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, , VOLUME XX NUMÉRO 21 LE MERCREDI 11 AVRIL 2012 L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval UNIVERSITÉ front commun La CLASSE s’oppose Page 3 QUÉBEC OGM Gouvernement critiqué Page 5 ENTREVUE andré-philippe côté Dr Smog au Salon Page 8 Exposition «Samouraï» Un passé japonais au coeur de Québec p. 11 Accessibilité aux logements Hausse de la discrimination? p. 5 SPORTS Un retour des Nordiques menace- t-il les Remparts? Page 12

L'Exemplaire-Vol.XX No.21

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En Une : Les associations de défense des locataires sont furieuses contre la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) et son nouveau système, ProprioEnquête. Elles prédisent une hausse de la discrimination dans l’octroi des logements.

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VOLUME XX NUMÉRO 21 LE MERCREDI 11 AVRIL 2012

L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université LavalL’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval

UNIVERSITÉ

front commun

La CLASSE s’oppose

Page 3

QUÉBEC

OGM

Gouvernement critiqué

Page 5

ENTREVUE

andré-philippe côté

Dr Smog au Salon

Page 8

Exposition «Samouraï»Un passé japonais au coeur de Québec p. 11

Accessibilité aux logements

Hausse de la discrimination?p. 5

SPORTS

Un retour des Nordiques menace-t-il les

Remparts?

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UNIVERSITÉ2 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 11 AVRIL 2012

EN BREFpayés par le privé

Pétition de désaccord

Près de 70 professeurs ont fait parvenir une pétition aux ad-

ministrateurs de l’UL pour que cesse le programme des Chaires de leadership en enseignement (CLE). Les signataires craignent que le programme, qui vise à recruter des enseignants payés à 50% par une entreprise privée pendant cinq ans, menace l’au-tonomie des professeurs dans l’enseignement et la recherche. Le programme a pour objectif de recruter 50 professeurs et obtenir 20 M $ pour le financement de leur travail.(H.K.)

ggiLe point à LavalÀ la suite de nouvelles assem-

blées générales se position-nant sur la reconduction de man-dats de grève générale illimitée, il restait, en date du 5 avril, 29 associations d’étudiants et de chercheurs de l’UL encore en grève, selon la CLASSE. 4 978 étudiants poursuivent donc officiellement la protestation contre la hausse des droits de scolarité. Certaines associations sont entrées dans leur neuvième semaine de grève. (H.K.)

jumelageRecrutement de parrains

Le programme de jumelage de l’UL est présentement

en recrutement pour la session d’automne 2012. Il permet aux étudiants étrangers de se voir attribuer une personne ressource auprès de l’Université ou de la Ville de Québec, appelée par-rain ou marraine, leur offrant de l’aide pour améliorer leur adap-tation dans leur nouveau milieu. Ceci est fait dans le cadre d’un échange culturel mutuel. (M.L.)

romans fantastiquesConférencier de marque

L’auteur jeunesse français Erik L’Homme, connu pour

sa saga A comme association, est de passage dans la capitale dans le cadre du Salon interna-tional du livre. Il tiendra une conférence sur les romans fan-tastiques à la bibliothèque du pavillon Bonenfant ce jeudi. Il proposera de définir le genre fan-tastique et évoquera les éléments qui nourrissent l’imaginaire des romanciers. Dès 16h. (H.K.)

Droits de scolarité

Le mouvement persisteGabrielle [email protected]

Cité universitaire — Loin de s’affaiblir après le sommet de mobilisation du 22 mars dernier, le mouvement d’opposition à la hausse des droits de scolarité s’étend en dehors des cercles universitaires.

La grogne populaire étudiante a notamment gagné les jeunes qui attendent d’entrer

à l’université. «Le taux de participa-tion lors des assemblées générales est très fort dans les Cégeps», a sou-ligné Simon Harvey, vice-président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ).

La mobilisation des élèves d’école secondaire, sur laquelle s’est pen-

ché L’EXEMPLAIRE dans son édition du 4 avril, confirmerait cette exten-sion de l’opposition à la hausse des droits de scolarité.

«On a créé un débat de socié-té et la population semble passer du côté des étudiants», a avancé Maxime Vallée, responsable des communications de la CADEUL. Selon lui, si certains débordements de manifestants, tel que le blocage

du pont Champlain à Montréal le 20 mars dernier, ont pu ternir l’image du mouvement, la restruc-turation des manifestations a permis d’accroître sa popularité auprès des travailleurs.

Plus d’initiatives individuelles

Le nombre d’étudiants en grève générale illimitée recensé par la Coalition large de l’Associa-tion pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) a cependant baissé depuis le 22 mars.

Au regard des chiffres four-nis par la coalition, le nombre de grévistes au Québec est passé de plus de 200 000 à 178 512. À l’UL, le chiffre est passé de plus de 17 000 grévistes à un peu moins de 5 000 ce lundi.

Jeanne Reynolds, porte-parole de la CLASSE, a tenu à relativi-ser ces chiffres. «Il y a de plus en plus d’initiatives individuelles, en dehors des associations», a-t-elle expliqué. Même constat du côté de la CADEUL. «Le mouvement est clairement plus fort, avec le nombre de manifestations qu’il y a depuis le 22 mars. Il y en a tous les jours. On est loin d’assister à un essoufflement», a assuré M. Vallée.

Martine Desjardins, prési-dente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), a appuyé ce constat en pointant l’in-suffisance des chiffres pour mettre en évidence l’ampleur du mouve-ment. «Il y a beaucoup d’étudiants qui se sont déplacés à Montréal le 22 mars même s’ils n’étaient pas officiellement en grève. Même si la grève ne passe pas, ils choisissent de se mobiliser», a-t-elle défendu.

Jeanne Reynolds a entre autres souligné la détermination des gré-vistes. «On sait que ça va vraiment se jouer dans les prochains jours, il y a beaucoup de pression et le gouvernement n’aura pas le choix d’entamer des négociations, a-t-elle affirmé. Pourquoi abandonner sans avoir eu gain de cause?»

Mobilisation populaireMme Desjardins veut profiter

de l’écho rencontré par le mouve-ment étudiant auprès de la popu-lation. La présidente de la FEUQ souhaite en effet que les citoyens en appellent à leurs députés pour se plaindre de la décision du gouver-nement. «On amène la population à vouloir intervenir dans le débat. Ça touche deux aspects, écono-mique et électoral, et c’est le seul langage que parlent les libéraux», a-t-elle justifié.

Photo Raphaël Lavoie«Il y a de plus en plus d’initiatives individuelles en dehors des associations»,

selon Jeanne Reynolds, porte-parole de la CLASSE.

Débat à l’occasion de la course au rectorat

L’absence de Brière dénoncéeMalory [email protected]

Cité universitaire — Deux des quatre candidats à la course au rectorat, François Blais et Esther Déom, ont vivement dénoncé l’absence du recteur Denis Brière au débat orga-nisé par la CADEUL mercredi dernier.

Le candidat François Blais a laissé entrevoir son opi-nion à ce sujet en parlant

du PACTE Myrand. «Je ne com-prends pas pourquoi on n’est pas allés plus loin dans ce projet-là», a-t-il prononcé. «La personne pour répondre à cette question n’est pas là», a-t-il ajouté. Cette remarque a provoqué un petit rire dans l’audi-toire.

Esther Déom croit que le recteur a manqué une rencontre majeure. «Je ne sais pas quelles sont ses obligations, il a probablement un agenda plus chargé que nous, a-t-elle déclaré à L’EXEM-PLAIRE. C’était quand même le seul débat organisé à l’heure actuelle. Ça aurait été important qu’il en fasse partie.»

M. Brière a toutefois l’in-tention de faire valoir ses idées. «J’entends continuer à commu-niquer, par divers canaux, avec les membres de la communauté universitaire pour faire connaître mon point de vue sur différentes thématiques liées à la mission de l’Université Laval», a-t-il men-tionné dans un courriel adressé à la Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Uni-versité Laval (CADEUL).

Les raisons de son absence sont d’ordre institutionnel. Il de-vait accueillir l’ambassadeur du Japon au Canada, Kaaoru Ishi-kawa, et se présenter à une ren-contre statutaire, selon IMPACT CAMPUS. L’EXEMPLAIRE a joint le

Cabinet du recteur. La secrétaire principale, Lucille Paré, s’est abs-tenue de tout commentaire.

Sur la même longueur d’ondeLes candidats se sont enten-

dus sur plusieurs points. «Je crois que si on est aussi nombreux à la course au rectorat, c’est qu’on sent une certaine urgence à changer de cap», a avancé Mme Déom.

«On partage les constats sur la santé de notre université», a approuvé Marie-Hélène Parizeau. «Ce qui nous distingue, c’est la diversité des expériences que nous avons», a-t-elle ajouté.

Priorité sur l’enseignementChaque candidat est d’avis que

le manque de professeurs entraîne des conséquences directes sur la qualité des services dispensés.

M. Blais constate que l’uni-versité se trouve en baisse de no-toriété. «Les étudiants étrangers ne privilégient plus l’Université

Laval, comme c’était le cas dans le passé», a-t-il noté. Il remarque la même tendance chez le nombre d’élèves du troisième cycle. «Nous sommes en perte de vitesse», a-t-il reconnu.

Il précise que ces éléments re-présentent des indicateurs impor-tants de la réputation d’une institu-tion. Il soutient qu’augmenter les exigences d’admission aiderait à résoudre le problème, sans néces-sairement perdre des étudiants.

«En sciences sociales, nous avons atteint un record d’admis-sions cette année», a-t-il relaté, précisant qu’ils ont pourtant aug-menté leurs exigences.

M. Mantha ajoute qu’il faut créer des conditions gagnantes. «Il faut assurer la qualité de l’en-seignement, en adaptant les modes d’enseignement à la nature de la discipline», a-t-il déclaré à pro-pos des différentes plateformes de cours.

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UNIVERSITÉ 3L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 11 AVRIL 2012

«Nous, on souhaite travailler avec la

CLASSE. Les réticences viennent de leur côté»

Grève: retour en classe

Des heures à rattraper

Geneviève [email protected]

Cité universitaire — La direction de l’UL peine à trouver une solution définitive pour organiser le rattrapage des cours perturbés par la grève.

«Les scénarios sont déposés, ce qu’il reste à faire, c’est

traduire les faits», a indiqué Sylvain Gagné, directeur des communications du cabinet du recteur.

«Il n’y a que des possibi-lités qui ont été émises jusqu’à présent, sans que la direction ne soit encore parvenue à se décider», a-t-il confié en entre-vue à L’EXEMPLAIRE.

Pour le moment, le rec-torat privilégie l’approche suivante: tout programme en grève depuis moins de six semaines pourrait effectuer ses rattrapages avant le terme normal de la session d’hiver, soit d’ici le 27 avril. En ce qui concerne les programmes en grève depuis plus de six se-maines, l’UL organiserait une semaine de cours supplémen-taire pour chaque semaine de grève qui suivra la fin du se-mestre.

Les professeurs décideront

En fait, rien n’a été encore clairement établi au sujet des modalités de rattrapage des cours. «En principe, il y a un certain nombre d’heures qui doivent être effectuées et un certain nombre de notions qui nécessitent d’être acquises», a expliqué Luc Bégin, profes-seur au département de philo-sophie, dont les étudiants aux cycles supérieurs sont en grève générale depuis le 14 février dernier.

Les enseignants se retrou-vent alors face à un casse-tête. Ils doivent réussir à boucler leur programme dans le laps de temps qui leur sera accordé pour les rattrapages, et doivent pour cela évaluer chaque pos-sibilité.

La direction leur a déjà demandé de réfléchir à la ma-nière dont ils procéderaient. «Il nous a été demandé de prépa-rer un plan. C’est sur une base personnelle que nous devrons en développer un chacun de

notre côté, selon différentes hypothèses dépendamment du retour en classe», a expliqué M. Bégin.

Cette liberté donnée aux professeurs leur permet éga-lement, dans certains cas, de passer outre les recomman-dations déjà émises par l’UL. «Dans un de mes cours, notre professeure s’est arrangée pour que nous n’ayons aucun rattra-page», a rapporté Stéphane, un étudiant en philosophie, en grève depuis le mois de février. «Comme elle est prise tout le mois de mai par des colloques, notre professeure nous fera faire un examen, ou un truc comme ça, pour nous noter et nous donner notre cours», a-t-il poursuivi.

De son côté, Luc Bégin a déjà envisagé quelques pistes. «Mon cours va être modifié. Il y a la possibilité de faire de la formation à distance pour ne pas trop nuire à l’emploi d’été des étudiants. C’est surtout plus de lecture et moins de cours magistraux», a-t-il supputé.

Conséquences économiques

Les étudiants qui tra-vaillent l’été sont très sensibles à toute modification des dates de la session d’hiver à l’uni-versité. En effet, s’ils finissent en mai plutôt qu’en avril, leur période de travail se retrou-vera amputée d’un mois, ce qui pourrait se traduire par une baisse de leurs revenus durant la saison.

Les employeurs du réseau touristique et hôtelier sont eux aussi dépendants de la déci-sion de l’université, puisqu’ils ont besoin des étudiants. «On embauche beaucoup d’étu-diants à temps plein l’été. On va probablement devoir en engager moins pour les restau-rants de notre chaîne hôtelière cette année», a rapporté Jessica Marcotte, responsable des res-sources humaines aux Hôtels Jaro, en évoquant l’éventuel prolongement de la session d’hiver.

Mobilisation étudiante

La balle dans le camp de la CLASSE

Jean-Baptiste [email protected]

Cité universitaire — La FECQ et la FEUQ invitent la CLASSE à les rejoindre dans un front commun. Cependant, la CLASSE préfère jouer cavalier seul.

Pour la CLASSE, un front commun avec la FEUQ et la FECQ est exclu, même

si certains accords de principe ont été conclus entre elles. «On s’est mis d’accord pour critiquer l’offre de la ministre, et pour ne pas né-gocier l’un sans l’autre. Mais au-cun porte-parole n’a parlé de front commun. Nous sommes juste soli-daires ensemble contre la hausse», a expliqué Renaud Poirier Saint-Pierre, attaché de presse de la coa-lition étudiante.

Ce sont les différences entre les trois associations qui sont à l’origine de ce refus. «La CLASSE est plus combative. On privilégie d’autres moyens pour s’opposer à la hausse par rapport à la FECQ et à la FEUQ», a-t-il fait valoir.

Plus encore, l’autonomie des mouvements serait bénéfique se-lon la CLASSE. «Le fait que nous ne soyons pas dans un même front commun, c’est ce qui fait notre force. Nous avons chacun une panoplie d’actions différentes qui peut toucher un public très large. C’est grâce à ça qu’on a une mo-bilisation de cette ampleur», a-t-il défendu.

La FECQ et la FEUQ pour l’union

Pour Léo Bureau-Blouin, pré-

sident de la FECQ, qui défend une idée de front commun contre le gouvernement, «la balle est dans le camp de la CLASSE. Nous, on souhaite travailler ensemble avec la CLASSE. Les réticences vien-nent de leur côté, a-t-il estimé en entrevue à L’EXEM-PLAIRE. On prend pour acquis qu’on va tra-vailler ensemble. On est très ouverts et très intéressés par l’idée de travailler avec la CLASSE.»

Martine Desjar-dins, présidente de la FEUQ, appuie les ap-pels à l’union au nom de la réussite du mou-vement étudiant.

«Nous pensons que l’union fait la force, et qu’il faut contre-carrer le gouvernement, dont la stratégie est de diviser le mouve-ment étudiant pour mieux régner», a-t-elle soutenu.

Mme Desjardins a critiqué la position de la CLASSE, qui dé-fend l’idée d’un front commun uniquement en vue de l’obtention de négociations, et a affirmé la nécessité du mouvement étudiant de se doter d’objectifs communs. «Nous estimons qu’il y a des ba-

tailles plus importantes que de simplement obtenir une place à la table des négociations. Notre ob-jectif, c’est de faire plier le gou-vernement», a-t-elle martelé.

Lapsus dérangeantCette question d’un front com-

mun entre les trois grandes associa-tions étudiantes québécoises a été soulevée vendredi dernier. Les chefs de file de la FECQ, de la FEUQ et de la CLASSE s’étaient rassemblés à Montréal lors d’une conférence de

presse, dont l’objet était de dénoncer l’annonce par la ministre Beau-champ d’une bonifica-tion de l’aide financière aux études.

Un communiqué de presse, paru sur Internet à l’occasion, évoquait la constitution d’un front commun, avant d’être désavoué par les organisateurs de la conférence.

La CLASSE a fortement réagi à ce terme. Gabriel Nadeau-Du-bois, son porte-parole, a fait part de son «malaise» à la lecture du communiqué.

De leur côté, de nombreux militants ont fait part de leur mé-contentement sur les réseaux so-ciaux, ou au sein des instances de l’association, en défendant une motion de blâme à l’encontre de M. Nadeau-Dubois, accusé de manquer de transparence, et qui n’a finalement pas aboutie.

Archive L’EXEMPLAIRE / Catherine Desroches-LapointeLes différences entre les trois associations sont à l’origine du refus de la CLASSE, menée par

Gabriel Nadeau-Dubois (photo), de faire front commun avec la FECQ et la FEUQ.

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4 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 11 AVRIL 2012QUÉBEC

EN BREFcoût des f-35MacKay savait

Le ministre de la Défense, Pe-ter MacKay, a admis qu’il

connaissait depuis deux ans le coût réel des nouveaux chasseurs F-35. Les conservateurs n’ont cessé de répéter que l’achat des appareils ne dépasserait pas 15 G $, mais le vérificateur géné-ral, Michael Ferguson, révélait la semaine dernière que le prix at-teindrait plutôt 25 G $. À l’émis-sion «Question Period» à CTV, M. MacKay a attribué les dépas-sements aux salaires des pilotes, au carburant et à l’entretien non comptabilisés. (F.P.)

sondage léger marketing

Le NPD rebondit

Le NPD arrive en tête des intentions de vote dans un

sondage réalisé par Léger Mar-keting pour LE DEVOIR et THE GAZETTE. À 33%, les néo-dé-mocrates dépassent les conserva-teurs par seulement un point. Au Québec, la récente victoire de Thomas Mulcair dans la course à la chefferie a fait remonter les appuis à 47%, après qu’ils aient chuté à 27% en mars dernier. (F.P.)

direction du rtc

Nouveau DG controversé

Alain Mercier, ancien direc-teur général d’OC Transpo,

prendra la tête du Réseau de transport de la Capitale. M. Mer-cier, qui était en poste depuis 2007, a été congédié le 22 février dernier par la Ville d’Ottawa. Les élus lui reprochaient notamment sa mauvaise gestion de crise. Les syndicats municipaux avaient applaudi la décision. (F.P.)

affaire oasisPressions virtuelles

Industrie Lassonde, fabriquant des jus Oasis, a plié devant

la pression populaire sur les ré-seaux sociaux et a décidé de rembourser les frais légaux de Deborah Kudzman, propriétaire de la petite entreprise de savon, Olivia’s Oasis. Même si Las-sonde avait perdu sa cause sur la protection de sa marque déposée, la Cour d’appel a renversé le ju-gement de la Cour supérieure qui jugeait la poursuite excessive et exigeait le dédommagement de Mme Kudzman. La décision a toutefois soulevé de fortes pro-testations. (F.P.)

Transport en commun à Québec

Le Réseau est condamné à se développer

Michaëlle [email protected]

Québec — Alors que l’achalandage du Réseau de transport de la Capitale (RTC) est en constante progression, certains organismes promouvant le transport en commun souhaitent que le RTC poursuive ses efforts en améliorant ses effectifs.

«Maintenant, l’acha-landage ne peut plus continuer

d’augmenter à ce rythme si on n’a pas plus de réseaux comme les Mé-trobus et le tramway», a noté la pré-sidente d’Accès transports viables, Catherine Boisclair.

Elle s’est néanmoins révélée très satisfaite de la hausse de l’acha-landage. «Cela fait maintenant 20 ans qu’on travaille sur la Semaine

des transports collectifs et actifs. Si la hausse continue, il serait très inté-ressant que le projet du tramway se concrétise», a affirmé la présidente de l’organisme à but non lucratif.

Le RTC a noté une hausse de 7,5% de sa fréquentation par rap-port à l’année dernière pour les mois de janvier et février 2012. En seulement deux ans, le nombre de passages par année a augmenté d’un million. À Québec, plus de

90 000 personnes utilisent l’autobus chaque semaine, et 117 000 y ont recours au moins une fois par mois. Dans tout le réseau, environ 72 000 citoyens bénéficient chaque jour du transport en commun.

L’Association québécoise de la lutte contre la pollution atmos-phérique (AQLPA) qualifie de «géniale» cette augmentation de l’achalandage. «Si on y a contribué d’une manière ou d’une autre, on en est très content», s’est félicitée la directrice des communications, Lise Lévesque.Selon elle, il faut toutefois continuer d’augmenter la qualité des services. «Plus le service de transport en commun est bon, plus les gens veulent l’utiliser. Ain-si, le budget augmente pour encore perfectionner le fonctionnement et donc attirer plus de gens. C’est un cercle pas vicieux du tout», a-t-elle déclaré.

L’AQLPA offre notamment le programme «Faites de l’air!», qui permet aux gens de se défaire de leur vieille voiture en échange d’un service. À Québec, par exemple, un citoyen peut remettre son vieux vé-hicule contre un abonnement d’un an au RTC.

Une hausse recherchéeSelon le RTC, la hausse de

l’achalandage n’est pas une coïn-

cidence. «C’est une combinai-son d’éléments. On a su apporter de nombreux nouveaux services, comme des stations tempérées qui sont plus grandes et plus confor-tables. On a amélioré le service de l’information et développé une ap-plication mobile. La hausse du prix de l’essence doit aussi y être pour quelque chose», a expliqué la chef des communications par intérim au RTC, Carole Brousseau, qualifiant cette hausse d’«exceptionnelle».

Elle a mentionné que le RTC veut perfectionner ses services pour la population. Tel que le stipule son budget 2012, le RTC investira plus de 245 M $ en projets de développement pour les deux prochaines années.

Concrètement, on entend ren-forcer les axes de Métrobus en amé-nageant plus de terminus le long des couloirs prioritaires, et mettre de nouvelles lignes en service avec voies réservées et feux prioritaires. Ces changements seront ciblés sur les principaux axes de circulation de Québec que sont les autoroutes Robert-Bourrassa, Dufferin-Mont-morency, Laurentienne et Charest.

Rappelons que le RTC a aussi été mandaté par la Ville de Québec pour mener une étude sur le tram-way, à savoir si le projet serait effi-cace, utilisé et rentable.

Photo François-Olivier RobergeÀ Québec, environ 72 000 personnes prennent l’autobus chaque jour.

Karyan [email protected]

Québec — Le commerce équitable vit une période difficile et peine à se développer à Québec. C’est le constat que font les organismes réalisant la promotion de la solidarité et de la coopération internationale.

Louise Lacroix, présidente de Carrefour Tiers-Monde, es-time qu’il y aurait beaucoup

à faire pour accroître de façon du-rable la part du commerce équitable dans la région.

Une vingtaine de magasins vendent des produits équitables dans le secteur de Québec. Tou-tefois, ce chiffre varie puisque «beaucoup de boutiques ouvrent et ferment constamment», selon Mme Lacroix.

Mathieu Papillon-Darveau, président-directeur général de

NAVTI Fondation Canada, a aussi remarqué ces lacunes. «Il y a un énorme travail d’éducation du pu-blic à faire. Mais il y a aussi un gros travail à faire de notre part pour être plus visible.»

Il déplore cependant le manque d’ouverture des magasins à grande surface. «On sait que les gens vou-draient que nos produits se retrou-vent dans les supermarchés, mais il faut aussi qu’ils coopèrent», a-t-il déploré.

M. Papillon-Darveau critique aussi les épiceries qui ne mettent pas

en évidence les aliments équitables sur leurs tablettes. «Plusieurs vont mettre les produits équitables à côté de la nourriture biologique. Alors les gens font le lien: équitable, donc biologique. Ce sont deux choses complètement différentes», a-t-il rappelé.

Peu compétitifsLes commerces équitables par-

viennent par ailleurs difficilement à rivaliser avec les grandes entre-prises. Véronique Alain, gérante de la défunte boutique Dix Mille Vil-lages, explique qu’elle ne peut pas offrir des produits à prix concurren-tiels étant donné qu’ils sont achetés à des producteurs modestes et en petites quantités.

Bien que le magasin comptait sur l’aide de nombreux bénévoles, la fermeture de Dix Mille Villages,

ouvert il y a cinq ans au coin de Re-né-Lévesque et Cartier, était inévi-table, selon Mme Alain. «On ne fait pas de profit comme le commerce régulier. Il y a une plus grande pré-carité financière et en temps de crise économique, ça joue beaucoup. Le consommateur va bien plus sur-veiller son budget et s’habitue aux bas prix. Je ne crois pas que ce soit propre à la ville de Québec, a-t-elle néanmoins nuancé. Partout, le com-merce équitable vit une situation difficile.»

La 8e édition de la Quinzaine du commerce équitable se déroulera encore cette année du 1er au 15 mai. L’événement prendra place dans plusieurs villes du monde simulta-nément, dont Québec. Les citoyens sont invités à réclamer des pro-duits certifiés chez leurs marchands favoris.

Commerce équitable

Temps dur à l’horizon

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L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 11 AVRIL 2012 5QUÉBEC

Étiquetage des OGM

Opération laborieuse

Claudia [email protected]

Québec — Les critiques sont nombreuses envers le gouver-nement Charest alors qu’il refuse d’obliger l’étiquetage des organismes génétiquement modifiés (OGM), prétextant une démarche trop compliquée.

«C’est sûr que l’éti-quetage reste quelque chose de

complexe. Mais l’agriculture bio-logique le fait avec brio et c’est une des raisons pour laquelle ce secteur a réussi à se démarquer», a souligné la directrice générale de Nature Québec et présidente de Vigilance OGM, Christine Gingras.

Elle ne croit pas que la com-plexité d’un tel projet soit une rai-son valable pour le gouvernement de refuser les demandes de la po-pulation. Rappelons qu’à la mi-fé-vrier, une pétition signée par plus de 14 000 personnes a été déposée à l’Assemblée nationale, exigeant l’étiquetage obligatoire des OGM, ce à quoi le gouvernement a ré-pondu par la négative.

Pour Mme Gingras, l’étique-tage des OGM sera inévitable. «L’avenir est aux produits étant capables d’offrir aux acheteurs une traçabilité. Cette avenue sera éventuellement incontournable. Et à partir du moment où on veut as-surer la traçabilité d’un produit, ça demande une certaine structure», a-t-elle déclaré.

La réponse du gouvernement aux pétitions étant encore récente, il n’a pas été possible de savoir quelles seraient les prochaines actions de Vigilance OGM, mais Mme Gingras a assuré qu’ils ne resteront pas sans réagir.

Manque de leadershipL’initiatrice de la pétition,

Marie-Ève Boudreault, s’est évi-demment dite déçue de la réaction du gouvernement. «Nous nous attentions à avoir une réponse plus en profondeur sur le dossier. J’ai l’impression qu’ils n’ont pas écouté les demandes de la popu-lation et n’ont pas pris en compte les arguments que nous leur avons présentés», a-t-elle déploré.

En réponse à la pétition, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), Pierre Corbeil, a sou-ligné que le Québec serait le seul

endroit en Amérique du Nord où se ferait l’étiquetage des OGM si le projet prenait forme. Il a fait état des difficultés d’adaptation pour les partenaires commerciaux de la province.

Mme Boudreault verrait plu-tôt la réalisation du projet comme une occasion d’être un précurseur dans le domaine sur le continent, bien que l’étiquetage des aliments soit de juridiction fédérale.

«Ce n’est pas la première fois que le Québec pourrait être le lea-der dans le dossier de l’étiquetage des aliments. On pourrait devenir le leader canadien au niveau des OGM, mais ça ne semble pas être une préoccupation pour le gouver-nement», s’est-elle désolée.

Un processus trop complexeLe gouvernement a évoqué

les difficultés logistiques et éco-nomiques d’une telle entreprise pour expliquer son refus. «Il faut comprendre que rendre obligatoire l’étiquetage des aliments conte-nant des OGM est une opération fort complexe qui va bien au-delà de la simple apposition d’une éti-quette sur un produit», a expliqué le ministre Corbeil à l’Assemblée nationale.

Selon lui, le processus d’«im-plantation de la traçabilité de la ferme à la table», «l’entreposage des grains dans des silos diffé-rents» et «le lavage de la machi-nerie agricole» sont quelques obs-tacles faisant de l’étiquetage des OGM une entreprise irréalisable.

Le ministre mentionne éga-lement des raisons économiques dans ce refus d’acquiescer à la demande des organisateurs des pétitions.

Citant une étude d’un cher-cheur de l’Université du Québec à Montréal commandée par le MA-PAQ, il affirme qu’il en couterait 161,8 M $ aux contribuables qué-bécois pour l’implantation d’un tel système, et un investissement de 28,4 M $ par année serait aussi nécessaire.

ProprioEnquête

Hausse de la discrimination? François-Olivier [email protected]

Québec — Les associations de défense des locataires sont furieuses contre la Corporation des propriétaires im-mobiliers du Québec (CORPIQ) et son nouveau système, ProprioEnquête. Elles prédisent une hausse de la discrimi-nation dans l’octroi des logements.

Depuis un peu plus d’un mois, la base de données en ligne ProprioEnquête

permet aux membres de la COR-PIQ d’obtenir de multiples ren-seignements sur de futurs loca-taires dans un délai relativement court.

Jonathan Carmichael, res-ponsable des dossiers politiques au Bureau d’Animation et In-formation Logement du Québec métropolitain (BAIL), compare le nouvel outil de la CORPIQ à «Big Brother». «Ça va très loin dans le non-respect de la vie pri-vée!», s’est-il exclamé.

À son avis, les propriétaires à la recherche d’un locataire de-vraient seulement s’enquérir du nom et des coordonnées de l’an-cien propriétaire des candidats au logement.

Or, ProprioEnquête va beau-coup plus loin. Le logiciel permet par exemple de connaître la cote de crédit et les emplois précédents d’une personne.

Informations personnelles«Le pire, c’est qu’une note

sur 1000 est donnée à chacun. Ainsi, le propriétaire peut choi-

sir un locataire selon une note qui est basée sur des tonnes d’informations, dont plusieurs sont personnelles», s’est indigné M. Carmichael.

France Émond, porte-parole du Regroupement des Comités Logement et Associations de Lo-cataires du Québec (RCLALQ), partage les préoccupations du BAIL et s’inquiète de ce que les propriétaires peuvent faire avec toutes ces données.

Elle ajoute que la discrimina-tion est encore bien présente dans la location de logements. «Il y a très peu de plaintes, mais c’est seulement parce que leur traite-ment est fastidieux. Nous savons que de la discrimination arrive très souvent: familles, gens de couleur, noms étrangers et per-sonnes sur l’aide sociale.»

«Selon nous, ça risque d’être encore pire avec ProprioEnquête. C’est le côté pervers de la technolo-gie», s’est inquiétée Mme Émond.

Les deux groupes souhai-tent une législation gouverne-mentale qui baliserait davan-tage les procédures de location d’un logement.

La CORPIQ se défendHans Brouillet, directeur des

communications et des affaires publiques à la CORPIQ, défend le nouveau moyen d’investiga-tion. «C’est un avantage pour le propriétaire qui peut être mieux informé, et pour le locataire qui peut recevoir une réponse plus rapidement.»

«Il faut savoir que le Québec est l’un des seuls endroits en Occi-dent où il est illégal de demander un acompte pour quelques mois de loyer», a plaidé M. Brouillet.

Selon lui, ProprioEnquête permet de diminuer les chances de mauvaises surprises pour les propriétaires qui n’ont, autrement, aucune garantie.

Quant à l’aspect discri-minatoire, il explique que les propriétaires n’ont parfois pas le choix de refuser des gens. Il donne l’exemple d’une famille avec de jeunes enfants qui vou-drait louer à l’étage alors qu’un couple sans enfant vit au rez-de-chaussée.

«Dans un vieux logement mal isolé, ça ne peut pas fonctionner. Les voisins du dessous vont as-surément se plaindre du bruit et le proprio sera pris avec le pro-blème», a-t-il illustré.

Selon lui, refuser quelqu’un parce que «le logement est mal adapté à la situation» est parfaite-ment légitime et ne relève pas de la discrimination.

Photo Raphël LavoieJonathan Carmichael, du Bureau d’Animation et Information Logement du Québec métropolitain (BAIL),

compare le nouvel outil de la CORPIQ à «Big Brother».

Page 6: L'Exemplaire-Vol.XX No.21

OPINION6 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 11 AVRIL 2012

Le prochain directeur gé-néral devra effacer la

mémoire du règne Gainey

– Gauthier

Commentaire

Commencer le dossier multimédia. Trouver un stage. Résilier le bail. S’inscrire à la prochaine session. Faire les courses, le ménage... J’étais en train de noircir les quelques centimètres

carrés d’un énième post-it «urgent», prête à le coller à côté de ceux qui patientent déjà gentiment sur mon babillard, quand j’ai été prise d’un ras-le-bol monumental.

Marre de devoir organiser chaque journée et presque chaque heure de ma vie. Assez de planifier tout et tout le temps, juste afin de rentabiliser mes précieuses minutes, de dire qu’un après-midi passé à ne rien faire est un après-midi perdu.

Le constat est souvent fait: on ne vit pas dans l’instant présent. Quand on nous demande ce qu’on a prévu pour notre fin de semaine, on est presque gênés parfois de marmonner un petit «rien». On pré-voit nos semaines, nos vacances, nos carrières, nos vies.

Mieux, aidés par les grandes surfaces, on se lance trois, quatre fois par an dans la préparation effrénée du prochain événement christiano-commercial. J’avoue ma faiblesse: je fais moi-même partie de ceux qui trépignent de bonheur à l’évocation de Noël au mois de septembre.

Toutes les sphères de notre vie sont concernées. On vote en sou-haitant faire le bon choix pour les cinq ans à venir. On manifeste en espérant faire changer les choses avant l’automne.

On nous inculque dès le plus jeune âge que la vision gagnante n’est pas celle de l’instant, mais bien celle qui se fait sur le long terme. Vois loin mon fils, vise loin.

On apprend à booker 25 heures dans une journée, à en faire tou-jours plus. En librairie, on nous propose même des guides sur l’art de rédiger des listes! Des bibles à mettre sur toutes les tables de chevet, pour se transformer en as de la rédaction des listes de listes.

Pourquoi ne pas laisser faire le hasard de temps en temps? Sou-vent parce que ça fait peur. Une liste de tâches à accomplir structure, cadre et rassure. Il me revient en mémoire une chanson du groupe français Tarmac, qui le souligne bien: «ça fait trembler les héros/voir se casser les couteaux/sur le fruit du hasard». Pas mieux dit.

Pourquoi doit-on toujours faire le plein dans nos vies? Il faudrait qu’on prenne le temps, qu’on ralentisse la cadence. J’aime à le reven-diquer. Le farniente: c’est magnifique et bénéfique. Si l’oisiveté est mère de tous les vices, je revendique un lien de filiation.

Mais planifier, ça a aussi du bon. Prenez par exemple Justin Trudeau. Beaucoup le donnaient perdant dans le match de boxe qui l’opposait à Patrick Brazeau, et pourtant, en préparant bien son combat pendant quelques mois, il l’a remporté. Il a rentabilisé son entraînement.

Alors telle une apprentie combattante, moi aussi je remporterai mon combat, celui contre la montre. Je raturerai toutes les lignes de mes post-its dans les temps, tout en promettant de m’en accorder un petit peu. Et que vive longuement la procrastination!

Héloïse [email protected]

Glorieux dérapage

L’équipe de L’ExEmplairEJournal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la responsabilité du Département d’informa-tion et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: Jean-Claude Picard (656-2131 poste 4683); Directeur de la production: Baptiste Barbe (8942); Adjoint à l’éditeur: Matthieu Dessureault (8942); Rédactrice en chef: Sophie Côté (4513); Secrétaire de rédaction: Nicolas Lachance (4513); Adjointe au secrétaire de rédaction: Héloïse Kermarrec (4513); Éditorialiste en chef: Gabrielle Thibault-Delorme (8954); Maquettiste: Maxime Fouquette-L’Anglais (8959); Directeur de la photographie: Raphaël Lavoie (8954); Caricaturiste: Gabrielle Thibault-Delorme; Université: Mathieu Massé, Ismail Mbonigaba et Jean-Baptiste Delhomme (5224); Municipal, régional et gouvernemental: Lydia Desjardins, François Pagé et Marjolaine Faucher (8956); Dossiers: Valérie Péré (8954); Entrevue: Xavier Savard-Fournier (8956); Monde: Pierre-Louis Curabet (8954); Culture: Marie-Claude Savoie, Aude Garachon et Catherine Desroches-Lapointe (8957); Sports: Catherine Lille et Marc-Antoine Paquin (8957).

Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor; Julie Verville et Ma-rio Fraser; Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Les Presses du Fleuve, 100, avenue de la Cour, Montmagny (Québec) G5V 2V9; Tirage: 1000 copies. Adresse: Département d’information et de communication, C.P. 4120, pavillon Louis-Jacques-Casault, local 3832, Cité universitaire (Québec) G1V 0A6; Télécopieur: (418) 656-3865; Courriel: [email protected]; Site Web: http://www.exemplaire.com.ulaval.ca; Facebook: L’Exemplaire (Page officielle); Fil Twitter: lexemplaire

Points de distribution du journal: Cité universitaire: pavillon Bonenfant, pavillon Casault, pavillon De Koninck, pavillon Desjardins, pavillon des Sciences de l’éducation, pavillon Pouliot, pavillon Vachon, pavillon Lemieux, pavillon Vandry, pavillon Palasis-Prince, Peps; Ville de Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Tribune de presse du parlement.

À la suite de cette saison décevante, voire désastreuse, le Canadien de Montréal n’a pas une côte à monter, mais bien une montagne.

Le chemin ne sera pas facile. Il est escarpé, endom-magé et abrupt. Au cours des prochains mois, et de la prochaine saison, le prochain directeur général aura une pression énorme: effacer de la mémoire des partisans le règne Gainey – Gauthier.

Dans l’histoire des Glorieux, il y a eu l’ère Maurice Richard et l’ère Guy Lafleur. Maintenant, on pourra parler de l’ère Gainey-Gauthier. Mais pas pour les mêmes raisons, vous l’aurez deviné. Ce duo aura marqué, à sa façon, un marché de hockey qui critique, juge, et surtout, n’oublie pas.

Bob Gainey a pris les commandes du Canadien de Montréal en 2003, succédant à André Savard. L’organisation a ensuite suivi le parcours d’une montagne russe; allant plutôt bien, plutôt mal, mais sans jamais exceller. Dans ses dernières années à titre de direc-teur général, M. Gainey ne savait plus où donner de la tête, s’essayant même à titre d’entraîneur. Il laissa sa place, le 8 février 2010, à Pierre Gauthier. Le «sauveur». Or, tout comme pour les années précé-dentes, l’organisation tournait en rond. Il ne fallait pas s’attendre à mieux; Gainey avait Pierre Gauthier comme conseiller. Puis, vice-versa, Gauthier profitait des conseils avisés de son vieil ami Bob. Une erreur.

Des erreurs, cette alliance en a réalisées plu-sieurs, malgré son bon vouloir. Des décisions que les partisans n’oublieront pas de si tôt. Rappelons quelques faits. En 2009, Ryan McDonagh, un jeune défenseur plus que prometteur, passa aux mains des Rangers de New-York, pour Scott Gomez (entre autres). McDonagh est maintenant devenu un pilier indispensable à la ligne bleue pour les Rangers. Du côté de Gomez, on connaît l’histoire.

Laisser partir Roman Hamrlik fut aussi un faux pas. On a évité de remettre sous contrat ce défenseur d’expérience, fiable, en offrant plusieurs millions à

Andrei Markov, qui n’a joué que 13 parties cette sai-son en raison d’une blessure. Une erreur qui a résulté en l’acquisition de défenseurs trop payés et ineffi-caces : Thomas Kaberle et Chris Campoli.

On peut aussi reprocher à M. Gauthier, en plus des échanges douteux et improvisés (on ne peut que penser aussi à celui de Michael Cammalleri), d’avoir été trop silencieux, lui qui n’habitait même pas le Québec. Pierre Gauthier était un homme qui ne communiquait pas, ou du moins peu à son person-nel. Une caractéristique incohérente avec le hockey d’aujourd’hui.

De ce fait, le Canadien est maintenant une équipe que l’on considère comme faible dans la LNH. Une équipe qui, malgré quelques jeunes joueurs talen-tueux, est déroutée et abattue.

Les partisans si critiques du CH peu-vent toutefois se réjouir de «posséder» un proprio qui a du cran et du leadership. Du cran, il en fallait pour mettre M. Gainey dehors, cet homme qui a tellement donné, en tant que joueur, à cette organisation. Geoff Molson semble réellement avoir à cœur l’avenir de cette équipe, ou celui de son portefeuille, c’est selon.

Reste que Molson est maintenant en mode magasinage. Celui qui sera dési-gné comme le prochain «guide» de cette

équipe aura besoin d’avoir les reins solides. Ce ne sera pas facile. Ô que non. C’est pourquoi faire le bon choix sera primordial. La défaite ne sera pas tolérée plus longtemps, à Montréal.

Toute une tâche attend donc cet homme franco-phone (caractéristique non négociable). Le Canadien, cette équipe si prestigieuse, possédant une histoire incomparable, ne pourra pas continuer à visiter le bas du classement. Financièrement, Molson ne tiendra pas. Émotionnellement, les partisans non plus.

Marc-Antoine Paquin

[email protected]

Tic-tac, tic-tac !

Page 7: L'Exemplaire-Vol.XX No.21

DOSSIER 7L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 11 AVRIL 2012

Les SPMI regroupent trois problèmes de santé: le syn-drome de fatigue chronique

(SFC), la fibromyalgie et la sensibi-lité aux agresseurs chimiques. Tous ont un dénominateur commun: ils affectent de plus en plus de Cana-diens et les diagnostics demeurent difficiles à poser.

«Il manque énormément de sensibilisation et il y a de la mé-sinformation», a déploré Claudine Prud’homme, membre du comité sur le développement de la recon-naissance de la maladie et du conseil d’administration auprès de l’Asso-ciation Québécoise de l’encéphalo-myélite myalgique (AQEM) – le terme scientifique pour désigner le SFC. Celui-ci se caractérise prin-cipalement par un épuisement per-sistant inexpliqué et quotidien, pou-vant s’accompagner de symptômes cognitifs (concentration ardue, élo-cution affectée) et sensoriels (sensi-bilité à la lumière et aux sons). Pour être diagnostiquée, une personne doit avoir au moins 50% de sa capa-cité physique diminuée.

«Il y a même une déficience en regard de la formation. Je crois que dès l’université, les méde-cins devraient apprendre ces don-nées scientifiques», a décrié Mme Prud’homme. Même constat du côté des associations de fibromyal-gie. «Il manque beaucoup d’infor-mation dans le domaine médical et les médecins sont mal rensei-gnés», a constaté la coordonnatrice à l’Association de fibromyalgie de la région de Québec, Marie-Josée Huard. «On déplore aussi souvent la fermeture des médecins [face à ces pathologies]», a-t-elle ajouté.

La fibromyalgie se définit par des douleurs diffuses semblables à des courbatures, auxquelles sont

associées une grande fatigue et des troubles du sommeil. À noter que le SFC et la fibromyalgie viennent souvent de pair.

Des tabous persistants«Certains médecins ne veulent

pas poser de diagnostic, alors que d’autres pensent encore que c’est dans la tête des patients», a dé-ploré Mme Huard. «Il faudrait que toutes les associations du Québec se regroupent et fassent une large campagne de sensibilisation», a-t-elle déclaré, «et ce, autant dans le domaine médical qu’auprès de la population.»

Mme Prud’homme de l’AQEM fait le même constat. «Beaucoup souffrent en silence, et n’osent plus aller chez le médecin, car ils se sen-tent incompris. Il y a encore beau-coup de tabous et de jugement», a soutenu Mme Prud’homme, âgée de 40 ans et elle-même atteinte du SFC depuis près de 5 ans.

Près d’un million et demi de Canadiens souffrent de ces syn-dromes et, selon une étude du Na-tional Myalgic encephalomyelitis/Fibromyalgia en collaboration avec Statistique Canada, les personnes atteintes de SPMI ont augmenté de 25% entre 2005 et 2010. «Elles ne constituent pas des maladies rares», a constaté Mme Prud’homme face aux résultats du rapport, compa-rant les pathologies à la sclérose en plaques, qui touche presque huit fois moins de Canadiens. «Or, il y a beaucoup plus de recherches sur cette maladie», a-t-elle noté.

Des ressources déficientesNon seulement la recherche

est insuffisante, mais les personnes atteintes se retrouvent souvent de-vant une lutte solitaire. «Il manque de ressources pour les malades, qui

peuvent perdre leur travail, leur maison, leur conjoint… Ils n’ont pas de soutien. En plus, il faut sou-vent qu’ils se battent pour faire re-connaître leur invalidité», a déploré Mme Prud’homme de l’AQEM.

Toutefois, de nombreuses asso-ciations partout à travers la province collaborent avec les personnes at-teintes et leur entourage. Leur man-dat consiste à sensibiliser la popu-lation et à informer les personnes affectées sur leurs ressources dis-ponibles, notamment les moyens de diminuer la douleur.

Les associations oeuvrent aussi dans l’objectif de faire reconnaître les maladies. À l’AQEM, on sou-haite faire adopter le terme scien-tifique pour désigner la pathologie. «Syndrome de fatigue chronique, c’est banal pour qualifier une ma-ladie très destructive et épuisante. Ça ne veut rien dire par rapport aux symptômes», s’est indignée Mme Prud’homme.

Se fier aux normesAuprès du corps médical au

Québec, la situation semble parta-gée. Le Collège des médecins du Québec (CMQ) n’a aucune position officielle sur ces syndromes. «Les professionnels doivent suivre les normes de la science, qui sont dis-ponibles dans les publications mé-dicales en règle selon des méthodes scientifiques reconnues», a expliqué la coordonnatrice aux relations pu-bliques du CMQ, Leslie Labranche. Le CMQ exige de ses membres une formation continue afin de mainte-nir leurs connaissances à jour, en suivant les normes scientifiques.

L’Association des médecins rhumatologues du Québec a pour sa part une ligne de conduite plus pré-cise. Le feuillet «Le syndrome de fibromyalgie: mythe ou réalité?», publié en mai 2009, expose le point de vue du rhumatologue, «[…]Il s’agit d’une entité réelle, associée à une lourde morbidité physique et psychologique.»

Québec — Près de 5% de la population canadienne lutte contre des symptômes physiques médicalement inexpli-qués (SPMI), alors qu’il existerait un manque flagrant d’in-formation et de sensibilisation auprès du corps médical québécois et de la population.

Symptômes physiques médicalement inexpliqués

Des maux silencieux

En septembre dernier dans un congrès à Ottawa, des chercheurs de Californie

ont révélé de nouveaux résultats de recherche, qui font avancer consi-dérablement la cause des SPMI. Ils ont découvert un test d’effort VO2max (volume d’oxygène maximum) qui peut différencier les personnes atteintes de SFC des autres. Leur temps de récupération après ce test serait plus long que les autres.

«Ce sont des tests objectifs et prouvés scientifiquement. C’est une avancée incroyable. Ça représente un outil diagnostique important, qui accélérera les processus médicaux», a déclaré Claudine Prud’homme, membre active de l’AQEM. «Au Québec, très peu de gens sont au courant, et pourtant, les chercheurs devraient s’y pencher. Il faut que cette information circule!»

Si Mme Prud’homme se veut insistante, c’est qu’elle sait que faire de l’exercice est souvent prescrit aux personnes atteintes de SFC et de fibromyalgie, mais qu’il peut être dévastateur s’il n’est pas adapté correctement. «C’est extrê-mement important que les activités physiques soient exercées selon

des protocoles faits par des pro-fessionnels de la santé au courant de ces nouvelles données scienti-fiques.» Elle constate néanmoins que depuis les deux dernières an-nées, les recherches ont progressé au Québec.

Le Centre hospitalier de l’Uni-versité de Montréal (CHUM), l’un des centres de recherche, gère cinq cliniques de la douleur, qui sont dispersées à travers les divers hôpitaux de la ville de Montréal. Leur objectif principal est d’offrir une information médicale actuali-sée ainsi que d’améliorer, via leurs ressources et la recherche, la qua-lité de vie des personnes atteintes.

D’autre part, Dr. Pierre Ar-senault de l’Université de Sher-brooke, spécialiste dans la douleur chronique et la fibromyalgie de-puis 10 ans, a participé activement à la création d’un film documen-taire en collaboration avec l’As-sociation de la fibromyalgie de l’Estrie.

«La fibromyalgie pas à pas», lancé en juin dernier, démystifie la pathologie, en expose les explica-tions les plus plausibles et sert de guide pour les personnes atteintes.

Québec — Alors que la recherche est encore très dissipée au Québec, un groupe de chercheurs américains a récem-ment effectué une percée scientifique majeure dans le domaine, insufflant un vent d’espoir auprès des associa-tions québécoises concernées.

La recherche médicale

Avancées à pas de tortue

Aucun consensus scientifique n’existe par rapport à l’origine des SPMI,dont les causes sont multiples et éclectiques. D’un choc post-traumatiqueau stress en passant par la génétique, c’est pratiquement du cas par cas.

Source : Quest Newsletter #88, 2011, National ME/FM Action Network, en collaboration avec Statistique Canada

Personnes atteintes de SPMI au Canada

Textes par Marjolaine Faucher | [email protected]

Page 8: L'Exemplaire-Vol.XX No.21

ENTREVUE8 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 11 AVRIL 2012

«On crée un lien avec le person-nage. Je le connais, les lecteurs le

connaissent, ça crée une familiarité»

Propos recueillis par Nom | courriel Propos recueillis par Gabrielle Thibault-Delorme | [email protected]

Entrevue avec le caricaturiste André-Philippe Côté

Dr Smog : psychanalyste de l’actualitéQuébec — Caricaturiste de métier au journal LE SOLEIL de-puis 1997, André-Philippe Côté est également bédéiste. Son personnage du Dr Smog, récurrent dans les pages du jour-nal, quittera le quotidien pour la BD une troisième fois, dans l’album «Le retour du Docteur Smog», présenté au Salon in-ternational du livre de Québec du 11 au 15 avril prochain. De Baptiste au Docteur Smog, en passant par des personnages plus mineurs, des individus fictifs parsèment l’univers d’An-dré-Philippe Côté. À l’aube du Salon international du livre, L’EXEMPLAIRE s’entretient avec lui sur l’importance des personnages dans ses oeuvres.

L’EXEMPLAIRE: Dans vos caricatures, on re-trouve beaucoup de per-

sonnages qui ne sont pas des per-sonnalités publiques. Pourquoi?

André-Philippe Côté: Je suis un caricaturiste de situations, j’aime faire des caricatures sur des sujets qui touchent au quotidien. J’aime beaucoup toucher aux pro-blèmes sociaux.

Je peux être des jours sans dessiner un politicien. On ramène souvent la politique à des indivi-dus. Des fois, des gens peuvent dire : «tel politicien, il faut qu’il parte», comme si tout allait aller pour le mieux sans réaliser que son remplaçant sera soumis aux mêmes contraintes. Ça montre un peu la complexité de la société, on n’est pas dominant.

On est à l’intérieur de fais-ceaux d’influences. Ces person-nages-là illustrent un peu ces situa-tions de l’être contemporain.

L’EXEMPLAIRE: Quel est l’intérêt d’avoir créé le Dr Smog?

A.-P.C.: Ça vient d’un double intérêt: j’ai créé le personnage et je l’aimais bien, et le public a réagi positive-ment à lui. À un moment donné ,il se présente et on le reçoit. On crée un lien avec le personnage. Je le connais, les lec-teurs le connaissent, ça crée une familiarité.

Quand je le mets dans une caricature, c’est un terrain connu. Il me permet d’aborder des sujets un peu moins ponctuels. Le cabinet du Dr Smog est un lieu hors du monde. Un lieu où je fais dire aux politiciens des choses qu’ils ne diraient pas s’il y avait quelqu’un d’autre que Smog dans la case.

L’EXEMPLAIRE: À quel point l’attitude du politicien reçu

dans le cabinet du Dr Smog va-t-elle changer?

A.-P.C.: Quand ils sont dans le bureau, j’essaie d’en faire des gens fragiles émotivement, de les faire pleurer… De créer des émotions qu’ils ne font pas sur la place pu-blique. Ce que je ne ferais jamais en dehors du cabinet du Dr Smog.

Une des choses qui caracté-rise les hommes politiques, c’est le contrôle d’eux-mêmes. Ça me per-met aussi d’aborder d’autres sujets, d’autres façons.

L’EXEMPLAIRE: Com-ment est né le Dr Smog?

A.-P.C.: D’abord par un intérêt évident pour l’approche psychana-lytique. J’ai toujours l’impression que quand les gens parlent, j’en-tends deux choses: ce qu’ils disent et ce qu’il y a derrière. Les deux sont en interaction.

J’ai toujours voulu faire un personnage de psychanalyste, mais je n’osais pas. J’avais l’impression de ne pas avoir les connaissances, le permis pour le faire. Je me suis lancé, en griffonnant, et le person-nage est apparu.

Plus j’avance, plus je rencontre des gens du milieu de la santé et j’ai un fan-club. Ils l’apprécient beaucoup. Je ne me suis pas complètement planté.

C’est sûr que je ne m’avance pas sur le terrain médical, il ne pose pas de diagnos-tic. Je ne suis pas non

plus dans la santé mentale. Ce sont des névroses, des petites phobies. Je reste dans le registre de la folie ordinaire.

Le personnage, on le connaît très peu; j’ai décidé de ne pas trop le développer. J’ai choisi de le garder comme un personnage indistinct.

L’EXEMPLAIRE: Puisqu’il est indistinct, com-ment peut-il également repré-senter le lecteur?

A.-P.C.: En bande dessinée, une des raisons du succès de Tin-tin, c’est qu’il est un personnage un peu vide qui devient le vecteur ou le personnage auquel s’identi-fie le lecteur.

Le Capitaine Haddock est al-coolique, ceux qui ne boivent pas ne peuvent pas s’identifier à lui, Tournesol est distrait… Alors que Tintin, tout le monde peut l’être.

Le fait de ne pas trop définir le Dr Smog fait que les gens peu-vent s’identifier au personnage.

L’EXEMPLAIRE: Le cabi-net du Dr Smog est aussi en lui-même un personnage. Comment vous servez-vous du décor pour servir le comique?

A.-P.C.: Le décor exprime ce que ressent le patient, ce qu’il est, comment il se sent. Dans les bandes dessinées, il se transforme dans les quatre cases. En carica-ture, j’ai toujours un plaisir fou à imaginer le décor derrière un po-liticien. Le décor est toujours un deuxième niveau.

L’EXEMPLAIRE: Qu’ad-vient-il de Baptiste (un ancien personnage vivant dans une poubelle, héros de six albums)?

A.-P.C.: Récemment, un édi-teur m’a dit qu’il aimerait peut-être rééditer Baptiste, le réac-tualiser. Il dort pour l’instant. J’aimerais bien le faire revivre un peu, une nouvelle édition ou une compilation.

L’EXEMPLAIRE: Qu’est-ce qui a encouragé Baptiste à aller dormir?

A.-P.C.: Des raisons pure-ment matérielles. J’ai eu l’em-ploi au SOLEIL à temps plein. Le manque de temps et tout ça. J’ai eu l’impression d’aller au bout du personnage. Et aussi, c’est bête à dire, j’ai créé Baptiste dans un contexte où j’étais économique-ment proche de Baptiste.

Avec mon emploi, tout ça a vraiment changé. Je suis plus près de Smog maintenant. C’est plus ma réalité que celle de Baptiste, qui était la mienne à ce moment-là.

L’EXEMPLAIRE: Lors du Salon international du livre de Québec, vous ferez un face-à-

face avec Régis Labeaume. Que souhaitez-vous en retirer?

A.-P.C.: L’idée de base, c’est de savoir quel est le rapport que les politiciens ont avec leurs cari-catures. Les gens me demandent souvent si les politiciens aiment ça.

Je me suis dit que j’irais leur demander directement. J’amène une vingtaine de caricatures et on en parle ensemble.

Il y a deux ans, j’ai fait le même exercice avec M. Labeaume et j’avais beaucoup de caricatures de Clothaire Rapaille, un épisode douloureux pour lui. Ça avait été intéressant.

Les politiciens ne se plaignent pas des caricatvures, cela fait par-tie de la vie politique.

Photo: Gabrielle Thibault-DelormeDevant son écran d’ordinateur et entouré d’oeuvres d’art en tout genre, André-Philippe Côté laisse libre cours à son ima-

gination dans le confort de sa maison. «Le retour du Docteur Smog», troisième bande dessinée du caricaturiste qui se permettera un petit bain de foule lors du Salon international du livre de Québec.

Dans la même série

«Tous Fous : Le Docteur Smog craque!», 2006, éditions Jungle, Europe

«Psychose et cie : Docteur Smog à votre écoute», 2005, éditions Jungle, Europe

Page 9: L'Exemplaire-Vol.XX No.21

MONDE 9L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 11 AVRIL 2012

EN BREFégypte

Suspension de la Constitution

La justice administrative égyp-tienne a décidé, le 10 avril

dernier, de suspendre la commis-sion chargée de rédiger la future Constitution. Cette commission, formée de cent personnes dési-gnées fin mars par le Parlement, était dominée par les islamistes et boycottée par les libéraux. Ces derniers ont estimé que l’Assem-blée constituante n’était pas re-présentative de la société. Cette décision pourrait aggraver les tensions entre les islamistes et l’armée à un mois et demi de la présidentielle. (P.-L.C.)

corée du nordLancement de

fusée

La Corée du Nord a installé la fusée Unha-3 («Voie lac-

tée») sur son pas de tir. Elle doit placer un satellite d’observation terrestre sur orbite polaire à 500 km d’altitude. Ce tir est considéré par les États-Unis et ses alliés comme un essai dé-guisé de missile intercontinen-tal violant les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Le lancement de la fusée est prévu entre le 12 et le 16 avril. (P.-L.C.)

pakistan-indeVisite inédite

Le président pakistanais Asif Ali Zardari s’est rendu à New

Delhi, en Inde, le 8 avril dernier, une première depuis 2005. Il a déjeuné avec le premier ministre indien Manmohan Singh, signe d’une amélioration des difficiles relations diplomatiques bilaté-rales. Les tensions entre le Pa-kistan et l’Inde s’étaient accrues après les attentats de Bombay en novembre 2008, qui avaient fait 166 morts. New Delhi avait ac-cusé Islamabad d’avoir soutenu le groupe islamique à l’origine de cette attaque. (P.-L.C.)

corée du sudÉlections

législatives

Les Sud-Coréens se sont ren-dus aux urnes le 11 avril

pour élire les 299 députés de leur unique chambre législative. Ces élections pourraient voir le succès du Parti démocrate unifié (centre gauche) qui devançait de 2 à 7% dans les sondages les conservateurs, au pouvoir, du parti Nouveau monde (ex-Grand parti national). L’élection présidentielle aura lieu le 19 dé-

Entretien avec Jean Ziegler

Abondance et mort de faimPierre-Louis [email protected]

Québec — Jean Ziegler a été rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation de 2000 à 2008. Témoi-gnage sur la situation alimentaire mondiale.

L’EXEMPLAIRE: Est-ce que la planète Terre a vraiment la capacité de

nourrir 7 milliards d’individus?

Jean Ziegler: Bien sûr. Il suf-fit de regarder quelques chiffres de la FAO (l’Organisation des Na-tions Unies pour l’alimentation et l’agriculture), qui a d’ailleurs été fondée en 1946 à Québec. Tous les ans, cette organisation publie son Rapport sur l’insécurité ali-mentaire dans le monde. Toutes les cinq secondes, un enfant de moins de 10 ans meurt de faim, 100 000 personnes meurent de faim par jour et 1 milliard d’individus sont en permanence gravement sous-alimentés. Du même coup, ce rapport, que personne ne conteste, affirme que l’agriculture mondiale actuelle pourrait sans problème fournir la portion de 2200 calories

individuelle par jour à 12 milliards d’êtres humains. C’est presque le double de l’humanité actuelle. Au début de ce millénaire, il n’y a donc plus aucune fatalité, aucun manque objectif. Un enfant qui meurt de faim à l’heure où nous nous parlons est assassiné.

L’EXEMPLAIRE: Selon vous, l’OMC, le FMI et la Banque mondiale contribuent à ce pro-blème de la faim dans le monde. Qu’est-ce qui vous fait dire cela?

J.Z.: Dans mon livre Destruc-tion massive. Géopolitique de la faim, je les appelle les «trois cava-liers de l’apocalypse». Il faut sa-voir que 85% de tous les aliments commercialisés dans le monde est contrôlé par une petite dizaine de grandes sociétés transcontinentales privées. L’année dernière, Cargill

a par exemple contrôlé 26,8% de tout le blé commercialisé mon-dialement. Ces immenses sociétés transcontinentales privées fixent les prix, décident chaque jour qui va vivre et qui va mourir sur cette planète. Elles représentent de vraies puissances économiques, finan-cières, politiques et idéologiques. De plus, ces grandes sociétés ont des organisations mercenaires, c’est-à-dire des organisations inter-étatiques qui mettent en œuvre la stratégie de ces grandes sociétés se-lon l’idéologie néolibérale, en ou-vrant de force les marchés de tous les pays. En fait, ces organisations mercenaires correspondent à l’Or-ganisation mondiale du commerce, au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale.

L’EXEMPLAIRE: Dans votre livre, vous critiquez aussi la spé-culation sur les denrées alimen-taires. Pourquoi a-t-on commen-cé à spéculer sur ces denrées?

J.Z.: Ces deux dernières an-nées, l’explosion des prix du maïs, du riz et du blé est due essentielle-

ment à la spéculation boursière. En 2008, le banditisme bancaire a pro-voqué une catastrophe sur les mar-chés financiers. 85 000 milliards de dollars de valeur patrimoniale ont ainsi été détruits. À la suite de cette crise, les grands hedge funds [Ndlr: fonds d’investissement spéculatifs] ont quitté les bourses financières pour spéculer désormais principa-lement sur les bourses des matières premières, notamment agricoles.

C’est pourquoi aujourd’hui, les hedge funds font, légalement, des profits astronomiques en spé-culant sur les prix du maïs, du riz et du blé. Pour exemple, le prix du maïs a augmenté de 93% sur les 18 derniers mois. Cette explosion des prix des aliments fragilise encore plus la situation des 1,6 milliard d’individus vivant dans des bidon-villes. Les spéculateurs boursiers sur les aliments devraient être tra-duits devant un tribunal pour crime contre l’humanité […]. Pour au-tant, je suis confiant quant à une insurrection des consciences vis-à-vis de ce problème de la faim dans le monde.

6e Sommet des Amériques

Légalisation des drogues?Pierre-Louis [email protected]

Québec — Les pays des Amériques se réunissent les 14 et 15 avril à Cartagena, en Colombie pour débattre de l’épi-neuse question de la légalisation des drogues.

Les présidents du Guatemala et du Salvador, Otto Pérez et Mauricio Funes, ont déclaré

conjointement, le 13 février der-nier, qu’il fallait se pencher sur une possible légalisation du commerce des drogues pour lutter contre le narcotrafic. Cette position repré-sente un retournement de stratégie contre le problème des drogues, la norme établie jusque-là étant la ré-pression de leur commerce.

Ce changement de politique sera discuté lors du sixième Som-met des Amériques, les 14 et 15 avril, sans réelle chance d’aboutir sur un succès. «Je pense qu’il n’y a pas d’espoir à court terme de trouver une entente unanime sur ce dossier, affirme Guillermo Au-reano, chercheur associé au Centre d’études sur la paix et la sécurité internationale (CEPSI). Les Amé-ricains n’accepteront jamais, à moins qu’ils réalisent un change-ment à 180 degrés sur le sujet. Par ailleurs, les bons alliés des États-

Unis pourraient être réticents à la légalisation de la drogue. Ainsi, le Pérou peut avoir peur des repré-sailles américaines. Washington pourrait décider de couper l’aide internationale, ce qui aurait de graves conséquences pour certains pays d’Amérique latine.»

Échec de la répressionPeu de chance donc de voir

une légalisation du commerce de drogue à l’échelle des Amériques, à cause du refus étasunien. Selon Guillermo Aureano, cette négation catégorique de la première puis-sance mondiale s’explique pour des raisons de politique interne et surtout idéologique. «Une nou-velle politique vis-à-vis de la dro-gue implique beaucoup de chan-gements dans la perception des consommateurs, qui ne serait plus négative. Cela comporte aussi une réorganisation totale des marchés, ce qui est très difficile à faire passer en politique interne aux États-Unis. De plus, la répression du trafic de

drogue à l’étranger a été un outil de politique étrangère américaine ma-nipulé pendant des années.»

Dans son résumé analytique du World drug report 2011, l’Of-fice des Nations Unies contre la drogue et le crime affirme que «le nombre total de personnes fai-sant un usage illicite de drogues a augmenté depuis la fin des années 1990». De son côté, la politique de répression, orchestrée par les États-Unis, a eu pour effet de déplacer les points de production des drogues. «En Colombie, on a pu constater une baisse de la production dans le pays, mais ça ne veut pas dire qu’il y a une baisse de production dans la région des Andes, avance

Hugo Loiseau, professeur agrégé à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke. Dans les pays environnants, il y a eu une hausse de la production de dro-gue. Cette politique de répression n’a fait que déplacer le problème ailleurs. Le problème fait tache d’huile, et ça s’étend dans toute la région.»

La proposition guatémaltèque et salvadorienne de légaliser le commerce des drogues vient donc en réponse à cet échec de la poli-tique de répression, mais il est peu probable que les États-Unis accep-tent une telle demande lors du si-xième Sommet des Amériques, les 14 et 15 avril.

Courtoisie Flickr republicoftogo.comLes États-Unis sont le premier foyer de consommation mondiale de drogues.

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CULTURE10 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 11 AVRIL 2012

EN BREFtridentSaison

2012-2013

La programmation de la 42e

saison du Théâtre du Trident a été dévoilée cette semaine. Elle débutera avec la première pièce de Véronique Côté, «Tout ce qui tombe», du 18 septembre au 13 octobre, et «Le projet Lara-mie», du 6 novembre au 1er dé-cembre. En fin de saison, la pièce «Rhinocéros de Ionesco», mise en scène par Alexandre Facteau, sera jouée. (A.G.)

gala de la vie étudianteDévoilement des nommés

Le comité organisateur de la 22e édition du Gala de la vie

étudiante annoncera le 12 avril prochain les nommés qui se sont le plus illustrés par leur implica-tion parascolaire. 23 catégories sont représentées, dont les asso-ciations étudiantes, l’exposition, l’improvisation, la personnalité de l’année ou encore le projet ar-tistique. Chaque lauréat recevra une bourse de 250 à 500$ et un trophée. (A.G.)

expositionRed Ketchup

Les aventures de Red Ket-chup, vedette du magazine

CROC, sont à l’honneur à la Bi-bliothèque Saint-Jean-Baptiste. C’est pour célébrer les 30 ans de cette BD québécoise, dessinée par Réal Godbout et Pierre Four-nier, que le Festival de la BD francophone du Québec (BDFQ) et les éditions La Pastèque pré-sentent une rétrospective des aventures marquantes de l’agent FBI. De nombreuses autres ac-tivités sont au programme, du 11 au 15 avril, dans le cadre du 25e Festival de la BD franco-phone du Québec. (A.G.)

troupe de danse gestuel

Spectacle à l’université

La Troupe de danse contem-poraine Gestuel présentera

son nouveau spectacle annuel, «Des liens entre les nœuds». Ce spectacle réunit des créations réalisées dans le cadre de cours et de projets personnels des membres de la troupe. «Des liens entre les nœuds» sera présenté à l’Amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjar-dins de l’UL les 13 et 14 avril à 19h30. (A.G.)

Les Vulgaires Machins au Grand Théâtre

Punk rock acoustiqueChloé Noë[email protected]

Québec — Les Vulgaires Machins étaient de passage à Québec pour présenter leur spectacle acoustique au Grand Théâtre. Un choix audacieux pour ces musiciens punk rock. Rencontre avec Guillaume Beauregard, chanteur et guita-riste du groupe.

«Il y a deux raisons pour lesquelles on a choisi de faire l’album acoustique.

On voulait faire un cadeau à nos fans en revisitant notre discographie et on avait aussi envie de relever un nouveau défi», explique le gui-tariste originaire de Granby. «On avait envie de faire quelque chose de complètement différent qui allait nous amener ailleurs, autant dans le processus d’enregistrement que dans les spectacles.»

Le quatuor est formé de Guillaume Beauregard au chant et à la guitare, Marie-Eve Roy au chant, à la guitare et au piano, Maxime Beauregard à la basse et Patrick Landry à la batterie. Ils reconnais-

sent que leur album acoustique, sorti en septembre 2011, a quelque peu surpris les fans.

Contrairement aux albums précédents, les membres du groupe n’avaient, cette fois-ci, pas de plan précis en enregistrant leur projet acoustique. «On est arrivés en studio avec chaque chanson, mais ce n’était pas arrangé. On a commencé par la base: la voix et la guitare. Ensuite, on a construit autour. On rajoutait un instrument quand on en avait en-vie. On a essayé des choses qu’on n’a pas gardées, mais en général, ça s’est fait assez naturellement.»

Le temps de monter sur scène, les musiciens ont dû se rendre à

l’évidence: les spectacles acous-tiques sont bien différents des spec-tacles punk rock. «La différence est surtout au niveau de l’échange avec le public. C’est plus détendu et in-time, contrairement à la formule punk où le public est plus bruyant et où il crie entre les chansons. Là, on est en formule cabaret. Quand la chanson est finie, les gens applau-dissent et l’on peut entendre des mouches voler, a précisé le chan-teur. Cet aspect d’intimité donne plus de place aux textes et aux mé-lodies. Ça demande aux spectateurs d’avoir une écoute complètement différente et ça nous demande de jouer d’une façon différente.»

Pour l’instant, la formation a reçu des commentaires plutôt posi-tifs sur son nouvel album, comme l’explique Guillaume Beauregard. «On s’est aperçu qu’il y a un pour-centage assez impressionnant de spectateurs qui nous disent que c’est la première fois qu’ils viennent nous voir en spectacle parce que

la formule acoustique les interpelle plus.» Le chanteur comprend néan-moins que les fans des Vulgaires Machins, préférant le côté punk et plus agressif, ne soient pas réceptifs à cette expérience.

En réalisant l’album et en mon-tant sur scène en acoustique, les Vulgaires Machins ne s’attendaient pas à avoir autant de plaisir. «C’est une belle expérience. Le rapport avec les instruments et le côté plus intime de nos spectacles fait qu’on a l’impression d’être un nouveau groupe.»

Le style acoustique n’est ce-pendant qu’un essai pour le groupe. «L’album n’est pas un virage, on n’est pas devenu un groupe acous-tique. À partir du mois de mai, il n’y aura plus de ce type de spectacles. On remballe les guitares sèches et on passe à autre chose», a assuré Guillaume Beauregard. «Cet été, on fait des festivals, mais ce sera en formule rock.»

Clément Jacques au Theâtre Petit Champlain

Retour sur les planchesJulia [email protected]

Québec — Clément Jacques entame une série de spec-tacles pour la saison printemps/été où il interprète les chan-sons de son dernier album, Le Maréographe. Celui qui était de passage au Théâtre Petit Champlain vendredi dernier a choisi la langue de Molière pour s’exprimer sur son plus récent disque.

«J’ai sorti une chan-son en français il y a peut-être deux ans,

puis j’ai juste continué à écrire en français. Je me laisse porter par ce que la ‘‘toune’’ me dit, parce qu’une chanson, ça vit d’elle-même», a té-moigné le jeune homme originaire du Saguenay. Après Consumed and Guilty, disque anglophone lancé en 2009 sous label Audiogram, Clé-ment Jacques a sorti en juin 2011 un album en français.

La langue dans laquelle ses chansons sont interprétées n’est pas un choix calculé, ni même conscient. «Il n’y a pas vraiment de raison, je crois. J’y vais avec le flow. Les gens me disent que je sonne un petit peu plus soul en anglais qu’en français, mais les thèmes abordés sont les mêmes.»

L’auteur-compositeur-inter-prète n’a pas caché son excitation

de revenir jouer au Petit Champlain. «C’est la première fois que je re-viens ici depuis un long bout. En

plus, c’est moi la tête d’affiche, et c’est mes compositions, alors c’est un bon buzz!»

Après avoir été musicien de rue dans le Vieux-Québec alors qu’il étudiait le chant jazz à l’Université Laval, c’est maintenant à son tour

d’aider la relève. Clément Jacques a participé au projet Cinq fois Cinq du Petit Champlain, une aide à la re-lève musicale dans la Capitale. «Je suis un peu né ici sur les planches. J’ai joué sur cette scène quand même assez souvent et ça fait vrai-ment du bien d’être là aujourd’hui.»

Lieu de rencontresC’est aussi au Petit Champlain

que l’artiste a fait la connaissance de son complice Éloi Painchaud,

qui cosigne les arrangements et la réalisation sur l’album. «Éloi laisse vraiment beaucoup de place à ce que la première vague d’énergie nous amène. C’est quelqu’un qui est bien capable de me canaliser, de me prendre tel quel et de me donner la petite tape sur les fesses dont j’ai

besoin pour être capable de sauter de l’autre bord», a-t-il raconté en riant.

La collaboration a abouti à un album concept, qui peint le tableau d’un homme à la recherche de la femme de sa vie, une quête amou-reuse en chansons. «C’est un album qu’on a fait pour qu’il s’écoute de A à Z sans arrêt. L’idée c’est d’écouter une histoire, et de l’écouter chanson après chanson.»

Le titre de cette histoire, qui fait référence à l’appareil utilisé pour enregistrer les variations du niveau de la mer, donne le ton. «Je suis un gars qui est attiré par ça; les ports de mer, les grands espaces, l’eau et les rivages. Il y a de quoi là-dedans qui me touche.»

Le Petit Champlain marquait le début d’une série de spectacles qui le portera aussi loin que Havre-Saint-Pierre cet été. Aussi accompa-gné d’un contrebassiste et d’un pia-niste, Clément Jacques était comblé de pouvoir interpréter l’album sur cette scène. «C’est un des plus gros spectacles des prochains mois parce qu’on n’a pas toujours l’occasion de jouer tout le monde ensemble, et ce soir on l’a! Alors, on va la prendre en maudit.»

Photo Julia Stewart-PageLe Petit Champlain marquait le début d’une série de spectacles qui portera Clément Jacques aussi loin que Havre-Saint-Pierre cet été.

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CULTURE 11L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 11 AVRIL 2012

Vivre du théâtre à Québec

Le pari d’Olivier Normand

Claudia [email protected]

Québec — Originaire de Montréal et diplômé du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 2003, Olivier Normand n’a finalement jamais quitté la Capitale. Il s’apprête à jouer le rôle d’Alceste dans la pièce Le Misanthrope de Molière au Théâtre de la Bordée.

«Si je n’avais pas trouvé de travail ici, je ne se-rais pas resté. En arri-

vant à Québec, je ne m’attendais pas à y demeurer parce que je ne connaissais rien de cette ville et de sa culture théâtrale.»

La Ville de Québec n’est sans doute pas reconnue aussi fertile pour les acteurs que Montréal. Ce-pendant, Olivier Normand y a tout de même fait sa niche depuis neuf ans.

«À Québec, les acteurs font principalement du théâtre, mais ça m’est aussi arrivé de participer à des productions de télévision, de doublage et je fais aussi un peu d’enseignement. Je suis quand même très chanceux parce que je participe à beaucoup de projets de théâtre. Mais en général, je crois qu’un acteur peut bien vivre ici.»

Et la vie d’un acteur de théâtre au 21e siècle? Olivier Normand la décrit comme une forme de résis-tance, bien qu’il n’aime pas em-ployer ce mot. Selon lui, on ne fait pas du théâtre pour les mêmes rai-sons que de la télévision.

«L’aspect humain du théâtre, et le fait de se faire raconter une his-toire par d’autres personnes juste devant soi, il y a quelque chose de précieux là-dedans, et pour moi, c’est aussi un privilège de me re-trouver devant eux», a-t-il conclu.

Dans la peau de…Rencontré lors des dernières

répétitions pour Le Misanthrope, Olivier Normand campe depuis hier le rôle du célèbre personnage de Molière, Alceste.

«Les pièces de Molière, on les découvre en les jouant. On voit qu’elles ont été écrites par un acteur. Il a écrit Le Misanthrope et le personnage d’Alceste pour lui-même. En entrant dans la peau du personnage, c’est là que tu dé-couvres son génie», a-t-il ajouté au sujet de l’œuvre, présentée pour la première fois en 1666.

Olivier Normand apprécie éga-lement la mise en scène de Jacques Leblanc. «Il a beaucoup joué Mo-lière et c’est vraiment intéressant de se faire diriger par un acteur qui est passé par là auparavant, parce qu’il comprend comment le processus de création fonctionne. C’est ce que j’aime le plus, il sait par où nous diriger.»

La comédie présentée au Théâtre de la Bordée est fidèle à l’original de Molière, mais sa mise en scène la situe dans un contexte moderne et non au 17e siècle. Le comédien reconnaît d’ailleurs que Le Misanthrope est une œuvre tou-jours d’actualité en ce début de 21e siècle, surtout en raison de la quête particulière du personnage princi-pal.

«Malgré sa frustration et sa colère, le personnage d’Alceste ne nous paraît pas si antipathique, puisqu’il porte en lui une quête d’absolu et de liberté que tout le

monde retrouve un peu en soi. Mais comme lui, on ne peut pas l’appli-quer à 100%, parce que vivre en so-ciété, être en couple ou en présence d’autres personnes comportent cer-taines contraintes.»

L’hypocrisie et la superficialité de la société sont les deux thèmes intemporels abordés dans la célèbre pièce. Au-delà du caractère im-muable des thèmes de la pièce, Oli-vier Normand insiste sur la qualité dramatique de l’œuvre de Molière pour justifier une nouvelle repré-sentation près de 350 ans après sa création.

«La première chose à savoir, c’est que l’intrigue est réussie. L’histoire et les scènes sont bonnes, les scènes comiques sont particuliè-rement efficaces et celles plus dra-matiques sont bien écrites.»

«C’est l’histoire d’un person-nage, Alceste, critiquant beaucoup la société dans laquelle il vit. Il fréquente les salons où tous se complimentent et se flattent alors qu’ils n’hésitent pas à parler dans le dos des uns et des autres. Alceste trouve cela inacceptable et ne veut vraiment pas faire de compromis là-dessus, mais à son grand mal-heur, il est amoureux de Célimène qui est l’incarnation de toute cette futilité qu’il maudit», a raconté Oli-vier Normand.

Le Misanthrope, mis en scène par Jacques Leblanc, est présenté au Théâtre de la Bordée jusqu’au 5 mai.

Photo Nicola-Frank Vachon La pièce Le Misanthrope, mise en scène par Jacques Leblanc, est présentée au Théâtre de la Bordée jusqu’au 5 mai.

Karyan [email protected]

Québec — L’exposition «Samouraï» est la première du genre en Amérique du Nord. Plus de 150 objets du monde des guerriers japonais, dont 22 armures com-plètes, seront présentés au Musée de la civilisation de Québec jusqu’en janvier 2013.

Il s’agit, selon le directeur général du Musée de la ci-vilisation, Michel Côté,

de «l’une des collections d’ar-mures de samouraïs des plus importantes hors du Japon».

Cette collection appartient à Ann et Gabriel Barbier-Muel-ler. Se passionnant pour l’uni-vers mythique des guerriers sa-mouraïs, ce dernier a acheté sa première armure il y a déjà plus de 20 ans et poursuit sa collec-tion depuis. Elle compte main-tenant près de 600 pièces.

En plus d’armures com-plètes, des casques, masques, armes et vêtements, tous aussi différents les uns que les autres, sont exposés. Une première est à noter pour l’exposition à Qué-bec, a indiqué Gabriel Barbier-Mueller. «Les armures sont pré-sentées debout, dans toute leur splendeur, alors qu’avant, on les présentait assises».

En entrevue à L’EXEM-PLAIRE, Gabriel Barbier-Muel-ler évoque l’absence d’un mar-ché et le peu de collectionneurs d’objets japonais. Il confie qu’il lui avait fallu près de huit ans pour obtenir certains casques auprès de collectionneurs.

«Il y a un travail de détec-tive pour retrouver des objets. Il faut demander à de vieux collectionneurs ou à de vieux spécialistes marchands», a-t-il expliqué. Certaines pièces ont d’ailleurs été achetées, en pre-mier lieu, dans des marchés aux puces français par les fruits du hasard.

À 95%, les pièces de l’ex-position «Samouraï» provien-nent de l’Europe. Le Japon n’en détient plus beaucoup et cela s’explique notamment, selon M. Barbier-Mueller, par le grand incendie de Tokyo, responsable de la destruction d’un grand nombre d’objets de collection.

Gabriel Barbier-Mueller a même affirmé ne pas connaître la valeur monétaire de sa collec-tion. «On ne peut pas avoir un budget et être un collectionneur sérieux. C’est un virus!», a-t-il dit avec humour. L’exposition, présentée pour la première fois à l’automne 2011 au musée du quai Branly à Paris, transporte le public à travers sept siècles de guerre et de code d’honneur. L’époque principale présentée est l’Edo (1603-1868).

Ouverture sur le mondePour le directeur général du

Musée de la civilisation de Qué-bec, Michel Côté, «cette exposi-tion est une occasion unique. Il s’agit d’une des plus belles col-lections du monde qui a connu un grand succès à Paris auprès de la presse et du public».

Cette dernière s’inscrit dans la lignée du Musée de la ci-vilisation, qui prépare une expo-sition sur le peuple des Maoris, toujours en collaboration avec le Musée du quai Branly. «Nous voulons démontrer que les pre-mières nations, ce n’est pas juste au Québec», a précisé M. Côté. Une exposition sur les nations autochtones, «Nous, les pre-mières nations», y est d’ailleurs présentée de façon permanente.

Les Guerriers japonais

À l’assaut du Musée

Photo Karyan Fortin-TherrienEn plus d’armures complètes, des casques, masques, armes et vêtements,

tous aussi différents les uns que les autres, sont exposés.

Page 12: L'Exemplaire-Vol.XX No.21

SPORTS12 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 11 AVRIL 2012

EN BREFrepêchage lnhGrigorenko 3e

Le joueur de centre des Remparts de Québec,

Mikhail Grigorenko, a glissé au troisième rang au classement final de la Centrale de dépis-tage de la LNH. Il a été délogé du deuxième rang par le dé-fenseur Ryan Murray, des Sil-vertips d’Everett. Selon Chris Edwards, recruteur pour cette centrale, c’est en raison de sa fiabilité et son anticipation du jeu que Murray est monté au classement. Nail Yakupov, du Sting de Sarnia, demeure le meilleur espoir en Amérique du Nord. (C.L.)

boxePascal à Québec?

Le combat de championnat du monde de boxe oppo-

sant le Québécois Jean Pascal à Tavoris Cloud pourrait avoir lieu cet été à Québec. Le GYM devra choisir entre le Colisée et le Centre Bell de Montréal, lorsque Showtime, chaîne de télévision payante américaine, aura statué sur la date offi-cielle du combat. Les dates du 30 juin, du 7 juillet, du 4 et du 11 août sont les possibilités.(M.-A.P.)

r&o footballDéfi est-ouest

Le quart-arrière Tristan Gre-non, les receveurs Seydou

Junior Haïdara, Yannick Mo-rin-Plante et Guillaume Rioux, ainsi que le joueur de ligne dé-fensive Jean-Alexandre Bernier seront les représentants laval-lois du prochain Défi Est-Ouest de Sport interuniversitaire ca-nadien (SIC). Glen Constantin guidera pour la cinquième fois, à titre d’entraîneur chef, la for-mation représentant l’équipe de l’Est. L’événement se tiendra le 12 mai prochain à l’Université Western à London, en Ontario. (M.-A.P.)

golfTerrains ouvertsSi les températures chaudes

du mois de mars ont écour-té les saisons des stations de ski de la région de Québec, elles ont permis l’ouverture prématurée de certains terrains de golf. Ainsi, depuis les 6 et 7 mars derniers, les amateurs de Québec ont pu s’élancer au club l’Albatros et au Golf Mé-tropolitain. Le club l’Interna-tional 2000, situé dans la région de Montréal, est ouvert depuis le 11 mars. (M.-A.P.)

«Ça ne se compare pas

au niveau du prix. Nos billets les plus chers sont à 15$ par match»

KEBS de Québec

Popularité mitigée

Kevin B. [email protected]

Québec — L’équipe de basketball les Kebs de Québec éprouve des problèmes liés à la recherche d’un nouvel établissement pour accueillir les matchs locaux. Le faible taux d’entrée au guichet expliquerait les difficultés de la direction.

Au cours de la dernière saison, une moyenne de 850 spectateurs a as-

sisté aux matchs des KEBS, et quelques parties ont attiré plus de 2 500 fans. Selon le président de l’équipe, Conrad Bernier, les perfor-mances de l’équipe ne seraient pas la cause du faible taux d’assistance aux rencontres à domicile. «Nous avons terminé 3e cette année et au 2e rang la saison dernière. Je vois mal comment de tels résultats pourraient expliquer la situation», a-t-il com-menté à L’EXEMPLAIRE.

En ce qui concerne la promo-tion de l’équipe, le président pense qu’il serait difficile d’en faire da-vantage. «Nous sommes très pré-sents sur le Québec 800 et toutes nos parties sont diffusées sur le Web. Nous avons une entente avec CHOI pour des annonces les jours de match et nous sommes présents chaque semaine dans LE SOLEIL et LE JOURNAL DE QUEBEC», a expli-qué M. Bernier.

De la promotion est aussi faite dans les écoles primaires et se-condaires de la région de Québec. Avec près de 250 équipes scolaires, le sport est populaire auprès des jeunes. Selon Martin Rousseau, régisseur primaire et scolaire à la RSEQ, les jeunes aiment les KEBS. «Nous sommes une des seules villes de la province à pouvoir accueillir une équipe comme celle-là», a-t-il ajouté.

Bernier a admis qu’il lui avait été impossible d’obtenir une en-tente avec l’Université Laval pour faire de la promotion sur le cam-pus et que cela n’avait pas aidé, étant donné que la majorité des matchs de l’équipe étaient dispu-tés au PEPS. Il a cependant nuan-cé ses propos en affirmant que le personnel du PEPS avait été très accueillant en permettant aux KEBS d’y disputer leur saison.

Lieu problématiqueConrad Bernier a rappelé que

l’équipe était à la recherche d’un établissement qui lui permettrait d’avoir des dates plus flexibles. C’est la principale lacune expli-quant la faible présence de spec-tateurs selon lui. «Si la Ville nous donne un break cette année avec le Pavillon de la Jeunesse, nous sommes toujours intéressés à re-venir au Super PEPS par la suite, car il risque de mieux convenir aux exigences de la ligue», a-t-il souligné.

Du côté de la Ville, Sylvain Légaré, conseiller municipal et responsable du sport, n’est pas prêt à prendre le blâme dans le dossier. «Nous, on a fait notre de-voir en investissant une dizaine de millions de dollars dans le Super PEPS, et le stade de basketball qui sera construit permettra d’ac-cueillir les 3500 personnes que la ligue demande», a-t-il rappelé à L’EXEMPLAIRE.

Courtoisie Kebs de Québec Selon le président des KEBS, Conrad Bernier, la principale lacune qui explique

la faible présence des amateurs est l’inflexibilité des dates de matchs.

Arrivée des Nordiques

Les Rempartspeu inquiets

Julia [email protected]

Québec — L’éventualité d’un retour de la Ligue Natio-nale de Hockey (LNH) dans la capitale n’inquiète pas la direction de l’équipe junior des Remparts de Québec. Elle estime que la popularité restera la même.

Au bureau des Remparts, on nous dit que la ma-jorité de la clientèle qui

assiste aux matchs des Rem-parts de Québec est compo-sée de jeunes familles. «Nous sommes convaincus que notre clientèle sera la même», a affir-mé Nicole Bouchard, directrice des services à l’équipe et des relations avec les médias pour les Remparts.

«Peut-être qu’ils se paie-ront une partie de la LNH de temps en temps, mais ça ne se compare pas au niveau du prix. Nos billets les plus chers sont à 15$ par match», a-t-elle illus-tré. En comparaison, un billet en saison régulière pour un match des Canadiens au Centre Bell varie entre 42 et 251$.

Mme Bouchard ne s’inquiète donc pas d’une baisse de l’achalandage pour l’équipe de Québec, estimant que le public est composé en majorité de familles avec de jeunes enfants. «Nos plans fa-miliaux reviennent à 760$ pour la saison. Pour 84 parties, ça ne revient pas cher le billet, a-t-elle estimé. Il serait donc hors de question de baisser le tarif davantage pour attirer plus de gens», a-t-elle indiqué.

Réajuster le tirKathleen Lavoie, jour-

naliste sportive au journal LE SOLEIL, croit néanmoins que le club sera contraint de réa-juster son tir lorsque le nouvel amphithéâtre sera inauguré. «Il y a plusieurs scénarios envisa-geables. On ne sait pas s’ils par-tageront ou non l’amphithéâtre, et on ne connaît pas encore le futur du Colisée.»

La chroniqueuse affirme qu’il y a des endroits où la co-habitation entre les deux ligues marche bien, comme à Calgary, Ottawa ou Vancouver. Mais

comme Québec représente un plus petit marché, elle relate que plusieurs anticipent une baisse de fréquentation chez les Remparts.

«Revenir à 5 000 ou 6 000 spectateurs par match changerait l’économie du club. Ce qui peut aider, c’est qu’ils aient diversifié leur marché. Alors que ça reste assez vieux ailleurs, c’est une sortie abor-dable pour une famille ici. En comparant avec les équipes

professionnelles où les billets sont plus chers, ils peuvent peut-être arriver à se main-tenir.»

Jean-Fran-çois Béchard, entraîneur de l’équipe pré-no-vice des MAGH de Québec, croit aussi que les

matchs des Remparts reste-ront une activité familiale pour les amateurs de hockey.

«Je vais peut-être essayer d’aller à trois ou quatre parties des Nordiques, mais à 300$ pour une famille, ce sera plus un public corporatif.»

L’effet Patrick RoyPierre Audet, détenteur

d’un billet de saison depuis dix ans, a été témoin de l’ar-rivée de ce jeune public fidèle. «Patrick Roy et les Remparts ont fait de cette activité un événement familial. Mais aus-sitôt que Roy va repartir, les jeunes vont délaisser ça au prix d’un club de la ligue na-tionale», s’est-il inquiété.

Les Remparts ont obtenu la moyenne d’assistance la plus élevée de la LHJMQ pour la saison 2011-2012, avec 11 724 spectateurs par match. Pour l’année entière, 398 613 personnes se sont dé-placées pour voir les joueurs de Patrick Roy à l’oeuvre.