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EHESS Libération et progressisme by Christian DUQUOC Review by: Danièle Hervieu-Léger Archives de sciences sociales des religions, 34e Année, No. 67.2 (avril-juin 1989), pp. 260-261 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41623270 . Accessed: 17/06/2014 09:17 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.78.156 on Tue, 17 Jun 2014 09:17:02 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Libération et progressismeby Christian DUQUOC

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Libération et progressisme by Christian DUQUOCReview by: Danièle Hervieu-LégerArchives de sciences sociales des religions, 34e Année, No. 67.2 (avril-juin 1989), pp. 260-261Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/41623270 .

Accessed: 17/06/2014 09:17

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

67.325 DION (Michel). La France profonde. Paris, Messidor, Éd. Sociales, 1988, 247 p.

Bien que l'auteur précise qu'il n'écrit pas pour les spécialistes, ceux-ci peuvent aussi trouver leur compte à ces témoignages sur la transformation des consciences politiques ouvrières et paysannes surtout en Mayenne et en Lorraine, de 1945 à 1980 environ. Deux régions qui se « croisent » dans la mesure où la Lorraine voit s'effondrer son industrie et sa culture prolétarienne, cependant que la Mayenne connaît une industrialisation tardive et à dividendes centristes ou socialistes. Réali- sés auprès de militants, prêtres, religieuses, responsables syndicaux et politiques, les entre- tiens nous montrent comment les catholiques s'affranchissent de la tutelle des notables ru- raux et de la famille de Wendel, rejoignent pour certains, en Lorraine surtout, les commu- nistes, ou tout au moins s'en rapprochent à l'époque de l'union de la gauche ; et comment, dans la Mayenne de Robert Buron, la nouvelle gauche catholique absorbe la vieille SFIO et transforme le clivage cléricaux/anticléricaux.

Yves Lambert

67.326 DJOMO (Lola). La Dynamique de la personne dans la reli- gion et la culture Tetela. Kinshasa, Faculté de Théologie Catholique, 1988, 212 p. (Préf. d'Ibrahima Sow) (Coll. «Bibliothèque du Centre d'Études des Religions Africaines »).

Psychologue de formation et très informé des recherches qui, depuis plusieurs décen- nies, à Dakar et ailleurs, ont été consacrées à la psychopathologie africaine, l'auteur, zaïrois, analyse avec beaucoup de rigueur les compo- santes qui, dans son ethnie d'origine, contri- buent à la formation de la personnalité. Pour normatives qu'elles soient, les références ances- trales et l'autorité des anciens, ne suffisent pas à rendre compte de la singularité des parcours personnels qui laissent au sujet une large initiative. La tradition n'est jamais définitive- ment fixée, elle est chose vivante : « tradition et interprétation sont intimement liées. Les deux polarités cachent une quête permanente de production et de reproduction du sens » (p. 63). S'il arrive que les malheurs et les conflits de l'existence perturbent le cours des choses, « déstructurant » pour un temps la personnalité profonde - l'A. a sur la sorcelle-

rie d'excellentes pages - il est toujours pos- sible de recourir au devin thérapeute, le weeci. Le savoir auquel ce dernier parvient au terme d'une longue et très onéreuse initiation, lui permettra le plus souvent de discerner la sour- ce des agressivités et des tensions qui ont provoqué la crise et d'y porter remède avec la collaboration de tous. De même l'A montre-t- il avec pertinence que les rituels funéraires ne cherchent pas seulement à reconstituer le tissu social déchiré par l'angoisse que fait naître la présence de la mort Ils tendent aussi à préve- nir les dommages que le deuil et la tristesse qui l'accompagne, peuvent provoquer chez les survivants.

La bibliographie qui accompagne ce petit livre est très honorable. Mais un court lexique des termes vernaculaires n'eût pas été superflu.

René Luneau.

67. 327 DUMAS (André). Protestants. Paris, Les Bergers et les Mages, 1987, 69 p., bibliogr. Où en est le protestantisme français ? De

commémorations répétées en déclarations officielles retentissantes, de sondages optimis- tes en mise en vedette de personnalités politi- ques, il porte plus ou moins sourdement l'in- quiétude d'une identité sociale menacée par la réussite même de son intégration à la société française et d'une identité religieuse compro- mise par l'œcuménisme. Il semble moins sou- vent s'interroger sur la pertinence actuelle des principes de la Réforme. A.D. fait le point sur le sens qu'il y a à être protestant aujourd'hui : la Bible comme référence unique encore que relativisée par la critique exégétique, la tension entre le salut par grâce et l'humanisme, les sacrements comme prédications en actes, l'unité de l'Église dont les particularismes se recomposent indéfiniment, l'éthique comme un combat avec l'ange dont la seule issue est la bénédiction-

Françoise Lautman.

67. 328 DUQUOC (Christian). Libération et progressisme. Paris, Éd. du Cerf, 1987, 142 p.

L'auteur, théologien, grand connaisseur et de l'Amérique Latine et des productions de la

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theologie de la libération (il a été le directeur de thèse de Gustavo Guttierez) poursuit dans ce petit livre incisif un triple propos : il entend ďabord souligner que les enjeux de la théolo- gie de la libération ne sont pas des enjeux régionaux, circonscrits au seul sous-continent américain, mais des enjeux qui concernent l'ensemble de l'Église catholique romaine. Il entend ensuite mettre à jour ce qui fait le fond des réticences des théologiens latino-améri- cains à l'égard de la théologie occidentale moderne, dont la visée est de faire reconnaître dans l'institution ecclésiastique les valeurs (et le sens religieux) de la démocratie. Il se propose enfin d'analyser les raisons de l'affinité latente que Rome, par-delà ses prises de position critiques à l'égard des dérives « marxistes » de ces recherches, entretient avec les théologiens de la libération, et ceci au moment même où la tension prend un tour aigu entre les instan- ces vaticanes et une Église nord-américaine, acculturée à la démocratie politique, qui ré- clame l'égalité des droits dans la société civile et dans la société ecclésiastique. L'A. fait apparaître finement l'articulation qu'établis- sent les théologiens latino-américains entre une expérience historique de la dépendance et de l'exploitation, une pratique des luttes de libération et une lecture des Écritures (en particulier de la promesse vétéro-testamentaire d'une terre) : cette construction originale, à la fois théorique et pratique, fonctionne comme une critique radicale de toutes les prédications spirituelles et doloristes de la pauvreté, mais aussi comme une mise en question sévère des célébrations abstraites de la liberté. Elle entre en conflit avec les idéologies libérales occi- dentales, « théologies de la liberté » compri- ses : ce que les théologies de la libération mettent en cause, avec la force que leur don- nent l'épreuve de la répression et l'expérience de la lutte, c'est la naïveté ou l'aveuglement des théologies occidentales qui magnifient la liber- té et ignorent les conditions sociales réelles de la libération. Cette orientation anti-libérale est, de fait, susceptible de trouver certaines consonances, au moins jusqu'à un certain point, avec les accents anti-modernes et fon- cièrement anti-démocratiques du discours romain. Mais cette « complicité » apparaît bien fragile, dès lors que la pratique romaine de la conciliation avec les théologies de la libération consiste à réduire « l'option préfé- rentielle pour les pauvres » (utilisée comme une machine de guerre contre la modernité) à une exhortation éthique, et à occulter la dimen- sion socialement et religieusement anticipa-

BULLETIN DES OUVRAGES

trice de l'expérience « démocratique » des communautés de base. Se révèle alors que la problématique de la libération, qui trouve ses fondements présents dans la situation vécue des peuples les plus pauvres, ne pourra pas toujours éluder les questions - sans doute maladroitement affrontées par les théologies occidentales, mais néanmoins inéluctables - que pose au christianisme et à l'Église romaine l'accès aux libertés. Le fait que le seul livre relevant de la théologie de la libération et condamné par Rome ait été celui de Léonardo Boff portant précisément sur l'organisation ecclésiastique tend bien à confirmer l'analyse aiguë de Christian Duquoc.

Danièle Hervieu-Léger.

67.329 DURANTON-CRABOL (Anne-Marie). Visage de la Nouvelle-Droite. Le GRECE et son histoire. Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1988, 267 p., index. (Préf. de René Rémond).

Anne-Marie Duranton-Crabol a consacré une thèse d'histoire à l'étude du cercle politico- culturel réuni autour d'Alain de Benoist, à partir duquel s'est constituée, au cours des années 70, la nébuleuse de la droite dite « nouvelle ». Le livre qu'elle en a tiré est tri- plement intéressant. Du point de vue de l'his- toire politique contemporaine d'abord, il pré- sente, d'une façon très éclairante, la dynamique et la stratégie d'un courant qui a contribué à renouveler non seulement la configuration de la droite nationaliste en France, mais égale- ment, par glissements et influences divers, le paysage de la droite « classique ». Du point de vue de l'analyse des idéologies, on remarquera particulièrement les développements qui concernent l'élaboration progressive d'une théorie du « droit à la différence », théorie qui tend - au nom de la défense de l'identité et du rejet des mélanges - à « respectabiliser » le racisme ordinaire en déplaçant sa justification, du terrain de la biologie et de la race à celui de la culture et de « l'héritage indo-européen ». Les sociologues des religions, enfin, trouveront leur compte à la lecture de ce livre, qu'il s'agisse des analyses de l'anti-christianisme du GRE- CE, ou de ses tentatives, plus ou moins folklo- riques, pour se réapproprier les « rites ances- traux », célébration du solstice d'hiver ou communion solaire... Le rejet radical de l'éga- litarisme chrétien qui a détruit 1'« élitisme aristocratique » et justifié le mépris du corps,

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