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Les Zo’é Leur nom Zo’é, le nom que se donne ce peuple, signifie « nous », par opposition aux étrangers et aux ennemis. On les appelle aussi Poturu, du nom de l’arbre qui sert à fabriquer le long bâtonnet qui leur traverse le menton. Territoire Les Zo’é habitent un territoire très isolé dans les profondeurs de la forêt amazonienne, au nord du Brésil. Vue aérienne du territoire des Zo'é © Fiona Watson/Survival Ils y ont vécu paisiblement depuis des temps immémoriaux. Dans les années 1980, cependant, des missionnaire évangélistes s’y installèrent et les Zo’é attrapèrent des maladies à leur contact. En réaction à cette catastrophe, la FUNAI (département brésilien des affaires indiennes) expulsa les missionnaires et commença à protéger le territoire des Zo’é.

cybersavoir.csdm.qc.cacybersavoir.csdm.qc.ca/abc/files/2016/10/D.8_Les-zoé.docx · Web viewIls cultivent des plantes à tubercules comme le manioc, mais également des piments, des

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Les Zo’é

Leur nom

Zo’é, le nom que se donne ce peuple, signifie « nous », par opposition aux étrangers et aux ennemis. On les appelle aussi Poturu, du nom de l’arbre qui sert à fabriquer le long bâtonnet qui leur traverse le menton.

 

TerritoireLes Zo’é habitent un territoire très isolé dans les profondeurs de la forêt amazonienne, au nord du Brésil.

 Vue aérienne du territoire des Zo'é

© Fiona Watson/Survival

Ils y ont vécu paisiblement depuis des temps immémoriaux. Dans les années 1980, cependant, des missionnaire évangélistes s’y installèrent et les Zo’é attrapèrent des maladies à leur contact. En réaction à cette catastrophe, la FUNAI (département brésilien des affaires indiennes) expulsa les missionnaires et commença à protéger le territoire des Zo’é. 

Population  

Leur population est très réduite, ce qui fait d’eux un groupe très vulnérable. Grâce à leur isolement, leur nombre s’est toutefois stabilisé et commence à augmenter à nouveau. Ils sont aujourd’hui environ 250.

Langues

Les Zo’é parlent une langue de la famille tupi-guarani, proche de celle des Teko qui est un autre peuple vivant dans la forêt de la Guyane.

 

Habillement

Ils vivent nus ou presque. Dès l’enfance, tous les Zo’é portent un long bâtonnet de bois (labret) qui traverse leur lèvre inférieure et leur menton et qui leur donne l’allure de farouches guerriers.

 

On perce la lèvre des garçons dès l'âge de 7 ans.

© Fiona Watson/Survival

 

Les femmes portent des coiffures très élaborées faites des plumes blanches qui recouvrent le ventre des vautours royaux. Elles peignent leur corps avec une pâte rouge préparée à partir de graines de roucou* écrasées.

 

Habitat

Les Zo’é vivent dans de grandes maisons rectangulaires au toit recouvert de palmes et ouvertes de tous les côtés. Plusieurs familles y cohabitent et chacune possède son propre foyer pour la cuisine et son propre emplacement pour y tendre les hamacs.

Dans la société zo'é, tout le monde est égal. La polygamie est autorisée : les femmes comme les hommes peuvent avoir plusieurs époux ou épouses.

 

Alimentation

Les Zo’é apprécient particulièrement les noix du Brésil, c’est pourquoi ils installent souvent leurs communautés là où ils trouvent des noyers du Brésil. Non seulement ces noix sont riches en protéines, mais leurs coquilles sont utilisées pour fabriquer des colliers et des bracelets. Leur fibre sert à confectionner les hamacs.

Ils cultivent des plantes à tubercules comme le manioc, mais également des piments, des bananes et beaucoup d’autres variétés de fruits et de légumes. Ils pratiquent l’agriculture sur brûli.

 

Chasse et pêche

Les hommes sont des chasseurs très adroits. La chasse se pratique souvent individuellement, sauf à certaines époques de l’année (celles de la chasse du macaque ou du vautour royal) durant lesquelles elle est collective.

Les Zo’é pêchent également avec des harpons ou avec du timbó, un poison préparé à partir de plantes grimpantes.

 

Animaux du territoire

Les Zo’é vivent à proximité des pécaris qu’ils chassent et qu’ils élèvent. Lorsque des troupeaux se regroupent, les hommes les chassent collectivement, tandis que les femmes recueillent les petits abandonnés qui sont rapportés à la maison et élevés comme des animaux domestiques.

Croyances et rites

Les rituels accompagnent de nombreux événements de la vie des Zo’é. L’une des cérémonies les plus importantes, qui est aussi un rite de passage, consiste à percer la lèvre inférieure des enfants pour y insérer un bâtonnet (labret). Pour cela, on utilise un os pointu de la patte du singe-araignée et un bâtonnet de petite taille est inséré. En grandissant, les jeunes portent des labrets de plus en plus gros. Les Zo’é racontent que c’est un de leurs ancêtres qui leur ont appris l’usage des bâtonnets.

Il n’y a pas de chef chez les Zo’é, mais des anciens appelés yü. Ils sont les gardiens des traditions.

 

Les fêtes

Seh’py est probablement la plus grande cérémonie collective. Elle a lieu pour fêter tous les événements importants. Elle tire son nom d’une boisson qui est servie pendant le rituel et qui est élaborée avec les tubercules de saison. Les hommes portent de longues jupes en fibre végétale. Ensemble, hommes et femmes chantent et dansent tout au long de la nuit.

 

Défi face au monde actuel

Une pression de plus en plus forte s’exerce sur leur territoire riches en ressources naturelles ; les collecteurs de noix, les chercheurs d’or, les braconniers, les missionnaires, les chasseurs et la déforestation.

La protection de la FUNAI isole les Zo’é du reste du monde, comme s’ils vivaient dans une bulle. Mais elle a permis à leur population, décimée par les maladies transmises par les missionnaires, de croître à nouveau.

Roucou : Appelé aussi arbre rouge à lèvre, c’est un arbre de l’Amérique tropicale qui donne des fruits rouges à épines remplis de graines, rouges elles aussi.

Source : http://danslapeaudunpapou.survivalfrance.org/content/zoe-peuple

Ce texte a été produit par l’organisation Survival International (France) 2011,

L’utilisation du contenu du site internet http://danslapeaudunpapou.survivalfrance.org a été autorisé par ses administrateurs à Helder M. Cintrao conseiller pédagogique, pour des buts pédagogiques uniquement, voir condition à [email protected].