LIUTILISATION MULTIPLE ACTUELLE DES RESERIOIRSD'HYDRo-QUEBEc

N'RMAND cAzELArs ET GABRTEL nreA',],stl

MS|ME: Les auteu:t's dz'essent Le portrait de LtutiLisation desv,6i6uoirs d.tHydrc-Qudbec d des fins autres quthydro6Leetz'i-ques. fLs mettent en 1uidenee Le peu dtutilisation par, Le pu-ili" dn" tet'res attenantes aur grands z'6sev'uoiv's maLgz'6 un po-tentiel 6nonme. rLs indiquent Les facteurs qui LimitenL Lt't'ti-Lisation d, fins multiples de ces v'6sev'uoit"s. ILs tz'aeent en-

fin Les grandes Ligne-s de ce qui pout'z'ait 6tre une politiqued.' Hy dr.o -Qu6b e c J'aubz'is ant L I uti Li s ati on multip Le des pz'opz'i 6't6s attetantes d. ses v'6set'uoit's.

ABSTRACT: MuLtipLe uses of Quebec Hydz'o z'esevryoirs az'e outLi-EA-E spite o'f a high z'ecz'eatiue potenLial, public utiLi'za-tion of Lirge z'esez'uoiz's is ttez'y Limited in Quebec and the Li-miting factbz's at"e identified" Finc.LLy, ihe aul;hot's haue deue-Loped uhat coul.d be a Quebec Hyfu'o policy aimistg qt the promo-ti'on of nuLti,ple uses of Land p'rocert'ies cortti-guous to theiv'reser,oirs.

INTRODUCTION

Canadian Water Resources Journal

Vo1. 7, No. 2, 1982

Hydro-Qu6bec est' aprds 1e gouvernenent, le plus imp'61-tant foncier du Qu6bec. Ses propri6t6s sont distribu6es surlrensemble du territoire' tant en milieu forestier ou agri-cole quten milieu urbain. Ce sont des emprises de lignes de

transport, des emplacements de postes de transformation, des6difices administratifs, des aires dtentreposage, des centra-1es, des berges de cours dteau, des r6servoirs.

A titre dtexemple, mentionnons que prds de 302 du terri-toire de la Communaut6 urbalne de Qu6bec (CUQ) et de 252 de

la superficie de 1a ville de Brossard sur la rive sud deMontr6al, sont occup6s par des 6quipements drHydro-Qu6bec'Celle-ci gEre en outre plus de 110 r6servoirs de tailles di-verses, allant de moins dtun kilomdtre carr6 (Rapide lar-rners) d plus de 1500 kilomEtres carr6s (Gouin, Manicouagan),qui se situent au coeur de lroekoumEne (niviEre-des-Prairies,CarJ-llon, Grandlldre, Paugan) comme I sa p6riph6rie (Outar-des, IG2, Cabonga).

lHydro-qu6bec, Direction Envlronnement

276

A1-nsi, une 6tude r6cente (Dumas et Associ6s), men6e sur 64de ces r6servolrs a mont16 que ceux-ci totalisaient quelque10 000 krn2. Pour cette raison, 1es r6servoirs ont modifi6 1estraits de la g6ographie qu6b6coise originale. Et, quton leveuille ou non, que ce soit de faEon p1anif16e ou non, i1s onttoujours servi, outre 1es fins de production hydro6lectriqueet de r6gularisation des cours dteau pour lesquelles i1s furentcongus, d diverses utilisations secondaires comrne la vi116gia-ture, 1a chasse et 1a p6che, 1e flottage du bois. Nous insis-terons sur les deux prerniers aspects.

Les r6servoirs et 1es terrains qui leur sont attenants for-ment des espaces qui sont pr6sentement sous-utilis6s par rapportD leur potentiel intrinsEque. Leur polyvalence ne fait par ail-leurs aucun doute; ils pourraj.ent donc agrandir consid6rable-ment les espaces de loisirs accessibles d lrensemble de la popu-lation. Devant une p6nurie relative de prcipri6t6s fonciEres etdtespaces publics en terrj.toire organis6, p6nurie accentu6e no-tamrnent par 1e zonage agricole et 1a vill6giature a outrancedes lacs des Laurentides et des Cantons de ltEst, les pressionsse sont faites de plus en plus fortes et r6guliEres pour 61ar-gir les modes dfutilisation des r6servoirs.

Toutefois, 1a pr6servation et 1a mise en valeur des diff6-rents potentiels drun r6servoir ou des propri6t6s attenantesdoivent srinscrire dans 1a recherche drune utilisati-on ration-nelle du territoire, ce qui suppose un ajustement aux politi-ques, plans, progranmes et projets des intervenants int6ress6stant i 1a gestion planifi6e de ltensemble du territoire qu6b6-cois qurd lran6nagement drun site particulier. En acceptantque ses propri6t6s puissent servir d des fins rnultiples compa-tibles avec ses propres usages et n6cessit6s, Hydro-Qu6bec sa-tisfait dans une perspective 6largie les exigences de son man-dat sp6cifique et offre ainsi une alternative E 1a privatisa-tion et d 1a rar6faction des espaces publics.

Crest pourquoi, depuis prds de einq ans, Hydro-Qu6bec a en-trepris des d6marches tout dfabord, pour d6velopper des m6tho-des dt6valuation destin6es d pr6voir de telles utilisations po-lyvalentes dEs lr6tape de conception des projets dram6nagementhydro6lectri.que, pour connaitre ensuite lrutilisation actuelleet potentielle de ses r6.servoirs, et pour 6laborer enfj.n unepolitique drentreprise druti-lisation multiple de ses propri6*t6s incluant celles qui sont attenantes 5 des r6servoirs ac-tuels et futurs.

Ce sont maintenant ces trois operations que nous a1lonsexposer.

214

1. METHODE D I F,IALUATION DE L'UTILISATION POLWA],ENTE

Lt6tude drutilisation des r6servoirs a chemin6 i traverstrois 6tapes.

La premiEre 6tape a consist6 i consulter toutes 1es sourcesdrinformation disponibles au Qu6bec, i en faire lrinventai-re, le r6sum6 et i 6tablir une banque de donn6es rel"ativesaux r6servoirs existants.

La seconde 6tape a consist6 i effectuer des visites de re-connaissance sur prds de 110 arn6nagements hydro6lectrlquesti dresser des comptes rendus de visitesr et e assembler desphotos retragant ltagencement des ouvrages, 1-es points dtin-i6tAt, I'accessibilit6, 1a pr6sence dr6quipements ou de si-tes potentiels pour la r6cr6ation et le tourisme, 1es espE-ces fauniques rencontr6es, lfutilisation des berges et du

16servoir.

La troisiEme 6tape a pour objectif de constituer un cer-tain nombre de dossiers techniques destin6s D faciliterlt6tude actuelle et future de lrutilisation du r6servoir'11- sragit de monter drune part un dossier cartographique,oi sont indiqu6es les diverses caract6ristiques du r6ser-voir et de son utilisation sur des carces au 1:250 000

et drautre part, dr6tablir un dossier des am6nagements'Ce dernier dossier comprend la carte du r6servoir et de

sa p6ri.ph6rie, 1es fiches et informations provenant des

divers r6pertoires, l-es informations touristiques, loca-les ou techniques, 1es analyses des r6f6rences et du comp-

te rendu de visite, l-es indices de fr6quentation du 16-servoir.

Cette 6tape srest termin6e par une synthEse de toutes ces

informations qui a permis de dresser un tableau de lruti-lisation et de la frequentation des r6servoirs qu6b6cois'Ce tableau parLe des atouts et des carences des am6nage-ments et recense un certain nombre de sites qui offrentun potentiel plus int6ressant et quril conviendrait de

mettre en valeur par priorit6s. 11 ressort de cettetroisiEme 6tape l-es 616ments suivants:

- l-tetablissement de carte dtutilisation et de potentielstavEre 6tre un instrument utile mais incomplet pourmettre en valeur les r6servoirs. Cette carte donne

un apergu qual-itatif et ponctuel de lrutilisation du

r6servoir; mais e11e ne permet Pas au d6cideur de pren-dre position sur 1e bien fond6 et J-rampleur dtun am6-

.r"g"t.nt polyvalent. Cette d6cision doit 6tre pr6c6-d6e dtune concertation entre agents gouvernementaux et

2.

279

r6gionaux dram6nagement et Hydro-Qu6bec;

- les donn6es de fr6quentation qui pourrai-ent grandement ai-der dans l-e choix des r6servoirs et dt6l6ments i mettre envaleur sont quasi inexistants. Certains relev6s de circu-lati"on du rninistEre des Transports, des enregi.strementsfaits d des kiosques drinformation drassociations touris-tiques, des nuit6s h des terrains de camping et i des h6-tels fournissent quelques indications sur certains r6ser-voi.rs.

ETT]DE DE LIUTILISATION HWAINE DES RESERVOIRS

Depuis 1978, Hydro-Qu6bec mdne des 6tudes sur 1es caract6ris-tiques du milieu biophysique et lrutilisatj.on humaine de sesr6servoirs. Cette 6tude (Dumas et Associ6s), dont la premiE-re phase est maintenant achev6e, visait J_es objectifs sui-vanEs:

a) Rencenser et faire la synthEse de toute ltinforrnation surles nodifications biophysiques des r6servoirs existantsdrHydro-Qu6bec dans le but de permettre des pr6visions defr6quentation et dram6nagement plus justes sur 1es r6ser-voirs E lr6tude ou 1es projets futurs dtHydro-Qu6bec, defournir un dossier coh6rent et synth6tique sur les rnodi-fications biophysiques associ6es i la cr6ation des r6ser-voirs et de rendre cette i.nformation facilement accessi-ble aux chercheurs, aux charg6s dr6tudes et 6ventuelle-ment au public.

b) D6crire 1es caract6ri.stiques de ltutilisation actuelledes r6servoirs, qutelle soit r6cr6ative, comrnerciale ouindustrielLe.

c) Evaluer le potentiel drutilisation des r6servoj-rs dansle but de formuler des recommandations visant d tenircompte des potentiels drutilisation i lr6tape de plani-fication des ouvrages futurs et de formuler des recom-mandations sur le mode de gestion des r6servoirs actuels.

Ce sont ces di-vers niveaux drinformation que nous a11onsanalyser.

2.L Les donn6es de base

Plusj-eurs sources dtinformation internes i lrentrepri-se (rapports des directions - journaux dtentreprise -dossiers de lrinjonction de la Baie James - centredtarchives) et externes (commission des Eaux Courantesdu Qu6bec) ont permis de cornpiler des r6f6rences sur1e sujet, de les r6sumer et de les indexer dans des

280

fiches dtanalyse qui 6paulent les observatlons faitessur le terrain. Les donn6es de base qui permettentdtinterpr6ter ltutil-isation actuelle ou 1es possiblesutilisations futures ont trait 5 lraccEs D la r6giondes r6servoirs, 5 1a population environnante et d latenure des terres. Lrinformation 1i6e 5 lraccds d lar6gion et autour des r6servoirs est tir6e de la carteroutiEre et des cartes topographiques. Les critEresmj-s de Itavant qualifient 1'accessibilit6 a 1a r6gionet aux r6servoirs. Pour ce critEre' on a utilis6 1a

distance en kilomEtres du paysage des routes d proxi-mit6 des berges. Le critEre de population r6gionaleet environnante rend compte du bassin de populationqui pourrait utiliser 1es ressources du r6servoir etla densit6 de populatlon.dans un rayon de 10 km au-tour des berges du r6servoir. Enfin, i1 stavEre uti-1e de distinguer trois types de tenure des terres 1i-mitrophes du r6servoir:

- le statut de propri6t6 qui regroupe 1es terres pu-bliques appartenant E l'Etat ou I Hydro-Qu6bec etles terres priv6es;

- la pr6sence de concesslons forestiEres sur les ter-res publiques;

- les r6gimes particuliers de gestion des terres pu-b1-iques (parcs et r6servesr zones dtexploitationcontr6l6es pour 1a chasse et la p6che, pourvoie-ries).

Toutes ces donn6es forment un premier nj-veau drapp16-hension et de connaissance du milieu.

2.2 Les donn6es et observations relatives aux 6quipementset services am6nag6s sur 1e r6servoir

Nous avons consid6r6 dans ces donn6es certains para-mEtres qui peuvent mener i une utilisation rnultipledu r6servoir ou qui constituent un indice indj-rectde son utilisation:

- 1es infrastructures r6cr6atives (quais priv6s; c6II1-

ping, pique-nique. . . ) ;- les circuits de canot-camPing;- la pr6sence de pourvoyeurs de chasse et de p6che

instalL6s sur 1es berges du r6servoj-r.

Ces donn6es sont relev6s sur le terrain et disponi-bles parfois sous forne de plans ou de brochures'

2.3

28L

Ltobseryatiol dg ltutilisation m-u1tiple et de 1a fr6-q,tentatio

11 est dtabord important de signaler que les calculs defr6quentation des r6servoirs par une clientEle touris*tique ou r6cr6ative ont donn6 lieu D trEs peu dr6tudeau Qu6bec: 1es facteurs de grandeur du territoire etdrabondance des ressources en eau par rapport i une po-pulation regroup6e 1e long du fleuve Saint-Laurentntont pas incit6 de recherches dans ce domaine. Lesrapports r6cents sur 1e degr6 61ev6 de pollution deslacs et 1e problEme des pluies acides ont port6 au de-vant de ltactualit6 la question des lacs et des 16-servoirs.

Notre observation de ltutillsation des r6servoirs aport6 sur ltutilisation des berges par des installa-tions humaines fixes, excluant 1es 6quipements et ser-vices r6cr6atifs, la navigation de plaisance par 1apr6sence dfembarcations sur le plan dfeau, la baigna-de par ltexistence de plage, de baigneurs, ltutilisa-tion de 1a faune par la p6che sportive, la p6che sousIa glace, 1a p6che comrnerciale, de subsistance, lachasse et le pi6geage, ltapprovisionnement en eau demunJ.ci.palit6s ou dtindustries, le flottage du bois quipeut constituer un handicap pour 1a pratlque dtautresactivit6s (16cr6ative, eau potable) et 1es ouvragesde r6gularisation des d6bits.

Les principales tendances

11 nrest pas facile de tirer de ce portrait globaldes conclusions nettes ou un modEle universel. Noussonmes toutefois convaincus que des donn6es plus com-plEtes, notamment sur certains aspects socio-6conomi-ques (offre et demande 1oca1e et r6gionale en 6quipe-ments de vill6giature et r6cr6atifs) et une analyseparam6trique permettraient de d6gager un tel modEle.Cette approche pourralt notamment mettre en relationlroffre de plans dreau et dt6quipements qui sty rat-tachent avec la demande (besoins drespaces de loisirs,de r6cr6ation, dteau...). A cet 6gard, i1 existe p1u-sieurs modEles qui perrnettent de construire une cour-be de demande pour lteau: 1es uns peuvent sreffec-tuer i partir des donn6es obtenues par 1a relationco0t (distance), fr6quentation; les autres d partirdes 16sultats obtenus sur 1a base drenqu6tes auprEsdes usagers du r6servoir (R6gaJJet L977).

Lr6tablissement dtun tel rnodEle d6borde le cadre de

2.4

282

1a pr6sente analyse; nous nous bornerons ici d d6gagercertaines tendances g6n6rales de caractEre souvent in-tuitif et qui demeurent d 6tre confirm6es Par une ana-lyse plus d6tai116e.

Nous voulons 6liminer dds 1e d6part de cette analyseles retenues de type tturbain" (Drummondviller ChuteHemmings et RiviEre-des-Praj-ries) dont les berges sonttrEs d6ve1opp6es, dont 1es plans dfeau sont intens6-rnent utilis6s et qui constituent par 1e fait m6me uncas particulj.er.

Les lacs de vill6giature constituent aussi des casparticuliers qui ne sont pas comprls dans la presente6tude.

Tendance 1: l-es r6servoirs ont un grand potentield I utilisati-on humai-ne

Sur certains r6servoirs, on rencontre une ganrne trEsvari6e d'utilisation, souvent tres intensive (vi116-giature, navigation de plaisance, camping, p6che) '

On pourrait globalement d6montrer que 1es r6servoirsattirent une part importante de 1a pratique dracti-vit6s r6cr6atives au Qu6bec:

- un grand nombre de pourvoyeurs en chasse et p6che

sont 1nsta116s sur les berges de r6servolrs: 1esr6servoirs Kipawa et Baskatong constituent drail-leurs les deux plus grandes concentrations depourvoyeurs au Qu6bec;

- plusieurs r6servoirs sont reconnus comme de bons

lieux de p6che trEs fr6quent6s; c'est le cas no-tamment des r6servoirs situ6s dans la r6serve LaV6rendry;

- 1a vill6giature se d6veloppe de plus en plus au-tour des r6servoirs.

Mais si lton tient compte de ltensemble des r6ser-voirs, lrutilisation actuelle quoiqurimPortante' ne

constitue probablement qurune infime partie de 1ru-tilisation potentieLle des r6servoirs. Lrexemplele plus frappant est peut-Atre celui du r6servoirMattawin qui est un des pl-us intens6ment utilis6actuelLement, mais qui est consid6r6, E toutesfins utiles, conme inutilis6, compte tenu de sonimnense potentiel dt accueil.

Tendance 2: Identification des facteurs l+toilgliEs

283

A part 1es problElmes draccEs routiers et 1e flottagedu bois, dont i1 est question plus 1oin, i1 est dii_ficile dridentifier 1es facteu;s limitatifs de lruti_lisation pour 1a vi116giature, le campi.ng, la navi.ga_tion, la p6che, etc., en fonction des conditions nou_velles cr66es par J-es r6servoirs.

En effet, on a observ6 tous les types drutilisationdans des conditions trEs varj.6." i. rn"rrrage, de natu_re des berges, dr6loignement.

De p1us, mis i part 1es cas of 1es accEs sont entiEre_ment contr616s par llydro-Qu6bec, lroccupation et 1ru_tilisation des r6servoirs semblent se faire sans heurtset sradapter aux conditions qui y pr6valaient.

On peut toutefois imaginer que si la dernande pour 1esressources r6cr6atives et touristiques augmente sensi_blement, 11 pourra 6tre n6cessaire, d couit ."-a-r.y""terme, droptimiser la conciliation des vocations hydro_6lectriques et r6cr6atives, par exemple, en tenantcompte de fagon plus pr6cise des utilisations secondai-res dans 1a planification du r6gime de fluctuation desniveaux.

Compte tenu de ce qui pr6cEde, il ne fait aucun douteque le potentiel inutilis6 des r6servoirs constitueun inrnense capital 16cr6atif qui pourra srav6rer pr6_cieux E moyen ou long terme.

Ceci. est particuliErement valable pour 1es grands 16_servoirs qui, en raison de leur grande ""pa"it6 drac_cueil, pourront prendre 1a relEve, dans chaque r6gion,des petits lacs de.vi116giatur. q,ri deviennent ..iia._ment satur6s et qui ntoffrent pas 1es m6mes avant;;;;.

ctest 1e ph6nornEne qui se produit actuerlement au 16-servoir Mattawin, vers lequeI on oriente la demandepour 1a vill6giature de grands centres urbains(Montr6a1, Joliette, Trois-RiviEres) alors que maintslacs des Laurentides_sont complEternent satur6s et queles petits lacs de-ltarriEre-pays ntonr pas un poten_tiel dtaccueil suffj.sant. On parle de 10 000 ciralets,E long terme, autour de ce r6servoir.

Le m6me ph6nornEne pourrait aj-nsi se produire sur drau_tres r6servoirs, i court ou i moyen i"r*.,

284

- le r6servoir Baskatong pourrait soutenir des d6velop-pements de vill6giature importants;

- ltutilisation r6cr6ative des r6servoirs de la r6ser-ve La V6rendrye (Victori-a, Dozois, Cabonga), m6me siel1e est actuellement relativement intense, pourrait6tre grandement augment6e;

- les r6servoirs de la Haute-I{auricie (Trenche, Rapi-de Blanc, Gouin et les cinq sur 1a Manouane), cons-tituent aussi dtimportantes r6serves l-argement sous-utilis6es.

Tendance 4: Lraccessibilit6 routldre: un paramEtre

essentiel

Dans tous 1es cas observ6s sans exception, ltutilisa-tion du r6servoir, de quelque nature que ce soit, estconditionn6e par la pr6sence dtaccEs routiers' Selon

le cas, ceux-ci Peuvent atre:

- 1es chemins draccds construits par le propri6tairedu barrage et les chemins de construction qui y

sont re1i6s;- des chemins forestiers;- des r6seaux routiers (r6seau provincial, r6seaux

ruraux' r6seaux rnunicipaux) pr6existants'

Sauf dans les secteurs urbalns ou trEs d6ve1opp6s,les pourvoyeurs' les propri-6taires de campings, cha-lets, etc., sr6tablissent a partir de ces pointsdtaccEs, sans recourir i la construction de nouvel-1es routes.

On peut aussi 6noncer un corollaire i cette tendancequant h lraccessibilit6:

- Tous les chemins draccEs i un r6qervoir induiqgntion dont 1e tYPe d6-

@res et des conditions 1o-cales: 6tablissements (chalets' pourvoyeurs' cam-

pings), camping rustique, points de mise i lreau'etc.

Dans certains cas, de rneilleurs accEs auraient une

trds grande importance locale, conne par exemple 1a

retenue de la centrale Farmers, site extraordinairei 10 km de ltagglom6ration Hull4atineau-Ottawa quiest inaccessible et inutilis6 E ltheure actuelle'

Tendance 5: Un obstacle s6rieux: le flottage du

bois

285

Les tendances 6nonc6es pr6c6demrnent doivent 6tre gran-dement att6nu6es lorsquril y a flottage libre de boissur les retenues.

Bien que cette utilisatlon facilite lrexploitation fo-restidre et ses retomb6es 6conomiques, el1e constitueen contrepartie un s6rleux handicap pour 1es pratiquesde certaines activit6s r6cr6atives (navigation, p6che)et pour 1e d6veloppement des berges.

Or, i1 existe une certaine opposition du public a 116-gard du flottage du bois et on peut srattendre i cequt6ventuellement, 1e flottage soit complEtement in-terdit sur les riviEres pour des ralsons 6galement deprotection de 1'6co1ogie aquatlque.

Cette sltuation ferait disparaitre une contrainte s6-rieuse 5 lrutilisation de certalnes retenues o[ lronpeut pr6voir que 1a demande dtutj-lisation va grande-ment augmenter.

Ce serait 1e cas notamment des retenues de 1a Haute-Maurici.e qui, ma1gr6 leur trEs grand potentiel r6c-r-ea-tif et de vill6giature et leur proximit6 de centresurbains, sont totalement inutilis6s.

ELABOMTION D'UNE pOLrTra u D'UTILISAffiAtx RESERVoTRS

De nombreux baux ont 6t6 sign6s avec des personnes ou desorganisrnes pour des fins par exemple, de vi116giature,dtexploitation agricole ou forestiEre sur les berges et1es iles des r6servoirs. Ltentreprise procEde alors caspar cas, 6tudie 1es dernandes gr6ce i un m6canisme de con-sultation interne des divers services concern6s (planifi-cation, G6nie, Propri.6t6s ImrnobiliEres, Contentieux, En-vironnement) avant de 1es accepter ou de les rejeter, sanspouvoir autant encadrer cette action par des principes etdirectives clairement 6tablis aptes d satisfaire autantses besoins propres que 1es aspirations des publics.

3.1 El6ments favorables i une politique drutilisation

La r6alisation des 6tudes pr6c6demment dAcrites ain-si. que les pressions publiques croissantes ont j_nci-t6 1 t entreprise E 6laborer une politique touchantltutilisation multiple de ses propri6t6s et des 16-servoj.rs qurelle gEre. Plusj.eurs raisons rnilitenten faveur de cette politique qui est encore e 116-tude:

286

- i1 est relativement peu on6reux Pour Hydro-Qu6bec derendre ses propri6t6s accessibles d 1a location pourdes usages autres que 1a production 6lectrique et lar6gularisation des cours dteau;

- i1 est assez facile de lirniter par des baux et leursconditions inh6rentes (assurances' etc.) 1es risques1i6s d lfutllisation polyvalente des propri6t6s;

- faciliter ltutilisation polyvalente des r6servoirset des 6quipernents dtHydro-Qu6bec constitue un fac-teur dracceptabllit6 des projets hydro6lectriquespar les divers publics;

- le public pourrait profiter de ces espaces pour pra-tiquer des actlvit6s compatibles avec ce1les de lten-trepri-se;

- 1e public connaitrait mieux les 6quipements et pro-jets dtHydro-Qu6bec, par ce contact direct;

- ltimage de ltentreprise ne pourra qut6tre am61ior6epar son ouverture et sa disponibilit6 d louer sespropri6t6s pour divers usages collectifs.

El6ments dfune polj-tique drutilisation multiple desr6servoirs drHydro-Qu6bec

En termes pratiques, voici 1es grands traits que pour-ra avoir cette politique en ce qui concerne notarunentses conditions de r6alisation, 1es interlocuteurs 6-ventuels et sa mise en oeuvre.

3.2.L 9ondltlogs*dg g6g[sation

Lrutillsation des propri6t6s devrait d'abordstav6rer compatible avec 1es objectifs pre-miers de 1a soci6t6 d'Etat: production ettransport dr6nergle, exploitation' s6curitaet entretien des ouvrages. Des utilisationsrestrictives devraient ainsl 6tre prescritespour que 1e public en soit inform6 de fagon for-me11e, dans 1e cas des barrages par exemple.

La priorit6 devrait 6tre accord6e aux dernandesdtutilisation publique des terrains et r6ser-voirs, Hydro-Qu6bec se r6servant le droitdtappr6cier la compatibilit6 des utilisationspropos6es.

Rappelons qutHydro-Qu6bec impose d6jd i seslocataires de se conformer aux pratiques deprotection de lrenvironnement qurelle respec-te et qurelle entend poursuivre lrappr6cia-tion de cette exigence. Ces exigences sont

287

contenues dans le code de ltenvironnement congupar 1a direction Environnement et adopt6 parl t entreprise.

3.3.2 Inlellecuteurs 6veqtgels e! mige_eg segvre

Lrut.ilisation polyvalente des r6servoirs et ter-rains attenants pourrait se faire par ltentremi-se de ministEres, de collectivit6s publiqueslocales et r6gionales, drassociations ou dtint6-r6t priv6s:

les communaut6s urbaines, 1es municipalit6s eten particuller 1es futures municipalit6s 16-gionales de comt6 QIRC) pourraient constituerdes interlocuteurs privil6gi6s: el1es jouis-sent drune cr6dibilit6 certaine et repr6sen-tent ltensemble des citoyens dans un cadreg6ographique clairement d6fini. Leur inter-vention 6viterait de possibles conflits drin-t6r6t entre utilisateurs;les demandes individuelles ou des diverses as-sociations nten seraient pas rejet6es pour au-tant. Lors de leurs demandes, i1 conviendraitde leur sp6cifier qutelles doivent recevoirltappui drune structure de repr6sentatlonplus large (municipalit6s, organisrnes de d6-veloppement, ministEres), de fagon 5 6tre con-forme d la vocation territoriale et aux poli-tiques dtam6nagement, a r6pondre aux exigences

::,il;Tiliul"uilrilci6t6 d'Etat et d'6tre

Ces informations pourraient 6tre disponibles enparticulier lors des d6marches de ces organis-mes ou indj-vidus pour obtenir une autorisationou un permis drutilisation; elles pourraient6galement faire partie des d6marches de consul-tation dtHydro-Qu6bec dans 1e cadre de ses pro-jets dt6quipement.

CONCLU SlON

Lrexpos6 qui pr6cEde t6moigne donc dtune prise de conscien-ce de 1a part dtHydro-Qu6bec que lrutilisation multiple de sesr6servoirs et propri6t6s attenantes ne constitue pas seulementun concept pour am6nageurs mais r6pond pleinement D une r6a1it6socj-ale. Hydro-Qu6bec, par une gestion ouverte et rationnellede son parc dt6quipements peu! jouer un r61e actif dans 1a sa-

288

tisfaction ad6quate drune demande croissante de plans dreau etdtespaces de plein air, ressources et rnilieux que la vie moder-

ne tend malheureusement a d6naturer et d rar6fier'

BIBLIGRAPHIES

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