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Ministère de la culture et de la communication 3, rue de Valois 75033 Paris Cedex 01 www.culture.gouv.fr www.culture.fr LA LETTRE D’INFORMATION Ministère de la culture et de la communication N° 124 - mensuel - mars 2005 ISSN 1255 - 6270 DEUX JOURS POUR L’ARCHITECTURE Les Rendez-vous de l’architecture auront lieu les 6 et 7 avril Dossier : LA CINÉMATHÈQUE, UNE PASSION FRANÇAISE

Lettre information 124 - Culture · nistres.Le français, rappelons-le, rap-proche dans le monde plus de 120 millions de personnes. Cette nouvelle impulsion coïncide avec le 10e

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Ministère de la culture et de la communication

3, rue de Valois75033 Paris Cedex 01

www.culture.gouv.frwww.culture.fr

LA LET TRED’INFORMATIONMinistère de la cultureet de la communication

N° 124 - mensuel - mars 2005

ISSN 1255 - 6270

DEUX JOURS POUR L’ARCHITECTURE Les Rendez-vous de l’architecture

auront lieu les 6 et 7 avril

Dossier :LA CINÉMATHÈQUE, UNE PASSIONFRANÇAISE

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2/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION30 janvier 2001

Directeur de la publication : Henri Paul Rédacteur en chef : Paul-Henri Doro Assistante : Céline MéfretComité de rédaction : Jacques Bordet, Emmanuel Boutier, Marc-Antoine Chaumien,Robert Fohr, Xavier Froment, Nicole Gasser,Marie-Christine Herrgott, Anne Laborde, Martine Lehmans, Vincent Lorenzini, Héléna Dos SantosConception graphique : Jeanne VerdouxMaquettiste : Emmanuel Boutier Impression : PLB CommunicationN° de commission paritaire : 1290 AD, nouvelle sérieTirage : 35 000 exemplaires 0,30 s le numéro Pour recevoir la lettre d’information :Adresser une demande écrite au DIC, ministère de la culture et de la communication3, rue de Valois, 75033 Paris Cedex 01 Fax : 01 40 15 81 72 internet : http://www. culture. gouv. fr

Dossier

SOMMAIRE

Dossier Page 7La Cinémathèque, une passion française

ActualitésPage 4Renaud Donnedieu de Vabresdonne le coup d’envoi au« Temps des arts de la rue »

Page 6Les fresques du XIVe siècleornant le palais des papes vont être restaurées

Page 13Un plan d’urgence en faveur du court métrage

PortraitPage 20Danièle Giraudy ou les 1001métiers du conservateurs

Couverture : la Maroquinerie desArdennes, projet réalisé en 2004 par PatrickBerger et Jacques Anziutti Architectes© J.Abinal pour P.Berger & J.Anziutti.

Au moment où oncélèbre le centenaire de la disparition de Jules Verne, lessciences et techniquesseront à l'honneur cetteannée pendant la 10e

Semaine de la languefrançaise et de la francophonie. Cettemanifestation marqueraaussi le point de départd’une nouvelleimpulsion en faveur dela langue française.

En affirmant que « la maîtrisede la langue française favorisel ’accès à la citoyenneté et à la culture », Renaud Donnedieu de Vabres jette les bases de la politique en faveur de la langueet de la francophonie. Elle fera

prochainementl’objet d’une com-munication enconseil des mi-nistres. Le français,rappelons-le, rap-proche dans lemonde plus de120 millions depersonnes. Cettenouvelle impulsioncoïncide avec le10e anniversaire dela Semaine de lalangue française etde la francopho-nie. Placée sous lesigne de l’aventurescientifique, la Se-maine jouera parailleurs cette année

avec les différents registres de la langue des sciences et techniques.A l’occasion du centenaire de ladisparition de Jules Verne, legrand maître du roman d’anti-cipation, la Semaine met enexergue « dix mots » dont lechoix a été confié à des hommeset des femmes de sciences fran-cophones qui ont proposé untexte à leur sujet ayant un rap-port avec la science.Poétiques ou informatifs, c’estselon, mais toujours rationnels,ces dix mots forment une guir-lande étonnante et instructiveen l’honneur du français. Mi-chel Serres, philosophe et his-torien des sciences propose dedécouvrir l’Ondelette ; FrançoiseBalibar, physicienne et histo-rienne des sciences, dévoile lepaysage tout en relief de la variation dans les sciences ;Geneviève Berger, biophysi-cienne, propose le mot com-

Les richesses d’un mot usuel :« ordinateur »Quel rapport y a-t-il entreSaint-Thomas d’Aquin et lesordinateurs ? Aucun à priori !Et pourtant c’est en pensant àce que l’illustre théologien ditde l’entendement de Dieu queJacques Perret a créé ce motqui s’applique désormais à desmillions et des millions de machines. Le 16 avril 1955,il écrit au directeur d’IBMFrance pour lui proposer cemot, dont voici un extrait :« Cher monsieur, que diriez vousd’ordinateur ? c’est un mot cor-rectement formé, qui se trouvemême dans le Littré comme adjectif désignant Dieu qui metde l ’ordre dans le monde » etconclut sa lettre en disant ensubstance : « N’hésitez pas à medonner un coup de téléphone sivous avez une autre idée… »

LA SCIENCE FÊTÉE PENDANT LASEMAINE DE LA LANGUE FRANÇAISEET DE LA FRANCOPHONIE

Visuel de la 10e semaine de la langue française © LM Communiquer

plexité, qui a également inspirél’œuvre d’Edgar Morin ;Françoise Héritier, anthropo-logue, s’intéresse à l’élémentaire ;Laurent Lafforgue, mathémati-cien, expose les multiples sensmathématiques de cristal ;Magda Stavinschi, astronome,nous ouvre le miroir du monde ;Gérard Toulouse, physicien, dé-finit le complexe désenchevêtre-ment ; Jean Dercourt, secrétaireperpétuel de l’Académie dessciences et de l’industrie, à tra-vers une conversation scienti-fique nous fait découvrir l’hélice ;Gabriel de Broglie, président de la commission générale determinologie, explicite la nou-velle aventure de l’icône. Cetteannée, un mot supplémentaire :le 16 avril 1955, Jacques Perret,philologue, inventait le mot ordinateur.

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3/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2005

L’ARCHITECTURE EN QUESTIONLes Rendez-vous de l’architectureauront lieu les 6 et 7 avril

Un ensemble de manifestations à l'attention des professionnels, des étudiants en architecture et de tous les publicsaccompagneront laquatrième édition desRendez-vous au Palaisde la Porte Dorée.

Lorsque Renaud Donnedieu deVabres confie la présidence desRendez vous 2005 à PatrickBerger, Grand Prix national del’architecture 2004, il entendfaire de cet événement phare dela politique d’architecture duministère de la culture et de lacommunication, une manifesta-tion d’envergure réunissant lesacteurs de la ville, du paysage etde l’urbanisme. « Partant duconstat que la ville et la région nesont plus deux entités distinctesmais forment aujourd’hui un seulespace urbain, je veux interrogerla place et l ’avenir du projet d’ar-chitecture dans ce nouvel état deschoses naturel et construit » a in-diqué Patrick Berger en mettanten œuvre les Rendez-vous 2005.Plus de trente intervenants sontconviés à participer aux débatset à présenter leur expérienceprofessionnelle. De nombreusespersonnalités parmi lesquellesles architectes , MassimilianoFuksas, Zaha Hadid, Françoise-Hélène Jourda, Dominique Perrault, Christian de Portzam-parc, Marc Mimram, AntoineStinco, )…., les maîtres d’ou-

vrage, Yves Laffoucrière, Jean-Louis Subileau, se réunirontpour deux journées de réflexionautour des enjeux contempo-rains de la programmation et del’avenir des villes.

Autres événementsDe nombreux événements com-plémentaires mobiliseront aussiles différents acteurs du cadrede vie. Comment favoriser l’ins-cription des projets de signalé-tique dans la politique cultu-relle ? Le colloque « la ville etles signes », proposé par le ré-seau des Villes et pays d’art etd’histoire et l’association natio-nale des animateurs de l’archi-tecture et du patrimoine, dres-sera un état des lieux des moyensd’expression et de présentationde la ville à partir d’études decas comme Paris, Venise,Rennes, Aubusson ou Cambrai.Autre colloque, autre thème :« villes nouvelles, laboratoiresd’architecture », 1965-2005, estorganisé dans le cadre du pro-gramme interministériel d’his-toire et d’évaluation des villesnouvelles françaises. Territoiresd’expérimentation pour touteune génération d’architectes etd’urbanistes, tous les aspects desvilles nouvelles françaises serontexplorés.Par ailleurs, la 8e session d’Eu-ropan, concours d’idées eu-ropéen pour des architecturesnouvelles, réalisé notamment enpartenariat avec le ministère del’équipement, sera lancée sur lethème « Urbanité européenne »le 6 avril. Les résultats natio-naux du Prix grand public del’architecture 2004 seront pro-clamés le 7 avril : rappelons que

la sélection finale organiséeavec Radio France, fait suiteaux sélections régionales deréalisations architecturalescontemporaines choisies parle grand public.

Trois expositionsConsacrée à Patrick Berger,l’exposition « Milieux » del’Institut français d’archi-tecture / Cité de l’architec-ture et du patrimoine, a étéconçue par l’architectecomme un projet mettant enperspective la notion de mi-lieu. L’exposition s’articule entrois volets : la ville-région etson milieu ; l’architectur et leséléments naturels ; les figuresd’espace et les valeurs d’usage.Ces deux journées seront clô-turées par la projection de deuxfilms inédits réalisés par RichardCopans et Stan Neumann sur lamédiathèque de Toyo Ito à Sen-daï et la maison de Jean Prouvéà Nancy. Les rendez vous del’architecture sont en accès libredans la limite des places dispo-nibles.Par ailleurs, deux expositionsproduites avec l’Associationfrançaise d’action artistique(AFAA) pour les biennales de

PROGRAMME ET THÈMES DES RENDEZ-VOUS DE L’ARCHITECTUREMercredi 6 avril :Peut-on encore programmer la ville globalement ? La ville s’étend à l’échelle de la région. Les outils actuels de décision permet-tent-ils d’agir sur cet espace ? Ville-conserve / ville-mouvement. Les villes sefigent, les constructions contemporaines font œuvre d’art. Quel avenir ?Jeudi 7 avril :La notion d’ailleurs, les utopies du déniLe territoire de la ville s’étend ; il est désormais impossible de rejeter hors deses frontières les éléments jugés indésirables.L’état naturel, l’état construit.En explorant leurs sols, les villes façonneront leurs propres modèles et affirme-ront une identité que certains jugent perdue.

Venise et de Pékin, « Métamor-phoses durables » et « Architec-tures du réel » (voir L.I. n° 120),seront présentées à Paris sousune nouvelle forme du 9 marsau 15 mai.

Ateliers pédagogiques d’architecturepour les enfants ouverts sur réservationle mercredi 6 avril, matin et après-midi. Informations : 01 40 15 37 38 ou [email protected],Site internet :[email protected]’événement est organisé par la direc-tion de l’architecture et du patrimoine(DAPA) avec le soutien de la de l’Insti-tut français d’architecture/Cité del’architecture et du patrimoine, et lepartenariat du groupe Moniteur et deLafarge plâtre.

Visuel de la manifestation © D.R

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2005

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2005

En lançant le Temps des arts de la rue, le2 février, à Marseille,Renaud Donnedieu deVabres a présenté unplan d’action sansprécédent en faveur« d’une disciplineartistique plébiscitéepartout en France ».

En lançant le Temps des arts dela rue, le 2 février, à Marseille,dans le cadre emblématique deLieux Publics, le Centre natio-nal de création des arts de la rue,

Renaud Donnedieu de Vabres asouhaité mettre l’accent sur une« opération durable » qui reflète« une discipline artistique plébis-citée partout en France ». Souli-gnant que 2 ME supplémen-taires seront consacrés à cesecteur, il a dévoilé les 10 points d’un plan d’action com-prenant notamment la localisa-tion à Marseille de la future Cité des arts de la rue dont lapremière pierre sera posée à l’automne. Parmi les autres me-sures annoncées, on retiendra lalabellisation de six nouveaux« centres de production » et unsoutien accru aux échanges internationaux.

Un projet d’envergureEn choisissant l’espace publiccomme espace de jeu et d’enjeu,les arts de la rue ont inventé desdémarches singulières d’écritureartistique, impliquant le publicdans une dynamique originale.La place qu’occupent aujour-d’hui les arts de la rue dans lavie artistique du pays est le fruitde l’engagement d’artistes quiont su faire évoluer leur disciplinemais aussi de celui de l’État quilui consacrait, en 2004, 6,5 ME.Quelque 900 compagnies de rueaujourd’hui recensées illustrentla richesse de cette discipline deRoyal de luxe à Oposito et deTranse Express à Générik Vapeur.

RENAUD DONNEDIEU DE VABRESDONNE LE COUP D’ENVOI DU « TEMPS DES ARTS DE LA RUE »

Il s’est en outre développé de-puis une dizaine d’années unpaysage de lieux de fabricationfortement ancrés sur leurs ter-ritoires, tels l’Atelier 231 à Sot-teville-les-Rouen, le Fourneau àBrest ou l’Abattoir à Chalon surSaône. Au carrefour des enjeuxde la création, de la médiationet de la diffusion, ils dévelop-pent des activités de productionpar l’accueil en résidence descompagnies. Ces lieux seront la-bellisés « centres de production ».Enfin, en termes de diffusion,l’essor des arts de la rue auprèsdu grand public tient en grandepartie à la multiplication des fes-tivals mais d’autres formes de

« Les Girafes », un spectacle de rue de la compagnie Off (2002) © Philippe Cibille

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2005

TEMPS DES ARTS DE LA RUE : LES DIX NOUVELLES ACTIONS • Identifier de nouveaux centres nationaux de productionDoter les lieux de fabrication de nouveaux moyens et mettre en placeun texte définissant les missions et les objectifs attendus des centres nationaux de production ;• Structurer des lieux animés par des compagniesMieux reconnaître et structurer ces lieux d’échange et de mutualisation ;• Construire la Cité des arts de la rueMettre en place un laboratoire scénique de création, un territoired’expérimentation et de développement partagé entre plusieurs équipeset structures des arts de la rue ;• Consolider les équipes artistiquesGarantir les conditions de travail au travers des aides pour l’emploi et de nouveaux conventionnements mis en place par les DRAC ;• Affirmer l’écriture pour la rue par des commandes publiquesValoriser la spécificité de l’écriture de l’espace public parmi les écriturescontemporaines de l’art ;• Soutenir l’émergence de jeunes compagniesAménager des dispositifs d’aide permettant aux nouveaux talents de s’exprimer ;• Promouvoir des modes de diffusionGarantir une présence des spectacles de rue sur toute l’année et inscrireces derniers dans les programmations des scènes généralistes (avec lacollaboration de l’ONDA) ;• Ouvrir les frontières et favoriser les échanges internationauxImpulser une dynamique internationale en développant davantage les échanges et les projets entre pays (avec la collaboration de l’AFAA) ;• Lancer la formation avancée et itinérante des arts de la rue (FAI AR)Mettre en place un système de formation structuré dans la durée, uneformation itinérante qui accueillera sa première promotion en automne2005 ;• Mieux connaître et faire connaître les arts de la rueMettre en place des programmes d’étude pour appréhender au mieux le profil des publics des arts de la rue et les spécificités des esthétiquesinhérentes à ces derniers.

LA CITÉ DES ARTS DE LA RUELancée en 1995 par MichelCrespin (fondateur de LieuxPublics), Pierre Berthelot etCathy Avram (directeurs de lacompagnie Générik Vapeur),la future Cité des arts de la rueentend valoriser les spectaclesde rue. A l’issue d’un concoursarchitectural, l’équipeIsnardon-Lucube-Redondoétablie à Marseille, a remportéle projet dont les premièrespierres seront posées àl’automne 2005 à Marseille.Cet espace aménagé sera unvaste territoire d’expérimenta-tion et de développement quiprendra place sur un site de36 000 m2 dont 11 000 m2

de bâti. Le coût total estestimé à plus de 9,5 ME.dont 1,6 ME du ministère dela culture et de la communica-tion (DRAC PACA) ainsi que la ville de Marseille,le département et la région.

L’ACTION INTERNATIONALEPar son histoire et sa vitalité, laFrance est considérée commeun pays de référence pour lesarts de la rue et les tournées àl’étranger représentent un voletd’activité primordial pour denombreuses compagnies.Différents réseaux européenscontribuent à créer unevéritable identité des arts de larue notamment à travers l’Eu-rope. C’est le cas des trois ré-seaux aujourd’hui existant : InSitu, qui regroupe des produc-teurs et diffuseurs de cinq payseuropéens : la France avecLieux Publics et l’Atelier 231,l'Autriche, l’Espagne, laBelgique et la Grande-Bretagne ; EunetStar formé parneuf structures de Belgique, deGrande-Bretagne, d’Irlande,des Pays Bas, de Roumanie,de Pologne et de Slovaquie et dont les référents en Francesont l’Avant-Scène de Cognac,et Circostrada, lancé par l’association HorsLesMurs quirassemble douze partenaires en Europe. Cette dynamiqueinternationale sera conduiteavec le soutien de l’AssociationFrançaise d’Action Artistique(AFAA). Un projet de mani-festation emblématique àéchelle européenne est aussimis à l’étude.

diffusion commencent aujour-d’hui à se mettre en œuvre.

Bilan et perspectivesDix ans après la mise en placed’un premier plan pour les artsde la rue, il était nécessaire dedresser un bilan de l’action ac-complie et d’impulser les pers-pectives des dix prochainesannées. Lancé en février 2005,le Temps des Arts de la rue doitpermettre d’expérimenter denouvelles relations entre les col-lectivités publiques, les servicesadministratifs, les établissementsd’action culturelle (scènes na-tionales, scènes convention-nées…) et de création (CDN,CCN, Centres d’art..). Ce sec-teur, jeune encore et en pleineexpansion, doit en effet être dotéet structuré à la mesure des at-tentes et des enjeux dont il estle fer de lance.

Jean-Paul Lefeuvre et Didier André, « La Serre » (2002) © Philippe Cibille

« Le cirque des nouveaux nez » à Antony(2004) © Christophe Raynaud de Lage

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2005

A Avignon, les fresques exceptionnelles de la chapelle Saint-Martial vont être restaurées par le ministère de la culture et de la communicationavec le soutien financier de la ville d'Avignon et le mécénat de la Fondation BNP Paribas.

En signant le 16 février une convention pour la restauration desfresques du XIVe siècle de la chapelle Saint-Martial du Palais desPapes, Michel Clément, Directeur de l’architecture et du patri-moine, Anne Marie Martin, adjointe déléguée au patrimoine his-torique et artistique, représentant Marie-José Roig, maire d’Avi-gnon, et François Debiesse, Président de la Fondation BNP Paribas,entendent manifester leur volonté de rendre accessible le patri-moine au plus grand nombre.Commandées en 1344 au peintre Matteo Giovannetti, les pein-tures murales du Palais des Papes ont été réalisées selon la tech-nique de la fresque, complétée par des parties à sec, et rehausséede pâtes et de feuilles métalliques. Ces matériaux divers n’ont pas

Mécénat LES FRESQUES DU XIVe SIÈCLEORNANT LE PALAIS DES PAPES VONT ÊTRE RESTAURÉES

UN CHEF D’ŒUVRE DU TRECENTO : LA LÉGENDE DE SAINT-MARTIALCommandé par le Pape Clément VI en 1344, ce cycle de peinturesqui couvre les parois et la voûte de la chapelle Saint-Martial, est unefresque exceptionnelle du maître de l’école de Sienne, Matteo Gio-vannetti. Il retrace la légende de Saint-Martial, vénéré dans leLimousin dont le souverain pontife était originaire, et s’inscrit dansles recherches de l’époque sur le portrait et l’adaptation de l’œuvre àl’architecture réelle de la pièce. Ces fresques constituent un ensembleexceptionnel et témoignent de la haute qualité artistique de lapremière école d’Avignon.

vieilli de la même façon et lesdifférents usages de la chapel-le au cours du XIXe siècle ontaltéré les peintures murales etles enduits qui les portent. Aleur tour, les matériaux de res-tauration (paraffine au débutdu XXe siècle par exemple) ontajouté brillances, nouvellestextures et retouches aujour-d’hui désaccordées.Pour l’ensemble de la restau-ration, un budget de480 000 s est consacré parl’État (190 000 s), la villed’Avignon (190 000 s) et laFondation BNP Paribas(100 000 s). Elle portera dansun premier temps sur lesenduits et la couche picturale.Le sort réservé aux anciennesinterventions et le type deretouche à apporter serontarrêtés par un comité scienti-fique. Le programme demécénat de BNP Paribas pourl’art a permis, depuis 1994, larestauration d’une centaine

d’œuvres parmi lesquelles le plafond de Mercure des appartementsde la reine au Château de Versailles et la collection du peintreGaston Chaissac (1910-1964) conservée au musée de l’AbbayeSainte-Croix aux Sables d’Olonne. Il se poursuit notamment avecla restauration des 36 Bustes-charges des Célébrités du Juste milieu ducaricaturiste Honoré Daumier (1808-1879) au Musée d’Orsay.

Contact : Direction de l'architecture et du [email protected]

Détail des fresques de la chapelle Saint-Martial à Avignon © Photo : Serge Briez

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7/Dossier

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N° 124 - mensuel - mars 2005

DOSSIER

LA CINÉMATHÈQUE, UNE PASSION FRANÇAISE

Conçue par Henri Langlois en1936 comme un « temple de lacinéphilie », la Cinémathèquefrançaise a fermé les portesde ses salles historiques duPalais de Chaillot et desGrands Boulevards le 28février avant l’ouverture du51, rue de Bercy à l’automne2005. Grâce à l’attentionconstante et au soutienfinancier du ministère de laculture et de la communica-tion, la Cinémathèque resteraun « lieu de mémoire » pour le cinéma où l’on pourra voiret commenter projections etrétrospectives. Avec plus d’é-crans pour montrer les films,

plus d’espace pour présenterles collections, plus d’acti-vités éducatives, plus de lieuxpour étudier le cinéma et uncroisement plus important despublics. Afin d’en savoir plussur le passage de Chaillot àBercy, la Lettre d’informationest allée rencontrer le di-recteur de la Cinémathèque,Serge Toubiana. Il nous parlede son engagement à « ac-complir » l’œuvre de Langlois,de « la magie du lieu » dubâtiment de Franck Gehry et nous explique pourquoi la Cinémathèque demeureraselon lui « une passionfrançaise ».

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2005

Avant son départ à Bercy prévu à l’automne 2005,la Cinémathèque française vient de fermer lesportes de ses deux salles parisiennes de Chaillotet des Grands Boulevards le 28 février. SergeToubiana, son directeur, nous indique pourquoi la« magie » du bâtiment de Franck Gehry se prêteraselon lui à la constitution d’une « cinémathèquedu XXIe siècle » et revient sur l’héritage d’Henri Langlois.

La Cinémathèque Française a fermé les portes de ses salles de Chaillotet des Grands Boulevards le 28 février avant un nouveau départ àBercy prévu à l’automne. Serge Toubiana, faut-il y voir un signe derupture ou de continuité ? La Cinémathèque n’en est pas à son premier déménagement : lacolline de Chaillot avait déjà succédé en 1963 à l’avenue de Mes-sine puis à la rue d’Ulm en son temps. Pourtant, le déménagementau 51, rue de Bercy ne répond pas simplement à un besoin d’es-pace plus important. Avec Bercy, la Cinémathèque accomplit unevéritable révolution dans la continuité. Révolution parce qu’avec ledéménagement, elle nous permet d’accéder à une unité tant sou-haitée : toutes les composantes de la Cinémathèque sont enfin réu-nies sur un même lieu. La cohérence géographique, architecturale,c’est précisément ce qui nous manquait. Continuité parce que nousavons l’impression d’accéder pleinement au vœu d’Henri Langlois :faire du lieu le véritable « temple de la cinéphilie » dont il avait rêvé.

Comment situez-vous plus précisément cette continuité par rapportà Langlois ? Si le geste de Langlois est unique au monde, il est aussifondateur. Constatant que toute une part du patrimoine cinéma-tographique est abandonnée sitôt consommée par l’industrie quila produit, Langlois crée la Cinémathèque en 1936 pour que cesfilms, notamment muets, ne tombent pas dans l’oubli. Il veut ras-sembler toute l’histoire du cinéma. Avec l’aide de Malraux, quicomprend l’intérêt de sa démarche bien avant la rupture de 1968,il conçoit aussi une sorte de musée imaginaire du cinéma compre-nant affiches, costumes, maquettes de décors, etc. A partir de là, laCinémathèque va devenir un lieu unique au monde de découver-te. La culture du cinéma y acquiert ses lettres de noblesse. La Ciné-mathèque constituera notamment une formidable école pour

SERGE TOUBIANA :« LA CINÉMATHÈQUE EST UNEVÉRITABLE PASSION FRANCAISE »

SERGE TOUBIANA, LA BIOIl connaît le cinéma sur le bout des doigts. Né en 1949, directeur de la Cinémathèque française depuis 2003, Serge Toubiana est unepersonnalité reconnue du monde du cinéma. A vingt-quatre ans, en1973, il intègre la rédaction des Cahiers du cinéma, dont il deviendra,sous la houlette de Serge Daney, l’un des principaux artisans. Rédac-teur en chef des Cahiers jusqu’en 2000, il se tourne alors à la fois versl’écriture, co-signant avec Antoine de Baecque une monumentalebiographie de François Truffaut (Gallimard, 1996) et vers la réalisa-tion de films documentaires sur Depardieu (2000), Isabelle Huppert(2001) ou encore Truffaut avec ses très beaux Portraits volés (1993).Producteur sur France Culture, Serge Toubiana s’est aussi passionnépour l’édition de films sur support DVD (MK2 éditions) qui lui permettent de réaliser de véritables éditions critiques saluées par lapresse.

La servante, par Kim Ki Yung © Complot de famille, par Alfred Hitchcock © D.R.

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9/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2005

les réalisateurs de la Nouvelle Vague, Truffaut, Rohmer ou Godard.Langlois, c’est celui qui a su réaliser l’alchimie entre Paris et unesorte de brassage international, cosmopolite. Rossellini, Fritz Lang,Dreyer, Hitchcock ou Orson Welles sont chez eux à la Cinéma-thèque. Il a fait de la Cinémathèque un objet paradoxal et extra-ordinaire : une véritable passion française reconnue partout dansle monde.

Comment allez-vous combiner ce désir de cinéma dans le projet deBercy ?Fidèle à l’esprit de Langlois, j’ai réfléchi, dans un rapport remis àJean-Jacques Aillagon, alors ministre de la culture et de la com-munication, en 2003, à la notion de patrimoine cinématographique.L’enjeu de Bercy, c’est une cinémathèque du XXIe siècle, tournéevers le patrimoine du cinéma et en même temps vers des publicsnouveaux, attentifs à d’autres formes de programmation des films.Voir et commenter tous les cinémas du monde mais dans des condi-tions cinématographiques ou muséographiques considérablementtransformées et conformes aux normes de notre époque. Ainsi,Bercy va nous permettre de croiser des publics différents et de lesrajeunir. Cette hétérogénéité des publics peut faire naître un autrerapport d’appartenance à la cinéphilie.

A quoi vont ressembler les installations intérieures du 51, rue deBercy ?Il y aura quatre écrans au lieu de deux et nous pourrons effectuerune programmation simultanée sur 3 écrans. Notre capacité d’ac-cueil passe globalement de 500 à plus de 700 places avec en plusune petite salle de 90 places destinée aux ateliers pédagogiques pourles élèves. Avec la présence de la Bibliothèque du Film (BiFi) ondisposera de lieux pour travailler et étudier. L’autre volet des équi-pements concerne la présentation de nos collections. Nous pour-rons ainsi renouer avec le projet de Langlois de réaliser un muséeimaginaire du cinéma : la première exposition sera consacrée à ladynastie des Renoir, Auguste, Jean et Pierre. Nous aurons aussi lapossibilité de projeter des films en plein air. Sans oublier le res-taurant et une librairie.

Parlons du bâtiment en lui-même. C’est un bâtiment moderne, né d’un geste de déconstruction dugrand architecte américain Franck Gehry. J’avoue qu’il me plaîtbeaucoup. Il est moderne, lumineux et projette de nous une imagecontemporaine, ce qui est très important. De plus, il se trouve dansun quartier en pleine mutation. En 2006, une passerelle reliera lesjardins de Bercy à la Bibliothèque nationale de France et la construc-tion d’une piscine est en projet. Nous allons essayer d’utiliser aumieux l’incontestable magie du lieu pour y faire vivre la magie ducinéma.

propos recueillis par Paul-Henri Doro et Céline Méfret

Renaud Donnedieu de Vabres et Serge Toubiana sur le chantier de la Cinémathèque le14 décembre © T.Nectoux

La Cinémathèque française au 51, rue de Bercy © D.R.

Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard © D.R.

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10/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2005

La Cinémathèque française tournera une nouvelle page de son his-toire à l’automne 2005, en s’installant dans le bâtiment conçu parl’architecte Frank O.Gehry au 51, rue de Bercy. Ce quartier de Parisen plein développement sera donc le point de départ d’une nou-velle ère pour la prestigieuse institution qui fêtera son soixantedixième anniversaire en 2006. Présidée par Claude Berri, produc-teur et réalisateur, et dirigée par Serge Toubiana, la Cinémathèquefermera en effet ses salles emblématiques de Chaillot et des GrandsBoulevards le 28 février, pour se consacrer à l’ouverture prochaineà Bercy d’une Cinémathèque entièrement recomposée. « La find ’un cycle, et bientôt le début d ’un autre » comme le souligne sondirecteur Serge Toubiana, qui souhaite « s’installer dans ce bâtimentdès le mois d’avril pour y trouver au plus vite nos marques ».

MissionsFondée en 1936 par Henri Langlois et le cinéaste Georges Franju,la Cinémathèque française est une association dont la mission prin-cipale est de conserver et montrer au public le patrimoine ciné-matographique français et étranger. En plus des rétrospectives thématiques ou de films pour enfants, la Cinémathèque françaisediffuse également des films dans les festivals français et interna-tionaux, les institutions culturelles nationales et étrangères. Ainsi,en 2005, elle présentera à Pékin, Hong Kong et Shanghaï une sélec-tion de films français représentatifs de ses collections. Elle orga-nise également des expositions en France et à l’étranger, notam-ment Les plus belles robes du cinéma, vue par plus de 10 000 visiteursen juin 2004 à New York.

DéménagementSon déménagement constitue aussi un vrai pari en termes de fré-quentation. Elle proposera à un large public une offre culturelle

LES CHIFFRES CLÉS DE LA CINÉMATHÈQUELa Cinémathèque française rassemble 40 000 films des origines ducinéma à nos jours, 4 000 appareils, 6 000 brevets, 5 000 plaques delanternes magiques stockées à la Bibliothèque nationale de France,plus de 1 500 objets, 2 000 costumes, plusieurs centaines de maquetteset d’œuvres plastiques. Chaque année, plus de 1 000 copies nouvellesde films sont déposées par des distributeurs, réalisateurs ou produc-teurs. Elle sauvegarde en moyenne entre 100 et 150 films par an etorganise des expositions en France et à l’étranger. Ses activités péda-gogiques, fondées sur ses collections et destinées aux enfants commeaux adultes, ne cessent de prendre de l’ampleur.

51, RUE DE BERCY :LES MUTATIONS DE LA CINÉMATHÈQUE

LE FONDS MÉLIESRenaud Donnedieu de Vabres a annoncé le 14 décembre, lors de lavisite du chantier de la Cinémathèque française, que le fonds Mélièsvenait d’être acquis constituant une de ses collections emblématiques.Madeleine Malthête-Méliès, la petite-fille de Georges Méliès,cinéaste français (1861-1938), a cédé la totalité de sa collection auCentre National de la Cinématographie qui en a fait l’acquisitionpour le compte de l’État pour 650 000 euros. La collection Méliès secompose de près d’un millier de pièces dont 300 dessins originaux,2 peintures à l’huile, des pièces manuscrites, des affiches, un fondsexceptionnel de 300 photographies originales, des costumes, deuxbustes et deux appareils uniques au monde : le « carton fantastique »conçu par le magicien Robert Houdin et « l ’armoire du décapité récal-citrant » de Méliès. Le public pourra découvrir les plus belles piècesde cette collection dès l’ouverture à l’automne 2005 de la Cinéma-thèque dans le cadre de l’exposition permanente « Passion cinéma ».

nouvelle grâce à une programmation cinématographique diversi-fiée dans quatre salles de projection, des expositions permanenteset temporaires, des ateliers de formation pour enfants et adultes,une librairie, un restaurant et les services proposés par la Biblio-thèque du Film (BiFi). Il s’agit de faire vivre une idée forte etludique du cinéma : faire vivre le patrimoine cinématographique.

LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE EN 3 DATES1936 : La Cinémathèque française est crééeAvec l’apparition des films parlants, le cinéma muet disparaît de l’horizon de l’industrie du cinéma. En précurseur, Henri Langlois s’insurge contre l’oubli dont sont frappés les films de Griffith, Méliès ou Abel Gance et constitue la Cinémathèque française avec Paul-Auguste Harlé, Georges Franju et Jean Mitry.Leur but est toujours d’actualité : conserver les films, les restaurer, les montrer et donner aux générations nouvelles un enseignement cinématographique.1948 : Les cinéastes de la Nouvelle Vague se rencontrentPremier déménagement. Une salle de projection de 60 places et le premier muséedu cinéma sont inaugurés au 7, avenue de Messine à Paris. C’est dans cette salleque se rencontrent notamment François Truffaut, Jean-Luc Godard, JacquesRivette, Eric Rohmer et Suzanne Schiffmann, qui deviendront les promoteurs de la Nouvelle Vague.1963 : Installation au Palais de ChaillotAutre déménagement : la Cinémathèque rejoint la colline de Chaillot. Les plusgrandes personnalités du cinéma mondial, de Charlie Chaplin à Alfred Hitchcock et de Akira Kurosawa à Orson Welles, se côtoieront dans cette salle qui ne tardepas à devenir le temple de la cinéphilie.

La salle « historique » de la Cinémathèque du Palais de Chaillot © D.R

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11/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2005

Ces expositions - toutes organisées par des musées de région - ontété sélectionnées en fonction non seulement de leur qualité scientifique, mais aussi du caractère innovant des actions de médiation culturelle qui les accompagnent. Elles bénéficient d’une enveloppe financière spéciale de 515 000 s.La première d’entre elles à ouvir ses portes a été Stanislas, un roi dePologne en Lorraine, organisée dans le cadre de Nancy 2005 par lemusée lorrain, à Nancy (jusqu’au 21 mars 2005).A peu d’intervalle, ouvriront ensuite : L’Art italien et la metafisica(1912-1935). Le temps de la mélancolie, au musée de Grenoble (àpartir du 12 mars), et La Mer pour mémoire. Archéologie des épavesatlantiques (XVe-XIXe siècles), au Port-musée de Douarnenez (à partirdu 8 avril).Parmi les autres expositions figurent notamment : L’Impression-nisme et la naissance du cinématographe, au musée des Beaux-Arts

FRAME ACCUEILLE SIX NOUVEAUXMUSÉES FRANÇAIS ET AMÉRICAINS Six nouveaux musées ou ensembles de musées ont rejoint, en find’année 2004, le groupement FRAME (French Regional and Ame-rican Museums Exchange), portant de dix-huit à vingt-quatre lenombre de ses membres français et américains. Les six nouveauxmembres de FRAME sont : le High Museum of Art (Atlanta,Géorgie), le Denver Museum of Art (Colorado), le musée des Beaux-Arts de Dijon, le Los Angeles County Museum of Art (Californie),les musées de Marseille, et le musée des Beaux-Arts de Tours. Lancéen octobre 1999, FRAME - qui bénéficie depuis l’origine du soutienexceptionnel de la Florence Gould Foundation et, plus récemment,de la Annenberg Foundation - s’adresse à des musées situés dans desrégions en pleine expansion culturelle et économique aux États-Unis comme en France et vise à développer entre ces établisse-ments des collaborations en matière d’expositions et de réalisationsmultimédia.Comme les années précédentes, FRAME organisera en 2005 plu-sieurs expositions, parmi lesquelles notamment : Bonjour MonsieurCourbet ! Masterpieces of French Art from the Bruyas Collection fromthe Musée Fabre, Montpellier, successivement présentée, après Richmond et Williamstown, à Dallas et San Francisco, et Le Maîtreau feuillage brodé, qui réunit les cinq panneaux - dispersés aujour-d’hui entre Williamstown, Minneapolis et Lille - d’un magnifiquepolyptique flamand dû à un artiste anonyme du XVe siècle. L’ex-position sera présentée successivement à Minneapolis et à Lille (du 13 mai au 24 juillet 2005).

La muse métaphysique de Carlo Carrà (1881-1966) © D.R.

LA MER POUR MÉMOIRE À DOUARNENEZDu 9 avril au 2 octobre, le Port-Musée de Douarnenez présente uneexposition présentant les recherches archéologiques menées depuisplus de vingt ans dans la Manche et dans l’Atlantique. Avec La merpour mémoire, on découvrira une minutieuse sélection de plus de 550objets issus d’épaves sous-marines restituant la vie à bord des naviresdu XVe au XVIIIe siècle mise en scène à travers reconstitutions,montages audiovisuels ou enregistrements sonores. Pour découvrirnavires et naufrages dans leurs dimensions historiques, humaines et sociales. Itinérante jusqu’en 2009 dans les régions Bretagnne,Basse-Normandie et Pays de la Loire, l’exposition a été conçue enliaison avec le Département des recherches archéologiques subaqua-tiques et sous-marines de Marseille.

Pour en savoir plus : www.port-musee.org

de Lyon (du 15 avril au 18 juillet 2005), Le Corbusier et la FrancheComté, au musée départemental Albert et Félicie Demard, à Champlitte (du 28 mai au 28 août 2005), et au musée d’Art etd’Histoire de Belfort (du 25 juin au 9 octobre 2005), et Splendeurde Venise (1500-1600). Peintures et dessins des collections publiquesfrançaises, au musée des Beaux-Arts de Bordeaux, du 14 décembre2005 au 16 mars 2006, puis au musée des Beaux-Arts de Caen, du30 mars au 4 juillet 2006.

La liste complète des expositions ayant reçu le label « d’intérêt national » est consultable sur le site du ministère : www.culture.gouv.fr

MuséesDOUZE EXPOSITIONS PRÉVUES EN 2005 ONT REÇU LE LABEL« D’INTÉRÊT NATIONAL »

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2005

Union européenneLA POLITIQUE RÉGIONALEEUROPÉENNE

Alors que la politique régionale européenne prend une dimensionde plus en plus importante, le Relais Culture Europe et le réseaudes Pôles régionaux Culture Europe ont lancé le 23 février, unnouveau site Internet dédié à la politique régionale européenne.Ce nouvel outil vise à fournir une information claire et détailléesur les enjeux et les modalités permettant de cofinancer des projetsculturels sur les fonds structurels. De nombreuses « fiches projets »fournissent des exemples de réalisations soutenues. Par ailleurs, desrapports et études sur la place de la culture dans les fonds structu-rels sont également téléchargeables. Une rubrique permet de suivrel’actualité des négociations pour la prochaine programmation (2007-2013). Rappelons que les fonds structurels participent pour unepart importante au financement de projets culturels. Dans la négo-ciation de la prochaine programmation, le ministère de la cultureet de la communication se mobilise pour que la place de la culturesoit confortée.

Adresse du site : http://www.poles-rce.fr

COOPÉRATION CULTURELLE TRANSFRONTALIÈREL’étude sur la coopération culturelle transfrontalière réalisée conjoin-tement par la Mission opérationnelle transfrontalière (MOT) et le Relais culture Europe (RCE), a permis de mettre en exergue le rôle que jouent les acteurs locaux du domaine culturel dans laconstruction européenne. Afin de rendre compte de cette étude etd’encourager les échanges entre les acteurs culturels du transfronta-lier, la MOT et le RCE organisent conjointement à Paris, le 24 mars,un séminaire sur le thème de la coopération culturelle transfrontalière.

Contact : Fabienne Trotte - 01 53 40 95 15 - [email protected] et Magalie Barnabé - 01 55 80 56 85 - [email protected]

LES LETTRES RUSSES A L’AFFICHEDU 25e SALON DU LIVREDu 18 au 24 mars à Paris

De la découverte de lettresRusses au soutien à l’éditionfrancilienne, le ministère de laculture et de la communicationsera un partenaire particulière-ment actif de la 25e édition duSalon du livre de Paris. Agenda.

• Le stand du ministère de laculture et de la communication(L110 / L128) qui regroupe ladirection du livre et de la lectu-re, le Centre national du livre,la Bibliothèque publique d’in-formation et la direction des

archives de France, proposera des rencontres professionnelles etprésentera les différentes formes de soutien aux acteurs de lachaîne du livre. Il accueillera également la librairie de poésieconfiée, cette année, à la libraire Colette Kerber.• Les grands établissements publics éditeurs - la Bibliothèquenationale de France (B60/C61), la Réunion des musées natio-naux (A 60), le Centre Georges Pompidou (A 70) et le Centredes monuments nationaux (A 63) - se regrouperont quant à euxprès du Carré des arts (A 73).• Le ministère apportera son financement à un stand tenu par lalibrairie Tschann, présentant la production des petits éditeursd’Ile-de-France. Ce stand fera l’objet d’un partenariat avec larégion Île-de-France.• Afin de favoriser une représentation large et plurielle des édi-teurs de Languedoc Roussillon, le ministère contribuera égale-ment à la mise en œuvre d’un stand d'éditeurs de cette région(H148/K161) par la Maison du livre et des écrivains de Montpellier.• Le Centre national du livre renouvellera son soutien à l’éditionadaptée aux déficients visuels (stand B40/C41) où les éditeursspécialisés pourront exposer leurs productions (braille, groscaractères, édition numérique). Il apporte également un soutienfinancier au stand de l’édition théâtrale (M 18).

L’invitation aux « lettres russes » et à l’édition russeAvec ses partenaires, le ministère des affaires étrangères et le Syn-dicat national de l’édition, le ministère de la culture et de la com-munication accueillera les « lettres russes », invitées d’honneurdu Salon. Le Centre national du livre et l’Agence fédérale Russede la presse et de la communication proposent un programme derencontres avec les auteurs invités : « Une heure avec… » présentépar une personnalité du monde littéraire français. À l’issue dechaque rencontre, des signatures dédicaces seront proposées dansla librairie du Pavillon Russe. Par ailleurs, des tables-rondes consa-crées à la diversité de la littérature russe seront proposées dans lasalle Dostoïevski.

Horaires du salon : tous les jours de 9h30 à 19 heures sauf lundi 21 mars(journée professionnelle) de 9h30 à 18 heures 30 et le mardi 22 mars pour lanocturne jusqu'à 22 heures.

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2005

En marge de la 27e

édition du festivalinternational du courtmétrage de ClermontFerrand, qui s’est tenu du 28 janvier au 5 février, RenaudDonnedieu de Vabres a annoncé un « pland’urgence » en faveurdu court métrage.

Alors que la grande diversité desfilms courts était présentée lorsdu festival international du courtmétrage de Clermont Ferrand,la référence mondiale en ce domaine, Renaud Donnedieude Vabres a estimé, le 29 janvier,que les limites du système de soutien à ce type d’œuvresétaient atteintes. « Le tissu économique des entreprises decourt-métrage est fragile », a-t-ilsouligné. Alors que près de lamoitié de la production du courtest soutenue par le Centre na-tional de la cinématographie(CNC) et qu’elle est « composéeen majorité de sociétés indépen-dantes non intégrées à des sociétésde production de long métrage et d ’audiovisuel », le ministre aindiqué qu’il fallait entamer untravail de réflexion et de concer-tation, afin de « définir les mo-dalités d ’affectation de nouvellessources de financement pérennes ».Précisant que « les modalités doivent être décidées avant l’été »,après que la mission confiée àAlain Auclaire, ancien directeur

de la Fémis, sur les liens entreles aides publiques et les condi-tions d’emploi aura remis sesconclusions, le ministre de laculture et de la communicationa indiqué les principaux axes de son plan d’action.

De nombreuses pistes« Il est nécessaire de renforcer ladotation à la production de filmsde court métrage du CNC, a indiqué Renaud Donnedieu de Vabres, en réévaluant forte-ment l’aide moyenne par film, touten maintenant le nombre de films

soutenus » et en « incitant les ré-gions à développer leur action enfaveur de la production de courtmétrage en s’appuyant sur lesconventions État-CNC-Régions,comme celle avec la région Auvergne à laquelle je viens de participer ». Rappelons qu’en2004, les collectivités territo-riales ont financé à hauteur de28 % les films courts. Pour Renaud Donnedieu de Vabres,« il faudra les inciter à faire undouble effort supplémentaire en fa-veur de la production : des créditsnouveaux et le relèvement de la

COURT MÉTRAGE : LES AUTRES PROPOSITIONS• développer des actions de mécénat en faveur de la production des films de court métrage.• étudier avant l’été les conditions du bénévolat dans le secteur de la production associative• examiner l’exonération de charges sociales au bénéfice des entreprises de court métrage • mobiliser les fonds dédiés à la formation pour produirede courts métrages • réfléchir à la diffusion des films courts, en particuliersur les chaînes publiques,par exemple sur France 4,la nouvelle chaîne publique de la TNT

CINÉMA : UN « PLAN D’URGENCE »EN FAVEUR DU COURT MÉTRAGE

moyenne des aides ». Par ailleurs,il apparaît indispensable de « favoriser l ’implication des pro-ducteurs de long métrage dans la production de films courts » notamment de la part de ceuxqui bénéficient d’un « soutien automatique » du CNC. Le mi-nistre a également souligné quele cadre administratif de la production devra être « simpli-fié ». Le CNC fera des propo-sitions avant l’été. Au total, ils’agit donc d’un dispositif quivient renforcer le large voletd’aides déjà existantes au CNCet qui cherche à inventer unnouveau cadre économique,financier et juridique en faveurdu court métrage.

Pour lire l’intégralité du discours du ministre : www.culture.gouv.fr/culture/actualites/index.htm

Des câlins dans la cuisine et Be Kunko © D.R.

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2005

InternationalTAIWAN À L’HONNEUR DU FESTIVAL DE L’IMAGINAIRE Du 8 mars au 17 avrilDe retour sur la scène parisiennepour sa 9e édition, le Festival del’Imaginaire, organisé par la Mai-son des Cultures du Monde, s’ou-vrira sur un cycle taïwanais avantde poursuivre le voyage vers lesmondes imaginaires de différentspeuples, de la Syrie à la Chine etde l’Europe à l’Afrique, enpassant par l’Indonésie avec unCalonarong, rituel sacré et dansémagico-religieux. L’AmériqueLatine sera très présente cetteannée avec les llaneros de Colom-bie et les musiques métisses duPérou, mais également avec DonaInah, étonnante sambiste de 75ans dont le concert s’inscrit dansle cadre de Brésil, Brésils -l’Année du Brésil en France.

Renseignements : 01 45 44 72 30 et www.mcm.asso.fr

EnseignementPORTES OUVERTES A L’ÉCOLENATIONALE SUPÉRIEURE DE CRÉATION INDUSTRIELLE(ENSCI)Les 18, 19 et 20 mars à ParisPremier établissementd’enseignement supérieur exclusi-vement consacré à la création in-dustrielle et au design dans sesmultiples applications (produit,textile, services, espace,numérique…) l’ENSCIprésentera les projets les plus

Bibliothèque APPEL À CANDIDATURES POURDEUX POSTES DE CHERCHEURS Deux nouveaux chercheurs invités vont être choisis parmi les chercheurs associés retenus au terme de l’appel à candidaturesque lance la Bibliothèque natio-nale de France (BNF) pourl’année universitaire 2005-2006.Parmi les critères pris en comptefigurent : la qualité de la recher-che et son rang dans la sélectionétablie par le conseil scientifique,le rattachement universitaire enrégion, l’absence d’autre source de revenu substantielle et la limited’âge du candidat, fixée à 27 ans.

Contact : [email protected]

Arts plastiquesLE CENTRE NATIONAL DES ARTSPLASTIQUES S’INSTALLE À LADÉFENSEVéritable pôle de soutien et dediffusion en matière de créationcontemporaine, le Centre natio-nal des arts plastiques (CNAP)est appelé à accroître sa visibilitéavec son aménagement à laDéfense. Il devient aussi uneplate-forme d’accueil et de conseilà destination des artistes et desprofessions artistiques. Etablisse-ment public dirigé par ChantalCusin-Berche, il regroupe leFonds national d’artcontemporain (FNAC), déjà im-planté à la Défense, le Fondsd’incitation à la création(FIACRE), devenu Service desoutien à la création, un servicede la communication et del’information qui anime le Centrede ressources pour les artistes etles professionnels des artsplastiques et un service adminis-tratif et financier. Le CNAP or-ganise notamment les actions dediffusion des collectionspubliques dans le domaine desarts plastiques et la nouvelle poli-tique de publications permettrade donner une plus grande visibi-lité à ses actions.

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innovants de ses élèves etinformera les visiteurs sur leslarges contenus de ses formations.Au programme : expositions dedesign, de photographies , vidéo,débat sur les enjeux du design,animations et interventions, etc.Trois journées pour découvrir oumieux connaître la réalité del’ENSCI et la création en design.

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Aelred © IRHT/MCC/BM de Douai.

InternationalLA MAISON DES CULTURES DU MONDE A VITRÉLa Maison des Cultures duMonde a inauguré le 21 février,en présence de RenaudDonnedieu de Vabres et de PierreMéhaignerie, député-maire deVitré, son centre de documenta-tion sur les spectacles du monde,dans un ancien prieuré bénédictindu XVIIe siècle. Constitué à partirdes archives de la Maison desCultures du Monde, associationœuvrant depuis 1982 à la promo-tion de la diversité culturelle, cecentre a pour mission de dévelop-per son fonds documentaire sur les musiques, danses, formesthéâtrales et rituelles du monde et de le mettre à la disposition du public sur le site http://www.mcm.asso.fr. Fournissant une véritableencyclopédie en ligne desspectacles du monde, ce centre dedocumentation organisera égale-ment des expositions, desspectacles, des stages, desrencontres et des colloques, etpoursuivra le travail de médiationinitié en septembre 2004 auprèsdes écoles, lycées et universités.Il a aussi vocation à devenir uncentre de rencontres au service de la région Bretagne et un pôleinternational de ressources docu-mentaires sur le patrimoineimmatériel.

www.mcm.asso.fr

munication vient d’ouvrir l’unedes plus grandes basesd’iconographie médiévale, avec lamise en ligne sur Internet de plusde 80 000 images d’enluminures,provenant de 4 000 manuscritsconservés dans une centaine debibliothèques sur tout leterritoire. Cette mise en valeurexceptionnelle a bénéficié d’unpartenariat de longue date entrela Direction du livre et de la lec-ture et l’Institut de recherche etd’histoire des textes (IRHT), la-boratoire du CNRS, liés, depuis1979, par un programme derecherche sur les manuscrits mé-diévaux conservés dans les biblio-thèques municipales. Aujourd’huila France est le seul pays à dispo-ser d’une filmothèque et d’unephotothèque d’une grande partiede son patrimoine écrit médiéval.Plus de 30 000 documents numé-risés sont consultés chaque moissur cette ressource majeure pourl’iconographie médiévale. Inscritdans le plan national de numéri-sation piloté par la Mission de larecherche et de la technologie, leprogramme de numérisation desenluminures fait partie des 10Chantiers numériques annoncéspar le ministre de la culture et dela communication en septembre2004.

http://www.enluminures.culture.fr

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CollectionsLES ARTS DU SPECTACLE DE LA BNFEMMÉNAGENT RUE DE RICHELIEU

En quittant la bibliothèquede l’Arsenal où les collectionsthéâtrales étaient installéesdepuis 1925, le départementdes arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France (BNF) a trouvé,depuis le 15 décembre dernier,une salle de lecture à samesure pour tous les arts duspectacle vivant. Sa vocationn’a pas changé : préserver lamémoire de l’ensemble desarts du spectacle. Ses collec-tions concernant le théâtre, ladanse, le cirque, le mime, lethéâtre musical, les marion-

nettes, le music-hall, les variétés, le cinéma, la radio, la télévision,donnent une idée de son extraordinaire diversité. Afin de les faireconnaître au public, le département des arts du spectacle présentedes expositions dans toute la France, notamment la Bibliothèquenationale de France ou la Maison Jean Vilar d’Avignon, mais aussià l’étranger. Signalons aussi que le département des arts du spectacle conserve des ensembles constitués d’un usage très pra-tiques pour les chercheurs : les « fonds et collections de praticiens »rassemblent en effet des documents de tous types autour d’une personnalité ou d’une structure de spectacle.

BNF - Département des arts du spectacle - 58, rue de Richelieu - 75008 Paris

LA COLLECTION THÉÂTRALE D’AUGUSTE RONDELC’est le banquier Auguste Rondel (1858-1934) qui est à l’origine duDépartement des arts du spectacle. Passionné de spectacle, historienaverti et bibliophile, il a réuni un ensemble de documents, regroupanttous les domaines du spectacle, de toutes les époques et de tous lespays. Sa « bibliothèque théâtrale » fut installée en 1952 à la bibliothèquede l’Arsenal, où il en eut la charge et continua de l’enrichir jusqu’à samort. Noyau des collections du département des arts du spectacle, lacollection Rondel compte des ouvrages imprimés, des recueils facticesd’articles de presse, des brochures et des programmes, mais aussi desmanuscrits (pièces de théâtre, correspondance) et des documentsiconographiques.

LE DÉPARTEMENT DES ARTS DU SPECTACLE EN CHIFFRESLe département conserve environ 3 millions de documents. • Collection Auguste Rondel : 800 000 documents dont 175 000 livres • Livres et périodiques : 500 000 documents /800 titres de périodiques vivants • Programmes et documents d’actualité : 30 000 documents • Recueils d’articles de presse : 500 000 recueils • Manuscrits, correspondances et archives : 300 000 documents • Iconographie : 250 000 estampes et dessins, 80 000 affiches, 50 000 maquettesplanes, 700 000 photographies • Costumes : 4 000 • Objets, tableaux, marionnettes : 1 000 dont 200 tableaux • Disques, bandes-son, cassettes vidéo et films de théâtre : 9 000

LA « FRENCH TOUCH » DÉCORÉE RUE DE VALOISDans une ambiance électrique et festive, Renaud Donnedieu de Vabresa accueilli pour la seconde fois le 17 février rue de Valois la fine fleur dela scène française des musiques actuelles en remettant les insignes del’ordre des arts et lettres aux membres du groupe Air, Jean-BenoîtDunckel et Nicolas Godin, à Dimitri from Paris et à Philippe Zdar. Enrendant hommage aux meilleurs talents de ce qu’on appelé la Frenchtouch, il a souligné : « Je vous avais prévenu que la soirée du 15 septembre2004 aurait une suite et que ce monument historique, emblématique de notrepatrimoine, vous serait ouvert à nouveau ». Dont acte.

La fête bat son plein sous les lambris du Palais -Royal © Farida Bréchemier / MCC.En dessous : Renaud Donnedieu de Vabres entre Nicolas Godin et Jean Benoît Dunckel dugroupe Air, Philippe Zdar et Dimitri from Paris © Didier Plowy / MCC

Le déménagement du département des arts duspectacle rue de Richelieu © Pascal Lafay / BNF

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2005

Directrice des muséesde Marseille, DanièleGiraudy nous parle deson parcours riche etmultiple et évoque « les 1001 métiers duconservateur ».

En écoutant Danièle Giraudy,une évidence s’impose : le mé-tier de conservateur n’est pas unseul métier mais plusieurs,qu’elle a tous pratiqués avec pas-sion. De Marseille, où elle acommencé sa carrière commejeune conservateur, à Marseilleà nouveau où elle est depuis près de sept ans directrice desmusées, c’est en réalité plusieursvies qu’elle semble avoir vécuesen passant, entre autres, par lemusée Picasso, à Antibes (dontelle a assuré la direction de 1981à 1991), le Centre Pompidou(où elle a créé et dirigé, de 1973à 1981, l’Atelier des enfants) etle Centre de recherche et de res-tauration des musées de France(où elle a travaillé, de 1994 à1999, sur la conservation et larestauration des œuvres d’artcontemporain). Elle évoque lesartistes qui l’ont marquée (« Cesont des êtres différents des autres,habités par d’autres urgences quele commun des mortels ») et ex-prime sa fierté d’avoir fait en-trer l’art moderne et contempo-rain dans les collections desmusées dont elle avait la charge. Elle rappelle le plaisirque ses activités d’enseignementlui ont apporté et celui, peut-être encore plus fort, qu’elle aéprouvé, au Centre Pompidou,à faire découvrir l’art à des milliers d’enfants.

L’enthousiasme semble l’avoirtoujours caractérisée et continuemanifestement à l’animer lors-qu’elle évoque la grande expo-sition, « Sous le soleil, exacte-ment. Le paysage en Provence,du classicisme à la modernité(1750 - 1920) » (du 19 mai au21 août au Centre de la VieilleCharité, à Marseille) ou bien les projets muséaux de la ville de Marseille, parmi lesquels le musée Borély, qui rouvri-ra ses portes en 2008 et le « Grand Longchamp » qui a vocation à devenir un des nouveaux pôles de la ville.

Un jardin des parfumsN’existe-t-il pas cependant, aucœur de toute cette activité,quelque chose qui permette demieux comprendre la passion dece grand conservateur ? Au dé-tour d’une phrase, Danièle Gi-raudy évoque le jardin des par-fums qu’elle avait créé sur laterrasse du musée Picasso, à An-tibes. Pourquoi le parfum ?« Mais parce qu’il est un plaisir,répond-elle, et que l ’art aussi enest un. Et notre rôle, à nous, conser-vateurs, est de le faire partager parle plus grand nombre de gens pos-sible ». Transmettre et partager :

voilà donc ce qui est au cœur dela passion de Danièle Giraudyet qui explique notammentqu’elle se soit autant occupée desenfants et des personnes souf-frant de handicaps : « Dans le jar-din des parfums, à Antibes, in-dique-t-elle, toutes les étiquettesdes plantes étaient aussi en braille ».

« Sous le soleil, exactement »De retour à Marseille, où ellepréside aux destinées des muséesde la ville, Danièle Giraudy s’estefforcée de mieux faire connaîtreleurs collections. « Je me suisrendu compte, dit-elle, que les ca-talogues des expositions étaientbeaucoup plus volumineux queceux consacrés aux collections per-manentes ». Elle a continué à lesenrichir de nombreuses acqui-sitions. Et ses efforts ont été ré-compensés : les musées de laville sont fréquentés chaqueannée par 350 000 personnes etpar de très nombreux scolaires.« C’est assez satisfaisant, recon-naît-elle. Mais en même temps,cela signifie que 450 000 personnesne viennent pas encore nous visi-ter et ne profitent donc pas de l’enrichissement que nos collectionspourraient leur apporter ».Avant de reprendre mon train,j’aperçois le dôme de la VieilleCharité et je repense à l’éton-nement et au plaisir de DanièleGiraudy, lorsque, sortant dumusée et sautant dans un taxi,le chauffeur lui dit : « Ah ! voussortez de l ’expo Lartigue ? Vousavez aimé ? ». « C’est ce genre dechoses, voyez-vous, qui réchauffentle cœur. C’est ce genre de petits dé-tails qui font qu’on se félicite defaire ce métier ».

Jacques Bordet

DANIÈLE GIRAUDY OU LES 1001MÉTIERS DU CONSERVATEUR

Danièle Giraudy © C. Almodovar