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Frédéric Fiévet, directeur des finances au conseil général de Seine-Maritime explique les conséquences de la réforme fiscale sur le budget et les ressources de sa collectivité.
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Département de Seine-Maritime
- 17 mars 2011 -
Rencontres Finances
« Fiscalité : le nouveau méccano fiscal à la loupe »
Le niveau départemental
I.
Le point de départ :
la situation avant la mise en place de la réforme fiscale :
3
Les principales recettes de fonctionnement du Département de Seine-Maritime en 2009
45%
23%
30%
2%
Fiscalitédirecte
Fiscalitéindirecte
Dotations etparticipations
Autres
Impôts locaux : 543 ,8 M€ (déduction faite du ticket modérateur de 28, 9 M€ au titre de la TP)
Taxe professionnelle : 282, 4 M€ soit 51,9 % des impôts locaux
Taxe sur le foncier bâti : 178, 9 M€ soit 32,9% des impôts locaux
Taxe d’habitation : 81,9 M€ soit 15,1 % des impôts locaux
Taxe sur le foncier non bâti : 0,72 M€ soit 0,1 % des impôts locaux
La fiscalité indirecte : 270, 3 M€
TIPP : 111,8 M€ (financement du RMI)
Droits de mutation : 78, 8 M€ contre 111 763,2 M€ en 2008, 107 165,1 M€ en 2007
TSCA : 66, 6 M€ (financement des comp. transférées du 13/08/2004)
Taxe sur l’énergie électrique : 8, M€
TDENS : 5 ,2 M€
Les recettes réelles de fonctionnement s’élèvent à 1 199, 269 M€
Les dotations et participations : 336, 9 M€
DGF : 222, 2 M€ DGD : 10,6 M€
FMDI : 8,3 M€ CNSA-PVH-MDPH : 12,3 M€
Autres recettes sociales : 43,9 M€
Autres dotations et participations : 9,3 M€
Produits exceptionnels : 15, 6 M€
Autres recettes de fonctionnement: 6, 3 M€
4
La composition du panier fiscal de la Seine-Maritime : la forte prédominance d’une TP
Taxe professionnelle
62,49%
Taxe d'habitation17,98%
Taxe sur le foncier bâti
19,49%
Taxe sur le foncier non bâti
0,05%
La Seine Maritime est un Département (très) industriel marqué :
Par d’importance bases de Taxe Professionnelle largement au dessus de la moyenne
Mais avec des bases « ménages » faibles CG de Seine
MaritimeMoyenne des Départements
(métropole hors Paris)
écart CG Seine
Maritime / moyenne
Taxe d'habitation 863 €/hab. 1 059 €/hab. -18,5%Taxe foncier bâti 936 €/hab. 965 €/hab. -3,0%Taxe foncier non bâti 2 €/hab. 3 €/hab. -31,0%Taxe professionnelle (hors ticket modérateur) 3 002 €/hab. 1 677 €/hab. 79,0%
2009
Bases d'imposition (en euros par habitant)
D’où une réelle surreprésentation des bases de TP dans la structuration des ressources fiscales potentielles de la collectivité
62% des bases de fiscalité directe
contre 46% en moyenne pour les Départements
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Une fiscalité qui s’avérait de fait assez dynamique (effet base)
Un effet « base » non négligeable : +3,77 % en moyenne / an sur la période 2004/2009
Plus marquée sur la TP (+4,03 %/ an) avec une accélération en fin de période
• Entre +4,5 % et +5% / an sur la période (entre 2007 et 2009)
et un peu moins sur la fiscalité « ménage » :
• +3,42% en moyenne annuelle sur la TH et + 3,31% en variation annuelle sur le FB
Soit une évolution par quasiment le seul effet base de prés de 20 M€ / an en fin de période
Soit un peu moins de 2% des RRF en évolution positive
Dont les plus de 12 M€ pour la seule TP
Les taux d'évolution des bases en % 2004 2005 2006 2007 2008 2009
évo moy ann 2009-2004
Taxe d'habitation 3,11% 3,24% 3,72% 3,00% 3,60% 3,52% 3,42%Taxe sur le foncier bâti 3,09% 2,89% 3,46% 3,26% 3,01% 3,96% 3,31%Taxe professionnelle 2,42% 2,71% 3,03% 4,64% 5,00% 4,77% 4,03%effet base en k€ 11 165 13 604 17 487 19 167 20 740Evolution base de la TP (hors ticket) (en k€) 5 391 6 559 10 923 12 320 12 358
6
Mais un levier émoussé du fait du « plafonnement à la VA » …..
Les différentes réformes et notamment la suppression de la part salaire a entrainé une surreprésentation de la TP industrielle
Le secteur industriel qui a son tour allait « bénéficier » du principe du plafonnement à valeur ajoutée
De fait le principe du plafonnement qui
En moyenne était de 45% des bases de TP
Était surreprésenté dans les départements où la TP étaient fortes (62% au CG 76)
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….et qui de fait limitait déjà sensiblement l’autonomie fiscale
Pour le Département de Seine-Maritime :
62% des bases de TP plafonnées (dont sans effet taux)
Qui portaient sur 62% des bases fiscales de la collectivité
Soit un effet taux « émoussé » de prés de 40%
En 2009, le Département de Seine-Maritime avait fait évoluer ses taux de +14,75%
Mais qui dans les faits cette activation ne « procurait » que +9,75%
Alors qu’au même moment le Département des Alpes Maritimes qui faisaient quasiment la même activation des taux perdaient beaucoup moins
Passe de +14,9 % à + 13,5 %
Les évolutions de taux en 2009 et effet du plafonnement
II.
L’impact de la réforme fiscale
9
1er effet de la réforme fiscale : l’absence d’effet base sur la TP en 2010
Dés 2010 : La perte de la dynamique des bases de TP
Elle est remplacée en 2010 par une « compensation relais » qui correspond au montant de la TP perçu au 2009 par le département de Seine-Maritime déduction faite du ticket modérateur
Le mode de calcul de la compensation relais n’intègre pas l’évolution « naturelle » des bases de TP de 2009 sur 2010
Impact financier pour le département : perte de croissance des bases + impossibilité de moduler les taux
Compte tenu de l’évolution attendue des bases de TP c’est 11,4 M€ qui ne seront pas perçus par le Département
Perte de la dynamique des bases de Taxe professionnelle de 11 millions de recettes par an (évolution moyenne 2004-2009 : 4,03 %)
Comme le dispositif prévoit que 2011 soit la « photographie » de la situation de 2010 c’est 23 M€ sur 2 années qui manqueront dans les caisses du Département
EVOLUTION DE LA FISCALITE NON MENAGE
Perte avec la réforme fiscale
H 0 : sans la réforme fiscale
H 1 : avec la réforme fiscale
2010
Taxe professionnelle 3 951 710
Bases écrétées 2 529 152
Taxe professionnelle 8,19%
Ecart de taux TP 1,44%
Taxe professionnelle 323 770 11 362 Refacturation TP ("ticket modérateur) -30 148
Compensation relais 282 260PRODUITS DE LA FISCALITE NON MENAGE
293 622 282 260
CA 2010
1.par « rebasage » des taux pour les impositions et certaines allocations compensatrices 2.ajustement des bases pour tenir compte des abattements départementaux 3.création d’une taxe à taux figé pour tenir compte de l’exonération des « terres agricoles»
ÉTAT
26,5 % CVAE CFE (1) 3,4 à 5 % frais de gestion TH/CFE/TFPNB (1) 2/3 IFER stations radioélectriques 1/2 des 3 IFER production d’électricité IFER transformateurs électriques IFER installations/compression gaz 1/2 de l’IFER stockage et canalisation gaz Taxe sur les surfaces commerciales
48,5 % CVAE 5 % frais TFPB (1) TSCA DMTO 1/3 IFER stations radioélectriques 1/2 des 3 IFER production d’électricité 1/2 de l’IFER stockage et canalisation gaz
25 % CVAE IFER répartiteurs principaux
IFER ferroviaire
Départements
TH (1) (2)
Bloc
communal
Régions
TFPB (1)
TFPNB (3)
La nouvelle cartographie des ressources en 2011
11
Les incidence de la réforme fiscale : une nouvelle cartographie des recettes pour les départements
A compter de 2011 :
la spécialisation fiscale des départements sur le Foncier Bâti
la taxe d’habitation et la taxe foncière non bâtie ne sont plus perçues par les départements
A compter de 2011, la totalité du produit de la taxe foncière des Régions sera transférée aux départements
La mise en place de la nouvelle fiscalité économique
La création de deux nouveaux impôts économiques
• Un nouvel impôt économique est crée sous le nom « La Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises appelée CVAE»
Les départements percevront 48,5 % de la CVAE nationale estimée à 15,5 milliards d’euros (25 % aux régions et 26,5 % aux communes)
Cette CVAE sera ensuite répartie sur chaque département
• Un second impôt économique est créé sous le nom de L’ Imposition Forfaitaire sur les Entreprises de Réseau appelé « IFER » dont :
30 % de part de la composante de l’IFER relative aux éoliennes terrestres et aux hydroliennes situées dans les eaux intérieures ou dans la mer territoriale
La ½ des 3 IFER production d’électricité Le 1/3 du produit de l’IFER relative aux stations radioélectriques La ½ du produit de l’IFER relative au stockage et canalisation de gaz
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Les incidence de la réforme fiscale : une nouvelle cartographie des recettes pour les départements
Accompagnée des ressources complémentaires afin de compenser la perte de produit fiscal, à savoir
Des compléments de fiscalité
• Le transfert du solde des droits de mutation perçus par l’Etat (DMTO) aux départements
• Le transfert total de la TSCA aux départements les plus touchés par la réforme (qui les prive d’au moins de 10 % les recettes fiscales )
• Le transfert des frais d’assiette de la taxe foncière sur les propriétés bâties
Et des compléments par compensation et dotations
• Instauration d’une dotation de « compensation » au profit des départements compensant les pertes de recettes liées à la réforme de la fiscalité locale. Cette dotation nationale sera répartie entre les départements perdants au prorata de leur perte respective (DCRTP).
• Instauration d’un fond national de garantie individuelle des ressources(FNGIR) départementales. Pour les bénéficiaires de ce fond, il sera comparé les recettes obtenues après la réforme en regard des recettes obtenues avant. Si la différence est positive, alors le département reversera l’excédent au fonds et dans le cas contraire, c’est le fonds qui complétera le manque à gagner
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Les incidence de la réforme fiscale : une nouvelle cartographie des recettes pour les départements
Le tableau final
Les 544 M€ de fiscalité directe perçus en 2009
Deviennent en 2011
280 M€ d’impôt avec pouvoir de taux (FNB)
Soit 50% de l’ensemble
219 M€ d’impôt sur lequel nous ne pouvons plus agir (CVAE, TSCA, IFER,..)
Dont 160 M€ de nouveaux impôts économiques (CVAE, IFER) (contre 282 M€)
Et 58 M€ (TSCA, DMTO)
67,3 M€ de dotations de l’Etat (FNGIR, DCRTP)
Soit environ 12% de l’ensemble
CA 2010 CA 2011
BLOC FONCIER
Produits fiscalité directe 266 793 280 312
Nouveaux Impôts 282 260 160 655Compensation relais 282 260CVAE 144 251
IFERs 16 404,5
Ressources transférées par l'Etat 0 58 520 DMTO 5 000 TSCA supplémentaire 53 520
Dotations nouvelles
Dotation de compensation / Fonds de Garantie
67 323
PRODUITS DE LA FISCALITE DIRECTE 266 793 280 312PRODUITS DES NOUVEAUX IMPOTS LOCAUX
282 260 160 655
RESSOURCES TRANSFEREES PAR L'ETAT
0 58 520
DOTATION DE COMPENSATION et FONDS DE GARANTIE
67 323
TOTAL 549 052 566 810
Nouveaux Impôts
Ressources transférées
Synthèse
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Ventilation de la fiscalité directe locale de 2009 en 2011
50%
32%
14%
0%
4%
Taxe professionnelle
Taxe sur le foncier bâti
Taxe d'habitation
Taxe sur le foncier non bâti
Rôles supplémentairescompensations fiscales
32%
15%
3%
25%
3%
1%
9%
12%Taxe sur le foncier bâti
foncier bâti de la région transféré suite à la réforme fiscale
Rôles supplémentairescompensations fiscales
CVAE
IFER
DMTO transférés suite à la réformefiscale
TSCA transférés suite à la réformefiscale
Dotation de compensation, FNGIR
Foncier Bâti : 50 %
Impôts Economiques
28 %
Fiscalité indirecte
Transférée 10 %
Dotations 12 %
15
Le bilan : 1- un taux d’autonomie fiscale divisé par deux
L’évolution du taux de Foncier Bâti
Le taux d’autonomie fiscale passe de 46% en 2009 à 23% en 2011
Comme le rappelle le rapport Durieux (p.25)
les départements disposent après la réforme d’un pouvoir de fixer les taux d’imposition réduit
Et les réoriente « exclusivement » pour les départements sur les impôts ménages
Rappel l’évolution des bases étaient de +3,31% sur la période 2004/2009 soit une évolution base attendue de
+0,74% des RRF « naturellement » et hors effet taux
L’impact de l’effet taux :
1% d’augmentation des taux « rapporte » 2,7 M€
Soit 0,225 % des RRF (1,2 Mds € de RRF)
Impact concret : il aurait fallu augmenter les taux de +4% pour venir compenser la seule hausse des dépenses liées au RSA forfaitaire (ex-RMI) entre 2010 et 2009
Taux TF département 15,10%100 % Taux TF Région 4,42%Totalité du taux TF Région 4,42%
Taux de référence 19,52%
1,0485Calcul des frais d'assiette
départemental et régional : Correction du taux de référence de 1,0485
20,47%
Taux de référence mutiplié par 1,0485 20,47%
1- TMP TF communes et EPCI 2010 (produits TF communes + EPCI / bases TF communes) 25,16%2- Calcul des frais d'assiette du bloc communal : Moyenne pondérée du TMP TF communes et EPCI * 0,0485 1,22%
Etape 4 : Nouveau taux Foncier bâti du
département Total taux FB 21,69%
Etape 2 : Calcul des frais d'assiette
départemental et régional
Etape 3 : Calcul des frais d'assiette bloc
communal
Etape 1 : Calcul du taux de référence
initial
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Le bilan : 2- une nouvelle fiscalité économique a priori dynamique …
CVAE + IFER = 14% des RRF de la collectivité (160 M€)
La CVAE devrait évoluer comme le PIB
et de ce fait suit les cycles économiques
….en période de récession notamment
Cette nouvelle fiscalité économique se présenterait comme dynamique :
Le rapport Durieux cite une évolution projetée de +4,2 % /an sur la période 2011-2015
Contre 3,3 % en moyenne passée pour la TP (moyenne 2002-2009)
Mais sans pouvoir de taux et par ailleurs plus volatile :Evolution de la CVAE
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Bilan : 2- mais qui vient accentuer les ressources départementales cycliques
Les ressources fortement cycliques que sont les DMTO progressent également via le transfert par l’état de sa part additionnelle au titre des DMTO
La taux des DMTO passe de 3,6 % à 3,8 % (soit +5 M€ pour le CG 76)
soit une majoration de +5,5% d’une ressource représentant en moyenne 10% des RRF des départements
Au final, si l’on associe au DMTO, la CVAE, Le département voit sa part de ressources cycliques progresser et passe à environ 25% des RRF :
Evolution du produit des droits de mutation 2001-2009
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Bilan 3 – mais également la part des recettes non évolutives……
La part de FNGIR et/ou de DCRTP c’est-à-dire de ressources non évolutives est de 68 M€ sur 550 M€ de ressources fiscales
Soit environ 12,36% des ressources fiscales de remplacement
Et donc environ 5,6 % des ressources totales de la collectivité qui sont gelées
Ce taux est relativement élevé, mais normal compte tenu de l’importance de la TP dans la structuration fiscale de base de la collectivité
Et qui vient se rajouter au bloc des dotations de l’Etat également gelés (DGF, DGD, FMDI, etc..) qui représentaient déjà 28% des RRF du département
Ce qui représente 1/3 des ressources de la collectivité gelées
Ce qui n’est évidemment pas favorable,
les collectivités disposant le moins de ressources fiscales, et donc le plus de dotations budgétaires de compensation bénéficiant d’une dynamique moindre
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Au final Au final
Une division par deux de l’autonomie fiscale
Passe de 46 % à 23%
Une fiscalité économique inégalitairement répartie
L’ile de France concentre le tiers de la CVAE a lors qu’elle représentaient moins du quart des ressources de la TP (P.21 du rapport Durieux)
Rendant encore plus nécessaire qu’auparavant la mise en place de mécanisme de péréquation
Une progression de la part des ressources de la collectivité « gelée »
Et des ressources qui, au final, ne sont toujours pas en lien avec les compétences et les dépenses que l’échelon départemental est amenée à financer
P.27 (du rapport Durieux) : pour les régions les ressources sont après réforme, assises sur des impôts sur les entreprises, ce qui correspond bien à leurs compétences en matière de développement économiques
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Synthèse sur la totalité des RRF
48%
3%
17%
13%
19%
0%
Fiscalité directe Autres recettes de fonctionnement
Nouveaux impôts économiques Recettes sociales
Fiscalité indirecte Dotations de l'Etat21%
9%
17%
6%
7% 2%
18%
16%
Fiscalité directe Fiscalité directe transférée
Impôts économiques Fiscalité indirecte
Fiscalité indirecte transférée Dotations
Dotations complémentaires Autres recettes de fonctionnement