35
Campus Abroad : Brésil 02-031-09 Travail présenté à Mme Marlei Pozzebon 18 juillet 2010

gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

Campus Abroad : Brésil

02-031-09

Travail présenté à

Mme Marlei Pozzebon

18 juillet 2010

Page 2: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

TABLE DES MATIÈRES

1. Historique...................................................................................................................3

2. Mission de notre équipe............................................................................................3

3. Le macroenvironnement............................................................................................4

4. Le microenvironnement.............................................................................................6

5. Analyse SWOT.............................................................................................................9

6. Le diagnostic...............................................................................................................9

7. L’étude de marché....................................................................................................11

8. Nos principales observations....................................................................................14

9. Proposition 1 - Le compostage.................................................................................15

10. Proposition 2 - Le recyclage......................................................................................18

11. Proposition 3 - La valorisation des déchets……………………………………………………………22

12. Conclusion…………………………………………………………………………………………………………….23

2

Page 3: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

1. Historique

Le Campus Abroad au Brésil avait pour but de sensibiliser les étudiants de HEC Montréal

aux enjeux relatifs à la responsabilité sociale d’entreprise (RSE) et de développer des

compétences reliées au thème « faire des affaires responsables dans les pays en

développement ». Dans le cadre de ce cours, nous voulions acquérir une connaissance

profonde, en allant directement sur le terrain, du contexte de l’État du Ceara au Brésil,

plus précisément du village de Jericoacoara.

En étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous

avons pu déceler une opportunité d’affaires qui contribuerait au développement

durable de la région. En effet, en contactant la municipalité de Jericoacoara, nous avons

appris qu’il existait un problème de gestion de déchets dans cette région. La

municipalité est prise avec une quantité croissante de déchets et souhaite trouver une

solution rentable ainsi que durable pour le futur. La municipalité nous a aussi fait part

de son désir de travailler avec le recyclage et le compostage.

Pour accomplir notre mission, nous avons eu une vision centrée sur le développement

durable, la responsabilité sociale des entreprises, du partage des bénéfices, de la

valorisation des richesses naturelles et culturelles ainsi que de la protection de la

biodiversité de la région de Jericoacoara.

2. Mission de notre équipe

Jericoacoara est entourée par une aire environnementale protégée qui l’empêche de

disposer des déchets avec des sites d’enfouissement ou l’incinération, car ceci peut

affecter l’équilibre de l’écosystème. Notre mission est donc d’étudier les différentes

possibilités de système de revalorisation des déchets et de proposer la meilleure à la

communauté de Jericoacoara.

3

Page 4: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

3. Le macroenvironnement

Le Brésil, pays au 5e rang mondial pour sa superficie et au 8e rang pour son économie, a

connu une croissance économique record durant le 20e siècle. En effet, depuis 1980,

l’économie du Brésil est l’une des économies du monde qui grandit le plus rapidement.

Le protectionnisme de l’État et sa stratégie de substitution des importations en

imposant de lourds tarifs douaniers ont eu un effet positif sur la création de champions

nationaux tels Pétrobras1.

L’économie brésilienne a subi plusieurs changements structurels durant les années 90

lui permettant de sortir de la « décennie perdue » comme par exemple, la création du

Real, le MERCOSUR et le rapprochement des pays Sud-Sud2. Ces changements

structurels ont permis à plus de 40 millions d’individus de sortir de la pauvreté et

désormais jouir d’un niveau de vie supérieur.

Néanmoins, afin de générer une croissance du PIB à long terme, l’État devra faire

plusieurs améliorations comme augmenter la productivité du capital, augmenter les

investissements spécifiques, en formation par exemple, réaliser de meilleures

innovations et réformer les institutions qui gèrent les activités des entreprises3.

Cependant, il existe aussi quelques obstacles à la croissance de la productivité du Brésil.

Par exemple, le revenu modeste par habitant amène une faible plus-value des produits

et services. On trouve aussi un faible coût de la main-d’œuvre, ce qui décourage

l’utilisation de la machinerie qui améliorerait la productivité. Pour gérer ces obstacles, le

gouvernement doit s’attaquer à l’économie informelle représentant près de 50% de

1 J. Stiglitz. A, Charleton. « Pour un commerce mondial plus juste » Fayard, Paris, 2006, 260p.2 Aulakh, P.S., M. Kotabe, H. Teegen, «Export Strategies and Performance of Firms From Emerging Economies: Evidence From Brazil, Chile and Mexico», Academy of Management Journal, vol. 43, 2000, p. 342-36 3 «A Special Report on Business and Financei n Brazil», The Economist, November 145h 2009

4

Page 5: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

l’économie brésilienne, l’instabilité macroéconomique et les services publics

inefficients4.

Plusieurs économistes attribuent à Lula et à son prédécesseur la croissance économique

du pays5. Le gouvernement de Lula, étant très interventionniste, a instauré une série de

mesures visant à sortir les gens de la pauvreté et de favoriser l’émergence d’une société

moderne. Par exemple, l’établissement d’un salaire minimum de 500 RS par mois et la

Borsa familia visant à rémunérer les parents pour que leurs enfants aillent à l’école ont

eu un effet direct sur l’enrichissement de la classe pauvre, la « base de la pyramide

économique ». Ces mesures ont toutefois un lourd coût pour la société. La main-

d’œuvre est lourdement taxée par le gouvernement et la semaine de travail est limitée

à 44 heures.

L’environnement est parmi les principaux enjeux du gouvernement actuel. Le Brésil

possède un portefeuille énergétique varié misant en partie sur l’énergie éolienne. Le

Brésil est aussi le premier producteur d’éthanol au monde6. Grâce à la canne à sucre, ce

biocarburant réduit considérablement la quantité de gaz à effet de serre émise par les

transports. Le Brésil a ratifié le protocole de Kyoto. Il existe plusieurs technologies étant

capable de traiter les déchets et de les revaloriser en énergie propre7.

La région du Nordeste est composée de 9 États et occupe 18% de la superficie totale du

Brésil. Elle possède 49 millions d’habitants. L’État du Ceara possède 8.5 millions

d’habitants dont 2.2 millions sont de la main-d’œuvre. Les exportations sont évaluées à

1, 080 millions $US et les importations, 1,230 millions $US.

4 «A Special Report on Business and Financei n Brazil», The Economist, November 145h 20095 «Le Brésil s'envole», Le point,6 mai 2010, no. 1964.6 “L’éthanol, l’or vert du Brésil” En ligne : http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2007/11/21/ethanol-or-vert-bresil7 C, Warren. « From wastes to watts ». En Ligne : http://www.nysemagazine.com/wastetowatts?page=1

5

Page 6: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

Les ressources naturelles que l’on retrouve dans cet État sont entre autres l’or, la

bauxite, le nickel, l’uranium, le fer et le phosphate. On y pratique la culture de café, de

cacao, de riz, de citron et de canne à sucre. Les industries dominantes sont les produits

chimiques, le textile et les véhicules motorisés. Jusqu’au 20e siècle, l’État du Ceara était

l’un des plus pauvres au pays. Au début du siècle, il a commencé à attirer quelques

investisseurs internationaux.

En 1980, du pétrole a été trouvé sur la côte. Le Ceara est désormais en croissance et en

expansion. Le secteur du tourisme par exemple se développe et est bien exploité dans la

capitale, Fortaleza. Le gouvernement du Ceara prévoit investir 3 milliards $US

seulement en infrastructure.

4. Le microenvironnement

Jericoacoara est un ancien village de pêcheurs, situé au nord-est du Brésil, dans l’Etat du

Ceara. Cette communauté se situe à environ 300 km de Fortaleza, capitale du Ceara. Elle

appartient à la municipalité de Jijoca qui compte actuellement 15 000 habitants, tandis

que Jericoacoara compte seulement 2300 habitants. Cette dernière est entourée de

dunes de sables et possède une des plus belles plages du monde8.

Alors que Fortaleza se situe exactement au niveau de l’équateur, Jericoacoara est au

nord de Fortaleza et c’est grâce à sa situation géographique particulière que les

touristes peuvent admirer le lever et coucher du soleil au dessus de l’océan. Ils peuvent

également profiter des vagues pour faire du surf et du kite-surf grâce à la qualité du

vent. Jusqu’en 1985, Jericoacoara était considéré uniquement comme un village de

pêcheurs. C’est à partir de cette année que le tourisme a commencé à se développer.

D’autre part, en 1984, il a été déclaré « zone de protection environnementale » (APA)

par l’État, puis en 2002, cette région est devenue un parc national. Grâce à son statut de 8 Jericoacoara. En ligne : http://www.jericoacoara.com/j1/pages/english/place.php

6

Page 7: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

zone protégée, il est interdit d’y établir de nouvelles constructions. Ainsi, ce petit village

peut développer son tourisme sans pour autant remplacer les petites « pousadas » avec

des hauts immeubles.

En ce qui concerne les opportunités que Jericoacoara pourrait saisir pour maintenir son

développement, il y a en premier lieu le tourisme qui est l’un des principaux atouts de

ce village. Son environnement protégé amène des restrictions pour les constructions et

donne la possibilité au village de développer son tourisme tout en conservant son

patrimoine d’origine.

De plus, il peut bénéficier d’un environnement composé de dunes, de parcs naturels et

de belles plages qui lui permettent d’attirer de plus en plus de touristes. D’autre part,

cette image qui tend à s’étendre à travers le monde permettrait aussi de mobiliser plus

facilement des entreprises extérieures pour aider à traiter les déchets du village. De plus

la communauté de Jericoacoara semble engagée et prête à se mobiliser et agir pour

tenir compte de la gestion des déchets et préserver leur village. En effet, lors d’un projet

mis en place pendant seulement quatre mois, les habitants ont rapidement accepté de

faire le tri de leurs déchets grâce aux nouveaux équipements qu’on leur avait fourni. Il

serait alors important d’informer davantage et de sensibiliser la population afin qu’elle

participe à la gestion des déchets produits. Cela permettrait à la ville de se développer

d’une meilleure façon et ce, à long terme.

Par ailleurs, à Jericoacoara, il existe des possibilités d’exportation de l’artisanat local qui

permettrait à cette dernière d’explorer un nouveau domaine qui aiderait à son

développement.

Le tourisme est à la fois une opportunité et une menace. En effet, la présence de

nombreux touristes implique la multiplication de restaurants et de pousadas et donc, de

7

Page 8: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

déchets principalement organiques. De plus, les touristes ne sont pas forcément

conscients des problèmes internes de la ville et ne sont donc pas sensibilisés sur le sujet.

D’autre part, une accumulation des déchets au cœur ou autour du village de

Jericoacoara pourra à long terme nuire à l’environnement protégé de ce dernier. Par

ailleurs, en ce qui concerne la commercialisation des produits locaux de Jeri, sa situation

géographique particulière et sa longue distance avec les grandes villes brésiliennes

limiterait l’exportation et le transport des produits qui y seront fabriqués.

L’environnement et les ressources naturelles sont les principales forces de Jericoacoara.

Grâce à son parc national et à son statut de « zone protégée », cet ancien village de

pêcheurs attire des touristes venus du monde entier. Cet avantage non négligeable

permet au village de se développer et fait aussi prendre conscience aux habitants qu’il

faut à tout prix penser aux conséquences à long terme et à son développement futur.

Une des principales faiblesses de Jericoacoara est sa location. En effet, elle se situe loin

de la capitale du Ceara et les voies de transport sont difficiles d’accès. Lors des

entrevues avec des membres du conseil de la municipalité de Jijoca, il nous a été confié

que leur principal obstacle à une bonne et complète gestion des déchets est le coût

élevé du transport des déchets entre Jericoacoara/Jijoca et Fortaleza.

Ainsi, il est difficile et coûteux de transporter des produits extérieurs jusqu'à ce village.

D’autre part, étant donné que le village n’a pas encore mis en place un traitement

complet des déchets (il existe en effet aujourd’hui que le tri), les habitants ne voient

plus l’intérêt de trier leurs déchets. De plus, certains habitants ne voient pas la

différence entre les différents types de déchets. Encore ici, il serait nécessaire de

développer une campagne de sensibilisation et de marketing. Il n’existe pas

d’entreprises de recyclage dans la région.

8

Page 9: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

5. Analyse SWOT

Opportunités :

- Politique : Gouvernement populiste et favorable au développement durable

- Économique : Croissance économique, pétrole, tourisme

- Sociologique : Diminution drastique de la pauvreté

- Technologique : Technologies vertes pour revalorisation énergétique des déchets.

- Environnement : Éthanol, signature du protocole de Kyoto

Menaces :

- Économique : Faible taux de productivité, économie informelle

- Sociologique : Décrochage scolaire

Forces :

- Tourisme

- Espace protégé (nécéssité de la garder propre) et éco-tourisme

- Support de la communauté locale et des commerçants

- Effort de sensibilisation de la population déjà en place

- Poste de tri déjà en place

Faiblesses :

- Localisation loin des grands centres urbains (coûts de transport élevés)

- Manque de volonté politique

- Pas d’entreprises de recyclage dans la région

- Infrastructures déficientes (routes)

- Espace protégée; difficile de construire de nouvelles infrastructures

- Manque de ressources financières

- Projet de recyclage raté

6. Le diagnostic

Suite à une analyse des opportunités et menaces ainsi qu’aux forces et faiblesses, il

nous est possible de faire un diagnostic et de dresser certains facteurs clés de succès.

D’une part, le macroenvironnement décèle beaucoup plus d’opportunités que de

menaces à court terme. En effet, la situation économique, sociale et environnementale

9

Page 10: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

au Brésil s’améliore et la population en général est en droit d’aspirer à un niveau de vie

supérieur. Le gouvernement Brésilien et du Ceara connaissent très bien les défis et

enjeux auxquels ils font face et, selon notre rencontre avec le ministère du tourisme,

plusieurs actions sont entreprises pour les surmonter. L’environnement fait partie de

ces enjeux stratégiques et les technologies vertes et l’éthanol pourront certainement

servir à limiter l’empreinte écologique et la quantité de gaz à effet émise par unité de

PIB de la population enrichissante.

D’autre part, le diagnostic au niveau du microenvironnement décèle quant à lui

plusieurs forces et faiblesses complexifiant notre analyse. La principale force de la

municipalité de Jericoacoara, soit l’espace naturelle protégée, est en même temps la

cause de plusieurs faiblesses. Le défi est complexe; le tourisme est la principale source

de l’activité économique de la région, mais crée aussi beaucoup de déchets. En même

temps, il est crucial de garder cet environnement naturel protégé propre pour que la

population et les touristes puissent continuer d’en profiter à long terme. L’image de

marque du parc et de la ville de Jericoacaora rappelle aussi le tourisme durable et

écologique. Le festival de Éco-Jeri, auquel nous avons assisté à notre première journée,

nous rappelle cette thématique. La problématique des déchets pourrait contraindre

l’image écologique et naturelle du parc. La population locale est déjà sensibilisée à cet

enjeu et est prête à participer à l’élaboration d’une solution durable. Il existe des postes

de tri dans la ville, mais ceux-ci ne sont pas utilisés pour l’instant.

Les principales faiblesses, quant à elles, proviennent de la situation géographique et

politique du parc. En effet, le parc est situé loin des centres urbains et industriels. Il

n’existe pas d’entreprise de recyclage dans la région à notre connaissance. L’espace

protégée du parc empêche la possibilité de créer une route par laquelle de plus gros

camions pourraient compacter les matières recyclables et les amener à Fortaleza. Pour

cette raison, les coûts de transport sont beaucoup plus élevés que le coût des matières

recyclables combinées rendant le projet financièrement non viable. Ceci fût la cause de

10

Page 11: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

l’échec de l’ancien projet de recyclage, et ce, même si la population a activement

participé au tri. Cette dernière activité est généralement la plus coûteuse et non le

transport.

Aussi, il semble avoir un manque d’intérêt au niveau de la politique municipale, et ce,

malgré l’importance qu’accordent les hautes instances gouvernementales du pays. Le

maire semble préférer investir les maigres ressources financières et humaines dans des

projets qui lui « rapporterait des votes » selon l’association municipale. Par conséquent,

les ressources financières allouées à la gestion des déchets ne seront pas énormes.

Ainsi, l’analyse de l’environnement nous permet de croire que les facteurs clés de

succès pour un projet viable en gestion des déchets à Jericoacoara seront :

Solution simple, locale et efficace

Peu de ressources financières et technologiques requises

Implication et « empowerment » de la population locale

Limiter le transport des matières au maximum

7. Étude de marché

Types d’industrie et de commerces présents :

Restaurants

Hôtels (pousadas)

Épiceries

Magasins (vêtements, artisanat, buggy)

Principaux déchets produits par les entreprises locales :

Les déchets les plus ramassés à Jericoacoara sont :

11

Page 12: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

Organiques ; nourritures et plantes

Plastiques* ; bouteilles d’eau et de boissons gazeuses

Papier ; papiers journaux, emballages, et carton

Verre ; bouteilles de bière dont celles de type « long neck »

Aluminium ; cannettes de bières

Construction ; Gypses, brique, terre…

*Pour le plastique, il s’agit principalement de bouteilles en plastique dû à la présence

des touristes. En effet, bien que l’eau soit potable, seuls les habitants nés dans la région

la boivent. Les touristes ont le réflexe d’acheter l’eau en bouteille, ce qui explique la

quantité importante de déchets plastiques. Ces types de déchets sont supérieurs aux

déchets organiques provenant des posadas et restaurants.

Quantité de déchets produits :

Déchets organiques : 2100 kg/jour (soit environ 63 tonnes par mois)

Déchets recyclables : 200kg/jour (6t/mois)

Déchets dus aux constructions : 500kg/jour (15t/mois)

Quantité totale de déchets : 84 tonnes par mois (pour une population de

1200 habitants à Jericoacoara (actuellement il y a 2300 habitants avec les

touristes)

Méthodes de gestion actuelles :

Tri des déchets : Les habitants ont la possibilité de trier eux-mêmes leurs déchets grâce

à des contenants de tri sélectif à certains endroits dans la municipalité, mais cela n’est

pas obligatoire. Il n’existe pas d’entreprises faisant du recyclage dans la région. La

municipalité avait déjà entamé cette activité, mais l’a abandonné il y a quelques années.

Le terrain est désormais habité par une famille et les machines sont désuètes et

inutilisable dues au manque d’entretien. La municipalité nous explique que le recyclage

12

Page 13: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

n’est pas rentable, car les coûts de transport sont trop élevés dû à la localisation du

village dans le parc national.

Un entrepreneur local nous a fait part qu’il en faisait la collecte une à deux fois par mois

et les vendait à un recycleur à Fortaleza. Selon ses données, il a besoin de quatre

employés payés à 500 RS par mois pour effectuer la collecte, puis d’un camion et

environ 500 RS d’essence pour accomplir ce service. Cela n’est pas du tout rentable pour

lui puisque le coût total excède 4000 RS, mais ne récupère que 2000 RS tout au plus de

la vente des matériaux. Il perd donc environ 2000 RS par collecte. Nous avons remarqué

que ce coût est inférieur au 8000 RS critique pour éviter de procéder à un appel d’offre.

Nous n’avons pas exploité plus en profondeur cette observation. Celui-ci nous a par

ailleurs dit que le maire était supposé lui fournir une subvention afin de couvrir ces frais,

mais qu’il attendait encore après les fonds fournis par le maire pour commencer une

collecte régulière.

Cependant, nous avons appris de la part d’un jeune entrepreneur que plusieurs

entreprises privées étaient intéressées à venir faire la collecte des matériaux recyclable

et en faire le recyclage. Il n’était toutefois pas en mesure de nous donner des noms.

De plus, nous avons appris suite à des entrevues avec les pousadas que plusieurs d’entre

elles déposait leur contenant en vitre dans un sac à part pour que des gens viennent les

chercher durant la nuit. Ces gens revendraient ces contenants à une entité inconnue

afin de recevoir un revenu supplémentaire.

L’association communautaire de Jericoacoara nous a fait part de sa volonté à faire partie

de la solution et d’en tirer les bénéfices. Elle ne semble pas être prête à déléguer cette

activité entièrement au secteur privé. Il souhaite possiblement un partenariat public-

privé. Le compostage n’est pas pratiqué dans la municipalité de Jijoca, mais la ville est

intéressée et mentionne qu’il existe des fermes environnantes qui voudrait en acheter.

13

Page 14: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

Collecte de déchets :

Équipements : 1 camion (capacité = 4.5 tonnes avec deux ou trois

conducteurs) + 2 voitures ouvertes. Ils peuvent circuler partout dans le

village même sur les plages. Lorsque que c’est la saison touristique, il y a

davantage de voitures de ramassage.

Fréquence de passage : tous les jours de la semaine entre 8h et 8h30.

Trajet : les trois véhicules prennent les cinq rues les plus importantes et font

parfois deux à trois passages dans ces rues.

Un budget de 300 000 RS est alloué à la gestion des déchets.

Les déchets sont ensuite transportés jusqu’à un dépotoir. Une entreprise privée est en

charge de la collecte et de la gestion du dépotoir. La municipalité de Jijoca, nous a fait

part qu’elle avait l’intention de creuser éventuellement un trou pour enfouir les

déchets. Les mesures de protection de l’environnement devraient être aussi mise en

place telle une toile qui récupère les jus toxiques afin que ceux-ci ne se retrouvent pas

dans la nappe phréatique de la région. Par ailleurs, la combustion des déchets à l’air est

illégale et passible d’une amende de 10 000 RS. Preuve à l’appui, cette pratique à tout

de même lieu.

8. Nos principales observations

L’économie de Jericoacoara est essentiellement axée sur les services et le tourisme. Ces

entreprises ne produisent pas de métaux lourds ou autres produits extrêmement

toxiques. Toutefois, les produits sont vendus à la population locale et aux touristes. Les

entreprises partagent ainsi la responsabilité avec les consommateurs au niveau de la

réduction de l’empreinte écologique des activités économiques du village.

Les principaux déchets produits sont organiques, plastiques, métalliques et tous non

toxiques sauf pour les grosses bières de type « long neck » ouvrant la porte à plusieurs

14

Page 15: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

solutions possibles. Les matières organiques telles la nourriture et certains types de

papier peuvent être utilisés pour faire du compost ou être revalorisés pour en faire de

l’énergie propre9. Les matériaux métalliques, plastiques ou en verre telles les cannettes

en aluminium, les bouteilles d’eau en plastique et les bouteilles de bières en verre

peuvent être recyclés sauf pour celle de type « long neck ».

La municipalité possède les infrastructures de base pour procéder au tri des déchets. Le

recyclage semble être pratiqué de manière ponctuelle bien que nous n’ayons aucune

preuve que cela se produit réellement. Nous avons des doutes par rapport aux données

recueillis par l’entrepreneur et que nous estimons peu probable qu’un entrepreneur

procède à une activité non rentable. Il est difficile dans le contexte actuel de savoir si

réellement certaines entreprises sont intéressées par la collecte et le recyclage, car nous

n’avons pas pu obtenir leurs noms et les contacter. De plus, l’association

communautaire peut s’opposer à ce que le service soit relégué complètement au

secteur privé.

Enfin, la problématique des déchets semble préoccuper de plus en plus la communauté.

Suite à notre visite au dépotoir, nous avons bien vu que les règles ne sont pas

respectées et que la quantité de déchets s’accumule. Le maire actuel ne semble pas

toutefois alarmé par cette situation, car selon l’association communautaire « les déchets

n’apportent pas des votes ».

9. Proposition 1 – Le compostage

Les déchets organiques représentent près de 2 100 kg/ par jour ou encore 63 tonnes par

mois. Il s’agit de la plus grande quantité de déchet produit par la municipalité. Il serait

possible pour la municipalité de composter ces déchets pour ensuite les revendre à des

fermiers locaux. La municipalité pourrait être en charge d’offrir ce service à la

population et récolter un profit. 9 C, Warren. « From wastes to watts ». En Ligne : http://www.nysemagazine.com/wastetowatts?page=1

15

Page 16: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

La municipalité pourrait voir sa quantité de déchets envoyés au dépotoir réduire de

moitié permettant une diminution de ses coûts d’exploitation. Il est difficile à cette

étape de prédire qu’elle serait l’effet net exact, mais nous pouvons facilement entrevoir

une réduction des coûts significatifs. Les profits réalisés par la vente du compost

pourront être investis dans les activités offertes par l’association communautaire tels

des cours de cuisine, de couture ou d’art.

Les fermiers, quant à eux, auraient accès à un engrais naturel qui à la fois donne un

excellent rendement, prévient l’appauvrissement des sols, procure une culture

biologique et coûte bien moins cher que les engrais chimiques. Les fermiers pourront

alors ajouter de la valeur à leur produit en ajoutant l’argument biologique. L’achat d’un

engrais moins cher augmentera aussi leur pouvoir d’achat.

Il serait à court terme très facile de procéder au compostage. La production du

compostage ne nécessite pas d’investissement élevé dans des technologies complexes

et importées. Au contraire, le compostage est assez simple à faire et requiert un

investissement de départ minimal comme le démontre l’expérience de Map Agro et

Waste Concern au Bangladesh10. Les profits et les économies réalisés par la production

du compost couvriront très certainement l’investissement de départ. Toutefois, par

manque de données, il est impossible d’estimer le retour sur investissement.

Cependant, la plus grande complexité consiste à l’acquisition d’un terrain. Ce terrain

devra se situer à l’écart de la zone habitable, car les odeurs pourraient déranger la

population et les touristes. La construction d’un nouvel édifice peut augmenter

significativement les coûts. Pour cette raison, nous recommandons que la municipalité

ou l’association communautaire utilise un édifice abandonné. Par exemple, l’ancienne

usine de recyclage serait un bon endroit.

10 C, Seelos. J, Mair,. « Profitable Business Models and Market creation in the Context of Deep Poverty : A Startegic View ». Academy of Management Perspective, 2007, p.49

16

Page 17: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

Afin de maximiser les chances de succès, nous proposons à la municipalité de fournir

des sacs en plastique 100% décomposables spécialement conçus pour la collecte

d’aliments organiques. Ceux-ci pourraient être disponibles dans les épiceries du village.

Il faut que le service soit le plus simple possible pour la communauté. Nous

recommandons aussi à la municipalité de faire des ateliers visant à sensibiliser la

population à la problématique des déchets et des avantages qu’apporte le compostage.

Enfin, nous croyons que cette proposition à de fortes chances de fonctionner à court

terme. En effet, elle répond à tous les facteurs clés de succès identifiés lors du

diagnostic. Il s’agit d’une solution locale, l’investissement de départ est minimal, la

vente du compost occasionnera un revenu et il y aura une diminution de la quantité de

déchets envoyés au dépotoir. Les fermiers pourraient eux-mêmes venir chercher leur

compost éliminant ainsi les coûts de transport. La municipalité verra très rapidement un

retour sur investissement. Cette proposition s’intègre aussi avec la volonté de la

municipalité de s’occuper elle-même de la problématique des déchets. Elle n’aura pas

besoin de s’associer avec une entreprise privée pour le compostage sauf peut-être pour

la collecte des sacs. Ce service créera de nouveaux emplois diminuant ainsi le taux de

chômage et apportant des votes. Le seul risque que nous entrevoyons réside dans

l’acquisition d’un terrain. Si la ville s’oppose à dédier un terrain et une bâtisse, les coûts

seront plus élevés et le service sera alors moins rentable. Néanmoins, lors de nos

premières rencontres avec la municipalité de Jijoca, les gens semblaient largement en

accord avec le compostage.

10. Proposition 2- Le recyclage

17

Page 18: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

Une des solutions les plus communes aux problèmes de déchets est le recyclage. Cette

solution est mise en place un peu partout sur la planète dans différents

environnements. Cependant, il ne suffit pas de penser au recyclage pour que son

implantation se fasse, plusieurs problèmes s’y rattachent. Son implantation seule peut

se révéler un défi de taille puisqu’il y a toujours plusieurs contraintes qui s’y rattachent.

Dans ce cas-ci, rien n’est plus vrai. Comment assurer la viabilité de l’implantation du

recyclage à Jericoacoara ? Comment s’assurer que le recyclage entraînera plus de

bénéfices pour l’environnement que d’effets néfastes dû à l’augmentation du transport.

Le recyclage à Jericoacoara n’en est pas à son premier essai, et ce petit village n’est pas

un cas unique puisque le recyclage peut difficilement s’implanter avec succès sauf si

tout le monde s’y met et participe.

Il n’y a pas de solution miracle ou de modèle qui permet d’implanter le recyclage de la

même façon partout, c’est pourquoi nous ne croyons pas que celle-ci puisse se faire à

court terme. Le projet doit être réfléchi, analysé selon les spécificités du village.

Plusieurs questions doivent être posées : Quels matériaux seront recyclés ? À quel

endroit seront-ils collectés, triés, transportés afin d’être recyclés ? Qui en fera la

collecte, le tri et le recyclage ? Comment les matériaux seront-ils triés et transportés ?

Doit-il y avoir un partenariat avec le privé pour certaines étapes ? Il y a quelques fois

plusieurs réponses possibles à chacune de ces questions et il peut être difficile de choisir

la meilleure option, et la meilleure option peut différer selon le choix sur d’autres

points, c’est pourquoi la façon optimale peut difficilement être trouvée du premier coup

et que le projet devra souvent changer de direction durant son implantation et même

ensuite pour toujours s’améliorer. Nous allons tenter de répondre à chacune de ces

questions au meilleur de ce que nous connaissons et de ce que nous avons vu à

Jericoacoara.

Tout d’abord, il est préférable que ce soit la communauté qui s’occupe de l’implantation

de ce projet de recyclage. Premièrement parce que le centre communautaire est formé

18

Page 19: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

de personnes qui résident à Jericoacoara tandis que la municipalité de Jijoca regroupe 8

petits villages et ne connaissent donc pas aussi bien les détails spécifiques à

Jericoacoara. De plus, puisque la municipalité doit s’occuper de plusieurs villages, il est

fort probable qu’elle ne déplora pas autant d’efforts que le centre communautaire est

prêt à faire. Cependant, l’implantation ne peut se faire sans la collaboration avec la

municipalité puisqu’elle est responsable de l’attribution des budgets de la collecte des

déchets.

Pour réduire les coûts reliés à l’implantation du recyclage, la collecte de celle-ci devrait

être faite par la même entreprise qui collecte actuellement les déchets. Puisque chaque

déchet recyclé ne nécessite plus d’aller au dépotoir, la capacité actuelle pour la collecte

des déchets resterait suffisante. La majeure différence est que les déchets et le

recyclage ne seraient pas disposés au même endroit puisqu’un va au dépotoir tandis

que l’autre va au centre de tri. Il y a deux façons de rendre la chose possible. La collecte

des déchets utilise actuellement un gros camion compresseur et 2 camions ouverts pour

faire la récolte qui font la collecte à chaque jour. La première façon serait donc de

continuer à faire la récolte des déchets à chaque jour et d’utiliser un camion ouvert

uniquement pour le recyclage pour éviter que les déchets et le recyclage ne se

mélangent. La deuxième façon consisterait à ne récolter que 5 à 6 jours par semaines les

déchets et ne ramasser que le recyclage durant les 1 à 2 autres jours. Il serait préférable

de continuer la collecte à chaque jour puisque les individus sont habitués à cette façon

et que le contraire risquerait de confondre les individus qui laisseraient traîner des

déchets dans la rue lors des jours sans collecte, ce qui aurait comme effet de détériorer

la propreté du village.

Il vaut parfois mieux partir avec un petit projet et le faire grandir lorsqu’il se porte bien

que de voir trop grand et ne pas réussir à l’implanter correctement. Si on voulait

s’occuper de la totalité des déchets, le projet risquerait d’être non viable et il y aurait

rapidement un abandon et ensuite un retour des déchets aux dépotoirs. C’est pourquoi

19

Page 20: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

nous croyons qu’il est préférable de se concentrer sur certains matériaux très précis,

plus nombreux et aussi plus facile à recycler. Le projet de départ consisterait à ne

recycler que le plastique et l’aluminium puisque ces deux matériaux font partie des

déchets les plus courants, qu’ils ont une bonne valeur de revente et que leur

compression est assez simple. Le verre pourrait éventuellement être recyclé, mais le

papier ne risque pas d’être viable à long-terme puisqu’il n’a pas une grande valeur. De

plus, le papier n’est pas aussi néfaste sur l’environnement que les autres déchets

puisqu’il se décompose assez rapidement dans la nature, ce qui en fait un déchet avec

moins d’impacts.

En ne recyclant que certains objets, on facilite le tri pour les individus, ceux-ci risquent

donc de faire moins d’erreurs lorsqu’il sera temps de jeter tel produit dans un certain

bac. Nous croyons que la collecte du recyclage doit être séparée de la collecte des

déchets pour réduire les risques que les déchets et le recyclage ne se mélangent ou que

les collecteurs ne mettent le recyclage dans le camion vidangeur. Puisque la collecte des

déchets se fait à chaque porte, la collecte du recyclage devrait se faire à des endroits

spécifiques. Des conteneurs à aluminium et à plastique seraient installés au bout de

chacune des ruelles et à quelques endroits sur les rues principales. Avec la longueur des

rues qui est plutôt courte à Jericoacoara, la distance ne devrait pas démotiver les

personnes qui désirent recycler puisque avec des conteneurs placés à des endroits

stratégiques, les résidents en croiseraient à chaque sortie. Pour la partie plus

touristique, plus près de la plage, pour ne pas ruiner l’attrait touristique du paysage, les

conteneurs devraient mieux fondre dans le décor et être accessibles à partir des

pousadas. Un propriétaire d’une posada a proposé l’idée de faire des conteneurs en bois

ou entourés de lianes pour leur donner une image naturelle. Les conteneurs doivent

également permettre l’écoulement de l’eau puisqu’une grande majorité des déchets

plastique et d’aluminium sont des bouteilles et des canettes, qui contiennent donc

souvent encore un peu de liquide. L’écoulement de l’eau permet aussi d’éviter qu’une

odeur s’accumule puisqu’elle facilite le nettoyage du conteneur.

20

Page 21: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

Il est essentiel de définir un lieu de triage bien positionné. Le mieux serait à la sortie de

la ville puisque les camions qui font la collecte doivent y passer nécessairement. De plus,

il y a à notre connaissance un terrain disponible qui appartient à la municipalité qui

pourrait être utilisé. En présentant un bon projet, ce terrain pourrait facilement être

attribué pour faire le tri. Puisqu’un projet de recyclage est difficilement rentable, il est

primordial que celui-ci soit financé par la municipalité et que les coûts fassent partie du

budget de la gestion des déchets. C’est pourquoi il revient à la municipalité de donner

ou de payer le terrain qui sert au tri. De plus, la sortie de la ville est loin du centre

touristique de Jericoacoara, ce qui contribue à ne pas nuire à l’attrait du village. Il serait

aussi plus facile pour une entreprise de venir chercher le matériel avec un grand camion

si le centre est à la sortie de la ville puisqu’il est assez difficile de conduire dans les

petites rues du village.

Le tri nécessiterait l’embauche de quelques employés et un investissement initial pour

avoir quelques machines servant à la compression. Cependant, puisque seulement le

plastique et l’aluminium seraient recyclés et qu’ils seraient collectés dans des

conteneurs différents, le tri serait plus facile que dans les essais précédents. Le nombre

d’employés au tri serait donc plus faible. Un des problèmes majeurs serait

l’investissement initial pour avoir la machinerie. Cependant, puisqu’il n’y a que deux

matériaux, le nombre de machines requises est aussi inférieur et il serait possible de

rechercher des machines usagées. En achetant usagé, le montant serait inférieur et la

municipalité aurait la possibilité d’acheter au moyen d’un prêt, ce qui permettrait de

réduire l’investissement initial de beaucoup.

Pour faciliter l’implantation du recyclage, il serait préférable de trouver des partenaires

privés. Il est possible de trouver des entreprises qui sont prêtes à s’occuper du transport

pour une certaine quantité. Bien que ces entreprises offrent un prix moins élevé

puisqu’elles doivent payer le transport, elle permettrait au centre communautaire de

21

Page 22: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

réduire leurs efforts de gestion à la collecte et au tri seulement, en se débarrassant de la

responsabilité une fois le recyclage ayant quitté Jericoacoara.

Le risque le plus important reste politique ; si le centre communautaire et la

municipalité ne travaillent pas ensemble, il est improbable que l’implantation du

recyclage ne se fasse d’une façon durable. Les efforts de la municipalité doivent être

concentrés sur le financement et la réduction des coûts tandis que les efforts de la

communauté doivent être concentrés sur la mobilisation et l’implication des villageois

pour s’assurer que l’implantation se fasse à un endroit stratégique et d’une façon qui

répond aux besoins de ceux-ci puisqu’ils en seront les principaux bénéficiaires.

Ainsi, malgré que le recyclage soit une solution à moyen/long terme et exigeant un

certain investissement initial, elle peut tout de même demeurer simple, locale et

efficace.

11. Proposition 3- La valorisation des déchets

Plusieurs techniques de traitement des déchets ont été abordées dans le document

rassemblé par un étudiant de Mme Marlei Pozzebon. Par contre, lorsque nous sommes

arrivés sur le terrain pour poser des questions sur l’utilisation des déchets pour la

création d’énergie, les responsables ne semblaient guère enthousiastes à l’idée. En

effet, l’énergie est abondante au Brésil, en quantité, en qualité et en disponibilité

suffisante. De plus, l’adoption de telles technologies requiert un investissement de

départ important ce qui limite les chances de succès. Ainsi, nous n’allons pas nous

pencher sur aucune solution générant des surplus d’énergie dans un tel contexte. Cette

option peut toutefois être envisageable à long terme si la demande énergétique excède

la capacité actuelle du système électrique. Il serait même envisageable de faire un

partenariat avec Coelce. Ceux-ci pourrait encore une fois acheter les déchets à la

population, mais au lieu des recycler, ils pourraient les revaloriser en énergie propre.

22

Page 23: gestionetcompetencessociales.files.wordpress.com…  · Web viewEn étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous avons pu déceler une opportunité

12. Conclusion

Enfin, le plan d’action que nous proposons se divise en deux temps. D’abord, la

première phase consiste en la réintroduction du compostage à court terme. Cette

solution était déjà en vigueur auparavant et semblait bien fonctionner. Elle demeure

simple, locale, efficace et sans investissement majeur de départ. La deuxième phase de

notre plan se définirait à moyen et long terme, sous la forme du processus de recyclage.

Malgré les détails qui pourraient varier selon les décisions des autorités, nous avions

fourni quelques possibilités concernant les choix appropriés à effectuer pour améliorer

l’ancienne gestion des déchets. Nous demeurons certains que la situation actuelle exige

des efforts monétaires et de mobilisation de la part de la municipalité et de la

communauté. Un partenariat public-privé est donc ce que nous privilégions le plus. Sur

une dernière note, nous avions senti énormément de tensions politiques entre les

différents acteurs de Jericoacoara et de Jijoca, au-delà des problèmes

environnementaux, légaux, sociaux, technologiques et économiques. Par contre, nous

jugeons que ce projet serait bénéfique et à l’avantage de tous et toutes, que cela soit

pour les habitants ou les touristes de la ville dans une perspective de développement

futur et durable.

23