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EHESS Les Shakers américains by H. Desroche Review by: E. P. Archives de sociologie des religions, 1ère Année, No. 1 (Jan. - Jun., 1956), pp. 198-199 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30119741 . Accessed: 10/06/2014 19:55 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sociologie des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.79.69 on Tue, 10 Jun 2014 19:55:06 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Les Shakers américainsby H. Desroche

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Les Shakers américains by H. DesrocheReview by: E. P.Archives de sociologie des religions, 1ère Année, No. 1 (Jan. - Jun., 1956), pp. 198-199Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30119741 .

Accessed: 10/06/2014 19:55

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

166 DEROGY (J.). Des enfants malgr6 nous. Paris, Ed. de Minuit, 1956, 254 p. (Pr6face du Dr M.A. Lagroua Weill-Hall6).

Un reportage s6rieux, courageux, infor- mb, sur un d6licat probl~me social lourd de r6sonances religieuses: la grossesse inattendue et sa cons6quence, la maternmit6 refus6e. Les faits sont massifs, les expe- riences nationales diverses, l'argumenta- tion de l'auteur pressante et hardie, ses raisons d'6crire pratiques. Ceci dit, on ne peut manquer, en le lisant, d'&voquer l'immense domaine des relations entre sexualit6 et religion que les sociologues ont quasi abandonn6 aux psychologues, aux ethnologues et aux litt6rateurs. La connaissance pr6cise des conduites et des attitudes sociales A motivations chrbtlen- nes devant chacun de ces probl]mes se- rait d6jt d'un grand apport A une sociolo- gie religieuse. Mais surtout aucun de ces problbmes ne peut $tre 6tudi6 isol6ment (ceux de I'avortement et de la contra- ception en particulier, puisque c'est d'eux qu'il est ici question), sans 4tre replac6 dans une discipline religieuse d'en- semble dont les arribres-plans sociaux et les sources id6ologiques sont aussi com- plexes que peu 6tudi6s.

E.P.

167 DESQUEYRAT (R.P.A.). La crise religieuse des temps nouveaux. Paris, Spes, 1955, 348 P.

La situation religieuse actuelle parait A l'auteur caract6ris6e par un double ph6- nomne: la crise gtn6ralis~e qui atteint toutes les religions, le renouveau qui se manifeste chez une 61ite au sein de cha- cune d'elles. De cette situation, il pense que les catholiques frangais, pour se limi- ter ? eux, ont rarement su prendre une mesure juste et rigoureuse, accusant trop 6troitement les attitudes collectives de leurs contemporains ou les courants iddo- logiques de l'6poque, au lieu de se rendre compte qu'ils vivaient dans une civili- sation en pleine transformation. II cher- che done & leur communiquer la confiance qui nait de cette intelligence, malgr6 3on bilan pessimiste, laissant A d'aut;es le soin de formuler des consignes d'action.

Sa r6flexion s'appuie sur des faits bien connus des sociologues. Pourquoi faut-il qu'elle reste si volontiers allusive au lieu de cerner vigoureusement son objet, qu'el-

le accumule des notations de details au lieu de saisir un processus d'ensemble ? La civilisation de demain ne se caract6ni- sera pas sp6cifiquement par le triple sen- timent de la nature, de soi et des autres ; et les noms concrets des difficult6s que nous connaissons aujourd'hui ne sont pas d6racinement, crise de croissance, progres de l'esprit humain, structures avilies et avilissantes.

L'auteur tend A majorer fr6quemment l'importance des facteurs d6mographiques, pourtant dlicats E manier: (( Le d6clin de tel ou tel parti politique frangais a pour cause premiere 6vidente la d6nata- lit6, qui s6vit chez ses adh6rents (p. 343). En revanche, il se fait une id6e bien 6troite de ce qu'il est convenu d'appeler les facteurs bconomiques, et l'importance de l'6volution des techniques ne retient pas son attention; il ne montre pas le lien qui unit ces transformations mat6- rielles aux transformations id6ologiques, et celles-ci aux transformations psycho- logiques sur lesquelles il concentre son int6r~t. Cette fagon de voir est-elle sans effet sur le raisonnement ? (( Le complexe d'inf6rioritd de l'ouvrier frangais s'est transform6 en ressentiment... Le prol6- taire est r6volutionnaire parce que le pa- tron est conservateur... C'est dans la con- science et non dans l'6conomie qu'il faut chercher d'abord la cause de l'ins6curifn6 ouvribre n (pp. O105-107). La cons6quence la plus grave, c'est que nous sommes pri- v6s de la confrontation que le titre don- nait 0 esp6rer et qu'exigeait la constata- tion initiale. Nous souhaitons qu'un jour l'auteur aborde de front ces redoutables probl~mes auxquels le pr~parent son in- formation et son autorit6.

Retenons pour le travail sociologique cette suggestion: <<L'int6r~ t du renou- veau catholique frangais est moins dans ses effectifs que dans les prototypes de vie religieuse qu'il essaie de mettre au point ) (p. 233).

E.P.

168 DESROCHE (H.). Les Shakers ambricains. Paris, Editions de Minuit, 1955, 330 p. (Ouvrage publi6 avec le concours du C.N.R.S., Biblioth&- que internationale de sociologie de la co- op6ration).

Un ouvrage d'une richesse parfois d&- concertante, exhumant, pour le traiter

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BULLETIN DES OUVRAGES

d'une fagon originale, un matdriel consi- d6rable sur lequel l'attention n'avait gue- re 6t6 attir6e jusqu'ici en France. L'au- teur a choisi I'une des nombreuses ( sec- tes )) issues de la R6forme en premier lieu pour la nature de sa dissidence, en se- cond lieu pour le nombre et la long6vit6 de ses communaut6s.

Le Shakerisme est apparu vers 1740 dans le prol6tariat naissant du Lanca- shire (Angleterre), dont il exprime B sa fagon les aspirations et la r6volte contre l'ordre 6tabli aussi bien 6conomique que religieux. Ce double rejet & part-fir d'une perception religieuse de la situation concrete v6cue par ses membres, finement analys6e, les amenent A se constituer en a contre-6glise et en ( anti-monde >. Dbs lors il devenait intbressant de suivre leur exp6rience, leurs efforts d'organisation propre, les phases de leur d6veloppe- ment, leurs difficult6s aussi et leurs con- tradictions, et plus encore de replacer cet- te exp6rience dans toute cette fermenta- tion qui marque la premiere moiti6 du XIXe siecle, oii ne cessent d'interf6rer les courants pr6socialistes soucieux de r6- f6rences chr6tiennes.

C'est donc un monde peu connu qui se trouve ici d6crit et dont les m6canismes sont soigneusement d6mont6s. Les Sha- kers se situent & la charnidre de la secte et de la coop6ration. L'auteur a juste- ment l61argi cette probl6matique, en si- tuant l'une et l'autre par rapport au chris- tianisme et au socialisme. Ainsi a-t-il pu analyser l'6volution d'une conscience re- ligieuse collective en fonction non seule- ment de ses multiples conditionnements, mais aussi de l'insuffisante maturation de ces conditionnements. Peut-on dire d'ail- leurs que cette a h6sitation entre un re- nouvellement eccl6sial et une sociologie r6formiste a soit propre au shakerisme ? Ce cas, privil6gi6 par certains de ses as- pects, typique par beaucoup d'autres, s'inscrit dans un processus plus g6ndral dont l'6tude est l'une des tAches actuel- les d'une sociologie des religions.

E.P.

169 DEZ (Andr6). e L'id6e de Dieu et ses cons6quences >. L'Age Nouveau, n go90, janvier 1955.

La Revue (( L'Age Nouveau > avait ou- vert en d6cembre 1951, sous la direction d'Andr6 Dez, une enqubte sur e L'idde de Dieu et ses cons6quences >. Sur 700

t6moignages requs, elle en avait d6ji pu- bli6 une centaine ; elle en publie ici soi- xante-dix autres, en m~me temps qu'elle propose ses conclusions.

Il 6tait plusieurs m6thodes possibles : au sondage, qui suppose un 6talonnage des milieux interrog6s et des questions po- s6es, et qui compense par le nombre le simplisme des r6ponses, on a pr6f6r6 en matibre aussi nuanc6e l'enqu~te qui sou- met des th~mes & la r6flexion de sujets dont la repr6sentativit6 n'est pas initia- lement d6finie. L'esprit de cette enquate est d6fini par deux propos d'Alain : ( Sa- voir ce que je dis... ~, et: e Un nouvel Age oii l'on ne r6fute personne, ce qui ou- vrira A tous le chemin de penser... v. En- fin six questions d6terminent son objet.

Parmi les r6ponses, il en est de trbs suggestives ; mais, malgr6 le souci de don- ner la parole A l'homme de la rue n, ce sont en bonne part des intellectuels - professeurs et 6crivains - qui ont r6pon- du. Il serait naif de s'en 6tonner, mais tout autant de l'oublier au moment de conclure. Or peut-on affirmer que cette affirmation finale : (( Dieu :le mot, un pis- aller. La recherche, commune n, ne vaut pas que pour une certaine 61ite, qui m6- ritait d'8tre d6finie, soucieuse de dialo- gue et de purification, adversaire de tout ce qui est scolastique et int6griste, A la conscience et A l'intelligence exigeantes ? I1 est frappant qu'on y trouve beaucoup de e th6istes a mais aussi de catholiques tres orthodoxes qui refusent d'apparaitre pour tels.

Nous tenons personnellement ce non- conformisme religieux pour plus signifi- catif que repr6sentatif. Et de ce point de vue il est int6ressant que A. Dez rassem- ble autour de son enqubte toutes les ma- nifestations d'actualit6 qui lui semblent en corroborer l'importance. Mais par sou- ci de profondeur, le questionnaire s'en- ferme dans l'int6riorit6 personnelle : Quel- le id6e vous faites-vous de Dieu ? A quoi ce mot correspond-il pour vous? Quelle importance accordez-vous aux preuves de l'existence de Dieu ? A quoi le sens de Dieu vous parait-il devoir vous enga- ger ?... Car, en d6finitive, il ne s'agit ici que des cons6quences de l'id6e de Dieu tirdes pour lui-mbme par le sujet croyant, et non de cette immense socialisation re- ligieuse qui marque l'histoire et l'activit6 humaine & tous leurs niveaux. Et c'est pourquoi, pensons-nous, l'int6r~t des ri- ponses vient moins de ce qu'elles 6clai-

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