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S284 88 e réunion annuelle de la Société franc ¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique 68 Les résultats de la prothèse d’épaule inversée avec transfert musculotendineux selon L’Episcopo se maintiennent-ils dans le temps ? Pascal Boileau , Walter B. McClelland Jr., Adam Rumian , Charles-Édouard Thélu , Christophe Trojani Service de chirurgie orthopédique et traumatologie du sport, hôpital de l’Archet 2, 06200 Nice, France Auteur correspondant. Introduction.— La perte combinée de l’élévation antérieure active et de la rotation externe active constitue un handicap majeur chez certains patients ayant une rupture massive de la coiffe des rota- teurs. Des études préalables ont démontré une amélioration à court ou à moyen terme de la fonction de l’épaule et la satisfaction des patients après prothèse totale d’épaule inversée (PTEI) associée à un transfert du grand dorsal et grand rond (L’Episcipo modifiée) dans cette population. Objectif.— Évaluer les résultats subjectifs et objectifs de cette technique dans une large cohorte de patients et déterminer si les gains postopératoires se maintiennent au fil du temps. Patients et méthodes.— Entre 2004 et 2011, 36 patients consécu- tifs présentant une perte combinée de l’élévation active et de la rotation externe (CLEER) ont été traités avec une PTEI associée à un transfert selon L’Episcopo modifié et suivis de fac ¸on pros- pective. Une évaluation subjective, objective et par imagerie a été obtenu chez tous les patients. Le recul moyen était 44,2 mois (range : 12—92). Résultats.— Il y avait 21 femmes et 15 hommes, avec un âge moyen de 71,6 ans au moment de la chirurgie (55—84). Le score SSV a été significativement amélioré, passant de 28 % en préopératoire à 74 % en postopératoire. En moyenne, l’élévation antérieure a été amé- liorée de 65 et la rotation externe de 27,8 . Le score ADLER est passé d’une moyenne de 7,9 en préopératoire à 24,3 en postopéra- toire ; le score de Constant d’une moyenne de 29,8 en préopératoire à 64 au dernier recul. Les gains de SSV, l’amplitude des mouvements, des scores ADLER et Constant ont tous été maintenus avec le temps. Tous les patients, sauf deux, étaient satisfaits ou très satisfaits du résultat chirurgical au dernier recul. Conclusion.— La pose d’une prothèse d’épaule inversée associé à un transfert musculotendineux selon l’Episcopo constitue un traitement efficace pour restaurer à la fois élévation antérieure et la rotation externe chez les patients présentant un déficit combiné. Les améliorations subjectives et objectives sont obte- nues peu de temps après la chirurgie et se maintiennent dans le temps. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.037 69 Arthroplastie totale d’épaule inversée par prothèse sans tige humérale TESS Philippe Teissier , Jacques Teissier, Pascal Kouyoumdjian , Gérard Asencio 15, avenue du Professeur-Grasset, 34090Montpellier, France Auteur correspondant. Introduction.— Le traitement de l’omarthrose associée à une rup- ture de la coiffe des rotateurs a été notablement amélioré par l’arthroplastie totale inversée (ATI). Nous rapportons les résultats, d’ATI comportant un implant huméral sans tige, la Total Evolutive Shoulder System (TESS) (laboratoire Biomet) avec, pour hypothèse de départ, que la fiabilité de l’ancrage métaphysaire doit permettre de se dispenser d’une fixation diaphysaire malgré les sollicitations mécaniques imposées par l’inversion articulaire. Patients et méthodes.— Il s’agit d’une étude prospective rapportant des résultats fonctionnels et radiographiques de 91 ATI TESS pour omarthrose associée à une rupture de la coiffe des rotateurs chez 87 patients (61 hommes et 26 femmes) d’âge moyen 73 ans, au recul moyen de 40,8 mois ; évaluation clinique selon le score de Constant, évaluation radiographique de l’enfoncement et de la bascule de l’implant huméral en postopératoire et au dernier recul. Résultats.— Quatre-vingt-seize pour cent des patients étaient satisfaits ou très satisfaits. L’élévation antérieure était 142,6 (90—170 ). La rotation externe RE1 était 39 (20—70 ). Le score de Constant absolu préopératoire de 40,5 points passait à 68,4 (p < 0,001). L’angle cervicodiaphysaire moyen était 153,9 (142—165) ; 93,4 % des corolles inversées ne présentaient aucune migration. L’enfoncement était 0,06mm (0—1) et la bascule 0,05 (0—2). Le taux d’encoches de la scapula était 63,7 % (71 % grade 1, 28 % grade 2). Les encoches étaient plus fréquentes lorsque l’angle gléno-métaphysaire GM augmentait (p < 0,0001), le tilt inférieur diminuait (p = 0,003). La diminution de l’angle cervicodia- physaire était associée à une diminution des encoches (tendance). Aucun descellement des implants huméraux ou glénoïdiens n’a été constaté. Discussion.— Les résultats fonctionnels et radiographiques de cette série sont comparables à ceux de la littérature. La fixation par corolle épiphyso-métaphysaire sans tige est fiable et permet la pré- servation du stock osseux métaphyso-diaphysaire. Une diminution du taux d’encoches pourrait peut-être s’observer après diminution de l’angle cervicodiaphysaire en modifiant l’angle de coupe humé- ral. Conclusion.— À l’exception des cas de stock osseux insuffisant, on peut se dispenser de tige humérale dans les prothèses totales d’épaule inversées. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.038 70 Une arthroplastie inversée d’épaule a-t-elle besoin d’une tige humérale ? Étude d’une série de 98 cas avec un recul de 2 à 7 ans Ofer Levy , Jean-Franc ¸ois Cazeneuve , Ehud Atoun , Ruben Abraham 13, rue d’Anizy, 02000Chivy-Lès-Etouvelles, France Auteur correspondant. Introduction.— Cette étude rétrospective et monocentrique se pro- pose d’analyser les résultats à moyen terme d’un nouvel implant inversé sans tige, utilisé essentiellement en cas de pathologie dégé- nérative. Patients et méthodes.— De 2005 à 2010, 98 patients (80 % de femmes), d’âge moyen 74 ans (38 à 93) opérés pour 65 omarthroses excentrées, 13 polyarthrites rhumatoïdes, 12 séquelles de fracture, 3 échecs de réparation de coiffe, 3 descellements d’arthroplastie anatomique et 2 fractures fraîches, ont été évalués cliniquement et radiologiquement avec un recul de 2 à 7 ans. Résultats.— Cliniquement, les scores de Constant brut et pon- déré (âge/sexe) s’amélioraient de 14 à 59 pour le premier et de 21 à 86 pour le second (p < 0,0001) avec des amplitudes articulaires moyennes de 128 pour l’élévation active antérieure et de 64 et 50 pour les rotations interne et externe. L’indice de satisfaction passait de 0,8/10 en préopératoire à 8,5/10 en postopératoire. Radiolo- giquement, 24 % des patients présentaient une encoche du pilier toujours apparue avant quatre ans de recul. Vingt et un étaient de type I et II dont 19 stables avec une limite scléreuse et trois de type III. Aucun liseré autour des implants et aucune image de type stress-sheilding étaient observés. Seulement, 6 complications sur- venaient : trois fractures sans conséquence lors de l’implantation prothétique (une glénoïdienne et deux métaphysaires) et dans le

Les résultats de la prothèse d’épaule inversée avec transfert musculotendineux selon L’Episcopo se maintiennent-ils dans le temps ?

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S284 88e réunion annuelle de la Société francaise de chirurgie orthopédique et traumatologique

68Les résultats de la prothèse d’épauleinversée avec transfertmusculotendineux selon L’Episcopo semaintiennent-ils dans le temps ?Pascal Boileau ∗, Walter B. McClelland Jr. ,Adam Rumian , Charles-Édouard Thélu ,Christophe TrojaniService de chirurgie orthopédique et traumatologie du sport,hôpital de l’Archet 2, 06200 Nice, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— La perte combinée de l’élévation antérieure activeet de la rotation externe active constitue un handicap majeur chezcertains patients ayant une rupture massive de la coiffe des rota-teurs. Des études préalables ont démontré une amélioration à courtou à moyen terme de la fonction de l’épaule et la satisfaction despatients après prothèse totale d’épaule inversée (PTEI) associée àun transfert du grand dorsal et grand rond (L’Episcipo modifiée) danscette population.Objectif.— Évaluer les résultats subjectifs et objectifs de cettetechnique dans une large cohorte de patients et déterminer si lesgains postopératoires se maintiennent au fil du temps.Patients et méthodes.— Entre 2004 et 2011, 36 patients consécu-tifs présentant une perte combinée de l’élévation active et de larotation externe (CLEER) ont été traités avec une PTEI associéeà un transfert selon L’Episcopo modifié et suivis de facon pros-pective. Une évaluation subjective, objective et par imagerie aété obtenu chez tous les patients. Le recul moyen était 44,2 mois(range : 12—92).Résultats.— Il y avait 21 femmes et 15 hommes, avec un âge moyende 71,6 ans au moment de la chirurgie (55—84). Le score SSV a étésignificativement amélioré, passant de 28 % en préopératoire à 74 %en postopératoire. En moyenne, l’élévation antérieure a été amé-liorée de 65◦ et la rotation externe de 27,8◦. Le score ADLER estpassé d’une moyenne de 7,9 en préopératoire à 24,3 en postopéra-toire ; le score de Constant d’une moyenne de 29,8 en préopératoireà 64 au dernier recul. Les gains de SSV, l’amplitude des mouvements,des scores ADLER et Constant ont tous été maintenus avec le temps.Tous les patients, sauf deux, étaient satisfaits ou très satisfaits durésultat chirurgical au dernier recul.Conclusion.— La pose d’une prothèse d’épaule inversée associéà un transfert musculotendineux selon l’Episcopo constitue untraitement efficace pour restaurer à la fois élévation antérieureet la rotation externe chez les patients présentant un déficitcombiné. Les améliorations subjectives et objectives sont obte-nues peu de temps après la chirurgie et se maintiennent dans letemps.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.037

69Arthroplastie totale d’épaule inverséepar prothèse sans tige humérale TESSPhilippe Teissier ∗, Jacques Teissier ,Pascal Kouyoumdjian , Gérard Asencio15, avenue du Professeur-Grasset, 34090 Montpellier, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— Le traitement de l’omarthrose associée à une rup-ture de la coiffe des rotateurs a été notablement amélioré parl’arthroplastie totale inversée (ATI). Nous rapportons les résultats,d’ATI comportant un implant huméral sans tige, la Total EvolutiveShoulder System (TESS) (laboratoire Biomet) avec, pour hypothèsede départ, que la fiabilité de l’ancrage métaphysaire doit permettrede se dispenser d’une fixation diaphysaire malgré les sollicitationsmécaniques imposées par l’inversion articulaire.

Patients et méthodes.— Il s’agit d’une étude prospective rapportantdes résultats fonctionnels et radiographiques de 91 ATI TESS pouromarthrose associée à une rupture de la coiffe des rotateurs chez87 patients (61 hommes et 26 femmes) d’âge moyen 73 ans, au reculmoyen de 40,8 mois ; évaluation clinique selon le score de Constant,évaluation radiographique de l’enfoncement et de la bascule del’implant huméral en postopératoire et au dernier recul.Résultats.— Quatre-vingt-seize pour cent des patients étaientsatisfaits ou très satisfaits. L’élévation antérieure était 142,6◦(90—170◦). La rotation externe RE1 était 39◦ (20—70◦). Lescore de Constant absolu préopératoire de 40,5 points passait à68,4 (p < 0,001). L’angle cervicodiaphysaire moyen était 153,9◦(142—165) ; 93,4 % des corolles inversées ne présentaient aucunemigration. L’enfoncement était 0,06 mm (0—1) et la bascule 0,05◦(0—2). Le taux d’encoches de la scapula était 63,7 % (71 % grade1, 28 % grade 2). Les encoches étaient plus fréquentes lorsquel’angle gléno-métaphysaire GM augmentait (p < 0,0001), le tiltinférieur diminuait (p = 0,003). La diminution de l’angle cervicodia-physaire était associée à une diminution des encoches (tendance).Aucun descellement des implants huméraux ou glénoïdiens n’a étéconstaté.Discussion.— Les résultats fonctionnels et radiographiques de cettesérie sont comparables à ceux de la littérature. La fixation parcorolle épiphyso-métaphysaire sans tige est fiable et permet la pré-servation du stock osseux métaphyso-diaphysaire. Une diminutiondu taux d’encoches pourrait peut-être s’observer après diminutionde l’angle cervicodiaphysaire en modifiant l’angle de coupe humé-ral.Conclusion.— À l’exception des cas de stock osseux insuffisant,on peut se dispenser de tige humérale dans les prothèses totalesd’épaule inversées.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.038

70Une arthroplastie inversée d’épaulea-t-elle besoin d’une tige humérale ?Étude d’une série de 98 cas avec unrecul de 2 à 7 ansOfer Levy ∗, Jean-Francois Cazeneuve ,Ehud Atoun , Ruben Abraham13, rue d’Anizy, 02000 Chivy-Lès-Etouvelles, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— Cette étude rétrospective et monocentrique se pro-pose d’analyser les résultats à moyen terme d’un nouvel implantinversé sans tige, utilisé essentiellement en cas de pathologie dégé-nérative.Patients et méthodes.— De 2005 à 2010, 98 patients (80 % defemmes), d’âge moyen 74 ans (38 à 93) opérés pour 65 omarthrosesexcentrées, 13 polyarthrites rhumatoïdes, 12 séquelles de fracture,3 échecs de réparation de coiffe, 3 descellements d’arthroplastieanatomique et 2 fractures fraîches, ont été évalués cliniquementet radiologiquement avec un recul de 2 à 7 ans.Résultats.— Cliniquement, les scores de Constant brut et pon-déré (âge/sexe) s’amélioraient de 14 à 59 pour le premier et de21 à 86 pour le second (p < 0,0001) avec des amplitudes articulairesmoyennes de 128◦ pour l’élévation active antérieure et de 64◦ et 50◦pour les rotations interne et externe. L’indice de satisfaction passaitde 0,8/10 en préopératoire à 8,5/10 en postopératoire. Radiolo-giquement, 24 % des patients présentaient une encoche du piliertoujours apparue avant quatre ans de recul. Vingt et un étaientde type I et II dont 19 stables avec une limite scléreuse et trois detype III. Aucun liseré autour des implants et aucune image de typestress-sheilding étaient observés. Seulement, 6 complications sur-venaient : trois fractures sans conséquence lors de l’implantationprothétique (une glénoïdienne et deux métaphysaires) et dans le