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L ir e et V o u s ? Venez à la rencontre des auteurs, David François, Régis Goddyn et Marc Stéphan, venez à la rencontre du plasticien Marc Gerenton Découvrez le métier d’éditeur et lisez la bande dessinée avec les éditions de la Gouttière Parcourez le fanzine BD La hutte du Déhu Débattez sur des questions d'économie, frissonnez avec les nouvelles gothiques écrites par les Premières L y seguid la Acción Poética en los muros del instituto Faites vos provisions de livres avec la librairie Dallongeville Participez aux concours et gagnez des livres Et ECHANGEZ vos livres sur le stand TROC... J eudi 1 7 ma r s 2 01 6 Vivez une journée inhabituelle au Lycée ! Une journée organisée par les étudiants de CPGE Jeudi 17 mars 2016 - 10h à 16h30 Lycée Jean Calvin - Rue Jean Moulin - Noyon

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Lire et Vous ?

Venez à la rencontre des auteurs, David François, Régis Goddyn et Marc

Stéphan, venez à la rencontre du plasticien Marc Gerenton

Découvrez le métier d’éditeur et lisez la bande dessinée

avec les éditions de la Gouttière

Parcourez le fanzine BD La hutte du Déhu

Débattez sur des questions d'économie,

frissonnez avec les nouvelles gothiques écrites par les Premières L

y seguid la Acción Poética en los muros del instituto

Faites vos provisions de livres avec la librairie Dallongeville

Participez aux concours et gagnez des livres

Et ECHANGEZ vos livres sur le stand TROC...

Jeudi 17

mars

2016

Vivez une

journée

inhabituelle

au Lycée !

Une journée organisée par les étudiants de CPGE

Jeudi 17 mars 2016 - 10h à 16h30

Lycée Jean Calvin - Rue Jean Moulin - Noyon

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Une nouvelle fois, des professeurs et les étudiants de Première Année de Classe Préparatoire ont organisé Lire et Vous ? au lycée, une manifestation littéraire que nous espérons voir se pérenniser. Pourquoi organiser cet événement ? Pourquoi ne nous contentons-nous pas du rythme de vie ordinaire au lycée ponctué par les cours et les examens ? Pourquoi les étudiants de prépa s’investissent-ils dans cette action, eux dont le temps est si compté ? Les étudiants en classe préparatoire économique et commerciale au lycée Jean Calvin se destinent aux grandes écoles de commerce, ce choix marque d’abord leur attachement à la culture, dans une voie d’excellence, et aussi leur intérêt pour l’organisation, l’engagement, la communication. Dans cette double perspective Lire et Vous, dont l’esprit est de remettre le livre au centre de la vie quotidienne de lycéens, donne une occasion "grandeur nature" de s’employer dans tous les aspects de l’organisation et de la gestion du déroulement d’une manifestation culturelle et littéraire par laquelle les étudiants s’impliquent directement dans la vie de l’établissement, au service des lycéens. De leur coté, les professeurs, qui, avec les étudiants, portent ce projet souhaitent ramener l’attention sur le livre et ses acteurs parce que tous les auteurs ne sont pas morts, parce qu’être éditeur est un métier qui évolue au rythme de la vie de la chaîne du livre modulée par le contexte social, politique et économique, parce qu’à l’heure des achats en ligne, les libraires existent toujours et qu’il est de notre devoir de rappeler aux lycéens leur rôle indispensable, parce que le livre suit l’évolution de la société et peut, comme d’autres produits culturels, être objet d’échanges et de dons. Nous avons donc invité dans cet esprit des auteurs, David François, Régis Goddyn, Marc Stéphan et les créateurs en herbe du fanzine La Hutte du Déhu, un éditeur, Pascal Mériaux, et un libraire, Alain Gerboux. Nous avons demandé à Marc Gerenton, artiste présent dans la galerie d’exposition de nous montrer en même temps que des "oeuvres" des "livres" d’art . Enfin, nous organisons un troc de livres. D’autres événements compléteront ce programme. Nous sommes toujours Charlie et attachés à la liberté d’expression aussi nous présenterons une table rétrospective des œuvres des journalistes disparus ; un concours portant sur les rébus littéraires d’Honoré est aussi proposé. Nous n’écoutons pas non plus les sirènes de la fatalité claironnant « les jeunes ne lisent plus », et avons pris le pari de faire lire aux Terminales des classes de Sciences économiques et Sociales des essais proposés dans la sélection du prix lycéen du livre d'économie et de Sciences sociales. Le résultat a été au-delà de nos espérances, vingt-cinq élèves de Terminale se sont attelés à cette tâche. Nous proposerons des tables rondes aux élèves de Première ES et restons ainsi dans la même perspective où des élèves expliqueront à d’autres comment on peut être un lycéen bien dans ses baskets et pourtant considérer que la lecture des livres de S.E.S. peut se révéler indispensable et constituer une vraie richesse. Nous pensons aussi que tous les écrivains, même les plus grands, ont été des élèves débutants en écriture aussi avons nous proposé à la classe de Première L de se lancer dans la création de nouvelles gothiques. Vous pourrez lire certaines de ces nouvelles sur le salon et assister à une remise de prix aux auteurs des meilleurs textes. Enfin, Lire et Vous se déroule pendant le Printemps des Poètes aussi des enseignants ont-ils décidé de mener une Acción Poética à ce moment là, une autre façon de redonner sa place à l’écrit, là sur un autre support que le livre, à découvrir la semaine du 17 mars. Cerise sur le gâteau, et pour motiver davantage encore les troupes, nous avons organisé des concours et moult livres seront offerts aux lycéens qui ont largement mérité ces récompenses. Ce projet est porté par les étudiants, l’administration des deux lycées et des enseignants. Merci à eux, merci à Mélanie Catrice, Camille Decorte, Vincent Charles, Françoise Cheval, Nathalie Choquet, Marion Delmon, Marie-Pauline Deloute, Nathalie de Nardo, Laurent Florin, Sylvain Groetz, Brigitte Juranville, Aurélie Laluque, Christophe Louise, Natacha Passera, Jérôme Pauzet, Elisabeth Ramelet, Christophe Rindel, Josée Rolland, Ludovic Salmon, Céline Vasseur et tous ceux qui accompagneront leurs classes sur le salon ou participent d’une manière ou d’une autre.

Lire et Vous - 17 mars 2016 - Lycée Jean Calvin - Noyon - page 2

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Lire et Vous - 17 mars 2016 - Lycée Jean Calvin - Noyon - page 3

Lire et Vous ? - Le programme - 10h à 16h

Conférences

Rencontre avec Régis Goddyn, romancier - Infos page 8 13h - 14h : Rencontre avec les Secondes 2 14h - 15h : Rencontre avec les Premières L Classes de Mélanie Catrice, Brigitte Juranville et Vincent Charles Rencontre avec Pascal Mériaux, directeur des éditions de la Gouttière - Infos page 5 10h30 - 12h : 1STMG1 et 1STMG2, classes de Christophe Louise et Josée Rolland Rencontre avec David François, dessinateur - Infos page 6 13h - 14h : Secondes ASSPS, classe de Jérome Pauzet 15h - 16h : Secondes 5, classe de Laurent Florin et Sylvain Groetz Rencontres avec les intervenants

En dehors des conférences vous pourrez rencontrer sur le salon Nicolas Costeux de la Hutte du Déhu (infos page 7), David François (infos page 6), Régis Goddyn (infos page 8), Pascal Mériaux (infos page 5), Marc Stephan (infos page 17) et dans la galerie l’artiste Marc Gérenton (infos page 18). Stands

Le stand de la libraire Dallongeville avec Alain Gerboux, libraire Le stand Troc : Participez ECHANGEZ vos livres… Les éditions de la Gouttière - Infos page 5 La hutte du Déhu - Infos page 7 Concours

Avant et pendant le salon, différents concours vous seront proposés, une belle occasion de gagner des livres et des boites de jeux littéraires. Et aussi

Des tables rondes autour des livres d’économie proposées par les élèves et les profs de Terminale ES Une table hommage aux auteurs de Charlie Hebdo avec un concours sur les rébus littéraires d’Honoré Une Acción Poética avant et pendant le salon sur les murs du lycée (infos page 4) Une présentation des travaux de l’école de la bd (infos page 6 et 20) Un coin gore spécial Nouvelles gothiques (infos page 9) Et souvenez-vous, Lire avec le fracpicardie

Retour sur l’exposition Lire proposée par le fracpicardie - Infos page 19 Et pour finir, à 16h, pendant la récré de l’aprem

Une pluie de cadeaux pour les lauréats des concours organisés avant et pendant le salon et les auteurs des nouvelles gothiques auxquels seront remis le prix de la meilleure nouvelle gothique mais aussi le prix de l’originalité, le prix du suspens, le prix de l’investissement et le prix du passage le plus gore (infos page 9).

Venez assister à ces derniers rendez-vous qui clôtureront Lire et Vous ?

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Acción Poética

Il faut du bonheur et rien d’autre (Paul Eluard)

Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous

(Paul Eluard)

En un beso, sabras todo lo que he callado (Pablo Neruda)

No llores porque ya se terminó... Sonríe, porque sucedió

(Gabriel García Márquez)

Lire la poésie avec les Premières

par Marie-Pauline Deloute, Camille Decorte et Natacha Passera

Dans le cadre du Printemps des poètes 2016, nous avons décidé de libérer les mots et de

faire enfin sortir la poésie des carcans que représentent souvent les ouvrages littéraires. Enfin de la poésie en dehors des livres et du CDI !

S’inspirant d’une tradition sud-américaine, le lycée va revêtir ses plus belles lettres. Les slogans poétiques vont envahir les lieux et s’insinuer dans les moindres recoins de l’établissement.

Un peu de joie, de bonheur et de bonne humeur poétique et artistique. De la poésie urbaine, une tour de Babel poétique où les langues vont se côtoyer et investir les murs du lycée.

Lire et Vous - 17 mars 2016 - Lycée Jean Calvin - Noyon - page 4

Programme : Poésie Quand ? Dès le mercredi 16 et jusqu’au 25 mars Où ? Sur les murs du lycée, partout, ouvrez les yeux !

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Lire la bande dessinée

Rencontre avec Les éditions de la Gouttière Pascal Mériaux a accepté pour notre plus grande joie de venir une nouvelle fois présenter les éditions de la Gouttière, dont il est le directeur. Les éditions de la Gouttière sont une maison d’édition spécialisée en bande dessinée jeunesse pour les plus petits, parfois muette mais pas seulement. Elles publient, de façon moins régulière, des bandes dessinées collectives à usage pédagogique ou impliquant tout particulièrement les auteurs picards. Les éditions de la Gouttière sont le département éditorial de l’association On a Marché sur la Bulle, association Centre de Ressource en bande dessinée, organisatrice des Rendez-Vous de la Bande Dessinée d’Amiens.

Pascal Mériaux, qui est aussi le président du Centre régional Livre et Lecture en Picardie (CR2L) rencontrera les élèves de 1STMG pour une conférence sur le métier d’éditeur et une

mise en lumière de tous les rouages de la chaîne du livre. Quelques titres du catalogue des éditions de la Gouttière

Avant et pendant le salon, des concours seront organisés autour des éditions de la Gouttière. Des tirages seront effectués parmi les réponses gagnantes et des cadeaux seront remis

à la récré de 16h. Participez !

Lire et Vous - 17 mars 2016 - Lycée Jean Calvin - Noyon - page 5

Programme : Edition Quand ? 10h30 - 12h : Rencontre avec les deux classes de Première STMG - Auditorium 10h à 16h : Stand sur le salon

Notre mère la guerre, chroniques Récit de Kris, un ouvrage coédité par

les éditions de la Gouttière et Futuropolis, 2014

Dawid / Frédéric Maupomé : Supers, tome 1, Une petite étoile juste en dessous de Tsih, 2015

Frédéric Maupomé / Stéphane Sénégas : Anuki tome 5, Grand-Pied, 2015

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Lire la bande dessinée

Rencontre avec David François, dessinateur David François est un habitué pour notre plus grand bonheur, du lycée Jean Calvin. En 2012-2013, il a animé un atelier d’affiches sur la thématique de la lutte contre le bruit ; auparavant, en 2009-2010, son album "De Briques et de sang" scénarisé par Régis Hautière, avait fait l’objet d’un travail de recherches sur le Familistère et donné lieu à la création d’une exposition. Cette année, il accompagne, pour la deuxième fois, l’école de la bande dessinée, une "école" organisée par l’association On a marché sur la bulle qui propose aux lycéens volontaires de créer une planche de bande dessinée avec des professionnels, David François pour le dessin et Guillaume Magni, scénariste et intervenant enseignant l’histoire et les codes de la bande dessinée. Le dessin de la dernière page de cette brochure est une illustration de Bastien Ewrard, élève en Terminale S, un croquis préparatoire de sa planche pour l’école de la bd. Pendant le salon, David François rencontrera deux classes : les Secondes ASSPS (Accompagnement, soins et services à la personne) du lycée Charles de Bovelles qui participent au Prix du Meilleur Premier Album (MPA) organisé aussi par On a marché sur la bulle et les Secondes 5 qui mènent un projet de création de bande dessinée sous la houlette de leurs professeurs, Laurent Florin et Sylvain Groetz.

Bibliographie Un homme de joie, 2 tomes Editions Casterman. Tome 1, avril 2015 Tome 2, à paraître le 6 avril 2016 De briques et de sang Editions Casterman, 2010 David François a aussi participé à des collectifs : Cicatrices de guerre en 2009 édité par les éditions de la Gouttière et Mon histoire de migration en 2015 édité par Amiens Métropole. Il est aussi le coloriste de la série La guerre des lulus, 5 tomes aux éditions Casterman et Pour tout l’or du monde, éditions Soleil, 2011.

Lire et Vous - 17 mars 2016 - Lycée Jean Calvin - Noyon - page 6

Programme : Auteur Quand ? 13h à 14h : Rencontre avec les Secondes ASSPS 15h à 16h : Rencontre avec les Secondes 5 En dehors des conférences, David François sera sur le salon de 12h à 16h

"Un homme de joie", couverture du tome 1

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Lire la bande dessinée

Rencontre avec La hutte du Dehu Lors des Rendez-Vous de la bande dessinée à Amiens en juin 2015, nous avions rencontré les fanzineux de La hutte du Déhu. Nous les avons invité au lycée afin de présenter La hutte du Déhu, et ce d’autant plus que personne au lycée ne semble savoir ce qu’est un fanzine. Des créateurs en devenir qui viendront aussi présenter le Diplôme Universitaire Création de bandes dessinées (Université Picardie Jules Verne).

La hutte du Déhu par ses créateurs "Pas très loin d'ici, un matin de 1827, dans la brume printanière, le Déhu est apparu. Il est né d'un pot d'encre de Chine renversé au pied d'un arbre séculaire, par besoin des artistes de vouloir raconter une histoire avec des images. Depuis, il hante le papier imprimé afin de faire apparaître dans l'imaginaire du lecteur un sens entre 2 dessins. Il voyage à travers les âges, depuis Toppfer jusqu'à L'attaque des Titans, aux hasard des publications. Sa rencontre au coin d'un bosquet environnant, pas loin du Diplôme Universitaire Créateur de Bande Dessinée d'Amiens, nous a donné envie de l'aider dans sa tâche. Nous avons donc monté une Hutte pour l'accueillir, ainsi que tout autre artiste - en herbe ou confirmé - dans une communion autour de l'art séquentiel, c'est à dire la bande dessinée. L'idée étant d'aider les passionnés à valoriser leurs dessins par des conseils techniques, narratifs, et de les accompagner dans l'impression de leurs œuvres. Nous vous proposons de venir découvrir nos fanzines et nos projets, et ce que nous pouvons faire pour vous aider à réaliser une bd !"

La hutte du Déhu sera présente sur le salon de 10h à 16h

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Programme : Edition et BD Quand ? 13h à 16h30 Où ? Stand sur le salon

Le déhu en zone papetière

Responsables de publication : Nathalie Choquet et Céline Vasseur - Imprimerie spéciale - Numéro unique - Tirage : 400 exemplaires, mars 2016 -

Lycée Jean Calvin - Rue Jean Moulin - 60400 Noyon

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Lire au lycée avec un romancier

Rencontre avec Régis Goddyn Régis Goddyn a un jour expédié un exemplaire du premier tome de sa saga aux enseignants du lycée Calvin. Nous avons apprécié cette lecture et son univers. Nous avons alors décidé de l’inviter afin qu’il puisse nous raconter l’écriture : ses contraintes, ses difficultés et ses vertiges. Régis Goddyn débute sa carrière comme instituteur à Amiens. Il enseigne par la suite les Arts Appliqués, puis les Arts Plastiques. Il rejoint en 2006 l'université Paris XIII. Bien que sans rapport avec son engagement littéraire, cette affectation a joué un rôle déclencheur. L'ennui du train pousse au livre, qui à son tour pousse à l'écriture. En 2011, il intègre l'ÉSPÉ d'Amiens et poursuit l'écriture de son roman, "Le sang des 7 rois", publié chez l'Atalante.

Le sang des 7 rois Cette heptalogie de fantasy se déploie sur une planète qui ne porte pas de nom et dont les royaumes sont numérotés. Les hommes au sang bleu ou rouge s'y disputent le pouvoir politique, tandis que la magie semble toucher, au hasard, des êtres comme Orville ou Rosa errant dans un monde qui sombre peu à peu dans la violence. Au travers de son roman, Régis Goddyn propose une métaphore du monde contemporain, confrontant la rigidité d'un système à la saveur des utopies. Régis Goddyn rencontrera les Premières L qui ont rédigé une nouvelle gothique et les Secondes 2 de 13h à 15h dans l’auditorium. Il participera à la remise du Prix de la meilleure nouvelle gothique à la récréation de 16h.

Bibliographie Le sang des 7 rois, une saga en 7 tomes, 6 tomes parus. Editions L’Atalante Tome 1, avril 2014, tome 7 à paraitre en avril 2016. Deux nouvelles : Tant qu’il y aura des sirènes, nouvelle parue dans le recueil Bardes et Sirènes édité par Mnèmos en 2014 ; Un radeau sur le Styx, nouvelle à paraitre dans le recueil Légendes abyssales édité par Mythologica, 2016.

Lire et Vous - 17 mars 2016 - Lycée Jean Calvin - Noyon - page 8

Programme : Auteur Quand ? 13h à 14h : Rencontre avec les Secondes 2 14h à 15h : Rencontre avec les Premières L En dehors des conférences, Régis Goddyn sera sur le salon de 12h à 16h

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Ecrire une nouvelle gothique

Lire au lycée avec les Premières Littéraires

par Brigitte Juranville et Mélanie Catrice

Cette année, les élèves de Première L ont relevé le défi de se glisser dans la peau d’un

écrivain. Ils se sont ainsi lancés dans un ambitieux projet d’écriture : rédiger une nouvelle gothique. Après avoir étudié en littérature française et anglaise les différents rouages de ce genre

littéraire, nos apprentis écrivains ont sorti leur crayon et leur papier et se sont attelés à la réalisation de ce projet.

Nos jeunes auteurs avaient pour seule contrainte d’inscrire leur récit en Ecosse, le berceau du gothique et de laisser libre cours à leur imagination…

Un grand merci à eux pour leur investissement et la qualité de leur travail.

Le prix de la meilleure nouvelle gothique et autres prix Les professeurs qui ont accompagné le projet ont sélectionné six nouvelles. Les six textes ont alors été proposé à un jury littéraire composé de membres ne connaissant pas les auteurs : deux étudiants de Prépa Première année, Damien Luisin et François-Xavier Marchal, qui sont comme leur camarades engagés dans l'organisation de cette journée et Aurélie Laluque, professeur d’Espagnol, fraîchement arrivée au lycée, volontaire pour accompagner l’action culturelle. Trois autres jurés ont participé, tous étant acteurs de la chaîne du livre : Martine Le Goff, directrice de la médiathèque de Noyon, Alain Gerboux, libraire et Régis Goddyn, professeur et romancier, auteur de la saga « Le sang des 7 rois ». L’enthousiasme et l’investissement des élèves de Première L sur ce projet nous ont poussés à attribuer d’autres prix :

Le prix de l’originalité

Le prix du suspens

Le prix de l’investissement

Le prix du passage le plus gore

Les prix seront remis Jeudi 17 mars à 16h, pendant la récréation de l’après-midi. En attendant de connaitre le nom de tous les lauréats, tournez la page et partez en Ecosse afin de découvrir la nouvelle de Marie-Cécile Trir qui a remporté le prix de la meilleure nouvelle gothique. Bravo à Marie-Cécile.

Lire et Vous - 17 mars 2016 - Lycée Jean Calvin - Noyon - page 9

Programme : Nouvelle gothique Quand ? Remise des prix à 16h, pendant la récré. Toute la journée sur le salon, venez lire les nouvelles des Premières L

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Ecrire une nouvelle gothique

Inchkeith Island par Marie-Cécile Trir

Lorsqu'au début de l'année le projet de la rédaction d'une nouvelle gothique fut proposé à

notre classe, chacun l'accepta avec plus ou moins d'enthousiasme. De mon côté, bien qu'ayant certaines appréhensions, j'acceptai avec plaisir cet exercice qui me permettrait de mettre à l’épreuve mon imagination. Parmi les contraintes qui nous étaient imposées figurait celle du lieu : en effet, notre récit devait se dérouler en Ecosse. Pour ce faire, je me suis lancée dans la recherche d'un lieu à la fois mystérieux et chargé d'histoire. Inchkeith Island me parut être parfaite et m'inspira immédiatement. Ainsi en approfondissant mes connaissances sur l'histoire de File, je découvris que deux marins russes y avaient été enterrés : je me suis alors inspirée de cela pour imaginer ce qui avait pu leur arriver et c'est ainsi que sont nés Aleksei et Ivan. Dans ma nouvelle, j'aborde le thème d'une relation fusionnelle entre deux frères, sur fond de mystère et de drame. J'ai souhaité faire en sorte que mon histoire paraisse banale tout en ajoutant à la fin un élément qui vienne donner un tout autre sens au texte. Ainsi j'ai également cherché à démontrer jusqu'où pouvait aller un lien fraternel aussi fort que celui unissant Aleksei et Ivan. Bien évidemment, j'ai dû faire face à de nombreuses difficultés parmi lesquelles le manque d'inspiration. En effet, il m'est arrivé d'écrire une page entière en une heure puis de ne plus progresser pendant plusieurs semaines. Si la mise en place d'un scénario approprié ne fut pas un problème, j'eus cependant plus de difficultés à retranscrire mes idées à l'écrit. J'achevai finalement ma nouvelle après quelques mois de travail. J’espère avoir réussi à retranscrire mes intentions et vous souhaite une bonne lecture !

When the project of writing a novel was offered to our class, everyone accepted it with more

or less enthusiasm. On my side, although I had a few apprehensions, I gladly accepted this exercice that would enable me to improve my imagination.

Among the obligations that were imposed to us, there was one for the place : our story had to be set in Scotland. To do so, I looked for a place that was mysterious and full of history at the same time. Inchkeith Island seemed perfect and immediately inspired me. So when I found out that two Russian marines were buried there : I decided to imagine what could have happened to them and that's how Alekseï and Ivan were born.

In this short story, I broach the subject of an exceptional relationship between two brothers, against a backdrop of mystery and drama. I wanted to make my story appear common but with a final twist that would change the meaning of it. Thus, I tried to demonstrate the limits of a brotherly link as strong as the one that ties Alekseï and Ivan.

Of course I had to face many difficulties including the lack of inspiration. As a matter of fact, sometimes I would only write a whole page in an hour and then would not to be able to progress for several weeks. Although imagining an appropriate scenario wasn't a problem, I had a hard time putting my ideas on paper.

I finally finished my short story after a few months of work. I hope that I achieved my goals and that you will enjoy the story.

Lire et Vous - 17 mars 2016 - Lycée Jean Calvin - Noyon - page 10

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I

Il faisait nuit noire et la mer était glaciale. Ivan Koniakov et Alekseï Perov, partis seuls en mer depuis des semaines, tentaient vainement de se réchauffer, enroulés de fines couvertures usées, sur le pont de leur navire de fortune. Les deux compagnons, désireux de découvrir le monde, avaient quitté leur Russie natale en laissant derrière eux enfance, famille, et souvenirs d'une vie de misère qu'ils s'étaient jurés d'oublier. Leur premier désir avait été de visiter l'Écosse. Tout en elle les attirait : ses paysages époustouflants, ses bâtiments en ruines d'une beauté si captivante, sa nature verdoyante et surtout ses mystères. Ces histoires que l'on raconte aux étrangers comme aux habitants de longue date, ces histoires à faire frissonner, et qui pourtant chaque fois attisent un peu plus la curiosité de celui qui les entend. Ces mêmes histoires n'avaient cessé de bercer leur enfance, de nourrir leurs plus terribles cauchemars et de faire germer en eux ce goût prononcé pour l'aventure. C'est ainsi que, à peine avaient-ils eu dix-huit ans, qu'ils firent leurs adieux à leur mère et entreprirent un long périple vers l'Écosse, traversant mers et océans dans un froid polaire.

Jusqu'alors la mer s'était avérée être d'un calme olympien, mais ce matin le ciel avait pris une couleur sinistre qui lui était inhabituelle et l'air était plus froid que jamais. Plus tard dans l'après-midi, d'épais nuages gris étaient apparus et étaient descendus si bas dans le ciel qu'ils semblaient prêts à se noyer. Les deux frères avaient pris leur repas puis replié les voiles, soupçonnant un orage proche. Alekseï sortit sa montre à gousset et y jeta un rapide coup d'oeil : elle indiquait déjà vingt-deux heures. Autour d'eux, la mer commençait à s'agiter et le bateau se soulevait au rythme irrégulier des vagues de plus en plus violentes. Tout à coup, il y eu un puissant grondement et toute l'onde se mit à trembler. Un éclair déchira le ciel, crevant au passage des dizaines de nuages qui se mirent à déverser une pluie diluvienne. L'air se fit oppressant. La mer se déchaîna et des vagues gigantesques se formèrent, se mêlèrent aux nuages, s'allièrent au vent tentant inlassablement de faire chavirer le navire. Ballottés de part et d'autre du bateau, tels de vulgaires poupées de chiffons, Alekseï et Ivan s'agrippaient au moindre objet qu'ils avaient sous la main. Le bateau émettait d'horribles grincements et le mât était fissuré jusqu'au sommet. Quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient au fond de l'eau, avec pour seule preuve de leur existence quelques planches du pont dont les deux compagnons se servirent de radeau.

II Par chance, les vagues les avaient rapprochés de la côte d'un petit îlot dont les bâtiments sinistres

se discernaient à travers l'épais brouillard écossais. Ils n'eurent à ramer que quelques minutes, et heurtèrent la côte près d'un petit chemin escarpé. Ils sortirent péniblement de l'eau : Ivan avait réussi à rattraper quelques sacs avant qu'ils ne finissent au fond de la Manche. Plus gringalet, Alekseï s'était blessé au genou et à la tête dans la violence du naufrage.

- Comment te sens-tu ? lui demanda Ivan. - Ça va, laisse- moi juste... Je... répondit-il en reprenant difficilement son souffle. - Tu es blessé ! - Oh… Il tapota doucement ses blessures. - Rien de grave ! J'ai connu pire !... ajouta-t-il sombrement. - Bon. En tout cas nous l'avons échappé belle ! - C'est le moins que l'on puisse dire !"

Ils se retournèrent et regardèrent la mer. Au loin, des pièces de bois déchiquetées flottaient toujours à la surface. La tempête s'était calmée mais il faisait toujours un froid glacial et les deux frères étaient trempés jusqu'aux os. - "Montons ! dit Alekseï ou nous allons finir gelés sur cette plage !

Ivan acquiesça puis ils s'engagèrent tous deux sur le petit chemin de terre creusé dans la côte. La pente était plutôt raide, et comme si cela ne suffisait pas, la pluie rendait leur ascension encore plus

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difficile. Des mottes de terres s'effondraient sous leurs pieds et des petites rigoles d'eau se formaient, rendant ainsi la surface plus glissante qu'un parquet fraîchement ciré. Ils parvinrent malgré tout au sommet et purent alors observer l'île. Elle faisait une vingtaine d'hectares tout au plus et était parsemée de petites habitations vides qui devaient avoir une centaine d'années. La plupart n'avaient ni toit, ni porte, ni fenêtres, mais à la place des trous béants par lequel le vent s'engouffrait dans un soufflement terrible. Alors toute l'île semblait respirer et ce bruit assourdissant ne cessait jamais. Au loin, se dressait un imposant bâtiment qui surplombait une petite colline. Il était de forme rectangulaire et une petite tour s'élevait en son centre. Les massives briques grisâtres sur la façade étaient effritées et d'aussi loin, on pouvait tout de même distinguer les trois grandes fissures qui découpaient le mur principal, comme s'il avait été griffé par quelque créature malfaisante. Au- dessus de la porte principale, on apercevait une inscription mais Ivan et Alekseï étaient trop éloignés pour la lire et le brouillard rendait la tâche impossible. Les deux compagnons se décidèrent à partir en exploration afin de trouver un abri pour la nuit. Comme le grand bâtiment était le seul à posséder des portes et des fenêtres, ils s'y rendirent donc, serrés l'un contre l'autre, avançant péniblement face au vent.

Il leur fallut près d'un quart d'heure de marche avant d'atteindre l'entrée du bâtiment. À présent ils pouvaient lire l'inscription en gros caractères rouges, à l'allure menaçante : «Inchkeith Temporary Hospital». D'un air inquiet, Alekseï regarda Ivan dans les yeux puis frappa sur la grande porte, rouge elle aussi. Sans grande surprise, personne ne répondit. Il poussa donc l'un des battants de la porte, et tous deux s'engouffrèrent dans le bâtiment.

III A la seconde où ils franchirent le palier, ils se sentirent comme oppressés par une force

surnaturelle, étrange. Leurs coeurs se firent lourds dans leurs poitrines et leurs dos ployèrent sous le poids d'une charge inexistante. Alekseï et Ivan continuèrent malgré tout d'avancer, échangeant des regards complices et, sans même se parler, se comprenaient. Ils étaient indissociables, réglés ensemble comme les mécaniques d'une horloge, comme les deux parties d'un même coeur. Et pour cause, ils avaient toujours vécu ensemble et tout partagé depuis leur plus jeune âge lorsqu'ils vivaient ensemble.

À l'intérieur de l'édifice, tout était sombre. Le bâtiment semblait tout droit sorti d'une autre époque : il n'y avait pas de lampe à pétrole, seuls des vieux chandeliers dégoulinant de cire séchée, paresseusement installés sur de grossiers meubles en chêne. Le hall était désert et dévasté, au centre, trônait une massive table de bois qui devait sans doute servir de bureau à l'époque. Au sol, les dalles étaient jonchées de papiers jaunis par le temps. Les deux frères observèrent circulairement la pièce : le hall se prolongeait au fond en un long couloir sombre et menaçant. Ne voyant pas d'autre chemin, ils décidèrent de l'emprunter et s'engagèrent dans le long corridor. Une épaisse couche de poussière recouvrait le sol des couloirs, et, chose étrange quand on sait que cette île avait été déclarée inhabitée et inhabitable depuis plus de trois siècles, on pouvait distinguer ça et là quelques empreintes de pas. Uniquement éclairés par la faible lumière d'une bougie, Ivan et son frère progressaient lentement le long des murs de papiers peints décrépis, au son du grincement plaintif du vieux plancher fissuré. À mesure qu'ils avançaient, ils passaient devant une multitude de vieilles portes de chêne, chacune gravée d'un numéro. Après avoir tourné maintes fois, ils arrivèrent au bout du couloir où seul un vieil escalier en colimaçon, auquel il manquait la plupart des marches, était présent. Plus léger, Alekseï s'y engagea le premier. Il grimpa jusqu'au second étage en s'appuyant tantôt sur la rampe, tantôt sur le mur, se balançant avec souplesse entre les gouffres qui atteignaient jusqu'à deux mètres. Vint ensuite le tour d'Ivan qui devait bien faire un pied et cinq livres de plus que lui. Le hisser au sommet ne fût pas une mince affaire mais il y parvint tout de même à la force de ses bras, aidé par son frère. Là-haut, l'air se faisait du plus en plus frais. Une unique fenêtre s'ouvrait sur un ciel couleur saphir, parsemé d'une multitude de petites étoiles, et dont la beauté jurait avec les volets arrachés et les rideaux sales déchiquetés de la vieille fenêtre. Seule la lune, ronde et brillante, illuminait faiblement l'allée. Un léger courant d'air faisait onduler les longs cheveux bruns d'Alekseï.

Soudain un gémissement se fit entendre. Pris de panique, Ivan regarda Alekseï, leurs sangs se glacèrent. Les plaintes redoublèrent d’intensité, s'accompagnant de faibles toussotements. On semblait appeler à l'aide dans le désespoir le plus complet et affligeant. Les deux compagnons se lancèrent aussitôt à la recherche de ce qui devait être une pauvre créature agonisante. Ils suivirent les gémissements, la toux, lesrâles pendant prés de cinq minutes. Ils étaient à présent si proches du but que les cris semblaient provenir de la pièce adjacente. Ils se trouvèrent nez à nez avec une autre de ces massives portes de chêne,

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celle-ci portait le numéro 38. Précautionneusement, Ivan enveloppa la poignée de son épaisse main et tourna : un petit cliquetis se fit entendre et la porte s'ouvrit. A cet instant précis, les hurlements cessèrent et le silence se fit assourdissant. La porte s'était ouverte sur une vieille chambre de malade. Vide. Alekseï et Ivan furent aussitôt assaillis par une odeur de souffre et d'humidité. Le spectacle qui s'offrait à leurs yeux était épouvantable : un unique lit, vide également, défait, était disposé au centre le la pièce. Les draps étaient sales, maculés de tâches jaunâtres et de traces de sang. Au sol, on avait dessiné un pentagramme avec ce qui semblait être du sang. En face du lit, sur le mur, pendait un crucifix dont la statuette du christ paraissait jeter un regard désapprobateur sur la scène. Alekseï s'approcha avec prudence et effleura le pentagramme du bout des doigts.

- Le sang est encore frais ! s'écria-t-il avec stupeur. Et le lit est tiède, reprit-il d'un air sombre tout en posant ses mains sur le matelas. - C'est impossible... ! répondit Ivan dans une frustration qui semblait lui être inhérente.

Alekseï se mit alors à faire les cent pas dans la chambre, s'arrêtant ça et là, frappant contre le mur et écoutant attentivement. Il s'abaissa même pour examiner sous le lit, fit glisser ses doigts entre les planches dans l'espoir d'y trouver une trappe ou un passage dissimulé, en vain ! Il n'y avait par ailleurs aucune fenêtre, aucune ouverture de quelque sorte que se soit. Se rendant à l'évidence et ne sachant que faire, les deux frères furent pris de panique et quittèrent la pièce avec une rapidité inouïe. Ils sautèrent à bas de l'escalier, traversèrent les corridors et sortirent en trombe de l'hôpital. Comme il faisait nuit noire ils n’eurent d'autre choix que de renoncer à la chaleur de cet inquiétant hôpital et de s'abriter dans une des maisons qui l'entouraient..

IV - Qu’est-ce que c'est que cet endroit maudit ! s'écria Alekseï. Parmi tous les endroits au monde, il a

fallu que nous échouions sur cette île de malheur ! - Calme toi, il doit forcément y avoir une explication… répondit Ivan. - Il y quelque chose de mauvais ici, je le ressens ! Je l'ai ressenti dès que je suis entré dans cet

hôpital et toi aussi je le sais ! Oui ! J'ai eu la désagréable sensation d'être épié par une sorte de présence... malfaisante. Quelque chose s'est éveillé en moi, un instinct de survie, quelque chose d'animal qui me pousse à rester aussi loin de ce bâtiment que possible.

- Eh bien je suis d'avis que l'on se fie à cet instinct. Nous n'avons déjà que peu de chance de survivre ici il est inutile d'ajouter une menace supplémentaire.

- Qu'allons nous devenir ? Notre bateau a coulé avec tous nos vivres, nous n'avons même pas de quoi faire un feu, ni aucun moyen d'appeler du secours !

- J'ai réussi à sauver un sac de nourriture ! » se rappela Alekseï en montrant à Ivan un petit sac de marin en toile brune. En revanche pour ce qui est des secours, j'ai bien peur que tu ais raison... Il faudrait un miracle pour que l'on puisse sortir d'ici avant d'être mort de faim soupira-t-il.

- Dans ce cas, nous n'avons rien de mieux à faire que d'attendre ici, au moins nous sommes au sec... et aucun satané dessin de sang !

Ils posèrent alors leurs sacs dans le coin de la maisonnée puis retirèrent leurs vêtements humides. Après avoir pris un repas composé de pain mouillé d'eau de mer, de poisson et de fromage, ils s'endormirent dans de vieux lits dont les couvertures étaient si vieilles et rapiécées que c'était un miracle qu'elles soient encore là.

La nuit fut extrêmement agitée pour Ivan qui fut assailli de rêves dans lesquels ses souvenirs d'enfance refaisaient surface. II se rappelait des quelques bons moments passés avec ses parents avant que son père ne meurt, avant que sa mère n'épouse cet homme horrible et cruel. Ivan avait à l'époque dix ans et l'avait rencontré pour la première fois un soir, lorsqu'il revenait de l'école. Il se tenait derrière sa mère d'un air menaçant, le ton sec, le regard dur, à son bras était accroché un petit brun de six ans tout au plus et qui avait constamment l'air angoissé : Alekseï. Malgré son jeune âge, Ivan était doté d'une grande intelligence et avait tout de suite compris au regard méprisant que l'homme lui avait jeté, que cette nouvelle

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situation ne tarderait pas à virer au cauchemar. Et pour cause, chaque soir, l'homme rentrait à la maison en claudiquant, une bouteille à la main, une horrible puanteur d'alcool et de sueur émanant de son être. Il était d'une violence extrême et il lui arrivait bien trop souvent de s'en prendre physiquement à Ivan, à sa femme et même à son propre fils. Ce dernier passait des nuits entières à sangloter, grelottant dans son petit lit à côté de celui d'Ivan qui s'était aussitôt attaché à lui. Dès lors, les deux petits étaient devenus inséparables et aujourd'hui encore, Ivan se rappelait des nuits qu'ils avaient passées enfermés dans leur grand coffre à jouets, à trembler de peur et à chanter des berceuses en espérant couvrir le son atroce des grognements de leur père, les cris d'effroi de leur mère et les bruits de vaisselle cassée. Cette nuit, Ivan avait cru entendre ces mêmes hurlements et avait bien failli le réveiller à plusieurs reprises.

V

Au petit matin, les cris résonnaient encore et Ivan se réveilla avec un mal de tête insupportable. Il appela son frère mais ne reçut aucune réponse. Il se leva alors et se dirigea vers son lit, à l'autre bout de la pièce, sur lequel gisait un amas de couvertures déchirées et de morceaux de pierre tombés du mur effrité. Le matelas était de travers et avait été retourné : une lutte acharnée semblait avoir eu lieu dans ce coin de la pièce. Inquiet, Ivan tira les couvertures : aucune trace de son frère. Il fut si surpris qu'il recula de peur, se heurta au mur de pierre de la maisonnée et poussa un cri de douleur. Il sorti en trombe de la pièce en appelant Alekseï toujours sans aucune autre réponse que le sifflement strident du vent et le bruissement des feuilles mortes. Le jeune se mit alors à balayer l'Île du regard : les hautes herbes ondulaient au grè du vent, les vagues venaient se briser contre le flanc de la falaise et les bicoques étaient aussi vides et sans vie les unes que les autres. Soudain, Ivan posa ses yeux sur l'hôpital et son cœur s'arrêta. Une fraction de seconde lui suffit pour réaliser ce qui s'était vraiment passé la nuit dernière : les hurlements n'étaient pas issus d'un cauchemar, ce n'était pas ceux de son beau père mais ceux de son frère. Il passa nerveusement la main dans ses cheveux, derrière sa tête il sentit une énorme bosse et plusieurs entailles couvertes de sang séché : il comprit avec effroi qu'il avait été assommé la veille. Alors, le jeune garçon se remémora l'angoisse, le sentiment d'être épié, et le dégoût qui l'avaient assailli à son entrée dans l'hôpital : il n'y avait plus aucun doute possible pour lui, son frère avait été enlevé et emmené dans cet hôpital et il allait tout faire pour le retrouver.

VI

Ivan courut comme si sa vie en dépendait, ce qui était de circonstance étant donné son état et sa situation. La broussaille et les ronces lui écorchaient les jambes et causèrent sa chute à deux reprises. Il arriva en quelques minutes devant la porte de l'hôpital qu'il poussa avec fracas. Le hall étant encore plus dévasté et sale que la veille, et des gerbes de sang souillaient les murs et les dalles rougeâtres. Ivan se sentait guidé jusqu'à son frère par son instinct, il savait quelle direction prendre et sans réfléchir s'élançait à sa recherche. Cette fois- ci, il poussait une vieille porte en fer forgée et descendait un escalier de pierre jusqu'à un souterrain humide et froid. Il progressait prudemment, s'éclairant avec de vieilles allumettes récupérées la veille par Alekseï. Au loin, des plaintes faisaient écho mais Ivan tentait de les ignorer car il savait que ce n'était que simples créations de son esprit. Il arriva tout à coup dans une pièce plus froide encore que les précédentes et dont l'odeur de soufre et de mort qui s'en émanait était difficilement respirable. Sur le mur du fond étaient creusées de longues ouvertures rectangulaires, si certaines étaient vides ou recouvertes d'une couche de poussière et de plâtre, d'autres abritaient des dépouilles humaines dont il ne restait que les os. Au centre, trônait une table d'opération et sur la gauche une petite porte menait à ce qui devait être à l'époque une sorte de four crématoire. En effet, l'île avait servi à plusieurs reprises de quarantaine lors des épidémies de syphilis, et Ivan se trouvait en fait dans l'une des morgues de l'hôpital. Cette pièce dégageait une atmosphère si morbide, si lugubre qu'Ivan ne put y rester plus de quelques minutes et se remit à courir avant de prendre une seconde porte et de pénétrer à l'intérieur d'une pièce tout aussi étrange que la précédente. Il y faisait encore plus sombre et Ivan craqua une autre

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allumette. À la seconde où la pièce se trouva éclairée il poussa un hurlement effroyable : devant lui, sur le sol de terre battue, gisait face contre terre le corps inanimé d'un homme dont seule la chevelure brune était visible. Le coeur battant, Ivan se précipita au sol pour retourner le corps. Hélas ! Ce qu'il craignait s'avéra vrai et dans ses mains se trouvait le corps son frère. Il prit soin de vérifier si son coeur ne battait pas encore faiblement, il hurla son nom et le gifla même avant de réaliser qu'il n'y avait plus rien qu'il puisse faire pour le sauver. Alekseï était bel et bien mort. Ivan s'apprêtait à tomber de chagrin lorsqu'une voix se fit entendre. Aussitôt le jeune homme se redressa et hurla à pleins poumons : « Qui est là ? Je vous entends ! Sortez de là ! Qu'avez-vous fait à Alekseï, qu'avez-vous fait à mon frère ! » avant d'éclater en sanglot. Un ricanement s'éleva alors des ténèbres, Ivan craqua une seconde allumette et aperçut une silhouette féminine qui l'observait du fond de la pièce, vêtue d'un capuchon écarlate, un sourire malfaisant plaqué sur son visage. En proie à une fureur incontrôlable, Ivan se mit à courir avec violence vers la femme quand celle-ci disparut inexplicablement. Toutefois, Ivan pouvait encore ressentir sa présence et entendre son ricanement malsain. Il se sentait harcelé, dans sa tête s'élevaient des dizaines voix qui lui provoquaient une migraine d'une intensité inouïe. Jamais les maux de tête d'Ivan, qui pourtant étaient très fréquents, n'avaient été si dévastateurs. Fou de douleur et de chagrin, désespéré, le jeune homme porta le corps de son frère sur son dos, fit demi-tour et sortit de l'hôpital.

De toute sa vie, il ne s'était jamais senti si seul et désemparé Après s'être éloigné de l'affreux

bâtiment d'aussi loin qu'il put, il déposa son frère sur une parcelle de terre et se mit à pleurer pendant de longues heures. Puis, il creusa avec ses mains une fosse dans laquelle il déposa le corps. Autour de son cou étincelait un petit pendentif qu'il portait en permanence sans vraiment savoir d'où il venait et auquel il tenait beaucoup, Ivan le détacha puis le posa dans la main de son frère avant de le recouvrir de terre. Après quoi, fou de chagrin, il s'allongea sur le sol. Il n'avait plus de nourriture, plus de bateau, aucun moyen d'appeler du secours et ainsi aucune chance de survivre. Une semaine durant, de jour comme de nuit et malgré la pluie et le vent du nord qui n'avaient aucune pitié, Ivan resta sur la tombe de son frère et finit par mourir de faim, de froid et de chagrin.

Le château Castle Stalker, en Ecosse, qui aurait pu être le décor de la nouvelle

de Marie-Cécile - Photographie d’Andy Lee

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Un matin, quelques jours après la mort des deux frères, un navire russe accosta sur Inchkeith Island et une dizaine de personnes en sortirent. Le capitaine, un beau jeune homme à l'air assuré, ordonna à son équipe de le suivre et ils entamèrent l'ascension de la falaise par un petit chemin de terre. Une fois au sommet, ils se mirent à observer scrupuleusement l'île quand tout à coup un des matelots s'adressa au capitaine :

- Sacha ! Je crois que je le vois ! Là-bas, à gauche… Ce dernier jeta un coup d'oeil dans la direction indiquée et aperçut au loin une forme humaine, couchée sur le sol. Sacha fit signe à ses hommes d'avancer avec lui et ils parvinrent au corps d'Ivan, gelé près d'une motte de terre.

- Oh non !... C'est bien ce que je craignais, nous sommes arrivés trop tard ! annonça sombrement le capitaine. - Je suis désolé, je sais que vous étiez amis... Lui répondit l'un des hommes, posant une main amicale sur son épaule. - Je sais Sergueï, merci. Mais je m'y attendais. Quand j'ai appris son départ je savais au fond de moi que je ne le reverrai plus jamais. Sa mort reflète parfaitement sa vie : cruelle et injuste. - Regardez, on dirait qu'il a enterré quelque chose ! dit l'un des hommes avant de se pencher, de retirer quelques morceaux de terre et d'en sortir un pendentif doré. Sacha sourit faiblement. - C'est celui de son frère. II l'avait récupéré après sa mort... - Capitaine... Je ne voudrais pas être indiscret mais, que s'est-il passé exactement ? demanda timidement Sergueï. - Ivan était... mon meilleur ami. Je l'ai toujours connu, nous étions ensemble jusqu'à la fin de nos études. C'était quelqu'un d'exceptionnel : intelligent, honnête et toujours prêt à aider quiconque était dans le besoin. Je savais que je pouvais compter sur lui. Malheureusement quelques années après la mort de son père, sa mère s'est remariée avec un certain Anton... Un type horrible, il avait un fils : Alekseï. Il la battait, il battait les enfants... Quand ils commencèrent à grandir, ils se rebellèrent contre lui. Plusieurs fois, ils en vinrent aux mains, le dernier accident doit dater de quelques mois maintenant. Un jour Anton avait giflé la mère d'Ivan et il avait voulu la défendre, la situation a dégénéré et Anton a sorti une arme de sa poche. Personne ne sait comment il se l'est procurée ! Quoi qu'il en soit il l'avait, et il s'en est servi : il l'a pointée sur Ivan, Alekseï s'est précipité sur lui pour empêcher son père et le coup est parti. Anton a tiré une balle dans le coeur de son propre fils puis quand il a compris ce qu'il avait fait, l'a pointée sur lui-même. Ivan ne l'a pas supporté, il a commencé à devenir complètement fou : il agissait comme si rien n'était arrivé, comme si son frère était toujours vivant... Je ne l'avais jamais vu aussi désemparé : il avait des crises d'hystérie, des hallucinations... Parfois il devenait même violent et se claquait la tête dans les murs ! Il y a quelques semaines je suis venu lui rendre visite et j'ai trouvé sa mère en larmes dans le salon : il venait de partir avec le vieux bateau de son père en lui laissant une note disant que lui et son frère avaient décidé de visiter l'Écosse. Elle était effondrée et m'a supplié de le retrouver. J'ai tout de suite su qu'il y avait peu de chance que je ne revois mon ami d'enfance sain et sauf... Mais je veux le ramener à sa mère, je veux qu'elle puisse l'enterrer et tenter de faire son deuil, cette femme a subi tellement de tragédies, je ne peux pas la laisser dans l'attente et l'incertitude.

Le discours de Sacha avait ému toute l'équipe et personne n'osait plus parler. On transporta alors le corps d'Ivan jusqu'au bateau où on l'enveloppa dans un linge blanc. Puis le capitaine jeta un dernier regard sur l'île avant de repartir : la tempête s'était à présent levée et le vent caressait doucement les feuilles des arbres. Sacha était bien entendu triste d'avoir perdu son plus cher ami, mais il connaissait Ivan mieux que personne, sauf peut-être Alekseï, et savait au fond de lui qu'il aurait privilégié la tranquillité de la mort à une vie de chagrin et de folie.

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Lire au lycée avec un professeur de Lettres

Rencontre avec Marc Stephan

Marc Stephan était professeur de Lettres au lycée Jean Calvin jusqu’en juin dernier. Aujourd’hui il enseigne au lycée Jean Rostand de Chantilly et revient dans nos murs pour présenter ses publications. Une visite attendue.

Une semaine pour réussir son oral de français au BAC L'oral de français du baccalauréat en Première est une épreuve souvent redoutée. Cet ouvrage propose un programme méthodique et détaillé pour éviter le travail inefficace de dernière minute. En une semaine, les lycéens sont accompagnés à chaque étape de leurs révisions pour accéder à la réussite : Le matin : réviser les textes Un rappel des grandes problématiques des 6 objets d'étude. Un travail d'analyse et d'explication littéraire sur un corpus de textes. Des corrigés sous forme de plans détaillés. L'après-midi : préparation de l'entretien Des simulations d'entretiens oraux avec des conseils et astuces. Des références pour consolider sa culture littéraire.

Marc Stephan sera présent pour une rencontre discussion avec les visiteurs sur le stand librairie de 13h à 16h30

Bibliographie Une semaine pour réussir son oral de français au BAC Editions Ellipses marketing, ISBN 978-2-340-00293-7, 2015. A paraître en avril 2016 : Lucrèce Borgia. Editions Magnard, collection Classiques et Patrimoine.

Lire et Vous - 17 mars 2016 - Lycée Jean Calvin - Noyon - page 17

Programme : Auteur Quand ? De 12h à 16h sur le salon, stand Librairie

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Lire des livres d’art avec Marc Gerenton Hasard du calendrier, la galerie d’exposition présente au moment de Lire et Vous ?, les œuvres de Marc Gerenton, une belle opportunité qui permet aux visiteurs de découvrir aussi une branche moins connue du monde de l’édition, le livre d’art. Les recherches plastiques de Marc Gerenton sur l’espace, le plein, le vide, le dessin et la sculpture, l’ont amené à s’intéresser à la poésie ; il a collaboré avec de nombreux poètes, parmi lesquels on compte André Velter, Hubert Haddad, Jean-Pierre Verheggen, Zéno Bianu, pour ne citer qu’eux. Ces rencontres avec les écrivains l’ont amené à puiser dans les nouvelles technologies pour en extraire d’archaïques créations, les "poétic spams", petites formes de dessins animés accompagnés de poésie sonore, et de musique qu’il diffuse sur internet, et qu’il projette sur les murs des salles d’exposition ; il les à également invité à écrire dans ses catalogues d’expositions et a réalisé avec eux de nombreux livres de bibliophilie en éditions limitées.

Pendant le salon, vous pourrez visiter l’exposition, discuter avec Marc Gerenton et découvrir ses ouvrages.

Quelques titres de Marc Gerenton - Dormoy, Denis / Marc Gerenton. Mangeurs d’astres. Editions Rencontres, 2001 - Verheggen, Jean-Pierre / Marc Gerenton. Poème presque poème. Editions Leporello Rencontres, mars 2007 - Dormoy, Denis / Marc Gerenton. Tremblements. Editions l’Annexe Rencontres, collection En Regards, 2007. - Marc Gerenton Avallon Soissons, catalogue d’exposition.

Plus d’infos ? Visitez le site internet de Marc Gerenton : http://www.gerenton.fr

Programme : Livres d’art

Quand ? Toute la journée pendant le salon

Où ? Galerie d’exposition

Extrait de Tremblements

=>

Installation de l’exposition dans

la Galerie des Lycées de Noyon,

2 février 2016 <=

Lire et Vous - 17 mars 2016 - Lycée Jean Calvin - Noyon - page 18

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Dans le cadre de son partenariat avec le fracpicardie, la

galerie du lycée a accueilli du 7 janvier au 2 février 2016 l’exposition Lire.

Les parcours proposés par la médiatrice du frac ont

largement invité les élèves à articuler et à interroger ces deux champs d’expression de l’écrit et de l’image qu’ils côtoient, et pratiquent, quotidiennement au lycée et dans leur vie.

Cette exposition a pu pour ceux qui l’ont visitée

constituer le meilleur préambule aux autres actions du projet « Lire et vous ? » qui vise d’abord à ramener l’attention des lycéens sur l’écrit et sur le livre.

Étaient exposés des dessins de quatre artistes

contemporains (nés au début des années quarante), l’anglais Glen Baxter, l’américain Allen Ruppersberg, et deux français, Etienne Pressager et Gérard Titus-Carmel (qui vit et travaille en Picardie).

Chacun d’entre eux instaure dans les œuvres exposées un rapport particulier, nouveau souvent et revendiqué,

avec l’écrit ; le livre comme objet prend chez Ruppersberg une place décisive dans l’expression plastique, la lettre devient elle-même objet, forme, image chez Pressager, quand Titus-Carmel joue littéralement sur la lettre et les mots dans son dessin, qui les fait s’ordonner de manière inattendue, sinon absurde. Enfin Baxter reprend pour les détourner les couvertures de la célèbre collection Que sais-je ? en exploitant la palette habituelle de l’éditeur, et en proposant des « titres » nouveaux où l’esprit de dérision n’a pas totalement rompu avec une certaine crédibilité… L’anarchisme, n°479 de la collection, est devenu ici L’anarchie et sa couverture semble avoir souffert quelques dommages bien compréhensibles.

Le spectateur est sollicité, invité à lire l’image (qui parfois contient

du texte proprement dit, chez Baxter ou Titus-Carmel) et qui par ailleurs « raconte quelque chose » ou montre quelque chose qui ne se donne pas immédiatement, qui a à être lu , décrypté.

Dans Les nourritures culturelles Titus-Carmel propose

explicitement de relier littérature et expression picturale, en associant un nom d’écrivain et un nom de peintre à un produit alimentaire (présenté comme au retour du marché) – donc dans le quotidien le plus prosaïque. Lire, des images ou des textes, c’est aussi nécessaire que de se remplir l’estomac, ce pourrait même être, ou devenir finalement le même geste, où ces trois gestes se retrouvent en un seul.

Chez Ruppersberg le livre est l’objet du dessin, de façon plus

conventionnelle il est mis en valeur par l’attention qui est portée sur lui par le regard du l’artiste, puis celui du spectateur. Le livre devient proprement la matière de l’œuvre plastique. Chez Pressager, c’est même la lettre qui fournit cette matière, l’élément d’écriture devient élément d’image, les trois dernières lettres de l’alphabet, x y z, qui ne font pas un mot (au grand désespoir des amateurs de Scrabble peut-être) livrent néanmoins ici du sens à qui « lit » le dessin.

Que sais-je ? L'ETUDE DE LA CONDENSATION Glen Baxter - 1989 Encre de Chine et crayons gras sur papier 79,3 x 58 cm 66,7 x 52,8 cm (hors marge) Collection du fracpicardie

Lire et Vous - 17 mars 2016 - Lycée Jean Calvin - Noyon - page 19

Lire au lycée

avec le fracpicardie

par Céline Vasseur

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Croquis préparatoire de Bastien Ewrard pour l’école de

la bd