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LA LETTRE DU PORT Tranche de vie La Grue 14 Ecoutilles Un modèle à croquer Objectif durable Le port de Nice hisse le Pavillon Vert Insolite La découverte du « port » englouti Lou journal dou pouort de Nissa e doù siéu quartier Journal du Port de Nice et de son quartier N° 25 I Octobre / Novembre / Décembre 2013 3 questions à Gilbert Pasqui : le charpentier servant 1 Parlez-nous des Régates de Nice – Trophée Pasqui. Ces deux rendez-vous ont été réunis cette année en un seul au port de Nice. Le Trophée Pasqui a été créé à mon honneur par mes clients en 2004 pour mes quarante ans de carrière. Je n’avais rien demandé, mais c’est un hommage qui me touche. A l’origine, je ne voulais pas en faire un événement sportif de régate mais plutôt un grand rendez-vous convivial de partage. Cette année, j’ai accepté de fusionner ce rendez-vous avec les Régates de Nice. Les équipages ont été très satisfaits de l’accueil que nous leur avons réservé et le public était au rendez-vous. 3 Quel est votre plus beau souvenir de réfection ? J’ai rénové les plus beaux voiliers du monde mais celui qui compte le plus à mes yeux est le Saint- Vallier, un sloop norvégien de 10 mètres. J’ai été contacté un jour par son propriétaire qui ne pouvait plus s’en occuper. Il me demandait d’en estimer le prix. Je lui ai alors raconté son histoire. C’est mon père qui le fabriqua entièrement dans les chantiers de la Réserve. Enfant, je passais la peau de chamois sur son bois. Un véritable chef-d’œuvre, élu en son temps meilleur chantier de France. Touché par l’histoire, le propriétaire a décidé de me le confier. Depuis je le répare tout seul. 2 Quand avez-vous su que vous seriez charpentier de marine ? Dès mon enfance. J’avais 7 ou 8 ans, j’apportais le casse-croûte à mon père, Mario, un charpentier de marine de génie. Il avait la précision d’une machine numérique et connaissait son métier sur le bout des doigts. Il travaillait comme contremaître au chantier naval de la Réserve au port de Nice. C’était à la fin des années cinquante. Dès cette époque, j’ai su ce que je voulais faire. Mais ça n’a pas été facile. Mon père ne voulait pas que je m’oriente dans cette voie. J’ai dû m’imposer. A treize ans, mon certificat d’études en poche obtenu à l’école Pierre Merle, j’ai rejoint le chantier de Nice. Pendant un an, j’ai passé mon temps à balayer. A cette époque, les anciens ne montraient pas facilement leur savoir-faire. Le métier il fallait le voler ! Mais peu à peu, j’ai appris en les regardant faire. Dans les années soixante, le polyester sonna le glas des voiliers en bois. Mais passionné par mon métier, j’ai poursuivi ma formation. D’abord à Beaulieu dans un chantier naval qui construisait des finns où j’ai appris à régater, puis de nouveau à Nice dans le chantier de Félix Sylvestro, une référence dans la profession. C’est lui qui m’a transmis le goût de la perfection. J’ai ouvert mon premier chantier naval en 76. Juste au moment où le boom des bateaux en aluminium portait le coup de grâce au bois ! Pendant longtemps, nous nous sommes cantonnés aux finitions des ponts et aux aménagements intérieurs. Puis sans crier gare, dans les années quatre-vingt-dix, les bateaux en bois firent leur grand retour ! On a vu réapparaître les goélettes de légende : les Tuiga, Zaca, Mariska, Orion, Moonbeam et autre Arcadia… De pures merveilles qui sont un jour passées entre mes mains. Le chantier est spécialisé dans la restauration de vieux gréements et la fabrication de grands mâts (plus de 40 mètres parfois) comme celui du Zaca A Te Moana, une goélette de 36 mètres qui fut barrée par Errol Flynn ! Bien chez nous Régates de Nice Trophée Pasqui : une émotion partagée « Port Lympia : chronique des quais » 50 ans ! Un demi-siècle que Gilbert Pasqui restaure, répare, remet à flot la fine fleur des voiliers de tradition. Un demi-siècle que l’homme défend avec passion depuis son chantier naval de Villefranche-sur-Mer l’art du travail bien fait. Une vocation qui est née au port de Nice voilà bien longtemps. P our la première fois depuis leur création, deux rendez-vous majeurs de la voile azuréenne ont décidé de fusionner. Les Régates de Nice ressuscitées en 2008 après plus de cent ans de sommeil par le Conseil général des Alpes-Maritimes et le Trophée Pasqui. Deux événements réunis en un seul pour le plus grand plaisir d’un public nombreux venu admirer au port de Nice près de quarante voiliers de légende et parfaire leur culture navale au village installé quai d’Entrecasteaux. Plaisir des yeux mais aussi moment de partage entre les équipages, le public et les enfants venus en nombre. Lou Passagin : 2 e acte P our la deuxième année consécutive, le Conseil général des Alpes-Maritimes a décidé de faire revivre la tradition en remettant à l’honneur Lou Passagin. Durant l’été, la navette a donc repris sa traversée du quai Entrecasteaux au quai Charles-Félix. Le pointu aménagé et motorisé évitant aux badauds, touristes et riverains de faire le tour du plan d’eau à pied. Pratique ? Certes, mais surtout magique ! Séquence nostalgie pour les anciens (qui se souviennent des va-et-vient cinquante ans plus tôt du premier Passagin conduit par les fameux Peppino ou Beck), rêve éveillé pour quelques grands enfants, moment de rire et d’échanges dans toutes les langues du monde… Bref une parenthèse enchantée que tout le monde souhaite voir se rouvrir l’année prochaine. Collectif Une rubrique du Conseil général des Alpes-Maritimes Vous souhaitez y participer, inscrivez-vous par email à [email protected] NB : Ce documentaire sera diffusé sur France3 le 30/11 à 15h. le 13 novembre à 19h30 au port de Nice (durée 52 mn) AVANT-PREMIÈRE DU DOCUMENTAIRE

LA LETTRE DU PORT N°25 - Octobre 2013

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Insolite : La découverte du « port » englouti - Objectif durable : Le port de Nice hisse le Pavillon Vert - Tranche de vie : La Grue 14 - Ecoutilles : Un modèle à croquer

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Page 1: LA LETTRE DU PORT N°25 - Octobre 2013

LA LETTRE DU PORT

Tranche de vieLa Grue 14

EcoutillesUn modèle à croquer

Objectif durableLe port de Nice hisse le Pavillon Vert

InsoliteLa découverte du « port » englouti

Lou journal dou pouort de Nissa e doù siéu quartier

Journal du Port de Nice et de son quartier N° 25 I Octobre / Novembre / Décembre 2013

3 questions à

Gilbert Pasqui : le charpentier servant

1

Parlez-nous des Régates deNice – Trophée Pasqui.Ces deux rendez-vous ont été réunis cetteannée en un seul au port de Nice. Le TrophéePasqui a été créé à mon honneur par mesclients en 2004 pour mes quarante ans decarrière. Je n’avais rien demandé, mais c’est un hommage qui me touche. A l’origine, je nevoulais pas en faire un événement sportif derégate mais plutôt un grand rendez-vousconvivial de partage. Cette année, j’ai acceptéde fusionner ce rendez-vous avec les Régatesde Nice. Les équipages ont été très satisfaits del’accueil que nous leur avons réservé et le publicétait au rendez-vous.

3Quel est votre plus beau souvenir

de réfection ? J’ai rénové les plus beaux voiliers du monde maiscelui qui compte le plus à mes yeux est le Saint-Vallier, un sloop norvégien de 10 mètres. J’ai étécontacté un jour par son propriétaire qui ne pouvaitplus s’en occuper. Il me demandait d’en estimer leprix. Je lui ai alors raconté son histoire. C’est monpère qui le fabriqua entièrement dans les chantiers dela Réserve. Enfant, je passais la peau de chamois surson bois. Un véritable chef-d’œuvre, élu en sontemps meilleur chantier de France. Touché parl’histoire, le propriétaire a décidé de me le confier.Depuis je le répare tout seul.

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Quand avez-vous su que vous seriezcharpentier de marine ?

Dès mon enfance. J’avais 7 ou 8 ans, j’apportais lecasse-croûte à mon père, Mario, un charpentier demarine de génie. Il avait la précision d’une machinenumérique et connaissait son métier sur le bout desdoigts. Il travaillait comme contremaître au chantiernaval de la Réserve au port de Nice. C’était à la findes années cinquante. Dès cette époque, j’ai su ceque je voulais faire. Mais ça n’a pas été facile. Monpère ne voulait pas que je m’oriente dans cette voie.J’ai dû m’imposer. A treize ans, mon certificatd’études en poche obtenu à l’école Pierre Merle, j’airejoint le chantier de Nice. Pendant un an, j’ai passémon temps à balayer. A cette époque, les anciens ne montraient pasfacilement leur savoir-faire. Le métier il fallait le voler !Mais peu à peu, j’ai appris en les regardant faire. Dansles années soixante, le polyester sonna le glas desvoiliers en bois. Mais passionné par mon métier, j’aipoursuivi ma formation. D’abord à Beaulieu dans unchantier naval qui construisait des finns où j’ai appris àrégater, puis de nouveau à Nice dans le chantier deFélix Sylvestro, une référence dans la profession.C’est lui qui m’a transmis le goût de la perfection. J’aiouvert mon premier chantier naval en 76. Juste aumoment où le boom des bateaux en aluminium portaitle coup de grâce au bois ! Pendant longtemps, nousnous sommes cantonnés aux finitions des ponts etaux aménagements intérieurs. Puis sans crier gare,dans les années quatre-vingt-dix, les bateaux en boisfirent leur grand retour ! On a vu réapparaître lesgoélettes de légende : les Tuiga, Zaca, Mariska, Orion,Moonbeam et autre Arcadia… De pures merveilles quisont un jour passées entre mes mains. Le chantier estspécialisé dans la restauration de vieux gréements etla fabrication de grands mâts (plus de 40 mètresparfois) comme celui du Zaca A Te Moana, unegoélette de 36 mètres qui fut barrée par Errol Flynn !

Bien chez nous

Régates de Nice Trophée Pasqui : une émotion partagée

« Port Lympia : chronique des quais »

50 ans ! Un demi-siècle que Gilbert Pasqui restaure, répare, remet à flot la fine fleur desvoiliers de tradition. Un demi-siècle que l’homme défend avec passion depuis sonchantier naval de Villefranche-sur-Mer l’art du travail bien fait. Une vocation qui est néeau port de Nice voilà bien longtemps.

Pour la première fois depuis leur création, deux rendez-vous majeurs de lavoile azuréenne ont décidé de fusionner. Les Régates de Nice ressuscitéesen 2008 après plus de cent ans de sommeil par le Conseil général des

Alpes-Maritimes et le Trophée Pasqui. Deux événements réunis en un seul pour le plus grand plaisir d’un public nombreuxvenu admirer au port de Nice près de quarante voiliers de légende et parfaire leurculture navale au village installé quai d’Entrecasteaux. Plaisir des yeux mais aussi moment de partage entre les équipages, le public et lesenfants venus en nombre. ■

Lou Passagin : 2e acte Pour la deuxième année consécutive, le Conseil général des Alpes-Maritimes

a décidé de faire revivre la tradition en remettant à l’honneur Lou Passagin.Durant l’été, la navette a donc repris sa traversée du quai Entrecasteaux au

quai Charles-Félix. Le pointu aménagé et motorisé évitant aux badauds, touristeset riverains de faire le tour du plan d’eau à pied. Pratique ? Certes, mais surtoutmagique ! Séquence nostalgie pour les anciens (qui se souviennent des va-et-vientcinquante ans plus tôt du premier Passagin conduit par les fameux Peppino ouBeck), rêve éveillé pour quelques grands enfants, moment de rire et d’échangesdans toutes les langues du monde… Bref une parenthèse enchantée que tout lemonde souhaite voir se rouvrir l’année prochaine. ■

CollectifUne rubrique du Conseil général des Alpes-Maritimes

Vous souhaitez y participer,inscrivez-vous par email à

[email protected] : Ce documentaire sera diffusé sur France3 le 30/11 à 15h.

le 13 novembre à 19h30

au port de Nice

(durée 52 mn)

AVANT-PREMIÈRE DU DOCUMENTAIRE

Page 2: LA LETTRE DU PORT N°25 - Octobre 2013

La découverte du « port » englouti

On sait depuis longtemps qu’avantle creusement de Lympia l’acti-vité portuaire à Nice se limitait à

tirer des navires de faible tonnage sur laplage des Ponchettes. Mais personnen’avait pu déterminer avec précisionen quoi consistait cet aménagement.Jusqu’au jour où Sacha Sosno aperçut,au hasard d’une plongée, de gros blocsde pierre en contrebas de Rauba Capeu.C’était en 2000. Aujourd’hui, pilotéespar la Mairie de Nice, les recherches ar-chéologiques sont pratiquement ache-vées. A la tête de ces fouilles, StéphaneMorabito, archéologue au service ar-chéologie de la Ville de Nice (Directiondu Patrimoine Historique). « Après uneintervention en 2005, la ville a lancé unprogramme d’étude de cette construc-tion inachevée qui se révèle être la plusvieille tentative d’aménagement portuairerépertoriée à ce jour pour la communeniçoise. Absente de l’historiographie lo-cale, cette jetée Saint-Lambert est dés-ormais connue et étudiée dans sesgrandes lignes. »

Faire remonter le passé à la surface« Débutées en mai 2012, les plongéesont permis de topographier jusqu’àprésent deux tiers de sa superficietotale (soit 2 500 m2). Le relevé com-

plet est prévu pour 2014. Ces travauxont notamment permis de compren-dre les modalités d’édification de lajetée selon la technique dite de laconstruction à pierres perdues (enbasculant les blocs dans le fond), vrai-semblablement à partir de chalands« chavireurs ». Nous effectuons desrelevés 3D du site, pour comprendrecomment il a évolué dans le temps.On sait qu’au 17e siècle les blocsaffleuraient encore à la surface del’eau, alors qu’ils se trouvent immer-gés aujourd’hui entre 3 et 12 mètresde profondeur ». Autre énigme à éclair-cir : les causes de l’abandon de cettedigue. Cette fois une plongée dans les

archives a été nécessaire. « Les tra-vaux ont visiblement été stoppés pourdes raisons financières. C’est laconclusion tirée par Fanny Lelandais,archiviste du service archéologie.Elle a exhumé des écrits datant de laseconde moitié du 16e siècle où Nicedemandait à Turin des fonds qui n’ar-rivèrent jamais. » ■

Insolite

La nouvelle est passée relativement inaperçue et pourtant elle méritait largement quelquesmanchettes. Imaginez, on venait enfin de découvrir les vestiges du premier port de Nice !Pas le port Lympia que nous connaissons mais celui d’avant, les Ponchettes. Ironie del’histoire, le découvreur n’était autre que Sacha Sosno, l’artiste de l’oblitération …

Le port de Nice hisse le

Elle familiarise les plaisanciers etleurs équipages aux bonnes pra-tiques en mer, au respect des

règles de sécurité à bord, à la préven-tion des pollutions aquatiques ou en-core au respect de la faune et de laflore marines. Son principe est simple: les plaisanciers qui acceptent d’êtreinterrogés, doivent répondre positive-ment à au moins 12 actions concrètesenvironnementales sur 20 répertoriéespour obtenir un pavillon vert symbolede leur engagement ainsi qu’un sacrempli de cadeaux à thématique envi-ronnementale (nettoyant biodégrada-ble, absorbant hydrocarbure…). L’édition 2013, s’est déroulée du 9 juilletau 31 août, un galop d’essai ayant préa-lablement eu lieu lors des Journées dela Mer, du 5 au 9 juin. Emmenée parl’équipe plaisance du port et par les sai-sonniers, l’initiative a connu cette année

un beau succès. 98 plaisanciers (abon-nés ou de passage) ont été récompen-sés par le Pavillon Vert soit près de 5 foisplus que l’an passé ! Saluons au pas-sage, Thomas Casanova qui a décro-ché une belle 4e place du concours or-ganisé par les quatre ports pour mettreen valeur l’implication de tous les sai-sonniers.Signe très encourageant, l’opération apermis de montrer que les plaisanciersinterrogés accomplissaient une mo yen -ne de 17 actions environnementales,soit largement plus que les 12 requisespour bénéficier du Pavillon. Parmi lespoints forts, l’élimination et le tri sélectifdes déchets, les mesures pour évitertous les rejets en mer et la maîtrise dela consommation des ressources (eau,fuel et électricité) bien ancrés au-jourd’hui dans les habitudes de ces plai-sanciers responsables. ■

Objectif durable

Thomas Casanova, saisonnier au port de Nice.

Estre refreiat… En nissart si dei gent qu’an lou nas que coula, qu’an mancou mau de testa ni defrissoun que soun un pau refreiat. Aloura li a manièra e manièra de pilhà la cauva.Li a aquelu que li preston mancou atencioun. Es tout just se si moucon .Li a aquelu que sus lou còu si van croumpà de gouta, e que s’en meton siei còuper jour. Li a aquelu que si demandon se noun aurion de febre, que si tastounon loupous(=pouls), que trovon que batte un pau tròu vitou e que finisson per sourtì loutermoumetre … E quoura liejon 37°4 si dihon que va s’agravà e que d’aquì demanpasseran lu 38 o bessai lu 39. Li a aquelu que si dion que noun cau laissà trenà e en la miej’oura souononlou medecin en l’espaventant per que vengue : si senton la febre, li manca lourespir … Enfin li aquelu que sus lou còu si van courcà mé una boulhota, un grog e trescachet d’aspirina, en pensant que per la Tanta Teresa avia coumençat ensinda e qu’era mouorta tuberculoua !

Avoir un coup de froid…En niçois, on dit des personnes qui ont le nez qui coule et qui n’ont ni mal de tête,ni frissons qu’ils ont un coup de froid. Alors, il y a manière et manière de prendrela chose.Il y a ceux qui y prêtent à peine attention. Tout juste s’ils se mouchent.Il y a ceux qui vont immédiatement s’acheter des gouttes et s’en mettent six foispar jour.Il y a ceux qui se demandent s’ils n’auraient pas de la fièvre, se tâtent le pouls,trouvent qu’il bat un peu trop vite et finissent par sortir le thermomètre… Et quandils lisent 37°4, se disent que cela va s’aggraver et que d’ici demain, ils passerontà 38 ou peut-être 39°.Il y a ceux qui disent qu’il ne faut pas trainer et qui appellent le médecin dans lademi-heure en l’alarmant pour qu’il vienne : ils se sentent fiévreux, ont du mal àrespirer…Enfin, il y a ceux qui vont immédiatement se coucher avec une bouillote, un groget trois cachets d’aspirine en pensant que pour la tante Thérèse ça avait com-mencé comme ça et qu’elle était morte de la tuberculose !

Lou Sourgentin

La revue culturelle bilingue nissart-français Lou Sourgentin parait cinq fois par an.Site internet et abonnements sur www.sourgentin.org

Triathlon On connaissait le triathlon traditionnel : nage, vélo et course. C’est à un

triathlon plus original que 120 lycéens d’une trentaine d’établissementsdu département ont participé sur le port de Nice le 9 octobre dernier :

Kayak, VTT et course à pied. Un challenge organisé dans le cadre de l’UnionNationale du Sport Scolaire (UNSS). Le port de Nice était la deuxième manched’une épreuve qui en comptera quatre (Menton, Nice, Parc Alpha et Breil surRoya). A chaque fois trois sports de pleine nature seront mis en valeur. ■

Ecoutilles

Pavillon Vert est une opération de sensibilisation aux éco-gestes menée par la CCI NiceCôte d’Azur dans dans les quatre ports départementaux qu’elle gère (Cannes, Golfe-Juan,Nice et Villefranche-Darse), en partenariat avec la DDTM (Direction Départementale desTerritoires et de la Mer Des Alpes-Maritimes).

A la fin du mois de septembredernier, le nouveau bateaud’exploration du Départementdes Recherches ArchéologiquesSubaquatiques et Sous- Marines(DRASSM), le André-Malraux, estvenu sonder au sonar les fondsmarins de Nice et Saint-Jean-Cap-Ferrat. Sa mission : mettre àjour la carte archéologique de cesecteur et exhumer d’éventuellesépaves enfouies sous le sable etles galets.

L’aventure continue

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La Grue 14

Carte sur table

Jamais deux sans trois

Sa démolition était programméelorsque j’ai rencontré pour la pre-mière fois l’ancien directeur du

port (aujourd’hui disparu NDLR). A cetteépoque aucune grue n’avait encore faitl’objet d’un tel classement. Au départ,ce n’est pas elle mais son aînée, la GrueGusto de Saint-Nazaire qui tenait lacorde pour entrer dans la postérité.« Mamm gozh » (grand-mère) commela surnommaient affectueusement lesmétallos du chantier naval a étéconstruite au même moment que cellede Nice par la même entreprise : Ap-plevage dans les années 36 et 37. Maiscontrairement à sa consœur azuréenne,Grand-mère ne jouait pas dans lamême catégorie. Son poids (un quartde celui de la Tour Eiffel) et son volumeidentique à la cathédrale de Nantes pré-sageaient des travaux et un budget demaintenance pharaonique. Car une en-trée aux Monuments Historiques im-plique nécessairement la restaurationet la protection du patrimoine classé.Une charge qui à l’époque a eu raisondes bonnes volontés et conduit à la dé-molition de Gusto. Celle de Nice a eu plus de chance.Sa hauteur (22 mètres), son poids(83 tonnes) en faisait un engin à la foisplus facile à entretenir et tout aussiremarquable. C’est avant tout cela quimérite d’être souligné : l’extrême ingé-niosité de ce nouveau type de gruesur rail. Sa composition (tôles, profiléset poutres en treillis métallique assem-blés par rivetage), ses quatre moteursélectriques indépendants, son sys-

En son temps, Hercule accomplit 12 travaux. Plus modestement, Jean-Michel Niobé s’est lancé trois défis. Mais ils sont de taille. Ce sportif ac-compli installé dans les Hautes-Alpes a fait du kayak son environnement

quotidien. C’est dans ce sport qu’il a donc décidé de réaliser trois records ex-trêmes inédits dans cette discipline sportive. Le premier exploit de cette trilogiefut effectué avec succès en 2010. Il s’agissait de la première et vraie descenteintégrale de la Loire, le plus long fleuve de France, du Mont Gerbier de Jonc àSaint-Nazaire. 1 020 km parcourus en 10 jours. Le troisième sera la descentedu plus long fleuve d’Europe, la Volga. 3 700 km à parcourir en 30 jours. Et ledeuxième ? La traversée record en solo de la Méditerranée en reliant Ajaccio auport de Nice. 230 km à effectuer en moins de 18 heures et 20 minutes (le pré-cédent record établi par un kayak biplace). Sur le papier cela ne paraît pas in-surmontable. Mais la Méditerranée n’est pas un long fleuve tranquille ! Aprèsune première tentative infructueuse l’an passé, il a retenté sa chance au toutdébut de cet automne. En vain. Des problèmes météos ont obligé le rameur àjeter l’éponge malgré une préparation de plus de deux ans et le soutien sansfaille de son staff. Mais comme le veut le proverbe, jamais deux sans trois. Ren-dez-vous l’année prochaine. ■

Dans ce quartier à la fois popu-laire et bobo fleurissent denombreuses adresses tour-

nées vers l'art de vivre : café, restos,déco dessinent un nouveau « village ».Ce coin béni de Nice évolue de jouren jour devenant l’épicentre de la nou-velle « branchitude ». Aux valeurssûres des bonnes tables en places’ajoutent chaque mois des pépitesgastronomiques à découvrir. Cuisinetraditionnelle, cuisine du monde, bars

La Deutsche Marineau port de Nice La frégate allemande Mecklenburg-Vorpommern a accosté au port de Nice.

Une escale tout ce qu’il y a de pacifique pour ce bâtiment de guerre de140 m mis à l’eau en 1996. Le navire est un lance missiles équipé de plu-

sieurs radars, de systèmes d'armement sophistiqués (missiles, lances torpilles,canons) et porte deux hélicoptères. ■

Une américaine à …NiceSéquence émotion au port de Nice. C’est une sorte de pèlerinage auquel

s’est livrée une américaine venue tout spécialement au port de Nice, unlieu de dévotion un peu particulier. C’est là, en effet, que son père, un GI

s’était fait photographier au moment de la Libération sur le quai Île de Beauté.Soixante ans plus tard, la fille a pris la pose avec son époux au même endroit. ■

tème de crémaillère… tout contribuaità faire d’elle un modèle d’innovation,le symbole du savoir-faire technolo-gique d’une époque. Une solidité etune efficacité jamais démenties qui aconduit la CCI Nice Côte d’Azur aveillé sur elle avec une attention parti-culière. Endommagée durant laSeconde Guerre Mondiale, malmenéepar une exploitation intensive, ellebénéficiera à chaque fois d’une nou-velle jeunesse. Ce sera d’ailleurs ladernière à être en activité au port.C’est ce caractère exceptionnel quenous avons voulu aussi protéger. Larestauration menée avec des experts

respecte parfaitement son histoire etses caractéristiques. Tout a étépensé dans cette logique. Mêmesles éléments qui servent à immobili-ser et donc à sécuriser la grue sontde teintes différentes pour les distin-guer des pièces originales ! La Grue 14 a été classée monu-ment historique, au titre objetmobilier, par arrêté du 27 mars2000. Elle a aussi obtenu le labelpatrimoine du 20e siècle, le 1er mars2001. Son classement et la fin desa réhabilitation ont donné lieu, enseptembre 2004, à l’organisation dela 1re Fête du Port de Nice. ■

Tranche de vie Sur le vif

Le destin de la Grue 14 a basculé au début des années quatre-vingt-dix. Au momentprécisément où Antoine Grisi, infatigable défenseur du Patrimoine, se présenta au port deNice et déclara devant un Jean-Pierre Weil sidéré vouloir la classer au monumenthistorique. Un rebondissement sur lequel revient le « sauveur » de cet oiseau de métal quiveille aujourd’hui avec bienveillance sur les quais du port.

(Par Antoine Grisi, adjoint au chef de service, architecte des Bâtiments de France)

Bien chez nous

à vin, spécialités locales ou, proximitéoblige, italienne, les établissementsfleurissent un peu partout. Rue Guisol,Boulevard Stalingrad, Quai des Deux-Emmanuel, place du Pin… Le choixne manque pas pour qui veut passerun bon moment. Depuis l'été plusieursnoms sont encore venus enrichir lacarte. L'Agua, Gigi Tavola, l'Uzine,...et bien d'autres encore. Il y a d’abordl’écrin propice à aiguiser les papilles :esprit trattoria, bistrot tendance, décor

industriel … Mais il y surtout une vo-lonté farouche de défendre une cer-taine idée de la cuisine « fait maison ».De privilégier une ardoise restreinteselon les arrivages du marché, les pro-duits locaux, la pêche du jour… Cer-tains comme Alexy Frasca de l’Aguasont déjà des valeurs sûres, le chefn’a pas son pareil pour préparer lesdaurades, Saint-Pierre, poulpe, rou-get, loup de la Méditerranée, d’autressont à découvrir. ■

L'Uzine

La Grue 14 reine de la Fête du Port.

Page 4: LA LETTRE DU PORT N°25 - Octobre 2013

Les copains d’abord

Chez Bernard : la maison de Framboise

Aperitiv : santé !

Un modèle à croquer

Avant que Framboise rachètel’affaire, Chez Bernard était déjàune institution dans le quartier

du port de Nice. « La vermicellerie fon-dée en 1968 qui vend en gros, endemi-gros et au détail s’est forgée une

L e port de Nice n’en est pas à sonpremier essai. Depuis sa création, ilest une source d’inspiration. Des

artistes et des pinceaux de tout poil sontvenus croquer ses quais, ses pointus, lesmagnifiques façades qui l’entourent. C’estdonc tout naturellement qu’une enseignantede l’Ecole de Condé de Nice l’a choisi pourun cours en extérieur. Trois classes de Miseà Niveau en Arts Appliqués (MANAA) sesont rendues au port s’essayer au croquissur le vif. ■

Extreme Sailing Series : Acte 7

Affluence des grands jours sur le port de Nice et en Baie des Anges pour admirerles runs de ces bolides des mers que sont les Extreme 40. Ces catamaranscapables de filer 40 nœuds (soit plus de 75 km/h) barrés par les meilleurs équi-

pages du monde ont encore créé l’événement. Avant-dernière étape de cette com-pétition devenue au fil des années un must, le plan d’eau de Nice n’a pas failli à sa ré-putation. Dès le premier jour, les rafales de vents (+ de 25 nœuds) et une houle deprès de 2 mètres mettaient à l’honneur l’équipage omani de Leigh McMillan sur TheWave, Muscat. Une première place que l’équipage allait conserver jusqu’au bout. Enattendant un duel au sommet pour la dernière et 8e étape à Florianopolis au Brésil. ■

C’est un concept store uniqueen France et sans doute enEurope et il se trouve au

quartier du port ! Aperitiv est un maga-sin tout entier dédié à l'apéritif. Cetteidée très originale on la doit a deuxjeunes issus de l'EDHEC, Erwan Guillonet Thomas Benillouz, tombés sous lecharme de la ville et plus particulière-ment du port. Dans le pays de l'apéritif,il peut sembler incroyable que personneavant eux aient pensé à la chose etpourtant... « Après cinq ans passés àParis dans une boîte de conseil en stra-tégie, nous voulions changer d'air. C'estalors que nous avons eu l'idée duconcept. Après avoir effectué pas malde recherches, nous avons eu la sur-prise de découvrir que personne n'yavait pensé avant nous ». Pourtant de-puis longtemps, ce moment de convi-vialité a pris une nouvelle ampleur. Finisles apéritifs cacahuètes et pistaches.De plus en plus de monde en font unevéritable moment de convivialité, cer-tains mêmes le transformant en apérodînatoire en lieu et place du dîner. Pasquestion pour autant de se précipiter.Après avoir longuement mûri le projet,ils se lancent dans l'aventure. « Aperitiva ouvert en mai. Le principe est simple :offrir dans un lieu unique, convivial etludique tous les ingrédients pour un

Les copains d’abord

réputation de qualité et de fraîcheurque je perpétue ». Dans une autre vie,Framboise Conte était fondée de pou-voir dans une banque. « J’ai eu uneopportunité de reprendre ce com-merce et je n’ai pas hésité. Je suis née

Ecoutilles

Le Port de Nice est la propriété du Conseil Général des Alpes-Maritimes, à ce titre autorité portuaire. Il est exploité par la Chambre de Commerce et d’IndustrieNice Côte d’Azur qui en est le concessionnaire. La Lettre du Port : CCI Nice Côte d’Azur, 20 bd Carabacel - CS11259 - 06005 Cedex 1 • Directeur de la publication : Bernard Kleynhoff •Rédaction et conception : Azur Communication • Crédit photos : Azur Communication, R. Palomba, CCI Nice Côte d’Azur, Michèle Maurel Nierre, S. Morabito / SAVN - Ville de Nice •Contact : [email protected] • www.riviera-ports.com • ISSN 2259–0803 • Imprimeur : Nis-Photoffset • Imprimé sur papier recyclé blanchi sans chlore (PEFC)

apéritif réussi : les boissons, les ali-ments et les accessoires ». Cela sedécline en trois espaces ludiques dontune tartinothèque d’anthologie par sarichesse et la qualité de l’offre. « Lechoix des produits a fait l'objet d'unsoin particulier. Nous voulions nousdémarquer de ce que l'on trouve unpeu partout, privilégier des référencesqui fassent la différence… en faisantbien évidemment attention au prix ».A chaque fois la magie opère. Entreles pâtes à tartiner à la crème de poi-vron, aux artichauts et truffes, les ter-

rines de Saint-Jacques, les produitsfrais du marché issus de petits pro-ducteurs, les alcools introuvables,chaque chose est minutieusement sé-lectionnée. Et ça marche. « Ouvertdepuis trois mois, nous avons déjàdépassé notre prévisionnel ». Sant ta-page, le lieu séduit et le bouche-à-oreille fait le reste. Si le premier ob-jectif est bien d'ancrer l'enseigne àNice tout a été prévu et pensé pourla développer sur une échelle plusvaste. ■4, rue Cassini

Est-ce un effet de la crise ? Un be-soin irrépressible et régressif deretrouver un temps où les lende-

mains chantaient sous le signe de laconcorde et du Concorde ? Le fait est

que la fièvre rétro s’est emparée de no-tre époque numérique. Impossible d’yéchapper. Surfant sur la tendance,Philippe Sassier a décidé d’ouvrir rueFodéré, l’Espace Luxe Concept - Store.

Une boutique atypique à l’esprit loft quimélange avec bonheur trois activitésaussi différentes que complémentaires.« Nous fonctionnons sur le principe dudépôt-vente. Trois espaces rythment lelieu : un coin vintage où la maroquineriede luxe côtoie les vêtements et les ac-cessoires des grandes marques. Un coinArts déco du 20e siècle qui propose descéramiques, du mobilier griffé, des lu-minaires et des objets des années trente,cinquante et sixties. Enfin un espace ga-lerie d’art qui expose des toiles et desphotos signées par des artistes actuels ».Ses clients ? « Les habitants du quartierbien sûr, des plaisanciers qui commen-cent à se passer l’adresse de bouche-à-oreille. Mais aussi des étrangers titilléspar le site internet qui profitent d’un sé-jour sur la Côte pour venir nous voir. Toutle monde est le bienvenu. Nous avonspensé l’endroit pour que chacun puissey trouver son bonheur ». ■21/23, rue Fodéré

place du Pin et j’ai toujours vécu dansce quartier. Je ne pouvais pas laisserpasser cette chance. » Comme onne change pas une équipe qui gagne,Framboise a conservé ce qui fait lesuccès de la maison : l’équipe et lesappareils, « comme la poche à douilleet la presse manuelle pour les raviolis,une des spécialités incontournablesdu lieu ». En femme avisée, Fram-boise a gagné des parts de marché :« je sers aujourd’hui les grands pa-laces de la Promenade et des res-taurants du port de Nice. Mais je suiségalement heureuse d’accueillir7 jours sur 7, les habitants du quar-tier. Je les connais tous pour la plu-part. Ici c’est un village. Il reste denombreuses vieilles familles niçoises.Certaines personnes m’ont vu gran-dir, on se connaît et on se côtoie de-puis des générations ». ■

40, Rue Barla

Le luxe à la portée de tous

Cassolette de lentilles

du Puy et pérugines poivrées

Une recette de Philippe Troin de l’Atelier du Port

Ecoutilles

Pour 2 personnes 500 gr de lentilles du puy6 pérugines poivrée1 bouquet de carottes fanes3 feuilles de laurier 1 branche de thym du marché2 gousses d'ail1 cébetteHuile d'olive sel et poivre du moulin

Préparer 1 litre et demi d'eau, placer les lentilles, le laurier, le thym.Cuire environ 20 mn puis les sortir de leur jus decuisson al dente et laisser reposer en y ajoutant unfilet d'huile d'olive. Cuire les pérugines, l'ail et les carottes déjà préparésà la vapeur ou dans de l'eau environ 15 mn.Placer le tout en cassolette et déposer au four à 220 degrés pendant 2 à 3 mn selon votre goût.Ajouter la cébette émincée, un filet d'huile d'olive, sel et poivre du moulin au moment de servir.

1er Célia Thiry

3e Célia Lombart

2e Florian Ferrua

Cinq équipages sont encore dans la course pour prétendre au titre et seulementdeux points séparent les favoris The Wave, Muscat à Alinghi (Suisse) barré parErnesto Bartarelli.