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1 HAUTE ECOLE LIBRE DE BRUXELLES – ILYA PRIGOGINE CATEGORIE PARAMEDICALE SECTION KINESITHERAPIE « Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et le travail du kinésithérapeute belge » Travail de fin d’études présenté en vue de l’obtention du diplôme de Master en Kinésithérapie déposé par : IOPPI Giulia 18 ème PROMOTION Année 2018-2019 Promoteur : M. VAN GEYT Bernard Co-promoteur : M. CLEMENT Serge © 2019 Giulia Ioppi

Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

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Page 1: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

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HAUTE ECOLE LIBRE DE BRUXELLES – ILYA PRIGOGINE

CATEGORIE PARAMEDICALE

SECTION KINESITHERAPIE

« Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et le travail du kinésithérapeute belge »

Travail de fin d’études présenté en vue de l’obtention du diplôme de

Master en Kinésithérapie déposé par : IOPPI

Giulia

18ème PROMOTION

Année 2018-2019

Promoteur : M. VAN GEYT Bernard

Co-promoteur : M. CLEMENT Serge

© 2019 Giulia Ioppi

Page 2: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

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HAUTE ECOLE LIBRE DE BRUXELLES – ILYA PRIGOGINE

CATEGORIE PARAMEDICALE

SECTION KINESITHERAPIE

« Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et le travail du kinésithérapeute belge »

Travail de fin d’études présenté en vue de l’obtention du diplôme de

Master en Kinésithérapie déposé par : IOPPI

Giulia

18ème PROMOTION

Année 2018-2019

Promoteur : M. VAN GEYT Bernard

Co-promoteur : M. CLEMENT Serge © 2019 Giulia Ioppi

Page 3: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

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Partie B : ( à r e p r o d u i r e à l a d e u x i è m e p a g e d u m é m o i r e )

I. TYPE DE TFE* II. CHOIX DU PROMOTEUR

A. Expérimental Spécialiste du sujet X - Expérimental vrai Guidance méthodologique - Quasi expérimental Pour ses possibilités de cas cliniques - A cas uniques Si oui : lieu de stage privilégié ? B. Observationnel - Descriptif X - Corrélationnel III CHOIX DU CO-PROMOTEUR

C. Bibliographique Spécialiste du sujet Guidance méthodologique X Pour ses possibilités de cas cliniques Si oui : lieu de stage privilégié ? * Adapté de FORTIN MF Ed. Chenelière

Education 2010

…………………………………………….

Page 4: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

4

Page 5: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

5

Table des matières 1. LEXIQUE DES ABRÉVIATIONS………………………………………..……...…..p.7

2. INTRODUCTION

2.1 Problématique……………………………………………………………...….…….p.8

2.2 Définition des troubles musculosquelettiques……………………….…………...…p.11

2.3 Caractéristiques……………………………………………………………………..p.12

2.4 Facteurs de risque………………………………………………………………......p.14

2.4.1 Facteurs de risque intrinsèques……………………………………..…….…….p.15

2.4.2 Facteurs de risque extrinsèques…………………………………………...........p.16

2.5 Troubles musculosquelettiques en termes de pathologies………………..…….…..p.21

2.6 Prévention………………………………………………………………..………....p.23

2.7 Question de recherche et l’hypothèse…………………………..………..……...….p.25

3. MATÉRIEL ET MÉTHODE

3.1 Design de l’étude……………………………………….………………………….p.26

3.2 Population...………………………………………………….……………….……p.26

3.3 Confection et distribution du questionnaire……………………….……………….p.26

3.4 Analyse des données…………………………………………………….…………p.28

4. RÉSULTATS

4.1 Profil des kinésithérapeutes répondants………………………………………….…p.30

4.2 Caractéristiques des troubles musculosquelettiques du membre supérieur………...p.32

4.3 Gestion des troubles musculosquelettiques du membre supérieur…..……………...p.36

4.4 Environnement de travail…………………………………………………...……....p.37

4.5 Connaissance et application des gestes préventifs………………………….……....p.41

5. DISCUSSION

5.1 Caractéristiques personnelles………………………………………………..….......p.43

5.2 Caractéristiques environnementales…...………………...…………..………….......p.45

5.3 Caractéristiques des troubles musculosquelettiques du membre supérieur………...p.47

Page 6: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

6

5.4 Gestion des troubles musculosquelettiques du membre supérieur ….......................p.50

5.5 Prévention chez le kinésithérapeutes………...……………………..........................p.51

5.6 Limites de l’étude………………………………….……………………...…...........p.53

5.7 Perspectives futures………………..……………………………………...…...........p.55

6. CONCLUSION…………………………………………………………………..…….p.56

7. BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………..……...p.57

8. ANNEXES

Annexe 1 : Approbation du Comité de Bioéthique de Bruxelles……………………….p.61

Annexe 2 : Questionnaire……………………………………………………………….p.62

Annexe 3 : Tableau récapitulatif des réponses………………………….....……………p.69

Annexe 4 : Traumatismes antécédents le(s) TMS-MS…………..……………..............p.74

Annexe 5 : Les trois temps du mouvement de flexion du MS selon Kapanji IA………p.75

Annexe 6 : Sensibiliser les étudiants à la prévention des TMS-MS……………………p.76

Page 7: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

7

1. LEXIQUE DES ABBREVIATIONS AFL-CIO: principal regroupement syndical des USA (American Federation of Labor-

Congress of Industrial Organizations)

AP: Activité Physique

ASP: Association Paritaire pour la Santé et la Sécurité du travail

BTP: Bâtiment et Travaux Publiques

EBM: Evidence Based Medicine

GNP: Revenu national brut (Gross National Product)

IRSST: Institut de recherche Robert-Sauvé en Santé et Sécurité du Travail

MS: Membre Supérieur

NIOSH: Agence nationale de santé et sécurité au travail des USA (National Institute for

Occupational Safety and Health)

OMS: Organisation Mondiale de la Santé (World Health Organization)

TMS: Troubles musculosquelettiques

TMS-MS: Troubles musculosquelettiques Membres Supérieur

WMSD: Work-related MusculoSkeletal Disorders

Page 8: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

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2. INTRODUCTION

2.1 Problématique

Au début du 18e siècle, le médecin Ramazzini étudie les mouvements des mains des artisans

durant le travail en les associant au développement des troubles physiques. Pour la première

fois, un lien entre les gestes professionnels et la survenue de pathologies associées est mis en

évidence. Cela débouchera sur le questionnement des troubles musculosquelettiques liés à

l’activité et au milieu de travail (TMS) en donnant naissance à la médecine occupationnelle

[1,2,3].

Le phénomène n’est pas si récent et pourtant les TMS sont l’origine primaire de handicap et

douleurs chroniques parmi les travailleurs d’aujourd’hui. Le phénomène est de plus en plus

répandu et il devient source de débat dans plusieurs pays industrialisés. L’évolution des

conditions de travail n’est pas assez bien connue et les stratégies de préventions doivent

encore être affinées. L’étude épidémiologique des maladies et des facteurs de risque

spécifiques à chaque secteur de travail est une base valide pour la mise en place de mesures

préventives, mais cela implique des processus complexes et couteux qui ne sont pas toujours

appliqués [2,4,5,6].

Le phénomène des TMS touche autant la sphère de la santé que la sphère économique. Malgré

le fait qu’il n’est pas facile de calculer avec exactitude le cout des TMS, le NIOSH (National

Institute for Occupational Safety and Health) l’estime à treize millions de dollars par ans.

L’AFL-CIO (American Federation of Labor-Congress of Industrial Organizations) à vingt

million de dollars par an. Dans d’autres études l’estimation est à 2% du GNP (revenue

national brut aux USA) [7,8,3].

Les travailleurs atteints se retrouvent à devoir gérer les tâches professionnelles tout en devant

faire face à des limites physiques exacerbées par les symptômes. Le niveau de stress

psychologique augmente. Ils doivent investir sur les traitements et la réhabilitation, pour

lesquels ils demandent ensuite des remboursements aux assurances sociales. Il y a une baisse

de la productivité en ce qui concerne la qualité et la quantité. Les sociétés doivent faire face

aux coûts de remplacements, à la discontinuité du service fourni et à l’absentéisme sur le lieu

de travail. C’est pourquoi cette problématique a un impact socio-économique considérable

dans presque tous les états européens. Nous sommes face à un paradoxe, car les TMS

professionnels se développent principalement dans l’environnement même de travail [1,2,6].

Page 9: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

9

Certains secteurs comme celui du textile, de l’automobile ou du BTP (bâtiment et travaux

publics) ont été plus souvent incriminés et donc étudiés. C’est pourquoi les programmes de

prévention se sont surtout concentrés sur les employeurs de bureau ou des entreprises de

construction. Pourtant, à cause du train de vie actuel, la présence des facteurs de risque est en

croissance rapide dans beaucoup d’autres secteurs. En effet, à la suite de l’industrialisation et

de l’avancement de la science, la condition mentale et physique des travailleurs a rapidement

changée. Aujourd’hui nous vivons un train de vie qui est souvent trop stimulant et nous

sommes portés à effectuer les tâches professionnelles afin d'atteindre des objectifs, en dépit du

respect des lois biomécaniques et physiologiques du corps. De plus, le vieillissement de la

population de travailleurs ne peut que majorer le nombre de personnes susceptibles de

développer des TMS [2,8,9,6].

Parmi les différents secteurs, la littérature montre une réelle concordance entre le domaine

médical et la présence des TMS. Une prévalence significative émerge notamment chez les

kinésithérapeutes. Effectivement, malgré leur connaissance approfondie de l’étiologie des

pathologies et de leur prise en charge, les kinésithérapeutes ne sont pas préservés des TMS.

Au contraire, la nature de leur travail implique l’exécution de gestes physiquement intenses en

force, répétitifs, parfois aux limites articulaires et en contact direct avec le patient. Bien que

les milieux de travail soient très diversifiés, les kinésithérapeutes sont souvent exposés à

plusieurs facteurs de risque [figure 1] [3,10,11,12,13].

Auteurs et Pays Prévalence des TMS

Cromie et al. en Australie 91%

West et al. en Australie 55%

Glover et al. au Royame-Unis 68%

Salik et al. en Turquie 70%

Holder et al. en USA 32%

Nordin et al. en Malaisie 71,6%

Shofuqul et al. en Bangladesh 95%

Figure 1. Prévalence des TMS dans différentes études prenants en compte la présence des symptômes dans plusieurs parties du corps [3,11,12,14,15,16].

La prévalence des TMS chez les kinésithérapeutes semble varier d’un pays à l’autre. Les

auteurs supposent que cela serait dû à la manière de pratiquer ainsi qu’au statut des

Page 10: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

10

travailleurs qui peut légèrement varier d’un endroit à l’autre. Les kinésithérapeutes, en ayant

la possibilité de choisir parmi plusieurs spécialités, sont soumis à différentes sollicitations

physiques en fonction du domaine dans lequel ils travaillent. De plus, les TMS observés dans

les différentes études incluent parfois la douleur/gêne d’autres fois uniquement la présence de

blessures. De ce fait, la population ciblée par les études n’est pas toujours représentative,

spécialement au niveau mondial. En outre, les recherches sur le sujet sont souvent

qualitatives. Elles se basent sur la collecte de données en utilisant des questionnaires ou des

interviews qui peuvent manquer de validité externe [figure 1] [1,9,13,14,17].

Dans les différentes études, nous constatons une prédominance de TMS au niveau du dos.

Plus particulièrement pour les kinésithérapeutes travaillant en milieu hospitalier neurologique

et/ou de la revalidation orthopédique et les soins intensifs. Plusieurs articles examinent cette

partie du corps, les symptômes apparaissent le plus souvent dès les premières 5 années de

pratique. Les pourcentages de prévalence variant de 26 à 74 % [11,12,14,18].

Certains auteurs ont ensuite élargi leur champ d’investigation sur 9 parties du corps au travers

du « Standardised Nordic Questionnaire », en reportant les pourcentages suivantes [figure 2]:

Parties du corps Prévalence des TMS

zone lombaire 26-74%

cou 12-48%

zone dorsale 23-41%

main/poignet 15-23%

épaules 10-23%

coudes, genoux, anches, cuisses <20%

Figure 2. Prévalence des TMS dans différentes parties du corps [5,12,13,19,20,21,22,30].

Pour conclure, la survenue des TMS a un effet considérable sur la vie professionnelle et

privée des kinésithérapeutes. Quand le thérapeute doit s’absenter, la continuité des soins de

ses patients est mise à l’épreuve. La plupart des thérapeutes continuent à travailler en présence

de la douleur, en changeant leurs prises en charge et leurs techniques. Par exemple en

diminuant le temps dédié à l’exécution des manœuvres à contact direct avec le patient. Un

kinésithérapeute sur 6 quitte son secteur de travail pour trouver des milieux de soins moins

intensifs, parfois en se réorientant vers l’administratif [4,12,14,22,23].

Deepak et al., font mention du fait que les kinésithérapeutes tendent à négliger leur état de

Page 11: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

11

santé en sous-estimant les symptômes. Lorsqu’ils s’en occupent, ils tendent à

« s’autosoigner » ou ils ont recours à l’expertise de collègues, plusieurs études font écho à

cette hypothèse. En fait, nous pouvons parler d’une sorte de « culture clinique » qui voit la

blessure comme un signe de défaillance du kinésithérapeute. Ce dernier en raison de son

métier, est censé incarner le modèle même d’une personne en bonne santé physique. Cela

inciterait les thérapeutes à ne pas avoir recours à des comportements protecteurs ou à prendre

du temps pour la prise en charge des troubles déjà présent. Les TMS chez les

kinésithérapeutes ne sont donc pas pris en considération et bien que la littérature explore cette

problématique, notamment au niveau des parties les plus atteintes, il n’y a pas de véritable

politique de sensibilisation et de prévention des TMS [10,12,13,14,18,24,25].

2.2 Définition des troubles musculosquelettiques

Dans la littérature, nous ne retrouvons pas une définition univoque des troubles

musculosquelettiques liés au travail, le phénomène ne semble pas être fixé avec précision et

selon des critères standardisés.

Les auteurs utilisent différentes appellations, néanmoins l’acronyme anglo-saxon WMSD

(work-related musculoskeletal disorders) est le plus souvent utilisé; dans ce travail on utilisera

l’équivalent français TMS (troubles musculosquelettiques) en sous-entendant le lien avec le

milieu et les activités de travail [2,7,26].

Certains auteurs relient les TMS à la présence de douleur d’une durée de plus de 3 jours et/ou

à un handicap physique. D’autres à la présence de douleur et/ou inconfort physique, ou encore

de blessures liées à l’activité de travail. Les TMS sont aussi décrits comme des troubles

traumatiques cumulés, des blessures de surutilisation ou encore comme plusieurs pathologies

qui peuvent toucher différentes parties du corps associé avec le mouvement; comme les bras,

les jambes, le dos et différentes structures comme les muscles, les tendons, les ligaments, les

articulations, les cartilages, les nerfs et les disques intervertébraux. Salisk et Ozkan définissent

les TMS de manière plus générale comme des désordres qui résultent de l’interaction avec

l’environnement de travail [4,13,22,27,28,30].

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le terme TMS décrit :

« un large spectre de troubles de nature inflammatoire et dégénérative qui se

traduisent dans la présence de douleur et limitations fonctionnelles.

Cela survient lorsque les individus sont exposés à l’activité de travail et plus en

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12

particulier aux conditions qui contribuent à leurs développements et leurs

exacerbations, mais qui pourraient ne pas être leurs uniques causes » [31].

Dans cette définition, l’OMS englobe un large nombre d’atteintes physiques d’ordre

chronique et aigu dont la cause peut être reliée à l’environnement de travail tout comme aux

gestes professionnels spécifiques à l’activité de travail, sans exclure l’influence d’autres

éventuels facteurs causaux. Toutefois de nombreuses études épidémiologiques mettent

l’accent sur la relation cause-effet qui existe entre la prestation physique liée aux exigences du

travail et la survenue des TMS [18,29].

La définition reste relativement vaste, probablement en raison de la nature multifactorielle du

phénomène et des multiples formes dans lesquelles il peut se traduire, ce qui ne permet pas

une vision restreinte du sujet.

C’est pour les mêmes raisons que l’on retrouve certaines controverses relatives à l’étiologie

des TMS, à l’importance donnée aux différents facteurs de risque et aux outils de mesure.

D’ailleurs pour des raisons de faisabilité et d’utilité, la plupart des auteurs choisissent

d’utiliser des méthodes d’investigation et d’analyse peu contraignantes comme les

questionnaires. Cela permet de prendre connaissance de certains aspects du phénomène, mais

il s’avère limitant si nous espérons arriver à une classification exhaustive des TMS ainsi qu’à

la rédaction détaillée de leur physiopathologie [7].

2.3 Caractéristiques

Pour pallier au fait établi que les TMS puissent prendre différentes formes, les auteurs

proposent différentes théories. D’autre part l’IRSST (Institut de recherche Robert-Sauvé en

santé et sécurité du travail) en association avec l’ASP (Association paritaire pour la santé et la

sécurité du travail) a constitué une liste de caractéristiques que l’on retrouve lors de la

survenue de différents TMS, nous allons en faire mention ci-dessous [2,9].

- La surutilisation:

La guide de l’IRSST et l’« Overexertion Theory » s’accordent sur le fait que les TMS sont

liés à une utilisation du corps qui dépasse ses capacités de récupération, selon une alternance

d’utilisation intensive répétée accompagnée d’un temps de récupération le plus souvent

insuffisant au rétablissement. Notons que cela n’a pas été clairement défini en termes de

nombre de répétitions, type de mouvement et forces appliquées pour chaque articulation et

dans les contextes spécifiques de travail [2,9].

Page 13: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

13

Figure 3. La pluricausalité dans le développement des TMS [2].

- Le développement progressif:

Les TMS se développent au cours du temps dans un processus parfois insidieux qui évolue

graduellement. Le plus souvent, le premier épisode de TMS survient en quelques jours. Avant

ce moment une sensation d’inconfort/gène peut s’installer pendant des semaines, des mois

parfois mêmes des années. La « Cumulative Load Theory » explique que les tissus

biologiques sont viscoélastiques, leurs propriétés mécaniques dépendent du temps et de la

déformation subite. Ils peuvent se déformer de manière permanente si soumis à une mise en

charge prolongée. De ce fait malgré leur capacité d’autoréparation ils sont assujettis à l’usure

[2,9,28].

- La prévention peut s’avérer très efficace:

D’après la « Differential fatigue theory » c’est le fait d’exécuter des tâches dans des modalités

qui vont contre les règles biologiques auxquelles notre organisme répond qui mène à

l’altération des patterns articulaires et aux TMS. Dans la mesure où les TMS ne sont pas

définis comme des incidents soudains, ils peuvent donc être anticipés: si l’on met un terme à

la surutilisation en donnant à l’organisme le temps de se réparer, nous pourrions facilement

entraver l’atteinte de l’état pathologique. Cependant c’est aussi vrai que dans les circonstances

de ce développement progressif qui caractérise le processus, la douleur est souvent sous-

estimée, attribuée à l’âge ou à d’autres causes, on s’y habitue et l'on attend qu’elle disparaisse

sans mettre en place les comportements protecteurs [2,9].

- La pluricausalité:

Lorsque nous faisons face à un TMS, la recherche d’une solution universelle n’est pas une

tâche aisée. En effet selon la « Multivarite interaction theory », La clef du problème demeure

dans l’analyse approfondie de la situation et des facteurs de risque, ce qui mène à la

construction d’une combinaison de solutions préventives [9]. Notamment, nous pouvons relier

le TMS avec la présence de plusieurs microblessures ou/et avec un état inflammatoire qui

peut parfois se combiner avec un conflit de compression des tissus [figure 3]; par exemple

dans la région du poignet ou de l’épaule [2].

Page 14: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

14

- Les premiers indicateurs et l’évolution des symptômes:

Les sonnettes d’alarme des TMS sont la fatigue/inconfort, quand le symptôme douloureux se

présente on est déjà face à une altération de l’état de santé.

Dans une première phase, ces sensations se présentent de temps à autre lors de certains

mouvements ou pendant l’effort, mais par la suite leurs survenues devient de plus en plus

fréquentes, le seuil de déclenchement baisse. Dans la phase plus avancée, les sujets parlent de

douleur et ils s’en plaignent même au repos. Cela peut aller jusqu’à l’arrêt des activités

déclenchantes, les mouvements sont alors limités et un handicap s’installe. À cause du non-

respect des temps de récupération, l’organisme peut passer à un état de vulnérabilité et

d’hyperactivité vis-à-vis du stimulus [figure 4] [2].

Figure 4. Les premiers indicateurs et l’évolution des symptômes dans le développement des TMS [2].

2.4 Facteurs de risque

On observe que les TMS ont des causes différentes, celles-ci peuvent être recherchées dans un

processus interactif qui se déroule entre nombreux facteurs de risque qui se combinent et qui

interagissent simultanément. Dans les études, l’analyse du fonctionnement de

l’environnement professionnel aboutit à la mise en évidence de ces derniers [7,12,29].

La revue de la littérature nous a conduits à classifier les facteurs de risque en deux grandes

catégories: les facteurs intrinsèques ou individuels et les facteurs extrinsèques, individuels ou

environnementaux [1,2,6,10,12].

Parmi les facteurs intrinsèques on retrouve:

1. L’âge

2. Le genre

3. La latéralité

4. Les états fonctionnels

Page 15: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

15

Parmi les facteurs extrinsèques on retrouve:

1. Les loisirs/activités sportives

2. Les traumatismes antérieurs

3. Les postures proches des limites articulaires

4. Les efforts prolongés

5. Le travail statique prolongé

6. Les mouvements répétés

7. L’exposition à d’autres facteurs environnementaux

2.4.1 Facteurs de risque intrinsèques

1. L’âge

Au fil des ans, les capacités fonctionnelles physiques diminuent progressivement. Entre

quarante et soixante ans, les capacités musculosquelettiques connaissent une baisse de 20% et

par là même, la capacité physique de travail se voit diminuée. De ce fait, nous pourrions

supposer une augmentation linéaire des TMS avec l’âge, sauf que les résultats des études

portant sur le sujet ne font pas l’unanimité [7,31].

Dans une population de kinésithérapeutes, Rozenfeld et al. voient un lien directement

proportionnel entre l’augmentation de l’âge et des TMS au niveau des membres inférieurs,

nous retrouvons le même type de corrélation dans l’étude de Cromie et al. en ce qui concerne

les TMS au niveau des genoux. En opposition à cela, l’étude de Campo et al. montre une

relation non statistiquement significative entre l’âge et les TMS, 4 autres études supportent les

mêmes conclusions

Bork et al. et Holder et al. montrent que les kinésithérapeutes au-delà des cinquante ans ont

une prévalence de TMS mineure à celle des travailleurs plus jeunes, et ce en plusieurs parties

du corps. Pareillement dans l’étude de Darragh et al. l’âge ne se présente pas comme un

facteur de risque [12,14,24,33,34,35,36].

Vieira et al. supposent que cela pourrait être dû au phénomène de sélection de l’« healthy

worker » selon lequel les travailleurs atteints par les TMS quittent la profession plus tôt en

laissant la place aux travailleurs sains, par conséquent on se retrouve face à une population de

kinésithérapeutes âgés en santé alors qu’en réalité on n’observe pas ceux qui, atteint par les

TMS, auraient changé de domaine [37].

Dans l’étude de Adegoke et al. les résultats montrent un phénomène inversé, une

augmentation de la prévalence des TMS chez les kinésithérapeutes d’âge inférieur aux trente

ans et plus précisément dans les premières 5 années après le diplôme. Salik et al. l’explique

Page 16: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

16

par le peu d’expérience des kinésithérapeutes en début de carrière. 5 autres études tirent les

mêmes conclusions [22,37,38,39,40].

À l’heure actuelle, l’influence du facteur âge reste controversée dans plusieurs domaines. Les

jeunes travailleurs semblent être forts de leurs capacités physiques, mais à risque de TMS en

raison de leur inexpérience, alors que les travailleurs plus âgés semblent physiquement plus

vulnérables, malgré qu’ils bénéficient d’un volet de stratégies de réaction plus riche [7,37,41].

2. Le genre

De manière générale, les TMS semblent plus toucher les femmes que les hommes,

probablement à cause des différences de taille et de force physique. Lors de prestations

physiques intenses et en absence de stratégies adaptatives, elles sont en désavantage

biomécanique [14,32,37,39,40,42].

Pourtant même en ce qui concerne ce facteur de risque nous avons retrouvé certaines

discordances dans la littérature. Dans l’étude de Darragh et al. le genre ne se présente pas

comme un facteur de risque, de même dans d’autres études il n’y a pas une différence

statistiquement significative dans la prévalence des TMS entre hommes et femmes

[12,22,24,33].

3. La latéralité

Ce facteur de risque n’est quasi pas abordé dans la littérature. Pourtant il peut influencer la

survenue de TMS dans la mesure où la latéralité du sujet influence l’utilisation et donc la

sollicitation d’une partie du corps plutôt que d’une autre, cela n’émerge pas des études

menées sur les kinésithérapeutes [26,43].

4. Les états fonctionnels

Tout comme pour la latéralité les états fonctionnels comme la ménopause, le diabète, la

grossesse, l’hyperlaxité ne sont pas abordés dans les études qui examinent les TMS chez les

kinésithérapeutes. Ils peuvent tout de même être associés à certaines pathologies et donc jouer

leur rôle en tant que facteurs de risque [6,7].

2.4.2 Facteurs de risque extrinsèques

1. Les loisirs/activités sportives

Quand les gestes entrainent une surutilisation d’une quelconque partie du corps et si l’activité

en question est pratiquée de manière régulière nous pouvons l’inclure dans les facteurs de

Page 17: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

17

risque extrinsèques individuels. Ce facteur de risque n’est pas abordé dans les études qui

examinent les TMS du membre supérieur chez les kinésithérapeutes [6,7].

2. Les traumatismes antérieurs

Cela dépend de plusieurs variables par exemple la typologie de traumatisme, la prise en

charge précoce et le suivi d’un traitement. Un traumatisme peut dans certains cas fragiliser la

zone atteinte et nous pouvons alors l’inclure dans les facteurs de risque extrinsèques

individuels. Ce facteur de risque n’est pas abordé dans les études qui examinent les TMS du

membre supérieur chez les kinésithérapeutes [6].

3. Les postures proches des limites articulaires

Pour chaque articulation il existe une posture neutre et une amplitude du mouvement

associées à un moindre niveau de contrainte. Plus l’on se éloigne de ces dernières plus le

mouvement devient contraignant, les structures anatomiques de l’articulation initialement

impliquée dans le mouvement ne sont plus dans des conditions biomécaniques optimales et

d’autres structures rentrent en jeux [2,9,12,33,39].

Par exemple lors du mouvement de flexion le membre supérieur passe par trois temps: le

premier temps de 0° à 60° se déroule dans l’articulation scapulo-humérale, dans le deuxième

temps, de 60° à 120°, il y a mise en jeu d’autres muscles moteurs et de la ceinture scapulaire,

dans le troisième temps c’est la mise en jeu du rachis par inclinaison ou hyperlordose qui

permet de passer de 120° à 180° de flexion [Annexe 5] [44].

En prenant comme point de départ la position neutre de l’articulation, nous restons dans une

zone de confort pour le 20% de l’amplitude du mouvement. Bernard et al. trouvent une

relation statistiquement significative entre un travail effectué au-delà de 60° de flexion ou

abduction du membre supérieur et la présence de TMS au niveau de l’épaule [7,9].

Finalement pour autant qu’on puisse parler de postures extrêmes, il n’y a rien de vraiment

préjudiciable tant que l’intensité, la fréquence et la durée liées à cette posture restent

modérées. Dans le cadre des TMS, les postures proches des limites articulaires sont des

facteurs de risque quand elles sont adoptées de manière ordinaire par les travailleurs. C’est

pour cette raison que la conception des postes de travail suit des normes qui se greffent à ces

limites articulaires [2,9,12,14,33,39].

Par exemple, le membre supérieur ne devrait pas dépasser la hauteur des épaules, le poignet

devrait rester dans un range d’adduction-abduction de 20°-15° et de 45° pour la flexion-

extension [6].

Page 18: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

18

4. Les efforts prolongés

Dans ce contexte, les auteurs considèrent l’effort comme le prix que le corps doit payer pour

produire la force nécessaire à l’accomplissement de la tâche. Soulever un poids de 10kg

demande un effort physique diffèrent d’une personne à l’autre, en fonction des circonstances.

Pour définir un effort prolongé, les auteurs posent la limite de 20% de la force maximale de

chaque individu [2,7,26].

Au niveau du membre supérieur, la mesure de l’effort est liée à: l’intensité de la force

demandée (si nous appliquons une poussée en utilisant les groupes musculaires du seul

membre supérieur on devrait les soumettre à un effort majeur que si l'on impliquait la poussée

des membres inférieurs); aux articulations impliquées; à la position dans laquelle on se place

et à la direction de la force demandée, en raison de la géométrie interne des structures

anatomiques, le même groupe musculaire, dans une posture donnée, peut produire un niveau

de force variable en fonction de la direction de la force demandée; dans le cadre de la

préhension, une prise en pleine main est plus puissante qu’une prise en pince qui demande un

plus grand effort majeur [figure 5].

Figure 5. Changement de la valeur de la force en fonction de la direction dans le cas d’un membre supérieur à

120°d’abduction [2].

Dans leur métier, les kinésithérapeutes sont amenés à pratiquer des manœuvres qui demandent

un niveau de force élevé (lors des transferts, des mobilisations ou de la pratique de la thérapie

manuelle), ils sont pourtant exposés à ce facteur de risque. Dans le travail de Bernard et al.

nous retrouvons un lien évident entre un travail en force en flexion, extension, supination ou

pronation de la main et des TMS au niveau de du coude (épicondylites), les résultats sont

encore plus parlant quand il a association avec la répétitivité du mouvement [2,7,12,14,33,39].

5. Le travail statique prolongé

Le maintien prolongé d’une posture, quelle que soit la nature du travail demandé, peut se

Page 19: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

19

considérer comme un facteur de risque des TMS même si la posture n’est pas proche des

limites articulaires. Nombreux sont les exemples d’un tel cas de figure, le plus souvent nous

produisons un travail statique prolongé lors qu’on doit contrecarrer la force de gravité, mais

aussi lors des poussées. Bernard et al. mettent en évidence un fort lien être le travail statique

prolongé et la survenue de TMS au niveau de l’épaule [2,7,9,12,14,33].

Pendant un travail musculaire dynamique, la pression interne augmente de manière cyclique

en alternant des phases de contraction-relaxation musculaire alors qu’en un travail musculaire

statique cette pression est maintenue. Cela crée une condition défavorable pour l’apport

sanguin qui est pourtant nécessaire lors d’un effort (principalement en tant que transporteur

d’oxygène, glucose et évacuateur du dioxyde de carbone) [2].

Encore une fois, l’ajout d’une force, la durée de l’effort et l’amplitude de la posture dans

laquelle il est produit influencent le degré de la contrainte. Au-delà des 4 heures par jour,

toute posture est considérée comme néfaste [2,12,14,26,33,39].

6. Les mouvements répétés

Certains auteurs définissent la répétitivité comme le numéro de cycles de travail ou par

l’observation de la fréquence de mouvement d’un segment dans un laps de temps prédéfini,

d’autres la définissent en fonction du nombre d’actions du même type exercées pendant 50%

du temps de travail. Moins l’activité de travail est variée, plus ce sont les mêmes structures

musculosquelettiques à être sollicitées. Dans ce cadre les mouvements répétés représentent un

important facteur de risque pour les TMS. Dans l’étude de Rozenfeld et al. 85% des

kinésithérapeutes affirment que c’est le facteur de risque le plus dangereux [2,6,7,9,12,14,39].

Campo et al. mettent en évidence que les kinésithérapeutes qui pratiquent plus de 10 fois par

jour des transferts ou des repositionnements de patients fort dépendants, ont un risque 2.61

fois plus élevé de développer des TMS au niveau du dos que ceux qui ne le font pas; ceux qui

pratiquent des manœuvres de thérapie manuelle ou des massages des tissus mous plus de 10

fois par jour, ont 13.61 fois plus de risque de développer des TMS au niveau de la main que

ceux qui ne le font pas; ceux qui pratiquent des mobilisations plus de 10 fois par jour, ont 7.95

fois plus de risque de développer des TMS au niveau du poignet que ceux qui ne le font pas.

En analysant, 19 différentes études épidémiologiques Bernard et al. trouvent une relation

statistiquement significative entre un travail répété et des TMS au niveau de l’épaule [7,33].

7. L’exposition à d’autres facteurs environnementaux

Ce point fait référence à plusieurs facteurs: l’organisation du lieu de travail, le statut du

travailleur et la liberté décisionnelle, la charge de travail, les aspects sociaux et le stress

[2,6,7,10,12,24,28,33,39,65].

Page 20: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

20

Il nous serait impossible d’énumérer ici toutes les variables liées à l’organisation du lieu de

travail qui peuvent influencer les TMS, ce concept englobe celui d’ergonomie. La disposition

du matériel de travail, l’adaptabilité de ce dernier, la gestion des espaces sont en lien très

étroit avec des facteurs de risques extrinsèques tels que les postures, l’effort, la répétitivité

[2,12,39,46].

Le statut des travailleurs (indépendant, salarié, poste fixe ou remplaçant) est une variable non

explorée dans la littérature. En effet, les kinésithérapeutes cumulent les différents types de

statuts et il devient donc difficile d’objectiver l’influence de l’un ou de l’autre. Cependant, le

niveau d’autonomie, la possibilité de prendre des congés maladie, le fait de travailler seul ou

en équipe, le type de supervision à laquelle les travailleurs sont soumis, la méthode de

rémunération ce sont des variables qui pourraient influencer les TMS [2,12,26,33,39].

En ce qui concerne la charge de travail, il y a un lien très étroit avec l’état de fatigue. Cela

peut dépendre de plusieurs facteurs qui s’entremêlent comme par exemple les rythmes de

travail élevés ou l’exécution de tâches qui demandent un grand effort, bien évidemment la

charge de travail trouve sa place parmi les facteurs de risque des TMS. Darragh et al. mettent

en avance le fait que le nombre d’heures de travail par semaine est en lien avec la présence de

TMS chez les kinésithérapeutes, ceux qui souffrent d’une pathologie liée à l’activité de travail

produisent en moyenne 4 heures en plus de travail par semaine [2,12,14,24,33,39].

Les aspects psychosociaux sont également très variés et propres à chaque individu. La qualité

relationnelle sur le lieu de travail, le contexte social, le domaine, l’avenir professionnel

peuvent jouer un rôle en tant que facteurs de risque pour les TMS [2,6,7,12,14,33,39].

Le stress est un phénomène qui affecte la sphère psychique et physique, il a été associé à

certains problèmes cardiaques ainsi qu’à la survenue des TMS, au burnout, l’absentéisme sur

le lieu de travail, à un abaissement dans la qualité des soins. Quand nous somme sous stress

nous reportons souvent cette tension au niveau musculaire et cela provoque une directe

augmentation de la charge de travail musculosquelettique, le système nerveux central et

végétatif déclenche des mécanismes qui affectent, sur différents autres fronts, la sphère

physique. De plus les études montrent que, lors que les individus sont soumis au stress, le fait

d’être productif prend le dessous sur le respect de la sécurité et du confort physique [figure 6]

[2,6,7,10,28,33,65].

Même si en général les kinésithérapeutes ont une vision relativement positive de leur

environnement de travail par rapport à d’autres professions, probablement grâce à une plus

grande autonomie, le stress reste un facteur de risque majeur qui n’est pas assez abordé dans

Page 21: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

21

les études qui examinent les TMS du membre supérieur chez les kinésithérapeutes

[2,28,33,65].

Figure 6. Lien entre stress et TMS [6].

Pour conclure, nous voulons souligner le fait que les TMS ne peuvent pas être liés à la seule

présence des facteurs de risque. En réalité, l’influence de ces derniers dépend de trois

modulateurs principaux: l’intensité, la durée et la fréquence; en relation directement

proportionnelle avec le niveau de risque.

En mécanique, l’intensité est la norme du vecteur force, dans ce contexte elle est entendue

comme mesure de la force appliquée, mais aussi en référence à l’amplitude d’une posture. La

durée de l’exposition au facteur de risque est souvent observée par rapport au geste impliqué,

mais aussi aux années de travail. Pour finir les auteurs parlent de fréquence en tant que le

nombre de fois que le facteur de risque se présente à un intervalle donné [2,24,33,39].

2.5 Troubles musculosquelettiques en termes de pathologies

Une liste non-exhaustive des pathologies à considérer comme TMS du membre supérieur

chez les kinésithérapeutes n’a pas encore été établie. En 2000, différents spécialistes

européens ont réalisés une liste de pathologies pour les TMS au niveau du membre supérieur

(rapport SALTSA), cette liste n’a pas une valeur réglementaire et elle se réfère à tout domaine

de travail confondu. Nous allons nous appuyer sur le rapport SALTSA et sur les affections qui

selon l’IRSST sont les plus courantes dans le cadre des TMS pour présenter, à titre indicatif

une rapide description des affections qui sont susceptibles d’être associées aux TMS du

membre supérieur chez le kinésithérapeute [2,6,7,13,22,47].

- Les affections des structures tendineuses

Le terme tendinopathies, désigne une souffrance du tendon, il englobe différentes pathologies

Page 22: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

22

qui débutent avec une inflammation plus ou moins étendue du tendon, mais qui peuvent aller

jusqu’à la survenue de calcifications (surtout au niveau de l’épaule) et/ou rupture tendineuse.

L’état inflammatoire survient souvent en réponse à une surutilisation du muscle, associé à la

douleur [9].

À titre informatif nous pouvons citer 5 exemples :

La tendinose de la coiffe des rotateurs, la ténosynovite des muscles fléchisseurs du poignet ou

la ténosynovite du chef long du biceps au niveau de la gouttière bicipitale. La prévalence la

plus élevée se situe autour 30-50 ans et elle est plus en corrélation avec des activités de

travail/sport qu’avec le genre [48,49].

L’épicondyalgie latérale (Tennis elbow), dont la prévalence la plus élevée se situe autour 30-

50 ans, est plus en corrélation avec des activités de travail/sport qu’avec le genre.

La ténosynovite de Quervain chronique sténosante intéresse plus les femmes que les hommes,

et cela, autour de 40-50 ans.

Le traitement préconisé à l’heure actuelle est : l’attelle de repos, l’arrêt du travail/sport/loisir

qui mène à la surutilisation de la structure impliquée dans la physiopathologie, les

antalgiques, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les infiltrations de dérivés cortisoniques,

la kinésithérapie. Si le traitement médical échu (après 4-8mois) et selon l’IRM, la chirurgie

[48,49].

- Les affections de compression

À titre d’exemple on prendrait le syndrome du canal carpien qui est une affection de

compression du nerf médian. Cette pathologie peut se présenter chez des personnes qui ont

pratiqué pendant longtemps une activité manuelle de force ou répétitive, qui aurait causé des

microtraumatismes répétés. Le syndrome du canal carpien peut être aussi associé à des

altérations métaboliques, mais dans plus de la moitié des cas, la cause n’est pas établie avec

précision [2,49].

Ce syndrome est présent dans le 80% des cas chez les femmes autour des 50 ans.

Les premiers symptômes sont des paresthésies dans le territoire du nerf médian ensuite des

douleurs nocturnes se présentent et le cadre symptomatique peut aller jusqu’à l’anesthésie

pulpaire et l’atrophie thénarienne [2,48].

Le traitement préconisé à l’heure actuelle est : prise d’antalgiques, attelle de repos nocturne,

infiltrations de corticoïdes ensuite rééducation. Si le traitement médical ne suffit pas, si

l’EMG confirme une dénervation, si récidive en moins de 6 mois après plusieurs infiltrations

chirurgie pour ouvrir le canal et décompresser [2,48].

Page 23: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

23

- Les affections des structures articulaires

À titre d’exemple on parlerait de la rhizarthrose (arthrose de l’articulation trapézo-

métacarpienne et des articulations péritrapéziennes du pouce). L’étiologie primaire de cette

pathologie est le surmenage articulaire, notamment par hyperpression, qui à la longue

provoque une dégradation du cartilage et des ligaments. La prolifération du tissu sous-

chondral provoque une déformation et un pincement articulaire. Le mouvement est alors

limité et l’articulation est douloureuse [9,48,49].

Cette pathologie est présente dans le 80% des cas chez les femmes après 50 ans [48].

Le traitement préconisé à l’heure actuelle est : prise d’antalgiques, anti-inflammatoires non

stéroïdiens et anti-arthrosiques, infiltrations de dérivé cortisonique, attelle de repos,

rééducation, prise en charge des facteurs aggravants et si échec du traitement médical

chirurgie [48,49].

2.6 Prévention

Le lien entre les TMS et le travail est palpable dans toutes les sections précédentes, mais nous

voulons proposer un remaniement du modèle dynamique d’apparition des TMS présenté par

Aptel et al. pour représenter ce rapport de manière plus synthétique [figure 7] [6].

Figure 7. Adaptation du modèle dynamique d’apparition des TMS de Aptel et al. [6].

Comme expliqué précédemment ce phénomène est complexe, les facteurs participants à la

survenue des TMS ne sont pas encore clairement définis selon des standards validés et ils

changent d’un milieu à l’autre, d’un individu à l’autre; de plus, comme on peut le voir dans le

Page 24: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

24

schéma dans la figure 5, leurs influences s’entremêlent. Dans un tel contexte, la prévention se

doit d’avoir une approche multifactorielle.

Nous allons donner un aperçu des grandes étapes de la mise en place d’un programme de

prévention, en sachant que le milieu ciblé justifie des éventuelles adaptations [1,2,6].

Selon la communauté scientifique, un bon programme de prévention commence toujours avec

une phase de dépistage, pour prendre les repères en ce qui concerne le niveau de protection

des travailleurs.

Une deuxième phase d’intervention peut suivre, en réponse aux résultats obtenus lors du

dépistage. L’évaluation de la maitrise et de l’efficacité des actions mises en place est aussi

une phase importante, il s’agit d’un travail qui demande du temps [6].

Pour évaluer le niveau de protection d’un milieu de travail, nous disposons essentiellement de

deux méthodes: le recueil des facteurs de risque et l’évaluation de l’état de santé de la

population des travailleurs (causes-effets). La présence de douleur/gène mérite une attention

particulière, car il s’agit le plus souvent de TMS compensés ou en plein développement, mais

que, à cause de leur faible mise en évidence, sont sous-estimés et interprétés comme un

inconfort normal dû à la fatigue après une journée de travail [2,50].

Le recueil des facteurs de risque se fait par des inspections sur le lieu de travail, des grilles

d’évaluation, les analyses statistiques. L’évaluation de l’état de santé se fait le plus souvent

par l’interpellation des travailleurs, mais idéalement elle devrait se faire par l’expertise

clinique d’un médecin [2,51].

L’amélioration de l’ergonomie, la sensibilisation des travailleurs au repérage et à la gestion

des facteurs de risques et l’adaptation des conditions des travailleurs déjà atteints sont des

mesures qui peuvent s’inscrire dans la phase d’intervention. Le but premier sera d’éliminer les

facteurs de risque. Lorsque cela s’avère impossible, le but sera de minimiser leurs influences,

en utilisant des aides techniques (planche de transfert) et des stratégies spécifiques (soulever

le poids à partir des cuisses) ou en renforçant les facteurs protecteurs (pauses, entrainement

physique). Les modifications proposées doivent être faisables, acceptées par les employeurs

qui s’impliquent activement dans le changement et basées sur l’EBM [1,2,29,52].

En 2001 Cromie et al., établissent des lignes guides pour la prévention des TMS chez les

kinésithérapeutes. Les recommandations suivent les principes de prévention que nous venons

de résumer ci-dessus.

Les kinésithérapeutes sont tenus de prendre connaissance des risques auxquels ils sont

exposés et à savoir les gérer en s’informant grâce à la littérature existante, notamment pour les

zones à risque du dos, du cou et du membre supérieur. Ils doivent appliquer les principes

d’ergonomie sur les lieux de travail (avoir des surfaces de travail ajustables en hauteur et

Page 25: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

25

inclinaison, se faire assister lors du maniement des patients) et se former pour la correcte

utilisation des aides techniques; varier leurs emplois du temps en ce qui concerne les

techniques et le type de séances prestés, en incluant des pauses régulières; se former pour

enrichir leur répertoire de techniques. Pour finir, les kinésithérapeutes devraient choisir leur

domaine de travail dans le respect de leurs caractéristiques physiques. L’exercice physique est

préconisé dans une optique de prévention des TMS et pour mieux endurer les symptômes,

mais les modalités selon lesquelles ce facteur pourrait être un élément protecteur vis-à-vis des

TMS doivent encore être établies (3 fois semaine, lors des pauses, en échauffement avant la

séance, etc.) [1,10,15,51,53,54].

2.7 Question de recherche et l’hypothèse

Il semble qu’il n’y ait pas d’études traitant du sujet en Belgique, nous ne savons donc pas si le

phénomène est négligeable chez les kinésithérapeutes belges ou s’il y a une zone d’ombre

dans la littérature. En tout état de cause, autant que la prévalence des TMS chez les

kinésithérapeutes varie d’un Pays à l’autre, il serait intéressant de connaitre la prévalence des

TMS en Belgique. De plus, tandis que la région du dos trouve sa place dans la littérature, il y

a peu d’études qui approfondissent l’implication des TMS au niveau du membre supérieur qui

est pourtant la deuxième région la plus concernée. L’actualité de la question et l’importance

de ce sujet nous amènent à explorer ce phénomène en limitant la recherche aux

kinésithérapeutes belges et à l’étude du membre supérieur [13,18,22,28,37].

Par conséquent, nous nous demandons, quels sont les caractéristiques et les facteurs de risque

des TMS du membre supérieur chez le kinésithérapeute belge?

Dans le but de contribuer au développement des stratégies de prévention, nous allons

construire notre questionnaire en se basant sur les principaux facteurs de risque retrouvés dans

la littérature. Nous espérons pouvoir recueillir un certain nombre de réponses, aussi bien de la

part des kinésithérapeutes atteints que des non atteints, pour savoir décrire le phénomène.

Page 26: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

26

3. MATÉRIEL ET MÉTHODE

3.1 Design de l’étude

N’ayant pas trouvé assez d’informations dans la littérature sur ce sujet en Belgique et sur

l’exemple des études faites dans d’autres pays, nous avons décidé de répondre à la question de

recherche en menant une enquête descriptive observationnelle [3,5,7,8,14,17,23,37].

3.2 Population

La population cible est formée par des kinésithérapeutes francophones et/ou néerlandophones

exerçant en Belgique, tous domaines confondus.

Pour faciliter la collecte des données, nous avons opté pour un échantillon par convenance.

De lors, nous avons commencé à former un carnet d’adresses mail des kinésithérapeutes par

recherche internet sur des pages telles que : l’union des kinésithérapeutes de Belgique, Kiné-

RPG, pages d’or, pro q-kiné et éventuellement par prise de contact téléphonique.

Le recrutement des participants s’est également fait grâce à la collaboration de Madame Van

Dooren, directrice de AXXON, qui a permis la diffusion du questionnaire aux adhérents.

Le carnet d’adresses mail ainsi formé était accessible uniquement aux chercheurs, pendant la

période de l’étude et il était conservé sur un ordinateur privé dans un dossier protégé par un

mot de passe.

Ensuite, nous avons appliqué les critères d’inclusion et d’exclusion suivants pour permettre

l’analyse des questionnaires et la réponse à la question de recherche:

Critères d’inclusion: questionnaire rempli par un kinésithérapeute exerçant en Belgique.

Critères d’exclusion: questionnaire indûment rempli (les réponses sont dans l'ensemble

absentes et ne permettent pas l’analyse statistique).

3.3 Confection et distribution du questionnaire

Pour des raisons de temps, d’objectivité et pour atteindre facilement le plus grand nombre de

personnes, nous avons préféré utiliser la méthode du questionnaire « auto-administré » plutôt

que l’entretien ou l’observation.

Afin de nous baser sur un questionnaire validé, nous avons contacté par mail les auteurs de

recherches ayant utilisés des questionnaires pouvant être utiles pour notre travail et nous

Page 27: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

27

avons demandé de pouvoir voir l’outil d’investigation. Nous avons reçu 4 questionnaires sur

les 10 demandés. Parmi ces 4 nous avons sélectionné celui qui semblait le plus adéquat par

rapport à notre question de recherche, c’est à partir de ce questionnaire que nous avons

procédé à une adaptation en lien avec notre question de recherche.

Pour circonscrire notre champ d’investigation nous avons défini les variables à prendre en

compte dans notre étude, à savoir : les variables indépendantes comme les facteurs de risque

biomécaniques, environnementaux et psychosociaux qui peuvent être en lien avec la pratique

kinésithérapeutique; les variables dépendantes, les troubles musculosquelettiques; les

variables confondantes intrinsèques comme l’âge ou le sexe et les variables confondantes

extrinsèques comme la pratique de loisirs qui mènent à une surutilisation du membre

supérieur ou les traumatismes du membre supérieur [2,6,7,12,14,24,34,39,55].

Dès lors, nous avons repris la structure du questionnaire choisi et les principaux items traités

en s’intéressant principalement au membre supérieur, pour faciliter le remplissage et limiter la

possibilité d’abandon du répondant le numéro de page a été réduit à cinq. Par ailleurs, nous

nous sommes davantage intéressés à la formulation et à l’enchainement des questions dans le

but de donner une impression de fluidité et de cohérence. Pour ce faire, nous avons été

vigilants à ne pas traiter plus qu’un sujet par question, à ne pas être redondants et à suivre une

suite logique tout le long du questionnaire. Pour que tous les kinésithérapeutes interrogés

puissent répondre au questionnaire, nous avons prêté une attention particulière à l’exhaustivité

dans l’investigation des items. Nous avons privilégié les questions fermées pour faciliter

l’analyse des données, mais nous avons également inclus des questions ouvertes pour ne pas

trop induire la réponse et récolter des informations plus riches.

Pour faciliter l’évaluation du niveau de bien-être psychosocial des répondants, nous avons

utilisé l’échelle de Likert à 5 possibilités sur six items repris du travail de Alrowaye et al. et

nous y avons appliqué un score. Les six items sont évalués sur une échelle de 0 à 4, 0

correspond à un niveau de bien-être très bas et 4 à un niveau de bien-être très haut. Cela nous

permet de calculer un score sur un total de 24 [55].

Le questionnaire se compose de quatre parties : la partie A qui recueille les informations

personnelles du thérapeute et qui inclue la question sur la présence/absence de TMS ces 2

dernières années, les TMS sont définis comme « douleur/gêne, rigidité, faiblesse,

engourdissement, rigidité, qui pourrait/ent être lié(s) » au travail de kinésithérapeute ; la partie

B qui recueille les informations se rapportant aux troubles musculosquelettiques, elle est

complétée que par les kinésithérapeutes concernés ; la partie C qui recueille les informations

relatives à l’environnement de travail et la partie D qui donne la possibilité d’exprimer

Page 28: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

28

d'ultérieures suggestions et remarques.

Pour atteindre la population belge néerlandophone, le questionnaire initialement en français a

été traduit en néerlandais.

Le questionnaire ainsi formé était accompagné d’une lettre introductive dont l’objectif était de

susciter l’intérêt du répondant en indiquant les raisons de l’étude, de communiquer les

instructions pour répondre au questionnaire et le temps nécessaire, les modalités d’utilisation

des données recueillies et le respect de l’anonymat.

La version initiale du questionnaire a été soumise à la lecture du promoteur et du co-

promoteur pour ensuite être pré-testée par un groupe d’experts composé de six personnes

œuvrant dans les domaines de la kinésithérapie, la méthodologie de la recherche et l’analyse

statistique. Suite à cette lecture, nous avons effectué des corrections en prenant en

considération les différentes remarques et nous avons réalisé la version définitive du

questionnaire [annexe 2].

Le 26 décembre 2018, après l’approbation du travail du Comité de Bioéthique de Bruxelles,

nous avons lancé la distribution du questionnaire aux adresses mail récoltées par le biais de la

plateforme internet Google Forms. En effet, cela permet une distribution efficace par un lien

internet inclus dans un mail personnalisé et constitue un moyen de récolte d’information

gratuit dont l’utilisation est relativement facile [annexe 1].

Face au faible taux de réponse au premier envoi, nous avons décidé d’effectuer deux envois

supplémentaires distancés de 28 jours. La collecte de données a été clôturée le 5 avril 2019,

plus aucune réponse ne parvenait depuis deux semaines.

3.4 Analyse des données

D’emblée, nous avons collecté les informations sous forme de tableau Excel, en reprenant

question par question pour chaque répondant.

Dans un premier temps, nous avons réalisé une étude statistique descriptive. Pour les

variables quantitatives, nous avons calculé la moyenne et l’écart type, pour les variables

qualitatives nous avons calculé le pourcentage, les réponses reçues résumées sous une

moyenne ou un pourcentage ont été reportées dans un tableau Word [annexe 3].

Dans un second temps, grâce au programme « Anastat », nous avons pu réaliser l’analyse

statistique interférentielle afin d’objectiver certaines relations.

Le test majoritairement utilisé est celui du « χ2 d’indépendance », car il permet de contrôler

l’indépendance de deux caractéristiques au sein d’une population de manière significative et il

Page 29: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

29

est indiqué pour des variables qualitatives. Lors de la mise en place du test nous avons défini

l’hypothèse nulle, d’indépendance des variables (H0) et l’hypothèse de dépendance des

variables (H1); ensuite nous avons fixé la probabilité de fiabilité du test (chances de se

tromper) à 5%, soit un p-value fixée à 0,05.

Pour l’analyse statistique des variables mixtes, dans un premier temps nous avons utilisé le

prétest de normalité « Shapiro Wilk » et dans un deuxième temps le test « T de Student pour

deux groupes indépendants ». Cette analyse nous a permis de conclure si les moyennes étaient

statistiquement différentes (H1) ou si elle ne l’étaient pas (H0) et donc s’il y avait une relation

entre la variable quantitative et un des deux groupes étudiés (RH0) ou si nous ne pouvons pas

l’affirmer (NRH0). La p-value a été fixée à 0,05.

Page 30: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

30

4. RÉSULTATS

Les données récoltées à la suite de la diffusion du questionnaire sont reportées en suivant les

différents thèmes abordés. Certaines aspects ont été repris sous forme de graphique pour en

faciliter la lecture d’autres se retrouvent dans le texte. Les questions, desquelles ces résultats

découlent, se trouvent dans l’annexe 2. Un tableau récapitulatif des réponses se trouve dans

l’annexe 3.

Pour chaque item nous avons calculé les pourcentages ou les moyennes et écarts-types. Afin

de concrétiser certains chiffres, le nombre de personnes auxquels les pourcentages

correspondent est également indiqué (n=). Puisque plusieurs questions sont à réponses

multiples, le calcul s’est fait parfois par sous-groupes, la somme des pourcentage peut

dépasser la valeur 100.

Pour étudier le lien entre deux variables, nous avons appliqué le test du χ2. La p-value est

reportée dans le texte seulement lorsque la taille des effectifs théoriques en permettait le

calcul. Nous voulons rappeler au lecteur que le questionnement était circonscrit à ces deux

dernières années.

4.1 Profil des kinésithérapeutes répondants

À la suite de la diffusion du questionnaire, nous avons reçu 113 réponses. 3 questionnaires ont

été exclus de l’étude car ils étaient incomplets au point de ne pas rendre possible l’analyse

statistique. 1 seul répondant a utilisé la version néerlandophone du questionnaire. La

population à laquelle nous avons eu accès était restreinte, pour cette raison nous n’avons pas

pratiqué l’échantillonnage (formation d’un échantillon par choix aléatoire sur la population

répondante).

Puisque le questionnaire a été diffusé également par réseaux sociaux, nous n’avons pas pu

calculer le taux de réponse de l’enquête.

Sur les 110 questionnaires retenus, nous avons calculé en pourcentage la prévalence des

TMS au niveau du membre supérieur (TMS-MS). Nous l’avons représentée ci-dessous sous

forme de graphique. Par la suite, l’échantillon a été divisé en trois sous-groupes desquels nous

ferons mention plus bas dans le texte [figure 8].

La population des kinésithérapeutes répondants est formée par 59% (n=65) de femmes et par

40,9% (n=45) d’hommes (p=0,046); 38,2% (n=42) ont moins que 30 ans alors que 27,7%

(n=30) ont plus que 50 ans.

Page 31: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

31

Les kinésithérapeutes avec TMS-MS probablement causés par leur métier (« probablement

causés par ») ont en moyenne 41,8 ans, les kinésithérapeutes avec TMS-MS aggravés par leur

métier (« probablement pas causés par ») ont en moyenne 36 ans et enfin, l’âge des

kinésithérapeutes qui ne sont pas concernés par le phénomène ( « pas des TMS-MS ») ont en

moyenne 38 ans.

Figure 8. Répartition de l’échantillon en pourcentage par la présence/absence des TMS au niveau du membre supérieur

(TMS-MS) et selon leurs causes supposées.

Le groupe de thérapeutes « probablement causés par » présente une moyenne de 19,2 années

d’exercice de la profession contre une moyenne de 15,1 années chez les thérapeutes « pas

des TMS-MS ». Dans le groupe de kinésithérapeutes « probablement pas causés par », nous

avons calculé une moyenne de 12,4 années de pratique. L’application du test du χ2 entre la

présence de TMS-MS et l’ancienneté dans la pratique donne une p=0,029. Il y a donc un lien

entre l’ancienneté de la pratique et la présence de TMS-MS.

En ce qui concerne la condition physique, 37 répondants estiment qu’il est important d’avoir

un bon niveau de forme physique:

« un entretien de la condition physique et le maintien d’une certaine hygiène de vie sont

nécessaire pour un kinésithérapeute »

La pratique d’une activité physique (AP) est représentée, en pourcentage et pour les trois

sous-groupes, dans le graphique ci-dessous. Pour chaque sous-groupe, nous avons calculé le

pourcentage de cas dans lesquels cette activité sollicite le membre supérieur (MS). Nous

avons appliqué le test du χ2 en tenant compte des sujets pratiquant une AP et de ceux pour

lesquels cette activité physique est source de sollicitation du MS. Le p obtenu est de 0,018. Il

Aucun TMS-MS 24% (n=26)

Causés par la kiné58% (n=64)

Aggravés par la kiné18% (n=20)

TMS-MS76% (n=84)

Prévalence des TMS-MS

aucun TMS-MS TMS-MS TMS causé par la kiné TMS aggravés par la kiné

Page 32: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

32

y a donc un lien statistiquement significatif entre la présence de TMS et la pratique d’une AP

qui sollicite le MS [figure 9].

La sollicitation du MS par d’autres activités/loisirs est de 60% (n=12) parmi les

kinésithérapeutes « probablement pas causés par », 30,8% (n=8) parmi les kinésithérapeutes

sans aucun TMS-MS, et 26,6% (n=17) parmi les kinésithérapeutes « probablement

causés par ».

Figure 9. Répartition de l’échantillon en pourcentage par la pratique d’une activité physique (AP) et représentation en

pourcentage des cas où elle sollicite le membre supérieur (MS). 33,4% (n=8), 24,4% (n=10), 83,4% (n=15).

En ce qui concerne la pratique de l’AP, les pourcentages sont calculés sur le total des composants de chaque sous-groupe. En

ce qui concerne la sollicitation du MS, les pourcentages calculés par sous-groupe sur le total des personnes pratiquant une

AP.

En pourcentage, la présence de traumatismes antérieurs du MS est de 40% (n=8) chez les

kinésithérapeutes « probablement pas causés par », 34,6% (n=9) chez les kinésithérapeutes

« pas des TMS-MS » et 18,7% (n=12) chez les kinésithérapeutes « probablement causés par

». Le détail des traumatismes reportés est dans l’annexe 4.

4.2 Caractéristiques des troubles musculosquelettiques du membre supérieur

En focalisant notre enquête sur le membre supérieur, nous avons étudié la répartition des

TMS au niveau de cette partie du corps. La distribution des réponses est visible dans la figure

10 et 11.

La latéralité de la partie de l’échantillon qui déclare avoir des TMS-MS est:

gauchers 5,9% (n=5), droitiers 89,3% (n=75), ambidextres 3,6% (n=3).

33,4%

24,4%

83,4%

0

20

40

60

80

100

Pratique d'une activité physique

Kinésithérapeutes sans aucunTMS-MS qui pratiquent une AP(92,3% n=24)

Kinésithérapeutes avec TMS-MScausés par leur métier quipratiquent une AP (64,1% n=41)

Kinésithérapeutes avec TMS-MSaggravés par leur métier quipratiquent une AP (90% n=18)

Au sein du groupe, cas dans lesquels l’AP sollicite le MS

Page 33: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

33

Figure 10. Distribution des TMS-MS en pourcentage au niveau du membre supérieur. Les pourcentages sont calculés sur le

total des répondants mais la même personne peut se plaindre de plusieurs TMS-MS. 66,7% (n=56), 50,6% (n=41), 46,4%

(n=39), 34,59% (n=29), 82,1% (n=69).

Figure 11. Distribution en regard du côté atteint et en pourcentage, des régions du membre supérieur concernées par les

TMS-MS. Les pourcentages sont calculés sur le total des kinésithérapeutes atteints mais la même personne peut se plaindre

de plusieurs TMS-MS

À gauche: 27,4% (n=23), 14,3% (n=12), 16,7% (n=14), 11,9% (n=10), 28,6% (n=24). À droite: 39,3% (n=33), 34,5% (n=29),

29,8% (n=25), 22,6% (n=19), 53,6% (n=45).

Au moyen du report des pathologies que les kinésithérapeutes associent à leurs TMS-MS,

nous avons pu former une liste. Nous avons rangé les pathologies, en ordre décroissant, en

suivant les pourcentages d’apparition de chacune:

66,7%

50,6%

46,4%

34,5%

82,1%

Distribution des TMS-MS

pouce doigts poignet coude epaule

27,4

14,3 16,711,9

28,6

39,334,5

29,8

22,6

53,6

0

10

20

30

40

50

60

pouce doigts poignet coude epaule

Distribution des TMS-MS en regard du coté atteint

Gauche Droite

%

Page 34: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

34

-Tendinose de la coiffe des rotateurs 46,4% (n=39)

-Rhizarthrose 25% (n=21)

-Ténosynovite des fléchisseurs de la main/poignet 23,8% (n=20)

-Tennis elbow 22,6% (n=19)

-Syndrome du canal carpien 16,7% (n=14)

-Ténosynovite bicipitale 8,3% (n=7)

-Ténosynovite de Quervain 3,6% (n=3)

Les gestes/actions, qui engendrent ou aggravent les symptômes, selon les

kinésithérapeutes avec TMS-MS sont: le travail en force (MTP, trigger points, lever une

personne) 47,6% (n=40), le travail aux limites articulaires 27,4% (n=23), les mobilisations

21,4% (n=18).

Nous nous sommes également intéressés aux symptômes. Les réponses aux questions sur la

survenue des premiers symptômes, leur durée et leur fréquence sont reportées dans les figures

12, 13, 14. Les pourcentages indiqués dans les graphiques se réfèrent uniquement aux sous-

groupes de kinésithérapeutes ayant déclaré avoir des TMS-MS.

Figure 12. Répartition en pourcentage de la survenue des premiers symptômes dans le temps, pour les deux sous-groupes

indiqués.

4,7% (n=3)

34,4% (n=22)

17,2% (n=11)

18,7%(n=12)

17,2%(n=11)

7,8%(n=5)

25%(n=5)

45%(n=9)

10%(n=2)

0

10%(n=2)

10%(n=2)

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

en tempsqu'étudiant

aprés 1 à 5 ans depratique

aprés 5 à 10 ansde pratique

aprés 10 à 20 ansde pratique

aprés 20 à 30 ansde pratique

>30 ans depratique

Titre de l'axe

Survenue des premiers symptômes

Kinésithérapeutes avec TMS-MS causés par leur métier

Kinésithérapeutes avec TMS-MS aggravés par leur métier

%

Page 35: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

35

Figure 13. Répartition en pourcentage de la durée des symptômes chez les kinésithérapeutes avec TMS-MS. 20,2% (n=17),

11,9% (n=10), 11,9% (n=10), 8,3% (n=7), 46,4% (n=39).

Figure 14. Répartition en pourcentage de la fréquence d’apparition des symptômes au cours de ces 2 dernières années, chez

les kinésithérapeutes avec TMS-MS. 20% (n=17), 44% (n=37), 64% (n=30).

Selon les réponses reçues, la plupart des kinésithérapeutes atteints des TMS-MS continuent à

travailler avec les symptômes, cela correspond à un pourcentage de 96,4% (n=81) pour la

totalité des kinésithérapeutes répondants.

En voulant avoir un aperçu de l’impact des TMS-MS sur la routine de vie des

kinésithérapeutes, nous les avons questionnés sur les principales conséquences du

développement de TMS. Notamment le niveau de stress, la prise de congés maladie, le

changement des AP/loisirs ou du secteur de travail.

20,2%

11,9%

11,9%

8,3%

46,4%

Durée des symptômes

1-7 jours

2-3 semaines

3-4 semaines

4-5 semaines

plus que 3 mois

20%

44%

36%

Frequence d'apparition des symptômes

1 fois

entre 2 et 5 fois

plus que 5 fois

Page 36: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

36

22,6

27,4

5,9

57,1

0 20 40 60

médicamenteux

kinésithérapeutique

ostéopathique

aucun

Suivi d'un traitement

%

Nous avons reporté les réponses des kinésithérapeutes atteints des TMS-MS en pourcentage et

dans le graphique ci-dessous [figure 15].

Figure 15. Représentation en pourcentage des réponses obtenues lors du questionnement sur l’impact des TMS-MS des

kinésithérapeutes atteints.

4.3 Gestion des troubles musculosquelettiques du membre supérieur

Ci-dessous nous avons représenté les réponses des kinésithérapeutes en ce qui concerne la

sollicitation d’un professionnel de la santé et le suivi d’un traitement pour la prise en

charge de leur TMS. Les données sont traduites en pourcentages et sous forme de graphique

[figure 16].

Figure 16. Représentation en pourcentage des réponses obtenues lors du questionnement sur la sollicitation d’un

professionnel de la santé et le suivi d’un traitement des kinésithérapeutes atteints.

Pour le graphique de gauche: 39,3% (n=33), 4,8% (n=4), 29,8% (n=25), 44% (n=37). Pour celui de droite: 57,1% (n=48),

5,9% (n=5), 27,4% (n=23), 22,6% (n=19).

45,2% (n=38)

5,9% (n=5)

4,8% (n=4)

16,7% (n=14)

27,4% (n=23)

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

changement dans les AP/loisirs

changement du secteur de travail

augmentation des congés maladie

augmentation du niveau de stress

aucun changement

Impact des TMS-MS

%

44

29,8

4,8

39,3

0 10 20 30 40 50

médecin

collegue au coin d'un couloir

ostéopathe

aucun

Sollicitation d'un professionnel de la santé

%

Page 37: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

37

Les stratégies de réaction face aux restrictions liées au TMS-MS sont: l’utilisation d’une

autre partie du corps 50% (n=42), l’utilisation d’outils 14,8% (n=8), le port d’attelle/orthèse

de fonction 14,8% (n=8).

29,8% (n=25) des kinésithérapeutes atteints n’ont aucune stratégie de réaction.

En ce qui concerne la modification de l’organisation du lieu de travail en réponse à la

présence de TMS-MS: 22,6% (n=19) des kinésithérapeutes opèrent des changements au

niveau de l’ergonomie, 14,8% (n=8) ajustent les horaires et l’emploi du temps, 5,9% (n=5)

augmentent le numéro des pauses.

61,9% (n=52) des kinésithérapeutes n’apportent aucune modification.

4.4 Environnement de travail

L’environnement de travail est défini par le domaine, le lieu et l’emploi du temps.

Lors du remplissage du questionnaire, la plupart de répondants n’ont pas fourni les détails de

leur emploi du temps (heures, jours et séances par semaine pour chaque domaine de travail).

Par conséquent, nous nous limitons à donner la moyenne de l’emploi du temps de chaque

groupe, tous domaines confondus [figure 17].

Étant donné que les données sont dispersées, les domaines et les lieux de travail de chaque

groupe sont reportés sous forme de tableau dans la figure 17.

Page 38: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

38

Kinésithérapeutes

avec TMS-MS

causé par la kiné

n=64

Kinésithérapeutes

avec TMS-MS

aggravés par la kiné

n=20

Kinésithérapeutes

sans aucun

TMS-MS

n=26

DOMAINE DE TRAVAIL % (n) % (n) % (n)

Neurologie 35,9 (23) 15 (3) 23 (6)

Cardio-respiratoire 54,7 (18) 30 (6) 15,4 (4)

Sport 28,1 (20) 30 (6) 26,9 (7)

Rhumatologie 31,2 (37) 25 (5) 23 (6)

Gériatrie 57,8 (35) 30 (6) 23 (6)

Pédiatrie 23,4 (15) 25 (5) 26,9 (7)

Psychomotricité 4,7 (3) 10 (2) 11,5 (3)

Oncologie 12,5 (8) 20 (4) 15,4 (4)

Orthopédie 75 (48) 40 (8) 50 (13)

Vestibulaire 1,6 (1) 0 11,5 (3)

Gynécologie 14 (9) 15 (3) 7,7 (2)

LIEUX DE TRAVAIL % (n) % (n) % (n)

Hôpital 20,3 (13) 55 (11) 19,2 (5)

Cabinet 84,4 (54) 70 (14) 42,3 (11)

Maison médicale 4,7 (3) 0 3,8 (1)

Domicile du patient 64 (41) 35 (5) 42,3 (11)

Maison de repos 25 (16) 25 (7) 3,8 (1)

École 0 10 (2) 19,2 (5)

Polyclinique 0 10 (2) 0

Centre de rééducation 4,7 (3) 0 11,5 (3)

Club sportif 3,1 (2) 25 (5) 15,4 (4)

Université 3,1 (2) 0 3,8 (1)

EMPLOI DU TEMPS DE LA SEMAINE

Heures de travail (moyenne +/-

déviation standard)

43 +/- 9,8 38,8 +/- 10,7 38,3 +/- 13,5

Jours de travail (moyenne +/-

déviation standard)

5,1 +/- 0,5 4,7 +/- 0,5 5 +/- 0,9

Traitements (moyenne +/-

déviation standard)

70,5 +/- 24 66,4 +/- 16,6 64 +/- 24,6

Figure 17. Tableau récapitulatif des pourcentages des réponses obtenues lors du questionnement sur le domaine et le lieu de

travail, ainsi que sur la charge de travail par semaine par l’entièreté des kinésithérapeutes répondants.

Page 39: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

39

La sollicitation du MS par les efforts prolongés dans la même posture et/ou par la

répétition de mouvements identiques est reportée dans la figure 18 pour l’ensemble des

kinésithérapeutes qu’ils soient ou pas atteints de TMS-MS. Ils ont distingué les parties du MS

concernées, nous avons donc reporté les données en pourcentage. Dans notre étude il n’y a

pas de lien entre la sollicitation des différents parties du MS par les efforts prolongés dans la

même posture ou par la répétition de mouvements identiques et la présence de TMS-MS dans

ces parties (le test du χ2 donne p=0,995).

Figure 18. Répartition en pourcentage des régions du membre supérieur concernées par la sollicitation de gestes/actions

propre au métier du kinésithérapeute. Les pourcentages sont calculés sur le total des répondants mais les questions étaient à

choix multiple.

Pour les efforts: 61,9% (n=57), 67,8% (n=52), 55,9% (n=47), 34,5% (n=29), 51,2% (n=43). Pour les mouvements répétés:

73,8% (n=66), 78,6% (n=62), 65,5% (n=55), 45,2% (n=38), 63% (n=53).

Pour compléter les informations concernant l’environnement professionnel, nous avons

également abordé le thème de l’autonomie sur le lieu de travail.

Il semblerait qu’une minorité de kinésithérapeutes ne s’estime pas autonome dans la pratique

de leur métier (image a. figure 19). La grande partie qui s’estime autonome, déclare toujours

vouloir travailler en poussant les limites (image b. figure 19).

Les différentes réponses, de l’entièreté des kinésithérapeutes participants à cette étude, sont

représentées en pourcentage dans la figure 19.

61,967,8

55,9

34,5

51,2

73,878,6

65,5

45,2

63

0

20

40

60

80

100

pouce doigts poignet coude epaule

Sollicitations des régions du membre superieur lors de la pratique de la kinésithérapie

Efforts prolongés dans la même posture Répétitions de mouvement identiques

%

Page 40: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

40

5,417,3

40,928,2% (n=31)

8,2% (n=9)36,4

Autonomie sur le lieu de travail

Kinésithérapeutes selon les quels leur métier ne jouit pas d'une certaine autonomie

Kinésithérapeutes selon les quels dans la realité du métier il n'y a pas d'autonomie

Kinésithérapeutes selon les quels leur métier jouit d'une certaine autonomie de planification

Kinésithérapeutes qui s'estiment autonomes mais qui travaillent par choix en poussant leur limites, sans prendredes pausesKinésithérapeutes autonomes dans la prise des pauses

40,9% (n=45)5,4% (n=6)

17,3% (n=19)

Figure 19. Répartition en pourcentage des réponses obtenues lors du questionnement sur l’autonomie sur le lieu de travail

par l’entièreté des kinésithérapeutes répondants. Les pourcentages sont calculés sur le total des répondants mais les questions

étaient à choix multiple.

Les aspects psychosociaux liés au métier ont également leur place dans l’étude de

l’environnement.

Cette citation d’un des participants, illustre un avis partagé par 9 autres participants:

« parfois ce sont principalement les facteurs psychosociaux qui nous rendent vulnérables »

Nous avons traité cela sous forme de « niveau de bien-être » que nous calculons en

appliquant un score. Les items cotés sont indiqués en couleur dans la question 8 partie C du

questionnaire [Annexe 2].

Les kinésithérapeutes sans aucun TMS-MS ont en moyenne un score de 14,4/24.

Les kinésithérapeutes avec TMS-MS ont en moyenne un score de 12/24.

La comparaison des scores obtenus par les kinésithérapeutes sans TMS-MS avec les scores

obtenus par les kinésithérapeutes avec TMS-MS montre une différence significative (Test T

Student: p=0,0008). Les kinésithérapeutes avec TMS-MS ont un « niveau de bien-être »

statistiquement plus faible que les kinésithérapeutes sans TMS-MS.

Autonomie sur

a. b.

Page 41: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

41

4.5 Connaissance et application des gestes préventifs

Nous nous sommes également intéressés à la place de la prévention dans la réalité des

kinésithérapeutes belges. Dans un premier temps, nous avons cherché à comprendre le niveau

de sensibilisation au concept et, par la suite, nous avons enquêté sur la mise en œuvre des

gestes préventifs pour les TMS-MS (temps de travail, postures, etc.).

Nous avons reporté les réponses reçues, en ce qui concerne la sensibilisation à la prévention,

dans le graphique ci-dessous. Les données ont été transformées en pourcentages, calculés sur

l’entièreté des kinésithérapeutes répondants [figure 20].

Alors que dans les trois graphiques suivants, nous avons reporté en pourcentage et pour

chacun des trois sous-groupes de kinésithérapeutes répondants, la fréquence d’application

des gestes préventifs des TMS-MS (temps de travail, postures, etc.) [figure 21].

65,4

3,8

23

0

7,7

80

15

5

0

0

17,2

29,7

9,4

15,6

29,7

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

conaissance de la prévention des risques professionnels dumétier du kinésithérapeute

conaissance des techniques de manutention/ergonomie debase des postures de travail

conaissance des risques d'usure de l'organisme dukinésithérapeute

conaissance informelle de la prévention des TMS (remarqued'un collègue/professeur)

aucune conaissance au sujet de la prévention des TMS

Sensibilisation à la prévention des TMS

Kinésithérapeutes avec TMS-MScausés par leur métier

Kinésithérapeutes avec TMS-MSaggravés leur métier

Kinésithérapeutes sans aucunTMS-MS

%

Figure 20. Répartition en pourcentage des réponses obtenues par l’entièreté des kinésithérapeutes répondants, lors du questionnement sur la sensibilisation à la prévention tout au long de leur carrière. Les pourcentages sont calculés sur le total des répondants mais les questions étaient à choix multiple. Pour le premier groupe: 29,7% (n=19), 15,6% (n=10), 9,4% (n=6), 29,7% (n=19), 17,2% (n=11). Pour le deuxième groupe: 5% (n=1), 15% (n=3), 80% (n=16). Pour le troisième groupe: 7,7% (n=2), 23% (n=6), 3,8% (n=1), 65,4% (n=17).

Page 42: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

42

25%(n=5)

55%(n=11)

15%(n=3)

Kinésithérapeutes avec TMS-MS aggravés leur métier

9,4%(n=6)

45,3%(n=28)

43,7%(n=28)

Kinésithérapeutes avec TMS-MS causés par leur métier

régulièrement de temps a autre jamais

34,6%(n=9)

34,6%(n=9)

23%(n=6)

Kinésithérapeutes sans aucun TMS-MS

Figure 21. Répartition en pourcentage des réponses obtenues pour chacun des trois sous-groupes de kinésithérapeutes

répondants, lors du questionnement sur la mise en pratique des gestes préventifs des TMS-MS.

Fréquence d’application de gestes préventifs des TMS-MS

Page 43: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

43

5. DISCUSSION

Nos résultats montrent que 3/4 des kinésithérapeutes souffrent d’un TMS-MS (78%); pour la

plupart d’entre eux, leur métier en est la cause principale (58%) [figure 8].

Comme dans plusieurs études, la prévalence calculée se réfère uniquement aux TMS-MS

présents ces deux dernières années. En effet, il est important que les thérapeutes puissent

répondre à l’ensemble des questions en lien avec leur TMS-MS de la manière la plus précise

possible, ce qui est plus facile pour des événements récents.

Quoi qu’il en soit, le lien entre les TMS étudiés et la profession ainsi que les caractéristiques

de chronicité des TMS, nous font supposer que le plus souvent les plaintes actuelles englobent

les plus anciennes.

Dans la littérature consultée, le MS n’est pas étudié de manière isolée. Nous avons noté une

prévalence des TMS du corps entier située entre 53% et 95%. Par rapport à ces pourcentages,

la prévalence de notre étude, pour le seul MS, semble assez élevée [3,37].

Notre réflexion se construit sur une base de 110 questionnaires analysés.

Il s’agit d’un échantillon conforme à certaines études (Salik et al n=120, Nordin et al. n=81),

mais d’autres encore ont traité des échantillons considérablement plus importants (Darragh et

al n=3297, McMahon et al. n=961). Les données récoltées offrent une bonne base de

réflexion, mais disposer d’un plus grand échantillon aurait permis d’affiner notre analyse.

Dans tous les cas nous ne pouvons pas extrapoler nos résultats à la population belge. Pour ce

faire, il faudrait connaitre le nombre exact de kinésithérapeutes exerçant en Belgique ainsi que

leurs caractéristiques principales, ou disposer d’autres études semblables à la nôtre [18,32].

Notons qu’une seul questionnaire néerlandophone a été retourné. De ce fait il ne nous a pas

paru nécessaire de diviser deux sous-groupes sur la base d’un cursus de formation différente

(en Flandre 5 ans).

5.1 Caractéristiques personnelles

Plus de la moitié de notre échantillon est formé par des femmes (59%). Cela pourrait

expliquer notre prévalence élevée de TMS-MS. En effet, la littérature désigne le genre

féminin comme un facteur de risque pour les TMS [14,32,37]. Cela est confirmé par

l’application du test du χ2 qui nous donne une p=0,046.

En revanche l’âge est un facteur de risque beaucoup plus controversé. Dans notre étude,

34,1% des participants ont un âge qui se situe entre 30 et 50 ans. Les répondants

Page 44: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

44

« probablement causés par » ont un âge plus élevé que ceux des autres groupes (41,8 ans en

moyenne). Mais l’âge moyen de ces kinésithérapeutes ne dépasse pas les 50 ans, âge à risque

dans plusieurs atteintes du MS (rhizarthrose, syndrome du canal carpien). Le test du χ2 n’est

pas applicable, un effectif théorique sur 4 est inférieur à 10 [7,37,41,48,49].

Nos résultats montrent que les kinésithérapeutes « probablement causés par », ont plus

d’années de pratique que ceux des autres sous-groupes (19,2 années en moyenne). Il serait

logique de penser que, si les TMS sont liés au métier, les années de pratiques sont un

important facteur influençant leur survenue. Muaide et al. confirment cette hypothèse en

déterminant que ceux qui dépassent les 15 ans de pratique sont plus à risque pour les TMS

[4]. Dans ce cas, l’application du test du χ2 a confirmée le lien entre les TMS-MS et les

années de pratique (p=0,029).

L’impact de l’activité physique n’est quasiment pas abordé dans les études pour les TMS chez

les kinésithérapeutes. Pourtant ce facteur peut être à la fois protecteur et aggravant les TMS;

tout dépend du type d’activité physique et du programme suivi. Des « guide lines »

spécifiques doivent encore être établies [31,51,53]. Nos résultats

montrent que les kinésithérapeutes qui pratiquent moins d’activité physique sont ceux qui

appartiennent au sous-groupe « probablement causés par » (64,1%). Alors que, la majorité

des kinésithérapeutes pratiquant une activité physique, appartiennent au sous-groupe « pas des

TMS-MS » (92,3%).

Nous remarquons aussi que le sous-groupe « probablement pas causés par », pratique presque

autant d’AP que celui des non atteints (90%). Mais la sollicitation du MS est importante

(83,4%) et incrémentée par celle des activités/loisirs (60%) [figure 9].

Nous avons appliqué le test du χ2 en tenant compte des sujets pratiquant une AP source de

sollicitation du MS. Le p obtenu est de 0,018.

Au vu des résultats, nous supposons que l’activité physique est un facteur protecteur des

TMS-MS tant qu’elle n’implique pas des sollicitations excessives de cette partie du corps.

Dans le cas contraire, elle est associée à la survenue de TMS-MS. D’ailleurs, même si nous

n’avons pas pu calculer le χ2 pour la variable des loisirs, nous pensons que toute activité

physique en dehors du cadre de la kinésithérapie est un facteur confondant à prendre en

compte. Il serait intéressant d’approfondir la question par des études supplémentaires avec des

plus grands effectifs.

D'autres facteurs confondants pourraient être les traumatismes antérieurs du MS. Le fait

d’avoir subi une blessure pourrait fragiliser la zone concernée. Dans notre analyse cela ne

semble pas être le cas. En effet chez les kinésithérapeutes sains, le pourcentage de

Page 45: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

45

traumatismes antérieurs n’est pas très différent du groupe de kinésithérapeutes

« probablement pas causés par ». Mais il faut souligner que pour ce facteur nous travaillons

sur un sous-échantillon de 29 répondants, ce qui ne permet pas de tirer des conclusions

fiables. Le test du χ2 n’est pas applicable puisque les effectifs ne sont pas assez grands [6].

5.2 Caractéristiques environnementales

Pour comprendre la charge de travail des kinésithérapeutes répondants, nous les avons

questionnés sur le nombre d’heures, de jours et de traitements exécutés par semaine. Nous

aurions voulu connaitre ces valeurs pour chaque domaine de travail, afin d’estimer avec

précision, l’implication d’un domaine plutôt qu’un autre. Nous n’avons pas reçu ces

informations, de ce fait la formulation de la question devrait être modifiée. Une structure

fermée et un aménagement diffèrent semble être nécessaire.

Cependant, grâce aux résultats récoltés nous pouvons observer certaines tendances.

Les kinésithérapeutes « probablement causés par » font en moyenne plus d’heures, jours et

traitements par semaine. Le test du χ2 n’est pas applicable puisque les effectifs ne sont pas

assez grands [figure 17].

Peu d’études abordent la charge de travail des kinésithérapeutes. Darragh et al. n’ont pas

trouvés de lien entre le nombre d’heures de travail et la présence des TMS. Alors que Muaidi

et al. trouvent que les travailleurs full-time ont un pourcentage de TMS plus élevé (79%) par

rapport aux travailleurs part-time (21%). La charge de travail demeure un facteur qui peut

influencer la survenue des TMS, en tant que tel il mériterait d’être mieux analysé

[4,17,33,39].

De même en ce qui concerne les domaines et les lieux de travail. La taille de notre échantillon

et le fait que les données récoltées sont très dispersées ne facilitent pas l’interprétation des

résultats. Pourtant, si nous concentrons notre analyse sur les domaines et les lieux de travail

les plus concernés par les TMS nous pouvons observer certaines tendances.

Parmi le groupe des kinésithérapeutes « probablement causés par », les domaines les plus

prisés sont ceux de l’orthopédie, la cardio-respiratoire et la gériatrie. Nous y ajoutons les

domaines abordés par la littérature: la neurologie et de la rhumatologie [4,12].

Nous observons que le pourcentage de kinésithérapeutes qui travaillent en ces domaines est

toujours plus élevés dans le groupe « probablement causé par » que les deux autres

(« probablement pas causés par » et « pas de TMS »).

Page 46: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

46

À titre d’exemple, 35,9% des kinésithérapeutes « probablement causés par » travaillent en

neurologie. Dans les deux autres groupes, nous retrouvons un pourcentage de 15% et 23%.

Autrement dit, sur les 32 kinésithérapeutes travaillant en neurologie, 23 ont des TMS-MS.

Apparemment, dans le domaine de l’orthopédie et de la rhumatologie, les thérapeutes

privilégient l’utilisation de la thérapie manuelle, en surutilisant leur MS. Dans les autres

domaines, plusieurs facteurs de risques s’additionnent (répétitivité et intensité des gestes,

organisation peu flexible, etc.) [4,12].

En accord avec ce qui est reporté par Cromie et al., nous observons que les kinésithérapeutes

travaillant en cabinet et à domicile, ont un pourcentage de TMS-MS probablement causé par

leur métier plus élevé par rapport aux autres. Ces milieux de travail bénéficient d’une liberté

décisionnelle remarquable, notamment en termes de planning. D’autre part les

kinésithérapeutes y travaillant portent seuls le poids de la gestion des ressources et des

responsabilités [12].

À titre d’exemple, 64% des kinésithérapeutes « probablement causés par » travaillent à

domicile. Dans les deux autres groupes, nous retrouvons un pourcentage de 35% et 42,3%.

Autrement dit, sur les 57 kinésithérapeutes travaillant à domicile 41 ont des TMS-MS [Figure

17].

De nos jours, relier la présence des TMS avec des exigences de travail non adaptées est une

idée reçue. En ce qui concerne les kinésithérapeutes, les données récoltées sur l’autonomie sur

le lieu de travail nous montrent le contraire. Une grande partie des kinésithérapeutes s’estime

autonome sur le plan de la planification, ordre des activités et choix thérapeutique (49,9%).

Pourtant une grande partie des thérapeutes qui se disent autonomes, essaie toujours de

travailler en poussant les limites et n’aime pas prendre des pauses (28,2%) [Figure 19].

Cette citation d’un des participants résume la suggestion de 34 kinésithérapeutes répondants

en ce qui concerne une possible solution à la problématique des TMS-MS:

« il faudrait apprendre à s’écouter davantage et à poser ses limites »

En effet, cela concorde avec ce qui est reporté dans l’étude de Cromie et al. (2002). Les

auteurs parlent d’une « physical therapy culture » selon laquelle le fait de travailler avec

acharnement et de se dévouer aux soins des patients détermine la valeur du thérapeute. De

plus, puisque les kinésithérapeutes connaissent la bonne manière d’exécuter les gestes

Page 47: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

47

Figure 22. Comparaison de la distribution des TMS-MS trouvée dans notre étude et celles retrouvés dans la littérature [12,39,47,58].

physiques, ils ne développeraient que des TMS mineurs qu’ils peuvent « auto-soigner » [56].

En réalité, le risque de développer des TMS peut être élevé même lorsque l’exécution des

techniques kinésithérapeutiques est correcte. En effet, en regard des différents facteurs de

risque énumérés plus haut, nous rappelons que le risque auquel les thérapeutes sont exposés

peut être lié à leurs caractéristiques physiques tout comme au dosage des techniques exécutées

ou à l’exposition à certains facteurs environnementaux. Seulement la combinaison entre

plusieurs facteurs peut protéger les thérapeutes; en réduisant les contraintes physiques, en

augmentant la compliance et les capacités fonctionnelles. Pour un sujet un domaine de travail

peut se relever plus adapté qu’un autre, indépendamment de sa manière de pratiquer. Les

fausses croyances poussent les kinésithérapeutes atteints à sous-estimer, voir cacher leur

TMS, par peur d’être mal jugé par leur entourage. Cela retarde la prise en charge médicale

correcte [24,37,56].

Dans la littérature, la présence de TMS est aussi corrélée à des états de stress ou de « negative

job attitude ». Les scores sur le « niveau de bien-être » des kinésithérapeutes belges

concordent avec cette idée. Mais à la suite du test de l’analyse statistique de nos données,

nous pouvons affirmer que le « niveau de bien-être » est statistiquement diffèrent entre les

kinésithérapeutes atteints et les sains [7,57].

5.3 Caractéristiques des troubles musculosquelettiques du membre supérieur

Nos résultats montrent une prédominance des TMS-MS au niveau de l’épaule (82,1%). La

deuxième partie la plus concernée est le pouce (66,7%), suivi par les doigts et le poignet

(60,6% et 46,4%). Enfin, la partie la moins concernée est le coude (34,5%) [figure 11].

Dans la littérature, la distribution des TMS varie d’une étude à l’autre. Si nous comparons nos

résultats à ceux des études qui reportent des données complètes pour le membre supérieur,

nous observons que le pouce prend la première place et l’épaule la deuxième, leur

positionnement est inversé, la région du coude demeure la moins atteinte [figure 22]

[12,39,47,58].

Distribution TMS-

MS

dans notre étude

Distribution TMS-MS

dans la littérature

Epaule 82,1% 25% - 29,4%

Pouce 66,7% 33,8% - 36,7%

Main/poignet 60,6% et 46,4% 23% - 25%

Coude 34,5% 8,8% - 11,7%

Page 48: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

48

A noter que pour comparer nos résultats à la littérature, nous n’avons pas pris en compte le

côté atteint ni la cause présumée des TMS. De plus, les résultats repris dans la littérature

associent les doigts à la région de la « main/poignet », car ils suivent le schéma simplifié du

« Standardised Nordic Questionnaire ». Notre étude inclut les TMS des 2 dernières années

alors que les résultats des études repris dans la littérature s’inscrivent dans un laps de temps

de 1 an [12,39,47,58].

Dans l’ensemble, nous observons que les tendances se rassemblent, même si la comparaison

des pourcentages retrouvés dans les différentes études est limitée par l’hétérogénéité des

questionnaires utilisés et le manque de fiabilité de l’auto-rapport de la part des

kinésithérapeutes.

Même si la latéralité n’est pas souvent abordée chez les kinésithérapeutes, car leur pratique est

bimanuelle. La latéralité des répondants est majoritairement à droite (89,3%), tout comme la

distribution des TMS-MS. Malheureusement la taille ne notre échantillon, limite la

comparaison au sein des plus petits sous-groupes, comme c’est le cas des gauchers (n=5)

[figure 11] [43].

La même limite ressort en ce qui concerne la liste des pathologies que les kinésithérapeutes

associent à leur TMS-MS. En outre, la liste reportée dans notre étude ne s’appuie pas sur un

diagnostic médical, elle ne peut donc pas avoir une valeur de référence. Toutefois, il est

intéressant d’avoir un aperçu des pathologies lies aux TMS, car c’est une manière de définir le

phénomène pour ensuite y répondre de manière spécifique.

Par rapport aux gestes incriminés par les répondants, nous retrouvons un certain accord avec

la littérature. Le travail en force, le travail aux limites articulaires, les mobilisations se

retrouvent dans les facteurs de risques repérés par les kinésithérapeutes participant à

différentes études [12,13,14,19,20,22,27] [figure 23].

Dans la littérature, la pratique de la thérapie manuelle en force, le travail aux limites

articulaires et les mobilisations sont associés aux TMS du poignet et de la main [16, 23].

Par conséquent nous imaginions une concordance entre les parties concernées par les TMS-

MS et la distribution des pourcentages de sollicitations du MS.

Au contraire, la distribution des pourcentages, pour la répétitivité et les efforts prolongés, ne

semble pas refléter celle des parties du MS concernées par les TMS. Seule exception est la

partie du pouce et du coude qui se retrouvent respectivement à la deuxième et cinquième

place en ce qui concerne les TMS, les efforts prolongés, la répétitivité. Le test du χ2 donne

p=0,995, cela confirme le fait que dans notre échantillon la distribution des pourcentages,

Page 49: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

49

Facteurs de risque des TMS repérés par les kinésithérapeutes

-Travail en postures peu commodes

-Transfert des patients

-Réaction à mouvements inattendus et soudains des patients

-Prendre en charge un grand nombre de patients dans la même journée

-Exécuter la même tâche de manière répétitive

-La thérapie manuelle

-Maintenir la même position longtemps

-Continuer à travailler malgré le TMS

-Avoir un emploi du temps chargé

-Travailler dans un domaine inadapté à nos capacités physiques

pour la répétitivité et les efforts prolongés, ne semble pas refléter celle des parties du MS

concernées par les TMS-MS [figure 11, figure 18].

Figure 23. Liste des facteurs de risque pour les TMS repérés par les kinésithérapeutes participants à différentes études

[12,13,14,19,20,22,27].

Dans la population atteinte, les premiers symptômes surviennent principalement pendant les 5

premières années de carrière (34,4% - 45%). En accord avec une partie de la littérature, le

phénomène pourrait être expliqué par l’inexpérience des nouveaux kinésithérapeutes [figure

12].

Cependant, les kinésithérapeutes « probablement pas causés par » font aussi partie de ce

groupe. Cela nous fait supposer qu’une autre cause est en jeu. D'autres facteurs, comme

l’activité sportive intense ou la tendance à s’adapter aux exigences du travail sans prendre

soin de ses propres limites, pourraient rendre l’intervalle des 5 premières années de pratique

une période à risque. Il serait intéressant d’approfondir l’étude de cette variable

[22,37,38,39,40].

Toujours dans le thème des symptômes, nous observons que la plupart sont survenus entre 2

et 5 fois (44%) et/ou plus de 5 fois (36%) les deux dernières années, avec une durée de plus

que 3 mois (46,4%). En regard de la présence prolongé des TMS-MS, nous supposons que la

gêne causée par ceci ne soit pas anodine [figure 13, figure 14].

Page 50: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

50

Toutefois, 96,4% des kinésithérapeutes atteints continuent à travailler avec les symptômes et

27,4% d’entre eux ne mettent en place aucun changement.

Pour la grande majorité de « nos » kinésithérapeutes, l’impact des TMS-MS sur leurs

habitudes de vie se résume à un changement au niveau des AP/loisirs (45,2%) et à une

augmentation du niveau de stress (16,7%). Seulement 4 kinésithérapeutes, sur les 84 atteints,

déclarent prendre des congés maladie et 5 kinésithérapeutes sur 84 changent de domaine de

travail [figure 15].

En Belgique, la grande majorité des kinésithérapeutes travaille en régime libéral, ce qui

implique des aides financières moins accessibles en cas d’arrêt de travail (en dehors des

assurances privées). Cela pourrait avoir une influence sur le fait que les répondants semblent

être enclins à travailler avec les symptômes et ne pas prendre des congés maladie. En tout cas,

à côté d’une prévalence élevée des TMS-MS, les résultats nous font supposer que les

kinésithérapeutes ont une certaine résistance vis-à-vis du problème.

5.4 Gestion des troubles musculosquelettiques du membre supérieur

Si nous observons les réponses des participants, nous remarquerons que la plupart des

kinésithérapeutes avec TMS-MS consultent un médecin (44%). En revanche, la majorité

d’entre eux ne suit aucun traitement (57,1%).

Plus qu’un tiers des kinésithérapeutes ne sollicite aucun professionnel de la santé (n=33).

D’autres thérapeutes préfèrent s'adresser à un collègue au coin d’un couloir (n=25). Le suivi

médical des TMS-MS ne nous semble pas être optimal [figure 16].

Cinq participants suggèrent de mettre en place un suivi médical:

« si une profession est à risque il faudrait prévoir des suivis médicaux réguliers et gratuits »

D’un autre côté, si nous observons les stratégies de réactions aux TMS-MS nous remarquons

que la majorité des kinésithérapeutes atteints n’opère aucune modification de l’organisation

du lieu de travail (61,9%). Mais une grande partie d’entre eux choisit d’utiliser une autre

partie du corps (50%). Probablement en changeant de technique.

Bien que la structure de ces questions fût semi-ouverte, aucun kinésithérapeute n’a ajouté de

stratégies différentes à celles proposées.

Après analyse des résultats, il nous semble que le problème soit « traité » par une attitude

passive, les kinésithérapeutes subissent les TMS-MS en reportant dans le temps une prise en

Page 51: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

51

charge médicale complète. Cette tendance à sous-estimer le problème et à s’auto-soigner a été

retrouvée dans la population étudiée par d’autres études [13,14,18,24].

5.5 Prévention chez les kinésithérapeutes

Selon l’analyse descriptive, de nos résultats, il semblerait les thérapeutes avec une plus grande

conscience des techniques préventives, font plus attention à se ménager pendant le travail.

Nous l’observons dans le sous-groupe « probablement pas causés par ». La majorité des

répondants a une connaissance de la prévention des risques professionnels du métier du

kinésithérapeute (80%). Pareil pour les kinésithérapeutes « pas des TMS-MS » (65,4%). Pour

ces deux groupes, le pourcentage de répondants qui ne fait jamais attention à se préserver lors

du temps de travail se situe entre 15% et 23%.

Alors que dans le groupe des kinésithérapeutes « probablement causés par », nous retrouvons

le plus bas pourcentage de sensibilisation à la prévention (29,7% aucune et 29,7% à la

manutention de base). Parallèlement, la majorité des répondants de ce groupe ne se ménage

jamais lors du temps de travail (43,7%).

À cause de la taille réduite des effectifs, le test du χ2 n’est pas applicable aux données sur la

sensibilisation à la prévention et celles sur l’application des gestes préventifs.

Les résultats justifient l’approfondissement et la diffusion des techniques préventive pour

répondre au phénomène des TMS-MS chez le kinésithérapeute [59].

Étant donné la nature des actes kinésithérapeutiques, la complète suppression des facteurs de

risque n’est pas une tâche aisée. Néanmoins dans d’autres études, nous retrouvons de

nombreuses actions proposées par des kinésithérapeutes pour faire face au phénomène.

Pour compléter les informations transmises par les kinésithérapeutes belges, nous proposons

un tableau récapitulatif des stratégies courantes ou envisageables pour gérer les TMS chez les

kinésithérapeutes [60] [figure 24].

Page 52: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

52

Figure 24. Remaniement du tableau de Passier et al. sur les stratégies de réaction au phénomène des TMS chez les

kinésithérapeutes [b].

Actions liées à

l’organisation du milieu de travail

Rotation des postes/taches de travail Maintien d’une charge de travail/exigences appropriées Contrôle des heures supplémentaires de travail Encouragement au maintien d’un bon niveau de santé et de forme physique Maintien de personnel disponible pour des substitutions Démarches facilitées pour la prise en charge médicale des TMS Couverture pour les absences maladie Possibilité de passer à un poste à mi-temps Possibilité de réorientation des rôles au sein de la structure Construction d’une équipe de travail Investissements dans la recherche, l’information, les dispositifs

Actions liées à la distribution du

travail

Prévoir suffisamment de pauses Varier le type de patients pris en charge Varier les techniques et les approches Appliquer les principes d’ergonomie Se servir de l’équipement Commuter avec taches non cliniques Partager la charge de travail: s’appuyer sur les assistants et s’entraider entre collègues Veiller à avoir un bon rythme de travail

Actions liées à

l’environnement de travail

Maintien des dispositifs accessibles, opérationnels et conformes aux dernières évolutions Pouvoir varier l’environnement du patient et du thérapeute

Actions liées aux

capacités physiques individuelles

Accessibilité aux installations pour l’entrainement des capacités physique Classes d’exercices incluses dans le planning Maintien des capacités physique de bases et spécifique au travail Prise en charge précoce des TMS et traitements individualisés

Actions liées à l’information

Se tenir informés sur les risques et les techniques de manutention Continuer à se former dans sa spécialité Se former à l’utilisation des dispositifs d’ergonomie

Page 53: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

53

Pour améliorer l’utilisation de ces stratégies, il faudrait dépasser les obstacles qui se cachent

dans la réalité des kinésithérapeutes. Graham et al. les résument dans le tableau que nous

reportons ci-dessous [figure 25].

Figure 25. tableau de Graham et al. sur les facteurs qui font d’obstacles aux stratégies préventives des TMS chez les

kinésithérapeutes [11].

En plus de la sensibilisation aux mesures de manutention de bases, il faudrait développer des

programmes spécifiques pour les kinésithérapeutes. Approfondir l’étude des facteurs de risque

pour chaque domaine et milieu de travail pour produire des lignes guides reprenant les

stratégies et les comportements permettant de réduire le taux de TMS [15].

5.6 Limites de l’étude

L’objectif principal des recherches observationnelles est celui d’apporter des données

épidémiologiques sur lesquelles se construisent les programmes préventifs. Notre étude

s’inscrit de même, dans une phase de dépistage.

Du point de vue méthodologique, l’auto rapport de données parfois anciennes, la faible taille

de l’échantillon et l’absence de la randomisation, nous amènent à aborder la question de la

limite de notre démarche.

Page 54: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

54

Premièrement, notre étude se concentre sur la population des kinésithérapeutes. Le lien entre

les TMS-MS et leur métier, ainsi que l’ensemble des informations récoltées, sont obtenues par

le moyen d’un questionnaire auto-administré.

Même si l’utilisation de l’auto rapport est très répandue dans la littérature actuelle, le biais de

cette méthode a été débattu vis-à-vis de la sous-estimation comme de la surestimation des

TMS. La sous-estimation des TMS-MS peut être liée à un mécanisme qui fait que le

travailleur a tendance à vouloir se voir toujours apte au travail. Par conséquent, les

prévalences calculées sur des populations de travailleurs peuvent être plus baissées que celles

de la population générale. D’autre part, une étude faite sur les ouvriers aux États-Unis montre

que, le recrutement fait par expertise médicale fait décroitre la taille de l’échantillon

initialement recrutée par interview.

Néanmoins, Cromie et al. défendent le fait que la population des kinésithérapeutes est moins

assujettie au biais de l’auto rapport. Leurs connaissances anatomiques, biomécaniques et

physiopathologiques associées à l’exercice de leur profession les a entrainés à conduire ce

type d’analyse de la façon la plus neutre possible. Ce point de vue reste à approfondir en

quantifiant la validité des réponses des kinésithérapeutes [7,11,14,21].

Dans ce domaine, une autre limite liée à l’enquête par questionnaire est le manque d’un outil

validé et de référence pour le métier de la kinésithérapie. Plusieurs auteurs dénoncent

l’absence d’une définition physiopathologique complète et standardisée ainsi que

d’instruments de mesure objectifs pour les TMS. En effet cela rend la comparaison entre

études difficile. Le questionnaire utilisé n’est donc pas assuré en ce qui concerne la pertinence

et la capacité à fournir des données sensibles et valides [7,12,15,50].

Ensuite, la taille de l’échantillon obtenu limite l’analyse des résultats concernant les sous-

catégories (par exemple dans l’analyse du lien des TMS-MS et les différents domaines de

travail, la latéralité, les traumatismes antérieurs, etc.). Un échantillon plus grand augmenterait

le niveau de fiabilité de l’étude ainsi que la probabilité de représentativité de la population

ciblée. La méthode de l’envoi personnalisé d’une enveloppe contenante le questionnaire et le

nécessaire pour le retour pourrait être une solution valide pour un recrutement majeur. Grâce à

cette méthode, Campo et al. rejoint un taux de 93% (882 personnes) de réponses [33].

Enfin, notre étude décrit la possible association entre les TMS et les facteurs qui les entourent,

mais elle ne peut en aucun cas établir des relations de cause-effet. Nous avons considéré les

principaux facteurs de risques de la littérature dans le but d’être le plus complet possible tout

en construisant un questionnaire facile à compléter. Pour ne pas nous noyer dans les

informations, nous avons délaissé certains facteurs comme la prise de médicaments ou des

Page 55: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

55

facteurs familiaux ou hormonaux.

Nous n’avons pas recueilli toutes les informations espérées sur la charge de travail parce qu’il

est évident que l’agencement de cette question doit être changé. La répétitivité, les efforts et

les postures aux limites articulaires sont des facteurs de risques connus dans la littérature sur

les TMS chez les kinésithérapeutes. Pourtant ils gardent une dénomination vague qui pourrait

être mieux définie. La répétitivité a été parfois définie comme nombre d’exécutions d’un

mouvement dans un laps de temps prédéfini. Les efforts par la mesure avec le mesurage de la

force en Newton dans un laps de temps prédéfini. Les postures par l'analyse vidéo.

Cependant, cette problématique est en plein essor et il n’y a pas de protocole établi pour les

kinésithérapeutes [7].

5.7 Perspectives

Le phénomène des TMS est en plein essor dans le secteur de la kinésithérapie. Nonobstant la

nature multifactorielle du phénomène, il faudrait d’une part valider des outils de mesure des

facteurs de risque; d’autre part, établir des questionnaires adaptés au métier de

kinésithérapeute et validés à l’échelle internationale. La définition même de TMS doit être

affinée et établie de façon officielle [1,9,13,14,17,62].

En ce qui concerne les facteurs de risques, définir une meilleure connaissance de leur rapport

de causalité vis-à-vis des TMS n’est pas une tâche aisée. Cependant, des études de cohorte sur

plusieurs années ou des études spécifiques à l’exploration d’un facteur en particulier,

permettraient de développer un modèle prédictif pour les TMS.

En ce qui concerne l’utilisation des questionnaires, constituer un outil de référence sur la base

des informations récoltées dans les travaux de dépistage, permettrait de créer un consensus sur

les TMS, faciliter l’identification et la classification. Néanmoins, les stratégies de mesures

devraient respecter des conditions de faisabilité (cout et durée) pour qu’elles puissent

compléter les donnes subjectives en phase de dépistage.

L’élaboration de ces actions permettrait l’amélioration des stratégies de prévention, ce qui est

primordial puisque les actions actuellement mises en place ne sont visiblement pas

suffisantes. Comme proposé dans d’autres secteurs de travail, la construction de protocoles

adaptés aux kinésithérapeutes et le lancement de démarches de prévention complètes est tout à

fait préconisé. En parallèle, il serait utile d’approfondir la recherche des raisons qui poussent

les kinésithérapeutes à ne pas mettre à profit leurs connaissances. Comprendre si c’est un effet

culturel propre à la profession ou s’il y a une pression économique qui entre en jeu.

Page 56: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

56

Enfin, un projet de sensibilisation des étudiants en kinésithérapie pourrait être mené en

s’inspirant des suggestions proposées par les répondants de différentes études qui sont mises

en évidence dans ce travail [Annexe 6].

6. CONCLUSION

Bien que les kinésithérapeutes soient par définition de fins connaisseurs de l’anatomie, des

lois biomécaniques et physiopathologiques, ils constituent un secteur de travail amplement

touché par les TMS.

Les TMS au niveau du dos sont sans doute les plus fréquents parmi cette population. Le MS,

qui est aussi touché régulièrement, reste souvent au deuxième plan. Toutefois, en

approfondissant nos recherches, nous avons trouvé une prévalence de TMS-MS relativement

élevée.

Parallèlement à cela, les kinésithérapeutes belges ne semblent pas bénéficier d’un vaste

répertoire de stratégies de réaction face à la problématique. Le niveau de sensibilisation à la

prévention des TMS n’est pas optimal et il y a un manque de programmes préventifs propres

au secteur. Un certain nombre de stratégies sont néanmoins proposées par d’autres

kinésithérapeutes au travers de leur expérience.

Notre étude nous a permis d’approfondir la problématique des TMS-MS en regard des

différents facteurs de risque. Des facteurs comme les années de pratique, le genre féminin et

la pratique d’une AP sollicitant le MS ont un lien statistiquement significatif avec la présence

de TMS-MS. Mais la complexité du phénomène justifie la poursuite des recherches

notamment sur le lien cause-effet des facteurs qui rentrent en jeux et des protocoles préventifs

spécifiques aux kinésithérapeutes.

Page 57: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

57

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61

8. ANNEXES

Annexe 1 : Approbation du Comité de Bioéthique de Bruxelles

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62

Annexe 2 : Le questionnaire

Madame, Monsieur,

Notre étude s’intéresse à la présence de troubles musculosquelettiques (TMS) au niveau du membre supérieur chez le kinésithérapeute belge. Les objectifs de cette enquête sont de quantifier dans un premier temps la prévalence des TMS et en suite de cibler les facteurs corrélés à la présence ou absence de ces symptômes. La finalité de cette enquête est d’explorer ce phénomène en Belgique et apporter une réflexion sur la prévention au niveau du membre supérieur. C’est dans le cadre de ce travail de fin d’études que je me permets de solliciter votre participation en répondant au questionnaire ci-dessous.

Il reste important de souligner que vos réponses nous intéressent même si vous ne présentez pas des TMS au niveau du membre supérieur afin de recenser vos caractéristiques et les associer à la non-survenue de TMS au niveau du membre supérieur (dans ce cas, la partie concernant les symptômes ne vous concerne pas). Il est important de répondre avec précision à l’ensemble des questions. Vous pouvez cocher plusieurs cases-réponse si vous vous identifiez dans plusieurs cas de figure. Le temps requis pour remplir le questionnaire est de 10 à 15 minutes.

Les données recueillies sont protégées et confidentielles, votre anonymat est garanti et aucune information concernant votre identité ne sera transmise. Les informations vous concernant seront accessibles uniquement aux chercheurs pendant la période de l’étude. La participation à cette étude est entièrement volontaire et anonyme. Vous pouvez refuser d’y participer sans aucune conséquence préjudiciable. En participant à cette étude, vous vous engagez et vous acceptez les conditions de réalisation de l’enquête.

LE LIEN

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScvnn_8lLN65Pc8BRNdCaZ-T_0_KZFudqPu2Sxt1PQyTrg9Hw/viewform?usp=sf_link

Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à nous contacter par e-mail: [email protected]

Nous vous remercions de l’attention portée à notre projet et vous prions d’agréer, Madame, Monsieur l’expression de nos meilleurs sentiments.

Giulia Ioppi, avec l’accompagnement de Bernard Van Geyt et Serge Clement.

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1. Indiquez votre âge (le dernier anniversaire) : ___ 7. Indiquez votre sexe :

Homme Femme 3. Indiquez votre latéralité : Gaucher Droitier Ambidextre 4. Depuis combien d’années pratiquez-vous la profession de kinésithérapeute ? ___

5. Est-ce que vous pratiquez un/des sport(s)/activité physique(s) (min1h/sem.) ? Oui Non 6. Si oui, est-ce que ce(s) sport(s)/activité physique(s) sollicite particulièrement : Les doigts Le(s) pouce(s) Le(s) poignet(s) Le(s) coude(s) Le(s) épaule(s) Non 7. Avez-vous un/des loisir(s), activité(s) extra-professionnelle(s) (min 1h/sem.) impliquant des efforts physiques (par exemple: bricolage, musique, jardinage) sollicitant surtout: Les doigts Le(s) pouce(s) Le(s) poignet(s) Le(s) coude(s) Le(s) épaule(s) Non 8. Avez-vous, au cours de votre vie, vécu un/des traumatisme(s) accidentel(s) au travail ou en dehors du travail au niveau du membre supérieur ? Oui, précisez le(s) quel(s) : _________________________ Non 9.Pendant les 2 dernières années, avez-vous déjà eu un/des trouble(s) musculosquelettique(s) (TMS) (douleur/gêne, rigidité, faiblesse, engourdissement, rigidité), qui pourrait/ent être lié(s) à votre pratique en tant que kinésithérapeute, au niveau du membre supérieur ?

Oui, la kiné est probablement la cause du TMS Oui, la kiné est probablement un facteur aggravant le TMS dont l’origine est étrangère à la kiné (sport, etc) Non

Si NON passez directement à la partie C du questionnaire

Partie A: Profil du kinésithérapeute

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Si vous avez eu plus d’un TMS au cours de ces 2 dernières années, répondez aux questions suivantes en ce qui concerne le trouble qui a interféré le plus dans votre pratique en tant que kinésithérapeute.

1. Quelle est la région du membre supérieur qui est concernée ?

Gauche Droite

Pouce Doigts Poignet Coude Épaule

Pouce Doigts Poignet Coude Épaule

2. Quelle a été la plus longue durée des symptômes au cours des 2 dernières années ?

1-7 jours Entre 2 et 3 semaines Entre 3 et 4 semaines Entre 4 et 5 semaines Plus de 3 mois 3. Quelle en était la fréquence au cours des 2 dernières années ? 1 fois Entre 2 et 5 fois Plus que 5 fois 4. À quelle pathologie penseriez-vous ? Rhizarthrose (arthrose de l’articulation trapézométacarpienne) Syndrome du canal carpien Ténosynovite des muscles fléchisseurs de la main/poignet Tennis elbow (épicondylalgie latérale) Ténosynovite bicipitale Tendinose de la coiffe des rotateurs Une autre pathologie à préciser: _______________________ 5. Quel(le)(s) position(s), geste(s), action(s) engendre(nt) ou aggrave(nt) les symptômes ?

6. Les premiers symptômes sont-ils apparus :

En temps qu’étudiant Après 1 à 5 ans de pratique Après 5 à 10 ans de pratique Après 10 à 20 ans de pratique Après 20 à 30 ans de pratique > 30 ans de pratique

7. Si les symptômes datent de plus que 2 ans, indiquez le domaine dans lequel vous travailliez au moment où les premiers symptômes sont apparus : ____________________________________

Partie B: Le trouble musculosquelettique (TMS) du membre supérieur

Page 65: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

65

8. Pour le TMS en question, avez-vous déjà sollicité un professionnel de la santé? Médecin Un collègue au coin d’un couloir Autre : _______________________ Non 9. Pour le TMS en question, suivez-vous un traitement: Médicamenteux Kinésithérapeutique Autre : _______________________ Non 10. Avez-vous utilisé une (des) stratégie(s) de réaction face aux restrictions liées à votre TMS ? Utilisation d’une autre partie du corps Utilisation d’outils Port d’attelle, orthèse de fonction Autre : _______________________ Non 11. Avez-vous modifié l’organisation de votre lieu de travail suite à la présence du TMS en question ? Oui, en modifiant l’ergonomie du lieu du travail Oui, en ajustant les horaires (par exemple l’emploi du temps ou en réduisant le nombre d’heures de travail) Oui, en augmentant les pauses Autre : ________________________ Non 12. Avez-vous continué à travailler en présence des symptômes ? Oui Non 13. Avez-vous ressenti un impact sur les activités de votre vie quotidienne suite à l’apparition du TMS en question ? Oui, un changement des activités physiques ou de loisirs Oui, un changement du secteur de la kinésithérapie Oui, l’augmentation des congés maladie Oui, l’augmentation du niveau de stress Autre : _________________________ Non

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66

Les questions portent sur l’environnement de travail au cours de ces 2 dernières années. Si pendant ces 2 dernières années vous avez changé de milieu de travail, vous pouvez vous référer au lieu de travail le plus en lien avec le TMS traité dans la partie B.

1. Dans quel(s) domaine(s) de la kinésithérapie travaillez-vous ?

Neurologie Cardio-respiratoire Sport Rhumatologie

Gériatrie Pédiatrie Psychomotricité Oncologie

Orthopédie Vestibulaire Gynécologie Autre : _______________

2. Où est ce que vous travaillez ?

Hôpital Cabinet Maison médicale Domicile du patient

Maison de repos Ecole Polyclinique Centre de rééducation

Club sportif Université (professeur) Autre : _______________

3. Depuis combien de temps travaillez-vous dans ce(s) domaine(s) ? ____ 4. Indiquez, pour chaque lieu de travail et domaine de la kinésithérapie dans lequel vous travaillez, combien d’heures et de jours vous travaillez en moyenne par semaine, combien de traitements vous dispensés en moyenne par semaine (exemple: sport en cabinet, 25h/sem, 5j/sem, 50 traitements/sem) :

Domaine et lieu : Heures/semaine : Jours/semaine : Traitements/semaine :

5. Dans votre pratique, effectuez-vous des efforts prolongés, dans la même posture avec :

Les doigts Le(s) pouce(s) Le(s) poignet(s) Le(s) coude(s) Le(s) épaule(s) Non

Partie C: Environnement de travail

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67

6. Dans votre pratique, effectuez-vous des répétitions de mouvements identiques avec :

Les doigts Le(s) pouce(s) Le(s) poignet(s) Le(s) coude(s) Le(s) épaule(s) Non 7. Est-ce que, dans votre pratique quotidienne, vous bénéficiez d’une certaine autonomie ?

Oui, je suis libre de planifier mon travail en termes de timing, ordre des activités et choix des techniques Oui, je suis libre de prendre une pause si j’en ai besoin Théoriquement oui, mais dans les faits je n’ai pas l’impression de pouvoir en profiter Oui mais j’essaie toujours de travailler en poussant mes limites et je n’aime pas prendre des pauses Non

9. Au cours de votre formation/carrière, avez-vous été sensibilisé à la prévention des TMS ?

J’ai appris les techniques de manutention/ergonomie de base des postures de travail J’ai été informé(e) sur les risques d’usure de l’organisme du kinésithérapeute J’ai appris la prévention des risques professionnels du métier de kinésithérapeute J’en ai été informé(e) de manière informelle (recherches personnelles, remarque d’un collègue/professeur) Non 10. Lors de votre pratique vous ménagez-vous (temps de travail, postures) pour prévenir la survenue des TMS ?

Oui, régulièrement Oui, de temps à autre Non

8. Indiquez à quelle fréquence vous vous sentez :

tou

jou

rs

sou

vent

parfo

is

raremen

t

jamais

Constamment pressé par le temps 0 1 2 3 4

Faisant partie d’un milieu qui est de plus en plus exigeant (par exemple par rapport aux règles de gestion)

0 1 2 3 4

Satisfait de votre salaire par rapport à votre charge de travail

4 3 2 1 0

Menacé dans la stabilité de votre emploi 0 1 2 3 4

Capable de vous relaxer à la fin de votre journée de travail

4 3 2 1 0

Soutenu par vos collègues 4 3 2 1 0

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1. Avez-vous des suggestions pour résoudre ces problèmes ou améliorer votre situation de travail et votre pratique kinésithérapeutique?

____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

2. Avez-vous des remarques supplémentaires concernant des liens éventuels entre votre pratique kinésithérapeutique et les répercussions sur votre organisme, et notamment le membre supérieur?

____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

MERCI BEAUCOUP POUR VOTRE PARTICIPATION A CETTE ENQUÊTE!

Giulia Ioppi

Partie D: Suggestions et remarques

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Annexe 3 : Tableau récapitulatif des réponses

A. Profil du kinésithérapeute

Kinésithérapeutes avec TMS-MS

causé par la kiné n=64

Kinésithérapeutes avec TMS-MS aggravés par la

kiné n=20

Kinésithérapeutes sans aucun TMS-MS

n=26

AGE Âge (moyenne +/- écart type) 41,8 +/- 13,3 36 +/- 11 38 +/- 13 GENRE Masculin (%) 31,2 50 57,7 Féminin (%) 68,7 50 42,3 LATÉRALITÉ Gaucher (%) 7,8 0 19,2 Droitier (%) 85,9 100 76,9 Ambidextre (%) 4,7 0 3,8 ANNÉES DE PRATIQUE Années (moyenne +/- écart type) 19,2 +/- 13,2 12,4 +/- 12,8 15,1 +/- 12,8 ACTIVITÉ SPORTIVE Oui (%) 64,1 90 92,3 SOLLICITATION PAR ACTIVITÉ SPORTIVE Sollicitation des doigts (%) 17 22,2 8,3 Sollicitation du pouce (%) 16,6 27,7 0 Sollicitation du poignet (%) 29,3 61,1 16,7 Sollicitation du coude (%) 31,7 33,3 20,8 Sollicitation de l’épaule (%) 46,3 77,7 29,2 Aucune de ces régions (%) 51,2 16,6 66,7 Aucune activité (%) 35,9 10 7,7 SOLLICITATION PAR ACTIVITÉ/LOISIR Sollicitation des doigts (%) 21,9 40 19,2 Sollicitation du pouce (%) 14 30 15,4 Sollicitation du poignet (%) 15,6 40 19,2 Sollicitation du coude (%) 10,9 20 15,4 Sollicitation de l’épaule (%) 14 55 11,5 Aucune de ces régions (%) 73,4 40 69,2 TRAUMATISMES ANTÉRIEURS Oui (%) 18,7 40 34,6

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70

B. Trouble(s) musculosquelettique(s) (TMS) du membre supérieur

Kinésithérapeutes avec TMS-MS

causé par la kiné n=64

Kinésithérapeutes avec TMS-MS

aggravés par la kiné n=20

RÉGION CONCERNÉE Pouce gauche (%) 31,2 15 Doigts gauche (%) 14 15 Poignet gauche (%) 18,7 10 Coude gauche (%) 15,6 0 Épaule gauche (%) 28,1 30 Pouce droit (%) 46,9 15 Doigts droit (%) 35,9 30 Poignet droit (%) 26,6 40 Coude droit (%) 28,1 5 Épaule droit (%) 48,4 70 DURÉE DES SYMPTÔMES 1-7 jours (%) 17,2 30 Entre 2 et 3 semaines (%) 12,5 10 Entre 3 et 4 semaines (%) 9,4 20 Entre 4 et 5 semaines (%) 10,9 0 Plus de 3 mois (%) 50 35 FRÉQUENCE DES L’APPARITION DES SYMPTÔMES 1 fois (%) 20,3 20 Entre 2 et 5 fois (%) 42,2 50 Plus que 5 fois (%) 37,5 30 SPÉCIFICITÉ DES TMS Rhizarthrose (%) 26,6 20 Syndrome du canal carpien (%) 17,2 15 Ténosynovite des fléchisseurs de la main/poignet (%)

25 20

Tennis elbow (%) 21,9 25 Ténosynovite bicipitale (%) 9,4 5 Tendinose de la coiffe des rotateurs (%)

15,6 50

De Quervain (%) 4,6 0 ACTIONS LIÉES À L’APPARITION DES SYMPTÔMES Travailler aux limites articulaires (%)

25 35

Mobilisations (%) 21,9 20 Travail en force (MTP, Trigger, lever une personne) (%)

48,4 45

MOMENT D’APPARITION DES PREMIERS SYMPTÔMES En temps qu’étudiant (%) 4,7 25 Après 1 à 5 ans de pratique (%) 34,4 45 Après 5 à 10 ans de pratique (%) 17,2 10 Après 10 à 20 ans de pratique (%)

18,7 0

Après 20 à 30 ans de pratique (%)

17,2 10

> 30 ans de pratique (%) 7,8 10 SOLLICITATION D’UN PROFESSIONNEL DE LA SANTÉ Médecin (%) 43,7 45

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71

Un collègue au coin d’un couloir (%)

26,6 40

Ostéopathe (%) 3,1 15 Non recherchée (%) 39 40 TRAITEMENT SUIVI Médicamenteux (%) 21,9 25 Kinésithérapeutique (%) 29,7 20 Ostéopathe (%) 4,7 15 Aucun traitement suivi (%) 56,2 60 STRATÉGIES DE RÉACTION Utilisation d’une autre partie du corps (%)

54,7 35

Utilisation d’outils (%) 9,4 10 Port d’attelle, orthèse de fonction (%)

10,9 5

Aucune stratégie mise en place (%)

23,4 50

MODIFICATION DE L’ORGANISATION DU LIEU DE TRAVAIL Au niveau de l’ergonomie (%) 25 15 En ajustant les horaires (%) 9,4 10 En augmentant les pauses (%) 7,8 0 Aucune modification (%) 57,8 75 TRAVAILLER MALGRÉ LES SYMPTÔMES Oui (%) 95,3 100 IMPACT DES TMS-MS Activités physiques/loisirs (%) 43,7 50 Réorientation du métier (%) 4,7 10 Augmentation des congés maladie (%)

4,7 5

Augmentation du niveau de stress (%)

18,7 10

Aucun (%) 28,1 25

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72

C. Environnement de travail

Kinésithérapeutes avec TMS-MS

causé par la kiné n=64

Kinésithérapeutes avec TMS-MS

aggravés par la kiné n=20

Kinésithérapeutes sans aucun TMS-MS

n=26 DOMAINE DE TRAVAIL Neurologie (%) 35,9 15 23 Cardio-respiratoire (%) 54,7 30 15,4 Sport (%) 28,1 30 26,9 Rhumatologie (%) 31,2 25 23 Gériatrie (%) 57,8 30 23 Pédiatrie (%) 23,4 25 26,9 Psychomotricité (%) 4,7 10 11,5 Oncologie (%) 12,5 20 15,4 Orthopédie (%) 75 40 50 Vestibulaire (%) 1,6 0 11,5 Gynécologie (%) 14 15 7,7 LIEUX DE TRAVAIL Hôpital (%) 20,3 55 19,2 Cabinet (%) 84,4 70 42,3 Maison médicale (%) 4,7 0 3,8 Domicile du patient (%) 64 35 42,3 Maison de repos (%) 25 25 3,8 École (%) 0 10 19,2 Polyclinique (%) 0 10 0 Centre de rééducation (%) 4,7 0 11,5 Club sportif (%) 3,1 25 15,4 Université (%) 3,1 0 3,8 EMPLOI DU TEMPS DE LA SEMAINE Heures de travail (moyenne +/- déviation standard)

43 +/- 9,8 38,8 +/- 10,7 38,3 +/- 13,5

Jours de travail (moyenne +/- déviation standard)

5,1 +/- 0,5 4,7 +/- 0,5 5 +/- 0,9

Traitements (moyenne +/- déviation standard)

70,5 +/- 24 66,4 +/- 16,6 64 +/- 24,6

EFFORTS STATIQUES PROLONGES Avec les doigts (%) 70,3 60 38,5 avec le(s) pouce(s) (%) 71,9 30 46,1 Avec le(s) poignet(s) (%) 56,2 55 46,1 Avec le(s) coude(s) (%) 40,6 15 30,8 Avec le(s) épaule(s) (%) 56,2 35 42,3 Aucune de ces structures (%) 7,8 30 34,6 RÉPÉTITIONS DE MOUVEMENTS IDENTIQUES Avec les doigts (%) 81,2 70 57,7 avec le(s) pouce(s) (%) 81,2 50 57,7 Avec le(s) poignet(s) (%) 62,5 75 61,5 Avec le(s) coude(s) (%) 48,4 35 46,1 Avec le(s) épaule(s) (%) 65,6 55 61,5 Aucune de ces structures (%) 3,1 20 26,9 AUTONOMIE

Dans la planification des journées de travail (%)

29,7 55 57,7

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73

Dans la prise de pauses (%) 7,8 10 7,7 Ressentie qu'en théorie (%) 23,4 10 7,7 Ressentie, mais non utilisée pour travailler un maximum (%)

35,9 20 15,4

Non ressenties (%) 3,1 5 11,5 NIVEAU DE BIEN-ÊTRE Score de 0 à 4 points par items, 4 correspond à un état de bien-être élevé Se sentir pressé par le temps (moyenne +/- déviation standard)

1 +/- 0,9 1,1 +/- 0,7 1,5 +/- 1,1

Milieu exigeant (moyenne +/- déviation standard)

1,8 +/- 1,3 2 +/- 1,3 2 +/- 1,1

Satisfait du salaire par rapport à la charge de travail (moyenne +/- déviation standard)

2 +/- 1 1,9 +/- 1,1 2 +/- 0,8

Menacé dans la stabilité de l’emploi (moyenne +/- déviation standard)

3 +/- 0,8 2,9 +/- 0,8 3,11 +/- 0,9

Savoir se relaxer en fine journée (moyenne +/- déviation standard)

1,9 +/- 1,2 1,3 +/- 1,4 3 +/- 1,11

Sentir le soutien des collègues (moyenne +/- déviation standard)

2,3 +/- 1,1 2,5 +/- 1,1 2,8 +/- 1,2

PRÉVENTION Connaissance des techniques de manutention de base (%)

29,7 15 3,8

Informés des risques d’usure de l’organisme d’un kiné (%)

9,4 5 23

Connaissance de la prévention des risques du métier (%)

17,2 80 65,4

Informé de manière informelle (%)

15,6 0 0

Jamais été sensibilisé (%) 29,7 0 7,7 SE MÉNAGER Régulièrement (%) 9,4 25 34,6 De temps à autre (%) 45,3 55 34,6 Non (%) 43,7 15 23

Page 74: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

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Annexe 4 : Traumatismes antécédents le(s) TMS-MS

- fracture épiphyses distale

- déchirure tendon coiffe rotateurs

- fracture clavicule

- fracture phalange 3 et 4

- luxation acromio-claviculaire et fracture poignet

- entorse grave pouce

- doigts ressaut

- fracture métatarsien

- fracture poignet

- Luxation épaules

- rupture -épineux

- accident de voiture éclats dans le bras

- entorse méta-phalange pouce

- fracture pouce pendant le sport

- fracture apophyse styloïde cubitus

- subluxation 5éme doigt

- entorse épaule

- Fracture de l'olécrane

- fracture Pouteau colles

Page 75: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

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Annexe 5 : Les trois temps du mouvement de flexion du MS selon

Kapanji IA.

4. Deltoïde

5. Caraco-brachiale

6. Grand pectoral

Premier temps: de 0° à 60°

Troisième temps: de 120° à 180°

Deuxième temps: de 60° à 120°

1. Deltoïde

1. Supraépineux

2. Trapèze

3. Dentelé antérieur

+ inclination/hyperlordose rachis

Sonnette externe de 60° et Rotation axiale

dans les articulations de la ceinture

scapulaire (chacune participe pour 30°)

Page 76: Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur et

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Annexe 6 : Sensibiliser les étudiants à la prévention des TMS-MS

1. Organiser plusieurs après-midis d’information dans le cadre desquels des étudiants ou des

professeurs, formés à la thématique, animent des ateliers de prévention destinés aux autres

élevés.

A titre d’exemple, faire exécuter des gestes techniques dans une pièce fictive, avec les

moyens mis à dispositions afin d’effectuer une analyse critique pourrait conscientiser les

futurs kinésithérapeutes. Prévoir des quiz pour évaluer le niveau de risque pour les TMS-MS

ou organiser des compétitions d’organisation du meilleur planning en fonctions d’une liste

donnée des pathologies des patients.

La participation d’ergothérapeutes pourrait s’avérer très utile pour présenter les aides

techniques et leurs utilisation.

Des fiches avec des rappels, sous forme de panneaux pourraient ensuite être affichés dans les

couloirs de l’école.

2. Améliorer la transmission des actions préventives dans le plus grand nombre de cours en

lien avec la kinésithérapie.

3. Intégrer une section de prévention dans le cadre des GECs, les étudiants pourraient faire

une analyse critique de l’attitudes des kinésithérapeutes rencontrés en stage.

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RÉSUMÉ

Le nombre d’individus atteints par des troubles musculosquelettiques (TMS) ne cesse pas d’augmenter. Bien que les kinésithérapeutes sont par définition de fins connaisseurs de l’anatomie, des lois biomécaniques et physiopathologiques, ils constituent un secteur de travail amplement touché par les TMS. Nous approfondissons les aspects du phénomène parmi la population belge et plus précisément au niveau du membre supérieur. Matériel et méthode: nous menons une enquête descriptive observationnelle par moyen d’un questionnaire. L’analyse descriptive est accompagnée par des tests statistiques en adéquation avec les variables étudiées. Résultats: la prévalence calculée est 76%. 82,1% à niveau de l’épaule, 66,7% du pouce, 50,6% des doigts. La majorité (44%) des kinésithérapeutes sollicite un médecin, mais ne suit aucun traitement (57,1%). Discussion : la présence de TMS chez le kinésithérapeute belge semble être évidente pourtant ça ne va pas de même pour les stratégies préventives. Certaines associations entre facteurs de risques et TMS sont mises en évidence, mais des études de cohorte sont préconisées. Conclusion : des démarches préventives spécifiques au secteur devraient être développées.

Mot clef : Troubles musculosquelettiques, TMS, membre supérieur, kinésithérapeute belge.