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1 lequotidiennews.org No. 0096 Samedi 4 septembre 2021 Port-au-Prince Le +(509)38 86 30 30 401, Batiment H, Université Quisqueya, Ave Jean Paul II, P-au-P [email protected] [email protected] L’insécurité une vraie constante à Port-au- Prince Une rentrée des classes à dou- ble vitesses Roudy stanley Penn un fana de la politique Le contexte macro-économique actuel du pays est complexe et dif- ficile, selon Jean Baden Dubois Société Actualités Économie

L’insécurité une vraie constante à Port-au- Prince

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lequotidiennews.org No. 0096 Samedi 4 septembre 2021 Port-au-Prince

Le

+(509)38 86 30 30 401, Batiment H, Université Quisqueya, Ave Jean Paul II, [email protected]@lequotidiennews.org

L’ insécurité une vraie c o n s t a n t e à Po r t - a u -Pr i n c e

Une rentrée des classes à dou-ble vitesses

Roudy stanley Penn un fana de la politique

Le contexte macro-économique actuel du pays est complexe et dif-ficile, selon Jean Baden Dubois

Société

Actualités

Économie

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Ritha Vilceus Maxi, la femme de la vic-time qui s’était

rendue sur les lieux n’a pu contenir ses larmes. « Mon mari vend ici depuis des décennies. Il a été touché à la nuque. Mon mari est quelqu’un de bien. C’est une perte énorme pour la famille », a déclaré l’épouse du commerçant en état de choc. « On nous a appelés pour nous demander de venir avec un drap blanc. Je n’aurais jamais pensé que mon père serait mort dans de telles conditions. Il a consenti tellement de sacrifices pour nous », a déclaré Josué Maxi, f i ls de la victime.

Une opération des forc-es de l’ordre à la Sa-

line serait à l’origine de cette situation de trou-ble dont plusieurs per-sonnes sont sorties bless-ées également. Ceux qui fréquentent habituelle-ment la commune de la Croix des Bouquets ont été paniqués à maintes reprises cette semaine à cause du climat d’in-sécurité qui règne dans la plaine.

Comme signe de notre de-scente aux enfers dans ce domaine, après quelques semaines de trêve, les bandes armées ont re-pris du service et semé la terreur à l’aide de tirs incessants à Martissant. Comme à chaque fois, les passants ont dû prendre la poudre d’escampette pour éviter d’en être vic-

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Les pratiques politiques en Haïti ne sont pas du tout encourageant. Ce, depuis plusieurs décennies. Les leaders politiques, potentiels

dirigeants du pays, se comportent comme de vul-gaires voyous. Des affairistes, des opportunistes, des barbares qui évoluent à des années-lumière de la civilisation. Dommage, même en cherchant à la loupe parmi les plus actifs, on n’arrivera pas à en trouver au moins un qui peut inspirer confiance ou qui veut dépasser l’ordinaire.

En fait, ils auraient dû amener la jeunesse à suivre le bon exemple donné par des gestionnaires nobles et intègres de la Nation. Leur bilan aurait pu servir de bons précédents pour tous ceux qui aspirent à di-riger ce pays. Malheureusement, ils ne laissent der-rière eux qu’expériences répugnantes, nocives pour la jeunesse, désastreuses pour la Nation.

De la théorie à la pratique, l’Haïtien doit faire un petit arrêt pour essayer de comprendre ce qui ne va pas. Comment le concept politique est-il passé de la gestion rationnelle de l’État (théorie) au dé-molissement de celui-ci (la pratique). Comment est-ce que les prétendus administrateurs de l’État ou les prétendus aspirants administrateurs, sont-ils devenus prédateurs des institutions et des lois du pays. Assassins ou détracteurs de leurs adversaires politiques ? Comment ont-ils transformé leurs langues en poisons violents et leurs mains en in-struments de violence?

Sans scrupules !Édito L’insécurité, une vraie con-

stante à Port-au-Prince

Actualités

Une vive tension a régné, le jeudi 2 septembre, en centre-ville, à Port-au-Prince où des tirs nour-ris ont été entendus. Silphonet Maxi, un com-merçant, a été atteint d’un projectile et il a rendu l’âme à la rue Pavée, au cours de cette énième sor-tie des bandits armés.

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ActualitésNo. 0096 Samedi 4 septembre 2021Le

times.

Aujourd’hui, seule l’in-sécurité demeure une constante à Port-au-Prince comme aucune autre région du pays qui subit par ailleurs, les sou-bresauts de la crise poli-tique incessante égale-ment.

Les citoyens n’ont cessé de critiquer les agents de l’ordre qui n’arrivent pas jusqu’à date à mettre un terme aux agissements des malfrats qui sèment toujours le deuil et la désolation dans les fa-milles. La machine in-fernale de l’insécurité reprend sa vitesse de croisière dans l’aire mét-ropolitaine de Port-au-Prince à la veille de la rentrée des classes f ix-ée pour le 20 septembre à l’exception de la pr-esqu’île du Sud, ravagé par le séisme dévastateur du 14 août 2021.

Le kidnapping prend sa vitesse de croisière

La dégradation du cli-mat sécuritaire persiste dans l’aire métropolit-aine de Port-au-Prince où les bandes armées multi-plient les cas d’assassinat et de kidnapping.

La population est hantée par la crainte des bandits depuis quelques temps. En plus de la troisième cir-conscription de Port-au-Prince, la Croix des Bou-quets, Tabarre et Torcel sont devenus les f iefs de gangs armés qui opèrent en toute quiétude.

Les cas les plus récents d’enlèvement remontent au 31 août, au centre-ville de Port-au-Prince, plus

particulièrement à la rue Pavée, où l’assistant-di-recteur de réseaux à la Banque nationale de crédit (BNC), Lesly AU-GUSTE, a été enlevé.

Plus loin, au Quartier Martissant, à l’entrée sud de la capitale, les malfrats ont enlevé et séquestré le directeur départemental des Travaux publics du Sud-est, l’ingénieur Gil-bert Bazile. Son chauf-feur, Ernst Mentor Josué Emmanuel qui l’accom-pagnait, a été aussi en-levé.

La semaine dernière à Santo, au nord de la capi-tale, plusieurs cas de kid-napping ont été recensés. Parmi les victimes, f igu-raient Marie Bénicia Ben-oit, une employée de l’or-ganisation Petits Frères et Sœurs et la Fondation St-Luc, le 25 août. Elle a été relâchée trois jours plus tard. L’homme d’af-faires Rey Michel Gill a été aussi kidnappé le 27 août. Aucune informa-tion n’a été communi-quée sur sa libération ou non.

Alors que les cas de kid-napping ont repris de plus belle, la police nationale ne communique presque plus sur le phénomène

De son côté, le Premier Ministre qui est en prin-cipe le chef du Conseil Supérieur du Pouvoir Ju-diciaire ne dit rien à la population sur les dis-positions qui seront adoptées pour calmer le jeu des bandits. Le fo-cus est plutôt mis sur le grand Sud.

Les bandits s’emploient à terrif ier la population

En politique, nos leaders nous rabattent les oreilles avec des termes comme accord politique, compro-mis, consensus, partage de gâteau, transition, au lieu de nous éduquer civiquement. Ils nous enseignent la corruption à la place de l’honnêteté. Ils se lancent dans des spectacles de mauvais gout. Ils se déchirent les uns les autres promettant à la population monts et merveilles. Mettant à découvert leur nudité, ils essaient de faire croire ce que l’on voit n’est que de l’imaginaire.

À environ deux mois de l’assassinat de Jovenel Moïse, les opposants au régime, qui pourtant avait assuré pouvoir s’entendre et lancer le pays vers la voie du développement au lendemain du départ du Prési-dent, peinent encore à constater leurs échecs. Ceux qui s’étaient dit s’entendre sur une proposition de sortie de crise et une feuille de route se battent en-core sous les feux des caméras. Ils espèrent encore s’accaparer le pouvoir par la petite porte. Ils veulent présenter à la Nation le bleu pour le noir, le rouge pour le blanc, et ainsi de suite. Comme si tous les ob-servateurs étaient des connards.

Une classe de leaders éclairés nous fait défaut. Il n’y a aucune élite active en Haïti. Ceux qui parlent fort ac-caparent l’espace public. Et ce, avec beaucoup de vio-lence. Ceux au contraire, qui jouissent d’une certaine crédibilité et d’honnêteté se rétractent en laissant faire les ignobles et les parasites de la classe politique.À chaque fois qu’on a tendance à faire bouger les lignes, de nouveaux scandales font surface. Des groupes revendiquent la paternité de l’opposition, d’autres se font passer pour les représentants cer-tifiés du peuple contre l’inacceptable. Personne pour donner le ton. Tous veulent être juges et parties. On compte aussi des défections, des dénonciations, des accusations à tort et à travers. À quelle fin au final? Juste pour essayer de faire braquer sur eux les projec-teurs et s’approprier du pouvoir.

Comment va-t-on expliquer aux enfants la bonté de la politique, à travers ces politiciens cupides, mesquins et méchants? Comment expliquer les contradictions de cette opposition qui a pris en otage le pays cinq ans durant et qui peine encore à lui tracer la voie de la sortie? Est-il possible d’expliquer rationnellement aux jeunes apprenants, les accusations de Simon D. Des-rat, de Rony Timothée, d’Edmonde Suplice Beauzile, de Moïse Jean Charles, entre autres qui à un moment de la durée défendaient l’honnêteté de l’opposition? Comment va-t-on inculquer à nos descendants que l’opposition faisait souffrir le peuple prétextant qu’elle veut le libérer du joug infernal alors qu’en réalité, elle

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percevait de fortes sommes de la main du diable lui-même? Comment va-t-on expliquer que le destin d’un pays soit laissé entre les mains de ces tonneaux vides? Les futures générations auront honte de nous d’avoir plongé le pays dans cette politique abyssale.

Avec ces leaders qui torturent le peuple sous prétex-te de vouloir changer de système. Si les révélations de ceux qui étaient dans l’équipe et qui sont obligés de dénoncer sont vraies, pourquoi vous insistez à parler au nom du peuple et à casser toutes les chais-es des hôtels pour imposer votre proposition de sor-tie de crise? Les dénonciateurs, ils ne sont pas plus crédibles que ceux qu’ils dénoncent. La Nation gar-dera un long souvenir de tous ces leaders politiques en activité. Ils demeureront tristement célèbres. Dommage.

Malheureusement, tous les acteurs donnent la preuve qu’ils ne s’intéressent au pays. À défaut de provisions légales, aucun n’accord ne peut être trou-vé entre les protagonistes. Le pays a pris la direction la plus imprévisible de son histoire. Personne ne s’en soucie. On discute pour savoir qui est le plus crédible à pour mener les pourparlers ou comment partager le gâteau pour sortir avec le plus gros morceau. En conclusion, ils font échouer l’accord du Marriott. Ils ont fait partir en fumée les regroupements poli-tiques créés pour aller vers l’unité de l’opposition. Le dialogue à la Nonciature a connu le même sort jusqu’aux récents scandales du Montana. Entre-temps, la crise demeure entière. On n’a pas abouti à redonner à la Nation son gouvernement bicéphale, ni avancé vers la tenue des élections, encore moins essayé de maîtriser l’insécurité récurrente. Le pays a besoin de souffler. On a trop déplu au peuple. Mon-trons au moins notre patriotisme en arrivant à une proposition unique qui améliorera les conditions de vie actuellement inhumaines des Haïtiens. Quant à vos vices, on en a marre.

Daniel Sévè[email protected]

Le

(509) 38 86 30 [email protected]@lequotidiennews.org

Contactez-nous au:

sans scrupules en dépit du fait que cette dernière pleure encore ces milliers de morts dans le grand Sud après le séisme du 14 août.La hausse des cas de kid-napping coïncide avec la lutte acharnée à laquelle se livrent les hommes

politiques pour l’obten-tion du pouvoir exécutif. tension est montée d’un cran cette semaine, à l’occasion de la signature d’un accord pour une sor-tie de crise.

Mario Sylvain

Haïti-Éducation : une rentrée des classes à double vitesseLors d’une conférence donnée le jeudi 2 septembre, le PM Ariel Henry a annoncé que la réouverture des classes pour l’année académique 2021-2022 est fixée au 21 septembre pour les départements qui n’ont pas été touchés par le séisme du 14 août et au 4 octobre pour les départements des Nippes, du Sud et de la Grand’ Anse.

C’est un fait auquel on s’attend plus ou moins depuis quelques an-

nées : la réouverture des classes est toujours un casse-tête pour les parents et pour le Ministère de l’Éd-ucation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) qui doit s’assur-er que les conditions sont réunies pour que les élèves puissent retrouver les bancs de l’école. Cela ne saurait se faire sans l’accompagne-ment de ceux qui sont dans le besoin et sans que ne soit créé un climat favorable au bon fonctionnement des

établissements scolaires et à un meilleur apprentissage pour nos jeunes.

Toutefois, pour beaucoup, ces conditions sont loin d’être réunies et le gouver-nement le sent bien puis-qu’il a décidé de reculer la date de la rentrée d’environ deux semaines. Plusieurs parents et même des ensei-gnants semblent approu-ver cette décision. « Hier j’ai à peine commencé avec les achats pour mes frères, juste quelques fournitures : cahiers, crayons, chauss-ettes. Je ne peux pas encore

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m’occuper des livres et des uniformes », affirme Tous-saint, un étudiant qui s’oc-cupe de la scolarité de ses deux jeunes frères.

Cette déclaration reflète la situation de beaucoup de parents. Fernande, enseig-nante depuis près de 20 ans et parente de deux élèves, est, elle aussi, d’accord avec ce recul de la date pour les mêmes raisons : « Beau-coup de parents n’ont pas les moyens, même pour se procurer les fournitures de base. Et il y a, en plus de cela, les frais d’entrées de l’écolage, pour ceux dont les enfants sont inscrits dans des établissements privés », argumente-t-elle.

Cette situation serait assez complexe. En effet, selon Audyl Corgelas, éducateur et professeur de leader-ship au Haitian Education and Leadership Program (HELP), parler d’éduca-tion en Haïti est déjà com-plexe à plusieurs niveaux, sans même considérer les éléments qui viennent compliquer la situation : « Premièrement, l’accès est limité : il n’y a pas assez d’écoles publiques pouvant accueillir tous ceux qui sont en âge d’être scolarisés. Deuxièmement, il n’y a pas assez de matériels ni d’in-frastructures scolaires ».

Retarder ou résoudre la sit-uation dans sa complexité ?Judelson partage le même avis que le professeur et es-time que le tremblement de terre du 14 août 2021 est venu compliquer les choses. Pour lui, la situation a toujours été difficile pour beaucoup de parents qui ne sont ja-mais totalement prêts, mais qui se débrouillent tant bien que mal, pour envoyer leurs enfants à l’école. « Mais pas

cette fois. Il y a eu d’abord le tremblement de terre qui traumatise tout le monde. Il est vrai que l’Ouest n’a pas été fortement touché, mais je connais des gens qui dor-ment encore dans la cours de leur maison ou sur la gal-erie en gardant la porte ou-verte », déclare-t-il.

Pour lui, tout ceci doit être considéré puisque beau-coup d’écoles sont en béton. « Il y a, en plus de cela, cette question de vaccination qui rend incertain le protocole de certaines écoles », ajoute-t-il.

Le séisme qui a récem-ment et durement frappé la côte Sud du pays, n’a pas épargné les écoles. En effet, nombreuses pertes en vies humaines ont été enregis-trées dans le secteur, sans compter les dégâts matéri-els. Aussi, si la condition économique est un obsta-cle pour beaucoup de par-ents de l’Ouest, la situation est beaucoup plus compli-quée pour ceux du Sud, de la Grand ’Anse et des Nippes.De plus, plus d’un tiers de la population de ces départe-ments auraient été affectés par le séisme. Aussi, les con-ditions psychologiques sont à considérer. « Les gens ont perdu leurs familles, leurs biens, il faudrait des suivis psychologiques, ne serait-ce que pour les gens du Grand-Sud. Je me demande même s’il ne faudrait pas mettre cette zone dans un pro-gramme éducatif spécial pour cette année puisque je ne crois pas que les con-ditions matérielles et psy-chologiques seront réunies de sitôt », affirme une étudi-ante finissante en sciences de l’éducation qui doute que la zone concernée soit prête le 4 octobre.

C’est en s’appuyant sur cela que Viergine estime que reculer la date de la rent-rée est une bonne décision. Pourtant, elle n’approuve pas le fait qu’une partie des élèves du pays aillent en cours alors que d’autres ne le peuvent pas. Pour elle, ce n’est pas juste, et le fait que deux semaines seulement séparent les deux dates, ne l’aide pas à comprendre la décision du gouvernement. « Il vaudrait mieux attendre que tout le pays soit prêt », affirme-t-elle.

Inquiétudes

Pourtant, si le recul de la date de la rentrée arrange certains, cette décision in-quiète d’autres, comme Aure qui estime qu’en Haïti, nous ne pouvons compter que sur les jours que nous voyons. En effet, l’idée que le pays est sujet à des cri-ses politiques, économiques

et sécuritaires inquiète certains professionnels du milieu éducatif qui ne savent pas à quoi il faut s’at-tendre pour cette année académique.

Toutefois, il est à considérer que même le MENFP n’est pas encore prêt puisque à quelques jours du 6 sep-tembre, les résultats des ex-amens de la NSIV n’ont pas été communiqués et que seulement 7 départements du pays ont reçu ceux de la 9ème année fondamentale. En plus de cela, l’insécurité qui reprend son de l’am-pleur commence déjà à in-quiéter les parents. Le kid-napping refait surface et le calme apparent qui régnait à Martissant commence déjà à s’effriter. Et cela, sans stratégie, le recul de la rent-rée ne saurait le résoudre.

Ketsia Sara Despeignes

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ActualitésNo. 0096 Samedi 4 septembre 2021Le

Le GARR plaide pour le respect du droit au logement des personnes déplacées suite au séisme du 14 aout 2021« Le séisme dévastateur qui a ravagé la partie sud du pays le 14 août 2021 a plongé des familles entières dans la douleur et la désolation », explique le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (GARR), dans un communiqué de presse. Il en a profité pour exhorter les autorités à mettre en place des structures solides et efficaces afin de favoriser la prise en charge des victimes tout en mettant l’accent sur le respect du droit au logement des personnes déplacées.

Le GARR affirme être profondément touché par la situation dif-

ficile dans laquelle vivent des familles sinistrées qui ne reçoivent pas encore d’assistance suffisante 12 jours après le séisme. À cela s’ajoute le lot d’ennui causé à plusieurs milliers de per-sonnes qui ont dû faire face vingt-quatre heures après l’évènement aux in-tempéries provoquées par le passage de la tempête trop-icale « Grace » ayant provo-qué de fortes averses, des crues, des inondations, etc. Selon le GARR, les commu-nautés rurales qui vivaient déjà dans une situation de grande vulnérabilité se voient obliger d’affronter les complications dues au manque de préparation à de telles catastrophes ainsi que la lenteur du système de

réponses humanitaires et de protection.

Selon le dernier bilan dressé par les autorités de la Pro-tection Civile en date du di-manche 22 aout 2021, 2207 personnes sont tuées, plus de 12268 blessés recensés, environ 136800 familles sinistrées déjà enregistrées, 52923 maisons détruites et 77006 autres endommagées dans les départements du Sud, des Nippes, de la Grand ’Anse et du Nord-ouest. Un bilan qui risque de s’alourdir dans les semaines à venir car beaucoup de blessés se trouvent encore dans des ré-gions très reculées et ne sont pas encore touchées par les équipes de secours.

Fort de ces constats, l’organ-isation de défense des droits des migrants exige aux au-

torités de mettre en place des structures solides et effi-caces pour favoriser la prise en charge des victimes tout en mettant l’accent sur le re-spect du droit au logement des personnes déplacées (droit garanti par la Déclara-tion Universelle des Droits de l’Homme dont Haïti est sig-nataire). Il invite aussi l’État haïtien à prendre toutes les dispositions nécessaires afin que la reconstruction des maisons soit plus sécuritaire et respectueuses des normes parasismiques et para cyclo-niques. Le GARR met aussi en garde contre toutes ini-tiatives non coordonnées qui ne respectent pas la dig-nité des gens.

D’après le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés, c’est une catastrophe de plus qui est venue s’ajouter à une grave crise alimentaire. Près de la moitié de la population haïtienne, environ 4 mil-lions de personnes, vit déjà dans l’insécurité alimen-taire et nécessite une aide humanitaire urgente. Il en profite pour transmettre ses condoléances aux familles des victimes et appelle ses partenaires ainsi que toute la population à faire preuve d’humanité, de générosité et de solidarité envers les per-sonnes déplacées.

Rove Jeantuse JEAN MICHEL

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ActualitésNo. 0096 Samedi 4 septembre 2021Le

Vers un accord politique définitif, “ Nap mache pou lavi” recommande un groupe de travail inclusifEn vertu de l’accentuation de la crise à laquelle fait face le pays subit, et les difficultés des partis poli-tiques et organisations de la société civile à trouver un accord capable de sortir le pays de ce marasme politique aigu, le collectif “Nap mache pou lavi” invite les signataires du Protocole d’entente nationale (PEN), ceux de l’accord du 30 août (accord Montana), le Sénat (à travers sa résolution), ainsi que le Pre-mier ministre Ariel Henry à s’entendre afin de doter le pays d’un accord politique définitif.

Cela fait quelques temps déjà que le pays est dans une situation

politique cahotique. Les par-tis politiques et les organ-isations de la société civile n’arrivent pas à se mettre d’accord sur une proposi-tion consensuelle pouvant résoudre la crise qui va de mal en pis. Devant cette év-idence, L’Organisation “N ap mache pou lavi” encourage les signataires du Protocole d’entente nationale (PEN), ceux de l’accord du 30 août, les membres du Sénat, les non-signataires et le Premier ministre Ariel Henry à se mettre ensemble pour défin-itivement doter le pays d’un accord politique définitif.

Selon cette structure cet ul-

time appel au rassemblem-ent devrait être conduit par un Groupe de travail inclu-sif qui aurait pour respons-abilité de synthétiser les dif-férents points de vue en vue d’un accord unique que le pays a tant besoin.

D’après un communiqué signé de 15 personnalités, dont Me Gédéon Jean, Ar-nold Antonin, Me Robinson Pierre-Louis, les travaux du groupe pourraient se réal-iser, sous le regard de trois personnalités choisies de la presse, de la Fédération des barreaux d’Haïti et de la chaire Louis Joseph Janvier. cet accord devrait prioriser les intérêts de la grande ma-jorité absorbée par la crim-inalité et la misère. Aussi

devrait-il tenir des intérêts de ceux qui se sont partic-ulièrement sacrifiés pour la cause de l’État de droit pen-dant les années précédentes.

<<Au sein du Groupe de travail inclusif qui n’aurait qu’un délai de huit jours au plus pour finaliser son tra-vail, tous les groupes précités seraient représentés. Il serait formé de cinq personnalités qui seraient des représen-tants du Protocole d’en-tente nationale (PEN) ; de l’accord du 30 août ; du tiers restant du Sénat ; un du Pre-mier ministre; des non-sig-nataires ainsi que de N ap mache pou lavi>>, peut-on lire dans le communiqué.

“N ap mache pou lavi” par

ailleurs, soutient que la so-ciété civile et les politiques doivent travailler dans une logique de complémentarité pour trouver une solution à la hauteur de la crise. Le col-lectif en profite pour saluer la position du sénateur Jo-seph Lambert, président du tiers du Sénat, qui a prôné une solution inclusive et s’est déclaré prêt à y partic-iper. Pour cette structure, la signature des acteurs poli-tiques et de la société civile c’est une importante étape dans la recherche d’une proposition unique et con-sensuelle de sortie de crise.

Rove Jeantuse JEAN MICHEL

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ActualitésNo. 0096 Samedi 4 septembre 2021Le

Les associations de magistrats mettent en garde contre un éventuel dysfonctionnement du CSPJLe système judiciaire Haïtien est menacé de paralysie à cause du laxisme de l’exécutif qui peine à in-staller les nouveaux membres du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ). Préoccupé le prési-dent de l’association nationale des magistrats Haïtiens (ANAMAH), Jean Wilner Morin, souligne qu’au-cune dépense n’est effective au niveau du budget du CSPJ depuis le décès de son président, Maitre René Sylvestre.

Une situation qui ris-que de provoquer la fermeture des tri-

bunaux incapables d’as-surer leurs dépenses de fonctionnement, opine-t-il. “Nous dénonçons les pra-tiques de corruption qui contribuent à éclabouss-er le système judiciaire. La présence du CSPJ pourra faciliter la lutte contre ces magistrats véreux à travers le renforcement de l’inspec-tion judiciaire qui relancera le processus de vêt-in”, a martelé Jean Wilner Morin.

C’est la même position ex-primée par le président de l’association profession-nelle des magistrats (APM) qui prévient également des conséquences désastreus-es que pourrait engendrer le dysfonctionnement de ce

conseil. “Il faut trouver une formule pour installer les autres membres du CSPJ”, a lancé Me Martel Jean Claude, avant de souligner que l’arrêté de nomination des magistrats élus au CSPJ n’a jamais été publié par l’ex-écutif.

Cette situation témoigne de la gravité de la situation, sel-on le président de l’APM, qui appelle à un effort concerté en vue d’éviter le pire.

Avec la mise à la retraite en février 2021 de trois juges de la Cour de cassation, l’avenir du système paraissait déjà sombre. Depuis, les profes-sionnels du droit disaient qu’il était presque impossi-ble pour les magistrats, déjà en effectif réduit, de siéger en sections réunies.

Le décès du président de la-dite Cour, Me René Sylves-tre, survenu le mercredi 23 juin 2021, remue le couteau dans la plaie. Le vice-prési-dent, qui devait le remplac-er après sa mort, au terme de l’article 3 de la loi créant le CSPJ, avait refusé de pren-dre charge et d’achemin-er cette liste pour la nomi-

nation des membres de la quatrième judicature, con-formément à l’article 6 de la loi précitée. Rappelons dans la foulée que des acteurs du système judiciaire ont passé la majeure partie de cette année judiciaire 2020-2021 en grève.

Mario Sylvain

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ÉconomieNo. 0096 Samedi 4 septembre 2021Le

Le contexte macro-économique actuel du pays est complexe et difficile, selon Jean Baden DuboisLa situation de l’économie nationale est de plus en plus critique. En effet, lors d’une conférence donnée récemment, au Centre convention et documentation de la Banque de la République d’Haïti (BRH), le Gouverneur Jean Baden Dubois a fait savoir que le contexte macro-économique actuel est particulière-ment complexe et difficile. « Je n’apprends rien à personne », a-t-il déclaré.

La hausse du taux de change, le déficit élevé de la balance commer-

ciale, l’inflation galopante, le financement monétaire record, sont, entre autres, les maux qui caractérisent l’économie du pays. Face à cette situation, une frange de la population haïtienne se montre très inquiète. Conscient de cette préoc-cupation, le numéro un de la BRH, Jean Baden Dubois, a apporté certaines préci-sions.

En effet, selon M. Dubois, le pays a connu deux années de croissance négative. Le tremblement de terre du 14 août 2021 qu’ont con-nu les départements du Sud, de la Grand ‘Anse et des Nippes vient, selon lui, après deux années de crois-sance économique négative. « Tout indique pour l’an-née 2021 que la croissance économique du pays sera négative. D’après nos esti-mations à la BRH, la situa-tion des finances publiques est critique », déclare le pa-tron de la BRH.

Parallèlement, selon des données disponibles, le fi-nancement monétaire pour cet exercice a atteint plus de 40 milliards de gourdes. Ce qui explique que l’accord signé entre le Ministère de l’économie et des financ-es (MEF) et la Banque Cen-trale n’ait pas été respecté à la lettre. Car, selon cet ac-cord, les deux parties ont conclu que le financement monétaire ne devrait pas dé-passer plus de 39 milliards de gourdes pour cet exer-cice. Cette situation est due, selon M. Dubois, aux diffi-cultés rencontrées par l’État central pour collecter des fonds. « Cette situation a eu pour conséquence une aug-mentation des besoins de fi-nancement de l’État qui s’est manifestée par un finance-ment monétaire », déplore le titulaire de la BRH.

Par ailleurs, si l’on en croit les données fournies par M. Dubois, la Banque Centrale a déjà injecté 348 millions de dollars US sur le marché des changes. Et, pour pay-er les produits pétroliers, la BRH a décaissé 550 millions

Le gouverneur de la BRH, Jean Baden Dubois

de dollars américains. En ce sens, en ce qui a trait à la sta-bilisation du taux de change et le paiement des produits pétroliers, la Banque de la République a puisé 898 mil-lions de dollars américains dans ses réserves.

Pour l’année 2021, les trans-ferts en provenance de la di-aspora ont déjà atteint 2,7 milliards de dollars améric-ains. Sans cette hausse des transferts, les réserves de la Banque Centrale seraient réduites à zéro, commente laconiquement le Gouver-neur Dubois.

Par ailleurs, le Gouverneur

de la BRH a souligné que les importations ont atteint un niveau de 3,4 milliards de dollars américains et que les exportations étaient autour de 700 millions de dollars américains. Ce qui explique que le déficit de la balance commerciale est très élevé, soit plus deux milliards de dollars américains au cours des neuf premiers mois de l’année 2021. Cette situation est, selon M. Dubois, à l’orig-ine des déséquilibres forts qui affectent directement le taux de change.

Cluford Dubois

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ÉconomieNo. 0096 Samedi 4 septembre 2021Le

Séisme du 14 août 2021 : Michel Patrick Boisvert apporte des précisions sur des fonds versés par CCRIF et le FMI

Plus de deux semaines après, Haïti est encore loin de sortir de la crise

occasionnée par le séisme qui a ravagé la côte Sud du pays. Toutefois, les secours venant de parts et d’autres laissent entrevoir une lueur d’espoir. Aussi, la BRH et le MEF se mobilisent pour répondre à la situation. C’est ainsi qu’a été donnée cette conférence de presse au cours de laquelle le ministre de l’économie et des financ-es, après avoir fait un rapide bilan de la situation actuelle de la côte Sud, s’est attardé sur deux fonds reçus par le pays : un de la Catastrophe Caribbean Risk Insurance Facility (CCRIF) et l’autre du Fond Monétaire Internation-al (FMI).

En effet, selon Michel Patrick Boisvert, le bilan a dépassé les 2200 morts et le décompte des maisons détruites n’a pas encore pris fin. En outre, plus du tiers de la popula-tion des départements du Sud, de la Grand’Anse et des Nippes a été directement af-

fecté par la catastrophe dont l’ampleur a été aggravée par la tempête Grace. C’est dans ce contexte, explique le min-istre, que le pays a reçu ces fonds.

Toutefois, ces sommes n’ont pas été reçues par hasard. En effet, celles du Fonds Monétaire International (FMI) proviennent d’un fond constitué de Droits de Tirage spéciaux. « Haïti est membre du Fonds Monétaire Inter-national. Donc, bien avant le tremblement de terre, pour permettre aux pays mem-bres de faire face aux im-pacts de la crise sanitaire, le Fonds Monétaire s’était en-gagé à faire une réallocation des DTS », explique le grand argentier de la nation. C’est donc un prêt de 224 millions de dollars que le FMI a oc-troyé au pays, à un taux de 0,05 % et cela s’est fait via la BRH qui travaille de concert avec le MEF sur les modal-ités de rétrocession de l’en-veloppe en question au Tré-sor public.

Quant à la CCRIF, c’est un fonds d’assurance d’un or-ganisme qui aurait été mis en place dans la Caraïbe depuis plusieurs années. « Haïti, depuis 2007, a souscrit à ce Fonds d’assurance. De 2007 à aujourd’hui, ça fait beaucoup de temps depuis que Haïti paie régulière-ment sa prime d’assurance », déclare Michel Patrick Boisvert. Il affirme aussi que le pays a déjà reçu des in-demnités de cet organisme à cinq reprises depuis son adhésion son jusqu’à aujo-urd’hui : 7 millions de dol-lars après le tremblement de terre de 2010, 23,4 millions en octobre 2016 pour répar-er les dégâts causés par le cyclone Matthew. En août 2020, suite aux inondations

causées par le cyclone Lau-ra, le pays avait reçu 7,2 mil-lions de dollars.

Aujourd’hui, c’est 39.9 mil-lions de dollars que le pays reçoit, à titre d’indemnité, du même organisme, un versement sur lequel le min-istre insiste pour préciser qu’il ne s’agit pas d’un don que la CCRIF fait au pays. « C’est comme pour n’importe quelle police d’assurance : vous vous assurez, et s’il se produit un de ces évène-ments contre lesquels vous vous êtes assurés, vous re-cevez un dédommagement qui prend la forme d’une in-demnité », explique-t-il, en parlant de la somme reçue. Ketsia Sara DESPEIGNES

Participant à une conférence de presse organisée au Centre convention de la BRH, le mardi 31 août 2021, le Ministre de l’Économie et des Finances (MEF), Michel Patrick Boisvert a fait le point con-cernant certains fonds reçus par le pays, qui devraient contribuer à aider le pays à se relever après le séisme du 14 août 2021.

L’ info au quotidien

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No. 0096 Samedi 4 septembre 2021Le Économie

VIVACE CONSULT-ING est une firme de consultation, elle présente une anal-yse hebdomadaire de la variation du taux de référence pub-lié par la Banque de la République d’Haï-ti (BRH) et aussi de l’évolution du cours du pétrole West Texas Intermediate (WTI). Le taux de référence calculé par la BRH est le résultat des opéra-tions d’achat de devis-es réalisées la veille sur le marché de change. Le WTI est utilisé com-me valeur de référence du marché pétrolier américain, il est extrait et transformé aux USA. [email protected]

Le

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No. 0096 Samedi 4 septembre 2021Le

Cassandre Guillaume VIAUD veut servir de miroir aux femmes noires

Cassandre Guillaume Viaud, jeune femme au teint marron clair

tirant sur le noir, est celle qui se cache derrière la brillan-te idée d’avoir accouché de cette usine de cosmétiques, Fro-Me, qui valorise l’iden-tité noire. Née à Port-au-Prince, le 1er août 1998, la jeune femme âgée de vingt-trois ans a grandi dans une ambiance plutôt chaleu-reuse dans sa famille adop-tive. « Il n’y a pas vraiment eu quelque chose de particulier dans mon enfance, sinon cette ambiance chaleureuse qu’il y avait à la maison avec mes cousins et cousines », précise-t-elle. Si elle a gran-di loin de ses parents bi-ologiques, Cassandre a tou-jours eu l’amour, l’attention et le support de ses parents adoptifs. Elle ne s’en plaint pas.

Elle se décrit comme une passionnée du vaste univ-ers scientifique. « Je suis passionnée par les études, j’aime beaucoup appren-dre. Je crois que j’ai un don d’apprentissage », se targue l’étudiante en génie indus-triel à l’Université Quisqu-eya, qui a une mémoire pho-tographique. En outre, elle a un esprit innovateur qui l’in-vite toujours au festin de la création, de la mise en œu-vre de bonnes idées.

La création de Fro-Me

« Fro-Me est une entreprise qui cherche à mettre en val-eur la beauté des Noirs, leur couleur de peau, leur ch-evelure », déclare la CEO. Une idée qui prend forme en réponse à l’auto-dévalo-risation des Noirs, plus pré-cisément des Haïtiens, qui s’égarent dans leur quête de

ressemblance vis-à-vis.D’identités autres que la leur. « Fro-Me est là juste-ment pour montrer aux Haï-tiens que la couleur de leur peau est belle, que leurs ch-eveux sont beaux, qu’ils ne sont pas obligés d’adopter une identité qui ne leur cor-respond pas », explique Cas-sandre G. VIAUD qui pense que cette dévalorisation de soi est due à l’influence des pays d’alentour habités ma-joritairement par des Métis et des Blancs.

En ce sens, la bachelière de l’Institution du Sacré Cœur veut aider les Haïtiennes à prendre soin de leurs ch-eveux, avec son entreprise de cosmétiques qui propose pour l’instant une petite gamme de produits capil-laires. « On a créé Fro-Me dans le but d’aider les gens à mieux prendre soin de leurs cheveux. Pour l’instant, nous nous pouvons proposer un beurre et une huile capillaire très efficaces », assure Cas-sandre G. VIAUD.

Le 15 août dernier, l’en-treprise au nom collectif initiée par Cassandre G. VI-AUD, Fro-Me, a créé un ser-vice de coiffure à domicile, à savoir Stidyo lakay ou. « On sait pertinemment que le coiffage des cheveux crépus n’est pas toujours facile. De ce fait, nous proposons un service de coiffure à domicile toujours dans le but d’aid-er les gens à mieux prendre soin de leurs cheveux », con-fie l’ancienne élève de Saint Louis de Bourdon.

L’importance de l’entrepre-neuriat dans l’émancipa-tion de la femme

Pour l’étudiante finissante en génie industriel à l’Uni-versité Quisqueya l’entre-preneuriat est en effet un grand atout pour les jeunes femmes qui cherchent l’émancipation dans un système dominé par le pa-triarcat. « Un entrepreneur, dit-elle, est quelqu’un qui cherche à créer, à puiser au fond de lui-même pour ac-coucher de quelque chose de nouveau, de différent. En faisant cela, la personne qui entreprend fait tomber les barrières installées par la société. Or, l’émancipation, c’est aller au-delà des bar-rières imposées », raisonne la jeune femme de vingt-trois ans.

Certes, elle prend conscience des difficultés qu’éprouvent les femmes à s’émanciper en Haïti, mais elle reste tout de même convaincue que, grâce à l’entrepreneuriat qui leur permet d’oser créer quelque chose, elles peuvent acquérir une importante au-tonomie. « D’ailleurs, grâce à Fro-Me, je peux répondre à mes besoins, du moins à un certain niveau », confie la jeune entrepreneure, Cas-sandre Guillaume VIAUD.

Contrairement à la majorité de ses congénères, Cassan-dre ne se laisse pas distrai-re par des niaiseries. Elle n’est passionnée que par ses études et son entreprise. « Je me dévoue totalement à mes études. J’espère faire

Société

Valoriser l’identité afro-caribéenne en Haïti est l’objectif de cette entreprise de cosmétiques, Fro-Me, que dirige la jeune Cassandre Guillaume VIAUD. La jeune femme veut servir de miroir aux Noires de manière à attirer leur attention sur leur beauté originale.

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No. 0096 Samedi 4 septembre 2021Le Sociétéune maîtrise en Développe-ment », affirme celle qui s’in-spire d’Oprah Winfrey et de Michelle Obama. « Je pense que ces deux femmes ont eu

un parcours remarquable. Elles ont toutes les deux con-nu des moments difficiles dans leur passé et, en dépit de tout, elles sont parvenues

à s’imposer comme femmes respectables et respectées », déclare Cassandre qui ne perd pas de vue son rêve, à l’instar de ses modèles.

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L’Ambassadeur Roudy Stanley PENN, un fana de la politiqueRoudy Stanley PENN, CEO de PolicoTech, a consacré sa vie à la politique de pays. Après plus de dix ans dans les coulisses, à mettre au service des politiques sont acquis, l’ambassadeur d’Haïti à Taïwan se dit prêt à défendre les intérêts de sa patrie.

Ils sont légion à appréci-er le langage technique, concis et précis, du

présentateur de la rubrique radiophonique Politosco-pie, diffusée dans le journal matinal de Radio Caraïbes (94.5 FM). Son discours méthodique laisse entrev-oir sa maîtrise de la culture politique aiguisée par ses ac-quis scientifiques et des re-cherches approfondies. « En général je lis. Je ne sais plus si c’est un passe-temps ou si c’est du travail. Tout ce que je sais, c’est que je lis et écris beaucoup », déclare l’Am-bassadeur d’Haïti à Taïwan, Roudy Stanley PENN, lors d’une entrevue accordée au journal Le Quotidien News.

C’est au Collège Rony Du-

rand, où il a bouclé ses études classiques, qu’il a découvert sa passion pour de l’histoire. « Après mes études classiques, dit-il, j’étais attiré par trois disciplines : le droit, l’histoire et les sciences poli-tiques ». Il a finalement opté pour les études en scienc-es politiques. Des études qu’il a entreprises à l’Insti-tut Supérieur des Sciences Économiques, Politiques et Juridiques (ISSEPJ) fondé par le Dr Rony Durand, cet intellectuel atypique qui l’a considérablement fas-ciné. « C’est d’ailleurs lui qui m’a poussé vers les scienc-es politiques, me répétant tout le temps que j’ai la tête d’un politologue », affirme le leader de PoliticoTech.

Quelques années après l’ob-tention de sa licence, l’am-bassadeur a bénéficié d’une bourse pour une maîtrise en Politique et Administra-tion Électorale, dans le cadre d’un prestigieux programme réalisé conjointement par IDEA International, les Na-tions-Unies et la Scuola Su-periore Sant’Anna. Un par-cours académique qui lui va jusque-là, à en croire ses mots. « Ce parcours académique jusqu’ici me va. Je crois avoir donné ma contribution dans le champ politique en rendant utiles mes connaissances aux ac-teurs politiques. Je ne crois pas que j’aurais fait de meil-leur choix que la politique », déclare le consultant poli-tique, qui a vainement tenté à maintes reprises d’investir d’autres champs connexes ou parallèles à son domaine de prédilection.

Ses différentes initiatives

En 2010, l’Ambassadeur Penn a activement contribué à la mise en œuvre de Jeunesse Montante, une organisation dont la mission consiste à promouvoir la participation et l’engagement des jeunes en politique. « Lorsque Karl Peterson Sainéant et moi avions décidé de lancer cette initiative, dirigée actuelle-ment par Jean Rony Alex-andre, elle répondait par-

ticulièrement à la nécessité d’impliquer les jeunes dans le processus de reconstruc-tion du pays après le séisme du 12 janvier 2010 », se rap-pelle le leader originaire de Port-au-Prince, Roudy Stan-ley PENN.

Peu de temps après, il a lancé Jeune Candidat, un or-ganisme qui encourage les jeunes à s’intégrer active-ment dans la vie politique en présentant leur candidature aux élections. C’est, pour re-prendre ses dires, un moy-en de faciliter l’avènement d’une nouvelle génération de leaders dans les espaces de pouvoir. Un projet qui n’a pas fait long feu en raison de certaines contraintes.

De cette dernière parcelle incandescente naîtra une nouvelle idée qui prendra corps en 2017. « Il a fallu at-tendre décembre 2017 pour procéder officiellement au lancement de cette entre-prise, PoliticoTech, dont la mission est de rassembler les meilleures ressources pour défier la pensée étab-lie et conduire à la transfor-mation de la vie politique en Haïti », révèle le CEO de Pol-icoTech.

À travers cette firme de con-sultation politique, Polico-Tech, le spécialiste en ad-ministration et politique

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No. 0096 Samedi 4 septembre 2021Le Sociétéélectorale a pu éclairer les lanternes de nombreux ac-teurs politiques et organi-sations internationales, sur les stratégies à adopter pour aborder la scène politique haïtienne. Après plus de dix ans dans les coulisses, l’am-bassadeur Penn, nommé à ce poste en février dernier par le feu président Jovenel Moïse, se dit prêt à mettre ses compétences au service de la diplomatie haïtienne.

« Après plus de dix ans de collaboration dans les plus hautes sphères de l’État, en conseillant des ministres, députés, sénateurs, en di-rigeant des campagnes élec-torales, ou en aidant à la structuration de partis poli-tiques ou encore par mes conseils à plusieurs organ-isations internationales, ce sont là, toutes, des expéri-ences qui vont contribuer à bien défendre les intérêts de mon pays ».

Sa lecture en tant que politologue de la con-joncture actuelle du pays

Il est clair que le pays est au plus profond d’un gouffre nauséabond, duquel il peine à sortir. Une situation qui, selon la vision de M. Penn, nous met face à deux options : la honte ou le progrès. « Je me rappelle lors d’une con-férence que j’ai prononcée pour des jeunes, je leur ai dit, pour les aider à comprendre qu’au même titre que nos ancêtres, entre 1791 et 1804, n’avaient le choix qu’entre « la liberté ou la mort », au-jourd’hui, nous avons de choix qu’entre « la honte et le progrès ». Aucune nation ne se sentirait fière de vivre une situation économique et politique aussi difficile », analyse le diplomate qui n’a

aucun doute que les déci-deurs politiques en sont conscients.

Cependant, la conscience à ce niveau-là est peu signif-icative compte tenu de la complexité de la crise que traverse le pays. « Beau-coup avant nous étaient conscients, et n’ont rien pu faire. La raison : la situation est beaucoup plus complexe qu’on le croit, explique-t-il. Pour « changer » en poli-tique, il ne suffit pas d’être conscient ou de faire des choix. Il faut avoir les moy-ens de les réaliser et de pou-voir les pérenniser », pour-suit le politologue dans son analyse.

« C’est cette dimension que malheureusement bon nombre de gens peinent à saisir lorsqu’ils envisagent ou sont arrivés au sommet de l’État en Haïti. Ils oublient la complexité du problème haïtien et la complexité liée à la mise en œuvre des poli-tiques de développement », regrette M. Penn.

Pour sortir de cette crise, le

consultant politique, Roudy Stanley PENN, n’a aucune prétention de formuler des solutions en raison des cir-constances complexes de la politique. D’ailleurs, sel-on lui, aucun pays ne se développe par la seule vo-lonté de ses élites. « Ce se-rait beaucoup trop simple », pense-t-il. Toutefois, « juste une question de tac-tique, j’aurais préféré, pour ma part, que nous menions un premier combat pour de meilleures conditions so-cio-économiques au profit du peuple haïtien », suggère avec beaucoup de réserves M. Penn.

En dépit de sa passion pour le domaine dans lequel il exerce, à savoir la politique, Roudy Stanley PENN trouve le juste milieu entre sa fa-mille et sa carrière. « J’arrive à maintenir l’équilibre. Dif-ficilement. Mais toujours. D’ailleurs, comme vous le savez, l’amour finit toujours par triompher. Donc, c’est grâce à l’amour en quelque sorte, grâce à ce que je ressens pour mon épouse, mes enfants, qu’on se don-

ne du temps, pour savourer la vie, créer des moments de qualité, des instants de bonheur pour combler les vides », enchérit l’époux de Daniella Jacques, la CEO de Dofen News, envers qui il ne tarit pas d’éloges. « Depuis 2015, je suis marié à Daniella Jacques, une femme extraor-dinaire avec qui j’ai eu deux magnifiques petits enfants. Jacques Stanley PENN né en 2015 et Danilee EnaGyzell Grace PENN née quant à elle en 2019 ».

Son plus grand rêve est de contribuer à la création d’une nouvelle génération de leaders qui a le sens bien compris du travail commun. Des leaders qui ambition-nent de diriger et qui accept-ent d’être dirigés. Fier de son parcours, l’Ambassadeur d’Haïti à Taïwan invite les jeunes à entreprendre une carrière qui les passionne. « Apportez votre touche et modelez-la à votre manière », conseille M. Penn en con-cluant cet entretien.

Statler [email protected]

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La Fondation Digicel inaugure sa 186ème école moderne, parasismique et paracyclonique

Le vendredi 27 août 2021 dernier, M. Fritz Gerald Joseph de la Fondation

Digicel a remis officielle-ment les clefs de l’École Na-tionale de Camp Coq dans la commune de Limbé, pat-rimoine de 96 ans partielle-ment reconstruit et totale-ment rénové.

Selon M. Joseph, qui est l’in-génieur responsable de la construction des écoles au niveau de la Fondation, la toute nouvelle construction respecte toutes les normes parasismiques et para-cy-cloniques. Ce bâtiment sco-laire est le 186ème construit par la Fondation Digicel qui récemment vient d’annon-cer un engagement d’un million de dollars améric-ains pour aider à rebâtir les établissements scolaires du grand Sud détruits par le séisme du 14 aout 2021.

Dans un Tweet, M. Jean Philippe Brun, le Directeur des Opérations de la Digicel, s’est dit aussi fier d’annoncer l’inauguration de cette école

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de la Fondation qui supporte l’éducation en Haiti depuis 2007. M. Brun promet que la Fondation continuera à œu-vrer pour rehausser l’éduca-tion dans le pays.

Il convient de souligner que des 35 écoles construites par la Fondation Digicel dans le Grand Sud, aucune d’entre elles n’a subi de dommages structurels que ce soit du-rant le tremblement de terre ou durant le passage de la

tempête Grace deux jours après. Ceci démontre le sou-ci de la Fondation de s’assur-er de la qualité et la sécurité des enfants et enseignants dans ces constructions.

« La Fondation Digicel, depuis ses débuts en Hai-ti, favorise une éducation de qualité en facilitant aux élèves l’accès à des bâti-ments adéquats répondant aux normes parasismiques et para-cycloniques. Jusqu’à date 62,000 élèves jouissent les écoles construites par la Fondation Digicel. », a fait savoir Sophia Stransky, Di-rectrice de la Fondation.

La compagnie Digicel réaf-firme sa volonté de toujours s’engager dans les commu-nautés et de manifester sa Responsabilité Sociale, selon le directeur des opérations, Jean Philippe Brun.

Su-Yen Simon Bertrand

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Il y a exactement deux ans de cela, soit le 2 sep-tembre 2019, un jeune

talent a été honoré pour avoir reproduit à la perfec-tion le portrait du rappeur haïtien, Baky Popilè. Les images de cette œuvre ont laissé sur la toile plus d’un dans l’émerveillement. Et même l’artiste en question a été ébahi par la fidèle jo-liesse de cet art. Ce jeune tal-ent est aujourd’hui l’un des meilleurs portraitistes de sa génération. Il n’est autre que Kerry Dalton Eugène.

Cadet de sa famille, Kerry a épousé cet art plastique qu’est le dessin dès sa tendre enfance. Aussi loin qu’il s’en souvienne, il a toujours été enthousiasmé par ce qu’il pouvait reproduire grâce à ses crayons, ses fameuses baguettes dont la magie n’a point de limite.

“Je crois que j’ai commencé à dessiner depuis que je suis conscient de mon exis-tence. J’ai toujours été pas-sionné par le dessin. Même à l’école, le moment qui me passionnait le plus était quand on devait dessiner”, se rappelle le talentueux Kerry qui ne n’aurait voulu troquer ces instants de bon-heur pour rien au monde. “C’étaient des moments vraiment spéciaux qui ont particulièrement marqué mon enfance” ajoute le des-sinateur né le 1er mai 1998 à Port-au-Prince.

Cette virtuosité n’est au-tre qu’un don octroyé par le Maître de l’univers, croît Kerry Dalton, de foi chré-tienne, champion de la

première édition du con-cours graphique de Talan. “Quand Dieu nous a fait don d’un talent quelconque, la meilleure façon de lui témoi-gner notre gratitude est d’ex-ploiter davantage ce don”, déclare-t-il. Et c’est ce qu’il a fait tout au long de son ado-lescence. Il a perfectionné ce talent offert par Dieu jusqu’à en faire quelque chose qui laisse sans voix le plus ignare des admirateurs.

“Chaque instant réservé pour faire quelque chose dont on est passionné, con-stitue un processus d’ex-ploitation du talent qu’on a. Ce talent que j’ai, je le cultive depuis mon enfance. Ce sont ces heures passées à dess-iner qui aboutissent à cette carrière professionnelle que j’entreprends aujourd’hui”, estime le portraitiste qui pense que la moindre négli-gence de sa part aurait occa-sionné la perte de ce don.

Toutefois, Kerry Dalton croit que le talent à lui seul ne suf-fit pas pour progresser. Tout ne dépend pas que du tal-ent ; “pour réussir dans un domaine, il vous faut aussi la volonté, la détermination et la discipline”, affirme-t-il. En effet, quand il a pris conscience de l’énormité de son art, il s’est mis à se discipliner, à bosser avec ri-gueur pour se perfectionner davantage. Selon lui, sans la discipline, on ne peut pas aboutir à grand-chose, et il avance plus loin à l’in-star de Youssoupha, “si l’on ne peut réaliser de grandes choses, alors faisons les pe-tites choses avec grandeur”. De plus, s’il est aujourd’hui à

ce niveau-là, c’est grâce à la continuité de son travail.

Pour mieux perfectionner son art, Kerry Dalton a dû assister un grand portraitiste dont il n’a pas mentionné le nom dans cet entretien ac-cordé à Le Quotidien News. “A l’époque je reproduisa-is des dessins animés, et quelques images de la na-ture. Mais, je ne m’intéres-sais pas encore au portrait des gens. C’est un peu plus tard en 2016 que j’ai com-mencé à produire mes pre-miers portraits grâce à un ami de la famille, qui est également portraitiste”, ra-conte Kerry sur ses débuts comme portraitiste. L’année suivante, il a participé pour la première fois à une expo-sition qui s’est tenue au Pal-ais municipal de Delmas, où il s’est présenté au grand

public. Depuis, il ne fait que rafler les prix dans les con-cours graphiques auxquels il participe, dont le dernier en date, “Je fais le portrait de Dany Laferrière” organisé par IVAP-Haïti.

Kerry Dalton Eugène rêve de devenir un grand artiste haï-tien qui, “si l’art n’existait pas en Haïti, l’aurait inventé”, un ambassadeur qui fait la fi-erté de sa terre partout dans le monde. Par ailleurs, il es-père pouvoir aider d’autres jeunes dessinateurs à exer-cer leur talent en leur pro-posant des séminaires de formation. Le jeune artiste désire également créer un atelier de travail et une gal-erie d’art.

Statler [email protected]

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À la rencontre de Kerry Dalton Eugène, jeune portraitiste“Si l’art n’existait pas en Haïti, je l’aurais inventé”, se targue le talentueux Kerry Dalton Eugène, ce jeune portraitiste qui recrée divinement bien avec ses crayons tout ce qui le frappe. Fort de son talent, le jeune artiste espère devenir un ambassadeur de la culture haïtienne.

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La CERBIC-Haïti inaugure la Bibliothèque John-son et Jefferson (BJJ) à Gressier

Inauguré, le lundi 30 août 2021, la première bib-liothèque publique de

Gressier. Cette inauguration qui a rassemblé plusieurs jeunes de la commune aut-our des livres et de leurs bi-enfaits, serait le début d’un projet que les responsables caressent depuis longtemps.

Ce n’est pas sans raison que l’équipe de CERBIC-Haïti a boudé le week-end pour placer l’inauguration au premier jour de la semaine, sachant que moins de gens risquaient d’y prendre part. Cette décision a été prise dans le Le Centre de Recher-che et du Bien-être collec-tif-Haïti (CERBIC-Haïti) a but de rendre un hommage mérité aux deux jeunes qui ont laissé leurs noms à la première bibliothèque com-munautaire alors qu’ils ont été tués dans un grave acci-dent de voiture, au niveau de Merger. « Johnson Bap-tiste était rédacteur au Nou-velliste, et Jefferson Michel Casseur était animateur à la TNH. En leur temps, c’étaient les jeunes les plus

influents de la commune. Ce sont eux les pionniers de l’engagement à Gressier », explique le président de l’or-ganisme, justifiant le nom de la bibliothèque.

Ce nom n’a pas été choisi uniquement pour cela. En effet, si Johnson et Jefferson ont trouvé la mort en sortant d’une réunion pour planifi-er l’anniversaire de la com-mune de Gressier, Johnson Baptiste faisait aussi part-ie des pionniers du Centre Culturel de Gressier, devenu aujourd’hui CERBIC-Haïti. Il faisait partie des premiers concepteurs visionnaires de cette bibliothèque finale-ment inaugurée des années après sa mort. Monelson Baléus, président de CER-BIC-Haïti, se souvient qu’ils étaient très jeunes en 2012 et 2013 lorsqu’ils cherchaient, sans en trouver, de l’aide pour commercer le projet.« Nous avions finalement laissé tomber, mettant dé-finitivement de côté les documents de rédaction du projet », déclare Monelson Baléus. La mort des deux

jeunes hommes, survenue le 30 août 2015, a renouvelé la volonté de relancer le projet des jeunes de créer la bib-liothèque. Le président de l’initiative se souvient que la poursuite vaine de sponsors a continué, jusqu’à ce qu’ils aient assez de maturité pour réunir leurs propres fonds. Il se souvient aussi que le pro-fesseur Rebecca Jean-Marie, enseignant les sciences so-ciales au Collège Christian-ville, a été l’un des premiers à contribuer à la réalisation de ce projet.

Une inauguration mar-quée par l’absence des autorités locales

Après une ouverture sur les notes de l’hymne nationale du pays, accompagné de l’hymne officiel de la CER-BIC-Haïti, suivie d’une con-férence autour de l’impor-tance d’une bibliothèque dans une communauté et le rôle complémentaire qu’elle joue par rapport aux études des élèves et étudiants, a eu lieu le discours du directeur de la bibliothèque : Jean Ju-nior Tirin, qui a accordé une large place à la partie cul-turelle.

Plusieurs des personnalités publiques de la commune ont boudé l’évènement, mal-gré les invitations lancées par l’organisme. « Nous avi-ons invité toutes les person-nalités pour le lancement : la mairie, le commissariat, les notables de la commune. Pourtant, aucun d’eux n’a fait œuvre de présence », déplore Jean Junior Tirin.

Gros efforts et néces-

sité d’un support

Aujourd’hui, une vingtaine de personnes, des jeunes pour la plupart, fréquen-tent la BJJ qui compte plus de 1000 livres et qui propose des formations, des con-férences, des projections de films-documentaire. D’au-tres projets sont encore dans l’impossibilité de prendre vie, faute de moyens.

Entre autres perspectives, la BJJ prévoie d’augment-er son stock de livres en ajoutant certains écrits en créole dans chaque rubrique : philosophie, histoire, édu-cation, psychologie. « Nous aimerions aussi mettre un centre de recherche mobile dans la bibliothèque afin que des réflexions et connais-sances puissent se produire à l’intérieur », déclare le di-recteur de la bibliothèque.

À cela, s’ajoute la volonté d’ajouter des livres électro-niques dans l’espace. Par ail-leurs, d’autres équipements se font désirer : ordinateurs, imprimantes, speakers, pro-jecteurs, connexion Wi-Fi. « Nous sommes toujours à la recherche d’opportunités pour renforcer la biblio-thèque, mais nous n’avons pas encore de financement, ni de subventions », affirme Monelson Baléus. Ainsi, don de livres ou don d’argent, toute forme d’aide serait utile pour l’avancement de ce projet communautaire si positif.

Ketsia Sara DESPEIGNE

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Raphaëla Lemaine: « La croisée d’un cœur en fuite »« La littérature n’a pas de visage. » Cet adage pour revenir à la banalité du visage littéraire d’un écriv-ain absorbé par Marc-Emmanuel Mélon qui poursuit en disant que c’est bien la littérature que le lec-teur recherche dans le portrait d’un auteur, qu’il ait lu l’œuvre ou pas. Ainsi l’idée que l’homme se con-fond avec son œuvre, que le visage de l’écrivain reflète sa littérature est encore un poncif hérité de la physionomie. D’où dans notre chronique de cette semaine, nous allons faire ressortir le faciès de Ra-phaella, une femme écrivain de la nouvelle génération contemporaine de notre littérature

Raphaela Lemaine est née à Miragoane au cœur du département

des Nippes en 1995. Elle a eu l’opportunité d’étudier chez les Sœurs pour ses études primaires et a poursuivi ses études secondaires au Lycée des jeunes filles de Mirago-ane, sa ville natale. Benja-mine d’une famille de trois (3) filles, elle a grandi dans un environnement serein et bienveillant sous le charme de ses parents qui ont su la protéger de la méchanceté gratuite et du ressentiment des gens de sa localité, a-t-elle dit. Ouverture d’esprit, sincérité désarmante, peau foncée, tous ses aspects que l’on pouvait distinguer com-me de très bonnes qualités n’ont pas facilité la vie de Ra-phaela, qui s’est rebaptisée Raphoo, comme pseudo-nyme, qui a toujours été mise de côté. Cependant, ses pressentiments sur les pos-sibilités qui étaient en elle depuis qu’elle était jeune l’ont aidée à devenir cette jeune femme dynamique qu’elle est et qu’elle a toujo-urs voulu être, aussi capable qu’un homme, et dire, c’est ce qui rend sa vie tellement excitante.

Philanthrope, rédactrice et romancière, Raphoo (Ra-phaela Lemaine) est gestion-naire de formation. Elle voue sa vie depuis toujours à la lit-térature. « La littérature s’est emparée de moi depuis ma tendre enfance. Je me rap-pelle encore de ces longues

heures passées à la petite bibliothèque de ma mar-raine Madame Sainte Anne Phanor. À l’époque, il n’y en avait pas dans ma ville, j’ai même participé à des émis-sions pouravoir des livres. C’est ainsi qu’est venue ma passion pour la lecture et en-suite l’écriture. », Après ses études universitaires, elle a saisi l’opportunité de publier son premier roman intitulé « La croisée d’un cœur en fuite ». « J’ai toujours voulu être écrivaine, mais j’ai vraiment pris cette décision à l’Uni-versité. » J’ai commencé par des nouvelles avant de pub-lier mon premier roman. Il y a 11 ans, juste au moment du tremblement de terre, j’étais seule et confuse dans ma chambre. A défaut de m’ac-crocher à qui que ce soit, je me suis accrochée à mon stylo. », nous dit Raphoo.

Dans ce roman, « La croisée d’un cœur en fuite », elle raconte une histoire qui se déroule dans la ville lumière. Maya Ambroise, le person-nage principal, avait pour seul refuge sa ville natale lor-squ’elle s’est enfuie. A travers ce roman, elle retrace le che-minement d’un amour pa-tient qui grandit lorsqu’elle retrouve la passion dans une ville pleine de promesses. Le roman met en lumière l’amour de la famille, l’am-itié, un écho de tout ce qui rend l’amour aussi beau soit-il. « La croisée d’un cœur en fuite » est un roman d’épo-que, un beau prétexte pour

dénoncer les failles de notre société. Elle enregistre à tra-vers ces lignes des témoi-gnages vibrants de douleurs, thèmes récurrents dans la vie de certains. , Raphoo se voit à travers cette jeune femme douce et sensible qui n’a pas été épargnée par les coups de la vie. Ce premier roman est là pour de nous rappel-er que l’amour est l’onguent des blessures humaines.

Un roman n’est pas tout. L’écriture joue un rôle cru-cial dans sa vie et ouvre une porte sur sa personne. , Elle a toujours été passionnée par l’écriture et la lecture, elle compte plus d’une dizaine de nouvelles et de poèmes et a également organisé plu-sieurs activités culturelles et littéraires un peu partout dans sa ville natale et ail-leurs pour promouvoir son premier ouvrage publié. Ra-phoo qui a d’abord voulu s’investir davantage dans ses quotes , a voulu participer à des concours internation-aux, et écrire son premier ro-man créole et pourquoi pas devenir scripteur. « Je m’at-tends à ce qu’elle soit jusqu’à

ma mort ma citadelle. » nous déclare-t-elle fermement.

Interrogée sur son livre et auteur préféré, Raphoo nous a confié : « Je suis une fan de romance passionnée et au-dacieuse, et j’adore les ro-mans de Kettly Mars. Elle vous montre la vie avec tout ce qu’elle a de beauté, de souffrance et de mélancolie. Par contre, je lis beaucoup Gilles Le Gardien car il a toujours su trouver les mots justes. Ses romans sont des variations sur l’humour et l’émotion. »

Outre l’écriture, Raphae-la Lemaine est une profes-sionnelle dévouée. Elle est chargée de la logistique et gère sa propre boutique en ligne Raphoo’s Store. « Il n’y a rien de mieux dans la vie que de faire ce qu’on aime, sans limite, sans tabou, et c’est tout ce que l’écriture nous offre, la liberté d’exprimer comment on veut, nos senti-ments. Alors on vous guide à travers cette belle escapade. ». a-t-elle conclu.

Hansky Hillaire

Le

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No. 0096 Samedi 4 septembre 2021Le

Haïti – un snobisme pernicieux à la source de nos maux

« Chantoutou, j’ai mis ta pomme dans ta va-lise. Avant de la man-

ger, tiens-la dans ta main, tourne-la, envoie-la en l’air pour que les p’tits amis la voient. Ok Chantoutou ». C’est une scène dans la comédie « Ti Sintanise » de Maurice Sixto, soulignant à l’encre rouge le bovarysme1 dans le comportement de tout un peuple, de tout un gang de « Péteurs de tête2 », qui entretient, avec la fo-lie des grandeurs, des con-nivences délétères devant une sorte de miroir inversé.Composant avec un sno-bisme de mauvais aloi, un-tel se cache dans la chambre pour manger sa « Cassave à Mamba » ou s’étale sur la gal-erie pour déguster, avec fi-erté, sa céréale transformée, de marque « Corn Flakes », avec vue sur le quartier, ig-norant que la première est une fibre naturelle très utile, dénuée de produits chimiques et de saloperies ajoutées.

Voilà pour pleurer au lieu d’en rire! Haïti, je crois, de-meure le seul pays où le voisin doit être le sosie de son vis-à-vis pour se sen-tir à hauteur d’homme. La

concurrence est vive entre concitadins. Le désir de se montrer, de se faire valoir est tellement singulier que les premiers Arabes débarqués à Port-au-Prince ont pu faire fructifier leurs maigres économies en exploitant ce travers enfantin, en nous vendant des « miroirs aux alouettes », achetés dans les bas-fonds de Brooklyn ou de Paris. C’est un reflet de no-tre identité, sans aucun idéal d’authenticité, touchée par un mal psychique assigné à une sous-culture qui déval-orise notre ascension. Dans les années 30, Jean Price-Mars l’avait déjà souligné en le classant comme « le bova-rysme collectif de l’élite haï-tienne ».

Aujourd’hui, c’est encore pire, si vous trouvez un Haï-tien dont le fils n’étudie pas à l’étranger, envoyez-le chez un psy, car il y a problème en la demeure. C’est la mode du moment : les fonction-naires, les politiciens, le petit marchand du coin, même les chômeurs! Tout le monde le fait. Fais-le donc! En conséquence, le besoin crucial d’argent devient une course à relais dont le per-dant est connu d’avance :

c’est Haïti où la prédation est érigée en système.

Oubliez la concurrence dans les bâtisses, les châteaux, les voitures de grand luxe. Les concessionnaires automo-biles ne rechignent point d’ouvrir des succursales de marque Rolls-Royce ou Lamborghini dans le pays où les rues et les routes sont des pistes dédiées au safari africain. Il n’est pas loin le jour où vous verrez, en expo-sition, immobile dans cer-taines entrées de chez nous, la voiture de l’heure, la co-queluche de la modernité, la Tesla3 de Elon Musk3, même sans électricité dans le coin. La nation « la plus pauvre des Amériques », expression prisée de toutes les télévi-sions du monde, surprend vraiment les visiteurs. À les entendre, le premier venu croirait atterrir sur l’île aux macaques.

Face à ce désir fou de jouer aux matamores, de s’exhi-ber, des esprits tordus et malhonnêtes ont vite fait de repérer la potentialité de tir-er leurs marrons du feu en surfant sur l’ignorance de toute une île, prête à vendre son âme dans la forme ul-time du déni et dans l’aliéna-tion raciale et culturelle. C’est ainsi que la drogue, cet élixir des héroïnomanes accrocs, a pu trouver une base opérationnelle sans concession pour son ex-pansion. D’année en année, malgré la présence soutenue de la « Drug Enforcement Administration » (DEA), et les quelques arrestations spectaculaires, les contre-bandiers s’y sont installés à demeure et Kiskeya4 est de-

venue leur usine à blanchir l’argent sale.

Profitant de la faiblesse morale et culturelle de nos frères qui rêvent toujours de richesses vites faites, les bandits se sont organisés en « Syndicat du Crime » pour acheter la nation dans sa glo-balité : individus, policiers, juges, institutions, gouver-nements, églises, pasteurs, oppositions, parlements…amenez-en !

Comme la Constitution du pays leur a offert, sur un pla-teau d’or, une faille magis-trale pour se payer l’île, avec son « gouvernement tour-nant » à chaque cinq ans, le « Syndicat » en prend le con-trôle absolu, place ses hom-mes de paille, arrose l’op-position de « Bidols5 » pour contrebalancer la donne, au rythme de ce refrain chan-tonné en chœur : « Haïti, ce yon paradis… — Ce ladan’l pou’n mouri ».

Ainsi, tous « les fanfans qui ont bien su leurs leçons se-ront récompensés » à ch-aque cinq ans. Les portes tournantes du pouvoir dont le Syndicat a la clé seront ou-vertes aux plus « obéissants ». Les futés ou les hésitants seront châtiés. Le plus bel exemple fut appliqué dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021.

Selon une enquête appro-fondie du New York Times6 du 21 août 2021, toute la sécurité de la présidence mangeait allègrement dans les râteliers du Syndicat. Il soutient que « les respons-ables américains et des Na-tions Unies affirment que le commerce (de la drogue)

Points de vue

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No. 0096 Samedi 4 septembre 2021Le Points de vue

prospère grâce à un éventail de politiciens, d’hommes d’affaires et de membres des forces de l’ordre qui abusent de leur pouvoir ».

À titre d’avertissement, le 7 juillet fut un message son-ore pour tous les « abrutis » qui pensent doubler cette mafia. Cette dernière ne ba-dine pas. Que les faux braves aillent se faire voir ailleurs. Que les moralistes prennent leurs jambes à leur cou. Si tu n’aimes pas la purée…alors…!

Néanmoins la valse des « valises diplomatiques » se poursuit à la p’tite semaine. Les voyages gouvernemen-taux sans agenda et sans but se multiplient à l’infini. Plusieurs millions de dol-lars changent de main sous l’œil médusé des surveil-lants internationaux. Avec des techniques vieilles com-me le monde, qui leur ont facilité la tâche, les fortunes sortent ou rentrent dans l’île en chantant, via les trans-ferts bancaires et les trans-actions en ligne, les cartes

diplomatiques, les mules et autres artifices pour tromper les douaniers trop prompts. Haïti est connu comme le meilleur « Dry Cleaning » de la Caraïbe.

À titre d’exemple, ne vous étonnez jamais de constater que notre coin de terre est le seul au monde à accept-er toute une flopée de Con-suls Honoraires, supérieure à son ratio par nombre d’habitants. Qui sont-ils, ces gentils requins? Ce sont généralement des com-merçants haïtiens en transi-tion de classe, fous de titres, qui, par snobisme, se pren-nent pour dieu selon le reflet de leur propre miroir.

Plusieurs de ces nomina-tions ont été obtenues moy-ennant paiements. Certains de ces pays complaisants ne savent même pas si Haïti se trouve sur Mars ou sur la Lune. Quelques-uns de ces diplomates de pacotille ont préféré participer au jeu du « Pwenn fè pa7 ». C’est une tradition florissante. Divers autres, auréolés de ces nom-

inations, forts de leur pseu-do-protection, ne paient pas une scène d’impôt. Les écon-omies vite engrangées sur le dos du peuple devraient se mettre à l’abri, le plus tôt possible, hors du pays où le soleil réchauffe parfois, un peu trop rapidement, les es-prits de certains associés aux longues dents. En ce sens, plusieurs de ces nominés avaient trouvé leur réelle vo-cation en étant des blanchis-seurs avérés.

Pour ce faire, les espèces rares sont utilisées pour ne pas éveiller les soupçons. Les grosses coupures, à l’ex-emple des billets de 500Eur ou de 1000 dollars améric-ains, plus malléables, peu-vent être enfouies allègre-ment dans les poches d’un veston. Par exemple, 400 billets de 500 Eur, équiv-alant à 200 000,00 Eur en petites coupures, peuvent être cachés facilement dans une pochette de cigarettes vide. Il en est de même pour 400 billets de 1000,00 $ US, l’équivalent de 4oo 000 Bi-dols5. Dans ce cas, ce n’est

pas un terrain de jeu pour enfants sages. C’est la mafia de haut niveau.

Dans cette perspective où le syndrome colonial nous laisse encore avec des séquelles non traitées, où des filous avec le vent en poupe, tout en étant les maîtres de céans, exploit-ent les travers de notre faib-lesse identitaire, voyez-vous un avenir pour cette nation, Haïti aura-t-elle une chance de s’en sortir ?

Il n’y a aucune raison de désespérer. Le mal est une tare contre-nature. Un héros de la race peut surgir de manière inattendue un de ces quatre. Les génies n’ont pas d’âge ni de date de pé-remption. Par conséquent, le salut d’Haïti est encore possible. Espérons-le, si nos « Péteurs de tête2 » de frères peuvent arrêter leur numéro et revenir sur terre en ces-sant de surfer sur un miroir à deux faces qui exacerbe les divisions !

Max Dorismond

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Le International

Coup d’État en Guinée, les forces spéciales affir-ment détenir le président Alpha Condé

En Guinée, des officiers des forces spéciales ont affirmé, dimanche

5 septembre, avoir capturé le chef de l’État Alpha Condé, dissous les institutions, pris le contrôle de Conakry et fermé les frontières. Les putschistes ont annoncé di-manche l’instauration d’un couvre-feu dans tout le pays “jusqu’à nouvel ordre” ain-si que le remplacement des gouverneurs et préfets par des militaires dans les ré-gions.

Les militaires ont aussi dit convoquer les ministres sor-tants et les présidents des institutions à une réunion lundi à 11 h (locales et GMT) à Conakry, dans un second communiqué qu’ils ont lu dans la soirée à la télévision nationale.

Aucun mort n’a été rap-porté dimanche, malgré les crépitements intenses d’armes automatiques en-tendus dans la matinée dans la capitale de ce pays cou-

tumier des confrontations politiques brutales. L’appar-ent épilogue de plus de dix années de régime Condé a donné lieu à des scènes de liesse dans différents quart-iers de la capitale.

“Nous avons décidé après avoir pris le président, qui est actuellement avec nous (...) de dissoudre la Consti-tution en vigueur, de dissou-dre les institutions”, dont le gouvernement, a dit, dans une vidéo, le chef des forces spéciales, le lieutenant-col-onel Mamady Doumbouya, au nom d’un “Comité na-tional du rassemblement et du développement”, au côté de putschistes en uniforme et en armes.

“Le président est avec nous, on tient tout Conakry”

Il a également annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes de ce pays d’Afrique de l’Ouest plongé depuis des mois dans une grave crise économique

et politique. Dénonçant la “gabegie”, le lieutenant-colo-nel Doumbouya, enveloppé dans un drapeau guinéen, a promis d’”engager une con-certation nationale pour ou-vrir une transition inclusive et apaisée”, dans une décla-ration à la télévision natio-nale qui a brièvement inter-rompu ses programmes.

Dans une interview exclu-sive accordée à France 24, Mamady Doumbouya a également affirmé que ses hommes détenaient Alpha Condé. “Le président est avec nous. Il est dans un lieu sûr. Il a déjà vu un médecin”, a-t-il déclaré. “On tient tout Conakry et on est avec toutes les forces de défense et de sécurité pour enfin mettre fin au mal guinéen”, a-t-il poursuivi.

Les putschistes ont égale-ment diffusé une vidéo, non authentifiée, du président Condé entre leurs mains. Ils lui demandent s’il a été maltraité, et Alpha Condé, en jeans et chemise froissée dans un canapé, refuse de leur répondre.

“Les forces de l’ordre affir-ment que les frontières sont fermées, que la Constitution est dissoute. Dans quelques heures, ils mettront un gou-vernement de transition en place. [Mamady Doum-bouya] a exigé qu’on signale qu’ils ne sont pas là pour s’éterniser au pouvoir mais pour planifier une transi-tion”, a expliqué, dimanche, Malick Diakité, correspon-

dant de France 24 à Conakry. Des tirs soutenus et des mili-taires dans les rues

Rien ne permettait d’af-firmer dimanche soir que Mamady Doumbouya et ses hommes avaient pris le con-trôle du pays. Le ministère de la Défense a initialement affirmé que la garde prés-identielle avaient repoussé les “insurgés” quand ils ont tenté de prendre le palais présidentiel. Mais les au-torités en place jusqu’alors ont ensuite sombré dans le silence.

Tôt dans la matinée, des tirs nourris d’armes automa-tiques avaient retenti sur la presqu’île de Kaloum, centre névralgique de Conakry, où siègent la présidence, les in-stitutions et les bureaux d’af-faires de ce pays d’Afrique de l’Ouest en proie depuis des mois à une grave crise économique et politique.

La présence des forc-es armées dans les rues, a été confirmée par Malick Diakité notre correspon-dant. “La population est massivement sortie dans la rue. Les forces de l’ordre sont en train de se promener dans la rue avec des blindés et ils sont applaudis par la population”, rapporte-il. Un témoin de Reuters a vu des camionnettes et des véhicules militaires accom-pagnés de motocyclistes en train de klaxonner en signe de liesse.

“Nous sommes fiers des

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Un groupe de soldats mutins des forces spéciales guinéennes a annoncé, dimanche, en Guinée, la dis-solution de la Constitution et du gouvernement, l’éviction du pouvoir du président Alpha Condé, la fermeture des frontières. Les putschistes ont également instauré un couvre-feu dans tout le pays.

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forces spéciales, honte à la police, honte à la milice de l’ancien président Alpha Condé, mort aux tortion-naires et aux assassins de notre jeunesse”, s’exclamait un manifestant voulant rest-er anonyme.

“Je ne pouvais pas imag-iner qu’Alpha Condé allait quitter le pouvoir de mon vivant, tellement il m’a fait du tort”, a confié Madiaou Sow, un chauffeur, “il a tué dans les manifestations ma soeur Mariama, mon neveu Bissiriou, mon cousin Alph-adio”.

Il faisait référence à la ré-pression sanglante des man-ifestations de l’opposition et de la mobilisation contre l’adoption par referendum en 2020 d’une nouvelle Con-stitution, dont M. Condé a tiré argument pour briguer et obtenir un troisième man-dat. “Nous allons réécrire

une Constitution ensemble, cette fois-ci, toute la Guinée”, a assuré le chef des putsch-istes, déplorant qu’il y ait eu “beaucoup de morts pour rien, beaucoup de blessés, beaucoup de larmes”.

Les principaux dirigeants de l’opposition, sollicités par l’AFP, n’ont pas souhaité s’exprimer. Mais le Front na-tional pour la défense de la Constitution (FNDC), coa-lition de mouvements poli-tiques et de la société civile qui a mené la contestation contre un troisième mandat d’Alpha Condé, a pris acte de “l’arrestation du dictateur” et des déclarations des mili-taires sur la Constitution.

Un coup de force condamné par la communauté interna-tionale

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Gu-terres, a condamné “toute

prise de contrôle du gou-vernement par la force” et appelé à la libération im-médiate du président Alpha Condé.

Le président en exer-cice de la Communauté économique des États d’Af-rique de l’Ouest (Cédéao), le Ghanéen Nana Akufo-Addo, de son côté, “exige le respect de l’intégrité physique” du chef de l’État guinéen, sa libération immédiate et “le retour à l’ordre constitution-nel sous peine de sanctions”. De son côté, le ministère des Affaires étrangères du Nigeria, la puissance économique régionale, a déclaré que le “coup d’État apparent” mené en Guinée violait les règles de la Com-munauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et a appelé au rétablissement de l’ordre constitutionnel. L’Union africaine a elle aussi con-

damné le putsch et réclamé la libération immédiate du président.

La France “condamne la ten-tative de prise de pouvoir par la force” en Guinée et appelle à “la libération immédiate et sans condition du président (Alpha) Condé”, pouvait-on également lire dans un com-muniqué du ministère des Affaires étrangères publié di-manche soir.

Paris “se joint à l’appel de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour con-damner la tentative de prise de pouvoir par la force” survenue dimanche et “de-mander le retour à l’ordre constitutionnel”, écrit le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay.

Avec AFP et Reuters

Afrique du Sud : l’ex-président Jacob Zuma en liberté conditionnelle pour raisons médicalesLes autorités pénitenciaires sud-africaines ont accepté, dimanche, la mise en liberté conditionnelle de Jacob Zuma pour motif médical. Condamné à 15 mois de prison pour outrage à la justice, l’ex-prési-dent est hospitalisé depuis un mois.

L’ancien président sud-africain Ja-cob Zuma, incarcéré

depuis le 8 juillet pour out-

rage à la justice, s’est vu ac-corder une remise en liberté conditionnelle pour raisons médicales, ont annoncé, di-

manche 5 septembre, les au-torités pénitentiaires sud-af-ricaines. Jacob Zuma, 79 ans, est hospitalisé - pour des rai-sons non dévoilées - depuis le 6 août, hors de la prison où il purge une peine de 15 mois d’emprisonnement pour avoir obstinément re-fusé de comparaître devant une commission d’enquête sur la corruption d’État sous sa présidence (2009-2018). “Le Département des ser-vices pénitentiaires (DCS) est en mesure de confirmer que M. Jacob Gedleyihlekisa Zuma a été placé en liberté conditionnelle pour raisons médicales”, selon un com-

muniqué. Jacob Zuma pour-ra rentrer chez lui à sa sor-tie de l’hôpital, a précisé un responsable pénitentiaire à l’AFP. Cette liberté condi-tionnelle prend effet diman-che et Jacob Zuma purgera le reste de sa peine hors de prison, mais pourra avoir à effectuer des travaux d’in-térêt général à sa sortie de l’hôpital.

“Le placement en liberté conditionnelle pour raisons médicales de M. Zuma signi-fie qu’il purgera le restant de sa peine au sein du système pénitentiaire communau-taire, où il devra respecter

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un certain nombre de con-ditions et sera soumis à su-pervision jusqu’à la fin de sa peine”, poursuit le DCS dans son communiqué.

Jacob Zuma “soulagé”

Cette mesure de liberté con-ditionnelle a été prise sur la base d’un “rapport médical” reçu par les services péni-tentiaires, selon le commu-niqué. Jacob Zuma a subi le 14 août une opération chiru-rgicale dont la nature n’a pas été précisée et reste hospi-talisé dans l’immédiat.

Mzwanele Manyi, porte-pa-role de l’ancien chef de l’État, a indiqué à l’AFP, n’avoir pas parlé à Jacob Zuma depuis

l’annonce de la mesure de liberté conditionnelle, mais que celui-ci était certaine-ment “soulagé, n’importe qui ne pouvant qu’être ravi quand cela arrive”.

Il a affirmé que l’empris-onnement “inconstitution-nel” de Jacob Zuma avait ag-gravé son état de santé. “Cela a eu un impact exponentiel en terme de détérioration de son état”, a-t-il ajouté, refu-sant de dévoiler la patholo-gie dont souffre Jacob Zuma.L’Alliance démocratique, principal parti de l’opposi-tion sud-africaine a estimé que la mesure de liberté conditionnelle était “totale-ment illégale et bafoue” la législation en matière de

détention, affirmant que Ja-cob Zuma a publiquement refusé d’être examiné par un comité médical indépen-dant.

Un mois de juillet mar-qué par des violences et des pillages

L’incarcération de Jacob Zuma avait déclenché une vague sans précédent de vi-olences et de pillages en Af-rique du Sud. L’actuel prés-ident, Cyril Ramaphosa, successeur de Jacob Zuma, avait dénoncé une tentative orchestrée de déstabiliser le pays. La reprise du procès pour corruption de Jacob Zuma, ouvert en mai et lié

à un contrat d’armement signé il y a plus de 20 ans, alors qu’il était vice-prési-dent, a été repoussée au 9 septembre.

Jacob Zuma doit répondre de 16 chefs d’accusation de fraude, corruption et rack-et dans le cadre de l’achat par l’Afrique du Sud en 1999 d’avions de combat, de na-vires de patrouille et d’équi-pement militaire à cinq en-treprises européennes. Il est accusé d’avoir reçu des pots-de-vin du géant de l’armement français Thalès, inculpé de son côté de cor-ruption et blanchiment d’ar-gent.

Avec AFP

Afghanistan : un chanteur a été assassiné par les talibansSelon CNN, Fawad Andarabi a été tué d’une balle dans la tête par les talibans, faisant craindre une nouvelle répression du régime islamiste.

Un assassinat qui fait craindre le retour d’une domination

stricte des talibans. Le chan-teur folk Fawad Andarabi a été traîné hors de son domi-cile, puis tué par les talibans, vendredi 27 août, dans une ferme de la vallée d’Andar-ab, en Afghanistan, a déclaré un journaliste local à CNN, ce mardi 31 août. Le fils du chanteur afghan a rapporté à l’Associated Press que son père avait reçu « une balle

dans la tête ». « Il était in-nocent, un chanteur qui ne faisait que divertir les gens », avait-il précisé. Seulement quelques jours après la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, cet assassinat pose la question de la ré-pression que pourrait im-poser le régime islamiste dans le pays.

La musique avait en effet déjà été interdite par les tal-ibans, lorsqu’ils étaient à la

tête de l’Afghanistan, entre 1996 et 2001. Le porte-pa-role des talibans Zabiullah Mujahid a rappelé, dans un entretien accordé au New York Times, « que la musique était interdite dans l’islam », assurant toutefois que les talibans espéraient pouvoir « persuader les Afghans de ne pas faire de telles choses, au lieu de faire pression sur eux ».

« Il apportait de la joie à cette vallée » L’ancien ministre de l’In-térieur, Massoud Andarabi, a ainsi dénoncé sur Twitter la mort de Fawad Andarabi. « La brutalité des talibans continue à Andarab. Aujo-urd’hui, ils ont brutalement tué le chanteur folklorique Fawad Andarabi qui appor-tait simplement de la joie à cette vallée et à ses habi-

tants. Comme il l’a chanté ici, “notre belle vallée… la terre de nos ancêtres…” ne se soumettra pas à la brutal-ité des talibans », a-t-il écrit. La rapporteuse des Nations unies, Karima Bennoune, a également appelé les gou-vernements « à exiger des talibans qu’ils respectent les droits de l’homme ».

La vallée d’Andarab est par ailleurs située près de la vallée de Panjshir, où des combats entre les talibans et les forces de résistance armée se déroulent depuis la semaine dernière. Des com-bats auraient également eu lieu dans la vallée d’où était originaire le chanteur af-ghan.

Le Point.fr

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No. 0096 Samedi 4 septembre 2021Le Sport

Football: Brésil-Argentine suspendu en raison de viola-tions du protocole anti-Covid

Ce devait être le grand choc du week-end en Amérique du Sud. Bré-

sil-Argentine, un vrai clas-sique, et des retrouvailles après la finale de la dernière Copa America qui a vu les partenaires de Lionel Mes-si sacrés face à la bande à Neymar. Le rendez-vous des éliminatoires de la Coupe du monde 2022 a tourné au fi-asco. Le match n’a duré que cinq minutes.

Au bord du terrain, l’agence sanitaire brésilienne Anvisa a interrompu la rencontre. Les agents sont intervenus pour violation présumée du procotole sanitaire an-ti-Covid en vigueur au Brésil. Quatre joueurs de l’Argen-tine évoluant en Angleterre sont ciblés : le milieu offen-sif Emiliano Buendia (Aston Villa), le milieu de terrain

Giovanni Lo Celso (Tot-tenham), le gardien de but Emiliano Martinez (Aston Villa) et le défenseur Cristian Romero (Tottenham). Ils de-vaient se soumettre à une quarantaine, ayant voyagé en Angleterre ou depuis l’An-gleterre lors des quatorze derniers jours.

Lo Celso, Martinez et Rome-ro titularisés malgré l’aver-tissement des autorités san-itaires

L’Anvisa avait bien annon-cé le protocole à suivre et avaient accusé ces joueurs, plus tôt dans la journée de dimanche, d’avoir fourni de « fausses informations » dans le formulaire d’entrée dans le pays. L’Angleterre, touchée par la pandémie de Covid-19, fait partie des pays sur la liste rouge du Bré-

sil. Depuis le 23 juin, toute personne étrangère venue du Royaume-Uni, d’Afrique du Sud ou d’Inde est inter-dite d’entrée sur le terri-toire brésilien, pour éviter la propagation de variants du Covid-19.

En dépit de l’avertissement adressé, le sélectionneur Li-onel Scaloni a bien aligné Lo Celso, Martinez et Romero. Leur présence sur le terrain a entraîné l’intervention de l’Anvisa à l’Arena Corinthi-ans. Les joueurs de l’Argen-tine, furieux après cette in-terruption, ont décidé de quitter le terrain. Ils ont fait savoir qu’ils refusaient de jouer si certains d’entre eux étaient mis de côté.

À 22h heure de Paris, 17h heure de Sao Paulo, la Con-fédération sud-américaine

de football (CONMEBOL) a communiqué sur les réseaux sociaux. Elle a annoncé la suspension de ce Brésil-Ar-gentine : « Sur décision de l’arbitre, le match organisé par la Fifa entre le Brésil et l’Argentine pour les élim-inatoires de la Coupe du monde est suspendu. L’ar-bitre et le commissaire du match soumettront un rap-port au comité disciplinaire de la Fifa, qui détermin-era la marche à suivre. Ces procédures sont strictement conformes à la réglementa-tion en vigueur. »

Le match a été définitive-ment arrêté. La CONMEBOL doit désormais se pencher sur le rapport des événe-ments et statuer. Lionel Scaloni a déclaré : « À au-cun moment nous n’avons été informés que (les qua-tre joueurs) ne pourraient pas jouer le match. Nous voulions jouer, et les Brésil-iens aussi. » Pour Enaldo Rodriguez, président par intérim de la Confédération brésilienne de football, ce qui s’est passé « est un épi-sode lamentable ».

Avec plus de 583 000 morts depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19, le Brésil est le deuxième pays le plus endeuillé du monde après les États-Unis (plus de 648 000 morts).

RFI

Le match entre le Brésil et l’Argentine, dimanche 5 septembre à Sao Paulo, s’est arrêté après quelques minutes de jeu. Quatre joueurs argentins, venus d’Angleterre, n’auraient pas respecté la quarantaine imposée. Furieux, les joueurs de l’Albiceleste ont quitté le terrain. La CONMEBOL (Confédération sud-américaine de football) a annoncé ensuite la suspension de la rencontre.

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No. 0096 Samedi 4 septembre 2021Le