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, , VOLUME XX NUMÉRO 11 LE MERCREDI 14 DÉCEMBRE 2011 UNIVERSITÉ sciences et génie Moins de femmes Page 2 musique classique Popularité en déclin Page 3 MONDE belgique Un air de sortie de crise Page 5 QUÉBEC correspondants étrangers Des risques relatifs Page 6 CULTURE Impro de bar en plein essor Page 7 L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval Marie-Anne Dayé [email protected] Rabéa Kabbaj [email protected] Québec — Étudié dans les prochains mois à la Chambre des Communes, le projet de loi C-279, qui favoriserait l’accep- tation des personnes transsexuelles dans la société cana- dienne, est bien accueilli par les milieux intéressés. Photo L’EXEMPLAIRE Voir page 8 Football: Rencontre avec trois piliers du R&O «C e projet de loi va faire toute la différence du monde, parce que ça va pouvoir amener une compréhen- sion à long terme», a affirmé Julie- Maude Beauchesne, directrice des communications au Conseil québé- cois des gais et lesbiennes (CQGL). Selon elle, les personnes, en- viron 4000 au Québec, qui sont en cours de transition de genre seraient les plus vulnérables à la discrimina- tion. En effet, une personne trans- sexuelle peut avoir de la difficulté à se trouver un logement ou bien subir la perte de son emploi. Cet avis est partagé par l’un des principaux instigateurs du projet, le député NPD de Chicoutimi-Le Fjord, Dany Morin. Pour lui, grâce à cette loi, le fédéral enverrait un message clair à la population stipu- lant que les comportements discri- minatoires à l’égard des personnes transsexuelles sont passibles de poursuites. «Faille dans la loi canadienne» «La loi vise à inclure les per- sonnes transsexuelles dans la loi canadienne des droits de la per- sonne. Il y a une faille présentement dans la loi, qui couvre par exemple l’orientation sexuelle mais pas les personnes transsexuelles», a expli- qué le député Morin en entrevue té- léphonique à L’EXEMPLAIRE. Il demeure optimiste quant aux chances pour le projet d’être adopté. «Ça fait plusieurs années qu’on tra- vaille très dur à convaincre les dépu- tés de la Chambre des Communes. Il y a quand même des conservateurs qui ont une belle ouverture d’esprit, et qui avaient voté, l’an passé lors des premiers débats, pour ce projet de loi», a assuré le député. «Pas une maladie, une réalité» Psychologue et sexologue travaillant avec des personnes transsexuelles depuis 30 ans, Mi- chel R. Campbell considère que la transsexualité n’est pas une maladie. «C’est comme la gros- sesse, ce n’est pas une maladie, c’est une réalité. C’est un malaise identitaire au niveau de ce qui ne paraît pas. Le malaise est d’abord corporel», a mis en évidence M. Campbell. Selon lui, s’il passe, ce projet sera une protection pour les per- sonnes concernées en les recon- naissant comme des citoyens à part entière. «Ce sont des minorités sexuelles qui peuvent être victimes de discrimination, de violence ver- bale, parfois physique. Les gens qui ne les acceptent pas réagissent d’une manière blessante», a-t-il indiqué. Étudiant en chimie à l’UL, Étienne Levasseur, ne se décrit pas comme transgenre ou transsexuel, mais n’accorde pas d’importance à la notion de genre. Il a une barbe, du vernis à ongles, se maquille à l’occasion et est très à l’aise avec son apparence, malgré certains ju- gements portés par les autres. À ses yeux, le fait de reconnaître les droits des personnes transgenres et trans- sexuelles est fondamental en tant qu’humains. «C’est une autre mino- rité qui vit tout autant de discrimina- tion, je dirais même plus, car c’est moins compris que les minorités visibles», a-t-il dit. Inquiétudes du RCSQ Une éventuelle adoption du projet ne fait pas l’unanimité. Ainsi, Stéphane Gagné, président du Réseau chrétien de la société québécoise (RCSQ) s’inquiète des débordements de ce projet de loi surtout en ce qui concerne l’édu- cation des enfants : «Ce projet de loi ouvre des portes à expo- ser beaucoup de nos enfants à la confusion sexuelle». En outre, M. Gagné a ajouté que «ça peut aller jusqu’à endoctriner des enfants en âge préscolaire». Bientôt protégés par la loi? Transsexuels canadiens

L'Exemplaire Vol. XX No.11

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En une pour le dernier nuéro de la session: Étudié dans les prochains mois à la Chambre des Communes, le projet de loi C-279, qui favoriserait l’acceptation des personnes transsexuelles dans la société canadienne,est bien accueilli par les milieux intéressés.

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VOLUME XX NUMÉRO 11 LE MERCREDI 14 DÉCEMBRE 2011

UNIVERSITÉ

sciences et génie

Moins de femmes

Page 2

musique classique

Popularité en déclin

Page 3

MONDE

belgique

Un air de sortie de crise Page 5

QUÉBEC

correspondants étrangers

Des risques relatifs

Page 6

CULTURE

Impro de bar en plein essor

Page 7

L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval

Marie-Anne Dayé[email protected]

Rabéa [email protected]

Québec — Étudié dans les prochains mois à la Chambre des Communes, le projet de loi C-279, qui favoriserait l’accep-tation des personnes transsexuelles dans la société cana-dienne, est bien accueilli par les milieux intéressés.

Photo L’EXEMPLAIRE

Voir page 8Football: Rencontre avec trois piliers du R&O

«Ce projet de loi va faire toute la différence du monde, parce que ça

va pouvoir amener une compréhen-sion à long terme», a affirmé Julie-Maude Beauchesne, directrice des communications au Conseil québé-cois des gais et lesbiennes (CQGL).

Selon elle, les personnes, en-viron 4000 au Québec, qui sont en cours de transition de genre seraient les plus vulnérables à la discrimina-tion. En effet, une personne trans-sexuelle peut avoir de la difficulté à se trouver un logement ou bien subir la perte de son emploi.

Cet avis est partagé par l’un des principaux instigateurs du projet, le député NPD de Chicoutimi-Le Fjord, Dany Morin. Pour lui, grâce

à cette loi, le fédéral enverrait un message clair à la population stipu-lant que les comportements discri-minatoires à l’égard des personnes transsexuelles sont passibles de poursuites.

«Faille dans la loi canadienne»

«La loi vise à inclure les per-sonnes transsexuelles dans la loi canadienne des droits de la per-sonne. Il y a une faille présentement dans la loi, qui couvre par exemple l’orientation sexuelle mais pas les personnes transsexuelles», a expli-qué le député Morin en entrevue té-léphonique à L’EXEMPLAIRE.

Il demeure optimiste quant aux chances pour le projet d’être adopté. «Ça fait plusieurs années qu’on tra-

vaille très dur à convaincre les dépu-tés de la Chambre des Communes. Il y a quand même des conservateurs qui ont une belle ouverture d’esprit, et qui avaient voté, l’an passé lors des premiers débats, pour ce projet de loi», a assuré le député.

«Pas une maladie, une réalité»

Psychologue et sexologue travaillant avec des personnes transsexuelles depuis 30 ans, Mi-chel R. Campbell considère que la transsexualité n’est pas une maladie. «C’est comme la gros-sesse, ce n’est pas une maladie, c’est une réalité. C’est un malaise identitaire au niveau de ce qui ne paraît pas. Le malaise est d’abord corporel», a mis en évidence M. Campbell.

Selon lui, s’il passe, ce projet sera une protection pour les per-sonnes concernées en les recon-naissant comme des citoyens à part entière. «Ce sont des minorités sexuelles qui peuvent être victimes de discrimination, de violence ver-bale, parfois physique. Les gens qui ne les acceptent pas réagissent d’une manière blessante», a-t-il indiqué.

Étudiant en chimie à l’UL, Étienne Levasseur, ne se décrit pas comme transgenre ou transsexuel, mais n’accorde pas d’importance à la notion de genre. Il a une barbe, du vernis à ongles, se maquille à l’occasion et est très à l’aise avec son apparence, malgré certains ju-gements portés par les autres. À ses yeux, le fait de reconnaître les droits des personnes transgenres et trans-sexuelles est fondamental en tant qu’humains. «C’est une autre mino-rité qui vit tout autant de discrimina-tion, je dirais même plus, car c’est moins compris que les minorités visibles», a-t-il dit.

Inquiétudes du RCSQUne éventuelle adoption du

projet ne fait pas l’unanimité. Ainsi, Stéphane Gagné, président du Réseau chrétien de la société québécoise (RCSQ) s’inquiète des débordements de ce projet de loi surtout en ce qui concerne l’édu-cation des enfants : «Ce projet de loi ouvre des portes à expo-ser beaucoup de nos enfants à la confusion sexuelle». En outre, M. Gagné a ajouté que «ça peut aller jusqu’à endoctriner des enfants en âge préscolaire».

Bientôt protégés

par la loi?

Transsexuels canadiens

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UNIVERSITÉ2 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 14 DÉCEMBRE 2011

E N B R E Fprogrammes ulTrois nouvelles

formationsLe Conseil universitaire a

approuvé la semaine der-nière la création de trois nou-veaux programmes. En effet, un certificat en management (ouverture à l’été 2012), un baccalauréat et une maîtrise en psychoéducation seront offerts prochainement aux futurs étu-diants de l’Université Laval. Pour les deux derniers pro-grammes, leur ouverture aux étudiants est prévue pour l’au-tomne 2013. (E.D.)

science watchUn professeur

productif

L’organisme Science Watch a souligné le travail pro-

ductif de Jean-Pierre Després, professeur à la Faculté de mé-decine sociale et préventive. Le Dr. Després a publié 90 articles relatifs au domaine du syndrome métabolique entre 2001 et 2011. De ce fait, il est le plus prolifique sur 110 000 auteurs abordant ce sujet. Ses articles ont aussi été cités 2486 fois dans d’autres publications. (C.L.)

programme mentor

Un autre record

Le programme Mentor du Service de placement de

l’UL bat encore un record pour la saison 2011-2012: 79 jume-lages ont été créés entre des étudiants et des professionnels de divers milieux dont notam-ment l’administration ainsi que les sciences et génie. Mentor aide à faciliter l’intégration sur le marché du travail des finis-sants du premier cycle et les étudiants du deuxième et troi-sième cycle. (C.L.)

sciences et génie

Création de deux chaires

Trois compagnies minières, Xstrata Zinc, Mines

Agnico-Eagle et ArcelorMittal Mines ont annoncé un investis-sement de 650 000 dollars sur cinq ans pour fonder la Chaire de leadership en enseignement des mines et celle de leadership en enseignement en génie mé-tallurgique. Cet investissement permettra notamment l’em-bauche de deux personnes qua-lifiées dans le domaine. (E.D.)

Communication publique

La relève en pub expose

Anthony [email protected]

Cité universitaire — Des étudiants de publicité de l’Univer-sité Laval présenteront leurs créations de nouveaux médias ce jeudi 15 décembre, dans le cadre du cours de Création publicitaire.

«Le but ce n’est pas le cours, c’est d’être fier de notre projet, qu’on

puisse le présenter aux gens et qui sait, peut-être qu’on se trouvera un contrat», a exposé Stéphanie Bourgault, une étudiante du cours «Création publicitaire».

Ce cours est offert aux étu-diants au baccalauréat en commu-nication publique, profil publicité. Xavier Hudsyn, un étudiant belge en échange à l’UL, est satisfait: «C’est un des cours que j’ai le plus apprécié. Ce sont des idées de pro-jets bien concrets. C’est un cours vraiment pratique.»

La formuleLes étudiants doivent présen-

ter un nouveau média qui servira de support pour présenter leur pu-blicité. Le client est un organisme social bien réel, mais qui ne connaît pas nécessairement les démarches suivies. Un site Internet doit égale-ment être créé. Finalement, en fin de session, les projets doivent être présentés au public.

«L’exposition incite les étu-diants. Le fait de diffuser leurs projets, ça leur donne la motivation de stimuler leur créativité», a spé-cifié Claude Cossette, professeur du cours. Au final, les étudiants ont donc un portfolio qu’ils peu-vent utiliser dans leurs futures re-cherches d’emplois.

«Le prof a une bonne menta-lité, il nous fait travailler fort, mais au moins ça peut nous servir pour le marché du travail. Le portfolio pa-raît bien du côté des employeurs»,

a ajouté Mme Bourgault. De son côté, Caroline Toulouse, ancienne étudiante du cours et rédactrice publicitaire chez Compro Com-munication, abonde dans le même sens. «En communication, c’était la première fois qu’on faisait un vrai projet de publicité, quelque chose de tangible. Ça te donne un peu plus d’assurance quand tu cherches un emploi par la suite.»

Une pédagogie différente«Je suis un peu baveux. Je

veux montrer aux autres profes-seurs qu’il y a d’autres façons d’apprendre, qu’il est possible de motiver les étudiants autrement», a avoué M. Cossette.

«On pousse notre projet plus loin à cause de l’exposition. On le peaufine, on veut qu’il soit beau parce qu’on va le présenter. Si c’était juste pour remettre au pro-fesseur et qu’il se ramassait dans le placard, on se donnerait beaucoup moins», a souligné Amélie Noël, une étudiante du cours.

De plus, le professeur ajoute 15% à la note du trimestre si un projet est présenté dans un média commercial ou si les étudiants vendent leur travail à leur orga-nisme.

«Je trouve que c’est une bonne idée. Juste un montant sym-bolique, pour dire qu’on a vendu notre idée. Ces organismes-là n’ont pas un gros budget pour la publicité. Ça nous donnerait de l’expérience et eux pourraient en profiter pour pas trop cher», a conclu Mme Noël.

Nicolas [email protected]

Cité universitaire — De moins en moins de femmes optent pour les sciences et génie dans les milieux universitaires québécois, selon la Chaire de recherche CRSNG-Indus-trielle Alliance pour les femmes en sciences et en génie au Québec de l’Université Laval.

Sciences et génie

De moins en moins de

femmes

Plusieurs acteurs jugent la situation préoccupante se-lon la titulaire de la Chaire,

Nadia Ghazzali. «On est très in-quiets du décrochage chez les in-génieures. On n’arrive pas à les re-tenir», a expliqué la statisticienne.

Justement, les statistiques sont éloquentes d’après la chaire. Depuis 1999, le pourcentage de femmes qui poursuivent un bac-calauréat dans les domaines des sciences et génies, à l’intérieur des universités québécoises, est passé de 16 % à 12 %.

La Chaire a établi six raisons pour expliquer ce phénomène. Ainsi, le milieu scolaire, l’envi-ronnement familial ou encore les stéréotypes et les per-ceptions sont pointés du doigt. De même, la culture, le climat et les relations, la conci-liation travail-famille et la discrimination sont des facteurs liés à la faible présence des femmes en génie.

«La femme est stigmatisée», a affirmé Madame Ghazzali. Pour régler et améliorer ce constat, la chaire recommande principalement la refonte de l’en-seignement des sciences et de la mathématique au collégial et la contribution des parents au dé-veloppement de la culture scien-tifique de leurs enfants. «Mais, le plus important, est d’établir de bonnes pratiques en commençant par mettre en place une politique travail-famille efficace. On tra-vaille là-dessus».

De fait, la question de savoir si elles pourront concilier une car-rière en science et génie et leur vie de famille, peut, semble-t-il, blo-quer plusieurs femmes à continuer leurs maîtrises et leurs doctorats.

Professeure au Centre Ur-banisation Culture Société de l’Institut national de la recherche

scientifique (INRS), Sophie Du-chesne était présente à la confé-rence «Mère et carrière, bien plus qu’une science» jeudi dernier au Tam Tam café. Cette spécialiste en Hydrologie et infrastructures urbaines, croit qu’il est possible d’avoir une famille tout en pour-suivant ses études en génie : elle en est la preuve.

«Chaque histoire est diffé-rente, mais avec peu, on peut y ar-river. Moi j’ai un enfant et une très belle carrière», a mentionné Mme Duchesne, voulant de la sorte ras-surer la vingtaine de jeunes étu-diantes à une maîtrise et au docto-rat en génie qui se questionnaient sur leur avenir en tant que femmes dans le milieu de la science.

Difficile mais possible

Cependant, pour Anik Daigle, assis-tante de recherche à l’INRS et professeur de physique au Cégep F-X Garneau, vouloir une famille lui a barré quelques portes. «Il faut assumer qu’on ne

fera pas une carrière “au-dessus de la mêlée” en science», a-t-elle fait remarquer.

«Le monde du travail est une succession d’opportunités uniques qui ne se représentent pas. Même chose pour une famille», a résumé Mme Daigle qui considère qu’elle a été chanceuse même si elle a priorisé sa famille au détriment de sa carrière.

Néanmoins, comme l’a mis en évidence Mme Ghazzali, le mi-lieu de sciences et génie se doit de changer son approche envers les femmes, car il existe encore un double standard : un pour les filles et un autre pour les garçons. «Ce n’est pas la parité homme-femme dans les comités de sélection qui va régler les choses, mais mettre des personnes avec de bonnes va-leurs en place», a-t-elle spécifié.

La création d’une affiche est l’une des parties du projet de l’équipe Les 5 sens.

«Il faut assumer qu’on ne

fera pas une carrière “au-dessus de la

mêlée”»

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UNIVERSITÉ 3L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 14 DÉCEMBRE 2011

«Ils sont spécialistes, mais ils sont faussement considérés comme les

seuls experts»

«On passe plus de temps à

chercher de l’argent qu’à

offrir des services.»

Sarah [email protected]

Cité universitaire — Le chanteur et professeur de musique à l’Université Laval, Michel Ducharme, regrette que la culture de la musique classique soit de moins en moins partagée, notamment par les étudiants.

Regard sur la musique classique

De moins en moins populaire

«Partout dans les salles de concert, ici ou ailleurs, on voit de

plus en plus de gens avec des che-veux blancs. C’est très difficile d’attirer les jeunes à la musique classique», a constaté le récent récipiendaire du Prix de la Fonda-tion de l’Orchestre symphonique de Québec (OSQ).

En effet, l’Atelier d’Opéra au Théâtre de la Cité universi-taire qu’il orchestre chaque année après la semaine de relâche au printemps se limite à trois repré-sentations à cause d’un manque de public. «Les étudiants, à part ceux de la faculté de musique, sont tou-jours relativement indifférents», a déploré avec regret M. Ducharme, lui-même, baryton-basse.

Pourtant, c’est entre autres grâce à cet opéra que le comité a choisi le professeur comme seul lauréat du Prix de l’OSQ qui a été remis au sein de la 25e édition du Prix d’excellence des arts et de la culture. Michel Ducharme a ainsi reçu une somme de 1000 $ pour la musique classique.

Vision optimisteDirecteur des opérations ar-

tistiques à l’OSQ, Jean Letarte a félicité Michel Ducharme pour son engagement. «J’ai assisté deux fois à l’Atelier d’Opéra et je dois dire que je n’ai jamais vu un spectacle aussi convaincant et pro-fessionnel organisé avec un bud-get tellement petit», a-t-il insisté.

Cela donne de l’espoir quant aux jeunes talents musicaux émer-gents. L’avenir des musiciens à Québec n’est toutefois pas assuré.

«Le nombre d’étudiants en musique augmente chaque année tandis que les places dans les or-chestres restent constantes un peu partout dans le monde», a résumé Michel Ducharme qui estime pourtant très satisfaisant l’effort que font la Ville de Québec et le ministère de la Culture, surtout en comparaison avec le reste de l’Amérique du Nord.

400 000 spectateurs par anJean Letarte se dit très opti-

miste à la vue de l’intérêt constant des citoyens pour les concerts symphoniques de l’OSQ. Fondé en 1902, l’Orchestre sympho-nique de Québec rejoint chaque année 400 000 spectateurs et offre du travail à 300 artistes dont 66 musiciens dans la formation qui se présente régulièrement au Grand Théâtre.

Fabien Gabel, nouveau chef de l’OSQ, est quant à lui de l’opi-nion que la symphonie a encore assez d’amateurs.

«Forcément, avec tous les médias on a plus tendance à res-ter chez soi, mais on sous-estime souvent les jeunes. Je n’ai jamais vu un jeune qui vient au concert et qui n’aime pas les mélodies sym-phoniques jouées par l’orchestre», a-t-il assuré.

François Pagé[email protected]

Cité universitaire — Une docteure de l’Institut Universi-taire européen s’est inquiétée de la place grandissante des partenariats publics-privés dans le soutien aux fa-milles au Québec, lors d’une conférence du Centre d’ana-lyse des politiques publiques de l’UL, mercredi dernier.

Soutien familial au Québec

Partenariats publics-privés inquiétants

Également stagiaire de re-cherche au Département de science politique de l’Uni-

versité Laval, Aurélie Fillod-Cha-baud a ainsi dénoncé l’implication de la Fondation Lucie et André Chagnon, une société philanthro-pique privée, dans la gestion du financement des organismes com-munautaires Famille (OCF).

«La Fondation impose son modèle d’aide aux familles plutôt que de s’en re-mettre à l’approche diversifiée des orga-nismes locaux. Un modèle qui ne fait pas l’unanimité scien-tifique», a expliqué Mme Fillod-Chabaud.

En 2009, le gouvernement québécois et la Fondation Cha-gnon ont créé Avenir d’enfants, un organisme à but non lucratif finan-çant des projets de développement pour les enfants pauvres de 0 à 5 ans, en promettant respectivement 150 et 250 M$ sur les dix pro-chaines années.

Dans ce dossier, la cher-cheuse constate une perte d’ex-pertise du ministère de la Famille et des Aînés qui s’en remet totale-ment au savoir-faire de la Fonda-tion Chagnon.

«Ils sont des spécialistes de la petite enfance, mais ils sont faussement considérés comme les seuls experts à cause de l’ar-

gent qu’ils investissent», a-t-elle déclaré.

Mme Fillod-Chabaud a éga-lement souligné que l’aide du ministère de la Famille ne devrait pas être réservée qu’aux enfants de moins de 5 ans, pour lesquels le financement est déjà saturé.

«Les OCF les sur-nomment le ministère du Service de garde!», s’est-elle exclamée. «Ils ont l’impression qu’on remet en cause leur travail.»

Les organismes communautaires critiquent

Pour Louisane Côté, directrice générale de la Fédération québécoise des orga-nismes communautaires famille (FQOCF), le soutien familial est sous-financé.

«Les organismes venant en aide aux femmes reçoivent en moyenne 170 000 $ par projet. Pour les jeunes, c’est 100 000$. Et pour la famille, juste 59 000 $! On passe plus de temps à chercher de l’argent qu’à offrir des ser-vices.»

«Ça fait des années qu’on de-mande 15 M$ de plus par année. Le gouvernement s’est engagé à verser exactement ce montant à

Avenir d’enfants pendant 10 ans. On sait où est allé notre argent», s’est indignée Mme Côté.

Si la directrice du FQOCF a admis avoir bénéficié de l’aide d’Avenir d’enfants pour des projets nationaux, elle a estimé que c’est plus compliqué à l’échelle locale: «Ils ne reconnaissent pas l’exper-tise des organismes implantés de-puis 20 ans et refont tout le travail de concertation entre les acteurs.»

«Leur argent est le bienvenu, mais il ne descend pas dans les organisations. Il se perd en admi-nistration à refaire du travail déjà accompli», a-t-elle déploré.

«Et comme ils ne financent que des nouveaux projets, ils finis-sent souvent par ouvrir un service similaire au nôtre deux rues plus loin», a regretté Mme Côté.

Avenir d’enfants nuanceDe son côté, la directrice des

communications chez Avenir d’en-fants, Sarah Houde, a apporté des nuances. «On ne s’implique dans le financement de base d’aucun or-ganisme. C’est le développement de nouveaux projets que nous sou-tenons», a-t-elle insisté.

«Nous travaillons toujours avec les acteurs lo-caux. On n’existe que depuis un an et demi, c’est sûr que pour l’instant on a dû investir beaucoup dans la concertation. Ensuite, les projets sont financés sur trois ans», a-t-elle précisé

Mme Houde a rappelé qu’à la de-

mande de la FQOCF, le président d’Avenir d’Enfants est nommé par le gouvernement afin que le public soit toujours privilégié.

Dans son édition du 7 décembre dernier, L’Exemplaire a faus-sement attribué à M. Christian Laliberté, chef des opéra-tions de sécurité de l’Université Laval, des propos au su-jet du vol dans les voitures sur les stationnements du campus. M. Laliberté n’a jamais tenu pareils propos. Nous nous en excusons très sincèrement auprès de lui, auprès de tous les membres du Service de sécurité et de prévention de l’Université et auprès de toutes les per-sonnes que ces propos auraient pu blesser.

La Direction

RECTIFICATIF

«Le nombre d’étudiants en musique augmente chaque année tandis que les places dans les orchestres restent constantes», a résumé Michel Ducharme.

Photo Sarah Ennemoser

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OPINION4 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 14 DÉCEMBRE 2011

Commentaire

L’équipe de L’ExEmplairEJournal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la respon-sabilité du Département d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: Jean-Claude Picard (656-2131 poste 4683); Directeur de la production: Baptiste Barbe (8942); Adjoint à l’éditeur: Mathieu Dessureault (8942); Rédactrice en chef / Secrétaire de rédaction: Rabéa Kabbaj (4513); Éditorialiste en chef: Guillaume Bergeron (8954); Maquettiste / Directrice de la photographie: Ali Dostie (8959); Caricaturiste: Ali Dostie (8959); Université: Mélissa Gouge, Érick Deschênes et Jonathan-Alexandre Minville (5224); Municipal, régional et gouvernemental: Sarah Pomar-Chiquette et Bérengère Capdequi (4513); Monde: Étienne Bouche (8954); Culture: Alexandra Fiset (8956); Sports: Steven Lafortune (8957).

Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor; Julie Verville et Mario Fraser; Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Les Presses du Fleuve, 100, avenue de la Cour, Montmagny (Québec) G5V 2V9; Tirage: 1000 copies. Adresse: Département d’information et de communication, C.P. 4120, pavillon Louis-Jacques-Casault, local 3832, Cité universitaire (Québec) G1V 0A6; Télécopieur: (418) 656-3865; Couriel: [email protected]; Site Web: www.exemplaire.com.ulaval.ca; Facebook: L’Exemplaire Automne 2011; Twitter: lexemplaire

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Quel choix est désormais offert aux souverai-nistes de ce monde? L’ostracisme que vivent les partis souverainistes ne fait plus aucun

doute. La défaite du Bloc québécois à la dernière élection fédérale et l’impopularité du Parti québécois reflètent l’état de la souveraineté de la province.

Projetons-nous une semaine plus tôt, lorsque le Parti québécois a une fois de plus été défait lors des élections partielles dans le comté de Bonaventure en Gaspésie. Comment expliquer cette émasculation du mouvement souverainiste? Nous pourrions certai-nement accuser les partis d’être cramponnés à leurs idées vieillottes des années 80. Mais la cause princi-pale est certainement l’abandon des idées maîtresses des partis souverainistes se réfugiant dès lors dans des idées populistes.

La différence est facilement per-ceptible en comparant avec l’époque de René Lévesque. Homme de convictions et combatif, il croyait avec ferveur à l’in-dépendance du Québec. Le Parti avait un mandat, des idées, des positions précises et personne n’aurait pu les abattre. Ce temps est malheureusement révolu. En effet, lorsqu’un parti accepte des ententes fallacieuses dans l’unique espoir de gagner quelques votes au détriment de son propre parti, on ne peut pas dire que tout cela est rassurant et prometteur. Le financement de l’amphithéâtre de Québec est un exemple concret du besoin des partis d’entrer dans la gang pour s’assurer de l’appui des électeurs.

Nous vivons une ère où les partis politiques ne font que suivre la vague populaire. Ils sont plus que jamais à l’affût de l’opinion publique. Les citoyens désirent et les politiciens font des promesses illu-soires, donnant l’espoir aux gens que leurs souhaits seront réalisés. Mais attendez… nous ne sommes pas dupes! On sait reconnaître l’escroquerie dans ces stratagèmes politiques qui sont plutôt malhabiles!

De nos jours, les idées politiques ne sont que babioles, tous les efforts sont mis à créer une image forte et positive, par de bidons stratagèmes politiques. On écrase les autres partis en essayant d’avoir une voix

plus portante, des promesses plus alléchantes, des so-lutions plus miraculeuses… et du coup, on croit servir la démocratie. Attaques envers la présidente du Conseil du trésor, critique du Plan Nord, accusations d’Option nationale de marauder parmi ses membres, critiques du nouveau parti de François Legault. Mais où sont les idées du Parti québécois dans tout ce papotage? Est-ce que les politiciens seraient devenus de simples détrac-teurs plutôt que des représentants de leur parti?

Le Québec a besoin de partis qui ont des valeurs, des opinions et des convictions profondes. Ce ne sont pas des marionnettes que l’on souhaite voir au pou-voir, mais plutôt des politiciens qui sont passionnés, des leaders qui ont des valeurs intrinsèques. Les déci-sions doivent être prises en fonction des convictions profondes du parti et non de l’image superficielle que

l’on souhaite confirmer.

Pourquoi se plaindre uniquement des partis souverainistes? Simplement parce que les autres partis ont depuis fort longtemps délaisffsé la voie idéologique pour se ranger dans des idées généra-listes. Toutefois, un espoir régnait chez les souverainistes; un espoir d’authenti-cité, de changement. Malheureusement, les idéologies inhérentes aux partis sont désormais aux oubliettes.

L’espoir était à son comble à l’arrivée du nouveau parti politique Option nationale. Tou-tefois, nous pouvons déjà constater son mimétisme avec les autres partis. Des solutions utopiques sur des enjeux d’actualité et des promesses affriandantes. Le désir de gagner en popularité noie leurs idées politiques. La plate-forme électorale du parti annonce entre autres qu’il «instaurera la gratuité scolaire de la maternelle au doctorat [et] fera en sorte que chaque Québécois ait accès à un médecin de famille.»

Des idées aguichantes, mais malheureusement impossibles à réaliser. Soyez intègres, réalistes, passionnés, mais surtout prouvez-nous que l’indépen-dance du Québec est toujours possible.

Sarah Pomar Chiquette [email protected]

Back in the USSRLa décision des législateurs de Saint-Pétersbourg de passer une

loi en novembre interdisant aux homosexuels de parler de leur orientation sexuelle en public, sous peine d’amende, est une

honte pour la Russie.

Je suis bien conscient que la Russie n’est pas réputée pour être un modèle en ce qui a trait au respect des droits de l’homme, mais c’est quand même décourageant et inquiétant de voir un pays reculer dans sa législation.

La loi en question, qui, heureusement, n’a finalement pas été adoptée, avait pour but de protéger les enfants contre la propagande homosexuelle, transsexuelle et pédophile, en réprimandant les individus qui parlent ouvertement ou qui diffusent une quelconque publication sur ces sujets. Cette mesure pose plusieurs problèmes. D’abord, elle ne fait pas de distinction en termes de sanctions entre l’homosexualité et la pédophilie. Or, il s’agit de deux choses complè-tement différentes.

Son but est de protéger les enfants. Je ne vois pas comment c’est possible. Les homosexuels forment un groupe particulièrement touché par le suicide, selon Santé Canada. Le fait de rendre invisible la communauté gaie ne fait qu’alimenter l’idée que l’homosexualité n’est pas quelque chose de normal.

Il s’agit d’une mesure de toute évidence discriminatoire. Et, de toute façon, ce ne sont pas les gais le problème. J’ai vu de mes propres yeux nombre de couples hétérosexuels démontrer leur affec-tion en public de façon exagérée à Moscou et à Saint-Pétersbourg, alors que je compte sur les doigts de ma main les démonstrations d’affection entre personnes homosexuelles.

Si les Russes n’aiment pas les démonstrations d’affection en public, ils devraient alors songer à réprimander certains couples, toutes orientations sexuelles confondues, qui s’imaginent dans leurs chambres à coucher où bon leur semble. Au moins, ce serait égal pour tous les citoyens et cela protègerait sans doute davantage les enfants.

Je doute sérieusement que les gens qui ont formulé cette loi soient en mesure de donner une définition, même approximative, de la démocratie. La liberté et l’égalité seraient sans doute deux concepts auxquels ils donneraient une interprétation boîteuse. Quelle égalité et quelle liberté y a-t-il dans une ville où on souhaite bâillonner environ 10 % de ses citoyens, soit près d’un demi-million de personnes?

Comme quoi, il ne faut rien prendre pour acquis. Au Canada et au Québec, nous disposons d’un système qui défend assez bien les droits des citoyens, mais nous avons également une responsabilité pour le maintenir ainsi. L’indifférence et l’inaction représentent donc un réel danger pour les sociétés modernes.

Jonathan Alexandre Minville [email protected]

La vacuité des idées

Nous vivons une ère où les partis politiques

ne font que suivre la

vague popu-laire.

Page 5: L'Exemplaire Vol. XX No.11

MONDE 5L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 14 DÉCEMBRE 2011

E N B R E FE N B R E Fclimat

Le Canada lâche Kyoto

Le Canada va se retirer offi-ciellement du protocole de

Kyoto sur la réduction des émis-sions de gaz à effet de serre, a déclaré lundi le ministre de l’Environnement, Peter Kent. La décision d’Ottawa intervient au surlendemain de la confé-rence internationale de Durban (Afrique du Sud) sur le réchauf-fement climatique. Il s’agit du premier pays signataire de ce traité signé en 1997 à vouloir s’en retirer. (E.B.)

EUROPECameron prend ses distances

Le Premier ministre britan-nique David Cameron s’est

opposé vendredi à un nouveau traité européen dont l’objec-tif est le sauvetage de l’euro. Il est le seul dirigeant européen à avoir opposé un veto au nom des «intérêts britanniques». Came-ron a tenu tête au duo franco-al-lemand, quitte à s’isoler du reste de l’Europe. Si cette décision est critiquée à Bruxelles, elle est en revanche approuvée par une ma-jorité de Britanniques. (E.B.)

RUSSIEMoscou valide les législatives

Le pouvoir russe a opposé lundi une fin de non-re-

cevoir aux revendications de l’opposition: le porte-parole de Vladimir Poutine a exclu toute remise en cause du résultat des élections législatives, malgré des fraudes présumées. Officiel-lement, le parti du Premier mi-nistre a remporté 49% des voix. Plusieurs dizaines de milliers de Russes ont manifesté samedi pour demander l’organisation d’un nouveau scrutin. (E.B.)

côte d’ivoireLes élections boycottées

Les premières législatives de-puis plus d’une décennie ont

été marquées par une forte abs-tention, comme l’indiquent les estimations. Le scrutin devrait renforcer la coalition menée par le président Alassane Ouattara. L’élection a été boycottée par la majorité des partis d’opposition, dont l’ancien parti de Laurent Gbagbo, qui comparaît devant la Cour pénale internationale (CPI) pour des accusations de crimes de guerre. (E.B.)

Un nouveau gouvernement pour surmonter le blocage

La Belgique mise sur Di RupoXavier [email protected]

Belgique — Après plus de 500 jours de crise, le Parlement a accordé, samedi dernier, la confiance au nouveau gouver-nement de plein exercice d’Élio Di Rupo, mettant fin à une impasse politique sans précédent.

À l’issue d’un vote favorable de 89 députés contre 54, la Chambre a permis à Élio

Di Rupo de devenir le premier chef d’État francophone et le premier socialiste depuis près de trente ans à diriger la Belgique.

Le directeur de la délégation Wallonie-Bruxelles au Québec, Charles Houard, s’est dit enthou-siaste à l’annonce de la nomination de M. Di Rupo. «Un premier mi-nistre issu de la communauté wal-lonne, c’est un événement. Mais il y a un prix à cela.»

En effet, si les socialistes sont parvenus à conquérir les postes qu’ils convoitaient (Premier mi-nistre et Président de la chambre), ils ont dû laisser plusieurs minis-tères influents aux autres membres de la coalition. Ainsi, la Défense, les Affaires étrangères et les Fi-nances se retrouvent hors du contrôle des socialistes.

La Belgique est habituée aux gouvernements de coalition. La sextuple entente entre les partis

socialiste, libéral et chrétien-démo-crate, aussi bien flamands et fran-cophones, soulève encore quelques craintes.

Des problèmes persistantsMalgré la nomination de mi-

nistres et l’appui de certains partis flamands, l’opposition continue de critiquer le gouvernement. Lors d’une récente conférence, le prési-dent du Nieuw-Vlaamse Alliantie flamand (N-VA), Bart De Wever, a estimé que la Belgique avait «raté toute opportunité de rester une na-tion.» Pour le député indépendan-tiste flamand, la nomination d’un Premier ministre unilingue est une erreur politique.

Le parti de M. De Wever pos-sède la majorité en Flandre. Malgré les gains acquis par les régions dans l’entente, il considère inconce-vable que la minorité francophone puisse avoir autant de pouvoir sur la majorité flamande. Le délégué Charles Houard rappelle cependant que la Parti N-VA a décidé de quit-ter la table des négociations. «C’est évidemment difficile pour un parti

indépendantiste de chercher à sau-ver la fédération», a-t-il expliqué.

Ce qui devait rassembler les Belges ne semble pas avoir l’ef-fet escompté. Du moins, du côté flamand : de récents sondages ré-vèlent que les partis nationalistes gagnent en popularité.

Étudiante québécoise à l’Uni-versité Libre de Bruxelles, Stépha-nie Jobin Martin a constaté que la constitution du nouveau gouverne-ment n’était pas particulièrement suivie par les Belges de la capitale. «On n’en entend plus parler dans les "couloirs". Plusieurs personnes m’ont dit que ça reviendrait au même... mais les raisons sont dif-

férentes du côté francophone et du côté flamand.»

Guerre idéologique? La langue et le clivage commu-

nautaire ne sont pas les seules pro-blématiques. Il semble qu’une vraie guerre idéologique se cache derrière les échanges. La fracture politique est manifeste: en Flandre, la droite règne avec 78% des voix; de l’autre côté, en Wallonie, la gauche domine à 74%. «Le pays est à droite, mais il y a une minorité de blocage de la gauche francophone», analysait Vincent de Coorebyter, directeur du Centre de recherche et d’infor-mation sociopolitique à Bruxelles, dans un entretien au quotidien fran-çais LIBÉRATION.

Benoît [email protected]

États-Unis — Ils n’étaient que quelques milliers dans les années 80, les enfants américains scolarisés à la maison sont désormais deux millions. Si cette pratique reste très critiquée, le homeschooling fait néanmoins de plus en plus d’adeptes parmi les parents.

Chaque matin, Mike Don-nely accomplit le même rituel. Ce père de famille

se lève et prépare le petit déjeu-ner pour ses sept enfants avant de partir au travail. Une vie de famille normale, à un détail près: une fois le petit déjeuner avalé, les enfants de Mike n’attendent pas l’un des fameux bus jaunes pour se rendre à l’école publique. Ils sont scolari-sés à la maison sous la direction de Patty, leur maman.

«Avant leur naissance, j’étais préoccupé par l’environnement dans lequel ils allaient évoluer, et à l’école publique, il y a beaucoup de pression, de problèmes de dro-gue, de mauvaises influences. Je ne

voulais pas qu’ils soient confrontés à des situations à risque», explique Mike Donnely, avocat et porte-pa-role de l’Association de défense lé-gale du homeschooling (HSLDA), l’un des plus influents lobby des États-Unis dans ce domaine.

Mauvais environnement des écoles publiques

Publiée en 2007, une étude réalisée par le Bureau Fédéral des Statistiques a estimé que 1,5 mil-lion d’enfants était scolarisé à la maison. Mais une nouvelle étude rendue publique en 2010 par le professeur Brian D. Ray, du Na-tional Home Education Research Institute, un think tank consacré à l’étude de la scolarisation à domi-

cile, affirme que le nombre d’éco-liers à la maison a désormais dé-passé la barre des deux millions.

Quasiment inconnue il y a encore vingt ans, cette pratique a littéralement explosé au début des années 2000. Selon le bureau fédé-ral des statistiques, les trois raisons invoquées par les parents sont le mauvais environnement des écoles publiques, le souhait d’offrir un enseignement religieux ou moral, et l’insatisfaction vis-à-vis des so-lutions éducatives disponibles dans leur quartier.

«Bien souvent, les parents n’ont aucune qualification profes-sorale et il est très difficile pour eux d’enseigner toutes les matières abordées à l’école publique, estime cependant le Dr. Henry Gault, spé-cialisé en psychiatrie enfantine et adolescente. À ce titre, il y a une confusion entre le rôle de parent et celui d’enseignant. De plus, il y a un risque très fort pour la sociabilité

des enfants qui n’apprennent plus à se confronter aux autres enfants et aux différents professeurs». Du reste, le homeschooling est souvent vue comme étant l’avatar des inté-grismes religieux aux États-Unis.

Une pratique peu réglementéeDes critiques balayées par les

défenseurs du homeschooling qui affirment que cette pratique est ou-verte à tous les parents, quels que soient leur formation et leur choix religieux.

Face aux critiques, ils se sont organisés en de très nombreuses associations pour défendre leur choix éducatif au niveau fédéral. Ils ont remporté un certain nombre de victoires ces dernières années, le homeschooling étant désormais autorisé et peu réglementé dans la plupart des États. D’ailleurs, selon eux, les enfants étudiant à la maison réussiraient même mieux aux tests académiques que leurs camarades de l’école publique ou privée.

Flickr/CC/Parti socialisteLe socialiste Élio di Rupo, 60 ans, a prêté serment

le 6 décembre devant le roi Albert II.

L’école à la maison fait de plus en plus d’adeptes aux États-Unis

Le « Homeschooling » en plein boom

Page 6: L'Exemplaire Vol. XX No.11

6 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 14 DÉCEMBRE 2011QUÉBEC

E N B R E Ftourisme canadien

Plus de vols

Malgré l’augmentation des tarifs, les compagnies aé-

riennes canadiennes ont enregis-tré une légère hausse du nombre de vols pour le premier trimestre de 2011, d’après la Commission canadienne du tourisme. Les destinations canadiennes sont en augmentation par rapport à l’international, avec près de 50% des destinations touristiques ca-nadiennes. Selon la Chaire de tourisme Transat, le marché ca-nadien est moins compétitif car sa densité de population et le trafic de ses routes aériennes est faible. (G.T-D.)

hôpitauxLe pouvoir

du rire

Dans les hôpitaux du Qué-bec, les clowns sont trop

peu nombreux. Le rire aide à la guérison car il renforce le sys-tème immunitaire et provoque la sécrétion d’endorphine. «C’est plus puissant que n’importe quelle drogue artificielle, sans effets secondaires» a soutenu Paule Desgagnés, auteure sur la rigolothérapie. L’humour a des bienfaits sur le moral des patients et permet de les accompagner dans leur traitement. (M.L.P.)

pompiers400 enfants

gâtés

Alors que les pompiers de Québec ne sont plus autori-

sés à récolter les dons des habi-tants, le comité de l’Arbre Noël des pompiers de Québec persiste. Grâce à un financement à même leurs salaires, près de 400 en-fants ont reçu un cadeau lors du 64e arbre de Noël des pompiers, qui a eu lieu dimanche dernier au centre Mgr Marcoux. (A-A.L-A)

syndicatsToujours

leur place

Les syndicats occuperaient encore une place importante

dans le milieu de l’emploi. Le nombre de Canadiens à se syn-diquer a augmenté de 64 000, soit 0,1% selon Statistiques Ca-nada. Éric Nantel, du syndicat des auxiliaires administratifs de recherche et d’enseignement de l’UL, a affirmé que les gens sont de plus en plus conscients de leurs droits et cherchent à amé-liorer leurs conditions de travail. (L.D.)

Ville de Lévis

L’amphithéâtre d’ici cinq ans

Maxime Le [email protected]

Québec — Après la Capitale, c’est maintenant au tour de Lévis de vouloir son amphithéâtre. Actuellement au stade d’élaboration de son plan d’affaires, ce projet pourrait voir le jour d’ici 5 ans.

«Avec ce centre mul-tifonctionnel, Lévis pourrait présenter de

plus gros spectacles, accueillir des conventions importantes ou même présenter un salon de l’auto», a justifié Christian Guay, président de la Chambre de commerce de Lévis. Pouvoir se servir de ces fu-tures installations comme centre de foires semble ainsi une priorité pour M. Guay. L’amphithéâtre de-vrait compter entre 3000 et 5000 places et comporter au moins deux glaces.

Pour le moment, l’emplace-ment envisagé serait dans le quar-tier Miscéo, «un secteur en plein développement et à proximité de tous les gros hôtels» a précisé le président de la Chambre de com-merce. À proximité surtout avec le Centre de congrès de Lévis, sous la gouverne du Four Points by She-raton Lévis et de son président, Pierre Gagné, promoteur principal du projet. M. Gagné n’a cepen-dant retourné aucun des appels de L’EXEMPLAIRE.

Le constat de la nécessité d’un tel projet a été fait après la tenue d’évènements d’envergure dans le cadre de Célébrations Lévis 2011. En effet, il n’y avait pas d’infras-tructures pouvant contenir plus de 1 000 personnes, alors que la ville compte près de 140 000 habitants. Comme l’a laissé entendre Chris-tian Guay, «il y a pas mal de villes au Québec mieux équipées».

Priorité à l’arénaDu côté de la mairie de Lé-

vis, le complexe multifonctionnel est dans les plans futurs, mais pas sur la liste de priorité. Comme l’a expliqué Alain Blanchette, chef de cabinet de la mairesse de Lé-vis, il y a un besoin par rapport aux heures de glace. La ville loue présentement des cases horaires dans des villes voisines comme St-Agapit, St-Gilles et St-Isidore. Sauf que la Ville a déjà une solu-tion en marche. Un nouvel aréna comprenant deux glaces et environ 400 places devrait voir le jour à St-Romuald d’ici 24 mois.

D’après M. Blanchette, le pro-jet de l’amphithéâtre pourrait voir le jour d’ici 5 ans. Un plan d’af-faires devrait toutefois être déposé d’ici Noël.

Un bon complément Avec l’annonce au mois de

mars de l’amphithéâtre à Québec et l’avenir incertain du vieux Colisée, la Ville de Lévis y a d’autant plus vu une opportunité d’offrir une al-ternative, notamment dans le cadre d’une candidature olympique de la Capitale. Mario Bédard, président de J’ai ma place, qui est à l’origine du projet d’amphithéâtre à Qué-bec, appuie une telle idée.

Selon lui, un tel projet se-rait un bon complément à celui de Québec. Alors que des villes comme St-Georges et l’Ancienne-Lorette possèdent des infrastruc-tures récentes pouvant accueillir environ 400 personnes, les instal-lations à Lévis représenteraient un bon entre-deux par rapport aux 18 000 places de Québec.

Correspondants à l’étranger

Relativiser le risque

Anne-Sophie [email protected]

Québec — Si beaucoup considèrent le métier de corres-pondant comme dangereux, l’ampleur des risques encou-rus ne fait pas l’unanimité du côté des journalistes de Ra-dio-Canada.

Jean-François Lépine, jour-naliste et animateur pour Radio-Canada, estime que

les risques sont les mêmes à Montréal et en zone de guerre.

«Il y a des zones de danger partout», a-t-il affirmé. Il a expli-qué qu’au moment où il a débuté sa carrière de correspondant, les journalistes ne recevaient au-cune formation avant leur départ, contrairement à aujourd’hui.

Correspondante en Chine pour Radio-Canada. Catherine Mercier a parlé plutôt d’irritants que de risques. «Ici, en Chine, on m’empêche de faire mon travail», a-t-elle évoqué. Elle a souligné d’ailleurs que les incidents im-pliquant des représentants de la presse s’accumulent. «Les autori-tés chinoises sont de plus en plus violentes», a-t-elle déploré.

Formés pour la guerreAvant de quitter le pays, les

journalistes de Radio-Canada re-çoivent une formation pour les préparer à toute éventualité une fois hors du pays.

«Ils apprennent les pre-miers soins, comment réagir en cas d’attaque, où trouver refuge, comment réagir à une tentative d’enlèvement», a énuméré Guy Parent, rédacteur en chef de la section internationale de Radio-Canada.

Selon M. Parent, la forma-tion dure cinq jours. Jusqu’à tout récemment, elle était offerte seulement aux États-Unis et au Royaume-Uni, mais depuis peu, elle se donne au Canada. Tous

les trois ans, les équipes doivent y retourner pour une mise à jour.

Quant à savoir si la forma-tion sera renforcée ou enrichie à la suite des incidents survenus dans les pays arabes. M. Parent soutient que non, il n’en sera rien. «Dans les zones de conflits, il faut être prudent. Nos journa-listes sont formés pour ça», a-t-il déclaré. Il ajoute que les per-sonnes envoyées à l’étranger sont calmes et réfléchies. «Ce ne sont pas des cowboys. Et on ne veut pas de gens comme ça dans nos équipes», a-t-il indiqué.

Et les femmes?Le 25 novembre dernier, Re-

porters sans frontières a conseillé d’éviter l’affectation de femmes journalistes aux zones dange-reuses. Ce que Jean-François Lé-pine a qualifié d’«erreur». «Je ne pense pas qu’on doive discrimi-ner pour des raisons de sécurité. Ça relève d’un machisme primi-tif», a-t-il tranché.

De son côté, Nicolas Saucier, professeur d’information interna-tionale au Département d’infor-mation et de communication de l’UL, renchérit: «Les femmes sont au moins aussi bonnes profession-nellement, et on en forme mainte-nant plus que les hommes.»

«C’est un débat dépassé. Il y a des femmes correspondantes, on ne retournera pas en arrière», a commenté Catherine Mercier. «Certains reportages ne pourraient pas être faits sans la présence de femmes. Sans les journalistes femmes, on n’aurait pas accès à la moitié de la société afghane».

Courtoisie Laurent Racine

Catherine Mercier est correspondante à Shanghaï pour Radio-Canada.

Courtoisie Groupe Moreau BeaudoinUn plan d’affaires du futur amphithéâtre de Lévis devrait être déposé d’ici Noël.

Page 7: L'Exemplaire Vol. XX No.11

CULTURE 7L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 14 DÉCEMBRE 2011

Levons notre verre à l’impro de bar!Catherine [email protected]

Québec — Ces dernières années, l’improvisation bat son plein à Québec, où de nombreuses ligues ont vu le jour, ga-gnant des lieux toujours plus hétéroclites pour leurs spec-tacles.

Après une douzaine d’années d’existence plutôt nomade, la GIF s’installe cette année à la nouvelle microbrasserie La Korrigane sur la rue-Dorchester. Une ligue qui base son style de jeu sur la volonté des joueurs de s’amuser, entre eux, sans trop se prendre au sérieux. La GIF est à la fois un lieu où d’anciens joueurs foulent les planches, mais également une opportunité pour ceux qui désirent tenter leur chance dans l’arène. Dimanche à La Korrigane.

La ligue composée à la fois de joueurs d’improvisation et de co-médiens professionnels de la Ville de Québec propose un style de jeu différent de la formule dite classique. «D’une part, elle permet aux joueurs de s’imprégner de l’approche plus théâtrale de leurs collè-gues comédiens et à ces derniers de quitter le canevas plus strict du théâtre et de lâcher leur fou», précise Jean-Philippe Côté, cofon-dateur de la ligue. L’aspect compétition est quasi éliminé et les du-rées d’impros sont à la guise du maître de jeu qui remplace l’arbitre. Lundi au Quartier de Lune.

Née en 2002 au Café des Arts, la ligue d’improvisation de Québec a vu de l’eau couler sous les ponts avant d’en arriver à donner un spectacle hebdo-madaire à l’Impérial. Dix ans déjà et une notoriété sans précédent pour une

ligue qui se caractérise par le talent et la grande expérience des joueurs qui la composent. La LIQ est considérée comme une institution pour les jeunes joueurs d’improvisation qui viennent y voir évoluer leurs joueurs préférés. Mardi à L’Impérial de Québec.

Pour sa 3e année officielle, la VIE prend sa place dans l’univers de l’improvisation à Québec. Dotée d’un public fidèle, on la prend au sérieux, même si cette ligue est loin de le faire elle-même. Les joueurs sont issus de milieux et de niveaux d’expérience différents. «La seule raison de se battre, c’est de se rendre en finale pour pouvoir jouer un match de plus, étirer le plaisir», a lancé en riant Marc Rous-sel, président de la ligue. Le niveau de jeu n’est pas comparable à ce-lui des grands de la LNI: manque d’écoute, histoires un peu confuses. Mercredi au Ninkasi.

Un spectacle d’improvisation inspiré du concept américain «Who’s Line Is It Anyway?» qui est sans arbitre, sans équipe, «sans peurs et sans reproches». Les soirées d’improvisation avec les Improvistes se veulent plutôt ludiques puisqu’elles se pré-sentent comme une série de jeux où le public est amené à par-ticiper. Un concept unique en son genre à Québec où les dix joueurs se prêtent à une nouvelle expérience chaque semaine. Mercredi au bar Le tonneau.

Métier de scénographe

Créateur sous pression Marie-Claude [email protected]

Alexandra [email protected]

Québec — Du décor aux costumes en passant par l’éclai-rage, le métier de scénographe couvre un large éventail d’éléments dans une production théâtrale, cinématogra-phique ou télévisuelle. Un travail artistique sous-payé et exigeant sans lequel le théâtre ne serait pas ce qu’il est.

«Les conditions de tra-vail dans le métier sont minimales. On

parle de salaires de 25 à 30 dollars par heure et c’est souvent très peu si l’on pense à leurs charges de tra-vail! Le domaine des arts manque beaucoup de financement et les moins bien payés sont souvent ceux qui permettent aux œuvres de fonctionner», a déploré le di-recteur général de l’Association des professionnels des arts de la scène du Québec (ASPQ), Michel Beauchemin.

Diplômée du Conservatoire d’art dramatique de Québec en mai 2011, la jeune scénographe, Gabrielle Arseneault, a calculé que pour un travail achevé et un pro-duit intéressant, «je peux mettre un 300 heures pour un salaire de 110 heures. J’aimerais en faire moins, mais c’est impossible.»

Interrogée sur son choix de carrière, la jeune artiste répond sans hésitation. «J’adore mon métier mais je travaille fort pour dénicher des contrats et pouvoir en vivre. Je ne crois pas que tout le monde pour-rait survire dans le domaine.»

«Il faut être animé et s’investir dans son travail pour percer dans la scénographie. Ceux qui le font finis-sent par se trouver une branche», a illustré Sébastien Dionne, diplômé en 2007 au Conservatoire d’art dra-matique de Québec. «En plus, il faut être capable de supporter le stress, parce que pendant deux ou trois

mois on peut avoir des semaines de 75 heures de travail à passer des nuits blanches et, après, pendant un autre deux ou trois mois, on n’a plus rien à faire!»

Dans le bain dès la formation.«La première année au Conser-

vatoire, on se fait dire que ce ne sera pas facile. On nous met en contexte, avec des charges de travail lourdes et des échéances sévères», a raconté Gabrielle Arseneault.

Une pratique importante pour Claude Goyette, scénographe de-puis 35 ans. «La formation scolaire permet aussi de nous tromper. Si on fait des gaffes majeures dans des situations professionnelles, on est automatiquement barré!»

M. Goyette a précisé que les employeurs «font plus confiance à ceux qui ont étudié dans le domaine. Engager des personnes formées est économique et plutôt efficace».

E N B R E Frelève en capitale

Supporter des rêves

L’événement Relève en Ca-pitale, chapeauté par l’or-

ganisme Première Ovation, qui mettait en lumière le talent des jeunes artistes d’ici, a pris fin le 11 décembre. La relève en danse contemporaine de Québec peut compter sur l’aide financière de ce programme depuis 2008. Les jeunes danseurs se disent confiants, grâce au support des divers programmes de subven-tions, de vivre un jour aisément de leur art. (C.D.L)

lancement d’album

Le groove des zèbres

Les X-Ray Zebras ont lancé le 10 décembre à l’Am-

phithéâtre Hydro-Québec leur nouvel album Wooden Electro. Dans une ambiance des fêtes électrisantes, ils ont fait vibrer les rythmes électro funk qui forment le pilier leur album. Wooden Électro est disponible en ligne, en téléchargement libre moyennant une contribution vo-lontaire. (A.F.)

salon des artisansMultitude de choix

Pour la 7e année consécutive, jusqu’au au 18 décembre,

le Salon des artisans de Québec s’installe au Centre de foires d’ExpoCité. C’est plus de 250 exposants d’artisanat québé-cois rassemblés sous un même toit, des produits du terroir à la joaillerie, en passant par la pote-rie, la céramique, l’ébénisterie et le textile a des prix accessibles aux étudiants. (M.F.)

mistero buffoChristianisme

réinventé

Jusqu’à dimanche, les 11 fi-nissants et finissantes du

Conservatoire d’art dramatique de Québec présentent la pièce Mistero Buffo de Dario Fo, dans une mise en scène de Ma-tieu Gaumond. La pièce raconte l’histoire d’un être légendaire descendu du ciel pour propager la bonne nouvelle et la seule et vrai loi : le sens de la dignité humaine. Une vision dérisoire des institutions religieuses qui conserve une tendresse envers la population. (E.D)

La GIF - Gang d’Improvisation de la Fabrique

SIT - Soirée d’improvisation théâtrale

LIQ – Ligue d’improvisation de Québec

VIE – Vitrine d’improvisation éclatée

Les Improvistes

C’est dans l’enceinte des bars de la ville qu’elles se développent surtout, en parallèle, avec les mêmes contraintes de bruit, de public chan-geant et de compétitivité. Les ligues doivent donc trouver le moyen de se démarquer les unes des autres et trouver leur couleur.

Concevoir un costume de scène n’est pas une mince affaire.

Photo Marie-Claude Savoie

Courtoisie François Angers

Page 8: L'Exemplaire Vol. XX No.11

SPORTS8 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 14 DÉCEMBRE 2011

E N B R E Fremparts de

québec25e victoire cette saison

Les Remparts de Qué-bec ont remporté devant

13 000 spectateurs leur 25e

victoire dimanche après-midi au Colisée Pepsi contre les Fo-reurs de Val D’Or par la marque de 6 à 4. Ce pointage n’est tou-tefois pas à l’image de la ren-contre. Ainsi, le gardien Fran-çois Brassard n’a pas connu sa meilleure performance et il a paru faible sur plusieurs buts. Avec cette victoire, les Rem-parts rejoignent les Sea Dogs de Saint John au premier rang de la LHJMQ. (C.L.)

gala victoris desjardins

Le Rouge et Or récompensé

Trois athlètes de clubs du Rouge et Or de l’UL ont

récolté des honneurs lors de la 43e édition du Gala. L’équipe de football de 2010, cham-pionne de la Coupe Vanier, a reçu le titre d’équipe de l’an-née. Aussi, les volleyeurs Mé-lanie Savoie et Karl De Gran-dpré ont reçu respectivement le titre d’athlète féminine et de masculin partenaire / coéqui-pier national. (E.D)

ski de fond9e place pour

Harvey

L’athlète de Saint-Férréol-les-Neiges et étudiant en

droit à l’UL, Alex Harvey, a at-teint les demi-finales dimanche du sprint style libre à la Coupe du monde de ski de fond de Da-vos, en Suisse. Cependant, il a terminé au 9e rang laissant le Russe Alexei Petukhov régner sur le podium. Harvey sera de retour à la compétition samedi en Slovénie. (E.D)

kebs de québecWeek-end

mitigé

Les Kebs de Québec ont connu une fin de semaine

moyenne dans les Maritimes récoltant une victoire et une dé-faite lors de leur voyage. Same-di, les Rainmen d’Halifax ont fait subir un revers de 97-83 à la troupe de Robert Spon. Ce-pendant, les basketteurs québé-cois se sont repris le lendemain venant à bout difficilement des Mill Rats de St-John 91-89. (E.D)

Marc-Antoine [email protected]

Québec — Avec 54 points en 34 parties, la jeune sensation russe des Remparts de Québec Mikhaïl Grigorenko s’im-pose comme étant un joueur dominant à sa première saison dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).

L’attaquant des Remparts domine les recrues

L’effet Grigorenko se fait sentir

Arrivé en 2e position lors du repêchage de la Ligue ca-nadienne de hockey (LCH)

en 2011, Grigorenko se retrouve en tête du pointage des Remparts cette saison. Il est aussi actuellement en quatrième position parmi les joueurs de la LHJMQ, à quelques points seulement du meneur, Zach O’Brien des Titans d’Acadie-Ba-thurst. «Je suis content de mon rendement depuis le début de la saison», a indiqué le principal inté-ressé, soutenant qu’il est important pour lui de se présenter à chaque partie.

L’attaquant de 6 pieds 2 pouces, 183 livres, a impressionné jusqu’à présent les amateurs tout

comme les analystes. Par sa grande maîtrise de la rondelle et son tir d’une précision remarquable, ca-ractéristiques des jeunes joueurs russes, Grigorenko remplace à merveille Jonathan Audy-Mar-chessault, meilleur pointeur des Remparts en 2010-2011, qui ne pouvait plus évoluer dans la Ligue Junior Majeur étant maintenant âgé de 21 ans.

Frédérick Roy, fils de l’an-cien gardien de but du Canadien de Montréal, n’a d’ailleurs que de bons mots pour son coéquipier de trio. «C’est un joueur exceptionnel et sans doute le joueur le plus ta-lentueux avec qui j’ai eu la chance de jouer. Il l’a prouvé à plusieurs

reprises ; il peut gagner une partie à lui seul», a-t-il affirmé lors d’une entrevue pour L’EXEMPLAIRE.

Entraîneur-chef et directeur général des Remparts, Patrick Roy soutient qu’on ne peut qu’être im-pressionné par le jeune centre: «Quand on le regarde jouer, on ne peut qu’admirer le spectacle. Il a beaucoup de talent.»

Repêchage LNHPar ses performances, Mikhaïl

Grigorenko se construit une excel-lente réputation chez les dépisteurs de la Ligue nationale de hockey (LNH). Malgré son jeune âge, il est actuellement au 2e rang de la Ligue canadienne de hockey des espoirs éligibles au prochain repêchage de la LNH en 2012, qui aura lieu cette année le 22 juin prochain à Pittsburgh.

«Je pense tous les jours au re-pêchage, c’est une motivation de plus, a mentionné la jeune vedette

des Remparts de Québec, même si c’est important pour moi, j’essaie de rester complètement concentré sur mon jeu».

Frédérick Roy souhaite natu-rellement le meilleur pour son coé-quipier : «C’est sûr que je souhaite qu’il soit repêché; c’est vraiment un joueur exceptionnel.»

Championnat mondial junior 2012

C’est probablement lors du Championnat Mondial Junior 2012 en Alberta qu’il sera possible de comparer Grigorenko à son compa-triote russe Nail Yapukov, premier espoir au repêchage de la LNH. Grigorenko risque de s’absenter de l’équipe de Québec du 26 décembre au 5 janvier prochain, lui qui repré-sentera sans doute son pays natal. Yakupov et lui s’annoncent comme étant les principaux acteurs de la formation russe. Fort à parier que ces deux attaquants en puissance fe-ront des flammèches.

Fin de parcours pour Prud’homme, Laliberté et Feoli

Trois étoiles se racontentSteven [email protected]

Cité universitaire — Après cinq années passées au sein du programme de football du Rouge et Or, Julian Feoli, Bruno Prud’homme et Jonathan Laliberté, trois piliers de l’équipe, font le bilan de leur parcours universitaire, en exclusivité à L’EXEMPLAIRE.

«Le Rouge et Or, c’est un mode de vie. En choi-sissant ce programme,

on met les efforts pour chercher le meilleur de soi. L’organisation m’a fait vivre des expériences de vie in-croyables et spéciales», a témoigné le maraudeur et capitaine défensif Laliberté.

Tous ont dressé un bilan élo-gieux de la formation lavalloise. «Les joueurs, les entraîneurs ainsi que l’organisation m’ont inculqué beaucoup de valeurs et m’ont fait grandir comme personne, en plus de façonner ma personnalité et mon identité», a affirmé le rece-veur Feoli.

Pour sa part, Prud’homme, quart-arrière titulaire, a confié qu’il était «passé par toute la gamme des émotions. Le programme n’est pas seulement pour développer des athlètes, mais des hommes.»

L’équipe avant toutLes trois nouveaux retraités

du Rouge et Or se sont montrés unanimes quant aux valeurs trans-

mises par l’organisation: l’équipe avant tout.

«Travailler en équipe et connaître son rôle, sans vouloir être partout à la fois. Il faut faire confiance et pouvoir compter sur les autres et ne jamais douter d’eux», a exprimé Feoli.

«Le travail, la discipline, la persévérance, l’oubli de soi-même, la fraternité ainsi que l’amitié. Mais ce qui va me manquer le plus à la fin, c’est le support des autres», a avoué le numéro 7 Jonathan Laliberté.

La Coupe Vanier 2010, le meilleur souvenir

Pour les trois comparses, la Coupe Vanier remportée en 2010 à domicile est le souvenir le plus mémorable de leur passage. Ju-lian Feoli a renchéri avec sa pre-mière Coupe Vanier en 2008, précisant que la défaite de 2011, subie en prolongation il y a trois semaines contre McMaster, sera un autre beau moment. Toute-fois, cette histoire prendra du

temps avant d’être pleinement appréciée.

Que réserve l’avenir?Au terme d’une brillante car-

rière universitaire, les trois coé-quipiers ont des chemins bien dif-férents pour leur futur. «J’ai une opportunité avec les Argonauts de Toronto dans la Ligue canadienne de football. Mon objectif est que la Coupe Vanier 2011 ne soit pas mon dernier match de football. Je voudrais peut-être devenir entraî-neur, simplement pour l’amour du sport», a mentionné Feoli.

«Pour ma part, je vais prendre une pause. La possibilité de jouer en Europe me tente, mais comme je

n’ai pas fini ma maîtrise, cela risque d’être plus compliqué. Mais on va laisser la poussière tomber, mais il est évident que lorsque les camps de préparation vont commencer, c’est sûr que ça va me manquer», a lancé Bruno Prud’homme, les yeux rougis.

«J’ai probablement joué mon dernier match de football. Mais si Bruno s’exile en Europe, je serais tenté de le suivre. Pour l’instant, je vais me concentrer sur ma carrière. Une chose est sûre: nous [les trois footballeurs] serons réunis un jour ou l’autre par le football. Je ne sais pas à quel âge ni à quel moment, mais cela va arriver», a dit avec peine Jonathan Laliberté.

Photo Ali DostieDe gauche à droite, Julian Feoli, Jonathan Laliberté et Bruno Prud’homme.