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L'INDEXAGE DES TUBERCULES DE POMMES DE TERRE EN VUE DE D~CELER LA FLETRISSURE BACTERIENNE (CORYNEBACTERIUM SEPEDONICUM) (SPIECK 8: KOTT.) SKAPTASON & BURKHOLDER1 Les auteurs ont conipar6 trois methodes cl'inclesage pour Cvaluer I'etat sanitaire cles ti~berci~les cle pommes de terre quant B la fletrissure bactbrienne. Ces mC- thocles sont I'esamen microscopique d'e~npreintes, les cultures en bouillon ru~tritif et les cultures sur gelose. 1.a mtthocle tles ernpreintes telle que ~noclifikes'est rCvCl6e de beaucoup la meilleure bien qu'elle ne soit pas cl'i~rie efficacitk absolue. Ides auteurs 6ti1clicnt les crittires utilis6s pour clkclnrer une empreinte positive oil n6gative cl'une part et une plante saine 011 nialadc, cl'autre part. Introduction Depuis l'apparition de la fl6trissure bact6ric11ne, les pliytopathologistes se sont sans cesse pr6occupbs d'obtenir une semeiice de pornme de terre ab- solu~iieiit saine. 11s reclierclient avec 11011 moins cl'ardeur h perlectionner les rnoycns d'6valuer avec certitude l'ktat saiiitaire des tubercules au dbbut et ?L la coiiclusioi~ d'une espi.rieiice. L'incertitudc qui confroiite les clierclieurs h ce sujet est une cause cle soucis. Les rechcrclics que nous rapportoils dans cet article avaieiit pour objet le perfectionnemeiit dcs mbtliodes diagnostiques de cette maladie. Revue de la litterature Racicot, Savile et Conners (15) ont Cti: les premiers h sugg6rer uiie m6tliode qui par la suite a kt6 gCnCralement adopt& (6). Elle consiste A faire uile em- preinte cl'une partie de la zone vasculdire clu tubercule & eiiviron uii demi- pouce du talon. Cette inCthode, au dire cle plusieurs, lie donne pas toujours des rksultats satislaisants (10, 12, 13) surtout si 1'011 accrpte le critili-e utilisi. par I<reutzer et h/lcLean (12) et Cnonci. comme suit: "The criterion upoii \vliich all disease reacling was based was the presence of bacteria of uniforin aiid char- acteristic morphology aiid Gram-positive. Only sinears slio.vving a relatively general distribution of such bacteria were considered as definite proof of Lfectio~~". Iverson et Icelley (8, 9) o11t pri:conisb la lampe 2 rayons ultraviolets qui, nrsce A la fl~ioresceiice des tissus malades, rhv6le la prbsence des bacthries de la - fli-trissure. On a beaucoup Ccrit sur la vnleur et la prbcision de cette mbtliode d'inclesage sans toutefois prouver qu'elle soit de tout repos (3, 4, 5, 7, 12, 16, 17). Depuis plusieurs annkes, il n'en est plus question. La sCrologie a CtC mise h contribution comme mktliode diagnostique. Tipo- graf (19) affirine que les rCsultats des eiiipreintes iiiicroscopiques coincident tr6s bien clans la plupart des cas avec les tests s6rologiques; il reste cependant 'i\/Ianuscrit recp le 13 septembre 1961. Contribution cle la Station de Recherches, Ministere cle I'ilgriculture clu Canad a, Ste-Anne- de-la-Pocatiere, Quebec. Canadian Journal of Microbiology. Volunle S (1962) Can. J. Microbiol. Downloaded from www.nrcresearchpress.com by SAVANNAHRIVNATLABBF on 11/14/14 For personal use only.

L'INDEXAGE DES TUBERCULES DE POMMES DE TERRE EN VUE DE DÉCELER LA FLÉTRISSURE BACTÉRIENNE (CORYNEBACTERIUM SEPEDONICUM) (SPIECK 8 : KOTT.) SKAPTASON & BURKHOLDER

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Page 1: L'INDEXAGE DES TUBERCULES DE POMMES DE TERRE EN VUE DE DÉCELER LA FLÉTRISSURE BACTÉRIENNE (CORYNEBACTERIUM SEPEDONICUM) (SPIECK 8 : KOTT.) SKAPTASON & BURKHOLDER

L'INDEXAGE DES TUBERCULES DE POMMES DE TERRE EN VUE DE D ~ C E L E R LA FLETRISSURE BACTERIENNE

(CORYNEBACTERIUM SEPEDONICUM) (SPIECK 8 : KOTT.) SKAPTASON & BURKHOLDER1

Les auteurs ont conipar6 trois methodes cl'inclesage pour Cvaluer I'etat sanitaire cles t i~berci~les cle pommes de terre quant B la fletrissure bactbrienne. Ces mC- thocles sont I'esamen microscopique d'e~npreintes, les cultures en bouillon ru~tritif et les cultures sur gelose. 1.a mtthocle tles ernpreintes telle que ~noclifike s'est rCvCl6e de beaucoup la meilleure bien qu'elle ne soit pas cl'i~rie efficacitk absolue. Ides auteurs 6ti1clicnt les crittires utilis6s pour clkclnrer une empreinte positive oil n6gative cl'une part et une plante saine 011 nialadc, cl'autre part.

Introduction Depuis l'apparition de la fl6trissure bact6ric11ne, les pliytopathologistes

se sont sans cesse pr6occupbs d'obtenir une semeiice de pornme de terre ab- solu~iieiit saine. 11s reclierclient avec 11011 moins cl'ardeur h perlectionner les rnoycns d'6valuer avec certitude l'ktat saiiitaire des tubercules au dbbut et ?L

la coiiclusioi~ d'une espi.rieiice. L'incertitudc qui confroiite les clierclieurs h ce sujet est une cause cle soucis.

Les rechcrclics que nous rapportoils dans cet article avaieiit pour objet le perfectionnemeiit dcs mbtliodes diagnostiques de cette maladie.

Revue d e la l i t te ra ture Racicot, Savile et Conners (15) ont Cti: les premiers h sugg6rer uiie m6tliode

qui par la suite a kt6 gCnCralement adopt& (6). Elle consiste A faire uile em- preinte cl'une partie de la zone vasculdire clu tubercule & eiiviron uii demi- pouce du talon. Cette inCthode, au dire cle plusieurs, lie donne pas toujours des rksultats satislaisants (10, 12, 13) surtout si 1'011 accrpte le critili-e utilisi. par I<reutzer et h/lcLean (12) e t Cnonci. comme suit: "The criterion upoii \vliich all disease reacling was based was the presence of bacteria of uniforin aiid char- acteristic morphology aiid Gram-positive. Only sinears slio.vving a relatively general distribution of such bacteria were considered as definite proof of Lfec t io~~" .

Iverson et Icelley (8, 9) o11t pri:conisb la lampe 2 rayons ultraviolets qui, nrsce A la fl~ioresceiice des tissus malades, rhv6le la prbsence des bacthries de la - fli-trissure. On a beaucoup Ccrit sur la vnleur et la prbcision de cette mbtliode d'inclesage sans toutefois prouver qu'elle soit de tout repos (3, 4, 5, 7, 12, 16, 17). Depuis plusieurs annkes, i l n'en est plus question.

La sCrologie a C t C mise h contribution comme mktliode diagnostique. Tipo- graf (19) affirine que les rCsultats des eiiipreintes iiiicroscopiques coincident tr6s bien clans la plupart des cas avec les tests s6rologiques; i l reste cependant

'i\/Ianuscrit recp le 13 septembre 1961. Contribution cle la Station de Recherches, Ministere cle I'ilgriculture clu Canad a , Ste-Anne-

de-la-Pocatiere, Quebec.

Canadian Journal of Microbiology. Volunle S (1962)

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quelclues exceptions. I<atznelson et Su t t o~ i (10) croicnt clu'une mkthode ski-ologique cleviendra pratique clans un avenir prochain.

Xrlc (1) dkcrit un test d'incubation q ~ l i consiste Li placer lc trilon C I ' L I ~ tuber- cule dans la tourbe clui-ant trois scmaines B 28' C. I,cs i:ch;~ntillons iiricctks monti-eroi~t cles sympt0mes cle pouri-itui-e dans la zone v~~scul~ i i rc . 1,'auteur mentionne le cas CI'LI~I 111-oducteiir clui a kliminC la 111:~lacIie al)l-?s cleux ans g r k e A cette m6thode.

ICrcutzer e t ses collitborateurs (11) mentionnent clu'une solution satul-6e de chlorure fesrique d6poske sur la suriace fi-aichement coul16c tl'un tubcrcule noircit cctte surface en c l~~e l c l~~es minutes si le tubel-culc cst inicctk de C o r y m - ba.cteriz~nz se f)edot~.icz~nz.

L'isolation et la culture de l'organisme SLII- &lose en boitc de IZetri serait selon ICatznclson e t Suttoil (10) uile mi:thotle c1i;~gnostic~~ie plus sill-e clue l'csa- men direct des cmprcintes. Ces autcurs affirnlent clue ilonibrc cl'6cl~antillons class6s n6gatiis l'cxamen dil-cct des cmpl-eintes furcilt cl6cl:u.i:~ positiis api-?s isolation sur gi:lose.

L'essai cl'exti-usion sugg6i-i: par kll-li (1) n'a cle valeur clue pour vi,rifier, lorsq~i'oli cst en pr6scnce de sym~)t6mes ressemblant A ceuy clc la fl6trissu1-e bact6sicnne, s'il s'agit cle cette maladie ou d'une auti-e pouri-it~~re.

Mat6riel et m6thodes Kous avons choisi 600 t~lbercules ap~~a rcmmen t sains, provcnai~t clc buttes

attcintes cle fl6trissui-e, avec I'cs1,oii- cl'en avoir un eel-t3n nombre ~)oi-teuss cle germes mais escmpts cle tout sympt8me visible A l'ccil nu. De plus, nous avons pr6lcvk chez cluelques-uns des meillcurs producteul-s cle scmencc rci-tilike, clcs 6chantillons cle 50 tubel-cules des v,irikt6s suiv;i~ltes: AIontagnc \'el-te, ICat- ahdin, I<ennebec, ICeswiclc, Irish Cobl~ler, Cherokee ct Sebago. Xous avons ainsi inclexi: 400 tubel-cules afin dc v6rilici- 1'1 qualit6 cle In scmence e t la pi-kci- sion de la m6thoclc.

I x s ini~tllocles cl'inclcxage que nous avons ess,i)r6es sont les suivantes: les empreintcs, les c ~ ~ l t u r e s cn bouillon et les culturcs sur g6lose. Nous avoils souniis tous les tubercules A chacune des trois m6thodes e t nous avons pris les pr6cautions ~lormalcs I I O L I ~ assurcr ll,iseptic au COLII-s des op6sations n6ces- sail-cs pour passer de I'une A l'autre.

Les enlpreintes :ILI lieu d'enlevcr une tranche d'environ un demi-pouce Z I L ~ talon ct clc fail-c

une cnipreinte d ' ~ i n secteur cle la zone vasculaire espos6e, nous avoils clk- coup6 ail Ino),cn d'un scalpel A lame effil6e e t flexible L I ~ ccine dc 5 111111 de diani6ti-e environ e t de 5 inni de l ong~~cu r cle fason B inclure dans ce c811e toute la zoi~c vasculaire d'un tubercule qui pi-end naissance au talon. Dc la base de ce c611c, nous avons prklevi: A 1 mill d'6paisseu1- une tranche dont ],I surface interne fut imprim6e sur une lame de vei-I-e. 1,'cnlpreintc fut ensuite colorke ail GI-am e t esaminke au nlici-oscope afin cle cl6celer lcs bact6ries GI-an-positives i ~ ~ o r p l ~ o l o g i q i ~ e ~ ~ ~ e i ~ t t~rpiques de l ' e s~~@ce C. sef)edo7zicz~wz. S o u s avons &gale- ment not6 la pi-6sencc cle toutcs bact6ries Gram-positives non typiqucs dc cette esp@ce mais dont les dimensions pretaient A confusion.

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L.-ICII.1NCE ET AL.: TUI3lSRCI;LES DE P0,MiMES DE THRRE

L e s rzl1tzlre.s e n bouillon Nous avons plnc@ la partie du c6ne non utilisit pour les empreintes clans un

boui l lo~~ nutritit A base cle peptone, de dextrose, et d'estrait de levure en tube de 15 mm X 75 mm et l'avons sectionn@ aussi finenlent que possible. Nous avons prtlevit une goutie cle ce bouillon pour examen microscopique de frottis colol-6 au Gram.

L e s czllturer szlr ge'lose Apr@s une heui-e de mackration clans le bouillon nutritif nous avons pr6-

lev6 au moyen cl'une anse de platine une goutte cle cette culture pour l'ttendre sur gitlose en boitc de I'etri. I,a gblose auu polnlnes de terre que nous ~~ti l isons pour cultiver C . .sepedonrcu~rz est enrichie de 5 g d'extrait de levure pal- litre et est ajustbe B pI-I 6.8.

L e s essais de /~afhoge'nicire' Afin de clittermincr quc Ics cas dtclarits positifs par l'une ou l'autre des trois

m6thocles cl@crites plus haut btaient clcs cas authentiques de flbtrissure bactit- rienne, il a paru sage de faire cles essais clc pathog61~icitC. A cette fin, nous avons scctionnb les t~~bercules en deux et plant@ le talon de chacun en serre. Nous avons d@si~lfectt le couteau utilisk pour le secrionnement aprPs chaque tuber- cule afin d'tviter la dissitrninatio~~ de la maladie cl'un tubcrcule & l'autre. Apr6s trois mois de croissance nous avons fait des empreintes de toutes les plantes qui n'avaient pas montrk de sympt6mes de fliitrissurc, afin de dktermincr si elks ittaient infecttes. Dans les cas positifs, afin d'klirniner tout doute, nous avons procitdb k l'extraction du jus de ces tiges pour en inoculer du plant de tornate api-6s avoir concentrit l'inoculum par centrifugation.

Nous avons fait kgalement des essais cle pathogknicitk avec toutes Ics cul- tures positives obtenues sur milieu liquide de 1n6me qu'avec les cultures ob- tenues sul- gi'lose. Cette prkcaution n'ittait pas inutile puisqu'un certain nombre des tubercules cultivits en serre n'ont pas germk.

Avec la mtthocle des empreintes nous avons utilisk comme critPi-e pour ditclarer une empreinte positive la prksence d'un groupe de bactiiries suf- fisarnment nombreuses pour pernlettre cl'ktablir qu'elles iitaient rnorpholo- giquement typiques de l'espPce Corynebacter ium sepedonicum. E n plusieurs occasions nous avons class6 comme positives des empreintes ne contenant que 12 3 15 cellules e t les cultures sur gklose ou en serre lou us ont per~nis de con- firmer que ce nombre &it suffisant.

R6sulta ts Les 400 tubercules prClevbs chez les meilleurs producteurs ktaient parfaite-

ment sains. Toute cornparaison entre les mkthodes d'illdexage &ant i~npos- sible il n'en sera plus question.

La inkthode d'indexage par culture en bouillon a donil6 des rksultats plut6t ditconcertants. Dans les cas oh les empreintes ne contenaient que tr@s peu de bactkries leur nombre sur les frottis faits & m&me le bouillon Ctaient tellernent faible q~l ' i l &it impossible de faire un diagnostic sClr, alors qu'aucune hksita- tion il'avait kt6 possible avec les empreintes. Nous avoils done abandonn6 aprPs deus essais de 100 tubercules chac~in. De m$me nous ignorerons les chiffres obtenus.

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Des 600 autres tubercules indesks 183 ont kt6 classks comme malades. De ce nombre, toutefois, il y a 20 tubercules pour lesquels i l fut in~possible de faire la preuve de p'athogknicitk parce que seule la mhthode des empreintes don- na des rksultats positifs. Bien que nous soyons convaincus qu'il s'agissait de cas authentiques de flktrissure bactkrienne nous n'en tiendrons pas compte pour cornparer les deux mkthodes d'indexage 2 l'ktude.

Des 163 tubercules malades 162 ont kt6 dhcelks grSce aux empreintes tandis que 138 seuleme~lt I'ont kt6 en culture sur gklose. L'kchantillon qui n'a pas kt6 d6cel6 par les e~npreiiltes le fut en serre, grSce Li une empreirlte faite cle la tige issue du talon, car i l 11'y eut pas de fl6trissement de la plante.

En serre cependant, de ces 163 t~~bercules malades 99 seule~nent ont donnk des signes de maladie, soit par fl6trissement, soit par empreintes cles tiges is- sues de ces tubercules. Quelques-uns des talons ~ n i s en terre n'ont pas germk Li cause de pourriture. La densitk des cellules bactkriennes sur les empreintes des tiges no11 flktries ktait en gknkral plutbt faible; ceci indique que l'absence de flktrissement fut le rksultat d'une insuffisance de bactkries dans ces tiges. L'ab- sence de bactkries dails les tiges des 64 plnntes issues de talons c1assi.s malades indique que les bactkries ktaient confinkes aux cbl~cs prklevks pour l'indesage ou qu'elles n'ont pu parvenir jusqu'aux tiges pour diverses raisons.

Discussion et conclusion Une m6thode d'indexage nous parait utile uniquenlent pour dkceler la pr&-

sence de C. sepedo?zicz~m dans les tubercules qui ne montrent aucun syinptbine de pourriture vasculaire typique de la flktrissure. I1 nous parait superflu d'exa- miner au microscope une empreinte d ' u n tubercule visiblement malade et de comparer cette technique 2 une autre cornme, par exeinple, les cultures sur g6lose ou la fluorescence aux rayons ultraviolets. La valeur d'une m6thode d'indexage rCside essentiellement dans so11 habilet6 2 rkv6ler ce qui n'est pas parfaitement caractkrisk.

Les buts qu'on se propose ell faisant I'indexage des tubercules ile sont pas toujours les memes. S'il s'agit de se procurer une selnence absolu~nellt saine ou quelques tubercules exenlpts de flktrissure, l'opkrateur a tout le loisir d'etre inlpitoyable et d'kliminer tout tubercule qui laissera sur la lame la moindrc particule bleue qui a quelque ressemblance avcc le C. sepedonicz~m. Si le cher- cheur, d'autre part, dksire contrbler I'ktat sanitaire des tubercules obtenus h l a suite d'une expkrience, i l fnut qu'il y regarde d'un mil plus critique et qu'il .se serve d'un crit6re ni trop large 11i trop ~nesquin. Le crit6re utilisk par Icreut- zer et McLean (12) parait trop gknkreux et risque de conduire Li des erreurs td'apprbciation. Ceci est particuli6rement vrai lorsqu'on travaille avec les variktks r6sistantes chez lesquelles le C. sepedowicz~m se dkveloppe lentement e t .od I'infectioil latente est importante. Enfin, le spkcialiste qui ktablit un diag- nostic pour le cornpte d'un service d'inspection ou de certificatioil regarde le probl6me d'un tout autre mil. I1 a le souci de la justice envers les parties con- cern6es, il ne doit favoriser ni le producteur ni I'acheteur e t , par contre, il doit &tre capable de souteilir son verdict devant les cours de justice.

Les rksultats rapportks plus haut indiquent assez clairement que la mkthode des empreintes est la plus sore; elle est en outre la plus simple et la plus rapide.

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LACI-IANCE ET AL.: TUBERCULES DE POMMES DE TERRE 69

Ces r6sultats indiquent dgaleinent que cette m6thode n'est pas absolue e t de tout repos.

L1efficacit6 moindre de la in6thode sur g6lose est due dans la majorit6 des cas 2 la croissance rapide des saprophytes OLI i leur action antagoniste vis-i-vis C. sepedo?ricz~nz (18). Ce ph6nomPne qui est d'observation commune est une des faiblesses de cette m6thode. Le dichroinate de sodium ajout6 B la g6lose (1:20000), (14, 18) qui pr6vient dans une certaine inesure la croissance des bactkries du type Erwifria carotovora, a consid6rableinent retard6 l'apparition du C. sepedonicum. Ce correctif n'a cependant pas ainklioi-6 la m6thode des cultures sur g6lose au point de la rendre comparable i celle des empreintes. I1 est i propos de notel- ici que, dans quelques rares cas, il fut possible de dhceler la croissance de C. sepedo?zicz~m sur gklose aprPs 48 heures, mais en g6n6ral ce n'est qulaprPs 4 jours qu'il fut possible de faire un diagnostic. Par exception la croissance de l'organisine n'est apparue q~1'apri.s S et m6me 10 jours d'incubation.

En serre, dails la plupart des cas, ce n'est que par les empreintes cles tiges issues des tubercules qu'il fut possible de d6celer les 6chantillons atteiilts de flktrissure. I1 est utile de rappeler i ce sujet que 75% des tubercules exainin6s 6taient de vari6tks rksistantes. Ceci explique, partiellement du moins, que, sur les 60 cas d6cel6s en serre, 21 6cl~antillons seuleinent ont produit des symptbmes externes de flktrissure sur le feuillage; les autres cas oilt kt6 diagnostiqu6s par empreinte et la preuve de pathog6nicit6 a 6t6 faite avec du plant de tonlate. Du reste, les tubercules ~1tilis6s ne montraient aucun symptbine de flktrissure bacthrienne, ce qui perinet de d6duii-e que la quailtit6 de bact6ries clails ces tubercules 6tait plutbt inhine e t probablement insuffisante pour produire les syinpt6mes. La preuve de cet avanc6 a 6t6 faite i plusieurs reprises; effective- nlent, en plusieurs occasions les empreintes des tiges n'ont donn6 que des traces 2 peine suffisantes pour permettre un diagnostic positif et pourtant, par l'extraction e t la centrifugation du jus de la plante, il fut possible d'obtenir le fl6trissenlent aprPs cleux passages cons6cutifs sur les toinates. Ceci d6montre que pour le diagnostic de cette inaladie le fl6trisseinent cle la plante n'est pas l'unique critPre i consid6rer; en I'absence de symptbines externes il faut faire uile e~npreiilte i la base de la tige au niveau des racines et l'examiner au microscone.

La m6thode de culture sur gblose, en plus d'etre moins efficace, a l'incon- v6nient d16tre plus lente et plus dispenclieuse. I1 semble donc logique de con- clure qu'aucune des m6thodes pr6conides jusqu'i date ne permet de poser un diagnostic sfir. Burkholder (2) 6non~ai t dPs 1942 seinblable concl~~sion, et cette opinion fut reprise en 1944 (6) par le cornit6 mandat6 par "The Potato Associa- tion of America" de standardiser la proc6dure i suivre pour d6celer la fl6tris- sure bact6rienne.

Toutefois la inodification de la in6thode des empreintes sugg6r6e dans cet article et l'adoption d'un ineilleur critPre de classe~nent augmentent la pr6- cision du diagnostic.

Summary Three methods have been compared for indexing potato tubers for freedom

from bacterial ring rot. These are the smear method, the broth culture method,

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70 C.ANliDI.iS JOLRSiiL OF MICROBIOLOGY. VOL. 8. 1862

a n d t h e P e t r i p l a t e c u l t u r e method. The s m e a r methocl as modi f i ed has b e e n f o u ~ ~ d to be by f a r t h e m o s t a c c u r a t e t h o u g h it has n o t bee11 fou i ld 100% ef- fective. The a u t h o r s h a v e e x a m i n e d the c r i t e r i a u s e d f o r d e c l a r i n g a smear e i t h e r positive o r n e g a t i v e o n the o n e h a n d a n d a p l a n t h e a l t h y o r diseased on the o t h e r ha i ld .

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