

99,5 %

Biologique Conventionnel


TABLEAU 4 – COMPARAISON QUÉBEC-CANADA EN MATIÈRE DE PROPORTION DU PRODUIT BIO PAR RAPPORT AU PRODUIT CONVENTIONNEL EN 2017

QUÉBEC CANADA

PRINCIPAUX PRODUITS*VENTES

(EN DOLLARS)PROPORTION DE

PRODUITS BIO (%)VENTES

(EN DOLLARS)PROPORTION DE

PRODUITS BIO (%)

Germe de blé 417 468 84,0 779 219 70,8Chili (plat cuisiné) 306 881 55,3 10 017 098 60,7Boissons alternatives (ex. : boisson de soya, de riz ou d’amande) 27 380 238 46,4 81 071 683 30,5Assaisonnements liquides 343 268 32,4 2 378 606 40,6Galettes de riz soufflé 4 028 668 28,6 29 448 435 39,7Poudings comme collations, portions individuelles prêtes à servir 8 950 339 28,4 28 197 621 26,2Produits de tofu 8 859 754 22,2 39 405 178 26,2Fish and chips surgelés 18 788 21,9 83 427 3,3Thé 5 976 137 17,8 35 411 007 16,0Eau de noix de coco 330 655 15,4 4 617 596 12,8Légumes séchés 2 123 544 15,2 13 577 022 20,1Légumes à grandes feuilles ensachés 8 326 518 14,6 93 701 146 28,3Sauce aux pommes 475 527 11,8 1 597 859 11,0Chou frisé 294 206 11,0 4 695 854 16,6Soupes 12 808 417 10,9 73 602 625 13,9Carottes 8 803 199 10,5 45 790 596 14,8Ail 1 212 127 10,4 5 317 714 8,5Produits de yogourt 37 770 684 10,2 155 772 906 11,1Vinaigre 1 860 673 10,2 13 591 530 16,8Bananes 13 541 523 10,1 68 916 850 11,0

* Cette liste n’est pas exhaustive. Les produits présentés sont ceux pour lesquels la proportion de produits bio est supérieure à 10 %.Source : Nielsen; compilation du MAPAQ.

3.2 LES PARTS DE MARCHÉ DES PRODUITS BIOLOGIQUES PAR CATÉGORIE

Bien que la viande soit peu présente dans le panier d’épicerie « bio », une variété s’offre au consommateur en ce qui la concerne. Parmi les viandes biolo-giques vendues dans les grands magasins au Québec, le poulet occupe la plus grande part de marché avec 82 % de la valeur des ventes. Le porc, y compris le bacon, suit avec 11 % de la valeur des ventes et se positionne comme deuxième choix dans les achats.

À l’échelle canadienne, ce n’est pas le porc, mais le bœuf biologique qui occupe la deuxième position, après le poulet, avec 8 % des parts de marché.

LE POULET DOMINE LES ACHATS DE VIANDE BIO AVEC PLUS DE 80 % DES VENTES


FIGURE 5 – PART RELATIVE DES VIANDES BIO EN MATIÈRE DE VENTES ($) DANS LES GRANDS MAGASINS EN 2017


Notons qu’au Québec, le poulet biologique représente à peine 1,5 % des ventes de poulet. Les proportions de produits biologiques sont de 0,3 % pour le porc et de 0,1 % pour le bœuf. Le restant est vendu dans la version conventionnelle, c’est-à-dire non biologique. Au Canada, le poulet biologique s’approprie plutôt 2 % des ventes de poulet.

Au Québec, le produit frais accapare 90,3 % des ventes de poissons et de fruits de mer bio. Le produit en conserve suit avec 5,9 % de la valeur des ventes. À l’échelle canadienne, les poissons et les fruits de mer transformés (conserve et surgelé) ravissent une plus grande part des ventes qu’au Québec, soit le quart. En outre, au Canada, le produit surgelé obtient 13,8 % de la valeur des ventes, tandis qu’au Québec, la proportion n’est que de 3,8 %.

FIGURE 6 – PART RELATIVE DES POISSONS ET DES FRUITS DE MER BIO EN MATIÈRE DE VENTES ($) DANS LES GRANDS MAGASINS EN 2017


À peine 0,2 % des poissons et des fruits de mer frais sont vendus en version biologique, alors qu’au Canada, la proportion est quatre fois plus grande (0,9 %).

Parmi les produits laitiers bio offerts dans les grands magasins au Québec, le yogourt accapare 63 % des ventes. Le lait de consommation suit avec 22 % des parts de marché, puis les œufs (8 %), le fromage (2,5 %) et la crème (2,5 %). À l’échelle canadienne, les parts de marché du yogourt dans les produits laitiers bio sont moindres, car celles du lait, des œufs et du fromage sont beaucoup plus importantes qu’au Québec.

PARMI LES ACHATS DE POISSONS ET DE FRUITS DE MER BIO, LE PRODUIT FRAIS EST PRÉFÉRÉ

LE YOGOURT S’APPROPRIE PRESQUE LES DEUX TIERS DE LA VALEUR DES VENTES DE PRODUITS LAITIERS BIO

Boeuf5,3 %

Porc et bacon11,0 %

Veau0,4 %

Dindon0,6 %

Autres viandes0,6 %

Agneau0,03 %

Poulet82,0 %

Boeuf7,9 %

Porc et bacon2,5 %

Veau0,1 %

Dindon1,8 %

Autres viandes1,5 %

Agneau0,01 %

Poulet86,2 %

Fish and chips surgelés3,2 %

Produit en conserve5,9 %

Produit surgelé0,6 %

Produits frais90,3 %

Fish and chips surgelés1,0 %

Produit en conserve11,6 %

Produit surgelé12,8 %

Produits frais74,6 %


FIGURE 7 – PART RELATIVE DES PRODUITS LAITIERS BIO EN MATIÈRE DE VENTES ($) DANS LES GRANDS MAGASINS EN 2017


Notons qu’au Québec, 10 % des ventes de yogourt réfrigéré sont en version biologique. Cette proportion est semblable à celle du Canada, qui est de 11 %.

Au Québec comme pour la moyenne canadienne, le produit frais s’approprie la majorité des ventes de légumes bio. Le produit surgelé, séché ou en conserve suit de loin avec moins de 4 % de la valeur des ventes.

FIGURE 8 – PART RELATIVE DES DIFFÉRENTS TYPES DE LÉGUMES BIO EN MATIÈRE DE VENTES ($) DANS LES GRANDS MAGASINS EN 2017


Selon l’ordre décroissant, les carottes, les légumes à grandes feuilles ensa-chés, la salade ensachée, les champignons, les tomates et le céleri engendrent la plus grande valeur des ventes parmi les légumes frais bio.

Comme pour les légumes bio, le produit frais domine les ventes de fruits bio à l’échelle canadienne avec plus de 95 % des parts de marché. Toutefois, la part des ventes pour les fruits surgelés est moins grande au Québec. Les baies bio génèrent la plus grande valeur des ventes dans les fruits frais, suivies de loin par les citrons et les pommes.

Beurre et simili0,8 %

Fromage2,5 %

Oeufs7,8 %

Lait21,8 %

Yogourt62,9 %

Crème2,5 %

Crème glacée1,7 %

Beurre et simili6,5 %

Fromage5,6 %Oeufs11,0 %

Lait26,1 %

Yogourt43,9 %

Crème2,9 %

Crème glacée4,1 %

LE PRODUIT FRAIS REPRÉSENTE PLUS DE 92 % DES VENTES DE LÉGUMES BIO LE PRODUIT FRAIS S’APPROPRIE PRESQUE LA TOTALITÉ

DES VENTES DE FRUITS BIO

Frais92,3 %

En conserve0,3 %

Surgelés3,7 %

Séchés3,6 %

Frais92,7 %

En conserve0,5 %

Surgelés3,7 %

Séchés3,2 %


TABLEAU 5 – PART RELATIVE DES DIFFÉRENTS TYPES DE FRUITS BIO EN MATIÈRE DE VENTES ($) DANS LES GRANDS MAGASINS EN 2017

QUÉBEC CANADA

Fruits frais 96,8 % 95,6 %

Fruits surgelés 2,9 % 4,3 %

Fruits en conserve 0,3 % 0,1 %Total, fruits bio 100,0 % 100,0 %


Pour les produits sucrants, bien que le Québec soit un leader mondial dans la production de sirop d’érable biologique, le sirop de table accapare la plus grande part de marché avec presque la moitié de la valeur des ventes. Le sirop d’érable représente un peu plus du quart (26,6 %) de la valeur des ventes, suivi par le miel (21,7 %) et, loin derrière, par la mélasse et le sucre. Au Canada, le miel prend un peu plus de parts de marché, soit 28,3 %.

FIGURE 9 – PART RELATIVE DES PRODUITS SUCRANTS BIO EN MATIÈRE DE VENTES ($) DANS LES GRANDS MAGASINS EN 2017


Par ailleurs, le sirop d’érable biologique représente à peine 3 % des ventes de sirop d’érable réalisées dans les grands magasins au Québec.

Les boissons de soya et de riz ainsi que les boissons alternatives bio génèrent une part des ventes de 47,8 %. Mentionnons que c’est également le cas pour les boissons conventionnelles, car ce sont des boissons très tendance. Au Canada, les boissons alternatives, de soya et de riz bio occupent une part moindre (27,3 %) et partagent plutôt la moitié de la valeur des ventes avec le café bio (24,1 %). Au Québec, l’eau, le jus de légumes et les boissons énergisantes bio ravissent des parts de marché deux fois plus grandes qu’au Canada. Par contre, la part de marché du café bio est trois fois plus petite.

PARMI LES ACHATS DE PRODUITS SUCRANTS BIOLOGIQUES, LE SIROP DE TABLE A LA COTE

LES BOISSONS ALTERNATIVES, DE SOYA ET DE RIZ ACCAPARENT PRESQUE LA MOITIÉ DES VENTES DE BOISSONS BIO

Sirop d’érable26,6 %

Sucre0,03 %

Miel21,7 %

Mélasse2,6 %

Sirop de table49,2 %

Sirop d’érable26,7 %

Sucre0,3 %

Miel28,3 %

Mélasse1,3 %

Sirop de table43,5 %


TABLEAU 6 – PART RELATIVE DES BOISSONS BIO EN MATIÈRE DE VENTES ($) DANS LES GRANDS MAGASINS EN 2017

QUÉBEC CANADA

Boissons de soya, de riz et alternatives 47,8 % 27,3 %

Autres différents types de boissons 23,2 % 30,4 %

Thé (y compris le thé glacé) 10,5 % 12,5 %

Café 7,8 % 24,1 %

Jus de légumes 7,0 % 3,8 %

Boissons énergisantes 2,2 % 0,5 %

Bouillons 0,9 % 0,8 %

Eau 0,4 % 0,2 %

Chocolat chaud 0,3 % 0,3 %

Boissons à faible taux d’alcool 0,01 % 0,1 %Total, boissons bio 100,0 % 100,0 %


Il est à noter que, parmi les boissons de soya et de riz et les boissons alter-natives biologiques et conventionnelles qui sont vendues dans les grands magasins au Québec, 46 % des ventes sont en version biologique, tandis qu’au Canada, la proportion est de 30 % des ventes.

Parmi les autres produits qui se trouvent dans le panier d’épicerie « bio », le beurre d’arachides obtient une part de marché deux fois plus grande au Québec qu’au Canada (tableau 7).

TABLEAU 7 – PART RELATIVE D’AUTRES PRODUITS ALIMENTAIRES BIO EN MATIÈRE DE VENTES ($) DANS LES GRANDS MAGASINS EN 2017

QUÉBEC CANADA

Divers produits 72,9 % 77,7 %

Céréales prêtes à manger 8,1 % 5,7 %

Pâtes alimentaires sèches 3,3 % 2,4 %

Beurre d’arachides 3,1 % 1,6 %

Pain 2,9 % 4,1 %

Huiles à cuisiner 2,7 % 2,4 %

Chocolat 2,0 % 1,6 %

Farine 2,0 % 1,5 %

Céréales chaudes 1,6 % 2,2 %

Confitures et marmelades 1,4 % 0,6 %Total, autres produits alimentaires bio 100,0 % 100,0 %


3.3 LA CROISSANCE DES VENTES AU DÉTAIL DE 2007 À 2017

En observant les ventes de nombreux produits biologiques recensés en 2007, on constate une progression remarquable. Le tableau 8 présente les produits pour lesquels les ventes ont plus que doublé au cours de la dernière décennie. Ces croissances renforcent les affirmations selon lesquelles la demande connaît une progression constante au Québec et au pays. Qui plus est, les données relatives à ces ventes proviennent seulement d’une partie des circuits de distri-bution (ex. : ne comprend pas les restaurants ni les ventes à la ferme).

BIEN D’AUTRES PRODUITS REMPLISSENT LE PANIER D’ÉPICERIE « BIO »

ENTRE 2007 ET 2017, LES VENTES DE NOMBREUX PRODUITS BIOLOGIQUES ONT EXPLOSÉ


TABLEAU 8 – CROISSANCE DES VENTES DE CERTAINS PRODUITS BIOLOGIQUES DANS LES GRANDS MAGASINS AU QUÉBEC ET AU CANADA EN 2007 ET EN 2017 (EN DOLLARS), SELON L’ORDRE DÉCROISSANT

QUÉBEC QUÉBEC CROISSANCE CANADA CANADA CROISSANCE

PRODUITS 2007 2017 2007-2017 2007 2017 2007-2017

Lait en conserve 535 650 085 121 411 % 198 764 5 662 687 2 749 %

Pommes de terre surgelées 170 129 783 76 243 % 82 117 1 622 057 1 875 %

Bonbons 20 111 1 508 769 7 402 % 70 298 14 080 394 19 930 %

Pâte de tomates 1 537 76 802 4 897 % 1 816 275 908 15 093 %

Crème sure 12 934 576 704 4 359 % 629 350 2 613 057 315 %

Noix de coco 5 249 121 095 2 207 % 23 278 1 095 289 4 605 %

Nouilles asiatiques 14 693 318 820 2 070 % 16 896 1 167 270 6 809 %

Riz de spécialité 10 913 212 995 1 852 % 235 857 2 074 692 780 %

Jus de légumes 234 218 3 998 668 1 607 % 441 983 11 329 154 2 463 %

Chili con carne végé 19 640 306 881 1 463 % 390 889 10 017 098 2 463 %

Légumes surgelés 178 828 2 023 259 1 031 % 2 584 427 14 073 951 445 %

Craquelins 277 182 2 976 003 974 % 1 857 910 26 364 951 1 319 %

Mayonnaises et vinaigrettes à salade 29 447 293 032 895 % 212 792 2 077 313 876 %

Légumes séchés 226 914 2 123 544 836 % 661 867 13 577 022 1 951 %

Pur sirop d’érable 104 785 899 191 758 % 3 075 772 7 665 339 149 %

Fruits surgelés 152 738 1 299 211 751 % 4 269 936 12 525 693 193 %

Poudre de cacao 15 864 129 202 714 % 143 560 1 664 487 1 059 %

Vinaigre 244 789 1 860 673 660 % 1 244 293 13 591 530 992 %

Thé (ex. : en feuille, de spécialité, en vrac) 845 269 5 976 137 607 % 6 719 366 35 411 007 427 %

Beurre d’arachides 792 829 4 803 962 506 % 4 408 779 17 399 247 295 %

Semoule de maïs 1 850 10 805 484 % 76 468 229 500 200 %

Haricots cuits 373 1 989 433 % 68 720 280 482 308 %

Fromage cottage 4 249 21 845 414 % 269 441 980 837 264 %

Mélasse 17 967 86 338 381 % 80 319 374 237 366 %

Légumes en conserve 39 717 180 845 355 % 241 219 2 211 193 817 %

Fruits séchés 152 312 692 324 355 % 336 278 4 556 162 1 255 %

Poivre 45 157 198 835 340 % 87 381 922 721 956 %

Moutarde préparée 42 909 186 213 334 % 220 543 557 861 153 %

Épices 601 182 2 498 742 316 % 2 301 215 13 361 567 481 %

Confitures et marmelades 542 694 2 232 679 311 % 2 373 355 6 674 759 181 %


QUÉBEC QUÉBEC CROISSANCE CANADA CANADA CROISSANCE

PRODUITS 2007 2017 2007-2017 2007 2017 2007-2017

Chocolat chaud 38 500 151 984 295 % 264 097 935 938 254 %

Lait 3 247 491 12 442 733 283 % 32 444 167 86 893 879 168 %

Chocolat 828 544 3 107 758 275 % 3 450 496 16 885 291 389 %

Huiles à cuisson 1 268 248 4 253 021 235 % 6 015 673 25 710 854 327 %

Produits de yogourt réfrigérés 11 582 061 37 770 684 226 % 45 298 745 155 772 906 244 %

Café torréfié et moulu 1 584 577 4 368 762 176 % 21 437 807 71 082 430 232 %

Champignons en conserve 10 712 27 743 159 % 55 607 397 423 615 %

Farine 1 267 284 3 068 741 142 % 3 636 073 16 251 154 347 %

Miel 304 463 733 422 141 % 1 955 542 8 127 127 316 %

Céréales chaudes 1 042 321 2 448 836 135 % 5 898 975 23 485 560 298 %

Crème glacée et autres friandises glacées 451 744 1 002 138 122 % 2 338 965 14 658 172 527 %

Tomates en conserve ou en bouteille 195 885 433 948 122 % 1 478 907 2 213 229 50 %

Légumes à grandes feuilles ensachés 3 912 695 8 326 518 113 % 34 535 024 93 701 146 171 %

Riz ordinaire 468 847 936 804 100 % 4 102 837 9 718 406 137 %



4. LE COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR À L’ÉGARD DES PRODUITS BIO

Comme nous avons pu le constater précédemment, les ventes de produits alimentaires biologiques continuent leur progression amorcée il y a plusieurs années au Québec. Alors qu’il y a à peine dix ans, ces produits étaient le choix d’une clientèle restreinte, ils séduisent aujourd’hui une tranche beaucoup plus large de la population, plus soucieuse de sa santé et du développement durable. À partir de données obtenues de la firme Nielsen, tirées du 2017 Nielsen Health & Wellness Report 12 et des tableaux de données formatées provenant de cette enquête, des constats ont été établis au sujet du comportement et de la percep-tion des consommateurs à l’égard des produits biologiques.

Selon l’enquête, les consommateurs québécois ont une bonne connaissance des caractéristiques des produits biologiques. Une grande majorité de répondants (83 %) ont avoué avoir déjà vu des aliments biologiques, avoir lu sur le sujet ou en avoir entendu parler et plusieurs se disent intéressés par les informations inscrites sur les produits avant de les acheter. Chez ces répondants, les carac-téristiques suivantes ressortent par rapport à leur perception des produits bio :

• 80 % considèrent que ces produits sont plus chers;

• 63 % croient qu’ils sont sans pesticides ni engrais chimiques;

• 54 % estiment qu’il s’agit de produits sans organismes génétiquement modifiés (OGM).

Le Québécois se différencie le plus du Canadien moyen par le fait qu’il associe davantage le respect du bien-être animal aux produits biologiques, tandis que le Canadien moyen relie davantage la durée de conservation à ce type de produits.

FIGURE 10 – CARACTÉRISTIQUES ASSOCIÉES AUX PRODUITS BIOLOGIQUES

Source : Sondage Nielsen, 2017; compilation du MAPAQ.

Parmi ceux qui ont avoué avoir déjà vu des aliments biologiques, avoir lu sur le sujet ou en avoir entendu parler, 49 % ont affirmé avoir acheté des produits biologiques durant les 12 derniers mois13. Les principales raisons qui les motivent à en acheter sont l’absence de pesticides ou d’engrais chimiques et celle d’OGM. La préoccupation pour l’environnement, le bien-être animal et le souhait d’essayer de nouveaux produits sont également des motifs d’achat, en particulier au Québec.

LES QUÉBÉCOIS SE DISENT TRÈS BIEN INFORMÉS CONCERNANT LES PRODUITS BIOLOGIQUES

EN DEHORS DE LA PRÉOCCUPATION SANTÉ, D’AUTRES CONSIDÉRATIONS MILITENT EN FAVEUR DES PRODUITS BIO

12 L’enquête a été effectuée avec un échantillon de 20 056 Canadiens, dont 73 % étaient des femmes, et un échantillon de 4 731 Québécois, avec une proportion de 66 % de femmes.

13 Le sondage a été mené durant le mois d’octobre 2017.

0 % 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 % 90 %

Québec Canada

Plus chers

Sans pesticides ni engrais chimiques

Sans OGM

Affectent moins l’environnement

Sains et plus nutritifs

Bien-être des animaux

Courte durée de conservation

Fiables

Ont un meilleur goût

Frais

82 %

68 %

50 %

39 %

31 %

24 %

37 %

23 %

16 %

14 %

80 %

63 %

54 %

42 %

35 %

31 %

27 %

24 %

18 %

16 %


FIGURE 11 – RAISONS DE LA DÉCISION D’ACHAT DE PRODUITS BIOLOGIQUES

Source : Sondage Nielsen, 2017; compilation MAPAQ.

Parmi les répondants qui ont affirmé avoir acheté des produits bio au cours des 12 derniers mois :

• environ 28 % ont surtout choisi d’acheter des fruits, 21 %, des légumes et 15 %, des œufs;

• plus de la moitié, soit 55 %, choisissent d’acheter les produits bio dans les épiceries et les supermarchés traditionnels, 22 % indiquent en acheter directement auprès des producteurs et 11 % se rendent dans les magasins spécialisés dans la vente de ce type de produits. En revanche, le Canadien moyen favorise davantage la vente directe et les épiceries à bas prix, mais un peu moins les magasins conventionnels.

FIGURE 12 – MARCHÉS D’APPROVISIONNEMENT DES CONSOM-MATEURS QUÉBÉCOIS POUR LES PRODUITS BIOLOGIQUES

Source : Sondage Nielsen, 2017; compilation MAPAQ.

Le principal facteur qui empêche la consommation de produits bio est le prix. Au Québec, 42 % des consommateurs basent en effet leur décision d’achat d’ali-ments biologiques sur le prix, alors qu’au Canada la proportion est d’environ 61 %. De plus, seulement 10 % des répondants québécois se disent prêts à payer plus cher pour obtenir des produits biologiques.

LA MAJORITÉ DES QUÉBÉCOIS CHOISISSENT D’ACHETER LES PRODUITS BIO DANS LES ÉPICERIES ET LES SUPERMARCHÉS

LE PRIX CONSTITUE ENCORE LE PRINCIPAL FREIN À L’ACHAT DE PRODUITS BIO

0 % 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 %

Épiceries et supermarchés conventionnels

Ventes directes des producteurs

Clubs-entrepôts (ex. : Costco)

Épiceries à bas prix

Magasins de marchandises générales (Ex. : Walmart)

Épiceries bio

Magasins d’aliments naturels

Québec Canada

52 %

31 %

19 %

15 %

11 %

11 %

25 %

55 %

22 %

19 %

12 %

11 %

11 %

15 %

Québec Canada0 % 5 % 10 % 15 % 20 % 25 % 30 % 35 % 40 % 45 % 50 %

Sans pesticides ni engrais chimiques

Sans OGM

Affectent moins l’environnement

Sains et plus nutritifs

Ont un meilleur goût

Essayer nouveaux produits

Fiables

Frais

Bien-être des animaux

Autres raisons

47 %

36 %

28 %

33 %

22 %

23 %

18 %

18 %

11 %

16 %

41 %

35 %

32 %

29 %

22 %

21 %

20 %

19 %

11 %

21 %

QUI CONSOMME DES PRODUITS BIOLOGIQUES À L’ÉCHELLE CANADIENNE ?

• Sexe : Les femmes sont les principales consommatrices de produits biologiques. Elles en achètent plus que les hommes, toutes catégories de produits confondues.

• Âge : L’âge moyen du consommateur de ce type de produits est de 35 ans. En effet, les personnes qui achètent le plus de produits biologiques ont de 25 à 44 ans.

• Géographie : Le consommateur réside majoritairement en zone urbaine et surtout dans les grandes villes canadiennes.

• Niveau de revenu : Selon le sondage de Nielsen, ni le statut social ni la situation financière ne sont des critères déterminants dans la consommation de produits biologiques au Canada.

• Connaissance des produits biologiques : Le consommateur a une bonne connaissance des produits biologiques.

• Fréquence d’achat : Près de 70 % des consommateurs canadiens ont acheté au moins une fois un produit biologique. Plus de la moitié des consom-mateurs en achètent régulièrement.

Selon l’Association canadienne pour le commerce des produits biologiques, 66 % des Canadiens qui achètent des produits biologiques s’en procuraient chaque semaine en 2017. Il s’agit d’une hausse de 10 % par rapport à 2016.

À la lumière des informations présentées dans ce numéro de BioClips+, on constate que le Québec est avant-gardiste dans le développement de son secteur biologique par rapport au reste du Canada. De plus, étant donné la demande croissante, l’offre de produits bio se développe rapidement depuis cinq ans. Bien que les importations internationales soient nécessaires pour combler les besoins du marché québécois, elles concernent davantage des produits pour lesquels la production locale est limitée ou inexistante en raison du climat. Sur le plan de la consommation, les achats du Canadien moyen ressemblent à ceux du Québécois, à quelques exceptions près. À l’échelle canadienne, l’ana-lyse des ventes au détail confirme, entre autres, la croissance remarquable de la demande auprès des grands détaillants et la prédominance des produits frais dans les achats.

Bien que la hausse des ventes de produits biologiques soit plus importante que celle des autres aliments vendus en épicerie14, ces produits représentent toujours une très petite proportion des ventes alimentaires totales réalisées dans les grands magasins. Par conséquent, le secteur biologique québé-cois offre un grand potentiel de croissance, notamment en raison d’une reconnaissance accrue de sa pertinence environnementale et économique (ex. : développement de l’industrie bioalimentaire, vitalité régionale) par les consommateurs et les intervenants.

14 Source : Nielsen.

19-0047 © Photos : MAPAQISSN 1480-2120 ISBN 978-2-550-84316-0

17 | BioClips + Volume 17, numéro 1 – janvier 2015

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Les produits biologiques au Québec - MAPAQ · biologique et procède à des collectes de données sur le sujet. En outre, le bio fait maintenant partie intégrante de la Politique