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Du 3 au 7 avril 2006 Lycée Français de Vienne

Lycée Français de Vienne · 2012. 11. 23. · Claude Ponti au Lycée français de Vienne Le projet a mûri pendant dix mois. Le comité de gestion des enseignants avait fait une

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    Du 3 au 7 avril 2006

    Lycée Français de Vienne

  • 2

  • 3

    Sommaire

    Lundi : accueil Lycée Français………… p 4

    10 A, C et F ………………………………………… p 4 et 5

    11 B et D ……………………………………………… p 5

    Mardi : accueil école Maternelle : 11G… p 6

    GS et BS ………………………………………………… p 6

    10 G …………………………………………………………… p 6 et 7

    Mat F et 11 H …………………………………………… p 7 et 8

    Mercredi : 11 A et D ……………………………… p 8 et 9

    Studio Molière, 9 A, B, C et F ……………… p 9 et 10

    10 E CLIN ………………………………………………… p 10

    Institut Français …………………………………… p 11 et 12

    Jeudi : 11 C ……………………………………………… p 14

    7 C …………………………………………………………… p 14

    Vendredi : 11 B ……………………………………… p 15

    CCC

    LLL

    AAA

    UUU

    DDD

    EEE

    PPP

    OOO

    NNN

    TTT

    III

  • 4

    Accueil : lundi 3 avril - 9h Nous avons consulté la météo, temps incertain… La séance d’ac-

    cueil a tout de même lieu dans la cour avant la pluie. Au sol, une

    marguerite géante a été tracée, un pétale étant attribué à chacune

    des 22 classes participantes. Elle représente la fleur rayonnant au-

    tour du visage de Pétronille pensant très fort à ses enfants…

    Quand C. Ponti pointe le bout de son nez, accompagné de Mme la

    directrice, les 490 enfants cachés dans la cour se précipitent vers

    la fleur pour y prendre place. La couleur jaune des poussins do-

    mine, il y en a d’innombrables masqués, on compte aussi tout

    plein de Messieurs Monsieur et de Mesdemoiselles Moiselle.

    C.Ponti monte alors sur le podium au cœur de la fleur. Les 11èmes

    puis les 10èmes chantent « Une poule sur un mur » et « une souris

    verte », comme dans « Pétronille ». Mme Balso-Rogel tient ensuite

    un discours de bienvenue, et les 11B s’approchent de notre invité

    pour lui offrir un bouquet des plantes qui ont poussé dans leur classe, où ils ont semé les graines de Mademoiselle

    Moiselle.

    Claude Ponti au Lycée français de Vienne

    Le projet a mûri pendant dix mois. Le comité de gestion des enseignants avait fait une liste de cinq ou six auteurs

    qu’on souhaitait accueillir au LFV en 2005-2006, en s’adressant plus spécifiquement au cycle 2. En effet, Susie Mor-

    genstern et Bernard Friot, qui étaient venus nous rendre visite les années précédentes, avaient surtout vu des classes

    du cycle3. En tête de liste, se trouvait Claude Ponti.

    Oui, mais comment le contacter ? C’est Susie Morgenstern, avec qui nous avons gardé un contact amical depuis sa

    venue ici, qui nous a mis en relation avec lui. L’idée de venir à Vienne lui a plu tout de suite : il ne connaissait pas

    encore l’Autriche. Au fil des échanges de correspondance, nous avons mis le projet en place sans difficulté.

    Au début du mois de décembre 2005, j’ai pu le rencontrer une heure au Salon du Livre de Montreuil. Cela nous a

    permis de nous entendre sur différents détails techniques concernant son séjour, et sur la conception des animations.

    Quelques mois et quelques dizaines de mails plus tard, il est arrivé en chair et en os, oui c’est bien lui qui a débarqué

    à l’aéroport le dimanche 2 avril 2006 où notre directrice, Mme Balso-Rogel, et moi-même sommes allées l’accueillir.

    Dans les classes : 9h30 10 A, C et F (B. Aldegué, N. Cluseau et F. Ibba)

    Les 10 A, C et F ont travaillé ensemble, et C. Ponti rencontre l’un après l’autre deux groupes dans deux classes diffé-

    rentes. Les enfants ont préparé des devinettes et des charades à partir de plusieurs de ses albums. C’est à lui de re-

    trouver le nom des personnages choisis parmi les quelques centaines qu’il a créés. Il s’en sort plutôt bien, avec 10

    réponses justes sur 13.

    Dans le premier groupe , les enfants ont produit des dessins dont l’ensemble forme un livre. C. Ponti doit en retrou-

    ver le titre. L’enseignante le lui remet.

    Chaque enfant des trois classes a une brochure dans laquelle se trouve rassemblé tout le travail fait autour de l’œuvre

    de C. Ponti : des devinettes et un texte de lecture qui leur ont permis de découvrir quelques éléments biographiques

    de cet auteur, ainsi que des blagues et des charades qu’ils ont préparées à son intention.

  • 5

    Dans cette brochure, on trouve aussi l’histoire que chaque élève a écrite, soit à

    partir de l’affiche « Broutille » que l’auteur a réalisée pour l’Ecole des Loisirs,

    soit à partir de la première de couverture de « L’île des Zertes » ou enfin à par-

    tir de l’album « Parci et Parla ». Ils ont constitué également un dictionnaire

    illustré avec leurs couvertures préférées, les personnages (les gentils et les mé-

    chants), les objets animés, et enfin les lieux où se déroulent ses histoires.

    Et puis les enfants se mettent à poser à C. Ponti des questions sur sa vie et son

    oeuvre auxquelles il répond, avant de se saisir de son feutre noir pour faire des

    dessins, qu’il offre à chacune des trois classes.

    3 avril - 13h 10B et D (J. Bost, L. Lamouroux) Les enfants racontent : « On a étudié Okilélé en classe, c’était un peu

    drôle, un peu triste, c’était bien. On a lu aussi d’autres albums en

    groupe, et on a fabriqué un jeu des 7 familles. Après tirage au sort d’une

    carte par famille, on a écrit une histoire à partir de ces cartes. »

    Des élèves lisent cette histoire, puis ils demandent à C. Ponti s’il peut

    l’illustrer. Mais celui-ci leur demande pourquoi ils ne le feraient pas eux

    -mêmes… il est prêt à leur montrer comment procéder, en découpant

    avec eux leur texte et en préparant un brouillon du futur album. C’est

    ainsi qu’il travaille lorsqu’il conçoit un livre.

    Tout d’abord, il laisse la page de gauche de la première feuille libre :

    c’est la deuxième de couverture. A droite, commence l’histoire….

    Et C. Ponti se met à découper l’histoire inventée par les enfants :

    « Dessin 1- Ce matin, Okilélé a encore mal à la tête.

    2 – Toutes les nuits, il fait le même cauchemar. Un monsieur raconte une histoire à son en-

    fant, mais il ne la termine jamais : il a perdu la mémoire.

    3 – Okilélé est épuisé, et il demande de l’aide à ses copains, dans la cabane des enfants. Ses

    amis lui disent de retrouver le monsieur et de l’aider à terminer son histoire.

    4 et 5 – Okilélé part. En chemin, il trouve la Boît-Taréponz et lui dit son problème. Elle lui

    répond : « Trouve le collier magique qui rendra la mémoire au monsieur ».

    6 et 7 – Okilélé poursuit son chemin. Il rencontre la cafteuse. Elle lui conseille : « Tu dois

    chercher Emma-Fore. Elle te montrera la route à suivre. »

    8 et 9 – Okilélé repart et croise Emma-Fore. Elle lui indique la direction. Plus loin, il voit un

    œuf…

    10 et 11 – … et il décide de l’emporter. Tous les deux marchent derrière Emma-Fore qui leur montre une grotte.

    12 et 13 - Ils entrent à l’intérieur et découvrent le collier. Okilélé le prend…

    14 et 15 …et tous ressortent. Emma-Fore se met à courir vers une maison. Okilélé sonne à la porte.

    16 et 17 – Une personne vient ouvrir, et il reconnaît le monsieur de son cauchemar. Okilélé lui met le collier autour

    du cou. Aussitôt le monsieur retrouve la mémoire. Il remercie Okilélé et part terminer son histoire.

    18 et 19 - Heureux, Okilélé et ses amis retournent vite à la cabane des en-

    fants. Fatigués par leur aventure, ils s’endorment.

    20 - Le lendemain matin, Okilélé se réveille de bonne humeur. Il remarque

    qu’il n’a pas mal à la tête et qu’il n’a plus refait son cauchemar. »

    C. Ponti donne encore quelques conseils : la dernière page doit rester libre,

    c’est la troisième de couverture. Ensuite on attache les feuilles ensemble.

    Enfin sur la première de couverture il faut écrire le titre, les noms de

    l’auteur et de l’éditeur, et faire une illustration.

    On fait les dessins au crayon, puis on repasse à l’encre, et on met enfin la

    couleur.

    La séance se termine… C. Ponti fait encore un dessin pour chacune des

    classes, on prend quelques photos, le moment du départ est venu…Les élèves de 10 D décident de créer leur album

    sur ordinateur, en utilisant un logiciel de dessin et un logiciel de traitement de texte. Chacun en aura un exemplaire à

    la fin de l’année.

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    Ecole maternelle de Grinzing - mardi 4 avril

    10 G (P. Haynbauer)

    Les enfants commencent par poser quelques questions :

    Pourquoi tu aimes les mots inventés ?

    J’aime les mots qui racontent plusieurs choses à la fois.

    Pourquoi tu écris tellement de livres avec des monstres ?

    Une histoire où il n’y en a pas n’est pas une belle histoire. Dans la vie, il y a des monstres, il y a des gens pas

    gentils… Les monstres dans les livres, c’est plus facile parce qu’on les reconnaît.

    Est-ce que tu ris quand l’histoire est finie ?

    Quand j’ai une idée rigolote, elle me fait rire. Je fais

    des croquis, et quand je mets les couleurs, je re-

    trouve parfois des choses que j’avais oubliées.

    Est-ce que tu aimes les enfants ?

    Oui, et j’ai le plus beau métier du monde parce que

    je fais des livres pour eux.

    Quel sera ton prochain livre ?

    Un livre avec des lutins. Ça se passe à Paris…

    Ça te fait plaisir d’écrire ?

    J’aime beaucoup ce que je fais. Quand j’écris ou

    que je dessine, il y a des moments où c’est difficile,

    il faut gommer, recommencer, j’y arrive pas. Il y a

    des jours où ça va tout seul et des jours où ça ne va

    pas.

    Comment as-tu eu l’idée avec le poussin masqué ?

    Le premier livre que j’ai fait était pour les tout-petits. Je voulais que les dessins aillent ensemble, il me fallait des

    personnages qui mélangent les choses, ça a été les poussins qui font des bêtises. Avec le masque, Blaise se cache

    et personne ne sait qui c’est, comme ça il ne peut pas être puni.

    Les 11 G (P. Latouche) accueillent C. Ponti et lui souhaitent la

    B-I-E-N-V-E-N-U-E- dans les escaliers qui ont été décorés avec de multiples

    poussins et des banderoles; même un trou s’est invité. Les enfants demandent à

    C. Ponti de les suivre dans la BCD, qui a été décorée avec des poussins et des

    monstres. Une copie géante du château d’Anne Hiversaire a été réalisée, et un

    certain nombre d’albums d’où sont sortis les invités à la grande fête sont expo-

    sés. Chaque élève de 11ème lit à haute voix une page du livre géant qui a été

    composé par la classe : « La semaine de Mademoiselle Moiselle ». Les Mat C et

    D (N. Caumes et M.C. Hardy) sont aussi présentes, et tous ensemble les enfants

    interprètent deux chansons. Les 11 G regagnent alors leur classe, et les GS em-

    mènent C. Ponti dans la leur.

    Un poussin géant tient debout, avec un trou à la place de la tête, on demande à C. Ponti d’

    y passer la sienne… Photo ! Les élèves ont préparé l’histoire des poussins Al et Colle, Matt

    et Renelle dont la maîtresse est une girafe. Elle s’appelle Madame Auloncou. Aujourd’hui

    elle leur dit qu’ils vont étudier le S. Al et Colle et

    Matt et Renelle cherchent dans quels mots on

    trouve le S.

    Les enfants voudraient que C. Ponti illustrer ce

    livre. Celui-ci prend place à une grande table autour

    de laquelle ils peuvent s’installer pour assister à cet

    instant magique de la naissance des dessins sur cha-

    cune des pages.

    En remerciement, les enfants lui offrent un gros

    poussin confectionné en laine jaune. Puis C.Ponti

    se rend dans la classe de 10G (P. Haynbauer)

  • 7

    Tu fais des livres pour les grands ? Oui, j’en ai fait trois.

    Pourquoi tu sais bien dessiner ?

    J’ai dessiné à l’école, comme vous, et je n’ai jamais arrê-

    té. Si on fait beaucoup de dessin, on devient bon, c’est

    comme pour le violon ou le piano. Maintenant, je dessine

    toute la journée et j’écris aussi.

    Tu travailles sur l’ordinateur ?

    J’écris sur l’ordinateur, mais tous les dessins sont faits à

    la main, je ne les réussis pas bien sur l’ordinateur, mes

    personnages n’y sont pas assez vivants.

    Tu sais dessiner les avions et les fusées ?

    Les choses que je ne sais pas bien dessiner, je les enlève

    des histoires !

    Et est-ce que tu sais faire des portraits ?

    Je ne sais pas tout faire !

    Ensuite les enfants présentent les dessins qu’ils ont faits sur du papier A3, d’abord au crayon puis à la peinture, en

    s’inspirant des personnages des albums de C. Ponti. Ils ont créé aussi une liste de mots rigolos, et ils demandent à C.

    Ponti d’attribuer un de ces noms à chaque portrait.

    Pour terminer, lui-même fait un dessin pour la classe, à photocopier pour que chaque élève en ait un exemplaire. En

    échange, les enfants lui offrent le livre des monstres qu’ils ont confectionné.

    4 avril - Après-midi Mat F et 11H (F. Philippe et N. Lucas)

    Le poussin masqué est aussi au rendez-vous… Chaque jour, c’est un autre enfant qui le porte.

    Les élèves commencent par poser des questions :

    Quel âge as-tu ?

    277 ans, et demain je suis vieux mais pas avant.

    De combien de temps tu as besoin pour écrire et dessiner un livre ?

    Ça dépend, les petits, pas longtemps, une quinzaine de jours. Mais

    les grands, très longtemps : entre 6 et 9 mois.

    Comment tu as fait pour trouver tous les personnages ?

    J’ai été au bal des chasseurs !!! Non, c’est une blague… les idées, je

    les ai dans ma tête.

    Est-ce que tu fais encore des livres ?

    Oui, même pendant les vacances…. J’en fais un en ce moment.

    Comment tu fais les personnages ?

    Je mélange des animaux qui existent et d’autres qui n’existent pas.

    Les 11èmes ont inventé des personnages en mélangeant des tas de mots. Ils proposent que C. Ponti en choisisse

    quelques-uns pour inventer une histoire, ce serait leur rencontre avec Monsieur Monsieur.

    C. Ponti : « Il faut choisir un personnage pas difficile à dessiner, par exemple….un serpent-lapin, et puis lui donner

    un nom. »

    Pour ce faire, il demande aux enfants de trouver deux mots, et il écrit chaque syllabe de ces mots sur des feuilles de

    papier : CHO CO LAT et CA RA MEL

    Chaque enseignant choisit trois enfants de sa classe. C. Ponti donne à chacun une syllabe, puis il mélange les en-

    fants. Il écrit au tableau les huit mots ainsi créés. Après il procède à un vote démocratique pour choisir celui qui plaît

    le plus aux enfants. Le mot choisi est RACOMEL.

  • 8

    LFV - mercredi 5 avril - 11A et D (M. Allaigre, E. Carme et M. Pusch)

    Les enfants des deux classes posent des questions qu’ils ont préparées :

    Quel âge a ta fille ?

    20 ans

    As-tu d’autres enfants ?

    Non

    Qu’as-tu fait avant de faire des livres ?

    Plusieurs métiers : dessinateur dans des journaux, peintre, éditeur, garçon de café…

    Combien tu as fait de livres ?

    Je ne sais pas…. plus de 60.

    Combien de temps tu as mis pour dessiner « Blaise et le château d’Anne Hiversaire » ?

    9 mois. Il y a des pages plus compliquées que d’autres. Pour la double page de la fête, il a fallu effectuer des re-

    cherches pour trouver les personnages invités. C’est Adèle qui les a faites, à partir d’une liste que je lui avais

    fournie; elle a eu besoin de quinze jours pour ce travail. Après, il a fallu dix jours pour tout dessiner au crayon,

    trois pour passer à l’encre et cinq à six pour la mise en couleurs. Par contre, d’autres pages ont été faites en deux

    jours…

    Pourquoi Monsieur Monsieur devient glacé quand il touche la mort ?

    Quand on est vivant, on est chaud, la température du corps est de 37°.

    Quand on est mort il n’y a plus de température, c’est froid.

    Pourquoi Monsieur Monsieur et Mademoiselle Moiselle sont amoureux ?

    Il n’y a pas d’explication… ils se trouvent formidables.

    Comment on dessine sur la couverture ?

    On peut faire des copies de dessins ou de textes…

    C. Ponti explique alors comment on fait les livres : je fais des dessins

    comme vous sur des feuilles de papier. J’écris aussi le texte. Quand j’ai fini,

    je vais les porter à l’éditeur, qui le donne ensuite à l’imprimeur. La machine

    qui imprime est grosse comme deux fois la classe, avec d’énormes rouleaux

    grands comme deux fois le tableau. Quand ça sort de la machine, le papier

    est plié. On le coupe et ça fait un livre. On le met alors à l’intérieur de la couverture, qui est souple ou dure. Et là,

    on colle une reproduction de mon dessin.

    Comment tu réussis à faire toujours les mêmes personnages ?

    Je dessine et dessine et redessine, tous les jours et longtemps, du matin jusqu’au soir. C’est très difficile. Il me

    faut beaucoup de temps et parfois je n’y arrive pas bien.

    Pourquoi il y a deux poussins qui se disputent dans le Château d’Anne Hiversaire ?

    Il y en a un qui se moque de l’autre et l’autre ne comprend rien. En français, on dit « C’est celui qui le dit qui y

    est ». La blague, c’est que ça peut durer dix ans !!!

    Racomel est un mélange de lapin et de serpent. C. Ponti fait une esquisse

    au tableau. Voilà comment on commence... il trace aussi une version sim-

    plifiée de Monsieur Monsieur et de Mademoiselle Moiselle. Ensuite il

    s’installe à une table et dessine sur une feuille de papier Racomel, modèle

    qui sera à photocopier pour chaque enfant, puis le magasin de Monsieur

    Monsieur - un champignon - avec dedans des choses à vendre, dont des

    carottes qui vont attirer Racomel. Sur une autre feuille, il dessine un cours

    d’eau qui sépare Racomel du magasin de Monsieur Monsieur, ainsi que

    des éléments qui serviront à composer l’histoire: des montagnes, un

    monstre, quelques objets (marteau, couteau, porte, fromage, clé, panier,

    allumettes, fourmi). Voilà, les enfants ont maintenant tous les éléments

    pour composer eux-mêmes l’histoire…et la deuxième journée est termi-

    née !!!

  • 9

    Pourquoi Monsieur Monsieur se déforme ?

    Il rencontre une montre molle. Une montre, c’est toujours pareil, c’est dur, c’est pas mou. Si elle devient molle, on ne

    s’en sort plus : les secondes peuvent durer des heures. Lui, il devient mou car il ne comprend plus ce qui se passe.

    Pourquoi les poussins auraient un cauchemar ?

    Souvent les cauchemars ils viennent tout seuls. Parfois c’est différent, on a des raisons d’en avoir, mais on ne le sait

    pas. Il faut avoir le bon moyen de les faire partir.

    Pourquoi les poussins ne font que des bêtises ?

    C’est vrai, ça ne ferait pas de mal de se reposer un peu et d’être gentil avec les adultes de temps en temps !

    Pourquoi tu sais si bien écrire ?

    Les lettres, c’est pas moi qui les fais, c’est les ordinateurs !!! (c’est

    une blague !). Pourquoi j’ai tant d’idées géniales alors que j’ai l’air

    d’un type comme les autres, ça, c’est un mystère…

    Pourquoi dire autant de mots bizarres ?

    Quand on apprend à parler, les mots c’est comme de la musique,

    c’est des sons, on ne sait pas ce que ça signifie… Les enfants com-

    prennent les mots autrement, ils ne savent pas ce qu’ils veulent

    dire… donc j’ai joué avec ça et j’en ai inventé.

    Pourquoi tu parles que de Blaise et pas des autres ?

    Les poussins, c’est une bande. Blaise, c’est n’importe quel poussin,

    c’est chaque fois différent; toute la bande suit.

    Maintenant, C. Ponti propose que les maîtresses posent des questions….

    Est-ce que dans « Ma vallée », vous ne vous êtes pas inspiré de Caspar David Friedrich ?

    Oui, de C.D. Friedrich, mais aussi d’autres tableaux anciens, flamands et autres. Ce n’est pas la peine d’aller au mu-

    sée, il suffit de regarder « Ma Vallée » !!!

    Pourquoi avez-vous changé de métier ?

    J’ai attendu un bébé, je voulais lui faire un cadeau….

    Puis les enfants de 11 D lisent l’histoire qu’ils ont faite à partir de l’album « Les chaussures neuves ».

    Chaque enfant de 11 A a écrit une histoire individuellement et l’a illustrée, à la peinture. Quelques-un/es lisent leur

    histoire à haute voix.

    Puis C. Ponti fait quelques dessins à reproduire pour chaque enfant des deux classes.

    Studio Molière - 10h30 9 A, B, C et F (L. Dabbert, B. Becker, S. Brun, F. Machto) Les classes de 10 F et 9 D sont invitées.

    D’innombrables personnages, qui se présentent à tour de rôle en disant ou jouant leur nom, se sont échappés des al-

    bums de C. Ponti et ils « Foul’bazar » sur la scène. Alors

    que tous dansent joyeusement, un Monsieur Monsieur in-

    tervient énergiquement et demande le nom du responsable

    de ce bazar. Les 86 élèves le dénoncent en chœur en le

    montrant du doigt : c’est LUI, l’Auteur !!!

    S’ensuit un jeu de questions-réponses, qui volent comme

    des balles de ping-pong, entre les élèves et C. Ponti qui leur

    répond du tac au tac.

    Puis d’une étrange valise, les enfants sortent des tissus de

    toutes les couleurs et de tous genres. Certains sont blancs,

    et des mots ainsi que leurs définitions, qui ont été inventés

    dans les classes, y sont écrits. Les maîtresses les accrochent

    avec des pinces à linge à un fil qui traverse la scène, et C.

    Ponti est invité à illustrer ceux qui l’inspirent le plus.

  • 10

    Il choisit :

    « Un repin, requin à longues oreilles qui mange des viandottes »

    « Un vampirosaure, dinosaure qui boit du sang »,

    « Un lapiano, lapin musicien »,

    « Une ballonçoire, balançoire suspendue à des ballons »,

    « Une pomme d’arrosoir, un arrosoir qui donne des pépins de pomme

    et fait pousser des pommiers ».

    Pour que tous les enfants voient bien ce qu’il fait, il dessine directe-

    ment sur le rétroprojecteur – gymnastique qu’il effectue pour la pre-

    mière fois et avec plaisir. Les spectateurs ont alors le bonheur de

    voir naître les différentes compositions sur l’écran géant qui se

    trouve au fond de la scène.

    5 avril après-midi - 10 E CLIN (J.M. Brun et G. Brunel) Les enfants ont préparé des jeux, auxquels C. Ponti est invité à partici-

    per. Tout d’abord un Jeu de l’Oie géant : un poussin masqué fait le pion,

    un élève lance le dé (qui est truqué : il n’y a que les chiffres 1, 2 et 3 !!!),

    deux autres lisent les questions sur sa vie et son œuvre, ou les énigmes

    sur ses livres. C. Ponti doit faire un dessin de monstre à chaque fois qu’il

    tombe sur une « case-monstre » contenant une description.

    Quand enfin il arrive (laborieusement) au but, il a droit à une surprise :

    les enfants de la classe interprètent tous ensemble une chanson sur le

    printemps.

    Ensuite, C. Ponti a la chance de jouer avec quelques élèves au Jeu des 7

    familles qui a été confectionné à partir de personnages de ses albums.

    Les autres enfants de la classe jouent aussi à ce jeu, regroupés autour de deux autres tables.

  • 11

    Mme Fanara, attachée culturelle, souhaite la bienvenue à C. Ponti, et elle souligne la valeur pédagogique et culturelle

    de son œuvre.

    Celui-ci remercie, et dit qu’il ne l’a pas fait exprès, il a seulement fait des livres pour les enfants…

    Il répond aux questions que la salle lui pose :

    Est-ce qu’enfant, vous lisiez beaucoup ?

    Lorsque j’étais petit, il y avait très peu de livres pour enfants. J’ai eu la chance, ou la malchance, d’être fils d’institu-

    trice, et il y avait des livres à la maison : « Roule galette », la collection « Rouge et or », des images d’Épinal…. Mes

    parents ont ensuite déménagé dans les Vosges et là, j’ai très peu lu, deux ou trois livres par an. Puis à partir de 16 ou

    17 ans et l’apparition des livres de poche, je me suis remis passionnément à la lecture.

    Qu’est-ce qu’a représenté pour vous qui étiez peintre le passage à l’écriture ?

    Je ne savais pas écrire, je savais peindre. Les premiers albums que j’ai faits pour ma fille étaient sans texte. Mais

    comme elle a grandi, j’ai fini par mettre du texte. Et elle avait dix ans quand j’ai commencé deux romans pour en-

    fants, dont l’un s’est transformé en roman pour adulte : « Les pieds bleus ».

    Comment avez-vous été accueilli dans le monde de la littérature ?

    Grégoire Solotareff a fait de la publicité pour moi dès le début…. Mais en général, l’accueil ne fut pas chaleureux :

    les éditeurs et les libraires trouvaient que je faisais tout faux : mes albums étaient trop grands, je ne faisais pas de

    texte, mes objets étaient aussi trop grands….. Et puis quand j’ai réduit le format, je me suis fait aussi enguirlander,

    parce que tout le monde s’était mis à faire des grands albums et que j’étais à nouveau à contretemps.

    Je ne sais pas pourquoi ça a marché, c’est tellement formidable ! Mes livres marchent grâce aux enfant.

    Combien de temps mettez-vous à dessiner un album ?

    Un livre grand format représente un an de travail. Je dois avoir

    l’idée du livre en entier avant de commencer.

    D’où vous viennent les idées des personnages ?

    Je dessine très mal les êtres humains. J’ai fait vingt ans de dessin

    de presse, mais jamais de dessin politique. Les personnages sont

    ce qu’ils sont, je ne fais pas d’enfants ni d’animaux humanisés, je

    veux que ce soit plus archaïque… Je cherche les personnages

    après avoir trouvé l’histoire. Je fais un scénario, un brouillon avec

    croquis et texte, ils doivent fonctionner ensemble tout le temps….

    mais je ne vais pas forcément au bout de ce brouillon.

    Vos albums pour enfants sont parfois difficiles…

    Oui…Georges Lebanc est classé comme un album pour les10 ans. Mais les éditeurs ont en vue des enfants qui vien-

    nent de grands centres urbains. Plus on s’éloigne du centre, plus il faut réviser à la baisse le niveau de lecture des

    enfants…

    Quel effet ça vous fait d’être institutionnalisé ?

    Ça me fait rire… Les enseignants transforment tout en outil pédagogique, ils ont tous les droits, tout leur appartient.

    Comme fils d’instit, je connais ça…

    Mais moi, je ne fais aucunement du matériel pédagogique !

    On a l’impression que vous avez une relation ambiguë avec le milieu pédagogique…

    Oui, je suis parfois dérouté par ce que les enseignants font de mes livres…

    Au cours de cette semaine, vous avez dit que vous refusiez qu’une école porte votre nom… Pourquoi ?

    Oui, on me l’a plusieurs fois demandé et j’ai refusé : je ne veux pas que mon nom soit associé à quelque injustice

    que ce soit, comme il peut y en avoir parfois dans certaines écoles. D’autre part, une école est un lieu public… Re-

    gardez ce qui est arrivé au Vel’d’hiv pendant la dernière guerre, je ne veux pas risquer que mon nom soit associé à

    quelque horreur que ce soit.

    Vivant je peux empêcher qu’on utilise mon nom… une fois mort, il ne me sera plus possible de protester.

    5 avril - 18h30 Institut français

  • 12

    Pourquoi jouez-vous avec les code-barres sur les quatrième de couverture ?

    Pour moi, le livre c’est un tout. Le premier livre que j’ai fait, j’ai tout apporté. Or l’éditeur

    m’a dit qu’il manquait quelque chose : le code-barre. J’ai relevé le défi par la suite, et j’ai

    créé des code-barres, à tel point que j’ai réussi à perturber le système informatique d’une

    maison d’édition! A l’École des loisirs, ça leur plait, y compris au directeur.

    On peut faire des interprétations psychologiques de vos histoires… Est-ce que tout ce

    que vous y mettez est complètement réfléchi ?

    Tout d’abord, je ne lis pas tout ce qui est écrit sur moi !!!

    Ensuite il faut comprendre que la position de l’auteur n’est pas la même

    que celle du lecteur, et que lorsque j’écris, je ne suis pas en position

    d’analyse. Quand on vous raconte une histoire, vous ressentez des

    choses qui peuvent vous transformer. En écrivant, je commence à res-

    sentir l’histoire à un niveau émotionnel, et je ne dessine que ce qui est en

    accord avec ces émotions. Il y a des thèmes majeurs ou dominants que je

    ressens, mais je ne les nomme pas. Les gens qui analysent mes livres

    disent autrement que moi, avec des mots, les choses que j’ai ressenties émotionnellement au mo-

    ment où j’écrivais ou dessinais.

    Parmi les personnages de vos albums, il y a plus de filles que de garçons…

    Oui, c’est parce que j’ai une fille…

    Dans la société européenne, le couple parental est le modèle intégré au niveau culturel,

    et je me sers du couple idéal en faisant des variantes : parents absents, ou parents en

    carton… Je ne veux pas faire du politiquement correct, je laisse la liberté à l’enfant. Je

    dépeins des situations avec une problématique, c’est à dire avec des obstacles mais pas

    des problèmes.

    Il vous est arrivé de dire : je ne fais pas du jetable. Qu’est-ce que cela signifie ?

    J’aime les lectures qui durent, que l’on peut lire et relire souvent. Mes textes sont simples, mais

    peuvent se lire à différents niveaux, ils ont plusieurs couches. Les illustrations ont beaucoup de

    détails, des tas de personnages dans les coins que l’on peut suivre page après page. Il y a donc des

    embranchements qui permettent d’approfondir, qui invitent à des lectures multiples. Mes albums

    s’adressent ainsi à des âges différents.

    Quand elle a grandi, comment Adèle a-t-elle réagi par rapport à vos

    livres ?

    Les premiers livres que j’ai faits pour elle, c’était à ses yeux comme si je les avais achetés.

    Elle s’est posé les mêmes questions que tous les enfants sur la multiplicité des livres, sur

    l’édition, comment les livres arrivent à la maison… Mais quand pour la première fois elle est

    allée dans une bibliothèque et qu’elle a reconnu mes livres, elle a dit :«C’est mes

    livres… ». Elle a mis du temps à comprendre qu’elle était l’objet de mes livres; et puis elle a

    réussi à distinguer Adèle la fillette qu’elle était de l’Adèle des livres. Elle a d’ailleurs écrit

    quatre pages sur ce thème dans la brochure produite par l’Ecole des Loisirs qui vient de sor-

    http://www.alapage.com/turbo/templates/recto_verso/popup.php?dos=1&lien_visuel=/get_img.php?cgi=livre_l&ref=l_isbn&num_ref=2211066852v

  • 13

    Pourquoi est-ce que dans chacun de vos albums vous faites plonger le lecteur dans autant d’univers imaginaires

    plus riches les uns que les autres ?

    Pour moi, ce n’est pas de l’imaginaire….

    Quand on visite une maison, il y a deux plans : ou bien on voit une maison de famille, avec des meubles de famille,

    des chambres, des jouets etc…. Ou bien dans chaque pièce, on découvre des infinis, chaque objet rappelant tel ou tel

    événement, étant associé à telle ou telle chose…

    Imaginez la vie d’un enfant d’un an, au sein d’une famille moyenne en France. Quelle perception du monde a-t-il, à

    chaque fois qu’on fait quelque chose avec lui sans aucune transition : il est allongé dans son lit et voit le plafond. On

    le prend dans les bras, il est à la verticale et voit les adultes autour de lui. On le pose dans son parc, il est par terre au

    milieu de jouets… Ce qu’il vit et ressent tout au long de la journée, c’est une suite d’événements qui se déroulent

    selon une logique qui ne lui appartient pas et qu’on ne lui explique pas. Si dans la vie des adultes tout est réglé, dans

    la vie des enfants il y a du rêve, des chaos successifs qui ne sont pas inquiétants, car tout ce qui arrive par le biais des

    parents est pour eux normal. C’est d’ailleurs pour cela que les enfants ont tellement de mal à parler quand il y a des

    choses atroces qui se passent à la maison…

    Vous avez déjà eu l’occasion de parler d’un musée pour enfants que vous êtes en train de créer. Pourriez-vous

    nous en dire plus ?

    Les enfants réalisent de véritables œuvres d’art avec toutes sortes de matériaux. Ce qu’ils font est

    exposé un certain temps, dans les écoles ou ailleurs, et puis cela va à la cave et disparaît. Ce que

    je voudrais faire, c’est un musée des œuvres d’enfants car depuis des décennies leurs productions

    sont perdues. Il est bien entendu impossible de trouver des locaux pour un tel projet, c’est pour

    cela que j’ai pensé à internet. Avec les personnes qui se sont engagées avec moi dans ce projet,

    nous voulons faire Le Louvre, c’est-à-dire sélectionner les plus belles œuvres : peintures, sculp-

    tures, musique, costumes… réalisés par des enfants. On pourrait donc accéder à ce musée de

    n’importe où et à tout moment. C’est un projet très ambitieux, pour lequel on recherche de l’ar-

    gent et des correspondants locaux dans tous les pays. Les Instituts Français et les Lycées français

    de l’étranger pourraient servir d’intermédiaires, des personnes qui s’y connaissent bien pouvant

    faire la sélection.

    Quand devient-on adulte ?

    Je fais une différence entre les adultes et les grandes personnes. Les êtres humains sont les mêmes d’un bout à l’autre

    de leur vie. L’essentiel de l’activité de l’enfant est de se former, d’expérimenter, de se confronter aux adultes. Si on

    continue jusqu’à sa mort, alors on est une grande personne; dans l’arbre qui pousse il y a encore l’arbrisseau…

    Pourquoi cette pagination fantaisiste dans « Mille secrets de poussins » ? Le désordre est un ordre, et puis il y a des secrets qu’on doit garder secrets…

    Est-ce que vous pensez qu’il y a d’autres auteurs pour enfants qui sont aussi bons que

    vous ? Lisez-vous leurs ouvrages ?

    S’il n’y avait pas eu tous ceux qui ont écrit avant moi, je n’existerais pas !!!

    Pourquoi y a-t-il tant de cabanes dans vos livres ?

    Construire sa maison, c’est construire sa personnalité !

    La soirée se termine par une séance de signatures, et un apéritif.

  • 14

    Jeudi 6 avril - matin

    La première animation a lieu dans une classe autrichienne, où C. Ponti se rend avec Mme Anne-Marie Jonchier, di-

    rectrice de l’unité de coopération pour la formation à l’Institut Français.

    11 C (S. Prime) La classe a préparé une petite pièce de théâtre à partir de l’album « Le A ». Un certain nombre de lettres ont été

    choisies, et chacune d’elles est présentée par trois enfants : deux poussins et la lettre, qu’on entend dans tel, tel ou tel

    mot qui sont déclamés par les élèves. Et cela se termine ainsi :« Et maintenant que nous avons tout vu, nous allons

    pouvoir lire tous les livres de C Ponti. »…

    Ensuite, les enfants demandent à celui-ci de dessiner Tromboline et Foulbazar sur la première et la quatrième de cou-

    verture du livre qu’ils ont créé, qui vient d’être présenté.

    Enfin, les enfants posent quelques questions :

    Comment tu fais pour avoir autant d’idées ?

    On a tous une porte à idées dans la tête. Si on la laisse

    ouverte, les idées viennent, si on la ferme, elles ne vien-

    nent pas. Et il ne faut pas faire peur aux idées…..

    Comment est-ce que tu dessines Adèle ?

    C’est difficile, je m’entraîne chaque jour.

    Et pourquoi Adèle elle est toujours dans tes livres ?

    Parce que c’est ma fille et que je l’aime beaucoup.

    Pourquoi tu fais des livres et pas autre chose ?

    Parce que j’aime ça, et pour moi c’est le plus beau métier.

    Pourquoi les poussins ils ne meurent pas ?

    Parce que c’est moi le chef et que je ne veux pas qu’ils

    meurent.

    Après-midi - 7 C CLIN (C. Caumes et G. Brunel) Les élèves CLIN de la classe, qui pour la plupart ne parlaient pas français il y a six mois, ont préparé une pièce de

    théâtre à partir de l’album « Georges Lebanc ». Au dernier moment, Nathan est tombé malade, un élève francophone

    doit le remplacer, et apprendre son texte en vingt minutes…. Quelques parents font partie du public. C’est extrême-

    ment impressionnant d’entendre ces enfants dire leurs textes souvent longs et difficiles avec autant d’aisance.

    C. Ponti est étonné de voir pour la première fois cet album mis en scène, et il remercie beaucoup les acteurs pour leur

    performance. Ensuite, les élèves présentent les histoires qu’ils ont inventées sous forme de BD, et celles qu’ils ont

    écrites par groupes. Chaque groupe demande à C Ponti d’illustrer son histoire. Celui-ci prend le temps d’illustrer les

    cinq textes produits sur papier grand format.

    L’après-midi se termine par une séance de signatures dans le hall, où, malgré le froid, C. Ponti dessine deux heures

    durant une dédicace dans chaque livre qui lui est présenté. Dans chacune des classes où il était passé au cours de la

    semaine, il avait déjà signé des dizaines de livres.

  • 15

    Balletchitchi, à chant d’heure, Mademoiselle Moiselle danse avec Monsieur Monsieur.

    Lunididi, à métalleur, Mademoiselle Moiselle part sur la lune en fusée.

    Bergerlidi, à ouidi du soir, Mademoiselle Moiselle regarde briller les étoiles.

    Jardini, à fleur d’heure, Mademoiselle Moiselle sent le coeur parfumé des fleurs qu’elles a coupées pour les offrir à

    Monsieur Monsieur.

    Hiverlidi, à glaceure, Mademoiselle Moiselle s’entraîne à dessiner des flocons de neige.

    Roulidi, trois boules après, Mademoiselle Moiselle joue aux billes et gagne.

    Dominidi, à fanteur, Mademoiselle Moiselle joue aux dominos avec Monsieur Monsieur.

    Guirlandredi, à quatre confettis moins cinq, Mademoiselle Moiselle fait la fête. »

    Et ils demandent à C. Ponti d’en illustrer une ou plusieurs pages. Il fait quatre dessins, les élèves feront les autres.

    L’ensemble sera rassemblé en un petit album distribué à chacun.

    Pendant qu’il s’exécute, entouré par les enfants de la classe, l’un d’entre eux tente d’imposer le silence : « Tu fais

    peur à les idées si tu cries !!!! ».

    Les soirées

    C. Ponti ne connaissait pas Vienne, et il souhaitait découvrir cette ville, et surtout ses

    musées. Malgré le rythme soutenu des animations au Lycée et dans deux écoles autri-

    chiennes, il a pu visiter, les fins d’après-midi, l’exposition Hundertwasser au Kunsthaus

    et quelques salles du Kunsthistorischesmuseum, se balader dans le centre, découvrir

    quelques-uns des meilleurs cafés, et avoir aussi une vue générale de la ville du haut de

    la Tour du Danube. Et chaque soir, des enseignants qui l’avaient reçu dans leur classe

    ont pu dîner avec lui dans différents restaurants typiquement viennois, ayant le plaisir

    de l’écouter raconter moult anecdotes.

    7 avril - Matin 11 B (B. Bouly)

    Le vendredi matin, la dernière classe visitée au LFV est la 11B, avant que C. Ponti ne parte dans une école autri-

    chienne.

    Les enfants posent quelques questions :

    Comment tu colories ?

    A la peinture à l’eau et au pinceau.

    Comment tu fais pour que ça coule pas quand tu peins ?

    Des fois ça coule…. Mais à force de travailler, je sais bien le faire. Et si

    ça m’arrive, je corrige, ou je recommence.

    Après, les enfants parlent des livres qu’ils ont lus : les Monsieur Mon-

    sieur et « Ma Vallée ». Eux aussi ont écrit une histoire, intitulée « Une

    semaine de Mademoiselle Moiselle ». L’un après l’autre, les enfants li-

    sent à C. Ponti un passage de ce texte, qui est accroché au mur :

    « Tobogganidi, à tartine d’heure, Mademoiselle Moiselle se promène dans le Liechtensteinpark.

    Airdidi, à aile d’heure, Mademoiselle Moiselle vole sur le dos de l’aigle qu’elle a rencontré au parc.

    L’eaudidi, à maillodeur, Mademoiselle Moiselle va à la piscine.

  • 16

    Claude Ponti, c’est une star… Il a écrit des tas de livres, et puis on parle

    de lui dans les journaux, à la radio, à la télé… Dans les universités, il y a

    même des études très sérieuses réalisées sur l’ensemble de son œuvre.

    Quand pendant les vacances de Pâques, Elsa a raconté à sa grand-mère,

    bibliothécaire dans son village, que Claude Ponti était venu dans sa

    classe, celle-ci a souri avec indulgence, pensant que la petiote fabulait :

    impossible ! Mais Elsa a insisté, trouvant que mamie avait de drôles de

    réactions : si j’te l’dis, c’est qu’c’est vrai, il était dans ma classe !

    Hé oui, il est venu dans notre école, un monsieur comme tout le monde,

    sauf qu’il est plutôt timide. Il est entré, s’est assis tranquillement à

    califourchon sur une chaise, et puis il a attendu qu’on lui pose des ques-

    tions, parce qu’il aime bien parler, et « se débarrasser de la multitude de

    réponses qu’il a dans la tête ».

    Il nous a expliqué comment on a des idées : « Il ne faut pas leur

    faire peur, il faut laisser la porte ouverte pour qu’elles

    puissent entrer ». Et aussi comment un livre est fabriqué.

    Il nous a montré comment illustrer une histoire que nous avi-

    ons écrite,et comment faire la maquette d’un album. Il nous a

    aidés à inventer des mots qui n‘existaient pas, en mélangeant les

    syllabes de mots connus. Il a joué avec les jeux que nous avions

    créés, il a cherché des réponses aux charades et devi-

    nettes que nous avions com- posées à partir de ses livres.Il

    nous a parlé de monstres et de poussins –dans «Ponti Foul-

    bazar », on dit qu’il en aurait déjà dessiné un million! Et

    puis il a pris du papier normal et un feutre noir, nous

    nous sommes tous installés autour de lui, et il a com-

    mencé à dessiner. Qu’est-ce qu’il dessine bien ! Il nous a

    dit que c’est normal, il s’est beaucoup entraîné et il fait

    ça toute la journée, c’est son métier… C’est comme le pia-

    no ou le violon, si on en joue tout le temps, on devient bon

    nous a-t-il expliqué. Sa porte, elle est sûrement tou-

    jours ouverte, parce qu’il a sans arrêt des idées super qui

    nous ont fait rire. Il nous a montré comment on fait un

    poussin, ou Monsieur Mon- sieur, ou Mademoiselle Moi-

    selle... Il a aussi regardé des pièces de théâtre qu’on avait

    montées pour lui: le mercredi tous ses personnages se sont

    sauvés de ses albums pour « foul’bazar » sur la scène du

    Studio Molière. Et jeudi on a passé un moment avec lui sur

    Georges Lebanc dans le square de la CLIN. Il était tout content, et a dit

    que c’était la première fois qu’il voyait une pièce de théâtre faite à partir

    de cet album.

    Et puis il a dédicacé les livres de lui qu’on avait achetés, en faisant un

    dessin dans chacun.

    Claude Ponti, c’est un monsieur gentil, et puis il aime bien rigoler. C’est

    chouette qu’il soit venu nous visiter !

    Texte : G. Hess; Photos : G. Hess, N. Caumes Studio Molière : P. Ruelland

    Mise en page : F. Bessières

    http://www.alapage.com/turbo/templates/recto_verso/popup.php?dos=1&lien_visuel=/get_img.php?cgi=livre_l&ref=l_isbn&num_ref=2211082017rhttp://www.alapage.com/turbo/templates/recto_verso/popup.php?dos=1&lien_visuel=/get_img.php?cgi=livre_l&ref=l_isbn&num_ref=2211057764rhttp://www.alapage.com/turbo/templates/recto_verso/popup.php?dos=1&lien_visuel=/get_img.php?cgi=livre_l&ref=l_isbn&num_ref=2211059929rhttp://www.alapage.com/turbo/templates/recto_verso/popup.php?dos=1&lien_visuel=/get_img.php?cgi=livre_l&ref=l_isbn&num_ref=221104249Xrhttp://www.alapage.com/turbo/templates/recto_verso/popup.php?dos=1&lien_visuel=/get_img.php?cgi=livre_l&ref=l_isbn&num_ref=2211045871rhttp://www.alapage.com/turbo/templates/recto_verso/popup.php?dos=1&lien_visuel=/get_img.php?cgi=livre_l&ref=l_isbn&num_ref=2211025897rhttp://www.alapage.com/turbo/templates/recto_verso/popup.php?dos=1&lien_visuel=/get_img.php?cgi=livre_l&ref=l_isbn&num_ref=2211045979rhttp://www.alapage.com/turbo/templates/recto_verso/popup.php?dos=1&lien_visuel=/get_img.php?cgi=livre_l&ref=l_isbn&num_ref=2211017932rhttp://www.alapage.com/turbo/templates/recto_verso/popup.php?dos=1&lien_visuel=/get_img.php?cgi=livre_l&ref=l_isbn&num_ref=2211048897r

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    Texte et Photos : G. Hess - Mise en page : M. Desfontaine