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Presses Universitaires du Mirail Mines, terres et société à Zacatecas (Mexique) de la fin du XVIIº siècle à l'Indépendance by Frédérique LANGUE Review by: Michel BERTRAND Caravelle (1988-), No. 62, L'EXPRESSION DES IDENTITÉS AMÉRICAINES A PARTIR DE 1492: LES "ÉCRANS DE L'HISTOIRE" 1992 (1994), pp. 284-286 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40852303 . Accessed: 15/06/2014 21:07 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 91.229.229.162 on Sun, 15 Jun 2014 21:07:41 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

L'EXPRESSION DES IDENTITÉS AMÉRICAINES A PARTIR DE 1492: LES "ÉCRANS DE L'HISTOIRE" 1992

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Presses Universitaires du Mirail

Mines, terres et société à Zacatecas (Mexique) de la fin du XVIIº siècle à l'Indépendance byFrédérique LANGUEReview by: Michel BERTRANDCaravelle (1988-), No. 62, L'EXPRESSION DES IDENTITÉS AMÉRICAINES A PARTIR DE 1492: LES"ÉCRANS DE L'HISTOIRE" 1992 (1994), pp. 284-286Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40852303 .

Accessed: 15/06/2014 21:07

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284 CM. H. LB. Caravelle

Frédérique LANGUE : Mines, terres et société à Zacatecas (Mexique) de la fin du XVIIo siècle à l'Indépendance, 445 p., publications de la Sorbonne, Paris,- 1992.

L'objet du livre de F. Langue est une monographie centrée sur une des régions minières les plus célèbres de Nouvelle-Espagne, celle de Zacatecas au XVIIIo siècle. Dans ce cadre qui a déjà fourni une littérature historique conséquente sur l'économie minière de la Nouvelle-Espagne, F. Langue s'intéresse plus aux hommes qu'aux productions. Cependant, elle n'oublie pas combien les comportements individuels et collectifs sont conditionnés par les soubassements économiques dans lesquels ils se développent. Aussi structure-t-elle sa réflexion selon une triple organisation répondant à cette conception d'une histoire où les diverses approches se répondent et se complètent. A une première partie centrée sur l'étude de la conjoncture économique, succède une étude de la société minière avant d'aborder celle des aspects mentaux.

En trois chapitres clairs, F. Langue dessine dans un premier temps l'histoire d'une conjoncture minière séculaire. L'essentiel ici réside bien moins dans la reconstruction des cycles de production que dans leur mise en perspective régionale. A l'étude purement conjoncturelle qui confirme plus qu'elle ne fournit d'éléments véritablement nouveaux, l'auteur se soucie d'ajouter l'analyse des conditions externes pesant sur celle-ci. C'est ainsi que la crise minière du milieu du XVIIIo siècle apparaît autant comme le fruit d'un retournement de conjoncture que comme celui des mutations en cours de réalisation. F. Langue désigne alors trois des principaux responsables de ce retournement : la pression fiscale croissante, la nécessité d'un recours à un crédit plus lointain et donc plus difficile, l'inadaptation de la législation. Ces difficultés conjoncturelles contribuent à la mutation du groupe social qui anime cette économie minière. Elles donnent naissance à de nouveaux comportements économiques, à de nouvelles structures minières qualifiées de "capitalistes" dirigées par de véritables entrepreneurs dont l'auteur s'attache à étudier plusieurs cas.

Cette étude économique dessine l'arrière plan devant lequel se meuvent les acteurs qui vont en fait bénéficier de l'essentiel de l'attention de l'auteur. Son propos est de saisir le mécanisme qui permet la constitu- tion de l'élite du centre minier étudié en étudiant exclusivement les seuls "grands mineurs" (p. 15). C'est à nos yeux dans cette deuxième partie de l'ouvrage que l'auteur atteint le mieux l'objectif qu'elle s'est fixé. Elle y réalise en effet une très riche étude de la formation des élites du centre minier. Les stratégies économiques et familiales se conjuguent ici pour donner le jour à une véritable ploutocratie reconnue progressivement comme telle au cours du siècle. Cette modernité sociale n'exclut cepen- dant pas l'ambiguïté mentale au sein de ce groupe où voisinent

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Comptes Rendus 285

allègrement des comportements marqués du sceau de l'archaïsme et d'autres empreints de modernité. F. langue explique pour l'essentiel cette dualité par la permanence de la frontière qui conforte des comportements apparentés à ceux de la Reconquête. Ce que démontre finalement l'auteur, c'est la fluidité de la société américaine où des structures mentales anciennes toujours actives n'empêchent pas leur utilisation à des fins autres. Enfin, l'auteur souligne le besoin pour cette élite de renforcer son pouvoir de fait par un pouvoir de droit en accédant aux titres et aux charges de pouvoir.

Les chapitres 5 et 6 illustrent à merveille cette ambiguïté des comportements sociaux de l'élite de Zacatecas. Le premier prouve le réinvestissement de structures sociales anciennes -privilèges et majorais- à des fins dynamiques. A ce propos, on peut sans doute nuancer la conclusion de l'auteur qui fait de ces attitudes une spécificité américaines : à la même époque dans plusieurs régions d'Espagne, les élites locales sont capables de mener le même jeu. Le second chapitre dissèque les stratégies mises en place dans la constitution des élites : mariages, alliances professionnelles, alliances économiques, collaboration avec le pouvoir royal. Cette dernière entente avec la monarchie exprimerait le souci premier de la monarchie éclairée de rentabiliser au mieux les richesses coloniales. Cela l'amènerait à des concessions de privilèges contredisant exactement son action centralisatrice et modernisatrice en métropole.

La dernière partie de l'ouvrage s'attaque enfin aux mentalités des élites minières. Bien qu'éléments actifs du dynamisme économique, leurs mentalités restent imprégnées d'archaïsme social. La propriété de la terre en est le témoin parlant. Ces mineurs si soucieux de productivité, de rentabilité sont capables de maintenir avec la terre une relation de type seigneurial. Certes, cette démarche n'est pas exclusive d'autres attitudes plus dynamiques, à l'image du comportement économique des jésuites. Cette ambiguïté se retrouve dans la constitution des réseaux relationnels de l'élite minière. Bien que répondant progressivement à des finalités plus économistes, plus modernistes, le fonctionnement de ces réseaux reste finalement d'assurer la perpétuation de relations sociales fondées sur la verticalité. Cet archaïsme se retrouve à l'échelle religieuse où se perpétuent des attitudes de "contre-réforme". L'ambiguïté de ces "entrepreneurs", nourris de références plus pré- révolutionnaires qu'issues des Lumières, se retrouve encore dans leur attitude lors de la crise d'Indépendance. L'adhésion à la cause indépendantiste ne se comprend pas à partir du critère d'opposition aux métropolitains auxquels leurs alliances les attachent. Ici, c'est surtout le pragmatisme qui commande bien plus que les choix préétablis.

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Le travail de F. langue apporte donc dans l'étude des élites sociales coloniales une contribution remarquée en se fondant sur le cas d'une cité minière exceptionnelle par la durée et l'importance de son activité économique. Grâce à une approche nuancée, grâce aussi à une documentation remarquable par sa densité et sa diversité, l'auteur est à même de brosser le portrait de cette petite -par le nombre- élite minière dont le rôle fut décisif. Par son approche fondée notamment sur la recherche des réseaux de clientèles elle est à même de mettre à jour les solidarités qui parcouraient ce monde. Soucieuse de précisions et de nuances, elle offre de cette élite un tableau riche, varié, complexe. Créoles et péninsulaires, mineurs et officiers du roi, hommes de la terre et hommes d'argent, les clivages autour desquels on avait longtemps conçu les relations dans la société coloniale semblent soudainement peu ou pas opératoires. Avec son étude, F. Langue nous invite à concevoir la société coloniale comme étant plus subtile, plus fluide, plus diverse, moins modélisable et réductrice qu'on ne le pense trop souvent.

Michel BERTRAND

Pilar GONZALBO AIZPURU, Historia de la educación en la época colonial El mundo indígena, México, El Colegio de México, 1990. En el tercer decenio del siglo XVI se ideó uno de los proyectos más

curiosos en toda la historia de la educación novohispana; curioso porque era audaz, porque dio buenos frutos y porque el éxito lo condenó al fracaso. Me refiero al colegio de Santa Cruz de Tlatelolco, fundado en 1536 con gran solemnidad, en el que los jóvenes aristócratas de la sociedad mexica estudiaban latín, lógica, retórica, medicina, leían a Platón, Cicerón, San Agustín. Después de diez afios de vida próspera, el colegio arrastró su destino incierto por casi dos siglos; quien primero lo dejó de su mano fue el franciscano Juan de Zumárraga, uno de sus entusiastas fundadores.

No sin razón, Gonzalbo atribuye la reacción negativa del fraile a la lucha entre su devoción a la cultura y su ortodoxia, intransigencia y rigor intolerante. Pero esa reacción es más contradictoria aún cuando se advierte leyendo el Erasmo y España de Bataillon que este obispo, promotor y escritor de doctrinas, aprovechó (plagió es una palabra muy fuerte para ese siglo) la sustancia de la Suma de doctrina cristiana del erasmista Constantino Ponce de la Fuente para componer su Doctrina breve destinada, al parecer, a los mexicanos. Es de preguntar qué habría añadido Gonzalbo a la personalidad del fraile si hubiera tenido a mano este dato.

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