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lettre agri numero 13
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LA LETTRE
DU FRONT DE GAUCHE DE L’AGRICULTURE N°13 – 10 avril 2012
Réponse de Jean-Luc Mélenchon aux retraité(e)s de l’agriculture et à leurs organisations
Réponse du Front de Gauche de l’agriculture au questionnaire de l’UNAF adressé aux
candidats à la présidentielle
Eléments de réponses aux 10 questions adressées par la Confédération paysanne aux
candidats aux législatives
Lettre de réponse du Front de Gauche à l’UNSA-Forêt
Des assemblées citoyennes : Conférence à Aurillac sur l’agriculture, Un meeting à Rosières.
Agenda
Réponse de Jean-Luc Mélenchon
aux retraité(e)s de l’agriculture et à leurs
organisations
A l’attention des agriculteurs retraités et de leurs organisations (ANDRAF, Confédération
paysanne, Coordination rurale, FNSEA, MODEF)
Madame, Monsieur,
Ces dernières semaines, le Front de Gauche de l’agriculture a rencontré plusieurs organisations
représentant les retraités de l’agriculture, afin de faire le point sur l'état des retraites des agriculteurs et
agricultrices et échanger sur leurs revendications à ce sujet.
Je sais qu'à ce jour, trois retraités de l'agriculture sur quatre perçoivent une pension de moins
de 750€ par mois dont un tiers, essentiellement les femmes, touchent moins de 500€ par mois, très en-
dessous du seuil de pauvreté. Pourtant la simple justice sociale exigerait que ceux et celles qui, par un
travail difficile, ont largement contribué à ce que l'agriculture assure la sécurité alimentaire de notre
pays reçoivent une retraite décente. Ce meilleur pouvoir d'achat contribuerait par ailleurs à la relance
de l'activité dont notre pays a besoin.
C'est pourquoi le Front de Gauche s'engage à ce que le niveau des retraites des paysans, quel
qu'ait été leur statut en cours de carrière (chef d'exploitation, conjoint, aide familial, cotisant solidaire)
soit immédiatement porté à 85% du SMIC pour une carrière complète, avec un objectif de
convergence à terme avec l’ensemble des salariés.
La pérennité du financement du régime agricole, logiquement déficitaire en raison de la perte
orchestrée des emplois dans l'agriculture, doit être assurée en partie par une plus juste contribution
solidaire des agriculteurs eux-mêmes. Il faudra remettre en cause certaines déductions fiscales et
sociales non justifiées sur le revenu. Nous élargirons la contribution aux revenus du capital, de
l'agroalimentaire, des banques et de la grande distribution. La solidarité nationale doit s'appliquer sur
le principe d'une justice sociale et fiscale appliquée à toutes les professions, dans le cadre de la
consolidation du système de retraites par répartition.
Par ailleurs, en concertation avec vos organisations, le Front de Gauche engagera une réflexion
sur la nécessaire simplification du régime des retraites agricoles afin notamment :
de réaliser un égal traitement des actifs de l'agriculture, hommes et femmes, pour la retraite
complémentaire obligatoire,
de décider que, pour les poly-pensionnés, le calcul de la pension se fasse au prorata de la durée
de cotisation de chaque régime,
de corriger l'injustice du calcul en pourcentage de la bonification pour enfants, en la
forfaitisant.
Je vous rappelle que le programme du Front de Gauche prévoit le rétablissement du droit à la
retraite à 60 ans à taux plein, à 75% du salaire de référence, avec la prise en compte de la pénibilité de
professions particulières donnant droit à des départs anticipés.
Les autres dispositions de notre programme, à savoir la fin des fermetures et démantèlement
des hôpitaux, le remboursement à 100% des dépenses de santé couvertes par la Sécurité Sociale en y
incluant les lunettes et soins dentaires, la reconnaissance d'un droit universel à la prise en charge de la
perte d'autonomie dans le cadre de la Sécurité Sociale, la reconstruction et le développement d'un
service public de Santé basé sur la proximité et la qualité des soins incluant la totale implication des
personnels, élus et citoyens, seront facteur d'égalité et de dignité pour les principaux acteurs ruraux
que sont les paysans et paysannes.
Réponse du Front de gauche de l’agriculture au
questionnaire de l’UNAF adressé aux candidats à la
présidentielle
PRODUITS PHYTOSANITAIRES :
Dès votre arrivée au pouvoir, retirerez-vous les Autorisations de Mise sur le Marché du Cruiser maïs
et colza et plus largement, au cours de votre quinquennat, interdirez-vous les AMM de produits
phytosanitaires par enrobage de semences contenant des molécules neurotoxiques systémiques de la
famille des neonicotinoides ( Gaucho, Poncho, cruiser...) ?
Exigerez-vous que contrairement à des pratiques régulièrement condamnées par le Conseil d’Etat,
l’ANSES procède à l’évaluation des produits phytosanitaires dans le strict respect de la
réglementation en vigueur de l’Union Européenne ?
Réponse FdG : Le Front de gauche de l’agriculture a déjà eu l’occasion de se prononcer en faveur de
l'interdiction immédiate des pesticides neuro-toxiques systémiques, et d'un calendrier de sortie
progressive des pesticides chimiques. Par ailleurs, il est bien évident que les autorisations de mise en
marché doivent reposer sur des critères objectifs d’évaluation des impacts sanitaires et
environnementaux définis notamment dans le cadre de la réglementation européenne en vigueur.
Ces mesures sont une composante de la transition écologique de l’agriculture que nous appelons de
nos vœux, qui repose sur la promotion et le développement d’une agriculture paysanne, de qualité,
relocalisée et créatrice d’emploi.
OGM :
Au cours de votre quinquennat, interdirez-vous la culture des Plantes Génétiquement Modifiées sur
notre territoire ?
Réponse FdG : Oui. Les incertitudes profondes actuelles sur les conséquences environnementales et
sanitaires des PGM n’autorisent pas la levée du moratoire européen sur leurs cultures. Par ailleurs, les
PGM posent également la question de la brevetabilité du vivant par des firmes privées et de la
réduction de l’autonomie des paysans, à quoi s’oppose fondamentalement le Front de Gauche. Pour
ces raisons, nous nous opposerons farouchement à l’autorisation des cultures de PGM tout au long du
prochain mandat.
SANITAIRE :
Le nouveau système étant déficient, restaurerez-vous la déclaration de ruches obligatoire antérieure à
2005 à effectuer auprès des Services Vétérinaires départementaux ?
Au-delà, reconfierez-vous le suivi du sanitaire apicole aux Services Vétérinaires ainsi qu’aux
Groupements de Défense Sanitaire Apicole Départementaux en leur consacrant des moyens financiers
ad-hoc ?
Réponse FdG : Oui. La suppression de la déclaration obligatoire de ruches a effectivement diminué la
capacité des pouvoirs publics et des acteurs économiques à accompagner de façon efficaces les
producteurs. Oui, cette déclaration obligatoire auprès des Services vétérinaires doit être restaurée. Ces
derniers comme les GDS doivent pouvoir bénéficier de moyens humains et financiers à la hauteur de
leur mission d’intérêt général, ce qui s’inscrit dans l’engagement général du Front de Gauche à
restaurer de véritables services publics efficaces et ambitieux.
FRELON Vespa Velutina :
Classerez-vous dès votre élection le frelon Vespa Velutina comme insecte nuisible et mettrez-vous en
place en concertation avec les parties concernées une cellule nationale de lutte dans l’objectif d’un
vrai plan d’action ?
Réponse FdG : Oui. Il est urgent d’agir pour a minima réguler, voire éradiquer si besoin, l’invasion du
frelon Vespa Velutina. L’ensemble des acteurs concernés doivent être associés à l’action impulsée par
l’Etat prenant ses responsabilités, pour prendre les mesures nécessaires.
POLITIQUE AGRICOLE :
Mettrez-vous en place notamment dans le cadre de la nouvelle PAC des mesures de soutien aux
agriculteurs qui cultiveraient des plantes protéagineuses comme le trèfle, le sainfoin ou la luzerne ?
Vous engagez-vous au-delà du plan Ecophyto 2018 aujourd’hui inefficace, à imposer la réduction de
l’utilisation des produits phytosanitaires, en exigeant la rotation des cultures et la généralisation des
traitements ciblés ?
Réponse FdG : Oui. Le Front de Gauche de l’agriculture s’est engagé en faveur de la transition
écologique de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, ce qui passe notamment par la reconquête
de l’autonomie européenne en protéines végétales et le soutien aux systèmes herbagers. Cette
transition devra passer par des mesures réglementaires d’une part, et d’une réorientation significative
des aides de la PAC d’autre part, en faveur de la culture de protéagineux et autres légumineuses
fourragères.
La transition écologique que nous mettrons en place passera également par la promotion de la
diversification des exploitations, la rotation des cultures et l’interdiction des monocultures, ainsi que
par la lutte contre la spécialisation des bassins de production notamment pour une meilleure
complémentarité cultures/élevage. Le retour du bons sens agronomique doit être encouragé, de même
que l’usage ciblé et non-systémique du recours aux traitements chimiques, tandis que les filières
biologique et de qualité doivent être encouragées significativement.
ASSISTANCE TECHNIQUE :
Vous engagez-vous à revoir le fonctionnement de l’Institut Technique et Scientifique de l’Abeille et des
Pollinisateurs (ITSAP), indispensable à la filière, afin que la représentativité des organisations
apicoles qui le composent soit conforme à la réalité et à mettre en place des financements qui lui
assurent une réelle pérennité et une véritable indépendance ?
Réponse FdG : Le Front de Gauche est en faveur de l’organisation interprofessionnelle des filières.
Cependant, le mode de gouvernance doit être révisé de manière à : 1) permettre une représentativité
« proportionnelle » des organisations syndicales dans leur diversité, et 2) réaffirmer le rôle des services
de l’Etat qui devra affirmer plus clairement ses responsabilités vis-à-vis de l’intérêt général au-delà
des intérêts corporatistes, et ses engagements en faveur de la transition écologique de l’agriculture.
Dans le cas précis de l’ITSAP, les dysfonctionnements mis en évidence devront être corrigés, pour
permettre une indépendance et une reconnaissance de son travail sur le long terme.
GOUVERNANCE AGRICOLE :
Vous engagez-vous à imposer une meilleure représentativité dans les différentes instances de
l’agriculture ?
Vous engagez-vous enfin à placer l’agriculture sous la tutelle de l’environnement ?
Réponse FdG : Le Front de Gauche a déjà eu l’occasion de s’engager en faveur d’une meilleure et
plus large représentativité au sein des différentes instances du monde agricole, notamment les
Chambres d’agriculture, les SAFER et les offices interprofessionnels. Sur la base de la conviction que
l’agriculture et l’alimentation sont de véritables questions de société, nous souhaitons 1) engager un
pluralisme syndical sur des bases proportionnelles, 2) permettre aux différents acteurs concernés dont
les associations et les collectivités territoriales de jouer tout leur rôle, et 3) réaffirmer l’engagement de
l’Etat en faveur de l’intérêt général.
S’agissant de la question spécifique de la tutelle de l’agriculture, le Front de Gauche est engagé en
faveur d’une transition écologique de l’économie en général, et notamment de l’agriculture. L’objectif
de la transition vers un mode de production respectueux des hommes et des milieux doit être posé de
manière transversale à tous les ministères concernés, en coopération étroite avec les acteurs engagés de
la société civile.
Eléments de réponses aux 10 questions adressées par
la Confédération paysanne aux candidats aux
législatives
Avertissement : les responsables du Front de Gauche de l’agriculture ont rencontré une délégation de
la Confédération paysanne le 4 janvier dernier. Au terme de la rencontre, et après un examen de nos
programmes respectifs, nous avons pu constater de larges convergences de points de vue et de
propositions. A l’inverse, aucune divergence majeure sur le fond n’a été constatée.
Par ailleurs, le communiqué du FdG du 05 janvier souligne qu’au terme de cette rencontre, les deux
organisations se sont accordées sur les priorités qu’un gouvernement de gauche devra poursuivre au
cours de ses premiers mois aux responsabilités :
Garantir des prix stables et rémunérateurs aux producteurs, sur la base notamment de la
proposition de loi Chassaigne déposée le 1er
décembre à l’Assemblée nationale par les élus du
FDG1
Mettre en place de la représentativité syndicale à la proportionnelle au sein des différentes
instances de décision, avant les élections professionnelles de janvier 2013
Favoriser l’accès au foncier en stoppant la concentration des exploitations par l’instauration
d’une surface maximale d’exploitation, dans le cadre de l’objectif à terme de re-créer 300 000
emplois agricoles
Mettre fin au scandale du sous-statut social au sein du monde agricole, par la revalorisation
des retraites à 1 000 euros, et la suppression du statut de « cotisant solidaire »
A la suite de l’interpellation de la Confédération paysanne, nous vous invitons – fédérations ou
candidats – à répondre à ce questionnaire en vous inspirant librement des éléments de réponses ci-
dessous qui font référence au programme détaillé du Front de gauche. Ces réponses peuvent
également vous servir d’argumentaire auprès d’autres acteurs du monde agricole.
1 Voir la proposition de loi : http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion3745.asp
REVENUS ET RÉPARTITION
1 - Imposerez-vous pour les produits agricole des prix plancher qui intègrent la prise en
compte des coûts de production afin d’assurer un revenu aux paysans ?
Oui. Les élus du Front de gauche ont d’ailleurs pris l’initiative en ce sens en décembre dernier
avec le dépôt du projet de loi Chassaigne (PCF), voté par l’ensemble des députés de gauche mais
refusé par la droite majoritaire. Ce projet articulait trois mesures complémentaires : 1) un prix
minimum garanti par filière prenant en compte les coûts de production, 2) une meilleure
répartition de la valeur ajoutée grâce à l’instauration d’un coefficient multiplicateur imposé à la
grande distribution, et 3) la mise en place d’une conférence annuelle des prix réunissant
l’ensemble des acteurs sous l’arbitrage de l’Etat.
Les mesures 1) et 2) s’appliqueront à l’ensemble des produits distribués sur le territoire national,
y compris les produits importés. Ceci évitera le risque d’importations concurrençant la production
nationale à prix de dumping.
Ces mesures impliquent une dénonciation des règles européenne de la concurrence libre et non
faussée.
2 - Défendrez-vous les outils de régulation de la production agricole dont une maîtrise
publique de la production laitière et les droits de plantation pour la vigne ?
Oui. Nous sommes clairement engagés pour le maintien et la généralisation du recours à des
outils de régulation, qui sont des mesures efficaces et peu onéreuses pour garantir les revenus et
l’emploi au sein des filières. Il est dans un premier temps nécessaire d’engager de nouvelles
alliances au niveau européen pour empêcher le projet de la Commission de supprimer en 2015 les
quotas laitiers et les droits de plantation viticoles. Il sera nécessaire dans un second temps
d’envisager de tels outils pour d’autres filières en crise telles que les fruits et légumes ou la
production porcine afin d’enrayer le cycle surproduction chronique/chute des prix/ruine des plus
fragiles/concentration des exploitations et casse de l’emploi.
3 - Défendrez-vous le principe de la convergence des aides PAC (prime moyenne unique à
l'hectare sur tout le territoire) ainsi que le principe d'un plafonnement par actif de 45 000
euros?
Les réponses sont à nuancer… Sur la convergence des aides : oui, nous sommes pour remettre en
cause les actuels droits à paiement unique (DPU, aides de la PAC), découplés de la production
(c’est-à-dire du type de production et des prix de marché), calculés sur une base « historique » et
qui accentuent les inégalités de revenus entre filières, entre exploitations et entre bassins de
production, au lieu de les atténuer.
Nous sommes pour un soutien public à l’agriculture plus juste, qui passe par un système d’aides
plus transparent et permettant une plus grande égalité sur tout le territoire.
Nous défendrons auprès de nos partenaires européens une nouvelle PAC où les prix retrouveront
un rôle déterminant dans la rémunération du travail agricole, tout en plafonnant par actif les
volumes de production pouvant bénéficier d’une garantie de prix rémunérateurs. En complément,
les aides devront être recentrées en fonction d’objectifs spécifiques : la transition écologique de
l’agriculture (agriculture biologique, production de protéines végétales, etc.), le soutien à l’emploi
agricole (système qui tienne compte du nombre d’actifs par exploitation, plutôt que des hectares,
ce qui pourrait reproduire la course à l’hectare pour toucher plus d’aides comme dans le passé) et
le soutien aux régions défavorisées.
Dans le cadre de la PAC actuelle, nous soutiendrons toutes les avancées répondant à ces
principes, et notamment la diminution des inégalités dans le monde agricole : d’une part, la
convergence des aides de la PAC ; d’autre part, le plafonnement par actif des aides, à un niveau
bien inférieur que ce que propose la Commission européenne. Le montant proposé par la
Confédération paysanne pour la France nous paraît une bonne base de travail. Les actifs salariés
seront pris en compte dans le plafonnement jusqu’à hauteur de deux actifs par exploitation, afin
de tenir compte des apports possible du travail salarié à l’agriculture paysanne tout en donnant la
priorité à cette dernière par rapport à l’agriculture capitaliste.
4 - Maintiendrez-vous les outils locaux indispensables à la relocalisation, transformation et
la commercialisation de nos productions (par exemple les abattoirs) et serez-vous soucieux
d'adapter les normes sanitaires aux réalités des productions fermières ?
Oui. Nous sommes clairement pour une agriculture paysanne et relocalisée, socle d’une
« transition écologique de l’agriculture ». Il est donc nécessaire de maintenir mais aussi
développer les outils locaux de valorisation de l’agriculture, et d’adapter les normes à ce type de
production au lieu de leur imposer des critères correspondants à l’agriculture industrielle.
5 - Remettrez-vous en cause la loi sur les semences qui taxe les paysans et les prive à terme
de la liberté de ressemer leur production ?
Oui. Le Front de gauche de l’agriculture, dans son communiqué de presse du 10 décembre
dernier, s’est engagé en faveur de la libre utilisation par les agriculteurs de leurs propres
semences, et à abroger la loi obligeant dorénavant les paysans à acquitter une redevance pour
cela. De plus, nous proposerons une loi permettant aux agriculteurs de cultiver des variétés de
terroirs, utilisées depuis des décennies par les agriculteurs mais non inscrites sur le catalogue du
fait que ces semences échappent à la main-mise des industries.
FONCIER, ACCÈS AU FONCIER
6 - Lutterez-vous pour rétablir, y compris par la loi, un véritable contrôle des structures,
outil indispensable pour limiter la concentration démesurée des exploitations agricoles et
qui permet, notamment aux jeunes, l’accès au foncier et contribue à freiner
l'artificialisation des terres agricoles (200 hectares par jour) ?
Oui. Nous sommes pour le renforcement du contrôle des structures, qui sera un outil
indispensable pour promouvoir une agriculture paysanne et relocalisée. Il en sera de même des
SAFER qui seront dotées de moyens financiers grâce à un prélèvement sur les taxes locales. Ces
instances feront respecter rigoureusement le principe d’une surface maximale d’exploitation (avec
des équivalents surface selon les caractéristiques agronomiques des sols et selon le type de
production), tenant compte du nombre d’actifs. Les terres ainsi libérées pourront donc servir à
l’installation de nouveaux agriculteurs et à l’agrandissement des petites exploitations, y compris
au moyen du développement de locations par les SAFER. Nous sommes donc pour une réforme
de la gouvernance du contrôle des structures et des SAFER : plus d’ouverture d’une part avec du
pluralisme syndical renforcé ainsi qu’un rôle plus fort aux acteurs non-agricoles (associations,
collectivités), et renforcement du rôle de l’Etat d’autre part, afin d’être garant de l’intérêt général
et du respect des orientations politiques.
7 - Interdirez-vous l'usage à des fins énergétiques (photovoltaïque au sol, agrocarburants)
des terres agricoles dont la vocation doit rester alimentaire ?
La réponse doit être nuancée à cette question mal formulée. D’une part, nous posons clairement la
priorité à la préservation de l’usage à des fins alimentaires des terres agricoles sur tout autre
usage. D’autre part, nous ne sommes pas contre les cultures non-alimentaires (tabac, lin, chanvre,
etc) dont l’utilité n’est pas à démontrer, même si nous devons veiller à conserver nos filières
alimentaires en priorité. Nous sommes par contre opposés aux objectifs démesurés de
développement des agrocarburants de première génération, dont les vertus environnementales ne
sont pas démontrées et répondent surtout aux intérêts de lobbys de certaines filières. Les soutiens
publics à ces agro-carburants (défiscalisation et aides PAC) seront supprimés. Quant à l’utilisation
de sous-produits des activités agricoles et d’élevage à des fins énergétiques, elle doit pouvoir être
développée sur la base d’études rigoureuse démontrant la pertinence environnementale par
rapport à d’autres utilisations (et notamment l’enrichissement des sols).
L’utilisation de photovoltaïque au sol devra être très encadrée de façon à ne pas se traduire par
une réduction de l’espace agricole.
DROITS DES PAYSANS
8 - Mettrez-vous en place une retraite minimale de 1 000€ (85% du SMIC) pour une retraite
complète en agriculture et reconnaitrez-vous comme paysans à part entière, avec des droits
et un statut, les 70 000 cotisants solidaires à titre principal de la MSA?
Oui. Nous nous y sommes clairement engagés dans notre programme. Il s’agit là de question de
justice sociale entre cotisants. Il est également nécessaire d’assurer le transfert des droits de
retraite aux conjoint(e)s de chef d’exploitation, qui souvent ont travaillé sans jamais cotiser. Par
ailleurs, un meilleur niveau de retraite permettra aussi de permettre à des retraités de transmettre
leurs exploitations à de futurs paysans, plutôt que de devoir vendre l’outil de production pour
financer la retraite.
9 - Maintiendrez-vous la position de la France au sein de l’Union européenne, celle d’un
pays exempt d'OGM, en interdisant leur culture et leur commercialisation pour
l'alimentation animale et humaine, et mettrez-vous tout en œuvre pour faire une Europe
sans OGM y compris en luttant contre l’importation de plantes génétiquement modifiées
source de distorsions au niveau européen ?
Oui. Nous nous y sommes engagés dans notre programme. Par ailleurs, nous mettrons en œuvre
un plan ambitieux de reconquête de notre autonomie en protéines végétales (systèmes herbagers,
cultures de protéagineux et des autres légumineuses fourragères, déconcentration des filières
porcines et avicoles, etc) pour ne plus dépendre des importations de soja transgénique en
provenance d’Amérique latine.
10 - Réaffirmerez-vous l’indispensable nécessité d’un fonctionnement démocratique et
transparent de toutes les instances agricoles et imposerez-vous, par la loi, le pluralisme
syndical dans les interprofessions ?
Oui. Nous nous sommes engagés à instaurer une représentativité syndicale sur une base
proportionnelle, à l’instar des autres secteurs professionnels. Par ailleurs, nous voulons réformer
la gouvernance des différents lieux de décision tels que Chambres d’agricultures, SAFER, offices
interprofessionnels pour renforcer le rôle des différents syndicats mais aussi des autres acteurs
non-agricoles concernés par le monde rural et l’alimentation, tels qu’associations pertinentes et
collectivités territoriales.
Lettre de réponse du Front de Gauche à l’UNSA-
Forêt
Vous nous avez fait parvenir un courrier le 8 mars dernier pour connaître la position du Front
de Gauche dans le cadre des élections présidentielles et législatives de 2012.
Le Front de Gauche propose une refonte des politiques forestières, à l’instar des politiques
agricoles, énergétiques, pour s’inscrire dans ce que nous définissions comme la planification
écologique : une redéfinition générale de nos modes de production, de consommation et
d’échange en fonction de l’intérêt général de l’humanité et de l’impact de l’activité
économique sur l’écosystème.
Les politiques libérales appliquées depuis plusieurs années à la gestion de la forêt ont eu des
conséquences dramatiques : la dégradation des conditions de travail des agents forestiers, la
perte d’identité et de savoir-faire des équipes sur le terrain, la course au rendement mettant en
péril le renouvellement des ressources et la gestion durable des forêts.
L’ONF se tourne de plus en plus vers des missions commerciales au détriment de ses missions
de service public. La fonction de production des forêts prime sur celle de conservation de la
biodiversité, d’accueil du public, de préservation des sols, etc. Aujourd’hui, l’ONF doit se
concentrer sur les activités dites « rentables » et les moyens pour les missions régaliennes sont
réduits au minimum. Les contrats précaires sont légion. L’ONF est confronté aux mêmes
dérives que bon nombre de services publics démantelés au nom du la sacrosainte
« compétition libre et non faussée » ou de la recherche de rentabilité financière ou des plans
d’austérité.
Nous proposons l’abrogation de la réforme générale des politiques publiques dont la logique
purement comptable et l’essence libérale conduisent à des aberrations économiques et
sociales.
Nous proposons de redonner à l'ONF les moyens humains et financiers pour refonder une
véritable administration publique chargée de la gestion de la forêt publique et privée au
service de l'intérêt général. Nous titulariserons tous les contrats précaires de la fonction
publique et pérenniseront le statut de fonctionnaire.
Nous donnerons au concept de multifonctionnalité de la forêt une réelle signification alors
qu’il n’est aujourd’hui qu’un artifice destiné à masquer de mauvaises réformes.
Nous souhaitons aussi un véritable plan de réindustrialisation de la filière bois pour créer des
dizaines de milliers d’emploi en milieu rural, rénover un outil industriel délabré pour créer de
la valeur ajoutée localement au lieu d’exporter des matières brutes. Pour ce faire, il est
nécessaire de repenser les modes d’exploitation de la forêt publique et privée et les modes de
mise sur le marché des bois.
Conférence à
Aurillac sur
l’agriculture
Un meeting à Rosières
Un meeting du Front de Gauche sur le thème de l'agriculture a eu lieu à Rosières dans le sud
de l'Ardèche le 30 mars. Il a été co-animé par Bernard Pintureau (PG) et Gérard Le Puill (PCF)
et a réuni une soixantaine de participants, essentiellement des agriculteurs. La discussion a
porté sur nos propositions électorales et a été très positive. La soirée s'est conclue autour
d'une assiette ardéchoise accompagnée du vin de la cave coopérative. Tout ceci avec la
participation attentive de la confédération paysanne.
Agenda
Tchat d’Ambroise Mazal sur Terre-Net : http://www.terre-net.fr/actualite-agricole/politique-syndicalisme/article/toutes-les-reponses-du-front-de-gauche-a-vos-questions-205-79001.html
Le Front de Gauche de l’agriculture vous invite à diffuser largement cette lettre et à nous
envoyer des témoignages de la campagne pour les prochaines lettres du Front de Gauche de l’agriculture...
Coordonnées du Front de Gauche de L’Agriculture :
http://www.placeaupeuple2012.fr/agriculture/ ‐ [email protected]
Si vous souhaitez que nous envoyions l'appel du Front de Gauche de L’Agriculture à des listes de personnes, n'hésitez pas à nous envoyer leurs e.mails !