8
, , VOLUME XX NUMÉRO 4 LE MERCREDI 19 OCTOBRE 2011 UNIVERSITÉ poursuite judiciaire UL vs optométristes Page 3 MONDE ÉGYPTE Les coptes menacés Page 5 QUÉBEC gouvernement provincial Vers le web 2.0 Page 6 CULTURE centre-ville Renaissance du cinéma? Page 7 SPORTS patrick d’aoust Un receveur encensé Page 8 L’hebdomadaire des étudiants en journalisme Sondage sur les cafétérias: les étudiants ne dépensent plus Beaucoup trop cher Marie-Claude Savoie [email protected] Cité universitaire – 62% des étudiants de l’Université Laval affirment dépenser seulement 5$ et moins par achat dans les cafétérias, selon un sondage non scientifique effectué par L’EXEMPLAIRE auprès de 245 répondants. C’ est notamment le cas de Benoît Bacon, étu- diant au baccalauréat en musique. «C’est trop cher, ça c’est sûr», a-t-il lancé faisant référence au casse-croûte Sodexo du pa- villon Louis-Jacques-Casault. «Au Desjardins chez Laliberté, pour le même prix, on a plus de choix et plus de quantité», a ajouté l’étu- diant mécontent. Pour Alexandra Davanzo, étudiante en droit, le menu de la cafétéria du pavillon Charles-De Koninck gérée par Sodexo offre un large choix. Cependant, «pour des étudiants, les prix sont beaucoup trop élevés», a-t-elle aussi critiqué. Le sondage, réalisé le jeudi 6 octobre sur 13 pavillons, fait éga- lement ressortir que 57% des ré- pondants apportent leur lunch au moins une fois par semaine, et que 86% pensent que les cafétérias de- vraient améliorer leurs produits et/ ou leurs prix. Prix contrôlés ? Suite aux demandes des concessions privées, l’UL décide s’il y a hausse des prix ou non. Selon Pierre Boutin, représentant du vice-rectorat à l’administration et aux finances et secrétaire au Comité des services alimentaires de l’université, les prix sont éta- blis grâce à «l’indice des prix à la consommation et à la concurrence sur le campus». Toutefois, tous ne sont pas d’accord avec l’existence de cette concurrence. Pour Myriam Cou- lombe, directrice des opérations chez Laliberté, il ne faut pas en- visager les choses en terme de compétition. «J’aime pas ça par- ler de concurrence. Chacun a son pavillon», a-t-elle imagé. Ce n’est pas l’avis du Comité des services alimentaires. «C’est faux de dire qu’il n’y en a pas de concurrence. Chaque étudiant a un choix à faire», a argumenté M. Boutin. Payer plus, consommer moins Si les prix au niveau de la nourriture se ressemblent entre les différents services alimentaires, c’est au niveau des quantités of- fertes que les écarts sont les plus notables. Cette différence se fait le plus sentir dans le cas des breuvages. Dans les cafés étudiants et leurs ma- chines distributrices à café, le prix d’une boisson chaude de grandeur moyenne est d’environ 0.75$. Chez Sodexo, le prix d’un petit café est de 1.80$ et peut monter jusqu’à 2.15$ pour un grand format. Pour Laliber- té, c’est de 1.20$ à 1.90$ pour les mêmes dimensions. Soit une diffé- rence moyenne de 0.45$ entre les concessions privées et d’environ 1$ avec les cafés étudiants. Projets de la CADEUL Selon son vice-président aux finances Louis Nolin, la CADEUL serait en train de préparer un nouvel appel d’offres pour le renouvelle- ment de contrat des services ali- mentaires de 2014-2015. «On en est présentement à de la planification stratégique, a avoué M. Nolin. C’est dans nos plans de les reprendre les cafétérias.» a-t-il annoncé. Comme les cafés étudiants, leur concept de cafétérias serait aus- si géré par les Lavallois. Il y aurait également la même répartition des profits puisque l’argent retournerait à la communauté universitaire. La CADEUL a décidé de retenter sa chance, suite à une enquête qu’elle a elle-même me- née. Les résultats de celle-ci af- firmaient que les cafés étudiants étaient les plus appréciés. Les services alimentaires Sodexo et Laliberté, arrivaient quant à eux en derniers. Photo Sarah Ennemoser

L'Exemplaire Vol.XX No.4

Embed Size (px)

DESCRIPTION

L'hebdomadaire des étudiants en journalisme de l'Université Laval

Citation preview

Page 1: L'Exemplaire Vol.XX No.4

,,

VOLUME XX NUMÉRO 4 LE MERCREDI 19 OCTOBRE 2011

UNIVERSITÉ

poursuite judiciaire

UL vs optométristes

Page 3

MONDE

ÉGYPTE

Les coptes menacés

Page 5

QUÉBEC

gouvernementprovincial

Vers le web 2.0Page 6

CULTURE

centre-ville

Renaissance du cinéma?

Page 7

SPORTS

patrick d’aoust

Un receveur encensé

Page 8

L’hebdomadaire des étudiants en journalisme

Sondage sur les cafétérias: les étudiants ne dépensent plus

Beaucoup trop cherMarie-Claude [email protected]

Cité universitaire – 62% des étudiants de l’Université Laval affirment dépenser seulement 5$ et moins par achat dans les cafétérias, selon un sondage non scientifique effectué par L’EXEMPLAIRE auprès de 245 répondants.

C’est notamment le cas de Benoît Bacon, étu-diant au baccalauréat en

musique. «C’est trop cher, ça c’est sûr», a-t-il lancé faisant référence au casse-croûte Sodexo du pa-villon Louis-Jacques-Casault. «Au Desjardins chez Laliberté, pour le même prix, on a plus de choix et plus de quantité», a ajouté l’étu-diant mécontent.

Pour Alexandra Davanzo, étudiante en droit, le menu de la cafétéria du pavillon Charles-De Koninck gérée par Sodexo offre un large choix. Cependant, «pour des étudiants, les prix sont beaucoup trop élevés», a-t-elle aussi critiqué.

Le sondage, réalisé le jeudi 6 octobre sur 13 pavillons, fait éga-lement ressortir que 57% des ré-

pondants apportent leur lunch au moins une fois par semaine, et que 86% pensent que les cafétérias de-vraient améliorer leurs produits et/ou leurs prix.

Prix contrôlés ?Suite aux demandes des

concessions privées, l’UL décide s’il y a hausse des prix ou non. Selon Pierre Boutin, représentant du vice-rectorat à l’administration et aux finances et secrétaire au Comité des services alimentaires de l’université, les prix sont éta-blis grâce à «l’indice des prix à la consommation et à la concurrence sur le campus».

Toutefois, tous ne sont pas d’accord avec l’existence de cette concurrence. Pour Myriam Cou-lombe, directrice des opérations

chez Laliberté, il ne faut pas en-visager les choses en terme de compétition. «J’aime pas ça par-ler de concurrence. Chacun a son pavillon», a-t-elle imagé. Ce n’est pas l’avis du Comité des services alimentaires. «C’est faux de dire qu’il n’y en a pas de concurrence. Chaque étudiant a un choix à faire», a argumenté M. Boutin.

Payer plus, consommer moinsSi les prix au niveau de la

nourriture se ressemblent entre les différents services alimentaires, c’est au niveau des quantités of-fertes que les écarts sont les plus notables.

Cette différence se fait le plus sentir dans le cas des breuvages. Dans les cafés étudiants et leurs ma-chines distributrices à café, le prix d’une boisson chaude de grandeur moyenne est d’environ 0.75$. Chez Sodexo, le prix d’un petit café est de 1.80$ et peut monter jusqu’à 2.15$ pour un grand format. Pour Laliber-té, c’est de 1.20$ à 1.90$ pour les mêmes dimensions. Soit une diffé-rence moyenne de 0.45$ entre les

concessions privées et d’environ 1$ avec les cafés étudiants.

Projets de la CADEULSelon son vice-président aux

finances Louis Nolin, la CADEUL serait en train de préparer un nouvel appel d’offres pour le renouvelle-ment de contrat des services ali-mentaires de 2014-2015. «On en est présentement à de la planification stratégique, a avoué M. Nolin. C’est dans nos plans de les reprendre les cafétérias.» a-t-il annoncé.

Comme les cafés étudiants, leur concept de cafétérias serait aus-si géré par les Lavallois. Il y aurait également la même répartition des profits puisque l’argent retournerait à la communauté universitaire.

La CADEUL a décidé de retenter sa chance, suite à une enquête qu’elle a elle-même me-née. Les résultats de celle-ci af-firmaient que les cafés étudiants étaient les plus appréciés. Les services alimentaires Sodexo et Laliberté, arrivaient quant à eux en derniers.

Photo Sarah Ennemoser

Page 2: L'Exemplaire Vol.XX No.4

UNIVERSITÉ2 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 19 OCTOBRE 2011

E N B R E Fhausse

salarialeLe CA

met le frein

Le conseil d’administration de l’Université Laval par

l’entremise de son président, John Porter, entend bien mo-dérer la hausse demandée par l’administration universitaire pour ses hauts dirigeants. Les augmentations seront limitées à 0,75% en mars 2012. M.Porter se justifie par le contexte d’aus-térité que l’Université vit pré-sentement. (E. D.)

design à l’ULÉcole à venir

La demande de la Faculté d’aménagement, d’architec-

ture et des arts visuels de créa-tion d’une école de design n’at-tend que l’approbation du CA de l’UL à la fin du mois. Ainsi, les programmes de design quit-teront l’École des arts visuels pour devenir une entité indépen-dante à partir du 1er mai 2012. La création de l’École de design permettra d’attirer des profes-seurs renommés. Cela favorise-ra également des échanges avec d’autres écoles de design dans le monde. (E. D.)

industrie minière

Coup de pouce

La campagne de finance-ment pour le développe-

ment du Département de génie des mines, de la métallurgie et des matériaux a été couronnée de succès. 1 100 000 $ ont été récoltés pour le Département, principalement auprès d’entre-prises minières. Cette aide per-mettra de bonifier le programme des bourses d’admission et d’améliorer la publicité du pro-gramme auprès des futurs étu-diants. (E. D.)

inscriptionsHausse

satisfaisante

La vice-rectrice adjointe aux études et aux activités inter-

nationales, Nicole Lacasse, est satisfaite de la hausse de 2,9% des inscriptions à l’automne 2011. Selon elle, cette hausse est attribuable à la création de nouveaux programmes et aux campagnes de recrutement, notamment celles à l’étranger. Notons que les inscriptions aux études à temps plein sont aussi en hausse comparativement aux dernières années. (E. D.)

Ruptures amoureuses chez les étudiants

Besoin d’aide en hausseAndréanne Planteandré[email protected]

Cité universitaire – Les étudiants consultent de plus en plus le Centre d’aide de l’Université Laval pour des problèmes liés à une rupture amoureuse.

C’est ce que le Centre d’aide de l’UL a d’ores et déjà constaté, même

si les statistiques pour l’année en cours ne sont pas encore connues. «On peut percevoir une légère aug-mentation des demandes en ce qui a trait aux ruptures amoureuses», a

soutenu la psychologue Marie-Hé-lène Simard.

Un problème majeurEnviron 30 % des étudiants

viennent en consultation pour des problèmes relatifs aux relations amoureuses. «Le début de la ving-

taine est une période critique, a souligné Mme Simard. Il s’agit pour la plupart d’une première re-lation. Le deuil est donc souvent plus intense», a-t-elle expliqué. L’endettement ou le retard dans les études viennent selon elle augmen-ter le niveau de stress.

Marie-Hélène Simard consi-dère qu’il y a un manque d’infor-mations sur le sujet. «Il y a un ur-gent besoin de ressources, s’est-elle indignée. Peu d’ouvrages peuvent servir de références sérieuses.» Pour pallier ce manque, elle-même a publié récemment un livre sur le sujet des ruptures amoureuses en collaboration avec le psychologue Marcel Bernier.

Graves impactsLes problèmes amoureux peu-

vent avoir des conséquences ma-jeures sur la scolarité des étudiants concernés. D’après Mme Simard, ils peuvent notamment se tra-duire par une perte de motivation. «J’ai vu des étudiants abandonner l’école parce que la rupture affec-tait tellement leur humeur qu’ils étaient au bord d’une dépression. Même si on encourage les étudiants à poursuivre leurs études, parfois il est préférable de prendre une pause ou alors de diminuer la charge de travail», a-t-elle expliqué.

D’après la travailleuse sociale Annie Bussière, les répercussions

d’une rupture peuvent même se refléter sur l’état de santé chez certaines personnes. «Je vois de jeunes patients qui sont dévastés par une telle nouvelle. Les consé-quences peuvent aller de la perte de la concentration jusqu’à la perte de l’appétit et du sommeil; ce qui est très dur pour le rendement scolaire et les relations avec les pairs».

«Le plus difficile, c’est d’en parler»

La majorité des visites au Centre d’aide de l’Université La-val sont effectuées par des filles. Ariane Audet-Argenty a vécu une rupture amoureuse lorsqu’elle était aux études. «Ce fut extrêmement difficile, surtout pour mes résul-tats scolaires. Je suis passée d’une moyenne de A à une moyenne de B-»,a-t-elle confié.

L’étudiante explique cette si-tuation par sa difficulté à s’expri-mer sur le sujet. «Le plus difficile c’est d’en parler. On n’ose souvent pas aller vers les gens de peur de les déranger», a-t-elle avancé.

Elle souligne aussi la difficul-té à trouver de l’aide. «Ce que je regrette le plus c’est de ne pas être allée voir mes enseignants. J’avais peur qu’ils trouvent mon problème banal alors qu’ils auraient sûre-ment compris et qu’ils auraient pu m’aider avec mes résultats sco-laires», a-t-elle conclu.

Photo Andréanne PlanteLes ruptures amoureuses ont des impacts

majeurs sur plusieurs étudiants de l’Université Laval.

Marc-Antoine [email protected]

Cité universitaire – Avec 400 étudiants dépistés et 5000 dépliants distribués sur le campus, les organisateurs de la campagne de dépistage de la chlamydia ont dépassé leurs objectifs.

Les organisateurs se disent pleinement satisfaits de l’activité qui s’est déroulée

du 3 au 7 octobre.

«L’expérience a démontré que les gens se sentent concernés par les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) et que nous pouvons dorénavant en parler aisément et ouvertement sur la place publique», a souligné Stéphanie Michaud, membre de l’Équipe Maladies infectieuses ITSS de la DRSP.

C’est en collaboration avec le SEXPERT — le comité de santé sexuelle de la faculté de méde-cine de l’Université Laval — et

le Centre de santé et services so-ciaux de la Vieille-Capitale que la Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale (DRSP) a mis sur pied ce projet sur le campus.

Il s’agit de la première cam-pagne de dépistage de la chlamydia - maladie sexuellement transmis-sible - dans un milieu universitaire de Québec. Mme Michaud souligne que l’activité de dépistage s’est avérée être une stratégie de préven-tion efficace, puisqu’elle a permis de rejoindre en peu de temps un très grand nombre d’étudiants.

«Nous avons largement dé-passé notre objectif», a-t-elle in-

diqué tout en précisant que le rap-port final suivrait dans quelques semaines.

Andréanne Poirier-Gravel, co-responsable de la campagne et membre du SEXPERT, explique que le test était simple et rapide. «Le dépistage se faisait unique-ment par test d’urine. Les échan-tillons étaient ensuite transférés au laboratoire du CHUL pour ana-lyse. Le tout se faisait de manière confidentielle et anonyme», a-t-elle précisé.

Les 20-24 ans plus touchésD’après une étude réalisée par

le gouvernement du Québec en 2009, les jeunes âgés de 20 à 24 ans composent 40% de tous les cas retrouvés dans la région de la Capi-tale-Nationale. L’étude constate et prévoit une augmentation d’envi-ron 6% tous les ans.

À ce propos, Mme Poirier-Gravel rappelle l’importance de la

prévention et du dépistage. «Trois personnes sur quatre qui ont la chlamydia sont asymptomatiques. Si l’infection n’est pas traitée, elle peut éventuellement mener à une maladie inflammatoire pelvienne qui peut causer l’infertilité chez la femme. L’homme peut également se retrouver infertile».

Campagne sans tabouMaxime, un étudiant de l’uni-

versité ayant fait le test, s’est dit agréablement surpris de la réac-tion des étudiants. «C’était inté-ressant de voir à quel point on ne ressentait pas le côté tabou. Les gens étaient ouverts à l’idée», a-t-il affirmé.

Il trouve aussi très pertinente l’information qui a été donnée. «C’est bien de savoir que dans le cas où ton résultat s’avère positif, tu as accès à un médicament effi-cace et gratuit. C’est rassurant», a-t-il expliqué en saluant les orga-nisateurs de cette initiative.

Campagne de dépistage de la chlamydia

Objectifs dépassés

Page 3: L'Exemplaire Vol.XX No.4

UNIVERSITÉ 3L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 19 OCTOBRE 2011

«Notre intention est de démon-trer notre

liberté d’action»

Le conflit remonte à 2008, avant même la fondation du programme en 2009.

L’U.L. avait réalisé un partenariat avec l’Ordre des opticiens d’or-donnances du Québec pour créer le microprogramme de 13 crédits d’«Évaluation des amétropies et des fonctions visuelles». Une pre-mière cohorte d’opticiens vient d’ailleurs d’être diplômée il y a deux semaines.

Escalade juridiqueCependant, l’Ordre des opto-

métristes du Québec a considéré que les actes de prescriptions, s’ils ont lieu lors des ateliers d’optomé-tries du programme, constituent une activité illégale qui va à l’en-contre de leur code de déontologie.

À cet égard, l’Ordre a publié un avis à la fin août 2011 mettant en garde les optométristes-profes-seurs du programme. Ainsi, plu-sieurs professeurs, par peur d’être poursuivis par l’Ordre, avaient

choisi à l’époque de ne pas redon-ner de cours.

Alors, l’Université Laval a en-gagé la firme d’avocat Cain-Lamarre-Cas-grain-Wells et a dé-posé une injonction en septembre. Bien qu’une entente hors cours soit survenue le 16 septembre dernier et que l’Ordre ait pu-blié une lettre pondé-rant son avis d’août, l’Université Laval continue sa poursuite. Elle souhaite revendiquer le prin-cipe de liberté d’enseignement. Cependant, la cause ne sera pas en-tendue avant plusieurs mois.

Le cœur du problèmeLes opticiens gradués sont

théoriquement, à présent, aptes à pratiquer des réfractions, c’est-à-dire des examens visuels de base, mais la Loi sur les opticiens d’or-

donnances ne les en autorise tou-jours pas. Seuls les optométristes peuvent effectuer ce genre d’exa-men. D’après cette loi, les opti-ciens ne sont censés pratiquer que «tout acte qui a pour objet de po-ser, d’ajuster, de remplacer ou de vendre une lentille ophtalmique.»

Du côté de l’Ordre des opti-ciens d’ordonnance du Québec et de sa présidente, Mme Linda Samson,

le besoin en profession-nels est urgent. «S’il y a un manque, c’est parce qu’il n’y pas d’optomé-tristes pour leur donner des ordonnances. Sans prescription, on ne peut pas répondre aux be-soins de la population vieillissante», a-t-elle argumenté. Pour elle, «il est donc primordial de partager les respon-

sabilités professionnelles.»

Pour Guy Mineau, directeur général de la Formation continue de l’Université Laval, les pour-suites judiciaires entamées par l’Université Laval sont justifiées. «Si on n’y donnait pas suite, ça voudrait dire qu’on donne raison à un ordre professionnel de nous dire ce qu’on peut ou non donner

comme cours. Notre intention est de démontrer notre liberté d’ac-tion», a-t-il revendiqué.

Les optométristes contre-attaquent

Pour le Dr. Steven Carrier, président de L’Association des op-tométristes du Québec, la réalité est toute autre. «On est contre le principe des opticiens qui effec-tuent des réfractions. Le fait qu’il y ait un problème d’accessibilité est complètement faux. Il n’y a pas

d’attente même pour une urgence oculaire.» a-t-il contesté.

Selon lui, l’UL est donc al-lée de l’avant avec un programme d’enseignement qu’elle n’aurait pas dû créer. «On a averti l’Univer-sité Laval dès le départ qu’il valait mieux attendre le rapport du comi-té d’expert qui ne sortira d’ailleurs pas avant 6 mois, si ce n’est pas un an. On souhaite parler au recteur Mr Brière, mais il ne nous répond pas, on ne sait pas pourquoi».

Maxime Fouquette-L’[email protected]

En continuant sa poursuite en justice contre l’Ordre des op-tométristes du Québec, l’UL entend prouver que le contro-versé microprogramme en Évaluations des amétropies et des fonctions visuelles a bien lieu d’exister.

Photo Maxime Fouquette L’AnglaisLa cause est toujours devant les tribunaux et

elle prendra plusieurs mois avant d’être entendue.

Formation universitaire des opticiens

L’UL veut que la Cour tranche

Anne-Sophie [email protected]

Cité universitaire – La Semaine de la sécurité routière 2011 a enregistré une diminution de plus de 50% du nombre d’in-fractions observées sur le campus par rapport à l’édition de 2010.

Seules 412 infractions ont été observées en 2011 contre 1074 en 2010. D’après Jean-

Marie de Koninck, cette diminu-tion pourrait bien être le signe d’un changement de comportements.

Le président de la Table qué-bécoise sur la sécurité routière indique que l’organisation a re-marqué une baisse significative des décès dus aux accidents de la route depuis sa création. «De 2007 à 2010, le nombre de décès sur les routes a baissé de 32%», a-t-il ob-servé.

M. de Koninck admet l’utilité d’événements comme la Semaine de sécurité. «Ça permet de se rap-peler qu’on a des responsabilités, […] qu’il faut partager la route», a-t-il exposé. Il est cependant critique quant à l’implication des jeunes dans la Semaine.«Il serait bon de trouver une façon d’interpeller les jeunes», a-t-il conseillé. Il ne doute pas que certains participent, mais il ne sait pas dans quelle mesure les étudiants se sentent concernés par l’événement.

Le président de la Table qué-bécoise sur la sécurité routière souligne toutefois l’impact à court terme de cet événement. «Je me souviens, quand je ne m’occupais pas encore de la sécurité routière, ça me frappait, cette semaine-là», a-t-il rapporté. De même, le fait que la semaine soit placée en oc-tobre lui paraît favorable dans la mesure où selon lui, l’automne est l’une des saisons où il y a le plus d’achalandage sur le campus et où les gens roulent le plus vite.

Une semaine satisfaisantePour le Service de sécurité de

l’université, la Semaine de la sé-curité routière s’est bien passée. «Notre campagne de publicité a été efficace. […] Les gens étaient bien sensibilisés et courtois sur le campus», a fait remarquer Valérie Doyon, agente de prévention au Service de sécurité.

Aux dires de Mme Doyon, les infractions les plus fréquentes sont les excès de vitesse et le non-respect des traverses piétonnières. Elle ajoute que le barrage routier

effectué par le Service de police de la Ville de Québec dans la nuit du 6 au 7 octobre a permis d’arrêter cinq personnes qui conduisaient en état d’ébriété. Il est toutefois impos-sible de savoir si les conducteurs étaient étudiants à l’Université.

De son côté, le Réseau de transport de la Capitale dresse également un bilan positif. Seule-ment 12 conducteurs ont été pris en faute, comparativement à 412 l’an dernier. La majorité des délits concernent des excès de vitesse.

Prévenir et sensibiliserMme Sandra Dion, agente de

communication pour le Service de police de la Ville de Québec, sou-ligne pour sa part que le but de la Semaine de sécurité routière n’est pas de tenir des statistiques. «On veut faire de la prévention et sen-sibiliser les gens», a-t-elle affirmé. À ses yeux, informer les piétons et les cyclistes de la signalisation à respecter est une part importante de la Semaine de la sécurité. Mme Dion assure que l’événement sera de retour l’an prochain.

Photo Ali DostieUne scène qui est survenue moins souvent sur le campus cet automne.

Sécurité routière sur le campus

Les infractions diminuent de moitié

Page 4: L'Exemplaire Vol.XX No.4

OPINION4 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 19 OCTOBRE 2011

CommentaireCommentaire

L’équipe de L’ExEmplairEJournal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la respon-sabilité du Département d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: Jean-Claude Picard (656-2131 poste 4683); Directeur de la production: Baptiste Barbe (8942); Adjoint à l’éditeur: Mathieu Dessureault (8942); Rédactrice en chef / Secrétaire de rédaction: Rabéa Kabbaj (4513); Éditorialiste en chef: Guillaume Bergeron (8954); Maquettiste / Directrice de la photographie: Ali Dostie (8959); Caricaturiste: Ali Dostie (8959); Université: Mélissa Gouge, Érick Deschênes et Jonathan-Alexandre Minville (5224); Municipal, régional et gouvernemental: Sarah Pomar-Chiquette et Bé-rengère Capdequi (4513); International: Étienne Bouche (8954); Culture: Alexandra Fiset (8956); Sports: Steven Lafortune (8957).

Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor; Julie Verville et Mario Fraser; Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Les Presses du Fleuve, 100, avenue de la Cour, Montmagny (Québec) G5V 2V9; Tirage: 1000 copies. Adresse: Département d’information et de communication, C.P. 4120, pavillon Louis-Jacques-Casault, local 3792, Cité universitaire (Québec) G1V 0A6; Télécopieur: (418) 656-3865; Couriel: [email protected]; Site Web: http://www.exemplaire.com.ulaval.ca; Facebook: L’Exemplaire Automne 2011; Fil Twitter: lexemplaire

Points de distribution du journal: Cité universitaire: pavillon Bonenfant, pavillon Ca-sault, pavillon De Koninck, pavillon Desjardins, pavillon des Sciences de l’éducation, pa-villon Pouliot, pavillon Vachon, pavillon Lemieux, pavillon Vandry, pavillon Palasis-Prince, Peps; Ville de Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Tribune de presse du parlement.

Alors que la manifestation Occupons Québec de samedi dernier se voulait comme une suite logique du mouvement de Wall Street, bien

peu de choses en sont finalement ressorties. C’était, en quelque sorte, la chronique d’une mort annoncée.

Sans parler ouvertement d’opportunisme, c’est à se demander si les activistes présents samedi dernier à Place d’Youville auraient disposé de la même visi-bilité si Occupy Wall Street n’avait fait surface.

Ainsi, bien qu’il ne soit point question ici de dénigrer les mouvements populaires qui secouent présentement la planète, il convient toutefois de s’interroger sur la pertinence de celui-ci. Contraire-ment à d’autres villes du globe, Québec a bien peu de chance de voir naître un mouvement de masse continu basé sur les protestations de New York et Barcelone. Et même s’il en émergeait un, encore faudrait-il que la justification soit présente.

Pour ce qui est de New York, celle-ci est facile à comprendre et à expliquer.Après tout, plusieurs grandes banques américaines furent sauvées grâce aux fonds publics depuis les dernières années. L’occupation de Wall Street revêt alors un symbolisme puissant. La situation économique aux États-Unis reste également toujours précaire alors que le taux de chômage atteignait plus de 9% au début octobre. Occupy Wall Street prend alors toute sa signification.

Ce qui n’est pas du tout le cas de Québec. La si-tuation économique de la région est plus qu’enviable, bénéficiant du taux de chômage le plus faible au pays, soit 4,4%. De plus, contrairement aux États-Unis, au-cune banque canadienne n’a fait faillite durant la crise financière récente. La vieille capitale représente donc un terreau peu fertile pour fomenter une révolution socio-économique.

C’est sans compter également le fait que la ville de Québec n’accueille aucune bourse sur son territoire. Aussi, l’emplacement sélectionné, en l’occurrence Place d’Youville, est peu empreint de symbolisme. L’établissement de campements devant

le Parlement ou les bureaux du ministère des Fi-nances aurait certainement fait gagner à l’événement quelques points en crédibilité.

Cette situation n’a pas empêché cependant les protestataires présents de crier leur message haut et fort à qui voulait l’entendre. Ou plutôt, leurs mes-sages. Tandis que l’on comptait environ 200 per-sonnes au plus fort de la manifestation, on pouvait y dénombrer aussi plus de 200 messages différents.

En effet, il était bien difficile de discerner un objectif central derrière les nombreuses interventions des participants. De la charge contre Jean Charest et le besoin d’une commission d’enquête au discours environnemental, en passant par les conspirations

des Francs maçons, une multitude de voix ont été entendues. Merveilleux d’un point de vue démocratique, mais terriblement contre-productif en terme de stratégie de communication.

Un mouvement tel que celui-ci ne peut prendre son envol que s’il dispose d’un message centralisateur et cohérent, d’un point d’ancrage collectif et galvani-sant pour les foules. Au lieu de cela, c’est plutôt un embryon de commune éphémère et sans conséquence auquel Place d’You-ville a été soumise samedi dernier.

Bref, c’est un amalgame hétéroclite de citoyens en colère et aux revendications diverses qui, une fois la nuit tombée, sont tous retournés à la maison, convaincus d’avoir fait une différence et s’étant pro-mis sur Facebook de refaire le coup samedi prochain dans un autre lieu tout aussi peu stratégique: le jardin Saint-Roch. Pour certains, avaler des comprimés de farines suffit, tandis que pour d’autres, l’effet placebo prend une forme plus intangible.

Jean Charest, Stephen Harper et les grands bonzes de la finance canadienne pourront dormir sans crainte cette nuit. La révolution n’est point pour demain et ne viendra sûrement pas de Québec.

Guillaume Bergeron [email protected]

Pour sa deuxième édition, «Québec en toutes lettres» célèbre le prolifique auteur québécois Réjean Ducharme. On ne connait pratiquement rien de l’homme. Un fantôme dont on a même

déjà douté de l’existence.

Réjean Ducharme, une tête d’affiche? À l’époque du règne du vedettariat instantané? C’est aller carrément à contre-courant. Et il en est très bien ainsi.

Le scénario des Bons débarras, L’avalée des avalés, Ines Pérée et Inat Tendu, des textes pour Charlebois… Un véritable écart entre l’immensité de l’œuvre et la discrétion exemplaire de l’homme.

«Je ne veux pas être connu», a-t-il déjà affirmé. Voilà une belle leçon d’humilité pour la surenchère de vedettes fabriquées en masse, représentant tout le contraire de Ducharme : un vide artistique affreu-sement affiché.

Exemple : Star Académie, ce n’est pas Art Académie. On y produit des stars, pas des artistes. Les auditions attirent une imposante brochette de «nobodys» qui ne se peuvent plus à l’idée de se voir la binette au petit écran et de remplir trois Centres Bell. Au moins, ils aspirent aussi à chanter, contrairement aux participants d’Occupation double rêvant de trouver l’amour (oui oui, le vrai amour) et d’être re-connus dans les bars, au prix de leur dignité et de leur amour propre.

À force de comparaisons, je souhaite mettre en lumière l’évolu-tion de notre rapport à la popularité. À une époque où il fallait mériter son temps d’antenne, Ducharme s’en est privé. Serait-ce envisageable aujourd’hui? Un artiste arriverait-il à percer tout en se payant le luxe d’un anonymat quasi complet? J’en doute. Mais il y a l’entre-deux: ceux qui se consacrent à leur art sans se travestir en «chair à kodak». Cela nous donne des Bernard Émond, André Forcier, Robert Morin, Plume, etc.

Il s’agit selon moi d’une question de génération. Les artistes de la génération Y sont des produits de leur temps et ne peuvent ainsi éviter cette fameuse culture du «je-me-moi».

Je vois en Xavier Dolan le parfait exemple de ce que j’avance. Dans l’œuvre de cet enfant terrible éminemment cultivé, il y a certes une volonté artistique. Mais voilà, ces films introspectifs révèlent un Dolan scénariste, en plus du Dolan réalisateur qui se plait à filmer l’acteur Dolan et ce, en beaucoup, beaucoup de gros plans.

Quand l’auteur fait partie intégrante de l’œuvre, il est bien diffi-cile de l’effacer.

Ali Dostie [email protected]

Occupation trouble

Québec a bien peu de chance de voir naître un mouve-

ment de masse continu

Le charme de la discrétion

Page 5: L'Exemplaire Vol.XX No.4

MONDE 5L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 19 OCTOBRE 2011

E N B R E FE N B R E Ffrance

Hollande candidat en 2012

François Hollande a remporté dimanche la primaire so-

cialiste face à Martine Aubry. En obtenant plus de 56% des voix, il est devenu le candidat du Parti socialiste pour l’élec-tion présidentielle de 2012. Après l’annonce des résultats, le vainqueur du scrutin a sou-haité le rassemblement de son camp pour vaincre la droite. Il pourrait vraisemblablement affronter l’actuel président, Nicolas Sarkozy, si ce dernier décide de se présenter pour un second mandat. (E. B.)

crise financièreL’Europe

s’indigne aussi

Le mouvement des «indi-gnés» contre la crise et la

finance mondiale a pris une dimension planétaire samedi: des rassemblements, inspirés de l’initiative «Occupons Wall Street» à New York, ont eu lieu dans plus de 900 villes à travers le monde. Dans plusieurs villes européennes, la contestation a été particulièrement suivie, comme à Londres, Rome ou Francfort. (E. B.)

libériaÉlection

le 8 novembre

L’opposition libérienne a annoncé dimanche qu’elle

prendrait part au second tour de l’élection présidentielle, qui se tiendra le 8 novembre. Au terme du premier scrutin, neuf partis d’opposition avaient rejeté les résultats, suspectant des fraudes. La sortante Ellen Johnson-Sir-leaf, récente prix Nobel de la paix, est arrivée en tête avec 44% des voix. Elle affrontera la principale figure de l’opposition, Winston Tubman. (E. B)

amérique centrale

Intempéries meurtrières

Depuis plusieurs jours, l’Amérique centrale fait

face à une violente dépression atmosphérique: l’ouragan Jova a déjà fait plus de 70 morts, dont 28 au Guatemala, qui maintient un niveau d’alerte maximal. On estime que depuis une semaine, 250 000 personnes ont été vic-times des pluies torrentielles et des glissements de terrain dans la région. (E. B.)

L’avenir incertain des chrétiens d’Égypte

Les oubliés de la révolutionBenoît [email protected]

Égypte — Les violences entre l’armée et des manifestants coptes, le 9 octobre, ont suscité une vive inquiétude au sein de cette minorité chrétienne qui peine à trouver sa place dans la période de transition que connaît l’Egypte.

Dix mois après la chute du régime Moubarak, l’eu-phorie de la révolution

égyptienne a cédé la place à l’in-quiétude quant à l’issue du proces-sus de transition.

Le 9 octobre, des affrontements entre forces de l’ordre et des milliers de manifestants chrétiens coptes, qui protestaient contre l’incendie d’une église dans la région d’As-souan, ont fait 25 morts. Parmi les victimes, une grande majorité des chrétiens. Des violences qui alimen-tent l’inquiétude des coptes sur l’in-fluence grandissante des salafistes, ces musulmans extrémistes apparus sur la scène politique à la faveur de la révolution du 25 janvier.

«Ils brûlent nos églises»«Il y a une atmosphère de

haine contre nous», raconte Maria, étudiante copte de 25 ans, dont la famille vit au Caire. «Quand je sors dans la rue, on me traite de salope et de mécréante parce que je ne porte pas le voile. Moubarak était un dictateur, mais au moins, il nous protégeait. Depuis la révolution, la situation s’est dégradée et l’armée ne fait rien pour nous aider. Les

salafistes montent les gens contre nous, ils brûlent nos églises et nous ne pouvons rien faire».

Les attaques contre les coptes, qui représentent environ 8% des Egyptiens, ne sont cependant pas nouvelles. Par le passé déjà, les tueries de janvier 2000 à Koshe (Haute Égypte) ont fait 20 vic-times; l’attentat d’Alexandrie, le 1er janvier 2011, a fait 23 morts. Et les derniers mois ont été marqués par des attaques répétées contre cette communauté.

La participation directe, ce 9 octobre, du gouvernement égyp-tien et des forces de l’ordre à de tels actes constitue un fait nouveau. Si l’armée a démenti avoir fait un usage excessif de la force, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme a toutefois demandé l’ouverture d’une en-quête impartiale et indépendante.

«En Égypte, les chrétiens sont plus discriminés que persécutés. Mais comme beaucoup de chré-tiens d’Orient, se trouvent prison-niers d’une structure historique qui fait qu’ils peuvent difficilement

internationaliser leur cause sans retomber sur de vieux schèmes im-périalistes», explique Vincent Ro-mani, chercheur au sein de l’uni-versité de Montréal et spécialiste du monde arabe. «Ces schèmes sont issus d’une longue période d’instrumentalisation par l’Occi-dent de la question des chrétiens d’Orient, dont la ‘défense’ a sou-vent constitué le prétexte à occuper et dominer le monde arabe.»

Une loi contre les discrimiations adoptée

«Près de 100 000 coptes ont quitté l’Égypte depuis le mois de mars 2011», a déclaré Naguib Gébraïl, président de l’Union égyptienne des droits de l’homme (UEDH), une ONG copte spécia-lisée dans les problèmes de cette

communauté, au quotidien français LA CROIX.

Si le chiffre est jugé excessif par certains intellectuels coptes, le président de l’UEDH a maintenu ses déclarations: «Nos statistiques proviennent de nos bureaux établis à l’étranger, et des Églises coptes dans ces divers pays».

Musulmans et chrétiens ont manifesté ensemble vendredi der-nier au Caire pour dénoncer l’atti-tude des militaires. Sous pression, l’armée a approuvé samedi une loi punissant les discriminations dont sont victimes les minorités, dont les coptes. Une mesure qui consti-tue un signe d’espoir pour ces po-pulations qui appartiennent depuis des siècles à l’Egypte.

Après Fukushima, les antinucléaires s’organisent

La société japonaise se mobiliseClémence [email protected]

Japon — Sept mois après le séisme de magnitude 9 qui avait déclenché la catastrophe nucléaire de Fukushima Daiichi, la contestation antinucléaire grandit de jour en jour.

Au Japon, l’accident nu-cléaire est encore frais dans les esprits. «L’inquié-

tude est générale dans le pays. Les gens sont dévoués à la reconstruc-tion, mais il y a un grand trauma-tisme», témoigne Justin Bethune, un Franco-ontarien installé dans le pays depuis quelques années.

Depuis mars, des milliers de manifestants défilent dans les rues de Tokyo, réclamant la sortie du nucléaire. Ils se regroupent, tou-jours dans le calme, au cœur du quartier des ministères. Le 19 sep-tembre, ils étaient environ 60 000. Un record d’affluence. Parmi eux, des syndicats, des associations de victimes, des artistes...

Tous reprochent au gouver-nement de n’avoir pas su gérer la communication autour de l’acci-dent nucléaire. «On ne savait jamais ce qu’il se passait à la centrale», raconte Justin Bethune. «Les gens sont très en colère en grande partie car ils considèrent que le gouverne-ment n’a pas assez fait pour aider et assister les victimes.»

Des «baleines radioactives»Les manifestants dénoncent

le manque de considération de l’Etat face à la gravité de la situa-tion. Des associations de résidents de Fukushima ont réalisé des tests dans les sous-sols de la ville. Ré-sultat: les taux de radioactivité sont quatre fois supérieurs à la norme

légale.L’océan et les nappes phréa-tiques sont pollués. Des pêcheurs parlent même de «baleines radioac-tives». Tout cela inquiète beaucoup la population, car elle consomme de nombreux produits de la mer.

Plus de 4 Japonais sur 5 sou-haitent que le Japon sorte du nu-cléaire, selon une enquête publiée en juin dans le quotidien Tokyo Shimbun.

Avant l’accident, le gouver-nement japonais prévoyait d’aug-menter l’utilisation de l’énergie atomique qui, à l’époque, repré-sentait 30% de la consommation du pays. Aujourd’hui, elle se li-mite à 11,5%, ce qui a causé de nombreuses failles dans l’approvi-sionnement en électricité à Tokyo. Plusieurs entreprises ont dû ralentir leurs activités.

Si la sortie du nucléaire se concrétise, le Japon devra se tour-

ner vers d’autres sources d’énergie. Le pays est un des leaders en éner-gies vertes. Et certains haussent la voix pour accélérer les décisions dans ce sens.

Un lobby nucléaire influentDès son arrivée au pouvoir, le

Premier ministre, Yoshihiko Noda, a déclaré vouloir sortir progressive-ment du nucléaire. Face aux pres-sions du puissant lobby nucléaire japonais, le chef du gouvernement a fait volte face, et programmé la re-lance de réacteurs à travers le pays.

Les manifestants lui reprochent d’être trop proche de l’industrie et de manquer de fermeté. Il doit pré-senter un nouveau plan énergétique pour le pays d’ici à l’été 2012.

A l’heure où le gouvernement semble reculer sur ses engage-ments, il semble que les Japonais n’ont pas fini de lutter pour obtenir ce qu’ils veulent.

Courtoisie Flickr/CC/Gigi IbrahimLa situation des coptes s’est dégradée depuis la révolution.

Page 6: L'Exemplaire Vol.XX No.4

6 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 19 OCTOBRE 2011QUÉBEC

E N B R E Fcontrats maritimes

Lévis veut sa part

Plusieurs syndicats se regrou-pent afin d’appuyer le chan-

tier maritime de Lévis pour l’ob-tention d’une part des contrats fédéraux, de 35M$, de la Stra-tégie nationale d’approvisionne-ment en matière de construction navale (SNACN).La mairesse de Lévis soutient que les nou-veaux acquéreurs du chantier, le consortium Upper Lakes Group, SNC-Lavalin et le géant sud-coréen Daewoo constituent un gage de succès et de crédibilité pour le chantier. (A.P.S.)

accords commerciaux

Des inquiétudes

L’éventuel accord de libre-échange entre le Canada

et l’Union européenne inquiète certains hommes politiques. Cette entente représente un danger pour le Québec prévien-nent les députés Jean-Martin Aussant, Pierre Curzi, Lisette Lapointe et Amir Khadir. Ils dé-noncent l’accord, mais surtout le secret entourant les négocia-tions. (M.L.P.)

ville de QuébecUne renommée internationale

Dans son article «36 Hours in Quebec City» paru di-

manche dernier dans THE NEW YORK TIMES, le journaliste Noah Rosenberg fait la part belle à cette «charmante capitale fran-cophone». Selon le plus récent classement du magazine amé-ricain Condé Nast Traveler, la ville de Québec est reconnue 6e meilleure destination touristique au monde. Cela la positionne 1re au Canada et 3e en Amérique du Nord. (M.F.)

taux de suicideRenforcer la prévention

Le Centre de prévention du suicide du Québec lance sa

campagne de financement, l’ob-jectif étant de récolter 1.5M$. Le taux de suicide au Québec est le plus élevé au Canada et constitue une des principales causes de mort prématurée dans la province. En neuf ans, le nombre de suicides est passé de 156 à 95 dans la région. Pendant cette période, le Centre est passé de 12 100 demandes d’aide à plus de 20 000. (A.M.)

«Ça peut dynamiser l’exercice démocra-

tique, mais pas le

transformer»

Intégration des immigrantsManque de

ressources financaires

Raphaël [email protected]

Québec — Alors que le gouvernement du Québec s’ap-prête à prendre le virage du web 2.0 certains interve-nants relativisent l’impact réel d’une telle initiative sur l’amélioration de la transparence gouvernementale et de la participation citoyenne.

Majlinda Zhegu, profes-seure de gestion au Dé-partement de manage-

ment et technologie de l’UQAM, pense que l’utilisation du web 2.0 ne permettra pas nécessairement une meilleure démocratisation de l’appareil gouvernemental, du moins pour le moment. «Il y aura un clivage technologique entre les communautés, les individus. Tout le monde n’en profitera pas de la même façon», a-t-elle ex-pliqué.

Cependant, Mme Zhegu croit que le gouvernement qué-bécois gagne à utiliser davan-tage le web 2.0. «En amont, puisqu’il pourra se renseigner sur les préoccupations de la po-pulation avant de légiférer, et en aval, puisqu’il pourra rejoindre plus rapi-dement et plus faci-lement le citoyen afin de l’informer», a-t-elle précisé.

Thierry Giasson, professeur agrégé au Département d’infor-mation et de commu-nication de l’Univer-sité Laval, ne pense pas quant à lui que cela puisse transformer signifi-cativement les échanges entre citoyens et gouvernement. «Ça peut dynamiser l’exercice dé-mocratique, mais pas le transfor-mer», indique-t-il.

M. Giasson estime que le web 2.0 ne constitue qu’un ou-til d’information de plus pour le gouvernement québécois et les citoyens. «Les gens pouvaient déjà envoyer des lettres au gou-vernement ou appeler leur dépu-té», a-t-il indiqué.

Rapport publié le 15 décembre

Pilotée par le député de Verdun et leader parlementaire adjoint du gouvernement, Henri-François Gautrin, la consultation Gautrin explore les différentes possibilités que peut offrir le web 2.0 au gouvernement québécois.

Après la distribution de ques-tionnaires dans les ministères et l’organisation d’un forum privé et d’un autre publique, le groupe de travail s’affaire maintenant à la production d’un rapport de re-commandations qui devrait être publié le 15 décembre.

Suivre la tendance mondiale

«C’est un mouvement pré-sent un peu partout dans les dé-mocraties occidentales, [...] no-tamment en Grande-Bretagne, en Australie et aux États-Unis» a indiqué le député de Verdun et leader parlementaire adjoint du gouvernement, Henri-Fran-çois Gautrin, en entrevue pour L’EXEMPLAIRE.

Selon le dé-puté, la commande d’une telle étude relève donc d’une volonté de suivre la tendance mondiale qui encourage les gouvernements à être plus proches de leurs citoyens.

«Le web 2.0 favorise la transpa-rence, la divulgation

de données publiques», a sou-tenu Joëlle Bernard, assistante de projet au sein du groupe de travail Gautrin. «Par les réseaux sociaux, on peut par exemple in-former sur les objets et montants des dépenses. Les citoyens peu-vent mieux comprendre et alors mieux contribuer à l’exercice gouvernemental», a-t-elle illus-tré.

Mme Bernard estime qu’en plus d’améliorer la relation entre les citoyens et le gouvernement québécois, une politique de gou-vernement ouvert ravivera aussi la coopération entre les diffé-rents ministères. «Ça permettra de briser les silos au sein du gou-vernement. En améliorant la col-laboration, on évite de travailler en double et de payer deux fois pour le même genre de projet», a-t-elle fait valoir.

Le gouvernement du Québec passe au web 2.0

Enthousiasme relatif

Sophie Côté[email protected]

Québec — Tandis que l’immigration augmente à Québec, les organismes d’aide à l’intégration s’inquiètent de leur manque de ressources financières.

L’immigration a augmenté au Québec depuis les cinq dernières années,

passant de 45 000 immigrants en 2006 à 54 000 en 2010. Pour la ville de Québec, les chiffres les plus récents soulignent une hausse de 30% entre 2001 et 2006.

À la Table de concertation des organismes au service des per-sonnes réfugiées et immigrantes, qui regroupe une centaine d’or-ganismes du Québec, le directeur Stephan Reichhold, affirme qu’il y a un problème de ressources aussi bien à Québec que dans l’ensemble de la province.

Il mentionne qu’en 2010, le programme d’accompagnement des nouveaux arrivants (PANA) du ministère de l’Immigration et des communautés culturelles, a permis de financer près de 32 000 accompagnements, alors que les or-ganismes en avaient 42 000 en réa-lité. «C’est grave, environ 25% des services offerts aux immigrants ne sont pas financés. Ce sont les béné-voles qui doivent effectuer le reste du travail», s’est-il indigné.

M. Reichhold déplore que la majorité de l’argent reçu dans le cadre de l’Accord Canada-Québec n’aboutisse pas dans les caisses des organismes. «Ce qui est fâchant, c’est qu’environ 90% de l’argent reçu du fédéral va aux ministères de l’Éducation et de l’Emploi qui l’utilisent pour différents pro-grammes. Ils le peuvent, mais c’est

moralement questionnable», a-t-il lancé.

Pour sa part, la conseillère en développement à la Conférence régionale des élus de la Capitale-Nationale qui est en charge de la gestion de l’Entente spécifique sur l’accueil et l’intégration des per-sonnes immigrantes dans la région, Marie-Jules Bergeron, mise sur l’importance de la concertation des acteurs. Cela permettrait selon elle, de développer une vision commune et d’unir les forces devant la rareté des ressources financières.

Mme Bergeron a indiqué à L’EXEMPLAIRE que la nouvelle entente, qui prévoit des projets importants, sera annoncée le 25 octobre prochain aux côtés de la ministre de l’Immigration et des communautés culturelles du Qué-bec, Kathleen Weil.

De son côté Benoît Songa, le directeur du centre de Québec R.I.R.E. 2000 dédié à l’accompa-gnement des personnes immigrantes dans leur intégration socioprofes-sionnelle, confirme que l’organisme ne suffit pas à la demande.

Il dénonce le fait que son centre ne reçoive pas d’aide finan-cière pour la sensibilisation. «La préparation de la société d’accueil est un volet très important de nos actions [...] Malheureusement, l’aide qu’on recevait du ministère de l’Immigration pour ce volet a été coupée», a-t-il déploré.

Le mouvement «Occupons Québec» s’installe

Quelques 200 manifestants se sont réunis place d’Youville, samedi dernier. Les problèmes économiques et sociaux au Québec, la cor-

ruption et les frais de scolarité ont été les thèmes phares. La prochaine assemblée générale se tiendra jeudi 20 octobre, à 19h, dans l’atrium du Pavillon De Koninck de l’UL. Il est aussi question d’installer un campement dans le quartier Saint-Roch. (C.L)

Photo Alexandra Fiset

Page 7: L'Exemplaire Vol.XX No.4

CULTURE 7L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 19 OCTOBRE 2011

E N B R E Ftail gateAmbiance

signée Falz

Le groupe émergent Falz sera en prestation au Tail Gate

du Rouge et Or le 23 octobre. Les trois musiciens de Québec viendront motiver les amateurs de football avec leur rock puis-sant aux racines des années 70. Ils joueront des morceaux tirés de leur premier album Get The Hell Out Of Your Head paru ré-cemment. (A. F.)

rap québécoisUn nouveau

visage

Jeudi dernier, le rappeur québécois Koriass a lancé

son deuxième opus, Petites Victoires. Le chanteur, qui s’éloigne du rap traditionnel avec ses rimes particulières, est considéré par plusieurs critiques comme le nouveau visage du rap québécois. «C’est le rap-peur qui représente le mieux ce qu’est la scène du rap québécois des dernières années», a affirmé Murphy Cooper, ancien copro-priétaire de Hiphopfranco.com. D’ailleurs, son vidéoclip «En-fant de l’asphalte»epuis sa mise en ligne au début septembre. (M. G.)

Café de Flore En tête

du box-office

En fin de semaine dernière, le dernier film de Jean-Marc

Vallée, Café de Flore, a atteint le million de dollars au box-of-fice québécois. Depuis sa sortie, la production est dans le top 3 des films les plus populaires au Québec . L’engouement au ni-veau international pour le film ne cesse de croître alors qu’il a été vendu dans plus d’une quin-zaine de pays. (M. G.)

jeune cinéasteSur la route du succès

Un jeune cinéaste québé-cois, Maxime Desruis-

seaux, a dévoilé son premier film Histoire du nord portant sur le milieu du crime dans le Grand Nord québécois. Le ci-néaste a dû faire appel au finan-cement privé. Il a mentionné son espoir de se faire connaître. Il espère être sélectionné dans un festival de film et finalement trouver un distributeur afin de promouvoir son film dans les salles du Québec. (M. G.)

À l’affiche, un cinéma près de chez vous

Nicolas [email protected]

Québec — Le projet construction d’un nouveau cinéma bidi-mensionnel au centre-ville de Québec se concrétise, grâce à un groupe d’investisseurs et de passionnés du milieu culturel local.

Le projet du nouveau comité formé pour ramener un ci-néma au centre-ville est

chapeauté par Jean-Pierre Vézina, vice-président aux finances d’Ex Machina et Christian Yaccarini, président et chef de la direction de Société de développement Angus (SDA) et président du cinéma Pa-rallèle à Montréal.

Le projet demeure tout de même indépendant, pour le mo-ment, et n’a aucun lien avec les en-treprises respectives où sont asso-ciés les partenaires. «Ces hommes agissent à titre personnel», a souli-gné Samuel Matteau, jeune réalisa-teur et membre du comité.

Les coûts ne sont pas encore dévoilés, car pour l’instant le lieu est toujours inconnu. Quelques estimations de prix existent, mais il est impossible de confirmer des chiffres. « Il y a plusieurs facteurs qui compliquent les choses, par exemple il est envisageable de créer un stationnement souterrain,

car le projet se situe au centre-ville», explique M. Matteau.

Cependant, il est possible de comparer les coûts à ceux du ci-néma l’Excentris acheté par le cinéma Parallèle que Chris-tian Yaccarini de la SDA préside. Les coûts d’un projet si-milaire, mais situé à Montréal où le bâ-timent existait déjà, ont été évalués à 7,75 millions de dollars. Le projet a été réalisé en partenariat avec le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, la SODEC, la Ville de Montréal et la Fondation Daniel Langlois.

À Québec, le modèle de l’Ex-centris est envisageable. Selon Matteau, «ce qu’on voudrait, ce se-rait que la SDA – une entreprise se qualifiant d’urbaine, à développe-

ment durable et à développement de projets économiques ayant des retombées sociales ou culturelles — et la Ville de Québec investis-sent pour démarrer le projet, car l’idéal est que le cinéma ne soit pas associé à une grande chaîne».

Projet bien accueilliJulie Lemieux, membre de

l’exécutif au conseil municipal de la Ville de Québec, est en accord avec le nouveau projet de cinéma

dans le quartier Saint-Roch. Par contre, elle trouve que l’idée est encore prématurée: «Il faudra voir, car pour l’instant c’est juste des mots et on n’a rien reçu d’écrit. Puis, il y a aussi d’autres pro-jets qui sont dans les airs. Lorsque nous au-rons quelque chose de concret, on verra».

Reste que Mme Lemieux n’est pas certaine du type de contribu-tion que la ville pourra apporter. «Nous ne sommes pas certains que le rôle de la ville soit de financer un projet privé de ce type-là», a-t-elle soutenu.

Claire Dubé, agente de déve-loppement, pour la Corporation de

développement économique com-munautaire de Québec (CDÉC), qui travaille aussi afin de créer un nouveau cinéma en ville, a salué le regroupement. Un partenariat est d’ailleurs prévu avec celui-ci. «On devrait être de la prochaine rencontre du comité. On a déjà rencontré Monsieur Yaccarini à Montréal pour voir le type de projet qu’il créait et on est très enthousiaste», s’est réjouie Mme Dubé.

Le résultat final, par contre, est encore loin. «C’est certain que le plus tôt possible serait le mieux, mais nos valeurs nous imposent de présenter le projet au public avant de commencer. Mais, on évalue de deux à quatre ans avant l’implan-tation», a estimé Matteau.

Cinq à dix salles de projec-tion sont prévues pour ce com-plexe multifonctionnel à double sens. «On veut que ce cinéma pro-jette autant les blockbusters de ce monde, que des films du cinéma international (indépendant). On veut aussi une connotation de lieu de rencontre, pour que les gens puissent se rassembler», a laissé entendre Samuel Matteau. «Le cinéma Charest est mort, vive le cinéma!», scandait-il dans l’hebdo culturel Voir le 11 mai dernier.

Juste pour rire... de Québec

Le gala Juste pour rire était à la Salle Albert Rousseau ce dimanche pour un spectacle dédié à Québec. Les humoristes invités ne sont pas

allés de main morte pour dépeindre la ville: le nouvel amphithéâtre, la rivalité Montréal-Québec, le maire Labeaume et bien sûr, les Nordiques. «J’ai composé un numéro spécifiquement sur le retour impossible des Nordiques à Québec. Évidemment, mon personnage est toujours de mauvaise foi», explique Guy Nantel qui a vu son numéro conclure par une bataille avec Alain Coté, ex joueur des Nordiques. (J.C.)

Entrée en scène

Les finissants du Conservatoire d’art dramatique de Québec présentent jusqu’à samedi, «Douze Jurés en colère» une adaptation du classique

de Reginald Rose en 1955. La pièce contraste avec la tendance dans le milieu théâtral, la troupe désirait revenir au jeu des acteurs et laisser de côté l’aspect technique et spectaculaire en vogue. «Le théâtre ces temps-ci est beaucoup axé sur l’image, sur la technique et la technologie, mais j’ai envie de revenir au cœur des choses, et je m’aperçois que ça marche, le public est captivé,» a dit Jacques Lessard, metteur en scène. (D.B.)

«On veut que ce cinéma

projette au-tant les block-busters de ce monde, que des films du

cinéma international»

Courtoisie Louise LeblancPhoto Ali Dostie

Page 8: L'Exemplaire Vol.XX No.4

SPORTS8 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 19 OCTOBRE 2011

E N B R E Ffootball R&OLaval écrase

Bishop’s

Après une défaite de 17-12 contre les Carabins de

Montréal la semaine dernière, le Rouge et Or s’est ressaisi contre les Gaiters de Bishop’s dimanche après-midi au stade TELUS-Université Laval. Les hommes de Glen Constantin ont profité des largesses de Bishop’s pour amasser 571 verges de gain offensivement et déclasser les Gaiters 57 à 9. (S. L.)

rouge et Or soccer

Une nulle et une défaite

L’équipe féminine et mascu-line du Rouge et Or soccer

accueillaient l’UQAM, qui était de passage au PEPS dimanche. Les filles de Helder Duarte ont soutiré un match nul de 0 à 0, tandis que les hommes de Samir Ghrib ont subi une défaite de 2 à 0. Le prochain adversaire du Rouge et Or sera les Redmen de McGill. Les Patriotes de l’UQTR seront de passage au PEPS pour la dernière joute à domicile dans deux semaines. (S. L.)

volleyball masculinLe R&O

s’avoue vaincu

Les hommes de Pascal Clé-ment étaient aussi en action

au Challenge SSQ Auto du PEPS de l’Université Laval. L’équipe masculine a dû baisser pavillon lors de deux duels épiques face aux Bisons de l’Université du Manitoba 3 manches à 1 vendre-di et 3 manches à 2 samedi. Les Lavallois entreprendront leur campagne à Montréal dans le cadre d’une série de joutes inter-conférences contre des équipes des Maritimes. (S. L.)

basketball masculin

Tournoi difficile à l’Î-P-É

De passage à Charlottetown, les protégés de Jacques

Paiement Jr ont quitté l’Île-du-Prince-Édouard avec un dossier d’aucune victoire et trois revers. Ils ont perdu face à l’équipe hôte l’UPEI (79-74), Mount St. Vin-cent University (67-64) ainsi que St. Francis Xavier (69-52). Ils disputeront deux autres matches hors-concours avant d’ouvrir leur saison en rendant visite aux Redmen de McGill. (S. L.)

Patrick D’Aoust receveur des Capitales

Un joueur encensé par ses pairsJonathan [email protected]

Québec — Intensité, leadership, éthique de travail exem-plaire : voilà comment ses coéquipiers décrivent Patrick D’Aoust. Le receveur des Capitales de Québec a reçu le titre de meilleur joueur défensif de la ligue pour la saison 2011.

Lors de la grande finale, les «Caps» ont eu le dessus sur les Jackals du New Jersey.

Cette fois-ci, l’homme masqué réalise son rêve en tant que joueur régulier, mais plus encore, en tant que pilier de l’équipe.

Il se disait fier de son rôle. «Cette année, ma responsabilité était plus grande, et le moindre geste que je pouvais faire, c’était gros pour moi. N’empêche que les trois championnats demeurent tous aussi importants les uns que les autres.»

Joueur défensif de l’annéeLa saison 2011 s’est conclue

d’une belle façon pour le numéro 6 : il a remporté le titre de joueur défensif de l’année.

Pour lui, il s’agit d’un grand honneur. «Mon objectif était d’être le meilleur joueur défensif des Ca-pitales. Recevoir ce prix au niveau de la ligue, c’était complètement inattendu. Ça me fait plaisir puisque tout le travail que j’ai mis là-dedans me rapporte aujourd’hui.»

Ses statistiques parlent d’elles-mêmes. En 73 rencontres, il a retiré 23 des 69 coureurs qui ont tenté de voler un but. Il n’a laissé passer qu’une seule balle et commis que trois erreurs.

Louangé de ses pairsPour mieux comprendre son

importance au niveau de l’équipe, il suffit de demander à ceux qui le cô-toient quotidiennement. D’abord, le releveur Dexter Bobo encense son receveur. «C’est un des joueurs les plus travaillants avec lequel j’ai joué. C’est un leader dans le ves-tiaire et il dégage que des ondes positives sur les autres joueurs.»

Les propos du releveur Guillaume Duguay abondent dans la même direction. «Son éthique de travail est exemplaire et il faut faire preuve d’une excellente forme physique pour jouer 70 rencontres à la position la plus difficile. Il fait partie du cœur de notre équipe.»

Un autre lanceur, Jean-Fran-çois Ricard, soulève un autre aspect important. «Il me donne confiance

en moi au monticule et il parvient à le faire avec tous nos lanceurs. Ça change la mentalité des lanceurs.»

Présence québécoiseAu Québec, les amateurs

de sports sont très exigeants au-près des organisations sportives lorsqu’il s’agit d’embaucher des joueurs québécois. Les Capitales comptent sur plusieurs produits locaux.

Patrick n’avait que des éloges à faire auprès de l’organisation, tout en y contribuant. «J’essaie de recommander chaque joueur avec lequel j’ai joué. Je trouve l’initiative très importante et on doit continuer de faire place aux Québécois parce qu’ils sont fiers de porter l’uniforme des Capitales. Moi, je veux demeu-rer ici jusqu’à ce que je sois trop vieux ou que je ne performe plus. Je jouerais ici toute ma vie.»

Courtoisie Nandre BoisLe receveur des Capitales de Québec,

Patrick D’Aoust, reçoit une pluie d’éloge par ses coéquipiers.

Photo Sarah Ennemoser

Les Remparts blanchissent les Tigres

En poursuivant sur leur lancée victorieuse, les Remparts de Québec ont blanchi les Tigres de Victoriaville 3-0 lors d’un

match à domicile, jeudi dernier. Owen Werthner, Frédérick Roy et Nick Sorensen ont marqué pour le Diables Rouges. Cepen-dant, selon l’entraîneur-chef Patrick Roy, cette victoire a été ac-quise alors que les joueurs n’étaient pas à la hauteur de leur talent. Après une semaine de congé et trois matchs à l’extérieur, les Diables Rouges seront de retour au Colisée Pepsi le 28 et le 29 octobre, contre le Drakkar de Baie-Comeau et les Cataractes de Shawinigan. (S.E)

Soccer féminin

Le R&O en 4ème placeFanny [email protected]

Québec – Les joueuses de soccer Rouge et Or ont pris la 4ème place du classement en s’imposant 4 à 1 face aux Stingers de Concordia, au Stade TELUS-Université Laval.

«Concordia était l’équipe à battre pour récupérer la 4ème

place du classement. Maintenant il faut se maintenir, pour ne pas être éliminés avant la fin de la saison», a expliqué l’entraîneur Helder Duarte. Le message a été reçu par les joueuses, qui n’ont rien laissé à leurs adversaires. C’est l’atta-quante Mona-Lee Pinkos qui ouvre le score dès la 10ème minute. Les Stingers de Concordia égalisent peu après.

Mona-Lee Pinkos brise la glace dès la 10e minute, avant de voir Concordia répliquer peu de temps après. Il faudra attendre la 72ème minute pour que les Laval-loises reprennent l’avantage, avec un but de Mélissande Guy. Elle en marquera deux autres dans le quart d’heure suivant, offrant ainsi la

victoire à son équipe. « Je n’avais jamais marqué contre Concordia. Aujourd’hui, j’ai essayé de casser la glace, et ça s’est avéré payant », a commenté l’attaquante. « En plus, maintenant qu’on est à la 4ème place, on a la pression, il faut qu’on gagne jusqu’à la fin de la sai-son », a-t-elle précisé.

Des occasions manquéesMalgré un bon duel face à

Concordia, le pilote du onze La-vallois sait qu’il reste tout de même quelques détails à peaufiner devant le but. «On a eu beaucoup d’occasions pour marquer, mal-heureusement on n’a pas réussi à toutes les saisir», a déploré l’entraîneur-chef. «Maintenant il faut espérer battre une équipe de tête pour gagner des points que d’autres adversaires n’iront pas chercher», ajoute-t-il.