LIVRES VARIÉS ––––––––––––

« Je pense souvent à la belle inscription que Plotine avait fait placer sur le seuil de la bibliothèque établie par ses soins en plein Forum de Trajan : Hôpital de l’âme. » (Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien).

[TUNISIE]. Gravure coloriée du XVIe siècle : plan de la ville de Mahdia. Gravure sur cuivre du XVIe siècle, coloriée, extraite de l’ouvrage de Georg Braun, Civitates orbis terrarum (1572). Il s’agit de la presqu'île de Mahdia en Tunisie, que les chrétiens nommaient « Africa olim Aphrodisium » en référence à Venus.

215 x 238 mm. 180 €

[OISE - BEAUVAIS]. Gravure coloriée du XVIe siècle : plan de la ville de Beauvais. 300 € Gravure au burin de Raymon Rancurel (ou Rancurelle), coloriée. Porte la mention « Raymond Rancurellus faciebat Anno 1574 ». Plan issu de la Cosmographie universelle de Sebastien Münster par François de Belle-Forest, à Paris en 1575. 2 ff. montés ensemble. 334 x 417 mm. Quelques petits manques marginaux.

Joli plan, très décoratif.

[BRUXELLES]. Gravure coloriée du XVIe siècle : plan de la ville de Bruxelles d’après Münster BELLE-FOREST, François / MÜNSTER, Sebastien. « Le grand plant et vray portrait de la ville de Brusselles ». 450 €

[1575]. Gravure sur bois coloriée. 2 ff. montés ensemble. 334 x 429 mm. Plan issu de la Cosmographie universelle de Sebastien Münster par François de Belle-Forest, à Paris en 1575. Voir Lisette DANCKAERT, Bruxelles: cinq siècles de cartographie, n°16

Joli plan, très décoratif.

[DAUPHINÉ]. STATUTA DELPHINALIA hoc est libertates per illustrissimos Principes Delphinos Viennenses Delphinalibus subditis concessae Statuaque et Decreta ab eisdem Principibus […] Gratianopoli, impensis Petri Charvys, 1619. 500 € In-4 de [4], 128, 56 ff. Parchemin souple, titre manuscrit au dos (reliure de l’époque).

Quatrième édition des Statuts du Dauphiné (les trois précédentes sont de 1508, 1529, 1531) présentant une page de titre imprimée en rouge et noir et illustrée d’un bois gravé représentant les armes du Dauphiné.

Cette édition fut imprimée sur un papier de médiocre qualité, mal encollé, et présente donc quasiment toujours des rousseurs. Cet exemplaire ne fait pas exception. Une large biffure pour masquer un ex-libris sur la page de titre a troué un peu le papier. Infime marques de vers en marge extérieure d’une dizaine de feuillets sans atteinte au texte. Parchemin un peu taché et dos bruni. Petit manque de papier dû à sa fragilité dans la marge extérieure des 4 premiers feuillets.

Nombreuses soulignures et annotations anciennes à l’encre noire dans les marges. Agréable exemplaire néanmoins, dans sa première reliure, provenant de la bibliothèque du célèbre bibliophile dauphinois Eugène CHAPER (ex-libris gravé au contre-plat). Deux ex-libris manuscrits sur le titre.

[VIAU, Théophile de]. Nouvelles oeuvres de feu Mr. Theophile, composées d'excellentes Lettres françoises & latines. Soigneusement recueillies, mises en ordre & corrigées par Mr. Mayret.

Paris, chez Antoine de Sommaville, 1642. In-8 de [13] ff. 428 pp., [1] f. Plein vélin souple crème de l’époque, dos lisse portant le titre à la plume (reliure légèrement salie sans gravité, pâle mouillure). 450 €

Seconde édition des lettres françaises et latines de Théophile de Viau recueillies par Jean Mairet (l’originale avait paru un an plus tôt). Elle est illustrée d’un beau portrait de l’auteur gravé par Daret en frontispice.

« De Villon à Jean Genet, de Sade à Rimbaud, une lignée de réprouvés ont fait de l’écriture l’instrument de leur refus. Théophile de Viau est de ceux-là. […] Cette voix trop singulière en son temps vibre de mille résonances avec la nôtre » (Maurice Lever).

Bon exemplaire, dans sa première reliure de vélin.

CUREAU DE LA CHAMBRE, Marin. Les Charactères Des Passions.

Amsterdam, Chez Antoine Michel [i.e. Elzevier], 1658-1663. 2 vol. in-16 (131 x 74 mm) de [12] ff., 599 pp. ; 397 pp. Maroquin citron, triple filet doré sur les plats, dos à nerfs orné, pièces de titre et de tomaison, tranches dorées (Rel. du XIXe). 600 €

Véritable édition elzévirienne, donnant à la suite des Caractères de passions le Traité de la Connaissance des Animaux. L’auteur, médecin du chancelier Séguier lui dédia son ouvrage. Guez de Balzac lui écrivit : « Jamais homme a connu l’homme à l’égal de vous […] On peut dire sans en dire trop, que vous êtes philosophe en chef. » Cureau de la Chambre fut aussi médecin de Louis XIII et de Mazarin.

Joli titre frontispice gravé.

Bel exemplaire, finement relié.

Satyre Menippée de la vertu du catholicon d’Espagne […]. A Ratisbonne chez Mathias Kerner, 1664. 1 vol. in-16 de 336 pp. 700 €

Belle édition imprimée par Foppens, que l'on joint à la collection des Elzevier. Premier tirage à cette date, sans l'errata au verso du quatrième feuillet et les 2 figures. On trouve la belle planche dépliante de la procession de la Ligue qui manque souvent selon Cazaux (n°35).

ON JOINT : Quatuor Clariss. Virorum Satyræ. Nic. RigaltI. P. Funus Parasiticum. Justi Lipsii Satyra Menipæe, smnium. P. Cunæi Sardi Venales, Juliani Imp. Cæsares à P. Cunæo translati. Lugduni Batavorum, ex officinâ Marciana., 1620. 2 parties en un vol. in-16 de 98 pp. ; 202 pp.

Soit 2 vol. in-16 reliés en plein maroquin vert, triple filet doré encadrant les plats avec armes dorées au centre, dos lisses ornés, pièces de titre de maroquin bordeaux, roulette dorée intérieure et sur les coupes, tranches dorées (reliures de l’époque).

Réunion de quatre satyres : la première est une « satire des parasites » de Nicolas Rigault, texte qui le fit remarquer du président De Thou ; la seconde est la célèbre Satyre ménippée de Juste Lipse ; la troisième est un texte de Pierre Cunæus, Sardi Venales ; et la quatrième, Les Césars de l’empereur Julien.

Belle réunion de ces satyres reliées en plein maroquin vert aux armes de Jean-Louis de Viefville des Essarts (1744-1820), cousin germain de Camille Desmoulins, député du Tiers-État en 1789 puis maire de Guise en 1800 et baron d’Empire (avec son ex-libris armorié gravé dans le second volume). Quelques discrets frottements et taches aux reliures sinon très beaux exemplaires.

PASCAL, Blaise. Pensées de M. Pascal sur la Religion et sur quelques autres sujets, Qui ont esté trouvées après sa mort parmy ses papiers.

Paris, Guillaume Desprez, 1670. 10 000 € In-12 (156 x 84 mm) de [41] ff., 365 pp., [10] ff. (tables). Plein veau brun de l'époque, dos à nerfs orné, filet doré sur les coupes, tranches mouchetées (reliure de l’époque).

EDITION ORIGINALE. Rappelons que l’originale est celle donnée en 365 pp. et non en 334 pp. comme l’affirmait Brunet. Il existe deux exemplaires connus d’une rarissime version de pré-tirage à la date de 1669 qui semblerait avoir été imprimée à nombre très restreint pour les proches de l’auteur. Notre exemplaire comporte comme il se doit le chiffre de Desprez sur le titre ainsi que la vignette de la Sorbonne en page 1, la préface d'Etienne Perier, les approbations des docteurs et, à la fin, 10 feuillets de table. Le privilège est daté du 7 janvier 1667 (achevé d'imprimé le 2 janvier 1670) avec au verso, les fautes à corriger.

Quelques rousseurs, plus prononcées à certaines pages. Discrète trace de restauration aux mors.

Bel exemplaire à grandes marges et dans sa première reliure en veau, conditions fort désirables et devenues difficiles à réunir de nos jours pour cet ouvrage phare de la pensée philosophique française.

[DAUPHINÉ]. [CHORIER, Nicolas]. Histoire de la vie de Charles de Crequy de Blanchefort, duc de Lesdiguières, Pair et Maréchal de France, Chevalier des Ordres du Roy, & Lieutenant Général au gouvernement de Dauphiné.

A Grenoble, chez François Provensal, 1683. 800 € 2 tomes en 1 vol. in-12 de [12] ff., 274 pp., [1] f. ; 288 pp. Plein maroquin rouge, triple filet doré sur les plats, dos à nerf orné, double filet doré sur les coupes, dentelle intérieure dorée, tranches dorée (Duru et Chambolle 1863).

Très bel exemplaire, soigneusement lavé et encollé puis luxueusement relié par Duru et Chambolle.

LE CLERC, Sébastien. Pratique de la géométrie, sur le papier et sur le terrain. Paris, Pierre Mortier, 1691. In-8 de front, [4], 185 pp., [3] ff., pleine basane marron de l'époque, dos à nerfs orné, pièce de titre, tranches rouges (reliure épidermée). 400 €

Contrefaçon peu courante de l’édition de 1682 de ce célèbre traité qui eut une influence importante notamment grâce à ses illustrations. L’auteur, initié à l’art de la gravure sur les conseils de Le Brun, fut nommé graveur du roi par Louis XIV à la mort de Claude Mellan auquel il succéda. Son style influença fortement l’art de la vignette gravée au XVIIIe siècle.

Bien complet des 82 planches gravées sur cuivre, mettant en scène les différentes figures de géométrie dans des décors fouillés avec un style architectonique remarquable.

Bel exemplaire de cet élégant petit traité. Ex-libris Bernardi Peter (étiquette sur le contreplat supérieur) et une mention manuscrite d’ex-dono sur la page de faux-titre (prieur de la chartreuse de Lyon).

MERCURE GALANT. Lot de 50 volumes : 1691 - 1699. 2000 € Année 1691 : mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre Année 1692 : mai, juin, juillet, septembre, novembre Année 1693 : août, septembre Année 1694 : mars, avril, juin, juillet, août, septembre, décembre Année 1695 : janvier, mars, avril, juin, octobre, décembre Année 1696 : janvier, mars, avril, juin, août, octobre, novembre Année 1697 : mars, mai, juin, septembre, octobre, novembre Année 1698 : janvier, février, avril, juin, juillet, octobre, novembre Année 1699 : mars

50 vol. in-12. Les reliures d’époque sont en veau ou basane, décorées au dos et présentant souvent des tranches dorées. Elles sont pour la plupart très défraîchies. La plupart des volumes sont ornés de planches gravées, toujours dépliantes en ce qui concerne les airs de musique. Le Mercure galant, ancêtre du Mercure de France, fut l’un des premiers périodiques français, fondé en 1672 par Donneau de Visé. Rendant compte de nombreux évènement mondains, présentant des pièces littéraires de styles variés et se faisant l’écho de faits historiques contemporains comme d’histoires fabuleuses et fantastiques, le Mercure Galant eut souvent mauvaise presse. On a quelquefois minimisé sa valeur et son intérêt et, déjà au XVIIIe siècle, Camusat dans son Histoire critique des journaux, rapportait la chose suivante : « Le public a toujours été partagé sur l’estime que l’on doit faire à ce périodique. Les uns l’ont regardé comme un livre dont on ne saurait se passer ; les autres l’ont absolument méprisé comme un ouvrage beaucoup moins utile qu’un almanach […] » (Hatin, Bibliographie historique et critique de la presse périodique française, Firmin Didot Frères, 1866, p. 24). Ce serait méconnaître le rôle que le Mercure a joué dans l’histoire littéraire et oublier les grands noms du monde des sciences, des arts, et des lettres, qui ont compté parmi ses rédacteurs.

LA BRUYERE, Jean de. Les Caractères de Théophraste traduits du grec, avec les caractères ou les moeurs de ce siècle. Neuvième édition, revue et corrigée.Paris, Michallet, 1696. 2500 €In-12 de [16] ff., 52, 662, XLIV pp., [3] ff., maroquin rouge, encadrement de filets dorés sur les plats, dos à nerfs orné de caissons et fleurons dorés, coupes filetées, dentelle int., tranches dorées sur marbrures (Trautz-Bauzonnet).

Neuvième « édition originale », et dernière édition imprimée du vivant de l'auteur. Elle reprend le texte de la huitième édition et le corrige : c'est la première édition du texte définitif. Voir à ce sujet Tchemerzine, VI, page 326 : "Dernière édition originale, imprimée du vivant de La Bruyère, mort dans la nuit du 10 au 11 mai 1696. Il a encore exigé 4 cartons après le tirage, et a donc revu le texte entier lui-même."Exemplaire avec le carton à la page 234.

Il s’agit ici de la meilleure édition des Caractères, la plus recherchée des amateurs, et celle qui servit de référence pour les éditions postérieures. Très bel exemplaire parfaitement établi par Trautz-Bauzonnet. Il provient de la bibliothèques Robert Hoe avec son ex-libris.

LONGUS. Les Amours Pastorales De Daphnis et Chloé. Ecrites en Grec par Longus, & Traduites en François par Amyot. Avec Figures. Nouvelle Edition.

Amsterdam Les Freres Westin, 1716. 200 € In 12 de [1] f. (frontispice), [6] ff., 220 pp. Veau brun, dos à nerfs orné, pièce de titre rouge, tranches rouges (reliure de l’époque).

Rare édition illustrée d’un frontispice et de 8 planches gravées sur cuivre dont la célèbre planche dite « aux petits pieds ». Reliure usée

L’office de la semaine Sainte et de l’octave de Pasque. En latin et en françois.

Paris, Chez N. Pepie, 1716. 900 € In-8 de [8 ff.], 752 pp. Maroquin vieux rouge, plats ornés d’un grand décor aux petits fers avec chiffre couronné au centre et aux angles, dos à nerfs orné en alternance dans les entrenerfs d’un chiffre couronné et d’une fleur de lys dorés, doublures de moire bleu ciel, roulette dorée sur les chasses, tranches dorées (reliure de l’époque).

Belle édition ornée d’un joli titre gravé et de 3 planches hors-texte.

Luxueux exemplaire, réglé à l’encre bistre, au chiffre du Régent Philippe d’Orléans, dans une reliure finement décorée aux petits fers et possédant un décor harmonieux. Certaines lettres des premières pages pour « La messe du jour des rameaux », « l’office du soir du mercredy saint » et « l’office du soir du jeudy saint » ont été rehaussées d’or et de bleu.

Discrètes restaurations anciennes à la reliure, plats frottés avec quelques petits défauts d’usage, gardes changées.

LA MOTHE]. La vie de Philippe d’Orléans, petit-fils de France, Régent du royaume pendant la minorité de Louis XV, par Mr. L.M.D.M.

Londres, aux dépens de la Compagnie, 1737. 650 € 2 vol. in-12 de [2] ff., 386 pp. ; [1] f., 402 pp. Veau blond, chiffre couronné doré au centre de plats, dos ornés, pièces de titre en maroquin rouge et de tomaison en maroquin vert, étiquettes de bibliothèque, toutes tranches dorées (reliure de l’époque)

ÉDITION ORIGINALE ornée de 13 portraits parmi lesquels on trouve Philippe d'Orléans, Louis XV, le duc de Maine, le cardinal de Noailles, etc., de 2 vignettes sur les titres et de 3 planches dépliantes dont l'une représente le sacre de Louis XV, le tout gravé en taille douce.

Superbe exemplaire, finement relié en veau blond au chiffre couronné de Marie-Amélie de Saxe (1724-1760), reine consort de Naples et de Sicile, puis reine consort d’Espagne. Epouse de Charles III, elle fut inhumée à l’Escurial.

[RUBENS, Pierre Paul] . De Plafonds of Gallerystukken uit de Kerk der Eerw. P.P. Jesuiten te Antwerpen geschilderd door P.P. Rubens. [Les plat-fonds, ou Les tableaux des galeries de l'église des R.R.P.P. Jésuites d'Anvers, peints par P.P. Rubens]

Amsterdam, Jean Punt, 1751. 1000 € In-folio oblong (44 x 59 cm). Demi-maroquin à grain long citron, non rogné (reliure du XIXe).

Important recueil de 24 gravures sur cuivre par Jean Punt d'après les relevés de Jacob de Wit sur les originaux peints par Rubens dans l’église des jésuites d’Anvers. Les planches sont datées de 1747 à 1759. Il existe plusieurs versions de ce recueil dont les plus complètes possèdent 1 frontispice et 36 planches.

Dos manquant. Très rare.

BRUNET, Pierre Nicolas. Abrégé chronologique des grands fiefs de la couronne de France, avec la chronologie des princes et seigneurs qui les ont possédés, jusqu’à leur réunion à la couronne. Ouvrage qui peut servir de supplément à l’abrégé chronologique de l’histoire de France par M. le président Hénault.

A Paris, Chez Desaint & Saillant et J. Th. Hérissant, 1759. 450 € Petit in-8 de xxvi, [6], 436, [6] pp., veau marbré, armes dorées au centre des plats, dos lisse orné, pièce de titre grenat, tranches rouges (reliure de l’époque).

EDITION ORIGINALE. Exemplaire aux armes du duc de Richelieu.

Louis-François-Armand-de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu et de Fronsac (1696-1788). Petit neveu du grand cardinal, le duc de Richelieu fut un personnage-clef de la cour de Louis XV et l’ami de Voltaire. Grand séducteur, il est un personnage fréquemment rencontré dans la littérature romanesque (notamment chez Dumas). Il possédait une très vaste bibliothèque reliée pour l’essentiel en veau. Le duc de Richelieu mena de nombreuses campagnes militaires, et c’est en arrachant la ville de Gênes au joug autrichien (1747) qu’il obtint de Louis XV, à la demande des Génois, le bâton de maréchal. Il fut déclaré noble génois en 1748. A compter de cette époque, il fit placer la croix de Gênes sous ses armes, comme c’est le cas ici. Ce fer est particulièrement rare.

Mors, coiffes et coins restaurés. Ex-Libris de Penard Fernandez, diplomate argentin et grand collectionneur.

[ALLETZ, Pons-Augustin]. L’Agronome. Dictionnaire portatif du cultivateur, contenant Toutes les Connoissances nécessaires pour gouverner les Biens de Campagne, & les faire valoir utilement, pour soutenir les droits, conserver sa santé, & rendre gracieuse la vie champêtre […]. A Paris, Chez La Veuve Didot - Nyon, La Veuve Damonneville - Savoye, Durand, 1760. 2 vol. in-8 (170 x 104 mm) de xix, 666 pp. ; [1] f., 664 pp., veau marbré de l’époque, dos à nerfs ornés, pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge et noir, tranches rouges (rel. de l’époque). 700 €

EDITION ORIGINALE de cet ouvrage dû à Pons-Augustin Alletz (1703-1785), ancien avocat et infatigable compilateur. Ce dictionnaire portatif contient toutes les connaissances nécessaires pour gouverner les biens de la campagne d’après la pratique des agronomes les plus célèbres. C’est un manuel très complet, fourmillant de précieux renseignements sur l’économie domestique, la médecine vétérinaire, la chasse, la pêche, les jardins, la gastronomie et le vin, etc. C’est également un témoignage riche et détaillé sur la vie à la campagne au milieu du XVIIIe siècle dont la lecture reste encore fort instructive de nos jours.

Bel exemplaire relié aux petites armes de Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, amiral de France (1737-1794). Petit-fils, en ligne légitimée, de Louis XIV et fils unique du comte de Toulouse, le duc de Penthièvre fut amiral de France et grand veneur, gouverneur de Bretagne. Grand voyageur, protecteur des arts et lettres, ce grand seigneur était aussi réputé pour sa grande intégrité morale et sa piété. Placé à la tête d’immenses domaines fonciers, il s’intéressait aux cultures et aux jardins, et embellit notamment le parc de Sceaux et le domaine de Rambouillet. Pieux, généreux et aimé de ses paysans, il se retira au début de la Révolution dans son château de Bizy, en Normandie, où il mourut le 4 mars 1793 sans avoir été inquiété.

Petit manque en coiffe supérieure du t.2.

VALIN, René-Josué. Nouveau commentaire sur l’ordonnance de la Marine du mois d’août 1681.

A La Rochelle, Chez Jérôme Legier et Pierre Mesnier, 1760. 450 € 2 vol. in-4 de [4] ff., xlii pp., [1] f., 766 pp. ; [2] ff., xii, 796 pp. Basane brune marbrée, dos à nerfs ornés, pièces de titre et de tomaison, tranches rouges (reliure de l’époque).

Première édition de cet ouvrage où se trouve « la Conférence des anciennes Ordonnances, des Us Coutumes de la Mer, tant du Royaume que des Pays étrangers, des nouveaux Règlements concernant la Navigation le Commerce maritime. Avec des Explications prises de l'esprit du Texte, de l'Usage, des Décisions des Tribunaux des meilleurs Auteurs qui ont écrit sur la Jurisprudence nautique. Et des Notes historiques critiques, tirées de la plupart des divers recueils de Manuscrits conservés dans les dépôts publics. »

Il est dédié au duc de Penthièvre.

Coiffes du tome 1 arasées sinon très bon exemplaire, bien conservé.

VALLAT-LA-CHAPELLE. Calendrier des loix de la France.

A Paris, chez Prault, Cailleau, Vallat-La-Chapelle, 1763. 450 € In-12 de xii, 364 pp., [4] ff. Maroquin rouge, triple filet doré en encadrement des plats, dos à nerf orné, pièce de titre havane, filet doré sur les coupes, roulette dorée sur les chasses, tranches dorées (reliure de l’époque).

Rare calendrier des lois couvrant une foultitude de domaines : eaux et forêts, cuirs, marine, monnaies, librairies, loteries, matières criminelles, etc.

Très bel exemplaire en maroquin de l’époque.

DUCLOS, Charles Pinot. Considérations sur les moeurs de ce siècle.

Paris, Prault et Durand, 1767. In-12 (171 x 97 mm) de [5] ff., iv pp., 484 pp., [3] ff. Maroquin rouge, triple filet doré sur les plats, dos lisse orné, dent. int. dorée, tranches dorées (rel. de l’époque). 1500 €

Cinquième édition, illustrée d’un frontipice par Gravelot gravé par de Lafosse. L’édition originale parut en 1751. « Les Considérations sur les mœurs de ce siècle passent avec raison pour le tableau le plus intéressant que nous ait laissé le siècle dernier [le XVIIIe] : on a dit qu’elles étaient le chef-d’œuvre de Duclos. Louis XV qui l’estimait particulièrement lui avait délivré des lettres de noblesse. » (T. Tastet).

Superbe exemplaire, l’un des quelques-uns imprimés sur grand papier de Hollande (Brunet et Quérard mentionnent ce tirage de luxe), dans une élégante reliure de maroquin attribuable à Bradel l’Aîné.

REQUIER, Jean-Baptiste. Vie de Nicolas-Claude Peiresc, Conseiller au parlement de Provence; ou l'on trouve quantité de choses curieuses, concernant la Physique, l'Histoire & l’Antiquité. Paris, chez Musier 1770. In-8 (168 x 95) de xii, 404 pp. [3] ff. Pleine basane have granitée (reliure de l’époque). 600 €

ÉDITION ORIGINALE rare et seule édition de cette biographie de premier plan sur le célèbre humaniste provençal. C’est l’unique biographie ancienne que l’on ait en langue française sur PEIRESC, considérée par l’érudit Tamizey de Larroque, éditeur d’une partie de la correspondance de Peiresc, comme l’une des deux biographies majeures avec celle de Gassendi.

Ex-libris M. Lafaye. Reliure abîmée, manque le feuillet a1 qui est blanc.

[SAVOIE - MANUSCRIT]. Cronologia de Principi della reale Casa de Savoja.

[1773]. Petit in-4 de 68 pp. non paginées. 800 € Basane marron marbrée, triple filet doré en encadrement des plats avec fleurons dorés aux angles, dos lisse orné de fleurons dorés, pièce de titre de maroquin rouge, tranches cailloutées bleues (reliure de l'époque).

Manuscrit en italien de l'histoire de la maison de Savoie, dédié à Victor-Amédée III, duc de Savoie et roi de Sardaigne, et divisé en trois parties : la première présentant par ordre chronologique les notices biographiques des princes de la maison royale de Savoie

jusqu'en 1773 ; la seconde décrivant les « Etats de la maison royale de Savoie » comprenant la Sardaigne, la Savoie, le Piémont, Monferrato et la Lombardie ; et la dernière sur « le vicariat impérial dû à la maison royale de Savoie dans les états possédés et dépendants de l’Empire ».

Charmant et intéressant manuscrit, établi avec rigueur et présentant de nombreuses notes bibliographiques en bas de page. Il est exécuté avec soin, d’une écriture régulière et parfaitement lisible, aux encres de couleur noire, safran, turquoise et vert d’eau, et agrémenté d’encadrement floraux pour les titres de chaque partie et de nombreux culs-de-lampe, le tout joliment peint à l’aquarelle.

Un mors restauré, mouillure plus ou moins sombre dans la marge supérieure du manuscrit ne gênant pas la lecture, quelques essais de plume en marge.

TROIL, Uno von. Lettres sur l’Islande, par M. de Troil, évêque de Linkoeping, traduites du suédois par M. Lindblom, secrétaire-interprète du Roi au Département des Affaires étrangères. Avec figures.

A Paris, Imprimerie de Monsieur, 1781. 700 € In-8 de xlviii, 474 pp. Plein veau marbré, dos ornés, pièce de titre en maroquin rouge (reliure de l’époque).

Illustré de 5 belles planches dépliantes gravées sur cuivre, dont une grande carte de l’Islande.Cet ouvrage, imprimé sur les presses du comte de Provence, reflète l’intérêt des élites du temps pour les voyages à caractère scientifique.

Très bel exemplaire provenant de la bibliothèque du comte de Querhoent (ex-libris sur le faux-titre), aristocrate breton, officier de marine et navigateur, correspondant de Buffon, abondamment cité par lui dans son Histoire naturelle et qualifié d’« observateur exact et judicieux » qui consignait sur un journal ses observations.

L’ouvrage contient à la fin, après le privilège du Roi, trois pages manuscrites fort curieuses émanant sans doute de sa main, qui traitent des volcans d’Islande et de leurs éruptions, en

affirmant qu’il existe des « conduits souterrains » reliant certains d’entre eux à l’Etna en Sicile !

Deux petites et discrètes greffes de cuir.

Almanach royal, année M. DCC. LXXXV [1785], présenté à sa majesté pour la première fois en 1699, par Laurent d'Houry, Ayeul de l'Éditeur.

Paris, D'Houry, 1785. 700 € In-8 de 684 pp. maroquin bordeaux, plats orné d’un décor doré à la plaque, dos à nerfs orné de fleurs de lys au centre et dans les angles de chaque entrenerf, roulette dorée sur les coupes et les chasses, gardes de tabis bleu ciel, tranches dorées (reliure de l’époque).

Avec le calendrier interfolié dont les feuillets sont restés vierges.

Exemplaire sur grand papier dans une charmante reliure à la plaque attribuée à Pierre-Paul Dubuisson (plaque n°6 répertoriée par Christian Galantaris dans son Manuel de Bibliophilie). Petit accroc en bas du mors supérieur et à l’encoche de coiffe supérieure, quelques frottements légers, couleur un peu ternie.

SPARRMAN. Voyage au Cap de Bonne-Espérance, et autour du monde avec le capitaine Cook et principalement dans les pays des Hottentots et des Caffres.

Paris, Buisson, 1787. 700 € 3 vol. in-8 de xxxii, 389, [1] pp. ; 366, [1] pp. ; 366, [5] pp. Plein veau fauve marbré, dos lisses ornés, pièces de titre et de tomaison citron et noires, tranches rouges (reliures de l’époque).

Traduction de Le Tourneur pour cette intéressante relation du naturaliste suédois Sparrman, membre de l’équipage du Capitaine Cook lors de son second voyage. Elle est illustrée d’un frontispice dépliant, de 15 belles planches gravées sur cuivre et d’une grande carte dépliante gravée.

Très bel exemplaire, bien conservé.

[DAUPHINÉ]. Almanach général de Dauphiné, Pour l’Année 1790.

A Grenoble, chez J. L. A. Giroud, à Lyon chez Monsieur Rosset et à Paris chez Monsieur Buisson, s.d. (1790). In-12 de 352 pp. Chagrin rouge, triple filet doré sur les plats, dos à nerf orné, dentelle intérieure dorée, tranches dorée, couvertures imprimées conservées (reliure de la seconde moitié du XIXe siècle). 600 €

On y trouve pour cette province, la description de l’Etat ecclésiastique, l’Etat militaire avec ses principales milices citoyennes, l’Etat civil ou Etat des cours souveraines, l’Etat politique, ainsi que les sections sur l’art et les sciences, les industries et le commerce.

Bel exemplaire de cet almanach intéressant, paru au lendemain de la Révolution, qui ne se rencontre pas facilement et qui est ici bien relié avec ses couvertures d’origine imprimées. Ex-libris manuscrit « De Révol », famille célèbre dans le Dauphiné, au verso de la couverture supérieure.

[AFFICHE - CUIRS et PEAUX]. Lettres patentes du Roi, qui subrogent, à compter du 1er octobre prochain, Jean-Baptiste MAGER, à Jean-François KALANDRIN, dans la perception des Droits sur les Cuirs Tannés & apprêtés, & sur les Ouvrages de Cuir apportés de l’Étranger; sur les Cuirs & Peaux en verd à leur sortie du Royaume, & sur l’Amidon & la poudre à laver venant de l’Étranger. Données à Saint-Cloud le 1er Septembre mil sept cent quatre-vingt-dix.

A Grenoble, chez J. M. Cuchet, (1790). 200 € Affiche (47 x 37 cm) en très bel état.

[GUILLOTINE]. Décret de la Convention Nationale – 12e jour de Prairial, an second de la République Française, une & indivisible ; Relatif à la Liquidation des frais de transport de la Guillotine.

A Grenoble, chez J. M. Cuchet, (1794). In-4 de 3 pp. 200 €

« La Convention Nationale […] décrete que dans la liquidation des frais pour le transport de la guillotine, seront compris les frais faits pour le transport des condamnés, soit au lieu

de l’exécution, soit au lieu de la sépulture, ainsi que la fourniture des paniers, son, cordages, sangles, clous & cartons nécessités pour l’exécution des jugements criminels. »

Signé Bouillerot et Voulland, certifié conforme pour le département de l’Isère. Rare document.

PRONTI, Domenico. Nuova raccolta di 100 vedutine antiche della città di Roma e sue vicinanze incise a bullino da Domenico Pronti.

Relié avec : Nuova raccolta delle vedutine moderne della città di Roma incise a bullino da Domenico Pronti.

Roma, s.d. [ca 1800]. 2 tomes en 1 vol. petit in-4. Demi-chagrin rouge, dos à nerfs orné (Bruyère). 600 €

Charmant ouvrage sur Rome comprenant 2 titres gravés et 85 planches gravées sur cuivre par Domenico Pronti, chacune comportant 2 vues, soit au total 170 vues (100 pour la Rome antique et 70 pour la Rome moderne).

Bel exemplaire, grand de marge, bien relié par Bruyère.

Brunet IV, 903. Graesse V, 459. Dizionario enciclopedico dei pittori e degli incisori italiani, IX, p. 246.

Quatre « bibelots » romantiques ____

Livre mignard ou la fleur des fabliaux.

Paris, Louis Janet, [1826]. 300 € In-12, maroquin rouge à long grain, décor estampé à froid sur les plats et le dos, dos orné de roulettes et palettes dorées, coupes guillochées, tranches dorées, étui bordé moderne (rel. de l’époque).

Charmante édition ornée de 7 planches hors-texte coloriées sur vélin fort dont le titre-frontispice. Préface de Charles Malo. Rousseurs. Bel exemplaire, en fine reliure romantique estampée dans le style de Thouvenin. Ex-libris D. Labouly.

Paresse et Travail.

Paris, A. Marcilly, s.d. (ca 1820). 150 € In-16 carré, cartonnage de papier gauffré rose, listel de papier doré sur le plat supérieur encadrant une lithographie coloriée d’Auguste Bry d’après Victor Adam (rel. de l’époque).

Charmant petit ouvrage illustré de 14 planches en couleurs par Victor Adam. Peu courant.

Souvenir des dames.

A Paris, chez Marcilly, s.d. (ca 1820). 90 € In-32, cartonnage ivoire, roulette dorée sur les plats et au dos, tranches dorée, étui décorée de même (rel. de l’époque).

Page de titre gravée et calendrier gravé dans un encadrement avec en en-tête une jolie gravure animalière pour chaque mois. Quelques feuillets blanc in fine. Le calendrier est resté vierge. Charmant exemplaire de ce petit carnet en cartonnage ivoire doré dans son étui. Etui un peu sali.

Semainier de poche du XIXe siècle dans une reliure de cuir souple richement dorée à la plaque. Manque le stylet, le cordon de soie qui maintenait les feuillets s’est rompu. 60 €

LA BOURDONNAIS, Louis-Charles Mahé de. Nouveau traité du jeu des échecs. Paris, Au Café de la Régence, 1833. In-8 (201 x 123 mm) de [4], iv, 204 pp., demi-basane fauve d’époque, dos lisse orné de palettes dorées et fers à froid, tranches jaunes (quelques très légers frottements). 800 €

Louis-Charles Mahé de La Bourdonnais, (1795-1840 à Londres), est le petit-fils du comte de La Bourdonnais, illustre marin qui fut gouverneur de l'île de France et de l’île Bourbon. Il fonda la première revue d'échecs, Le Palamède. Digne successeur de Philidor, il est considéré comme l’un des plus grands joueurs d’échecs de tous les temps. Il passait ses journées entières au Café de la Régence, où il fut l’élève du maître Deschapelles – à qui l’ouvrage est dédié et qu’il finit par vaincre lui-même.

Très bel exemplaire en reliure d’époque.

Recueil factice de 51 gravures de mode coloriées du XIXe issues du Journal des Demoiselles, du Petit Courrier des Dames et de la Gazette rose.

Demi-percaline à coins marron muette. 350 € On y voit des toilettes et lingeries de toute sorte, des modes et des coiffures, etc.

[GAUTIER, Théophile]. HUGO, Victor. Dessins de Victor Hugo gravés pas Paul Chenay. Paris, Castel, 1863. In-4 (342 x 259 mm) de 27 pp., [13] planches. Cartonnage de percaline bleue décorée, tranche supérieure dorée (Ch. Magnier). 800 € EDITION ORIGINALE et premier tirage. L’ouvrage s’ouvre sur un beau portrait de Victor Hugo en frontispice, tiré sur Chine teinté contrecollé. La première partie comprend un texte élogieux de Théophile Gautier sur les dessins du Maître, émaillé de 10 vignettes gravées sur bois dans le texte, ainsi qu’une lettre de Victor Hugo à l’éditeur expliquant les raisons de son consentement à la parution du présent ouvrage : aider les familles indigentes dont les enfants venaient manger avec lui à Guernesey. Viennent ensuite 13 superbes planches sur Chine contrecollé protégées par des feuillets de papier fort, gravées à l’aquatinte par Paul Chenay, beau-frère de Vitor Hugo, d’après les dessins de ce dernier.

Théophile Gautier décrit parfaitement la beauté mystérieuse de ces oeuvres « Que de fois, lorsqu’il nous était donné d’être admis presque tous les jours dans l’intimité de l’illustre écrivain, n’avons-nous pas suivi d’un œil émerveillé la transformation d’une tache d’encre ou de café sur une enveloppe de lettre, sur le premier bout de papier venu, en paysage, en château, en marine d’une originalité étrange, où, du choc des rayons et des ombres, naissait un effet inattendu, saisissant, mystérieux, et qui étonnait même les peintres de profession. Tout en laissant courir les hachures négligentes, le grand poète causait comme il écrit, tantôt sublime, tantôt

familier, toujours admirable ; et l’heure de se retirer venue, chacun se disputait les dessins rayés par la griffe du lion, qu’accompagnait ordinairement quelque dédicace aimable, latine, espagnole ou française, selon le caractère du croquis et de la personne qui l’emportait.

Quelques petits défauts d’usage et frottements aux coins, aux coiffe et au dos.

Exemplaire séduisant quasiment exempt de rousseurs et dans le beau cartonnage de Charles Magnier qui a gardé, malgré ses petits défauts, un bel éclat. Rare et d’autant plus dans cette condition.

De la bibliothèque Simone André Maurois avec son bel ex-libris gravé.

LONGUS. Daphnis et Chloé.

Paris, Librairie des bibliophiles, 1872. 400 € In-12 de [4], XI, [1], 194, [2] pp. Maroquin rouge, triple filet doré sur les plats, dos à nerfs orné, double filet doré sur les coupes, dentelle intérieure dorée, tranches dorées (reliure de l’époque).

Edition tirée à 550 exemplaires. Celui-ci un des 500 sur papier vélin de Hollande, dans la traduction d’Amyot, orné de compositions d’Emile Lévy gravées à l’eau-forte par Flameng, et de dessins de Giacomelli gravés sur bois par Rouget et Sargent.

Ex-libris Hippolyte Aubry. Très bel exemplaire, bien relié.

VATEL, Charles. Histoire de Madame Du Barry.

Versailles, L. Bernard, 1883. 400 € 3 vol. in-8, demi-maroquin citron à grain long à coins, dos à nerfs, pièces de titre bordeaux, têtes dorées, non rognés, couv. cons. (Guétant).

EDITION ORIGINALE illustrée de 4 portraits (Mme Du Barry, H. Seymour, duc d'Aiguillon), et de documents et fac-similés. Ces Mémoires ont été rédigés d'après les papiers personnels de la favorite de Louis XV et des documents des archives publiques. Ils sont précédés d'une introduction sur Madame de Pompadour, le Parc-aux-Cerfs et Mademoiselle de Romans.

Un des 50 ex. num. sur papier de Hollande, avec les figures en 2 états. Bel exemplaire sur grand papier, relié par Guétant et enrichi d’un billet autographe de l’auteur. Peu courant.

Ex-libris Noé de Salvert.

MULLER, Eugène. La Mionette.

Paris, Librairie L. Conquet, 1885. 500 € In-12, maroquin janséniste bleu nuit, doublures de maroquin havane, gardes de soie brochée, couv. et dos cons., étui bordé (Ch. Lanoé).

Avec 26 compositions de O. Cortazzo gravées à l'eau-forte par Abot et Clapès. Superbe exemplaire en grand papier sur Japon, justifié à la main par l’éditeur, magistralement relié.

RENAN, Ernest. Le broyeur de lin. Avec une préface des Souvenirs d'Enfance et de Jeunesse.

Paris, Librairie L. Conquet - L. Carteret et Cie, 1901. 750 € Grand in-8, maroquin bleu outremer, triple filet doré sur les plats, dos à nerfs richement ornés, doublures de maroquin chair ornées d’un semé de fleurons dorés et mosaïqués, gardes de soie brochée décorée, double-gardes marbrées, tranches dorées sur témoins, couv. cons., chemise et étui bordé (Marcel Gambette).

Illustré de 27 eaux-fortes originales d'Ed. Rudaux. Tiré à 300 exemplaires numérotés, celui-ci est un des 150 sur papier vélin. Quelques traces sur les plats sinon exemplaire parfait, magistralement relié.

BARRES, Maurice. La mort de Venise.

Paris, Kieffer, 1920. 1200 €

Petit in-4, maroquin bordeaux, riche décor doré sur les plats, dos à nerfs orné de fleurons dorés, doublures de maroquin de même teinte ornées d’un décor mosaïqué figurant des pigeons de diverses couleurs, gardes de soie moirée grise, double-gardes de papier décoré, tranches dorées sur témoins, couv. et dos cons., chemise et étui bordé (Myriam).

Belle édition illustrée de 22 eaux-fortes originales de G. Le Meilleur et tirée à 250 exemplaires numérotés. Celui-ci sur vélin.

Exemplaire parfait dans une somptueuse reliure doublée mosaïquée.

VILLON, François. Les regrets de la Belle Heaulmière.

Paris, Librairie Lutétia, 1921. 500 € Petit in-4 de (32) pp. en ff. sous chemise illustrée.

Belle édition richement illustrée de 25 planches en couleurs par Joseph Hémard.

Un des 4 exemplaires hors-commerce tirés sur peau de vélin (parchemin) non annoncés au justificatif, enrichi d’une planche inédite supplémentaire.

On joint une suite sur Chine de 19 planches. (rousseurs à certaines planches).

BARBUSSE, Henri. L’enfer.

Paris, Les Grands Livres du XXe siècle, 1921. 2500 € Grand in-4 (327 x 252 mm) de 198 pp., [1] f., maroquin noir, décor mosaïqué avec filets au palladium sur les plats, dos lisse orné et mosaïqué, large encadrement de maroquin intérieur orné, tête dorée, non rogné, couverture et dos conservés, étui bordé (René Kieffer : signature et étiquette).

PREMIER TIRAGE des 24 superbes eaux-fortes originales d’Edouard CHIMOT. Cette édition illustrée du premier roman d’Henri Barbusse a été tirée à 442 exemplaires numérotés, celui-ci l’un des 355 sur vélin d'Arches à la forme. Exemplaire parfait, dans une spectaculaire reliure de René Kieffer.

[CHAGALL, Marc]. Les sept péchés capitaux.

Simon Kra, Paris, 1926. In-4 de 183 pp., [1] f.n.ch. 5500 € Reliure composées de quatre pièces de maroquin noir et or en alternance, se rejoignant bord à bord sur le dos, couverture rempliée et dos conservés, étui bordé (Rameau)

EDITION ORIGINALE illustrée de 15 gravures originales de Marc CHAGALL, tirées en noir, dont un frontispice et 14 en hors-texte. Tirage à 300 exemplaires numérotés, celui-ci l’un des 240 sur vélin d'Arches.

Les textes sont respectivement rédigés par : Jean Giraudoux pour l'orgueil, Paul Morand pour l'avarice, Pierre Mac-Orlan pour la luxure, André Salmon pour l'envie, Max Jacob pour la gourmandise, Jacques de Lacretelle pour la colère et Joseph Kessel pour la paresse.

C’est l’un des premiers livres illustrés par Marc Chagall qui avait commencé dans ce domaine trois ans plus tôt. Très bel exemplaire, élégamment relié.

Rauch, Les Peintres et le Livre, 145. Skira, Anthologie, 45.

BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Jacques-Henri. Paul et Virginie suivi de la chaumière indienne. Paris, La Roseraie, 1927. 2600 €

In-4 (270 x 205 mm) de [4], 221, [4] pp. Plein maroquin bleu marine, dos à quatre nerfs, doublures de maroquin outremer ornées de filets verticaux dorés et d’une guirlande de roses mosaïquée en deux tons au centre, double gardes de papier azur et or, double filet doré sur les coupes et les coiffes, tranches dorées sur témoins, premier plat de la couverture d’origine conservé, étui bordé (H. Blanchetière).

SUPERBE EDITION illustrée de 60 eaux-fortes originales coloriées au pochoir par Pierre Falké dont une carte à double page en frontispice et 15 hors-texte, dans un style naïf aux couleurs vives et éclatantes qui traduisent magnifiquement l’ambiance insulaire du roman.

Tirage à 135 exemplaires numérotés, celui-ci l’un des 25 sur Japon impérial (n°9) contenant 3 suites des eaux-fortes.

Magnifique exemplaire du chef-d’œuvre de Pierre Falké, sur Japon impérial, dans une reliure doublée de Blanchetière. Dos un peu assombri.

Il est enrichi d'une superbe aquarelle de Pierre Falké.

Les quinze joyes du mariage. Paris, La Tradition 1941. 600 €

In-4, maroquin rouge, titre mosaïqué sur le plat supérieur, encadrement mosaïqué jaune sur les plats, dos lisse, tête dorée, non rogné, couv. et dos cons., étui bordé (René Kieffer).

Illustré de 24 compositions originales en couleurs gravées sur cuivre à l'eau-forte par Maurice LEROY.

Tirage limité à 450 ex. num. Celui-ci un des 376 sur vélin d’Arches.

Très bel exemplaire parfaitement relié par René Kieffer.

PAGNOL, Marcel. Marius. Fanny. César.

Lausanne, Henri Kaeser, 1948. 3 vol. petit in-4 carré. 650 € Maroquin citron, dos à nerfs, encadrement intérieur de maroquin, couv. sup. cons., tête dorée, non rogné, étui bordé.

Illustré de 66 planches en couleurs et de 76 vignettes en noir de DUBOUT. Tirage unique à 500 ex. numérotés sur grand vélin blanc (n°279).

Superbe exemplaire, très bien relié en plein maroquin.

COCTEAU (Jean). Corridas. Six estampes inédites.

1971. 400 € (505 x 330 mm), en ff., sous chemise à lacets de l’éditeur.

Portfolio de 6 planches de dessins de Cocteau lithographiés, sur le thème de la corrida. Chaque planche est numérotée au crayon.

Tirage à 200 exemplaires, signés et certifiés par Édouard Dermit, légataire universel de Cocteau.

Page de titre et une planche très légèrement brunies, petit choc à la chemise.

RARE.

LEBLANC, Maurice. Les confidences d’Arsène Lupin. Paris, Pierre Lafitte & Cie., (1913). In-12 de 365, [3] pp., demi-reliure à coins à la Bradel en toile bleue, pièce de titre, chiffre doré « A. B. « en pied (reliure du temps).

EDITION ORIGINALE de ce recueil de 9 nouvelles comprenant : « Les Jeux du soleil », « L'Anneau nuptial », « Le Signe de l’ombre », « Le Piège infernal », « L'Écharpe de soie rouge » , « La Mort qui rôde », « Le Mariage d'Arsène Lupin », « Le Fétu de paille » et « Édith au cou de cygne ». Très bel exemplaire, élégamment relié. 130 €

DUMAS FILS, Alexandre. Théâtre complet de Al. Dumas fils. Paris, Calmann Lévy, frères, 1878-1880. 6 volumes in-12, demi-chagrin bleu nuit, dos à nerfs (rel. de l’époque).

Comprend : Tome 1 : La Dame aux camélias. Diane de Lys. Le Bijou de la reine (423 pp.) ; Tome 2 : Le Demi-monde. La Question d'argent (384 pp.) ; Tome 3 : Le Fils naturel. Le Père prodigue (402 pp.) ; Tome 4 : L'Ami des femmes. Les Idées de Madame Aubray (333 pp.) ; Tome 5 : Une Visite de noces. La Princesse Georges. La Femme de Claude (307 pp.) ; Tome 6 : Monsieur Alphonse. L'Etrangère (373 pp.) Orné d’un beau portrait de l’auteur en frontispice du tome 1. Très bel exemplaire, agréablement relié à l’époque.

280 €

VALENTINO, Henri. L'histoire merveilleuse de Krishna d'après les livres sacrés de l’Inde. Paris, Perrin et Cie, 1923. Demi-basane havane marbrée, dos à nerfs orné, pièces d’auteur et de titre, couvertures conservées, non rogné (reliure de l’époque).

EDITION ORIGINALE. Un des 10 exemplaires numérotés sur vergé pur fil Lafuma, seul grand papier (n°1).

150 €

CAILLIÉ, René. Journal d'un voyage à Temboctou et à Jenné, dans l'Afrique centrale, précédé d'observations faites chez les maures Braknas, les Nalous et d'autres peuples ; pendant les années 1824, 1825, 1826, 1827, 1828.

Paris, imprimé par autorisation du roi à l'Imprimerie royale, 1830. 3 volumes in-8 et 1 vol. in-4 pour l’atlas, demi-basane marron, dos à nerfs, couvertures d’origine conservées avec petits manques par endroits (reliure du XXe).

ÉDITION ORIGINALE de cette relation importante relatant les voyages de René Caillié en Afrique centrale. Elle est illustrée de 5 planches dont un portrait de l’auteur en frontispice du premier tome. L’auteur fut le premier explorateur occidental à pénétrer dans la ville interdite de Tombouctou et à en ressortir vivant. Légères rousseurs passim, petite mouillure angulaire, 2 planches tachées, manque la planche 6 et la carte dépliante, collation des planches au stylo sur les gardes.

RARE.

850 €

[CURIOSA]. BONAVENTURE, Charles. Le Synode conjugal ou Aloïsia Sacra.

Paris, Chez Maradan, an IV. Basane brune, dos lisse orné, pièce de titre (reliure de l’époque).

Curieux petit ouvrage très rare. Apollinaire en parle dans son Enfer de la bibliothèque Nationale, p. 233 : « Le Synode conjugal ou Aloysia Sacra, Paris, an IV, 2 parties, in-18, qui a été, en 1815, l’objet d’une condamnation, n’a aucun rapport avec le Premier acte du Synode nocturne. Ce sont des conférences ou dialogues contre le divorce, dialogues où la Bible, les Pères, et surtout Sanchez sont examinés, dans ce qu’ils ont de plus scabreux. »

Mors un peu frottés.

300 €

[CURIOSA]. LOUŸS, Pierre. La Femme. Trente-neuf poèmes érotiques inédits.

Mytilène, A l'enseigne de Bilitis, 1938. In-4 de 96 pp., maroquin orange à grain long, motif stylisé mosaïqué sur les plats, petites pièces triangulaires mosaïquées au dos avec filets dorés, couvertures et dos conservés, non rogné (reliure de l’époque).

Très bel ouvrage présentant les poèmes de jeunesse de l’auteur en fac-similé. Il est illustré d’un portrait gravé en frontispice par Laurens et de 16 dessins érotiques hors-texte de Pierre Louÿs.« Les ayants droit de l'auteur interdisent toute reproduction, même partielle, des textes ou illustrations du présent ouvrage. »

Tirage à 260 exemplaires (plus quelques exemplaires de collaborateur). Celui-ci, 1 des 250 exemplaires sur vélin de Rives.

Quelques petits frottements à la reliure. Bel exemplaire dans une charmante reliure.

650 €

[CURIOSA]. LOUŸS, Pierre. Au temps des juges.Chants bibliques de Pierre Louÿs.

Aux Dépens d'un Amateur, 1933. In-4 de 68 pages, en feuilles sous couverture rempliée.

Cette édition du manuscrit inédit de Pierre Louÿs est ornée de 12 illustrations en couleurs anonymes d’André Collot, ainsi que 28 bois en bistre de ce dernier en tête des chapitres. Tirage restreint à 175 exemplaires numérotés sur vélin teinté pour quelques amateurs.

400 €

LOUŸS, Pierre. Etude sur les livres anciens. Paris, De Boccard, s.d. In 8° broché de 91 pages.

Fac-similés des pages de titre. Bon exemplaire.

20 €

Samuelis Rachelii Otium Noviomagense, in delineanda Introductione ad jus publicum Germanicum ejusque præcipuis scriptoribus enarrandis occupatum. Amsterdam, Henri Wetstein, 1685.

In-16 de [1] f. ( frontispice), [27] ff., 209 pp., [1] f. Maroquin vert sombre, double filet doré sur les plats avec armes dorées en leur centre, dos à nerfs orné (rel. du XIXe). Beau titre frontispice gravé. Bel exemplaire aux armes de Don Joachim Gomez de la Cortina dorées sur les plats et portant son ex-libris imprimé collé au contreplat supérieur. Quelques infimes frottements, dos à peine passé.

350 €

PHEDRE. Phædri Fabulæ et Publii Syri Sententiæ.

Parisiis, Ex typographia Regia, 1729. In-32 de [2] ff., 86 pp., maroquin rouge de l’époque, triple filet doré sur les plats, dos à nerfs orné de fleurons dorés, dentelle intérieure dorée, tranches dorées (rel. de l’époque).

Divisé en 5 livres contenant : 31, 8, 20, 24 et 11 fables.

Très bel exemplaire de cette charmante impression en caractères microscopiques, ici joliment reliée en maroquin dans le goût de Derôme.

Manque le frontispice. Petite tache au plat supérieur.

300 €

[CURIOSA] GAUTIER, Théophile.Musée secret. Texte publié en 1864 dans le "Parnasse Satyrique du XIXe siècle". Introduction par Jean Servien. Pointes sèches originales de MYA.

Paris, 1932.In-4 en feuilles sous couverture rempliée imprimée en rouge et noir.

Tirage limité à 1001 exemplaires numérotés, celui-ci un des 875 sur vélin d’Arches illustré de 10 belles pointes sèches hors-texte du peintre et graveur Henri Le Riche.

Bon exemplaire.

150 €

GIRALDO, Mathias de. Histoire curieuse et pittoresque des Sorciers, devins, magiciens, astrologues, voyants, revenants, âmes en peine, vampires, spectres, fantômes, apparitions, visions, gnomes, lutins, esprits malins, sorts jetés, exorcismes, etc., etc. depuis l'antiquité jusqu'à nos jours.

Paris, Libr. populaire des villes et des campagnes, 1851. 3 parties en 1 vol. in-8° de 2 ff., 315 pp., demi-vélin moderne, couvertures illustrées conservées.

Rarissime édition illustrée de 16 planches, alors que l’édition de 1846 ne comportait que 4 planches et un frontispice. Elle ne semble pas être répertoriées dans les bibliographies spécialisées. Les belles couvertures illustrées ont été conservées.

Mouillure en pied, rogné court. Quelques rousseurs. Caillet 4542 (édition de 1846). Dorbon n°1868 (tirage s.d. vers 1850, avec 4 planches). Guaïta 349 (édit. de 1846).

600 €

CONTES EN VERS imités du Moyen de parvenir par Autreau, Dorat, La Fontaine, B. de La Monnoye, Plancher de Valcour, Regnier, Vergier, &c. Avec les imitations de M. le comte de Chevigné et celles d’Épiphane Sidredoulx. Publiées par un membre de la Société des Bibliophiles Gaulois.

Paris, Léon Willem, 1874. In-8 de [4], 229, [3] pp., maroquin rouge, filets dorés encadrant les plats, dos à nerfs orné, dentelle intérieure dorée, double filet doré sur les coupes, tranches dorées sur marbrure (Schneider).

Édition tirée à petit nombre pour les souscripteurs et ornée de 29 jolies vignettes en-tête. Bel exemplaire en plein maroquin signé, enrichi d’une suite des vignettes tirées à part en bistre.

Quelques petites griffures sur les plats.

300 €

AMONTONS, Guillaume. Remarques et expériences physiques sur la construction d'une nouvelle Clepsidre, sur les Baromètres, Termomètres, Higromètres.

A Paris, chez Claude Jombert (étiquette de relais), 1695. In-12 de 16 ff.n.ch., 170 pp, 5 ff.n.ch. Plein veau brun moucheté, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin rouge, tranches mouchetées de rouge (reliure de l’époque).

EDITION ORIGINALE et seule édition. Elle est illustrée d'un frontispice gravé de Le Pautre et de 7 planches gravées dépliantes in fine.

L’auteur, devenu sourd suite à une grave maladie contractée dans sa jeunesse, s’adonna à la mécanique et à la construction, apprit le dessin et l’architecture, et fut employé dans divers ouvrages publics. Il découvrit par la suite les nouveaux instruments de mesure utilisés en physique tels que l’hygromètre, le baromètre et le thermomètre pour lesquels il se passionna. Il s’obstina à en comprendre tous les mécanismes et à les améliorer. Il consigna le fruit de ses recherches et de ses trouvailles dans ses Remarques et expériences qui est son seul et unique ouvrage. (voir Michaud, Biographie universelle, p. 594)

Petit manque en coiffe de queue, 2 coins un peu émoussés, quelques cahiers brunis, mouillure pâle dans l’angle supérieur de quelques feuillets, 2 minuscules trous de ver en bordure de la marge extérieure sans atteinte au texte).

Bon exemplaire malgré les défauts mentionnés. Un amateur a noté anciennement à la plume sur les contreplats de cet exemplaire, les épitaphes de la comtesse de Broglie et de Louise-Elisabeth Chambon, ainsi que des croquis et des informations sur différentes sortes de clepsydres en pages de garde.

800 €

L’INVENTION DU TÉLÉGRAPHE

[AMONTONS]. MERCURE GALANT dédié à Monseigneur le Dauphin. Septembre 1695.

A Paris, chez Michel Brunet, [1695]. In-12 de 333, [4] pp., basane brune granitée, dos à nerfs orné, roulette dorée sur les coupes, tranches dorées (Reliure de l’époque).

Outre une planche de musique dépliante et une gravure pleine page illustrant une bombe, ce numéro comprend 19 pages dédiées à l’invention du télégraphe par Guillaume AMONTONS qui venait juste d’expérimenter son dispositif dont le secret, pour reprendre les mots de Fontenelle lors de son éloge de M. Amontons, « consistait à disposer, dans plusieurs postes consécutifs, des gens qui par des lunettes de longue-vue, ayant aperçu certains signaux du poste précédent, les transmettaient au suivant, et toujours ainsi de suite. » Reliure usée. Sur Amontons voir numéro ci-dessus.

250 €

LA BAGUETTE POUR DÉCOUVRIR LES TRÉSORS CACHÉS

MERCURE GALANT dédié à Monseigneur le Dauphin. Juin 1693.

A Paris, chez Michel Brunet, [1693]. In-12 de 336, [4] pp., basane brune granitée, dos à nerfs orné, roulette dorée sur les coupes, tranches dorées (Reliure de l’époque).

Important numéro comportant, outre une planche de musique dépliante et une belle gravure d’un emblème, près de 100 pages sur la baguette et sa fonction permettant de découvrir les trésors cachés, par COMIERS, l’auteur de La physique occulte ou traité de la baguette divinatoire.

Reliure usée.

200 €

PRÉMISSES DU VAMPIRISME

[VAMPIRES]. MERCURE GALANT dédié à Monseigneur le Dauphin. May 1693.

A Paris, chez Michel Brunet, [1693]. In-12 de 332, [4] pp., basane brune granitée, dos à nerfs orné, roulette dorée sur les coupes, tranches dorées (Reliure de l’époque).

Numéro important contenant un petit article sur les stryges de Pologne et de Russie, ancêtres des vampires (le mot n’apparaîtra qu’au XVIIIe siècle) : « Le démon qui sort du cadavre, va troubler la nuit ceux avec qui le mort a eu le plus de familiarité pendant sa vie, et leur fait beaucoup de peine dans le temps qu’ils dorment. Il les embrasse, les serre, en leur représentant la figure de leur parent ou de leur ami, les affaiblit de telle sorte en suçant leur sang pour le porter au cadavre, qu’en s’éveillant sans connaître ce qu’ils sentent, ils appellent au secours. Ils deviennent maigres et atténués, et le démon ne les quitte point, que tous ceux de la famille ne meurent l’un après l’autre. » Et en ce qui concerne le sang, « il s’y trouve avec le temps en telle abondance, qu’il sort par la bouche, par le nez, & surtout par les oreilles du Mort, en sorte que le Cadavre nage en son Cercueil. »

Reliure usée.

300 €

LITTÉRATURE & AUTOGRAPHES XIXe / XXe ––––––––––––

AUSTEN, Jane. La famille Elliot, ou l’ancienne inclination. Paris, Arthus Bertand, 1828. 1300 € 2 vol. in-12 de xxiii, 240 pp. ; [4], 293 pp. Demi-veau bleu marine, dos lisses ornés (reliures de l’époque)

Il s’agit de la traduction de Persuasion, le dernier roman de Jane Austen publié un an après sa mort. Les faux-titres porte une mention de tomaison (tomes XV et XVI) correspondant à l’édition des œuvres complètes de la baronne Isabelle de Montolieu qui en est la traductrice. Illustré de deux gravures de Delvaux d’après Chasselat protégées sous serpente, en frontispice de chaque tome. Rares rousseurs. Bel exemplaire, élégamment relié à l’époque et dont les reliures portent une tomaison propre. TRÈS RARE.

BARJAVEL, René. La Fée et le Soldat. Pari, Editions L'Ancolie / Collection « Tel est mon bon plaisir » 1945. 300 € In-8 broché, couverture illustré rempliée (bas de la couverture un peu taché)

Recueil de nouvelles illustré d’un frontispice et de 10 dessins de Pribyl . Un des 199 exemplaire numérotés sur vélin teinté du Marais, deuxième papier après 9 exemplaires sur Auvergne. Envoi de l’auteur sur la page de faux-titre. Bel exemplaire.

BERTRAND, Aloysius. Gaspard de la Nuit, Fantaisies à la Manière de Rembrandt et de Callot. Nouvelle édition, augmentée de pièces en prose et en vers, tirées des journaux et recueils littéraires du temps, et précédée d’une introduction, par M. Charles Asselineau. Bruxelles, Librairie Européenne de C. Muquardt et Paris, chez René Pincebourde, [Bruxelles, Poulet-Malassis], 1868. 900 € In-8 de [8], xxviii, 276, [4] pp. Reliure en demi-chagrin taupe, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin rouge, témoins conservés en gouttière (reliure du temps).

Seconde édition, rare et recherchée, réalisée par Poulet-Malassis (l’originale parut en 1842 à Paris chez Labitte), de cet ouvrage qui eut une influence majeure sur de nombreux écrivains et artistes et qui inspira notamment Charles Baudelaire pour Le Spleen de Paris – Aloysius Bertrand étant considéré comme l’inventeur du poème en prose.

Un des 350 ex. num. sur Hollande ruche (après 2 Chine et 50 Hollande grand médian). Page de titre imprimée en rouge et noir. Le beau frontispice de Félicien ROPS est ici avec la signature gravée de l’artiste dans la marge inférieure : une eau-forte, aquatinte et pointe sèche.

Très bel exemplaire.

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3 volumes tirés de la « Collection du Bibliophile Français », luxueusement reliés en maroquin par Belz-Niédrée. (reliures reproduites page 7)

[BIBLIOPHILE FRANÇAIS (Collection du)]. PEIGNE, Jean-Marie. Lamennais. Sa vie intime à La Chênaie.

Paris, Librairie de Mme Bachelin-Deflorenne, 1864. 250 € In-12, maroquin rouge, triple filet doré sur les plats, dos à nerfs orné, tranches dorées, dentelle int. dorée (Belz-Niédrée).

EDITION ORIGINALE. Beau portrait de Lamennais en frontispice gravé à l’eau-forte par G Staal. Edition soignée, sur beau papier vergé.

Exemplaire parfait.

[BIBLIOPHILE FRANÇAIS (Collection du)]. D'HEILLY, Georges. Madame E. de Girardin (Delphine Gay). Sa vie et ses œuvres.

Paris, Librairie de Mme Bachelin-Deflorenne, 1869. 250 € In-12, maroquin rouge, triple filet doré sur les plats, dos à nerfs orné, tranches dorées, dentelle int. dorée (Belz-Niédrée).

EDITION ORIGINALE. Beau portrait en frontispice gravé à l’eau-forte par G Staal. Edition soignée, sur beau papier vergé.

Exemplaire parfait.

[BIBLIOPHILE FRANÇAIS (Collection du)]. MOREAU, Hégésippe. Œuvres inédites.

Paris, Librairie de Mme Bachelin-Deflorenne, 1867. 280 € In-12, maroquin rouge, triple filet doré sur les plats, dos à nerfs orné, tranches dorées, dentelle int. dorée (Belz-Niédrée).

EDITION ORIGINALE. Beau frontispice gravé à l’eau-forte par G Staal. Edition soignée, sur beau papier vergé.

Exemplaire parfait.

—————— BLOY, Léon. Sueur de sang (1870-1871). Paris, E. Dentu, 1893. In-8, demi-maroquin grenat à coins, dos à nerfs, tête dorée, couv. cons., non rogné (Ch. Septier). 450 €

EDITION ORIGINALE, Portrait photographique en frontispice, 2 planches et 1 grande vignette par De Groux.

Envoi signé de Léon Bloy à son ami l’imprimeur d’art Gustave de Malherbe. Bon exemplaire provenant des bibliothèques Bouessée-Larchamp et Edouard Rastoin, avec ex-libris.

Dos un peu éclairci, mors sup. craquelé en queue sur 2 cm.

BOURGET, Paul. Outre-Mer (Notes sur l’Amérique). Alphonse Lemerre, 1895. 450 € 2 vol. in-8, demi-maroquin rouge à coins, dos lisse orné, tête dorée, couv. et dos cons., non rogné (Lafontaine).

EDITION ORIGINALE. Un des 15 ex. num. sur Whatman, troisième papier.

Très bel exemplaire, finement relié. Deux ex-libris : Dr E. Olivier et Edouard Rastoin.

BOURGET, Paul. Pastels (Dix portraits de femmes). Paris, Alphonse Lemerre, 1889. 600 € In-8, maroquin bleu pétrole janséniste, doublures de maroquin bleu, gardes de soie moirée, tranches dorées sur témoins, couv. cons. (Marius Michel). EDITION ORIGINALE. 1 des 25 ex. sur hollande (n°13). Très bel exemplaire en reliure doublée de Marius Michel.

BRONTË, Emily. Les Hauts de Hurle-Vent. Paris, Nouvelle librairie Nationale, 1925. 200 € In-8, demi-maroquin brun à coin, dos lisse doré et mosaïqué de bandes de maroquin rouge, tête dorée, couv. et dos cons., non rogné (M. Landré).

EDITION ORIGINALE de la traduction française de Frédéric Delebecque. Un des 3300 exemplaires numérotés sur Alfa Navarre.

Ex-libris Brisson. Coupures de journaux contrecollées sur les 2 premiers ff. blancs.

COCTEAU, Jean. Essai de critique indirecte. Le Mystère Laïc - Des Beaux Arts considérés comme un assassinat. Paris, Bernard Grasset, Collection « Pour mon Plaisir », 1932. 250 € In-12, demi-maroquin caramel à bande, dos lisse, tête dorée, couv. et dos cons., non rogné (Jacquet- Riffieux)

Première édition collective, en partie originale, illustrée en frontispice de G. de Chirico.

Parfait exemplaire, finement relié, numéroté sur Alfa.

CONRAD, Joseph. Typhon. Paris, Éditions de la Nouvelle Revue française, 1918. 380 € In-12, Bradel demi-maroquin bordeaux à coins, tête dorée, non rogné, couv. et dos cons. (rel. de l’époque).

EDITION ORIGINALE de la traduction française. Tirage unique à 300 exemplaires numérotés sur Rives (n° 216).

Piqûres à quelques feuillets.

DES CARS, Guy. La Brute. Paris, Flammarion, 1951. 250 € In-12, demi-maroquin rouge à bande, plats de papier laqué noir, dos lisse, tête dorée, non rogné, couv. et dos cons. (H. Duhayon).

EDITION ORIGINALE, un des 55 exemplaires sur vélin chiffon, premier papier, Très bel exemplaire, élégamment relié par Henri Duhayon.

DUMAS, Alexandre (Père). Les Trois Mousquetaires. Paris, Michel Lévy, 1846. 350 € 2 vol. in-12 de [iv], 338 pp. ; [iv], 328 pp. Demi-basane marron, dos lisses ornés de triple filets dorés (reliure de l’époque).

Troisième édition française (l’EO est de 1844, la seconde de 1846) du plus célèbre roman de l’auteur, qui possède la particularité de comporter sur le faux-titre la mention « Œuvres complètes d’Alexandre Dumas » alors qu’elle fut bien tirée séparément.

Peu courant, comme toutes les premières éditions du chef-d’œuvre de l’auteur. Dos passés et légèrement frottés, rousseurs et petites mouillures pâles.

GARY, Romain. La promesse de l’aube. Paris, Gallimard, 1960. In-8 broché. 300 €

EDITION ORIGINALE sur papier courant. Bandeau rouge éditeur conservé. Dos un peu jauni avec légère pliure centrale. Agréable exemplaire du chef-d’oeuvre de l’auteur.

GIRAUDOUX, Jean. Sodome et Gomorrhe. Neuchâtel, Ides et Calendes, 1943. 1300 € Grand in-8 de 110, [10] pp. Demi-chagrin prune, dos lisse orné, tranche supérieure jaune, couvertures et dos conservés, étui bordé et recouvert de papier-bois (reliure de l’époque).

ÉDITION ORIGINALE, publiée en Suisse, de la dernière pièce de Giraudoux. Un des 85 exemplaires imprimés sur Marais pour le commerce, deuxième papier après 15 Chine.

Précieux exemplaire dont les gardes ont été dessinées et peintes par l’artiste russe Theodore Strawinski, et dont la reliure pourrait être une confection de l’épouse de l’artiste. Les deux dessins en noir et en couleurs représentent des costumes de la pièce dont il avait conçu aussi les décors pour la première représentation. Dos passé.

[GOETHE. Recueil de trois ouvrages dont l’EO française des Poésies de Goethe]. 250 €

WIELAND. Oberon ou Huon de Bordeaux. Relié à la suite : GOETHE. Poésies. Relié à la suite : GONZAGA. Marilie.

Paris, C. L. F. Panckoucke, 1825. 3 livres reliés en un vol. in-18 de xix, [1], 265, [1] (table) pp. ; lix, [1] bl., 155 pp. ; [4], xxvj, 192 pp. Demi-basane caramel, dos lisse orné de filets dorés et à froids, pièce de titre noire (rel. de l’époque).

Recueil de trois ouvrages étrangers traduits en français et parus en 1825 chez Panckoucke. Oberon est une épopée en quatre chants inspirée par la chanson de geste Huon de Bordeaux et est considérée comme le chef-d’œuvre de Christoph Martin Wieland. La traduction est du baron d’Holbach. Marilie est constitué de chants élégiaques traduits du portugais par E. de Monglave et P. Chalas.

Mais ce volume vaut surtout pour la rare édition originale française des Poésies de Goethe. En 1825 très peu de littérature allemande était traduite en français et ces poésies, qui contiennent notamment le fameux « Roi des Aulnes », auront une très forte influence sur les écrivains romantiques français et leurs successeurs. La traductrice serait Madame Panckoucke elle-même. A noter le long poème « La Fiancée de Corinthe » qui fut très « goûté » par les amateurs de vampires…

Mors inférieur fendillé et deux petits manques de cuir en pied. Manque la page de faux-titre pour Oberon et la page de titre pour les poésies de Goethe. Sinon bon exemplaire, bien relié à l’époque.

GONCOURT, Edmond et Jules de. Journal. Mémoires de la vie littéraire. 1851-1895. Paris, Charpentier, 1887-1896. 9 volumes in-12 (173 x 109 mm), demi-chagrin bleu nuit, plats de percaline granitée, dos à 4 nerfs ornés, (rel. de l’époque). 2000 €

ÉDITION ORIGINALE. Exemplaire de la sœur d’Alphonse DAUDET qui avait épousé Léon Allard en 1874 et qui porte cet envoi d’Edmond de Goncourt : « à Madame Allard / souvenir affectueux / Edmond de Goncourt ».

Un ancien possesseur a rajouté au crayon sur le dernier feuillet de chaque volume quelques nouvelles entrées aux tables.

Séduisant exemplaire du chef-d'œuvre des frères Goncourt, assurément l'une des chroniques littéraires les plus célèbres et les plus passionnantes du Tout-Paris de la seconde moitié du XIXe siècle.

Quelques rousseurs disparates plus ou moins marquées selon les volumes.

LA MOTTE-FOUQUÉ, Friedrich de. Ondine. Paris, chez Arthus Bertrand libraire, 1819. 260 € In-12 de [1] f., XXXII, 292 pp., [1] f. (table). Demi-veau marron à coins, dos à nerfs orné, pièce de titre noire, date dorée en pied (rel. de l’époque).

Seconde édition française (l’originale française parut un an plus tôt) dont la traduction est assurée par Isabelle de Montolieu. Elle est illustrée d’un beau frontispice gravé d’après Chasselat.

Ce beau conte fut initialement publié en langue allemande en 1811 et reste l’un des contes allemands les plus appréciés. L’histoire a notamment influencé Hoffmann, Aloysius Bertrand et Maurice Ravel.

Très pâle mouillure en tête de volume (comme il se doit pour un tel titre !), reliure un peu frottée. Agréable exemplaire, bien relié à l’époque.

MAC ORLAN, Pierre. Marguerite de la nuit. Suivi de A l'Hopital Sainte-Madeleine. Paris, Grasset, 1926. 260 € In-12 de 210 pp. Cartonnage à la Bradel recouvert de papier froissé décoré, pièce de titre rouge, couvertures et dos conservés, non rogné (reliure de l’époque).

Première édition non illustrée. Un des 36 exemplaires numérotés sur papier Hollande Van Gelder. Envoi de l’auteur à Jean Hellmann.

MAC ORLAN, Pierre. A bord de "l’Etoile matutine". Chronique des gentilhommes de fortune de Georges Merry. Suivi de La Chronique des temps désespérés. Paris, Editions Crès, 1921. 280 € In-12 de 261 pp., cartonnage à la Bradel recouvert de papier froissé décoré, pièce de titre rouge, couvertures et dos conservés, non rogné (reliure de l’époque).

Edition en partie originale comportant des illustrations de J.-G. Daragnès dont la couverture. Envoi de l’auteur : « à Jean Hellmann / ce petit livre écrit sur un air de fifre irrégulier / son ami / P. Mc Orlan ».

Un des 26 seuls exemplaires sur grand papier : celui-ci un des 25 numérotés sur vélin pur fil Lafuma (n°2) après un unique exemplaire sur vélin bleu de Rives (hors-commerce).

MAUPASSANT, Guy de. Le Horla. Paris, Paul Ollendorff, 1887. 900 € In-18 de [2] ff., 354 pp., [1] f. Demi-chagrin rouille à coins, tête dorée, couvertures et dos conservés, à peine ébarbé (rel. postérieure).

ÉDITION ORIGINALE sur papier d'édition après 40 exemplaires sur Hollande, de l'un des plus importants et célèbres recueils de nouvelles de Guy de Maupassant. Peu courant.

Très bel exemplaire, bien établi.

MAURIAC, Francois. La robe prétexte. Paris, Grasset, 1914. 200 € In-12, demi-percaline brune de l’époque, dos à faux nerfs, couvertures conservées.

Année de l’originale, mention de deuxième édition sur la couverture.

Bon exemplaire avec le poinçon « BG » (Bernard Grasset) sur la couverture et enrichi d’un envoi de François Mauriac à Hubert de Talancé sur le faux-titre : « à Hubert de Talancé pour qu’il soit aussi sage que le héros de cette histoire… »

Titre rare.

MAURIAC, François. Lettre autographe signée, [à Hubert de Talancé]. 2 pages in-8, à l’encre noire. Date au crayon : 1915. 400 €

« Mon cher ami, Je vous remercie de votre souvenir et de la sympathie que vous voulez bien me marquer. Je regretterais que le destin nous ait séparés si je n'espérais beaucoup pour vous du temps qui vous est accordé. Permettez à votre aîné – de tant d'années ! – cette petite leçon de sagesse : un garçon de votre caractère et de votre esprit possède tout ce qu'il faut pour réussir sa vie mais aussi pour la manquer. Comme disait je ne sais qui – pour avoir le droit d'être revenu de tout il faut avoir été dans bien des endroits. Donc, humblement, appliquez vous à cette philosophie où je présume que vous réussirez. Et si vous estimez que je me mêle de ce qui ne me concerne en rien, je vous prie de ne retenir de tout ceci que ma sincère sympathie et mon affectueux souvenir. François Mauriac »

On trouve cette mention en guise de post-scriptum : « Père [?] et moi sommes à l’abri, aux portes de Mourmelon et vivons des jours monotones et gris… »

Intéressante lettre de Mauriac donnant une leçon de vie à un jeune ami, au début de la Grande Guerre, où il avait été envoyé à Mourmelon en tant que convoyeur de la Croix-Rouge française. Il écrira : « Ainsi, errai-je de Châlons à Toul et dans la région de Verdun, ne pouvant servir à rien ni à personne, le plus inutilisable des êtres. »

MIOMANDRE, Francis de. L’aventure de Thérèse Beauchamps. Paris, Calman-Lévy, 1913. 120 € In-12 broché de 240 pp., chemise avec dos à nerfs de maroquin marron, étui bordé.

EDITION ORIGINALE. Un des 30 exemplaires numérotés sur papier Hollande, seul grand papier. Petites fentes à l’étui.

MISTRAL, Frédéric. Lettre autographe signée. Maillane, datée du 20 juin 1894, à Mme Adrien Dumas à Villary, banlieue de Nîmes ; 4 pages in-8, enveloppe. 650 €

Lettre évoquant son voyage à Aigues-Mortes ; puis il a « gagné les Ste Maries par cette immensité du sauvage (chanté par mes jeunes accents) ». Il a flâné « dans les rues silencieuses et sur le sable fin de cette terre sainte », et est « revenu à travers la Camargue par le petit chemin de fer qui la civilise, dans nos pénates de Maillane. Une fugue bien tranquille de deux jours » Il aime bien ces fugues, notamment « au Pont du Gard, quand on y est tout seul, qu'on peut rêver, béer tout à son aise, devant ce bon colosse porteur d'eau qui vous fait vivre en pleine apogée romaine ! avec son brun Gardon farouche, son paysage romantique et la petite hôtellerie où l'on peut déjeuner au frais en notant seul ses impressions » A propos de Lamartine : « Ce qui m'étonne, dans cette aventure de Lamartine avec Madame de Cessia, c'est qu'il s'en fallait qu'elle fut belle. Mais elle était si bonne ! »

Belle lettre de quatre pages aux accents félibréens.

MITCHELL, Margaret. Autant en emporte le vent (Gone with the wind). Paris, Gallimard, 1939. 150 € Fort in-8, demi-maroquin émeraude à bande, dos à nerfs, couv. sup. cons.(rel. post.)

EDITION ORIGINALE de la traduction française. Pas de grands papiers. Paru en 1936, Autant en emporte le vent est l'un des romans fondateurs de la littérature américaine qui s’est vu couronné par le prix Pulitzer en 1937.

MŒRYS. Saint-Léon, ou La suite d'un bal masqué. Paris, Chez G. C. Hubert, 1822. 400 € 3 vol. in-12, maroquin janséniste bleu nuit, dentelle intérieure dorée, tranches dorées, étui bordé (Chambolle-Duru).

Très bel exemplaire magistralement relié de ce rare roman sentimental qui fera dire au rédacteur des annales du temps : « on peut faire l’éloge de ce livre en deux mots, en disant : il est bien fait. »

Dos légèrement assombris. Ex-libris Léon Mayeur.

MONTHERLANT, Henry de. Encore un instant de bonheur. Paris, Grasset, 1934. 900 € In-8, maroquin vert, listel de maroquin orange mosaïqué en encadrement des plats avec armes dorées aux centre, encadrements mosaïqués dans les entre-nerfs du dos, tête dorée sur témoins, non rogné, couv. et dos cons., étui bordé (Kauffmann-Horclois).

EDITION ORIGINALE, un des exemplaires du service de presse.

Exemplaire du comte Ernest de Ganay, écrivain et historien des jardins et châteaux, relié à ses armes et portant cet envoi signé de l’auteur : « à Monsieur Ernest de Ganay, ce petit livre qui lui est dû à plus d’un titre, très cordial souvenir ». Un poème de ce recueil, intitulé « Mademoiselle de G*** » concerne Hélène de Ganay, la tante du comte.

Il est copieusement truffé de : 3 lettres autographes signées d’Henry de Montherlant, de 2 cartes de visite (dont une à Mademoiselle de Ganay), et de 2 cartes postales autographes signées, de deux tapuscrits signés (dont un est celui du poème en question) et de coupures de journaux relatives à la parution du recueil. Plusieurs de ces pièces font mention du regret de Montherlant de ne pouvoir rencontrer Ernest de Ganay sur Paris (« il doit être écrit dans les astres que nous nous manquerons , une lettre évoque les raisons pour lesquelles il ne peut dédicacer ce recueil à Ernest de Ganay mais il serait heureux de lui dédier un ouvrage sur les jardins, plusieurs autres reviennent sur le titre du poème en question en demandant s’il garde l’anonymat de la parente concernée tout en suggérant qu’il pourrait évoquer « sans voile » quelqu’un pour qui il a une respectueuse amitié.

Dos légèrement assombri.

MORAND, Paul. Flèche d’Orient. Paris, Librairie Gallimard, 1932. 2500 € In-12 broché de 173 pp. Etui-boîte en forme de livre en plein maroquin bleu nuit, premier plat serti d’une vitre de plexiglas, dos à nerfs fins, auteur et titre dorés, date en queue, intérieur doublé de feutrine noire. EDITION ORIGINALE publiée dans la collection « Les Rois du jour ». Exemplaire du service de presse comportant un envoi à Jean Cocteau (« à Jean Cocteau, mémoires d’un lévrier russe, son ami, P. Morand ») et un beau dessin original de ce dernier à l’encre bleue sur la première de couverture. Depuis leur rencontre en 1915, date à laquelle le jeune Morand envoya de Londres un poème à Jean Cocteau, c’est une amitié de quarante ans qui lia les deux écrivains. Cocteau fut aux yeux de Paul Morand un véritable génie, de ceux qui perdurent et qui marquent à jamais le monde et les personnes qui les ont côtoyés. Il écrivit à ce sujet de nombreux hommages au « prince des poètes ».

Emouvant exemplaire, témoin de l’amitié indéfectible entre les deux écrivains, conservé dans un élégant étui-boîte en plein maroquin dont le premier plat, serti d’une vitre en plexiglas, révèle le beau dessin original de Cocteau.

REGNIER, Henri de. La Pécheresse. Histoire d'amour. Paris, Mercure de France, 1920. 650 € In-8, maroquin vert kaki, décor doré sur les plats, dos à nerfs orné, non rogné, couv. et dos cons., étui bordé (Stroobants).

EDITION ORIGINALE, un des 95 ex. sur Chine, deuxième papier. Superbe exemplaire luxueusement relié par Stroobants. Rousseurs sur les tranches. Dos à peine passé. Ex-libris D. Labouly.

RÉGNIER, Henri de. Les médailles d'argile - La cité des eaux - La sandale ailée - Le miroir des heures. Paris, Mercure de France, 1913-1914. 2 vol. in-8, demi-maroquin marron à coins, dos à nerfs, tête dorée, non rogné, couv. et dos cons. (Ch. Septier). 350 €

Un des 49 et des 25 ex. num. sur vélin d’Arches. Les deux premiers volumes des Œuvres d’Henri de Régnier, sur grand papier, reliés par Charles Septier.

REGNIER, Henri de. Premiers Poèmes. Les Lendemains. Apaisement. Sites. Épisodes. Sonnets. Poésies diverses. Paris, Mercure de France, 1899. 1000 € In-8, maroquin janséniste lavallière, doublures de maroquin bleu sombre, dos à nerfs, gardes de soie brochée à motifs floraux stylisés, double-gardes de papier marbré, tranches dorées, couv. et dos cons., étui bordé (Marius Michel).

Première édition collective en partie originale. Envoi signé de l’auteur à Henry Houssaye en « cordial hommage ».

Exemplaire parfait, provenant de la bibliothèque de Jean Borderel avec son ex-libris doré au contreplat sur la doublure. Jean Borderel avait réuni une magnifique bibliothèque littéraire et avait une prédilection pour les reliures de Marius Michel dont il était l’ami.

SCHWOB, Marcel. Cœur double. Paris, Paul Ollendorff, 1891. 300 € In-12 ( de XXIII, 290 pp., demi-chagrin corail, dos à nerfs orné de caissons dorés avec en leur centre une petite pièce quadrilobée de maroquin noir mosaïquée et agrémentée d’un décor floral aux petits fers azurés, pièce de titre de maroquin noir, tête dorée (reliure de l’époque).

EDITION ORIGINALE sur papier courant et dont il n’a pas été tiré de grands papiers, du premier recueil de nouvelles de l’auteur. Quelques infimes frottements à la reliure. Papier un peu jauni dans les marges. Bel exemplaire néanmoins, agréablement relié, de ce titre peu courant.

Ex-libris gravé au contreplat supérieur portant le chiffre « CR » et la devise « chacun sa ceuillette [sic] ».

TZARA, Tristan. L’Antitête. Paris, Editions des Cahiers Libres, 1933. 550 € In-8 (190 x 139 mm) de 190 pp., [1] f., demi-maroquin bleu nuit à la Bradel, titre et auteur dorés, date en queue, couverture et dos conservés.

EDITION ORIGINALE, tirée à 1218 exemplaires. Celui-ci un des exemplaires du service de presse avec un intéressant envoi autographe signé de Tzara et adressé à Hattenville : « à M. Hattenville en remerciement de son attitude qui m’a profondément touché, avec le cordial hommage de Tristan Tzara ». Ce dernier faisait en effet partie de ceux qui défendirent la cause du poète contre un article injurieux de Pierre-Louis Flouquet dans Le Journal des Poètes. Hattenville fut le cosignataire d’une lettre adressée au journaliste indélicat, que nous reproduisons ci-après :

Très bel exemplaire, élégamment relié.

VAN DER MEERSCH, Maxence. L’élu. Paris, Albin Michel, 1937. 500 € In-8, maroquin grenat, décor géométrique sur les plats composé de filets dorés et de filets gras estampés dans les angles, dos lisse orné de filets dorés, large encadrement intérieur de maroquin de même couleur avec listel mosaïqué de maroquin gris encadrant des doublures de soie bleu ciel, gardes de soie, double-gardes de papier marbré, tête dorée, non rogné, couv. et dos cons., chemise et étui bordé.

EDITION ORIGINALE. Un des 25 ex. num. sur Hollande, second papier après 2 japon.

Très bel exemplaire, parfaitement relié.

[VERHAEREN, Emile]. Emile Verhaeren. 1883-1896. S.l., Pour les amis du poète [Bruxelles, Edmond Deman], 1896. 300 € Grand in-8, demi-maroquin rouge, dos à nerfs, tête dorée, couvertures illustrées conservées (A. Fonsèque).

Edition collective en partie originale, tirée à 525 ex., dont la vignette de titre est dessinée par Georges Lemmen. Elle est ornée par Fernand Khnopff et Théo Van Rysselberghe et comprend douze pièces choisies chacune dans un cahier différent de l'oeuvre de Verhaeren.

Rousseurs sur les tranches, couvertures d’origine brunies. Bon exemplaire néanmoins. Ex-libris Roger Mougneau.

VERLAINE, Paul. Poèmes saturniens. Paris, Lemerre, 1866. 2500 € In-12 de [8], 163, [1] pp., demi-toile brique à la Bradel, pièce de titre, couvertures jaunes imprimées et dos conservés (rel. post.).

EDITION ORIGINALE du premier recueil de poésies de Paul Verlaine tiré à 505 exemplaires aux dépens de l'auteur. L'un de ceux sur vélin blanc (après 5 Chine et 9 Hollande). Quelques rousseurs sporadiques sans gravité et infimes frottements à la pièce de titre.

VERLAINE, Paul. Louise Leclercq. Le poteau - Pierre Duchatelet - Madame Aubin (Un acte). Paris, Léon Vanier, 1886. 150 € In-12 de [8], 163, [1] pp., demi-toile brique à la Bradel, pièce de titre, couv. cons. (rel. de l’époque).

EDITION ORIGINALE. Un des 1100 exemplaires sur papier courant après 22 Hollande. Bon exemplaire en reliure contemporaine. Rousseurs sur les couvertures.

WAGNER, Richard. Art et politique. Bruxelles, J. Sannes, 1868. 400 € In-8 de [2] ff., 73 pp., reliure à la Bradel de papier coquille vert, pièce de titre en long de maroquin noir, premier plat de la couverture originale conservé (restaurations en marge de quelques feuillets et de la couverture, quelques rousseurs).

EDITION ORIGINALE française donnée d’après la traduction par J.-L. Guillaume des chapitres un à onze d'un ouvrage qui devait en compter initialement quinze mais dont la publication, commencée par Julius Fröbel dans la Süddeutsche Presse en octobre 1867 sous le titre « Deutsche Kunst und deutsche Politik » (Art allemand et politique allemande), a été arrêtée dès le 19 décembre par ordre du gouvernement bavarois.

Opuscule très rare. Caillet 11328.

ZOLA, Émile. Le Rêve. Paris, G. Charpentier et Cie, 1888. 3000 € In-12, [2] ff., 310 pp., 10 pp. (catalogue éditeur), veau gris souris à la Bradel, dessin inscrit en creux sur le premier plat, dos plat, tête dorée, couv. et dos cons., non rogné, chemise et étui bordé (Buer Drevet Lyon).

ÉDITION ORIGINALE du seizième roman de la série des Rougon-Macquart.

L'un des 250 exemplaires numérotés sur papier de Hollande (n°277), second papier après 25 japon.

Exemplaire unique enrichi du dessin original préparatoire à la sanguine du décor de la reliure signé Drevet et de de 29 dessins originaux dans les marges d’Henry Varade : 14 dessins à la plume en noir et or en fin de chapitre et 15 miniatures aquarellées en tête de chapitre. L’artiste démontre un réel talent, tant dans la composition des sujets, que dans leur exécution. Les rehauts d’or, la finesse du trait, ainsi que les couleurs éclatantes des aquarelles placent Henry Varade parmi les meilleurs miniaturistes de son temps.

Bel exemplaire, dans une fort curieuse reliure de E. Buer (relieur établi à Lyon vers 1920) orné d’un décor de Drevet sur le plat supérieur. Il pourrait s’agir de Joannès Drevet qui fut actif à Lyon durant cette période. Nous avons répertorié quatre autres reliures signées de l’association de ces deux artistes lyonnais, « Buer Drevet ».

Le traitement du décor quasi diaphane fait qu’il ne se révèle que lorsque l’on place le livre sous une lumière rasante. L’effet rendu traduit parfaitement la thématique onirique du roman de Zola.

Frottements au dos de la chemise et à l’étui.

ZOLA, Emile. Le rêve. Paris, G. Charpentier et Cie, 1888. 550 € In-12 de [2] ff., 310 pp., demi-chagrin brun, dos à nerfs orné de fleurons dorés, tranche supérieure dorée (reliure de l’époque).

ÉDITION ORIGINALE, sur papier courant, du seizième roman de la série des Rougon-Macquart.

Charmant exemplaire, bien relié à l’époque et enrichi d’un envoi signé de l’auteur : « à M. Pascal Olivieri / son bien dévoué / Emile Zola ».

Quelques infimes et très pâles rousseurs. Les 10 pages du catalogue de l’éditeur n’ont pas été conservées.

Sorcellerie - Alchimie - Occultisme ––––––––––––

ALBANO. Phylactères ou préservatifs contre les maladies, les Maléfices et les Enchantements. Exorcismes ou conjurations ensemble les pratiques et croyances populaires les plus répandues, ouvrage rempli de renseignements curieux, publié par Albano, noble portugais.

Paris, chez tous les marchands de nouveautés, s.d. (1848). In-16 broché de IV, 148 pp.

Curieux grimoire issu des presses du prolifique éditeur lillois Simon Blocquel connu pour ce genre d’ouvrages. Il est illustré d’une planche dépliante gravée de l’Agnus Dei. Il faut prendre ici le terme « phylactère » dans son sens antique d’amulette, de talisman.

Les petits grimoires imprimés chez Blocquel semblent avoir le vent en poupe en ce moment et celui-ci est l’un des plus rares.

Charmant exemplaire broché. Quelques taches et rousseurs.

650 €

[GOURMONT, Rémy de]. DELASSUS, Jules. Les incubes et les succubes.

Paris, Société du Mercure de France, s.d. (1897). 180 € In-12 broché de 62 pp., [4] ff.

EDITION ORIGINALE de cette étude fort curieuse et bien documentée sur « l’incubat » et le « succubat ». Après avoir passé en revue les faits et légendes autour de ce genre de possession particulier, l’auteur énonce les conclusions de l’éclairage scientifique de son époque apporté sur la question.

On doit à Alain Fournier l’attribution de ce curieux opuscule à Rémy de Gourmont : « On sait que M. Remy de Gourmont, candidat à l'académie Goncourt, représentera, chez les Dix, le roman, la poésie, le théâtre, la critique, la philosophie, la sociologie et divers autres genres littéraires. Mais on ignore généralement qu'il doit représenter aussi plusieurs personnalités mystérieuses. Citons, entre autres, Jules Delassus, qui signa Incubes et Succubes ; Dréxelius et Mlle Lucile Dubois... Ce sont les pseudonymes les moins connus de l'auteur du Livre des Masques » (Alain-Fournier, Chroniques et critiques, Le Cherche Midi, 1991).

Ouvrage devenu difficile à trouver. Couvertures modernes reprenant des éléments de la couverture d’origine. Timbre humide au titre.

[GRIMOIRE]. Petit grimoire en arabe de la fin du XIXe siècle.

In-32 (86 x 55 mm.) de 121 ff. 500 € Plein maroquin rouge à rabat, plats orné d’un décor géométrique constitué de filets et petit fers à froid (reliure de l’époque).

Curieux petit livre ésotérique en persan, se référant à l’Islam chiite. Il est orné de nombreux talismans et pentacles en noir.

Reliure salie, usure avec petit manque au niveau supérieur de la charnière du rabat, papier un peu jauni dans les marges. Ce genre de petits « grimoires » de poche en arabe est rare.

LAVATER, Ludovic. Trois livres des apparitions des esprits, fantosmes, prodiges […].

Zurich, Guillaume des Marescz, 1581. 3500 € 2 parties en un volume in-8 (138 x 90 mm) de [8] ff., 287 pp., [8] ff. ; [8] ff. Plein veau brun granité, dos à nerfs orné, roulette dorée sur les coupes,tranches jaspées (reliure du XVIIe siècle).

Rarissime édition française du célèbre traité sur les spectres du théologien protestant Ludwig Lavater, comprenant in fine le « Bref discours sur le fait de la Magie. Et quel pouvoir les Magiciens & Sorciers peuvent avoir d’invoquer, faire comparoir & assujettir les esprits. Le tout recueilli de la Demonomanie de M. Bodin & autres divers livres tant grecs que latins ». A une époque où la question des apparitions divise catholiques et protestants, notamment lorsqu’elle aborde la notion de retour des âmes sur terre, ce traité réfute la thèse selon laquelle les âmes des morts pourraient apparaître aux vivants. C’est contre lui que fut écrit le traité de Le Loyer sur les spectres.

Mors fendillés, dorures du dos passées, pâle mouillure sur quelques feuillets.

Ex-libris Pierre-M. Lambert et discret ex-libris manuscrit ancien à la plume sur le titre et un autre feuillet. Les bibliothèques Bechtel et Max ne possédaient pas d’édition française de ce célèbre traité.

LE CAMUS, Antoine. Abdeker, ou l'art de conserver la Beauté.

Amsterdam, Les Libraires Associés, 1774. 90 € 2 tomes en 1 vol. in-12 de 135 pp. ; 128 pp. Basane fauve marbrée, dos lisse orné, tranches marbrées (rel. de l’époque).

Manuel de médecine douce et naturelle dans lequel l’auteur, ancien médecin, transmet tout son savoir hygiénique et cosmétique. Il prodigue ses conseils, propose de nombreux remèdes et recettes, et le tout forme un recueil de pommades, huiles, poudres, savons, pastilles, onguent, infusion, décoction, talc, etc., dédiés à la beauté du corps et à sa longévité.

LEROUX, Adrien. La Franc-Maçonnerie sour la 3ème République. D’après les discours maçonniques prononcés dans les loges par les FF. Brisson, Jules et Albert Ferry, Le Royer, Floquet, Andrieux, Clémenceau, Emmanuel Arago, de Hérédia, Caubet, Anatole de la Forge, Paul Bert, etc.

Paris, Letouzey et Ané, s.d. [1886]. 150 € 2 vol. in-12, demi-chagrin rouge, dos à nerfs (reliure de l’époque).

Ouvrage peu courant abordant les thèmes suivants : appels à la lutte maçonnique, mission de la Maçonnerie, philosophie, athéisme, morale, culte, et enseignement maçonniques, solennités maçonniques, mission politique de la Maçonnerie, l'histoire selon la F. M., les principes politiques, sociaux et l'action de la Maçonnerie.

Bon exemplaire.

MAIOLE D’AST, Simon. Les jours caniculaires. C’est à dire : vingt et trois excellents discours des choses natureles et surnatureles, embellis d’exemples & d’histoires, tant anciennes que modernes, sacrées & prophanes, recitez par un theologien, un philosophe & un gentil-homme.

Paris, Robert Foüet, 1609. 950 € In-4, de [6] ff., 1029 pp., [32] ff. Vélin souple, dos à nerfs, titre manuscrit au plat supérieur (reliure de l’époque).

Ouvrage très rare auquel il fut joint deux autres volumes publiés postérieurement (en 1610 et 1612), si bien que l’on ne rencontre quasiment jamais les trois réunis.

Cette somme qui fait la part belle à l’ésotérisme, énumère, décrit, et analyse des curiosités et merveilles de toute nature : météores et corps célestes, serpents, fontaines, pierres, herbes et plantes, nature du feu, singulières propriétés de certains lieux, etc. Elle fut compilée et rédigée par Simon Maiole, évêque de Volturara et Montecorvino.

Belle vignette de titre gravée sur cuivre par Gaultier.

Une mouillure peu prononcée, vélin roussi avec petits manques et corps d’ouvrage en partie dérelié, pliure sans gravité à quelques ff.

Mirabilis liber qui prophetias Revelationesque necnon res mirandas preteritas presentes & futuras aperte demonstrat.. […]

[Paris, Guillaume de Bossozel & Ambroise Girault, ca 1531]. 2500 € « On les vent à Lelephant en la rue Saint Jacques ». In-8 carré de 110 ff ; 28 ff. Maroquin rouge, double filet doré en encadrement des plats, dos à nerfs orné, tranches dorées (reliure du XVIIIe siècle).

Belle et très rare édition gothique de ce curieux ouvrage prophétique.

La première partie en latin et imprimée en gothique "textura" sur 2 colonnes, contient les textes du Pseudo-Methodius, du Pseudo-Augustinus, du Pseudo-Severus, de Jean de Roquetaillade, la prophétie de la Sybille, etc. La seconde partie, en français, commençant par « Sensuyt la seconde partie de ce livre […] », est composée en gothique "bâtard" sur une colonne et contient les prophéties de Merlin.

Petites et discrètes traces de restauration à la reliure, gardes changées avec étiquette de libraire ancienne, feuillet de titre très maculé, restauré et remonté, petite trace de mouillure angulaire ancienne sur quelques feuillets, dernier feuillet en fac-similé.

Précieux exemplaire en maroquin rouge ancien, provenant de la bibliothèque de Courtanvaux (petit timbre humide au verso du feuillet xxviiii de la 2e partie ; Catalogue des livres de la bibliothèque de feu François-César Le Tellier, marquis de Courtanvaux, 1782, n°341).

MIRBEL (de). Le palais du prince du sommeil, où est enseignée l’oniromancie autrement l’art de deviner par les songes.

Relié avec : [FIARD]. Lettres sur les sorciers, où la réalité du crime de sorcellerie, c’est à dire, du commerce de certains hommes avec les démons, est démontée. Par M***. Suivies d’une pièce curieuse & convaincante du Parlement de Rouen.

Lyon, Jean Paulhe, 1670 pour le premier ouvrage. 1900 € Paris, s. n., 1792, pour le second. Deux ouvrages reliés en un vol. in-12 (136 x 82 mm) de [11] ff., 140 pp. ; 96 pp., [1] f. Demi-veau havane, dos lisse décoré à froid et doré, tranches jaspées (reliure du XIXe siècle).

Le premier ouvrage est un traité particulièrement complet et détaillé sur l’oniromancie (art divinatoire utilisant l’interprétation des rêves), orné d’un beau et curieux frontispice gravé. « Petit livre très rare et fort singulier » indique Caillet, 7595. Guaita 727 : « Rare ».

Le deuxième traité est une édition rarissime et inconnue des bibliographies consultées, des Lettres sur la magie du célèbre démonologue Fiard.

Bel exemplaire de cette réunion de deux éditions fort rares.

[NODIER, Charles]. Infernaliana. Publié par CH. N***.

A Paris, chez Sanson et Nadau, 1822. 380 € In-12 de 239 pp. Demi-basane lavallière à coins, dos à faux-nerfs orné de filets dorés et perlés à froid (reliure moderne).

EDITION ORIGINALE recherchée. Le célèbre bibliothécaire de l’Arsenal et romancier se montre très sévère à l’endroit des crédules et des superstitieux dans son avertissement. Il ne dédaignait toutefois pas ces sujets comme l’atteste ce petit recueil « d’anecdotes, petits romans, nouvelles et contes sur les revenans, les spectres, les démons et les vampires », et comme le prouvent également les quelques exemplaires remarquables de grands traités sur ces sujets qui ornaient sa bibliothèque.

Dos éclairci, quelques légères rousseurs et petites déchirures sans manque à 2 ff., timbre humide sur le titre, manque le frontispice comme souvent.

NOSTRADAMUS. Les Vrayes centuries et propheties de Maistre Michel Nostradamus. Où se void representé tout ce qui s’est passé, tant en France, Espagne, Italie, Alemagne, Angleterre, qu’autres parties du Monde.

Amsterdam, Jean Jansson à Waesberge et la veuve de feu Elizée Weyertraet, 1668. 1500 € In-12 de 16 ff.n.ch., 158 pp. Plein maroquin rouge, triple filet doré en encadrement des plats, dos à nerfs richement orné, filet doré sur les coupes, dentelle intérieure dorée, tranches dorées (Capé).

C’est la meilleure et la plus belle édition de ce format, elle se joint à la collection des Elzevir. Voir Bérard, Essai bibliographique sur les éditions des Elzévirs (Paris, 1822, p. 115) : “Cette édition, qui ne porte pas le nom des Elzévirs, est cependant certainement imprimée par eux. Les beaux exemplaires en sont rares et fort chers.” Elle a été faite sur l’édition d’Avignon (1556), de Lyon (1558) et d’autres (probablement celle de Leyde publiée en 1650). Le célèbre bibliographe Jacques-Charles Brunet qui est, dans son incontournable Manuel du Libraire (IV, 105), d’ordinaire assez avare de compliments, mentionne “jolie édition” et en dénigre les copies.

Elle est illustrée d’un beau titre-frontispice gravé représentant la décollation du roi Charles Ier d’Angleterre et l’incendie de Londres, ainsi que d’un beau portrait de l’auteur, le tout d’un bon tirage.

Très bel exemplaire, finement relié par Capé.

[PATIN, Catherine-Charlotte]. LE DEMON ET LA DEMONE MARIEZ. Ou le malheur des hommes qui épousent de mauvaises femmes ; avec leurs caractères vicieux. Nouvelles historiques & morales tirées des annales de Florence par le fameux Machiavel.

A Roterdam, s.n., 1705. 600 € Deux parties en un volume, in-12, de [5] ff., 80 pp., [4] ff., 114 pp. Pleine basane marron, dos à nerfs orné, tranches mouchetées (reliure de l’époque). Reliure abîmée aux coiffes, mouillures et brunissures.

Première édition française, rare, de ce recueil composé de deux œuvres : la première, dédiée aux dames de Cologne, est une traduction anonyme (en fait de la main de Catherine-Charlotte Patin) de la nouvelle de Machiavel, Belfagor arcidiavolo, sous le titre Rodéric, ou le démon marié. La deuxième, La démone mariée, est revendiquée par Mlle Patin, dont le nom apparaît en signature de la dédicace, datée de 1688.

Bien complet du frontispice démoniaque et des deux curieuses planches gravées. Guaita (1959), ne possédait que la seconde partie parue isolément en 1745 « à Demonopolis ».

TAILLEPIED, Noël. Traité de l’apparition des esprits. A scavoir, des âmes séparées, fantosmes, prodiges & accidens merveilleux, qui precedent quelquefois la mort des grands personnages, ou signifient changements de la chose publique.

A Brusselles, par Pierre Ximenez, 1609. 3000 € In-12, de [12] ff., 314 pp., [11] ff. Pleine basane havane, dos à nerfs orné, tranches jaspées (reliure du XVIIIe).

Il est traité ici, entre autres, de l’apparition du diable à Saint Martin, de l’apparition de Mélusine, des Calvinistes qui n’ont pu conjurer les esprits, des démons qui ne peuvent prédire les choses à venir, des faunes satyres et incubes, de Satan, de la lycanthropie, du signe de croix et de son usage, etc.

Très bel exemplaire, bien conservé. Guaita affirme que l’ouvrage est fort recherché et, d’après l’expert de la vente Max, c’est « le plus étrange livre que produisit cet étrange frère Taillepied ».

Trace de mouillure ancienne à partir de la p. 240, ex-libris manuscrit biffé sur la page de titre, tout petit manque angulaire au feuillet de titre.

[TORQUEMADA, Antonio de]. Histoires en forme de dialogues sérieux, de trois philosophes, contenans plusieurs doctes discours en diverses sciences, aussi admirables que mémorables, qui n’ont encores esté mises en lumière. Le tout réduit en six journées. Nouvellement traduictes d’Espagnol en François, par G. C. T. [Gabriel Chappuys Tourangeau].

Rouen, Jean Roger, 1625. 2000 € In-16, de (4) ff., 546 pp., (21) ff., plein vélin à petits rabats, dos lisse entièrement recouvert d’un décor doré, pièce de titre en maroquin rouge et de date en maroquin noir (reliure du XIXe siècle). Quelques petites déchirures marginales sans manque à une poignée de feuillets. Un feuillet (Liij) mal placé.

Traduction française par Gabriel Chappuys du Jardin de las flores curiosas (Salamanca, 1570) d’Antonio de Torquemada. La troisième journée de l’Hexaméron est entièrement consacrée aux fantômes, visions, esprits incubes et succubes, enchanteurs, empoisonneurs, sorciers, etc. On trouve également dans cet ouvrage fort curieux d’occultisme de longs passages sur la magie naturelle, l’astrologie, les merveilles naturelles et autres prodiges, etc.

Séduisant exemplaire de cet ouvrage rare, provenant de la bibliothèque de Pierre Lambert et portant son ex-libris (cat. 1982, n°131). Pierre Lambert, célèbre amateur de Huysmans, tenait une librairie à Paris à l’enseigne de « Chez Durtal », au 12 de la rue Jacob, où se croisaient tous les huysmansiens de l’époque. Sa bibliothèque comportait une importante partie dévolue aux sciences occultes et à la sorcellerie qui a donné lieu à une vente en 1982.

On joint le catalogue de la vente Pierre Lambert datant de 1982, avec la liste des prix d’adjudication.

TRITHEME, Jean. Polygraphie et universelle escriture cabalistique de M. J. Trithème, traduicte par Gabriel de Collange, natif de Tours en Auvergne. Suivi de : Clavicule et interprétation sur le contenu és cinq livres de Polygraphie, & universelle escriture cabalistique. Suivi de : Tables et figures planisphériques.

Paris, pour Jacques Kerver, 1561. 15 000 € 3 parties en un volume in-4 de [18], 300 ff., maroquin rouge, chainette et dentelle dorée en encadrement sur les plats, dos à nerfs orné de caissons de fleurons dorés, coupes et bordures décorées, tranches dorées (reliure du XVIIIe siècle).

Édition originale en français du plus célèbre traité d'écritures cachées. L'ouvrage est élégamment imprimé en rouge et noir. Au verso du dernier feuillet, marque à la licorne de Kerver. Très bel encadrement de titre au chiffre de Jacques Kerver, avec armes royales, licornes, instruments de mathématique ainsi que le nom du traducteur Gabriel de Collange dissimulé sous l'anagramme : L'ange regal docible. On trouve parmi les 18 feuillets de pièces liminaires des poèmes de Scévole de Sainte-Marthe et de Jean Hubert.

13 volvelles illustrées. Un beau portrait en buste à pleine page de Gabriel de Collange répété au début de chaque partie et 13 figures à parties mobiles à pleine page. Au sein d'un carré dont les angles sont ornés de figures allégoriques, chérubins ou chiffres entrelacés, est fixé un disque mobile. Ses secteurs gravés de trophées sont encadrés de suites de lettres.

Le père de la cryptographie. En 1518, le moine bénédictin Jean Trithème donne sa Polygraphiæ, premier livre imprimé traitant des écritures cachées. Il expose son procédé stéganographique (cacher le message pour qu'il ne soit pas visible) qui consiste à remplacer chaque lettre du texte en clair par un groupe de mots, le texte chiffré se présentant alors comme un poème. Il donne également les clefs d'une méthode de chiffrement cryptographique (rendre le message incompréhensible) à l'origine de la technique connue sous le nom de Chiffre de Vigenère.

Superbe exemplaire, complet de toutes les pièces mobiles requises. Il est entièrement réglé et en beau maroquin du XVIIIe siècle.

Brun, Le Livre français illustré de la Renaissance, p. 305. Mortimer-Harvard, French Sixteenth Century Books, 528. Caillet 10850.

MUSIQUE ––––––––––––

ACADEMIE ROYALE DE MUSIQUE. Arrest du Conseil d’État du Roi, Contenant Règlement pour l’Académie Royale de Musique. Du 13 Mars 1784. Extrait des Registres du Conseil d’État. 300 € A Paris, chez G. P. Simon. & N, H. Nyon, Impr. du Parlem. rue Mignon, s.d. (1784). In-4° de 24 pp, en ff. Reprenant tous les droits, prérogatives et privilèges des lettres patentes et des arrêts précédents (notamment ceux de 1776, 1778, 1780) comme bases de la réforme tout en stipulant point par point les nouveaux changements – « la forme actuelle de l’administration de l’Académie étant différente de ce qu’elle étoit par le passé » – c’est sans aucun doute le règlement le plus intéressant et le plus précis que l’on ait concernant l’Académie Royale de Musique. Là où les précédents ne comptaient que 8 pages tout au plus, celui-ci en en comporte 24 et comprend 19 articles et près de 100 alinéas concernant les chanteurs, danseurs, maîtres de ballet, musiciens, compositeurs, maîtres de théâtre et de l’école de danse, etc.

Parfait état.

On joint :

Déclaration du Roi, Portant Règlement pour les Spectacles établis à la suite de la Cour, les appointements des Comédiens & autres Gens attachés à ces Spectacles, & la sûreté de leurs Créanciers, Versailles 18 août 1779. (Paris, P.G. Simon, 1779, in-4 de 4 pp.)

On joint :

Décret de la Convention Nationale, Du 14 août 1793 […] Portant que les Conseils de Communes sont autorisés à diriger les Spectacles. (Paris, De l’Imprimerie Nationale exécutive du Louvre, 1793, in-4 de 2 pp.)

Adolphe ADAM (1803-1856). Compositeur français

Lettre autographe signée, 3 pp. in-8 avec adresse. Paris 12 Juillet 1841, au chanteur Fleury. Il commence par donner son avis sur la capitale : « si la province est une galère pour les artiste, Paris est une rente pour les auteurs. », puis exprime son mécontentement de la direction de l'Opéra Comique par Crosnier : « Croyez-vous que ce soit sans de vifs regrets et de grandes remontrances de la part des auteurs que le th[éâtre] de l’op[éra] se soit vu privé de sujets tels que Jenny Colon, Challet, Mlle Prévost et Mme Damoreau. »

200 €

BACHELIER. Recueil de cantates. Contenant toutes celles qui se chantent dans les concerts : pour l’usage des amateurs de la musique & de la poësie.

A la Haye, chez Alberts & Vander Kloot, 1728. 450 € In-8 de [22], 404 pp., [14] ff. Plein veau fauve, dos à nerfs orné, dentelle intérieure dorée, tranches rouges (reliure de l’époque).

EDITION ORIGINALE et unique de ce recueil de 97 cantates choisies, composées par Jean-Baptiste Morin, Gaëtan de Clérambault, Nicolas Bernier, André Campra, Jean-Baptiste Stuck dit Batistin, Michel de Monteclair.

Titre ornée d’une vignette gravée par Picart. Coiffe supérieure arasée, accroc en bas du mors supérieur, manque pièce de titre. Soleinne, 457. Manque à Fétis, Cortot, Gregory et Grove

Pierre-Jean de BÉRANGER (1780-1857). Chansonnier français.

Manuscrit autographe signé de la chanson « Dénonciation en forme d’impromptu », 15 novembre 1821, 2 pp., in-4. 250 € « On m’a dénoncé, je dénonce ; / Oui, je dénonce des couplets. / La gaieté de l’auteur annonce / Qu’il veut figurer au Palais : / On voit à l’air dont il vous traite, / Que cent fois il vous persifla. / Messieurs les juges, qu’on arrête, / Qu’on arrête cet homme-là […] »

Béranger est poursuivi après la saisie de son recueil de 1821. Seize pièces constituent un outrage aux bonnes mœurs, à la morale publique et religieuse, une offense à la personne du Roi. Béranger passe en cour d’assises le 8 décembre 1821. Condamné à trois mois de prison et 300 F d’amende, il purge sa peine à Sainte-Pélagie.

Chanson autographe signée « Un Ange » , 2 pp. 1/2 in-8. 250 €

« D’où nait cette pure auréole / dont les rayons frappent mes yeux ? / c’est un ange, un ange qui vole / entre mon front chauve et les cieux. / Comme un doux luth sa voix m’attire, / et ses cheveux longs et flottans / embaument l’air que je respire / des premiers parfums de printemps […] »

François-Adrien BOIELDIEU (1775-1834). Compositeur

Lettre autographe signée, 19 Avril 1831, au colonel Marnier ; 2 pages in-8, adresse (petit trou). 250 €

Boieldieu conseille à un ami de faire un choix dans les oeuvres de Rossini arrangées pour piano, car elles sont « tellement nombreuses […] Quant à mes oeuvres dont il n'y a qu'une partie arrangée pour piano, ce sera beaucoup moins cher. On mettrait La Dame Blanche en recueil certain et je ferais un choix de mes meilleurs morceaux de mes autres opéras ce qui formerait un 2e volume ce serait bien assez ». Tout dépend de la somme qu'on veut mettre, mais Boieldieu obtiendra le prix marchand. Pour Rossini, Boieldieu conseille de ne prendre « que les ouvrages les plus marquants comme : le Barbier, Othello, Moïse, Semiramis, la Gazza, Guillaume Tell, la Cenerentola, le Comte Ory, ma foi je ne prendrais que cela » … Quant à sa santé, d’ « affreuses douleurs » lui ont laissé « un tremblement nerveux ». Il fait allusion aux récentes émeutes, « affreuses journées de désordre et de folie. (…) Esperons que nous finiront par être tranquilles. C'est bien difficile avec MMrs les anarchistes ! » 151. [CHOPIN, Frédéric]. Portrait lithographié.

Dresde, Stengel & Co, s.d. (fin XIXe / début XXe). 280 x 215 mm. Pliure centrale et doublure avec timbre humide de « Stengel » et timbre sec au recto « Stengel ».

Jolie gravure faisant partie de la série des portraits, n°118.

50 €

[CHOPIN, Frédéric]. Portrait de Chopin. Dessin original.

Portrait au fusain par Konrad Immanuel Böhringer, d’après celui d’Ary Scheffer. Signature en bas à droite. Vers 1920 60 x 40 cm. Le peintre et lithographe Konrad Immanuel Bohringer (1863-1940) vécut à Dresde et est principalement connu pour ses portraits.

Parfait état. Superbe portrait.

400 €

[CHOPIN, Frédéric]. Voir également à Rubinsten.

CORTOT, Alfred. Lot de 2 lettres autographes signées et d’une photographie originale dédicacée à Laurent Ceillier.

1 page au format in-8, sur papier à en-tête (« alf. Cortot – 79, Avenue Henri-Martin »), datée du 5 août 1924, à Laurent Ceillier, pour le remercier de ses « affectueuses félicitations ». 1 page au format in-8, datée du 15 juin [19]24 dans laquelle il prie Laurent Ceillier de lui rendre un livre sur Chopin dont il aurait besoin pour son « travail de cet été sur les préludes ».

Photo originale dédicacée « à Laurent Ceillier à l’ami, à l’artiste, au précieux collaborateur Affectueusement Alfred Cortot » et datée de 1924. Tirage argentique d’époque. 225 x 167 mm. Beau portrait.

Laurent Ceillier a collaboré à l’ouvrage Les chefs-d’œuvre du piano au XIXe siècle : 10 concerts par A. Cortot. Cortot avait envisagé de faire les notices documentaires pour chaque concert lui-même mais, à cause de nombreuses obligations, c’est Laurent Ceillier qui s’en chargea et son travail enthousiasma le pianiste.

480 €

CORTOT, Alfred. Lot de 3 lettres autographes signées.

1/2 page, 1 page et demie et 1 page au format in-8, sur papier à en-tête (« alf. Cortot – 79, Avenue Henri-Martin » pour les deux premières et « Matinées Nationales »), les deux premières, dont une datée du 22 avril 1928, à l’épouse de Laurent Ceillier, la troisième en date du 5 mars 1915, à une dame. Une enveloppe timbrée jointe.

Une lettre pour remercier l’épouse de Laurent Ceillier d’un renseignement qu’elle lui a donné et l’autre pour la féliciter pour son « remarquable travail ». Il y apporte une petite correction et la prie de bien vouloir passer chez lui une fin de journée avec sa jeune pianiste pour qu’il l’entende. La dernière au sujet d’une allocation, s’excusant « de ne pouvoir faire davantage ».

200 €

Marc-Antoine DÉSAUGIERS (1772-1827) chansonnier français.

Lot de 6 lettres autographes signées, 1 pièce autographe signée, 1 pièce signée et 1 poème autographe, 1808-1826 ; 12 pages formats divers. 450 €

- 18 juin 1808, Déclaration de vente à BARBA du vaudeville " Monsieur et Madame DENIS" pour la somme de six louis dont quatre comptant. signée aussi par ROUGEMONT. Le libraire BARBA avait lui aussi débuté comme comédien en 1795 au Théâtre de la Cité

- Reçu de Désaugiers de 139 francs. Les Variétés et leur acteur vedette POTIER connaissaient un grand succès avec "La Chatte Merveilleuse" (5 décembre 1810). La quittance est donnée pour supplément des 20 premières représentations.

- 30 avril 1825, à Mr BEGLET, fabricant à Reims : Il apprécie infiniment son invitation à séjourner chez lui au moment du sacre de Charles X et il est « sensible à la grâce avec laquelle vous m'offrez une hospitalité que tout le monde paierait au poids de l’or », mais il sera « cloué à Paris par les répétitions de deux ouvrages que j'ai composé pour cette circonstance et qui doivent être représentés sur deux théâtres différents. […] Indépendamment de ces deux ouvrages, le Département m'a déjà appelé à célébrer cette solennité par des refrains populaires ».

- 16 janvier 1826, à Mr PRIN : Il le prie de convoquer les auteurs en assemblée, pour que le Vaudeville leur présente des modifications au traité du 24 décembre 1817 (liste des auteurs d'une autre main)

- 6 avril 1826, à son cher Théodore : Il a lu l'Héritière de l'orpheline et il a applaudi à sa réception, mais il souligne une invraisemblance de l'intrigue et un décalage entre la parole correcte et les couplets patoisants d'un des personnages…

- D’autres lettres à Théodore SAUVAGE, au peintre MARLET et à Armand SÉVILLE.

- Petite pièce en vers : « Oui, j'aime Arlequin sa grâce enfantine, son esprit badin […] » On joint un portrait gravé de Désaugiers. Ce lot provient de la collection Henri Chenu avec la chemise à son chiffre correspondant à Désaugiers.

n°153

Poème autographe signé de 24 vers à la poétesse Marceline DESBORDES VALMORE (signé « Par son admirateur Désaugiers) ; 1 p. 1/4 in-4 ; vers 1821. 300 €

« Peintre et poète tour à tour, / Simple et touchante Marceline […] / On voit renaître sous tes doigts / La muse dont Lesbos s’honore / et chaque son de ton luth et de ta voix / nous dit : Sapho respire encore. » A cette époque Désaugiers, au faîte de sa gloire, lui consacre plusieurs couplets et poèmes.

Provenance : collection Henri Chenu

Chanson autographe signée « Mes châteaux en Espagne » ; 3 pp. 1/2 in-8. 160 €

« Je voudrais, pour mon entretien, / N’avoir que mille écus de rente ! / Deux amis, y compris mon chien, / M’aideraient à manger mon bien, / Que confondrait avec le sien / Une douce et jeune parente… / Dieux, pour qu’il ne manque rien, / Donnez-moi mille écus de rente ! […] »

Provenance : collection Henri Chenu

158. Chanson autographe signée « Le Froid et le Chaud » ; 3 ¼ pp. in-4. 180 € Sur l’air du vaudeville de M. Blaise.

Provenance : collection Henri Chenu ________

DONNAY, Maurice. Autour du Chat Noir.

Paris, Grasset, 1926. In-4, demi-chagrin noir à coins, dos à nerfs, tête dorée, non rogné, couv. et dos cons. (Chabert Fils).

EDITION ORIGINALE. Un des 7 exemplaires sur Chine, premier papier.

Quelques rousseurs pâles.

200 €

[FLORIS, Frans / CORT, Cornelis]. Les Arts libéraux : La Musique.

[Anvers], Hieronymus Cock, [1565]. 217 x 287 mm.

Gravure au burin sur papier vergé (filigrane : main), imprimée par Cornelis Cort d’après Frans Floris, peintre romaniste de l’Ecole d’Anvers.

Petite consolidation au verso, gravure coupée au trait.

Belle gravure du XVIe siècle, beau tirage. 800 €

Charles GOUNOD (1818-1893). Compositeur français. ––––––

Lettre autographe signée, Venise 27 juin 1862, à l’éditeur Choudens, 2 pages in-8. 400 €

Il est dans les Alpes : « Mon cher Choudens, C’est ce matin que nous allons traverser le Mont-Cenis par le nouveau procédé dont je vous donnerai des nouvelles si nous ne dégringolons pas au fond des précipices. » Il lui prie d’envoyer à une sœur d’un couvent de Grenoble qui s’avère être une excellente musicienne, un exemplaire des parties piano, orgue et chant du Cantique après la Communion dès qu’il aura paru. Il a parlé à Hébert « de votre promesse d’envoyer et d’offrir à l’académie de France à Rome la collection de mes œuvres. Il en a pris acte avec une joie présente et une reconnaissance anticipée. » Il compte être à Rome samedi.

[GOUNOD, Charles]. Ruggiero LEONCAVALLO (1858-1919). Compositeur italien.

Lettre autographe signée, 2 pp. in-8 étroit, en français, Milan 14 novembre 1894. 350 €

Superbe éloge de Gounod.

Leoncavallo est heureux d' « exprimer publiquement l'admiration sans bornes que j'ai pour le grand maître Français. […] on n'a pas assez pleuré la perte énorme que l'Art et la France ont fait en ce génie vrai, pur comme le diamant, qui a su affirmer sa puissante personnalité en déterminant à la fois une école et le nouveau caractère de musique en France. Car Gounod c'est le chêne d'où sont sortis les deux branches étonnantes qu'on appelle Bizet et Massenet. Deux maîtres vrais, deux individualités bien originales […] mais qui portent les traits de famille du père commun si glorieux ! » … Quant à l'oeuvre, « laissons les pauvres techniciens chercher les procédés du maître et prouver à force de subtilités que la véritable gloire n'est pas de Michel-Ange en peignant le jugement dernier mais du marchand qui lui a vendu telle qualité excellente de rouge ou de bleu ! … Moi tout petit que je suis, je ne juge que d'après les enthousiasmes qu'on arrache à mon âme d’ariste » … Il souhaite à tout musicien d'écrire « quelque chose qui ressemble à ce Faust qui dépasse si vert la millième à l'opéra ! »

Très belle lettre.

Fromental HALEVY (1799-1862). Compositeur français.

Lettre autographe signée, 1 p. in-12 datée 11 Décembre 1829. 80 €

Sur son opéra Clari créé au Théâtre Italien par la Malibran. Il offre à son destinataire un billet d’orchestre mais n’a pu avoir de stalle.

KARLOFF, Boris. Impressionnante et rare photographie de Boris Karloff dédicacée à Raymond Chalmandrier et datée de 1928. Le fameux acteur britannique est connu particulièrement pour son rôle dans le film Frankenstein de James Whale. Sous cadre. 16,5 x 22,5 cm 600 €

[LISZT, Franz]. Portrait gravé et colorié de Franz Liszt. 110 € Jolie gravure du XIXe, sous cadre moderne et passe-partout.

Maria MALIBRAN (1808-1836). Cantatrice française & Charles de BÉRIOT (1802-1870), violoniste belge.

Lettre autographe, 3 pp. in-8, avec adresse ; Bologne 10 Octobre 1832 à Louis VIARDOT, le mari de sa sœur, la célèbre cantatrice Pauline Viardot.

Le 2 juin 1832, le père de Maria meurt. Toute l'année, elle est en tournée à Rome et à Naples, accompagnée de son amant qu’elle épousera en 1836, le violoniste belge Charles de Bériot. C’est lui qui débute la lettre :

« Mon cher Louis ». Il remercie Louis Viardot pour « le petit paquet de lettres que vous nous avez envoyé » et qu’ils ne reçoivent qu’aujourd’hui à cause de la quarantaine du courrier suite à l’épidémie de choléra. Ils se plaignent d’ailleurs que le « choléra n’est plus aujourd’hui une raison assez forte pour garder pendant deux mois des lettres que nous sommes venu réclamer tous les jours sans pouvoir les leur arracher des mains ». Il espère d’ailleurs que leur courrier à eux n’aura pas trop à souffrir du même retard. Il « espère au reste que cet éloignement ne durera plus longtemps je commence à en avoir assez pour ma part. » Il évoque un projet de douze représentations où Maria chanterait en anglais : « pour elle c’est un plaisir » puis il compatit avec lui au sujet du choléra dont eut ausi à souffrir et lui donne quelques conseils sur la médicamentation ad hoc. « Maria se porte à merveille, le climat d’Italie lui a fait grand bien sa voix est plus belle que jamais. Je ne vous parlerai pas de ses immenses succès à Naples ». L’espoir de le revoir le rend heureux, il compte « les jours, les heures ». De son côté il n’a pas perdu son temps et lui apporte un concerto : « je crois que c’est ce que j’ai fait de mieux. » Il lui donne pour finir son avis sur l’impresario italien Domenico BARBAJA : « le plus

bienfaisant de la terre on ne peut pas se figurer toutes les bontés dont il nous a comblés tous les deux à Naples ».

La Malibran prend ensuite le relais : « après 3 jours de voyage, ayant le lendemain pour me reposer (hier) répété pendant 4 jours, et aujourd’hui pour défaire le repos de hier, répété pendant 5 heures la Gazza [opéra de Rossini], et pour comble de bonheur devant souper ce soir avec une autre répétition qui sera suivie d’une autre demain matin, toujours dans le même but de me reposer […]. Je brûle du désir d’aller vous embrasser tous incognito. »

Magnifique lettre « à deux mains » des deux amants musiciens. Ils auront un fils, Charles Wilfrid de Bériot, qui deviendra pianiste virtuose et qui sera, entre autres, le professeur de Maurice Ravel.

2900 €

MANCINI, Giambattista. Riflessioni pratiche sul canto figurato. Milano, Giuseppe Galeazzi, 1777. 450 € In-8 de [8], 259, [3] pp. (la dernière blanche), demi-veau caramel, dos à nerfs orné (Thompson).

Troisième édition de ce célèbre traité du chant figuré dédié à l’archiduchesse d’Autriche Marie-Elisabeth. Elle est ornée de belles vignettes et de culs-de-lampe et lettrines gravés sur cuivre, ainsi que de 4 planches d’exemples musicaux reliées in fine.

L’auteur, maître de chant à la cour impériale de Vienne et à l’Académie Philharmonique de Bologne, rappelle le rôle prééminent joué pendant des siècles par les grandes écoles de chant italiennes, puis toute la technique du chant est passée en revue : la voix en général, la manière d’ouvrir la bouche, l’intonation, les trilles et les cadences, etc.

Exemplaire sur grand papier. Peu courant. Accidents au dos.

Jean-Paul-Egide Schwarzendorf, dit MARTINI (1741-1816). ––––––

Compositeur et musicien d’origine allemande. Intendant de la musique du prince de Condé, surintendant de la musique du roi Louis XVI, auteur d’une messe de Requiem exécutée à Saint-Denis le 21 janvier 1816 pour l’anniversaire de la mort du roi et, sous la

Révolution, l’un des cinq inspecteurs du Conservatoire. Compositeur de la célèbre chanson « Plaisir d’amour ».

Lettre autographe signée, 2 pp. in-8. 5 octobre 1786 à Mme Perregaux avec adresse. 250 €

M. de Gondran, propriétaire du Moulin Joly, l’a chargé de l'achat d'une trentaine de partitions mais Mlle Castagnery, marchande de musique, n’accepte pas le crédit. Il a besoin de 12 louis, et la prie d’engager Perregaux à les lui prêter pour quelques jours. Il espère « être en etat de vous faire un petit doigt de cour ce matin avant mon départ pour Neuilly ».

Lettre autographe signée, 3 pp. in 8 14 août 1813 à la Baronne de Frank à Mennecy, avec adresse (mouillure et corrosions dues à l’encre). 450 €

Il a reçu la jolie petite lettre et le navigateur qu’elle lui a fait l’honneur de lui envoyer. « J’apprends que votre santé, quoique Monsieur le baron vous ait métamorphosée en une très intéressante Maman, va très bien ; et je ne doute pas que la vie champêtre que vous menés ne vous dispose très bien pour mettre au jour un joli petit baron. » Il lui réclame « plaisir d’amour [sa plus célèbre chanson dont les paroles sont de Florian] à 3 voix que l'on m'a déjà demandé tant de fois et que je n’ai plus. Vous ne pouvez pas en faire usage à la campagne faute d’une 3ème voix. » Jolie lettre à l’écriture tremblante écrite au crépuscule de sa vie et évoquant « Plaisir d’amour » qui restera son plus grand succès.

Giacomo MEYERBEER (1791-1864). Compositeur allemand.

Lettre signée, 2 pp. in-8 à son chiffre en français à Louis Viardot ; Berlin 19 Juin 1854. 300 €

Au sujet de la femme de son correspondant, la célèbre cantatrice Pauline Viardot, et de la représentation du Prophète. « parce que l’admirable Pauline a réfuté avec le plus grand succès ceux qui avaient osé attaquer sa voix ; elle leur a prouvé qu’elle jouit encore de tous les moyens qui ont sans cesse électrisé le public européen, et qu’elle continue d’être ce qu’elle a toujours été pour moi, la tête de colonne des cantatrices. » Très belle lettre dithyrambique.

Lettre autographe signée, 2 pp. in-4, Paris 24 Décembre 1830 ; aux commissaires de la Liste civile. 500 € Sur Robert Le Diable. Conformément au traité passé entre l'Académie royale, Scribe et lui-même, le librettiste lui a fourni son poème le 1er Avril, et Meyerbeer lui-même a livré à l'académie royale sa « partition complète de Robert le Diable » le 1er Juin 830. « Non seulement donc je consens à ce que le traité reçoive son execution en ce qui me concerne, mais j'ose même réclamer de l'équité de Messieurs les comissaires de la liste civile qu'ils en ordonnent la prompte exécution. Etranger dans ce pays, depuis un an je prolonge mon séjour à Paris uniquement pour la mise en scène de cet ouvrage ». L'Académie royale de musique aurait dû la commencer le 1er août. « En face des mémorables évènements qui depuis cette époque ont dû absorber les moments des honorables députés commissaire de la liste civile, j'ai hésité de les importuner »… Le traité, le temps passé à Paris, « & plus que tout cela la bienveillante hospitalité avec laquelle les autorités françaises ont de tout temps protégé les artistes étrangers, me donnent la certitude, Messieurs que vous ferez droit à mes respectueuses réclamations »… [Ce n'est que le 22 novembre 1831 qu'aura lieu la création de Robert Le Diable].

Lettre autographe signée, 10 Avril 1832, à Eugène SCRIBE ; ¾ page in 4 avec adresse. 400 €

Intéressante lettre à son librettiste pour Les Huguenots.

« Voici les échantillons de Rhytmes qui me vont admirablement bien. C'est surtout la césure du milieu qui revient sur d'égales nombres de syllabes qui me renderoit bien facile de composer en français. Mon Rhytme favori que je vous prie d'employer souvent est de 7 sillabes coupés par 3 et 4 », dont il donne un exemple : « O Seigneur / ta clémence A calmé / leur souffrance » … etc.

Il compte sur la promesse de Scribe « avant la fin du moi » … Il peut lui écrire chez son banquier Auguste Leo : « il saura toujours où je suis »…

[Giacomo MEYERBEER]. Eugène SCRIBE (1791-1861) Auteur dramatique et librettiste.

Lettre autographe signée, 3 pages in-8, Paris, 20 Décembre 1830, aux commissaires de la Liste civile. 300 €

Importante lettre au sujet de Robert Le Diable (l'opéra de Meyerbeer sera créé à l'opéra le 22 novembre 1831). Il a respecté les termes du premier traité, signé par MM. de La Rochefoucault et Lubbert, l'engageant « à livrer au Musicien les paroles de cet opéra ». Un second traité, les 1er Mai et 1er Juillet, stipulait que « M. Scribe recevra à titre de prime la somme de Mille francs par acte, pour chacun des ouvrages de lui reçu par le jury littéraire de l'Académie royale de Musique. Je m'étais donc engagé 1° à faire l'opéra de Robert dans un temps convenu. 2° à le faire recevoir par le jury de l'opéra. Or cet ouvrage n'a encore été lu ni reçu par le jury ; je n'ai donc jusqu'à présent rien à exiger »… Il expose alors différentes hypothèses qui se présentent pour sa collaboration avec la future administration de l'Opéra. « Ou elle jugera convenable de maintenir mon ancien traité. Et alors j'en réclamerai l'exécution pour Robert, comme pour tous les autres ouvrages qui par la suite me seront commandés par l'opéra et que je ferai recevoir par le jury. Ou l'administration me proposera un nouveau traité […] ou enfin […] elle ne fera avec moi aucun traité et ne m'offrira aucun avantage. Auquel cas et comme j'en trouve à d'autres théâtres, je cesserai de travailler pour celui de l’opéra »…

Marcel MOULOUDJI (1922-1994). Chanteur et acteur français.

Manuscrits autographes de 5 chansons, et 3 tapuscrits corrigés. 450 €

L’Etoile morte (musique de Mouloudji et Gaby Wagenheim) : 2 Manuscrits autographes de premier et second jet, 4p. in-4 avec nombreuses ratures, joint texte dactylographié 1 p.2/3 in-4 ; Le jour des morts : fragment autographe : 1 p.1/2 in-4 avec ratures et corrections correspondant à la dernière partie du texte, joint 2 textes dactylographiés avec corrections autographes : 6 p.1/4 in-4 ; Les écrivains publics : 3 manuscrits autographes 4p.1/2 in-4 comprenant le synopsis et 2 fragments du texte avec nombreuses ratures et corrections ; Vous les yés yés de la débine : Manuscrit autographe, 2 p. in-4 , nombreuses ratures et corrections ; L’homme de jour, l’homme de nuit : Manuscrit autographe 1 p.1/2 in-4, 3 corrections et les 4 dernières lignes barrées. 181. Manuscrits autographes de 10 chansons et 1 tapuscrit corrigé. 550 €

Paris de ma mélancolie : quelques ratures et ajouts,1 p.1/2 in-4 ; Fugue : 1 p. in-4 joint tapuscrit avec nombreux rajouts autographes 1 p.1/2 in-4 ; Les merveilleux dimanches : 1 p. in-4 ; J’ai mes papiers : (au verso du précédent) 1 p. in-4 ; La Femme : nombreuses ratures et corrections , 2 p. in-4 ; Il suffit de peu de choses : 1 p. in-4 (déchirure) et fragment autographe au dos d’une enveloppe à lui adressée, Six feuilles mortes de San Francisco : ratures et corrections, 2 p. in-4 ; Ballades des années futures : 1 p. in-4 ; Tu vas me faire de la peine : quelques ratures et corrections, 1 p. in-4 ; Nous nous sommes trompés : (au verso du précédent) avec ratures et corrections, 1 p. in-4.

10 manuscrits autographes de 6 chansons et 3 tapuscrits de 2 chansons. 550 €

La France : 5 brouillons très travaillés, 5 p.1/2 in-4 ; Les lumières de l’amour : 1 p. in-4 nombreux rajouts ; Chanson : 1 p. in-4 ratures et rajouts ; En amour on ne doit rien dire : (au verso de la précédente) 1 p. in-4 ; Comment finir ?: 1/2 p. in-4 ; autoportrait : 1/2 p. in-4 : 2 corrections. La Polonaise : tapuscrit 1 p. 1/4 in-4 : quelques petites corrections ; Ballade de Pierrot : 2 tapuscrits quelques petites corrections, 4 p. in-4.

Manuscrits autographes et 2 notes autographes. 650 €

Anthologie de la chanson paillarde : Manuscrit autographe avec ratures et corrections, 7p. in-4 : liste des titres des chansons et leur durée ; Manuscrit autographe,2/3p. in-4 : titre de 9 chansons, Manuscrit autographe, 1 p. in-4 intitulé « Tour de chant » ; Manuscrit autographe, 2/3p. in-4 intitulé : « Chants américains » ; Notes autographes, 2 p. in-4 concernant 2 récitals et « 21 chansons de Prévert et kosma ». Joint : 4 pages dactylographiées : programme de son récital à l’Olympia en 1975 ; 3 pages de musique de Criscarol : « Pour toi j’ai volé une rose », « Ya trop », Tapuscrit 5p. in-4 : « Pour toi ». Joint : Correspondance à lui adressée : télégramme de Dalida, R. Devos et B. Dimey pour son récital à l’Olympia ; L.A.S. de Claude Gallimard : A propos d’une édition complète des oeuvres de Mouloudji, il soutient sa proposition de devenir éditeur ; C. Fallek : L.A.S. : transmet une liste de libraires pour son lancement comme éditeur ; S. Lipinska : invitation, au verso : Paroles autographes de sa chanson « La négresse » ; Renée Martin Rougeot : jolie lettre : « … vos chants ont nourri les forces d’énergie…Je vous exprime ma gratitude pour tout ce que vous aurez su si bien traduire de la sensibilité de ce temps qui est le nôtre. Chaque chanson de vous est comme un vêtement de chaude amitié partagée… ».

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MOZART, Wolfgang Amadeus. Concert pour le Pianoforte […] n°16.

Leipsic, Au magasin de Musique de Breitkopf et Härtel, s.d. (1804). 80 € Petit in-folio oblong de 30 pages.

Partition de la partie piano seule, sans les accompagnements d'orchestre du concerto KW503, dans l'édition des Oeuvres de Mozart donnée par Breitkopf et Härtel en 1804.

Papier un peu bruni et piqué, quelques marques au crayon.

MISSLER, J. B. Tour Eiffel. Souvenir de l’Exposition 1889. Paris, J. Naus, s.d. (ca 1889). 160 € In-folio de 3 pp. Beau titre lithographié en couleurs.

On joint :

STRAUSS, G[abrielle]. La Tour Eiffel. Polka pour piano. In-folio de 3 pp. Beau titre lithographié Ces deux pièces furent composées à l'occasion de l'inauguration de la tour Eiffel pour l'Exposition universelle de 1889. La pièce de Gabrielle Strauss est dédiée à Gustave Eiffel dont la célèbre construction allait inspirer bon nombre de compositeurs et artistes.

Ferdinando PAËR (1771-1839). Compositeur italien.

Lettre autographe signée, au chevalier LE SUEUR, surintendant de la chapelle du Roi ; 1 page in-8, en tête Chambre du Roi, adresse. 130 €

Le duc d'Aumont désire « qu'on l'on execute quelque morceau de ma composition au Concert Royal », il lui envoie « un tout petit choeur – en vous priant qu'il soit gardé soigneusement faisant partie de ma partition d'Olinde et Sophronie ».

Liane de POUGY (1869-1950) ––––––

Lettre autographe signée « Liane » à COLETTE et MISSY ; Vendredi soir [hiver 1914] ; 4 pp. in-8 sur papier deuil. 600 €

« Ma chère Missy, Ma chère Colette, je viens encore m’excuser de ne pas m’être trouvée là pour votre arrivée. Je l’ai bien regretté, mais Votre Mère avait dit ceci – et depuis plusieurs jours – : Missy viendra si l’auto marche ! Alors j’avais 2 villas à visiter pour un ami et j’ai dû m’absenter. Maintenant ma chère Colette, j’ai un mot à vous dire à vous, ça serait vous, vous diriez : ‘Miel…’ moi je vous demande simplement de ne plus critiquer mes manies ou habitudes en face. Cela m’est désagréable. Quand je vous demande un avis ou un conseil, c’est autre chose. Vous qui accordez en littérature et d'une si belle manière une si jolie sentimentalité aux bêtes, pourquoi en refuser aux gens ? Je fais ce qui me plaît. Riez-en derrière moi, cela m’est égal, mais parlez d’autre chose, voulez-vous, en ma présence, que de moi-même. Je peux supporter le silence sur moi, moi, et je le désire même. Parfois lorsqu’on vous critique, dans la grande gaffe de l’an passé, ou pour ceci ou pour cela, – je ne me suis jamais mêlée à ce concert. Je trouve Missy un camarade charmant et vous un délicieux petit poète. Je ne ne sors pas de là. Mais depuis ce soir j'ai envie, Colette, de vous surnommer : ‘La Poutre ! ...’ Je me mets en noir pour moi, et si l’on me critique, cela m’ennuierait de le faire pour les autres…. et je ne prendrais pas le deuil pour un frère ou une mère détestés, voilà. Je ne promènerai pas ce noir au théâtre ni chez Palingre [?] mais ici, sur le coup, sur le vif du ciel chagrin, cela m’a plu, je ne vois pas plus loin et je n’admets pas vos réflexions. Si Guilhier m’a critiquée, elle en a acquis le droit par un nombre incalculable de grandes preuves d’amitié et d’intimité, c’est autre chose. Sans rancune aucune ma chère Colette, et un bon baiser pour vous deux »

Lettre autographe signée à sa « petite chérie » [Jenny CHOLLET, amie de Liane retrouvée après son second divorce], [Lausanne 22 octobre 1949], 2 pages in-folio. 380 €

Liane, en religion sœur Anne Marie Madeleine de la Pénitence, évoque son ancien confesseur, Mgr HERTZOG, « le maître de notre cher pape actuel « qui trouva l'astuce pour excuser ses mensonges », conseille de se confier à Jésus : « tu devais être magnifique aux genoux de l'évêque, dans ta douleur et s'il a parlé durement c'est qu'il se sentait impressionné par ta beauté et luttait ». On parle de schisme… nouveau danger – on dit que les jeunes prêtres font les fous, font du ski, du patinage et se mettent en short dans les jardins les jours de grande chaleur ! ». Elle-même parle tous les jours à Jésus : « Trahi par un baiser - abandonné. On dit que les êtres qui souffrent de ces 2 choses sont les prédestinés ! Je les ai eues ! Lorsque G [son mari Georges Ghika] est parti avec cette jeune femme qui vivait chez nous à Roscoff en me faisant des mamours et des compliments toute la journée ! ».

Lettre autographe signée « Lianette » à « sa chère amie », La Consulte [Castelnaudary ?], 5 septembre [1914-1915 ?], 2 pp. in-4. 200 €

Elle donne des nouvelles de sa mère, « en excellente santé », et d’elle-même, « en grand repos, loin des potins ». Elle la prie d’assurer une certaine Germaine « que si tel ou tel propos lui a été répété, rien ne vient de moi », avant d’avouer « voilà que la contagion du potin m'atteint » et se faire l’écho de bruits concernant Guynemer qui épouserait Printemps, tandis que Sacha Guitry « refile le parfait amour avec Lysès… si non è vero, je le regrette pour elle », ajoute-t-elle.

Lettre autographe signée « Lianette » [incomplète, début de l’hiver 1914], 1 p. in-4. 200 €

Elle évoque « ses quartiers d’hiver » avec une amie : « nous lisons beaucoup, nous travaillons etc…, nous dormons », sans oublier l’actualité brûlante du moment : « Poincaré est de plus en plus impopulaire depuis sa fuite honteuse… le gouvernement populaire ne veut pas qu’il rentre et on l’appelle ‘le cou retranché de Paris’. On prête à Tristan Bernard de jolis mots, celui-là entre-autres. Récemment à B[ordeau]x causant avec Viviani il fut frappé par le nombre d’automobiles contenant des jeunes hommes portant tous des brassards avec un grand A (Ambulance), et Tristan Bernard de dire : ‘je ne savais pas, M. le Ministre, qu’à B[ordeau]x, embusquée s’écrivait par un A’ puis le déjeuner des ministres : ‘Tourne-dos bordelaise, arrosé de Château Lafuite’ ».

Lettre autographe signée, à son amie Jenny CHOLLET ; [Roscoff, octobre 1927], 2 pages in-4 sur papier mauve. 250 €

Elle évoque un séjour à La Baule puis Saint-Brieuc avec Max Jacob et ses amis qui l'a distraite de la lourde atmosphère à Roscoff : « J'aime la nature, chérie, je l'ai toujours adorée, recherchée, c'est elle qui m'a consolée », son fils Marco mort à la guerre…

Lettre autographe signée « Lianou », St Germain-en-Laye [13 décembre 1907], à Georges Normandy ; 2 pages in-4, en-tête Pavillon Henri IV, enveloppe. 300 €

Elle est désespérée : « Il n'y a rien à faire qu'à baisser la tête et fermer son cœur. Je souffre. Tous mes jolis rêves se sont brisés. Je n'avais sans doute pas mérité le grand bonheur que Georges m'apportait ». Le souvenir « pur et béni » du « petit Georges » l'accompagnera sans cesse. Elle a fui, on a envoyé Vanderem comme parlementaire : « C'était l'heure de fuir… Je me repose, je pense à Georges je vous remercie et je veux parfois - je désire - que vous veniez me parler de lui… comme ça… tout le long de la vie »…

Ernest REYER (1823-1909). Compositeur français

Lettre autographe signée, 3 pp. in-8 à Heugel, 13 Mai 1884. 100 €

Au sujet de son opéra Sigurd. Il lui raconte être allé jouer en Belgique et combien l’accueil du public belge lui a été favorable. « Quant à la croix de Léopold dont sa majesté le roi des Belges a bien voulu m’honorer, elle m’a été remise de la part du ministre par l’illustre directeur du Conservatoire de Bruxelles ».

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