21
International Institute of Tropical Agriculture Notre brochure en quelques mots Cette brochure fait partie d’une série de guides de terrain élaborés par l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) en vue de renforcer les connaiss- ances techniques des agents vulgarisateurs et de promouvoir l’intégration des pratiques de protection et de production végétales dans les efforts fournis par les agriculteurs pour produire du manioc sain. Cette brochure repose largement sur les expériences en matière de formation des paysans et des vulgarisateurs dans le cadre du Projet régional “Protection Ecologiquement Durable du Manioc ” (ESCaPP), de 1993 à 1997. Le projet ESCaPP a été exécuté par la Division de Phytiatrie de l’IITA (PHMD), en collaboration avec les systèmes nationaux de recherche et de vulgarisation agricoles du Bénin, du Cameroun, du Ghana et du Nigéria, et sur financement du Département des Programmes mondiaux et inter-régionaux du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). L’IITA est l’un des 16 centres internationaux de recherche et de formation agricoles, à but non lucratif, financés par le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (Gcrai). Ces centres ont pour mission de réduire la famine et la pauvreté dans les pays en développement dans les zones tropicales, grâce à la génération de technologies appropriées de production et de protec- tion végétales, qui profitent aux pauvres et augmentent la productivité agricole tout en préservant la base des ressources naturelles.A l’IITA, le PHMD oeuvre pour la protection durable des denrées de base en Afrique. A cet égard, la philosophie de cette division consiste à identifier et à corriger les déséquilibres écologiques qui, dans les systèmes agricoles, sont à l’origine des problèmes parasitaires, et à proposer des options écologiques et économiques appro- priées en matière de lutte intégrée contre les ravageurs (IPM). Pour plus d’ informations, s’adresser à : Monsieur le Directeur Division de phytiatrie de l’IITA Centre de lutte biologique en Afrique 08 B.P. 0932 Cotonou, République du Bénin Télécopie : (229) 35 05 56 Tél : (229) 35 01 88 Courrier électronique : [email protected] ou visiter le site internet de l’IITA : http://www.cgiar.org/iita Braima James, John Yaninek, Peter Neuenschwander, Anthony Cudjoe, Wester Modder, Nnamdi Echendu, Muaka Toko Lutte contre les ravageurs du manioc Lutte contre les ravageurs du manioc

Lutte contre les ravageurs du manioc

  • Upload
    vanthu

  • View
    248

  • Download
    5

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Lutte contre les ravageurs du manioc

International Institute of Tropical Agriculture

Notre brochure en quelques motsCette brochure fait partie d’une série de guides de terrain élaborés par l’Institutinternational d’agriculture tropicale (IITA) en vue de renforcer les connaiss-ances techniques des agents vulgarisateurs et de promouvoir l’intégration despratiques de protection et de production végétales dans les efforts fournis parles agriculteurs pour produire du manioc sain. Cette brochure reposelargement sur les expériences en matière de formation des paysans et desvulgarisateurs dans le cadre du Projet régional “Protection EcologiquementDurable du Manioc ” (ESCaPP), de 1993 à 1997. Le projet ESCaPP a été exécutépar la Division de Phytiatrie de l’IITA (PHMD), en collaboration avec lessystèmes nationaux de recherche et de vulgarisation agricoles du Bénin, duCameroun, du Ghana et du Nigéria, et sur financement du Département desProgrammes mondiaux et inter-régionaux du Programme des Nations Uniespour le développement (PNUD).L’IITA est l’un des 16 centres internationaux de recherche et de formationagricoles, à but non lucratif, financés par le Groupe consultatif pour la rechercheagricole internationale (Gcrai). Ces centres ont pour mission de réduire lafamine et la pauvreté dans les pays en développement dans les zones tropicales,grâce à la génération de technologies appropriées de production et de protec-tion végétales, qui profitent aux pauvres et augmentent la productivité agricoletout en préservant la base des ressources naturelles. A l’IITA, le PHMD oeuvrepour la protection durable des denrées de base en Afrique. A cet égard, laphilosophie de cette division consiste à identifier et à corriger les déséquilibresécologiques qui, dans les systèmes agricoles, sont à l’origine des problèmesparasitaires, et à proposer des options écologiques et économiques appro-priées en matière de lutte intégrée contre les ravageurs (IPM).

Pour plus d’ informations, s’adresser à :Monsieur le Directeur

Division de phytiatrie de l’IITACentre de lutte biologique en Afrique

08 B.P. 0932Cotonou, République du Bénin

Télécopie : (229) 35 05 56Tél : (229) 35 01 88

Courrier électronique : [email protected] visiter le site internet de l’IITA : http://www.cgiar.org/iita

Braima James, John Yaninek, Peter Neuenschwander,Anthony Cudjoe, Wester Modder, Nnamdi Echendu, Muaka Toko

Lutte contre lesravageurs du manioc

Lutte contre lesravageurs du manioc

Page 2: Lutte contre les ravageurs du manioc

3

Guide de lutte intégrée

2

Lutte contre les ravageurs du manioc

Lutte contre lesravageurs du manioc

Guide de la pratique de lutte intégrée à l’usagedes vulgarisateurs

Braima JamesInstitut international d’agriculture tropicale, Division de Phytiatrie, Cotonou, Bénin

John YaninekInstitut international d’agriculture tropicale, Division de Phytiatrie, Cotonou, Bénin

Peter NeuenschwanderInstitut international d’agriculture tropicale, Division de Phytiatrie, Cotonou, Bénin

Anthony CudjoeService de protection et de contrôle des végétaux, Ministère de l’Alimentation et del’Agriculture, Pokoase, Ghana

Wester ModderInstitut international d’agriculture tropicale, Division de Phytiatrie, Cotonou, Bénin

Nnamdi EchenduInstitut national de recherche sur les plantes à racines et tubercules, Umudike,Umuahia, Abia State, Nigéria

Muaka TokoInstitut international d’agriculture tropicale, Division de Phytiatrie, Cotonou, Bénin

© IITA 2000ISBN 978-131-184-3

Page 3: Lutte contre les ravageurs du manioc

3

Guide de lutte intégrée

2

Lutte contre les ravageurs du manioc

Sommaire

Quels sont les objectifs de ce guide ? ................................................................................ 4

Introduction .............................................................................................................................. 4

Quels sont les ravageurs courants du manioc ? .............................................................. 6

A quoi est due l’importance des ravageurs du manioc ? ............................................. 20

A quel moment les ravageurs risquent-ils de causer des pertes sévères ? ........... 22

Comment mieux lutter contre les ravageurs du manioc ? .......................................... 24

Résumé ..................................................................................................................................... 35

Page 4: Lutte contre les ravageurs du manioc

5

Guide de lutte intégrée

4

Lutte contre les ravageurs du manioc

Quels sont les objectifs de ceguide ?

Ce guide de terrain a été élaboré afin de vousaider à :

• reconnaître les ravageurs dans les champsde manioc;

• préciser comment les ravageurs abîmentles pieds de manioc;

• préciser comment les ravageurs se repro-duisent et se répandent dans les champsde manioc;

• identifier et reconnaître le rôle desennemis naturels des ravageurs du manioc,et

• associer les pratiques les plus appropriéespour combattre les ravageurs et cultiverun manioc sain.

Introduction

Les champs de manioc sont habités par desinsectes, des acariens, des araignées et d’aut-res créatures. Certaines de ces créatures sontnuisibles tandis que d’autres sont bénéfiques.Les créatures nuisibles sont appelées des rav-ageurs parce qu’elles s’alimentent sur lesfeuilles et les tiges de manioc (Figures 1 et 2),et sur les racines qu’elles endommagent fai-sant subir des pertes au paysan. Certains deces ravageurs sont très visibles. En revanche, ilen existe de tout petits comme les acariens,qui ne peuvent être facilement perçus par desyeux non avertis. Les dégâts causés par les rav-ageurs peuvent être visibles, mais il n’en ré-sulte pas automatiquement des pertes de ren-dement. Les moyens de lutte ne doivent êtreappliqués qu’en cas d’infestation intense desravageurs, donc de menace pour le rendementet de mauvaise santé végétale.

Les créatures bénéfiques ne s’alimentent pasdu tout sur le manioc. Certaines d’entres ellesse nourrissent sur les adventices, les fleurs, etles végétaux morts. D’autres, par contre, pol-linisent les fleurs ou se nourrissent des rav-ageurs. Ces dernières sont appelées “ennemisnaturels” (Figure 3). Les ennemis naturelssont vos amis, car ils vous aident à combattreles ravageurs qui s’attaquent à votre champ.

Figure 3 : Lacoccinelle senourrissant de lacochenille (vueagrandie aumicroscope)

Figure 2 : Pieds demanioc débarrassésde leur écorce par

le criquet puant

Figure 1 : Feuillesde manioc abîméespar la cochenille dumanioc

Page 5: Lutte contre les ravageurs du manioc

7

Guide de lutte intégrée

6

Lutte contre les ravageurs du manioc

Figure 4 : Cochenille dumanioc sur la face inférieured’une feuille de manioc

Quels sont les ravageurscourants du manioc ?

Les ravageurs du manioc sont des insectes, desacariens et des vertébrés. Les ravageurs at-taquent et s’alimentent sur différentes partiesdes pieds de manioc. Certains s’alimentent surles feuilles et les tiges tandis que d’autres senourrissent sur les tiges et les racines.

Ravageurs des feuilles et tiges

Les ravageurs des feuilles et des tiges de man-ioc les plus répandus sont la cochenille dumanioc, l’acarien vert du manioc, le criquetpuant et les aleurodes.

La cochenille du manioc

Apparence : La cochenille du manioc, Phen-acoccus manihoti, apparaît sur les extrémitésde tiges de manioc, la face inférieure desfeuilles (Figure 4) et les tiges. Ces cochenillesse couvrent d’une sécrétion abondante decire blanche. Elles sont caractérisées parl’absence d’ailes, une couleur rose, une formeovale, et de très courts filaments corporels(Figure 5).

Deux autres types de cochenilles s’attaquentau manioc. Il s’agit de la cochenille verte, Phen-acoccus madeirensis, et de la cochenille à raies,Ferrisia virgata. Ces cochenilles ne doivent pasêtre confondues avec la cochenille du manioc.La cochenille verte est d’un blanc verdâtre.Elle n’est pas rose. La cochenille à raies serencontre surtout à la surface de la tige demanioc (Figure 6). Elle possède deux longs fil-aments postérieurs, et deux raies noires lelong de la surface dorsale du corps. Elle pro-duit des fils de substance blanche qui sont pluslongs que ceux de la cochenille du manioc. La

cochenille verte est plus fréquente sur le man-ioc que la cochenille à raies.

Symptômes des dégâts : La cochenille dumanioc pique et suce la sève des feuilles et desextrémités des pousses du manioc. La longueurdes entre-noeuds se raccourcit et les feuillesse mettent en touffe donnant un aspect buisson-nant ou “bunchy top” (Figure 7). En outre, leravageur déforme la tige (Figure 8), dessèche lesfeuilles et finit par défolier les pieds de maniocen cas d’infestation particulièrement grave (Fig-ure 1). Les dégâts sont plus sévères en saisonsèche qu’en saison des pluies.

Reproduction : Les populations de la coche-nille du manioc sont toutes femelles. L’insectepond sans accouplement. Pour cette raison,un seul insecte peut déclencher une infesta-tion sévère. Des amas d’oeufs jaune d’or peu-vent être observés au sein des colonies duravageur. Les populations d’insectes sont plusnombreuses en saison sèche qu’en saison plu-vieuse.

Mode de propagation : Les cochenilles fraî-chement écloses sont minuscules, légères etpeuvent être facilement soufflées par le ventd’une plante à une autre. Elles survivent égale-ment sur les tiges et se transmettent par lesboutures transportées par les paysans.

Autres cultures attaquées : La cochenille dumanioc se nourrit uniquement sur le manioc.

Figure 8 : Tige de maniocdéformée par la cochenille dumanioc

Figure 6 : Cochenille à raies surune tige de manioc

Figure 7 : Extrémité d’une tige demanioc atteinte du “bunchy top”dû à la cochenille du manioc

Figure 5 : Cochenille du manioc(vue agrandie au microscope)

Page 6: Lutte contre les ravageurs du manioc

9

Guide de lutte intégrée

8

Lutte contre les ravageurs du manioc

Acarien vert du manioc

Apparence : L’acarien vert du manioc , Mono-nychellus tanajoa, vit sur la face inférieure desjeunes feuilles de manioc (Figure 9). Les acar-iens sont de très minuscules créatures nonailées qui, à l’oeil nu, apparaissent comme destaches. En plein champ, vous pouvez les voirplus clairement à l’aide d’une loupe de poche.Vertes au départ, les nymphes (acariens imma-tures) prennent par la suite une colorationjaunâtre. Les acariens rouges s’attaquent éga-lement au manioc, en général aux feuilles plusmûres. Toutefois, elles sont peu courantes etne causent pas de sérieux dégâts.

Symptômes des dégâts : L’acarien vert dumanioc suce la sève des feuilles et des ex-trémités des tiges de manioc. Il est respons-able des toutes petites taches chlorotiquesjaunes que l’on observe, comme des piqûresd’aiguille, sur la face supérieure de la feuille(Figure 10). Les taches chlorotiques del’acarien vert ne doivent être confondues avecles plages chlorotiques de la mosaïque dumanioc (Figure 11). Les jeunes feuilles at-taquées par l’acarien vert deviennent plus pe-tites et plus étroites (Figure 12). Le ravageurdétruit les feuilles terminales qui tombent,donnant aux extrémités des pousses un as-pect de “cierge” (Figure 13). Les dégâts infligésau manioc par le ravageur sont plus sévères ensaison sèche qu’en saison des pluies.

Reproduction : La population de l’acarienvert du manioc comprend les oeufs, les nym-phes et les adultes mâles et femelles. L’ovipo-sition chez ce ravageur est précédée parl’accouplement. Les populations de l’acarienvert sont plus abondantes en saison sèchequ’en saison des pluies.

Figure 9 : Acarien vert du manioc (vueagrandie au microscope)

Figure 12 : Extrémité de pousse demanioc à feuilles réduites par l’acarienvert du manioc

Figure 10 : Feuille de manioc avec destaches chlorotiques (pâles) causées parl’acarien vert du manioc

Figure 11 : Feuilles de manioc avec destaches chlorotiques (pâles) causées par lamosaïque du manioc

Figure 13 : Extrémité de pousse demanioc transformée en “cierge” parl’acarien vert du manioc

Mode de propagation : L’acarien vert estune toute petite créature légère, facilementtransportée par le vent d’une plante à uneautre. Il survit également sur les tiges et setransmet par les boutures transportées parles paysans.

Autres cultures attaquées : L’acarien vertdu manioc ne s’alimente que sur le manioc.

Page 7: Lutte contre les ravageurs du manioc

11

Guide de lutte intégrée

10

Lutte contre les ravageurs du manioc

Le criquet puant

Apparence : Les adultes du criquet puant,Zonocerus variegatus, sont verts avec des tach-es jaunes, noires, blanches et oranges (Figure14). Les nymphes sont noires avec du jaunesur le corps, les pattes, les antennes et lesailes (Figure 15). Les jeunes nymphes se ras-semblent massivement sur les adventices (Fig-ure 16) et les plantes basses.

Symptômes des dégâts : Le criquet puantmâche les feuilles, les pétioles et les tigesvertes du manioc. Il défolie les pieds de man-ioc et débarrasse les tiges de leur écorce (Fig-ure 17). Les dégâts du ravageur sont plus cou-rants sur les pieds plus âgés que sur les jeunespieds de manioc. Ils sont plus graves en saisonpluvieuse qu’en saison sèche.

Reproduction : Après l’accouplement, lesfemelles du criquet puant déposent, juste endessous de la surface du sol, plusieurs oothè-ques ressemblant à de toutes petites coquesd’arachide. Les sites de ponte abritent tou-jours une végétation qui ombrage le sol et lemaintient humide et léger, donc convenablepour l’oviposition. Souvent proches deschamps de manioc, ces sites sont de dimen-sions réduites. Dans la plupart des régionsd’Afrique occidentale et centrale, les criquetsadultes apparaissent en grands nombres dansces sites, généralement entre mars et mai.L’éclosion des oeufs commence au début de lagrande saison sèche, d’habitude en octobre eten novembre.

Mode de propagation : Les criquets puantsse répandent en volant d’un champ à un autre.Cependant, l’insecte ne parcourt pas delongues distances. Il se propage plus vite sur

les terrains défrichés que dans les zones àvégétation dense.

Autres cultures attaquées : En plus dumanioc, le criquet puant s’alimente sur lesagrumes, l’anacardier, le niébé, le plantain, leslégumes et beaucoup d’autres cultures.

Figure 17 : Pieds de manioc à feuilleset écorces détruites par le criquetpuant

Figure 14 : Adulte du criquet puant sur lemanioc

Figure 16 : Nymphes du criquetpuant sur Chromolaena odorata

Figure 15 : Nymphe du criquet puant

Page 8: Lutte contre les ravageurs du manioc

13

Guide de lutte intégrée

12

Lutte contre les ravageurs du manioc

L’aleurode

Apparence : Les adultes de l’aleurode, Aleurod-icus dispersus, sont de couleur blanche claire.Les adultes et les nymphes de l’insecte appa-raissent en masse sur la face inférieure de lafeuille de manioc où elles sont couvertes d’uneabondante sécrétion cireuse (Figure 18).

Symptômes des dégâts : En se nourrissantde la sève des feuilles de manioc, l’aleurodesécrète d’importantes quantités de miellat quifavorisent le développement de moisissurescharbonneuses sur la plante (Figure 19). Lesfeuilles noircies s’assèchent et tombent.

Reproduction : Après l’accouplement, les fe-melles de l’aleurode pondent sur la face in-férieure des feuilles. Les oeufs se présentent,comme des empreintes digitales, en spiralesde matière blanche déposées sur la feuille(Figure 20). Les populations de ravageurs sontparticulièrement abondantes en saison sèche.

Mode de propagation : L’aleurode se prop-age par vol actif et par le transport du matérielde plantation.

Autres cultures attaquées : En plus du man-ioc, l’aleurode se nourrit sur plusieurs typesd’arbres fruitiers (par exemple les agrumes,les bananiers et les plantains), les légumes etles plantes ornementales.

Figure 20 :Sécrétions blanchesen spirales abritantdes oeufs del’aleurode

Figure 19 : Pied demanioc noirci suite à

l’attaque de l’aleurode

Figure 18 : Adultesde l’aleurode

Page 9: Lutte contre les ravageurs du manioc

15

Guide de lutte intégrée

14

Lutte contre les ravageurs du manioc

La mouche blanche Bemisia

Apparence : Les adultes de la mouche blan-che, Bemisia tabaci, ont des ailes blanc clairsemblables à celles de l’aleurode. Toutefois, lamouche blanche est plus petite que l’aleurodeet ne se couvre pas de matière blanche (Fig-ure 21). Les adultes et les nymphes se retrou-vent sur la face inférieure des jeunes feuilles.Les nymphes apparaissent, à l’oeil nu, commedes taches ovales jaune pâle.

Symptômes des dégâts : Les mouches blan-ches Bemisia sucent la sève des feuilles sanscauser des dommages physiques à la plante. Ens’alimentant, les insectes inoculent des virus àla plante qui attrape la mosaïque du manioc(Figure 11). C’est pour cette principale raisonque l’insecte passe pour un important rav-ageur du manioc.

Figure 21 : Adultes de la mouche blanche Bemisia (vueagrandie au microscope)

Page 10: Lutte contre les ravageurs du manioc

17

Guide de lutte intégrée

16

Lutte contre les ravageurs du manioc

Les ravageurs des tiges et desracines

Les ravageurs courants des tiges et des ra-cines sont les termites, la cochenille des ra-cines du manioc, la cochenille blanche et lesvertébrés.

Les termites

Apparence : Plusieurs types différents determites endommagent les tiges et les tuber-cules du manioc. Les termites vivent dans lesol ou dans des nids construits sur le sol. Onles retrouve également dans des galeriescreusées sur la tige de manioc. Une termitièreest habitée par les termites ouvrières, les sol-dats, la reine et le roi. Normalement, ce sontles ouvrières et les soldats que vous voyezlorsque vous brisez la termitière. Il s’agit depetits insectes à corps blanc ou brun et à têtebrune, avec ou sans ailes.

Les ouvrières sont responsables de tous lesdégâts infligés aux cultures. Elles nourrissentles autres membres de la termitière. Les sol-dats repoussent les autres créatures qui ten-tent de s’introduire dans leur nid ou de ledétruire.

Symptômes des dégâts : Les termites quienvahissent les nouveaux champs de maniocse nourrissent en rongeant les boutures demanioc (Figure 22). Ces dernières souffrent d’une mauvaise croissance, meurent et pourris-sent. Dans les plus vieux champs de manioc,les termites rongent les tiges et y pénètrent(Figure 23). Les tiges deviennent très fragiles.Les dégâts des termites sont surtout ob-servés en saison sèche.

Figure 24 : Cochenille de la racine demanioc sur la partie souterraine d’unetige de manioc

Figure 22 : Bouture de maniocdétruite par les termites

Figure 23 : Tige d’un plant mûr demanioc rongée par les termites (unetermitière à l’arrière-plan, au milieu)

Reproduction : Le roi et la reine donnentnaissance à tous les autres membres de la ter-mitière. Ils sont souvent cachés dans deschambres spéciales. Il est donc probable quevous ne les voyiez pas.

Autres cultures attaquées : En plus du man-ioc, les termites s’attaquent à plusieurs autrescultures y compris le maïs, l’igname et l’ara-chide.

La cochenille de la racine dumanioc

La cochenille de la racine de manioc, Stictococ-cus vayssierrei, semble se confiner à certainesrégions de l’Afrique centrale.

Apparence : La cochenille de la racine demanioc vit sous terre sur les racines tubé-reuses, les racines nourricières et les partiessouterraines de la tige de manioc. Les insectessont de couleur rouge-pourpre ou brune etde forme ovale (Figure 24). Ils sont dépourvusd’ailes et sont fermement collés au manioc. Ilsressemblent à des tiques.

Symptômes des dégâts : Sous l’attaque dela cochenille de la racine de manioc, les racinestubéreuses deviennent plus petites et dé-formées.

Mode de propagation : Le mode de propa-gation de la cochenille de la racine de maniocn’est pas encore connu.

Autres cultures attaquées : En dehors dumanioc, la cochenille de la racine de maniocs’attaque à l’igname, au taro et à l’arachide.

Page 11: Lutte contre les ravageurs du manioc

19

Guide de lutte intégrée

18

Lutte contre les ravageurs du manioc

La cochenille blanche dumanioc

Apparence : La cochenille blanche du manioc,Aonidomytilus albus, se rencontre surtout à lasurface de la tige de manioc (Figure 25). Lesfemelles ne possèdent pas d’ailes, s’accro-chent fermement à la tige et sont couvertesd’une substance blanche. Les mâles sont pour-vus d’ailes.

Symptômes des dégâts : L’insecte suce lasève de la tige de manioc qui perd beaucoupd’eau et meurt.

Mode de propagation : Les mâles de la co-chenille blanche peuvent voler. Cependant, latransmission du ravageur se fait essentielle-ment par le vent et par le transport et la plan-tation de boutures infectées.

Figure 26 : Racinetubéreuse de

manioc picoréepar les oiseaux

Figure 27 : Desagoutis

Figure 25 :Cochenille blanche dumanioc sur une tige

Les ravageurs vertébrés

Les vertébrés qui s’attaquent couramment aumanioc sont les oiseaux, les rongeurs, lessinges, les porcs et les animaux domestiques.Les principaux oiseaux ravageurs du maniocsont les coqs de brousse ou les francolins(Francolinus sp.), et les pintades sauvages. Cesoiseaux mangent les tubercules de manioc dé-couverts. Ils mettent également à nu les tuber-cules en grattant le sol (Figure 26). Les partiesnon exposées des racines attaquées finissentpar pourrir. Les oiseaux constituent une con-trainte particulière dans les zones où le man-ioc est planté dans des sols meubles qu’ilspeuvent facilement gratter.

Les principaux rongeurs ravageurs du maniocsont l’agouti (Thryonomys swinderianus), le ratgéant (Cricetomys gambianus), d’autres espècesde rat, les souris et les écureuils. L’agouti (Fig-ure 27) est le rongeur qui inflige les dégâts lesplus sévères au manioc. Il coupe et ronge lestiges. Il se nourrit également des racinestubéreuses. Les porcs creusent, déracinent lepied de manioc et consomment les racinestubéreuses. Les singes endommagent le man-ioc de la même manière. Les bovins, les ca-prins et les ovins défolient le manioc en senourrissant des feuilles et des tiges vertes.

Page 12: Lutte contre les ravageurs du manioc

21

Guide de lutte intégrée

20

Lutte contre les ravageurs du manioc

A quoi est due l’importancedes ravageurs du manioc ?

Les ravageurs du manioc doivent retenirl’attention du fait des pertes de rendementqu’ils occasionnent chez le manioc. Les pertesd’aliments et de revenus interviennent de di-verses manières.

Perte de racines : Les dégâts causés par lesravageurs sur les feuilles et les tiges vertes dumanioc affectent la manière dont la planteproduit de l’aliment stocké au niveau desracines tubéreuses. En outre, elle réduit lacroissance des plantes, le nombre de tuber-cules qu’elles peuvent former, et l’aptitude deces derniers à grossir et à mûrir en vue de larécolte (Figures 28 et 29). Mais toute baissede rendement en racines est précédée d’unechute abondante de feuilles chez la plupart desvariétés de manioc. L’on devrait donc dissuad-er les paysans à se jeter sur les mesures delutte dès la détection du premier symptôme.

Perte de matériel de plantation : Certainsdes ravageurs réduisent la faculté germinativedes boutures de manioc. Par exemple, le cri-quet puant détruit les bourgeons axillaires(yeux des boutures) en débarrassant la tige deson écorce (Figure 17); la cochenille blanche(Figure 25) tue les bourgeons axillaires en re-couvrant et en déshydratant les tiges; la coche-nille du manioc déforme et détruit les tiges dumanioc (Figure 8); et les termites affaiblissentles tiges en les rongeant et en y creusant desgaleries (Figures 22 et 23). D’autres ravageurscontaminent les tiges de manioc et les rendentimpropres à la plantation. Il s’agit, par exem-ple, de la cochenille du manioc (Figure 5), del’acarien vert du manioc (Figure 9), et del’aleurode (Figure 18).

Pertes de feuilles : Dans les régions où lesfeuilles de manioc sont consommées, les rav-ageurs des feuilles “dérobent” aux paysans etaux consommateurs leur légume vert (Figure30). Par exemple, la cochenille du manioc et lecriquet puant défolient les pieds de manioc (Fig-ures 1 et 2). La cochenille et l’acarien vert dumanioc altèrent la forme et la taille de la feuillede manioc (Figures 7 et 12). La cochenille dumanioc et l’aleurode recouvrent les feuilles demanioc de cires blanchâtres et de moisissurescharbonneuses (Figures 4 et 19). L’acarien vertdu manioc et l’aleurode décolorent les feuilles.Ces dégâts foliaires réduisent également l’apti-tude des plants de manioc à produire suffisam-ment d’aliment à stocker dans les racines.

Le vecteur des maladies du manioc : Lamouche blanche, Bemisia tabaci (Figure 21),suce la sève des feuilles mais ce faisant, ellecause très peu de dégâts physiques au manioc.En s’alimentant, l’insecte prélève des virus dela mosaïque du manioc (Figure 11). Il est donccapable de transmettre ces virus à des plantssains sur lesquels il s’alimentera.

Intensification de l’enherbement et del’érosion : Les ravageurs défoliateurs despieds de manioc encouragent l’enherbementdes champs de manioc. Les plants n’arriventplus à faire ombrage sur les mauvaises herbesqui poussent en dessous. Dans les sols meu-bles, la défoliation expose le sol à l’érosion.

Dégâts à d’autres cultures : En dehors dumanioc, la plupart des ravageurs s’alimententégalement sur d’autres cultures auxquelles ilsinfligent des dégâts. Parmi les ravageurs du man-ioc qui s’attaquent à un large éventail d’espècescultivées figurent le criquet puant, les mouchesblanches, les termites et la cochenille blanche.

Figure 29 :Bonne récoltede tubercules

de manioc

Figure 30 :Bonne récoltede feuilles de

manioc

Figure 28 :Rendementmaigre detubercules demanioc

Page 13: Lutte contre les ravageurs du manioc

23

Guide de lutte intégrée

22

Lutte contre les ravageurs du manioc

A quel moment les ravageursrisquent-ils de causer despertes sévères ?

La présence des ravageurs dans des champs demanioc n’implique pas systématiquement despertes sévères d’aliments et de revenus.L’apparition de ravageurs et de dégâts peutêtre trompeuse. Dans certains cas, les piedsde manioc se remettent des dégâts et produ-isent suffisamment de feuilles, de tiges et deracines. Il importe donc de connaître les con-ditions dans lesquelles les ravageurs peuventconstituer des contraintes sérieuses. Les indi-ces suivants vous aideront à savoir à quelmoment les ravageurs sont susceptiblesd’infliger de sérieuses pertes aux champs demanioc.

D’où viennent les ravageurs : Certains rav-ageurs du manioc ont toujours existé enAfrique. Ils sont connus comme des “rav-ageurs indigènes”. Ce sont, par exemple, lecriquet puant, (Figures 14 et 15), les termiteset la cochenille des racines du manioc (Figure24). D’autres ravageurs sont nouveaux enAfrique et n’ont été trouvés que récemmentsur le manioc. Ces ravageurs ont été accident-ellement introduits en Afrique à partir d’au-tres continents (Figure 31). On les appelledes “ravageurs introduits”. La cochenille dumanioc (Figure 5), l’acarien vert (Figure 9) etl’aleurode (Figure 18) constituent des exem-ples de ravageurs introduits. Ces ravageurssont fréquemment introduits sans les enne-mis naturels qui les éliminent dans leursrégions d’origine. Par conséquent, d’unemanière générale, ils se reproduisent et sedispersent très rapidement causant des dégâtssévères aux cultures.

Variétés de manioc : L’impact des pertescausées par les ravageurs est moins prononcésur certaines variétés que sur d’autres. Dansl’ensemble, très peu d’informations sont dis-ponibles concernant les variétés de maniocqui peuvent tolérer les dégâts causés par lesravageurs. Néanmoins, la variété de l’IITA TMS30572 et les variétés 8017 et 8034 du Camer-oun, et MS6 et NR 8082 du Nigéria sont résis-tantes à l’acarien vert du manioc (Tableau 1).

Le stade de croissance végétale attaqué :D’habitude, les plus jeunes pieds de maniocsouffrent plus de l’attaque que les pieds plusâgés. Au bout de 3 à 4 mois après plantation,les racines chez la plupart des variétés demanioc commencent à se tubériser du fait del’accumulation d’aliments. A environ 7 moisaprès bouturage, les plants auront formé lenombre de racines tubéreuses requis pourtout le cycle. Ce nombre augmentera trèspeu après cette période, mais les racinestubéreuses continueront de grossir jusqu’àla récolte. En conséquence, si l’attaque desravageurs intervient à 7 mois ou moins, lespertes seront d’autant plus élevées que sil’infestation se produisait plus tard.

Les parties végétales attaquées : Les rav-ageurs qui endommagent les parties végétalesque vous récoltez dérobent directement unepartie de votre manioc, de votre denrée ali-mentaire et de votre source de revenus. Parexemple, les tubercules de manioc endom-magés ne sont pas renouvelés par la plante etils n’augmentent pas non plus de volume pourcompenser les dégâts. Ce type de dégâts estessentiellement causé par la cochenille desracines du manioc ainsi que les vertébrés quise nourrissent des racines. En revanche, les

Figure 31 : Carte montrant l’origine et l’introduction de la cochenille et de l’acarien vert dumanioc, de l’Amérique du Sud en Afrique

feuilles de manioc détruites par des ravageurspeuvent être renouvelées par la plante qui,éventuellement, donnera un rendement satis-faisant en tubercules.

L’effet de la saison d’attaque : Plusieursravageurs du manioc n’apparaissent qu’en sai-son sèche. Les pertes de rendement sont plusélevées à la fin de la saison des pluies (boutur-

age tardif) qu’au début de la saison (bouturageprécoce).

La fréquence d’attaque : Généralement, lespieds de manioc se remettent de l’infestationinitiale des ravageurs en produisant de nouv-elles feuilles. Mais ils peuvent ne pas repren-dre si l’infestation est prolongée.

Page 14: Lutte contre les ravageurs du manioc

25

Guide de lutte intégrée

24

Lutte contre les ravageurs du manioc

Comment mieux lutter con-tre les ravageurs du manioc ?

Le meilleur moyen de lutte contre les ravageursconsiste à planter des boutures saines plutôtque de chercher tout simplement à détruire lesorganismes prédateurs. Afin d’obtenir du man-ioc sain, vous devez avoir recours à une tech-nique qui combine les aspects de production etles pratiques de protection végétale.

Pratiques de lutte intégrée aubouturage

Un grand nombre de pratiques de Lutte in-tégrée contre les ravageurs (IPM) peut êtredéployé contre les ravageurs du manioc lors dubouturage. Ces pratiques englobent le choix dusite, l’amendement du sol, le choix des variétéset du matériel de plantation appropriés. Ellessont abordées dans le guide de terrain “Com-ment démarrer un champ de manioc”. Le tab-leau 1 fournit la liste de quelques variétés demanioc qui offrent une meilleure résistance auxattaques parasitaires. Par exemple, la variété del’IITA TMS 30572 et les variétés 8017 et 8034 duCameroun, et MS6 et NR 8082 du Nigeria sontindiquées contre l’acarien vert du manioc. Aumoment du choix des variétés sur la base de larésistance aux ravageurs, pensez aussi aux au-tres caractéristiques désirées.

Plusieurs ennemis du manioc se transmettentpendant le transport et la plantation de bou-tures contaminées. Les principaux insectestransmis par les tiges sont la cochenille du man-ioc (Figure 5), l’acarien vert du manioc (Figure9), l’aleurode (Figure 18) et la cochenille blan-che (Figure 25). Ces ravageurs survivent sur lestiges et feuilles de manioc et sont ainsi facile-ment transportés sur de nouveaux champs. Le

guide de terrain “Comment démarrer un champde manioc” vous propose une démarche géné-rale pour le choix de boutures saines de man-ioc. Afin de réussir cette opération, recherchezdes plants de manioc à tiges et à rameaux ro-bustes, et à feuillage luxuriant, avec un minimumde dégâts. Evitez de prélever du matériel deplantation sur des pieds de manioc porteurs deravageurs ou de leurs symptômes.

Normalement, la cochenille blanche du man-ioc apparaît seulement sur quelques piedsdans les champs de manioc. Pendant la phasede développement du manioc et après la ré-colte des racines, essayez de détruire les tigescontaminées. Ne gardez pas des tiges por-teuses d’insectes nuisibles. Retirez ces tigesdes fagots entreposés.

Si vous avez du mal à vous procurer des quantitéssuffisantes de tiges saines à planter, alors traitezles boutures contre certains ravageurs. Par ex-emple, vous pouvez planter les boutures in-fectées selon une position horizontale en lesdisposant à plat et en les enfouissant complète-ment afin d’éliminer les insectes qui vivent sur labouture. Vous pouvez également tremper lesboutures dans une solution diluée d’un pesticiderecommandé (par exemple, Rogor 1%). Cettesolution tuera les insectes nuisibles. En cas derecours aux pesticides, consultez le moded’emploi ainsi que les instructions qui vous per-mettront d’éviter les dangers que pose leur em-ploi pour vous et pour l’environnement.

Dans les endroits où les termites constituentune véritable contrainte, vous pouvez enduireles bouts coupés de la bouture d’une pâteaqueuse faite d’un mélange de terre et de pé-trole. Ce traitement vous aidera à limiter lesdégâts de termites.

Expr

essi

ons

des

trai

ts s

élec

tion

nés

Pote

ntie

lPo

tent

iel

Stoc

kage

Rép

ress

ion

Tol

éran

ce a

uT

olér

ance

au

Tol

éran

ce a

uV

arié

tédu

Mat

ière

sdu

d’al

imen

tatio

nde

sC

GM

CM

DC

BBre

ndem

ent

sèch

escy

anog

enic

dans

les

raci

nes

adve

ntic

es

IIT

A

TM

S 4(

2)14

25H

aut

Hau

tBa

sBo

nBo

nM

oyen

Moy

enBo

n

TM

S 30

572

Hau

tH

aut

Moy

enM

oyen

Bon

Moy

enBo

nBo

n

Bén

in

BEN

860

52H

aut

Hau

tBa

sM

édio

cre

Moy

enBo

nBo

nM

édio

cre

RB

8950

9M

oyen

Moy

enBa

sBo

nM

édio

cre

Méd

iocr

eBo

nM

oyen

Cam

erou

n

8017

Hau

tH

aut

Moy

enM

édio

cre

Bon

Moy

enM

oyen

Moy

en

8034

Hau

tH

aut

Moy

enM

édio

cre

Bon

Moy

enM

oyen

Moy

en

Gha

na

“Afis

iafi”

Hau

tH

aut

Moy

enM

oyen

Bon

Moy

enBo

nBo

n

“Aba

sa fi

taa”

Hau

tH

aut

Bas

Bon

Bon

Moy

enM

oyen

Bon

Nig

éria

MS

6H

aut

Hau

tBa

sM

édio

cre

Méd

iocr

eBo

nBo

nM

oyen

NR

808

2H

aut

Hau

tH

aut

Moy

enBo

nBo

nBo

nBo

n

CG

M=

Cas

sava

gre

en m

ite (a

cari

en v

ert

du m

anio

c)C

MD

=C

assa

va m

osai

c di

seas

e (la

mos

aïqu

e)C

BB=

Cas

sava

bac

teri

al b

light

(la

bact

ério

se)

Sour

ce :

IITA

INR

AB-

Béni

n, M

oFA

-CSD

Gha

na, I

RA

D-C

amer

oun,

et N

RC

RI-N

iger

ia

Tab

leau

1 :

Que

lque

s ca

ract

eris

tiqu

es d

e va

riét

és d

e m

anio

c co

mm

unem

ent

cult

ivée

s eu

Afr

ique

de

l’oue

st e

t ce

ntra

le

Page 15: Lutte contre les ravageurs du manioc

27

Guide de lutte intégrée

26

Lutte contre les ravageurs du manioc

Figure 32 : “Arbres à manioc” pour l’élevage d’ennemis naturels

Figure 33 : Cages à manche en boispour l’élevage d’ennemis naturels deravageurs du manioc

En découpant les tiges de manioc en bouturesà planter, choisissez les parties centrales en-veloppées d’une peau brune. Ces parties con-naîtront une bonne reprise et donneront desplants plus vigoureux que ceux issus des par-ties supérieures vertes des tiges. Celles-ci sedessèchent rapidement et sont très vul-nérables aux dégâts causés par les ravageurs.Evitez de planter des boutures infectées.

Les populations de la plupart des ravageurs dumanioc sont plus nombreuses, et leurs dégâtssont plus sévères en saison sèche qu’en sai-son pluvieuse. Il est donc conseillé de plantertôt au début de la saison pluvieuse. En plantanttôt, vous aurez des plants qui auront unecroissance plus vigoureuse et une meilleurerésistance aux ravageurs en saison sèche, quesi la plantation intervient plus tard.

Pratiques de lutte intégréeaprès le bouturage

Les pratiques courantes de lutte intégréeaprès le bouturage sont la lutte biologique, lalutte microbiologique et la lutte culturale.

Lutte biologique

Un grand nombre des insectes que vous ren-contrez dans vos champs de manioc sont des“ennemis naturels”. Les ennemis naturels senourrissent d’autres insectes y compris d’imp-ortants ravageurs du manioc tels que les acar-iens, les cochenilles, les scolytes et les mouch-es blanches. Les ennemis naturels que l’on ren-contre souvent dans les champs de manioc en-globent divers types de coléoptères, des acar-iens prédateurs et de toutes petites guêpes.Ces dernières sont appelées des “parasi-toïdes”. Il existe également des microbes quiprovoquent des maladies chez les ravageurs.

Mais ces microbes ne sont pas toujours visi-bles. Les ennemis naturels sont vos amis dans lalutte contre les ravageurs du manioc. On parlede “lutte biologique”. lorsque vous avez re-cours à (ou permettez) l’emploi d’ennemis na-turels pour combattre les ravageurs.

Le manioc est originaire de l’Amérique latine. Unbon nombre des principaux ravageurs de cetteculture, dont la cochenille et l’acarien vert dumanioc, sont aussi introduits en Afrique. La luttebiologique est particulièrement efficace contreces ravageurs “introduits’’. Dans ce type de luttebiologique, les chercheurs s’efforcent d’abordd’identifier l’origine du ravageur, puis se rendentdans cette “région d’origine” pour y rechercherles ennemis naturels qui le contrôlent le plusefficacement possible et l’empêchent de devenirune nuisance pour le manioc. Ainsi, les ennemisnaturels les plus prometteurs sont récoltés etexpérimentés avec précaution afin de s’assurerqu’ils ne feront pas de dégâts dans leur nouveaumilieu. Après s’être totalement assuré quel’ennemi naturel ne pose aucune menace, leschercheurs le ramène à l’endroit où il sera util-isé comme “agent de lutte biologique”. Audébut, les chercheurs élèvent de grands nom-bres d’ennemis naturels (Figures 32 et 33) quisont ensuite lâchés dans des champs de manioc.Normalement, un seul lâcher suffit dans un en-droit donné. Les insectes se reproduisent et sedispersent pour assurer une lutte permanentesans que les paysans ou les services de protec-tion n’aient à prendre d’autres mesures.

La lutte biologique ne supprime pas les rav-ageurs. Elle rabaisse leurs populations à desniveaux moins menaçants pour les cultures.Lorsque la population d’un ravageur diminue,celle de l’ennemi naturel diminue également.

Page 16: Lutte contre les ravageurs du manioc

29

Guide de lutte intégrée

28

Lutte contre les ravageurs du manioc

Figure 36 : Poussede Mallotusoppositifolius

Figure 35 :Poinsettia sauvage,

Euphorbiaheterophylla

Figure 34 :Acarien prédateur(jaunâtre) senourrissant del’acarien vert (vueagrandie aumicroscope)

De même, si la population du ravageur aug-mente, celle de l’ennemi augmente aussi, d’oùl’équilibre observé entre ravageur et enneminaturel dans une localité. Les ennemis na-turels mettent parfois un peu de temps à sereconstituer. Pour cette raison, il est possibleque vous rencontriez des plants avec dessymptômes, même dans des exploitations oùla lutte biologique est en cours. N’en faites pasun souci car aussi longtemps que les ennemisnaturels du ravageur survivront dans la région,ils ne tarderont pas à retrouver les plants at-taqués. Ils s’y multiplieront et empêcheront leravageur d’occasionner des pertes sévères.

Dans la lutte biologique, les ennemis naturelscouramment utilisés sont les prédateurs etles parasitoïdes. Les paysans peuvent parfoisoeuvrer à les rendre plus efficaces. En tout cas,ils doivent s’abstenir de toute action de na-ture à gêner leur efficacité.

Par dessus tout, les paysans doivent éviter lalutte par traitement pesticide. Les pesticidespeuvent facilement supprimer les ennemis na-turels. Dans la mesure du possible, employezdes moyens de lutte qui ne nuisent pas auxinsectes bénéfiques.

Les prédateurs combattent les insectes nuis-ibles : ils les tuent et les consomment. Les coc-cinelles prédatrices (Figure 3) peuvent aider àmaîtriser la cochenille du manioc ou la coche-nille blanche. Parfois, les coléoptères préda-teurs se nourrissent de l’acarien vert. Mais lesprincipaux agents de lutte biologique contre lesacariens ravageurs du manioc sont des acariensprédateurs appelés “phytoséiides” (Figure 34).Sur le manioc, les phytoséiides ressemblent àdes acariens verts. Mais la surface de leur corpsest plus brillante, et ils courent plus vite que le

ravageur. En plein champ, vous ne verrez claire-ment les phytoséiides et l’acarien vert qu’avecune loupe. Parmi les acariens prédateurs, Typhlo-dromalus aripo est le plus efficace contre l’aca-rien vert. Le prédateur s’attaque surtout auxjeunes feuilles aux extrémités des pousses. Sadispersion se fait par le vent et par le transportde boutures contaminées.

Les paysans peuvent intensifier la dispersiondes acariens verts en cueillant et en transpor-tant d’un champ à un autre des extrémités depousses de manioc contaminées. En revanche,ils peuvent augmenter la survie et la vitesse deprogression des prédateurs en cultivant desvariétés de manioc dont les nouvelles feuillesse mettent en bouquet à l’extrémité des pouss-es. Ces variétés attireront plus de prédateursque les variétés dont les jeunes feuilles sonttrès étalées. Même si ces variétés ne sont pascultivées pour l’autoconsommation ou lavente, il suffit d’en planter quelques pieds pourattirer les prédateurs.

Par ailleurs, les cultivateurs peuvent maintenirdans leurs champs de manioc certaines adven-tices comme Euphorbia heterophylla (Figure 35)et Mallotus oppositifolius (Figure 36) afin d’attirerles phytoséiides. Les prédateurs vivront de cesadventices s’ils ne trouvent pas suffisammentde nourriture sur le manioc. Ainsi, ils serontprésents pour jouer leur rôle d’agents de luttebiologique dès le retour de l’acarien vert. Lescultivateurs peuvent laisser pousser ces adven-tices en bordure ou dans d’autres parties duchamp, mais pas en grand nombre afin d’évitertoute concurrence avec le manioc. Ces pra-tiques culturales seront particulièrement utilesdans les sites où le manioc est cultivé sans in-terruption avec peu ou pas de jachère.

Page 17: Lutte contre les ravageurs du manioc

31

Guide de lutte intégrée

30

Lutte contre les ravageurs du manioc

Les parasitoïdes sont des ennemis naturelsqui éliminent les insectes nuisibles en sedéveloppant en leur sein. Les parasitoïdes,élevés et lâchés contre les ravageurs du man-ioc, sont généralement de toutes petitesgêpes qui pondent dans l’insecte. Les oeufséclosent donnant des larves qui rongent lestissus internes du ravageur, se développent ettuent le ravageur. Le cadavre du ravageur nepourrit pas mais durcit et est appelé “momie”.Les larves deviennent des guêpes adultes àl’intérieur des momies. De ces dernièressortiront de minuscules guêpes qui éliminer-ont davantage d’insectes nuisibles à l’intérieurdesquels ils déposeront leurs oeufs.

La guêpe Apoanygyrus (= Epidinocar sis) lopezi(Figure 37) est l’ennemi naturel le plus efficacecontre la cochenille du manioc. Elle a pu maî-triser le ravageur dans la plupart des régionsafricaines. Une autre minuscule guêpe, Encar-sia haitiensis (Figure 39), est un ennemi naturelcourant de l’aleurode. Les momies de la co-chenille du manioc sont brunes (Figure 38)tandis que celles de l’aleurode sont noires(Figure 40).

La guêpe employée dans la lutte biologiquecontre la cochenille du manioc préfère les co-chenilles de grosse taille qui attaquent lespieds de manioc vigoureux. Par conséquent,les pratiques d’amendement du sol qui favor-isent une croissance vigoureuse du maniocapporteront un plus à la lutte biologiquelivrée à la cochenille par la guêpe.

La lutte biologique ne présente aucun danger,car les ennemis naturels ne s’attaquent qu’auxravageurs contre lesquels ils ont été élevés etlâchés. Ils n’attaquent pas d’autres insectes ouplantes. La lutte biologique est efficace : les en-

Figure 38 : Momie de la cochenille dumanioc (vue agrandie au microscope)

Figure 37 : Guêpe parasitoïde de cochenillede manioc (vue agrandie au microscope)

Figure 40 : Mommies de l’aleurode (vuesagrandies au microscope)

Figure 39 : Parasitoïde de l’aleurode (vueagrandie au microscope)

nemis naturels ne quittent pas le champ et sereproduisent rapidement pour contrer touteinvasion de ravageurs. La lutte biologique per-met aux cultivateurs d’économiser le coût desinsecticides et d’éviter le risque d’empoisonn-ement de l’homme, du bétail et de l’environn-ement par les pesticides.

Page 18: Lutte contre les ravageurs du manioc

33

Guide de lutte intégrée

32

Lutte contre les ravageurs du manioc

La lutte microbiologique

La lutte microbiologique est une forme spé-ciale de lutte biologique dans laquelle les en-nemis naturels sont des “microbes” (champi-gnons, bactéries ou virus) qui éliminent lesravageurs en les rendant malades. Ces “agentsde lutte microbiologique” peuvent apparaîtrenaturellement dans les champs de manioc.Comme d’autres ennemis naturels, ils agissentsans nuire à la culture et sans affecterl’homme.

Des champignons qui détruisent le criquetpuant ont été découverts. Les champignons sedispersent sous forme de “spores” qui res-semblent à de petites graines. Les spores at-terrissent sur le ravageur et se mettent àgermer. Puis le champignon s’introduit dansson corps, se développe et tue le ravageur enl’espace de quelques jours. Lorsqu’un criquetatteint meurt, son cadavre demeure ferme-ment accroché à la plante (Figure 41) outombe. Les chercheurs élaborent actuelle-ment des “biopesticides”. Il s’agit de prépara-tions de spores cryptogamiques et d’huile quiseront commercialisées aux fins de la lutteantiacridienne. Le produit peut être pulvérisésur les adventices telles que Chromolaena odo-rata (Figure 42) afin d’éliminer les nymphesnouvellement écloses qui s’amassent surl’adventice (Figure 16). Le produit peut êtreaussi directement pulvérisé sur la plante pourtuer aussi bien les nymphes que les adultes ducriquet.

Le traitement au biopesticide peut s’effectueravec le matériel utilisé couramment pourl’application des pesticides. Les biopesticidessont toutefois beaucoup plus sûrs que les pes-ticides chimiques. Ils ne sont toxiques ni pour

Figure 41 : Nymphe du criquet puant tuée par une affectioncryptogamique

Figure 42 : Pousses de Chromolaena odorata

l’homme, ni pour les animaux domestiques.Du reste, les biopesticides n’éliminent pas lesennemis naturels. Ils peuvent donc être em-ployés à la destruction d’un type précis de rav-ageur sans que l’on ne pertube les autresformes de lutte biologique en cours dans lechamp de manioc.

Page 19: Lutte contre les ravageurs du manioc

35

Guide de lutte intégrée

34

Lutte contre les ravageurs du manioc

La lutte culturale

Le criquet puant peut être également com-battu par des pratiques culturales. Quelle quesoit l’année, la pullulation du criquet puantdépend largement du nombre d’oothèques quiarrivent à survivre dans le sol pendant la saisondes pluies. La destruction des oothèques per-mettra donc de réduire la population duravageur. Les cultivateurs peuvent localiser etmarquer les sites de ponte au début de la saisonpluvieuse. Ensuite, ils creuseront le sol dans lessites marqués afin de mettre à nu et de détruireles oothèques. Les oeufs doivent être exposésavant leur éclosion au début de la saison sèche,par exemple en octobre dans la plupart despays de l’Afrique de l’Ouest.

Le criquet puant pond près de la surface du sol.Il est donc facile de découvrir ses oothèques.Néanmoins, pour mener à bien la lutte contrece ravageur, la destruction des oeufs en saisonpluvieuse doit se faire sur une surface impor-tante. Pour cela, il faudra solliciter la participa-tion de beaucoup de paysans des champs demanioc voisins. Si un paysan se contente dedétruire les oeufs dans son champ et aux alen-tours, le ravageur se réfugiera dans les champset buissons avoisinants d’où il attaquera à nou-veau. Les agents vugarisateurs peuvent organis-er le collectif des villageois en vue de la décou-verte des nids et de la destruction des oeufsdans autant de champs que possible.

Certaines adventices, comme Chromolaena od-orata (Figure 42), abritent des stades imma-tures du criquet puant (Figure 16). Le ravageurenvahira les pieds de manioc à partir de cesadventices. Découragez donc la présence desinsectes nuisibles dans votre champ en ar-rachant ces adventices.

Résumé

Pour combattre les ravageurs et cultiver un manioc sain :

• Identifiez les ravageurs courants du manioc, les symptômes des dégâts causés, de mêmeque leurs ennemis naturels.

• Choisissez des sites à végétation dense, des sols loameux profonds et un terrain plat oulégèrement incliné pour la culture du manioc.

• Améliorez le sol par le fumage, le paillage et la culture associée.

• Cultivez des variétés de manioc tolérantes aux ravageurs dans votre localité.

• Plantez des boutures saines ou traitez-les contre les dégâts des ravageurs. Evitez detransporter et de planter des boutures infestées par les ravageurs des tiges. Après larécolte, détruisez les tiges contaminées.

• Plantez le manioc surtout au début de la saison des pluies. Evitez le bouturage tardif.

• Utilisez des ennemis naturels contre les ravageurs du manioc.

• Ne traitez pas vos champs avec des pesticides. Ces produits élimineront les ennemisnaturels du manioc.

• Creusez les sites de ponte du criquet puant en saison des pluies, afin de mettre à nu etde détruire ses oeufs.

• Dans la lutte contre les oiseaux, les rongeurs et d’autres ravageurs vertébrés du manioc,clôturez les champs et installez-y des pièges. Recouvrez les tubercules exposés avec dela terre. Organisez les villageois pour la chasse aux agoutis. Désherbez votre champ demanioc à temps afin de décourager les rongeurs. Récoltez les tubercules de manioc dèsqu’ils arrivent à maturité.

Les ravageurs vertébrés du manioc sont,d’une manière générale, difficiles à combattre.Un certain nombre de pratiques culturalespourront toutefois vous aider à limiter leursdégâts :

• préparez des lits de semences adéquatspour le bouturage du manioc. Ainsi, les tu-bercules ne seront pas facilement mis à nuplus tard. Mais s’il arrive qu’ils le soient,recouvrez-les avec de la terre afin de lesmettre à l’abri des attaques des oiseaux etdes rongeurs;

• clôturez vos champs afin que les agoutis,les bovins et les ovins ne puissent y pénétr-er; posez des pièges à l’intérieur de la clô-ture contre les agoutis et d’autresrongeurs;

• Désherbez vos champs de manioc à tempset coupez les mauvaises herbes et la végé-tation environnantes pour décourager lesagoutis et les rongeurs;

• organisez la communauté villageoise pourla chasse aux agoutis dans votre localité;

• cultivez des variétés de manioc “amères”dans les régions où les porcs et les singesfont des ravages. Ces animaux préfèrentdes variétés de manioc “douces”;

• récoltez les tubercules de manioc dèsqu’ils arrivent à maturité; cela limitera leurdurée d’exposition aux dégâts des rav-ageurs.

Page 20: Lutte contre les ravageurs du manioc

36

Lutte contre les ravageurs du manioc

Remerciements

Nous tenons à remercier tout particulièrement le Programme des Nations unies pour le Dével-opement et le Gouvernement autrichien pour leur appui financier. Nos remerciementss’adressent également aux institutions et personnes suivantes pour leur soutien matériel, etpour les informations et services fournis en vue de la production d’une série de Guides de lapratique de Lutte intégrée-Manioc :

• Les Programmes de développement agricole (ADPs) des Etats de Abia, Akwa Ibom, Anambra,Benue, Cross Rivers, Rivers, Delta, Edo, Enugu, Imo, Kogi, Kwara, Ogun, Ondo, Osun, Oyo, etPlateau du Nigeria

• Le Centre d’Action Régionale pour le Développement Rural (CARDER), Bénin

• Le Centro International de Agricultura Tropical (CIAT), Cali, Colombia

• Le Crop Services Department (CSD), la DAES (Division des services de vulgarisation agricole),et le Plant Protection and Regulatory Services Department —PPRSD— (Département desservices de protection et de contrôle des végétaux) du Ministère de l’alimentation et del’agriculture du Ghana

• L’Université Fédérale de Technologie , Owerri, Nigeria

• Le Collège Fourah Bay, Université de Sierra Leone, Freetown, Sierra Leone

• Le Centre régional d’Afrique orientale et australe de l’IITA (ESARC), Uganda

• L’Institut de Recherche Agronomique et de Développement (IRAD), Cameroun

• L’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB), Bénin

• L’Institut de recherche sur les plantes à racines et tubercules (NRCRI), d’Umudike, Nigeria

• Le Centre de formation rurale (RTC, Eglise Presbytérienne ) à Fonta et Kumba, Cameroun

• Le Sasakawa Global 2000, Bénin

• Le Service de Protection des Végétaux et du Contrôle Phytosanitaire (SPVC), Bénin

• Le Réseau de recherche d’Afrique australe sur les plantes à racines et tubercules (SARRNET),Malawi

• L’Université d’Agriculture, Abeokuta, Nigeria

• L’Université de Buea, Buea, Cameroun

• L’Université de Cape Coast, Cape Coast, Ghana

Page 21: Lutte contre les ravageurs du manioc

© IITA 2000ISBN 978-131-181-9

Le comité des organisations non gouvernementales (ONG) dugroupe consultatif pour la recherche agricole internationale(GCRAI) a fourni une partie des fonds nécessaire pour la pro-duction de ce guide en Français