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AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 1/27 Lettre économique Japon, Corée, Australie et Nouvelle-Zélande n°41 © DG Trésor 11 décembre 2012 Sommaire 1) Japon : programmes économiques des partis japonais en vue des élections du 16 décembre.......................... 3 Le Japon tiendra le 16 décembre 2012 des élections générales pour la Chambre basse, la plus importante des deux Chambres. Depuis quatre ans, les clivages traditionnels entre les deux principaux partis, le PDJ et le PLD, se sont en partie estompés en raison notamment des contraintes de finances publiques et de l’impact de la crise sur les entreprises. Le PLD reste cependant plus favorable aux milieux d’affaires que le PDJ, comme illustré par son soutien plus clair à l’énergie nucléaire. Les incertitudes sur les intentions exactes des deux principaux partis restent cependant très fortes sur de nombreux points essentiels. 2) Japon : le développement des énergies renouvelables ....................................................................................... 7 Suite à l’accident de Fukushima et l’arrêt progressif de ses centrales nucléaires, le Japon envisage de multiplier par trois d’ici 2030 la production annuelle d’électricité issue des énergies renouvelables, hydraulique inclus, soit le passage d’un niveau de 110 TWh en 2010 (10% du mix énergétique) à 300 TWh en 2030 (35% du mix). Le gouvernement japonais soutient fortement cette nouvelle dynamique et a proposé en juillet dernier des tarifs de rachat d’électricité élevés. Ces tarifs étant amenés à baisser chaque année, les premiers arrivés seront les plus grands bénéficiaires de ce dispositif. Le secteur des énergies renouvelables, et tout particulièrement le photovoltaïque, est depuis l’objet de nombreux projets d’investissements. Cet engouement peut être une étape importante dans l’évolution technologique et économique du pays. 3) Corée : renforcement de la politique de sécurisation énergétique et minière ................................................. 10 Dénuée de ressources naturelles sur son territoire, la Corée est l’un des plus gros importateurs mondiaux de matières premières énergétiques et minières. Le pays dépend en effet à plus de 95% de

Lettre Economique Japon, Coree, Australie et Nouvelle-Zelande n°41 (Novembre-Decembre 2012)

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Lettre économique

Japon, Corée, Australie et Nouvelle-Zélande

n°41

© DG Trésor 11 décembre 2012

Sommaire 1) Japon : programmes économiques des partis japonais en vue des élections du 16 décembre .......................... 3

Le Japon tiendra le 16 décembre 2012 des élections générales pour la Chambre basse, la plus

importante des deux Chambres. Depuis quatre ans, les clivages traditionnels entre les deux principaux

partis, le PDJ et le PLD, se sont en partie estompés en raison notamment des contraintes de finances

publiques et de l’impact de la crise sur les entreprises. Le PLD reste cependant plus favorable aux

milieux d’affaires que le PDJ, comme illustré par son soutien plus clair à l’énergie nucléaire. Les

incertitudes sur les intentions exactes des deux principaux partis restent cependant très fortes sur de

nombreux points essentiels.

2) Japon : le développement des énergies renouvelables ....................................................................................... 7

Suite à l’accident de Fukushima et l’arrêt progressif de ses centrales nucléaires, le Japon envisage de

multiplier par trois d’ici 2030 la production annuelle d’électricité issue des énergies renouvelables,

hydraulique inclus, soit le passage d’un niveau de 110 TWh en 2010 (10% du mix énergétique) à 300

TWh en 2030 (35% du mix). Le gouvernement japonais soutient fortement cette nouvelle dynamique et

a proposé en juillet dernier des tarifs de rachat d’électricité élevés. Ces tarifs étant amenés à baisser

chaque année, les premiers arrivés seront les plus grands bénéficiaires de ce dispositif. Le secteur des

énergies renouvelables, et tout particulièrement le photovoltaïque, est depuis l’objet de nombreux

projets d’investissements. Cet engouement peut être une étape importante dans l’évolution

technologique et économique du pays.

3) Corée : renforcement de la politique de sécurisation énergétique et minière ................................................. 10

Dénuée de ressources naturelles sur son territoire, la Corée est l’un des plus gros importateurs

mondiaux de matières premières énergétiques et minières. Le pays dépend en effet à plus de 95% de

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l’étranger pour ses approvisionnements en matières premières, indispensables à sa croissance

économique. Face à des importations en croissance continue, à la forte volatilité des cours mondiaux et

à une concurrence étrangère croissante pour l’acquisition d’actifs, le gouvernement coréen s’est

engagé depuis plusieurs années dans une « diplomatie des matières premières ». Cette stratégie

s’oriente dans trois directions : des investissements croissants dans les pays tiers pour l’exploitation des

ressources stratégiques, une coordination étroite entre les entreprises publiques et les entreprises

privées, tant pour la prospection que le contrôle des gisements, et le déploiement d’une « diplomatie

des contrats » mise en œuvre au plus haut niveau de l’Etat.

4) Corée : les mesures en faveur de l’accès des PME aux marchés publics ........................................................... 13

Trois millions de PME sont recensées en Corée ; elles assurent 48% de la valeur ajoutée industrielle et

33% des exportations coréennes en 2010, mais leur compétitivité serait trois fois moins élevée que

celles des grands groupes. Leur concentration dans le secteur des services, très protégés en Corée, leur

situation de sous-traitants et la priorité donnée aux grands groupes par la politique de soutien aux

exportations expliquent en grande partie leur faible productivité, alors qu’elles sont à l’origine de 88%

des emplois en Corée. Les pouvoirs publics ont entrepris, depuis la crise de 2008, de renforcer la

structure des PME coréennes, de répondre à leurs besoins de financement et de les soutenir à l’export ;

des plans de soutien à l’innovation ont également été développés et leur accès à la commande

publique favorisé. Le soutien aux PME constitue l’une des priorités identifiées par les autorités pour

renforcer la compétitivité industrielle de la Corée et un enjeu politique croissant face au poids toujours

dominant des grands groupes.

5) Australie : perspectives sur l’économie à fin 2012 ............................................................................................ 16

La bonne performance de l’économie australienne – 21 années de croissance ininterrompue – résulte

pour partie de la demande chinoise pour les matières premières et pour partie d’une gestion habile

des Travaillistes. L’Australie devrait pouvoir éviter les risques liés à la baisse des cours des matières

premières et à une contraction de la demande chinoise pour maintenir une croissance autour de 3% en

2012 et 2013. En cas de ralentissement, les marges de manœuvre viendraient d’abord d’un

assouplissement monétaire. En revanche, le retour à un surplus budgétaire dès 2013 paraît trop rapide

et à contretemps, compte tenu du faible niveau d’endettement public de 25% du PIB. Les autorités

sont confiantes dans le rôle d’ajustement automatique du taux de change, même si le dollar australien

est surévalué, en raison du statut de ‘safe haven’ du pays. Malgré ce tableau globalement positif,

l’Australie doit traiter des faiblesses structurelles (infrastructures, fiscalité, productivité) qui risquent

d’obérer ses chances de poursuivre sur cette pente la prochaine décennie.

6) Nouvelle-Zélande : le système bancaire ........................................................................................................... 20

Le système bancaire néo-zélandais a bien traversé la crise financière mondiale des dernières années.

Aucune banque n’a connu de faillite, et aucune n’a dû être renflouée par le gouvernement. Les

banques ont continué à assumer leur rôle essentiel de financement des entreprises et des acquéreurs

de logement. Mais cette résilience s’explique partiellement par la présence dominante des banques à

capitaux étrangers qui en font un cas unique parmi les pays développés et est même rare à ce degré

parmi ceux en développement.

7) Japon, Corée, Australie et Nouvelle-Zélande : indicateurs économiques ........................................................ 24

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Japon : programmes économiques des partis japonais en vue des élections du 16 décembre Le Japon tiendra le 16 décembre 2012 des élections générales pour la Chambre basse, la plus importante des

deux Chambres. Depuis quatre ans, les clivages traditionnels entre les deux principaux partis, le PDJ et le PLD,

se sont en partie estompés en raison notamment des contraintes de finances publiques et de l’impact de la crise

sur les entreprises. Le PLD reste cependant plus favorable aux milieux d’affaires que le PDJ, comme illustré par

son soutien plus clair à l’énergie nucléaire. Les incertitudes sur les intentions exactes des deux principaux partis

restent cependant très fortes sur de nombreux points essentiels.

1. Les clivages traditionnels entre les deux principaux partis se sont en partie estom-

pés depuis quatre ans En août 2009, le Parti démocrate du Japon (PDJ) avait remporté les élections législatives sur un programme de

dépenses sociales ambitieuses qui privilégiait les ménages, tandis que son adversaire principal, le Parti libéral

démocrate (PLD), avait fait campagne sur un programme plus favorable aux entreprises (travaux publics,

baisse d’impôts des entreprises mais hausse pour les ménages…). Depuis, le PDJ a effectué en matière

économique un recentrage, manifesté par exemple par le départ de la coalition gouvernementale du Parti

social-démocrate en juin 2010 au moment de la démission du premier ministre M. Hatoyama (septembre

2009-juin 2010). Outre la nécessité de composer avec l’opposition après sa défaite aux élections sénatoriales

de juillet 2011, deux raisons principales peuvent expliquer ce recentrage économique du PDJ1 :

Contrainte de finances publiques. Le PDJ a mis en place environ le tiers de son programme de dépenses

sociales2, en raison de la situation des finances publiques (dette brute passée entre 2009 et 2012 de 210% à

236% du PIB selon le FMI, déficits publics persistants de 10% du PIB en moyenne). Dans son programme de

campagne de 2009, le PDJ s’engageait par contre à ne pas augmenter la taxe à la consommation au cours de la

législature, mais un des efforts principaux à la fois des gouvernements de M. Kan (juin 2010 – septembre 2011)

et de M. Noda (depuis septembre 2011) a été d’augmenter la taxe à la consommation de 5% à 10%,

normalement effective en deux étapes en avril 2014 et octobre 2015.

L’impact de la crise. La croissance du PIB réel a été de seulement 0,1% du PIB sur la période 2009-2012, en

partie à cause de deux chocs majeurs, la contraction de l’économie mondiale après le choc Lehman et le

séisme de 2011. Face à des entreprises japonaises pénalisées par la crise, le PDJ a renoncé à ses mesures les

plus hostiles aux entreprises (interdiction du travail précaire) et a par contre mis en œuvre une baisse du taux

marginal de l’impôt sur les sociétés, un des plus élevés au monde. De même, il a abandonné, avant l’accident

nucléaire de Fukushima, sa politique ambitieuse de réduction des gaz à effet de serre qui suscitait les critiques

des entreprises.

1 De manière accessoire : élu sur une rhétorique anti-administration, avec une expérience limitée du gouvernement (quelques rares

ministres avaient une expérience ministérielle de 1991 à 1996), le PDJ s’est appuyé progressivement sur l’administration habituée au PLD. Par exemple, le Secrétaire général du gouvernement a produit en juin 2010 une ‘Stratégie de croissance’ très similaire à celles qui étaient publiées régulièrement par les gouvernements antérieurs du PLD. 2 Les projets initiaux du PDJ représentaient une extension bienvenue des filets de sécurité sociale (minimum vieillesse) et de la politique

familiale (dans un contexte de déclin démographique) mais étaient malheureusement non ciblés et du coup coûteux (transferts financiers au ménage sans condition de revenus et au détriment du développement d’infrastructures publiques).

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2. Le PLD reste cependant plus favorable aux milieux d’affaires que le PDJ, comme illustré par son soutien plus clair à l’énergie nucléaire

Les deux partis ont voté ensemble la hausse de la taxe à la consommation en août 2012, et ils ont aussi voté

ensemble la nouvelle loi sur Japan Post en mai 2012, alors que le PLD s’était antérieurement déclaré comme

opposé à toute remise en cause de la privatisation de Japan Post prévue par la loi de 2006. Ils défendent tous

deux une politique industrielle ambitieuse ou un redéveloppement des régions du Japon. Enfin, ils se déclarent

aussi tous deux favorables (avec des nuances) aux accords de libre-échange, notamment le Partenariat

transpacifique (TPP). Le PLD met cependant l’accent sur la dérégulation et l’importance de réduire les

contraintes énergétiques, jugeant la sortie du nucléaire irresponsable3. De ce point de vue, chaque parti est

plus proche de son électorat traditionnel : selon un sondage publié en septembre par le Nikkei, 42% des

personnes interrogées se déclaraient favorables à une sortie du nucléaire aussi vite que possible, 27% pour

une sortie d’ici 2030, et 23% pour le maintien du nucléaire ; un autre sondage effectué au même moment par

le Nikkei mais auprès exclusivement des chefs d’entreprises montrent que 51% sont hostiles à la sortie du

nucléaire en 2030 et seulement 6% favorables. Le soutien à l’énergie nucléaire différencie le PLD des autres

partis d’opposition (Komeito, Parti de la restauration du Japon…).

3. Les incertitudes sur les intentions exactes des deux principaux partis restent cepen-

dant très fortes sur de nombreux points essentiels Cette incertitude est patente pour le PDJ, conduit par le premier ministre M. Yoshihiko Noda, dans la

contradiction entre le discours et certaines décisions. Pour le PLD, conduit par M. Shinzo Abe, un ancien

premier ministre (septembre 2006 – septembre 2007), les incertitudes sont présentes dans les variations entre

ses déclarations et son programme de campagne.

Nucléaire. Après beaucoup d’hésitations, le PDJ s’est déclaré favorable à une sortie du nucléaire d’ici 2030

et à la limitation de la durée d’utilisation des centrales à 40 ans. En même temps, il a autorisé la reprise de la

construction de deux centrales nucléaires inachevées (et dont l’utilisation pourrait dépasser 2030).

Politique monétaire. M. Abe s’est déclaré en faveur d’un objectif d’inflation autour de 2-3% (contre

actuellement un objectif de 1%), l’achat d’obligations étrangères par la Banque du Japon (BOJ) pour affaiblir le

yen, le financement de la totalité des bons du Trésor dits ‘de construction’ directement par la Banque du

Japon4, et la révision du statut de la BOJ. La première mesure est compatible avec la pratique dans de

nombreux pays de fixation de l’objectif d’inflation par un traité ou par le gouvernement (BCE, Banque

d’Angleterre…) ; les deux dernières mesures par contre menacent l’indépendance opérationnelle de la BOJ.

M. Noda s’est fait le défenseur de l’indépendance de la BOJ, même si dans la pratique le PDJ a exercé des

pressions constantes pour une politique monétaire plus agressive.

Politique budgétaire. Si les deux partis ont voté conjointement en août la loi sur la hausse de la taxe à la

consommation, prévue pour avril 2014 et octobre 2015, M. Abe met fortement l’accent sur la clause

suspensive de cette loi, qui autorise à retarder l’augmentation de la taxe à la consommation en cas de

3 Les deux partis se sont aussi accordés le 16 novembre pour voter trois textes législatifs sur : 1) le financement du déficit pour le budget

2012 ; 2) l’ajustement des retraites à la déflation (‘macro-slide’) ; 3) la mise en place d’une retraite minimum. 4 Les deux catégories d’obligations (pour la reconstruction : 1,2% du PIB en émission en 2012 ; pour le financement du déficit : 8,1% du

PIB) sont identiques du point de vue des investisseurs, mais le financement direct par la BOJ des investissements publics pourrait ouvrir la voie à un financement général du déficit.

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conjoncture défavorable. Le montant d’un possible plan de relance est très incertain, comme son détail.

Politique commerciale. Le PLD s’est déclaré favorable à la conclusion d’accords de libre-échange, mais à la

condition de protéger le système de santé universel et que certains secteurs (notamment l’agriculture)

puissent être exclus des négociations : de fait, le PLD reprend les deux arguments des opposants au TPP.

4. La difficulté de chaque parti à prendre des positions claires sur les questions éco-

nomiques est le reflet de leurs divisions internes

Les départs successifs du PDJ (20% des députés et 18% des sénateurs initiaux) ont pu renforcer la cohérence

de ce parti, mais de nombreux membres actuels restent opposés à la hausse de la taxe à la consommation ou

réticents sur les accords de libre-échange. De son côté, le PLD est parfois aussi décrit comme une coalition de

groupes économiques aux intérêts parfois divergents (industrie, agriculture, milieux ruraux…). L’absence de

cohérence économique est aussi patente au sein des autres partis, notamment le nouveau Parti de la

restauration du Japon, parti conservateur qui fédère des personnalités fortes (le maire d’Osaka, M. Hashimoto

et l’ex-gouverneur de Tokyo, M. Ishihara) divisés sur le nucléaire et le TPP.

*

Les élections du 16 décembre 2012 ne risquent d’apporter que des réponses partielles sur la direction de la

politique économique au Japon : malgré un avantage clair du PLD, les sondages indiquent des résultats encore

volatils entre les différentes formations politiques ; la Chambre haute reste divisée et de nouvelles élections y

auront lieu en juillet 2013, à peine sept mois après les élections à la Chambre basse.

Annexes 1. Les derniers sondages donnent un avantage au parti d’opposition PLD même si la différence entre le PLD et le PDJ s’est

resserrée entre octobre et novembre.

Cote de popularité de quelques Premiers ministres Sondage Nikkei – Tokyo TV

Côte de popularité de quelques premiers ministres Sondage Nikkei - Tokyo TV

juil-12 août-12 sept-12 oct-12 nov-12

Soutien partisan

PDJ 18% 18% 19% 16% 20%

PLD 27% 25% 37% 32% 27%

Komeito 3% 3%

Communists 2% 2%

Sociaux démocrates 1% 1%

JRP (Hashimoto) 12% 7% 9%

Sunrise (Ishihara) 3%

Your party 3%

People's First 1% 1%

Pas de soutien 32% 27% 17% 24% 23%

Qui est le meilleur futur premier ministre?

Shinzo Abe 40% 37%

Yoshihiko Noda 18% 25%

Source: Nikkei et TV Tokyo; SER de Tokyo.0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19

Koizumi (2001)

Abe (2006)

Hatoyama (2009)

Kan (2010)

Noda (2011)

Côte de popularité (mois depuis la prise de

fonction)

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2. Pour les élections de décembre 2012, le clivage apparent principal est sur la question du nucléaire, mais la convergence

de vues des principaux partis sur de nombreux sujets économiques (hors politique monétaire) masque une assez forte

ambiguïté sur les décisions qui pourront effectivement être prises.

Tableau : positions économiques des principaux partis

Parti Libéral Démocrate (PLD)

Parti démocrate du Japon (PDJ)

Komeito Parti de la restauration (PRI)

Finances publiques Croissance Programme ambitieux

d’infrastructures publiques, financées en partie par la Banque du Japon.

Mise en place de la stratégie de croissance de juillet 2012 (actualisation de la stratégie de juin 2010).

Programme de dépenses de 100 000 Mds de yens sur 10 ans.

Favorable à un Etat économe.

Hausse de la taxe à consommation

Favorable à la hausse mais ouvert à la possibilité de différer la hausse après 2014-15 selon la conjoncture économique.

Favorable à la hausse. Idée d’atténuer l’impact sur les ménages les plus pauvres via des subventions.

Favorable mais taux réduit pour les produits de première nécessité.

Favorable à la hausse mais à condition de la reverser en totalité aux préfectures (contre 1/5 seulement actuellement).

Impôt sur le revenu Favorable à une hausse de l’IR.

… … …

Impôt sur les sociétés Favorable à une réduction à 20% de l’IS pour les PME.

… … …

Politique monétaire Cible d'inflation et statut de la BOJ. Achat de titres domestiques Achat de titres étrangers

Régime de cible d’inflation, cible décidée par le gouvernement (autour 2-3%). Amendement de la loi. Favorable à l’achat direct de titres étrangers et domestiques.

Décidée par la BOJ, autour de 1-2%. Maintien de l’indépendance. Défavorable au financement direct du gouvernement par la BOJ mais favorable à l’achat de titres étrangers.

… Davantage de coordination.

Réformes structurelles

Nucléaire Maintien du nucléaire. Elimination du nucléaire d'ici 2030 ; favorable à la réouverture des centrales après accord de l’autorité de sureté.

Sortie aussi vite que possible du nucléaire.

Division interne : sortie du nucléaire pour le principal parti.

TPP et libre-échange. Favorable au libre-échange mais opposé à la libéralisation de l'agriculture.

Favorable au TPP. Favorable aux zones de libre-échange.

Favorable au TPP.

Autres. Poursuite des déréglementations.

Pour mémoire : Hommes politiques principaux Poids actuel :

Shinzo Abe, ex-PM

Toshihiko Noda, actuel PM

Natsuo Yamaguchi Toru Hashimoto, maire d’Osaka ; Shintaro Ishihara, ex-gouverneur de Tokyo.

Chambre basse (sur 480) ; Autres 20%.

118 (24%) 245 (51%) 21 (4%) 8 (1%)

Chambre haute (sur 242) Autres 20%.

87 (35%) 88 (36%) 19 (7%) 6 (2%)

Sources : PLD (http://www.jimin.jp/english/), PDJ (http://www.dpj.or.jp/); Nikkei ; SER de Tokyo.

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Japon : le développement des énergies renouvelables Suite à l’accident de Fukushima et l’arrêt progressif de ses centrales nucléaires, le Japon envisage de multiplier

par trois d’ici 2030 la production annuelle d’électricité issue des énergies renouvelables, hydraulique inclus, soit

le passage d’un niveau de 110 TWh en 2010 (10% du mix énergétique) à 300 TWh en 2030 (35% du mix). Le

gouvernement japonais soutient fortement cette nouvelle dynamique et a proposé en juillet dernier des tarifs

de rachat d’électricité élevés. Ces tarifs étant amenés à baisser chaque année, les premiers arrivés seront les

plus grands bénéficiaires de ce dispositif. Le secteur des énergies renouvelables, et tout particulièrement le

photovoltaïque, est depuis l’objet de nombreux projets d’investissements. Cet engouement peut être une étape

importante dans l’évolution technologique et économique du pays.

1. Les nouvelles règles relatives aux tarifs de rachat d’électricité sont favorables aux

énergies renouvelables 1.1. Le nouveau système des tarifs de rachat, applicable depuis le 1er juillet, oblige les électriciens à racheter

toute électricité produite par le biais d’énergie renouvelable sur une période et à des tarifs fixés par le

Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (METI). Ces tarifs sont très élevés. En particulier, le

tarif de 42 yens/kWh attribué au photovoltaïque, combiné à une installation relativement facile, favorise

largement ce secteur des énergies renouvelables. La liste des projets qui ont été approuvés par le METI depuis

le 1er juillet jusqu’à aujourd’hui en est d’ailleurs la preuve concrète : les initiatives photovoltaïques autorisées

de juillet à octobre représentent une capacité de production de 2,2 GW sur un total de 2,6 GW pour

l’ensemble des projets.

1.2. L’implication des entreprises étrangères reste encore modeste pour le moment où seules l’espagnol

Gestamp Solar (investissement annoncé de 900 millions d’euros dans les trois prochaines années) et

l’allemande Ökozentrum NRW (installations photovoltaïques au village de Kawauchi à Fukushima) se sont

lancées. L’importation de panneaux solaires d’origine étrangère a augmenté de 10 points avec la mise en place

des tarifs de rachat (passant de 20% avant juillet à 30% avec l’introduction du nouveau système). Cependant,

le METI remarque une préférence notable du secteur résidentiel, à l’origine de 80% des achats de panneaux

photovoltaïques, pour les produits fabriqués par des entreprises japonaises, ce qui pondère en partie le

potentiel de hausse des importations.

2. Un soutien financier important 2.1. Le gouvernement japonais s’engage financièrement pour aider les premiers projets, dont les coûts fixes

pour l’installation des lignes électriques sont encore trop importants. C’est le cas en particulier de l’éolien.

Une joint-venture sera créée par le secteur public (30%) avec trois électriciens régionaux (à savoir Hokkaido

Electric Power Co., Tohoku Electric Power Co. et TEPCO, ensemble pour 30%) et des compagnies éoliennes

privées (30%), afin de former un fonds de 300 Mds de yens (3 Mds d’euros) qui financera des projets de

construction de lignes dans six préfectures des régions de Hokkaido et du Tohoku. Le METI s’engage aussi à

investir dans la recherche et le développement de batteries, investissement qui pourrait bénéficier à tout type

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d’énergie renouvelable.

2.2. Les technologies liées à l’exploitation de l’éolien offshore, la biomasse, l’énergie marine et la

géothermie restent encore peu répandues comparées aux autres énergies renouvelables. Pour faire avancer

les projets, le gouvernement envisage la possibilité de doubler le budget en R&D dans ces domaines, soit

environ 90 Mds de yens (900 millions d’euros).

3. Une politique favorable aux énergies renouvelables qui devra être adaptée 3.1. Une réflexion sur la réduction des tarifs de rachat au mois d’avril prochain. Comme lors des premières

années dans les systèmes allemands et français, les tarifs de rachat, notamment de photovoltaïque, sont très

élevés induisant par endroit une hausse des prix des terrains de location pour accueillir les parcs solaires

(Softbank se montre particulièrement agressif). Un comité indépendant de 5 membres (4 universitaires et 1

représentant des consommateurs) se réunira en décembre pour débuter la réflexion sur les coûts des projets

et les possibles réductions de tarifs au mois d’avril. Le METI pense que, contrairement aux autres énergies, le

nombre de projets dans le photovoltaïque permettra d’avoir un échantillonnage suffisant pour envisager une

baisse des prix.

3.2. Un débat à venir sur la distribution des coûts sur les consommateurs finaux. Pour le moment, la part de

la facture d’électricité des consommateurs finaux induite par le système des tarifs de rachat a une

caractéristique régionale. En effet, en raison de délais de facturation et de calculs différents en comparaison

au nouveau système, les coûts liés à l’ancienne réglementation pour le rachat du surplus d’électricité par la

production photovoltaïque résidentielle continuent d’être transférés aux consommateurs finaux. Ce système

implique des disparités selon le nombre et le type de projets réalisés dans chaque région. En revanche, un

système compensatoire est en place pour le nouveau feed-in tariff afin que chaque consommateur se voit

attribuer la même augmentation de tarif. La distribution équitable de ces coûts se reflétera effectivement dans

les factures d’électricité d’ici trois ans, une fois les coûts de l’ancien système de feed-in tariff entièrement

transférés. Certains s’opposent toutefois à une telle organisation, qui impliquerait en contrepartie une hausse

des prix pour les régions où les énergies renouvelables sont moins développées. Par ailleurs et afin d’éviter

une hausse insupportable pour les grands industriels, un projet de rabais du prix de l’électricité pour les gros

consommateurs est en cours de rédaction. Le financement prévu se fera sur le budget de l’Etat.

3.3. Des difficultés à surmonter pour la mise en œuvre des projets liés à la biomasse et à la géothermie. Le

système de tarif de rachat ne permet à lui seul d’avoir un effet levier sur l’utilisation de la biomasse et de la

géothermie. Des contraintes d’études de faisabilité et de normes environnementales, liées notamment à la

législation dans les parcs nationaux, sont à prendre en compte. Conscient de ces enjeux, le gouvernement

tente de mettre en application des mesures spéciales facilitant le développement des projets, en collaboration

avec les autorités locales, en commençant par les zones dévastées du Tohoku. Le METI et le MOE réfléchissent

actuellement à un moyen pour raccourcir les délais d’études d’impact environnemental.

*

1. Le nombre important de projets déjà déposés, principalement dans le domaine du photovoltaïque, oblige les

autorités japonaises à adapter le financement de cette politique pour avoir une augmentation unique sur le

territoire et pas trop pénalisante pour les gros consommateurs industriels. Cela illustre la rapidité dans la mise

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en œuvre de ce système de tarifs de rachat.

2. Si les tendances se confirment, et au-delà des effets conjoncturels liés au photovoltaïque, certains secteurs

(géothermie, biomasse, éolien offshore) pourraient se développer fortement.

Annexes 1. Avancée des projets japonais liés aux énergies renouvelables pour l’année budgétaire 2012

Tableau : Etat des projets liés aux énergies renouvelables, FY2012

Capacité installée au 31

mars 2011

Installations ayant débutées leurs

opérations entre avril et octobre

2012

Installations autorisées entre juillet et octobre

2012

Prévisions des nouvelles capacités

installées pour FY2012

Solaire (résidentiel)

≈ 4 GW 886 MW 586 MW + ≈ 1,5 GW

Solaire (non résidentiel)

≈ 0,8 GW 240 MW 1 627 MW + ≈ 500 MW

Eolien ≈ 2,5 GW 14 MW 336 MW + ≈ 380 MW

Hydraulique (entre 1 MW et 3 MW)

≈ 9,35 GW 1 MW - + ≈ 20 MW

Hydraulique (moins de 1 MW)

≈ 0,2 GW 2 MW 2 MW + ≈ 10 MW

Biomasse ≈ 2,1 GW 12 MW 6 MW + ≈ 90 MW

Géothermie ≈ 0,5 GW - - -

Total ≈ 19,45 GW 1 155 MW 2 557 MW + ≈ 2,5 GW

Source : METI.

2. Des disparités régionales (pour les deux premiers mois) Le Kanto (26 490 projets), comprenant Tokyo, suivi du Kinki (région de Kansai, 10 678 projets) accueillent le plus grand

nombre d’initiatives solaires, en grande partie résidentielles. Cependant, malgré un nombre de projets équivalent au Kinki

(10 619), Kyushu donnera naissance à un plus grand nombre de fermes mégasolaires et occupe ainsi la première place en

termes de production photovoltaïque avec 226 MW. L’énergie éolienne quant à elle reste plus appréciée dans les régions

venteuses de Hokkaido (100 MW), loin devant Chugoku en deuxième position (48 MW).

3. Projet de développement de quatre énergies renouvelables par le MOE d’ici 2030

Graphique : Capacité envisagée (en GW) pour 2030 par le MOE

Source : Nikkei

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Corée : renforcement de la politique de sécurisation énergétique et minière.

Dénuée de ressources naturelles sur son territoire, la Corée est l’un des plus gros importateurs mondiaux de

matières premières énergétiques et minières (second importateur mondial en GNL et cinquième de pétrole

brut). Le pays dépend en effet à plus de 95% de l’étranger pour ses approvisionnements en matières premières,

indispensables à sa croissance économique. Face à des importations en croissance continue, à la forte volatilité

des cours mondiaux et à une concurrence étrangère croissante pour l’acquisition d’actifs, le gouvernement

coréen s’est engagé depuis plusieurs années dans une « diplomatie des matières premières » auprès des pays

d’Amérique latine, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie centrale. Cette stratégie s’oriente dans trois directions :

des investissements croissants dans les pays tiers pour l’exploitation des ressources stratégiques, une

coordination étroite entre les entreprises publiques et les entreprises privées, tant pour la prospection que le

contrôle des gisements, et le déploiement d’une « diplomatie des contrats » mise en œuvre au plus haut niveau

de l’Etat. Le ministère de l’industrie a détaillé fin 2011 le plan d’investissement pour le développement des

ressources en pétrole et en gaz d’ici 2012. Il devrait atteindre 12 Mds USD, soit une augmentation de 34% par

rapport à 2011, et porter le taux d’indépendance de la Corée en gaz et en pétrole à 20%, celui en métaux

stratégiques à 32% et celui des nouveaux métaux stratégiques à 12%.

1. L’étroite collaboration des entreprises privées et publiques dans la gestion et le

développement des approvisionnements 1.1. Fin 2011, la Corée avait atteint un taux d’autosuffisance de 29% pour ses six minerais principaux (cuivre,

fer, uranium, zinc, nickel et charbon) ainsi qu’un taux de 11% pour les hydrocarbures.

L’amélioration de ces ratios constitue un objectif stratégique pour les autorités coréennes, face à la

volatilité des cours mondiaux, à la pression croissante exercée sur les ressources identifiées, et à la tentation

d’en restreindre l’accès pour certaines d’entre elles (lithium, terres rares) par les pays qui détiennent les

réserves.

Les approvisionnements sont sécurisés par des prises de participation ou le rachat des sociétés

d’exploitation, l’acquisition des droits miniers et des investissements dans les champs miniers, pétroliers ou

gaziers. L’investissement des sociétés publiques et privées coréennes dans l’acquisition de gisements et de

sites de production à l’étranger est l’instrument privilégié de la politique de sécurisation de l’accès aux

ressources minières.

Les investissements coréens dans l’acquisition de droits d’exploitation en pays tiers ont augmenté de 32%

depuis 2008 pour atteindre 5 Mds USD en 2010, et les pouvoirs publics ont annoncé la recherche de projets

nouveaux à hauteur de 12 Mds USD en 2011. Les hydrocarbures constituent la priorité pour le gouvernement

qui prévoit de consacrer 9 Mds USD pour acquérir les droits sur deux à trois champs de pétrole et de gaz au

Moyen-Orient et en Asie du Sud-est, en liaison avec la réorientation de la stratégie de l’entreprise publique du

pétrole, Korea National Oil Corp. (KNOC) vers des prises de participation dans les champs déjà identifiés plutôt

que dans l’exploration. L’acquisition de gisements est le premier poste des investissements directs coréens à

l’étranger (20 Mds USD en 2011, soit 46% du total) et cette stratégie est soutenue par les financements

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publics.

La banque de crédit export coréenne Kexim Bank a fourni 6 Mds USD de crédits pour les investissements à

l’étranger en 2011, dont 50% pour des ressources minières, destinés prioritairement à l’Asie (45%), l’Amérique

du Nord (26%) et l’Amérique Latine (13%). Kexim Bank a notamment apporté son soutien financier aux projets

d’acquisition de POSCO en Australie (projet Australian Premium Iron) sous la forme de prêts d’un montant

total de 250 M USD, soit 42% de l’investissement total de POSCO. Sur le projet de Cobre Panama, dans lequel

la Corée détient 20% des parts, KEXIM a également signé une lettre d’intention avec le partenaire canadien

INMET sur le financement du projet en 2010. Kexim a apporté un soutien financier à hauteur d’un milliard USD

en 2012 au projet de développement de gaz naturel de Surgil en Ouzbékistan sur lequel un consortium coréen

est impliqué à 50% (KOGAS, Honam et STX). La Korean Trade Insurance Corporation (KSure) pour sa part

couvre, outre les garanties export, l’importation de matières premières et de produits de base.

1.2. La stratégie de la Corée repose principalement sur ses entreprises publiques, chargées à la fois

d’approvisionner le pays en ressources naturelles et de gérer ses réserves stratégiques.

Ces entreprises travaillent en étroite liaison avec les groupes industriels privés, comme POSCO, STX Energy,

SK Innovation, LG, LS-Nikko ou encore l’électricien public KEPCO, pour former des consortiums qui investissent

dans les actifs étrangers. La société minière publique, Korea Resources Corporation (KORES) joue un rôle

majeur de soutien aux entreprises privées dans leurs opérations d’exploration et de mise en production de

ressources minières stratégiques, soutien qui peut prendre la forme d’assistance technique et de financements

concessionnels à court ou long terme. KORES gère aussi les stocks stratégiques de plusieurs minerais et

métaux rares tels que le chrome. L’entreprise avait en 2011 des parts dans 30 projets différents d’exploration,

de développement ou de production de minerais répartis dans douze pays.

La KORES est épaulée dans ses activités par le Public Procurement Service (PPS) qui gère les stocks des

autres matières premières, de manière à assurer une offre stable à l’industrie et à la protéger de la volatilité

des coûts des matières premières sur les marchés internationaux. Le PPS joue par ailleurs un rôle important

auprès des PME coréennes, désavantagées par leur taille et leurs moyens limités lorsqu’il s’agit de

s’approvisionner en matières premières. Le PPS centralise ainsi les besoins d’un grand nombre de PME et gère

les commandes dans le but de garantir une meilleure maîtrise des coûts. Le PPS devrait consacrer 500 M USD

en 2012 en achats de matières premières, notamment dans le but d’augmenter les stocks stratégiques du

pays. A titre d’exemple, les réserves actuelles en cuivre du pays correspondraient à 60 jours de consommation,

l’objectif étant de porter ces réserves à 80 jours en 2015, par l’intermédiaire d’une augmentation des achats

qui devrait porter les dépenses à 870 M USD.

2. La Corée a pour but l’autosuffisance à terme, et cherche à diversifier ses approvi-

sionnements

2.1. S’élevant à seulement 4,2% en 2007, le taux d’autosuffisance en pétrole et gaz devrait atteindre 20% fin

2012 et 35% en 2020. Celui en métaux stratégiques devrait passer à 32% puis 50% en 2020, et celui des

nouveaux métaux stratégiques à 12%. Ces objectifs annuels ont été annoncés par le ministère de l’industrie

en décembre 2011, lors de la présentation du plan d’investissement pour le développement des ressources en

pétrole et en gaz. Ce plan représente un investissement de l’ordre de 12 Mds USD, soit une augmentation de

34% par rapport à 2011 (8 Mds USD). Il est financé à hauteur de 8 Mds USD par les entreprises publiques

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(KNOC, KOGAZ, KORES et KEPCO). Le solde est apporté par le secteur privé. KNOC a la responsabilité de la

coordination de la stratégie ministérielle parmi les 49 entreprises impliquées. L’objectif de moyen terme

assigné aux entreprises publiques est de porter le taux d’autosuffisance à 25% en 2017 pour le gaz. En ce qui

concerne les métaux rares, le ministère de l’industrie a fixé un objectif d’autosuffisance de 80% en 2018.

POSCO, numéro 3 mondial de l’acier, s’est pour sa part donné un objectif de contrôle de ses matières

premières de 30% en 2012 et de 50% en 2014.

2.2. Les approvisionnements de la Corée dépendent d’un nombre restreint de producteurs. Ils sont

concentrés à plus de 80% au Moyen-Orient pour ses besoins pétroliers et gaziers. Plus de 90% de ses

importations de carbonate de lithium proviennent du Chili. La Corée dépend de deux fournisseurs principaux

pour le fer (l’Australie à 66% et le Brésil à 27%), la Nouvelle-Calédonie fournit la quasi-intégralité du nickel, la

RDC l’intégralité du cobalt, et 97% du manganèse métal provient de Chine. Le gouvernement a fixé des

objectifs de diversification des sources d’approvisionnement aux entreprises publiques, même si les ressources

sont de facto concentrées dans un nombre limité de pays. Ainsi, KOGAS coopère avec l’Indonésie et la Chine

pour l’exploitation de gaz non-conventionnels. L’opérateur débutera l’exploitation de ressources détectées au

Mozambique et a participé en mars 2012 au quatrième appel d’offre pour les ressources gazières irakiennes.

La Corée a par ailleurs lancé des campagnes de prospection pour certains métaux rares (tungstène,

molybdène, titane, magnésium) sur son territoire, en se donnant pour objectif d’identifier 1,8 Mt de

ressources nouvelles d’ici 2015. La poursuite de la politique actuelle d’acquisition à l’étranger pourrait

cependant ralentir, l’enveloppe allouée au KNOC en 2013 pour la sécurisation des gisements étant en baisse

de 49% par rapport à 2012 dans un contexte de ralentissement de la croissance économique coréenne.

3. La sécurisation des approvisionnements s’appuie également sur une « diplomatie

des matières premières » et l’aide au développement 3.1. Depuis l’élection du Président Lee Myung-bak en 2008, l’implication directe des autorités coréennes

dans la stratégie d’accès aux ressources étrangères s’est accrue. Le gouvernement a initié de nombreuses

tournées diplomatiques afin de nouer des partenariats avec de nouveaux fournisseurs, notamment en Asie

centrale, en Amérique latine et en Afrique. Ces visites présidentielles sont le plus souvent dédiées au

renforcement des relations économiques bilatérales incluant des négociations d’ALE, des projets industriels,

de la coopération administrative et des contrats d’’exploitation des ressources naturelles. La tournée 2012 a

notamment inclus des visites en Norvège et au Groenland, les coréens ne cachant pas leur intérêt pour les

ressources naturelles encore non-exploitées du Groenland. Les contrats d’approvisionnement en matières

premières sont dans la plupart des cas liés à des investissements industriels dans d’autres domaines ; au

Kazakhstan par exemple l’octroi de 27% des droits d’exploration-production du champ de pétrole de Zhambil

par un consortium coréen mené par KNOC est assorti de la construction d’une centrale thermique au charbon

par KEPCO et Samsung C&T.

3.2. L’aide au développement coréenne est également mobilisée comme un vecteur supplémentaire d’accès

aux ressources dans les pays bénéficiaires. La Corée a par exemple relevé le plafond des prêts concessionnels

destinés à l’Ouzbékistan, pays riche en hydrocarbures, de 120 M USD (2008-2011) à 200 M USD (2010-2013).

Cette stratégie est également appliquée en Afrique. Depuis décembre 2007, une distinction est effectuée

entre d’une part les pays de coopération au développement (DCC), pays pauvres dont la situation politique est

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stable, et d’autre part les pays stratégiques de coopération (SCC), riches en matières premières. Suite au

troisième forum Corée-Afrique d’octobre 2012, la Corée s’est engagée à verser 590 M USD à cette région en

APD sur la période 2013-2015 ; l’aide coréenne a dépassé les 200 M USD en 2012.

4. L’importance grandissante du lithium et des terres rares dans l’industrie coréenne 4.1. Le gouvernement coréen s’est donné pour objectif de constituer des stocks stratégiques de 9 terres

rares et métaux (dont chrome et titane) correspondant à 60 jours de sa consommation. En octobre 2012, le

stock atteint ne correspondait qu’à une vingtaine de jours de consommation, poussant le gouvernement à

augmenter son budget d’achat à 47 M USD pour ces ressources en 2013, afin d’atteindre l’objectif de stocks de

60 jours en 2016.

4.2. La Corée est actuellement le troisième importateur mondial de lithium, après le Japon et les Etats-Unis.

Les importations coréennes ont connu une forte progression, passant de 5 200 tonnes en 2008 à 12 000

tonnes en 2011. La Corée dépend à 94% de ses importations de carbonate de lithium du Chili et cherche

activement à diversifier et sécuriser ses approvisionnements. Dans cette perspective, un consortium coréen a

pris, en juin 2010, une participation dans le projet minier Sal de Vida en Argentine, conduit par la société

canadienne Lithium One. Ce consortium, qui a acquis 30% du capital pour 15 M USD, est constitué de KORES,

GS Caltex et LG International. Fin juillet 2011, la Corée (KORES et POSCO) et la Bolivie (Corporation Minière de

Bolivie) ont conclu un accord d’extraction du lithium et d’industrialisation des ressources du Salar d’Uyuni. Y

sont associées POSCO, LG Chem, GS Caltex, Daewoo International et KORES. Par ailleurs, la Bolivie et la Corée

ont signé un accord augmentant le plafond à 250 M USD pour les prêts concessionnels coréens pour la période

2010-2014.

4.3. Face aux mesures restrictives chinoises sur ses exportations de terres rares, la Corée a tenté d’investir

en Chine avec un premier succès en 2012 (acquisition par POSCO et KORES de l’entreprise Yongxin, spécialisée

dans la production de Néodyme). Elle tente par ailleurs de diversifier ses approvisionnements en Australie et

en Mongolie. En juillet 2011, KORES a signé un contrat d’approvisionnement de 6 000 tonnes par an d’ici 2014

avec le sud-africain Frontier Rare Earths Ltd., soit le double de ses besoins annuels. Enfin, en octobre 2012, LG

et le chinois Baogang Rare Earth ont signé un accord de coopération pour la création d’une co-entreprise en

vue de l’exploration et la production de Néodyme destiné à la fabrication d’aimants haute-performance.

Corée : les mesures en faveur de l’accès des PME aux marchés publics

Trois millions de PME sont recensées en Corée ; elles assurent 48% de la valeur ajoutée industrielle et 33% des

exportations coréennes en 2010, mais ne représentent que 14% des dépenses de R&D et leur compétitivité

serait trois fois moins élevée que celles des grands groupes. Leur concentration dans le secteur des services,

très protégés en Corée, leur situation de sous-traitants et la priorité donnée aux grands groupes par la politique

de soutien aux exportations expliquent en grande partie leur faible productivité, alors qu’elles sont à l’origine

de 88% des emplois en Corée (11,8 millions d’emploi sur 13,4 millions). Les pouvoirs publics ont entrepris,

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depuis la crise de 2008, de renforcer la structure des PME coréennes, de répondre à leurs besoins de

financement, et de les soutenir à l’export ; des plans de soutien à l’innovation ont également été développés et

leur accès à la commande publique favorisé. Le soutien aux PME constitue l’une des priorités identifiées par les

autorités pour renforcer la compétitivité industrielle de la Corée et un enjeu politique croissant face au poids

toujours dominant des grands groupes.

1. Les PME bénéficient d’un accès privilégié aux marchés publics 1.1. La valeur totale des marchés publics de biens, services et de construction est estimée en Corée à 100

Mds USD en 2011 soit 10% du PIB.

L’agence Public Procurement Service (PPS), créée en 1949 et placée sous tutelle du ministère des finances,

centralise les achats du gouvernement central et ceux des collectivités locales supérieurs à 100 000 USD (3 M

USD pour les travaux de construction). Les entreprises publiques ont le choix de recourir ou non aux services

de PPS. PPS ne gère ainsi que 40% de la commande publique (41 Mds USD en 2011).

Les marchés conclus via PPS se ventilent à 60% en marchés de construction et 40% en marchés de biens et

services. Les collectivités territoriales représentent 46% des marchés conclus via PPS, devant les

administrations centrales (39%) et les sociétés publiques (8%) très minoritaires. Le montant des marchés

publics attribués aux sociétés étrangères sur appel d’offres international s’élève à 333 M EUR (2010) soit 1,1%

des contrats gérés par PPS. Les commandes publiques constituent un débouché important pour les secteurs de

la défense, de la santé, de la construction, de l’énergie et des transports.

PPS gère les achats de plus de 42 000 entités publiques en 2011, 44 000 en juin 2012. Plus de 218 000

fournisseurs étaient enregistrés fin 2011 auprès de PPS, ce chiffre s’élevant à 233 000 en juin 2012. 99% de ces

fournisseurs sont des PME et des associations. Les grandes entreprises et les conglomérats ne représentent

que 0,75% du total.

1.2. Depuis 2006, le gouvernement a introduit de nombreuses dispositions visant à favoriser l’accès des PME

à la commande publique ainsi qu’aux sociétés innovantes.

La loi pour la facilitation des achats de produits manufacturés aux PME votée en 2009 requiert que soit

donnée aux PME la possibilité de participer aux appels d’offres publics et de vendre leurs produits. Cette loi

fixe également pour objectif aux acheteurs publics de donner davantage d’opportunités aux PME de recevoir

des commandes publiques. La loi confie aussi pour mission à la Small Medium Business Administration (SMBA),

agence publique en charge du soutien aux PME, de négocier chaque année avec les acheteurs publics une

proportion réservée aux PME dans leurs commandes.

Cette agence gère également, en coordination avec les acheteurs publics, une liste de 195 produits

(« competing products ») fixée par décret présidentiel qui inclut par exemple des lampes LED, mobiliers, airs

conditionnés, humidificateurs, articles textiles, matériaux de construction pour lesquels SMBA gère les

procédures d’appels d’offres restreints réservés aux PME sélectionnées au préalable.

Pour les appels d’offres lancés dans les secteurs des technologies de l’information et des logiciels, PPS exige

un niveau de participation des PME de 50%. L’appel d’offres est relancé si ce taux n’est pas atteint. La

participation des PME dans ce secteur a augmenté de 35% en 2011, 45% en janvier 2012 et de 50% en juillet

2012.

PPS assure ainsi une large part aux PME dans les achats publics qu’il gère : en 2012, les PME ont obtenu

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66% des contrats attribués par PPS en 2011 (20 Mds USD) et 63% en juin 2012 (12 Mds USD). Sur ce total, les

contrats d’achats de matériels octroyés à des PME se sont élevés à 12,5 Mds USD en 2011, soit 78% du total

géré par PPS.

PPS a également introduit en 2006 un dispositif de prêt (« network loan ») pour les contrats des PME payés

par PPS pour le compte de l’acheteur public final. Le fournisseur reçoit ainsi un prêt de 80% maximum du

montant total du contrat sans aucune garantie à fournir autre que la confirmation du contrat passé.

2. Le soutien à l’innovation par la commande publique

La recherche & développement coréenne (3,75% du PIB, 30 Mds USD) est portée à 75% par le secteur privé et

les grands groupes industriels. Plusieurs mesures incitatives ont été mises en place pour les PME innovantes

afin d’améliorer leur accès à la commande publique.

2.1. Assurer un débouché aux produits innovants des PME via la commande publique

Les contrats de partenariat. Depuis 2004, SMBA a développé des contrats de partenariat entre les

acheteurs publics et les PME innovantes afin d’assurer un débouché commercial aux produits développés par

ces PME. L’agence a regroupé plusieurs acheteurs publics tels que le Ministère de la Défense, Korea Electric

Power Corporation (l’électricien national KEPCO), Korea Gas corporation (KOGAS) ou Korea Railroad (KORAIL),

qui s’engagent à s’approvisionner auprès de ces PME. Sur ces appels d’offres, SMBA peut soutenir financière-

ment les PME candidates (jusqu'à 180 000 USD par société ou 75% du coût de sa production), dans une limite

de 900 000 USD par société sur la durée du contrat. Les contrats vont de 2 (secteurs gaz et électricité) à 5 ans

(secteurs de la défense et du ferroviaire).

SMBA justifie cette aide par le souci de rassurer les acheteurs publics sur la qualité et la pérennité de l’offre

des PME et d’assurer un débouché stable à ces entreprises. En 2004, 26 produits ont été couverts, dont 17

pour la défense, 3 pour le ferroviaire, 4 pour le secteur de l’électricité et de l’eau et 2 dans le secteur du gaz.

Un budget de 50 M USD est alloué à la SMBA pour ce programme en 2012. Le nombre de produits varie

chaque année selon le besoin des entités publiques et les propositions des PME.

Le développement de projets pilotes : le cas de la robotique. En janvier 2011, 7 ministères ont publié un

plan directeur sur trois ans (2011-2013) pour le développement de projets pilotes dans le secteur de la

robotique afin de soutenir le marché : ce plan est doté d’un budget public total de 90 M USD dont 28 M USD

pour 2011 et 19 M USD pour 2012. Ces 7 ministères ont désigné sept secteurs prioritaires dont quatre en

2011 (éducation, réseau de distribution d’eau, réseau de lutte contre l’incendie, industrie) et trois en 2012

(défense, secteur médical, agriculture). Un total de 14 projets pilotes ont été financés en 2011 et 2012 pour un

budget de 26 M USD et se sont accompagnés d’achats de robots par le ministère de l’enseignement ou encore

d’équipements d’analyse des réseaux (cartographie, détection des fuites) par le ministère de l’environnement.

Le ministère de l’industrie a mis en place des subventions aux PME qui fabriquent des robots industriels dans

les secteurs en difficulté. En 2012, le ministère de la défense a acheté des robots de surveillance pour les bases

aériennes et des robots détecteurs de mines pour l’armée. Dans le secteur médical, le ministère de la santé a

acquis des robots pour les maisons de retraite et les centres de rééducation.

Des consortiums d’entreprises et des centres de recherche publics et privés peuvent par ailleurs soumettre

leurs projets à l’institut KIRIA. Les projets à l’export (ex : vente de robots dans les organismes publics à

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l’étranger) sont soutenus en priorité. Les groupements sélectionnés reçoivent une subvention pour la

fabrication de leurs produits ou bien le gouvernement acquiert directement les équipements (ex : pour les

écoles ou pour les collectivités locales). Les aides sont limitées à 2 M USD par projet sélectionné. En 2011, 47

dossiers de projet ont été déposés et dix dossiers ont été sélectionnés avec un budget public total de 14 M

USD. En 2012, 7 projets ont été sélectionnés avec un budget public de 7 M USD.

2.2. La valorisation de l’innovation par PPS dans ses appels d’offres

Le gouvernement a mis en place une série de certifications délivrées en amont, qui visent à stimuler

l’innovation des PME en facilitant leur accès aux marchés publics : les entreprises certifiées sont exonérées de

référence ou obtiennent des bonus lors de l’examen de leur offre, et sont sélectionnées en priorité ou ont

l’assurance de bénéficier d’une évaluation de leurs prix tenant compte du caractère innovant des produits.

Parmi ces certificats on trouve : la certification NET (New Excellent Technology), les certifications vertes ou les

certificats «Excellent Quality Products ». PPS a introduit en 1996 le certificat « Excellent Quality Products » afin

d’identifier des PME et des start up ayant des produits de haute qualité et/ou à technologie innovante. Les

entreprises sélectionnées reçoivent un certificat pour 3 ans. Ce certificat est également octroyé aux

entreprises ayant un autre type de certificat (NEP, NET, un brevet ou un certificat de technologie verte). Un

total de 3 085 produits sont enregistrés sous cette catégorie.

Le montant total des achats gérés par PPS de produits innovants labellisés « Excellent Quality Products » en

2009 s’est élevé à 1 Md USD, en hausse de 22% par rapport à 2008. En 2011, la part des PME innovantes est de

6% (900 M USD) des achats gérés par PPS. Ce montant s’élevait à 700 M USD en juin 2012.

Australie : perspectives sur l’économie à fin 2012 La bonne performance de l’économie australienne – 21 années de croissance ininterrompue – résulte pour

partie de la demande chinoise pour les matières premières et pour partie d’une gestion habile des Travaillistes.

L’Australie devrait pouvoir éviter les risques liés à la baisse des cours des matières premières et à une

contraction de la demande chinoise pour maintenir une croissance autour de 3% en 2012 et 2013. En cas de

ralentissement, les marges de manœuvre viendraient d’abord d’un assouplissement monétaire. En revanche, le

retour à un surplus budgétaire dès 2013 paraît trop rapide et à contretemps, compte tenu du faible niveau

d’endettement public de 25% du PIB. Les autorités sont confiantes dans le rôle d’ajustement automatique du

taux de change, même si le dollar australien est surévalué, en raison du statut de ‘safe haven’ du pays. Malgré

ce tableau globalement positif, l’Australie doit traiter des faiblesses structurelles (infrastructures, fiscalité,

productivité) qui risquent d’obérer ses chances de poursuivre sur cette pente la prochaine décennie.

1. L’Australie a connu 21 années de croissance économique sans interruption et sans à coup

La situation contraste fortement avec les vingt années précédentes, marquées par une alternance de forte

croissance et de retournement brutal de l’activité (récessions en 1983 et 1991). Ces retournements de

conjoncture s’étaient traduits par un chômage élevé : 10,3% en juin 1983 et 11% en août 1992. En moyenne,

entre 1978 et 1998, le taux de chômage a été de 8,1% contre 5,4% actuellement. Cette instabilité traduisait la

forte vulnérabilité de l’économie australienne à l’évolution du cours des matières premières. La crise de 1983

conduisit le gouvernement Hawke à prendre des mesures drastiques pour contrecarrer la dégradation des

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termes de l’échange (la part de l’Australie dans le commerce mondial avait diminué de moitié dans les années

1970). Un régime de taux de change flottant a été adopté, le marché financier dérégulé en 1984, la

restructuration du secteur industriel engagée en 1987 et l’intégration aux marchés asiatiques engagée en

1989. Les effets bénéfiques de cette politique se font sentir depuis 1992. L’Australie a certes connu plusieurs

épisodes de tension, comme en 2002 avec un brusque ralentissement immobilier, ou en 2008 avec la

contraction du commerce mondial liée à la crise financière mondiale5, mais à chaque fois elle a pu échapper à

une récession. En moyenne, l’Australie a connu un taux de croissance de 3,2% par an sur les vingt dernières

années (+2,0% en termes de PIB par habitant). Si l’on se limite aux quinze années qui ont précédé le choc

Lehman, la croissance a été de 3,8% par an en moyenne.

2. Cette performance est due à trois facteurs principaux : son sous-sol, sa géographie

et sa politique économique

Son sous-sol. L’Australie dispose de ressources naturelles abondantes. Elle détient 47% du total des

ressources mondiales d’uranium exploitables à des prix compétitifs. Elle aurait 111 années de réserves de

charbon noir. La production de gaz (essentiellement le GNL destiné à l’exportation) quadruplera d’ici 2034-

2035 pour atteindre 8 000 petajoules. D’ici la fin de la décennie, l’Australie pourrait être le premier

exportateur mondial de GNL. Environ 70% des projets de production de GNL aujourd’hui en cours de

construction dans le monde sont localisés en Australie.

Sa géographie. L’Australie bénéficie d’un effet d’aubaine, son positionnement aux portes de l’Asie. Elle a

mécaniquement tiré profit de la croissance des pays de la zone, la Chine notamment. L’Asie représente 70% de

ses exportations. La Chine est devenue son premier client représentant près de 25% des exportations

australiennes. Au-delà, les exportations australiennes ont augmenté en moyenne de 8% par an en valeur entre

1991 et 2011 et l’Australie a enregistré un surplus record de 18 Mds AUD en 2011.

Sa politique économique. Le régime de ciblage d’inflation, en place depuis 1992, a permis de la cantonner

dans la bande des 2 et 3%, à l’exception d’un accident en 2011 lié aux inondations dans le Queensland. Très

peu endettée avant que n’éclate la crise de 2008, l’Australie a pu adopter un plan de relance équivalent à 3%

de PIB et fait jouer les stabilisateurs automatiques. L’action contra cyclique du gouvernement ainsi que la

poursuite de la croissance en Chine a permis d’amortir le choc de croissance en 2009 et 2010 alors que le

Trésor tablait initialement sur une contraction de 1% du PIB pour ces deux années. La croissance a finalement

été de 1,3% et 2,5 % en 2009 et 2010 respectivement. Lors du ralentissement immobilier de 2002, l’action

combinée de la banque centrale (RBA, Reserve Bank of Australia) et du gouvernement avait permis d’amortir

le choc et de maintenir un taux de croissance de 2,2%.

3. Perspectives économiques : des fragilités cachées liées aux matières premières ou

à l’immobilier ?

3.1. En déclarant mi-septembre que « le boom des matières premières [était] terminé et que l’Australie devait

désormais chercher la croissance dans les gains de productivité », le ministre des Ressources, de l’Energie et

du Tourisme, Martin Ferguson, a pu donner l’idée, erronée, d’un retournement brutal que les chiffres

contredisent. En effet, l’Australie devrait maintenir une croissance proche du potentiel de 3¼% en 2012 et

5 Appelée en Australie GFC, Global Financial Crisis.

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2013, avec une légère décélération fin 2012. Les estimations s’accordent sur une accélération de la croissance

annuelle (3,1% suivi de 3,7% pour l’OCDE ; autour de 3-3¼ % pour le FMI). Le second semestre de 2012 devrait

cependant connaître un ralentissement temporaire. Cette situation peut paraître paradoxale compte tenu des

évolutions récentes : 1) baisse des prix sur le marché des matières premières ; 2) dollar australien qui ne

s’ajuste pas à la baisse ; 3) risques liés à l’endettement immobilier des ménages.

3.2. Le secteur des matières premières devrait continuer à tirer la croissance australienne, mais avec un

déplacement de sa contribution de l’investissement aux exportations. Les investissements dans le domaine

des ressources naturelles pourraient diminuer, notamment en raison de la baisse du prix des matières

premières. Pour autant, le secteur devrait rester un moteur de l’économie pour plusieurs raisons :

Le calendrier des projets actuels prévoit un pic d’investissement seulement à mi-2014. Bien que certains

projets emblématiques ont été ajournés (agrandissement d’Olympic dam), 81 nouveaux projets évalués à

13 Mds AUD ont été recensés le dernier trimestre ce qui est logique compte tenu des économies d’échelle

générées par les premiers investissements. Toutefois, une nouvelle vague de projets, aujourd’hui « à l’étude »

ou « possibles » et d’un montant de 450 Mds AUD (30 points de PIB) sur plusieurs années, ne se concrétisera

que si les projets en cours, en particulier dans le secteur gazier, sont exécutés sans dérive des coûts.

En moyenne, si la contribution des matières premières pourrait baisser (de +1 à -1 point de PIB selon une

grande banque australienne), cet impact devrait être compensé par la mise en service effective de certains

projets et la hausse spectaculaire des volumes des produits exportés (contribution des exportations nettes de

-1 à +0,5 point).

Le ralentissement du prix des matières premières n’est pas uniforme et en cours de correction pour le fer

notamment : en particulier, si les minéraux ont baissé, le gaz a augmenté avec la force demande sur ce

segment.

3.3. Les risques semblent maitrisés dans le secteur immobilier, malgré le niveau élevé d’endettement des

ménages, une allocation récemment plus laxiste des prêts immobiliers et une légère augmentation du nombre

des propriétaires qui doivent plus à leur banque que la valeur de leur bien hypothéqué. La dette immobilière

rapportée au revenu des ménages est actuellement de 120%, contre 60% en 1996. La RBA estime que

l’endettement des ménages est traditionnellement plus fort en zone urbaine, et que si l’on fait abstraction du

taux d’urbanisation de l’Australie, le niveau d’endettement est dans la moyenne de celui des économies

avancées. L’impact de l’éclatement de la bulle immobilière aux Etats-Unis a été amplifié par un certain nombre

de facteurs, notamment les faiblesses des filets de sécurité sociale, facteurs qui n’existent pas en Australie. A

la différence de l’Espagne, la majorité des prêts immobiliers bancaires est directement aux particuliers et non

aux promoteurs, avec un collatéral très large. Les ménages ont aussi un comportement prudent : ils ont

augmenté leur taux d’épargne depuis le choc Lehman et leurs achats immobiliers ne revêtent pas un caractère

spéculatif. La croissance du secteur immobilier devrait se poursuivre, compte tenu de la pénurie actuelle de

logement et de la croissance démographique, autour de 1,9%.

4. Politiques économiques : le bon équilibre ?

4.1. L’objectif de surplus budgétaire en 2013 est-il approprié ? Le Trésor australien s’est engagé à mettre en

œuvre une consolidation de l’ordre de 3 points de PIB pour atteindre un surplus de 0,1% du PIB en 2013. Ce

sera la première fois depuis le choc pétrolier de 1973 que les dépenses seront inférieures à 24% du PIB.

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Compte tenu de la baisse des recettes fiscales, qui rendait plus difficile l’engagement de consolidation, le

gouvernement a dû présenter un collectif budgétaire fin octobre rabotant le surplus escompté de 1,5 à 1,1 Md

malgré un nouveau train de mesures d’économies. Le Trésor reconnaît que ces consolidations successives

devraient retirer 1 point de PIB à la croissance. A la veille des élections de 2013, le gouvernement est

prisonnier d’un engagement politique antérieur, alors que les économistes du secteur privé jugent plus sain de

différer cette contraction budgétaire procylique dans un contexte de ralentissement.

4.2. Le dollar australien est-il surévalué compte tenu de la baisse du prix des matières premières ?

Traditionnellement, le taux de change est très fortement corrélé au prix des matières premières (commodity

currency), d’où l’appréciation du dollar australien de 57% entre 1998 et 2008. Malgré la baisse de l’indice

moyen du prix des matières premières de 29% depuis son point haut en octobre 2008, le taux de change s’est

apprécié de 55% par rapport au dollar américain sur la même période. Certains économistes estiment que le

taux de change pourrait être surévalué de 3-5%, 10 à 20% selon le FMI. La principale raison de cette

déconnexion est attribuée au statut de ‘safe haven’ du dollar australien et aux achats de bons du Trésor par

des investisseurs étrangers. Les étrangers posséderaient actuellement 80% de la dette fédérale (autour de 10%

du PIB) et 40-50% de la dette des Etats fédérés (autour de 15% du PIB). De nombreuses banques centrales ont

annoncé leur intention d’investir en dollar australien pour des raisons de diversification. Les investissements

étrangers en dollar australien étant presque saturés, ce facteur d’appréciation devrait disparaître, ce qui

théoriquement permettrait au taux de change de s’ajuster. Le FMI devrait publier prochainement le poids du

dollar australien dans les statistiques de réserves de change COFER, ce qui pourrait conforter son attractivité

comme monnaie de réserve.

4.3. La RBA doit-elle poursuivre un assouplissement monétaire ? La RBA est pratiquement indifférente à la

surévaluation du dollar australien : elle juge qu’elle est modérée et proche de la marge d’erreur. Elle estime

aussi que le taux de change est un signal de marché qui doit forcer les agents économiques à réallouer les

ressources. Le taux de change n’est qu’un des paramètres parmi d’autres de son appréciation de la situation

économique, mais si celle-ci devait se dégrader fortement, la RBA souligne avoir les marges de manœuvre

pour réduire encore les taux directeurs. De fait, elle a abaissé de 25 points le taux de base de 3,50 à 3,25%

le 2 octobre mais a maintenu de nouveau le taux inchangé début novembre en dépit des fortes attentes des

marchés (en raison d’une légère hausse de l’inflation). Le Trésor de son côté plaide en faveur d’un

assouplissement monétaire qui réduirait l’impact récessif d’une consolidation budgétaire.

4.4. Que reste-il à faire en matière de réformes structurelles ? L’Australie dispose d’un système économique

parmi les meilleurs au monde. L’étude d’une batterie d’indicateurs sur les réformes structurelles (Banque

mondiale, World Economic Forum, OCDE) montre que l’Australie est très souvent classée dans le premier tiers

dans un échantillon de 40-50 économies avancées, et ce malgré plusieurs faiblesses sur lesquelles s’accordent

économistes et milieux d’affaires:

Infrastructures. Le partage des compétences entre l’Etat central et les Etats fédérés, le plus souvent dirigés

par des partis de bord différent, a conduit à la paralysie des investissements dans les infrastructures. Les Etats

de la fédération sont aussi réticents à prendre des risques (l’Etat du Queensland a perdu sa notation AAA en

raison d’un endettement plus élevé que la moyenne), ce qui les amène à mal calibrer les PPP et à sous-investir.

Le cadre du COAG (Council of Australian Governements), qui réunit les exécutifs de tous les Etats et du fédéral,

n’a pas permis de surmonter ces obstacles.

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Marché du travail. La législation du travail subit un effet de balancier à chaque changement de majorité : le

gouvernement travailliste a mis en place en 2009 un nouveau cadre des relations du travail (Fair Work Act),

renforçant le pouvoir des salariés qui avait été affaibli dans la loi antérieure (Work Choice). Cette réforme,

selon les milieux patronaux, affecte gravement la productivité du travail dont elle renchérit le coût. Une vague

de négociations salariales prévues en 2013 pourrait conduire à de nombreux conflits salariaux. Par ailleurs, le

secteur minier réclame un assouplissement du cadre migratoire pour favoriser le recrutement de travailleurs

non ou semi qualifiés. Mais les syndicats font obstacle à la multiplication des programmes EMA (Enterprise

Migration Agreement).

Fiscalité. En 2010, la « Henry tax review » (The Future of Fiscal System) proposait 34 mesures de réformes

dont 4 seulement ont été mises en œuvre. En particulier, l’harmonisation fiscale entre les différents Etats ne

progresse pas. Le sujet le plus difficile sera la modification de l’assiette et des taux de la taxe sur la

consommation (appelée GST, Good and Service Tax). Le taux est de 10% et son rendement est de 49 Mds AUD

(3,2% du PIB), sachant que la santé et l’éducation, deux secteurs en croissance, sont exemptées ainsi que

l’alimentation. Le commerce en ligne est également exonéré, ce qui a pour effet pervers d’affaiblir la base

fiscale tout en déplaçant les achats des commerces physiques vers des entreprises à l’étranger. Il aura fallu

23 ans de négociations pour adopter la GST en 1998. Sa réforme, dont le principe même n’est pas consensuel,

risque de prendre encore de nombreuses années.

*

L’Australie appartient au petit club des pays encore notés AAA. Le Premier ministre australien ne cesse de

répéter aux milieux d’affaires et aux Australiens que leur économie fait l’envie du reste du monde. Pourtant,

ceux-ci sont étonnement pessimistes et attentistes. Selon les milieux d’affaires, le fait que ce soit un

gouvernement de coalition aujourd’hui au pouvoir, formule qui ne conviendrait pas à l’Australie, explique en

partie cela.

Nouvelle-Zélande : le système bancaire Le système bancaire néo-zélandais a bien traversé la crise financière mondiale des dernières années. Aucune

banque n’a connu de faillite, et aucune n’a dû être renflouée par le gouvernement. Les banques ont continué à

assumer leur rôle essentiel de financement des entreprises et des acquéreurs de logement. Mais cette résilience

s’explique partiellement par la présence dominante des banques à capitaux étrangers qui en font un cas unique

parmi les pays développés et est même rare à ce degré parmi ceux en développement.

1. Un système bancaire dense et largement dominé par les banques australiennes

1.1. La Nouvelle-Zélande est l’un des pays les plus bancarisés de l’OCDE, avec 21 banques offrant à leur

clientèle au total quelque 1 200 succursales et 2 500 ATM. Elles emploient 25 000 personnes (1% de la

population active), leurs dépenses s’élèvent à 4,3 Mds NZD (3% du PIB) et elles payent 1,3 Md NZD d’impôts

(1% du PIB).

1.2. Ces banques opèrent dans un environnement très compétitif. Les clients disposent en particulier de

procédures allégées depuis 2010 pour changer de banque, et les conditions d’enregistrement d’une nouvelle

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banque de détail sont assez souples. Le paysage bancaire est par conséquent assez mouvant, avec des rachats

de banques entre elles (comme celui intervenu en 2002 de la National Bank of New Zealand, jusqu’alors

détenu par les Lloyds, par ANZ – Australia and New Zealand Bank) et parfois l’arrivée de nouveaux acteurs.

1.3. Néanmoins, la plupart des banques inscrites se consacrent à la banque de gros ou à la gestion d’actifs.

La banque de détail est principalement assurée par six grandes banques. L’une, Kiwibank, créée en 2005, est la

filiale de la Poste, ce qui en fait la seule banque majeure à 100% néo-zélandaise ; elle dispose des 300 bureaux

de celle-ci pour opérer. Une seconde, Radobank, filiale du groupe néerlandais du même nom, est surtout

présente dans le financement des exploitations agricoles mais offre aussi de bons services en ligne avec

Rabodirect. Les quatre autres peuvent être considérées comme des banques universelles : ANZ, la plus

importante d’entre elles après son rachat et très bientôt son intégration totale de la National ; BNZ ( Bank of

New Zealand), Westpac et ASB Bank. Elles sont toutes contrôlées par des groupes bancaires australiens, et

détiennent à elles quatre 91% de l’ensemble des actifs bancaires qui s’élèvent au total à 370 Mds NZD (2,6 fois

le PIB néo-zélandais).

Avec un jugement favorable passé en 5 ans de 84 à 92% auprès de leur clientèle, ce secteur est de loin le plus

apprécié de tous les secteurs des services.

2. Un système considéré comme bien régulé, bien capitalisé, robuste et profitable

2.1. La Reserve Bank of New Zealand est chargée de la supervision du secteur bancaire. Traditionnellement,

cette régulation était assez légère (« light handed »), mais elle est en cours de renforcement. La banque

centrale estime d’ailleurs que, comme conséquence de la crise financière, les banques en ont compris la

nécessité et acceptent plus facilement toutes les exigences nouvelles qui sont maintenant posées. Elle se

montre en particulier très stricte sur la qualité de leur capital mais considère que les banques néo-zélandaises

sont en meilleure situation sur ce point que beaucoup de grandes banques à l’étranger. Elle porte également

une grande attention à ce qu’elles détiennent des fonds à long terme suffisants pour faire face aux tensions

éventuelles en matière de liquidité : 4% de leurs engagements en capitaux propres (tier one) et 8% pour le

total du capital qualifié. En moyenne, les banques dépassent largement ces deux ratios, leur valeur constatée

s’élevant respectivement à 11% et 13%. Par ailleurs, avec 83%, elles dépassent aussi déjà les nouvelles

exigences en matière de « core funding ratio », qui stipulent que 75% (à partir du 1er janvier 2013, contre 70%

auparavant) de leur financement doivent provenir des dépôts de leur clientèle ou de ressources stables

comme des obligations d’une durée minimum d’un an pour les rendre moins dépendantes des financements

étrangers à court terme.

2.2. Dans son dernier rapport trimestriel sur la stabilité financière publié début novembre, la banque

centrale souligne que la solidité des banques, qui avaient déjà traversé sans trouble majeur la crise

financière mondiale en 2007-2008, s’est améliorée par rapport à un passé récent et qu’elles remplissent déjà

toutes les exigences de Bâle III, ce qui les met en avance par rapport à une grande partie des banques du

monde. La qualité de leurs actifs s’est améliorée de façon significative et leur niveau de créances douteuses est

en baisse (les pertes qui en découlent se sont réduites de 27% au cours du dernier exercice). Malgré une

dégradation intervenue au cours de la crise financière, elles bénéficient d’un bon rating par les agences de

notation qui classent les grandes banques à capitaux australiens AA- ou son équivalent.

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2.3. La banque centrale travaille actuellement avec les banques à la mise en place d’une disposition

supplémentaire, spécifiquement néo-zélandaise, appelée Open Bank Resolution, destinée aux banques

disposant d’un total de bilan supérieur à 1 Md NZD, et qui prévoit qu’une banque faisant faillite reste ouverte

le lendemain de celle-ci afin de permettre des retraits totaux ou partiels et d’éviter la panique du public qui

pourrait entrainer des conséquences pour l’ensemble du système.

2.4. Les banques, dans l’ensemble, font bien face aux besoins de financement de l’économie, mais sont

confrontées dans leur propre financement au problème permanent du très faible taux d’épargne des Néo-

Zélandais, qui ont une forte tendance à dépenser plus que leurs revenus, ce qui les a conduits à un taux moyen

d’endettement qui représentait 160% de leur revenu annuel, l’un des taux les plus élevés du monde. La

conséquence de cette situation pour les banques est double : d’une part, une forte dépendance des capitaux

étrangers pour leur financement, d’autre part, une moindre demande de crédits de la part des particuliers, en

dehors des crédits immobiliers dont la demande est toujours vive compte tenu de la très forte aspiration des

Néo-Zélandais à vouloir posséder leur habitation. Avec la crise et la montée du chômage, les Néo-Zélandais

cherchent désormais à réduire leur endettement.

2.5. Ces banques sont rentables. Les quatre banques principales ont annoncé des profits pour l’exercice 2011-

2012 en croissance de 20%, pour un total de 3,5 Mds NZD (2,5 points de PIB). Ils sont même supérieurs à ceux

de l’avant crise (même si leur rentabilité reste en fait plus faible puisqu’elles ont très sensiblement augmenté

leurs fonds propres). Pour deux d’entre elles, il s’agit même d’un record absolu. Les banques peuvent ainsi plus

facilement constituer des réserves pour répondre aux exigences réglementaires et faire face à des périodes

plus difficiles.

3. Présence dominante des banques australiennes et influence sur l’économie néo-

zélandaise

3.1. Les banques néo-zélandaises détenues par des banques australiennes bénéficient d’un préjugé

favorable sur leur solvabilité en cas de crise, qui se retrouve sans doute dans leur rating, probablement

meilleur que si elles étaient entièrement nationales (par comparaison, Kiwibank est classée A+). En effet, elles

peuvent s’appuyer sur des maisons mères d’une dimension bien plus importante, elles-mêmes solides,

profitables et bénéficiant d’un accès plus aisé aux marchés internationaux de capitaux.

3.2. Mais ce phénomène accroît la dépendance de la Nouvelle-Zélande à la politique monétaire australienne

et contribue à son déficit courant. D’une part, il accentue l’impact sur la Nouvelle-Zélande de la politique

menée par la Reserve Bank of Australia ; certains y voient un risque de souveraineté limitée. D’autre part,

même si les banques réinvestissent localement une partie de leur profit pour y développer leurs opérations, la

plus grande partie de ces profits est transférée à l’étranger : selon une étude réalisée par le Centre for Banking

Studies de la Massey University, le secteur bancaire contribue pour 62% au déficit enregistré par la balance

des revenus qui est elle-même le principal contributeur au déficit courant du pays.

3.3. A la mi-novembre, un rapport de Standard and Poor’s a estimé que le secteur bancaire de la Nouvelle-

Zélande (comme celui de l’Australie) était trop dépendant des financements étrangers, même si cette

situation s’est améliorée progressivement du fait de l’augmentation des dépôts de la clientèle. Même si les

banques maintiennent actuellement de bons niveaux de liquidité, si de fortes tensions surgissaient sur les

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SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 23/27

marchés de gros sur lesquels elles se financent à l’étranger, cela les mettrait sous pression et elles risqueraient

de ne plus pouvoir remplir les exigences en matière de core funding ratio.

*

Malgré ces réserves, les banques néo-zélandaises semblent bien placées pour faire face aux nouveaux défis, le

ralentissement économique mondial, les coûts croissants liés à une régulation plus exigeante et une hausse de

leur coût de financement alors que le taux moyen des prêts consentis a eu tendance à baisser. L’économie de la

Nouvelle-Zélande devrait pouvoir compter sur son système bancaire pour répondre aux besoins de financement

liés à la croissance plus dynamique qui se dessine enfin (+2,5% par an en moyenne sur la période 2012-2017

selon le FMI, contre +0,1% sur la période 2008-2011).

Copyright : Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisa-tion expresse des Services économiques.

Contact : [email protected] / [email protected] [email protected] / [email protected]

Clause de non-responsabilité : Les Services économiques s’efforcent de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigeront, dans la mesure du possible, les erreurs qui leur seront signa-lées. Toutefois, ils ne peuvent en aucun cas être tenus responsables de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette lettre.

Date de parution : 11 décembre 2012

Rédacteurs en chef : Florence Jeanblanc-Risler Chef du service économique régional de Tokyo Ambassade de France au Japon Benoît Gauthier Chef du service économique de Séoul Ambassade de France en Corée Agnès Espagne Chef du service économique de Canberra Ambassade de France en Australie Alain Frossard Conseiller économique à Wellington Ambassade de France en Nouvelle-Zélande

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AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE

SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 24/27

Japon : indicateurs économiques

PIB : -0,9% en g.t. (3T2012) Exportations : -2,8% en g.m. (octobre)

Production : +1,8% en g.m. (octobre) Inflation core : 0,0% en g.a. ; Chômage : 4,2% (oct.)

Change Indice boursier Nikkei

-5

-4

-3

-2

-1

0

1

2

3

1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Demande extérieure (pt) Demande int. publique (pt)

Demande int. privée (pt) Croissance du PIB (%)

Source : Cabinet Office. -1

0

1

2

3

4

5

6

7

8

05 06 07 08 09 10 11 12

Solde Exportations Importations

Source : douanes japonaises.

(Valeur, CVS, '000 Mds de yens)

40

50

60

70

80

90

100

110

120

130

140

150

05 06 07 08 09 10 11 12

Total Automobile Electronique

Source : METI.

(Indice, base 100 = 2005)

3,0

3,5

4,0

4,5

5,0

5,5

6,0

-3,0

-2,0

-1,0

0,0

1,0

2,0

3,0

05 06 07 08 09 10 11 12

Inflation hors produits frais Taux de chômage

Sources : MHLW, MIC.

(Inflation hors produits frais, %) (Taux de chômage, %)

70

80

90

100

110

120

130

140

150

160

170

180

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

JPY/USD

JPY/EUR

Ap

pré

cia

tion

du

yen

6 000

8 000

10 000

12 000

14 000

16 000

18 000

20 000

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

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AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE

SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 25/27

Corée : indicateurs économiques

PIB : +0,3% en g.t. (2T2012) Exportations : +3,5% en g.m (octobre)

Production : +0,8% en g.m. (septembre) Inflation : +2,1% ; Chômage : 2,8% (octobre)

Change Indice boursier Kospi

-6

-4

-2

0

2

4

6

8

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2

2009 2010 2011 2012

Importations ExportationsStock FBCFConsommation publique Consommation privéePIB

-5

5

15

25

35

45

55

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Balance Exportations Importations

(Valeur, non CVS, Mds USD)

Source : douanes coréennes.

60

80

100

120

140

160

180

200

220

240

2008 2009 2010 2011 2012

Total Electronique Automobile

(Indice, base 100 = 2005)

Source : Banque de Corée.

2,0

2,5

3,0

3,5

4,0

4,5

5,0

5,5

0

1

2

3

4

5

6

7

8

20

08

/01

20

08

/06

20

08

/11

20

09

/04

20

09

/09

20

10

/02

20

10

/07

20

10

/12

20

11

/05

20

11

/10

20

12

/03

20

12

/08

IPC (% y.o.y.)

Taux de chômage (% cvs)

600

800

1 000

1 200

1 400

1 600

1 800

2 000

2 200

20

08

/01/0

2

20

08

/08/1

1

20

09

/03/1

8

20

09

/10/1

9

20

10

/05/2

5

20

10

/12/2

7

20

11

/08/0

3

20

12

/03/0

9

20

12

/10/1

6

WON/EUR

WON/USD WON/100JPY

800

1 000

1 200

1 400

1 600

1 800

2 000

2 200

20

07

/01/0

2

20

07

/05/2

8

20

07

/10/2

4

20

08

/03/2

1

20

08

/08/1

8

20

09

/01/1

2

20

09

/06/0

5

20

09

/10/2

6

20

10

/03/2

2

20

10

/08/1

2

20

11

/01/0

5

20

11

/06/0

2

20

11

/10/2

7

20

12

/03/2

1

20

12

/08/1

4

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AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE

SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 26/27

Australie : indicateurs économiques

PIB : +0,6% en g.t. (2T2012) Exportations : -0,8% en g.m. (septembre)

Production : -1,1% en g.t. (2T2012) Inflation : +1,2% en g.a. ; Chômage : 5,1% (2T)

Change Indice boursier S&P/ASX 50

-1,5

-1,0

-0,5

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

05 06 07 08 09 10 11 12

Source : ABS.

(Croissance, %)

-5

0

5

10

15

20

25

05 06 07 08 09 10 11 12

Solde Exportations Importations

(Valeur, CVS, Mds AUD)

Source : ABS.

-4

-3

-2

-1

0

1

2

3

4

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Source : OCDE.

(Croissance, %, CVS)

4,0

4,5

5,0

5,5

6,0

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Inflation Taux de chômage

Sources : ABS, OCDE.

(Inflation, %) (Taux de chômage, %)

0,9

1,0

1,1

1,2

1,3

1,4

1,5

1,6

1,7

1,8

1,9

2,0

2,1

2,2

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

AUD/USD

AUD/EUR

Ap

pré

cia

tion

du

do

llar a

us

tralie

n

3 000

3 500

4 000

4 500

5 000

5 500

6 000

6 500

7 000

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AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE

SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 27/27

Nouvelle-Zélande : indicateurs économiques

PIB : +0,6% en g.t. (2T2012) Exportations : -14% en g.m. (octobre)

Production : -0,1% en g.t. (2T2012) Inflation : +1,0% en g.a. ; Chômage : 6,8% (2T)

Change Indice boursier NZX 50

-2,0

-1,5

-1,0

-0,5

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

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1T

2T

3T

4T

1T

2T

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Source : Statistics NZ.

(Croissance, %)

-1

0

1

2

3

4

5

05 06 07 08 09 10 11 12

Solde Exportations Importations

Source : Statistics NZ.

(Valeur, CVS, Mds NZD)

-8

-6

-4

-2

0

2

4

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

3T

4T

1T

2T

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Source : OCDE.

(Croissance, %, CVS)

3

4

5

6

7

8

1

2

3

4

5

6

1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Inflation Taux de chômage

Sources : Statistics NZ.

(Inflation, %) (Taux de chômage, %)

1,1

1,2

1,3

1,4

1,5

1,6

1,7

1,8

1,9

2,0

2,1

2,2

2,3

2,4

2,5

2,6

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

NZD/USD

NZD/EUR

Ap

pré

cia

tion

du

do

llar n

éo

-zéla

nd

ais

2 250

2 500

2 750

3 000

3 250

3 500

3 750

4 000

4 250

4 500

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012