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> 20 Lundi 10 avril 1848. jre Année. 111 ^ ' , , T7A LIBERTE JOURNAL DE LYON» , _ ! Chez M. MERA , libr.,rueLafont, 4, l'on reçoit les annonces. A l'administration des Facteurs lyonnais , rue d'Algérie , 2. Chez M. BA3AT , imprimeur, à la Guillolière. A PARIS, chez M. Lejotlivet, rue Notre-Dame-des-Victoires. ABONNEMENT Un an. Six muis. Trois mois. Lyon 24 fr. 13 fr. 7 fr. Hors le Département .50 16 9 ... i 10 centimes le numéro. Les lettres relatives à la rédaction doivent être adressées à M. Martial MERLIN, rédact. en chef de la Liberté, chez M. Méra, lilir, r. Lafont,4.Affranchir. prix: de l'abonnement au .lonrnal ,|iiotî«li« n LIBKll'fÉ est fixé ainsi qu'il suit ; Un an. six mois, trois mois, un mois. Lyon, 8*f. 13 f. II. 8f. Béparteni. 30 16 Ô 4 ainsi Lyon, 9 avril. L'entrée de 60,000 Autrichiens en Lombardie, annoncée ' par le Moniteur de l'armée, dans un article dont on a pu re- marquer l'énergique laconisme, dans notre numéro d'hier mérite confirmation ; et pour notre compte nous sommes étonné du mutisme de notre correspondancejparticulière à ce sujet. Quoiqu'il nous soit difficile de nous rendre compte, au juste, de la possibilité de réunir un corps si considérable, avec aussi grande promptitude,|quand les troupes qui auraient pu y concouru 1 étaient encore à une grande distance de Ra- dezk't,dont les forces étaient réduites à 12 à 15 mille hommes environ, nous hésitons à écarter complètement [cette possi- bilité en raison du caractère demi-officiel des communica- tions auxquelles donne place ordinairement le Moniteur de l'armée. Si donc la nouvelle que nous avons reproduite était authen- tique, le rôle de la France commencerait à se dessiner d'une manière plus nette et plus arrêtée. Le nouveau ministre des affaires étrangères, dans sa célèbre circulaire aux représen- tants de la République Française à l'étranger, circulaire qui peut être considérée comme un manifeste, a déclaré que le nouveau gouvernement était résolu à respecter les nationalités telles qu'elles avaient été déterminées par les traités de 1815, mais que }a France interviendrait, s'il y avait lieu, pour écar- ter tout ce qui tendrait à comprimer le réveil des peuples à l'indépendance et à la liberté. II suit de que la République française n'a pas à s'im- miscer dans les changements de forme que les peuples peu- vent faire triompher dans leur propre nationalité ; mais que quant aux peuples qui seraient parvenus à reconquérir la leur, en déchirant les lambeaux restants des traités de 1815 depuis longtemps méconnus et répudiés en fait par les puissances contractantes, la France interviendrait pour qu'ils ne fussent pas asservis de nouveaux. La Lombardie, qui vient de rétablir son indépendance d'une manière si héroïque, est maintenant purgée de la pré- sence des armées autrichiennes ; c'est un l'ait accompli. Le roi Charles-Albert, à la tète de ses troupes et poussé par la i nation dont il dirige les destinées , a jeté résolument son epée dans la balance ; la liberté a triomphé. Jusque-là au- cune atteinte n'a été portée à la nationalité de l'Autriche, et toute aggression contre la Lombardie n'aurait d'autre but que de faire retomber l'Italie sous la domination étrangère, de par le droit des traités de 1815. Le cas est prévu par la cir- culaire si pleine de véritable noblesse , de juste fierté , de M- Lamartine. Le moment est donc venu , pour la France , d aviser. Certes, jamais aucune époque ne permit de le faire avec P'us d'énergie. Les événements qui viennent de surgir sui- ons les points du nord de l'Europe la grande voix du Peuple français a pu faire entendre le signal de la résurrec- 10 n (le la liberté, garantissent à notre pays toute la sécurité possible ; ] a sympathie de la France pour tous les peuples qui aspi r e nt à l'indépendance , l'élan de la nation qui se ré- e e en dons de toute nature au trésor de la République, les folements volontaires, sont autant de symptômes qui doi- e _nt donner au gouvernement français la confiance et la force i'in° eSSa '. res P our cm 'i sa g er d c P res l es événements et les di- Jjjj^>«j»$me avec toute la dignité qui appartient à une grande oureStera a la nauteur de son œu vre n'en doutons pas. Mais con'l SC P resse ' les moments sont précieux , et surtout s'é- utent avec une rapidité qui a quelquefois mis en défaut les s u S ,S ener euses intentions. Des camps se forment, sans doute, iourV ?, nll f re » mais ils ne seront encore dans quelques sont , C ! 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Pour notre compte, nous ne sommes pas de ceux qui ont oublié la capture des bâtiments français,en pleine paix jusque sur nos côtes,dans la baie d'Andierne; la prise de nos bâtiments de commerce en pleine mer,sans déclaration de guerre préa- lable; les brûlots de Boulogne, et ces trente mille soldats de la plus valeureuse armée qui existât jamais, morts de misère^ de tortures et de faim sur les pontons de Portsmouth et de Plimouth,et l'assassinat non encore vengé de Sainte-Hélène. Et qu'on ne dise pas que la nation anglaise n'est pas res- ponsable de tous cescrimes nous disons,nous, au contraire, que la postérité lui en imposera la complicité morale. Il n'y a pas de pays en effet le ministère soit plus justiciable de la nation qu'en Angleterre : eh bien ! les chambres n'ont-elles pas donné unbill d'indemnité à tous les cabinets qui n'avaient droit qu'à une unanime exécration? et le peuple anglais n'a- t-il pas consacré ces crimes par la réélection des parlements qui les avaient approuvés? Non, non, qu'on ne s'y trompe pas; les déclarations de sincérité du cabinet anglais actuel n'ont pas d'autre but que de gagner du temps; et lorsque moment sera venu et qu'il sera en mesure de prendre l'initiative contre nous sur tous les points du globe à la fois, notre marine et notre com- merce peuvent s'étendre, ne trouvera-t-il pas un prétexte de rupture dans la question des Iles Ionniennes dont les traités de 1815 avait attribué à l'Angleterre un simple protectorat qu'elle a bientôt trouvé le moyen de convertir en une occupa- tion définitive. Fions-nous, au surplus, pour le soin de tous ces 'graves intérêts au gouvernement de la République qui a pris à [cœur la dignité de la nation et qui saura se maintenir à hauteur de cette mission d'un grand peuple. Nous terminions l'article qui précède lorsque nous avons pris connaissance du document ci-joint extrait du Courrier Français qui ne justifie que trop bien nos pressentiments. raient actuellement en voie d'exécution et nous parviendraient sans danger. Il est à craindre que les circonstances présentes ne permet- tent plus de pratiquer les négociations commerciales avec la même facilité; La commission de défense ne se dissimule pas, nous le sa- vons, l'importance de la question d'armement maritime; elle siège, pour ainsi dire, en permanence; et nous connaîtrons bientôt ses décisions à cet égard. En attendant, nous reviendrons sur ces matières auxquel- les la situation de nos relations extérieures prête un immen- se intérêt; Le ministère de la marine, d'après l'avis du Gouvernement provisoire en général et du ministère des affaires étrangères en particulier, avait donné l'ordre, il y a trois jours, de faire un travail préparatoire sur l'armement de première classe en casus belli des ports de France et des colonies. Le gouvernement a été justement effrayé en s'apercevant que l'armement seul des colonies nécessitait une dépense de plus de 9 millions. Immédiatement la commission de défense a été convoquée, et il a été arrêté qu'on se bornerait pour le moment à un armement de première classe pour les ports de premier ordre : Brest et Toulon ; que les trois autres ports, Cherbourg, Lorient et Rochefort, ainsi que les colonies, se- raieut pourvus seulement d'un armement de seconde classe. En conséquence, des ordres ont été donnés pour la fabri- cation immédiate du matériel de guerre nécessaire, et no- tamment d'une quantité notable de projectiles. Il a été décidé en même temps que les constructions de navires seraient poussées avec la plus grande activité dans les principaux ports de construction. Nous ne savons pas si le matériel de bois, de fers et d'autres objets de toutes sortes, dont les ports sont actuellement approvisionnés, permettra de terminer assez promptement les vaisseaux qui sont en voie d'achèvement. Ce que nous pouvons affirmer, c'est que, dans certains arsenaux, et notamment à Rochefort, les approvi- sionnements de bois avaient été faits sous l'ancien gouverne- ment, principalement en vue des constructions de petits na- vires et surtout de bateaux à vapeur. Nous regrettons sincèrement que, vu l'urgence des cir- constances et dans la prévision d'une guerre maritime, la seule guerre possible aujourd'hui, le Gouvernement provi- soire n'ait pas pris la précaution de favoriser, dès les pre- miers jours de mars, l'entrée en franchise des bois et des fers étrangers qui pourraient devenir nécessaires à l'arme- ment prompt et économique de nos arsenaux. Depuis celle époque nous aurions pu recevoir de notables quantités de bois de Pologne et même de Russie, les deux seuls pays du nord de l'Europe qui vendent à bon marché les qualités supérieures de bois propres aux grandes cons- tructions navales : il nous aurait été possible aussi de faire à l'Amérique du Nord des commandes importantes qui sc- Nonvelles d'Italie. Le Noilvellisle de Marseille publie les nouvelles sùivahlés d'Italie qui sont d'une grande importance et qui prouvent que les lombards étaient bien dignes de la Liberté. Des lettres datées du 6 courant, que nous recevons de Gênes, démentent positivement le bruit qui a couru hier à Marseille d'une sanglante défaite qu'auraient éprouvée, près de Vérone, l'armée piémontaise et les volontaires Italiens. Les seuls renseignements positifs parvenus à cette date du théâtre de la guerre, portent que le général Radetzki s'ef- forçait de concentrer toutes les forces autrichiennes aux en- virons de Véronne, il comptait établir son quartier géné- ral. D'après les calculs de ce général, celte armée ne se se- rait pas élevée à moins de quatre-vingts à cent mille hommes, s'appuyant d'un côté à Véronne, de l'autre à Mantoue. Mais les concentrations partielles des corps autrichiens ont absolument échoué par les vigoureuses attaques des inï surgés et des volontaires à Orsinovi et à Sonzino, ainsi que sur les bords de l'Oglio. A Orsinovi, surtout, les Autrichiens avaient déjà éprouvé de fortes pertes, lorsque arriva le régi- ment sarde de Pineroles qui prit part à l'affaire. Attaquées de tous côtés, lestroupes impériales durent battre en retraite, laissant beaucoup de morts sur le terrain, et, assurent les; versions italiennes, 3,000 prisonniers. Dans toutes les directions les Autrichiens ont rencontré d^msurmontables obstacles à leur marche [sur Véronne. De tous côtés, les corps francs Suisses, Piémontais et autres, leur disputent le passage avec succès et font éprouver des pertes incessantes. A Bagnolo, entre autres, un corps autri- chien a été à peu près taillé en pièces. Huit cents prison-, niers, un certain nombre de Hulans et cinquante officiers, sont restés au pouvoir des Italiens. Cependant Radetzki espère encore pouvoir tenir à Vé- rone. Une rencontre a avoir lieu déjà avec le général Bès qui arrivait conduisant huit mille Piémontais. Nou9 complétons aujourd'hui les nouvelles que nous avons reçues hier de Naples par le Lombardo ; l'heure avancée à la- quelle elles nous sont parvenues ne nous ayant point permis d'en donner tous les détails. Au moment un conflit provoqué par le gouvernement de Naples ensanglante les rues de cette capitale, il n'est pas inutile de grouper tous ces faits pour comprendre l'inévita- ble nécessité qui pousse de nouveau les Napolitains aux voies extrêmes. Quant à une nouvelle forme constitutionnelle, les épreuves tentées par ce peuple l'ont à coup sûr convaincu de l'inutilité et de l'impuissance de ces compromis si souvent violés par ses rois. Les Napolitains n'ont-ils pas vu encore leur dernière constitution faussée dans son esprit et dans ses applications par les tentatives coupables d'un roi parjure et de ministres complaisants? Taat de perfidie, tant de déloyauté l'ont assez autorisé à arracher ce dernier voile sous lequel un prince incorrigible s'abritait pour couvrir ses projets réac- tionnaires, projets manifestés au grand jour à ces derniers instants. Les conséquences de ce dernier attentat, nos lecteurs les connaissent : le canon grondait au moment oii\eLombardo s'éloignait du golfe de Naples. « La dissolution et le désarmement de la garde nationale était un fait arrêté par le gouveruement, et l'on savait positi- vement que le ministère en avait préparé le décret. « Lord Minto est de retour à Naples ; le négociateur an- glais a montré publiquement son mécontentement contre le roi, et se plaint hautement de sa versabilité. Le roi, de son côté, est revenu sur tous les arrangements conclus avec la Sicile, et a retiré ses promesses, résolu, dit-il,, à ne plus traiter les Siciliens qu'en rebelles. « Ces diverses circonstances, mais surtout le désarmement projeté de la gar le nationale, dont le service est suspendu, et le refus du roi de coopérer à l'affranchissement de la Lom- bardie, ont irrité au plus haut point la population. Les Sici- liens annoncent l'intention de jeter des corps armés sur les côtes de la Calabrc pour aider au mouvement, mais il est bien

M© 20 Lundi 10 avril 1848. T7 ^ ' E

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M© 20 Lundi 10 avril 1848. jre Année. 111 ^ ' , ,

T7A LIBERTE JOURNAL DE LYON» , _

!Chez M. MERA , libr.,rueLafont, 4, où l'on reçoit les annonces.

A l'administration des Facteurs lyonnais , rue d'Algérie , 2.

Chez M. BA3AT , imprimeur, à la Guillolière.

A PARIS, chez M. Lejotlivet, rue Notre-Dame-des-Victoires.

ABONNEMENT Un an. Six muis. Trois mois.

Lyon 24 fr. 13 fr. 7 fr.

Hors le Département .50 16 9

... ■ • ■ ■ i

10 centimes le numéro. Les lettres relatives à la rédaction doivent être adressées à M. Martial MERLIN,

rédact. en chef de la Liberté, chez M. Méra, lilir, r. Lafont,4.—Affranchir.

prix: de l'abonnement au .lonrnal

,|iiotî«li«n LIBKll'fÉ est fixé ainsi

qu'il suit ;

Un an. six mois, trois mois, un mois.

Lyon, 8*f. 13 f. II. 8f.

Béparteni. 30 16 Ô 4

ainsi

Lyon, 9 avril.

L'entrée de 60,000 Autrichiens en Lombardie, annoncée '

par le Moniteur de l'armée, dans un article dont on a pu re-

marquer l'énergique laconisme, dans notre numéro d'hier

mérite confirmation ; et pour notre compte nous sommes

étonné du mutisme de notre correspondancejparticulière à ce

sujet. Quoiqu'il nous soit difficile de nous rendre compte, au

juste, de la possibilité de réunir un corps si considérable,

avec aussi grande promptitude,|quand les troupes qui auraient

pu y concouru1 étaient encore à une grande distance de Ra-

dezk't,dont les forces étaient réduites à 12 à 15 mille hommes

environ, nous hésitons à écarter complètement [cette possi-

bilité en raison du caractère demi-officiel des communica-

tions auxquelles donne place ordinairement le Moniteur de

l'armée.

Si donc la nouvelle que nous avons reproduite était authen-

tique, le rôle de la France commencerait à se dessiner d'une

manière plus nette et plus arrêtée. Le nouveau ministre des

affaires étrangères, dans sa célèbre circulaire aux représen-

tants de la République Française à l'étranger, circulaire qui

peut être considérée comme un manifeste, a déclaré que le

nouveau gouvernement était résolu à respecter les nationalités

telles qu'elles avaient été déterminées par les traités de 1815,

mais que }a France interviendrait, s'il y avait lieu, pour écar-

ter tout ce qui tendrait à comprimer le réveil des peuples à l'indépendance et à la liberté.

II suit de là que la République française n'a pas à s'im-miscer dans les changements de forme que les peuples peu-

vent faire triompher dans leur propre nationalité ; mais que

quant aux peuples qui seraient parvenus à reconquérir la leur,

en déchirant les lambeaux restants des traités de 1815 depuis

longtemps méconnus et répudiés en fait par les puissances

contractantes, la France interviendrait pour qu'ils ne fussent

pas asservis de nouveaux.

La Lombardie, qui vient de rétablir son indépendance

d'une manière si héroïque, est maintenant purgée de la pré-

sence des armées autrichiennes ; c'est un l'ait accompli. Le

roi Charles-Albert, à la tète de ses troupes et poussé par la i

nation dont il dirige les destinées , a jeté résolument son

epée dans la balance ; la liberté a triomphé. Jusque-là au-

cune atteinte n'a été portée à la nationalité de l'Autriche, et

toute aggression contre la Lombardie n'aurait d'autre but que

de faire retomber l'Italie sous la domination étrangère, de

par le droit des traités de 1815. Le cas est prévu par la cir-

culaire si pleine de véritable noblesse , de juste fierté , de

M- Lamartine. Le moment est donc venu , pour la France , d aviser.

Certes, jamais aucune époque ne permit de le faire avec

P'us d'énergie. Les événements qui viennent de surgir sui-

ons les points du nord de l'Europe où la grande voix du

Peuple français a pu faire entendre le signal de la résurrec-10n (le la liberté, garantissent à notre pays toute la sécurité

possible ; ]a sympathie de la France pour tous les peuples

qui aspirent

à l'indépendance , l'élan de la nation qui se ré-e e en dons de toute nature au trésor de la République, les

folements volontaires, sont autant de symptômes qui doi-e_nt donner au gouvernement français la confiance et la force

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sani' r 01'San,salion des services d'administration, de ' 0 aPProvisionnement n'est pas faite , et n'est encore

qn'en projet : tout cela est à faire ; et tout cela demande du

temps.

Quel rôle aussi l'Angleterre jouera-t-elle dans ces graves

circonstances ? Nul ne saurait le prévoir. L'histoire des

soixante dernières années ne permet pas de tenir le moin-

dre compte des protestationsde cette nation. Tous les moyens

lui sontbons pour arriver à ses fins; violation des traités, du

droit des gens, des droits de l'humanité môme , rien n'a été

négligé de ce qui pouvait servir ses .intérêts.

Pour notre compte, nous ne sommes pas de ceux qui ont

oublié la capture des bâtiments français,en pleine paix jusque

sur nos côtes,dans la baie d'Andierne; la prise de nos bâtiments

de commerce en pleine mer,sans déclaration de guerre préa-

lable; les brûlots de Boulogne, et ces trente mille soldats de

la plus valeureuse armée qui existât jamais, morts de misère^

de tortures et de faim sur les pontons de Portsmouth et de

Plimouth,et l'assassinat non encore vengé de Sainte-Hélène.

Et qu'on ne dise pas que la nation anglaise n'est pas res-

ponsable de tous cescrimes nous disons,nous, au contraire,

que la postérité lui en imposera la complicité morale. Il n'y

a pas de pays en effet où le ministère soit plus justiciable de

la nation qu'en Angleterre : eh bien ! les chambres n'ont-elles

pas donné unbill d'indemnité à tous les cabinets qui n'avaient

droit qu'à une unanime exécration? et le peuple anglais n'a-

t-il pas consacré ces crimes par la réélection des parlements

qui les avaient approuvés?

Non, non, qu'on ne s'y trompe pas; les déclarations de

sincérité du cabinet anglais actuel n'ont pas d'autre but que

de gagner du temps; et lorsque lé moment sera venu et qu'il

sera en mesure de prendre l'initiative contre nous sur tous

les points du globe à la fois, où notre marine et notre com-

merce peuvent s'étendre, ne trouvera-t-il pas un prétexte de

rupture dans la question des Iles Ionniennes dont les traités

de 1815 avait attribué à l'Angleterre un simple protectorat

qu'elle a bientôt trouvé le moyen de convertir en une occupa-

tion définitive.

Fions-nous, au surplus, pour le soin de tous ces 'graves

intérêts au gouvernement de la République qui a pris à [cœur

la dignité de la nation et qui saura se maintenir à hauteur de

cette mission d'un grand peuple.

Nous terminions l'article qui précède lorsque nous avons

pris connaissance du document ci-joint extrait du Courrier

Français qui ne justifie que trop bien nos pressentiments.

raient actuellement en voie d'exécution et nous parviendraient

sans danger. Il est à craindre que les circonstances présentes ne permet-

tent plus de pratiquer les négociations commerciales avec la

même facilité; La commission de défense ne se dissimule pas, nous le sa-

vons, l'importance de la question d'armement maritime; elle

siège, pour ainsi dire, en permanence; et nous connaîtrons

bientôt ses décisions à cet égard.

En attendant, nous reviendrons sur ces matières auxquel-

les la situation de nos relations extérieures prête un immen-

se intérêt;

Le ministère de la marine, d'après l'avis du Gouvernement

provisoire en général et du ministère des affaires étrangères

en particulier, avait donné l'ordre, il y a trois jours, de faire

un travail préparatoire sur l'armement de première classe en

casus belli des ports de France et des colonies.

Le gouvernement a été justement effrayé en s'apercevant

que l'armement seul des colonies nécessitait une dépense de

plus de 9 millions. Immédiatement la commission de défense

a été convoquée, et il a été arrêté qu'on se bornerait pour le

moment à un armement de première classe pour les ports

de premier ordre : Brest et Toulon ; que les trois autres ports,

Cherbourg, Lorient et Rochefort, ainsi que les colonies, se-

raieut pourvus seulement d'un armement de seconde classe.

En conséquence, des ordres ont été donnés pour la fabri-

cation immédiate du matériel de guerre nécessaire, et no-

tamment d'une quantité notable de projectiles.

Il a été décidé en même temps que les constructions de

navires seraient poussées avec la plus grande activité dans les

principaux ports de construction. Nous ne savons pas si le

matériel de bois, de fers et d'autres objets de toutes sortes,

dont les ports sont actuellement approvisionnés, permettra

de terminer assez promptement les vaisseaux qui sont en voie

d'achèvement. Ce que nous pouvons affirmer, c'est que, dans

certains arsenaux, et notamment à Rochefort, les approvi-

sionnements de bois avaient été faits sous l'ancien gouverne-

ment, principalement en vue des constructions de petits na-

vires et surtout de bateaux à vapeur.

Nous regrettons sincèrement que, vu l'urgence des cir-

constances et dans la prévision d'une guerre maritime, la

seule guerre possible aujourd'hui, le Gouvernement provi-

soire n'ait pas pris la précaution de favoriser, dès les pre-

miers jours de mars, l'entrée en franchise des bois et des

fers étrangers qui pourraient devenir nécessaires à l'arme-

ment prompt et économique de nos arsenaux.

Depuis celle époque nous aurions pu recevoir de notables

quantités de bois de Pologne et même de Russie, les deux

seuls pays du nord de l'Europe qui vendent à bon marché

les qualités supérieures de bois propres aux grandes cons-

tructions navales : il nous aurait été possible aussi de faire à

l'Amérique du Nord des commandes importantes qui sc-

Nonvelles d'Italie.

Le Noilvellisle de Marseille publie les nouvelles sùivahlés

d'Italie qui sont d'une grande importance et qui prouvent que

les lombards étaient bien dignes de la Liberté.

Des lettres datées du 6 courant, que nous recevons de Gênes,

démentent positivement le bruit qui a couru hier à Marseille

d'une sanglante défaite qu'auraient éprouvée, près de Vérone,

l'armée piémontaise et les volontaires Italiens.

Les seuls renseignements positifs parvenus à cette date du

théâtre de la guerre, portent que le général Radetzki s'ef-

forçait de concentrer toutes les forces autrichiennes aux en-

virons de Véronne, où il comptait établir son quartier géné-

ral. D'après les calculs de ce général, celte armée ne se se-

rait pas élevée à moins de quatre-vingts à cent mille hommes,

s'appuyant d'un côté à Véronne, de l'autre à Mantoue.

Mais les concentrations partielles des corps autrichiens

ont absolument échoué par les vigoureuses attaques des inï

surgés et des volontaires à Orsinovi et à Sonzino, ainsi que

sur les bords de l'Oglio. A Orsinovi, surtout, les Autrichiens

avaient déjà éprouvé de fortes pertes, lorsque arriva le régi-

ment sarde de Pineroles qui prit part à l'affaire. Attaquées

de tous côtés, lestroupes impériales durent battre en retraite,

laissant beaucoup de morts sur le terrain, et, assurent les; versions italiennes, 3,000 prisonniers.

Dans toutes les directions les Autrichiens ont rencontré

d^msurmontables obstacles à leur marche [sur Véronne. De

tous côtés, les corps francs Suisses, Piémontais et autres,

leur disputent le passage avec succès et font éprouver des

pertes incessantes. A Bagnolo, entre autres, un corps autri-

chien a été à peu près taillé en pièces. Huit cents prison-,

niers, un certain nombre de Hulans et cinquante officiers, sont restés au pouvoir des Italiens.

Cependant Radetzki espère encore pouvoir tenir à Vé-

rone. Une rencontre a dû avoir lieu déjà avec le général

Bès qui arrivait conduisant huit mille Piémontais.

Nou9 complétons aujourd'hui les nouvelles que nous avons

reçues hier de Naples par le Lombardo ; l'heure avancée à la-

quelle elles nous sont parvenues ne nous ayant point permis

d'en donner tous les détails.

Au moment où un conflit provoqué par le gouvernement

de Naples ensanglante les rues de cette capitale, il n'est pas

inutile de grouper tous ces faits pour comprendre l'inévita-

ble nécessité qui pousse de nouveau les Napolitains aux voies

extrêmes. Quant à une nouvelle forme constitutionnelle, les

épreuves tentées par ce peuple l'ont à coup sûr convaincu de

l'inutilité et de l'impuissance de ces compromis si souvent

violés par ses rois. Les Napolitains n'ont-ils pas vu encore

leur dernière constitution faussée dans son esprit et dans ses

applications par les tentatives coupables d'un roi parjure et

de ministres complaisants? Taat de perfidie, tant de déloyauté

l'ont assez autorisé à arracher ce dernier voile sous lequel un

prince incorrigible s'abritait pour couvrir ses projets réac-

tionnaires, projets manifestés au grand jour à ces derniers

instants. Les conséquences de ce dernier attentat, nos lecteurs

les connaissent : le canon grondait au moment oii\eLombardo

s'éloignait du golfe de Naples.

« La dissolution et le désarmement de la garde nationale

était un fait arrêté par le gouveruement, et l'on savait positi-

vement que le ministère en avait préparé le décret.

« Lord Minto est de retour à Naples ; le négociateur an-

glais a montré publiquement son mécontentement contre le roi, et se plaint hautement de sa versabilité. Le roi, de son

côté, est revenu sur tous les arrangements conclus avec la

Sicile, et a retiré ses promesses, résolu, dit-il,, à ne plus

traiter les Siciliens qu'en rebelles.

« Ces diverses circonstances, mais surtout le désarmement

projeté de la gar le nationale, dont le service est suspendu,

et le refus du roi de coopérer à l'affranchissement de la Lom-

bardie, ont irrité au plus haut point la population. Les Sici-liens annoncent l'intention de jeter des corps armés sur les

côtes de la Calabrc pour aider au mouvement, mais il est bien

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probable qu'une révolution napolitaine les aura prévenus avant i

qu'ils n'aient passé le Phare.

« Les appareils de force déployé* à Naples sont des plus

imposants ; le peuple n'en paraît pas cependant bien intimité;

il manifeste, au contraire, une certaine confiance qui donne

une vive inquiétude au gouvernement. Ferdinand lui-môme

ne se dissimule pas la gravité de la situation, et s'apprête à

jouer son va-tout; il tient, depuis quatre ou cinq jonrs, trois

paquebots où il a placé ses bagages les plus précieux et son

trésor, abrités sous le Càstcllo-Wuovo, qui défend le palais

et le port. De là une évasion serait pour lui aussi prompte

que facile.

« On assure que la Sicile a offert à Charles-Albert de dix

à douze mille hommes pour envoyer au secours de la Lom-

bardie, en le priant toutefois d'aviser à leur transport. La

princesse Belgiojoso accompagnait ses compatriotes napoli-

tains, partis pour combattre en Lombardie. »

La Gazette de Saint-Pétersbourg publie le manifeste sui-

vant :

« Nous, Nicolas 1er. par la grâce de Dieu, empereur et auto-

crate de toutes les Russies, annonçons à tous ce qui suit :

« Après une paix longue et bénie, l'Europe occidentale se

trouve lout-à-coup en proie à des troubles qui nous mena-

cent de la chute des puissances légitimes et de tout ordre

social,

« Après avoir d'abord éclaté en France, l'émeute et l'anar-

chie se sont communiquées à l'Allemagne voisine et, se répan-

dant partout avec une impétuosité qui s'accroît en raison de la

•faiblessedes gouvernements,ce torrent dévastateur a fini par en-

vahir également les états impériaux et royaux de l'Autriche et

de la Prusse, nos alliés.

f< Et maintenant le crime , ne connaissant plus de bornes,

menacedans sa démence notre Russie, que Dieu nous a confiée.

Mais il n'en sera pas ainsi.

« D'après l'exemple sacré de nos ancêtres orthodoxes , et sous

l'invocation du Dieu tout-puissant, nous sommes prêts à tenir

tête à l'ennemi partout où nous le rencontrerons, et sans recu-

ler devant aucun sacrifice dans une union indissoluble avec no-

tre sainte Russie, nous défendrons l'honneur du nom russe et

l'inviolabilité de nos frontières.

« Nous sommes convaincu que chaque Russe, chacun de nos

fidèles sujets, se rendra avec joie à l'appel de son empereur, et

qu« notre antique mot d'ordre : Pour Dieu, le tzar et la patrie !

nous conduira encore cette fois à la victoire; et alors, dans un

sentiment de respectueuse gratitude , comme aujourd'hui dans

une ferme confiance en Dieu, nous nous écrierons tous ensem-

ble : Dieu est avec nous! reconnaissez-le, païens, et prosternez-

vous, car Dieu est avec nous !

« Donné à Saint-Pétersbourg, le 26 mars de l'année 1848

de la naissance de Jjsus-Christ, de notre règne le vingt-troi-

sième. « NICOLAS. »

L'adjudant général prince Gorlschakoff, gouverneur mili-

taire de Varsovie, a pris l'arrêté suivant :

« Bien qu'aucun événement n'ait encore troublé le calme

parfait qui règne à Varsovie , le gouvernement du royaume

considérant les circonstances actuelles , n'en croit pas moins

devoir prendre toutes les mesures de sûreté nécessaires pour

le cas où des malintentionnés entreprendraient de renverser

violemment l'ordre légal et de troubler le repos des habitants

de la ville. C'est pourquoi, au nom du prince gouverneur , les

obligations suivantes sont notifiées aux habitants de Varsovie :

•< S'il éclate des troubles dans la ville , il est défendu à qui

que ce soit dese montrer dans les rues.

« Ceux qui, au moment des troubles, se trouveront acciden-

tellement dans les rues serontjtenus de rentrerimmédiatement

chez eux. « Les propriétaires fermeront,immédiatement leurs portes ,

et ne les ouvriront que pour ceux qui rentreront du dehors ;

personne île sortira , jusqu'au complet rétablissement de l'or-

dre , hors les gens de service obligé.

« Tous ceux qui auront été arrêtés, ou qui seront vus dans les

rues parmi les perturbateurs seront justiciables des tribunaux;

tout honnête homme doit s'abstenir de rester même simple j

spectateur des troubles , et doit au plutôt s'éloigner du théâtre

du désordre. « Les propriétaires sont avertis que , s'il est tiré des fenêtres

d'une maison, le propriétaire, le gérant et les locataires dans le

voisinage desquels le coup aura été tiré, seront justiciables des

tribunaux dont le devoir sera de rechercher s'ils sont compli-

ces de l'attaque, ou s'ils ont voulu aidera la justice.»

mmiiMii I»M

tout attaché à en développer la fin en expliquant les mots i

liberté, égalité, fraternité. 11 a surtout insisté sur le mot «

fraternité, et cela sans doute parce que des manifestations, '

quelque'peu déplacées, avaient eu lieu les jours précédents

aux environs du Palais, où M. de Bourqueney continue de

résider.

Ce sont des jeunes gens qui se laissent pousser trop loin

par leur enthousiasme, trop loin surtout par rapport au pays

où ces manifestations avaient lieu. La très grande majorité

delà colonie les a blâmés, et il est probable qu'après les sa-

ges conseils du chargé d'affaires ces démonstrations ne se

renouvelleront pas.

M. le chargé d'affaires a fait valoir en outre, dans le mê-

me but, la considération que la Porte, par ses regards et

par ses faveurs pour la nation française, était en droit d'at-

tendre que la colonie française ne lit rien qui put porter at-

teinte à la tranquilité qu'elle tient à assurer dans le pays, et

surtout dans les quartiers européens.

M. le chargé d'affaires a recommandé l'union, la concorde,

la pratique de toutes les vertus qui ont rendu le nom français

si glorieux partout, et surtout en Orient. « Entrons franche-

ment, a-t-il dit , dans l'esprit de la révolution, la France gran-

dira encore, et nos enfants crieront avec plus de bonheur,

sinon avec plus d'enlhousiasmeque nous,OTt>e la République.»

La colonie a accueilli et répété ces paroles avec le plus vif

enthousiasme.

11 a été annoncé ensuite que demain mardi un service fu-

nèbre serait célébré à la chapelle de l'ambassade. Personne

n'y manquera.

La Turquie que pense-t-clle ? que fait-elle en face d'un

pareil mouvement? Elle attend, elle se réveille pour deman-

der ce qui se passe en Occident, pour s'informer s'il n'y a

pas quelque danger à craindre pour elle en ce moment La

flotte a été mise en état de prendre la mer. Ordinairement

ce n'était que vers le mois de mai que cette opération avait

lieu.

Une chose digne de remarqne c'est que les Ottomans, mal-

gré les griefs qu'ils croyent avoir à faire valoir contre la

France , voient avec plaisir que le peuple français son plus

ancien et plus fidèle allié redevient fort, et s'apprête à peser

de son ancien poids sur les destinées de l'Europe.

On se démande si la Turquie reconnaîtra la République

française. La question avait été soumise au sultan avant les

dernières nouvelles venues de Vienne et d'Allemagne. Le

Sultan avait répondu : « Neus voulons que le peuple soit-heu-

reux, que tous les hommes aient leur part naturelle au bien-

être. Si les Français croient être plus heureux sous la Répu-

blique que sous la monarchie, pourquoi ne pas acceptcravec

empressement le nouveau gouvernement? » La Russie , la

Prusse et l'Autriche faisaient des observations et même des

notes ; cela faisait différer, et, du reste, la proposition n'a-

vait pas été faite directement par l'ambassade à la Porte. Les

Turcs ne demanderont pas mieux que d'être les alliés et les

amis de la République française.

Le gouvernement turc laisse aux européens toute liberté

pour manifester les transports qu'excitent en eux les événe-

ments qui s'occomplisscnt en Occident.

Hier au soir, les israélites toscans résidant dans le pays

ont donné un banquet de cent couverts pour célébrer la ré-

surrection de l'Italie. Ce banquet était présidé par le chargé

d'affaires de Toscane. Des représentants français, sardes,

napolitains, romains, suisses, y avaient été invités. La plus

grande joie et le plus vif enthousiasme ont régné parmi les

convives pendant les huit heures que la réunion a duré. Une

' tribune avait été placée au milieu de la salle, plusieurs ora-

teurs l'ont successivement occupée avec beaucoup de di-

gnité. Ce qui a surtout étonné ce sont des discours remar-

quables que des jeunes gens israélites ont fait à cette occa-

sion. On aurait eu de la peine à attendre autant de jeunes

gens de cette nation, qui passe pour être dépourvue d'ins-1 miction.

\ i Le représentant du pape est malade depuis quelques jours.

> Cette maladie a donné lieu au brûit, dénué de fondement,

qu'il avait été l'objet d'une tentative d'assassinat de la pari

s d'un autrichien.

ï Le traité conclu entre la Turquie et la Perse vient d'être s ratifié. (Garde National.)

ir^m rt^i I^I fi^i t mi

ne pas se porter eux-mêmes comme candidats aux élections

quoiqu'il ne leur défende pas d'accepter la députation n

'

leur serait offerte spontanément. 'Ul

— Une réunion des porteurs de bons du chemin de fP

d'Orléans a eu lieu hier, et elle a entendu le rapport des dé'

légués qu'elle avait nommés précédemment pour entend/

les propositions du conseil d'administration de la compagnie

Deux propositions ont été soumises aux porteurs. D'après]'

première , les bons seraient remboursés , savoir : 10 OiO gu

comptant, et 90 0r0.-cn obligations anciennes remboursables

à 1250, et qui seraient livrées aux porteurs de bons au cours

de 800. Elles rapporteraient un intérêt de 50 fr. par an

D'après la seconde combinaison les bons seraient remboursés

10 0(0 en argent, et 90 0[0 en deux ans par paiements tr

[_

mestriels, avec bonification d'intérêt à 5 0j0. Cette dernière

proposition a été accueillie favorablement, mais comme toUs

les porteurs de bons n'avaient pas pu être convoqués, une au-

tre réunion sera annoncée pour l'adopter, s'il y a lieu, d'une

manière définitive. La compagnie consent à accorder av

,x

porteurs de bons et d'obligations un privilège sur les futUrs

intérêts et dividendes des actions.

— On annonce la création d'une nouvelle classe à l'insti-

tut national de France. Elle prendrait la dénomination de

Classe des arts et métiers et dépendrait de l'Académie des

sciences morales et politiques.

— Le Ministre de la marine, s'occupe dit-on d'organiser

une commission chargée d'étudier toutes les questions qui Se

rapportent aux intérêts et à la situation des capitaines de la

marine marchande.

— M. de Lamartine a eu hier une longue entrevue avec le

chargé d'affaires de Prusse, par intérim. Immédiatement

après cette conférence, un courrier extraordinaire est parti

pour Berlin.

—M. Nestor Roqueplan, ancien directeur de l'Opéra, vient

dit-on de former une association avec le Grand-Théâtre de

la Reine à Londres.

— On dit que le gouvernement provisoire vient de décider

qu'une division navale serait envoyée dans les mers du

Nord.

— Un ukase de l'Empereur de Russie en date du 12 mars,

ordonne la rentrée à leurs corps respectifs de tous les ma-

rins en congé. Cela prouve que le czar est résolu à mettre

sur le pied de guerre, non-seulement son armée de terre

mais aussi ses flottes. La mesure concerne les marins des cô-

tes de le Baltique et de la mer Noire.

— Il parait certain que le gouvernement provisoire songe

à faire verser à tous les fonctionnaires qui ont versé des cau-

tionnements, une somme égale à celle qu'ils ont déjà four-

nie.

— On lit dans le Moniteur universel :

Un décret porte ce qui suit :

Le montant des souscriptions en faveur des blessés de la

révolution de février est affecté spécialement à la Commission

des récompenses nationales.

Les fonds resteront déposés à l'Hôtel-de-Ville, à la caisse

municipale; mais le trésorier ne délivrera aucune somme

que sur les bons du citoyen Albert, président de la Commis-

sion des récompenses nationales.

— Un arrêté du ministre de l'intérieur porte ce qui suit:

La 6e division du ministère de l'intérieur, comprise sous

le nom général de division des beaux-arts , est partagée en

[ trois directions distinctes et indépendantes l'une de l'autre ,

' savoir : U

\ 1° Direction des musées nationaux, comprenant tout ce qui

se rapporte au service, à la direction et à la conservation des

musées ■dépendant de l'ex-liste civile des anciennes résiden-

ces royales et de l'ancienne direction des beaux-arts.

2° Direction des beaux-arts, comprenant tout ce qui a rap-

s port à l'art actuel, aux travaux, récompenses, encourage-

ments et secours aux artistes, aux expositions de peinture ,

sculpture , architecture et gravure, aux fêtes publiques et à

la direction du conservatoire de musique et de déclamation,

et à celle de l'école des beaux-arts, enfin à la surveillance

* des monuments historiques.

3? Direction de la librairie, de la littérature et des théà-

e très, comprenant tout ce qui a rapport à l'art dramatique , à

la direction morale des théâtres, au développement de l'in-

dustrie des éditeurs-libraires et imprimeurs aux encourage-

ments à la littérature et à tous les travaux qui concernent

l'art de penser et d'écrire.

— Un dernier versement effectué entre les mains du maire

provisoire de Lyon, par iM.le général commandant la 7e divi-

sion militaire, porte au chiffre total de G,204 fr. 86 c. la

e souscription patriotique de la garnison de Lyon,

s, Dans ce chiffre , ne sont pas comprises d'ailleurs les of-

i- fraudes de la direction d'artillerie et du batailon d'ouvriers

i- d'administration versées directement â la mairie par les chefs m de ces corps.

o- Certes de tels actes honorent l'armée aux yeux de tous

e- et prouvent suffisamment que tous les membres de la faillit

s- militaire sont bien dignes d'exercer leurs droits de citoyens,

Or puisqu'ils en acomplisscnt si généreusement et fraternelle-

'r- meut les devoirs.

u- —Aujourd'hui à dix heures, les deux bateaux à vapeur du

ne Rhône, la Belle-Poule et VAigle ont déposé sur le quai de I»

Chanté le 20e régiment d'infanterie légère arrivant des oV

ir, parlements du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône. Ce beau

de régiment fait partie de la lre

brigade de la 2" division d'infa^

ne terie de l'armée des Alpes dont le quartier général sera»

n- Lyon, et restera dans nos murs.

■' Circulaire du ministre de l'intérieur aux commissaires gêfà

ils vaux des déparlements.

ni- RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. Jlls

Liberté. — Égalité. — Fraternité.

il,. Citoyens commissaires, ,

de j Nous louchons aux élections. Encore quelques jours et >e

L'affaire Léotade vient de se terminer devant la cour d'as-

sises du département de la Haute-Garonne par la condam-

nation de l'accusé aux travaux forcés à perpétuité et à l'ex-

position , comme coupable dé tentative de viol et de meurtre

sur la personne de la jeune Cécile Combelte , âgée de moins

de quinze ans. Le condamné a entendu sa sentence sans ma-

nifester d'autre émotion qu'une vive rougeur sur le visage ;

mais sa pâleur a reparu aussitôt ; puis il a baissé les yeux, et

est, resté dans une immobilité parfaite jusqu'au moment on

le président a donné l'ordre aux gendarmes de le reconduire

en prison. Il s'est retiré sans lever les yeux.

PARIS, g avril i848.

(Correspondance particulière de la LIBERTÉ. )

— M. Lcdru-Rollin vient d'envoyer une nouvelle circulaire

aux Commissaires du gouvernement près les départements,

au sujet des prochaines élections générales, et dans un nou-

veau document, il prend un langage ferme pour recomman-

der à ses agents de diriger les élections , mais seulement au

moyen de l'enseignement viril, en organisant des réunions po-

pulaires, en mettant chacun , même le plus humble , en de-

meure d'y produire sa pensée, afin que le peuple puisse dis-

tinguer ceux qui méritent l'honneurfie le représenter. Péné-

trez-vous de cette vérité, dit M. Ledru-Rollin, que nous mar-

chons vers l'anarchie, si les portes de l'Assemblée sont ou-

vertes à des hommes d'une moralité et d'un républicanisme

équivoques.

Nous remarquons surtout que M. le ministre de l'intérieur,

dans cette circulaire, recommande aux Commissaires de

s'opposer aux candidatures des membres de l'ancienne

chambre des députés, qui se contentaient de réclamer d'in-

signifiantes réformes électorales. Il ne veut pas de républi-

cain du lendemain , et il recommande de les écarter , parce

qu'à la moindre secousse leurs ames se troubleraient, et ils

affaibliraient la représentation nationale de toutes les incerli-

I ludes, de toutes les transactions familières aux opinions

chancelantes et aux dévouements d'apparat.

I Enfin, M. Ledru-Rollin recommande aux Commissaires de

ILevasat.

Constantinople, le 26 mars. ,

Le Scamandre, arrivé ici il y a quatre jours, a apporté la

nouvelle que M. de Bourqueney était révoqué de ses fonctions

d'ambassadeur de France à Constantinople, et que M. Cor,

premier drogman de l'ambassade, était nommé, provisoire-

ment, chargé d'affaires de la République française. Immédia-

tement M. Cor a invité tous les fiançais résidant, ou de pas-

sige à Constantinople, à se rendre à l'ambassade pour y re-

cevoir une communication.

Hier la colonie s'est réunie au palais, où M. Cor, s'est em- i

pressé de lui annoncer les changemets qui venaient d'avoir j

lieu, et parlant de la circulaire de M. Lamartine, il s'est sur- j

Page 3: M© 20 Lundi 10 avril 1848. T7 ^ ' E

, fnneais tout entier usant de sa souveraineté si gloneu- t

fcll|) pUnciuisc proclamera les noms de ses mandataires. sera^lJp~LH

ce „

rand acte de sa toute puissance ; il est a

A'aVe

T le gouvernement né de la révolution, chargé de r i»

ile q

r intacte et pure la victoire populaire, expose une c

conserve ^ .pensée à ceux qui le représentent et le dé- n llC

Tntesur toute la surface de la République. b

fendent .s"us Vai dit

. des

élections dépend l'avenir du pays, d

^ Lent républicaines elles lui ouvrent une ère brillante tl Sincerem ^ ^ ^ Réactionnaires ou même douteuses, r de condamnent à de terribles déchirements. Votre cons-ellCS ffnrt a donc été, doit être encore d'envoyer à l'Assem- d talU

ationale des hommes honnêtes, courageux et dévoués bkl!'Ua mort à la cause du peuple. « 3 T ici se présente une question que les partis ont dena- t

, , sU

r laquelle il convient de s'appliquer sans faiblesse 1

luree e ^

TICENCC. L

c lemps des ruses et des fictions est pas-

°' Nous sommes assez forts pour être vrais. \ SL'r Gouvernement doit-il agir sur les élections ou se bor- t

t en surveiller la régularité ? " l 'hésite pas à répondre que, sous peine d'abdiquer ou t

• de trahir, le gouvernement ne peut se réduire à enre-mem

^Y jes procès-verbaux et à compter des voix, il doit éclai- z

SlS

Ja p

rance et travailler ouvertement à déjouer les intri- t

!rues de la contre-révolution, si, par impossible elle ose rele-

Ve Est-ce à dire que nous imitons les fautes de ceux que

savons combattus et renversés! Loin de là. Ils dominaient I

"la cor

ruption et lc mensonge, nous voulons faire triompher i

\a vérité. Us caressaient l'égoïsme, nous faisons appel aux i

entimenls généreux. Ils étouffaient l'indépendance , nous <

lui rendons un libre essor. Ils achetaient les consciences, i

nous les affranchissons, qui y-a-t-il de commun entre eux et :

n°us ? . • ■ i v Mais c'est précisément, parce que leurs odieuses pratiques

ont profondément altéré les mœurs des classes officielles,

qu'il est nécessaire de parler haut et ferme, et de détruire

les semences d'erreur et de calomnie répandues par eux si

longtemps. Quoi ! nous sommes libres d'hier: il y a quelques semai-

nes encore, nous subissions une loi qui nous ordonnait avec

amende et prison de n'adorer, de ne servir, de ne nommer

que la monarchie; la République était partout représentée

comme un symbole de spoliation, dé pillage, de meurtres et

nous n'aurions pas le droit d'avertir la nation qu'on l'avait éga-

rée', nousn'aurions pas le droit de nous mettre perpétuellement en communication avec elle pour lui ouvrir les yeux?Hommes

publics sans prévoyance et sans foi politique, nous laisserions

insulter notre drapeau, nous nous exposerions à l'ensanglan-

ter dans une guerre civile, pour n'avoir pas osé le déployer

librement! Non, nous ne méconnaîtrons pas à ce point notre devoir;

apôtres de la Révolution, nous la défendrons par nos actes,

nos paroles, nos enseignements. Vigilants et résolus contre

ses ennemis, nous lui conquerrons des partisans en la faisant

connaître. Ceux-là seuls qui ne la comprennent pas, peuvent

la redouter. Ces principes, citoyen commmissaire, tracent la ligne de

votre conduite, s'il vous était possible de vous multiplier, d'ê-

tre partout à la fois, de mettre à chaque heure votre pensée

en contact avec la pensée publique, vous ne feriez rien de

trop. Digne missionnaire des idées nouvelles auxquelles le

monde appartient, vous prépareriez leurpacilique avènement.

Ce qu'il y a de praticable dans cette laborieuse tâche doit être

accompli par vous, par vos amis, par vos écrits, par vos dis-

cours; répandez la lumière à flots. Qu'à tous les yeux bril-

lent dans son éclat majestueux lu grande et noble ligure de la

République régénérant l'humanité par sa puissance morale, ef-

façant les distinctions de classes, appelant tous les citoyens à

la réalisation politique du dogme de la fraternité, dégageant

le travail et l'intelligence des entraves qui l'étouffent, faisant

enfin de notre admirable France, la plus libre, la plus heu-

reuse, la plus forte des nations !

Ainsi s'exercera votre influence ; l'intimidation et la vio- !

lence provoquent les révoltes, la corruption dégrade et mine

le pouvoir; l'enseignement viril est la seule arme dont puis-

sent se servir les chefs révolutionnaires du peuple : elle leur

suffit pour triompher de toutes les résistances.

Mais afin que cet enseignement soit fécond, puisez vos

inspirations aux sources vraiment populaires. Que partout des

réunions soient organisées ; que chacun, même le plus hum-

ble, soit mis en demeure d'y produire sa pensée. Dieu, qui

seul a connu si long-temps les misères du peuple, seul aussi,

connaît les trésors de bon sens et de moralité que recèlent les

'nasses ; brisez la couche épaisse qui les enfouit encore.

n *'ns'j profondément et pacifiquement remué, le pays, mal-

^e'e peu de temps qui lui a été laissé pour se recueillir et se

J^eonnaiire, pourra distinguer ceux qui méritent l'insigne

°nneur de le représenter; Dans toutes les occasions où vous

ez appelé à le guider, pénétrez-vous de cette vérité que

son? marcnons vers

l'anarchie, si les portes de l'Assemblée ouvertes à des hommes d'une moralité et d'un républi-

Ca",s«ie équivoques. eux qui onl adopté l'ancienne dynastie et ses trahisons,

nieg

x.^

u'limitaient leurs espérances à d'insignifiantes réfor-

, électorales, ceux qui prétendaient venger les mânes des H(jp(-\Q fin fi* ' * O

son l <Jvrie1') en courbant lc front glorieux de la France

peu 1 ^a'n d un cnfant' ceux-là peuvent-ils être les élus du lion '6 Vlctoricux ct souverain, les ■instruments de la Révoln-

ins!)ilrC Conscience a

répondu. Quelle confiance peuvent-ils

fane' A °eU* don'' le cœur ne scsl Pomt ouvei't aux souf-scs ! PeuP,e> et dont l'esprit a si long-temps méconnu

vœux et ses besoins?

lutionregard

)eraiem

~'ls paS eux

-mémes

comme un défi à la Révo-lution TG. hom

mes qui ont attaqué, calomnié la Révo-. devinssent aujourd'hui les organisateurs de la constitu-

tion républicaine. c

Eh bien ! puisque le choc impétueux des événements leur

a subitement dëssîlléjles yeux, soit, qu'ils entrent dans nos c

rangs ; mais qu'ils n'aspirent ni à nous commander ni à nous a

conduire. Qu'ils marchent à l'ombre du drapeau du peuple,

mais qu'ils ne songent pas à le porter. A la moindre secousse, >'

leur amc se troublerait,et,revenant malgré eux aux convictions

de toute leur vie, ils affaibliraient la représentation nationale *'

de toutes les incertitudes, de toutes les transactions familiè-

res aux opinions chancelantes et aux dévoùments d'apparat. :l

Que ce peuple s'en défie donc cl les repousse. Mieux vau-

drait les adversaires déclarés que ces ennemis douteux. '

Citoyen Commissaire, ce qui fait la grandeur du mandat

de représentant,, c'est qu'il investit celui qui en est revêtu ^

du pouvoir souverain d'interpréter et do. traduire l'intérêt et f

la volonté de tous. 1

Or, celui-là seul en usera dignement, qui ne reculera de- c

vant aucune des conséquences du triple dogme de la liberté,

de l'égalité, de la fraternité. 1

La liberté , c'est l'exercice de toutes les facultés que nous (

tenons de la nature, gouvernées par notre raison.

L'égalité, c'est la participation de tous les citoyens aux

avantages sociaux, sans autre distinction que celles de la vertu (

et du talent.

La fraternité , c'est la loi de l'amour unissant les hommes

et de tous faisant les membres d'une même famille. !

De là découlent : l'abolition de tout privilège, la réparti-

tion de l'impôt en raison de la fortune, un droit proportion- 1

nel erprogressif sur les successions, une magistrature libre- '

ment élue et le plus complet développement de l'institution

du jury, le service militaire pesant également sur tous, une

éducation gratuite et égale pour tous, l'instrument du travail 1

assuré à tous, la reconstitution démocratique de l'industrie

et duerédit, l'association volontaire partout substituée aux impulsions désordonnées de l'égoïsme. 1

Quiconque n'est pas décidé à sacrifier son repos , son ave-

nir , sa vie au triomphe de ces idées, quiconque ne sent pas

que la société ancienne a péri, et qu'il faut en édifier une

nouvelle, ne serait qu'un député tiède et dangereux. Son in-

fluence compromettrait la paix de la France.

J'ose croire, citoyen Commissaire, que ces pensées sont

les vôtres , et qu'elles trouveront en vous un interprête sûr

et dévoué. Laissez-moi vous dire que vous ajouterez à l'auto-

rité morale des résolutions qu'elles vous inspireront en don-

nant l'exemple de l'abnégation personnelle et de la réserve

dans la recherche des suffrages. Ce serait bien mal compren-

dre , ce serait abaisser votre mission que de la consacrer à

faire réussir votre candidature. Votre dignité en souffrirait

autant que le pouvoir de la République. Si vos concitoyens

viennent à vous , acceptez leur mandat comme la plus noble

récompense de vos travaux; mais gardez-vous de solliciter ce

qui cesserait d'avoir du prix lc jour où on pourrait soupçon-

ner que le commissaire a fait le député. Le gouvernement

vous tiendra compte du soin avec lequel vous vous confor-

merez à celte partie de ses instructions. N'oubliez pas que

nous nous devons tous au pays, qui attend de nous de gran-

des choses, et que l'heure est venue d'élever notre âme au-

dessus de toutes les préoccupations de l'intérêt privé.

Le membre du gouvernement provisoire , ministre de l'in-

térieur,

LEDRU-ROLLIN.

— Par arrêté du gouvernement provisoire, les magasins

de la halle aux grains de la ville d'Amiens et ses annexes

pourront continuer à recevoir les marchandises déposées en exécution du décret et des arrêtés précités.

L'entrepôt réel des douanes de la ville de Strasbourg et ses

annexes pourront continuer à recevoir les marchandises dé-

posées en exécution du décret et des arrêtés précités.

— Mercredi matin, un accident a eu lieu sur la ligne de

Corbeil. Le convoi parti à huit heures de cette ville, a ren-

contré à son arrivée à Paris une locomotive qui, sur la mê

me voie, allait remorquer le train partant pour Orléans. Un

choc s'en est suivi. Ls commotion a été violente. Le con-

ducteur du train de Corbeil a été jeté sur la voie adjacente et

grièvement blessé. Le wagon de marchandises a déraillé.

Un voyageur a été contusionné, mais peu grièvement.

— Les infractions à la circulaire du maire de Paris qui

défend les décharges d'armes à feu, etc., sont reprimées avec

une juste sévérité par la population : dans la soirée du 5

mars, deux individus ayant tiré deux coups de fusil de leurs

fenèlrcs dans lc quartier de la Cité, ont pu voir à l'instant

même leur maison cernée parles passants, qui onl réclamé

leur arrestation près d'une patrouille de la garde nationale :

les gardes nationaux, faisant choit à cette demande, ont arrê-

té ces deux hommes et les ont conduits au poste voisin , aux applaudissements de la foule.

cour en est touchée et vous remercie.

M. l'avocat-général Pinard sollicite une déclaration de cir-

constances atténuantes , qui permette à la cour de s'associer

ii l'indulgence du jury. Après une courte délibération , le jury rapporte une décla-

ration de non culpabilité. M. le chef-du jury : Nous avons agi ainsi en considération

de la digne femme qui...

M. le président : Permettez, monsieur , vous n'avez point

à exprimer une pensée, que la cour comprend à merveille.

L'accusé est uns immédiatement en liberté après une cour-

te allocution de M. lc président.

Dans l'affaire qui suit, c'est encore un jeune homme de

18 ans qui comparaît, accusé d'avoir volé 20 fr. ct différents

effets d'habillement au préjudice de son cousin , Jean Auber-

non , qui lui a donné l'hospitalité pendant qu'il était sans

ouvrage , ct d'avoir, en outre, falsifié son livret.

Qu'appelle les témoins. Se présente devant la cour un

jeune homme d'une figure expressive et intelligente , qui

déclare s'appeler J.-B. Aubernon , âgé de dix-neuf ans.

M. le président : C'est chez vous que logeait l'accusé ?

Le témoin : Il était sans asile ct sans ouvrage , je l'ai re-

cueilli. — Combien gagnez-vous ?

— Je gagnais alors 45 sous par jour, et je lui donnais 20

sous. M. le président : Nous devons vous dire qu'une conduite

pareille est celle d'un digne ouvrier, d'un bon parent ; vous

avez montré du désintéressement et de la générosité.

L'accusé, en pleurant : Je n'avais rien

J.-B. Aubernon : Tu n'avais rien ! mais il fallait me le dire,

est-ce que je t'aurais abandonné.

M. l'avocat-général Pinard déclare ne pas persister dans

l'accusation. Vous avez été émus, comme nous avons été

émus nous-mêmes, dit le magistrat, dans l'affaire actuelle,

par la conduite d'un ouvrier qui partage son salaire ; dans

l'affaire qui précède celle-ci, d'une pauvre femme qui sert

de mère à un enfant sans pain... Des traits comme ceux-là,

qui montrent ce qu'il y a de vertus dans les classes popu-

laires, sont de nature à nous donner une foi entière dans les

destinées de notre pays....

Après une courte délibération, le jury rapporte sur toutes

les questions un verdict de non culpabilité. M. le chef du ju-

ry remet en même temps sur le bureau de M. l'avocat-géné-

ral un petit rouleau de papier, contenant 20 francs, destinés

à M. J.-B. Aubernon.

Après l'arrêt d'acquittement, M. J.-B. Aubernon est rap-

pelé devant la cour.

M. le président: Je vous félicite de nouveau, au nom de la

Cour, de votre conduite ; prenez cet argent qui vous est des-

tiné.

Aubernon : Mais, M. le président, je vous remercie, je n'ai

besoin de rien ; j'ai mon travail.

M. le président: Ne vous méprenez pas; c'est un homma-

ge que MM. les jurés ont voulu rendre à votre conduite ; iis

ont voulu s'associer à votre bonne action. Que la Cour me

permette de leur adresser aussi nos remerciments.

COURS ET TRIRUNAUX.

La cour d'assises de la Seine a été avant-hier le théâtre de

scènes touchantes , et qui ont vivement ému l'auditoire.

Dans une affaire figurait un jeune hommede 18 ans, pâle,

maigre, accusé d'avoir volé 180 fr. au paéjudicc de son

maître. Le jeune homme avouait en pleurant une faute à la-

quelle il avait été entraîné par des camarades. Une pauvre

femme du peuple dont les vêtements accusaient la misère ,

venait donner sur ce jeune homme, les renseignements les plus favorables.

M. le président Taillandier : Qu'ètes-vous à ce jeune hom-me ?

La pauvre femme : C'est moi qui lui ai servi de mère... Je

n'avais pas d'enfant alors, et quoique nous fussions pauvres,

mon mari et moi , le pauvre petit était si misérable, que

nous l'avons élevé et .nourri. Hélas ! si j'avais su la position

dans laquelle il se trouve, je me serais arrangée de manière à indemniser son maître.

M. le président : Une pareille conduite vous honore ; la

BSTÉ1IEUH.

ALLEMAGNE.—Sckleswig-Holslein.—Rendzbourg, 2 avril.

— Des lettres particulières nous apprenent que des ministres

danois, Kunth et Orla Lehraann, ont offert au gouvernement

prussien quelques concessions insignifiante , si le roi renon-

çait à envoyer des troupes dans le Holstcin , mais ou leur a

répondu que le roi avait déjà donné aux troupes l'ordre de

partir.

L'ennemi a occupé le bourg de Gravenstcin appartenant au duc d'Augustenbourg.

8RAND-DUCHÉ DE BADE. — Carlsruhe, 31 mars. —

Dans quelques jours l'armée hadoise sera forte de 20,000

hommes. L» landeweher est appelée. Les Russes arrivent de

tous les côtés. Rastatt sera occupée par 5,000 hommes, dont

un tiers Autrichiens. Si les bataillons volontaires, partis de la

Suisse et de Paris, ne prennent pas le parti de marcher vers

le Schleswigou contre la Russie, ils seront reçus d'une rude

manière à notre frontière.

Des bords du Mein, 2 avril. — On écrit du Dancmarck que

le roi s'est jeté dans les bras de la Russie, et que cette puis-

sance lui aurait promis sa protection.

PRUSSE. — Berlin, 3 avril. — Hier, la nouvelle s'était ré-

pandue que l'empereur de Russie avait passé deux jours à

Varsovie, et avait promis aux Polonais de rétablir l'indépen-

dance de la Pologne s'ils voulaient accepter le duc de Leuch-

tenberg ou le grand-duc Constantin pour roi héréditaire.

Celte nouvelle, qui avait produit une impression profonde ,

était dénuée de fondement. Suivant une autre nouvelle, l'em-

pereur aurait fait pendre immédiatement treize émissaires

polouais, arrêtés dans la Pologne russe. Nous attendrons,

avant d'y croire, la confirmation de celle nouvelle.

— On lit dans la Gazette des Postes de Francfort ce qui

suit, sous la rubrique de Coblenlz, 1er avril :

Aujourd'hui, nous avons reçu la nouvelle que le 9' régi-

ment de hussards, en garnisonà Sarrelouiseta Sarrebrouck,

a eu un engagement avec les prolétaires .français, et qu'il a

perdu dix à douze hommes, mais il a fini par remporter la

victoire. Noire forteresse est mise on état de guerre. Personne ne

croit à 1» vérité de la nouvelle arrivée par le télégraphe, sui-

vant laquelle les Russes auraient déjà franchi la frontière.

ANGLETERRE. Londres, 6 avril. Dans la séance de la cham-bre des communes, S. G. Grey a déclaré que les officiers judi-ciaires de la couronne étaient d'avis que le projet des chartis-tes de Londres était illégal.

Le même ministre a déclaré que le lendemain, 7, il deman-derait l'autorisation de présenter tm bill pour la plus grande

Page 4: M© 20 Lundi 10 avril 1848. T7 ^ ' E

'sô'relé de la Couronne ét du gouvernement du royaume. La semaine prochaine, la reine doit se rendre à Osbom Hoc-

se (Ile de Wighl). Par ordre du gouvernement, il a été transporte de la Tour de

Londres, pour être mises à la disposition des diverses stations de la police, beaucoup d'armes à feu et de coutelas.

. NOUVELLES EOCAJLES.

— Ce matin a été célébrée, à l'église Saint-Bonavcnture,

la fête funèbre commémorative des journées d'avril. Un dé-

tachement de chaque compagnie de garde nationale avait été -convoqué , et a stationné sur la place ; Paffluence était im-

mense. Au milieu d'un silence imposant, le citoyen Arago a prononcé un discours qui a été chaleureusement applaudi. La

cérémonie s'est terminé comme elle avait commencé, avec un ordre parfait.

— Au moment où nous écrivons, les légions de la garde

nationale sont en marche pour se rendre sur la place Bellecour,

où elles doivent être passées en revue par le général Ncu-

mayer, commandant supérieur.

— Ce matin de bonne heure, le tambour appelait, sous les

armes, la 3e légion de notre garde nationale. Le but de cette

réunion éttit tout fraternel. Il s'agissait d'accompagner hors

des murs de Lyon le 66° régiment d'infanterie de ligne, qui

va prendre ses cantonnements à Vareppe, à Morians, à Rives

elàTullius, comme appartenant à la 2ebrigade delà Indivi-

sion d'infanterie de l'armée des Alpes.

Les adieux à ce beau régiment ont été pleins de sincérité

et dignes des souvenirs qu'il laissera dans le cœur de tous,

et qui sont inspirés par sa belle conduite dans les dernières

et dillicilcs semaines qu'il a traversées avec nous.

— Une violente tempête venant de l'ouest nord-ouest, a

passé'aujourd'hui sur notre ville vers une heure de l'après-mi-

di. De fortes raffalès de vent mêlées de pluies, rendaient aux

piétons, la marche extrêmement difficile surtout aux abords

du Rhône, les vitres vibraient dans un grand nombre de

maisons, et quelques cheminées ont été abattues et plusieurs

jeunes arbres déracinés.

Hier samedi, quelques symptômes du même genre s'étaient

déjà fait sentir mais avec moins d'intensité. Nous n'avons pas

appris que l'ouragan d'aujourd'hui ait sévi dans la campagne.

— Nous recevons la lettre suivante des travailleurs de l'atelier

de la Guillotière ; nous l'insérons en son entier, bien qu'aux

•termes de la jurisprudence sus la presse , maintenue par le

gouvernement de la Réqublique, nous eussions pu exiger que

cette lettre ne dépassât pas , en étendue , le triple de celle

de l'article dont les réclamants ont à se plaindre; mais nous

avons tenu à ce qu'ils se fassent une idée plus juste de la li-

berté de la presse que celle qu'ils paraissent avoir.

Nous n'avons pas besoin de protester en outre contre le

reproche d'ennemi de la République qu'ils attribuent à l'au-

teur de la note qui fait l'objet de leur réclamation ; qu'il leur

suffise d'être bien convaincus que jamais la Liberté n'ouvri-

ra ses colonnes à un ennemi de la République.

Au citoyen rédacteur en chef du journal la Liberté: Citoyen rédacteur,

Dans un article de votre journal du 6 courant, vous avez ju-gé a propos de signaler à vos lecteurs l'aspect scandaleux qu'of-re aux nombreux passants qui s'arrêtent sur le pont de la Guil-lotière , l'inactivité des travailleurs occupés aux chantiers na-tionaux établis en aval de ce pont. Vous vous êtes tellement ému de ce spectacle affligeant, selon vous, que dans votre empressement à veiller aux intérêts de la chose publique , vous avez cru devoir exprimer votre surprise de ce que l'admi-nistration pût tolérer un gaspillage aussi flagrant des deniers publics.

Nous ne savons quelle est l'influence qui a présidé à la ré-daction de cet article. Nous ignorons jusqu'à quel point , par abus de la liberté de la presse, un publiciste peut se permettre de pareilles calomnies sur une classe de citoyens réduits , par suite de la crise momentanée, à s'occuper de travaux lout-à-fait en déhOrs de leurs professions habituelles, moyennant un salai-re, pour la plupart, insuffisant à leur subsistance et à celle de leurs familles. Quoiqu'il en soit, nous ne saurions rester indiffé-rents à des insinuations évidemment malveillantes, et il est de notre devoir de protester, au nom de tous les travailleurs , con-tre une assertion aussi mensongère qu'impudente, et de donner le démenti le plus formel aux auteurs d'un article qui ne peut-

être attribué qu'aux fauteurs du désordre et aux ennemis de la

République. Nous sommes d'autant mieux fondés à réclamer contre cette

calomnie, que le chantier dont il est question n'a jamais reçu de reproche de la part du comité, et qu'il est à la connaissance de tous, que si les deniers publics ont été souvent gaspillés , ce n'a pas été par les travailleurs , mais bien par les exploiteurs et les affamés d'emplois et fonctions publics, qui sont depuis si long-temps habitués à jeter la pierre à la classe ouvrière.

Nous espérons, citoyen rédacteur, que vous voudrez bien in-sérer notre réclame dans votre plus prochain numéro.

Salut et fraternité ! La Guillotière le 8 avril 1848.

Chefs de détachement du port de la Guillotière. Comte; Perrin, chef de brigade; Prosper Dumont,

chef d'escouade ; Poyet J.-A., délégué ; Didier François , délégué; Boquse et Sabin, délégués; Margollon El., délégué; Jean Bellet, délégué; Lalebans, délégué; Félix Long fils, délégué.

Bourse rte Paris du 1 avril Ï8«§.

| Cinq pour cent. Si 25.— Dito Quatre canaux,

I fin courant. 32 23 —Trois pour Hontes de Naples, » » S cent. 35 23. — Dito fin courant. Dette active d'Espagne , » »)». I 33 75.—Quatre pour cent, » » Emprunt romain, 53 » i Actions de la banque, 1023 Oblig.piémontaise, s ».

CHEMINS DE FEU.

Paris à Orléans . . . 403 Orléans-Vierzon. . . 200

Paris à Rotfoh. . . • 285 Montcreau à Troycs. . » » Rouen au Havre. . . Nord 301) 25 1 Paris à Strasbourg. . . 33(5 25 Amiens-Boulogne. . . » » |

Paris à Lyon. . . . 298 73 'l'ours à Nantes. . . . Avignon à Marseille . 173 Dieppe » » g

IVersailles, rive droite . 90 Bordeaux à Cette. . . » » 1

Id. rive gauche. 85 l.yon à Avignon. . . » u I Baie à Strasbourg. . . 65 Centre « » I Saint-Germain. ... Paris à Sceaux ... » » a Orléans-Bordeaux. . . 382 50 i Sceaux » » |

Les variations étaient peu importantes à la Bourse d'au-

jourd'hui. Cependant les cours étaient plus offerts , ce que

l'on attribuait au relevé hebdomadaire de la banque de

France, qui constate une diminution de 9 millions dans le

compte courant du trésor. On a détaché aujourd'hui lc cou-

pon de 47 70 sur les actions d'Orléans. Ce coupon n'étant

pas payable en argent était, dil-on , ofl'ert à 25 fr., ct de-

mandé à 10 fr. Les consolidés anglais d'hier ont fléchi de

80 1|8 par suite des craintes que faisait naître la prochaine

démonstration des chartistes. On s'attendait à des troubles

sérieux.

La rente 1 0p0 a ouvert à 36 et a fléchi à 54 15; elle reste

à 35 25. La rente 5 0|0 avarié de 53 à 51 50, et elle reste

à 52 25. Le 4 1[2 0(0 était à 48 50, et les bons du trésor à

48 de perte.

Les actions de la banque de France ont fléchi de 45 fr. à

1025. Les quatre canaux de 5 fr. à 650 ; les obligations de la

ville de 40 à 900; Vieille-Montagne était à 2000. Belge 1840

a varié de 50 à 52 ; celui de 1842 était à 51 1{2 ; le 4 112 0|0

belge à 44 ; la dette active d'Espagne à 15; l'emprunt romain

à 49 1|2; l'emprunt du iPiémont à 635.

Les actions d'Orléans ont été cotées, coupon détaché, à

405 et 385, et ferment à 405 ; Rouen a varié de 290 à 285 ;

le Havre de 150 à 140; Marseille de 160 à 175; Nord de 305

à 306 25; Lvon de 295 à 298 75; Vierzon de 202 50 à 200;

Bordeaux de" 381 25 à 382 50; Strasbourg de 333 à 336 25.

L'un des rédacteurs , Directeur , CCUNILLON.

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