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D e Foujita on connaît sur- tout ses délicats portraits de femmes, ses chats. Figure centrale des années folles à Paris, il est à cette époque selon sa propre expression « le plus japonais des Parisiens et le plus français des Japonais ». Cet artis- te singulier mérite que l’on redécouvre son œuvre, que l’on oublie un peu son allure de dandy, pour mieux compren- dre son cheminement esthétique et la place toute particulière qu’il occupe au sein de l’École de Paris. Foujita Tsuguharu arrive à Paris en 1913, il a 27 ans, derrière lui une formation artistique suivie à l’École des Beaux-Arts de Tokyo sous la direction de Kuroda Seïki, avec lequel il s’entendait mal. Suivre une formation au sein d’une académie lui déplaît : ses maîtres sont au Louvre. Il y copie inlassablement, découvre les primitifs italiens et allemands, s’attache à comprendre le sens des regards, le rendu des draperies. La sculpture grecque le fascine. Dans le même temps, Foujita s’intè- gre à la bohème cosmopolite de Montparnasse : ses amis s’appellent Modigliani, Soutine, Pascin. Il s’in- téresse aux paysages urbains et aux scènes de la vie quotidienne qu’il traite souvent sous forme de nature morte, ses portraits sont déjà délicats et raffinés. Alors que beaucoup d’ar- tistes travaillent dans l’épaisseur et l’accumulation de matière, Foujita privilégie une peinture appliquée en couches fines qui valorise les jeux de transparence et met en évidence la maîtrise de la ligne. Il cerne person- nages et objets d’un trait noir, souvent réalisé à l’encre japonaise, le sumi, se référant tout à la fois à la tradition japonaise et aux peintures sur bois des primitifs italiens, qui incisent les contours afin de mieux les souligner. Toute son œuvre oscille entre Orient et Occident, c’est ce qui fait sa gloire et sa singularité. Ses décors monu- mentaux peints à Paris en 1928 en sont le manifeste, que ce soit ceux de la Cité Internationale Universitaire, peints sur fonds d’or, ou les quatre tableaux exposés au musée du Jeu de Paume en juin 1929. Cet ensemble inédit, représente d’une part des lut- teurs, d’autre part des personnages enlacés et alanguis. C’est une peintu- re quasiment monochrome qui démontre l’éclatante maîtrise de ses fameux fonds blancs opalescents. Y figurent ses modèles favoris, notam- ment la célèbre Kiki de Montparnasse et ses références esthétiques : les corps des lutteurs rappellent tout à la fois la sculpture grecque, qu’il a si souvent observée au Louvre, mais aussi Michel- Ange, Pierre de Cortone ou encore Vélasquez. Œuvre raffinée, elle tra- duit toute la complexité de l’artiste fier de sa culture japonaise, amoureux de la France et de l’art européen. Et pour mieux comprendre la démar- che esthétique de cet artiste hors du commun, une visite de son dernier atelier s’impose. Foujita achète cette maison de campagne située à Villiers- le-Bâcle en vallée de Chevreuse en 1960 et y demeure jusqu’à sa mort, survenue en janvier 1968. Il y ras- semble une quantité d’objets glanés au cours de ses voyages comme au gré de ses rencontres, faisant de son univers quotidien un véritable cabinet de curiosités. Sources d’inspiration, ces objets nous renvoient à son uni- vers pictural. La visite de son atelier nous permet de pénétrer l’intimité du peintre et de mieux comprendre sa manière de travailler : tout nous renvoie à sa démarche si particulière qui fait de lui un artiste à part, sans prédécesseur ni successeur, mais assurément le peintre du vingtième siècle qui a su le mieux allier cultures japonaise et occidentale. * Commissaire de l’exposition Foujita, le maître du trait Expositions Foujita, le maître du trait Du 28 octobre 2007 au 3 février 2008 Domaine départemental de Chamarande (Essonne) De Kuroda à Foujita – Peintres japonais à Paris Du 24 octobre 2007 au 26 janvier 2008 Maison de la culture du Japon à Paris n° 25 - Automne, octobre 2007 La lettre de la bibliothèque 1 Anne Le Diberder * , Attachée de conservation du patrimoine, Conseil Général de l’Essonne Foujita, un artiste entre deux cultures © CG Essonne

Lettre de la bibliothèque n°25

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Lettre de la bibliothèque n°25

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Page 1: Lettre de la bibliothèque n°25

De Foujita on connaît sur-tout ses délicats portraitsde femmes, ses chats.Figure centrale des annéesfolles à Paris, il est à cette

époque selon sa propre expression« le plus japonais des Parisiens et leplus français des Japonais ». Cet artis-te singulier mérite que l’on redécouvreson œuvre, que l’on oublie un peu sonallure de dandy, pour mieux compren-dre son cheminement esthétique et laplace toute particulière qu’il occupeau sein de l’École de Paris.

Foujita Tsuguharu arrive à Paris en1913, il a 27 ans, derrière lui uneformation artistique suivie à l’Écoledes Beaux-Arts de Tokyo sous ladirection de Kuroda Seïki, aveclequel il s’entendait mal. Suivre uneformation au sein d’une académie luidéplaît : ses maîtres sont au Louvre.Il y copie inlassablement, découvreles primitifs italiens et allemands,s’attache à comprendre le sens desregards, le rendu des draperies. Lasculpture grecque le fascine.Dans le même temps, Foujita s’intè-gre à la bohème cosmopolite deMontparnasse : ses amis s’appellentModigliani, Soutine, Pascin. Il s’in-téresse aux paysages urbains et auxscènes de la vie quotidienne qu’iltraite souvent sous forme de naturemorte, ses portraits sont déjà délicatset raffinés. Alors que beaucoup d’ar-tistes travaillent dans l’épaisseur et

l’accumulation de matière, Foujitaprivilégie une peinture appliquée encouches fines qui valorise les jeux detransparence et met en évidence lamaîtrise de la ligne. Il cerne person-nages et objets d’un trait noir, souventréalisé à l’encre japonaise, le sumi, seréférant tout à la fois à la traditionjaponaise et aux peintures sur boisdes primitifs italiens, qui incisent lescontours afin de mieux les souligner.

Toute son œuvre oscille entre Orientet Occident, c’est ce qui fait sa gloireet sa singularité. Ses décors monu-mentaux peints à Paris en 1928 ensont le manifeste, que ce soit ceux dela Cité Internationale Universitaire,peints sur fonds d’or, ou les quatretableaux exposés au musée du Jeu dePaume en juin 1929. Cet ensembleinédit, représente d’une part des lut-teurs, d’autre part des personnagesenlacés et alanguis. C’est une peintu-re quasiment monochrome quidémontre l’éclatante maîtrise de sesfameux fonds blancs opalescents. Yfigurent ses modèles favoris, notam-ment la célèbre Kiki de Montparnasseet ses références esthétiques : les corpsdes lutteurs rappellent tout à la fois lasculpture grecque, qu’il a si souventobservée au Louvre, mais aussi Michel-Ange, Pierre de Cortone ou encoreVélasquez. Œuvre raffinée, elle tra-duit toute la complexité de l’artistefier de sa culture japonaise, amoureuxde la France et de l’art européen.

Et pour mieux comprendre la démar-che esthétique de cet artiste hors ducommun, une visite de son dernieratelier s’impose. Foujita achète cettemaison de campagne située à Villiers-le-Bâcle en vallée de Chevreuse en1960 et y demeure jusqu’à sa mort,survenue en janvier 1968. Il y ras-semble une quantité d’objets glanésau cours de ses voyages comme augré de ses rencontres, faisant de sonunivers quotidien un véritable cabinetde curiosités. Sources d’inspiration,ces objets nous renvoient à son uni-vers pictural. La visite de son ateliernous permet de pénétrer l’intimitédu peintre et de mieux comprendresa manière de travailler : tout nousrenvoie à sa démarche si particulièrequi fait de lui un artiste à part, sansprédécesseur ni successeur, maisassurément le peintre du vingtièmesiècle qui a su le mieux allier culturesjaponaise et occidentale. ■

* Commissaire de l’exposition Foujita, le maître du trait

ExpositionsFoujita, le maître du trait

Du 28 octobre 2007 au 3 février 2008Domaine départemental de Chamarande(Essonne)

De Kuroda à Foujita – Peintres japonais à Paris

Du 24 octobre 2007 au 26 janvier 2008Maison de la culture du Japon à Paris

n° 25 - Automne, octobre 2007

La lettre de la bibliothèque

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Anne Le Diberder*, Attachée de conservation

du patrimoine, Conseil Général de l’Essonne

Foujita, un artiste entre

deux cultures © C

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Art

Jocelyn BOUQUILLARD et Christophe MARQUETHokusai : mangaParis : Bibliothèque nationale de France / Seuil, 2007. 159p.

Aujourd’hui, le terme « manga » est plus que largementutilisé pour désigner la bande dessinée japonaise, mais lapremière fois qu’il fut employé au Japon remonte au XIXe

siècle lorsque le célèbre maître d’estampes KatsushikaHokusai (1760-1849) publie ses manga, autrement dit ses

« dessins grotesques », sortesd’ébauches rapides qu’il destinait àses élèves désireux d’apprendre l’artdu croquis.Cet ouvrage regroupe une sélectiond’une soixantaine de planches parmiles huit cents pages de gravuresparues à l’époque en quinzevolumes. Cette sélection est issuedes exemplaires de l’œuvreoriginale conservée à laBibliothèque nationale de France.

Plus qu’un manuel de dessin, ces esquisses sont uneobservation minutieuse de la nature, des hommes et d’unmonde imaginaire plein d’humour.

Rodin : le rêve japonaisParis : Éd. du Musée Rodin / Flammarion, 2007. 239p.

Le catalogue de l’exposition « Rodin – le rêve japonais » quis’est tenue jusqu’en septembre dernier au Musée Rodins’ouvre sur cette interrogation : Rodin est-il grec ou japonais ?Ce catalogue retrace l’itinéraire de la rencontre de l’artisteavec le Japon, pays qui l’a fasciné très tôt, ainsi que l’attestela somptueuse collection d’objets d’art japonais dévoilée ici. Si Rodin fréquente avec une insatiable curiosité toutes lesgrandes figures du japonisme parisien (artistes,collectionneurs), il n’a de cesse d’essayer d’aller au-delà desimages du Japon rêvé : c’est chose faite dès l’Expositionuniverselle de 1900 et sa rencontre avec des artistes japonais.Une fructueuse collaboration commence en particulier avec ladanseuse Hanako qu’il prend pour modèle. Dans unmouvement de fascination inverse, nombreux serontégalement les artistes japonais à se réclamer de l’influencede Rodin…

Littérature

Lafcadio HEARNFantômes du Japon : nouvellesTrad. de Marc Logé, préf. de Francis Lacassin

Monaco : Motifs, 2007. 396p.

Les fantômes parcourent le folkloreet l’imaginaire japonais depuistoujours et ne cessent de fascineraujourd’hui encore. Il faut donc seréjouir de la réédition en poche d’unecinquantaine d’histoires recueilliespar Lafcadio Hearn (1850-1904),allant du conte de fées aux histoiresd’ogres et de vampires. Ce recueilde textes à l’éventail thématiquetrès ouvert, issu du folklore oral oude vieux livres, plonge le lecteur au

cœur du Japon « spectral » cher au folkloriste irlandais quiprit la nationalité japonaise à la fin de sa vie.On relira avec intérêt la préface de Francis Lacassin — essayisteet spécialiste des cultures populaires — excellente présentationet analyse de ces contes et légendes du Japon féodal.

OGAWA YôkoLes paupières : nouvellesTrad. de Rose-Marie Makino-Fayolle

Arles : Actes Sud, 2007. 205p.

Pour qui n’a pas encore eu la chance de découvrir l’art d’OgawaYôko, voici, avec ce recueil de nouvelles, une excellenteintroduction à son œuvre. Tous les thèmes de prédilection del’auteur sont là : la fascination pour les collections les plusétranges et improbables (Une collection d’odeurs) quirappellent celles de L’annulaire, le rapport complexe à lanourriture — un cours de cuisine qui se transforme en séancede nettoyage des canalisations, associant ainsi ingrédients etdéchets… Ogawa maîtrise à la perfection les sujets décalés, leshistoires étranges (des légumes chinois phosphorescentssèment le trouble dans un couple), distillant insidieusementdes touches fantastiques dans ses récits. Née en 1962, l’auteur a obtenu les prix littéraires japonais lesplus prestigieux.

CollectifLe Désir : anthologie de nouvelles japonaisescontemporaines, Tome 2Trad. de Jean-Jacques Tschudin et Pascale Simon

Monaco : Éd. du Rocher, Série japonaise, 2007. 256p.

Après un premier volume consacré authème de la jeunesse, voici le deuxièmetome de cette anthologie de nouvellesjaponaises contemporaines inédites.Cette fois-ci, le thème commun aux huittextes est « le désir ». À nouveau, degrands noms de la littérature japonaisesont réunis : Sakaguchi Ango retraçantles relations d’un couple marqué par la

guerre dans Une femme et la guerre (version inédite),Nakagami Kenji pour La rousse, un texte où les rapportscharnels des petites gens sont décrits de manière crue et

Regards sur le fonds

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poétique à la fois. On retiendra égalementYoshiyuki Junnosuke qui, à petits coups descalpel ingénieux, dissèque l’ambiguïté des rapports entredeux personnes du même sexe dans La barque du lit, ou encoreKôno Taeko qui, de manière plus intimiste, associe maladie etdésir d’enfant pour sonder les relations d’un couple.

Religion

Nanzan guide to Japanese religionsSous la dir. de Paul Swanson et Clark Chilson

Honolulu : University of Hawai’i Press, 2006. 466p.

Ce volumineux ouvrage est un modèle de clarté pour quisouhaite comprendre le fait religieux au Japon. Les différentschapitres auxquels ont contribué une vingtaine despécialistes s’articulent autour de quatre axes : les« traditions » explorent les différentes religions (bouddhisme,shintoïsme…) et plus généralement la pensée religieuse auJapon ; l’« histoire » resitue ces traditions dans uneperspective dynamique ; la partie suivante, « thématiques »,comprend des essais qui s’ouvrent à d’autres disciplines(religion et état, histoire de la pensée japonaise, femmes etreligions…) ; enfin, le dernier axe, « recherche » est un guidetrès complet des ressources bibliographiques existantes pourceux s’engageant dans ce domaine d’études.

Histoire

Géraldine ANTILLE Les chrétiens cachés du Japon : traduction et commentaire des Commencements du Ciel et de la TerrePréf. de Pierre Souyri

Genève : Labor et Fides, collection Religion en perspective, 2007.108p.

L’arrivée à Kagoshima en 1549 de François Xavier marque ledébut de l’évangélisation des populations du nord du Kyûshû.Les conversions au christianisme se multiplient, mais lapuissance grandissante de l’église catholique au Japon à la findu XVIe siècle devient une menace pour le pouvoir shogunal,qui promulgue en 1614 un édit d’interdiction du christianisme.Le terme de kakure kirishitan désigne les chrétiensclandestins japonais qui survécurent à cette interdiction etcontinuèrent à pratiquer leur culte en secret. Deux sièclesaprès avoir perdu le contact avec les prêtres catholiques,certains d’entre eux décidèrent de mettre par écrit leurslégendes. Voici pour la première fois traduite dans sonintégralité et commentée en français, l’une des versions de cetexte daté du XIXe siècle, véritable réinterprétation de la Bible.

Dictionnaire

Dictionnaire des sources du Japon classiqueParis : Collège de France, Institut des HautesÉtudes Japonaises, 2006. 576p.

Ce dictionnaire, riche de quelque 1 200 entrées,présente les sources japonaises des époques de Nara et

de Heian (710-1192), auxquelles s’ajoutent des textespostérieurs permettant de mieux saisir le Japon classique.Trente-cinq chercheurs ont collaboré à cet ouvrageinterdisciplinaire qui regroupe les sources les plus étudiéesdans différents domaines (histoire, religion, littérature, art,musique…), sans négliger des documents méconnus oudécouverts tout récemment.Les notices offrent une description du contenu de l’œuvreainsi que des informations bibliographiques sur les éditionset les traductions auxquelles elle a donné lieu.On trouvera également en fin d’ouvrage un classementthématique de ces œuvres du patrimoine japonais.

Animation

Dani CAVALLAROThe animé art of Hayao MiyazakiJefferson : North Carolina : London : McFarland & Co. Inc.Publishers, 2006. 204p.

Maître incontesté de l’anime,Miyazaki Hayao laisse une œuvreriche, d’un esthétismeépoustouflant, élevant le filmd'animation au rang d'un art à part entière.Cet ouvrage passe en revue lacarrière du réalisateur : ses débutsen 1963 dans les studios Tôei, sarencontre avec son collaborateurde toute une vie, Isao Takahata(auteur du Tombeau des lucioles),avec lequel il fondera en 1985 le

mythique Studio Ghibli, jusqu’à son couronnementinternational avec l’Ours d’or à Berlin en 2002 pour Le Voyagede Chihiro. Le Studio Ghibli ainsi que ses méthodes de production et detravail occupent une place importante dans l’ouvrage, mais cesont d’abord les analyses critiques approfondies desprincipales œuvres de Miyazaki (Porco Rosso, PrincesseMononoke, Mon voisin Totoro, Le Château ambulant, etc.) quifont toute la richesse de cette étude.

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Inoue Yasushi est né il y a cent ans en 1907dans le Hokkaidô. Fils d’un médecin militaire, il estélevé par la maîtresse de son arrière grand-père. Ilétudie la philosophie à l’université de Kyôto, puisdevient journaliste au Mainichi Shimbun à Osaka,fonction qu’il occupera durant quinze ans. Ce n’estqu’à quarante-deux ans qu’il se fera connaître en tantqu’écrivain avec deux nouvelles publiées simultané-ment : Le fusil de chasse, qui deviendra un grand succèsinternational, et Combat de taureaux pour lequel ilobtiendra le Prix Akutagawa en 1949.

En plus de ces nouvelles intimistes et autobio-graphiques, Inoue Yasushi se plonge avec délicesdans l’histoire chinoise et japonaise. C’est ainsi qu’ilpublie un grand nombre de romans et de nouvelles

historiques, minutieusement documentés, tels que La tuile de Tenpyo, Le loup bleu, Lechâteau de Yodo ou Le maître de thé.

La France était également chère à Inoue Yasushi. Il lui témoigna plus que de lasympathie tout au long de sa vie. Il avait une connaissance approfondie de tous lesgrands écrivains français du XIXe et du XXe siècle. Son amour pour la Bourgogne le poussamême à consacrer un roman Kaseki (« Empreinte Fossile », 1965) à cette région. Maisla France lui doit surtout une grande initiative qui a fait découvrir au public françaistoute la richesse de la littérature japonaise, à l’heure où seuls quelques grands écrivainsjaponais étaient traduits. C’est, en effet, grâce à l’« Association pour les échanges culturelsfranco-japonais », dont il était alors président, que l’Anthologie de nouvelles japonaisescontemporaines a pu être publiée chez Gallimard entre 1986 et 1989.

La carrière d’écrivain d’Inoue Yasushi est couronnée de succès. Il est élu en 1964 àl’Académie des Arts et il préside l’Association littéraire japonaise de 1969 à 1972. Le Japonlui décerne l’Ordre national du Mérite en 1976. Il sera également élu vice-président duPEN Club International en 1984. Enfin, l’ensemble de son œuvre et de ses activités dansle domaine des relations culturelles internationales lui vaut en 1984 le prix Asahi.

Inoue Yasushi décède en 1991, laissant derrière lui une œuvre prolifique.

R. A.

Dernières parutions à l’occasion du centième anniversaire de la naissance d’Inoue Yasushi :

Aux Éditions Stock ■ Le fusil de chasse et autres récits (2007)■ Triptyque Histoire de ma mère, Les dimanches de Monsieur Ushioda, Paroi de glace (2007)

Aux Éditions Philippe Picquier■ Le sabre des Takeda (2006)

Directeur de la publicationMasateru Nakagawa

RédactionChisato Sugita

Florence PaschalPascale Takahashi

Racha AbaziedConception graphique

et maquetteLa Graphisterie

ImpressionImprimerie d’Arcueil

Dépôt légal : 3e trimestre 2007

ISSN 1291-2441

Inoue Yasushi

Hommage

BibliothèqueMaison de la culture

du Japon à Paris101 bis, quai Branly

75740 Paris cedex 15Tél. 01 44 37 95 50Fax 01 44 37 95 58www.mcjp.asso.fr

OuvertureDu mardi au samedi

de 13h à 18hNocturne le jeudi jusqu’à 20h

FermetureLes dimanches,

lundis et jours fériés Du 25 décembre 2007

au 3 janvier 2008 inclus

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