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, , VOLUME XX NUMÉRO 20 LE MERCREDI 4 AVRIL 2012 L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval UNIVERSITÉ candidats au rectorat Que proposent-ils? Page 3 QUÉBEC bixi à québec Pas pour demain Page 5 DOSSIER publicité sociale D’une vedette à l’autre Page 11 ENTREVUE mario vézina Résurrection du chocolat Page 12 SPORTS cheerleading Haute voltige en ascension Page 16 Cahier spécial p.7-10 Rendez-vous des jeunes leaders Fred Jourdain Indépendant, persévérant Loi C-11 Droits d’auteur en danger L’avenir artistique p.15 Infiltration d’eau et moisissure au Casault Pas d’argent pour les fuites p.2 Photos Anthony Jourdain Photo Raphaël Lavoie

L'Exemplaire-Vol.XX No.20

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En Une - Le controversé projet de loi C-11 sur les droits d'auteur franchit une nouvelle étape législative à la Chambre des communes. Si le gouvernement fédéral s’en félicite, le milieu artistique dénonce une vision qui priorise les consommateurs au détriment des auteurs.. À lire cette semaine notre cahier spécial sur le "Rendez-vous des jeunes leaders" avec la collaboration d'élèves du secondaire.

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VOLUME XX NUMÉRO 20 LE MERCREDI 4 AVRIL 2012

L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval

UNIVERSITÉ

candidats au rectorat

Que proposent-ils?

Page 3

QUÉBEC

bixi à québec

Pas pour demain

Page 5

DOSSIER

publicité sociale

D’une vedette à l’autre

Page 11

ENTREVUE

mario vézina

Résurrection du chocolat

Page 12

SPORTS

cheerleading

Haute voltigeen ascension

Page 16

Cahier spécial p.7-10 Rendez-vous des jeunes leaders

Fred Jourdain

Indépendant, persévérant

Loi C-11

Droits d’auteur en danger

L’avenir artistique p.15

Infiltration d’eau et moisissure au Casault

Pas d’argent pour les fuitesp.2

Photos Anthony Jourdain

Photo Raphaël Lavoie

UNIVERSITÉ2 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 4 AVRIL 2012

E N B R E Fpiquetage à l’ul

Injonction accordée

La Cour supérieure a émis mardi dernier une injonc-

tion interlocutoire provisoire de dix jours permettant à Laurent Proulx, inscrit aux études libres, d’accéder à son cour d’anthro-pologie. Des lignes de pique-tage bloquaient l’accès au cours depuis le 14 février. La FECQ et la FEUQ se sont dites satisfaites du jugement qui, selon elles, ne devrait pas faire jurisprudence étant donné son caractère spé-cifique au cas de M. Proulx. L’urgence de la situation et le préjudice sérieux irréparable ont motivé la décision du juge.(F.P.)

délégation ul à new norkApprentis

diplomates

Une délégation de 36 étu-diants de l’UL participera,

du 3 au 7 avril, à la Simulation des Nations Unies à New York et à la Simulation de l’Organisation des États américains à Washing-ton. L’exercice parascolaire réu-nira quelque 5 000 étudiants uni-versitaires en provenance d’une trentaine de pays. Laval s’est classée, chaque année depuis six ans, parmi les trois premiers prix de la simulation. (I.M.)

relations industriellesMéthodes plus

efficaces?

Le Département des relations industrielles de la Faculté

des sciences sociales se penche sur la recheche de méthodes de résolution des conflits de travail plus efficaces. Il s’agit de conce-voir des solutions pratiques permettant de préserver la paix industrielle et les droits de cha-cun, dans les limites fixées par le législateur. (I.M.)

Mercure-Perreault 2012Vrais Copains

honoré

Pour son action visant à déve-lopper l’amitié dans la dif-

férence, notamment par le biais de sorties récréatives, l’associa-tion étudiante Vrais Copains de l’Université Laval a reçu le Prix Mercure-Perreault 2012. Ce prix a été décerné par l’Association pour l’intégration de la région de Québec dans le cadre de la Semaine Québécoise de la défi-cience intellectuelle. (I.M.)

Infiltration d’eau au Pavillon Louis-Jacques-Casault

Problème financier

Daniel Fré[email protected]

Cité universitaire — Les problèmes d’infiltration d’eau au Pavillon Louis-Jacques-Casault ne peuvent pas être réglés puisque le Service des bâtiments de l’Université Laval n’ont pas les fonds nécessaires pour procéder.

L’EXEMPLAIRE a appris qu’il y a déjà eu dans le passé une soumission pour régler

le problème d’infiltration d’eau du Pavillon Casault. «Dans le temps, ça allait coûter 40 millions, maintenant c’est peut-être rendu 60 millions, a admis Marco Harvey, coordonnateur technique au Service des bâtiments de l’UL. Le problème, c’est que ce n’est pas un problème mineur, mais pour l’instant, nous n’avons pas l’ar-gent pour effectuer les travaux.»

«Malgré le fait qu’il y a des coulisses noires sur les murs, dehors et tout autour des pierres, ce n’est pas de la moisissure, mais seule-ment une trace laissée par l’eau», a expliqué M. Harvey. «Dans tout le bâtiment, c’est du plâtre de Pa-ris, donc la moisissure ne peut pas se développer, a-t-il souligné. Nous faisons des analyses sur tous les étages et il n’y a rien à signaler.»

À l’entreprise ERB Concept, on nuance l’affirmation de M. Har-vey. «Plusieurs causes sont à l’ori-gine de la moisissure et la mauvaise canalisation des eaux de pluie en fait partie, a expliqué le président de l’entreprise et expert en étanchéité, Éric Beaupré. Entre autres, c’est la mauvaise canalisation des eaux de pluie qui cause l’infiltration d’eau dans les sous-sols.» Il rappelle que l’inspection d’un immeuble âgé de 15 ans et plus devrait être régulière.

Drôle d’odeurC’est à la suite du témoignage

de Simon Duchaine, étudiant en communication publique, que nous avons commencé cette enquête. M.

Duchaine a raconté une péripétie survenue il y a un an, lorsque la Ra-dio Louis-Jacques-Casault a démé-nagé, passant du local 0321 à celui du troisième étage.

«Quand on a commencé à faire de la radio, on trouvait qu’il y avait de mauvaises odeurs, mais on continuait quand même, a-t-il dit. Lorsqu’on a voulu changer de local, on s’est fait dire d’appeler au Ser-vice des bâtiments, et c’est là qu’on a reçu un communiqué indiquant que le local était dangereux pour notre santé», a-t-il expliqué.

Le Service des bâtiments n’était pas au courant que des activités per-duraient dans ce local, car la déci-sion de relancer la radio étudiante après trois ans d’arrêt avait été prise à la discrétion de celle-ci. «C’est Laurie Couture qui a décidé de faire repartir le projet. Comme on avait les clés du local et que l’équipement était encore là, on a recommencé la radio», a rapporté Simon Duchaine.

Selon Marco Harvey, aucune demande de rénovation n’a été sou-mise à propos du local 0321. Dans les années passées, les tuiles ont été changées et la peinture a été re-faite. «Je viens d’inspecter le local, ce n’est pas de la moisissure, mais seulement des traces d’infiltration d’eau». Il a assuré que cela ne repré-sentait pas un danger pour la santé.

Même si le bâtiment est d’un certain âge, M. Harvey a affirmé que la qualité de l’air reste excel-lente, mais qu’il y a certainement des problèmes d’isolation.

Photo Raphaël LavoieLe Louis-Jacques-Casault est l’un des plus vieux pavillons du campus.

Hausse des droits de scolarité

Le secondaire manifeste

Claudia [email protected]

Cité universitaire — Des étudiants de plusieurs écoles secondaires à travers le Québec se joignent au mouve-ment contre la hausse des droits de scolarité. L’enjeu? Leur droit à une éducation accessible en tant que futurs universitaires.

«C’est un sujet très impor-tant pour moi

parce que c’est mon avenir, mon argent et mon éducation qui sont en cause, et si je vais étudier à l’extérieur, je risque de ne pas être capable de tout payer», a affirmé Xavier Bou-thillette-Norris, étudiant en se-condaire 5 à l’École de la Mag-deleine à La Prairie.

«Ce n’est pas seulement une question de court terme, mais je pense aussi à long terme et c’est ce qui me fait peur. Si le gouvernement augmente les frais de cette façon sans écou-ter les étudiants, qui nous dit qu’il ne le fera pas encore par la suite?» s’est-il inquiété.

Des actions multiplesXavier Bouthillette-Norris

est l’organisateur d’un projet contre la hausse des droits de scolarité dans son école se-condaire. Voulant contribuer à encourager les cégépiens et les universitaires se battant pour lui et ses collègues, il est allé demander une journée de grève à la direction de son école. Il voulait participer à la mani-festation du 22 mars dernier. Devant leur refus, il a conve-nu avec eux qu’un sit-in sur l’heure du dîner serait un bon compromis.

Étudiante à l’école se-condaire Grande Rivière à Gatineau, Magalie Rondeau est aussi l’instigatrice d’une manifestation contre la hausse des droits de scolarité. «Mon comité et moi avons visité les classes afin de sensibiliser les autres aux enjeux de la hausse des droits de scolarité. Nous voulions qu’ils prennent posi-tion et qu’ils sachent pourquoi ils allaient manifester ou non», a-t-elle expliqué.

Avec l’aide d’étudiants de deux cégeps de la région et de l’Université du Québec en Ou-taouais, ils ont tenu une mani-festation devant leur école le matin du 21 mars, malgré l’in-terdiction émise par la direc-

tion. Les participants avaient d’ailleurs été avertis qu’ils pourraient en subir les consé-quences. Finalement, les élèves de l’école secondaire Grande Rivière ont été convoqués à une retenue pour avoir défié les consignes de la direction.

Selon Magalie Rondeau, ce n’est qu’un petit prix à payer pour défendre ses intérêts. «C’est un choix de société que nous sommes en train de faire présentement, soit de décider si l’éducation devrait rester accessible pour tous. C’est im-portant que nous aussi on entre dans le débat.»

L’envie des jeunes du se-condaire de faire partie de la bataille se fait également sen-tir à Québec. Lors du mouve-ment national du 22 mars, ils étaient nombreux, principa-lement des élèves du Collège Saint-Charles-Garnier et de la Polyvalente de Charlesbourg, à manifester leur méconten-tement envers le gouverne-ment Charest dans les rues de Québec.

Les deux directeurs ont par contre affirmé qu’il n’était pas du ressort de leur école de prendre part au débat. Ils avaient tout de même envoyé un message aux parents, leur indiquant que si leurs enfants désiraient aller manifester, ils devaient motiver leur absence, sans quoi ceux-ci s’exposaient aux conséquences habituelles prévues par l’école.

Dans une entrevue don-née à L’EXEMPLAIRE, Martine Desjardins, la présidente de la Fédération étudiante universi-taire du Québec (FEUQ), se dit ravie de voir des jeunes du se-condaire s’impliquer de la sorte pour la cause.

«Ils seront touchés dans peu de temps par cette hausse, et beaucoup plus que les actuels étudiants universitaires, alors il est évident qu’il est impor-tant pour eux de prendre part à la bataille.»

UNIVERSITÉ 3L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 4 AVRIL 2012

Course au rectorat

Cinq candidats en liceJean-Baptiste [email protected]

Chloé Noë[email protected]

Cité universitaire — Cinq candidats sont finalement en lice pour l’élection du prochain recteur de l’Université Laval le 1er mai. Qu’ont-ils de concret à proposer pour l’avenir de l’institution? Voici un survol de ce qu’ils proposent s’ils étaient portés à la tête de l’établissement.

François BlaisPour M. Blais, «l’UL ne va

pas dans la bonne direction». C’est pour cette raison qu’il se lance dans la course au rectorat, a-t-il assuré. Les trois enjeux im-portants qui guideront sa cam-pagne sont la notoriété, le posi-tionnement et la gouvernance de l’Université.S’il est élu au poste de recteur, François Blais souhaite

donner une vision et des objectifs plus exigeants à l’Université. Afin d’apporter des changements à la gouvernance,

M. Blais propose cinq solutions. Celle de replacer le recteur au centre de la vie académique, de décentraliser l’université, de ré-tablir la transparence institution-nelle, d’examiner la performance de la gouvernance de l’UL et de féminiser la gouvernance. Il sou-haite également accorder plus d’importance aux grandes valeurs universitaires.

Doyen de la Faculté des sciences sociales de l’Univer-sité Laval depuis 2006 et pro-fesseur au Département de science politique depuis 1992, M. Blais est aussi titulaire d’un baccalauréat en service social du même établissement. Il est de plus Docteur en philoso-phie de l’Université du Québec à Montréal.

Esther Déom

Déom voudrait que l’institution scolaire se concentre davan-

tage sur le travail des professeurs et des étudiants. «Je crois qu’il est important que l’Université Laval se rassemble autour de l’enseigne-ment et de la recherche», a-t-elle indiqué.

Parmi les objectifs de Mme Déom, l’amélioration des pers-

pectives des étudiants à leur sortie de l’université est primordiale. «Je propose de donner aux étudiants une opportunité de se créer un réseau professionnel et social», a-t-elle mentionné. Elle souhaite également améliorer la reconnais-sance de la recherche à l’UL sous toutes ses formes, subventionnée ou non.

Du côté de la vie étudiante, elle croit que le campus devrait être unifié, un peu plus animé et qu’il

devrait y avoir plus de résidences étudiantes. Elle considère enfin que l’établissement doit accroître sa notoriété à l’international.

Esther Déom insiste égale-ment dans sa campagne sur la «su-renchère des salaires» à l’UL. Pour y mettre un terme, elle affirme qu’elle ponctionnerait son salaire de rectrice à hauteur de 1000$ par semaine au profit de la Fondation de l’Université Laval.

Diplômée d’un baccalauréat et d’une maîtrise en relations in-dustrielles à l’UL, Esther Déom dispose également d’un doctorat dans le même domaine à l’Uni-versité de Montréal. Professeure à l’Université Laval depuis 1983, elle a été directrice du département de relations industrielles entre 1994 et 1997.

Marie-Hélène Parizeau

Professeure à la Faculté de phi-losophie, Mme Parizeau est la

dernière candidate en date à se lan-cer dans la course au rectorat. Elle justifie sa décision par l’insuffi-sance des programmes électoraux, et par les attentes qu’elle nourris-sait envers la campagne. «Je ne retrouvais pas ma conception de l’Université chez les autres candi-dats. Et puisqu’il y a des élections, il faut en profiter pour faire un dé-bat», a-t-elle exposé.

Le programme de Mme Pa-rizeau propose essentiellement de donner davantage d’impor-tance à l’enseignement et à la recherche, en particulier dans

les départements de sciences humaines et de sciences fonda-mentales, où ils seraient mena-cés. «La fonction de connais-sance pour la connaissance est en train de disparaître à l’Université. Je viens sonner l’alarme», a-t-elle affirmé.

Ses atouts, selon elle, tien-nent à sa formation. Diplômée en biologie et en philosophie avec titre de Docteur, Mme Pa-rizeau se présente comme une candidate capable de rallier les facultés de sciences humaines et de sciences fondamentales.

«Je peux rassembler le campus est et le campus ouest. Je peux mener à bien ce projet de rassembler les gens», a-t-elle fait valoir. Par ailleurs, elle met

en avant son expérience des problématiques courantes de la vie universitaire. «Par rapport aux autres candidats, j’ai les pieds dans la réalité, parce que je connais très bien les enjeux en sciences et en sciences hu-maines», a-t-elle émis.

Robert W. Mantha

M. Mantha a souhaité axer sa campagne sur trois grands

principes: recentrer, rassembler et rayonner.

Celui-ci propose de ren-forcer l’appui de l’université sur ce qui touche la qualité de l’enseignement, l’encadrement et le soutien aux étudiants, ou encore la vie étudiante. Un autre objectif de sa campagne

est de rassembler la commu-nauté universitaire afin que l’Université Laval évolue. «Il n’y a pas de vision commune d’où on s’en va comme com-munauté universitaire», a-t-il déploré.

Rayonner enfin, c’est faire connaître l’institution pour qu’elle dispose d’une répu-tation intéressante et qu’elle attire de nouveaux étudiants. Pour cela, M. Mantha veut ren-forcer le prestige de l’Universi-té à travers les futures carrières des étudiants et grâce aux pro-fesseurs et à leurs travaux.

Doyen de la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval, M. Mantha est titulaire d’un baccalauréat en mathématiques de l’Univer-sité de Waterloo (Ont.), d’une maîtrise de Science in Business Administration de l’Université de la Colombie-Britannique, et d’un doctorat en systèmes d’in-formation organisationnels de la Faculté de gestion de l’Uni-versité du Minnesota.

Denis Brière

M. Brière a annoncé le 6 mars qu’il briguait un

nouveau mandat afin de pour-suivre et de consolider les pro-jets et les initiatives entamés lors des cinq années qu’il a déjà passé à la tête de l’UL.

Sur son blogue qui lui sert de plateforme pour sa cam-pagne, M. Brière s’engage à développer l’Université en ce qui a trait à l’enseignement, à la recherche et à sa place dans la société. Il veut aussi soutenir les professeurs et étudiants qui contribuent à faire rayonner l’établissement. Les maîtres mots de sa campagne sont «in-

novation», «engagement», «lea-dership» et «rigueur». Il compte mettre son bilan en avant afin de convaincre les électeurs une deuxième fois.

M. Brière est également fort de plus de 290 appuis à sa réélection. Parmi ceux-ci, on retrouve des professeurs, des étudiants et des personnalités publiques québécoises comme Robert Lepage, Julie Payette, Jean-Marie de Koninck ou en-core Louis Garneau.

Doyen de la Faculté de fo-resterie et de géomatique avant d’être élu recteur de l’UL en 2007, M. Brière est titulaire d’un baccalauréat de cette même fa-

culté et d’un doctorat en aména-gement du territoire à l’Univer-sité de la Colombie-Britannique. Il est également président de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ).

4 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 4 AVRIL 2012QUÉBEC

E N B R E Fdéménagement

du LudoplexAppareils réclamés

La Corporation des proprié-taires de bars, de brasse-

ries et de tavernes du Québec veut que les appareils de lote-rie vidéo soient retournés aux commerçants advenant une relocalisation du Ludoplex de Loto-Québec hors d’Expo-Cité. Lors de l’ouverture du salon de jeu en 2009, les établissements dans un rayon de 2,3 km avaient dû retirer leurs appareils. Le site actuel du Ludoplex est cédé pour la construction du futur amphithéâtre de Québec. (F.P.)

labeaume à Bordeaux

Projet de rues piétonnes

Le maire de Québec Régis Labeaume revient d’une

troisième mission à Bordeaux, enthousiasmé de ses allées marchandes piétonnières. Évo-quant les répercussions éco-nomiques favorables, le maire s’est dit convaincu que ce serait «payant». La rue Cartier pourrait ainsi imiter la rue Saint-Jean, qui est accessible exclusivement aux piétons les soirs d’été. (M.F.)

fonction publique

Promouvoir le logiciel libre

Le PQ désire que le gouver-nement du Québec profite

du renouvellement de son ma-tériel informatique pour réduire sa dépendance à Microsoft, en optant pour davantage de logi-ciels libres. L’État investira en 2012 plus de 1 G $ dans la mi-gration de 7 380 000 ordinateurs de la fonction publique vers la dernière version de Windows 7. (F.P.)

protection de la langue

L’OQLF proactif

L’Office québécois de la langue française (OQLF) a

demandé plus de moyens finan-ciers à la ministre de la Culture et des Communications, Chris-tine St-Pierre. L’OQLF souhaite prendre l’initiative d’enquêter sur des entreprises sans qu’il y ait eu de plaintes de citoyens. Cette demande survient alors que l’OQLF a subi des pertes d’effectifs au cours de la der-nière année, malgré une hausse importante des plaintes. (F.P.)

Djilikoun Cyriaque Somé[email protected]

Québec — Malgré la deuxième place que le Québec oc-cupe au Canada en matière d’implication humanitaire, des membres actifs du milieu déplorent que la province manque encore de bénévoles pour les missions à l’étranger.

Les ressources manquent particulièrement pour le fi-nancement et la sensibilisa-

tion, selon le secrétaire du conseil divisionnaire de la Croix-Rouge de Québec, Jean-Claude Bellavance. «Il manque de gens pour la collecte de fonds. Plus il y a d’activités de financement, plus on veut de béné-voles», a-t-il expliqué.

Il a toutefois rappelé que la Ville de Québec est bien dotée en équipes d’aide aux sinistrés. «Nos équipes sont complètes, nous avons même des gens qui ont reçu la formation et qui sont sur notre liste de réserve pour remplacer les éventuels démissionnaires.» La division du Québec de la Croix-Rouge canadienne dispose ainsi de plus de 6 000 bénévoles.

Même son de cloche de la part de l’organisme Développement et Paix. «Il manque de bénévoles pour la mobilisation de fonds, et les populations ne sont pas assez sensibilisées», a déploré un béné-vole actif dans l’organisme, Si-mon Bikay.

Le manque se fait aussi res-sentir sur le terrain, selon M. Bi-kay. «Avec la recrudescence des événements malheureux ici et ailleurs, il y aura toujours un be-soin de volontaires pour porter se-cours aux victimes», a-t-il relaté.

Deuxième au CanadaLe Québec compte de nom-

breux organismes et associations travaillant pour des causes huma-nitaires, tant locales qu’internatio-

nales. L’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) regroupe 65 organisations qui œuvrent à l’étranger et au Québec pour un développement durable et humain. Elles prennent en compte les si-tuations de crises partout dans le monde.

«Le Québec a été la deuxième province, après l’Ontario, à en-voyer le plus de monde en mis-sion au cours de l’année 2011», a annoncé la conseillère de pro-gramme du projet Abroad à To-ronto, Ansa Mohmmad.

Recrutement arduPour les organismes qui re-

çoivent une subvention du gou-vernement, le besoin de bénévoles sera de plus en plus grand en rai-son de la politique de restriction budgétaire annoncée, les obligeant à intensifier leurs campagnes de fi-nancement.

L’Université Laval représente entre autres un pôle de recrutement

de bénévoles. Une animatrice de l’organisme Développement et Paix, Valérie Huttin-Paquet, soutient l’importance des heures d’implication pratique obliga-toires au sein des organismes pour tous les étudiants en sciences so-ciales et en études internationales.

«Ça facilite le recrutement, a-t-elle remarqué. C’est une tribune facile, mais le défi, c’est d’assurer la relève, car chaque année, les fi-nissants s’en vont.»

Partir en mission à l’étranger représente aussi un défi de taille pour les bénévoles. «Il y a beau-coup d’appréhension de la part des gens. C’est la peur de l’inconnu», a noté Florence Bourg, qui a voya-gé au Rwanda et en Haïti. Chargée de communication à la Faculté des lettres de l’Université Laval et membre fondatrice du Groupe d’action humanitaire, elle voit dans ces voyages une occasion de «sortir de chez soi, d’aller à la découverte d’autres cultures et de briser nos tabous».

Implication québécoise dans les missions humanitaires

Ressources limitées

Étudiants masqués dans les manifestations

Québec respectera la loiValérie [email protected]

Québec — Le port du masque chez les manifestants n’in-quiète pas les autorités de la Ville de Québec, qui jugent la législation actuelle satisfaisante.

«La réglementation ac-tuelle est suffisante», a affirmé d’emblée

François Moisan, agent de commu-nication à la Ville. Il a rappelé que l’ensemble des règlements a été revu lors des fusions municipales et que les dispositions concernant le port du masque avaient alors été abandonnées.

Durant cette période, les po-liciers ont donné un constat d’in-fraction à un homme qui récitait des vers masqué avec un casque de hockey. «L’homme a contesté, le dossier s’est rendu en Cour d’ap-pel. Le juge a invoqué que le rè-glement était illégal. Celui-ci a été supprimé, a résumé M. Moisan. De toute manière, il était difficile à appliquer, par exemple à l’Hal-loween.»

Par ailleurs, l’article 351 du Code criminel interdit déjà de mas-quer son identité pour commettre des actes illégaux, un acte passible

d’un emprisonnement d’une durée maximale de dix ans. «Il y a déjà une prise pour agir, il est apparu inutile de réglementer davantage», a conclu M. Moisan.

Selon Guillaume Fortin, atta-ché de presse du Front régional des Associations étudiantes à Québec de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (FRAQ-ASSÉ), les quelques personnes suscep-tibles de porter un masque dans le cadre de manifestations le feraient uniquement pour éviter de se faire profiler et intimider par les forces policières. «Les manifestations sont filmées. Beaucoup de manifestants sont connus des policiers.»

M. Fortin a d’ailleurs convenu que le port du masque ne constituait pas la principale source de conflit entre les forces de l’ordre et les mi-litants. À son avis, le service de po-lice en a plutôt contre l’occupation des rues. «Le fait est qu’ils nous laissent manifester, mais que les

avis d’éviction arrivent rapidement. Quand on sort dans la rue, ils don-nent des constats d’infraction pour obstruction à la voie publique.»

M. Fortin a rappelé le cas des treize étudiants interpelés alors qu’ils quittaient l’édifice Price, dont ils avaient occupé l’entrée pour appuyer ses propos. «Au lieu de remettre les constats sur place, les policiers ont encerclé les mani-festants. Il les ont menottés et les ont amenés au poste. Normale-ment, une infraction au code de la

route n’implique pas une incarcé-ration. Pourtant, plusieurs se sont fait dire qu’ils passeraient une nuit en prison s’ils recommençaient.»

Le Service de police de la Ville de Québec affirme ne pas avoir d’informations à ce sujet. «Nous appliquons la réglementa-tion. Notre but n’est pas d’empê-cher les gens de manifester mais de protéger les gens, la propriété et les usagers de la route», a affir-mé Marie-Ève Painchaud, agente aux communications.

Photo Raphaël LavoieLe port du masque ne constitue pas la principale source de conflit entre les

forces de l’ordre et les militants, selon Guillaume Fortin.

L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 4 AVRIL 2012 5QUÉBEC

Agriculture urbaine au Château Frontenac

Récolte exemplaireMélissa Côté[email protected]

Québec — Le chef du restaurant du Château Fronte-nac, Jean Soulard, se démarque avec son apiculture et ses plants de fines herbes, et constate la santé des ruches urbaines.

Celui qui fait partie des chefs les plus réputés de la province admet que

de mentionner sur le menu que les plats ont été cuisinés avec des fines herbes ou du miel pro-venant du toit du Château est une «fierté».

«Partout où je suis allé, j’ai toujours amené un petit morceau de terre pour culti-ver, même si j’étais entouré de béton», a relaté le chef. C’est cette passion qui, à ses débuts au Château en 1993, l’a amené à transformer un jardin intérieur en jardin cultivable extérieur.

Fait étonnant, les ruchers urbains sont plus sains que ceux de campagne. «En ville, il y a un règlement qui empêche l’uti-lisation de pesticides, ce qui n’est pas le cas à la campagne. Les abeilles butinent alors des plantes sans pesticides et elles s’en portent mieux», a précisé M. Soulard.

M. Soulard a démarré son projet d’apiculture urbaine en 2007. L’extraction du nectar et la mise en pot sont orchestrées par le rucher Turlu à Québec, dont le président et directeur général, Marc Lucas, s’occupe aussi de la formation du chef.

M. Lucas, apiculteur res-ponsable du rucher de M. Sou-lard, confirme que les ruchers urbains sont en meilleure santé. «Les ruches en ville sont plus en forme. Il n’y a pas de mortalité anormale et elles sont plus pro-ductives», a déclaré M. Lucas, appuyant l’importance du fac-teur d’interdiction de pesticides en milieu urbain. «Les agricul-teurs sont plus conscients en ville», a-t-il ajouté.

C’est sa situation géo-graphique qui rend le miel du Château particulier, plus

liquide que la normale. Une abeille peut parcourir jusqu’à vingt kilomètres dans une jour-née pour butiner. «En ville, les fleurs cultivées sont très variées et nombreuses, en plus du fait qu’elles possèdent plus de nec-tar», a laissé entendre M. Lucas.

Une production fructueuseQuatre ruches résident

sur une terrasse sur le toit. Les abeilles du Château produisent entre 350 et 600 livres de miel par année. «La quantité de miel produite varie en fonction de la température. Plus il fait beau, plus les ruches seront produc-tives», a fait remarquer le chef Soulard.

Même constat du côté de M. Lucas. «La température plus élevée en ville améliore le rendement des ruchers», a-t-il affirmé. Les quantités produites au Château sont suffisantes pour assurer l’autonomie des cuisines, et aucun miel n’a été acheté depuis cinq ans.

Une culture diversifiéeEn plus du miel, M. Sou-

lard cultive aussi des fines herbes: basilic, ciboulette et origan. Son petit coin de terre contient aussi de la lavande, des fleurs, de la citronnelle et plu-sieurs sortes de menthe.

Jean Soulard se limite à la culture de fines herbes puisque l’espace disponible est restreint. Pour son plaisir personnel, il a aussi fait pousser un plant de bleuets, de groseilles et de mini-tomates.

Le réputé chef prévoit aus-si utiliser le miel produit par ses abeilles pour réaliser un savon pour les clients VIP et les suites de l’hôtel. «Il faut continuer à servir les clients correctement, mais j’ai des projets au quoti-dien!», s’est-il exclamé.

BIXI à Québec

C’est non! Michaëlle [email protected]

Québec — Malgré le succès relatif de l’entreprise BIXI à Montréal, la Ville de Québec n’est pas prête à mettre en place un circuit. La municipalité a d’autres priorités et l’in-dustrie touristique montre peu d’enthousiasme.

«Ce n’est pas un projet que nous cherchons à développer. Pour

l’instant, notre priorité est de dé-velopper les pistes cyclables de la ville», a expliqué le chargé des communications de l’arrondisse-ment de La Cité-Limoilou, Fran-çois Moisan. Québec annonçait en février dernier un investissement de 8 M $ pour le développement de voies cyclables sur la rue Père-Marquette et le boulevard Pierre-Bertrand.

BIXI est un réseau de vélos en libre-service qui permet aux utilisateurs de louer une bicy-clette pour une durée déterminée et d’ensuite aller la reporter à une station de son choix.

Lent départL’été dernier, un seul hôtel de

la ville avait une entente avec la compagnie de vélos en libre-ser-vice. L’hôtel Germain-Dominion, situé dans le Vieux-Québec, avait une station BIXI pour ses clients.

Par contre, le principe n’était pas le même qu’à Montréal, car il n’y avait qu’une seule station. Les clients devaient absolument revenir au point de départ et ne pouvaient donc pas visiter la ville en laissant le vélo à une autre sta-tion. À titre comparatif, le réseau

de Montréal compte plus de 5000 bicyclettes et 400 stations.

«C’est certain qu’on n’a pas le même volume de personnes qu’à Montréal. Nous n’avons pas les statistiques pour savoir si le projet a bien fonctionné, mais je crois que les gens étaient heureux de pouvoir profiter de ce service, a affirmé Lise Lapointe, concierge exécutive de l’hôtel Germain-Dominion. Rien n’est encore fixé pour cet été, mais l’hôtel souhaite poursuivre l’expérience.»

La compagnie BIXI n’a tou-tefois pas voulu confirmer si le projet sera de retour à Québec cette année. L’entreprise a égale-ment refusé de révéler si d’autres établissements que le Germain-Dominion avaient signifié de l’in-térêt.

Un intérêt mitigéL’hôtel Palace-Royal a dit

ne pas avoir été approché par la compagnie de vélos. Lors d’une réunion, les cadres de l’hôtel ont abordé le sujet de BIXI rapide-ment, mais en sont vite venus à la conclusion que le projet était mal adapté à leur situation.

«Il manque définitivement d’espace. Pour installer une sta-tion de vélos BIXI, il faudrait

condamner plusieurs espaces de stationnements qui ne sont même pas gérés par l’hôtel», a expliqué Stéphane Marcoux, directeur du Palace-Royal.

Du côté de l’hôtel Delta, le sujet n’a même pas été abordé. Marie-Josée Laflamme, directrice des ventes et marketing, rapporte avoir été approchée par Vélo-Ville, mais aucunement par BIXI.

«L’hôtel Delta aime instaurer des projets verts. Les BIXI pour-raient être très intéressants. Mais pour l’instant, nous avons plu-sieurs autres projets, dont la réno-vation complète d’un étage. Nous ne pouvons pas tout faire en même temps», a-t-elle déclaré à L’EXEM-PLAIRE.

Selon Sylvie Walter, conseillère en communications à l’Office du tourisme de Québec, le projet BIXI serait un plus, mais n’attirerait pas nécessairement da-vantage de touristes.

«Les vélos étaient trop loca-lisés à l’hôtel Germain-Dominion. Si le réseau se développe, c’est intéressant. Sinon, c’est sûr que c’est un acquis, mais on est loin d’avoir le même réseau qu’à Mon-tréal», a-t-elle expliqué.

Dans la métropole, on pré-voit plus de 50 000 abonnés cette année. Néanmoins, ce sera la première fois que le projet géné-rera suffisamment de revenus pour s’autofinancer, depuis son lance-ment en 2009. Le coût de l’abon-nement est de 80,50$.

Courtoisie Société Vélo Libre-ServiceBIXI n’a pas voulu confirmer si le projet sera de retour à Québec cette année. L’été dernier, seul

l’hôtel Germain-Dominion avait une station BIXI pour ses clients.

OPINION6 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 4 AVRIL 2012

Les médias ont la res-ponsabilité d’observer certaines

règles et le respect en

est une

Commentaire

Le printemps est enfin arrivé. Fini les huit épaisseurs pour se tenir au chaud, vivement les gougounes et les terrasses. Mais avec le printemps arrive un autre phénomène: celui de l’arro-

sage des entrées et même, celui du banc de neige, tout sale, qu’on a tellement hâte de voir fondre.

Avez-vous entendu la pub sur l’eau potable qui passe sur les ondes de plusieurs radios? Celle affirmant que le Québécois moyen consomme environ 800 litres d’eau potable par jour? 800 litres, c’est 1600 petites bouteilles d’eau. 800 litres, c’est un peu plus qu’un spa deux places, c’est environ six baignoires remplies à pleine capacité. Si on se dit qu’on doit boire deux litres d’eau par jour, est-ce que prendre notre douche, tirer la chasse d’eau, laver sa vaisselle et ses vêtements prend 798 litres d’eau?

Il semble que oui. Et durant l’été, la consommation d’eau moyenne par habitant peut doubler.

Il y a bien sûr, le nettoyage des entrées (parce que prendre un balai, c’est un effort incommensurable). Mais il y a aussi les piscines.

Allez sur le site Internet Streetview et tapez l’adresse de vos pa-rents. Vous verrez, le nombre de petits points bleus est effarant! Une piscine peut contenir jusqu’à 119 000 litres d’eau.

À cela s’ajoute l’arrosage des plantes, du jardin et du gazon pen-dant l’été, parce qu’il est si important d’avoir une pelouse plus verte que celle de son voisin. Un boyau d’arrosage déverse environ 1000 litres d’eau en une heure…

Selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’ali-mentation et l’agriculture (FAO), plus de 300 millions d’Africains n’ont pas accès à l’eau potable. Pour plusieurs pays de ce continent, la consommation quotidienne par personne se compte sur les doigts d’une main. Ça fait réfléchir.

Au Québec, nous sommes plus que choyés. La province possède 3% de la réserve mondiale d’eau douce. Ça ne semble pas beaucoup, mais considérant que presque 70% de cette réserve est gelée dans les glaciers, notre 3% est immense. C’est peut-être pour cette raison que les Québécois consomment l’eau potable sans compter.

À la seule prononciation du mot compteur d’eau, la plupart d’entre nous s’affolent. L’installation de compteurs d’eau coûterait énormément cher, surtout lorsqu’on pense au fait que notre belle province excelle dans les appels d’offres louches et les dépassements de coûts. Mais il me semble que de tels compteurs nous feraient peut-être prendre conscience de notre énorme gaspillage d’eau potable. Et pourquoi pas, faire payer ceux qui engloutissent cette ressource sans aucune considération.

Il existe aussi une multitude de gestes que nous pouvons poser individuellement pour économiser l’eau. Des gestes qui ne deman-dent aucun effort: fermer le robinet lorsque vous vous brossez les dents, mettre une bouteille remplie de sable dans le réservoir de la toilette, mettre un bouchon dans l’évier lorsque vous faites la vais-selle. Et bien sûr, de grâce, ne pas arroser son entrée poussiéreuse.

Catherine Lille

[email protected]

Diarrhée verbaleLes animateurs de l’émission «Face-à-Face» à V

Télé, le coloré maire de Huntingdon Stéphane Gendron et l’ex-«lionne» Caroline Proulx, ont

adopté une attitude totalement répréhensible le 22 mars dernier, alors qu’ils interviewaient le leader étu-diant de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois. Ce mo-ment télévisuel donne le vertige par l’irrespect dont font preuve les deux animateurs envers leur invité.

La gestuelle inappropriée et le regard arrogant de Gendron dès les premières secondes sont très évocateurs. Et sa comparse embarque très vite dans la danse, se permettant, entre deux soupirs, de s’adresser à Nadeau-Dubois sur un ton exaspéré et réprobateur. Comment des animateurs d’une émission d’affaires publiques peuvent-ils si gratuitement dis-créditer un invité en adoptant une attitude aussi irrespectueuse? C’est un manque d’éthique flagrant.

Les médias, par l’énorme influence qu’ils peuvent exercer sur l’opinion publique, ont la responsabilité d’observer certaines règles de conduite, et le respect en est une. Le quatrième pouvoir, incarné par les médias face aux pouvoirs de l’État, leur appartient; ils doivent ainsi faire preuve d’un minimum d’éthique par res-pect pour l’invité, tout comme pour le téléspectateur qui assiste à la scène, impuissant.

Dans le cas qui nous occupe, il serait faux de croire que le travail de Gendron et Proulx s’apparente au journalisme, bien qu’ils flirtent avec le genre. Ces deux «agents provocateurs» orchestrent une émission d’information spectacle, où plusieurs coups bas sont permis. Le 22 mars, ils sont allés trop loin.

Sur le site web de V Télé, on décrit l’émission comme une «quotidienne d’actualité et de débats mettant en vedette Caroline Proulx et Stéphane Gen-dron dont l’opinion marquée permet de questionner les faits saillants de l’actualité, les intérêts et points de vue de leurs invités ou du public». Force est de

constater que les animateurs n’ont pas plus de respect pour la poursuite même de leur mission.

L’entrevue avec Nadeau-Dubois n’avait rien d’un débat, si on s’entend sur le fait qu’un débat ne se limite pas qu’à l’affrontement de deux points de vue; il doit aussi allouer un droit de parole juste et équi-table aux deux parties. Il est d’autant plus déplorable que des animateurs, qui profitent de l’«avantage de la glace», en étant hôtes et maîtres de leur propre plateau, agissent de façon aussi cavalière envers un leader qui a bien accepté de se prêter à l’exercice, par voie téléphonique de surcroît.

L’affaire a pris des proportions immenses sur le Web. L’extrait a été visionné plus de 145 000 fois surYouTube et des groupes se sont formés sur Facebook pour inciter les indignés à porter plainte. Pendant que le principal intéressé, Gabriel Nadeau-Du-bois, préfère ne pas porter plainte malgré le caractère «désagréable» de l’entrevue, 725 plaintes ont été reçues au CRTC en date du 28 mars. L’émission a également été retirée du site web de la station la semaine dernière.

«La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres». Un proverbe tout à fait approprié dans les circonstances. La direction de V rappelle que «toute personne a le droit de s’exprimer» et que «c’est une émission d’affaires publiques, ce sont des animateurs et non des journalistes». Est-ce dire que tous les coups bas sont permis?

Stéphane Gendron et Caroline Proulx s’en sorti-ront probablement sans trop d’égratignures. La guerre des cotes d’écoute encourage, bien malencontreuse-ment, des dérapages comme celui-ci. La liberté dont jouissent les diffuseurs doit être mieux balisée, afin d’éviter une perte de contrôle déjà annoncée.

Sophie Côté[email protected]

ConsEAUmmation

L’équipe de L’ExEmplairEJournal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la responsabilité du Département d’informa-tion et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: Jean-Claude Picard (656-2131 poste 4683); Directeur de la production: Baptiste Barbe (8942); Adjoint à l’éditeur: Matthieu Dessureault (8942); Rédactrice en chef: Sophie Côté (4513); Secrétaire de rédaction: Nicolas Lachance (4513); Adjointe au secrétaire de rédaction: Héloïse Kermarrec (4513); Éditorialiste en chef: Gabrielle Thibault-Delorme (8954); Maquettiste: Maxime Fouquette-L’Anglais, Baptiste Barbe (8959); Directeur de la photographie: Raphaël Lavoie (8954); Caricaturiste: Ga-brielle Thibault-Delorme; Université: Mathieu Massé, Ismail Mbonigaba et Jean-Baptiste Delhomme (5224); Municipal, régional et gouvernemental: Lydia Desjardins, François Pagé et Marjolaine Faucher (8956); Dossiers: Valérie Péré (8954); Entrevue: Xavier Savard-Fournier (8956); Monde: Pierre-Louis Curabet (8954); Culture: Marie-Claude Savoie, Aude Garachon et Catherine Desroches-Lapointe (8957); Sports: Catherine Lille et Marc-Antoine Paquin (8957).

Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor; Julie Verville et Ma-rio Fraser; Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Les Presses du Fleuve, 100, avenue de la Cour, Montmagny (Québec) G5V 2V9; Tirage: 1000 copies. Adresse: Département d’information et de communication, C.P. 4120, pavillon Louis-Jacques-Casault, local 3832, Cité universitaire (Québec) G1V 0A6; Télécopieur: (418) 656-3865; Courriel: [email protected]; Site Web: http://www.exemplaire.com.ulaval.ca; Facebook: L’Exemplaire (Page officielle); Fil Twitter: lexemplaire

Points de distribution du journal: Cité universitaire: pavillon Bonenfant, pavillon Casault, pavillon De Koninck, pavillon Desjardins, pavillon des Sciences de l’éducation, pavillon Pouliot, pavillon Vachon, pavillon Lemieux, pavillon Vandry, pavillon Palasis-Prince, Peps; Ville de Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Tribune de presse du parlement.

FORUM JEUNESSE 7L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 4 AVRIL 2012

CAHIER SPÉCIAL3e édition du Rendez-vous des jeunes leaders

Mission accomplie !

Sophie Côté[email protected]

Cité universitaire — La 3e édition du Rendez-vous des jeunes leaders, organisée par le Forum Jeunesse de la région de la Capitale-Nationale, a attiré pas moins de 75 jeunes allumés le jeudi 22 mars dernier à l’Université Laval. Leur participa-tion active et leur vif intérêt pour les activités proposées ont couronné cette journée de succès.

«Le bilan est très positif selon les commen-taires qu’on a reçus,

on a eu une belle participation des jeunes», a indiqué, satisfait, le pré-sident du Forum Jeunesse de la ré-gion de la Capitale-Nationale, Fé-lix Joyal-Lacerte. «La plupart des écoles veulent renouveler leur par-ticipation» a-t-il ajouté, précisant que les jeunes sont actuellement

sondés pour dresser un bilan offi-ciel de cette 3e édition.

Ce rendez-vous annuel per-met de réunir des jeunes qui s’im-pliquent ou souhaitent s’impliquer dans leur communauté. Il vise à les sensibiliser aux enjeux tant mondiaux que locaux et aux défis que ceux-ci représentent pour leur génération.

Parmi les activités proposées aux jeunes cette année, «L’art de s’exprimer dans les médias», un atelier d’initiation au journalisme écrit avec l’équipe de L’EXEM-PLAIRE, «Eau secours!», où les jeunes étaient appelés à échanger sur les enjeux socio-économiques liés à l’eau, «Entreprendre: faire différent, créer, changer et déci-der», un jeu permettant aux jeunes de lancer une entreprise et «La puissance de l’art», un atelier per-mettant aux jeunes d’user de leur créativité.

Défi de taillePour le Forum Jeunesse, qui

organisait l’événement seul pour la première année à la suite du re-trait de Plan Nagua du projet pour

des raisons financières, le défi ré-sidait surtout dans le recrutement des jeunes. «Le Plan Nagua était très impliqué dans le recrutement des jeunes dans les éditions pré-cédentes. Notre défi était de taille pour développer des contacts dans les écoles et attirer le plus de jeunes possible», a précisé Félix Joyal-La-certe. Ayant battu un record de par-ticipation cette année, le président peut dire mission accomplie.

«Avec 75 participants cette année, pourrait-on augmenter le nombre d’inscriptions pour une pro-chain édition? Je ne suis pas vrai-ment de cet avis, parce qu’on sou-haite d’abord que les jeunes passent du temps de qualité dans les diffé-rentes activités», a-t-il fait valoir.

Une 4e édition?Bien que le président ne puisse

se prononcer définitivement sur la question, une 4e édition du Rendez-vous des jeunes leaders devrait avoir lieu en 2013. Pour l’an prochain, le Forum Jeunesse souhaite élargir le réseau de participants. «Il faut aller chercher davantage de jeunes qui ne s’impliquent pas dans leur milieu, qui sont plus retirés, mais qui aimeraient le faire», a-t-il insisté.

L’organisation de la 3e édition a été réalisée avec un budget de 3000$. Le Forum Jeunesse, dont la mission est de soutenir financière-ment et d’aider le développement de projets faits par les jeunes en région, est financé par le gouverne-ment provincial.

De haut en bas et de gauche à droite — Parmi les ateliers de la journée: «L’art de s’exprimer dans les médias», «La puissance de l’art», la découverte d’un nouveau sport, le Pur Instinct, ou encore des échanges avec des élus de la scène provinciale et fédérale.

Photo Raphaël Lavoie Photo Vincent Deslauriers

Photo Valérie Péré Photo François Pagé

FORUM JEUNESSE8 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 4 AVRIL 2012

Atelier «L’art de s’exprimer dans les médias»

Apprentis journalistesPendant une matinée, une vingtaine de jeunes leaders sont entrés dans la peau de journalistes de presse écrite, accompagnés par la rédaction de L’EXEMPLAIRE. Au programme: conférences, recherche d’information, rédaction (voir textes en page 9), correction, photographie et réseaux sociaux.

Début de l’activité avec une série de quatre conférences d’une dizaine de minutes chacune. Les jeunes recherchistes cherchent des sources d’information supplémentaires, aidés par les chefs de nouvelles de L’EXEMPLAIRE.

Les conférenciers sont disponibles pour préciser leurs propos. Avant de recevoir les textes, les jeunes correcteurs échangent avec les chefs de pupitre de L’EXEMPLAIRE.

L’équipe des réseaux sociaux était composée de Simon Dufresne, Jeanne Laforest et Alixanne Moore.Les jeunes rédacteurs étaient aidés par les secrétaires de rédaction pour écrire leurs textes.

Photo Miguël Bernard

Photo Élizabeth Tremblay-Gagnon

Photo Élizabeth Tremblay-Ga-

Photo Raphaël Lavoie

Photo Raphaël Lavoie Photo Raphaël Lavoie

Photo Raphaël Lavoie

Photo Raphaël Lavoie

Photo Raphaël Lavoie

Photo Raphaël Lavoie Photo Raphaël Lavoie Photo Raphaël Lavoie

FORUM JEUNESSE 9L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 4 AVRIL 2012

L’objectif recherché par cette mesure est de créer une relève pour l’enga-

gement communautaire dans la province. Selon elle, les écoles secondaires pourraient se baser sur le Programme d’éducation in-ternationale (PEI) dans lequel les jeunes sont amenés à s’impliquer dans leur milieu un certain nombre d’heures.

Selon une étude réalisée par Statistique Canada en 2007, près

de 48% des jeunes âgés de 15 à 24 ans participent à des activités bé-névoles pour une moyenne de 116 heures par année au Québec.

Au-delà d’apporter du bien-être aux autres, le bénévolat per-met aux personnes qui s’impli-quent de se faire des contacts, de parfaire leurs habiletés, d’acquérir de l’expérience et de faire de nou-velles connaissances, a souligné Mme Mathieu-Lessard. Des sites comme Workopolis et Jobboom.

com mettent l’accent sur la partici-pation bénévole et incitent notam-ment la plupart des participants à s’engager afin de nourrir leur CV, liant ainsi engagement communau-taire et emploi.

C’est ce que vient confirmer l’expérience de Jean-Philippe Bol-duc, qui a complété un stage en en-vironnement. Dans un témoignage livré au Forum jeunesse du Centre du Québec, il a expliqué que son expérience bénévole lui a permis de participer à des situations pratiques et enrichissantes. «Pendant mon expérience bénévole, j’ai acquis des compétences qu’on ne pratique pas sur les bancs d’école. De plus, mon réseau de contacts s’est gran-dement élargi et m’a permis de me trouver un très bon emploi.»

Julien Raymond Chloé Guilbert-Savary Claudie Michaud-CoutureCité universitaire — Les écoles du Québec devraient rendre obligatoire le bénévolat dans leurs établissements, a proposé Joëlle Mathieu-Lessard, présidente de la Maison des jeunes de Duberger.

L’engagement chez les jeunes

Du bénévolat obligatoire?

L’entomophagie serait une solution de rechange in-téressante à la viande

puisque les insectes sont une source concentrée de nutriments essentiels, notamment de pro-téines. «Trois insectes sont plus nourrissants qu’un steak de 150 grammes, a assuré M. Drolet. Le grillon est bon pour la santé, on peut entièrement le manger!»

De plus, les ressources né-cessaires à la production mas-

sive d’insectes sont peu élevées, comparativement à celles que de-mande la production des viandes comme le bœuf. Les scientifiques croient donc que l’élevage d’in-sectes pourrait avoir une inci-dence sur les famines qui sévis-sent dans le monde.

Selon un article de Jacques Mignon publié en 2002 dans la re-vue Tropicultura, des pays comme la Corée du Sud utilisent aussi les insectes «pour leurs vertus théra-

peutiques […] en médecine tra-ditionnelle, pour lutter contre les problèmes de pieds, de jambes et d’articulation».

Toutefois, selon ce même ar-ticle, il faut rester vigilant: toutes les petites bêtes ne sont pas comes-tibles pour autant. Certains insectes sont très nocifs pour la santé, au même titre que plusieurs variétés de champignons. C’est pourquoi il est conseillé d’avoir recours à un spécialiste en entomophagie.

M. Drolet a aussi émis quelques mises en garde sur la consommation d’insectes. En effet, certaines conséquences néfastes peuvent être liées aux pesticides et aux déchets dont les insectes se sont nourris, ce qui pourrait rendre les gens malades.

Se nourrir d’insectes

Une alternative à la viandeNoémie ThériaultJustin BilodeauCassandra Bisson Amélie RacetteCité universitaire — L’entomophagie, cette pratique qui consiste à se nourrir d’insectes, prendra une place impor-tante dans notre alimentation au cours des prochaines an-nées. C’est ce qu’a affirmé le conférencier Francis Drolet, lors du Rendez-vous des jeunes leaders à l’UL.

«Trois insectes sont plus nourrissants qu’un steak de 150 grammes, a assuré M. Drolet. Le grillon est bon pour la santé, on peut entièrement le manger!»

Daniel Veilleux laisse par ailleurs aller le débat sur l’âge précis qui devrait être

fixé. «Quel âge? Je ne sais pas, mais ça pourrait être un autre âge que celui de la majorité [18 ans]», a-t-il soutenu.

Le RSEQ, déjà promoteur du projet De Facto qui sensibilise les jeunes sur les dangers du tabac, souhaite maintenant mettre sur pied une campagne de publicité à grande échelle visant à sensibiliser les jeunes aux effets néfastes des bois-sons énergisantes sur la santé. Le RSEQ est en attente d’une réponse de financement du gouvernement pour mettre le projet en branle.

Le RSEQ a déjà fait un projet sous la forme de concours sur le site web moncarburant.ca, dans le but d’amener son public cible à réflé-chir sur les méthodes de marketing employées par les compagnies de

boissons énergisantes. Les jeunes étaient appelés à user de leur créati-vité pour concocter un design frap-pant de bouteille d’eau. Les projets gagnants ont été distribués dans les écoles secondaires de la région de la Capitale-Nationale.

Les boissons énergisantes contiennent entre autres de la tau-rine, un dérivé d’acide isolé dans le sang de taureau. Cette substance augmente la force, mais sera libérée par les muscles lors de travail pro-longé. Malgré plusieurs études, les effets secondaires qu’elle entraîne sont encore nébuleux.

Toutefois, pour certains autres ingrédients contenus dans les bois-sons énergisantes, comme la ca-féine, les risques d’une consomma-tion abusive sont prouvés, dont celui de développer des dépendances. Les risques seraient plus élevés pour les enfants et les adolescents.

Jérémy Lévesque-Perreault, Jean-François Tardif, Oscar Truong et Sandrine DeschênesCité universitaire — Le directeur général du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) Québec-Chaudière-Appalaches, Daniel Veilleux, a comme objectif d’instaurer un âge légal pour l’achat de boissons énergisantes.

Lutte contre les boissons énergisantes

Le RSEQ réclame un âge minimal

La présidente d’Accès trans-ports viables, Catherine Boi-clair, a donné à l’Université

Laval une conférence portant sur les transports collectifs et alterna-tifs. Elle constate que les citoyens de Québec dépendent de l’automo-bile pour leurs déplacements. «Les trois-quarts des gens, en 2008, n’uti-lisaient que la voiture pour se dépla-cer», a-t-elle indiqué.

«À Québec, le nombre de ki-lomètres par autoroute est le plus élevé en Amérique du Nord», a encore souligné Mme Boiclair. La capitale abrite 100 000 habitants en moyenne, disséminés sur 22 kilo-mètres carrés. Par rapport aux villes de Toronto et Montréal, c’est trois fois plus.

Selon elle, l’usage excessif de l’automobile est dû à l’étalement urbain. De plus, la population de la

ville croît moins rapidement que son territoire, ce qui renforce l’utilisa-tion de l’automobile.

Catherine Boisclair a expliqué qu’il existe diverses solutions pour contrer l’étalement. Notamment, en favorisant le transport en commun sur les axes principaux de circula-tion, en aménageant autrement la ville et en favorisant la mixité et la compacité urbaine.

Les constats de la conféren-cière sont en lien avec les plans de la Ville à long terme, notamment le plan de mobilité durable. Ce plan inclut l’aménagement d’un tramway pour la Ville de Québec. Prévu pour 2021, le circuit reliera Limoilou à la Rive-Sud, en passant par l’Universi-té Laval. «Tous ces projets s’avèrent être tout à fait réalisables et ce, sans contraintes économiques majeures», a conclu Mme Boiclair.

O’Nell Agossa, Pierre Tardif, Gabrielle Genois, Justine DuquetCité universitaire — L’organisme Accès transports viables émet un constat dur envers la structure urbaine de la Ville de Québec. Son étalement inciterait les déplacements en automobile et nuirait à la qualité de vie des citoyens.

L’auto et la croissance territoriale à Québec

À la décharge!

Photo Rim Charaf

FORUM JEUNESSE10 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 4 AVRIL 2012

«C’était super in-téressant et très enrichissant»,

s’est enthousiasmée Joëlle Lavoie-Charlant, l’une des élèves prenant part à l’activité.

À son avis, pouvoir discuter ainsi avec des politiciens permet de changer les perceptions. «On voit leur implication. Ça va plus loin que les préjugés. À travers les médias, ils n’ont pas souvent une bonne image.» Loin d’être intimi-dée, elle était heureuse de pouvoir questionner les élus sur tous les su-jets sans qu’ils ne se défilent.

Un constat partagé par Jeanne Laforest, de l’école secondaire Cardinal-Roy, qui s’est entretenue longuement avec le député ca-quiste de La Peltrie, Éric Caire. «Il répondait parfois trop en politicien à mon goût, mais il n’a esquivé aucune question. Il semblait vrai-ment intéressé à débattre.» Ainsi, ils ont parlé de droits de scolarité, mais aussi du financement public de Radio-Canada, de la privatisa-

tion des soins de santé et même de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

«On avait nos divergences, mais la confrontation s’est faite dans le respect», a affirmé la jeune femme, qui est néanmoins repartie campée sur ses positions.

Des élus enchantésQuant à M. Caire, les élèves

lui ont fait une forte impression. «C’est un exercice extraordinaire! Après ça, je serais presqu’en fa-veur du vote à 16 ans. Ils ont l’es-prit critique, s’indignent de bonnes choses et cherchent des solutions concrètes. Ils m’ont amené dans mes derniers retranchements», a-t-il candidement admis.

Alors que le faible taux de participation des jeunes aux élections suscite de nombreuses inquiétudes, le député a trouvé rafraîchissant de voir des adoles-cents s’intéresser à la politique et se questionner sur de nombreux enjeux sociaux.

Selon le Directeur général des élections du Québec, avec un taux de participation d’à peine plus de 40%, les 18-25 ans sont la caté-gorie d’âge exerçant le moins leur droit de vote.

De l’avis de M. Caire, le dî-ner a permis de montrer aux élèves le vrai visage de la politique. «Il faut dépasser la partisannerie et la mesquinerie. Je crois que ça a élargi leur perception des enjeux sociaux. Ils ont compris le nombre de paramètres à prendre en compte lors d’une décision, a-t-il expli-qué. La solution simple à un pro-blème complexe est rarement la meilleure.»

Raymond Bernier, élu de Montmorency pour le Parti libé-ral du Québec, a trouvé l’occasion propice à démystifier le métier de député. «Ce n’est pas clair pour tout le monde ce qu’on fait comme travail, et c’est source de plusieurs mauvaises perceptions. Là, on avait la chance d’expliquer en quoi consistent nos journées.»

«J’aimerais que les gens com-prennent à quel point c’est un pri-vilège de pouvoir faire de la poli-tique», a-t-il ajouté.

Annick Papillon, Raymond Côté, Élaine Michaud et Denis Blanchette, tous députés du NPD, étaient également présents.

François Pagé[email protected]

Cité universitaire — Dans le cadre du Rendez-vous des jeunes leaders, les 75 adolescents participants ont pu partager un repas et échanger avec des élus de la scène fédérale et provinciale. La rencontre a été appréciée des jeunes comme des députés et a donné lieu à des discus-sions animées.

Dîner avec des élus

Des jeunes politisés et engagés

Naissance d’un sport

Du Pur Instinct Valérie Péré[email protected]

Cité universitaire — La rencontre des jeunes leaders a per-mis à une vingtaine d’entre eux d’essayer le Pur Instinct, un nouveau sport collectif, sous l’œil avisé de son créateur, Dominique Soucy, ancien joueur de basketball du Rouge et Or et des Kebs de Québec.

«Ce sport porte bien son nom, ça se joue à l’ins-tinct», s’est exclamée

Marie Beaupré, une adolescente participant à l’activité. Tu ne choisis pas avec qui tu y vas; tu y vas juste avec la personne qui est là». En pro-jet depuis près d’un an, Pur Instinct est un sport qui se veut rassembleur.

Le principe: deux équipes de sept joueurs s’affrontent pour ap-porter le ballon à l’autre bout du terrain sans se faire intercepter par ses adversaires et sans que le ballon ne touche le sol. C’est un mélange de temps et de périodes pour que chaque équipe ait, au final, le même temps de possession du ballon. Les arrêts de jeu sont donc rares, et il est interdit de faire des passes en arrière.

Cette nouvelle discipline de-mande de la rapidité d’esprit et beaucoup d’intuition. «On n’a pas le temps de penser, il faut se concentrer sur l’action et prendre des décisions rapides», a indiqué Dominique Sou-cy, le créateur de ce sport.

Pur Instinct est ouvert à des ath-lètes provenant de différents sports. «Même si on n’est pas le plus ra-pide, on peut se démarquer en étant le plus instinctif», a expliqué Sandy Ferland, une jeune leader présente. Les moins sportifs y trouvent alors leur compte. Très collectif et mal-gré les actions explosives, «il est difficile pour les joueurs de voler le show, car si tu veux gagner, tu dois t’impliquer avec tes coéquipiers», a résumé Dominique Soucy.

OriginesL’idée de créer ce sport est ve-

nue à M. Soucy après de nombreuses lectures relatives aux origines du

sport, à l’époque des Grecs. Il s’est alors rendu compte que les sports actuels ne respectaient pas certaines vertus ancestrales. «J’ai alors dé-cidé de créer un sport englobant, qui va chercher le meilleur de tout le monde. Ceci me paraît essentiel dans le sport», a-t-il fait valoir.

Cette discipline se veut com-plémentaire à d’autres disciplines comme le basketball ou le foot-ball. Il tire ses origines de diffé-rents sports pratiqués partout dans le monde. «J’ai emprunté certains mouvements à des sports austra-liens, mais aussi américains», a sou-ligné le créateur.

«Beau groupe test»Les jeunes, pas nécessairement

des sportifs de haut niveau, ont rapi-dement intégré le principe et l’esprit du jeu. «Ils ont vite embarqué dans ce sport et leur capacité d’adaptation est impressionnante!», s’est excla-mée Amélie, intervenante sociale et accompagnatrice des jeunes leaders.

«J’ai adoré! C’est vraiment un autre style de jeu très innovateur», a lancé William Perreault, un partici-pant. Pur Instinct a réussi à conqué-rir le cœur des jeunes leaders qui souhaiteraient continuer à pratiquer ce sport. «S’il pouvait y avoir une ligue, ce serait le fun!», a confié un autre jeune, Samuel Petitclerc.

Cet été, Dominique Soucy et son équipe commenceront à faire la promotion de leur nouveau sport. «Si les étoiles sont alignées, on ai-merait le faire découvrir au grand public et surtout à des athlètes élites de la région, en espérant que ça ait le même impact que sur les jeunes leaders», a-t-il conclu.

Les jeunes leaders ont rapidement intégré le principe et l’esprit du Pur Instinct.

Photo Valérie Péré

Le député du NPD, Denis Blanchette, discute avec les jeunes des enjeux de société actuels. Les élèves ne semblaient pas intimidés pour confronter les élus présents au dîner.

Photo François Pagé

DOSSIER 11L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 4 AVRIL 2012

Textes par Marie-Claude Savoie | [email protected]

En septembre dernier, Cen-traide du Grand Montréal, une organisation philanthro-

pique visant à aider les familles en situation de pauvreté, lançait pour la première fois depuis sa création en 1975, une campagne publici-taire impliquant des personnalités connues.

«Nous voulions mettre Cen-traide et la pauvreté au cœur des discussions. Nous aidons environ 360 organismes et c’est de plus en plus difficile de parler de pauvreté», a expliqué Anick Gagnon, coordon-natrice des relations publiques chez Centraide du Grand Montréal.

«En dessous, on est tous pa-reils», la série publicitaire créée par Publicis Montréal, regroupait 17 personnalités et artistes qui ont osé poser nus pour la cause de la pauvreté. Dès les premiers jours, l’organisme a senti l’impact de ses nouvelles publicités. «On a remar-qué une augmentation des mentions de Centraide sur les médias sociaux auprès des jeunes. La campagne est rapidement devenue virale. Cela a eu un gros impact sur la reconnais-sance de la marque», a expliqué Mme Gagnon.

Selon Raymond Gagnon, prési-dent de l’Union des artistes (UDA), il y a deux tendances dans les pu-blicités des organismes: utiliser des gens inconnus ou très connus. «Pour obtenir de meilleurs tirages, ou de meilleures cotes d’écoute, on a plus de chances avec une personnalité populaire qu’avec l’homme de la rue, a-t-il expliqué en entrevue télé-

phonique à L’EXEMPLAIRE. Tous les organismes veulent que leur porte-parole aille à «Tout le monde en parle» pour parler de leur collecte de fonds! Ils cherchent de l’argent et tous les moyens sont bons.»

Une tribune pour les artistesSpécialiste en éducation pour

Réseau éducation-médias, Jeff Ga-gnon explique qu’il y a également des avantages pour les artistes qui participent à des campagnes de publicité sociale. «Paraître plus ac-tif dans une cause sociale peut in-fluencer positivement la perception que le public a d’eux. On voit, sur-tout aux États-Unis, que certaines vedettes s’associent à des causes pour corriger des actions fautives qu’elles ont faites.»

Toutefois, le président de l’UDA n’y voit aucun avantage tangible pour ces personnalités. D’après lui, ces vedettes «le font pour des raisons de cœur». Il avoue néanmoins que dans certains cas, participer à des téléthons peut être une manière de faire parler d’elles, mais qu’en général elles n’ont pas besoin de cette attention.

Même constat pour Mitsou Gélinas qui, en plus d’être porte-pa-role pour la Fondation du cancer du sein du Québec depuis six ans, s’est prêté au jeu pour la campagne pu-blicitaire de Centraide. «Les artistes sont là pour parler avec le cœur, pour raviver les foules, rassembler les gens», a-t-elle soutenu.

Pour le comédien Mario Saint-Amand, qui a participé à la dernière

campagne publicitaire de Tel-Jeunes sur l’intimidation, il est important que les artistes s’impliquent dans les causes sociales. «À partir d’un certain moment, les gens s’iden-tifient à nous. On devient donc de bons porte-parole», a-t-il indiqué en précisant que cette démarche doit se faire avec une vigoureuse honnêteté et beaucoup de volonté.

Bien que ce type de publi-cité soit populaire, Mitsou Gélinas ne considère pas cela comme une mode, mais plutôt comme une ten-dance. «Dans les années 70, les ar-tistes revendiquaient beaucoup au niveau de la politique, des droits de la personne. Maintenant, c’est au niveau du droit à la santé et à la science», a-t-elle illustré en ajoutant croire que les artistes pouvaient y faire une différence.

Impact sur les jeunes«Les paroles des vedettes ont

de l’influence sur les jeunes», a expliqué Jeff Gagnon. C’est pour-quoi, selon lui, ils constituent le public le plus sensible à ce genre de publicité.

Le spécialiste précise que les jeunes ne seront pas toujours prêts à réagir concrètement après avoir été exposés à un de ces messages publicitaires, mais qu’ils accordent beaucoup d’importance aux dis-cours que les vedettes transmettent.

Cependant, il spécifie qu’il n’est pas nécessaire de faire appel à des célébrités pour attirer l’atten-tion. Il est possible de faire beau-coup de vagues avec de simples inconnus, comme ce fut le cas avec KONY 2012. Mais la présence de personnalités connues ajoute, se-lon Jeff Gagnon, un cachet et une certaine crédibilité, et ce, autant pour un public adulte qu’un public jeune.

Québec — Tel-Jeunes, la CSST et la Fondation du cancer du sein du Québec sont tous des organismes qui ont choisi d’utiliser l’image de célébrités québécoises dans leurs publi-cités. Que ce soit pour sensibiliser la population à certaines causes ou pour l’inciter à faire des dons, les organismes à but non lucratif doivent les approcher pour se démarquer.

Collaboration des vedettes dans la publicité sociale

Plus profitable

Depuis les six dernières an-nées, Mitsou Gélinas est la porte-parole officielle

de la Fondation du cancer du sein du Québec. Son engagement avec l’organisme coïncidait à l’époque avec le décès d’une amie proche qui en était atteinte. Pour elle, l’expérience allait lui permettre de mieux accepter cette perte. «On ne sait jamais comment réagir! C’était un bon moyen de savoir quoi faire quand [le cancer] arrive dans ton entourage.»

Femme de cœurLorsqu’elle accepte d’asso-

cier son image à un organisme, Mitsou Gélinas avoue que la cause qui y est rattachée doit la toucher. «Il faut qu’il y ait un lien person-nel, une empathie», a-t-elle expli-qué.

Comparant son expérience à celle de Marina Orsini, porte-pa-role de Tel-Jeunes depuis plus de dix ans, elle précise que, dans son cas, on ne devient pas porte-parole pour une ou deux années. «Pour moi, ça allait être quelque chose qui allait faire partie de ma vie», a-t-elle indiqué.

L’automne dernier, elle a par-ticipé à la dernière campagne pu-blicitaire de Centraide: «En des-sous, on est tous pareil». «Je crois beaucoup en Centraide. Il y avait aussi beaucoup d’amis dans mon entourage qui m’ont demandé de le faire. C’était difficile pour moi de refuser.»

Un choix importantL’animatrice de «C’t’encore

drôle» à NRJ explique que le choix d’un porte-parole est très important. «Il faut quelqu’un de connu, mais qui peut connecter avec les gens concernés par la cause», a-t-elle décrit.

Pour ce qui est des artistes qui décident de s’associer à un organisme, tout est une question de goût. «En tant qu’artiste, on va toujours te demander de par-ticiper à plein de causes. Chaque jour on a des demandes. Il faut choisir ce en quoi tu crois et qui, selon toi, va faire une différence, a-t-elle détaillé. «Des fois, il y a des mariages parfaits. Je consi-dère que le mien avec la Fonda-tion du cancer du sein du Québec en est un.»

Être porte-parole

Une histoire de cœur

Québec — Femme d’affaires, chanteuse, comédienne et animatrice, Mitsou Gélinas est une femme aux multiples facettes. Figure populaire de l’univers médiatique qué-bécois depuis les années 80, elle profite de sa notoriété depuis quelques années pour faire rayonner différents or-ganismes à but non lucratif.

Courtoisie Fondation du cancer du sein du Québec

La nouvelle campagne publicitaire de la Fondation du cancer du sein du Québec, lancée en février, sensibilise les femmes sur la santé de leurs seins et

sur l’importance du rappel des examens médicaux et des mammographies.

La campagne publicitaire «En dessous, on est tous pareils», créée par Publicis Montréal pour Centraide, a contribué à amasser 58,7 M $ en dons.

Nicolas Massey, directeur de la création chez Publicis Mon-tréal, avoue qu’il a été difficile de convaincre les artistes. Sur les 60 contactés, 17 ont accepté de se mettre à nu. «Dans ma carrière, j’ai toujours trouvé important de provoquer. L’important, c’est qu’il y ait un but, du bon goût et du respect», a-t-il expliqué.

La prochaine série publicitaire pour Centraide aura comme thème les anges.Courtoisie Publicis Montréal / John Londono

ENTREVUE12 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 4 AVRIL 2012

Entrevue avec le chocolatier Mario Vézina

L’art de se sucrer le bec

Lévis— Pâques arrive à grands pas et qui dit Pâques dit né-cessairement chocolat! Que ce soit les lapins ou les poules, la douce sucrerie chocolatée revêt un caractère particulier en cette période de l’année. L’EXEMPLAIRE en a donc profité pour se plonger dans l’univers du cacao et est allé derrière le comptoir des Chocolats Favoris à Lévis pour rencontrer le chocolatier Mario Vézina. Entrevue avec ce passionné qui nous fait découvrir les dessous du chocolat et même, le ca-ractère magique qu’il revêt.

L’EXEMPLAIRE: Qu’est-ce qui vous attire autant dans le métier de chocolatier?

Mario Vézina: Ici, c’est une entreprise familiale. J’ai joint les rangs parce qu’ils avaient besoin d’un nouvel associé. J’ai toujours aimé la cuisine; le chocolat était plus facile pour moi parce qu’on a des horaires plus réguliers et c’est la magie qui fait la différence. Quand le monde vient ici, ils sont toujours heureux et ça, c’est important.

L’EXEMPLAIRE: Qu’est-ce qu’il y a de si particulier au-tour du chocolat?

M.V.: Tout d’abord, je dirais que le chocolat nous fait retomber en enfance. Aussitôt que l’on entre dans une chocolaterie artisanale, l’odeur du chocolat nous rappelle notre enfance comme par magie. Les odeurs, le visuel; on a tous un peu la même sensation. Qu’on ait 7 ou 77 ans, on a le même émerveille-ment devant le chocolat.

L’EXEMPLAIRE: Quelles sont les particularités des Choco-lats Favoris?

M.V.: La qualité de notre cho-colat est un grand facteur. Les gens viennent pour vraiment apprécier la qualité de nos produits, que ce soit l’été pour l’enrobage de cornets, ou encore le moulage et les chocolats

à la pièce. C’est toujours la même qualité et c’est ça que les gens re-cherchent. La qualité, les présen-tations variées, c’est ça qui est très important.

L’EXEMPLAIRE: Quelle est la différence entre une choco-laterie artisanale et une chocola-terie industrielle?

M.V.: Artisanale, c’est lorsque c’est fabriqué sur place et vendu di-rectement. C’est fabriqué à la main, ce n’est pas des machines qui fabri-quent le tout. Il y a une grande dif-férence au point de vue de la qua-lité du produit, toute la mécanique des méthodes de conservation entre autres. En grande surface, c’est passé sur une chaîne de produc-tion excluant pratiquement toutes interactions humaines. Ici, pour la période de Pâques, c’est près de 20 employés qui travaillent chaque jour à la confection du chocolat.

L’EXEMPLAIRE: Com-ment fonctionne la confection du chocolat?

M.V.: Nous, on achète des matières premières déjà faites. La base, soit la poudre, le beurre de ca-cao et le sucre sont déjà mélangés avec nos recettes qu’on veut avoir. Nous, on mélange deux à trois types de chocolats pour obtenir le goût qu’on désire, créer une saveur particulière et empêcher que l’on

nous copie. Les matières arrivent directement d’Europe.

Ça, c’est un des beaux côtés du métier d’ailleurs, de devoir voyager pour son travail et d’aller chercher des matières particulières à l’étran-ger. La difficulté, cependant, c’est que c’est un univers très fermé, les chocolatiers. On dirait qu’on a peur de parler de nos recettes aux autres, même si, en fait, on sait très bien ce qu’utilise l’autre dans son chocolat. Ensuite, c’est la transformation. On fait alors la fonte du chocolat, le moulage, le refroidissement puis l’emballage.

L’EXEMPLAIRE: Com-bien de chocolat produisez-vous en moyenne?

M.V.: À la semaine, c’est dif-ficile à représenter, parce qu’il n’y a pas de semaine moyenne. Par an-née, on produit environ 30 tonnes de chocolat. La moitié de ce cho-colat est produit pour la période de Pâques, le reste est étalé dans l’an-née. C’est 15 tonnes qu’on vend, mais pas en termes de production totale. Il faut calculer une perte d’environ 15% de la production to-tale lors de la création du chocolat.

L’EXEMPLAIRE: Com-bien de temps de préparation est nécessaire pour répondre à la demande pendant la période de Pâques exclusivement?

M.V.: Habituellement, on commence la préparation au mois de janvier afin de pouvoir arriver à la période de Pâques. À partir d’oc-tobre, même, nous commençons la préparation de cette fin de semaine.

On s’occupe de l’achat des matières premières, des boîtes, des

yeux pour les montages, en fait, toute la mécanique derrière le cho-colat pour qu’on puisse commencer dès le début janvier la production du chocolat lui-même. En plus, il ne faut pas oublier la St-Valentin, qui reste une fête du chocolat aussi. Il faut donc travailler en fonction de ces deux fêtes qui se succèdent.

L’EXEMPLAIRE: Combien d’heures faut-il calculer pour passer d’un produit brut à un produit fini?

M.V.: Je vous dirais du mou-lage, tempéré par la suite et avec la confection, environ trois heures. Après, il y a le montage, tout dé-pendamment si on le met en boîte ou non, qui augmentera le temps de production. Ça prend environ un bon 25 minutes de refroidissement en plus.

L’EXEMPLAIRE: Entre Pâques et la St-Valentin, qui rem-porte la palme du chocolat?

M.V.: C’est Pâques hors de tout doute. Pâques est la fête du

chocolat, toutes fêtes confondues.

L’EXEMPLAIRE: Est-ce que cela tend à diminuer avec les années?

M.V.: Non, nous ça fait main-tenant une trentaine d’années qu’on est en affaire et on a toujours eu une augmentation dans nos ventes et dans notre production. Ce n’est pas toujours de très grandes augmen-tations, mais il n’y a jamais eu de baisses à Pâques.

L’EXEMPLAIRE: Pour vous, quel est votre chocolat fa-vori?

M.V.: Moi j’aime particuliè-rement le moulage, parce que le chocolat est un peu plus mince en bouche. Lorsqu’on le mange, il est un peu plus croquant. On dirait que le goût est différent qu’une bouchée trop épaisse de chocolat. Le même chocolat qu’on prend pour faire les lapins et les petites poules, bien lorsqu’on le mange par bouchée, ça n’a pas le même goût. Il y a comme une magie qui entoure ce chocolat.

Photos: Raphaël LavoieLes moules en plastique remplacent maintenant ceux en métal. Ces moules res-

tent onéreux et doivent être importés d’Europe et des États-Unis.

Propos recueillis par Xavier Savard-Fournier | [email protected]

MONDE 13L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 4 AVRIL 2012

E N B R E FE N B R E FE N B R E FE N B R E FE N B R E FE N B R E Fmali

Embargo total

La junte militaire au pouvoir à Bamako est au plus mal après

la décision de l’organisation des États de la région, la Cédéao, a décidé un embargo total contre le Mali, le 2 avril dernier. Cette décision prévoit, entre autres, à la fois la fermeture des frontières de la région pour les marchandises et la paralysie du système bancaire. La junte avait renversé le prési-dent Amadou Toumani Touré, le 22 mars dernier. (P.-L.C.)

égypteUn islamiste à la

présidentielle

La confrérie islamique a dé-signé, le 31 mars dernier,

Khairat Al Chater comme can-didat à la présidentielle égyp-tienne, prévue les 23 et 24 mai prochains. Les Frères musul-mans avaient affirmé qu’ils voulaient soutenir un candidat d’union, non affilié à leur forma-tion. La confrérie a argué que les autres candidats ne semblaient pas être en mesure de répondre aux demandes de la révolution, une façon détournée de critiquer la gestion de la transition par le Conseil suprême des forces ar-mées au pouvoir. (P.-L.C.)

farcDerniers

otages libérés

Les guérilleros des Forces armées révolutionnaires de

Colombie (FARC) ont libéré, lundi 2 avril, leurs dix derniers otages «politiques»: quatre sol-dats et six policiers, qui ont passé plus de douze ans en cap-tivité. Les FARC avaient an-noncé la libération sans contre-partie de leurs derniers otages «politiques» en décembre 2011. La guérilla est affaiblie, mais compte encore près de 9 000 hommes en armes. (P.-L.C.)

syrieArmer les rebelles

Les «Amis du peuple syrien», composés des délégations

de 70 pays, se sont réunis à Is-tanbul, le 1er avril dernier. Ils ont affirmé leur soutien au plan de sortie de crise défini par l’émis-saire de l’ONU, Kofi Annan, et ont souligné la nécessité de fixer un délai pour son application. Les pays du Golfe ont déclaré être prêts à financer l’opposition pour qu’elle puisse rétribuer les militaires syriens qui désertent l’armée régulière. (P.-L.C.)

L’EXEMPLAIRE: La peur vous a-t-elle accompagné tout au long de votre emprisonnement?

Robert Fowler: Les cinq premiers jours ont été absolument terrifiants et j’imagine que c’est

impossible de maintenir une peur aussi aiguë pendant plus long-temps. Une fois que nous sommes arrivés en plein Sahara, c’était évident que les ravisseurs ne nous tueraient pas immédiatement. Si leur objectif avait été de nous éli-miner, ils l’auraient fait depuis un moment. D’une certaine manière, la peur d’une mort immédiate a di-minué. Mais, mon collègue Louis Guay et moi, on a toujours gardé à l’esprit que ça pourrait mal fi-nir, comme Daniel Pearl en 2002 [Ndrl: journaliste américain pris en otage, puis décapité par Al-Qaïda au Pakistan]. La pensée de la mort n’était jamais tout à fait absente.

L’EXEMPLAIRE: Com-ment avez-vous fait pour ne pas vous effondrer psychologique-ment durant ces 130 jours de captivité?

R.F.: On est de bons petits fonctionnaires, alors on avait des plans, des objectifs, des business plans. On faisait de l’exercice physique. On parlait. On avait des règles, même si on ne les sui-vait pas toujours. Par exemple, on n’avait pas le droit de parler de choses négatives après une certaine heure. D’autres règles étaient un peu stupides, mais cela nous aidait à diminuer un peu nos angoisses en rendant un peu plus “normale” notre situation.

L’EXEMPLAIRE: Dès votre retour, vous avez affirmé que le gouvernement nigérien pouvait être impliqué dans votre enlèvement. D’où provient cette suspicion?

R.F.: Je n’ai pas de preuve, mais, d’après ce que plusieurs per-sonnes dans la région m’ont dit et selon mon calcul, c’est absolument évident que quelqu’un a fourni notre itinéraire à Al-Qaïda. Le Ni-ger n’est pas particulièrement un pays sécuritaire et notre mission était de mettre fin à une rébellion

qui fermait les trois-quarts du terri-toire à toute visite ou voyage.

Mais le lieu où nous avons été enlevés se situait dans les 8% du territoire nigérien que les Nations Unies jugeaient sécurisés. Nous étions à 2 km d’une grande base militaire, à 3 km de la prison la plus importante du pays. On était sur la route que le gouvernement allait emprunter pour célébrer le 50e anniversaire de l’indépendance du Niger et on était à proximité d’endroits où l’ambassade cana-dienne faisait des pique-niques la fin de semaine. Ce n’était pas du tout une zone dangereuse et nous avons été capturés 500 km plus au sud qu’Al-Qaïda n’avait jamais opéré auparavant.

De plus, durant notre captivi-té, on a appris que l’on nous avait suivi de près ce jour-là. C’est très clair pour moi: quelqu’un a fourni à nos ravisseurs les informations nécessaires à notre enlèvement. Nos geôliers se sont vantés devant nous de l’importance de leur réseau d’information.

Robert Fowler ou la vie d’un otage d’Al-Qaïda

«Une saison en enfer»Pierre-Louis [email protected]

Québec — Robert Fowler, envoyé spécial de l’ONU au Niger, a été pris en otage par Al-Qaïda pendant quatre mois en 2009. Témoignage d’un périple infernal.

Courtoisie Flickr theseodukeRobert Fowler, envoyé spécial

de l’ONU au Niger

Élections législatives en Birmanie

Ouverture démocratiquePierre-Louis [email protected]

Québec — La leader d’opposition en Birmanie, Aung San Suu Kyi, a été élue députée le 1er avril dernier. Ces élections sont le début d’un mouvement démocratique plus grand.

La Ligue nationale pour la dé-mocratie (LND) d’Aung San Suu Kyi va enfin pouvoir

faire partie du jeu politique birman. Selon ses partisans, le parti de la «Dame de Rangoun» aurait obtenu 43 des 45 sièges à pourvoir. Si ces résultats se confirment, la LND en-trera pour la première fois au Par-lement. En 1990, après sa victoire écrasante lors des législatives, le parti d’opposition avait été réprimé par la junte au pouvoir. Lors des élections générales de novembre 2010, il avait boycotté le scrutin. Entre temps, Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991, avait été retenue en résidence surveillée pendant 15 ans.

Nouvelle générationEn deux ans, le système a donc

été bouleversé, notamment en rai-son d’un changement génération-nel parmi les élites. «Une nouvelle équipe succède depuis 2010 à la génération d’officiers qui avait or-

chestré le coup d’État de septembre 1988, explique Renaud Egreteau, chercheur à l’université de Hong-Kong et auteur d’une Histoire de la Birmanie contemporaine, le pays des prétoriens (2012). Cette dernière est désormais retraitée. La nouvelle génération veut imprimer sa marque en se posant comme ré-formatrice. Ce nouveau leadership sait que la Birmanie doit s’inscrire dans le monde moderne et enfin en-tamer son développement. Or, cela passe par plus d’ouverture et de ré-formes, notamment économiques.»

«Démocratie discplinée»Ce mouvement de réforme

a débuté «en août 2003 avec la ‘‘feuille de route en sept points’’ présentée par le général Khin Nyunt», selon Laurent Amelot, enseignant à l’Institut d’étude des relations internationales (ILERI) à Paris et membre du groupe de ré-flexion Asie21. «Objectif: contrôler le mouvement de transformation.»

L’enseignant de l’ILERI parle de «voie birmane vers la démocratie» ou encore de «démocratie discipli-née». Ainsi, ces réformes ne sont pas un cadeau des militaires fait au peuple birman. En fait, la junte au pouvoir a plus à perdre d’un immo-bilisme du système que d’un mou-vement de réformes. «À l’origine, il y avait la prise de conscience que le socialisme birman n’avait pas mar-ché et qu’il fallait trouver de nou-velles voies d’évolution», remarque Jacques Leider, chercheur à l’École française d’Extrême-Orient (Efeo).

En attendant 2015Cette ouverture sur l’extérieur

donne aujourd’hui ses premiers ef-fets. Ainsi, d’après Jacques Leider, «certains des travaux d’infrastruc-ture des dernières années vont pro-duire des fruits maintenant, avec notamment l’ouverture de ponts et barrages. Mais les tâches sont gi-gantesques et les déceptions des masses prévisibles, car il y aura des gagnants et des perdants dans la so-ciété».

Malgré tout, ces réformes ne sont qu’un début à une réelle dé-mocratisation du système birman et elles «restent symboliques», té-

moigne Laurent Amelot. S’ajoute à cela, que ces élections n’étaient que partielles étant donné que seulement 10% des sièges du Parlement natio-nal étaient en jeu. De plus, quels que soient les résultats officiels, «elles ne modifieront pas l’équilibre des forces politiques, le parti du régime bénéficiant constitutionnellement de 25% des sièges, soit une mino-rité de blocage sur toutes décisions ‘‘stratégiques’’», complète Laurent Amelot.

Il faudra donc attendre 2015 et les prochaines élections législatives générales pour voir si la démocratie a pris racine en Birmanie.

Courtoisie Flickr anjoyplanetAung San Suu Kyi lors d’un discours

le 1er mars dernier, à Heho.

CULTURE14 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 4 AVRIL 2012

E N B R E Fconcours de

paroliersJusqu’au 1er mai

Le Concours national des paroliers revient pour sa

14e édition. Ce concours de chanson en langue française a reporté sa date limite d’ins-cription au 1er mai. L’auteur-compositeur-interprète, Edgar Bori, préside l’édition 2012. Le Concours est ouvert aux auteurs de tout le pays. Des bourses de 1500$, 1000$ et 500$ seront remises aux lauréats des trois meilleurs textes. Ce concours a été créé en 1988 dans le cadre de la Journée de l’Hymne au printemps. (A.G.)

qualité motelPremier album

Le projet secondaire des gars de Misteur Valaire,

Qualité Motel, est maintenant lancé. Leur premier album, Motel California, est sorti le 2 avril dernier. Au programme, de nombreuses collaborations: Mitsou, Stefie Shock, Yann Per-reau ou encore James Di Salvio. Ce projet parallèle se veut plus électro, à saveur kitsch. Le pre-mier concert officiel du groupe sera présenté à la Société des Arts Technologiques à Montréal le 7 avril. On pourra retrouver les cinq musiciens dans la Ca-pitale le 13 avril prochain au Musée de la civilisation. (A.G.)

sortie dvdCeux qui sont-làLe documentaire biogra-

phique de Martine Asselin sur les proches aidants et le maintien à domicile des ma-lades est maintenant disponible en format DVD. Le film suit, durant trois ans, les parents de la réalisatrice dans un quotidien bouleversé par les maladies d’Alzheimer et de Parkinson. Ceux qui sont-là nous plonge dans la réalité des familles, qui sont les premières touchées. (C.D.-L.)

the sheepdogsTrois fois primésLe groupe rock saskat-

chewannais The Sheepdogs a récolté les honneurs dimanche au Juno Canada’s Music Award. Le quatuor est reparti avec, en mains, les trophées d’album rock de l’année pour leur al-bum Learn & Burn, réalisé par Patrick Carney, batteur de The Black Keys, de simple de l’an-née pour la chanson «I Don’t Know», ainsi que la statuette du Groupe révélation de l’année. (C.D.-L.)

Nuit de la création

Victime de son succès Gabrielle [email protected]

Québec — Avec un thème qui invitait les spectateurs au calme, la quatrième édition de la Nuit de la Création au Mu-sée national des beaux-arts du Québec a attiré un public nombreux dans la nuit du 30 mars. Certains visiteurs ont d’ailleurs attendu longtemps à l’extérieur avant d’accéder aux performances des artistes.

«Curieusement, il y a beaucoup plus de monde que l’an der-

nier, mais c’est compensé par le fait que beaucoup d’installations sont très calmes, très neutres», a commenté Guillaume Pinson, vice-doyen à la recherche et au dévelop-pement de la Faculté des lettres de l’UL. «On est toujours un peu vic-time de notre succès», a-t-il ajouté.

La Nuit de la Création ne pou-vait accueillir que 1 400 personnes à la fois. «Ils auraient pu en prendre plus, mais avec le personnel actuel, c’est la limite», a souligné Thierry Belleguic, doyen de la Faculté des lettres.

Alain Beaulieu, professeur de création littéraire et coorganisateur

de la Nuit de la Création, a déploré cette restriction. «On n’aime pas beaucoup ça, on aimerait pouvoir accueillir tout le monde. Il va falloir penser à une formule qui va per-mettre un peu plus de roulement.»

Le public a pu assister à 45 projets de création artistique tels que des lectures, de l’art pictural et des performances théâtrales, tous créés autour du thème «Nocturne».

Celui qui parraine l’exposi-tion, Biz de Loco Locass, était émerveillé. «Mon coup de cœur, c’est le cabaret surréaliste dans l’espace Pellan, a-t-il commenté. Ça, c’est vraiment réussi, car il y a un décor, un esprit, on est tout de suite dedans... et il y a des belles femmes.»

Les «belles femmes» étaient en effet à l’honneur, l’auditorium du Musée s’étant d’ailleurs trans-formé en cabaret burlesque. «C’est de l’effeuillage, on fait ça dans les règles de l’art, on se montre un pe-tit peu les fesses, mais c’est coquin, ce n’est rien de vulgaire. Le thème de ce soir, c’est Hollywood!», a expliqué Brianna Brasilia, artiste burlesque. Certains spectateurs ont néanmoins émis des réticences à L’EXEMPLAIRE à propos des projec-tions burlesques au plafond.

Malgré des présentations écla-tées, la Nuit a tout de même été tran-quille, plusieurs artistes ayant choisi

d’aborder l’aspect plus intime du thème. Sandra Caissy, étudiante à la maîtrise en art visuel, a choisi d’ex-plorer le suicide avec une installa-tion permettant de susciter l’empa-thie chez le spectateur. «C’est une installation vidéographique, sonore et sculpturale», a-t-elle expliqué. Ça aborde les idées suicidaires de ma-nière plus métaphorique.»

Dès minuit et quart, le groupe rock-n-roll Melvis and the Jive Cats a offert une prestation musicale dans le hall du Musée, où de nombreuses personnes ont pris d’assaut la piste de danse jusqu’à deux heures du matin.

Photo Benoit Duinat L’événement a attiré plus de participants qu’à l’automne dernier.

Cinéma indépendant à Québec

Spirafilm fête ses 35 ansGeneviève [email protected]

Québec — L’organisme Spirafilm, centre de la cinémato-graphie à Québec et véritable tremplin pour plusieurs pro-ducteurs et prometteurs, célébrait son 35e anniversaire la semaine dernière. Pour cette occasion, une fête au Musée de la civilisation de Québec et une formation avec Philippe Falardeau ont été organisées le 27 mars dernier.

«Le mandat de notre or-ganisation est de sou-tenir et promouvoir le

cinéma indépendant», explique Ca-therine Benoît, directrice générale de Spirafilm. Cet organisme est un point de départ important pour de nombreux producteurs. Une grande variété de services est disponible

pour les membres, ce qui leur per-met de créer tous les projets qui leur viennent en tête sans trop de diffi-cultés.

«Nous prêtons de l’équipement professionnel à 95% de rabais à nos membres. On fait des activités de ré-seautage pour qu’ils se rencontrent

et puissent créer leur équipe. Et on donne des formations. Ça permet aux moins habitués d’acquérir de l’expérience», a ajouté Mme Benoît.

L’organisation permet aux ad-hérents de s’essayer à différents postes dans la production cinéma-tographique. «En ce moment, je travaille sur un long-métrage, je fais de la photo de plateau et je parti-cipe aux émissions ‘‘L’archipel’’ et ‘‘Tout le monde s’en fout’’ diffu-sées à Vox», témoigne Elia Djemil, membre depuis quatre ans de Spira-film et secrétaire au comité d’admi-nistration.

Spirafilm est en expansion continuelle depuis une vingtaine d’années, comme en témoigne Ca-therine Benoît. «On a plein de pro-jets en cours avec les festivals. On fait plusieurs projets spéciaux et collectifs. En fin de semaine, par exemple, il y a un festival à Monc-ton. Julien Cadieux, un producteur de là-bas, va venir tourner un film à Québec en collaboration avec des membres de Spirafilm.»

Le développement cinémato-graphique à Québec est aussi au

cœur des réalisations de Spirafilm. «Il y a l’activité ‘‘Prends ça court’’, un visionnement de courts métrages au Cercle tous les lundis soirs. Nous organisons aussi un cinéclub environ huit fois par année au Cé-gep de Limoilou», a énuméré Co-line Miess, directrice artistique de Spirafilm.

Pour le 35e anniversaire, les membres de Spirafilm pourront bénéficier de nouveaux outils mis à disposition. «Nous allons créer un bottin sur notre site internet, qui va regrouper des professionnels de tous les postes en cinématogra-phie», a révélé Coline Miess.

L’organisation Spirafilm a été créée en 1977, mais n’a été enre-gistrée officiellement qu’en 1982. «Ça a débuté avec trois cinéastes qui se sont regroupés et ont fait des demandes au Conseil des arts pour faire naître cette coopérative», ex-plique Catherine Benoît. Au fil des années, le nombre de membres a augmenté, mais ce n’est qu’au dé-but des années 1990 que l’organi-sation s’est vraiment agrandie pour atteindre environ 140 membres aujourd’hui.

Photo Marie-Josée MarcotteSpirafilm est en expansion continuelle depuis une vingtaine d’années.

CULTURE 15L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 4 AVRIL 2012

«Le gou-vernement défend son projet sans prendre en compte les préoccupa-tions des auteurs»

Droits d’auteurLes artistes protestent

Sébastien [email protected]

Québec — Le controversé projet de loi C-11 franchit une nouvelle étape législative à la Chambre des communes. Si le gouvernement fédéral s’en félicite, le milieu artis-tique dénonce une vision qui priorise les consommateurs au détriment des auteurs.

Alors que l’impopulaire projet de loi C-32 avait été abandonné avant la

dernière campagne électorale, le projet de loi C-11 obtiendra, lui, un sort différent, la majo-rité conservatrice en Chambre lui garantissant un succès. «Les jeux étaient déjà faits. Le gouvernement défend son projet sans prendre en compte les préoccupations des auteurs. Ça va à l’encontre de ce à quoi on s’attendait», a confirmé Mathieu Massé-Jolicoeur de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) en entrevue à L’EXEM-PLAIRE.

Le comité lé-gislatif chargé de l’étude du projet de loi C-11, «Loi mo-difiant la Loi sur le droit d’auteur», a délivré son rapport à la Chambre il y a quelques jours. Les parlementaires en débattront en troi-sième lecture, dernière étape avant le vote final. Si quelques amendements ont été apportés, les opposants ne décolèrent pas.

L’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) se dit «déçue que le gouvernement de Stephen Har-per ait déposé un projet de loi en tous points semblable à sa précédente version, sans que les modifications demandées par les créateurs aient été ef-fectuées».

Réactions diversesDe manière générale, le

projet de loi est mal accueilli par l’ensemble des interve-nants du milieu professionnel et des autorités politiques au Québec. Pour Aline Côté, pré-sidente de l’ANEL, «s’il faut appuyer la volonté de renouve-ler la Loi sur le droit d’auteur […], nous voulons que cette adaptation se fasse dans le respect. Les créateurs de tout

le pays ont le droit de pouvoir vivre décemment du fruit de leur travail», s’est-elle expri-mée en entrevue au DEVOIR.

Du côté de l’opposition officielle, on est aussi mécon-tent. Présent lors du comité législatif, Pierre Dionne-La-belle, député du NPD à Ri-vière-du-Nord, a affirmé que «même si plusieurs témoins sont venus en commission et qu’on a eu droit à des dizaines de recommandations, les conservateurs n’ont rien voulu entendre. Le gouvernement

en fait une question idéologique, cer-tains aspects favo-risant clairement les grandes entre-prises».

À Québec, on est aussi préoccu-pé par la question. Dans une lettre ou-verte parue dans les médias il y a quelques semaines,

la ministre Christine St-Pierre a rappelé que si «le gouverne-ment du Québec a plusieurs fois répété qu’il souscrit au principe de l’adaptation de la législation, le projet de loi, tel qu’il est présenté, comporte des dispositions contraires aux revendications du Québec».

Cibles variées L’accès grandissant à In-

ternet et le contexte de numé-risation des données imposent une réflexion de fond sur la propriété intellectuelle. Avec ce projet de loi, le gouverne-ment Harper souhaite confor-mer le pays aux ententes inter-nationales qu’il a signées en la matière.

Le projet de loi cible dif-férents thèmes: l’utilisation des œuvres numériques à fin académique, la possibilité de permettre un usage du matériel protégé par le droit d’auteur et l’idée de conférer aux pho-tographes des droits égaux à

ceux des autres créateurs. Pour arriver à ces buts, on propose l’inclusion de l’éducation dans le concept de «l’utilisation équitable» des ressources.

Cela permettrait ainsi aux bibliothèques et aux profes-sionnels de l’éducation d’avoir accès à des œuvres numériques pour la formation sans avoir de frais de droits d’auteur à dé-bourser.

Très critiquée par l’ANEL et plusieurs regroupements artistiques, la Fédération qué-bécoise des professeures et professeurs universitaires (FQPPU) «accueille positive-ment» cette formule, y voyant un avantage pour le monde scolaire.

L’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) se dit, elle, déçue de la décision du gouvernement dans son communiqué.

«L’ajout de l’éducation aux motifs de l’utilisation équitable constitue une expro-priation du droit de propriété intellectuelle, et donc une sorte de vol légalisé.»

L’artiste peintre Fred Jourdain croit que l’usage d’œuvres à des fins éducatives n’est pas dramatique. Il encou-rage les enseignants à acheter les réalisations présentées en classe parce que des achats de cette taille encouragent fi-nancièrement les artistes. Plu-sieurs auteurs reçoivent de grosses redevances à la suite de ces achats. Sans ces rede-vances, plusieurs artistes ne survivraient pas.

L’autre grande mesure du projet de loi est celle de l’élar-gissement des verrous numé-riques, afin de limiter ce que le consommateur peut faire avec un fichier ou un produit pro-tégé par le droit d’auteur.

On alourdira les peines pour les contrevenants pris à contrefaire des œuvres numé-riques. Cette suggestion ne fait pourtant pas l’unanimité, ne protégeant aucunement le matériel physique comme les livres, facilement photocopiés et numérisés pour être partagés en ligne.

Fred JourdainBédéiste

coloré

François-Olivier [email protected]

Québec — Dessinateur, créateur et entrepreneur, Fred Jour-dain a fait sa marque au Québec. Il a récemment été mis en nomination pour le prix Réal-Fillion au Festival de la bande dessinée francophone de Québec. Portrait de l’artiste qui a couvert les murs de la ville de ses dessins et qui a signé, l’année dernière, la bande dessinée Le Dragon bleu.

Sa signature, on la reconnaît grâce aux dessins que l’artiste a affichés aux quatre coins de

la Capitale. Mais c’est plus souvent chez des particuliers, qui dépensent de 40 à 500 $ pour ses oeuvres, que l’on retrouve les dessins de Jour-dain.

«C’est l’un de mes plus grands plaisirs: quand je me promène dans mon coin [Limoilou] le soir, et que je vois l’un de mes posters accro-chés sur le mur d’un inconnu», a-t-il admis à L’EXEMPLAIRE.

L’artiste de 27 ans a toujours passé le temps avec un crayon à la main. «Au secondaire, c’était ter-rible! Je passais tous mes cours à dessiner. Certains profs me savaient tout de même attentif, d’autres ne me comprenaient pas et étaient constamment sur mon dos. J’ai dé-testé mon secondaire», a-t-il confié.

À 14 ans, il publie ses pre-mières bandes dessinées, qui lui permettent d’être invité pour trois années consécutives au Salon du livre de Québec. Il reçoit pour-tant un refus catégorique dans tous les programmes d’arts visuels post-secondaires.

Fred Jourdain trouve finale-ment sa place dans un cours de dessins animés à Rivière-du-Loup. «J’ai enfin pu affirmer pleinement mon potentiel. Mes comportements et mon attitude étaient enfin encou-ragés», a-t-il affirmé.

Diplômé, il se met à dessiner la série d’affiches qui l’a fait connaître. L’artiste y a surtout représenté ses plus grandes idoles musicales et ci-

nématographiques: Leloup, McCar-tney, Miles Davis, Zappa, ou encore le Parrain.

À l’époque, Jourdain travaille aussi pour divers groupes de mu-sique. «Je ne faisais pas assez d’ar-gent avec mes dessins. Je me suis alors mis à créer pour des bands. Pochettes, sites Internet, t-shirts, je confectionnais leur image. Ça m’a permis de vivre de mon art et de combiner ma passion du dessin avec celle de la musique.»

Le jeune artiste-entrepreneur a toujours réinvesti l’argent qu’il faisait. C’est ce qui l’a d’ailleurs poussé à dépenser 40 000 $ dans son équipement.

En 2008, il a été approché par l’équipe de Robert Lepage pour créer une bande dessinée, Le Dra-gon bleu, nouveau projet du produc-teur derrière Le Moulin à Images. «Ça m’a pris deux ans! Je suis sorti de là totalement vidé, mais c’est le genre de projet auquel je ne pouvais pas dire non. Je suis fier du produit et ça m’a donné une super visibi-lité.»

Depuis peu, Fred Jourdain s’est lancé dans la réalisation. «Je trippe sur Jean Leloup. Avec la sortie de son album The Last Assassins, je lui ai fait parvenir par Facebook un dessin que j’avais fait de son groupe. Il a capoté et m’a invité à passer un mois, avec mon frère, à le suivre partout. On filmait constam-ment pour réaliser des clips ou un documentaire. Ç’a été débile! Le projet a donné des vidéos sur You-Tube, reste à voir pour la suite», a-t-il fièrement expliqué.

Photos François-Olivier RobergeLe 25e Festival de la bande dessinée francophone de Québec

se tiendra du 11 au 15 avril prochain.

SPORTS16 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 4 AVRIL 2012

E N B R E Fraid extrême

Deux Québécois impressionnent

Deux Québécois, Ian Beau-lieu de Baie-Comeau et

Simon Côté de Gaspé, ont rem-porté la première édition du Nunavik Adventure Challenge International. C’est avec une avance de 90 minutes sur leurs plus proches rivaux, les Amé-ricains de l’équipe Out There, que les deux athlètes québécois ont été couronnés victorieux. L’épreuve jumelait la pratique du ski de fond, de la raquette, de l’escalade, de l’orientation, du snowboard et du camping d’hi-ver. (M.-A.P.)

soirée signature

Les Grands crus R&O

La SAQ Signature du Com-plexe Jules-Dallaire a ac-

cueilli, le 27 mars dernier, l’ac-tivité Les Grands crus Rouge et Or 2012 – Soirée Signature, au profit du fonds de bourses d’études pour les étudiants-athlètes du programme d’ex-cellence sportive Rouge et Or. L’événement a permis de récol-ter un montant de 21 000$, qui contribuera, entre autres, au dé-veloppement des clubs d’excel-lence sportive. (M.-A.P.)

shakedownToutant

victorieux

Sébastien Toutant a remporté le Ride Shakedown, une

compétition de planche à neige style slopestyle qui se tenait au Mont-Saint-Sauveur cette fin de semaine. C’est la qua-trième fois que le planchiste de 19 ans gagne les honneurs de cette compétition. Sa première victoire date de 2006, lorsqu’il avait seulement 13 ans. Antoine Truchon et Jason Dubois ont respectivement terminé qua-trième et cinquième. (C.L.)

p-a rousseauNouveau défi

Dans une entrevue exclu-sive accordée à Radio-

Canada dimanche dernier, le skieur acrobatique québécois Pierre-Alexandre Rousseau a annoncé qu’il prenait sa retraite des bosses pour se lancer dans un nouveau défi. Pour l’instant, la nature de son projet reste secret, mais il combinera ses passions : le saut à ski, le pa-rachutisme et le base jumping. (M-A.P.)

Le cheerleading au Québec

Engouement exponentielMalory [email protected]

Québec — Le cheerleading connaît une montée en popu-larité au Québec depuis quelques années. Ce sport, autre-fois fortement stéréotypé, se taille maintenant une place de choix parmi les disciplines athlétiques.

Les chiffres du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) démontrent que l’at-

trait pour cette discipline a grimpé en flèche au cours des huit dernières années. Depuis 2004, le nombre d’équipes dans les régions de Qué-bec et de Chaudière-Appalaches est passé de 10 à 108, soit une aug-mentation dépassant les 1000%. D’ailleurs, l’évolution de la parti-cipation à cette discipline dépasse celle de sports populaires comme le hockey et le rugby.

«Je crois que son aspect mul-tidisciplinaire a joué un rôle dans cette évolution», a expliqué Stépha-nie Thibault, entraîneuse en chef de l’équipe de cheerleading du Rouge et Or, à l’Université Laval. «Cela attire des athlètes provenant de la gymnastique, de la danse et des acrobaties.»

Elaine Marier, régisseure au sein du RSEQ, estime que ce sport rassemble également une certaine catégorie de personnes. «Je crois que le cheerleading va chercher cer-tains jeunes qui étaient un peu plus

artistiques et un peu moins actifs, a-t-elle déclaré. Le sport leur permet de joindre ces deux aspects afin de s’épanouir en équipe.»

Selon Mme Thibault, l’admi-nistration qui entoure le cheerlea-ding confirme le sérieux de cette discipline. «Nous avons maintenant une Fédération de cheerleading du Québec, ainsi qu’une ligue étudiante dans le RSEQ», a-t-elle affirmé. Les entraînements rigoureux sont éga-lement un aspect qui apporte de la crédibilité. «Aux États-Unis, il est classé sport extrême», a souligné Mme Thibault. Elle ajoute que c’est un excellent moyen de se tenir en forme. «C’est demandant sur les plans cardiovasculaire, musculaire ainsi que pour la coordination.»

Nouveau virageSouvent pointé du doigt pour

son image stéréotypée et sexiste, le cheerleading semble avoir pris un nouveau virage au cours de la dernière décennie. Mme Marier dé-clare toutefois que la partie n’est pas encore gagnée. «Beaucoup de gens qui n’assistent pas aux compétitions

ont encore des préjugés», a-t-elle déploré.

Marie-Josée Arsenault, mère d’une jeune cheerleader et respon-sable des communications au sein de l’équipe de cheerleading les Fan-As, croit que le phénomène s’atté-nue avec les ans.

«Ce sport s’étend maintenant dans toutes les régions de la pro-vince et les compétitions se multi-plient, a-t-elle expliqué. Cela per-met au public de se défaire de ses préjugés.»

Mme Thibault est du même avis. «Les gens commencent à reconnaître l’aspect athlétique de ce sport.». L’apparence phy-sique est un facteur qui ne prime

pas, si l’on se fie aux adeptes du cheerleading.«Ce qui est intéres-sant, c’est que l’on peut retrouver toutes sortes de silhouettes», a af-firmé Mme Marier.

Mme Thibault soutient aussi cette idée. «Tant que la personne est assez forte et en forme pour supporter les entraînements et les compétitions, cela ne pose pas problème.» Mme Arsenault ajoute qu’il faut aller au-delà des diffé-rences et sortir du moule.

«Comme pour les autres sports d’équipe, c’est la coopéra-tion de chacun des membres qui est le facteur clé», a-t-elle souli-gné. Chaque personne a un rôle à jouer et chaque silhouette a sa place.»

Stations de ski

Saison courte mais rentableGabrielle [email protected]

Québec — Bien que les températures élevées des derniers temps viennent influencer la durée des saisons de ski, les plus petites stations en périphérie de Québec demeurent rentables.

Ainsi, les représentants des stations de ski du Relais, du Mont Gleason et du Mont

Orignal n’ont pas eu à augmenter démesurément les coûts des billets.

Cette année, leur prix a aug-menté d’environ 3$ pour le Mont Orignal. «Et là, on va être quelques années sans les augmenter», a statué Micheline Cloutier, directrice géné-rale du Mont.

Pour les deux autres stations, le prix des billets suit l’inflation normale du coût de la vie. Pour Le Relais, les abonnements saison-niers coûtent même presque deux fois moins cher que lors des saisons précédentes. «Au cours des six der-

nières années, on a vendu huit fois plus d’abonnements saisonniers. Avec nos promotions, on a ramené beaucoup de personnes qui avaient délaissé le ski», a souligné Gaétan Chabot, directeur général du centre de ski Le Relais. Il explique que cette baisse considérable des prix est due à la fréquentation des sta-tions. «Les gens vont skier moins souvent qu’avant, il faut donc que le prix en vaille la peine.»

Mme Cloutier expose aussi l’importance d’avoir une clientèle fidèle. «Au Mont Orignal, on a notre propre clientèle. C’est sûr qu’on en veut des nouveaux [clients] aussi, mais on vise à bien servir ceux qui sont déjà présents.»

Fermetures précocesParmi les trois centres, Le Re-

lais est celui qui a réussi à ouvrir le plus tôt cette saison (10 décembre), et est le seul à être toujours ou-vert. «On va probablement fermer à Pâques, mais ce n’est pas par manque de neige, plutôt par manque de skieurs. Dès qu’il n’y a plus de neige à Québec, les gens ne font plus de ski», a constaté M. Chabot.

De son côté, le Mont Orignal n’a pu ouvrir qu’à partir du 22 dé-cembre pour fermer le 18 mars. L’année dernière, les skieurs avaient pu profiter du mont Orignal jusqu’au 10 avril. Mme Cloutier a affirmé que la période durant laquelle ils ont été ouverts a été vraiment intensive. «On a même rattrapé les jours de l’an passé», a-t-elle précisé.

Le Mont Gleason a lui aussi dû fermer à la mi-mars. Malgré la saison raccourcie, Maryse Gingras, responsable des communications, a

de plus affirmé que le mont a vendu plus de 4000 abonnements cette sai-son, un record.

Neige artificielle essentielleD’après les trois représen-

tants, la réussite de leur saison dépend essentiellement de leur production de neige artificielle. «La neige fabriquée dure plus longtemps et elle fond moins ra-pidement», a expliqué Micheline Cloutier, précisant qu’il est toute-fois préférable d’avoir une bonne base de neige naturelle pour avoir des conditions optimales.

Si la production de la neige débute à la mi-novembre, les sta-tions de ski restent néanmoins dé-pendantes des caprices de Dame nature. «On a fait notre ouverture le 27 novembre 2011, mais on a dû fermer pour quelques semaines, à cause des mauvaises conditions météorologiques», a rappelé Mme Gingras.

Photo Éric GoudreauLes Cobras sont un club de cheerleading indépendant de Québec.