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85 J.Y. Abramovici, N. Colas-Linhart, M. Izembart, E Moati et M.L. Piketty Axe gonadotrope : FIV- une hormone chasse I'autre Le suivi hormonal de la stimulation folliculaire pour fdcondation in vitro (FIV) repose sur le dosage des oestrog~nes plasmatiques ou uri- naires et, sous r~serve que le proto- cole n'utilise pas d'analogue du Gn RH, sur le dosage de la LH plasma- tique (cf. la synth~se de L. C~dard dans le n° 13 de notre revue, pp. 13 - 20). J.C. Emperaire et aL [1] ont ~tudi6 la valeur pronostique de la progest~- rondmie p~ri-ovulatoire quant & I'issue conceptionnelle des cycles d'hyperstimulation contr61~e pour FIV. La progesterone plasmatique a fait I'objet d'un dosage par radiocomp~ti- tion, sensible et rapide, de m6me que le 17 I~ estradiol : la LH a dt~ dos~e par immunoradiom~trie. Les dosages ont ~t~ quotidiens en p~riode p6ri- ovulatoire, dans le cadre de deux protocoles de stimulation ovarienne associant & I'administration d'HMG, I'un le citrate de clomiph~ne, rautre le DTRP6-LHRH. Si le 17 ~ estradiol reste le principal param~tre de la maturation folliculaire, le dosage concomitant de la progesterone est apparu dans cette 6tude comme un excellent marqueur du bon ddroule- ment g6n~ral de la stimulation. Dans les cas, en effet, o~ la progest6rone est dlev~e en phase folliculaire, ou bien n'augmente pas apr~s hCG, le pronostic conceptionnel du cycle d'hyperstimulation (estim~ par le pourcentage de grossesses cliniques confirmdes) est m~diocre : on pourra donc dans ces cas arr~ter le cycle th~rapeutique. Les auteurs concluent que le dosa- ge de la progestdrone pourrait rem- placer progressivement le dosage de LH, car plus discriminant que lui, quel que soit le type de stimulation. Y.A. 1 Emperaire J.C., Ruffie E., Ruedas E. & Audebert A.J.M. (1989) Le dosa- ge rapide de la progesterone plasma- tique : son int~r~t dans la stimulation ovarienne pour f~condation in vitro. J. GynecoL Obstet. Biol. Reprod. 18, 103-108 Les << h~matopoi'~tines,,, facteurs de croissance des cellules sanguines ,,Chaque .heure, dans ia circulation d'un homme normal, 20 milliards de plaquettes, 10 milliards d'~rythrocytes et 5 milliards de leucocytes meurent. Cette h~catombe est en permanence compensde par un nombre ~gal de naissances [11!,, Depuis quelques ann~es on sait que I'hom~ostase et, en cas de stress, la riposte physiolo- gique du syst~me h~matopdi~tique sont en grande partie r~gul~es par une famille de glycoprot~ines (l'~ry- thropo'f~tine et la CSF (colony stimu- lating factors), qui agissent sur les cellules souches. Depuis 4 ans, par g~nie g~n~tique, on commence produire ces ,,hormones h~matopo'/~- tiques,,, ce qui a donn~ un ~lan nou- veau dans I'~tude biochimique de ces produits et permis les premiers essais d'applications cliniques. Les ,<leucopo'/~tines,, ou CSP, d~si- gnent globalement les substances capables de provoquer la division et la diff(~renciation des globules blancs. IIs englobent le M CSF, (facteur de croissance du macrophage, le GM CSF stimulant granulocytes et mono- cytes, le G CSP stimulant unique- ment les granulocytes et celui qui provoque la formation de colonies de diff~rents types k appel~ pluri-CSF ou interleukine 3 [2]. Les essais cliniques visant & ~valuer les effets du CSF chez I'homme sont encore rares, mais semblent confirmer les pro- messes des expdrimentations ani- males. L'int~r~t th6rapeutique du CSF semble extraordinaire puisque ces hormones conf~rent aux patients une remarquable puissance d~fensive. IIs serviront & traiter les malades atteints du SIDA et & vaincre les leucop~nies, & diminuer la neutrop~nie induite par la chimioth~rapie, #. am~liorer la repri- se h~matopo'i~tique apr~s greffe de moelle osseuse. Mais les CSF qui peuvent ~galement stimuler le syst~- me immunitaire normal ont de mul- tiples applications dans le traitement d'infections. L'~rythropo'~tine est un facteur de croissance prot~ique sp~cifique de la lign6e ~rythrd/de. Physiologiquement, elle est produite par des cellules r~nales p~ritubulaires probablement endoth~liales. Sa synth~se est contr61~e par la pression partielle en 0 2 dans les tissus : elle augmente en cas d'hypoxie tissulaire [3]. Le g~nie g~n~tique a permis des premiers essais cliniques fructueux dans I'an~mie de I'insuffisance r~na- le, malgr~ des effets secondaires lids I'~l~vation du taux de I'h~moglobine et conduisant & une ~l~vation de la pression art~rielle. Un traitement anti- hypertenseur est donc n~cessaire chez une partie des patients trait~s par I'~rythropo'/~tine recombinante (EPO). Les autres indications poten- tielles de rEPO seraient le traitement d'an~mies non carencielles et surtout en chirurgie en vue d'autotransfusion. Mais rhormone recombinante ne peut ~tre utilis~e comme ,,anti-an~- mique tout terrain,, puisque, sauf exception, les an~mies ne sont pas dues ~, un d~faut de production de I'~rythropoT~tine. En effet, le r61e fon- damental de la baisse de production de I'EPO dans les an~mies de I'insuf- fisance r~nale a pu ~tre clairement ~tabli depuis 1983 gr&ce ~. la mise au point des dosages RIA. L'an~mie des syndromes inflammatoires peut aussi s'expliquer par un d~faut de produc- tion de I'EPO. Darts toutes les autres an~mies, les taux d'EPO sont ~lev~s, les polyglobulies peuvent ~tre dues #. une ~l~vation de production d'EPO. Des dosages in vivo sur animaux et des dosages biologiques in vitro exis- taient d~j&. Derni~rement, des dosa- ges RIA ont ~t~ mis au point, et Bax- ter propose une trousse de dosage par competition EPO-Trac-TM. L'~ry- thropo'i~tine recombinante humaine est utilis~e comme traceur et stan- dard. La s~paration se fait par double anticorps. La trousse EPO-Trac est r~f~renc~e vis-a-vis du 2e IRP Ery- thropoi'~tine humaine, urine, bio-essai 67/343. Les r~sultats du dosage sont exprim~s en UI. Une unit~ a ~t~ d~fi- nie comme I'activit~ ~quivalente & I'effet ~rythropdi~tique in vivo induit par 5 ~moles de cobalt. Sous I'impul- sion de I'OMS une nouvelle d~finition de I'UI est en cours. La quantit~ normale d'EPO circu- lante est estim~e entre 10 et 20 mU/ml. Les valeurs sont diminu~es dans les an~mies de I'insuffisance r~nale et ~lev~es dans les maladies

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85

J.Y. Abramovici, N. Colas-Linhart, M. Izembart, E Moati et M.L. Piketty

Axe gonadotrope : FIV- une hormone chasse I'autre

Le suivi hormonal de la stimulation folliculaire pour fdcondation in vitro (FIV) repose sur le dosage des oestrog~nes plasmatiques ou uri- naires et, sous r~serve que le proto- cole n'utilise pas d'analogue du Gn RH, sur le dosage de la LH plasma- tique (cf. la synth~se de L. C~dard dans le n ° 13 de notre revue, pp. 13 - 20).

J.C. Emperaire et aL [1] ont ~tudi6 la valeur pronostique de la progest~- rondmie p~ri-ovulatoire quant & I'issue conceptionnelle des cycles d'hyperstimulation contr61~e pour FIV. La progesterone plasmatique a fait I'objet d'un dosage par radiocomp~ti- tion, sensible et rapide, de m6me que le 17 I~ estradiol : la LH a dt~ dos~e par immunoradiom~trie. Les dosages ont ~t~ quotidiens en p~riode p6ri- ovulatoire, dans le cadre de deux protocoles de stimulation ovarienne associant & I'administration d'HMG, I'un le citrate de clomiph~ne, rautre le DTRP6-LHRH. Si le 17 ~ estradiol reste le principal param~tre de la maturation folliculaire, le dosage concomitant de la progesterone est apparu dans cette 6tude comme un excellent marqueur du bon ddroule- ment g6n~ral de la stimulation. Dans les cas, en effet, o~ la progest6rone est dlev~e en phase folliculaire, ou bien n'augmente pas apr~s hCG, le pronostic conceptionnel du cycle d'hyperstimulation (estim~ par le pourcentage de grossesses cliniques confirmdes) est m~diocre : on pourra donc dans ces cas arr~ter le cycle th~rapeutique.

Les auteurs concluent que le dosa- ge de la progestdrone pourrait rem- placer progressivement le dosage de LH, car plus discriminant que lui, quel que soit le type de stimulation.

Y.A.

1 Emperaire J.C., Ruffie E., Ruedas E. & Audebert A.J.M. (1989) Le dosa- ge rapide de la progesterone plasma- tique : son int~r~t dans la stimulation ovarienne pour f~condation in vitro. J. GynecoL Obstet. Biol. Reprod. 18, 103-108

Les << h~matopoi'~tines,,, facteurs de croissance des cellules sanguines

,,Chaque .heure, dans ia circulation d'un homme normal, 20 milliards de plaquettes, 10 milliards d'~rythrocytes et 5 milliards de leucocytes meurent. Cette h~catombe est en permanence compensde par un nombre ~gal de naissances [11!,, Depuis quelques ann~es on sait que I'hom~ostase et, en cas de stress, la riposte physiolo- gique du syst~me h~matopdi~tique sont en grande partie r~gul~es par une famille de glycoprot~ines (l'~ry- thropo'f~tine et la CSF (colony stimu- lating factors), qui agissent sur les cellules souches. Depuis 4 ans, par g~nie g~n~tique, on commence produire ces ,,hormones h~matopo'/~- tiques,,, ce qui a donn~ un ~lan nou- veau dans I'~tude biochimique de ces produits et permis les premiers essais d'applications cliniques.

Les ,<leucopo'/~tines,, ou CSP, d~si- gnent globalement les substances capables de provoquer la division et la diff(~renciation des globules blancs. IIs englobent le M CSF, (facteur de croissance du macrophage, le GM CSF stimulant granulocytes et mono- cytes, le G CSP stimulant unique- ment les granulocytes et celui qui provoque la formation de colonies de diff~rents types k appel~ pluri-CSF ou interleukine 3 [2]. Les essais cliniques visant & ~valuer les effets du CSF chez I'homme sont encore rares, mais semblent confirmer les pro- messes des expdrimentations ani- males. L'int~r~t th6rapeutique du CSF semble extraordinaire puisque ces hormones conf~rent aux patients une remarquable puissance d~fensive. IIs serviront & traiter les malades atteints du SIDA et & vaincre les leucop~nies, & diminuer la neutrop~nie induite par la chimioth~rapie, #. am~liorer la repri- se h~matopo'i~tique apr~s greffe de moelle osseuse. Mais les CSF qui peuvent ~galement stimuler le syst~- me immunitaire normal ont de mul- tiples applications dans le traitement d'infections.

L'~rythropo'~tine est un facteur de croissance prot~ique sp~cifique de la lign6e ~rythrd/de. Physiologiquement, elle est produite par des cellules

r~nales p~ritubulaires probablement endoth~liales. Sa synth~se est contr61~e par la pression partielle en 0 2 dans les tissus : elle augmente en cas d'hypoxie tissulaire [3].

Le g~nie g~n~tique a permis des premiers essais cliniques fructueux dans I'an~mie de I'insuffisance r~na- le, malgr~ des effets secondaires lids

I'~l~vation du taux de I'h~moglobine et conduisant & une ~l~vation de la pression art~rielle. Un traitement anti- hypertenseur est donc n~cessaire chez une partie des patients trait~s par I'~rythropo'/~tine recombinante (EPO). Les autres indications poten- tielles de rEPO seraient le traitement d'an~mies non carencielles et surtout en chirurgie en vue d'autotransfusion.

Mais rhormone recombinante ne peut ~tre utilis~e comme ,,anti-an~- mique tout terrain,, puisque, sauf exception, les an~mies ne sont pas dues ~, un d~faut de production de I'~rythropoT~tine. En effet, le r61e fon- damental de la baisse de production de I'EPO dans les an~mies de I'insuf- fisance r~nale a pu ~tre clairement ~tabli depuis 1983 gr&ce ~. la mise au point des dosages RIA. L'an~mie des syndromes inflammatoires peut aussi s'expliquer par un d~faut de produc- tion de I'EPO. Darts toutes les autres an~mies, les taux d'EPO sont ~lev~s, les polyglobulies peuvent ~tre dues #. une ~l~vation de production d'EPO.

Des dosages in vivo sur animaux et des dosages biologiques in vitro exis- taient d~j&. Derni~rement, des dosa- ges RIA ont ~t~ mis au point, et Bax- ter propose une trousse de dosage par competition EPO-Trac-TM. L'~ry- thropo'i~tine recombinante humaine est utilis~e comme traceur et stan- dard. La s~paration se fait par double anticorps. La trousse EPO-Trac est r~f~renc~e vis-a-vis du 2 e IRP Ery- thropoi'~tine humaine, urine, bio-essai 67/343. Les r~sultats du dosage sont exprim~s en UI. Une unit~ a ~t~ d~fi- nie comme I'activit~ ~quivalente & I'effet ~rythropdi~tique in vivo induit par 5 ~moles de cobalt. Sous I'impul- sion de I'OMS une nouvelle d~finition de I'UI est en cours.

La quantit~ normale d'EPO circu- lante est estim~e entre 10 et 20 mU/ml. Les valeurs sont diminu~es dans les an~mies de I'insuffisance r~nale et ~lev~es dans les maladies

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cardiaques cong~nitales, les mala- dies pulmonaires chroniques et cer- taines tumeurs. Rien n'est dit dans la notice du kit sur I'int6r6t du dosage dans le suivi des traitements utilisant I'EPO... Quoi qu'il en soit, les ann~es & venir vont voir se pr~ciser I'int~r~t et tes indications de ces facteurs de croissance des cellules sanguines.

N.L.C.

1 Symann M., Chatelain C. & Agaliotis D. (1989) Les facteurs de croissance et de diff6renciation h~matopof~tiques. PathoL Biol. 37, 2, 101-103 2 Golde D. & Gasson J. (1988) Les cellules du sang et leurs hormones. Pour la Science 131,64 3 Varet B., Casadevall N. & Lacombe C. (1988) L'~rythropo'f~tine. Med. Sci. 6, 4, 66

PSA : masculin - f~minin

L'Urologie va peut-~tre r~concilier les plaideurs d'une violente pol~mique lue il y a un an dans Clinical Chemis- try[I].

L'affaire concerne des taux d~tec- tables de PSA observes chez cer- taines femmes avec un dosage ,<polyclonal,,, le dosage <<monoclo- nab, restant muet, c'est-&-dire ind~- tectable [2]. Les partisans du dosage polyclonal expliquent ce r6sultat par la presence fr~quente d'anticorps anti-PSA chez la femme, d6velopp#s de la m6me fa£on que des anticorps antisperme, car le PSA, molecule hautement antig6nique, est present & concentration ~lev~e dans le sperme [1]. Ces anticorps n'interagiraient pas de la m6me fa£on dans les 2 dosages.

Cependant la femme poss~de des glandes paraur~thrales, les glandes de Skene, dont I'origine embryolo- gique est identique & celle de la pros- tate, nous explique un urologue [3]. De fait, une phosphatase acide pros- tatique et un authentique PSA ont ddj& ~t~ d~cel~s dans ces glandes [3].

Quoi qu'il en soit, pourquoi dose- rait-on le PSA chez une femme et s'agit-il d'une querelle abstraite ? Retenons qu'il peut 6tre hasardeux de se servir d'un s~rum de femme pour diluer un taux ~lev~ de PSA, & moins de v~rifier pr~alablement I'absence de PSA d#tectable. Enfin il serait int~ressant de savoir si une

pathologie des glandes paraur~- thrales gagnerait & 6tre ~tudi~e avec I'aide du PSA.

M.L.P.

1 Yang N. (1988) Endogenous antibo- dy to prostate specific antigen in women. Clin. chem. 34, 647-648 2 Chan D.W., Bruzek D.J., Oesterling J.E., Rock R.C. & Walsh P.C. (1987) Prostate specific antigen as a marker for prostatic cancer : a monoclonal and a polyclonal immunoassay com- pared. Clin. Chem. 33, 1916-1920 3 Ablin R.J. (1989) Prostate specific antigen and the female prostate. Clin. Chem. 35, 507-508

ACTH : vers une meilleure sensibilite et une trop grande specificite ?

A I'image des dosages de PTH (<intacte,,, des nouvelles techniques mesurant la molecule d'ACTH intacte 1-39 ont ~t~ d~velopp~es, et font maintenant I'objet de publications. Les dosages classiques d'ACTH (par m~thode competitive sans extraction) souffrent d'un manque de sensibilit~ ne permettant pas de d~finir correcte- ment la limite inf~rieure des valeurs usuelles. D'autre part, les anticorps polyclonaux qu'ils utilisent reconnais- sent le fragment biologiquement actif 1-24. Le nouveau dosage d'ACTH -intacte,, est une technique ,(sandwi- ch,,, mettant en eeuvre un anticorps monoclonal dirig~ contre la partie N- terminale (1-17) marqu~ & I'iode 125, et un anticorps polyclonal dirig~ contre la partie C-terminale (34-39). II n'existe aucune r~action crois~e avec les fragments 1-24, 1-17 et 34-39, avec 'la m~lanotropine, les endor- phines et la lipotropine. La limite de d~tection annonc~e est de 2 pg/ml et la reproductibilit~ excellente [1].

Les conditions de pr~l~vement qu'on savait tr~s critiques pour I'ACTH ont ~t~ ~tudi~es en particulier : la meilleure stabilit~ cor- respond au pr~l~.vement en tube de verre silicon~ avec EDTA, et, contrai- rement aux idles re(~ues, le pr~l~ve- ment dans la glace ne paraft pas imp~ratif. Les taux d'ACTH ,4ntacte- des plasmas sont stables au moins 4 mois & -70°C, sans ajout d'inhibiteur enzymatique.

La r~ponse de ce m~me dosage aux tests dynamiques de I'axe hypo- thalamo-hypophyso-surr~nal ien (HHS) a ~t~ ~tudi~e en d~tail par

d'autres auteurs, dans I'optique du diagnostic diff~rentiel des syndromes de Cushing [2]. L& encore, la sup~rio- rit~ du nouveau dosage apparaft, pour la distinction des valeurs basales normales ou basses, et pour I'~tude de I'amplitude de r~ponse au CRF, qui est modeste chez les sujets t~moins. Ce dosage tr~s fiable dans la zone des concentrations basses pourrait aussi ~tre utile & I'~tude de I'hypercortisol~mie des d~pressions majeures, chez lesquelles la r~ponse au test CRF semble inf~rieure & celle des sujets t~moins en fin d'apr~s- midi, & un moment o~J I'axe HHS est quiescent [3].

En ce qui concerne les taux ~lev~s d'ACTH, et la diff~renciation de la maladie de Cushing proprement dite d'une s~cr~tion ectopique d'ACTH, une ~quipe signale une discordance d~favorable au dosage d'ACTH ,,intacte,, [2]. En effet, il peut exister une s~cr~tion ectopique de fragments d'ACTH biologiquement actifs (1-24) ou de ,(big ACTH- qui ne seraient pas reconnus par le dosage de la molecule enti~re. Les auteurs ont m~me mis en ~vidence une diminu- tion art~factuelle du taux d'ACTH ,(intacte,, dos~e par le syst~me en presence d'une surcharge d'ACTH 1- 24, qui neutraliserait I'anticorps monoclonal dirig~ contre le fragment N-terminal, et induirait une erreur par d~faut. Ce r~sultat pourrait expliquer la diminution art~ factuelle apparente d'ACTH <,intacte, observ~e par d'autres auteurs Iors d'un test au synacth~ne (ACTH 1-24), et interpr6- t~e par ces derniers comme une autor~gulation de I'ACTH sur I'hypo- physe [4]...

Cela signifie que les dosages clas- siques d'ACTH ne sont pas encore & enterrer et qu'une confrontation des 2 types de dosages pourrait ~tre pr~- cieuse dans les syndromes de Cushing, lesquels n'ont par ailleurs certainement pas encore livr~ tous leurs secrets.

M.L.P.

1 Zahradnik R., Brennan G., Hutchi- son J.S. & Odell W.D. (1989) Immu- noradiometric assay of corticotropin with use of avidin-biotin separation. Clin. Chem. 35, 804-807 2 Raft H. & Findling J.W. (1989) A new immunoradiometric assay for corticotropin evaluated in normal sub- jects and patients with Cushing's syn- drome. Clin. Chem. 35, 596-600

3 Lesch K.P., Laux G., Schulte H.M., Pfuller H. & Beckman H. (1988) Corti- cotropin and cortisol response to

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human CRH as a probe for HPA sys- tem integrity in major depressive disorder. Psychiatr. Res. 24, 25-34 4 Boscaro M., Sonino N., Paoletta A., Rampazzo A. & Mantero F. (1988) Evidence for ultra-short loop autore- gulation of adrenocorticotropin secre- tion in man. J. Clin. Endocr. Metab. 66, 255-257

Syst(~me renine - angiotensine : I'Europe des r(~nines est en marche !

Le dosage direct de la r~nine active dans le plasma, comment~ par PIouin et aL [1], illustre bien I'importance incontournable des conditions de pr~- I~vement, & cSt~ des propri~t~s ana- lytiques du dosage, pour I'interpr~ta- tion des r~sultats. Chez les patients hypertendus ou ced~mateux, la concentration plasmatique de la r~ni- ne active est, en routine, mesur~e indirectement par m~thode enzyma- tique : c'est I'activit~ r~nine plasma- tique (ARP) exprim~e en concentra- tion d'angiotensine 1 form~e dans I'unit~ de temps (mg/ml.h). L'influence des conditions d'incubation et de la quantit~ d'angiotensinog6ne plasma- tique sur les r~sultats du dosage rend difficile les comparaisons entre labo- ratoires. La mesure immunoradiom~- trique directe, r~cemment commer- cialis~e, utilise une technique & double anticorps (anticorps monoclo- naux), ne n~cessite qu'une ~tape et a I'avantage d'etre ais~ment standardi- sable.., de rAtlantique ~. I'Oural. Les pr~l~vements ne doivent pas ~tre d~pos~s sur de la glace afin d'~viter

une activation de la r~nine par le refroidissement.

Dans les conditions ,,basales,,, les 2 mesures sont ~troitement corr~l~es entre elles. De m~me, avec les 2 m~thodes, les valeurs sont affect~es par I'orthostatisme et s'abaissent avec I'&ge. L'essentiel r~side en c e que les 2 m~thodes donnent des valeurs dissoci~es dans les circons- tances off I'angiotensinog~ne est augment~ (grossesse, estrog~nes, cortico'l'des) ou diminu~ (insuffisance h~patique, insuffisance cardiaque).

L'ARP, en effet, sous-estime la concentration de r~nine active chez les cirrhotiques e ta tendance ~. sur- estimer cette concentration chez les femmes sous estrog~nes. Cette notion incite, ~. mon sens, & analyser avec prudence les r~sultats de I'ARP dans les fort nombreuses ~tudes qui ~valuent I'impact des traitements estrog~niques sur I'axe r~nine-angio- tensine-aldost~rone.

Les auteurs concluent que dans toutes ces conditions, la mesure directe de la r~nine active est prefe- rable & celle de I'ARP, sous r~serve que soient ma~tris~s les facteurs de variation : l a position, les apports sodas, I'heure du pr~l~vement et bien s£~r les th~rapeutiques. L'av~nement de cette m~thode directe est, dans le domaine du syst~me r6nine - angio- tensine, une mani~re de r~volution tranquille.

Y.A.

1 Plouin P.F., Chatellier G., Guyene T.T., Vincent N. & Corvol P. (1989) Progr~s r~cents dans I'exploration cli- nique du syst~me r~nine. Valeurs de r~fdrence et conditions de validitY. Presse Med. 18, 917-921

Les immunodosages, de la th(~orie a la pratique

L'ACOMEN (Groupe d'Action Concert(~e en M~decine Nucl~ai- re du Sud de la France) publie le premier ouvrage de langue fran- (~aise traitant des immunodo- sages.

Clair et bien illustr6, ce livre comporte 9 chapitres. Les 3 pre- miers chapitres constituent des rappels g~n~raux d'immunolo- gie :les anticorps, les antig~nes, la r~action antig~ne-anticorps. Les 2 chapitres suivants retra- cent les principes, les avantages, les inconv~nients des diff~rentes m~thodes de dosage (par com- petition ou immunom~triques), ainsi que rinfluence des condi- tions de r~alisation de ce dosa- ge.

Le chapitre 6 est consacr~ aux marqueurs radioactifs : les iso- topes utilis~s, leur technique de marquage et leurs caract~ris- tiques, tes 2 chapitres suivants sont consacr~s aux marqueurs plus r~cents dont le d~veloppe- ment, ces derni~res ann~es, a ~t~ considerable :les marqueurs enzymatiques, photolumines- cents et chimiluminescents.

Enfin, dans le dernier chapitre, sont abord~s tousles crit~res de qualit~ auxquels doivent satisfai- re les immunodosages pour I'obtention de r~sultats fiables.

Cet ouvrage, tr~s pratique, trouvera sa place dans la biblio- th~que de tout biologiste concer- n~ par les immunodosages.