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EDITION SPECIALE INTERCOMMUNALITE C r é d i t p h o t o : M . L e m a i r e J e a n - L a u r e n t Depuis 10 ans la ville de Saint-Ouen a toujours refusé de rejoindre une intercommunalité. Or ce choix s’est avéré une erreur car au final il empêche aujourd’hui la population et ses représentants élus de peser dans des débats politiques primordiaux à travers leur représentation dans un échelon intercommunal de plus en plus décisif. Situé sur l’axe Roissy-La Défense, jouxtant Paris et les Hauts de Seine, Saint-Ouen a des atouts considérables. Mais malgré le travail de partenariat engagé (CLIC avec Clichy, restauration collective avec Gennevilliers et Villepinte, MIIJ avec certaines communes de Plaine Commune, gestion foncière avec Paris,…), ces coopérations restent à géométrie variable et peuvent apparaître comme un frein à l’évolution de notre projet de ville. Le choix de notre destin intercommunal va être le principal débat municipal des mois à venir et nous ne cessons de rappeler que les socialistes et les écologistes sont depuis deux mandats les premiers partisans d’entrer dans une intercommunalité. Si les municipalités de première couronne conservent une liberté de choix (dans le cadre de l’amendement Dallier à la loi sur le Grand Paris), il s’agit de réaffirmer qu’avant d’être ouvert sur le monde, notre responsabilité est aussi d’être ouvert à nos voisins. Nous regrettons donc que ce dossier qui impose une exigence de la consultation des habitants, de toutes celles et de tous ceux qui font vivre Saint-Ouen, n’ait pas été abordé plus tôt dans la mandature puisque cela nous oblige désormais à prendre des orientations qui peuvent apparaître imposées par les conséquences (notamment financières) de l’isolement et non par la conviction. L’option dite « Boucle Nord » (avec notamment Gennevilliers, Clichy, Asnières, Colombes et Bois-Colombes….) s’est refermée d’elle-même : les maires de certaines communes des Hauts-de-Seine font clairement le choix d’avancer sans Saint-Ouen tandis que le préfet de Seine-Saint-Denis nous invite à rejoindre Plaine Commune. C’est d’ailleurs sur cette invitation que le Conseil municipal devra délibérer avant l’été. Il s’agira d’élaborer puis de Intercommunalité : l’urgence de sortir de l’isolement, avec les audoniens pour notre territoire Le choix de notre destin intercommunal va être le principal débat municipal des mois à venir et nous ne cessons de rappeler que les socialistes et les écologistes sont depuis deux mandats les premiers partisans d’entrer dans une intercommunalité

Lettre des élus n°9 Spéciale intercommunalité

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Lettre des élus n°9 Spéciale intercommunalité

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Page 1: Lettre des élus n°9 Spéciale intercommunalité

EDITION SPECIALE INTERCOMMUNALITE

Crédit photo : M.Lemaire Jean- Laurent

Depuis 10 ans la ville de Saint-Ouen a toujours refusé de rejoindre une intercommunalité. Or ce choix s’est avéré une erreur car au final il empêche aujourd’hui la population et ses représentants élus de peser dans des débats politiques primordiaux à travers leur représentation dans un échelon intercommunal de plus en plus décisif.

Situé sur l’axe Roissy-La Défense, jouxtant Paris et les Hauts de Seine, Saint-Ouen a des atouts considérables. Mais malgré le travail de partenariat engagé (CLIC avec Clichy, restauration collective avec Gennevilliers et Villepinte, MIIJ avec certaines communes de Plaine Commune, gestion foncière avec Paris,…), ces coopérations restent à géométrie variable et peuvent apparaître comme un frein à l’évolution de notre projet de ville. Le choix de notre destin intercommunal va être le principal débat municipal des mois à venir et nous ne cessons de rappeler que les socialistes et les écologistes sont depuis deux mandats les premiers partisans d’entrer dans une intercommunalité. Si les municipalités de première couronne conservent une liberté de choix (dans le cadre de l’amendement Dallier à la loi sur le Grand Paris), il s’agit de réaffirmer qu’avant d’être ouvert sur le monde, notre responsabilité est aussi d’être ouvert à nos voisins. Nous regrettons donc que ce dossier qui impose une exigence de la consultation des habitants, de toutes celles et de tous ceux qui font vivre Saint-Ouen, n’ait pas été abordé plus tôt dans la mandature puisque cela nous oblige désormais à prendre des orientations qui peuvent apparaître imposées par les conséquences (notamment financières) de l’isolement et non par la conviction. L’option dite « Boucle Nord » (avec notamment Gennevilliers, Clichy, Asnières, Colombes et Bois-Colombes….) s’est refermée d’elle-même : les maires de certaines communes des Hauts-de-Seine font clairement le choix d’avancer sans Saint-Ouen tandis que le préfet de Seine-Saint-Denis nous invite à rejoindre Plaine Commune. C’est d’ailleurs sur cette invitation que le Conseil municipal devra délibérer avant l’été. Il s’agira d’élaborer puis de

Intercommunalité : l’urgence de sortir de l’isolement, avec les audoniens pour notre territoire

“Le choix de notre

destin

intercommunal va

être le principal

débat municipal

des mois à venir et

nous ne cessons

de rappeler que

les socialistes et

les écologistes

sont depuis deux

mandats les

premiers partisans

d’entrer dans une

intercommunalité”

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voter une délibération nous permettant de nous exprimer sur l’intercommunalité que nous voulons mais aussi sur notre vision politique de l’agglomération parisienne.

Les discussions sur le Grand Paris, la réforme territoriale, l’évolution de la carte des transports franciliens à moyen terme confirment notre vision et notre souhait de sortir du débat étriqué actuel dans lequel beaucoup veulent nous enfermer en le résumant à être pour ou contre Plaine Commune, pour ou contre les ressources qui accompagneront l’arrivée de la Gare Pleyel et du Cluster de la création. D’abord parce que la carte intercommunale est appelée à évoluer en rapprochant administrativement, techniquement et politiquement des territoires éloignés. A ce titre nous souhaitons exprimer notre attachement à la redéfinition de l’objectif d’une intercommunalité en termes de mixité sociale, de solidarités urbaines et financières. Ainsi il n’est plus le temps d’opposer les territoires en tenant compte des entreprises qui y sont implantées, des catégories de populations ou des divergences politiques… L’exemple de Véolia est à ce titre significatif : plutôt que de coopérer à un développement harmonieux de nos territoires, la concurrence a été de mise.Ensuite parce que Plaine Commune doit à notre sens s’ouvrir davantage et tenir compte des liens de ses villes frontalières avec d’autres territoires. Aussi, nous tenons à rappeler le lien historique qu’entretient Saint-Ouen avec Clichy-la-Garenne. En effet, outre la possibilité évoquée de longue date de rejoindre la future intercommunalité de la boucle nord, il apparaît aujourd’hui essentiel de structurer nos relations avec Clichy, voire d’envisager une ouverture plus large de Plaine Commune, dans laquelle la ville de Clichy pourrait aussi trouver sa place. Nous pensons de ce fait nécessaire de favoriser les liens entre des territoires pour une composition urbaine intégrée. Il est donc capital de poursuivre le dialogue engagé depuis plusieurs années avec Clichy en vu d’intégrer la même intercommunalité. Enfin, nous pensons qu’avant d’intégrer une intercommunalité, la municipalité de St-Ouen doit d’abord montrer l’importance et l’utilité d’une telle démarche pour notre projet territorial. Charge donc aux socialistes, aux écologistes, aux Radicaux de Gauches et à leurs partenaires de montrer que le développement de nos projets et la déclinaison de nos valeurs et principes seront plus aisés, plus pérennes et plus efficaces dans cette intercommunalité qui doit mettre l’écologie au cœur de la dynamique soutenable et solidaire d’un territoire élargi. Le plan Environnement doit être l’épicentre au cœur de tous nos projets, et à ce propos, nous proposons d’organiser dès le mois de septembre des rencontres associant les élus, les agents communaux afin de construire, en lien avec la population, une communauté de destin équitable et solidaire. Avant de nous prononcer sur le fond, nous souhaitons d’abord donner des précisions sur la méthode qu’il nous semble primordial d’adopter pour faire ce choix. Nous pensons qu’eu égard aux engagements que cette adhésion implique pour notre Commune, nous ne pouvons faire l’économie d’un large débat avec les employés municipaux et la population. Nous proposons, par exemple, d’organiser une consultation locale qui donnerait à chaque audonien la possibilité de participer à ce choix crucial pour notre avenir. Nous pensons également que le temps de l’échange doit être mis à profit pour ouvrir le grand débat que nous devons avoir avec les audonien(ne)s, ainsi qu’avec les villes avoisinantes, sur notre devenir collectif. Il est aujourd’hui, en effet, incontournable de solliciter les avis des audoniens sur leur environnement territorial et sur les mécanismes d’échanges et de solidarité au sein de l’agglomération francilienne mais aussi de savoir comment l’agglomération francilienne voit la place de notre ville dans les évolutions à venir.

- Henri Lelorrain; Président du groupe des élus Socialiste et Citoyen au Conseil Municipal de Saint-Ouen- Mamadou Keita, Responsable d’Europe-Ecologie Saint-Ouen- Olivier Decrock, animateur du cercle du PRG de Saint-Ouen

“Le plan

Environnement

doit être

l’épicentre au

cœur de tous nos

projets, et à ce

propos, nous

proposons

d’organiser dès le

mois de

septembre des

rencontres

associant les élus,

les agents

communaux afin

de construire, en

lien avec la

population, une

communauté de

destin équitable et

solidaire”

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Plaine Commune, une intercommunalité pour les projets audoniens

Avec près de 350 000 habitants, environ 135 000 salariés travaillant dans 12 000 entreprises, ainsi que 45 000 étudiants répartis dans deux universités (Paris-VIII et Paris-XIII) et 70 laboratoires de recherche, Plaine Commune et les huit villes qui la compose actuellement est une des plus grande intercommunalité d’Ile-de-France. Elle est le résultat d’un long pro-cessus de coopération entre les villes avoisinant la Plaine-Saint-Denis. En effet, au milieu des années 80, les communes de Saint-Denis et d'Au-bervilliers se sont concertées afin de redynamiser ce quartier en perte de vitesse après la désindustrialisation. En 1985, le Syndicat intercommunal « Plaine Renaissance » est créé. Saint-Ouen est à l’époque partie prenante du projet qui porte surtout sur les transports avec l'aména-gement de gares RER. Quelques années plus tard, le cercle s’élargie avec la « Charte des dix » signée par Aubervilliers, Epinay, La Courneuve, L’Ile-Saint-Denis, Pantin, Pierrefitte, Saint-Denis, Stains, Villetaneuse et Saint-Ouen. Il s’agit alors de définir de grands objectifs communs de développement, prémices à la créa-tion de l’intercommunalité que nous connaissons aujourd’hui.Cette naissance n’est formalisée que le 1er Janvier 2000, mais dans un

cercle plus restreint de cinq commu-nes. C’est à ce moment que Saint-Ouen s’est éloignée de ce projet pourtant déjà soutenu par les socia-listes et les écologistes au conseil municipal. A l’époque, le groupe communiste pensaient que le par-tage des ressources fiscales dont bénéficiait notre commune grâce à la taxe professionnelle, ne favorisait pas la mise en œuvre du projet de ville. Ce calcule s’avère aujourd’hui perdant puisque la taxe profession-nelle ayant été supprimée, le poids de la Ville dans les négociations d’entrée sera forcément moindre. D’autre part, notre isolement depuis des années nous a conduits à nous priver de plusieurs dispositifs étati-ques notamment sur le plan de la rénovation urbaine. Nul doute que la voix audonienne aurait porté d’avan-tage dans le cadre d’une intercom-munalité au moment de la désigna-tion des quartiers à rénover dans le cadre de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU). Aujourd’hui, l’adhésion à une inter-communalité est donc une priorité pour Saint-Ouen afin d’avoir le poids politique et la surface financière nécessaires pour mener à termes de grands projets de développement. L’intégration d’une intercommunalité permettra aussi de réaliser des éco-nomies d’échelle dans de nombreux

domaines à travers les transferts de compétences. Aujourd’hui, Plaine Commune exerce de larges compé-tences dans l’aménagement urbain, l’habitat, la rénovation urbaine, l’en-vironnement, le développement éco-nomique, le commerce, les trans-ports et les déplacements urbains, l’enseignement supérieur et la re-cherche, le tourisme, l’emploi et l’insertion, la voirie, l’assainisse-ment, la propreté, la gestion des déchets, les événements sportifs et culturels… Autant de domaines dans lesquels les services rendus aux audoniens pourraient s’améliorer sans que la Ville ne dépense plus. Par ailleurs nous aimerions qu’une négociation puisse s’ouvrir afin d’intégrer aussi la rénovation des équipements sportifs dont nous savons qu’il est devenu difficile, à Saint-Ouen, de rattraper l’abandon de ces 20 dernières années.Les implications et conséquences pour le territoire et ses habitants sont donc importantes. Faire le choix de rejoindre Plaine Commune ne peut alors se faire qu’avec les habi-tants et les agents municipaux pour expliquer mais aussi écouter peut-être leurs doutes ou leurs craintes et surement leurs attentes. Ce sera notre travail des prochains mois.Henri Lelorrain

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Vous pouvez retrouver et commenter ces

articles sur notre blog:

saint-ouen-socialiste.fr

La lettre des élus du groupe Socialiste et Citoyen de la Mairie de Saint-Ouen

6, place de la République93400 SAINT-OUEN

Henri LELORRAIN - Directeur de la Publication

Le concept de territorialité a sensi-blement évolué ces 20 dernières années pour les responsables poli-tiques que nous sommes.Les nouveaux enjeux politiques, éco-nomiques, écologiques et financiers ont incité les élus locaux et na-tionaux à repenser les relations intercommunales en imaginant des groupements innovants et utiles pour la population.Les frontières, telles que nous les concevons aujourd'hui, vont être ap-préhendées différemment par nos concitoyens dans les prochaines années.A Saint-Ouen, la position du Maire sur ce sujet n'a pas été un exemple de cohérence. Au delà de ses choix qui ont évolué à 180 degrés ces 10 dernières années (communauté de projet avec Paris, statu quo; intercommunalité avec certaines villes du 92 pour enfin s'ouvrir à Plaine Commune); c'est surtout un manque de travail politi-

que autour du projet d'intercommu-nalité qui a manqué à notre ville.Nous sommes convaincus que les questions fondamentales auxquelles nous devons nous atteler devraient être les suivantes: quel est l'intérêt pour les audoniens d’intégrer une intercommunalité; quel projet de-vons nous mettre en avant et quels sont les bénéfices que les audoniens en tireront?Les messages positifs envoyés par les élus de Plaine Commune pour que nous intégrions cette intercom-munalité sont un signe politique fort pour nous, élus socialistes de Saint-Ouen.Pour pouvoir y répondre favora-blement, il est impératif que nous évaluons en profondeur dès septem-bre quel impact et quels avantages notre entrée dans Plaine Commune engendreraient pour notre projet politique.Ce choix devra être tranché à l'aune des questions cruciales qui se posent

pour nous et les audoniens: l'emploi des jeunes et des seniors, le rappro-chement domicile/travail, la sécu-rité; le logement; les équipements culturels et sportifs.Nous devons également nous assu-rer que cette décision politique d'in-tégrer une intercommunalité exis-tante génère de meilleures ressour-ces fiscales pour financer au mieux nos futurs investissements.Enfin, cette décision d'intégrer une intercommunalité devra être validée par une vraie concertation avec les audoniens.Cette concertation devra être un véritable moment de Démocratie participative sur Saint-Ouen et non pas une campagne de communi-cation censée entériner une décision prise en petit comité.Les décisions qui modifient l'avenir de notre ville doivent être traitées avec sérieux et démocratie; sans confondre vitesse et précipitation.Karim Bouamrane

Prendre le temps du débat et de la réflexion