MédecineTiers Mondepour le

Bulletin d’information semestriel de Médecine pour le Tiers Monde asbl (M3M) et de Fonds de Soutien Tiers Monde asbl (FSTM) – décembre 2011

M3MondeLa santé, une question de lutte contre l’injustice

M3MJour après jour, tout au long de l'année, nos partenaires du Sud s’activent à faire progres-ser le droit à la santé pour tous. Pour 2012, leur agenda est déjà bien rempli.

Peut-être le vôtre l'est-il aussi. Ce calendrier de Médecine pour le Tiers Monde vous per-mettra de ne rien oublier !

Chaque mois, nous avons choisi de mettre à l'honneur une journée internationale.

A chacune d'elles, nous avons rattaché un épi-sode concret de la vie de nos partenaires en Amérique latine, aux Philippines, au Laos, au Congo et en Palestine, pour mettre à l'hon-neur leur précieux travail. Tous ensemble, nous allons agir en faveur d’une année 2012 heureuse et en bonne santé !

La santé, une question de Lutte contre L’injustice... d’un bout à l’autre de l’année

m3mondecaLendrier/2012

janvierNouvelle année, nouveau départ. Si au Laos, le nouvel an bouddhiste "Pimai" ne se fête que le 13 avril, c'est dès janvier que Méde-cine pour le Tiers Monde (M3M) inaugure un tout nouveau projet en partenariat avec l'or-ganisation des femmes laotiennes, la Lao Wo-men’s Union. Le Laos est l’un des pays les plus pauvres au monde et c'est la province de Sa-ravan, où vivent 360.000 personnes, qui est la plus touchée.

Le projet du Lao Women's Union porte sur une trentaine de villages de cette province, qui doivent faire face à la pollution de l'eau, à la sous-alimentation ainsi qu'à un taux de mor-talité élevé pour les enfants en bas âge et les mamans. Dans chaque village, un comité santé va être mis sur pied afin d’aider les habitants lorsqu’ils tombent malades. Grâce à des af-fiches toutes simples et à de courtes forma-tions, les habitants apprendront à prévenir plusieurs maladies.

Beaucoup de villageois n’ont pas accès à l’eau potable et doivent puiser l’eau à la rivière. Ce long trajet prend du temps et complique l'organisation des tâches ménagères, c’est pourquoi un puits sera également construit. Enfin, des techniques d’épuration de l’eau se-ront transmises aux habitants, pour prévenir les maladies liées à la pollution de l’eau.

1er janvier/nouvel an

m3mondecaLendrier/2012

février MarsEn République Démocratique du Congo comme nulle part ailleurs, la pauvreté est une conséquence de l’injustice sociale. Le pays regorge en effet de matières premières, il possède d’immenses richesses naturelles et est très fertile. Mais ce sont surtout les multi-nationales occidentales et une petit élite lo-cale qui en profitent, pendant que le reste de la population vit dans la plus grande pau-vreté. Comme cette situation perdure depuis des dizaines d’années sans réelle améliora-tion, les gens finissent par se dire "qu’il en

a toujours été ainsi" et "qu'on ne peut rien y faire". Notre partenaire Étoile du Sud n’est heureusement pas de cet avis. Depuis 2004, il organise les habitants des quartiers popu-laires en créant des comités de santé. Parti de quatre quartiers de la gigantesque Kins-hasa, le projet s'étend aujourd'hui à trente comités. Deux nouvelles antennes ont aussi vu le jour à Lubumbashi et dans la région du Kivu. En plus des habitants des quartiers, le projet touche à présent des communautés paysannes ainsi que des syndicalistes. Étoile

du Sud leur pose trois questions : que pou-vons-nous faire ensemble pour améliorer notre situation ? Qu’est-il important de chan-ger ? Et comment pouvons-nous défendre nos droits ? Pour les Congolais, il s’agit d’un nou-veau défi : "Rendre la société plus juste, en nous en chargeant nous-mêmes ! ". Naturelle-ment, ce n’est pas simple et ne se fait pas en un jour. Mais la bonne nouvelle, c’est qu'ils sont de plus en plus nombreux à vouloir em-prunter cette voie.

20 février/Journée mondiale de la Justice sociale

"Rendre la société plus juste, en nous en chargeant nous-mêmes !"

MarsPour notre partenaire philippin Gabriela, la journée du 8 mars constitue le point culmi-nant de l’année. Aux Philippines, les droits des femmes sont très souvent bafoués. La culture macho est y encore fort présente et il y a bien trop de cas de mauvais traitements physiques et d’abus sexuels au sein même des familles. La pauvreté et le manque d’argent ou de revenus réguliers de la société philip-pine contribuent grandement à cette situa-tion et relèguent à l'arrière-plan les droits des

femmes. Le mouvement des femmes Gabriela se bat pour faire progresser ces droits à tous les niveaux. Il travaille ainsi dans les bidon-villes où il organise de petits groupes d'ac-cueil des femmes victimes de mauvais trai-tements. Ces groupes les écoutent et les sou-tiennent en vue de leur faire retrouver la confiance en elles-mêmes.

Au niveau national, Gabriela se bat pour faire voter une loi pour un meilleur accès des mères et de leurs enfants aux soins de santé, avec la vaccination de tous les enfants, un accom-pagnement médical adéquat pour les femmes enceintes, un suivi et des conseils après la naissance, ou encore l'accès à la contracep-tion. Cela peut sembler évident en Belgique mais, pour une femme aux Philippines, ce n'est encore bien souvent qu’un rêve lointain.

8 mars/Journée internationale des femmes

avril7 avriL/Journée mondiale de la santé

Peut-on vraiment célébrer une Journée mon-diale de la santé alors qu'aux Philippines, sept personnes sur dix meurent sans avoir jamais été chez un médecin ? Le Council for Health and Development (CHD) œuvre à la santé et au développement de communautés locales aux Philippines. Il aide les habitants d’un quartier ou d’un village à s’organiser et s’en-gager tous ensemble, car ce n'est que comme cela que le changement est possible.

Les villageois qui ont reçu une formation du CHD peuvent par exemple remettre en ques-tion le budget santé de leur municipalité et exiger qu’on y consacre plus de moyens. Ils ont appris quels sont leurs droits et comment mener des actions et exercer des pressions pour les défendre.

MaiComme pour beaucoup de Philippins, une simple visite médicale et des médicaments sont le plus souvent hors de prix, le CHD orga-nise également des missions médicales dans les bidonvilles et les campagnes. Au cours de ces missions, des médecins et dentistes en-gagés délivrent des soins gratuits à tous ceux qui en ont besoin.

Mai12 mai/Journée de l'infirmier/ère

Dans les quartiers populaires de Kinshasa, en RD Congo, une seule règle est de mise : celui qui a de l’argent reçoit des soins médicaux, celui qui n’en a pas en est exclu. Dans les hôpitaux, on paie d’abord, sinon on n’entre même pas et il n’y a quasi pas de médecins ou de centres médicaux dans les quartiers popu-laires. Aussi n’est-il pas étonnant que des af-fections simples à traiter, comme la diarrhée ou la malaria, puissent être mortelles, sur-tout pour les enfants.

Notre partenaire Etoile du Sud (EDS), orga-nise les habitants en comités de santé. L’une des tâches de ces comités consiste à chercher au sein du quartier des personnes qui ont reçu une formation médicale, et à les convaincre de s’engager pour la santé de la population locale...et ça marche.

Quelques 70 infirmiers, infirmières et laboran-tins sont ainsi actifs dans les trente comités de santé d’EDS. Ils se chargent de l’éducation de la population en matière de santé, trai-tent bon nombre des maladies qui se présen-tent et peuvent avertir les habitants en cas de problèmes médicaux sérieux. Ils contri-buent également à la formation des militants qui, par des visites à domicile, suivent la si-tuation sociale des familles.

juin5 juin/ Journée mondiale de l’environnement

D’après le Fonds mondial pour la nature, Cuba est le seul pays à avoir atteint un niveau de développement qui soit réellement durable. C'est donc avec fierté que les Cubains célè-brent la journée de l'environnement. A Cuba, le haut niveau de développement social, le système de santé bien construit et l'enseigne-ment de première qualité vont en effet de pair avec une empreinte écologique peu éle-vée. En 2006, les autorités cubaines lançaient la "révolution énergétique".

Cet ambitieux programme est axé sur cinq priorités : économiser l’énergie et l’utili-ser de façon plus efficiente, améliorer la ca-pacité du réseau d’électricité, mettre à pro-fit les sources d’énergie renouvelable (soleil, vent,…), découvrir des sources d’énergie lo-cales et collaborer au niveau international. Dans le reste de l’Amérique latine, la situa-tion est malheureusement loin d'être aussi ré-jouissante : la déforestation, les exploitations minières à ciel ouvert ou encore la monocul-ture intensive destinée à l’exportation, ont

des conséquences désastreuses pour l'homme et pour l’environnement. La population lo-cale est chassée, le sous-sol et l’eau potable finissent par être pollués, des conflits surgis-sent,… Notre partenaire latino-américain ne reste toutefois pas les bras ballants. En compagnie des organisations locales qui en sont membres, le Movimiento para la Salud de los Pueblos mène des actions tout au long de l’année pour qu'un terme soit mis à ces pra-tiques néfastes.

juillet1-5 juiLLet/PeoPle's HealtH assembly - le caP, afrique du sud

En 2000, des travailleurs de la santé, des mou-vements sociaux et des ONG du monde entier se réunissaient au Bangladesh pour la pre-mière Assemblée Populaire de la Santé, la "People's Health Assembly". Leur préoccupa-tion commune : défendre le droit à la santé pour tous. De ce rassemblement très inspiré est ressortie la nécessité de constituer un réseau commun : le Mouvement pour la Santé des Peuples ou "People's Health Movement" (PHM) était né. Une deuxième Assemblée s'est tenue en 2005 en Equateur, la troisème

aura lieu au Cap, en Afrique du Sud en juillet 2012. Ce sera l'occasion pour des centaines d’activistes locaux et internationaux d'échan-ger leurs expériences, d'examiner les cam-pagnes et actions qui ont le mieux fonction-né, de faire le point sur l'état de la santé aux quatre coins du monde et de planifier l'avenir. Ce rassemblement international unique leur donnera l’inspiration et le courage de conti-nuer à lutter pour faire de la santé pour tous une réalité. www.phmovement.org

CAPE TOWN, SOuTh AfriCA - JuillET 2012

PEOPLE'S HEALTH ASSEMBLy

août9 août/Journée internationale des PoPulations autocHtones

septeMbre L'Amérique latine est un continent haut en couleur. Pas moins de 44 millions d’indigènes y vivent, dans des contextes très variés. Ce souvent eux les plus pauvres et les moins à même de faire valoir leurs droits. Au Pérou par exemple, sept indigènes sur dix sont pauvres. Ces descendants des Incas ont aussi une existence bien plus courte que la plupart des autres Péruviens, avec une espérance de vie plus basse d’au moins 20 ans.

La moitié des enfants y sont sous-alimentés et leur mortalité est deux fois plus élevée.

Le Movimiento para la Salud de los Pueblos (MSP) est la branche latino-américaine du People's Health Mouvement. Il coordonne des organisations de base dans toute l’Amérique latine et, parmi elles, nombre de mouve-ments indigènes. Il est donc bien placé pour répondre à leurs besoins. Au Guatemala, des postes de santé ont ainsi été créés pour les

indigènes. Les moyens de guérison tradition-nels y côtoient ceux de la médecine "clas-sique". Le MSP soutient également les grou-pements autochtones dans leur lutte pour le droit d’user de leurs terres et de leur eau.

"La moitié des enfants y sont sous-alimentés et leur mortalité

est deux fois plus élevée ."

septeMbre L’enseignement gratuit est un droit pour chaque enfant. Pour des milliers d’enfants à Jérusalem-Est, ce droit n’est toutefois pas une évidence. Il y a un manque flagrant de lo-caux, puisqu'une classe compte en moyenne 32 élèves, mais le Ministère de l’Enseigne-ment et les autorités municipales ne font rien pour résoudre ce problème. Les familles sont dès lors obligées de payer pour un enseigne-ment qui, normalement, devrait être gratuit. Avec à Jérusalem 65% des familles palesti-

niennes qui vivent sous le seuil de pauvreté, beaucoup de parents ne peuvent payer. Plus de 10% des enfants palestiniens de Jérusalem ne vont donc tout simplement plus à l’école. Tout au long de l'année, les Health Work Com-mittees assurent un programme de santé sco-laire dans plus de 60 écoles palestiniennes. Ce programme n'est pas seulement éducatif, il organise aussi les écoliers au sein de co-mités de santé et soutient un réseau d’en-seignants. Ceux-ci s'engagent en dehors des

heures de travail, à faire de l’école un en-vironnement plus sain. Les écoliers mènent également des campagnes, parfois en compa-gnie de leurs professeurs et de leurs parents. Ils se mobilisent ainsi contre le remplacement du programme d’enseignement des écoles pa-lestiniennes par un programme israélien, qui signifierait que la jeune génération de Pales-tiniens ne pourrait même plus apprendre sa propre histoire à l’école.

1 septembre/Journée de l’allaitement

octobre noveMbre1 octobre/Journée de l’allaitement

La grossesse et l’accouchement sont des évé-nements qui, au Laos, vont de pair avec une série de rituels et de traditions. Des coutumes qui, hélas, ne sont pas toujours idéales pour la mère et l’enfant. Après l’accouchement, les femmes ne peuvent par exemple pas manger de viande ou de poisson, alors qu'elles en ont justement grand besoin durant cette période. On encourage également les mères à très vite donner du riz à leurs bébés. L’allaitement ma-

ternel ne va pas de soi et la sous-alimentation constitue un problème récurrent au Laos, tant chez la mère que chez l’enfant. L’organisation partenaire de M3M, la Lao Women's Union, es-saie de changer cette situation. Elle informe les femmes de façon très simple sur les consé-quences d’une alimentation non équilibrée, pour elles et pour leurs enfants. Elle leur ap-prend que l’allaitement protège mieux l’en-fant contre les infections et que le lait mater-

nel constitue une alimentation complète avec tout ce dont un bébé a besoin pour grandir en bonne santé.

noveMbre29 novembre/Journée internationale de solidarité avec le PeuPle Palestinien

Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations-Unies adoptait la Résolution 181, mieux connue sous le nom de "Plan de par-tage de la Palestine". Cette résolution envisa-geait de scinder la Palestine, alors sous man-dat britannique, en deux Etats : l'un pour les colons juifs et l'autre pour les Palestiniens au-tochtones. Ce plan ne fut toutefois jamais mis à exécution et, en 1948, les trois quarts de la population palestinienne fut chassée

de ses terres et l’État d’Israël fut fondé. Les Nations-Unies ont proclamé le 29 novembre Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. Une vraie solidarité va bien entendu beaucoup plus loin qu’une jour-née symbolique. A Jérusalem, les jeunes des Health Work Committees organisent tout au long de l’année des activités visant à dénon-cer les violations de leurs droits en tant qu’ha-bitants palestiniens de Jérusalem. Ils croient

en des actions positives qui, dans des circons-tances pénibles, soudent la communauté pa-lestinienne. Les jeunes organisent ainsi des actions de solidarité pour les familles dont la maison a été démolie par l’armée israélienne ou rendent visite aux familles d’enfants qui ont été arrêtés arbitrairement.

20 NOvEMBRE/JOURNÉE DE LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE

Merci à tous les donateurs qui, 365 jours durant, ont rendu possible le travail de nos partenaires !

déceMbreAlfred à Kinshasa, Camilla au Brésil, Daoud en Palestine, Merry aux Philippines… Tous luttent pour les droits de leurs voisins, de leurs collè-gues ou des plus démunis. En fait, ils ne font rien d’autre que nous lorsque nous sommes actifs au sein d’un syndicat, d’une antenne de quartier ou d’une autre association. Mais pour eux, la chose n’est pas toujours évi-dente. Prenons le Dr Merry, la responsable de projet chez notre partenaire philippin CHD.

Le 6 février, elle a été arrêtée en plein milieu d'une formation, en compagnie des dizaines de personnes qui participaient à cette acti-vité. L’armée philippine a jeté 43 travailleurs de la santé en prison dans l’intention d’inti-mider les mouvements sociaux. En décembre 2010, Merry a enfin été libérée, après des actions internationales de solidarité, entre autres en Belgique. Pour Médecine pour le Tiers Monde et pour ses partenaires du Sud, aucune Journée des droits de l’Homme ne doit passer inaperçue !

10 décembre/ Journée des droits de l’Homme

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LeS 20 kM de BruxeLLeS : Le 27 Mai 2012

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