DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE

◆ UFR Arts, philosophie, esthétique ◆

DESCRIPTIFS DES ENSEIGNEMENTS

LICENCE-MASTER

2018 – 2019

UNIVERSITE PARIS 8 2, rue de la Liberté

93526 Saint-Denis Cedex 02 Tél. : 01 49 40 66 25 Fax : 01 48 21 04 46

http://www.philosophie.univ-paris8.fr

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SOMMAIRE

EMPLOI DU TEMPS ................................................................................................................................................................ 31ER SEMESTRE ......................................................................................................................................................................... 32EME SEMESTRE ....................................................................................................................................................................... 5

RESUMES .............................................................................................................................................................................. 71ER SEMESTRE ......................................................................................................................................................................... 72EME SEMESTRE ..................................................................................................................................................................... 33SEMINAIRES ANNUELS ......................................................................................................................................................... 57COURS DU DEPARTEMENT D’ETUDES DE GENRE OUVERTS AUX ETUDIANTS DE MASTER DE PHILOSOPHIE ........................... 63

EMPLOI DU TEMPS

1ER SEMESTRE

Lundi

9h-12h CASSOU-NOGUÈS Pierre – La naissance de la mécanique quantique – L, M HEWLETT Gus – Anglais pour les philosophes ; Philosophie et Science : la politique, la méthode et l’histoire – L, M

12h-15h SIBERTIN-BLANC Guillaume – Anti-Oedipes africains, amazoniens, mélanésiens… Les contre-anthropologies de Deleuze et Guattari – L, M

15h-18h DONOSO GOMEZ Mario – Spinoza, Traité théologico-politique – L, M SCHMEZER Gerhard – Anglais pour philosophes : introduction à la philosophie analytique – L, M

18h-21h ALLIEZ Éric – POPpositions (Les années 1968) – L, M PRADO Plínio – « Comment faut-il vivre ? ». Lectures de Samuel Beckett : Blanchot, Adorno et au-delà (I) – L, M

Mardi

9h-12h CASSOU-NOGUÈS Pierre – Cinéma et philosophie : cartes et modes de spatialisation – L, M CHERIF ZAHAR Farah – La théorie aristotélicienne de la science : introduction à l’Organon – L, M COHEN-HALIMI Michèle – Nietzsche et Schopenhauer : une explication continuée – L, M

12h-15h PINGEOT Mazarine – Structures et figures de l’altérité – L, M RAMBEAU Frédéric – Déplacements deleuziens du transcendantal (2) – L, M

15h-18h

CASTEL Orianne – Langage et art abstrait – L1 (mutualisé UFR Arts) LECERF Éric – Critique de la critique du travail – L OGILVIE Bertrand – Critique du travail – M RAMOND Charles – Introduction à la philosophie moderne : la pensée et l’étendue – L, M

18h-21h ALLIEZ Éric – Machine de guerre ou/et révolution – L, M BIRNBAUM Antonia – Comment sortir de la misologie ? La science de la logique de Hegel, exposée dans l’Encyclopédie des sciences philosophiques – L, M

Mercredi

9h-12h CANY Bruno et POULAIN Jacques – Anthropologie et esthétique – M, D (N.B. : mensuel) CHERIF ZAHAR Farah – Lecture suivie du Timée de Platon – L, M COHEN-HALIMI Michèle – Cinq préfaces à cinq livres qui n’ont pas été écrits – L, M

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12h-15h CHEVRIER Adrien et OGILVIE Bertrand – Politique et carnaval – L, M CHERIF ZAHAR Farah, IRRERA Orazio, KISUKIDI Nadia Yala, RENAULT Matthieu et SIBERTIN-BLANC Guilaume– Archives non-européennes de la philosophie – L, M, D

15h-18h

BARRA-JOVER Mario – Conventions « spontanées », règles inconscientes et nécessité – L, M (N.B. : 16h30-19h) POULAIN Jacques, CANY Bruno et CAMARGO Renata – L’esthétique du bonheur : de l’art à la culture – L, M RENAULT Matthieu – W.E.B. Du Bois : double conscience et condition raciale – L, M BIRNBAUM Antonia – L’incidence de la révolte en politique. Jacques Rancière – L, M

18h-21h ZAULI Barbara – Lectures de Thérèse d’Avila – L, M Formes de l'exception : séminaire du collectif de réflexion et d'action contre l'état d'urgence (2ème année)

Jeudi

9h-12h PINGEOT Mazarine – Mémoire, temps, histoire – L, M GRANGÉ Ninon – Méthodologie (analyse, argumentation, démonstration) : fictions et réalité – L

12h-15h BARRA-JOVER Mario – Philosophie du langage et de la science – L, M (N.B. : 11h30-14h) KISUKIDI Nadia Yala – La bibliothèque coloniale – L, M IRRERA Orazio – Archéologie et discours philosophique – L, M

15h-18h RAMOND Charles – Jacques Rancière : Le spectateur émancipé – L, M LECERF Éric – Ce que la révolte nous dit de l’aliénation – L1 (mutualisé UFR Arts) MOREAU Didier – Du souci de soi à l’éducation de soi-même – M (mutualisé dept sc. éduc.)

18h-21h

DOUAILLER Stéphane et RENAULT Matthieu – La traduction rapportée à l’enjeu de l’égalité – L, M MOREAU Didier – Philosophie de l’éducation : l’éducation métamorphique, de la Paideia à la Bildung – L, M (mutualisé dept sc. educ.) PRADO Plínio – Le fait filmique souverain. Anesthétique (V) – L, M

Vendredi

9h-12h MARCOS Jean-Pierre – Freud. Leçons d’introduction à la psychanalyse (1915-1917) – L, M

12h-15h CANY Bruno – Diderot esthéticien – L, M RAMBEAU Frédéric – Archaïsmes – L, M

15h-18h HEWLETT Gus – Anglais pour philosophes : Atelier de pratique de lecture et de traduction – L, M SEMINAIRE DOCTORAL – L’art au travail – D

18h-21h

Samedi

9h-12h MARCOS Jean-Pierre – Contribution à la psychologie de la vie amoureuse. La question du transfert. De Freud à Lacan (I) – L, M

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Intensifs GRANGÉ Ninon – Secrets et mensonges : Machiavel et Hannah Arendt – L, M KAKOGIANNI Maria – Dialectique de la faiblesse – L, M MENDES David-Emmanuel – L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme (M. Weber, 1905) – L, M

Autres PINGEOT Mazarine – Cours de remédiation – L, M

2EME SEMESTRE

Lundi

9h-12h

CASSOU-NOGUÈS Pierre – Formes de vie et technologies contemporaines – L, M GRANGÉ Ninon – La république des esclaves – L, M MUR Quentin – Structuralisme et sciences humaines : histoire et héritages de l’anthropologie lévistraussienne – L, M (N.B. : cours de 10h à 12h)

12h-15h

SIBERTIN-Blanc Guillaume – La guerre d’Algérie dans la philosophie « française » contemporaine : archéologie d’un effacement – L, M RENAULT Matthieu – Anthropologie d’un mythe philosophico-politique : la dialectique maître-esclave – L, M

15h-18h

CHERIF ZAHAR Farah, LECERF Eric, OGILVIE Bertrand, RENAULT Matthieu – Pratiques de l’écriture – L SCHMEZER Gerhard – Anglais pour philosophes : Wittgenstein à Cambridge – L, M VERMEREN Patrice et IRRERA Orazio – 1848 : une énigme philosophique – L, M

18h-21h PRADO Plínio – « Comment faut-il vivre ? ». Lectures de Samuel Beckett : Blanchot, Adorno et au-delà (II) – L, M

Mardi

9h-12h CASSOU-NOGUÈS Pierre – Le comique – L, M CHERIF ZAHAR Farah – Philosophie et révélation chez Averroès – L, M COHEN-HALIMI Michèle – Nietzsche et la pensée de l’éternel retour– M

12h-15h MOREAU Didier – Éthique de l’éducation – L, M (mutualisé dept sc. éduc.) PINGEOT Mazarine – Descartes et la folie – L, M RAMBEAU Frédéric – Michel Foucault, antipolitique et éthique de la vie militante – L, M

15h-18h MOREAU Didier – Les pédagogies de l’émancipation – L (mutualisé dept sc. éduc.) RAMOND Charles – Spinoza, Éthique – L, M

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18h-21h KRTOLICA Igor – Lecture critique de Milot l’incorrigible. Problèmes de philosophie sociale et contemporaine – L1 (mutualisé UFR Arts) OSBORNE Peter – Benjamin and Adorno : epistemology and metaphysics – L, M

Mercredi

9h-12h CANY Bruno et POULAIN Jacques – Anthropologie et esthétique – M, D (N.B. : mensuel) CHERIF ZAHAR Farah – Qu’est-ce que le lieu ? Lectures du De loco d’Aristote – L, M OSBORNE Peter – Basic concepts in the philosophy of modern and contemporary arts – L, M

12h-15h CHEVRIER Adrien – Giorgio Agamben, L’Usage des corps – L, M KISUKIDI Nadia Yala – Néant et angoisse chez Sartre – L, M

15h-18h BIRNBAUM Antonia et OGILVIE Bertrand – Lire et écrire en philosophie – L, M MENDES David-Emmanuel – Les formes élémentaires de la vie religieuse (E. Durkheim, 1912)

18h-21h Formes de l'exception : séminaire du collectif de réflexion et d'action contre l'état d'urgence (2ème année) POURHOSSEINI Behrang – Communauté/Immunité – L, M

Jeudi

9h-12h BIRNBAUM Antonia et COHEN-HALIMI Michèle – Narration et concept – L, M GRANGÉ Ninon – Dire, construire ou retrouver la mémoire – L, M VERMEREN Pauline – Subjectivation politique, cosmopolitique, racisme et migration – L, M

12h-15h BUCHENAU Stefanie – Kant sur l’anthropologie – L3, M KISUKIDI Nadia Yala – Lire Le Discours antillais d’Édouard Glissant – L1 (mutualisé UFR Arts) OGILVIE Bertrand – L’écriture du réel – M, D

15h-18h

LECERF Éric – Travail, silence et parole du cinéma – M, ouvert L3 RAMOND Charles – Le capitalisme des philosophes (I) : Peter Sloterdijk, Le Palais de Cristal : À l’intérieur du capitalisme planétaire, et Gilles Deleuze et Félix Guattari, L’Anti-Œdipe :Capitalisme et Schizophrénie – L, M

18h-21h PRADO Plínio – Le fait filmique souverain. Anesthétique (VI) – L, M

Vendredi

9h-12h BUCHENAU Stefanie et WASZEK Norbert – Allemand pour étudiant.e.s en sciences humaines et en philosophie– L, M MARCOS Jean-Pierre – Subjectivation, remémoration et élaboration. Perspectives freudiennes – L, M

12h-15h CANY Bruno – Diderot philosophe – L, M RAMBEAU Frédéric – Institutions et subjectivation – L, M

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15h-18h

IRRERA Orazio – Le projet archéologique de Michel Foucault – M, D PERRIN Nathalie et VEGA Amparo – Pour une pratique de l’irrespect : Philosoph(i)es de Paris 8 – L, M SEMINAIRE DOCTORAL – L’art au travail – D

18h-21h MONTANARO Mara – Théories féministes postcoloniales et décoloniales – L, M

Samedi

9h-12h MARCOS Jean-Pierre – Contribution à la psychologie de la vie amoureuse. La question du transfert. De Freud à Lacan (I) – L, M

Intensifs RENAULT Matthieu – Philosophies de l’empire – L, M THOUMIRE Édouard – La politique de l’amitié d’Hannah Arendt – L, M

Autres PINGEOT Mazarine et NORDMANN Sophie – Penser la transcendance aujourd’hui – M PINGEOT Mazarine – Cours de remédiation – L, M

RESUMES

* Voir la section « Séminaires annuels » pour les enseignements se déroulant sur les deux semestres (ils donnent lieu, sauf indication contraire, à une validation semestrielle).

1ER SEMESTRE

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ALLIEZÉRIC POPpositions(Lesannées1968)

Semestre 1 Lundi 18h-21h Licence, Master Après une série de séminaires sur Andy Warhol, Roy Lichtenstein et Richard Hamilton, axée sur la question de l’image mise à l’heure de la marchandise que le Pop investit (en peinture) comme principe d’exposition et de surexposition de l'art contemporain, on se propose de poursuivre l'investigation en en déplaçant radicalement les termes : en quel sens, à quelles conditions le Pop Art pourrait-il être considéré comme le laboratoire queer des années 1968 ? Retour sur Andy Warhol donc, avec examen des « troubles » en tout genre accompagnant sa fameuse définition : « Pop Art took the inside and put it outside, took the outside and put it inside ». Comme les années précédentes, le travail se déploiera dans une analyse croisée d’œuvres et de textes. Les textes en anglais utilisés seront traduits et commentés durant le séminaire. Indications bibliographiques :

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Roland Barthes, Mythologies, Le Seuil, 1957 Jean Baudrillard, La société de consommation, Gallimard, 1970 Benjamin Buchloh, Neo-avantgarde and Culture Industry: Essays on European and American Art from 1955 to 1975, October Books - MIT, 2000 Judith Butler, Trouble dans le genre, trad. franç., La Découverte, 2005 Judith Butler, Ces corps qui comptent, trad. franç., Amsterdam, 2009 Peter Burger, Théorie de l'avant-garde, trad. franç., Questions théoriques, 2013 Guy Debord, La Société du spectacle, Gallimard, 1967 Gilles Deleuze, Différence et répétition, PUF, 1968 Gilles Deleuze, Logique du sens, Minuit, 1969 Gilles Deleuze, « Le froid et le chaud » (sur Fromanger, 1973), in L’Ile déserte, Minuit, 2002 Gilles Deleuze, Félix Guattari, Mille plateaux, Minuit, 1980 Jennifer Doyle, Jonathan Flatley, José Esteban Munoz, Pop Out : Queer Warhol, Durham-London, Duke University Press, 1996 Hal Foster, The First Pop Age, Princeton University Press, 2012 Michel Foucault, Histoire de la sexualité, Vol. 1 : La Volonté de savoir, Gallimard, 1976 Lucy Lippard, Pop Art, New York, Praeger, 1966 Eve Kossofsky Sedgwick, Épistémologie du placard, trad. franç., Amsterdam, 2008 Andy Warhol, The Philosophy of Andy Warhol : From A to B and Back Again, New York, Harcourt Brace Jovanovitch, 1975 (ou trad. française). Andy Warhol, Pat Hackett, POPism : The Warhol Sixties, New York, Harcourt Brace Jovanovitch, 1980 (ou trad. française).

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ALLIEZÉRIC Machinedeguerreou/etrévolution

Semestre 1 Mardi 18h-21h Licence, Master Nous proposons sous cet intitulé en forme de question-problème une contribution tardive et presque in extremis au cinquantenaire de 1968, qui, en France, s’est rapidement énoncé en « étrange » et « impossible révolution ». Est-ce cependant immédiatement la même chose que « la révolution impossible », aujourd’hui célébrée au nom même d’une pensée de l’émancipation ? On peut en douter au vu du « problème politique direct » à partir duquel le concept de machine de guerre s’est construit chez Deleuze et Guattari, à savoir l’invention de nouveaux modes d’organisation et de radicalité irréductibles à la forme léniniste de la révolution et à son appropriation de et par l’État. Mais qu’en est-il de ce « devenir-révolutionnaire » qui ne s’inscrit pas dans l’histoire dans le temps même où il se confond avec une machine de guerre n’ayant pas la guerre comme objet, mais « le tracé d’une ligne de fuite créatrice » nomadisant les « minorités » ? Pourquoi alors l’appeler « machine de guerre » ? C’est cette résistance de la « guerre » en un sens révolutionnaire qui ne peut être que contemporain des mutations de la guerre et de la machine de guerre « post-fasciste » du capital (ainsi qu’on le lit dans Mille Plateaux) que nous entendons interroger, en nous portant au-delà des limites historiques comme philosophiques et politiques de la fin des années 1970 pour reprendre à nouveaux frais la question — stratégique, ontologique — de la révolution.

Dans le sillage du travail mené et poursuivi avec Maurizio Lazzarato, il s’agira donc de commencer par produire une lecture critique et clinique de Mille plateaux pour mieux nous confronter à la « situation actuelle », jugée si « désespérante » par Deleuze et Guattari qu’elle pourrait évoquer « un récit de science-fiction ». Mais n’est-ce pas aussi celui de nos défaites, quel que soit le statut (ontologique, stratégique ?) dont il faille aujourd’hui créditer l’affirmation (essentiellement marxienne) selon laquelle « les conditions mêmes de la machine de guerre [du capital] ne cessent de recréer des possibilités de ripostes inattendues, d’initiatives imprévues qui déterminent des machines mutantes, minoritaires, populaires, révolutionnaires » ? Indications bibliographiques : Gilles Deleuze, Nietzsche et la philosophie, PUF, 1962 -----------, « Trois problèmes de groupe » (1972) ; « Les intellectuels et le pouvoir » (1972) ; « Pensée nomade » (1973) ; « Sur le capitalisme et le désir » (avec F. Guattari, 1973) ; « Cinq propositions sur la psychanalyse » (1973) in L’Île déserte et autres textes, Minuit, 2002 -----------, Dialogues (avec Claire Parnet), Flammarion, 1977 (Champs-Flammarion, 1996) -----------, Foucault, Les éditions de Minuit, 1986 -----------, Pourparlers, Minuit, 1990 *Gilles Deleuze, Félix Guattari, Mille plateaux, Minuit, 1980 -----------, Qu'est-ce que la philosophie?, Minuit, 1991 Félix Guattari, passim Michel Foucault, Il faut défendre la société. Cours au Collège de France 1977, Seuil – Gallimard, 1997 Michel Foucault, « Le sujet et le pouvoir », in Dits et Écrits, *** Eric Alliez, Maurizio Lazzarato, Guerres et Capital, Amsterdam, 2016 Michael Hardt, Antonio Negri, Commonwealth, Stock, 2012 (pour la trad. franç.) ------------, Assembly, Oxford University Press, 2017 Guillaume Sibertin-Blanc, Politique et État chez Deleuze et Guattari, PUF, 2013

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BARRA-JOVERMARIO

Conventions«spontanées»,règlesinconscientesetnécessité Semestre 1 Mercredi 16h30-19h Licence, Master Des ouvrages très récents comme ceux de Dennet (2017) et de Mercier & Sperber (2017) affichent la convergence de la philosophie de la connaissance avec la psychologie cognitive (avec un arrière-plan évolutionniste). De plus, ils ont en commun l’hypothèse selon laquelle la plupart des inférences ou des compétences humaines ne sont pas le produit d’un raisonnement, ce dernier étant plutôt un instrument pour la compréhension/justification. Ce sont tous les deux des textes très convaincants et suggestifs.

Or, ces idées, à mi-chemin entre la philosophie et les sciences cognitives, non seulement ne parviennent pas à résoudre, mais tendent à ignorer le « problème de la nécessité », tel qu’il a été posé par Wittgenstein et qui reste l’un des problèmes majeurs de la philosophie analytique. Ainsi, la vérité « nécessaire » de l’énoncé « 7 + 5 = 12 » peut être comprise comme la conséquence de la structure de l’univers et ses propriétés (réalisme), comme la conséquence de nos facultés et nos interactions avec l’univers (cognitivisme) ou comme le résultat des règles construites pour rendre cet univers « transparent » (conventionnalisme).

Dans ce séminaire, nous allons explorer le conventionnalisme défendu par Wittgenstein et sa compatibilité avec les théories de Dennet et Mercier & Sperber. Nous le ferons à l’aide de l’analyse des conventions sans accord (nous les appellerons « spontanées »), proposée par Lewis (1969) ainsi que des idées sur l’intersubjectivité de Davidson et sur la projection des hypothèses de Goodman. Nous étendrons l’approche conventionnaliste aussi bien à l’arithmétique et la géométrie qu’à la sémantique, aux théories scientifiques et à l’éthique. Indicationsbibliographiques: Bouveresse,Jacques(1987),Laforcedelarègle.Paris:Minuit. Davidson,Donald(2001).Subjective,Intersubjective,Objective.Oxford:ClarendonPress. Dennet,D.C.(2017).FromBacteriatoBachandBack.Norton&Co. Goodman, Nelson (1983, 4e éd.). Fact, Fiction, and Forecast. Cambridge: Harvard University Press. (Trad. Faits, fictions etprédictions,Paris:Minuit,1985) Lewis,David(1969).Convention.APhilosophicalStudy.Oxford:Blakwell. Merci,Hugo&Sperber,Dan(2017).TheEnigmaofReason.ANewTheoryofHumanUnderstanding.Harvard:HarvardUniversityPress. Wittgenstein,Ludwig(1931-34/1980),GrammairePhilosophique(PhilosophischeGrammatik),Paris:Gallimard.

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BARRA-JOVERMARIO

Philosophiedulangageetdelascience Semestre 1 Jeudi 11h30-14h Licence, Master Savoir ou croire qu’une phrase est vraie ou fausse fait partie de tout processus de communication. Tout locuteur d’une langue fait appel de façon intuitive à cette opposition pour accorder un sens à ce qu’il entend et pour réagir en conséquence. Or, d’un point de vue philosophique (notamment dans le cadre de la philosophie analytique qui aborde les problèmes par le biais du langage), la notion de « vérité » n’est pas simple à établir. Dans l’approche « réaliste » (celle fixée par Aristote), le vrai et le faux correspondent à l’être et au non être. Bien que restant la croyance dominante, cette

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correspondance a été mise en question par une approche « antiréaliste » depuis les philosophes présocratiques jusqu’à nos jours.

Les théories scientifiques bien implantées sont des prétendues descriptions réussies du réel et elles sont, par conséquent, reçues par la société comme étant vraies (ou étant une bonne approximation progressivement affinée de la réalité). Elles sont ainsi l’aspect de la connaissance qui se prête le mieux à une critique de la notion de vérité prônée par le « réalisme ». Dans ce cours, nous les examinerons d’un point de vue antiréaliste dissociant la valeur de vérité d’une phrase (ou théorie) de la connaissance du réel, considéré comme « inscrutable ». Indications bibliographiques : Des fragments de plusieurs auteurs seront distribués tout au long du semestre.

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BIRNBAUMANTONIA Commentsortirdelamisologie?LasciencedelalogiquedeHegel,

exposéedansl’Encyclopédiedessciencesphilosophiques Semestre 1 Mardi 18h-21h Licence, Master La Phénoménologie de l’Esprit, publiée par Hegel en 1807, exposait la traversée négative de la conscience. La négation de la dualité propre à la représentation, - d’une objectivité se représentant pour un sujet qui se la représente - se dissolvait dans la science du concept qui est à lui-même sa propre détermination. Cette dissolution de l’extériorité de l’apparaître (de la phénoménalité) délivre une nouvelle dimension, un nouveau problème : exposer la logique dialectique, sa processualité négative, dans l’élément de la pensée elle-même, dans son déploiement immanent, spéculatif. Ainsi, La Science de la logique (1812, remanié en 1830) est le « système du royaume des ombres, le monde des essentialités simples, libéré de toute concrétion sensible ».

Cette logique sera reprise à même une exposition raccourcie dans L’encyclopédie des sciences philosophiques (appelée la petite logique), d’abord publiée en 1817, disponible dans sa version remaniée de 1830. Dans la logique, la philosophie n’a ni de référent au sens d’une extériorité qui en serait le fondement, ainsi de l’être, ni de présupposé si ce dernier désigne un « immédiat trouvé là ». Entièrement démunie, elle est tenue de s’inventer le langage de son propre processus, à même l’autodéveloppement du processus de vérité lui-même. Un tel langage ne peut émerger qu’à même une critique, sans cesse réeffectuée, traversant retours et répétitions, des attendus du langage de la représentation, présupposant un contenu destiné à le remplir, et qui toujours vient recouvrir la dynamique logique dont il procède et qu’il s’agit de déployer. Une telle critique rend compte de l’emprise du langage de la représentation depuis sa destruction : destruction de la tradition philosophique, du formalisme de l’entendement, des sciences positives.

Poussant la non-évidence de la rationalité jusqu’au bégaiement de la pensée, la logique traverse trois moments dialectiques, le passage (logique de l’être), la réflexion (logique de l’essence), la conceptualisation (logique du concept). Elle noue l’une à l’autre la critique de la représentation et une présentation à même laquelle la logique renouvelée vient se substituer à l’ancienne métaphysique. Dans ce cours, on prêtera une attention particulière à la dimension critique, en focalisant la partie introductive du premier livre de L’encyclopédie des sciences philosophiques, consacrée au « concept préliminaire » de la logique. Indications bibliographiques : G.W.F. Hegel, Concept préliminaire de l’Encyclopédie des sciences philosophiques en abrégé, trad. B. Bourgeois, Paris, Vrin, 1993.

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BIRNBAUMANTONIA L’incidencedelarévolteenpolitique.JacquesRancière

Semestre 1 Mercredi 15h-18h Licence, Master Dans son ouvrage synthétique publié en 1995, La Mésentente, Jacques Rancière écrit: ««[La part des sans-part]définit le commun de la communauté comme communauté politique, c’est-à-dire divisée, fondée sur un tortéchappantàl’arithmétiquedeséchangesetdesopérations.Endehorsdecetteinstitution,iln’yapasdepolitique,iln’yaquel’ordredeladominationouledésordredelarévolte.»

L’onpeuttrouverétrangecettepolitiquemettantàdistancelesdésordresdelarévolte,delapartd’unphilosophequiafondéetcontribuéàunerevueintituléeRévoltesLogiques,quiaécritLaLeçond’Althusser,développantlesénoncésmaoïstes«onaraisondeserévolter»,«lesouvriersontbesoindenotrerévolteetpasdenotrescience». Cecoursseproposederéinterrogerl’incidencedelarévoltedanslapolitique.Àceteffet,iltraiterasurtoutdestextesqui précèdent La Mésentente, La Nuit des prolétaires, les articles de Révoltes Logiques, La Leçon d’Althusser. Oncroisera leurs réflexions avec d’autres problématisations de la révolte, notamment celles liées au maoïsme, GuyLardreau dans Le Singe d’or, Badiou et Balmès dansDe L’idéologie, mais aussi, dans une autre séquence, celle deFoucaultdans«Inutiledesesoulever?» Indications bibliographiques : BadiouAlain,BalmèsFrançois,«Del’idéologie»,in:LesAnnéesrouges,Paris,LesPrairiesordinaires,2012. GeismarAlain,JulySerge,ErlynMorane,Verslaguerrecivile,Paris,Editionsetpublicationspremières,1969. Foucault,Michel,«Inutiledesesoulever?»,dansDitsetÉcrits, texteétablisous ladirectiondeDanielDefertetFrançoisÉwald,Paris,Gallimard,1994,tomeIII,p.793. Lardreau,Guy,Lesinged’or.Essaisurleconceptd’étapedumarxisme,Paris,MercuredeFrance,1973. Rancière,Jacques,LaLeçond’Althusser,Paris,Lafabrique,2011. Rancièrejacques,LesScènesdupeuple,Lyon,Horlieu,2003. RancièreJacques,LaNuitdesprolétaires,ParisFayard,1981.

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CANYBRUNO

Diderotesthéticien Semestre 1 Vendredi 12h-15h Licence, Master Nous poursuivrons notre étude de Diderot esthéticien, penseur visuel d’avant la naissance de la photographie et du cinéma.

Après l’étude de ses romans, l’année passée, nous nous attacherons cette année aux corpus théâtral et pictural. Nous poursuivrons l’étude de l’extraordinaire complexité du dispositif de penser qu’il élabore en l’insérant dans un dispositif narratif, pictural et théâtral, où, ignorant les manichéismes modernes (l’œil contre l’oreille, et l’inverse), l’art doit être total et parler aux cinq sens.

Parmi les grands philosophes écrivains français des Lumières, Diderot est le seul à se saisir des outils de l’art pour combattre l’hégémonie du logos et proposer un penser nouveau. Il s’agira donc, pour nous, de saisir dans toute sa complexité et son hétérogénéité cette pensée-artiste.

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Indications bibliographiques : Diderot, Œuvres Esthétiques, éd. Garnier, 1968. Diderot, Ecrits sur l’art et les artistes, éd. Hermann, 2007. Diderot, Entretiens sur Le Fils naturel – De la poésie dramatique – Paradoxe sur le comédien, GF-Flammarion n°1178, 2005.

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CASSOU-NOGUÈSPIERRE Lanaissancedelamécaniquequantique

Semestre 1 Lundi 9h-12h Licence, Master Nous suivrons les débuts de la mécanique quantique sur la période 1900-1935 pour essayer d'en cerner les principes fondamentaux et les paradoxes. Nous nous intéresserons en particulier à l'idée d'une quantification des phénomènes, à celle de non-localisation, au caractère probabiliste de la théorie et au rôle supposé de l'observateur.

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CASSOU-NOGUÈSPIERRE Cinémaetphilosophie:cartesetmodesdespatialisation

Semestre 1 Mardi 9h-12h Licence, Master Le but de ce séminaire est de discuter des cartes et des modes de spatialisation dans le contexte technologique contemporain : googlemaps et autres applications de géolocalisation, cartographie du cerveau, cartographie d'internet... Nous nous demanderons à quoi servent ces cartes, quelles sont leurs fonctions, quelles sortes d'espaces elles rendent présents, espaces qu'elles nous donnent à voir ou dans lequel elles nous inscrivent, comment elles transforment ce qu'elles représentent et pourquoi finalement ces « cartes », ces modèles plans d'une réalité autre, qui peut n'être pas même spatiale, obsèdent nos appareils technologiques.

Un certain nombre de séances auront lieu en commun avec le séminaire de Gwenola Wagon en arts plastiques.

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CASTELORIANNE

Langageetartabstrait Semestre 1 Mardi 15h-18h Licence 1 (mutualisé UFR Arts) Ce cours de philosophie de l’art se propose d’interroger le rapport de l’abstraction au langage. En s’appuyant sur les écrits des artistes abstraits eux-mêmes ainsi que sur ceux des critiques qui ont accompagné les premières présentations de leurs œuvres, nous analyserons la création et la réception de l’art abstrait au moment de son apparition. Nous mettrons en avant la rupture que constitue l’abstraction par rapport aux différentes modalités d’expression du réel de la peinture représentative (symbolisation, évocation, allusion). Nous montrerons la spécificité de cet art qui n’est ni

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imitation, ni interprétation, qui se détache à la fois de la figuration et de la transfiguration. Nous interrogerons cette volonté de non-représentation dans le registre du visible qui était jusqu’alors associé non seulement à la connaissance mais aussi à l’éthique (normes confondues du beau et du bien). A partir des notions de signifié, de signifiant et de référent définies par Ferdinand de Saussure et de celles d’icône, d’indice et de symbole spécifiées par Charles Sanders Peirce, nous questionnerons la possibilité d’un langage de l’art abstrait en dehors du couple traditionnel objet-sujet. Indications bibliographiques : EmmanuelKant,Critiquedelafacultédejuger,Paris,Flammarion,2015. MauriceMerleau-Ponty,Sensetnon-sens,Paris,Gallimard,1996. MichelFoucault,Lesmotsetleschoses,Paris,Gallimard,1990. PaulRicœur,Dutexteàl’action.Essaid’herméneutiqueII,Paris,Seuil,1990.

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CHERIFZAHARFARAH

Lathéoriearistotéliciennedelascience:introductionàl’Organon Semestre 1 Mardi 9h-12h Licence, Master La science (epistēmē) désigne chez Aristote au moins trois choses différentes : c’est, en premier lieu, un corpus de connaissances portant sur un objet particulier ; c’est ensuite un certain état du sujet connaissant qui possède le savoir et/ou l’exerce et c’est enfin un certain type de discours mis en jeu dans une relation intersubjective de transmission impliquant d’une part l’enseignement et de l’autre l’apprentissage.

Partant de cette tripartition, le cours examinera comment Aristote se démarque de l’héritage platonicien en ménageant, au sein du corpus scientifique, et à côté des sciences théorétiques (mathématiques), une place nouvelle à la science physique, c’est-à-dire à l’étude des objets naturels en tant qu’ils sont mobiles et changeants. Nous verrons ensuite comment Aristote situe la science comme état de l’âme au sein des vertus intellectuelles et les tensions qui résultent de la définition de la science comme « disposition capable de démontrer » portant sur le nécessaire. Enfin, une partie substantielle du cours sera consacrée à la science conçue comme discours à transmettre. Le cours constituera ainsi une introduction à cet ensemble de textes d’Aristote qu’on désigne sous le terme d’« Organon » et en particulier au texte des Seconds Analytiques, œuvre essentielle non seulement pour comprendre la théorie aristotélicienne de la science mais encore pour saisir comment la rationalité occidentale s’est constituée en partie autour de l’idée qu’un savoir achevé doit se présenter sous forme déductive. Indications bibliographiques : Aristote, Ethique à Nicomaque [livre VI], introduction, traduction et notes par J. Tricot, Paris, Vrin, 1959 (rééd. 1990). Aristote, Seconds Analytiques, présentation et traduction par P. Pellegrin, Paris, GF-Flammarion, 2005. M. Crubellier et P. Pellegrin, Aristote. Le philosophe et les savoirs, Paris, Seuil, 2002. G.-G. Granger, La théorie aristotélicienne de la science, Paris, Aubier, 1976.

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CHERIFZAHARFARAH

LecturesuivieduTiméedePlaton Semestre 1 Mercredi 9h-12h Licence, Master Dans le Timée, Platon dépeint la nature humaine tant du point de vue physique que psychologique et moral ainsi que l’univers physique dans lequel elle prend place. Son but est politique : il cherche à fonder en nature la constitution idéale exposée dans la République en décrivant la nature physique et humaine susceptible de permettre à l’humanité de réaliser pleinement ses fins sociales et politiques. Il choisit pour cela la forme du mythe et met dans la bouche du personnage principal et éponyme Timée de Locres, un monologue livrant d’abord une cosmologie – c’est-à-dire une description rigoureuse de l’univers sensible et de ses origines, déduisant à partir d’un nombre limité d’axiomes les propriétés du cosmos, et inscrivant celui-ci dans une causalité verticale : formes intelligibles, démiurge, Âme du monde, matière/nécessité – puis une psychologie et une anthropologie.

Le cours sera consacré à la lecture suivie de ce dialogue platonicien dont la fortune historique est exceptionnelle. Nous nous pencherons également sur la réception de cette œuvre, en particulier dans les premiers siècles de la philosophie arabe classique. Indications bibliographiques : L. Brisson, Le même et l’autre dans la structure ontologique du Timée de Platon, Sankt Augustin, Akademia Verlag, 1998. Platon, Timée, présentation et traduction par L. Brisson, Paris, GF Flammarion, 1992 [mise à jour : 2001]. Platon, Timée, texte établi et traduit par A. Rivaud, Paris, Les Belles Lettres, 2002. M. Rashed, « Les débuts de la philosophie moderne (VIIe-IXe siècle) » dans P. Büttgen, A. de Libera, M. Rashed et I. Rosier-Catach, Les Grecs, les Arabes et nous. Enquête sur l’islamophobie savante, Paris, Fayard, 2009.

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CHEVRIERADRIENetOGILVIEBERTRAND Politiqueetcarnaval

Semestre 1 Mercredi 12h-15h Licence, Master Ce séminaire se consacrera à relecture de questions politiques à partir du motif du carnaval et du carnavalesque qui renverse les modalités de l’action (en politique et ailleurs) : le faire, le non-faire, le refus d’agir, la désobéissance, le « jeu » (dans sa polysémie française qui y loge à la fois le code, sa variation et son dérèglement). Il y sera nécessairement question également du renversement des rapports de domination, d’identités sociales et psychiques, du rôle du masque. Indications bibliographiques : Benjamin, Rastelli raconte Foucault, Foucault à Münsterslingen Agamben, Polichinelle, ou divertissement pour les jeunes gens en quatre scènes Daniel Schmidt, Cette nuit ou jamais Mikhael Bakhtine, L'Œuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Age et sous la Renaissance Mikhael Bakhtine, Esthétique et théorie du roman Florens Christian Rang, Psychologie historique du carnaval

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COHEN-HALIMIMICHELE

NietzscheetSchopenhauer:uneexplicationcontinuée Semestre 1 Mardi 9h-12h Licence, Master Les commentateurs de Nietzsche ont pour coutume de limiter l’étude du rapport de Nietzsche à Schopenhauer à La Naissance de la tragédie couplée avec la Troisième Considération inactuelle, en supposant que ce corpus forme l’expression à la fois d’une dette du disciple à l’égard de son maître et d’un parricide. Il s’agira de montrer, d’une part, que Nietzsche n’accomplit aucun parricide (ni avec Schopenhauer, ni avec Wagner), mais engage une « explication » qui se poursuit durant tout son cheminement philosophique et que, d’autre part, cette « explication » (en allemand Auseinandersetzung) éclaire profondément le rapport de Nietzsche à la métaphysique et au problème de l’athéisme. Indications bibliographiques : F. Nietzsche, La Naissance de la tragédie, trad. Ph. Lacoue-Labarthe, Gallimard, coll. « Folio ». - Schopenhauer éducateur dans Considérations inactuelles II, Paris, Gallimard, coll. « Folio ». - Ainsi parlait Zarathoustra, trad. G.-A. Goldschmidt, Paris, Le Livre de poche, 1972 (seule traduction possible pour ce livre). - Par-delà bien et mal, trad. P. Wotling, Paris, Flammarion, coll. « GF », 2000. - L’Antéchrist, trad. E. Blondel, Paris, Flammarion, coll. “GF”, 1993. A. Schopenhauer, Le Monde comme volonté et représentation t. I et t. II, trad. C. Sommer et alii, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 2009.

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COHEN-HALIMIMICHELE

Cinqpréfacesàcinqlivresquin’ontpasétéécrits Semestre 1 Mercredi 9h-12h Licence, Master Ces cinq préfaces font souvent l’objet d’une lecture anthologique ou sélective. On privilégie généralement la lecture de l’une ou l’autre d’entre elles sans voir qu’elles font système et composent un livre virtuel, qui annonce son volume sans le remplir, et dont les dimensions philosophiques et politiques font de la référence aux Grecs tragiques un opérateur décisif dans l’élaboration du concept d’inactualité. Indications bibliographiques : F. Nietzsche, La Naissance de la tragédie, trad. Ph. Lacoue-Labarthe, Gallimard, coll. « Folio ». - Cinq préfaces à cinq livres qui n’ont jamais été écrits dans Ecrits posthumes 1870 – 1873, OC I*, Gallimard, 1975. - La Philosophie à l’époque tragique des Grecs dans Ecrits posthumes, OC I*. - Conférences sur l’avenir de nos établissements d’enseignement supérieur dans Ecrits posthumes, OC I*. - Deuxième Considération inactuelle dans OC II*.

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DONOSOGOMEZMARIO

Spinoza,Traitéthéologico-politique Semestre 1 Lundi 15h-18h Licence, Master Publié de manière anonyme, le Traité Théologico-politique est le texte avec lequel Spinoza fait irruption dans les problèmes politiques de son temps. Il s’agit probablement du texte de Spinoza le plus connu dans son siècle, qui a largement contribué à l’élaboration d’un imaginaire spinoziste qui perdure jusqu’à nos jours.

Malgré le fait qu’il s’agisse d’un texte du XVIIème siècle, l’ouvrage n’a pas perdu sa radicalité. Certaines de ses positions, comme l’éloge de la démocratie, la critique des dogmatismes et la défense de la liberté d’expression restent des sujets d’actualités ; d’autres comme l’éloge de l’obéissance semblent plus contestés aujourd’hui par rapport à un certain imaginaire spinoziste.

Le but du cours sera l’étude du Traité Théologico-politique en sa totalité pour voir comment les différentes positions présentées par Spinoza s’articulent de manière cohérente. Le cours sera complémenté par le Séminaire Spinoza à Paris 8 pour connaître les aspects les plus contemporains de la philosophie de Spinoza. Indications bibliographiques : Spinoza, Traité théologico-politique (trad. Lagrée-Moreau ; Ed. bilingue). Paris : PUF, 1999. Spinoza, Traité théologico-politique (Trad. Appuhn). Paris : Garnier-Flammarion, 1965.

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DOUAILLERSTEPHANEetRENAULTMATTHIEU

Latraductionrapportéeàl’enjeudel’égalité Semestre 1 Jeudi 18h-21h Licence, Master Comme le rappelle J. Derrida, Schelling avait proposé de penser que toute la philosophie moderne devait consister en un travail de traduction entre toutes les productions de l’esprit humain. Sous l’impulsion de J. Derrida, cette compréhension de la tâche philosophique inspira directement le projet du Collège international de philosophie et soutint particulièrement le mode d’ouverture qu’il proposa d’effectuer vers les sciences, les arts, la politique, la psychanalyse, le féminin et toutes formes d’altérités, d’extériorités et/ou domaines de vérités. On peut aujourd’hui, quelques décennies plus tard, retrouver des déclinaisons multiples de ce travail de traduction opérant dans la philosophie depuis des prolongements donnés à une tâche aperçue et formulée par W. Benjamin avec les mots de l’idéalisme allemand jusqu’aux initiatives pratiques et théoriques du Dictionnaire des Intraduisibles coordonné par B. Cassin, l’épistémologie de la relation développée autour de B. Latour ou la communication transculturelle exemplifiée par S.B. Diagne. Le cours placera l’accent sur les enjeux d’égalité recherchés, offerts et déployés par les théorisations en termes de traduction. Indications bibliographiques : W. Benjamin, Œuvres I (en particulier « Deux poèmes de Friedrich Hölderlin », « La tâche du traducteur », « Annonce de la revue Angelus novus »), Gallimard, Paris : 2000. A. Berman, L’âge de la traduction. La « tâche du traducteur » de Walter Benjamin, PUV-éditions, Paris 8 : 2008 B. Cassin, Vocabulaire européen des philosophies. Dictionnaire des intraduisibles, Seuil/Le Robert, Paris : 2004 ; Après Babel, traduire, Actes Sud/Mucem Arles/Marseille : 2016 ; Éloge de la traduction. Compliquer l’universel, Fayard, Paris : 2016. S.B. Diagne, « On the postcolonial and the universal », Revue Descartes n°78, Paris : 2013 ; L’encre des savants. Réflexion sur la philosophie en Afrique, Codesria/Présence africaine Paris : 2013 ; « Traduire l’orature en écriture » (2016), http://www.atlas-citl.org/wp-content/uploads/pdf/33actes.pdf. B. Latour, M. Akrich, M. Callon, Sociologie de la traduction : textes fondateurs, Presses de Mines Paris : 2006. J. Rancière, Le maître ignorant (Fayard 1987), 10/18 Paris : 2004 ; Le spectateur émancipé La Fabrique Paris : 2008 ; Les temps modernes La Fabrique Paris : 2018.

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GRANGÉNINON

Méthodologie(analyse,argumentation,démonstration):fictionsetréalité Semestre 1 Jeudi 9h-12h Licence L’analyse de concepts, l’argumentation à partir d’un problème, la démonstration d’une thèse, constituent la base de toute approche philosophique, tant pour la réflexion et l’invention, que pour le traitement d’un sujet. Le cheminement philosophique, loin de s’apparenter à une quelconque « recette », est à la fois exigeant et simple. On cherchera donc à apprendre à aborder un problème philosophique (tel qu’il peut se présenter sous la forme d’un sujet de dissertation) et à s’exercer au traitement de ce problème (présupposés, hypothèses, impasses éventuelles, propositions...). Comme ce cours se veut vivant et portant sur une matière, le thème général de « fiction et réalité » nous permettra de varier les problématiques rencontrées. Des exercices en cours et à préparer chez soi jalonneront les séances, faites d’analyses de sujet, de constructions de raisonnements, de commentaires de textes courts, de lectures suivies, d’approfondissement d’exemples, etc.

Le départ entre fiction et réalité est depuis longtemps considéré comme abusif ou au moins comme non-pertinent. On

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prendra de front les problématiques aussi bien en esthétique qu’en philosophie politique pour comprendre le besoin d’une référence au réel opérante et la manière dont la fiction crée de la réalité. Indications bibliographiques : DANTO, Arthur, La transfiguration du banal DESCARTES, Méditations métaphysiques LEIBNIZ, Essais de théodicée PLATON, République SCHAEFFER, Jean-Marie, Pourquoi la fiction ? SEARLE, John, La construction de la réalité sociale

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GRANGÉNINON

Secretsetmensonges:MachiaveletHannahArendt Semestre 1 Cours intensif (fin semestre) Licence, Master On analysera les travaux de Hannah Arendt sur le mensonge gouvernemental, et plus généralement le mensonge en politique, et sur l’impossible constitution du politique à partir d’une vérité intangible (vérité rationnelle, vérité de fait), pour comprendre l’espace politique comme apparition du commun. Pour ce faire, on opposera le mensonge comme manipulation à la Raison d’État comme mode de sécurisation discret des sujets. À cet égard, on étudiera les références à Machiavel dont Arendt parsème ses écrits, ce qui nous permettra de comprendre l’opposition entre vérité et opinion dès lors que les secrets d’État sont articulés à une scène publique conflictuelle, telle que Machiavel envisage le politique. Ce sera l’occasion de reposer le problème de la confiance en quelque chose qui n’existe pas nécessairement. Indications bibliographiques : ARENDT, Hannah, Les origines du totalitarisme ARENDT, Hannah, La crise de la culture ARENDT, Hannah, Du mensonge à la violence MACHIAVEL, Le Prince MACHIAVEL, Histoires florentines MACHIAVEL, Discours sur la première Décade de Tite-Live PLATON, République SENELLART, Michel, Machiavélisme et Raison d’État TASSIN, Étienne, Le trésor perdu

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HEWLETTGUS

Anglaispourlesphilosophes;PhilosophieetScience:lapolitique,laméthodeetl’histoire Semestre 1 Lundi 9h-12h Licence, Master Ce séminaire a un double objectif, philosophique et linguistique, puisqu’on se propose de lire et de commenter des textes anglais, en portant toute l’attention nécessaire aux difficultés lexicales et stylistiques de la langue.

La problématique portera sur des textes de « méthode » et « révolution » en histoire des sciences, et sur la dimension politique de ces textes. Nous commencerons donc par nous familiariser avec les œuvres les plus significatives de la philosophie des sciences anglophone (surtout Popper et Kuhn), qui mettent l’accent sur les questions de méthode et

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d’histoire, pour mieux les confronter aux critiques politiques de la science et de la philosophie des sciences. Nous nous attacherons en particulier au problème de l’universalité du discours scientifique, et à l’absence de « genre » et de « race » propre au(x) sujet(s) de la science.

Ce séminaire consistera essentiellement en lectures collectives, discussions et présentations orales. Des travaux écrits seront proposés au fil du semestre pour donner la possibilité à chacun.e de travailler l'orthographe, la grammaire anglaises et les questions de style propre à cette langue. Indications bibliographiques : Haraway, D. (1985) "Manifesto for Cyborgs: Science, Technology, and Socialist Feminism in the 1980s", Socialist Review 80 (1985): 65–108.[3] Haraway, D (1989) Primate Visions: Gender, Race, and Nature in the World of Modern Science, Routledge: New York and London Irigaray, L. (2002) ‘‘In Science, Is the Subject Sexed?’’ pp. 247–58 from To Speak Is Never Neutral, trans. Gail Schwab Kuhn, T. S. (1962) The Structure of Scientific Revolutions. Chicago: University of Chicago Press Popper, K. (1959 [1934]) The Logic of Scientific Discovery, Routledge Classics

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HEWLETTGUS

Anglaispourphilosophes:Atelierdepratiquedelectureetdetraduction Semestre 1 Vendredi 15h-18h Licence, Master Dans cet atelier de lecture et de discussion philosophique le but est de se familiariser avec le lexique philosophique anglais et les outils grammaticaux nécessaires pour la lecture et la discussion de textes philosophiques en anglais. On commencera par étudier quelques textes en s’attachant aux difficultés lexicales, conceptuelles et stylistiques de la langue philosophique anglaise. Afin de répondre aux besoins spécifiques des étudiant.e.s dans un cadre personnalisé, quelques séances seront réservées pour des rencontres individuelles (en en petits groupes). Elles seront consacrées à la traduction écrite d’un texte philosophique du français vers l’anglais ou de discussion des textes et des arguments philosophiques en anglais. Il sera aussi possible d'y travailler sur des candidatures en anglais visant à étudier à l’étranger ainsi que d'y obtenir des conseils pour ces procédures.

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Archéologie et discours philosophique Semestre 1 Jeudi 12h-15h Master ouvert Licence Le cours portera principalement sur l’élaboration et les transformations de la perspective archéologique de Michel Foucault tout au long des années 1960. À travers l’examen des livres et des textes foucaldiens de cette décennie et notamment des matériaux inédits (comme les cours donnés par Foucault avant l’enseignement au Collège de France) il sera donc question de mettre en lumière les multiples visages dont se compose le projet archéologique. Ce projet dont le cadre d’origine est la tentative kantienne de faire « l’histoire de ce qui rend nécessaire une certaine forme de pensée » et dont la tâche consiste à retracer une histoire philosophique de la philosophie dans la mesure où elle doit être possible a priori, présuppose un certain rapport de la philosophie avec son histoire – ce qui est aussi une manière d’interroger ce qui, à chaque moment historique donné, fonde le discours philosophique et le justifie par rapport à son présent. On verra comment, dans la longue élaboration de cette perspective, Foucault précise sa position en cherchant une voie alternative à l’opposition entre phénoménologie et structuralisme (et marxisme) propre aux années 1960 à travers une réflexion portant sur les structures d’origines, les partages fondamentaux, et les archées dont justement l’archéologie se propose d’être la science. Dans un deuxième temps, on examinera aussi les tentatives les plus récentes et importantes visant à élaborer ultérieurement le projet foucaldien dans le sens d’une

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archéologie philosophique, comme celles de Giorgio Agamben et d’Alain De Libera. Indications bibliographiques : M. Foucault, Folie et déraison. Histoire de la folie à l'âge classique, Paris, Plon, 1961. ––––––––––, Naissance de la clinique. Une archéologie du regard médical, Paris, PUF, 1963. ––––––––––, Les mots et les choses. Une archéologie des sciences humaines, Paris, Gallimard, 1966. ––––––––––, L’archéologie du savoir, Paris, Gallimard, 1969. G. Agamben, Signatura Rerum. Sur la méthode, trad. fr. J. Gayraud, Paris, Vrin, 2008. A. De Libera, L’archéologie philosophique. Séminaire du Collège de France 2013-2014, Paris, Vrin, 2016.

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KAKOGIANNIMARIA

Dialectiquedelafaiblesse Semestre 1 Cours intensif (fin semestre) Licence, Master

« J’appartiens, jusqu’à un certain point à la configuration “anti-dialecticienne” qui a rassemblé en France des philosophes comme Foucault, Deleuze, et d’autres. »

Jacques Derrida, Politique et amitié

Pendant quelque temps, l’idée de la révolution semble avoir été fictionnée comme un grand soir avec un point culminant où il serait possible de crier « Victoire ! ». Jouissive, absolue et totale, cette victoire flirtait avec l’image d’une conquête pure, nette et précise. Dans la petite prose qu’il a écrit sur « L’idée du communisme », Giorgio Agamben commence étrangement par un développement sur la pornographie, et signale que le modèle de son intrigue ne laisse aucune place à la surprise ; tout se joue dans l’infinité des variations sur un seul thème : quelle que soit la situation de départ, elle devra immanquablement déboucher sur un rapport « réussi ».

La dialectique de l’accès à la maîtrise, d’une puissance sortie vainqueur d’un « face à face » frontal où les différences s’homogénéisent par l’opposition, a fini par lever de grands soupçons. Trop viriliste, impérialiste, hétéronormative. À l’été 1970, dans un texte féministe incendiaire, Carla Lonzi lance « Crachons sur Hegel ». Devant les excroissances bureaucratiques du Parti et un marxisme devenu dogmatique, au même moment, à travers une multitude de trajectoires collectives et individuelles, plusieurs gestes (cf. extrait de Derrida) engagent un renouvellement de la pensée de l’émancipation en « tournant le dos » à la dialectique.

Et aujourd’hui ? L’Histoire est déclarée finie. Rien ne semble pouvoir opérer de « face à face » avec TINA (There Is No Alternative) et modifier les rapports de forces. Comment échapper au fantasme de la Victoire mais aussi au cumul des « mobilisations » qui laissent souvent derrière elles une sensation d’impuissance et de dépression militante ? Quelle pourrait être la signification contemporaine d’une dialectique qui donnerait accès à nos faiblesses ? Là où la pensée ne fait qu’un avec le chemin qu’elle trace, que pourrait être une dialectique de la faiblesse qui, au lieu de « réussir » ses parcours, essaie encore, rate encore, et peut-être rate mieux… Indications bibliographiques : Gorgio Agamben, Idée de la prose, Paris, Christian Bourgois éditeur, 2006. Samuel Beckett, Cap au pire, Paris, Minuit, 1991. Patrizia Cavalli, Mes poèmes ne changeront pas le monde, Paris, Des femmes – Antoinette Fouque, 2007. Catherine Malabou, L’avenir de Hegel, Paris, Vrin, 1996 Dimitra Panopoulos, L’hypothèse platonicienne, Paris, L’Harmattan, 2017.

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CHERIFZAHARFARAH,IRRERAORAZIO,KISUKIDINADIAYALA,RENAULTMATTHIEUetSIBERTIN-BLANCGUILAUME

Archivesnon-européennesdelaphilosophie Semestre 1 Mercredi 12h-15h Licence, Master, Doctorat Arracher la philosophie à une géographie qui, aujourd’hui encore, lui fait confondre les limites de son « territoire » avec les frontières, réelles ou fantasmées, de l’Occident : tel est, dans son expression la plus générale et encore négative, le programme poursuivi par plusieurs membres de notre département qui tou.tes partagent l’exigence de potentialisation réciproque entre la relecture critique des traditions philosophiques occidentales et leur décentrement, impliquant la révision de leurs suppositions métaphysiques et anthropologiques non moins que des historiographies dominantes de la philosophie. Ce séminaire vise à rassembler les forces et à confronter des approches hétérogènes, en associant étroitement les étudiant.es à cette entreprise à laquelle nous voudrions prêter une dimension non seulement descriptive mais aussi prescriptive en terme d’enseignement et de recherche philosophiques en France. Explorer les archives non-européennes de la philosophie, tâche indissociable de leur (re)construction, s’entend ici en un triple sens. Il s’agit, premièrement, de réinterroger le canon de la discipline, ses sujets, auteurs et textes de référence, et de mesurer les effets engendrés par sa confrontation à une série de savoirs, et contre-savoirs, produits hors d’Europe, qu’ils se soient donné le nom de philosophie ou non. Il s’agit, deuxièmement, de reconsidérer ses objets en analysant la manière dont la « rencontre » entre l’Europe et les mondes non-européens, sous le signe dominant de la violence (esclavagiste, coloniale, impérialiste) mais aussi de la résistance, a contribué à configurer tout un ensemble de problèmes philosophiques plus ou moins classiques, que de singuliers refoulements ont rendus en apparence étrangers à ces mêmes expériences de violence et de résistance. Il s’agira troisièmement d’interroger l’entreprise même de constitution d’archives non-européennes, en tentant de se déprendre des concepts et des distinctions imposés par la cartographie coloniale de la philosophie, et, partant, de questionner la formation des catégories canoniques de « philosophie européenne/occidentale » et de mesurer les limites de distinctions telles que Europe/non-Europe, Occident/non-Occident. Lieu d’expérimentation et d’élaboration théorique, ce séminaire alternera séances de réflexion collective, exposés de participant.es au séminaire et interventions d’invité.es extérieur.es. Le programme du semestre sera donné lors de la première séance.

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KISUKIDINADIAYALA

Labibliothèquecoloniale Semestre 1 Jeudi 12h-15h Licence, Master En 1988, Valentin Mudimbe publie The invention of Africa. Dans cet ouvrage, Valentin Mudimbe mobilise la pensée foucaldienne pour montrer comment le contenu du signifiant « Afrique » a été construit par un ensemble de discours coloniaux. Ces différents discours produits par les missionnaires, les ethnologues, les philosophes, les récits de voyageurs etc., forment une partie du corps de la « bibliothèque coloniale ».

A travers plusieurs écrits, dont The idea of Africa (1994), Valentin Mudimbe tente de spécifier, de circonscrire le corpus de cette bibliothèque et d’en former le concept ; pour ce faire, il ne s’arrête pas seulement sur les écrits de la période coloniale mais remonte également aux écritures de la Grèce Antique. Les constructions gréco-romaines de l’altérité articulées aux concepts de barbarie ont formé une idée de l’Afrique qui circule, peu altérée, dans les récits européens du XIXe siècle. Ces récits ont contribué à forger la matrice conceptuelle à partir de laquelle une certaine conception de

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l’Afrique a pu se former : l’Afrique est l’autre absolu, négatif de l’Europe qui, pour être sauvé de lui-même, doit être converti. Altérité et conversion donnent corps à cette idée de l’Afrique construite par la bibliothèque coloniale.

L’enjeu de ce séminaire consistera à spécifier le concept de « bibliothèque coloniale » qui structure le projet archéologique de Mudimbe. Quel est son corpus textuel ? Qui a contribué à la construire ? Est-elle strictement européenne ? Sur quels montages temporels repose-t-elle ? Dans le contexte intellectuel contemporain où « Ecrire le monde depuis l’Afrique », comme y invitent les penseurs Sarah Nutall et Achille Mbembe dans « Writing the world from an african metropolis », définit désormais les cadres d’un vaste projet scientifique global, il s’agira également d’examiner les usages, revendiqués ou clandestins, de cette bibliothèque dans les écritures contemporaines africana. Indications bibliographiques : Michel Foucault, Les Mots et les choses (1966), Paris, Gallimard, Tel, 1990 Michel Foucault, L’archéologie du savoir, Paris, Gallimard, Tel, 1969. Valentin Y. Mudimbe, The Invention of Africa, Bloomington-Indianapolis-London, Indiana University Press - James Currey, 1988. Valentin Y. Mudimbe, The Idea of Africa, Bloomington-Indianapolis-London, Indiana University Press - James Currey, 1994. Valentin Y. Mudimbe, L’odeur du père, Paris, Présence Africaine, 1982. Achille Mbembe Felwine Sarr, Ecrire l’Afrique-Monde, Paris, Philippe Rey, 2017.

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LECERFÉRIC

Critiquedelacritiquedutravail Semestre 1 Mardi 15h-18h Licence Ce séminaire de licence est associé au séminaire de master donné par Bertrand Ogilvie, « Critique du travail »

La critique du travail tend à devenir un genre obligé pour toute radicalité philosophique qui se donne pour tâche de penser l’émancipation. Là où la valorisation morale du travail ne manifeste rien d’autre qu’une volonté d’inscrire toute expérience dans un cadre disciplinaire instituant ses propres rapports de subordination, on pourrait se demander si le refus de conférer au travail une dimension anthropologique n’en est pas que le décalque négatif. Le travail serait dès lors cause et effet de l’aliénation capitaliste. Une « passion morbide », comme l’écrivait un Paul Lafargue dont on oublie de rappeler que c’est contre les libertaires qu’il rédigea son pamphlet.

Dans ce séminaire, nous nous interrogerons sur les fétichisations du langage impliquées par une critique du travail qui omet le plus souvent de penser sa propre activité. Trop de confusion demeure entre le travail et le travail salarié, entre les modes de socialisation de l’activité et les plans d’intelligibilité sur lesquels penser cette même activité. En témoigne le paradoxe de nombre de ces philippiques qui cherchent à expliquer que le travail serait une « création du capitalisme » et qui, cependant, trouvent une justification de leur propos dans l’évocation – erronée – d’un tripalium qui porterait en germe toute la vérité d’un phénomène d’asservissement.

Nous nous poserons ainsi quelques questions simples. Qu’est-ce qu’un monde sans travail ? Est-ce une utopie ou une simple déclinaison de modes d’aliénation d’autant plus pervers qu’ils se donnent à voir sous un registre de « réalisation personnelle » ? Travaille-t-on dans les ZAD ? Qu’est-ce qu’une philosophie qui ne travaille pas ?

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LECERFÉRIC

Cequelarévoltenousditdel’aliénation Semestre 1 Jeudi 15h-18h Licence 1 (mutualisé UFR Arts) Il y a dans l’idée de révolte comme une figure mineure, un mixte de spontanéité et d’inaboutissement qui permet de la penser aussi bien comme un phénomène collectif que comme une crise de l’individualité. À la révolte, il manquerait le sérieux de la révolution qui, pourtant, serait bien obligée pour advenir d’en passer par là. Si l’on en croit les figures dogmatiques instituées par la science politique, tout passage entre révolte et révolution impliquerait moins un écart d’intensité qu’une conscientisation du sujet. La question demeure cependant de savoir si la révolte n’est pas d’une nature distincte de ces révolutions avortées avec lesquelles on la confond le plus souvent. Le cinéma, art de la foule et du gros plan, a mieux que tout autre art su explorer toutes les dimensions d’une révolte qui est, par essence, aussi imprévisible qu’incontrôlable. Un surgissement qui dévoile précisément ce que l’on a pris l’habitude de ne plus voir, à savoir une aliénation qui déborde largement les seuls cadres initiés par la domination et l’exploitation. La révolte constitue à ce titre pour le cinéma un clinamen qui lui permet de sonder le réel. Dans ce cours, notre étude portera sur des films réalisés dans les années soixante et soixante-dix. Des travaux réguliers permettront d’initier quelques principes de base concernant l’analyse d’œuvre.

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MARCOSJEAN-PIERRE

Freud.Leçonsd’introductionàlapsychanalyse(1915-1917) Semestre 1 Vendredi 9h-12h Licence, Master Le cours se présentera comme un atelier de lecture suivie de textes de Freud. Il s’agira donc à la fois d’élaborer une réflexion sur la question de l’élaboration épistémologique d’un nouveau discours sur l’inconscient et de se demander : quelles forces pulsionnelles gouvernent insidieusement l’activité de penser et à quel titre la pensée en son exercice peut-elle avoir accès à ses propres déterminations pour les réfléchir et s’en émanciper ?

Indications bibliographiques : Freud Leçons d’introduction à la psychanalyse, trad. française, P.U.F, Œuvres complètes, tome XIV pour l’édition de référence. Les éditions en poche de cette version du texte ou d’autres sont également conseillées. Pour le texte allemand, des photocopies partielles seront distribuées.

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MENDESDAVID-EMMANUEL

L’éthiqueprotestanteetl’espritducapitalisme(M.Weber,1905)

Semestre 1 Cours intensif (fin semestre) Licence, Master Loin d’être seulement un système économique dont la domination est universelle, le capitalisme est aussi une mentalité, un “esprit” (Geist), une “idéologie” dirait Marx. Dans l'Éthique protestante et l’esprit du capitalisme, Max Weber croit pouvoir démontrer que cette mentalité doit son essor à l’humanisme protestant et à son individualisme théologique : derrière le côté hédoniste “cool”, il faut discerner un ascétisme chrétien séculier où le profit est le seul signe objectif du salut, où la seule voie de réalisation de soi est de trouver un chemin lucratif dans ce que l’auteur appelle lui-même la “cage de fer”. On examinera en détail cette démonstration. (Réunion de présentation et préparation le vendredi 9 novembre 2018 à 15h)

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MOREAUDIDIER

Dusoucidesoiàl’éducationdesoi-même Semestre 1 Jeudi 15h-18h Master (mutualisé dept sciences de l’éducation) L’éducation de soi-même est comme axe central de l’éducation tout au long de la vie, un enjeu majeur des projets des politiques institutionnelles de formation. Sa genèse théorique sera étudiée pour clarifier les enjeux contemporains de la question éducative, du point de vue politique et éthique. Le séminaire retracera sa genèse, à partir du champ de la philosophie pratique, de la perspective du souci de soi métamorphique chez Sénèque jusqu’à l’horizon contemporain d’une formation de soi-même émancipatrice.

Plateforme pédagogique : http://www.sc-educparis8.org/ Indications bibliographiques : Sénèque, Œuvres, Paris, R. Laffont, 1993. R. W. Emerson, La confiance en soi et autres essais, Paris, Payot, 2000. R. W. Emerson, De l’utilité des grands hommes, Paris, Mille et Une Nuits, 2003. F. Nietzsche, 3ème Considération inactuelle, Schopenhauer éducateur, Paris, Gallimard, 1988. M. Foucault, L’herméneutique du sujet, Paris, Gallimard, 2001. W. Benjamin, Enfance berlinoise, suivi de Sens unique, Paris, 10/18, 2000. Des textes et documents complémentaires seront accessibles sur la plateforme pédagogique : http://www.sc-educparis8.org/ Code du cours : SDS (un mot de passe sera communiqué lors des premières séances).

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MOREAUDIDIER

Philosophiedel’éducation:l’éducationmétamorphique,delaPaideiaàlaBildung Semestre 1 Jeudi 18h-21h Licence, Master (mutualisé dept sciences de l’éducation) L’histoire des idées pédagogiques est corrélée à l’histoire de la métaphysique. Plutôt que de postuler une structure éternelle de l’éducation, nous chercherons à comprendre comment la pensée pédagogique a pris en charge, depuis l’antiquité, la problématisation philosophique de la formation de l’homme. Face au schème onto-théologique encore prégnant de la conversion de l’homme à la vérité de son essence, nous reprendrons le fil de la pensée d’une éducation métamorphique, telle qu’elle fut ouverte par l’humanisme stoïcien, développée par la Renaissance comme l’arme majeure contre la théologie dogmatique et réinvestie dans la pensée de la Bildung comme antidote à cette sécularisation de l’Absolu représentée par la figure de l’État éducateur. L’éducation métamorphique pourra apparaître comme le paradigme philosophique majeur de l’éducation tout au long de la vie. Indications bibliographiques : Martin Heidegger, La doctrine de Platon sur la vérité, Questions II, Paris, Gallimard, 1968. Werner Jaeger, Paideia, Paris, Gallimard, 1988. Pierre Aubenque, Faut-il déconstruire la métaphysique ? Paris, PUF, 2009. Hans Blumenberg, La lisibilité du monde, Paris, Cerf, 1981 Cicéron, Traité des devoirs. Montaigne, Les Essais. Herder, Une autre philosophie de l’histoire, Paris, Aubier, 1964. Humboldt, De l’esprit de l’humanité, Charenton, Premières Pierres, 2004. Les documents et les textes seront accessibles sur la plateforme pédagogique : http://www.sc-educparis8.org/ Code du cours : PEPB (un mot de passe sera communiqué lors de premières séances).

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OGILVIEBERTRAND

Critiquedutravail Semestre 1 Mardi 15h-18h Master Ce séminaire de master est associé au séminaire de licence donné par Éric Lecerf, « Critique de la critique du travail ». Ce séminaire poursuivra une réflexion sur les modalités de l’action en politique (et ailleurs) : le faire, l’agir, le non-faire, le refus d’agir, la désobéissance et la critique du travail, le « jeu » (dans sa polysémie française qui y loge à la fois le code, sa variation et son dérèglement). Indications bibliographiques : Textes de Karl Marx, Pierre-Joseph Proudhon, Simone Weil, Georges Bataille, Charles Péguy, Donald W. Winnicott, Fernand Deligny.

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PINGEOTMAZARINE

Structuresetfiguresdel’altérité Semestre 1 Mardi 12h-15h Licence, Master Il s’agit, à partir de la problématique cartésienne de l’ego, de problématiser la question d’un alter ego, et plus largement d’une altérité. Or l’émergence même de l’ego dans la philosophie contemporaine semble condamner la possibilité même de penser cet alter ego. C’est de ce paradoxe que nous partirons pour en interroger la richesse. Nous tâcherons de dégager une structure pensable de l’altérité (bien que cette altérité soit aussi l’autre de la pensée). A partir de là, nous pourrons nous tourner vers des figures et des incarnations possibles de cette structure. Ainsi, en partant de la philosophie première, nous aborderons les différents champs de la philosophie politique et de l’anthropologie. Indications bibliographiques : Descartes, Méditations métaphysiques, Discours de la méthode Levinas, Du Dieu qui vient à l’idée Ricœur, Soi-même comme un autre Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception Sartre, L’Être et le Néant

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PINGEOTMAZARINE

Mémoire,temps,histoire Semestre 1 Jeudi 9h-12h Licence, Master Dans le cadre plus général d’une recherche sur les rapports entre continu et discontinu, inaugurée lors des séminaires « schème généalogique et schème fondationnel », nous nous interrogerons sur le lien entre le temps, le récit du temps, et la rupture : si continuité il y a, comment penser l’événement ? Si la temporalité est aporétique du point de vue de la pensée, est-ce une praxis narrative qui lève l’aporie ? Si la pensée est elle-même temporelle et historique, qu’est-ce que faire de l’histoire ? Si l’histoire est un processus, où se situe celui qui la dit ? Nous tâcherons essentiellement de construire le problème qui peut se résumer ainsi : quels sont les liens entre la structure et le temps ? Peut-on penser un commencement ? Indications bibliographiques : Aristote,Poétique HannahArendt,lacrisedelaculture,lalanguematernelle Ricœur,TempsetrécitI Foucault,L’histoiredelafolieàl’âgeclassique FrançoisHartog,Régimesd’historicité ReinhartKoselleck,L’expériencedel’histoire

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POULAINJACQUES,CANYBRUNOetCAMARGORENATA

L’esthétiquedubonheur:del’artàlaculture Semestre 1 Mercredi 15h-18h Licence, Master L’esthétique de l’art a souvent été invoquée comme modèle de la culture, comprise comme processus de formation de l’être humain selon le concept de Bildung, hérité de Goethe et du romantisme allemand. Repris dans le concept d’autopoiesis de Maturana, on y présupposait un dualisme de l’âme et du corps, où l’on façonnait le corps et les désirs par l’âme. L’anthropologie contemporaine du langage a bouleversé cette pragmatique culturelle en montrant que le dialogue était à la source de la créativité culturelle ainsi que de la créativité artistique, délivrant ainsi la clef de l’imagination créatrice car la créativité dialogique est d’emblée culturelle. L’imagination culturelle y expérimente en effet la possibilité de nous imaginer les uns les autres comme répondant les uns aux autres de façon aussi gratifiante que la voix de la mère entendue dans l’écoute intra-utérine. De même l’art cherche à faire parler le monde à travers tous les matériaux possibles pour répondre à la nécessité dans laquelle est l’être humain d’y retrouver la jouissance d’une réponse qui lui soit nécessairement favorable. Il y expérimente la possibilité de créer un monde qui lui réponde, lui aussi, de façon aussi gratifiante que la voix de la mère. Culture et art exploitent ainsi l’usage du langage qu’Humboldt appelait « prosopopée », animés par l’usage du jugement esthétique réglant la reconnaissance mutuelle dans les figures du bonheur qu’elle projette. L’esthétique du bonheur s’y développe donc ainsi nécessairement de façon philosophique car nous avons à nous reconnaître ou non en elles comme récepteurs et allocutaires de ces créations artistiques ou culturelles : en jugeant de l’humanité de ces figures du bonheur.

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Indications bibliographiques : Emmanuel KANT, [1790], Critique du jugement, Paris, Vrin, 1951. Hans-Georg GADAMER, L’actualité du beau, Aix en Provence, Alinea, 1992. Bruno CANY & Jacques POULAIN (dir.), L’art comme figure du bonheur. Traversées transculturelles. Paris, L’Harmattan, 2016. Byung-Chul HAN, Sauvons le beau. L’esthétique à l’ère numérique, Arles, Actes Sud, 2016 Christoph MENKE, Force: a fundamental concept of aesthetic anthropology, New York, Fordham University Press, 2013. Bruno CANY & Jacques POULAIN (dir.), Recherches d’esthétique transculturelle, Tome I, Notes d’anthropologie esthétique. Paris, L’Harmattan, 2014. Bruno CANY & Jacques POULAIN (dir.), Recherches d’esthétique transculturelle, Tome II, Notes d’esthétique anthropologique. Paris, L’Harmattan, 2016.

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RAMBEAUFREDERIC

Déplacementsdeleuziensdutranscendantal(2) Semestre 1 Mardi 12h-15h Licence, Master Deleuze ne traite pas le transcendantal comme un concept qu’il faudrait abandonner, il nous montre ce qui le force à se transformer lui-même, selon des modifications qui sont laissées indéterminées par les lois données a priori. Cherchant à l’extraire de la philosophie de la représentation (une synthèse mais qui serait disjonctive), à l’affranchir de l’écart kantien entre le concept et le donné (pour en faire le nom de l’expression de l’être ou de la nature), il le métamorphose, jusqu’à le rendre méconnaissable. Après avoir étudié l’an dernier le « spatium intensif », et la critique de la définition de l’espace comme forme intérieure au sujet (Kant), on analysera cette année, le déplacement de l’intentionnalité égologique vers une intentionnalité ontologique, et la critique de la conscience représentative (le transcendantal phénoménologique) en faveur d’un « cerveau monde » ou d’un « inconscient cosmique ». Indications bibliographiques : Deleuze,DifférenceetRépétition,Paris,Puf,1968(cf.chapitres1et5) Deleuze,Logiquedusens,Paris,Minuit,1969(cf.14ie,15ieet25ieséries) Deleuze,L’Image-Temps,Paris,Minuit,1985(pp.265à281) DeleuzeetGuattari,Qu’est-cequelaPhilosophie?Paris,Minuit,1991(Conclusion) Bergson,L’EvolutionCréatrice,inŒuvres,Editionducentenaire,Puf,1959(p.644sv.) Husserl,Idéesdirectricespourunephénoménologie(§31,32,57,59,124)trad.P.Ricoeur,Paris,Gallimard,«Tel»,1989 Merleau-Ponty«Bergsonsefaisant»,inSignes,Gallimard,1960,«folioessais»,2001 Merleau-Ponty,Notesdetravail,inLevisibleetl’Invisible,Paris,Gallimard,«Tel»,1979/1997 Sartre,Latranscendancedel’ego,Paris,Vrin,1965 Whitehead,ProcèsetRéalité,trad.Charles,Elie,Fuchs,Gautero,Janicaud,Sasso,Villani,Paris,Gallimard,1995,p.80sv.

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RAMBEAUFREDERIC

Archaïsmes Semestre 1 Vendredi 12h-15h Licence, Master La question de l’archaïsme revient aujourd’hui comme un leitmotiv. Dans le discours dominant qui entend discréditer les oppositions ou les résistances aux réformes néo-libérales (« il faut être moderne… » etc.), mais aussi dans les faits : la ritualisation et la fétichisation des existences en leurs appartenances, la (ré)affirmation croissante des identités

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collectives de type identitaire et religieux. Il s’agira de ressaisir cette relation entre capitalisme et archaïsme, à partir de la double tendance contradictoire du capital décrite par Marx et de l’interprétation qu’en ont proposé Deleuze et Guattari : le double processus simultané de « déterritorialisation » et de « reterritorialisation ». Qu’est-ce qu’un « archaïsme à fonction actuelle » ? Les potentialités émancipatrices des questions minoritaires sont-elles inséparables de ces reterritorialisations compensatoires ? Et quel rôle joue l’Etat dans ce nouage entre universalité machinique et singularité archaïque ? Indications bibliographiques : Karl Marx, - Le Capital : livre III, troisième section « loi de la baisse tendancielle du taux de profit » (en particulier chapitre XV), ed. Sociales, 1974, p. 225- 272, 263). Livre I, huitième section « l’accumulation primitive » (in Œuvres Gallimard, Pléiade, t.1 p.1167-1240), - « La commune rurale et les perspectives révolutionnaires en Russie » (in Œuvres Gallimard, Pléiade, t.2 p.1555,sv) - Le dix-huit Brumaire de Louis Napoléon Bonaparte, éd. Sociales, 1984/1992 - La lutte des classes en France (1848-1850) éd. Sociales Gilles Deleuze et Félix Guattari, - L’Anti-Œdipe, « Sauvages barbares civilisés », Minuit, 1972 - Mille Plateaux, « Appareils de capture », Minuit, 1980 Félix Guattari, Chaosmose, chap 1 et 2, Galilée, 1992

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RAMONDCHARLES

Introductionàlaphilosophiemoderne:lapenséeetl’étendue Semestre 1 Mardi 15h-18h Licence, Master La philosophie s’engage, au 17ème siècle, sur les chemins nouveaux du « mécanisme », du « rationalisme » et de la modernité, par une réduction généralisée de tous les phénomènes à l’étendue. La présentation de cette nouvelle époque de la pensée s’appuiera principalement sur Descartes (Principes de la Philosophie), Spinoza (parallélisme de la pensée et de l’étendue dans l’Éthique), Malebranche (théorie de l’étendue intelligible dans les Entretiens sur la métaphysique et la religion et la Correspondance avec Dortous de Mairan), et Leibniz (critique de la conception cartésienne de l’étendue passive dans le Système nouveau de la nature et de la communication des substances –éd GF par Christiane Frémont), sans négliger les critiques de Pascal ou de La Fontaine. La présentation des doctrines, des controverses, et des interprétations sera aussi, dans ce cadre, l’occasion d’une réflexion sur l’histoire de la philosophie. Le cours comprendra une partie de travaux dirigés d’explications de textes.

L’évaluation résultera de la moyenne entre un « Contrôle Continu » comprenant des devoirs écrits et/ou des exposés oraux, et un « Examen » consistant en une étude de texte (explication et questions) en temps limité. La participation au Cours sera prise en compte.

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RAMONDCHARLES

JacquesRancière:Lespectateurémancipé Semestre 1 Jeudi 15h-18h Licence, Master Ce séminaire prendra appui sur l’ouvrage de Jacques Rancière Le spectateur émancipé (Paris : La Fabrique, 2008), pour proposer un parcours dans l’ensemble de son œuvre.

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L’évaluation résultera de la moyenne entre un « Contrôle Continu » comprenant des devoirs écrits et/ou des exposés oraux, et un « Examen » consistant en une étude de texte (explication et questions) en temps limité. La participation au Séminaire sera prise en compte.

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RENAULTMATTHIEU

W.E.B.DuBois:doubleconscienceetconditionraciale Semestre 1 Mercredi 15h-18h Licence, Master Dans son livre Les Âmes du peuple noir (1903), devenu un classique de la pensée africaine-américaine, W.E.B Du Bois introduisait le concept-métaphore de double conscience pour décrire la condition des Noirs dans une société structurée par la ségrégation raciale : « C’est une sensation bizarre, cette conscience dédoublée, ce sentiment de constamment se regarder par les yeux d’un autre, de mesurer son âme à l’aune d’un monde qui vous considère comme un spectacle, avec un amusement teinté de pitié méprisante. » Nous nous attacherons dans ce cours à élucider la signification du motif de la conscience racisée-divisée, qui a traversé la philosophie africana (terme désignant l’Afrique et sa diaspora) au XXe siècle. Nous procèderons pour cela en trois temps : 1) Nous nous intéressons en premier lieu aux sources de la thématisation de la double conscience et à leur appropriation critique par Du Bois : le romantisme européen (Goethe) et le transcendantalisme américain (Emerson) ; la théorisation psychologique et psychiatrique des phénomènes de personnalités dissociées (Binet, Janet, William James) ; la philosophie de Hegel, en particulier la figure de la « conscience malheureuse » ; 2) Nous verrons alors que bien que concevant la double conscience comme une expérience négative-pathologique d’aliénation, Du Bois montre qu’en tant que produit de l’intériorisation du regard du Blanc par le Noir, elle confère à l’opprimé une connaissance intime de son oppresseur et s’offre par conséquent comme une arme privilégiée dans la lutte contre le racisme, ce dont témoigne les stratégies théorico-rhétoriques de Du Bois lui-même dans Les Âmes du peuple noir et dans ses écrits ultérieurs ; 3) Nous examinerons enfin la postérité et les reconfigurations du trope de la double conscience dans la pensée africaine-américaine (Richard Wright, James Baldwin, Toni Morrison), chez Frantz Frantz Fanon (Peau noire, masques blancs) ou encore dans la théorie féministe. Indications bibliographiques : Le texte de référence pour ce cours, est W.E.B Du Bois, Les Âmes du peuple noir, Paris, La Découverte, 2004. D’autres indications bibliographiques seront données au fur et à mesure du semestre.

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SCHMEZERGERHARD

Anglaispourphilosophes:introductionàlaphilosophieanalytique Semestre 1 Lundi 15h-18h Licence, Master Qu’est-ce que la philosophie analytique ? Comment comprendre cette tradition intellectuelle qui semble se définir justement par une certaine distance à l’égard de la philosophie traditionnelle ? Certes, quand on examine de près les multiples manifestations de cette philosophie depuis ses origines jusqu’à nos jours, on trouve chez quasiment tous ses représentants une exigence intraitable sur la clarté du langage et une certaine méfiance à l’égard des grands systèmes philosophiques. Pourtant, le terme même de « philosophie analytique » reste ambigu : il n’y a aucun texte fondateur, aucune doctrine à laquelle tous les praticiens adhèrent et aucune méthode suivie par tous. En étudiant cette tradition très

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pluraliste, nous espérons mieux faire saisir les enjeux de cette « manière », ou plutôt, de « ces manières » de faire de la philosophie.

Ce cours poursuit un double objectif, philosophique et linguistique : il s’agit d’une part de lire et de commenter des textes philosophiques, d’autre part de se familiariser avec la langue anglaise, son fonctionnement et son vocabulaire spécifique à la philosophie contemporaine.

Il est impératif d’avoir passé le test de niveau en ligne avant de se présenter au cours. Le test est accessible à partir de l’espace étudiant. Ce cours, donné en langue anglaise, est accessible à partir du niveau A2 (CECRL). En dessous de ce niveau, les étudiants sont invités à suivre un cours d’anglais général au Centre de Langues. Indications bibliographiques : F. ARMENGAUD (dir.), G. E. Moore et la genèse de la philosophie analytique, Paris, Klincksieck, 1985. A. J. AYER, Language, Truth and Logic, London, Victor Gollancz, 1936. A. P. MARTINICH et D. SOSA (dir.), A Companion to Analytic Philosophy, Oxford, Blackwell, 2005. G. RYLE, The Concept of Mind, Londres, Hutchinson, 1949. A. SOULEZ (dir.), Manifeste du Cercle de Vienne et autres écrits, 2e éd., Paris, Vrin, 2010. L. WITTGENSTEIN, The Blue and Brown Books, 2e éd., Oxford, Blackwell, 1997.

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SIBERTIN-BLANCGUILLAUME

Anti-Oedipesafricains,amazoniens,mélanésiens… Lescontre-anthropologiesdeDeleuzeetGuattari

Semestre 1 Lundi 12h-15h Licence, Master L’Anti-Œdipe ne critique pas simplement le mythe gréco-freudien d’Œdipe, il lui substitue le contre-mythe Dogon : hérésie dans l’histoire du mouvement psychanalytique, le premier livre cosigné par Deleuze et Guattari est aussi un rejeton de la mission Dakar-Djibouti d’où reviennent en 1933 Marcel Griaule et Michel Leiris. Aussi fut-il écrit, non seulement contre certaines tendances de la psychanalyse, mais aussi avec des anthropologues, Pierre Clastres, Alfred Adler, Michel Cartry. Il n’a pas seulement pris position dans les champs du freudisme et du lacanisme, mais aussi dans des débats entre courants de l’ethnopsychanalyse (E. et M.-C. Ortigues, P. Parain) et de la psychanalyse décoloniale (O. Mannoni, F. Fanon). Il résulte d’une intense et non moins polémique appropriation de l’anthropologie structurale de Lévi-Strauss, de ses bifurcations internes (E. Leach, P. Clastres), de ses critiques ethnomarxistes (M. Godelier, E. Terray) et de ses adversaires hétérodoxes (R. Jaulin et le courant de « l’ethnocide »). Et il a été relu après-coup par des anthropologues, d’ailleurs, du désert australien des Warlpiri, de l’Amazonie Araweté, du bassin du Congo (B. Glowczewski, E. Viveiros de Castro, P. Yengo).

Ce cours sera consacré aux figures et enjeux des territoires anthropologiques sur lesquels Deleuze et Guattari montent le campement provisoire de la schizoanalyse. La critique du familisme bourgeois et de l’Etat national-capitaliste s’y double d’une déterritorialisation de la production métapsychologique ; la réévaluation de la créativité psychopolitique de la psychose y rencontre la tâche d’une décolonisation de l’inconscient. On étudiera les sources permettant d’historiciser un tel programme, et on en prolongera l’examen à travers des relances récentes de la critique schizoanalytique, à l’interférence des micropolitiques de l'inconscient et des macropolitiques post- et néocoloniales du monde contemporain. Indications bibliographiques : G. Deleuze, F. Guattari, L’Anti-Œdipe, Minuit, 1972 (en particulier chap. 3). — Mille plateaux, Minuit, 1980 (en particulier plateaux 9-13) Marcel Griaule et Germaine Dieterlen, Le renard pâle. Tome I, Le mythe cosmogonique, Institut d'Ethnologie, 1965. Robert Jaulin, La Paix blanche. Introduction à l’ethnocide, Paris, Seuil, 1970. Pierre Clastres, La Société contre l’Etat, Paris, Minuit, 1973. Barbara Glowczewski et F. Guattari, « Les Warlpiri, I & II, séminaires 1983 et 1985 », Chimères n°1, 1986.

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Eduardo Viveiros de Castro, Métaphysiques cannibales, Paris, Puf, 2008. Patrice Yengo, Les Mutations sorcières dans le bassin du Congo, Paris, Karthala, 2016.

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ZAULIBARBARA LecturesdeThérèsed’Avila

Semestre 1 Mercredi 18h-21h Licence, Master Le cours propose des « exercices spirituels » de lecture autour des écrits mystiques de Thérèse d’Avila.

Manifestant le désir extrême d’une fusion amoureuse avec Dieu les écrits de Thérèse D’Avila sont caractérisés par un degré d’intensité et de violence qui a été souvent liée (notamment par Bataille dans L’Expérience Intérieure) à la question centrale du ravissement mystique considéré comme manière de procéder à une transformation profonde de soi.

Nous avancerons dans la lecture de ces textes tout en ayant comme horizon de travail cette « école de patience » qui caractérisait la lecture pour le jeune Nietzsche, nous invitant à : « Lire lentement, profondément, en regardant prudemment derrière et devant soi, avec des arrière- pensées, avec des portes ouvertes, avec des doigts et des yeux subtils ».

Indications bibliographiques : Thérèse d’Avila, Le Château Intérieur, dans œuvres complètes de Saint-Jean de la croix et Thérèse d’Avila, Paris, Gallimard, 2012. Thérèse d’Avila, Pensées sur l’amour de Dieu, dans œuvres complètes de Saint-Jean de la croix et Thérèse d’Avila, Paris, Gallimard, 2012. Georges Bataille, L'expérience intérieure, dans Oeuvres Complètes n.V, Paris, Gallimard, 1973 Pierre Hadot, Exercices spirituels et philosophie antique, Paris, Albin Michel, 2002

2EME SEMESTRE

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BIRNBAUMANTONIAetOGILVIEBERTRAND

Lireetécrireenphilosophie

Semestre 2 Mercredi 15h-18h Licence 1 spécifiquement, mais ouvert à tous les niveaux Le langage n’est pas un instrument neutre et transparent mais un milieu relativement résistant dans lequel la pensée se construit en se soumettant à lui tout autant qu’en le maîtrisant. Aussi lire et écrire, en philosophie ne sont pas des opérations annexes mais le passage obligé de l’élaboration des concepts. De plus lire et écrire sont indissociables dans la mesure où c’est en écrivant et réécrivant que je comprends ce que je lis et c’est en lisant que je me prépare à écrire, et à

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penser. Ces activités ne sont donc pas seulement scolaires mais intrinsèquement philosophiques, et c’est dès la première année des études qu’il faut les aborder comme telles. Ce séminaire sera donc un atelier de lecture et d’écriture partagé, c’est-à-dire de confrontation avec des pensées en actes.

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BIRNBAUMANTONIAetCOHEN-HALIMIMICHELE

Narrationetconcept Semestre 2 Jeudi 9h-12h Licence, Master Ce cours explore une des transformations que l’orientation historique produit dans le travail philosophique. Allant à la rencontre de sa propre historicité, la philosophie cesse alors de se raconter perpétuellement son propre commencement dans la pensée, de se trouver captive de la question de l’origine ; bien plutôt, elle repère et active les narrations qui en elle se déploient. Autour de ces narrations se groupent des nouages où les chemins des mots cristallisent des concepts, où les concepts rejoignent les temporalités qui les enveloppent et qu’ils déplient au sein même de leurs variations.

Cette facture narrative de la conceptualité a été investie par Jean-Pierre Faye, qui à ce titre marque l’ensemble des considérations développées dans ce cours. Celui-ci traverse plusieurs auteurs ayant fait des usages ou produit des critiques relatives à cette activité narrative du concept : Jean-Pierre Faye, Siegfried Kracauer, Walter Benjamin, Hans Blumenberg. Indications bibliographiques : Une bibliographie sera distribuée au début du cours. On peut toutefois commencer à lire quelques livres de Jean-Pierre Faye : - La raison narrative, Paris, Balland, 1990. - Commencement d’une figure en mouvement, Paris, Stock, 1980. - Le récit hunique, Paris, Le Seuil, 1967.

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BUCHENAUSTEFANIE Kantsurl’anthropologie

Semestre 2 Jeudi 12h-15h Licence 3, Master L’anthropologie de Kant suscite de plus en plus de débats. Kant commence sa carrière philosophique par des textes sur l’anthropologie et continue à y prêter une grande attention sa vie durant. À y regarder de près, il semble même élaborer plusieurs conceptions de l’anthropologie : pragmatique, empirique et aussi « transcendentale », selon une note kantienne qui établit un lien étroit entre l’anthropologie et ce projet de connaissance de soi que constitue la philosophie critique.

Dans ce cours, il s’agira d’entrer dans la philosophie de Kant par le biais anthropologique et, ce faisant, de renverser certaines grilles de lectures convenues ; de lire de près l’Anthropologie du point de vue pragmatique ; d’explorer le riche éventail de thèmes et questions philosophiques que ce texte soulève tels que : la sensibilité, le plaisir, l’histoire, la morale, les sexes, les races ; d’aborder en parallèle les autres textes anthropologiques, sur les races, la pédagogie, l’histoire. On s’interrogera sur la compatibilité des prises de position de Kant (sur les sexes et les races notamment) avec son universalisme moral. Enfin, on cherchera à inscrire Kant dans la tradition anthropologique de son temps et à retracer sa postérité. Indications bibliographiques : Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, trad. et éd. par Alain Renaut, Paris, Garnier-Flammarion, 1993. N.B. : Un fascicule avec quelques extraits de Kant et de ses contemporains (Platner, Herder, Moritz...) et quelques articles de littérature secondaire (Brandt, Frierson, Kleingeld, Wood, Zammito...) sera distribué à la première séance.

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BUCHENAUSTEFANIEetWASZEKNORBERT

Allemandpourétudiant.e.senscienceshumainesetenphilosophie Semestre 2 Vendredi 9h-12h Licence, Master Ce cours poursuit un double objectif, philosophique et linguistique : il s’agit d’une part de lire et de commenter de textes philosophiques et pluridisciplinaires de la tradition allemande, d’autre part de se familiariser avec la langue, son fonctionnement et se terminologies techniques. Nous lirons des extraits courts d’une page maximum de quelques auteurs classiques de la philosophie allemande (Leibniz, Kant, Schiller, Hegel, Nietzsche …) mais nous aborderons aussi quelques grands auteurs de la théorie politique, de la sociologie, de l’esthétique et de la psychanalyse. Une partie du cours sera consacrée à la méthodologie de la recherche et au système universitaire allemand, permettant ainsi la préparation d’éventuels projets et séjours d’études. Le cours est ouvert aux étudiant.e.s de toutes les disciplines et de tous les niveaux, de la licence au master et au doctorat. Il requiert un niveau de compréhension en allemand de A2/B1. Lectures en allemand et en traduction.

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CANYBRUNO Diderotphilosophe

Semestre 2 Vendredi 12h-15h Licence, Master Du fait qu’elle n’est généralement pas appréhendée dans toute sa complexité artiste, la pensée de Diderot est souvent minorée vis-à-vis des autres penseurs français du XVIIIe siècle.

Notre premier objectif sera de revenir sur l’adéquation qui existe entre l’esthétique polyphonique de l’œuvre totale et son matérialisme biologique, qui fait de l’homme un être dont la pensée ne s’échappe jamais totalement des cinq sens. Notre deuxième objectif sera de montrer comment la pensée fragmentée et multiple de Diderot trouve justement sa cohérence (son unité ?) dans cette conception artiste de la pensée.

Nous verrons ainsi comment, dans le Supplément au Voyage de Bougainville, l’œuvre littéraire offre un territoire à une naissance conjointe d’une anthropologie philosophique et d’une philosophie morale ; ou comment, dans Le Neveu de rameau ou Le Rêve de d’Alembert, la théâtralité permet de réinventer le dialogue philosophique ; etc. Indications bibliographiques : Diderot, Œuvres philosophiques, Classiques Garnier, 1998. Diderot, Le Neveu de Rameau et autres dialogues philosophiques, Folio classique n°761, éd. Gallimard, 1972. Colas Duflo, Diderot philosophe, éd. Honoré Champion, 2013.

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CASSOU-NOGUÈSPIERRE Formesdevieettechnologiescontemporaines

Semestre 2 Lundi 9h-12h Licence, Master Nous nous appuierons sur la notion de forme de vie telle que la thématise Wittgenstein pour interroger les transformations de la subjectivité induites par les technologies contemporaines. La présence constante d'un téléphone portable, l'analyse des données, les neurosciences, nous défendrons l'idée que ces technologies conduisent à des nouvelles formes de vie lesquelles impliquent une transformation de la subjectivité, dans ses contenus comme dans le statut de ce que l'on peut dire « mental », « intérieur » ou « privé ».

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CASSOU-NOGUÈSPIERRE Lecomique

Semestre 2 Mardi 9h-12h Licence, Master D'où vient le comique ? Comment le produire ? Nous nous intéresserons à des théories classiques du comique, au rire de Bergson et à l'humour de Freud notamment, mais nous ferons également intervenir des artistes contemporains dont les œuvres se situent à la limite du comique et qui semblent justement en détourner les mécanismes.

Plusieurs séances auront sans doute lieu en commun avec le séminaire de Gwenola Wagon, en arts plastiques, et celui de Stéphane Dégoutin, et se dérouleront en soirée à l'ENSAD.

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CHEVRIERADRIEN GiorgioAgamben,L’Usagedescorps

Semestre 2 Mercredi 12h-15h Licence, Master Ce cours proposera une lecture du dernier ouvrage de la série Homo sacer, L’Usage des corps. Il visera ainsi à produire à la fois une tentative de synthèse introductive aux principaux thèmes discutés dans l’œuvre du philosophe – usage, exigence, mode, forme-de-vie, désœuvrement, puissance destituante – mais surtout à mener un commentaire linéaire de cet ouvrage dense et complexe, dont la citation suivante pourrait, à de nombreux égards, servir d’exergue : « Mettre en lumière – au-delà de tout vitalisme – l’interaction profonde entre être et vivre, telle est certainement aujourd’hui la tâche de la pensée (et de la politique) ». Ci-dessous un plan indicatif des différentes séquences du cours : 1. Séances 1 à 4 : Situation de L’Usage des corps (indications biographiques et bibliographiques, traversée d’Homo sacer, lecture du titre et du prologue – « vie clandestine » de Guy Debord). 2. Séances 5 à 10 : Lecture de L’Usage des corps en suivant la scansion opérée dans l’ouvrage (1. Usage ; 2. Ontologie ; 3. Forme-de-vie). 3. Séances 11 et 12 : Ouvertures et dépassements : lectures croisées de L’Usage des corps avec Polichinelle ou Divertissement pour les jeunes gens en quatre scènes (2017) et Karman (2018). Indications bibliographiques : Giorgio AGAMBEN, Homo sacer. L’Intégrale 1997-2015, Paris, Éditions du Seuil, novembre 2016 / L’Usage des corps (vol. 4.2), traduit par Joël Gayraud, Paris, Éditions du Seuil, 2015 (L’Uso dei corpi, 2014) Le Temps qui reste, traduit par Judith Revel, Paris, Payot et Rivages, 2000 (Il tempo che resta, 2000) Moyens sans fins. Notes sur la politiques, traduit par Danièle Valin, Paris, Payot et Rivages, 2002 (Mezzi senza fine. Note sulla politica, 1996) ARISTOTE, Métaphysique, traduit par Marie-Paule Duminil et Annick Jaulin, Paris, Flammarion, 2008

Les Politiques, traduit par Pierre Pellegrin, Paris, Flammarion, 1993 Guy DEBORD, Œuvres, Paris, Gallimard, 2006 Michel FOUCAULT, L’Herméneutique du sujet, Paris, Gallimard-Seuil, 2001 Le Courage de la vérité, Paris, Paris, Gallimard-Seuil, 2009 Martin HEIDEGGER, Être et temps, traduit par François Vezin, Paris, Gallimard, 1986 (Sein und Zeit, 1976)

Les Concepts fondamentaux de la métaphysique. Monde-Finitude-Solitude, traduit par Daniel Panis, Paris, Gallimard, 1992 (Die Grundbegriffe der Metaphysik. Welt-Endlichkeit-Einsamkeit, 1983.

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COHEN-HALIMIMICHELE

Nietzscheetlapenséedel’éternelretour Semestre 2 Mardi 9h-12h Master La première formulation de la pensée de l’éternel retour se lit dans le fragment posthume (noté FP) 11 [141] de l’été 1881. La note s’intitule « Le retour du même », elle est datée « début août 1881 » et sa rédaction est située « à Sils-Maria, 6000 pieds au-dessus de la mer et bien plus haut encore, par-delà toutes choses humaines ! ». Deux caractéristiques de cette pensée s’imposent d’emblée 1) c’est une pensée-événement : elle fait événement et vient à Nietzsche comme un événement qui césure son existence ; 2) c’est une pensée réservée dont la communication doit être sélective (voir la lettre de Nietzsche à Peter Gast, le 14 août 1881) ; le problème de l’ésotérisme est lié au problème de la transmission, mieux, de l’incorporation de la pensée.

Cette pensée est livrée trois fois dans les œuvres publiées : Gai savoir § 341, Zarathoustra, « De la rédemption », « De la vision et de l’énigme », « Le convalescent », et Par-delà bien et mal § 56. Elle ne cesse par ailleurs de hanter les inédits de Nietzsche de 1881 à 1889. Nietzsche n’ignore évidemment pas que cette pensée s’origine chez les pré-platoniciens et également chez les stoïciens en même temps qu’il la nomme sa découverte. Comment expliquer qu’il y ait du nouveau dans l’idée qu’il n’y a rien de nouveau ? L’éternel retour ne s’entend pas comme la négation du temps, ni comme une éternité intemporelle. Il s’agit de tenir ensemble le cycle et l’instant, et de comprendre que cette pensée procède à la fois du « grand dégoût » et de la « convalescence ». Le séminaire s’attachera à l’étude des textes publiés où cette pensée est exposée et à l’analyse de ce qu’elle inaugure pour la signification de la mêmeté et de l’éternité. Indications bibliographiques : De Nietzsche seront étudiés les textes mentionnés ci-dessus ainsi que les posthumes de l’été 1881. Une bibliographie secondaire sera donnée dès la première séance du séminaire.

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CHERIFZAHARFARAH PhilosophieetrévélationchezAverroès

Semestre 2 Mardi 9h-12h Licence, Master Le cours sera consacré à la lecture suivie du discours décisif (Faṣl al-maqāl), texte juridique dans lequel Averroès entend légaliser la philosophie en établissant la « connexion » qui existe entre elle et la Révélation. Contre les juristes mālikites orthodoxes et les théologiens ashʿarites, Averroès y défend la thèse selon laquelle la Révélation déclare obligatoire l’examen rationnel des étants et la réflexion sur ceux-ci en tant qu’ils sont des preuves du Dieu créateur, autrement dit argumente en faveur de l’idée que l’acte de philosopher est une obligation légale pour tout musulman. Averroès en déduit la nécessité de l’usage des syllogismes rationnels et en particulier du syllogisme démonstratif.

Œuvre juridique, le traité décisif est également un texte politique adressé au pouvoir almohade dont il salue la réforme dans le domaine juridico-théologique. Le cours examinera de près le contexte historique et politique dans lequel le traité s’insère. Nous verrons que loin des enjeux de la scolastique latine, le texte d’Averroès n’est ni une affirmation de l’existence d’une double vérité religieuse et philosophique ni une tentative de conciliation de la Foi et de la Raison puisque pour Averroès, il n’existe aucune contradiction essentielle entre elles. Indications bibliographiques : Averroès, Discours décisif, traduction inédite de M. Geoffroy et introduction d’A. de Libera, Paris, GF Flammarion, 1996. Averroès, L’islam et la raison. Anthologie de textes juridiques, théologiques et polémiques, traduction et notes par M. Geoffroy et présentation par A. de Libera, Paris, GF Flammarion, 2000.

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CHERIFZAHARFARAH Qu’est-cequelelieu?LecturesduDelocod’Aristote

Semestre 2 Mercredi 9h-12h Licence, Master Dans les chapitres 1 à 5 du livre IV de la Physique, qui forment un traité auquel la tradition a donné le titre de De Loco, Aristote se livre à l’élucidation de la notion de lieu. Il espère parvenir à établir la viabilité du concept et à en élaborer une définition. De cet examen dépendent en effet l’existence du mouvement local, premier des mouvements dans la physique aristotélicienne, et donc également la pratique du physicien qui étudie la nature (phusis), celle-ci étant définie comme « principe de mouvement et de repos ». La force du De loco ne réside pas seulement dans la production de la définition finale du lieu comme « limite immobile du corps enveloppant » – définition qui a fait l’objet de vives critiques au fil des siècles d’exégèse – mais encore dans la rencontre et la tentative de résolution d’authentiques problèmes de philosophie.

Le cours, qui constituera une introduction aux notions et enjeux de la physique aristotélicienne, procèdera en trois temps : dans un premier temps (1), nous nous intéresserons à l’étude du lieu proprement dite en tentant de caractériser (a) la méthode du traité, (b) le contexte problématique dans lequel il s’inscrit et (c) son rapport à l’héritage platonicien (en particulier Parménide et Timée). Dans un deuxième temps (2), nous nous attacherons au cœur de la démarche dialectique qui y est mise en œuvre, en tentant d’en restituer le fonctionnement : seront examinés successivement (a) les arguments en faveur de l’existence du lieu, (b) les apories auxquelles conduit l’examen de sa nature et (c) le travail des instruments dialectiques destinés à les résoudre. Enfin (3), nous étudierons la définition aristotélicienne en montrant

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comment (a) elle est déduite au terme d’un procédé logique d’élimination, (b) en quoi elle constitue un véritable morceau de dialectique et (c) en quoi cette solution ne manque pas de soulever, à son tour, de redoutables problèmes philosophiques et exégétiques. Indications bibliographiques : K. Algra, Concepts of Space in Greek Thought, Brill, Leyde/New York/Cologne, 1995. Aristote, Physique, traduction et présentation de P. Pellegrin, Paris, GF Flammarion, 2000. H. Bergson, L’idée de lieu chez Aristote [Quid Aristoteles de loco senserit ?], in Les études bergsoniennes, Paris, Albin Michel, 1949, vol. II, pp. 27-104. V. Goldschmidt, « La théorie aristotélicienne du lieu », in Mélanges de philosophie grecque offerts à Mgr. Diès, Paris, Vrin, 1956, pp. 79-119. B. Morison, On Location. Aristotle’s Concept of Place, Clarendon Press, Oxford, 2002.

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CHERIFZAHARFARAH,LECERFERIC,OGILVIEBERTRAND,RENAULTMATTHIEU

Pratiquesdel’écriture

Semestre 2 (2018-19) Lundi 15h-18h Niveau : licence

Dans ce séminaire, nous donnerons à pratiquer plusieurs exercices d'écriture qui permettront à chacun

d'appréhender les problèmes inhérents à ce que l'on nomme "méthodologie". Séminaire donné par 4 enseignants du département, il permettra aux étudiant.es s'engageant dans les études de philosophie de se familiariser avec une forme d'écriture qui est plurielle, tant dans sa forme que dans son fond.

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GRANGÉNINON

Larépubliquedesesclaves Semestre 2 Lundi 9h-12h Licence, Master L’esclavage est un rapport de domination et de propriété absolues d’une personne sur une autre. Ce fut une structure économique, sociale et juridique, qui n’a pas toujours, dans son histoire, été incompatible avec la démocratie (Athènes, États-Unis). Si la critique de l’esclavage a souvent accompagné sa réalité (Aristote et l’esclavage naturel, la critique des Lumières, les différents abolitionnismes), on s’intéressera plus précisément aux situations, réelles ou imaginées, de renversement du rapport : quand les esclaves prennent le pouvoir, constituant une utopique (bonne ou mauvaise) « république des esclaves ». Que cette expérience soit racontée sur le mode conjuratoire ou révolutionnaire, elle recouvre la possibilité de considérer autrement le pouvoir. Ces modèles positifs et négatifs sont-ils encore à l’œuvre aujourd’hui ? Le pouvoir est-il, par essence, objet d’accaparement par une classe ou peut-il être conçu comme « circulant » entre des groupes plus ou moins constitués ? Ce sera l’occasion de poser autrement le problème de la tyrannie, du despotisme mais également du pouvoir administratif ou celui dit des « experts ». Indicationsbibliographiques: ARISTOTE,Politique CESAIRE,Aimé,LatragédieduroiChristophe FINLEY,MosesI.,Esclavageantiqueetidéologiemoderne HEGEL,Phénoménologiedel’esprit ISMARD,Paulin,Ladémocratiecontrelesexperts

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LABOETIE,Discoursdelaservitudevolontaire LASCASAS,BrèverelationdeladestructiondesIndes MARIVAUX,L’îledesesclaves MELVILLE,Herman,BenitoCereno ROUSSEAU,ContratSocial deVITORIA,Francisco,LeçonsurlesIndiens

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GRANGÉNINON

Dire,construireouretrouverlamémoire Semestre 2 Jeudi 9h-12h Licence, Master Un souvenir nous appartient-il « en propre » ? Que signifie « retrouver la mémoire » et ceci n’est-il possible qu’individuellement ou bien la mémoire est-elle aussi affaire collective ? C’est ce que l’on cherchera à déterminer en faisant l’hypothèse qu’un souvenir peut se comprendre politiquement, au-delà des seules idéologies, commémorations ou autres « politiques dites de la mémoire ». Car l’alternative entre constituer ou retrouver le souvenir pose le problème de l’a posteriori et engage une réflexion – non pas seulement en psychologie collective, mais aussi en littérature, en psychanalyse, etc. – sur le temps, l’histoire et ce que c’est qu’« avoir un passé ». On tentera de délimiter la question à partir des modes de narration dans toute leur variété : récits autobiographiques, témoignages, historicisation, procès, documentaires… en donnant toute sa place à l’essai philosophique comme tentative de définir le souvenir. Indications bibliographiques : ANDERS, Günther, Journaux de l’exil et du retour ; Voyage dans l’Hadès BENJAMIN, Walter, Thèses sur l’histoire BERGSON, Henri, Essai sur les données immédiates de la conscience FREUD, Sigmund, Essais de psychanalyse appliquée HALBWACHS, Maurice, La mémoire collective PROUST, Marcel, À la recherche du temps perdu RANCIERE, Jacques, Les mots de l’histoire RICŒUR, Paul, Temps et récit ; La mémoire, l’histoire, l’oubli SEBALD, G. W., De la destruction ; Austerlitz…

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IRRERAORAZIOLeprojetarchéologiquedeMichelFoucault

Semestre 2 Vendredi 15h-18h Master, Doctorat Après la publication des Dits et écrits (1994) et des Cours au Collège de France (1997-2015), s’annonce un troisième grand projet éditorial de longue haleine sur l’œuvre de Michel Foucault, à savoir celui des Cours et travaux antérieurs au Collège de France. Dans le prolongement du cours du premier semestre, ce séminaire se propose d’impliquer les chercheurs et les chercheuses participant à cette entreprise, afin de réfléchir sur la multiplicité des enjeux philosophiques constituant les aspects les plus saillants du projet archéologique de Michel Foucault – un projet qui a néanmoins fait, au cours des années 1960, l’objet de nombreuses réélaborations et variations. C’est pourquoi on se propose de questionner les différentes inflexions de ce projet en examinant comment, dès les années 1950 jusqu’à la fin des années 1960, Foucault s’est engagé dans un ensemble de réflexions générales sur la philosophie et les sciences humaines, ou encore, et plus précisément, dans toute une série d’analyses portant sur l’histoire de notre culture (à savoir de la culture occidentale, dont les aspects singuliers se

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précisent même par rapport à des cultures autres) ayant comme objets privilégiés la sexualité, la psychologie, la psychanalyse, l’anthropologie et le discours philosophique. Il s’agit par là de retracer l’itinéraire de pensée foucaldien tel qu’il se précise en frayant des pistes alternatives par rapport aux plus importants courants théorico-philosophiques de cette époque, comme la phénoménologie, le structuralisme, le marxisme. Portant pour la plupart sur des matériaux encore inédits, les indications bibliographiques seront données au cours de chaque séance.

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KISUKIDINADIAYALA

NéantetangoissechezSartre Semestre 2 Mercredi 12h-15h Licence, Master

Dans L’être et le néant, publié en 1943, Jean-Paul Sartre développe une ontologie construite à partir du référent phénoménologique. Le problème de l’ouvrage toutefois n’est pas tant celui de l’être, que celui de la relation de l’être à l’homme, porté par les deux questions qui ouvrent le premier chapitre « L’origine de la négation » : « Quel est le rapport synthétique que nous nommons l’-être-dans-le-monde ? » ; « Que doivent-être l’homme et le monde pour que le rapport soit possible entre eux ? » C’est à partir d’une relecture du concept husserlien d’intentionnalité que Sartre élabore la question de l’homme et produit une philosophie de l’existence centrée sur l’idée de liberté : l’homme est un être délaissé – rien ne peut rendre raison a priori de cette solitude. Le Soi ne peut vivre, éprouver sa liberté que sur le fond d’une angoisse. L’angoisse devient ainsi « la saisie réflexive de la liberté par elle-même » (Sartre, L’Être et le néant, Paris, Gallimard, 1943, p. 77).

Dans ce cours, nous procéderons à une lecture suivie de la première partie de L’Être et le néant « Le problème du néant ». Il s’agira de saisir comment, au cœur du projet de phénoménologie ontologique sartrien, la question de la liberté se forme dans l’articulation de deux concepts – ceux de néant et d’angoisse. Indications bibliographiques : Soren Kierkegaard, Miettes philosophiques, Le concept d’angoisse, Traité du désespoir, Paris, Gallimard, tel, 1990. Jean-Paul Sartre, L’être et le néant, Paris, Gallimard, 1943. Jean-Paul Sartre, L’existentialisme est un humanisme, Paris, Folio « Essais », 1996. Jean-Paul Sartre, La nausée, Paris, Gallimard, 1948. Annie Cohen-Solal, Sartre. 1905-1980, Paris, Folio « Essais », 1999.

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KISUKIDINADIAYALA

LireLeDiscoursantillaisd’ÉdouardGlissant Semestre 2 Jeudi 12h-15h Licence 1 (mutualisé UFR Arts) Penser la Relation au monde en partant de la « toile de néant dans laquelle [certains peuples] sont englués » (Glissant). Le Discours antillais d’Edouard Glissant, rédigé sur plusieurs années, constitue le premier moment d’un projet visant à spécifier les idées de relation, de divers et reposant sur l’expérience des corps nocturnes, dépossédés (esclaves, colonisés, marrons etc.) qui traversent les mondes antillais. « Système de plantation », « créole », « insularité », « transbord » … autant de concepts qui travaillent les analyses du Discours, conduisant à la nécessité de l’affirmation poétique sur laquelle il se clôt.

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À travers la lecture d’extraits du Discours, il s’agira de comprendre comment à partir de l’histoire des peuples transbordés, poétiques et politiques de la Relation se recomposent dans la résistance aux cadres tous faits des politiques de l’assimilation et de l’imposition de l’universel. Indications bibliographiques : EdouardGlissant,Lediscoursantillais,Paris,Gallimard,«Folio»,1997. EdouardGlissant,Introductionàunepoétiquedudivers,Paris,Gallimard,1996. EdouardGlissant,LesentretiensdeBatonRouge,Paris,Gallimard,2008. AlainMénil,Lesvoiesdelacréolisation.EssaisurEdouardGlissant,LeHavre,DeL’incidenceéditeur,2011. FrançoiseLionnet,ShuMeiShi(dir.),Thecreolizationoftheory,Durham,DukeUniversityPress,2011. JudithButler,AthenaAthanassiou,Dépossession,Bienne-Berlin,Diaphanes,2016.

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KRTOLICAIGOR

LecturecritiquedeMilotl’incorrigible

Problèmesdephilosophiesocialeetcontemporaine Semestre 2 Mardi 18h-21h Licence 1 (mutualisé UFR Arts) Nous étudierons un livre paru en 2016 aux éditions Niet, Milot l’incorrigible, Parcours carcéral d’un jeune insoumis à la Belle Époque, qui est le récit véridique d’un jeune parisien ordinaire, Émile Delagrange dit Milot, né en 1884 dans les faubourgs populaires de l’Est parisien et mort en 1911 au bagne de Guyane, qui a parcouru au cours de sa brève existence à peu près tout l’univers carcéral français (prison pour mineurs, colonie pénitentiaire, bagne colonial). Nous montrerons que le récit de sa vie, qui a été reconstitué à partir d’archives policières et judiciaires, condense un certains nombres de problèmes théoriques et méthodologiques typiques de la philosophie sociale et politique contemporaine (XIX-XXe siècles). En suivant la trajectoire de Milot, nous en distinguerons quatre : 1°) la perspective minoritaire qui constitue le cadre d’intelligibilité de ce récit et qui, en reconstituant la trajectoire individuelle d’un jeune homme anonyme, consiste à prendre les choses « par en bas » ; 2°) le sous-prolétariat urbain qui forme le milieu socio-économique dans lequel Milot naît et grandit, et qui témoigne d’une position marginale par rapport à la sphère de la production économique, c’est-à-dire du travail ; 3°) l’appareil disciplinaire dont Milot est une cible privilégiée, c’est-à-dire l’ensemble des techniques de pouvoir liées à la nécessité de produire et de fixer une force de travail sur l’appareil de production capitaliste, et donc de procéder à une « accumulation des hommes » parallèle à l’accumulation du capital ; 4°) enfin, l’intrication de la relégation pénale et de l’entreprise coloniale, puisque les mesures d’enfermement qui visent Milot participent d’une pensée et d’une mission colonisatrice (colonie pénitentiaire, bagne colonial) qui connaît son apogée à la fin du XIXe siècle et à laquelle Milot va contribuer à son corps défendant. Indications bibliographiques : *COLLECTIF L’ESCAPADE, Milot l’incorrigible, Toulouse, Niet Éditions !, 2016 [il est indispensable de se procurer le livre] BALIBAR Étienne, « De quoi les exclus sont-ils exclus ? », in La proposition de l’égaliberté, Paris, PUF, 2010 BALIBAR Étienne, « Uprisings in the banlieues », in La proposition de l’égaliberté, Paris, PUF, 2010 BLANCHARD Mathias & GARDET Véronique, Mauvaise graine, Paris, Textuel, 2017 DELIGNY Fernand, Œuvres, Paris, L’Arachnéen, 2007, passim. FOUCAULT Michel, La société punitive (1972-1973), Paris, Gallimard/EHESS, 2013 FOUCAULT Michel, « La vie des hommes infâmes » [1977], in Dits et écrits, II, Paris, Gallimard FOUCAULT Michel, Surveiller et punir, Paris, Gallimard, 1975 GINZBURG Carlo, Le fromage et les vers, Préface [1976], Paris, Aubier, 1980 SANCHEZ Jean-Lucien, À perpétuité, Paris, Vendémiaire, 2013 VALLES Jules, Les Réfractaires, in Œuvres, I, Paris, Gallimard, 1975

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LECERF ÉRIC Travail, silence et parole du cinéma.

Semestre 2 Mardi 15h-18h Niveau (master ouvert L3) Dans ce cours, plutôt que d'utiliser le film comme illustration d'un propos philosophique - que ce soit sous la forme d'une simple mise en images de catégories dont la philosophie conserverait le secret ou comme révélateur d'un réel dont le médium filmique témoignerait au titre d'un conditionnement idéologique - nous étudierons comment philosophie et cinéma s'emploient à traiter la question du travail. Quelles sont, dans un cas comme dans l'autre, les clôtures de sens ? Comment elles se font écho ? Quels sont les lieux insolites où le travail n'est pas posé sous la seule détermination salariale ? Alors que dès l’origine du cinéma, le « documentaire » semble avoir été taillé sur mesure pour accueillir cette problématique d’un travail orienté sur les thèmes de la technique ou de la condition salariale, nous privilégierons plutôt l’analyse de fictions et étudierons quelle place y occupe le travail.

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MARCOSJEAN-PIERRE Subjectivation,remémorationetélaboration.Perspectivesfreudiennes

Semestre 2 Vendredi 9h-12h Licence, Master Le cours se présentera comme un atelier de lecture suivie du texte de Freud intitulé Leçons d’introduction à la psychanalyse (1915-1917).

Il s’emploiera également de manière marginale à présenter synthétiquement un ensemble de concepts – l’inconscient, le refoulement, l’acte manqué… –, et de problématiques afférentes concernant la question du devenir-sujet au regard de l’accès psychique à l’insu.

Devenir-autre implique-t-il d’élargir son champ de conscience au titre d’une condition nécessaire sinon suffisante ? Indications bibliographiques : Freud Leçons d’introduction à la psychanalyse, trad. française, P.U.F, Œuvres complètes, tome XIV pour l’édition de référence. Les éditions en poche de cette version du texte ou d’autres sont également conseillées. Pour le texte allemand, des photocopies partielles seront distribuées.

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MENDESDAVID-EMMANUEL

Lesformesélémentairesdelaviereligieuse(E.Durkheim,1912)

Semestre 2 Mercredi 15h-18h Licence, Master Livre fondateur de la sociologie des religions comme aussi de la sociologie générale, le texte des Formes élémentaires de la vie religieuse traite plusieurs questions d’un même tenant :

• Est-il possible de proposer une définition universelle du fait religieux ? • À quel type de pensée appartient la vision religieuse du monde ? • En quoi les religions primitives nous disent quelque chose de nos propres croyances ou incroyances ?

Toutes ces questions sont abordées sur un modèle que l’anthropologie classique a cru déceler sous le nom de totémisme, et qui semblait caractériser la pensée, les religions et la vie sociale des “primitifs”. Si ce modèle paraît aujourd’hui désuet, la lecture détaillée des Formes élémentaires reste une introduction nécessaire à la sociologie et à l’anthropologie contemporaines.

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MONTANAROMARAThéoriesféministespostcolonialesetdécoloniales

Semestre 2 Vendredi 18h-21h Licence, Master Dans ce cours on se propose de travailler sur une généalogie des concepts de la philosophie politique contemporaine qui se sont révélés incontournables pour les mouvements et les théories féministes, notamment depuis la fin des années 1960. Une telle démarche impliquera de mettre en évidence la manière dont un certain nombre d’outils conceptuels qui trouvent leur cadre d’origine dans la philosophie du XXe siècle ont été empruntés, réélaborés, utilisés dans les théories et dans les pratiques politiques féministes et ont permis de forger des vocabulaires spécifiques (et se sont souvent par ailleurs hybridés), comme celui du féminisme matérialiste français (Guillaumin, Delphy, Mathieu, Wittig); du féminisme poststructuraliste et postcolonial (Haraway, Butler, Mahmood, Spivak), du Black feminism (b. hooks, Lorde, Davis) et du féminisme décolonial (Anzaldua, Alarcón, Moraga, Lugones). À partir de ce cadre nous nous focaliserons davantage sur la manière dont les mouvements et les théories féministes ont redéfini les cadres conceptuels et d’action politique par rapport, d’une part, à la matérialité de l’espace géographique et, d’autre part, à l’histoire et la temporalité des féminismes. Indications bibliographiques : Paola BACCHETTA, Jules FALQUET, Norma ALARCON (dir.), Théories féministes et queer décoloniales : interventions Chicanas et Latinas états-uniennes, Paris, Éditions Ixelles, 2011. Hourya BENTOUHAMI-MOLINO, Race, cultures, identités. Une approche féministe et postcoloniale, Paris, Puf, 2015. Angela DAVIS, Femmes, race et classe, Paris, Des femmes, 2018. Elsa DORLIN (dir.), Sexe, race, classe. Pour une épistémologie de la domination, Paris, Puf, 2009. Colette GUILLAUMIN, Sexe, Race et Pratique du pouvoir. L’idée de Nature, Paris, Côté-femmes, 1992. bell HOOKS, Ne suis-je pas une femme ? Femmes noires et féminisme, Paris, Cambourakis, 2015. ---------------, De la marge au centre. Théorie féministe, Paris, Cambourakis, 2017. Audre LORDE, Sister Outsider. Sur la poésie, l’érotisme, le racisme, le sexisme…, Genève, Éditions Mamamélis, 2003. Awa THIAM, La Parole aux négresses, Paris, Denoel, 1978.

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MOREAUDIDIER

Éthiquedel’éducation Semestre 2 Mardi 12h-15h Licence, Master (mutualisé dept sciences de l’éducation) Le séminairemontrerapourquoi, dans l’éducation, l’éthiqueest unequestion centrale.On interrogera lapossibilitéd’une reconquête philosophique du champ de l’éducation morale, par une prise en compte de cette expérienceéducative qui donne l’accès, pour les «nouveaux-venus» à l’autonomie intellectuelle etmorale. Cette reconquêteimpliquequelaquestionéthiquestructuredésormaislaformationdesoi-mêmedanslechampdespratiquesorientéesvers autrui. On posera les étayages théoriques conceptuels nécessaires pour leur interprétation, en référence auxcourants contemporains de la réflexion morale et de l’éthique appliquée; ils permettront de discuter la structured’uneéthiquemétamorphique,commeéthiquedurisqueetdelarencontre,dégagéedesinjonctionsinstitutionnellesàlacompassionetàladéontologiejuridique. Indications bibliographiques : Platon, Gorgias. Sénèque, Lettres à Lucilius. Derrida J., De l’hospitalité, Paris, Calmann-Levy, 1997. Moreau D., Éducation et théorie morale, Paris, Vrin, 2011. Gadamer H.G., Vérité et Méthode, Paris, Points Essais, 2018. Williams B., L’éthique et les limites de la philosophie, Paris, Gallimard, 1990. Badiou A., L’éthique, Paris, Nous, 2003. Jean-Marie Guyau, Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction, ISBN 978-1537749174 Günther Anders, Nous, fils d’Eichmann, Paris, Rivages, 2003. Les textes et documents seront accessibles sur la pateforme pédagogique : http://www.sc-educparis8.org/ Code du cours : ETHIKEDUC (un mot de passe sera communiqué lors des premières séances).

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MOREAUDIDIER

Lespédagogiesdel’émancipation Semestre 2 Mardi 15h-18h Licence (mutualisé dept sciences de l’éducation) Le séminaire visera à mettre en évidence, dans les idées pédagogiques, la prégnance des concepts majeurs de la philosophie de l’éducation, dans leur articulation à l’idée d’émancipation. L’analyse des pratiques et doctrines de Rousseau, Pestalozzi, Fourier, Jacotot, Cousinet, Hermann Lietz, W. Paulsen, Freinet, etc. permettra d’appréhender comment cette question émancipatrice a été l’objet mis à l’épreuve par les principaux pédagogues. La lecture des textes de Jacques Rancière contribuera ensuite à comprendre les enjeux véritables des débats contemporains sur l’École. On recherchera enfin, dans l’œuvre de Walter Benjamin, les lignes de force d’une émancipation pédagogique. Indications bibliographiques : Rousseau J.J., Émile ou de l’éducation Houssaye J., Quinze pédagogues, Paris, A. Colin, 1995 Schérer R., Vers une enfance majeure, Paris, La fabrique, 2006. Rancière J., Le maître ignorant, Paris, Fayard, 1987.

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Benjamin W., Enfance, Paris, Payot, 2011. L’enseignement est sous forme hybride : en dehors des séances du séminaire, les documents et les forums de discussion seront accessibles sur la plateforme pédagogique de l’UFR SEPF : http://www.sc-educparis8.org/ Code du cours : PEM (un mot de passe sera communiqué lors des premières séances).

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MURQUENTINStructuralismeetscienceshumaines:Histoireethéritagesdel’anthropologielévistraussienne

Semestre 2 Lundi 10h -12h Licence, Master Ce cours portera sur le structuralisme et les transformations qu'il a induites dans les sciences humaines. On tâchera dans un premier temps d'élaborer une généalogie des différentes séquences du structuralisme. On s’attachera ensuite plus spécifiquement au structuralisme de Claude Lévi-Strauss et au rôle qu'ont occupé les Mythologiques au sein de l'anthropologie. Enfin nous terminerons par une cartographie des débats en cours, tant au niveau politique (postcolonialisme), que métaphysique (New existentialism, comparatisme) et ontologique (ontological turn), qui se saisissent tout particulièrement du corpus lévistraussien pour proposer de nouvelles formes de problématisations philosophiques. Indications bibliographiques : CHARBONNIER Pierre, SALMON Gildas et SKAFISH Peter ; Comparative metaphysics: ontology after anthropology, coll. « Reinventing critical theory », London, Rowan and Littlefield, 2016. DELEUZE Gilles, "A quoi reconnaît-on le structuralisme ?" in F. Châtelet, Histoire de la philosophie VIII. Le XXe siècle, Hachette, 1973 : http://1libertaire.free.fr/DeleuzeStructuralisme.html DOSSE François, Histoire du structuralisme. Tome 1 : Le champ du signe, Paris, La Découverte, 1991. GODELIER Maurice, Lévi-Strauss, Paris, Le Seuil, 2013 JAKOBSON Roman et LEVI STRAUSS Claude : Correspondance 1942-1982. Trad. par Patrice Maniglier. Seuil LEVI STRAUSS Claude, Anthropologie structurale, Paris, Plon, juillet 1958 (réimpr. 2012) Mythologiques, t. I : Le Cru et le Cuit, Paris, Plon, 1964 Nous sommes tous des cannibales, Paris : Seuil, 2013 MILNER Jean-Claude, Le périple structural, figures et paradigmes, Paris, Le Seuil, coll. « La couleur des idées », 2002. VIVEIROS DE CASTRO Eduardo, Métaphysiques cannibales, Paris, PUF, 2010

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OGILVIEBERTRANDL’écritureduréel

Semestre 2 Jeudi 12h-15h Master, Doctorat Séminaire sur la « recherche » en philosophie. Ce séminaire est à la fois un lieu de recherche ayant pour thème, en filigrane, la question de l’écriture de l’émancipation, qui pourrait se dire encore écriture de l’histoire, du politique, ou du malaise dans la culture.

Mais il se veut également un lieu d’accueil permanent pour tous les doctorants et pour tous ceux qui se préparent à mener une recherche en philosophie, du M1 au doctorat, et qui désirent exposer et mettre à l’épreuve de la discussion collective l’état de leur recherche. C’est donc également un lieu d’accueil permanent pour tous les collègues désireux, au

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gré de leurs disponibilités, d’écouter leurs étudiants, de suivre le cours de leur travail et de dialoguer avec eux, afin que ce séminaire devienne le lieu commun de rencontre des étudiants entre eux et des étudiants avec leur directeur ou référent.

Un calendrier des interventions programmées sera établi dès le début du Semestre 1 et complété tout au long de l’année.

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OSBORNEPETER

BenjaminandAdorno:epistemologyandmetaphysics Semestre 2 Mardi 18h-21h (cours en anglais) Licence, Master This course will focus on the epistemological and metaphysical aspects of Theodor W. Adorno’s main work, Negative Dialectics (1966), setting out from its background in the writings of Walter Benjamin and their critical exchanges of the mid-1930s. Topics include: the concept of philosophical experience; the theory of ideas; the difference between truth and knowledge; philosophy as interpretation; the dialectical image; anti-system and fragment, non-identity and constellation; subject-object dialectics and materialism; history, metaphysics after history, and theory and practice. Indications bibliographiques : Walter Benjamin, ‘The Programme of the Coming Philosophy’ (1918), in Selected Writings, Vol. 1, 1912–1926, (Cambridge MA and London: Harvard University Press, 1996) pp. 100–110 ----------------------- ‘Epistemo-Critical Prologue’, in The Origin of German Tragic Drama (1925) trans. John Osborne, NLB 1977/Verso 2009. ----------------------- Convolute ‘N’ in The Arcades Project (Cambridge MA and London: Harvard University Press, 1999) Theodor W. Adorno, ‘The Actuality of Philosophy’ (1931) in Can One Live After Auschwitz? A Philosophical Reader, ed., Rolf Tiedemann (Stanford University Press, 2003). ------------------------- ‘The Idea of Natural History’ (1932) in Can One Live After Auschwitz? ------------------------- *Negative Dialektic, Gesammelte Schriften 6 (1966; Frankfurt am Main: Suhrkamp, 1970); Negative Dialectics, trans. E.B. Ashton (Routledge, 1973/Continuum,1988) + trans. Dennis Redmond @ www.efn.org/~dredmond/ndtrans.html, 2001; Dialectique négative, (Paris: Payot 1978/2003)

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OSBORNEPETERBasicconceptsinthephilosophyofmodernandcontemporaryarts

Semestre 2 Mercredi 9h-12h (cours en anglais) Licence, Master This course will examine some basic concepts in the philosophy of art through a consideration of the relevance of Adorno’s posthumously published Aesthetic Theory to an understanding of modern and contemporary visual art. Each week will focus on particular pairs or constellation of basic concepts: aesthetics v. philosophy of art, aesthetic experience v. experience of the artwork; commentary, criticism and the interesting; rationality and mimesis; autonomy and heteronomy; tradition, dissonance and the new; construction and expression; organization, coherence, form; material-content and truth-content; artwork as object, subject and thing; nominalism, facticity and genre; medium, post-medium and transmedia; institutional critique. Emphasis will be placed on the significance of the logic of artistic production in Soviet Constructivism for a postconceptual art grounded upon institutional critique.

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Indications bibliographiques : T.W. Adorno, *Ästhetisch Theorie (1970; Suhrkamp, 2002); Aesthetic Theory (trans. Hullot-Kentor, Minnesota UP, 1997; Continuum,2004); Théorie esthetique (trans. Marc Jimenez, Klincksieck, 2011), Ästhetik (1958/59; Suhrkamp, 2009); Aesthetics 1958/59 (Polity, 2018) Boris Arvatov, Art and Production (1926; Pluto, 2017) Aleksi Gan, Constructivism (1922; Tenov, Barcelona, 2013) Peter Osborne, Anywhere or Not At All: Philosophy of Contemporary Art (Verso, 2013) ------------------------- The Postconceptual Condition (Verso, 2018)

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PERRINNATHALIEetVEGAAMPARO

Pourunepratiquedel’irrespect:Philosoph(i)esdeParis8 Semestre 2 Vendredi 15h-18h Licence, Master De la philosophie « active », s’opposant à la « philosophie morte » des doctrines, François Châtelet peut dire qu’elle s’inscrit dans un « autre registre » : « elle n’établit pas, elle ne critique pas ; elle ne s’attache même pas à détruire. Elle déplace. » G. Deleuze et F. Guattari, M. Foucault, J.-F. Lyotard, R. Schérer, J. Rancière appartiennent à ce que F. Châtelet appelle une « pratique de l’irrespect », courant sans programme mais dont « le commun ennemi » est la transcendance « qu’elle se présente comme donnée idéelle ou qu’elle s’incarne dans des conduites soumises à l’ordre des institutions. » Ces philosophes de Paris 8, dont la cible principale est le « système des pouvoirs », feront la matière de ce cours. Amparo Vega, spécialiste de Lyotard, interviendra autour de « Politique du différend, politique des phrases » pour montrer qu’après le militantisme de Lyotard, les questions sur la critique et la politique, examinées sous l'angle du langage et du désir, mènent aux questions suivantes : autorité et légitimité ; théorie et opinions multiples ; justice et critères ; consensus et conflits... La politique du différend et des phrases se construit à partir de la philosophie des jeux de langage (Wittgenstein) et de l'analyse pragmatique. Indications bibliographiques : F. Châtelet, L’apathie libérale avancée, Seuil, 2015. G. Deleuze, F. Guattari, L’Anti-Oedipe, Minuit, 1972. J.- F. Lyotard, La Condition Postmoderne, Minuit, 1979. J.- F. Lyotard, Le Différend (1983), Minuit, 1983. J. Rancière, La nuit des prolétaires, 1981. R. Schérer, Un parcours critique, Kimé, 2000.

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PINGEOTMAZARINE

Descartesetlafolie Semestre 2 Mardi 12h-15h Licence, Master Nous revisiterons la fameuse querelle qui opposa Derrida à Foucault à propos de la folie chez Descartes, et plus précisément dans la première Méditation métaphysique. Ce qui sera à la fois une manière d’introduire le texte cartésien, et de questionner le statut de la pensée, du doute, du je, et de la temporalité.

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Indications bibliographiques : Descartes, Méditations métaphysiques (édition bilingue privilégiée) Foucault, Histoire de la folie à l’âge classique Préface de l’Histoire de la folie, in Dits et Ecrits I « Mon corps ce papier, ce feu » Derrida, l’Ecriture et la différence, « cogito et histoire de la folie »

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PINGEOTMAZARINEetNORDMANNSOPHIE

Penserlatranscendanceaujourd’hui Semestre 2 Jeudi (mini-séminaire : dates/horaires à déterminer) Master La moitié des séances auront lieu à Paris 8, l’autre à l’EPHE Y a-t-il une manière philosophique de penser la transcendance, sans basculer par là même dans la théologie ? La question de la transcendance a été évacuée de la philosophie contemporaine au profit d’approches phénoménologiques, structuralistes ou historicistes. Pourtant, elle est réapparue dans ces mêmes approches, à travers des philosophes qui appartenaient à ces courants mais qui à un moment donné ont fait rupture : Levinas mais aussi par exemple le dernier Foucault. Elle est en tout cas présente comme questionnement et parfois investie de manière plus explicite. Cette question telle qu’elle se pose aujourd’hui nous invite à faire retour vers les textes plus classiques. Dans sa Phénoménologie de la transcendance, Sophie Nordmann avance des propositions philosophiques à partir desquelles la question de la transcendance, qui semblait avoir été évacuée de la philosophie, se pose à nouveaux frais. Mazarine Pingeot, dans ses travaux, propose une lecture de Descartes qui accorde une place centrale à la question de la transcendance et à ses différentes modalités d’appréhension. C’est dans cette confrontation et ce dialogue que s’inscrit ce séminaire.

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Semestre 2 Mercredi 18h-21h Licence, Master

Si la communauté pousse les individus vers l’au-delà d’eux-mêmes, et implique un risque – brisant les

frontières qui assurent la stabilité du sujet – l’immunité les protège d’une proximité dangereuse avec l’Autre. La communauté ouvre, l’immunité renferme. Le commun provoque la perte de soi, et brouille les limites entre l’intériorité et l’extériorité. A partir d’un corps partagé, d’un continuum, d’une origine sans origine, d’une « khôra » qui précède et conditionne toute communauté, tous les sens communs émergent.

A l’époque où les récits d’appartenance, les dérives sécuritaires, les replis de toute sorte, et en un mot les obsessions immunitaires, se multiplient, l’enjeu de ce cours sera de traiter la perte, le don, la contamination, les déchirures et le mal engendrés par la communauté. Ce que nous analyserons, non pas à partir de leur opposition dialectique, mais par l’étude du « munus » partagé entre les deux philosophèmes. En suivant leur entrelacement, voire leur superposition, il s’agira de définir ce qui institue la communauté et en même temps ce qui la pervertit. Nous tâcherons ainsi dans ce cours, à l’aide des philosophes de la déconstruction, d’élucider l’aporie à l’œuvre dans chaque constitution du « nous ».

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Bibliographie Balibar Etienne, Des Universel, Paris, Galilée, 2016. Bataille Georges, Sur Nietzsche, dans Œuvres complètes, tome VI, Paris, Gallimard, 1973. Derrida Jacques, Foi et savoir, Paris, Seuil, 2001. Derrida Jacques, Khôra, Paris, Galilée, 1993. Esposito Roberto, Communitas; origine et destin de la communauté, préface de NANCY Jean-Luc, trad. Le Lirzin Nadine, Paris, PUF, 2000.

Esposito Roberto, Communauté, Immunité, Biopolitique, Paris, Les prairies ordinaires, 2010.

Nancy Jean-Luc, La communauté désœuvrée, Paris, Christian Bourgeois, 1983.

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RAMBEAUFREDERIC

MichelFoucault,antipolitiqueetéthiquedelaviemilitante Semestre 2 Mardi 12h-15h Licence, Master L’enjeu de l’éthique foucaldienne ne porte pas seulement sur le rôle « économico-politique » de la constitution de soi ou de la production de subjectivité (le point de départ de la construction des dispositifs de pouvoir contemporains, ou la source privilégiée de la plus-value), mais aussi sur sa capacité à repenser et à renouveler la « politique subjective ». Trois moments de la philosophie foucaldienne seront étudiés dans cette perspective : 1. Son analyse des « contre-conduites » (les résistances au pouvoir de contrôle du pastorat chrétien, dans le Cours de 77-78 « Sécurité, territoire, population ») 2. Son interprétation, très controversée, de la Révolution iranienne (la « politique spirituelle », dans les Dits et Ecrits de 78, 79) 3. Son dernier cours sur les cyniques (« Le courage de la vérité », 1984). Comment ces formes paradoxales d’ « antipolitique » composent-elles, chez le dernier Foucault, une éthique de la vie militante ?

Une bibliographie détaillée sera distribuée en début de semestre

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RAMBEAUFREDERIC

Institutionsetsubjectivation Semestre 2 Vendredi 12h-15h Licence, Master Ce cours portera sur les déplacements de la critique institutionnelle proposés par Félix Guattari, en vue de développer des méthodes renouvelées d’analyse de la subjectivité inconsciente, tant au niveau individuel que collectif. À travers l’analyse des groupes sujets et des groupes assujettis, et l’invention de la transversalité, on s’attachera en particulier au nouveau concept d’ « objet institutionnel », à mi-chemin entre le « tiers régulateur » de Sartre et « l’objet a » de Lacan. À partir de cette filiation sartrienne (le groupe en fusion, le tiers régulateur) et lacanienne (le transfert, l’objectal), on interrogera la double dimension conflictuelle et inconsciente de cette « analyse institutionnelle », pour laquelle l’institution est irréductible à l’institué.

Une bibliographie détaillée sera distribuée en début de semestre.

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RAMONDCHARLES

Spinoza,Éthique Semestre 2 Mardi 15h-18h Licence, Master Le cours consistera en une présentation générale de la philosophie de Spinoza à travers la lecture de l’Éthique. Les étudiants auront en outre accès, par le Séminaire Spinoza à Paris 8 http://spinozaparis8.com/, à des conférences sur les aspects les plus contemporains de la philosophie de Spinoza.

L’évaluation résultera de la moyenne entre un « Contrôle Continu » comprenant des devoirs écrits et/ou des exposés oraux, et un « Examen » consistant en une étude de texte (explication et questions) en temps limité. La participation au Cours sera prise en compte. Indications bibliographiques : Ouvrage utilisé en cours : Spinoza, Éthique, traduction de Bernard Pautrat, Paris : Seuil.

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RAMONDCHARLES

Lecapitalismedesphilosophes(I): PeterSloterdijk,LePalaisdeCristal:Àl’intérieurducapitalismeplanétaire, etGillesDeleuzeetFélixGuattari,L’Anti-Œdipe:CapitalismeetSchizophrénie

Semestre 2 Jeudi 15h-18h Licence, Master Le capitalisme est-il affaire d’économistes ou de philosophes ? Comment le définir, comment le détecter, que l’on souhaite le promouvoir, le critiquer ou le combattre ? Nous entamerons en 2018-2019 une réflexion sur ces questions, à partir du troisième volume (Écumes, 2013) de la trilogie Sphères, de Peter Sloterdijk, et de son complément Le palais de cristal –à l’intérieur du capitalisme planétaire (2006), ainsi que de l’ouvrage de Gilles Deleuze L’Anti-Œdipe –Capitalisme et Schizophrénie (1972).

L’évaluation résultera de la moyenne entre un « Contrôle Continu » comprenant des devoirs écrits et/ou des exposés oraux, et un « Examen » consistant en une étude de texte (explication et questions) en temps limité. La participation au Séminaire sera prise en compte.

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RENAULTMATTHIEU

Anthropologied’unmythephilosophico-politique:ladialectiquemaître-esclave Semestre 2 Lundi 12h-15h Licence, Master En 1966, Michel Foucault en appelait à faire une « ethnologie de notre propre culture », tâche qu’il disait avoir lui-même entrepris dans Les Mots et les choses en reconstituant la « situation ethnologique » du « savoir occidental ». C’est ce programme que nous proposons de remettre à l’ordre du jour, différemment, en esquissant l’anthropologie d’un mythe philosophico-politique moderne : la dialectique hégélienne du maître et de l’esclave. Nous procèderons pour ce faire à la lecture croisée de deux corpus hétérogènes : d’un côté, l’analyse ethnologique des mythes, en accordant une attention spécifique à la tradition structuraliste (Claude Lévi-Strauss), mais aussi à l’anthropologie marxiste (Claude Meillassoux, Maurice Godelier) ; de l’autre, l’hégélianisme français des années 1930-1950, en nous centrant sur la codification de la dialectique maître-esclave opérée par Alexandre Kojève et sur ses variantes féministe (Simone de Beauvoir) et antiraciste (Frantz Fanon). À travers ce croisement, ou cette collusion, nous voudrions expérimenter avec les étudiant·es la possibilité d’une lecture de textes philosophiques classiques comme s’ils appartenaient à une culture étrangère à la nôtre, qu’il nous fallait déchiffrer. En analysant la dialectique maître-esclave comme un thème mythique soumis à des variations ininterrompues permettant de penser, du point de vue de l’esclave, une multiplicité de situations d’oppression (classe, genre, race) et de modalités d’émancipation, il s’agit également de décentrer le regard sur l’histoire de la pensée et des luttes politiques du dernier siècle. Quatre séances du cours seront réservées à la venue d’intervenants extérieurs, en collaboration avec le séminaire (Paris 8, Paris Nanterre) « Hegel après Hegel » (dir. Paul Guillbert, Matthieu Renault et Jean-Baptiste Vuillerod) Indications bibliographiques : Claude Lévi-Strauss, « La Structure des mythes », in Anthropologie structurale, Paris, Plon, 1958. Claude Lévi-Strauss, Mythologiques, 1. Le Cru et le cuit, Paris, Plon, 2009. Claude Meillassoux, « Le mâle en gésine, ou De l’historicité des mythes », Cahiers d’études africaines, N° 73-76, 1979. Alexandre Kojève, Introduction à la lecture de Hegel, Paris, Gallimard, 2014. Simone de Beauvoir, Le Deuxième sexe (2 tomes), Paris, Gallimard

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RENAULTMATTHIEU

Philosophiesdel’empire Semestre 2 Cours intensif (fin semestre) Licence, Master Dans le champ de l’histoire et de la philosophie politiques, on assiste depuis une vingtaine d’années à un regain d’intérêt pour la notion d’empire et aux rapports critiques, dialectiques, qu’elle entretient avec celle d’État-nation, que ce soit pour prédire la fin imminente de ce dernier ou pour en penser les reconfigurations dans le cadre de la mondialisation. Comme en témoignait déjà la publication d’Empire de Michael Hardt et Antonio Negri en 2000, se dégage la thèse que l’avènement de la modernité occidentale aurait signé l’éclipse de l’idée d’empire au sens propre, laquelle ferait maintenant son grand comeback. Les logiques impériales seraient en effet irréductibles à l’expansion impérialiste des derniers siècles qui présupposait l’existence (en Europe) d’États-nations aux frontières bien délimitées se livrant à des guerres prédatrices pour l’acquisition de colonies outre-mer. Après un bref retour sur les conceptions antiques-romaines de l’imperium, nous tâcherons au contraire de montrer que de Machiavel à Nietzsche, en passant par Spinoza, Hume, Kant, et Bentham, se sont développées, dans l’ombre des théories « dominantes » de l’État, de véritables philosophies de l’empire, fussent-elles restées à l’état de fragments. Rassembler ces derniers nous permettra : 1) de remettre en question la division classique entre « empires territoriaux » et « empires coloniaux » et, conjointement, de « désétatiser »/« décoloniser » l’histoire de la pensée politique classique et moderne ; 2) d’examiner sous un jour nouveau les liens étroits qui ont uni la philosophie politique à la morale-psychologie des affects, à travers l’impératif (ou sa négation) de l’établissement d’un empire de la raison sur les passions. À la lumière de ces analyses, nous réexaminerons en conclusion quelques thèses avancées par les théoriciens contemporains de l’empire/imperium. Indications bibliographiques : Jane Burbank et Frederick Cooper, Empires. De la Chine ancienne à nos jours, Paris, Payot, 2011. Michael Hardt et Antonio Negri, Empires, Paris, 10-18, 2004. David Hume, Essais moraux, politiques et littéraires et autres essais, Paris, PUF, 2001. Laurent Gerbier, Les Raisons de l’empire, Paris, Vrin, 2016. Frédéric Lordon, Imperium. Structures et affects des corps politiques, Paris, La Fabrique, 2015. Machiavel, Le Prince et autres textes, Paris, Gallimard, 1980.

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SCHMEZERGERHARD

Anglaispourphilosophes:WittgensteinàCambridge Semestre 2 Lundi 15h-18h Licence, Master Ludwig Wittgenstein (1889-1951) est surtout connu pour ses deux philosophies représentées par le Tractatus logico-philosophicus (1922) et les Recherches philosophiques (1953). Mais entre ces deux grands textes se trouve la carrière relativement discrète d’un enseignant hors pair. En effet, entre 1930 et 1947, Wittgenstein, dans des circonstances assez singulières, a donné des cours de philosophie à l’Université de Cambridge, abordant des sujets aussi différents que l’éthique, l’esthétique, la croyance religieuse, Freud, la mathématique et le caractère fondamental de l’activité philosophique. Nous avons accès à une partie importante des ces cours grâce à des notes diverses transmises par ses étudiants. Grâce à leur dévouement, et peut-être malgré leur maître, ce qui nous est conservé n’est pas simplement un ensemble d’idées mais un véritable style de penser véhiculé par un langage direct et une pédagogie vivante.

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Ce cours poursuit un double objectif, philosophique et linguistique : il s’agit d’une part de lire et de commenter des textes philosophiques, d’autre part de se familiariser avec la langue anglaise, son fonctionnement et son vocabulaire spécifique à la philosophie contemporaine.

Il est impératif d’avoir passé le test de niveau en ligne avant de se présenter au cours. Le test est accessible à partir de l’espace étudiant. Ce cours, donné en langue anglaise, est accessible à partir du niveau A2 (CECRL). En dessous de ce niveau, les étudiants sont invités à suivre un cours d’anglais général au Centre de Langues. Indications bibliographiques : J. KLAGGE et A. NORDMANN, éds., Ludwig Wittgenstein : Philosophical Occasions (1912-1951), Indianapolis, Hackett Publishing Company, 1993. R. MONK, Ludwig Wittgenstein : The Duty of a Genius, New York, Free Press, 1990. L. WITTGENSTEIN, Lectures and Conversations on Aesthetics, Psychology and Religious Belief, éd. par C. BARRETT, Oxford, Basil Blackwell, 1966.

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SIBERTIN-BLANCGUILLAUME

Laguerred’Algériedanslaphilosophie«française»contemporaine: archéologied’uneffacement

Semestre 2 Lundi 12h-15h Licence, Master Au tournant des années 1980-1990, tandis que sévit la guerre civile en Algérie, la recherche historiographique hexagonale lève la chape de silence qui avait durablement recouvert les « événements d’Algérie ». Re-émerge alors aussi un discours philosophico-politique sur la guerre d’Algérie, son déroulement, les engagements qui s’y sont décidés, ses effets à long terme sur l’espace politique mais aussi intellectuel de l’ancienne métropole. Depuis les analyses du groupe Socialisme ou barbarie (dont les textes de Lyotard ne seront réédités qu’en 1989), les écrits de Fanon, ou encore leur double détente sartrienne, il n’en avait plus été question. Ou presque plus : par allusions contournées plutôt que comme objet de pensée politique, par traces évanescentes bien plus que comme processus conflictuel d’une construction de mémoire. Que s’est-il passé ?

Ce cours sera consacré à l’archivage philosophique – manqué ?, évité ?, raturé ? – de la guerre d’Algérie entre le seuil des années 1960 et celui des années 1990. Il en cherchera les traces, dans leurs modalités hétérogènes et dans leur hypothétique cohérence. Il en interrogera les incidences possibles sur les programmes philosophiques « post-structuralistes » et sur leurs lignes de force théorico-politiques. Il tentera une méthode pour amplifier ces traces, si peu audibles dans le champ philosophique, dans les caisses de résonance du champ littéraire, de la création cinématographique, et de l’imaginaire militant des années 1968, où s’est inscrite la guerre d’Algérie quand le discours philosophique, en grande part, s’est tu. Indications bibliographiques : Franz Fanon, Les Damnés de la terre (1961), préfacé par JP Sartre, Œuvres, La Découverte. Jean-François Lyotard, La Guerre des Algériens. Écrits 1956-1963, Galilée, 1989. Etienne Balibar, « De Charonne à Vitry » (1981), Les Frontières de la démocratie, La Découverte, 1992 ; — « Algérie, France : une ou deux nations ? » (1997), Droit de cité, Puf, 1998. Jacques Rancière, « La cause de l’autre » (1997), Aux bords du politiques, La Fabrique. Jacques Derrida, Monolinguisme de l’autre, Paris, Galilée, 1996. Alberto Toscano, « Le nom d’Algérie. La philosophie française et le sujet de la décolonisation », Contretemps, 32, 2017. Muriam Haleh Davis, « Algeria as Postcolony ? Rethinking Colonial Legacy of Post-Structuralism », Journal of French and Francophone Philosophy – Revue de la philosophie et de langue française, vol. XIX, n° 2, 2011, p. 136-152.

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THOUMIREÉDOUARD Lapolitiquedel’amitiéd’HannahArendt

Semestre 2 Cours intensif (fin semestre) Licence, Master Dans l’œuvre d’Hannah Arendt, l’amitié ne fait pas l’objet de développements aussi longs et appuyés que d’autres concepts politiques comme l’action, l’espace public, l’opinion, le dialogue, la liberté, etc. Pourtant, en s’autorisant d’interprétations parfois audacieuses des textes canoniques (notamment Socrate, Aristote et Kant), l’auteure aborde l’amitié à chaque fois qu’il s’agit de qualifier et de décrire le rapport spécifique qui lie les hommes lorsqu’ils prennent en charge leur monde commun. Plus précisément, la lecture de certains textes d’Arendt incite à penser que la pluralité et la communauté humaines ne peuvent s’actualiser dans l’action collective et le dialogue qu’à condition de générer et de s’appuyer sur une certaine philia politikè (cf. Condition de l’homme moderne).

Partant de cette hypothèse de lecture, nous verrons d’une part comment les réflexions arendtiennes sur l’amitié répondent à la nécessité de penser la politique à distance de tout schéma étatiste – nous serons amenés à prolonger ce geste sur plusieurs points –, et d’autre part quelle est la conception singulière de l’amitié qui est impliquée dans cette proposition, à savoir une amitié sous-tendue par la distance et l’hétérogénéité.

Si aucune connaissance préalable de l’auteure n’est requise pour assister au cours, il est tout de même conseillé d’avoir lu la Condition de l’homme moderne. Indications bibliographiques : ARENDT Hannah, « De l’humanité dans de “sombres temps” (réflexions sur Lessing) » dans Vies politiques, traduit par Barbara Cassin et traduit par Patrick Lévy, Paris, Gallimard, 1974. ARENDT Hannah, Juger : Sur la philosophie politique de Kant, traduit par Myriam Revault d’Allonnes, Paris, Seuil (coll. « Libre Examen »), 1991, 245 p. ARENDT Hannah, Responsabilité et jugement, traduit par Jean-Luc Fidel, Paris, Payot & Rivages (coll. « Petite bibliothèque Payot »), 2009, 362 p. ARENDT Hannah, « Condition de l’homme moderne » dans L’humaine condition, traduit par Georges Fradier, Paris, Gallimard, 2012, p. 51-323. ARENDT Hannah, « Socrate » dans Qu’est-ce que la politique ?, traduit par Carole Widmaier, Paris, Seuil (coll. « L’ordre philosophique »), 2014. Ne vous trompez pas de collection, le texte « Socrate » n’est présent que dans celle-ci.

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VERMERENPATRICEetIRRERAORAZIO

1848:uneénigmephilosophique Semestre 2 Lundi 15h-18h Licence, Master Quel aura été, à l’épreuve de la scène révolutionnaire de 1848, le regard des philosophes sur la forme nouvelle de l’apparaître qu’elle engendre ? À la lecture de Giuseppe Ferrari et Félicité de Lamennais, Karl Marx et Pierre-Joseph Proudhon, et de Pierre Leroux, Edgar Quinet, Charles Renouvier ou Auguste Comte, et jusqu’à Walter Benjamin, Miguel Abensour ou Jacques Rancière, on posera la question de la révolution de 1848 comme énigme philosophique.

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VERMERENPAULINESubjectivationpolitique,cosmopolitique,racismeetmigration

Semestre 2 Jeudi 10h-13h Licence, master Ce cours propose de travailler la question de la subjectivation politique (J.Rancière) à partir d’une critique du sujet et de l’identité en considérant les formes d’identification et de désidentification dans l’avènement d’une citoyenneté cosmopolitique (E.Tassin) ou d’un être de frontière. Cette condition cosmopolite (M.Agier) ou cette cosmopolitique (E.Tassin) incite à repenser de nouvelles subjectivations politiques face à des luttes qui façonnent de nouveaux espaces de la citoyenneté et des frontières nationales (E.Balibar). Quelles formes prend ce processus de la subjectivation politique au cœur de la condition de migrant.e.s et de celle de racisé.e.s ? Le bouleversement des frontières identitaires, géographiques et symboliques impose la nécessité d’une reconfiguration politique et donc d’une nouvelle configuration du monde commun. Ce cours est aussi l’occasion de se demander : quels outils philosophiques nous permettent-ils de penser les expériences collectives et singulières des phénomènes contemporains du racisme et de la migration ? Autrement dit, il permet d’explorer l’actualité de nouveaux objets philosophiques qui conduisent à examiner à la fois une histoire postcoloniale de la philosophie (S.B.Diagne) et une philosophie de terrain (C.Vollaire). Indications bibliographiques : Balibar, Etienne, Citoyen sujet et autres essais d’anthropologie philosophique (2011) Bisiaux, Sophie-Anne, Commun parce que divisé. Le monde à l’épreuve de l’étranger (2016) Diagne, Souleymane Bachir, En quête d'Afrique(s) : universalisme et pensée décoloniale, coécrit avec Jean-Loup Amselle (2018) Mbembe, Achille, Critique de la raison nègre (2013), Politique de l’inimitié (2016) Tassin, Etienne, « Condition migrante et citoyenneté cosmopolitique : des manières d’être soi et d’être au monde » (2008) ; « Subjectivation et désidentification politiques. Dialogue à partir d’Arendt et de Rancière » (2014) ; « Subjectivation versus sujet politique » (2014) ; « Philosophie/et/politique de la migration » (2018) Rancière, Jacques, La Méthode de l’égalité (2012)

SEMINAIRES ANNUELS

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CANYBRUNOETPOULAINJACQUESAnthropologieetesthétique

Semestres 1 et 2 Mercredi 9h-12h (mensuel) Séminaire doctoral, ouvert au Master L’anthropologie contemporaine du langage a bouleversé les repères de l’esthétique : elle a permis de repérer que le mécanisme de la « prosopopée » était étendu à toute notre perception sensible, jusque dans l’aisthesis, où elle est source de toute créativité imaginative. C’est donc dans la recherche systématique d’une expérimentation généralisée que la spécificité dialogique de l’art s’apparaît à elle-même comme productrice de figures du bonheur.

Cette esthétique du bonheur engage à une réinterprétation du jugement esthétique comme modèle de sensibilisation d’une raison conçue comme faculté de désirer supérieure. L’anthropologie de l’esthétique permet donc d’élargir l’esthétique en restituant au jugement esthétique sa portée cognitive. C’est ainsi que l’œuvre d’art contemporaine, pensée comme adaptation du moyen de figuration artistique au but de la jouissance esthétique, s’avoue pragmatique…

Le calendrier sera donné chaque début de semestre.

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MARCOSJEAN-PIERREContributionàlapsychologiedelavieamoureuse.Laquestiondutransfert.DeFreudàLacan

Semestres 1 et 2 Samedi 9h-12h Licence, Master

« La psychanalyse a consistance des textes de Freud, c’est là un fait irréfutable. » (J. Lacan, Proposition du 9 octobre 1967 sur le psychanalyste de l’École)

Nous nous proposerons de parcourir un certain nombre de textes emblématiques de l’abord freudien de la vie amoureuse des hommes et des femmes, non sans renouer avec ceux que Freud appellent les poètes au sens large, c’est-à-dire les créateurs de fantaisies, tel Wilhem Jensen, l’auteur fameux de la Gradiva laquelle désignait selon Roland Barthes « l’image de l’être aimé pour autant qu’il accepte d’entrer un peu dans le délire du sujet amoureux afin de l’aider à en sortir ».

Nous nous poserons ensuite quelques questions : l’objet élu n’est-il qu’une variable contingente et précaire du désir indestructible en sa détermination fantasmatique ? Comment penser avec Freud et/ou Lacan la spécificité de la rencontre amoureuse et le rapport à la singularité irréductible de l’autre aimé ? L’unicité de l’autre n’est-elle qu’un leurre définitif ? Indications bibliographiques : Communiquées lors de la première séance à la faveur de photocopies distribuées

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PINGEOTMAZARINE

Coursderemédiation Semestres 1 et 2 Intensif (fin de semestre) Licence, Master Ce séminaire est le lieu d’un travail commun avec les étudiants, autour d’un texte et d’un thème. Pour le premier semestre, nous proposons la lecture de la 2ème préface de la Critique de la Raison pure et le thème du transcendantal.

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PRADOPLINIO«Commentfaut-ilvivre?».LecturesdeSamuelBeckett:Blanchot,Adornoetau-delà(IetII)

Semestres 1 et 2 Lundi 18h-21h Licence, Master Quelques axiomes simples (à examiner) suffiront pour présenter le cours :

1. Il y a d’abord la question par excellence (philosophique, socratique, pythagoricienne) : comment faut-il vivre, pourquoi ? Ancienne et toujours actuelle, elle apparaît désormais toute nue, dévoilée par la faillite du politique ou de l’éthico-politique (la ruine de la vision politique du monde). Ce qu’on appelle aussi le « nouvel ordre libéral mondial », ou le « capitalisme cognitif », quelque nom qu’on donne au désastre, au nihilisme européen devenu planétaire.

2. La question philosophique requiert une sensibilité ou aptitude aux Idées — en l’occurrence : à l’Idée de vie juste (à laquelle « il faut » tâcher d’ordonner sa conduite et sa vie). Or l’Idée n’est pas donnée, elle suppose la culture, celle de la sensibilité et de l’esprit. Elle est précisément, en l’occurrence, ce qui décline et s’éclipse avec la ruine de l’éthique et du politique et l’hégémonie concomitante de l’industrie du « culturel », de « la civilisation des médias » et de l’échangeabilité générale. L’Idée est donc ce qu’il faut trouver, chercher, inventer, élaborer. (Ce qui implique un certain retournement de notre condition présente, ne serait-ce qu’un moment.)

3. Il arrive que l’Idée fasse encore signe, au sein même du désastre actuel et de la survie inane. A l’occasion d’une rencontre inattendue avec quelque « objet matériel » (parole, lieu, visage, saveur, roman, voix…) en résonance secrète avec la chose inconnue que chacun abrite en soi à son insu, un sentiment signale alors qu’il y a là quelque chose qui excède ce qu’il y a. Ce dessaisissement, dont l’esprit cherche à élaborer l’Idée, a ainsi valeur d’initiation et peut changer le cours d’une existence.

Telle est la portée de la théorie de la rencontre impliquée dans La Recherche de Proust, dans l’Au-delà du principe de plaisir de Freud, dans le Baudelaire de Benjamin, le Discours amoureux de Barthes ou l’Emma de Lyotard.

4. L’écriture (au sens le plus large du terme : l’écriture littéraire, essayiste, cinématographique, musicale, l’écriture de la « vocalisation des concepts » (Deleuze) ou des « gestes de l’intonation » (Wittgenstein)), parce qu’elle est à même d’accueillir, et de donner au partage de la sensibilité, l’événement de la rencontre dans son dessaisissement, où un « sens » fait signe qui peut changer le cours d’une existence, — l’écriture est éminemment le lieu où peut encore s’aventurer le travail qui cherche à « répondre » à la question de l’êthos aujourd’hui, celle de savoir comment il faut vivre désormais.

C’est cette thèse que nous allons essayer de vérifier en prenant cette année pour fil conducteur l’œuvre de Samuel Beckett.

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Indications bibliographiques : (outre les auteurs et œuvres susmentionnées) L’œuvre complète de Samuel Beckett publiée aux éditions de Minuit. En anglais : voir notamment la Trilogie, disponible en ligne : Molloy Malone Dies The Unnamable : Beckett, Samuel Th. W. Adorno, Notes sur Beckett (Adornos Beckett-Lektüre, Rolf Tiedeman (Hrsg.), Text+Kritik & Suhrkamp, 1994), trad. fr. Chr. David, prés. R. Tiedemann, Nous, 2008 M. Blanchot, « Où maintenant ? Qui maintenant ? », in Le livre à venir, Gallimard, 1959 A. Badiou, Beckett, l'increvable désir (1995), Hachette, rééd. en 2011 M. C. Nussbaum, Love's Knowledge - Essays on Philosophy and Litterature, Oxford University Press, 1990 —, Histoires d'émotion ; la généalogie de l'amour chez Beckett - Persée, 1989 ; repris dans Love's Knowledge J.-C. Milner, Relire la Révolution, Verdier, 2016 (La version intégrale de l’argument, ainsi que les références bibliographiques détaillées, seront précisées lors de la séance de présentation du cours.)

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Lefaitfilmiquesouverain.Anesthétique(VetVI).Semestre 1 et 2 Jeudi 18h-21h Licence ouvert Master Le présent cours n’a pas eu lieu au printemps 2018, au contraire de ce qui fut annoncé l’an dernier. Il a été remplacé par le séminaire alternatif de grève, dans le contexte du mouvement contre la loi ORE, le dispositif algorithmique « Parcoursup » et plus généralement l’esprit étroitement managérial des réformes gouvernementales de l’enseignement secondaire et supérieur. Celles-ci visent en fin de compte à « vider » les subjectivités de ce qui en dernière analyse est au cœur même du présent cours, à savoir : la possibilité pour chacun et pour chacune de choisir et d’élaborer ce qu’il ou elle veut devenir, ce qu’il ou elle doit être. En ce sens, le présent cours s’inscrit parfaitement dans la perspective pointée par la petite axiomatique que résume l’argument du cours du Lundi sur Samuel Beckett, l’écriture et la question socratique « Comment faut-il vivre ? ». On connaît le diagnostic : une insensibilité générale, une « anesthésie », est exigée par le système techno-scientifique et capitaliste. Les esprits ne deviennent désormais « sensibles » qu’aux grosses sensations, au « sensationnel » (inflation des effets spéciaux numériques dans le cinéma commercial, introduction du porno chic dans la publicité des produits de luxe, etc.). Le diagnostic a été élaboré par Benjamin, Adorno, Barthes, Lyotard. Il y en a pourtant une modulation antérieure, portée par le jeune Nietzsche : l’anesthésie moderne, remarquait-il, invalide la capacité de « sentir l’existence ». « Les institutions humaines ne sont-elles pas destinées à empêcher les hommes de sentir leur vie, grâce à la dispersion constante de leurs pensées » et à « la hâte générale » ? Dans ces conditions, celles d’une invalidité de la sensibilité contemporaine, que peut encore l’art — et en particulier ici, l’écriture cinématographique ? Le pari des penseurs cités, ainsi que des avant-gardes artistiques et littéraires du XXe siècle, c’est que si l’art persiste toujours, ce ne peut être que hors du beau et du goût, voire hors des formes, relevant le défi de l’« anesthésie » par une anesthétique. Entendons : par une « esthétique négative » ou une « esthétique du choc », dont l’axiomatique fut posée dans l’Analytique du sublime de la Critique kantienne. Un art du « sans forme », en somme, où quelque chose dans les formes (une « présence », un instant vertical, un absolu, Idée ou « signification ultime ») excède les formes, sans être ailleurs qu’en elles. D’où la question du cours : que peut être une anesthétique du cinéma sublime ? Nous l’avons abordée lors des recherches précédentes sur le visage, l’affect et l’image-affection, à propos du cinéma de Bergman, d’Antonioni, de Wenders (errance, rencontre, transformation de soi), de Kurosawa et plus récemment de Haneke (et la bien nommée

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trilogie de « la glaciation émotionnelle », réussissant à témoigner de la présente condition anesthésique postmoderne avec les moyens du cinéma à grande diffusion) Nous les poursuivrons ici, en partant maintenant de l’idée de fait filmique souverain, que Lyotard esquisse en discussion avec les concepts d’image-temps de Deleuze et de stase de Paul Schrader (Transcendental style in film). Nous vérifierons cette idée « sur pièces », à partir d’exemples du cinéma contemporain. (La version intégrale de l’argument, ainsi que les références bibliographiques des auteurs cités, seront précisées lors de la séance de présentation du cours.)

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Formesdel'exceptionséminaireducollectifderéflexionetd'actioncontrel'étatd'urgence(2èmeannée)

Semestres 1 et 2 Mercredi 18h-21h (dates à préciser) Ce séminaire entend prolonger et développer un travail entamé l’année dernière dans le cadre et en réponse aux débats suscités par les lois successives de prorogation de l’état d’urgence puis, dans un second temps, par l’inscription de l’essentiel des mesures exceptionnelles de ce dispositif dans le droit commun (loi du 1er novembre 2017). Refusant la formule qui consistait à dire que l’état d’urgence était terminé, nous nous étions au contraire attachés à en décrire un certain nombre des dispositifs pérennes par-delà même la circonstance juridique du vote de la loi : la définition historique et politique de l’État de droit, la figure du terroriste et les modes de gouvernementalité de l’antiterrorisme, la prison, la zone à défendre de Notre-Dame des Landes, l’institution policière, etc.

Nous entendons continuer ce travail cette année en multipliant, croisant et diversifiant encore les objets d’études : l’évolution de l’institution judiciaire, les logiques d’aménagement urbain et d’aménagement du territoire, l’analyse benjaminienne de la violence, etc.

En outre et au même titre que le travail de l’année dernière, ce séminaire voudrait proposer non seulement des analyses théoriques pour appréhender les logiques de l’exceptionnalité mais également s’attacher à questionner les formulations pratiques à opposer à une certaine logique du consentement.

Ce séminaire, ouvert à tous (tous niveaux et toutes disciplines confondus), sera animé collectivement et collégialement par ses participants. Il aura lieu de manière irrégulière. Les séances seront annoncées via la liste de diffusion du département de philosophie (info philo).

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SEMINAIREDOCTORAL L’artautravail Semestre 1 et 2 1er vendredi du mois 15h00-18h00 Niveau Doctorat Le séminaire doctoral « L’art au travail » est un séminaire de philosophie à destination des doctorants du LLCP qui abordent la question de l'art dans leur thèse ainsi qu’à ceux de l’EDESTA. Il vise à interroger le lien entre le champ de la pensée philosophique et celui des arts. Par le biais de rencontres avec des artistes, de dialogues avec les directeurs de recherche et de débats autour des problématiques soulevées par chacun, nous souhaitons à la fois mettre l'art à l'épreuve de la philosophie et ouvrir la pensée philosophique au travail artistique. Ce séminaire vise également à donner naissance à des manifestations scientifiques en collaboration avec les écoles doctorales Pratiques et théories du sens et Esthétique, sciences et technologies des arts.

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SEMINAIRECOLLECTIFDUCONSORTIUMTRANSGLOBALD’ETUDESPOLITIQUESTemporalités,subjectivités,politique

Semestre 1 et 2 Séminaire mensuel. Le calendrier des séances sera communiqué en début d’année. La temporalité du bouleversement politique est celle d’une rupture, a fortiori relativement au temps homogène et vide du capital, nous dit Marx. Elle a porté la chronopolitique coloniale à son point de rupture au cœur du projet de synchronicité des mondes de la finance ; et depuis, la crise est un mode de gouvernementalité. Qu’en est-il dès lors que nous reprenons la question à partir de la notion de subjectivité telle qu’elle rompt avec les logiques téléologiques de réalisation de l’histoire ? Si elle ouvre à une notion de politique plus proche, telle qu’il devient possible de découvrir notre capacité d’agir, quelles formes d’historicités génère-t-elle ? D’autre part, que nous disent les hyper-subjectivités liées aux formes de la violence contemporaine de ce point de rupture et de crise de l’histoire, qui est aussi celui de l’urgence et de l’État d’urgence ? Comme une invitation à sortir des temporalités de la production, ce séminaire proposera une pause, et une exploration des notions à travers des lectures et quelques rencontres. À la suite des deux années précédentes consacrées à des approches inter- et transdisciplinaires des situations actuelles du Proche et Moyen-Orient et leurs généalogies, ce séminaire s’attache à analyser les notions des temporalités, subjectivités et politique qu’il y a dans les conditions des bouleversements politiques et des conflits, des exils, et des relations d’appartenances multiples, et à la fois de ce qu’elles remettent en cause des héritages de la modernité politique, et de ce qu’elles initient sans précédent. Un large espace sera consacré aux démarches de recherche qui portent sur les formes du récit et de l’archive. Sur Internet : http://seminairepo.hypotheses.org

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COURS DU DEPARTEMENT D’ETUDES DE GENRE OUVERTS AUX ETUDIANTS DE MASTER DE PHILOSOPHIE

À partir de cette année les étudiant.e.s de master dont le sujet de mémoire concerne le féminisme ou, de manière plus générale, les études de genre peuvent bénéficier d’une mutualisation de certains cours donnés au Département d’études de genre (2 cours par an au maximum). Les étudiant.e.s intéressé.e.s doivent préalablement avoir un avis favorable de la part de leur enseignant référent ou de leur directeur de mémoire et contacter (au plus tard le 15 octobre pour le 1er semestre et le 15 février pour le 2nd semestre) le responsable du Master « Philosophie » (Orazio IRRERA : orazio.irrera02@univ-paris8.fr). Ci-dessous la liste et les descriptifs des enseignements du Département d’études de genre qui peuvent faire l’objet d’une mutualisation :

Semestre1

BERGERANNEE.Psychanalyse,différence(s)desexeetétudesdegenre

Semestre 1 Vendredi 12h-15h Qui a écrit : "on ne naît pas femme, on le devient” ? Simone de Beauvoir, bien sûr, mais avant elle, Sigmund Freud, dans sa dernière conférence sur "la féminité". On l'oublie trop souvent. Qui a forgé la notion de "phallocentrisme” ? Le psychanalyste anglais Ernest Jones, qui contestait le parti-pris "phallocentrique" de son maître et ami Freud. Entre dette et rejet, informé ou mal informé, le féminisme occidental, et ses avatars les plus récents (études de sexualité, de genre, études "queer" etc) ont affaire au paradigme freudien. Qu'on le veuille ou non, on ne peut guère l'ignorer. Nous relirons les grands textes problématisant les différences de sexe dans le champ psychanalytique. Et nous lirons certaines de leurs exégèses dans le champ des « études féministes » ou des « études de genre ».

Programme I. Introduction : "L'âge de la sexualité" II. Freud ou l'invention du genre (à lire : " La féminité", in Nouvelles Conférences sur la psychanalyse + "La tache aveugle d'un vieux rêve de symétrie", L.Irigaray, in Speculum: de l'autre femme; L'énigme de la femme, S.Kofman). III. Lacan et les lacaniens : la production symbolique et l'articulation phallocentrique de la "différence sexuelle". (à lire: "L'instance de la lettre dans l'inconscient"; "La signification du phallus" [Ecrits]; "Dieu et la jouissance de la femme" [Encore] + Psychoanalysis and Feminism, J.Mitchell; The Daughter's Seduction, J.Gallop; “Le ‘lacanisme’ et les limites du structuralisme”, in Le féminisme en mouvements, N.Fraser) IV. Simone de Beauvoir : le sujet au-delà du sexe (à lire : Le Deuxième sexe, extraits) V. L’échange des femmes (à lire : Lévi-Strauss : Structures élémentaires de la parenté et Gayle Rubin : “The Traffic in Women: Notes on the ‘Political Economy’ of Sex”). VI. Le retour de la psychanalyse dans la pensée queer (à lire : Judith Butler, “Prohibition, Psychanalyse et Matrice Hétérosexuelle” in Gender Trouble ; Teresa de Lauretis, Pulsions freudiennes ; Tim Dean, Beyond Sexuality ; Javier Saez: Théorie queer et psychanalyse).

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BERGERANNEE.

Corps,sexeetgenre.Letraitementducorpsdanslesétudesdegenre

Semestre 1 Séminaire intensif (du 14 au 19 janvier) 9h30-12h et 14h-16h30Le "corps" a longtemps constitué un sujet qui fâche et une butée épistémologique pour les études de genre, attelées qu'elles étaient d'abord à démontrer le rôle des constructions historiques et sociales dans le façonnement des genres, et à débusquer les logiques de naturalisation de hiérarchies, de traits, de positions et de phénomènes attribuables en réalité à la partition sociale des genres. La mise en question de la réduction du corps au "sexe", le réexamen de la notion de "bios" à la lumière de la biopolitique et du développement des biotechnologies, enfin, les différents modes de reconceptualisation de la sexualité depuis la pensée de la "libération sexuelle" jusqu'à la pensée queer, ont permis de réouvrir la question du corps, sans qu'on puisse y voir un "retour du (ou au) naturel". Du corps jouissant des années soixante-dix au corps transmorphique contemporain en passant par le corps "cyborgien" des années quatre-vingt-dix, ce séminaire proposera une traversée analytique et historique de la pensée du corps et des corps en études de genre. Programme de lectures (sélection) : Beauvoir (de), Simone : "Les données de la biologie", in Le Deuxième Sexe, vol.1. Butler, Judith : "Le phallus lesbien" in Ces corps qui comptent. Cixous, Hélène : Le Rire de la Méduse Foucault, Michel : Histoire de la sexualité. Volume 1, La Volonté de savoir. Haraway, Donna : extraits de Des singes, des cyborgs et des femmes. La réinvention de la nature, trad. Oristelle Bonis. Irigaray, Luce : "Quand nos lèvres se parlent", extrait de Ce sexe qui n'en est pas un. Laplanche, Jean : "Pulsion et instinct" in Sexual. La sexualité élargie au sens freudien. Lauretis (de) Teresa : Pulsions freudiennes, Paris, PUF, 2010. Preciado, Beatriz : extraits de Testo Junkie.

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FASSINERICGenreetpolitique

Semestre 1 Mardi 18h-21h

Ce séminaire de Master part du postulat que le genre est toujours déjà politique, et inversement que le (ou la) politique est toujours déjà genré-e. Il ne s’agit donc pas tant de faire une place aux études de genre dans la science politique (ou l’inverse) que de s’intéresser au double mouvement de politisation des « questions sexuelles » et de « sexualisation » des enjeux politiques. On étudiera des controverses sur le mariage et la filiation, le harcèlement sexuel et les violences envers les femmes, la gestation pour autrui et la prostitution ; symétriquement, on analysera la manière dont la vie politique se révèle non seulement sexuée, mais aussi genrée – de la figure de « l’homme politique » aux rapports entre les « sphères » publique et privée. On insistera avec l’historienne Joan W. Scott sur le fait que « le genre est une manière privilégiée de signifier les rapports de pouvoir », autrement dit, de parler de sexe, mais aussi de bien d’autres choses, bref, de politique : la querelle du voile en fournira l’illustration.

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FASSINERIC

Représenterlesnormes,représenterlesdifférences

Semestre 1 Mardi 12h-15h Ce séminaire de Master prend pour objet la représentation dans les différentes acceptions du terme – la représentation politique, la (sous-) représentation des femmes ou des minorités raciales dans d’autres domaines de la vie sociale, la représentation artistique et bien sûr théâtrale. Il y sera question de la parité et des « minorités visibles » en politique, des femmes dans la publicité et les musées, mais aussi de controverses dans le monde de la culture (du théâtre de Koltès à l’installation Exhibit B en passant par Alexandre Dumas et son « nègre »). Outre les travaux universitaires (des enquêtes empiriques aux réflexions théoriques de Homi Bhabha), on s’appuiera sur des matériaux divers – films de Jean Rouch, pièces de Jean Genet et Aimé Césaire, essais d’Octave Mannoni et de Frantz Fanon. L’accent mis sur la représentation (culturelle et politique) vise à montrer comment sont instituées les normes, soit ce qui est représentable et donc visible, mais aussi comment elles sont contestées en même temps, jusque dans la mimicry qui les déjoue en les jouant.

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GARNIERMARIE-DOMINIQUE∅GenreIntraduisible

Semestre 1 Mardi 12h-15h Quelle différence entre ∅ genre et le genre ? Intraduisible, Gender Trouble ? Ou intraductible ? Et ces corps qui « comptent », quelle différence avec Bodies That Matter ? A partir de concepts et d’exemples tirés du Dictionnaire des intraduisibles de Barbara Cassin, où « gender » constitue une entrée importante, ce cours proposera des lectures et commentaires de textes-ressources des études de genre, avec « original » et « traduction » ou trans-lation en regard l’un.e de l’autre (dont la version traduite du Dictionnaire des intraduisibles). Nous lirons en plus d’une langue des extraits du corpus Butler pour en suivre les difficultés de traduction (y compris dans la récente Théorie du rassemblement/Theory of Assembly). Outre la lecture (et/ou la retraduction singulière ou collective, à plusieurs voix et plusieurs langues) de courts extraits de textes-clefs de Judith Butler, ce cours intraduira (ou in-traduira) quelques autres textes importants tirés de Eve K. Sedgwick, de Sara Ahmed et de Jack Halberstam, guère traduits à ce jour en langue française. Textes distribués avant chaque cours. Validation : deux travaux « sur table » en milieu et fin de semestre Bibliographie Butler, Judith, Antigone’s Claim: Kinship between Life and Death, New York, Columbia University Press, 2000. Antigone, La parenté entre vie et mort, G. le Gaufey, EPEL, 2003. Gender Trouble: Feminism and the Subversion of Identity, 1990, Routledge Trouble dans le genre : pour un féminisme de la subversion, trad. C. Kraus, La Découverte 2005 Bodies That Matter: On the Discursive Limits of 'Sex', Routledge, 1993 Ces corps qui comptent : de la matérialité et des limites discursives du “sexe”, trad. C. Nordmann, éditions Amsterdam, 2009. Excitable Speech: A Politics of the Performative, Routledge, 1997 Le Pouvoir des mots, trad. C. Nordmann et J. Vida, Amsterdam 2004 Notes Towards a Performative Theory of Assembly, Harvard U. Press 2015 /Rassemblements (Fayard, 2017) The Psychic Life of Power, Routledge, 1997 La vie psychique du pouvoir, trad. Brice Matthieussent, Léo Scheer, 2002. Undoing Gender, Routledge, 2004 Défaire le genre, M. Cervulle, Amsterdam, 2006 ; 2013 Notes towards a performative Theory of Assembly, Harvard University Press, 2015. Cassin, Barbara (dir.) Le vocabulaire européen des philosophies. Dictionnaire des intraduisibles. 2004

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Dictionary of Untranslatables. A Philosophical Lexicon, ed. E. Apter, J. Lezra, M. Wood, 2014. Fassin, Eric, “Gender is/in translation”, differences, A Journal of Feminist Cultural Studies, vol. 27, 2016 Fassin, Eric, https://genderintranslation.com/2015/11/15/eric-fassin-on-gender-in-translation/

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GARNIERMarie-Dominique

DeCo-ireauQueer:écritureetphilosophiedesdifférences

Semestre 1 Lundi 15h-18h Autour du texte de G. Hocquenhem et R. Schérer, Co-ire, ce séminaire propose l’exploration et l’analyse de textes visant à parler/écrire le « queer » en langues étrangères, en temporalités étrangères cherchant à tordre ou à « luxer » l’écriture, qu’il s’agisse d’écriture philosophique ou littéraire : « différend » (Lyotard), « différance », marches ou « marges » ou « glas » (Derrida), éc-rire (Cixous), ces formes d’écriture queer ou « éqritures » attentent à la langue, la poussent à bout, la font pousser autrement (Cixous, Delaume, Irigaray). Si le style de Lyotard manifeste des moments de tension et de torsion à chacune de ses multiples rencontres avec la question du “genre”, du “féminin”, du libidinal, celle de Derrida cherche dans divers textes expérimentaux des années 70 à faire sonner et trébucher la lecture. Quant au texte oublié de Schérer et Hocquenhem, Co-ire, son titre étrange, importation latine, relève aussi d’une temporalité queer -- avec quelques longueurs d’avance sur l’anglo-saxon « queer ». Au corpus de textes rangés dans la discipline philosophique s’ajouteront des écritures contemporaines « voilées », au sens où elles gauchissent, déforment, étirent, béquectent, hachent, greffent, suturent, slamment la langue. Bibliographie Derrida, J. Glas, Galilée, 1974 Derrida, J. Marges de la philosophie, 1972 H. Cixous, Le rire de la méduse _________, Partie, Des femmes, 1974 _________, Sam Beckett, 2008 _________, Entretien de la blessure, Galilée, 2014. _________, Défions l’augure, Galilée 2017. H. Cixous et J. Derrida, Voiles, Galilée, 2009 J.-F. Lyotard, ”La grande pellicule éphémère”, L’économie libidinale, Paris, Minuit, 1994 (p. 9-55) _________Les Transformateurs DUCHAMP, Chapitre 1 _________Le Différend, Paris, Minuit, 1974 _________J.-F. Lyotard, Le Mur du Pacifique, Galilée 1979 Schérer, R, et G. Hocquenhem, Coire. Album d’enfance. 1977. _________________________, L’âme atomique, Albin Michel, 1986.

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MARQUIÉHELENELegenrepourpenserlesarts:théoriesetméthodes

Semestre 1 Lundi 9h-12h

Les études de genre apportent des perspectives nouvelles dans les différents domaines artistiques, en termes de contenus, de méthodes et d'enjeux. Elles contribuent fortement à renouveler à la fois les savoirs et les pratiques.

Le cours a pour objectif :

- De présenter le concept de genre, les théories (féministes, du genre, post-modernes, queer…), en fonction des

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problématiques artistiques, en les situant dans une historicité des questions artistiques et du genre. On abordera également le lien avec les études culturelles.

- De présenter les méthodes et les outils bibliographiques dans les différents domaines artistiques.

- De montrer comment la perspective du genre conduit à repenser les modalités de production des savoirs (en histoire, esthétique, analyse des représentations, etc.) dans les différentes disciplines artistiques.

L'approche est interdisciplinaire (arts plastiques, arts du spectacle, cinéma, musique), afin de confronter la façon dont les problématiques soulevées par les études de genre sont traitées au travers de la spécificité de chaque domaine et de mettre en commun les réflexions et méthodes propres à chacun.

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MARQUIÉHELENEReprésentationsdugenreetdessexualitésdanslacultureetlesartscontemporains

Semestre 1 Séminaire intensif (du 7 au 12 janvier)

Prérequis : avoir les acquis de base sur le concept de genre, les théories et méthodes en ce domaine. L'objectif de ce cours est de proposer une approche concrète des questions de genre et de sexualités à partir d'œuvres contemporaines, prises dans différents domaines artistiques, et d'amener les participant-e-s à élargir leurs champs de réflexion, à construire méthodes et outils critiques appropriés à leur recherche spécifique, et/ou à leur démarche créatrice. On s'efforcera de cerner le concept de représentation, dans ses différentes acceptions, et on insistera sur les questions du public et des réceptions. Différentes modalités d’analyse des œuvres, au travers des corps, des mises en espace et en scène, etc. seront abordées. On interrogera un certain nombre de concepts largement employés, mais parfois problématiques : stéréotypes, transgression, subversion, déconstruction, etc. Les œuvres étudiées provenant de champs artistiques différents, et dans la mesure du possible en écho avec l'actualité culturelle, permettront d'aborder à chaque fois des méthodes d'analyses spécifiques du genre, et spécifiques à chaque art. Les séances alterneront des apports théoriques et des mises en pratique, autour d’œuvres, d’ateliers de pratique corporelle ou de rencontres avec des intervenant-e-s extérieur-e-s.

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SETTINADIA

Écrituressansfrontières

Semestre 1 Jeudi 15h-18h Le mot « frontière » évoque de nos jours, souvent, des images de groupes de personnes attendant aux postes de frontière pour être admis dans un pays dit d'accueil, des bateaux au bord du naufrage dans la mer Méditerranéenne, des migrants et des exilés qui fuient des pays en guerre ou en état de détresse. D'autres narrations ont émergé dans le vaste panorama de la littérature de l'exil, celle des écritures dites migrantes, de la littérature-monde, des littératures interlangues ou métisses. La question de fond pourrait être y-a-t-il une poétique sans frontière ? De quelle façon la littérature et l'art alimentent une idée du monde sans frontière ? Comment passe-t-on d'une langue à une autre, qu'en est-il de l'hospitalité de l'étranger, de l'étrangère ? Quelle relation à l'altérité (celle de la langue, des corps, des identités) ? Des textes philosophiques, théoriques, littéraires, des œuvres artistiques nous permettront d'aborder les questions de la citoyenneté (au pied du mur), du dé/cloisonnement du genre et d'identité, avec des livres en plusieurs langues qui travaillent à même le corps les normes, les appartenances, les barrières de tout genre, intérieures et extérieures. La plupart des ouvrages choisis pour ce cours sont des traductions (de l'arabe, de l'anglais, du serbo-croate, de l'hébreu) et les auteur-e-s en exil, à l'étranger, où vivant dans des pays divisés, en conflit, en quête. Bibliographie de base

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FINOCCHI, Daniela éd. L'alterità che ci abita. Donne migranti e percorsi di cambiamento. Dieci anni di concorso letterario nazionale”Lingua Madre”, Edizioni SEB 27, 2015. site web : concorsolinguamadre.it ANZALDUA Gloria Borderland/La frontera, The New Mestiza, Aunt Lute, 1999. AMIRY Suad Golda Slept Here, Women Unlimited, 2014. AMIRY Suad Sharon and My Mother in Law. Ramallah Diaries, Anchor, 2006. BARAKAT, Hoda, La pierre du rire, Actes Sud, 1996. BROWN, WendyWalled States Waning Sovereignty, Zone Books, New York, 2014. Les Cahiers du CEDREF, n°18, 2011. Théories queer et postcoloniales. “La conscience de la Mestiza” de G. Anzaldua. CASTEL-BLOOM Orly, Dolly city, 1993. CASTEL-BLOOM Orly, Où je suis, 1995. CASTEL-BLOOM Orly, Le roman égyptien, Actes Sud, 2016. CIXOUS Hélène, Les rêveries de la femme sauvage. Paris : Galilée, 2000. DERRIDA,Jacques. Le monolinguisme de l'autre. Paris : Galilée, 1996. KHALIFA Sahar L'impasse de Bab Essaha. Paris : 10/18 domaine étranger, 1997. KINCAID Jamaica A Small Place, Farrar, New York, 1988. GORDIMER Nadine Ceux de July, livre de poche, 1992. GORDIMER Nadine Fille de Burger, Points, 1996. GORDIMER Nadine Vivre à présent, folio Gallimard, 2012. GROSSMAN, David, Une femme fuyant l'annonce, Points, 2011. N'DIAYE Marie, Trois femmes puissantes, Gallimard, 2009. RICHTER Melita (ed.) Libri Migranti, Cosmo Iannone Editore, 2015. SAID Edward W.,Culture and imperialism. New York : Vintage Books, 1993. SAID Edward W., Power,Politics and Culture. London Berlin New York : Bloomsbury, 2004. UGRESIC, Dubravka, Ceci n'est pas un livre, Fayard, 2005. UGRESIC, Dubravka, Il n'y a personne pour vous répondre, Albin Michel, 2010.

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Anthropologiedugenre

Semestre 1 Mardi 15h-18h Comment l’anthropologie a-t-elle décrit, analysé et interprété les diverses façons dont les sociétés construisent et pensent les catégories sexuées, les rapports entre les groupes sexués ainsi constitués et les sexualités ? Ce séminaire propose un panorama historique au cours duquel nous examinerons la/les manière/s dont les études sur les femmes, féministes, de genre et/ou de sexualités se sont développées au sein de cette discipline, la variabilité des normes de genre questionnant, dès les débuts de l’anthropologie, une conception essentialisante de la parenté, des catégories et identités sexuées, des rapports sociaux de sexe, de la sexualité... À chaque séminaire, un-e étudiant-e réalisera un exposé de 10 minutes sur un-e texte d’anthropologie du genre. Évaluation : Dossier sur un thème d’anthropologie du genre. Bibliographie Friedrich Engels, L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'Etat, Éditions du Progrès, 1979 (1884). Bronislaw Malinowski, Sex and Repression in Savage Society, World Publishers Company, 1927. Margaret Mead, Moeurs et sexualité en Océanie, Éditions Plons, Terre Humaine Poche, 1963 (1928 et 1935). Ruth Benedict, Le Chrysanthème et le sabre, Editions Philippe Picquier, 1998 (1946). Edward Evan Evans Pritchard, Kinship and Marriage among the Nuer, Oxford University Press, 1951. Claude Lévi-Strauss, Les structures élémentaires de la parenté, Mouton De Gruyter, 2002 (1949). Annette B. Weiner, Women of Value, Men of Renown. New Perspectives in Trobriand Exchange, University of Texas Press, 1977. Gayle Rubin, Surveiller et jouir. Anthropologie politique du sexe, prés. Rostom Mesli, EPEL, 2010. Paola Tabet, La grande Arnaque. Sexualité des femmes et échange économique, L’Harmattan, 2005.

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De la Construction sociale de l'inégalité des sexes. Des outils et des corps, Éditions L'Harmattan, 1998 (1979). Nicole-Claude Mathieu, L’anatomie politique. Catégorisations et idéologies du sexe, Côté-femmes, 1992. L'anatomie politique 2. Usage, déréliction et résilience des femmes, La Dispute, coll. « Le genre du monde », 2014. Eleonore Leacock, « Women's Status in Egalitarian Society: Implications for Social Evolution », in Current Anthropology, vol. 33, no. 1, supp. Inquiry and Debate in the Human Sciences: Contributions from Current Anthropology, 1960–1990, 1992. Michelle Z. Rosaldo et Louise Lamphere (dir.), Woman, Culture, and Society, Stanford UP, 1974. Carol Mac Cormack and Marylin Strathern (dir.), Nature, culture and Gender, Cambridge University Press, 1981. Monique Wittig, 2007. La Pensée straight, Éditions Amsterdam, Paris, 120 p. ; premières éditions, 1980-1999. Colette Guillaumin, Sexe, race et pratique du pouvoir. L’idée de nature, Côté-femmes, 1992. Maurice Godelier, La production des grands hommes. Pouvoir et domination masculine chez les Baruya de Nouvelle-Guinée, Flammarion, 1999 (1983). Françoise Héritier, Masculin / Féminin, 1. La pensée de la différence, Odile Jacob, 2005. Gayatri Chakravorty Spivak, « Can the Subaltern Speak? », in Williams P. et Chrisman L.(éds). Colonial Discourse and Post-colonial Theory : A Reader. London, Harvester Wheatsheaf, pp. 66-112, 1988. Sandra Harding (ed.), The Feminist Standpoint Theory Reader : Intellectual and Political Controversies, Routledge, 2004.

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Semestre2

FASSINERICRace,genre,classeetmigrations

Semestre 2 Horaire à confirmer Ce séminaire de Master prend pour objet la pluralité des rapports de domination, à la fois comme réalité empirique et comme enjeu théorique : au lieu de postuler une détermination en dernière instance, il s’agit en effet de prêter attention à la complexité de leurs articulations. On y présentera des travaux qu’on regroupe communément sous le label d’intersectionnalité. Sans oublier que le fait et l’enjeu intersectionnels précèdent le mot, on examinera l’importance des contextes dans lesquels ce nouveau lexique a émergé, aux États-Unis au début des années 1990, dans le sillage du Black feminism, pour se répandre un peu partout – y compris en France depuis le milieu des années 2000. Loin d’en proposer une théorie unifiée, on s’attachera à montrer que l’intersectionnalité peut renvoyer à des catégories, à des propriétés, à des identités, mais aussi à des langages pour dire les rapports de domination. On défendra l’idée que « l’intersectionnalité » est inséparablement un drapeau politique et un programme de recherche sociologique : c’est pourquoi on invitera des collègues à présenter leurs travaux pour poser ces questions, sans se limiter aux formulations théoriques, dans la pratique de l’enquête.

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GARNIERMarie-Dominique«Onledevient»:Genre,Devenir,Futurités

Semestre 2 Mardi 12h-15h Sous les devenirs on aurait tort de chercher une unique plage. Sous un seul et même terme se glissent des adossements philosophes différents, indicateurs d’évolution, de transformation, de mutation, mais aussi de métamorphose, de changement de règne, de sexe, de couleur ou d’espèce. On oublie parfois de saisir la ligne de démarcation qui sépare le devenir hégélien du devenir nietzschéen ; on s’obstine à faire du « devenir-femme » signé Deleuze et Guattari ce qu’il n’est pas. Entre le devenir chez Simone de Beauvoir et ce « devenir-femme » passe une ligne de partage infranchissable et trop vite franchie. Entre la langue du féminisme d’état, faite de médiation, de reconnaissance, de représentation, de sujets et d’histoire, et celle d’une pensée post-humaniste traversée de devenirs, se glisse un monde de différences que ce séminaire proposera d’aborder et de faire déborder du côté des contremplois et réemplois contemporains du terme « devenir », à la fois en termes militants et « théoriques ». Bibliographie S. Ahmed, Queer Phenomenology, Duke U. Press, 2006 S. de Beauvoir, Le Deuxième sexe, Folio Gallimard, 1949 J. Butler, Undoing Gender, Routledge, 2004 R. Braidotti, Metamorphosis: Towards a Materialist Theory of Becoming (Cambridge, Polity, 2002) ______ Nomadic Subjects, Columbia University Press, 1994. Thiem, Annika, Unbecoming Subjects, Fordham University Press, 2008 G. Deleuze et F. Guattari, “Devenir-intense, devenir-animal, devenir-imperceptible” dans Mille plateaux, pp. 285-380 J. Halberstam, The Queer Art of Failure, Duke U. Press, 2010 J.E. Munoz, Cruising Utopia, 2009.

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GARNIERMarie-DominiqueSomathèqueFoucault

Semestre 2 Lundi 15h-18h (à confirmer)* De Michel Paul Foucault à Paul Beatriz Preciado circule une politique ou « paulitique » non-identitaire, nietzschéenne, atmosphérique ou moléculaire, cherchant à compliquer, brouiller et déplacer les limites corporelles, et à replacer ce qui s’appelle « corps » en situation de fluidité et d’assemblage mobile d’affects : « utopie » (Foucault) ; devenir-météorologique (Sedgwick), gel de « molécules T » (Preciado). Le corps poreux ou « somathèque Foucault-Preciado » se lit comme une « archive de fictions politiques vivantes (…) de fluides (sperme, lait, sang (…) sucre, tabac, pétrole ou nitrate (…) texte, image, "data " ». Ce cours prendra comme corpus lui aussi moléculaire les textes brefs de Michel (Paul) Foucault rassemblés dans Dits et Ecrits et les contributions brèves de Paul Beatriz Preciado à la rubrique Interzone de Libération. Bibliographie Foucault, M., Dits et Ecrits, (1954-1988), Tomes I et II, Paris, Quarto, Gallimard. Foucault, M, Le souci de soi, Histoire de la sexualité, tome 3, Gallimard, 1994. Foucault, M. « Le corps utopique » 1966 https://www.youtube.com/watch?v=NSNkxvGlUNY Preciado, Paul Beatriz http://www.liberation.fr/livres/2014/06/20/je-m-obstine-a-faire-de-foucault-une-lecture-queer_104651 Preciado, B. Testo-Junkie, Grasset, 2008. Preciado, « Le membre fantôme : Carol Rama et l’Histoire de l’art », La passion selon Carol Rama, Paris Musées, 2015. Sedgwick, Eve K., The Weather in Proust, Columbia U. Press.

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NICOLASHELENEAnthropologie,genre,classeetrace

Semestre 2 Horaire à définir* L’anthropologie, discipline scientifique analysant la diversité des sociétés humaines, peut-elle participer à la (re)production et/ou à la transgression de rapports de domination, tels ceux coloniaux et néo-coloniaux, de genre, de classe, de race, … ? Dans ce séminaire, nous aborderons les différents courants qui ont questionné et questionnent l’exercice de l’anthropologie, en particulier les études post/dé-coloniales (Fanon, Césaire, Haraway, Harding, Said, Lorde, Crenshaw, Spivak, Mohanty, …), les courants d’anthropologie féministe (Mathieu, Tabet, Guillaumin, Wittig, Rubin) et critique (Bensa, Balandier, Copans). Au-delà de la transmission de connaissances, ce séminaire se veut aussi un espace de débats et de réflexion, notamment lors d’ateliers entre étudiant-e-s et lors d’interventions de chercheur-e-s engagé-e-s dans des réflexions autour des féminismes intersectionnels. Ce séminaire est destiné aux étudiant-e-s de Master 2 et de Master 1. Évaluation : dossier ou organisation d’un séminaire avec chercheur-e invité-e. Bibliographie Bensa Alban, La fin de l'exotisme. Essai d'anthropologie critique, Éditions Anacharsis, Toulouse, 2006. Collins Patricia Hill, Black Feminist Thought : Knowledge, Consciousness, and the Politics of Empowerment, Routledge, New York, 2000 (1990).

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Copans Jean, Anthropologie et impérialisme, Paris, Éditions Maspero, 1975. Crenshaw Kimberley, « Mapping the Margins: Intersectionality, Identity Politics, and Violence against Women of Color », Stanford Law Review, 43(6) : 1241-1299, 1991. Guillaumin Colette, Sexe, race et pratique du pouvoir. L’idée de nature, Côté-femmes, 1992. Harding Sandra (ed.), The Feminist Standpoint Theory Reader : Intellectual and Political Controversies, Routledge, 2004. Haraway Donna, « Situated Knowledges : The Science Question in Feminism and the Privilege of Partial Perspective », Feminist Studies, vol. 14, n° 3, Fall 1988, p. 575-599, 1998. Jolly Margaret and Martha Macintyre (dir.), Family and Gender in the Pacific. Domestic Contradictions and the Colonial Impact, Cambridge University Press, Cambridge, 1989. Lorde Audre, « De l’usage de la colère : la réponse des femmes au racisme", Discours prononcé lors de l’ouverture de la conférence de l’Association nationale des études femmes à Storrs dans le Connecticut, juin 1981. Mathieu Nicole-Claude, L’anatomie politique. Catégorisations et idéologies du sexe, Côté-femmes, 1992. Rubin Gayle, L'Économie politique du sexe : transaction sur les femmes et systèmes de sexe/genre », Les Cahiers du CEDREF, n°7, Université Paris Diderot-Paris 7, 1998 (1975). Saïd Edward Wadi, L'Orientalisme, Paris, Éditions du Seuil, 1980 (1978). Spivak Gayatri Chakravorty, « Can the Subaltern Speak? », in Williams P. et Chrisman L.(éds). Colonial Discourse and Post-colonial Theory : A Reader, London, Harvester Wheatsheaf, pp. 66-112, 1988. Strathern Marylin, The Gender of the Gift : Problems with Women and Problems with Society in Melanesia, University of California Press, Berkeley, (1988). Tabet Paola, De la Construction sociale de l'inégalité des sexes. Des outils et des corps, Éditions L'Harmattan, 1998 (1979). Weiner Annette B., Women of Value, Men of Renown. New Perspectives in Trobriand Exchange, University of Texas Press, 1977. Wittig Monique, La Pensée straight, Éditions Amsterdam, Paris, 2007 (1980-1999).

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Coursannuels

BERGERANNEE.L’inventiondugenreoulesfinsdesscienceshumaines

SéminairedoctoralannuelSéminaire doctoral ouvert à tout public organisé sous l’égide de l’UMR LEGS et du Collège international de philosophie. Les séances ont lieu une fois par mois le lundi ou le jeudi de 18h à 20h au Collège International de Philosophie (CIPh, 1 rue Descartes, Paris 5e). Le genre s’est imposé à partir des années quatre-vingt-dix comme une catégorie et un outil d’analyse majeurs dans le champ des sciences humaines. Sa conceptualisation n’a jamais été homogène, en raison du caractère composite de son élaboration et des différents « foyers épistémiques » de son émergence et de ses reprises. Il reste que les études de genre constituent à plus d’un titre la pointe la plus avancée des sciences humaines et la conséquence la plus rigoureuse de l’invention des sciences humaines en Occident. Ces dernières sont en effet le fruit d’une interrogation sur la nature, le sens et la place de « l’homme » dont le XVIIIe siècle a proclamé l’urgente nécessité. On peut dire que « l’étude de l’homme » préconisée par Rousseau trouve à la fois sa limite et son accomplissement dans les études de genre. Dans le sillage des women’s studies, celles-ci ont montré que la première ne pouvait être adéquatement poursuivie sans faire droit à l’étude ou aux études des femmes, quoi qu’on entende sous ce terme. Un tel élargissement de l’objet et de la perspective engageait nécessairement dans son sillage une reproblématisation de l’humain, de sa définition et, partant, de ses frontières internes aussi bien qu’externes. Enfin, si les sciences humaines procèdent de la « découverte », elle-même historiquement déterminée, du caractère fondamentalement historique (et/ou culturel, et/ou social) de « l’homme », si elles n’ont pu formuler leur objet et définir leur périmètre qu’en postulant la nécessaire distinction de la « nature » et de la « culture », les études de genre ont bel et bien contribué à radicaliser cette axiomatique, jusqu’à inverser les termes de la relation présumée entre « nature » et « culture ». La distinction entre sexe et genre relève en effet de la même matrice logique et philosophique que la distinction entre nature et culture, avec laquelle elle coïncide plus ou moins. La question se pose aujourd’hui de la pertinence du maintien de ces termes comme horizon ou cadre théorique des sciences

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humaines en général et des études de genre en particulier. Interviendront dans ce séminaire Fabienne Brugère, Eric Fassin, Fabian Fajnwaks, Delphine Gardey, Thierry Hoquet, et Giulia Sissa. Programme du 1er semestre : 12 novembre, avec Giulia Sissa, historienne de l’Antiquité et philosophe (Laboratoire d’études de genre et de sexualité, UMR LEGS, UPL / CNRS et University of California at Los Angeles). “L’expérience du genre. Sexualité, sensualité, incarnation”. 17 décembre, avec Thierry Hoquet, philosophe, professeur à l’université Paris Nanterre et membre de l’Institut de Recherches Philosophiques. “Un alternaturalisme est-il possible ?” Programme du 2d semestre à préciser*

————————————————————— * En ce qui concerne la confirmation définitive des horaires (notamment des cours du S2) et des salles où ces cours auront lieu, les étudiant.e.s peuvent soit consulter la brochure du Master du Département d’études de genre, soit contacter la responsable (Hélène NICOLAS : helene.nicolas35@gmail.com)

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Avertissement

Les horaires des cours peuvent être modifiés en fonction de l'attribution des salles. Consulter le planning à la rentrée

universitaire, le tableau d’affichage fait foi.

Illustration de couverture : Johannes Vermeer, L'Astronome, 1668

Musée du Louvre, Paris