52
Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf Hiver 2021 No 6

Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

Magazine scientifique du CollègeJean-de-Brébeuf

Hiver 2021

No 6

Page 2: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

Perceptum

Collège Jean-de-Brébeuf

3200, chemin de la Côte-Sainte-Catherine

Montréal, QC

No 6, Hiver 2021

Deux numéros de Perceptum sont publiés chaque année, sur papier et en ligne

Dépôt légal : Bibliothèque et Archives Canada

ISSN 2562-6345 (Imprimé)

ISSN 2562-6051 (En ligne)

Page 3: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

i

TABLE DES MATIÈRES

Bienvenue chez perceptum! .............................................................................................. 1

Remerciements ......................................................................................................................... 2

MATHÉMATIQUES ....................................................................................................................... 4

Le paradoxe apparent de la trompette de Torricelli : une aire infinie pour un volume fini? .. 4

TECHNOLOGIE .............................................................................................................................. 8

Un petit guide pour votre prochain achat d’ordinateur ........................................................... 8

PHYSIQUE ................................................................................................................................... 10

Le système dynamique chaotique du double pendule ........................................................... 10

Le mouvement d’un avion correspond-il aux équations de physique en aéronautique? .... 20

CHIMIE ........................................................................................................................................ 27

L’effet de la concentration sur la masse déposée durant l’électrodéposition ...................... 27

Effet de la température sur la cinétique de la réaction d’oxydation de l’ion iodure et du

persulfate .................................................................................................................................. 37

Bibliographie ........................................................................................................................ 43

Page 4: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

1

Bienvenue chez perceptum!

Chères lectrices et chers lecteurs,

Vous tenez entre vos mains la première édition de Perceptum de l’année 2021, ou peut-être que,

selon la tendance générale de nos études à distance, vous la lisez sur votre écran d’ordinateur. Quel

que soit votre média de prédilection, nous tenons à vous remercier pour l’intérêt que vous portez

à l’endroit de notre humble publication semestrielle.

En cette période de faible motivation et d’incertitudes abondantes, la productivité sociale et

intellectuelle n’est pas une tâche facile. Au contraire, l’étudiant cherchant à se parfaire se trouve

confronté à mille difficultés et les « pourquoi » honnêtes qui circulent dans son esprit cèdent

souvent aux « combien de mots » en regardant l’écran.

Le fardeau de la productivité ne pèse pas uniquement sur Perceptum : de nombreux comités et

associations étudiantes en subissent le contrecoup malgré leurs plus beaux efforts. Aussi voulons-

nous célébrer la résilience de ceux qui ont contribué à la communauté scientifique du Collège par

leurs recherches perspicaces et leurs expériences inédites.

Cependant, les recherches académiques de nos rédacteurs, parmi lesquelles se trouvent de

nombreux mémoires et recherches de l’IB (pour les curieux en première année), ne sont qu’un

échantillon minime du plein potentiel de notre communauté, comme le témoignent les réalisations

audiovisuelles de notre concours Flash-Science en février. Il faut donc encourager la curiosité

étudiante, se soutenir mutuellement et applaudir les efforts de nos pairs. Ainsi ce texte est-il à la

fois un appel laudatif et suppliant puisque vos comités ont besoin de vous. Vos pairs ont besoin de

vous. Notre communauté a besoin de vous, et de vos idées, et de vos questions, puisque ce n’est

qu’en se questionnant que nous puissions changer le monde.

Louis Friedland-Yust, éditeur en chef de Perceptum

Page 5: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

2

Remerciements

Nous tenons à remercier…

Nos membres du comité exécutif 2020-2021

Louis Friedland-Yust –

Éditeur en chef

Selma Ouali –

Trésorière

Sheila Razavi –

Responsable des activités

Rafidah Chowdhury –

Correctrice et adjointe aux

activités

Meriem Hamel –

Éditrice des médias

Rime Diany –

Éditrice des médias

Inès El Adib –

Correctrice et adjointe à

l’édition

Anna Voia –

Correctrice et adjointe au trésor

Jamie Wallis –

Illustratrice

Nos professeurs-superviseurs

Dorin-Narcis Ghisovan Louis-Philippe Précourt

Nos auteurs pour l’édition d’Hiver 2021

Augustin Davignon

Rui Ying Sun

Quynh Nga Jessica Nguyen

Meriem Hamel

Yifang Fang

Laure Salmon

Équipe de professeurs pour la correction linguistique

Nathalie Loignon Mathieu Bélisle Nicolas Bony

Page 6: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

3

Équipe de professeurs pour la correction scientifique

Louise Boisvert

Granger Piché

Emma Merel--Léorat

Stéphane Houle

Comité fondateur

Justin Lessard Wacjer

Weiting Xiong

Bogdan Pechounov

Commanditaires

AGEB

Coopsco Brébeuf

Programme des sciences de la nature (CJDB)

Contact

Courriel : [email protected]

Facebook : @perceptumbrebeuf

Instagram : @perceptumbrebeuf

Site Web : www.journalperceptum.wordpress.com

Baladodiffusion Dissertum : www.anchor.fm/dissertum

Page 7: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

4

MATHÉMATIQUES

Le paradoxe apparent de la trompette de Torricelli :

une aire infinie pour un volume fini?

Par : Meriem Hamel

Révision scientifique : Emma Merel--Léorat

Révision linguistique : Nicolas Bony

Introduction

En 1641, Evangelista Torricelli

découvre une figure mathématique qui

s’étend à l’infini sans pour autant être grande

à l’infini (1). Paradoxal, non? De là est née la

trompette de Torricelli, autrement appelée

trompette de Gabriel en référence à

l’archange Gabriel. Celle-ci correspond à une

fonction d’équation 𝑓(𝑥) =1

𝑥 effectuant une

rotation autour de l’axe des abscisses et

s’étalant dans l’intervalle [1, +∞[.

GRAPHIQUE I : Fonction inverse de base allant de 1

à l’infini

GRAPHIQUE II : La même fonction en rotation

autour de l’axe des abscisses

Ce solide de révolution se distingue

par le paradoxe apparent qui lui est relié et

qui est contre-intuitif : il a un volume fini,

tandis que son aire est infinie. Le paradoxe

apparent est souvent représenté à travers

l’exemple connu de la peinture, qui va

comme suit : « [puisque] le volume de la

trompette est fini, la surface intérieure

pourrait être peinte en versant une quantité

de peinture dans la trompette puis en la

vidant. » (2)

f(x) = 1/x

Page 8: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

5

Construction du solide

GRAPHIQUES III, IV & V : Différentes

visualisations de la trompette en 3D (3)

Nous ne pouvons voir comment la

trompette s’étend vers l’infini, mais nous

sommes en mesure de visualiser la

diminution constante de son rayon. Lorsque

ce solide de révolution est divisé en une

infinité de petits morceaux ayant une

épaisseur égale, chaque morceau devient un

disque.

GRAPHIQUE VI : La trompette divisée en une

multitude de disques

Calcul du volume

La formule de volume d’un disque est

𝑉 = 𝜋𝑟2ℎ . La trompette de Torricelli

correspond à la fonction 𝑓(𝑥) =1

𝑥 et s’étale

dans l’intervalle [1, +∞]. À partir de cela,

calculons le volume de l’entièreté de la

trompette.

𝑉 = ∫ 𝜋𝑓2(𝑥) 𝑑𝑥𝑏

𝑎

𝑉 = ∫ 𝜋 (1

𝑥)2

𝑑𝑥+∞

1

= 𝜋∫1

𝑥2𝑑𝑥

+∞

1

𝑉 = 𝜋 ∫ 𝑥−2 𝑑𝑥+∞

1

𝑉 = 𝜋 ∗𝑥−1

−1 =

−𝜋

𝑥

Page 9: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

6

𝑉 = [−𝜋

𝑥]1

+∞

Évaluer l’intégrale ici nécessitera une

étape additionnelle. Étant donné que l’une

des deux bornes est l’infini (+∞), l’intégrale

est dite impropre; nous devons donc poser

une limite. L'intégrale de la fonction sur [1,

+∞] sera donc la limite de l'intégrale de la

fonction de 1 à a lorsque a tend vers +∞.

𝑉 = ∫ 𝜋 (1

𝑥)2

𝑑𝑥+∞

1

= lim𝑎→+∞

−𝜋

𝑥|1

𝑎

=−𝜋

𝑎−

−𝜋

1= 𝜋

𝑉 = lim𝑎→+∞

−𝜋

𝑥|1

𝑎

= 𝜋

Le volume de la trompette est donc fini et

vaut π.

Calcul d’aire

GRAPHIQUE VII : Identification de la hauteur pour

le calcul de l’aire

Il est également connu que la formule

d’aire latérale est de 𝐴 = 2𝜋𝑟ℎ . Le rayon

sera le même que dans la formule pour le

volume, donc 𝑓(𝑥) . La hauteur, elle,

équivaut à la distance qui relie deux points (A

et C) d’une courbe (la courbe illustrée ne

correspond pas à la trompette, c’est une

courbe quelconque qui me sert à expliquer

mon raisonnement). En prenant un intervalle

infinitésimal de la fonction, nous observons

que la mesure recherchée s’apparente de plus

en plus à l’hypoténuse d’un triangle qui serait

formé par dx et dy (voir illustration). Ainsi, la

hauteur nécessaire au calcul d’aire se calcule

selon le théorème de Pythagore: √𝑑𝑥2 + 𝑑𝑦2.

Ce résultat, bien qu’approximatif, se

rapproche énormément de la réalité.

Puisque la valeur de 𝑑𝑦 est inconnue,

réarrangeons l’équation de façon à pouvoir

l’utiliser. Ce que l’on peut observer, c’est que

l’hypoténuse du triangle est parallèle à la

dérivée de f(x) en B (point rouge). Puisque

𝑓′(𝑥) =𝑑𝑦

𝑑𝑥, en isolant, 𝑑𝑦 = 𝑓′(𝑥)𝑑𝑥 . En

remplaçant le 𝑑𝑦 dans l’équation pour la

hauteur, elle devient :

√(𝑑𝑥)2 + (𝑓′(𝑥)𝑑𝑥)2 =

√1 + (𝑓′(𝑥))2𝑑𝑥.

L’équation finale pour l’aire d’un

solide de révolution est donc :

𝐴 = ∫ 2𝜋𝑓(𝑥)√1 + (𝑓′(𝑥))2𝑑𝑥𝑏

𝑎

En remplaçant les variables avec les

données de la trompette de Torricelli:

Page 10: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

7

𝐴 = ∫ 2𝜋1

𝑥√1 + ((

1

𝑥)′

)

2

𝑑𝑥+∞

1

𝐴 = 2𝜋 ∫1

𝑥√1 + (

−1

𝑥2)2

𝑑𝑥+∞

1

Cette portion de l’équation sera toujours

supérieure à 1, peu importe la valeur du x,

puisqu’elle est au carré et qu’elle est

additionnée à 1. Puisque nous voulons

seulement savoir si cette intégrale impropre

diverge ou converge, il n’est pas nécessaire

d’intégrer cette portion de l’équation. Nous

pouvons continuer en comparant l’intégrale

A avec une intégrale plus simple.

𝐴 ≥ 2𝜋 ∫1

𝑥𝑑𝑥

+∞

1

𝐴 ≥ 2𝜋 ∗ 𝑙𝑛|𝑥|

𝐴 ≥ lim𝑎→∞

2𝜋 ∗ 𝑙𝑛|𝑥||1

𝑎

= 2𝜋ln (𝑎) − 2𝜋ln (1) = ∞

𝐴 ≥ lim𝑎→∞

2𝜋ln (𝑥)|1

𝑎

= ∞

L’aire est égale à l’infini.

Conclusion

Il est contre-intuitif d’avoir un

volume fini pour un solide d’aire infinie.

Cependant, les calculs de volume et d’aire

effectués ci-haut le prouvent bel et bien :

l’intégrale du volume converge, donc résulte

en une valeur précise (𝜋 ici), et celle de l’aire

diverge, donc est égale à l’infini (∞).

En revenant à l’exemple de la

peinture, nous comprenons qu’à un certain

point, le diamètre devient trop petit pour

pouvoir contenir de la peinture, tandis que le

tube s’allonge incessamment. Plus nous

progressons sur l’axe des abscisses, plus le

diamètre de la trompette s’approche de

l’infiniment petit. Cela explique donc le

paradoxe apparent de la trompette de Gabriel.

Bien sûr, un tel objet ne pourrait exister dans

le monde réel.

À la lumière de cela, il serait

intéressant d’utiliser la même démarche,

donc de calculer le volume et l’aire par la

méthode des disques, pour d’autres fonctions

suivant la forme 𝑓(𝑥) =1

𝑥𝑛 . Il serait aussi

intéressant d’explorer diverses fonctions pour

savoir s’il se présente d’autres cas similaires

où des conclusions mathématiques semblent

paradoxales, mais ne le sont pas réellement.

Page 11: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

8

TECHNOLOGIE Un petit guide pour votre prochain achat

d’ordinateur

Par : Rui Ying Sun & Yifang Fang

Vous êtes-vous déjà questionné sur le

rôle qu’occupent les différents composants

d’un ordinateur? Avez-vous déjà eu de la

difficulté à choisir une configuration idéale?

La meilleure configuration pour vous n’a pas

nécessairement besoin d’être la plus coûteuse.

Cependant, il n’est pas faux que, dans le

monde des technologies, plus un appareil est

de bonne qualité, plus il est cher. Ainsi, si

vous vous payez un Chromebook à 200$, ne

vous attendez pas à la performance d’un

appareil de 1000$. Cependant, bien que cela

soit vrai, il se peut que certains

manufacturiers vendent leur appareil plus

cher que ce qu’il vaut. Pour que vous ne

fassiez pas des achats qui ne vont point vous

bénéficier, nous allons brièvement expliquer,

dans le texte ci-dessous, le rôle de différents

composants d’ordinateur. Nous allons

séparer les paragraphes par composant: le

processeur (CPU : Central Processing Unit),

la carte graphique (GPU : Graphics

Processing Unit), la mémoire vive (RAM :

Random Access Memory), le disque SSD

(Solid State Drive) et les disques durs (HDD :

Hard Disk Drive). Il est important de noter

qu’il s’agit ici seulement d’une explication

brève des différents composants de

l’ordinateur et que chacun a des besoins

différents en informatique.

Commençons par le CPU. Le

processeur est ce que nous utilisons pour faire

les tâches telles qu’écrire dans un document

Word, faire le multitraitement, etc. Le CPU

est comme notre cerveau. Il décode et il

exécute les fonctions encodées. Plus un CPU

a de cœurs, plus il sera efficace en

multitraitement (1). Nous pouvons voir, dans

les configurations des ordinateurs, le rapport

« _ cores _ threads ». Ainsi, plus un CPU a de

cœurs et de « threads », plus il est rapide et

plus il est efficace en exécutant plusieurs

tâches en même temps (2). C’est aussi

pourquoi il n’est pas recommandé d’acheter

un i3 d’Intel comme processeur dans un

ordinateur portable : beaucoup de i3 n’ont

très souvent que 2 cœurs comparés aux i7 qui

ont 4 à 6 cœurs (3). Ainsi, pour une personne

qui fait beaucoup de travail de bureau, la

configuration du CPU est très importante.

Cependant, il faut aussi bien mesurer la

quantité de travail que vous voulez faire avec

votre ordinateur parce que vous perdrez de

l’argent si vous en achetez avec plus de cœurs

et de « threads » que vous allez réellement

utiliser. Pour expliquer ceci, imaginez le

processeur comme le cerveau de

l’ordinateur : les cœurs sont les lobes et les

« threads » sont comme les neurones.

Lorsque vous faites votre achat, il est aussi

recommandé que vous faites une recherche

Page 12: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

9

pour comparer la vitesse d’un CPU avec un

autre pour voir si celui que vous voulez

acheter vaut réellement son prix.

Pour ce qui est du GPU, plus votre

travail comprend des éléments graphiques et

en 3D, plus vous aurez besoin d’un bon GPU.

Un bon GPU est aussi nécessaire pour un

joueur de jeux vidéo. Avec un meilleur GPU,

la vitesse de réaction est plus grande et ce que

vous voyez est plus clair, ce qui est important

pour l’expérience. Cependant, il est à noter

que les ordinateurs portables qui ont une carte

graphique sont plus puissants (4) et, étant

donné qu’ils gardent une vitesse de réaction

rapide, les ventilateurs de ces ordinateurs

tournent plus vite, ce qui fait plus de bruit.

Pour la même raison, les ordinateurs ayant

une carte graphique consomment aussi plus

d’énergie (5), ce qui fait en sorte que votre

batterie s’épuise plus rapidement. Ainsi, si

vous ne faites pas du travail qui requiert

beaucoup de graphismes, il n’est pas

nécessaire d’acheter un ordinateur avec une

carte graphique.

La mémoire vive, comme son nom

l’indique, est la mémoire qui est utilisée

momentanément lorsque nous ouvrons une

application, comme Google Chrome, et qui

arrête de fonctionner lorsque nous fermons

l’application (6). Ainsi, plus vous ouvrez des

applications, plus votre ordinateur utilise de

la mémoire vive. Il est alors recommandé aux

personnes qui font beaucoup de

multitraitement d’avoir plus de RAM pour

que l’ordinateur soit plus fluide (1).

Le SSD (Solid State Drive) et le HDD

ont la même fonction. Ils enregistrent les

données. Nous pouvons comparer leur

fonction à celle de la clé USB. Ainsi, plus

vous avez de documents ou de données à

enregistrer, plus vous avez besoin d’un grand

nombre de gigaoctets dans votre SSD ou

HDD. De nos jours, les ordinateurs utilisent

presque tous le SSD, qui est plus rapide.

Cependant, ils sont aussi plus chers,

contrairement aux HDD, qui sont moins

rapides mais moins coûteux (7).

En conclusion, il est important de

choisir un ordinateur qui respecte notre

budget et l’usage que nous lui prévoyons,

puisque, bien qu’un ordinateur coûteux

performe mieux, il n’est pas toujours la

meilleure option. Pour faire un bon choix

d’achat, il faut considérer nos besoins en

premier et choisir les bonnes configurations

pour les composants de CPU, de GPU, de

RAM, et de SSD/HDD.

Page 13: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

10

PHYSIQUE Le système dynamique chaotique du double pendule

Par : Augustin Davignon

Révision scientifique : Stéphane Houle

Introduction

Depuis des temps immémoriaux,

l’Homme a tenté par différents moyens de

prédire le futur, que ce soit par des

explications mythiques primitives ou par des

modélisations suivant scrupuleusement la

méthode scientifique. La croyance d’un

déterminisme cosmique déterminant

l’univers et d’un « Dieu horloger » était et est

toujours largement répandue dans les esprits.

Ce n’est que récemment que des chercheurs,

s’appuyant sur les travaux du mathématicien

Poincaré, ont commencé à parler de

l’indétermination de l’univers et à développer

une théorie qui allait devenir la théorie du

chaos. Selon eux, certains systèmes

dynamiques en physique seraient

particulièrement instables et adopteraient des

comportements imprévisibles, puisqu’ils

seraient non périodiques (1). L’objet de ma

recherche en physique, le double pendule

chaotique, en fait partie.

Je trouve son étude particulièrement

intéressante dans le sens qu’elle se distingue

des recherches classiques qui tentent, par des

approches inductives, de déterminer des

relations qui témoignent de manière

infaillible des observations empiriques, et

souvent en négligeant les comportements

chaotiques à titre d’erreurs expérimentales ou

de données aberrantes. Les systèmes

sursimplifiés étudiés dans le cadre des études

collégiales et antérieures font souvent fi de la

réalité chaotique, ce qui explique pourquoi

l’idée du chaos est très peu répandue dans la

société. L’objectif de ce travail sera singulier,

puisqu’il acceptera et tentera de quantifier le

comportement chaotique du double pendule.

L’originalité de ma recherche consiste à

évaluer l’impact de la modification du

système sur son comportement chaotique.

En ce qui concerne l’utilité de ma

recherche, elle permettra de quantifier, à

l’aide de l’exposant de Lyapunov, le degré de

chaos du double pendule en fonction de

certains de ses paramètres. Ainsi, en

connaissant les variables qui tendent à

augmenter l’instabilité du système, il sera

possible de réduire légèrement le

comportement chaotique de systèmes

dynamiques similaires, comme les bras de

robots (2).

La question de recherche du travail

s’incruste dans le domaine de la physique et

se formule de la façon suivante : quels sont

les effets de la variation de la masse du poids,

de la taille des branches et de l’énergie du

système sur le comportement chaotique d’un

double pendule? Pour arriver à mes fins, je

vais quantifier la stabilité de mon double

Page 14: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

11

pendule en fonction de certaines variations

par le biais de l’exposant de Lyapunov. Ce

dernier est un outil efficace pour évaluer le

chaos dans les systèmes dynamiques

chaotiques (2).

Concrètement, le chaos représente

une extrême dépendance aux paramètres

initiaux, c’est-à-dire qu’une infime variation

des paramètres initiaux d’un système

chaotique mène à une erreur qui s’amplifie

exponentiellement dans le temps, menant

deux trajectoires initialement similaires à

diverger rapidement. Mathématiquement, la

croissance de l’erreur peut s’exprimer selon

la relation suivante, où λ est le plus grand

exposant positif de Lyapunov (3) :

∆𝑥(𝑡)~∆𝑥(𝑡0)𝑒𝜆𝑡

ÉQUATION I : Relation de la croissance de l’erreur

dans le temps selon l’exposant de Lyapunov.

Δx(t) représente l’erreur de trajectoire après un

certain temps, Δx(t0) représente l’erreur de trajectoire

initiale et t représente le temps.

Quant au double pendule, il peut être

schématisé de la façon suivante.

FIGURE I : « Définition du pendule double à l’aide

des variables utilisées pour décrire l’état du système »

(4). Le segment du double pendule qui relie m1 à

l’origine sera appelé « première branche » ou «

branche principale », alors que celui qui relie m2 à m1

sera nommé « deuxième branche » ou « branche

secondaire ».

Les équations de modélisation du

double pendule sont issues d’équations

différentielles contenant des termes non

linéaires, ce qui, combiné aux nombreux

paramètres de l’équation, lui confère son

comportement chaotique (5). Les

modélisations sont trop complexes pour être

étudiées dans le cadre de ce travail, comme le

montre l’équation II, qui décrit

numériquement une partie du système. Cette

complexité génère des variations locales de

l’exposant. Cependant, nous ne

considèrerons que le plus grand exposant de

Lyapunov avec l’équation I, puisque c’est lui

qui affecte le plus fortement le taux de

croissance exponentielle de l’erreur. Dans les

systèmes chaotiques, l’exposant devrait être

positif. Un exposant négatif exprime au

contraire un système non chaotique (3).

Page 15: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

12

1 =𝑚2𝑔 sin(𝜃2) cos(𝜃1 − 𝜃2) + 𝑚2𝑙1𝜃1

2 sin(𝜃1 − 𝜃2) cos(𝜃1 − 𝜃2) + 𝑚2𝑙2𝜃22 sin(𝜃1 − 𝜃2) − (𝑚1 + 𝑚2)𝑔 sin(𝜃1)

(𝑚1 + 𝑚2)𝑙1 − 𝑚2𝑙1 cos(𝜃1 − 𝜃2)2

ÉQUATION II : Relation avec l’accélération angulaire de θ1 pour une analyse numérique du double pendule (4), où

l1 et l2 représentent les longueurs des branches, m1 et m2 les masses à chaque extrémité, θ1 et θ2 les angles formés par

les branches par rapport à la verticale, et le tout tel qu’illustré à la figure 1.0. θ1 modélise l’accélération angulaire.

Méthodologie expérimentale

Nombre et valeurs des variations

indépendantes

Ayant trois paramètres de différentes

natures à observer, un nombre important de

données devait nécessairement être considéré.

Pour chaque variation avec des conditions

initiales similaires, il était essentiel

d’enregistrer assez de données afin d’être en

mesure de procéder à des calculs de droites

de régression sur Excel et de déterminer une

relation exponentielle.

Pour calculer l’exposant de Lyapunov,

il faut comparer deux trajectoires similaires

afin d’obtenir une relation de différence de

trajectoires par rapport au temps. J’ai décidé

d’enregistrer quatre trajectoires pour chaque

variation, ce qui donnait la possibilité d’un

nombre de combinaisons uniques de six

différences de trajectoires.

Pour chaque paramètre, j’ai limité le

nombre de variations des variables

indépendantes à trois, ce qui est nettement

insuffisant pour déterminer une relation

quantitative entre la variation des paramètres

et la valeur de l’exposant de Lyapunov.

Toutefois, j’ai dû me satisfaire de ce nombre

pour respecter ma contrainte de temps. Par

conséquent, j’ai décidé de réduire la question

de recherche à une étude qualitative.

Enfin, en ce qui concerne les valeurs

des variables indépendantes, pour les

variations du rapport de la mesure des

branches, j’ai choisi 50 %, 100 % et 150 %

comme valeurs du rapport de la longueur de

la branche secondaire sur celle de la branche

primaire. Ce choix de valeurs me permettait

d’avoir des variations non négligeables. Pour

les masses ajoutées, j’ai choisi des valeurs de

masse ajoutée de 0 g, de 100 g et de 200 g. La

masse du pendule excluant la base se situe

autour de 315 g et cette masse est répartie

entre les deux branches et les pièces

métalliques aux articulations. Je pouvais

difficilement excéder une masse de 200 g,

puisque l’accélération gravitationnelle que la

masse subissait lui procurait une force qui

compromettait l’intégrité de mon montage et

rendait l’expérience non sécuritaire. De plus,

j’ai remarqué qu’en ajoutant des masses, mon

pendule, que je ne pouvais pas fixer au

plancher, commençait à vibrer, ce qui pouvait

modifier mes résultats. Une résonance

importante de la base peut stabiliser le

système, ce qui n’est pas souhaitable. Pour le

choix des valeurs des hauteurs initiales, elles

devaient être comprises entre la hauteur

maximale du pendule et la hauteur minimale

qui octroie assez d’énergie au système pour

qu’un mouvement chaotique soit observé.

J’ai décidé de faire varier la hauteur initiale

d’environ 2 cm entre chaque variation, ce qui

a donné des valeurs de (40,52 ± 0,34) cm,

(38,50 ± 0,18) cm et (36,71 ± 0,12) cm, à la

suite de quelques difficultés expérimentales.

Page 16: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

13

Le témoin « Moyen-Moyen » représente la

variation avec un rapport de 100,1 %, une

hauteur initiale maximale de 0,4052 m et

aucune masse ajoutée (0 kg). Le pendule

partait au repos.

Construction du double pendule

La construction du double pendule

était divisée en deux étapes, la première étant

la conception des branches et la seconde, la

conception de la base. Lors de la première

étape, le principal objectif était de minimiser

la friction entre les deux branches ainsi

qu’entre le pendule et sa base. Non seulement

la présence de friction entre les deux

branches pourrait fausser mes résultats, mais

elle pourrait également dissiper l’énergie du

système, augmenter sa stabilité et ainsi

annihiler tout comportement chaotique. Pour

limiter la friction, j’ai percé des trous dans

des morceaux de bois préalablement

travaillés (qui allaient devenir mes branches)

et j’y ai encastré des roulements à billes de

planches à roulettes de 8 mm de diamètre

central, lesquels semblaient réduire le

frottement de façon satisfaisante pour

l’expérience. La friction n’est cependant pas

négligeable pour notre système, qui est

extrêmement sensible aux variations. Pour la

construction de la base, le principal défi

consistait à créer un support qui serait assez

stable et qui resterait assez immobile pour ne

pas affecter les résultats. Lors des

expérimentations, ne pouvant fixer

adéquatement la base au plancher, j’étais

contraint à me tenir debout sur cette dernière

afin d’appliquer tout mon poids dessus et

ainsi l’empêcher d’osciller. La figure II

présente le résultat final.

FIGURE II : Mon double pendule finalisé, fixé à sa

base et accoté à une planche positionnée pour

procurer à la seconde branche une hauteur initiale

prédéterminée.

Traitement des données

Tracker

Les données des trajectoires filmées

furent extraites des vidéos à l’aide du logiciel

Tracker. Avec ce dernier, j’ai été en mesure

de déterminer toutes les coordonnées en x et

y qui décrivaient la trajectoire d’un point

rouge situé à l’extrémité de la seconde

branche. Seulement un peu plus que la

première seconde des vidéos a été extraite.

Avec la résolution de la caméra, cela me

procurait environ 360 coordonnées dans le

temps par trajectoire, sur une durée allant de

1,0 à 1,5 seconde, soit amplement pour le

traitement des données.

Page 17: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

14

Par convention, le calcul de

l’exposant utilise plutôt les angles et les

vitesses angulaires, et non les coordonnées

cartésiennes. Cependant, en plus de doubler

le temps d’analyse, le logiciel Tracker évalue

difficilement ces deux premières variables. Il

lui faudrait des vidéos ayant beaucoup plus

d’images par seconde afin de calculer les

vitesses angulaires des branches au

maximum de leurs vitesses. N’ayant pas la

qualité d’appareil nécessaire, j’ai opté pour

les variables x et y.

Méthodologie du traitement de

données

Une fois les coordonnées des

trajectoires extraites et mises dans Excel, j’ai

pu calculer la différence de position entre

deux points de deux trajectoires différentes à

un temps donné (Δs). Cependant, il m’a

premièrement fallu normaliser mes

trajectoires en déterminant un temps = 0

secondes commun. Par défaut, Tracker

débute la progression du temps à la première

image analysée. Pour normaliser mes

données, j’ai arbitrairement choisi de partir t

= 0 au moment où le déplacement par rapport

à la position initiale était le plus proche de 1

cm. Ensuite, pour chaque variation, les quatre

trajectoires ayant quasiment les mêmes

conditions initiales étaient comparées entre

elles pour générer six relations de Δs par

rapport au temps. Le graphique I exprime

tous les déplacements par rapport au temps

pour une variation.

GRAPHIQUE I : Comparaison de toutes les courbes Δs en fonction du temps pour les six combinaisons différentes

de trajectoires dans le cadre de l'étude du rapport de longueurs de 48,2 %. L’échelle des déplacements est

logarithmique. Les différentes séries identifiées par des codes correspondent à différentes combinaisons de

trajectoires comparées.

1.00E-04

1.00E-03

1.00E-02

1.00E-01

1.00E+00

0.00E+00 2.00E-01 4.00E-01 6.00E-01 8.00E-01 1.00E+00 1.20E+00 1.40E+00 1.60E+00

Δs

ou

dis

tan

ce e

ntr

e le

s p

oin

ts d

es

traj

ecto

ires

co

mp

arée

(m

)

Temps (s)

MC1-MC2 MC1-MC3 MC1-MC4 MC2-MC3 MC2-MC4 MC3-MC4

Page 18: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

15

Dans le graphique I, on peut

remarquer que quatre déplacements, soit

MC1-MC2, MC1-MC4, MC2-MC3 et MC3-

MC4, se comportent très similairement sur la

première seconde. Cela indique que la

croissance de l’erreur (ou du déplacement)

entre les trajectoires comparées était très

similaire, donc qu’elles partaient avec des

conditions initiales très semblables. Nous

pouvons déjà remarquer que les deux

relations MC1-MC3 et MC2-MC4 adoptent

une croissance différente que celles des

autres trajectoires, mais qu’elles se

comportent relativement similairement entre

elles sur les premiers dixièmes de seconde.

Ensuite, étant donné que, pour le

calcul de l’exposant, seule la première

croissance était étudiée, j’ai réduit le domaine

afin qu’il soit compris entre 0 et 0,2 seconde.

Après cela, j’ai tracé les courbes sur chaque

série.

GRAPHIQUE II : Courbes de tendance exponentielle de toutes les courbes Δs en fonction du temps pour les six

combinaisons différentes de trajectoires dans le cadre de l'étude du rapport de longueurs de 48,2 % sur un domaine

réduit à temps ∈ [0,000 ; 0,200] seconde.

Comme l’on peut observer sur le

graphique II, les équations courbes de

tendance exponentielle des deux relations qui

sortaient du lot, soit celles de MC1-MC3 et

de MC2-MC4, possèdent un coefficient de

corrélation très faible. De plus, MC2-MC4

possède un l’exposant de Lyapunov négatif.

Je me suis permis de retirer du calcul de

y = 0,0218e8,7764x

R² = 0,9985y = 0,0034e2,1722x

R² = 0,0498

y = 0.0259e7.9123x

R² = 0.9974

y = 0.0215e8.9059x

R² = 0.9953y = 0.0126e-6.14x

R² = 0.7264

y = 0,0242e8,4285x

R² = 0,9967

1.00E-04

1.00E-03

1.00E-02

1.00E-01

1.00E+00

0.00E+00 4.00E-02 8.00E-02 1.20E-01 1.60E-01 2.00E-01

Δs

ou

dis

tan

ce e

ntr

e le

s p

oin

ts d

es

traj

ecto

ires

co

mp

arée

(m

)

Temps (s)

MC1-MC2 MC1-MC3MC1-MC4 MC2-MC3MC2-MC4 MC3-MC4Expon. (MC1-MC2) Expon. (MC1-MC3)Expon. (MC1-MC4) Expon. (MC3-MC4)

Page 19: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

16

l’exposant de Lyapunov toutes les relations

dont l’exposant était négatif et, à une

exception près, toutes les relations dont le

coefficient de corrélation de l’équation était

inférieur à 0,9000. En effet, un exposant

négatif indique l’absence de chaos alors que

des coefficients de corrélation trop faibles

augmentent considérablement les

incertitudes.

L’exception à la règle vient de mon

témoin Moyen-Moyen dont cinq des six

courbes Δs des trajectoires filmées

témoignaient d’une relation peu significative

sur les 2 premiers dixièmes de seconde. Je ne

pouvais pas enlever autant de données. Pour

pallier ce problème, j’ai décidé

exceptionnellement de repousser légèrement

le domaine d’observation jusqu’à ce que des

relations cohérentes émergent, soit entre

temps = [0,15; 0,30] seconde.

Par la suite, en comparant les valeurs

des exposants ainsi que leurs incertitudes, j’ai

pu repérer et retirer certaines données

aberrantes. La comparaison des exposants

obtenus avec les différentes courbes Δs pour

un rapport de longueurs de 48,2 % nous

permet d’observer une tendance autour de λ

≈ 8,5. Le 2e exposant et le 5e exposant

calculés ont non seulement une incertitude

très élevée, mais leurs valeurs sont très

écartées de la tendance observée. Il est

difficile d’identifier la ou les séries

responsables de ces écarts. Afin d’éviter que

leurs impacts sur le calcul de l’exposant

central ne soient trop importants, j’ai préféré

retirer ces données jugées aberrantes et les

mettre sur la faute de l’imprécision de la

méthode expérimentale. N’ayant pas accès à

un électroaimant, le lancement se faisait de

façon manuelle en retirant subitement la

plaque sur laquelle s’appuyaient les branches

(voir figure II). Malgré mes précautions, il est

fort probable que le frottement avec la plaque

ait pu donner de l’énergie aux systèmes ayant

engendré ces perturbations.

Calcul de l’exposant de Lyapunov

Par la suite, différentes méthodes

d’analyse pour trouver la valeur et

l’incertitude de l’exposant s’offraient à moi

sur Excel, mais j’ai opté pour celle qui

maximisait l’incertitude afin de tenir plus en

compte la nature extrêmement sensible aux

perturbations du double pendule ainsi que les

incertitudes difficilement mesurables des

lectures de Tracker. Pour procéder au calcul

de l’exposant de Lyapunov, j’ai déterminé les

exposants des courbes Δs en appliquant des

régressions linéaires, comme au graphique II,

et j’ai ensuite calculé leurs valeurs centrales.

Analyse : Comparaison théorique

avec une simulation numérique

J’ai initialement tenté d’utiliser des

relations théoriques issues de l’analyse des

données théoriques extraites d’une

simulation numérique (6) comme base de

comparaison avant de réaliser qu’elles sont

très peu représentatives de la condition

expérimentale de ma recherche et qu’elles ne

devraient être considérées qu’à titre indicatif.

La simulation numérique suppose que les

branches reliant les masses ont une masse

nulle et s’appuie sur un système idéal sans

friction. Dans un contexte expérimental, le

frottement affecte grandement les résultats,

Page 20: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

17

sans compter la conception même du pendule

qui présente de nombreuses imperfections.

La simulation utilise ce qu’on appelle un

double pendule simple, soit avec des masses

ponctuelles, alors que le nôtre a sa masse

répartie dans branches. Bien que ces deux

modèles se comportent similairement à

certaines énergies, ils présentent tout de

même plusieurs différences (7).

Enfin, certains résultats numériques

sont questionnables. Ma méthode de calcul

est efficace pour mesurer le chaos chez le

double pendule, mais pas chez le pendule

simple. Comme je fais varier très légèrement

l’angle initial entre deux trajectoires, il

advient que je modifie également la

fréquence du pendule, ce qui mène à des

trajectoires divergentes, et donc à un

exposant positif, même si le pendule simple

est périodique. Il est possible que ce taux

d’accroissement d’erreurs soit plus élevé que

celui dû aux variations des rapports de masse.

Comme je ne mesure par ma méthode que le

plus grand exposant, il n’était pas possible de

déterminer des valeurs théoriques pour les

variations de masse.

Variation du rapport des longueurs

J’ai observé que le rapport de

dimension de (100,1 ± 4,6) % est celui qui

présente le plus grand exposant de Lyapunov,

soit λ100,1% = (16,1 ± 1,3). Le rapport de

(152,0 ± 4,5) % obtient λ152,0% = (12,6 ± 1,8)

et celui de (48,2 ± 4,6) %, λ48,2% = (8,42 ±

0,57). La tendance expérimentale suggère

qu’un rapport proche de 100 % favoriserait le

chaos dans le pendule. Ce résultat corrobore

mon hypothèse initiale, qui soutenait qu’un

double pendule ayant deux branches de

dimensions égales soit plus chaotique qu’un

autre système similaire avec des branches de

longueurs différentes. En effet, intuitivement,

l’exercice fictif de pousser à l’extrême les

rapports de dimension mènerait normalement

à la formation d’un pendule simple, lequel

n’est pas chaotique. Visuellement, les

simulations présentent également des

systèmes périodiques lorsque les rapports de

dimension étaient poussés à l’extrême (6).

Comme les résultats correspondent à la

théorie, on peut dire qu’ils sont exacts.

Pour la précision des valeurs de mes

variables indépendantes, les incertitudes

relatives varient entre 2,9 %, 4,6 % et 6,9 %.

Comme j’ai utilisé le même instrument de

mesure, soit une règle graduée au millimètre,

l’incertitude absolue sur les mesures

demeurait plutôt stable à environ 4,6 %. Plus

la branche secondaire était petite, plus cette

incertitude absolue avait du poids sur

l’incertitude relative, ce qui explique le 6,9 %.

Cette dernière incertitude relative est un peu

élevée, ce qui implique que la valeur de son

rapport est moins précise. Toutefois, dans le

cadre d’une observation qualitative,

l’incertitude sur la valeur de la variable

indépendante est peu importante, à condition

bien sûr que les incertitudes de deux points

consécutifs ne se superposent pas et qu’il y

ait une bonne marge entre les valeurs

possibles de ces deux points. Comme c’est le

cas pour toutes les variations, je négligerai la

précision des valeurs des variables

indépendantes pour la suite de l’analyse.

Ensuite, pour la précision des valeurs

des exposants obtenus, les incertitudes

Page 21: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

18

relatives ont pour valeur 8,3 %, 6,8 % et 14 %.

Dans le contexte de l’expérience, ces

incertitudes sont plutôt satisfaisantes. De plus,

elles n’empêchent pas d’observer une

possible relation entre l’exposant et la

variation, ce qui est l’objectif ultime du

travail.

Variation de la hauteur initiale

Pour l’étude de la deuxième variation,

on obtient des exposants qui semblent cette

fois-ci exprimer une relation qui correspond

à la théorie. En effet, mon hypothèse de

départ était que, plus la hauteur initiale était

petite, plus l’énergie mécanique du système

serait faible et plus l’exposant de Lyapunov

serait petit. Ici, pour une hauteur initiale de

(0,4052 ± 0,0034) m, on obtenait λ0,4052m =

(16,1 ± 1,3). Lorsqu’on diminuait une

première fois la hauteur pour qu’elle soit de

(0,3850 ± 0,0028) m, la valeur de l’exposant

diminuait à λ0,3850m = (10,5 ± 3,7). Si l’on

répétait l’opération une seconde fois pour une

hauteur initiale de (0,3671 ± 0,0022) m, le

même constat pouvait être observé, puisque

l’exposant diminuait à λ0,3671 = (9,6 ± 2,6). Il

est à noter que la différence entre les valeurs

centrales des exposants des deux dernières

hauteurs n’est pas très significative. Cela est

peut-être dû à l’imprécision des mesures et à

une inexactitude des valeurs des exposants,

mais également au fait que l’angle initial du

double pendule affecte légèrement la valeur

de l’exposant (8). Néanmoins, il est tout de

même intéressant de constater que l’exposant

semble bel et bien être affecté par l’énergie

mécanique initiale du système, puisque la

plus grande hauteur initiale donne le plus

haut exposant.

À propos des incertitudes relatives,

celles-ci varient entre 8,3 % et 36 % pour la

seconde méthode. Cette dernière incertitude

relative est très importante et montre que les

résultats obtenus sont peu précis, ce qui nuit

à mon analyse. Deux causes d’erreur me

viennent en tête pour expliquer ces

incertitudes. La première viendrait des

erreurs de manipulations liées au départ des

trajectoires. En diminuant la hauteur, le

deuxième bras s’accotait plus fortement à la

planche utilisée pour le maintenir en place

jusqu’à l’amorce. Puisque j’enlevais cette

branche manuellement, il est probable que

mon mouvement générait plus de friction

entre les deux surfaces et que cette dernière

résultait en une perturbation plus importante

de la trajectoire. Une seconde cause d’erreur

serait liée au fait qu’il était plus difficile

d’observer une tendance entre les courbes Δs

et de repérer les données les plus aberrantes.

Par conséquent, aucune donnée ne fut retirée

des calculs, expliquant en partie les grandes

incertitudes relatives et la faible précision.

Variation de la masse ajoutée à

l’extrémité de la seconde branche

Pour ce qui est de la dernière variation,

les résultats obtenus sont moyennement

concluants. Pour notre témoin avec aucune

masse ajoutée (0 kg), on obtenait λ0kg = (16,1

± 1,3) alors que, quand on ajoutait une masse

de (0,1000 ± 0,0020) kg, l’exposant

augmentait étonnamment jusqu’à λ0,1kg =

(18,6 ± 2,3). Lorsqu’on doublait cette masse

pour obtenir une masse additionnelle de

(0,2000 ± 0,0015) kg, l’exposant diminuait

plutôt pour devenir λ0,2kg = (9,6 ± 2,6). Cette

première augmentation des exposants

Page 22: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

19

observée avec le premier ajout de masse

semble contredire mon hypothèse initiale, qui

était que, plus on ajoutait de masse à

l’extrémité du second pendule, plus le

système ressemblerait à un système de

pendule simple, plus il serait stable et plus

l’exposant de Lyapunov serait petit. Selon

moi, cette soudaine augmentation de λ0,1kg

pourrait s’expliquer par l’hypothèse que des

rapports de masses de 100 % tendraient à

maximiser le chaos. Certes, la masse des

deux branches était de 315 g, mais elle n’était

pas répartie uniformément. Les pièces

métalliques à l’intersection pesaient environ

60 g, faisant en sorte que l’addition d’une

masse de 100 g à l’extrémité rapprochait le

rapport des masses de 100 % et donc pouvait

maximiser le chaos. Il serait intéressant

d’approfondir l’expérience en ne considérant

que les rapports de masse.

Ensuite, les incertitudes relatives

tournent autour de 8,3 %, 13 % et 27 %. Cette

dernière incertitude relative de 27 % est très

importante, mais elle ne génère heureusement

pas trop de problèmes pour les comparaisons

finales, puisqu’elle permet malgré tout

d’observer que le dernier exposant est

significativement plus petit que les autres. Il

n’en est pas de même pour les autres

incertitudes relatives, puisqu’en regardant

l’intervalle des valeurs des exposants, il serait

possible que le système sans masse ajoutée

soit légèrement plus chaotique que celui avec

une masse ajoutée de 0,1000 kg. Par

conséquent, l’hypothèse de départ, même si

elle est non concluante, n’est pas à rejeter

entièrement.

Conclusion

Ce travail a permis de répondre

qualitativement à la question de recherche.

En constat général, les rapports de dimension

et de masse proches de 100 % ainsi que

l’augmentation de l’énergie potentielle du

système tendent à maximiser le chaos.

Toutefois, ces résultats sont très limités.

L’approche expérimentale s’est révélée un

défi extrêmement difficile. Malgré tous mes

efforts, les nombreuses imperfections de la

construction ont nécessairement grandement

affecté les résultats obtenus. Ce travail de

recherche s’est déroulé lors du confinement

généralisé lié à la pandémie de la COVID-19

et toutes les manipulations se sont faites à la

maison avec du matériel de faible précision.

Ma stratégie a été d’adapter le traitement de

mes données afin de tenir plus compte des

incertitudes, même si cela n’était pas idéal.

De plus, ce travail a mis en lumière l’extrême

complexité du double pendule, dont il est très

difficile d’isoler les paramètres. Les

variations de masse affectaient

nécessairement l’énergie potentielle et les

changements de hauteurs affectaient l’angle

initial. En ce sens, il m’est venu l’idée que les

simulations numériques, malgré leur

complexité, soient mieux adaptées à ce type

d’étude. Néanmoins, le travail a permis de

forger les bases à de futures recherches qui

pourraient se pencher sur une étude

quantitative du chaos. L’univers du chaos est

passionnant et il reste tant de choses à

découvrir sur le double pendule.

Page 23: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

20

Le mouvement d’un avion correspond-il aux

équations de physique en aéronautique?

Par : Laure Salmon

Révision scientifique : Granger Piché

Révision linguistique : Mathieu Bélisle

Introduction

Le 17 décembre 1903, en Caroline du

Nord, les frères américains Wright réalisaient

le premier vol contrôlé à bord du Wright

Flyer (1). Peu de temps après, en 1909, un

aviateur français, Louis Blériot, traversait la

Manche (2). Ces succès révolutionnèrent la

société et marquèrent les débuts d’une

nouvelle ère, celle de la conquête aérienne

puis de l’espace, qui mènera les hommes

jusqu’à la Lune en 1969. Cette fascination

pour les airs n’était pas soudaine, ayant

passionné des milliers de gens, de la Grèce

Antique avec la légende d’Icare jusqu’à la

Renaissance, avec Léonard de Vinci (3). Elle

est d’ailleurs encore présente de nos jours,

alors que la NASA s’apprête à envoyer un

autre robot sur Mars, lequel, pour la première

fois, reviendra sur Terre à l’issue de sa

mission (4).

Si les premiers vols, tels que ceux des

frères Wright, étaient le résultat de nombreux

essais et erreurs, le développement des

technologies et les connaissances

mathématiques permettent aujourd’hui

d’étudier avec précision la dimension

scientifique du vol d’un avion, dont le

mouvement peut être expliqué par des

équations de physique. Ces multiples

innovations permettent alors non seulement

de comprendre le vol d’un point de vue

mécanique, mais améliorent aussi la sécurité,

grâce à la modélisation de vols d’avion, qui

permet de déterminer de manière exacte les

limitations de chaque avion.

La présente recherche mathématique

aura donc pour objectif de déterminer dans

quelle mesure le mouvement réel d’un avion

en vol correspond aux équations physiques

utilisées en aéronautique, et comparera les

spécifications de l’avion données par le

fabricant, telles que la vitesse limite de vol, à

celles trouvées par voie expérimentale. Les

valeurs expérimentales seront obtenues en

mesurant la position en fonction du temps

d’un avion à l’aide du logiciel GarminPilot

lors d’une accélération à puissance constante,

soit 2575 RPM, et à une altitude constante, de

5000 pieds. L’avion sera un Piper Cherokee

Turbo Arrow III. Les valeurs théoriques,

quant à elles, seront obtenues à partir

d’équations de physique et en utilisant la

méthode d’Euler.

Détermination des vitesses

expérimentales

Le 23 mars 2020, j’ai recueilli mes

données expérimentales, en effectuant lors

Page 24: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

21

d’un vol d’avion une accélération en ligne

droite à partir d’une vitesse initiale basse, à

une altitude de 5000 pieds. J’ai obtenu des

données sur la position de l’avion en fonction

du temps (𝑡) , que j’ai présentées dans un

graphique.

GRAPHIQUE I : Position de l’avion (𝑥) en fonction

du temps (𝑡)

Puis, j’ai transformé celui-ci en

graphique de la vitesse en fonction du temps,

puisque c’est ce que je désirais comparer.

Pour trouver la vitesse, je me suis donc basée

sur l’équation générale de la vitesse, qui

correspond à la variation de position en

fonction du temps, soit l’équation I.

(1) 𝑣 = ∆𝑥

𝑡

Sur le graphique de la position, la

position correspond à la pente. Or, le

graphique n’étant pas linéaire, celle-ci

change constamment. Il faut donc calculer la

vitesse instantanée, qui équivaut à la pente de

la tangente et donc à la dérivée de la fonction

de la position en fonction du temps. Or, je ne

connais pas la règle de la fonction de mon

graphique initial, en raison du fait que mes

données sont expérimentales et ne suivent

donc pas parfaitement une fonction. Je ne

peux donc pas déterminer la règle de la

fonction dérivée pour déterminer de manière

exacte mes valeurs de vitesses instantanées.

Toutefois, la dérivée, qui correspond à la

vitesse instantanée, revient à calculer la

vitesse moyenne lorsque ∆𝑡 tend vers 0.

Puisque le ∆𝑡 entre mes mesures était petit,

soit de seulement 1 ou 2 secondes, j’ai décidé

de faire l’approximation que la pente de la

tangente en un point était environ égale à la

pente de la sécante passant par deux points à

égale distance de celui-ci. J’ai donc calculé la

pente de ces sécantes en divisant la variation

de position (∆𝑥) par la variation de temps

(∆𝑡) entre ces deux points équidistants, avec

l’équation II :

(2) 𝑣𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑎𝑛é𝑒 𝑎𝑝𝑝𝑟𝑜𝑥𝑖𝑚é𝑒

(𝑝𝑒𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑠é𝑐𝑎𝑛𝑡𝑒) = ∆𝑥

∆𝑡=

𝑥2 − 𝑥1

𝑡2 − 𝑡1

Exemple de calculs, avec l’équation (2)

au temps t = 4 secondes

𝑣𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑎𝑛é𝑒 = 𝑥2 − 𝑥1

𝑡2 − 𝑡1

=62793.68 𝑚 − 62602.04 𝑚

6.00 𝑠 − 2.00 𝑠

=191.64 𝑚

4.00 𝑠= 47.91 𝑚/𝑠

Cette approximation est donc l’une

des limites de mon exploration, puisque je

perds ainsi de la précision dans mes valeurs,

mais puisque l’intervalle de temps est très

petit, l’erreur sur mes résultats ne sera que

minime. Ce calcul m’a ainsi permis d’obtenir

des vitesses instantanées approximatives. J’ai

ensuite créé un graphique des vitesses

expérimentales en fonction du temps.

Page 25: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

22

GRAPHIQUE II : Vitesse expérimentale de l’avion

(𝒗) en fonction du temps (𝒕)

Dans le graphique, l’ordonnée à

l’origine n’est pas nulle, puisqu’il était

impossible de commencer l’accélération à 0

m/s, car l’avion devait avoir une certaine

vitesse pour maintenir son altitude, sinon il

aurait décroché. Nous avons donc commencé

aux mesures à la vitesse la plus faible

possible, en nous plaçant en vol lent, soit à

environ 78 nœuds (40 m/s).

Détermination des vitesses

théoriques

Pour déterminer les vitesses

théoriques lors de l’accélération d’un avion,

il est nécessaire de comprendre les forces qui

s’exercent sur celui-ci. Le poids (weight)

correspond à l’attraction gravitationnelle de

la Terre et la portance (lift), qui agit dans le

sens opposé, permet à l’avion de s’élever

dans le ciel. Lorsqu’il n’y a pas de

changement d’altitude, ces deux forces

s’annulent mutuellement. La force de traînée

(drag) correspond à la force de frottement de

la résistance de l’air et la force de poussée

(thrust) à la force du moteur de l’avion, qui

lui permet d’avancer (5).

Selon la deuxième loi de Newton, la

somme des forces en jeu sur un avion est

égale à la masse de l’avion multipliée par son

accélération, soit les équations III et IV :

(3) ∑ F = 𝑚𝑎

(4) ∑ F = 𝐹 𝑡𝑟𝑎î𝑛é𝑒 + 𝐹 𝑝𝑜𝑢𝑠𝑠é𝑒 + 𝐹 𝑝𝑜𝑖𝑑𝑠 +

𝐹 𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 = 𝑚𝑎

Puisque lors de la prise de mesure,

l’avion maintiendra une altitude constante, la

portance et le poids s’annulent mutuellement

et je n’étudierai donc le mouvement que

selon l’axe horizontal, soit l’axe des 𝑥 .

L’équation se simplifie pour donner

l’équation V. Dans cette équation, qui

représente les forces selon l’axe horizontal, la

traînée agit en sens contraire des axes, ce qui

explique pourquoi elle est négative.

(5) ∑F𝑥 = 𝐹𝑝𝑜𝑢𝑠𝑠é𝑒 − 𝐹𝑡𝑟𝑎î𝑛é𝑒 = 𝑚𝑎

Lors d’une accélération, comme c’est

le cas de ma situation, les forces de traînée et

de poussée ne sont pas égales. Pour trouver

ma relation théorique et mes valeurs

théoriques de vitesses, il me faut donc être en

mesure de déterminer ces deux forces.

La méthode d’Euler

La méthode d’Euler est une procédure

numérique qui permet d’obtenir une

approximation d’une équation différentielle

de premier ordre avec une condition initiale.

o Une équation différentielle est une

équation dont l’inconnue est une

fonction, et qui se présente sous la forme

Page 26: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

23

d’une relation entre cette fonction et ses

dérivées (10). Dans mon cas, l’inconnu

est la fonction de vitesse en fonction du

temps et mon équation se présente bien

sous la forme d’une relation entre la

vitesse et l’accélération, qui est la dérivée

de la vitesse.

o Une équation de premier ordre indique

qu’il n’y a qu’une dérivée, ce qui est mon

cas.

o Une condition initiale signifie que le

point de départ de la courbe est donné, ce

qui est mon cas, car comme je considère

que l’avion part du repos, au temps 0, la

vitesse de celui-ci est de 0 m/s.

Bien que j’aie choisi de commencer

mes calculs de vitesses théoriques à 0 m/s, je

suis consciente que cela est impossible en

réalité, puisque l’avion ne peut avoir une

vitesse nulle en vol. Toutefois, cela simplifie

mes calculs et me donne des résultats plus

précis, puisque sinon, j’aurais dû utiliser une

valeur expérimentale comme vitesse initiale,

soit les 41,26 m/s obtenus plus haut, ce qui

aurait influencé mes résultats, censés être

théoriques, et aurait biaisé ma comparaison.

Si je commence mes calculs à 0 m/s, il ne me

suffira que d’ajuster les résultats théoriques

obtenus afin qu’ils coïncident avec la vitesse

expérimentale initiale lorsque je ferai le

graphique final.

Il faut employer cette méthode, car

l’équation obtenue ne donne pas directement

la fonction de la vitesse en fonction du temps,

mais seulement la relation entre

l’accélération et la vitesse. Or cette

accélération correspond à la dérivée de la

vitesse en fonction du temps. Je connais donc

la fonction de la dérivée (accélération) que je

désire tracer (celle de la vitesse en fonction

du temps) et dont je veux obtenir les points.

La résolution par la méthode d’Euler se base

sur le principe de linéarisation, selon lequel

toute courbe peut être considérée comme une

série de lignes lorsque l’échelle est très petite.

La méthode Euler utilise ce principe, en

postulant que la courbe, qui représente la

vitesse en fonction du temps, peut être

représentée par une infinité de petites lignes,

qui correspondent aux tangentes successives

de tous les points de la courbe. Or, la dérivée

de la fonction, qui, dans le cas d’une équation

différentielle de premier ordre, est connue,

correspond aux pentes de ces tangentes.

Ces pentes peuvent donc être utilisées

pour approximer les autres points de la

courbe, en partant d’un point initial (11). En

effet, en partant d’un point initial, dont les

coordonnées sont (𝑋0, 𝑌0), il est possible de

déterminer un deuxième point de la courbe,

situé à une distance ∆𝑥 du premier point, en

utilisant la tangente au point initial, car si

l’écart, c’est-à-dire le ∆𝑥 entre les deux

points est très petit, les deux points, séparés

d’une distance ∆𝑥 sur la courbe,

correspondent presque aux points séparés de

cette même distance ∆𝑥 sur la tangente.

La valeur de l’abscisse du point

trouvé, soit 𝑋1, est donc égale à la valeur de

𝑋0 à laquelle on ajoute la distance choisie,

soit le ∆𝑥. Sa valeur peut être exprimée par la

formule VI :

(6) 𝑋1 = 𝑋0 + ∆𝑥

Page 27: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

24

C’est la même chose pour les valeurs

d’ordonnée : la valeur de, 𝑌1 (la vitesse au

temps 1, soit la vitesse que je viens de

calculer), est égale à la valeur de 𝑌0 (la

vitesse au temps 0, soit la vitesse précédente)

à laquelle on a ajouté une certaine valeur, soit

un certain ∆𝑦, qui, lui, correspond à la pente

de la tangente (𝑎) fois le ∆𝑥, en raison de la

formule générale de la pente d’une droite,

dans laquelle on peut isoler le ∆𝑦.

(7) 𝑝𝑒𝑛𝑡𝑒 = 𝑎 =∆𝑦

∆𝑥

(8) ∆𝑦 = 𝑎 × ∆𝑥

(9) 𝑌1 = 𝑌0 + ∆𝑥 × 𝑎

Or le 𝑎 correspond à la pente de la

tangente, soit l’accélération, dont je connais

la fonction, donc je peux remplacer sa valeur

dans l’équation pour trouver Y1.

(10) 𝑌1 = 𝑌0 + ∆𝑥 ×𝑑𝑣

𝑑𝑡

(11) 𝑌1 = 𝑌0 + ∆𝑥 × (𝐴𝑣2 + 𝐵)

Exemple de calcul au temps t = 1 seconde

𝑌1 = 𝑌0 + ∆𝑥 × (𝐴𝑣2 + 𝐵)

= 0.00𝑚

𝑠+ 1.00 𝑠𝑒𝑐

× (− 0,00042 𝑘𝑔−1(0.00)2

+ 2,875𝑁

𝑘𝑔) ≈ 2,88

𝑚

𝑠

Une fois avoir trouvé les coordonnées

de ce deuxième point, il est possible de

calculer un troisième point à partir du

deuxième, dont on connaît également la

tangente, qui n’est plus la même que celle du

premier point, en effectuant les mêmes

calculs. Ainsi, en effectuant les calculs pour

un grand nombre de points, il est possible de

déterminer les points d’une courbe de

manière assez précise, car les points trouvés

s’adaptent en fonction de la tangente, qui

change de la même manière que la courbe.

Même si cette méthode reste une

approximation, si le ∆𝑥 choisi est très petit et

que la courbe ne change pas rapidement de

direction, l’estimation sera très précise.

J’ai donc créé un tableau, dans lequel

j’ai entré les valeurs de temps et les valeurs

de vitesses théoriques obtenues par la

méthode d’Euler. Dans la première rangée,

j’ai inscrit la condition initiale, soit qu’au

temps 0, la vitesse théorique est nulle,

puisque l’avion part du repos. Puis j’ai

effectué les calculs pour trouver les autres

valeurs de X et de Y, en utilisant un ∆𝑥 de 1

seconde, à l’aide des équations VI et XI. J’ai

ensuite créé un graphique à partir des vitesses

obtenues.

GRAPHIQUE III : Vitesse théorique de l’avion (𝑣)

en fonction du temps (𝑡)

Page 28: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

25

Comparaison entre les vitesses

théoriques et expérimentales

Pour déterminer dans quelle mesure

les vitesses obtenues expérimentalement et

théoriquement étaient similaires, j’ai

superposé les deux graphiques, en faisant

correspondre les vitesses. En effet, j’ai dû

ajuster le graphique, car lors de la prise de

données expérimentales, je ne pouvais pas

commencer à une vitesse nulle. J’ai donc fait

commencer mes données expérimentales, qui

commençaient environ à 41,26 m/s, au

moment où la vitesse théorique atteignait

environ 40 m/s aussi, ce qui correspondait à

15 secondes (où la vitesse est de 39,86 m/s).

GRAPHIQUE IV : Superposition des vitesses théoriques (𝑣𝑡ℎé𝑜.) et les vitesses expérimentales (𝑣𝑒𝑥𝑝.) en fonction

du temps (𝑡)

Puisque le pourcentage d’écart moyen

obtenu de 2,45 % est minime, on peut

considérer que la courbe théorique représente

adéquatement les valeurs expérimentales, et

que la méthode d’Euler est efficace pour

construire une courbe dont l’équation

possède une dérivée.

Explication de l’écart entre les

valeurs théoriques et

expérimentales

La seule variation marquante entre la

courbe théorique et expérimentale se situe

entre 25,00 et 40,00 secondes. Cela

Page 29: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

26

s’explique par le fait que 25,00 secondes

après le début de mon accélération, j’ai rentré

les volets, ce qui a accéléré encore plus

l’avion.

En effet, puisque les volets

augmentent la portance de l’aile et permettent

donc de descendre à une vitesse très basse

sans décrocher, cela m’avait permis de

commencer la prise de mesure à la vitesse la

moins élevée possible. Or, en gagnant de la

vitesse, les volets exercent une traînée de plus

en plus importante, et j’ai donc dû les

remonter, afin de ne pas les endommager.

Puisque la force de traînée a subitement

diminué, les vitesses, elles, ont augmenté

encore plus rapidement.

C’est aussi cela qui a permis à l’avion

d’atteindre sa vitesse maximale, puisque si je

n’avais pas rentré mes volets, la courbe aurait

continué dans la direction qu’elle semblait

prendre jusqu’à 25 secondes, qui est

beaucoup plus basse, car elle semblait déjà

commencer à se stabiliser.

Comparaison des vitesses limites

La vitesse limite obtenue lors de mon

vol expérimental est d’environ 163 nœuds.

Celle-ci est assez proche de la vitesse limite

du manuel technique de mon avion, qui est

d’environ 160 nœuds, ce qui prouve d’autant

plus que mes données expérimentales

s’accordent bien avec la théorie.

Conclusion

Puisque ma courbe théorique se

superpose presque parfaitement à mes

données expérimentales, je peux considérer

que les équations de physique permettent de

représenter adéquatement le comportement

d’un avion lors d’une accélération. Cela me

permet également de conclure que la méthode

d’Euler s’avère être une approximation

efficace dans le cas de l’accélération d’un

avion.

En conclusion, il est impressionnant

de constater qu’une technologie aussi

développée et complexe que l’aviation puisse

être étudiée au travers d’équations de

physique assez simples et que ce sont les

mathématiques et la physique qui nous

permettent de voler en toute sécurité,

puisqu’ils ont permis de construire des avions

plus performants et plus sécuritaires. Or, si

ces équations ont permis d’étudier avec

précision l’aviation, ce n’est pas le cas de tout,

et bien des phénomènes de l’Univers restent

encore incompris et inexplicables par la

science actuelle, notamment en ce qui

concerne l’extrêmement grand et

l’extrêmement petit, où, bien souvent, les lois

de la physique ne s’appliquent plus. La

physique fait donc face à l’un des plus grands

défis qu’elle n’a jamais connus et que bien

des scientifiques ont tenté de résoudre en vain

jusqu’à ce jour : trouvera-t-on un jour une loi

unique qui permettra d’expliquer l’entièreté

de l’Univers ?

Page 30: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

27

CHIMIE L’effet de la concentration sur la masse déposée

durant l’électrodéposition

Par : Quynh Nga Jessica Nguyen

Révision scientifique : Louise Boisvert

Révision linguistique : Nathalie Loignon

Introduction

Bien que de nombreux marchés

montrent des décroissances économiques

durant la pandémie de COVID-19 en 2020, le

marché de l’électrodéposition est en passe de

connaître une croissance continue au cours de

la période de prévision 2020-2026 (1). Grâce

à l'avènement de produits de consommation

tels que les cellulaires, les bijoux, les

dispositifs médicaux, et d'autres produits

électroniques, la demande croissante de semi-

conducteurs et de fils dans le monde stimule

la croissance du marché de

l’électrodéposition. L’électrodéposition est

un processus qui consiste en un placage

métallique afin d'éviter la corrosion du métal.

Ce processus se fait essentiellement en

utilisant un courant électrique pour

développer une couche mince de revêtement

métallique sur l'électrode dans un bain

électrolytique (2). Il est majoritairement

utilisé pour améliorer les propriétés de

surface du matériau, la résistance à l'usure et

la conductivité électrique. Le cuivre est l'un

des métaux les plus utilisés dans l'industrie

des semi-conducteurs (1). Presque toutes les

connexions dans les puces semi-conductrices

sont en cuivre en raison de la faible résistance

électrique et de la bonne résistance à

l'oxydation de ce métal. En électrochimie, de

nombreuses études sur les effets du courant et

sur la nature de l’électrolyte sont effectuées

en suivant la loi de Faraday. Ce sont des

facteurs, dans l’équation de Faraday 𝑚 =𝑀𝐼𝑡

𝑛𝐹,

qui pourraient stimuler l’efficacité du placage

de métal (3). La masse déposée par

électrodéposition peut être calculée selon

cette formule donnée. Toutefois, dans cette

équation, la concentration ne s’y retrouve pas.

En effet, les expériences sur l’influence de la

concentration électrolytique sur

l’électrodéposition sont rares. Est-ce que le

résultat serait le même si j’utilisais des

solutions électrolytiques à concentrations

différentes? J’ai alors décidé de faire ma

recherche sur l’électrodéposition du

CuSO4(aq) à différentes concentrations. Ainsi,

le thème de la recherche porte sur

l’électrodéposition.

Question de recherche

Quel est l’effet de la variation de la

concentration de l’électrolyte CuSO4(aq) sur la

masse de cuivre déposée à la cathode durant

son électrodéposition?

Page 31: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

28

Théorie

Électrodéposition

L’électrolyse est une réaction

chimique résultant d’une différence de

potentiel appliqué aux électrodes (4).

L’électrodéposition consiste à utiliser

l’électrolyse pour déposer une couche de

métal sur un autre métal. Il nécessite une

cellule électrolytique où l'électricité entraîne

des réactions rédox non spontanées (2).

L'anode et la cathode sont immergées dans

une solution qui contient un sel métallique

dissous - tel qu'un ion du métal plaqué - et

d'autres ions qui agissent pour permettre la

circulation de l'électricité dans le circuit. Le

métal à plaquer est utilisé comme cathode et

la solution électrolytique contient un ion

dérivé de ce métal. Dans cette expérience,

une électrode en cuivre (anode) et une en

carbone (cathode) seront utilisées dans une

solution aqueuse de CuSO4. Un électrolyte se

définit comme tout composé qui peut se

dissocier en ions lorsqu'il est dissous dans des

solvants polaires comme l'eau (5). Dans le cas

du CuSO4, il se dissocie en ions Cu2+(aq) et

SO42-

(aq). J’ai utilisé du sulfate de cuivre

pentahydraté pour l’expérience. Les cinq

molécules d'eau, associées comme hydrate

dans la molécule, rejoignent le reste des

molécules d'eau qui agissent comme solvant

(5). Ainsi, le CuSO4(aq) agit comme un

électrolyte puissant. L'anode est connectée à

la borne positive de l'alimentation et doit

contenir des atomes de la même nature que

les ions dans la solution, tandis que la

cathode, connectée à la borne négative, doit

être simplement faite de matière conductrice

(2). J’utiliserai une électrode en carbone, un

excellent conducteur d’électricité, pour la

cathode et une bande de cuivre comme anode.

L'alimentation externe fait circuler un

courant constant dans la cellule. Le courant

est transporté dans le circuit externe, à travers

des fils, par le mouvement des électrons et

dans la solution par le mouvement des ions

(4). Le mouvement des cations chargés

positivement dans une direction dans la

solution équivaut électriquement au

mouvement des électrons chargés

négativement dans la direction opposée dans

les fils. Lorsque le circuit est fermé, le cuivre

métallique de l'anode est oxydé, permettant

aux ions de cuivre de pénétrer dans la

solution.

Anode : 𝐶𝑢(𝑠) → 𝐶𝑢(𝑎𝑞)2+ + 2é

Pendant ce temps, les ions de cuivre de la

solution sont réduits en cuivre métallique à la

surface de la cathode.

Cathode : 𝐶𝑢(𝑎𝑞)2+ + 2é → 𝐶𝑢(𝑠)

Les ions de cuivre seront plaqués sur

l’électrode en carbone, donc à la cathode. La

quantité de Cu déposée est déterminée en

pesant l'électrode de carbone (cathode) avant

et après le placage. Théoriquement, l'anode

perd une masse égale à celle gagnée par la

cathode, car le cuivre est « transféré » de

l'anode dans la solution et de la solution à la

cathode par la perte de charges et du

mouvement des ions. La différence de masse

du cuivre plaqué peut être calculée: m(Cu) =

m(final)–m(initial). La quantité de produit déposé

dépend de la charge de l'ion, du courant et de

la durée de l'électrolyse (3). Ce sont les lois

de Faraday. La 1ère loi stipule que la masse

d’une substance modifiée par une électrode

Page 32: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

29

lors de l’électrolyse est directement

proportionnelle à la charge électrique

transférée à cette électrode. La 2e loi implique

que, pour une quantité donnée de charge

électrique, la masse d'un matériau altéré par

une électrode est directement proportionnelle

à la masse molaire de l'élément divisée par le

changement d'état d'oxydation qu'il subit lors

de l'électrolyse (3). Les lois de Faraday

peuvent être présentées selon l’équation

suivante : 𝑚 =𝑀𝐼𝑡

𝑛𝐹 où m est la masse de

métal déposée à la cathode (g), M est la masse

molaire du métal déposé (g/mol), I est le

courant électrique (A), t est le temps

d’électrodéposition (s), n est le nombre de

moles échangées (mol) et F est la constante

de Faraday (96485 C/mol) (3). Cette formule

servira à calculer la masse cuivrique

théorique déposée. Étant donné que la nature

des électrodes, le temps et l’intensité du

courant sont des facteurs qui influencent la

masse déposée, ils seront des variables

contrôlées lors de l’expérience, qui se fera

dans une pièce à température constante.

Hypothèse

En théorie, si l’on suit la loi de

Faraday, on devrait avoir une masse déposée

constante à chaque essai si l’on garde la

même quantité de courant fourni et le même

temps durant l’électrodéposition (3). Ceci

donnerait un graphique selon lequel la masse

déposée suit une relation constante selon la

concentration électrolytique. Cependant,

personnellement, je pense que la

modification de la concentration de

l’électrolyte aura un effet sur la masse

déposée. En effet, plus la concentration

d’électrolyte est forte, plus il y a d’ions de

cuivre Cu2+ disponibles à être plaqués à la

cathode. Je crois alors obtenir une relation

proportionnelle et positive entre la quantité

de masse cuivrique déposée et la

concentration de solution électrolytique.

Résultats

Concentration

(M)

Masse cuivrique déposée moyenne

expérimentale

(∆m ± 0,002 g)

Masse cuivrique théorique

déposée (g)

%

d'écart

0,1 0,002

0,015

87

0,2 0,009 40

0,5 0,017 13

1,0 0,034 127

TABLEAU I : Données pour le pourcentage d'écart entre la masse cuivre théorique déposée et les masses

expérimentales

Page 33: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

30

TABLEAU II : Données brutes qualitatives de la cathode et de la solution électrolytique selon la concentration

utilisée suite à l’électrodéposition

GRAPHIQUE I : Déterminer l'influence du changement de concentration de la solution électrolytique de

CuSO4∙5H2O (M) sur la masse de cuivre déposée à la cathode (g) suite à l'électrodéposition

y = 0.0341x + 6E-05

R² = 0.9865

0.000

0.005

0.010

0.015

0.020

0.025

0.030

0.035

0.040

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1

Mas

se d

e cu

ivre

dép

osé

(g)

Concentration de la solution électrolytique de CuSO4∙5H2O (M)

Concentration

(M)

Description de la cathode après

l’électrodéposition

Description de l’anode La solution

électrolytique

0,1 Un petit trait de couleur ocre sur un bord de la

cathode était visible. Il se trouvait notamment

sur la partie de la cathode proche de l’anode. Il

était aussi difficile à percevoir.

Petites bulles produites

durant la réaction. Aucune

différence physique

retrouvée sur l’anode.

Bleu très pâle ;

couleur

constante

0,2 Un seul bord de la cathode était couvert d’une

fine couche de cuivre. La couche de cuivre

déposée n’était pas uniforme. Elle était délavée

dans quelques coins de la cathode.

Bulles produites durant la

réaction. Une petite partie

de l’anode est délavée.

Bleu ciel;

couleur

constante

0,5 Les deux bords de la cathode étaient couverts

d’une couche fine de cuivre. Les couches de

cuivre étaient assez visibles, mais pas uniformes

dans toute la partie submergée de la cathode.

Bulles produites durant la

réaction. Un seul côté de

l’anode est délavé.

Bleu foncé,

royal ; couleur

constante

1,0 Toute la partie de la cathode submergée dans la

solution électrolytique a été couverte des deux

bords d’une couche de cuivre très apparente,

uniforme et opaque de couleur ocre. Quelques

parties de cuivre granuleuses.

Grande quantité de bulles

produites durant la

réaction. Toute la partie

submergée de l’anode est

délavée.

Bleu très

foncé, voire

marin ; couleur

constante

Page 34: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

31

Analyse des résultats

La tendance linéaire en jaune décrit le

mieux la relation obtenue entre les points.

Ceci montre une corrélation positive entre la

concentration de la solution électrolytique et

la masse de cuivre déposée à la cathode. La

régression linéaire obtenue est de 0,0341x +

6E-05. Plus la concentration augmente, plus

la masse déposée augmente aussi. Ceci

confirme bien l’hypothèse de départ.

Contrairement à la loi de Faraday indiquant

qu’en théorie, la masse reste constante, peu

importe la concentration, ce qui donnerait

une tendance constante durant la réaction, la

masse déposée à la cathode est influencée par

le changement de concentration de la solution

électrolytique. En ce qui concerne les

données analysées, on peut dire que la

corrélation entre les variables indépendantes

et dépendantes est forte, puisque le

coefficient de détermination R2 pour la

meilleure tendance dans le graphique 1 est

0,9865 et que la tendance reste à l’intérieur

des incertitudes massiques. De plus, le fait

que la tendance ne passe pas par l’origine

(0,0) peut être expliqué par des erreurs

expérimentales systématiques. En pratique, à

une concentration de 0 M, la relation indique

que j’obtiendrai une masse déposée de

0,00006 g. Par contre, si la solution ne

contenait pas d’électrolytes qui laissent

passer le courant, la réaction

d’électrodéposition n’aurait pas eu lieu en

théorie. Étant donné que cette constante de

0,00006 est énormément proche de 0, on peut

la négliger et la considérer comme une erreur

de manipulation. De plus, malgré le fait que

0,0341 g/M semble comme une petite valeur,

elle est justifiable par l’augmentation

massique subtile des cathodes pour une

courte période de temps de 180 secondes et

par son infériorité à l’incertitude

correspondante des moyennes massiques.

Chaque masse déposée est différente d’une

concentration à une autre. Les masses

déposées moyennes 0,002 g, 0,009 g, 0,017 g

et 0,034 g sont assez significatives

puisqu’elles dépassent le cadre d’incertitude

de 0,002 g, à l’exception de la valeur obtenue

avec l’essai de 0,1 M. Le pourcentage d’écart

entre la valeur de littérature et les masses

cuivriques expérimentales est significatif. En

effet, selon l’équation de Faraday, on obtient

une masse de cuivre déposée à la cathode de

0,015 g (3). Les écarts obtenus sont de 87 %,

40 %, 13 % et 127 %. Même l’écart le plus

petit est supérieur à 10 %. Les pourcentages

d’écart sont alors assez significatifs pour

affirmer que la concentration a alors un effet

important sur la masse déposée à la cathode.

L’augmentation de la concentration

électrolytique augmente la disponibilité

d’ions libres pour faire la réaction

d’électrodéposition (9). Chaque fois qu’un

électrolyte de sulfate de cuivre est dilué dans

l’eau, ses molécules se divisent en ions

positifs Cu2+ et négatifs SO42-. Une solution

électrolytique contenant une concentration de

sulfate de cuivre élevée contient plus d’ions

de cuivre et de sulfate qu’une solution à

concentration faible. Ainsi, lorsqu’il y a un

courant qui passe à travers la solution, la

disponibilité à réagir des électrons est plus

grande (2).

Le courant continu est fourni à l'anode,

chargé positivement, et oxyde ses atomes

métalliques neutres (2). Les atomes de cuivre

Page 35: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

32

perdent alors leurs électrons et deviennent

des ions Cu2+. Ceci peut être démontré par

l’équation d’oxydation suivante :

Cu(s) – 2e– → Cu2+(aq)

Ils sont donc dissous dans la solution

d'électrolyte. Les ions de sulfates SO42-,

chargés négativement, se déplacent vers

l'anode en cuivre chargée positivement,

libérant des électrons, et deviennent radicaux

de SO42-. Comme le SO4

2- ne peut pas exister

à l’état neutre électriquement, il attaque

l’électrode métallique positive en formant un

sulfate métallique avec l’ion Cu2+ qui se

dissoudra à nouveau dans l’eau (9). La

présence des ions de la solution électrolytique

est fondamentale à la réaction

d’électrodéposition puisqu’ils présentent des

charges qui permettent à l’électricité de

voyager à travers le circuit (4). Ces électrons

se déplacent à travers la source de courant de

l’anode vers la cathode en carbone en passant

par les fils électriques. C’est ce déplacement

des électrons qui génère le courant électrique.

Les ions positifs de cuivre disponibles dans la

solution électrolytique sont attirés par

l’électrode chargée négative (cathode). Ces

ions positifs Cu2+ gagnent des électrons

fournis par la cathode et deviennent un atome

de métal pur. Les ions métalliques dissous

sont donc réduits à la cathode. Ils se déposent

sur l’électrode en formant une fine couche de

cuivre. Ceci peut être démontré par

l’équation de réduction :

Cu2+(aq) + 2e– → Cu(s)

L’anode perd des atomes pendant que

la cathode en gagne. Ces pertes et gains

d’électrons se font continuellement pour

changer la masse des électrodes (2).

Par rapport aux données qualitatives,

plus la concentration de la solution

électrolytique augmentait, plus la masse de

cuivre déposée sur la cathode était visible et

la déposition se faisait sur une plus grande

surface de contact. De plus, il n’y a pas eu de

changement de couleur de la solution

électrolytique durant l’électrodéposition pour

tous les essais. Les ions de cuivre sont bleus

et les ions sulfate sont incolores (10). La

conservation de la couleur illustre que la

concentration des solutions électrolytiques

est demeurée constante au cours de la

réaction. La variable de la concentration de

solution électrolytique a été bel et bien

contrôlée. Ceci s’explique par la présence de

la bande de cuivre qui servait de réserve

d’ions cuivriques pour la solution

électrolytique. En effet, plus la concentration

augmente, plus la bande de cuivre était

visiblement érodée. Cette dégradation

cuivrique s’explique par la fonction de la

bande de cuivre dans le circuit. Le cuivre

destiné au placage provient de la solution

d’électrolyte. Lorsque la disponibilité des

ions cuivriques diminue, la carence d’ions est

remplie par l’oxydation des atomes de cuivre

de l’anode. La dégradation est une preuve qui

appuie l’idée que les atomes de cuivre de la

bande se font oxyder par la source de courant

et se dissolvent dans la solution électrolytique.

Ceci assure un équilibre dans la réaction, qui

appuie le principe du Châtelier (11). À l’état

d’équilibre, les vitesses de réaction directe et

inverse sont égales, et les concentrations des

réactifs et des produits demeurent constantes.

Page 36: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

33

Par ailleurs le courant à travers le

circuit est proportionnel à la vitesse à laquelle

l'anode est dissoute, vitesse qui est égale à

celle à laquelle la cathode est plaquée (12).

Autrement dit, c’est la vitesse à laquelle les

électrons et les ions se déplacent dans le

circuit qui indique la vitesse du processus de

placage (10). Selon la loi des vitesses de

réaction, la concentration influence la vitesse

de réaction (5). À une même température et

pression données, plus la concentration de la

solution électrolytique est grande, plus le

nombre de collisions est élevé,

particulièrement à l’emplacement des

électrodes. Comme dans la plupart des autres

réactions chimiques, la vitesse d'électrolyse

dépend fortement de la concentration de

l'électrolyte. Tous les essais de

l’électrodéposition étaient réalisés dans une

pièce à température ambiante, soit d’environ

25 degrés Celsius, où la pression demeurait

également constante. Selon les données

recueillies, pour un même temps donné,

l’électrodéposition effectuée avec une

concentration plus grande a eu un résultat de

masse déposée plus élevé. La quantité de

masse déposée par seconde est alors

supérieure pour une concentration

électrolytique plus élevée. De plus,

l’abondance de bulles témoigne également de

l’efficacité de la réaction. Les concentrations

plus élevées ont produit plus de bulles que

celles diluées. Plus il y a de bulles, plus la

réaction se déroule à grande vitesse.

En augmentant la concentration des

ions dans la solution, le courant électrique

augmente aussi (2). L’électrolyte CuSO4

choisi pour l’expérience est un électrolyte

fort qui se dissocie entièrement en solution

(5). Le mouvement de ces ions dissociés dans

la solution assure le transport du courant

électrique. La solution électrolytique répond

alors à la loi d’Ohm, soit 𝐼 =𝑉

𝑅 (14). Elle

possède ainsi une résistance électrique (en Ω)

donnée par R, correspondant au quotient de la

différence de potentiel (V en volts) par le

courant (I en ampères). Lorsque je changeais

de concentration pour la solution

électrolytique, j’ai remarqué que la valeur

d’ampères et le voltage changeaient aussi au

moment de démarrer la source de courant. La

concentration affecte donc l’intensité du

courant. Ainsi, je devais modifier

manuellement le nombre d’ampères pour

qu’elle revienne à 0,25 A. Les variables de

l’intensité du courant et du voltage n’étaient

pas très bien contrôlées. Ces incertitudes

influencent potentiellement alors mes

résultats si ce n’est pas seulement la

concentration qui a changé. En effet, on

retrouve cette variable de l’intensité du

courant dans la loi de Faraday.

La résistance de la solution est

souvent un facteur important d’impédance

d'une cellule électrochimique (13). Une

augmentation de la concentration de

l’électrolyte pourrait modifier la résistance

globale de la cellule électrolytique. La

résistance d'une solution ionique dépend de la

concentration ionique, du type d'ions, de la

température et de la géométrie de la zone

dans laquelle le courant est transporté (14).

Les matériaux utilisés comme conducteurs

doivent pouvoir présenter un faible niveau de

résistivité. L'énergie cinétique accrue dans la

solution aide à augmenter la fréquence de

collision des atomes neutres. Plus il y a d’ions

disponibles pour transporter des électrons et

Page 37: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

34

créer un amas dense d'eux-mêmes

augmentant le risque de collision plus rapide

pour redémarrer le cycle, plus une solution

saline est conductrice ou moins résistante.

Plus la concentration est faible, plus la

résistance est élevée. Plus la résistance est

élevée, plus le flux de courant sera faible,

pour une tension appliquée donnée. Par

conséquent, une diminution de la

concentration diminue le débit de courant.

Cela réduira le taux de placage, et ainsi la

masse de cuivre plaquée. Cela signifie que

pour obtenir la même quantité de placage, il

faudra plus de temps. Ceci correspond bel et

bien avec ce que j’ai trouvé. Une plus faible

concentration correspond à un plus faible

placage massique que celui d’une

concentration élevée. Au contraire, une

concentration accrue de la solution

électrolytique fournit plus d'ions métalliques

« disponibles » à être plaqués dans la solution

de sorte que la masse de cuivre déposée

devrait augmenter. La résistance influence la

conductivité, puisque cette dernière évolue

inversement à la résistance (15).

De plus, l’augmentation de la

concentration électrolytique pourrait

engendrer une augmentation de la

conductivité. La conductivité d’une solution

correspond à une mesure de la capacité d’un

soluté à transporter une charge (15). Par

rapport aux électrolytes, la conductivité, qui

résulte de la mobilité des ions dans la solution,

est déterminée par la résistance électrique de

la cellule. La conductivité d'une solution

dépend du nombre de porteurs de charge (les

concentrations des ions), de la mobilité des

porteurs de charge et de leur charge. La

conductivité molaire d'une solution

d'électrolyte est définie comme sa

conductivité divisée par sa concentration

molaire. Elle peut être exprimée selon

l’équation Λ𝑚 =𝐾

𝐶, où κ est la conductivité

mesurée (anciennement appelée conductance

spécifique) et C est la concentration molaire

de l'électrolyte (15). La valeur de Λm peut être

comprise comme la conductance d'un volume

de solution entre des électrodes, c’est-à-dire

la facilité avec laquelle un courant électrique

passe, et d'une surface suffisante pour que la

solution contienne exactement une mole

d'électrolyte. Ainsi, si on augmente le nombre

d’ions contenus dans la solution, on

augmente également sa conductivité puisque

le nombre d’ions porteurs de charge

augmente. Plus il y a d'ions en solution, plus

l'électrolyte est fort. Théoriquement, la

conductivité devrait augmenter

proportionnellement à la concentration (16).

En pratique, cela n'est pas vrai. La

concentration et la mobilité des ions ne sont

pas des propriétés indépendantes. Lorsque la

concentration d'un ion augmente, sa mobilité

diminue à cause du pairage entre ions. En

haute concentration, comme dans l’essai avec

le 1,0 M, les ions interagissent davantage

entre eux, ce qui engendre la diminution de

leur capacité à transporter une charge.

Puisque ces ions se rapprochent, ils

commencent à interagir et à se ralentir, de

sorte que la conductivité molaire des ions est

réduite. Les effets de pairage (attraction entre

les ions de charges opposées) et de

polarisation sont les principales causes qui

mènent à cette perte de capacité à conduire le

courant (17). La conductivité augmente avec

la concentration, mais pas de manière

proportionnelle. Ainsi, puisque la pente de

mon graphique est assez faible, mes résultats

Page 38: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

35

pourraient appuyer cette idée d’influence

indirecte. Si la conductivité est plus élevée,

l’efficacité du courant augmente aussi. Le

nombre d’électrons qui se déplacent vers la

cathode par seconde est plus élevé. Par

extension, la vitesse d’électrolyse augmente,

ce qui génère une plus grande masse déposée

étant donné qu’il y a plus d’ions cuivriques

qui s’attaquent à la cathode.

Un autre aspect du transfert de masse

est la diffusion (18). La vitesse

d’électrodéposition est déterminée à partir de

la vitesse de diffusion qui se produit pendant

le processus électrochimique (18). La

diffusion se produit en tant que résultat du

gradient de concentration qui s’est formé

dans la solution suite à la migration des ions

(9). Une caractéristique distinctive de la

diffusion est qu'elle entraîne un mélange ou

un transport de masse, sans nécessiter de

mouvement en vrac. La diffusion est

particulièrement importante dans une

expérience d'électrolyse puisque la réaction

de conversion ne se produit qu'à la surface de

l'électrode. Le transfert d'ions conduit à la

formation de minces régions d'électrolyte

adjacentes aux électrodes où il y a des

gradients de concentration ionique (18). La

concentration au-delà des régions, c’est-à-

dire en solution, est constante par rapport à la

distance des électrodes (19). À l'intérieur de

la couche de diffusion cathodique, la

concentration en ions métalliques diminue

vers la surface de la cathode puisqu’ils sont

réduits et deviennent des atomes de cuivre. À

la surface de l'anode où le métal s’oxyde et se

dissout dans l'électrolyte, la concentration en

ions de cuivre est plus élevée que dans la

solution. Par conséquent, il y aura une

concentration de réactif plus faible au niveau

de l'électrode que dans la solution, puisque

les électrons des atomes de cuivre sont

continuellement « arrachés » par le courant.

De même, une concentration plus élevée de

produit n’existera près de l'électrode que plus

loin dans la solution. La diffusion des ions à

travers les couches contrôle le transfert de

matière et la vitesse de dépôt selon la

première loi de Fick, soit 𝐽 = −𝐷𝑑𝐶

𝑑𝑥 (19). J

représente le flux des ions dans la direction x,

C est la concentration d’ions selon x (la

distance de la surface de la cathode) et D est

le coefficient de diffusion des ions dans

l’électrolyte. Le flux de diffusion est

proportionnel au gradient négatif des

concentrations (18). La diffusion des ions fait

référence à la tendance des ions à se déplacer

des régions de concentration élevée vers les

régions de concentration plus faible (19).

Dans mon expérience, pour un même temps

donné, la concentration la plus élevée

engendre une masse déposée plus élevée que

celle de la concentration plus faible. Ainsi, le

flux de diffusion devient plus grand lorsque

la différence de concentration devient plus

élevée. La perte et le gain d’électrons se font

plus rapidement, ce qui augmente la masse

déposée. La cohérence de mes résultats

confirme alors mon hypothèse de départ.

Avec une solution électrolytique concentrée,

la quantité de métal plaqué est supérieure à

celle avec une solution diluée.

Malgré le fait que ma recherche ne

concorde pas avec la loi de Faraday, il existe

plusieurs facteurs qui expliqueraient

l’influence probable de la concentration sur la

masse déposée.

Page 39: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

36

Conclusion

Le but de cette recherche

expérimentale était de vérifier si la

concentration de la solution électrolytique de

CuSO4(aq) avait une influence sur la masse de

cuivre déposée sur la cathode suite à une

réaction d’électrodéposition. J’ai réussi à

répondre à ma question de recherche en

obtenant une relation linéaire entre la

concentration et la masse déposée. La masse

de cuivre déposée à la cathode augmente

proportionnellement avec l’augmentation de

la concentration de solution électrolytique.

En effet, en comparant avec la valeur de la

littérature calculée selon la loi de Faraday,

soit de 0,015 g (3). Les masses déposées

moyennes 0,002 g, 0,009 g, 0,017 g et 0,034

g sont assez significatives puisqu’elles

sortent des limites de l’incertitude de 0,002 g,

à l’exception de la valeur obtenue avec la

concentration de 0,1 M. Ces résultats

affirment donc que la concentration porte une

influence sur la masse cuivrique déposée.

Cependant, les facteurs de courant et de

voltage n’étaient pas contrôlés à 100 %.

Malgré le fait que ma question de recherche

soit répondue, les incertitudes sur ces facteurs

ne me permettent pas de remettre en question

la loi de Faraday. Même si mes valeurs ne

concordent pas exactement avec celle de la

théorie, il existe d’autres facteurs qui

pourraient expliquer cette augmentation

massique de manière indirecte, comme la

conductivité de la solution, la résistance de la

cellule électrolytique et le principe de

diffusion (16-19). Cependant, puisque cette

réaction se faisait rapidement, il aurait été

intéressant de la vérifier sur une longue

période de temps pour voir s’il y aurait eu un

plateau atteint ou une différente tendance

obtenue. Les résultats de cette recherche ne

peuvent être comparés à ceux de d’autres

sources à cause du manque d’articles

scientifiques sur ce domaine et ce sujet. Ainsi,

elle présente un point de départ dans la

recherche de l’influence des facteurs exclus

de la loi d’électrodéposition, telle celle de

Faraday.

Page 40: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

37

Effet de la température sur la cinétique de la réaction

d’oxydation de l’ion iodure et du persulfate

Par : Laure Salmon

Révision scientifique : Louise Boisvert

Introduction et question de

recherche

Si les réactions chimiques, telles que

la production de verre ou d’alcool, sont

connues depuis longtemps et font partie de

notre quotidien, ce n’est que récemment que

leurs mécanismes ont commencé à être

compris. En effet, il est difficile d’étudier la

cinétique de réactions chimiques s’effectuant

à l’échelle moléculaire. Or, certaines

réactions, parce qu’elles produisent des

changements visibles, ont permis des

avancées considérables en chimie. C’est

notamment le cas de la réaction entre l’iode

et l’amidon, à l’origine de l’horloge chimique

découverte par Hans Heinrich Landolt en

1886 (1). En effet, ces deux réactifs, incolores,

réagissent ensemble pour former un

complexe bleu foncé, permettant ainsi de

suivre le déroulement de la réaction. Le

thème de ma recherche sera donc l’étude

cinétique de cette réaction et l’influence de

certains facteurs sur celle-ci. Ma question de

recherche, basée sur les propriétés chimiques

et physiques de la réaction entre l’iode et

l’amidon, consistera à étudier l’effet de la

température sur la cinétique de la réaction

d’oxydation de l’ion iodure et du persulfate.

Théorie nécessaire pour les calculs

La réaction d’oxydation de l’ion

iodure provenant du KI, avec du persulfate

provenant du Na2S2O8 , est une réaction

produisant de l’iode et du sulfate selon

l’équation suivante (3) :

(1) 2𝐼−(𝑎𝑞) + 𝑆2𝑂82−

(𝑎𝑞)→ 𝐼2(𝑎𝑞) +

2𝑆𝑂42−

(𝑎𝑞)

La concentration d’iode à différents

instants de la réaction peut être déterminée

par titrage, à l’aide de thiosulfate, puisque

celui-ci réagit avec l’iode selon l’équation

suivante (3) :

(2) 𝐼2(𝑎𝑞) + 2𝑆2𝑂32−

(𝑎𝑞)→ 2𝐼−(𝑎𝑞) +

𝑆4𝑂62−

(𝑎𝑞)

Si de l’amidon est ajouté, l’iode

réagira avec celui-ci et formera un complexe

bleu foncé (3). Ainsi, la solution de titrage

sera initialement bleue foncée, et elle ne

deviendra incolore que lorsque l’iode aura

complètement réagit avec le thiosulfate,

indiquant le point d’équivalence. Le volume

de S2O32− permettra ensuite de déterminer la

concentration d’I2 et de S2O82− à différents

instants, grâce à des calculs stœchiométriques.

Page 41: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

38

La réaction entre l’ion iodure et le

persulfate étant d’ordre 1 (3), la loi de vitesse

intégrée est :

(3) ln[𝑆2𝑂82−]

𝑡= −𝑘𝑡 + ln [𝑆2𝑂3

2−]0

Ainsi, un graphique présentant

𝑙𝑛[𝑆2𝑂82−] en fonction du temps sera

linéaire, la pente de celui-ci correspondant à

−𝑘 . Représentative de la vitesse d’une

réaction, la constante de vitesse 𝑘 permettra

de comparer la vitesse des réactions à

différentes températures. En effet, plus une

réaction est rapide, plus la proportion de

réactifs se transformant en produits à chaque

instant est grande. Ainsi, pour une même

concentration initiale de S2O82−, la constante

𝑘 sera plus grande.

Bien que les constantes obtenues

soient apparentes et ne correspondent pas

exactement à la constante 𝑘 , les constantes

aux deux températures le seront et il sera

donc possible de les comparer. Ce n’est pas

requis par ma question de recherche, mais,

ayant les données nécessaires, je calculerai

ensuite l’énergie d’activation de la réaction

avec la loi d’Arrhenius (2) :

(4) 𝑙𝑛𝑘2

𝑘1=

𝐸𝑎

𝑅[1

𝑇1−

1

𝑇2]

Cela me permettra de vérifier

l’exactitude de mes résultats puisque, si ma

méthode est fiable, l’énergie d’activation

obtenue devrait correspondre à celle de la

littérature, de 51,8 kJmol−1 (5).

Hypothèse

Selon la littérature, pour qu’une

réaction ait lieu, il faut qu’il y ait une

collision efficace, soit une collision entre des

particules ayant l’énergie minimale requise

pour atteindre le complexe activé et former

les produits, énergie nommée énergie

d’activation. Or, selon la courbe de Maxwell-

Boltzmann, les particules d’une substance

n’ont pas toutes la même énergie et les

collisions ne sont donc pas toutes efficaces.

Ainsi, puisque la température est une mesure

de l’agitation des particules, si la température

augmente, l’énergie des particules augmente

et, en conséquence, davantage de particules

ont l’énergie minimale requise et la

proportion de collisions efficaces augmente

(2). Or, si davantage de réactifs se

transforment en produits à chaque instant

donné, cela signifie que la vitesse de réaction

est plus grande. La réaction effectuée à une

température plus élevée devrait donc être plus

rapide, ce qui se percevrait par une constante

de vitesse plus élevée et donc une pente de

graphique plus abrupte.

Variables de l’expérience

Lors de l’expérience, il y aura

plusieurs variables à contrôler, comme la

quantité initiale des réactifs, qui sera gardée

constante en mesurant la quantité des réactifs

à l’aide de pipettes volumétriques précises, et

la température, gardée constante en ajustant

constamment la température de la plaque

chauffante en fonction des valeurs données

par un thermomètre plongé dans le mélange

réactionnel tout au long de la réaction.

Page 42: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

39

Analyse

Données quantitatives

Température de la réaction (T) (± 0,5 °C) Constante de vitesse (k)

24,5 0,000915

50,0 0,00260

TABLEAU I : Constantes de vitesse (k) en fonction de la température de la réaction

Calcul de l’énergie d’activation de la réaction, grâce à la loi d’Arrhenius :

𝑙𝑛𝑘2

𝑘1=

𝐸𝑎

𝑅[1

𝑇1−

1

𝑇2]

𝑙𝑛0,00260

0,000915=

𝐸𝑎

8,314[

1

297,65−

1

323,15] ≈ 32,8 kJ

Graphique des résultats

Observation des résultats

Les résultats de concentration de

S2O8−2 obtenus montrent que, lors de la

réaction à plus haute température, la

concentration diminue beaucoup plus

rapidement. À titre d’exemple, lors de la

réaction à 50 °C, à 11,25 minutes (675

secondes), la concentration de S2O8−2 n’est

plus que de 0,000820 M et la réaction peut

Page 43: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

40

être considérée comme terminée, puisque la

concentration a atteint un plateau et qu’à

16,47 minutes (988 secondes), elle est encore

de 0,000820 M. Or, pour la réaction à 24,5 °C,

à 11,55 minutes (693 secondes), elle est

encore de 0,0074 M et après 35,47 minutes,

la concentration est de 0,00212 (2128

secondes) et elle n’a pas atteint de plateau,

signifiant que la réaction n’est pas

complètement terminée.

Sur le graphique, on voit que la droite

obtenue à haute température est beaucoup

plus abrupte que celle à 24,5 °C, ce qui

signifie que la constante 𝑘 et plus élevée. En

effet, la constante 𝑘 obtenue dans le

graphique est de 0,000915 pour la réaction à

24,5 °C et de 0,00260 pour la réaction à 50 °C.

Bien que la constante obtenue soit une

constante apparente, ne correspondant pas

exactement à la constante 𝑘, il est possible de

faire une comparaison fiable, puisque les

deux constantes sont apparentes. Ainsi, la

constante 𝑘 est beaucoup plus élevée lors de

la réaction à 50 °C, ayant augmenté d’environ

64,5 % par rapport à la réaction à 24,5 °C.

L’énergie d’activation obtenue est également

de 32,8 kJ.

Évaluation

La question de recherche était de

déterminer l’effet de la température sur la

cinétique de la réaction d’oxydation de l’ion

iodure et du persulfate. Les résultats montrent

que l’augmentation de la température fait

augmenter la constante 𝑘 , qui passe de

0,000915 à 0,00260, et par conséquent la

vitesse de la réaction, ce qui est en en accord

avec la théorie. En effet, selon la littérature

(2), une augmentation de la constante signifie

que la vitesse de réaction est plus grande et

donc que la proportion de réactifs se

transformant en produit est plus grande. Ainsi,

davantage de particules ont l’énergie

d’activation. Puisque la température est le

seul facteur ayant varié, cela signifie que la

température, qui se traduit par une

augmentation de l’agitation des particules, a

augmenté l’énergie des particules de réactifs

et a donc accéléré la réaction. L’énergie

d’activation obtenue, de 32,8 kJ , se

rapproche de la valeur de la littérature, de

51,8 kJ (5), signifiant que les valeurs de 𝑘

sont assez faibles, bien qu’il y ait un écart en

raison des erreurs expérimentales.

La méthode employée lors de

l’expérience était fiable pour plusieurs

raisons. Tout d’abord, lorsque la réaction a

été effectuée à 50 °C, la température, l’une

des variables à contrôler, est restée assez

constante tout au long de la réaction, ne

variant qu’entre 48 °C et 52 °C, ce qui est

près de 50 °C.

De plus, la méthode graphique

utilisée pour déterminer la constante 𝑘 était

fiable. En effet, cette constante aurait pu être

calculée de différentes façons, notamment

par l’équation de demi-vie ou la loi de vitesse

(2). Or, ces autres méthodes auraient manqué

de fiabilité, puisqu’elles n’auraient utilisé la

concentration de 𝑆2𝑂8−2 qu’à un seul instant.

En créant un graphique de pente 𝑘 à l’aide de

toutes les données de concentrations, la

constante prenait donc en compte l’ensemble

des valeurs de concentration, minimisant

l’erreur sur les résultats.

Page 44: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

41

L’ajout d’amidon à la solution de

titrage rend aussi le changement de couleur

très visible, me permettant d’être très précise

lors de mon titrage. En effet, j’aurais pu ne

pas en utiliser, la solution d’iode ayant déjà

une teinte orangée, mais il aurait été difficile

de déterminer le point d’équivalence,

d’autant plus qu’elle était diluée dans

l’erlenmeyer de titrage et donc que la teinte

était très légère.

Toutefois, malgré ses points forts, la

méthode d’expérimentation n’est pas

exempte de lacunes et a des limites. Tout

d’abord, en raison des contraintes de temps,

l’expérience n’a été réalisée qu’à deux

températures différentes, ce qui est peu pour

déterminer l’effet de la température, car je

n’avais que deux valeurs à comparer. Or, il

aurait été plus fiable de faire une analyse

graphique avec plus de températures, en

traçant un graphique de 𝑘 en fonction de la

température, ce qui m’aurait permis d’obtenir

une relation précise entre la température et la

vitesse de réaction et de décrire comment la

vitesse augmente avec la température. Par

contre, la réaction étant rapide, il n’aurait pas

été possible de réaliser l’expérience à haute

température, car il n’y aurait pas eu assez de

temps pour faire les titrages. En effet, à 50 °C,

la réaction était déjà presque complète après

10 minutes. Une amélioration possible aurait

donc été d’effectuer la réaction à une

température plus froide, en plongeant

l’erlenmeyer dans un bain de glace. Toutefois,

il aurait été plus difficile de maintenir la

température constante que lorsque je

chauffais, rendant mes résultats moins fiables.

Un autre point faible est que la

méthode employée pour déterminer la vitesse

de réaction, le titrage avec du thiosulfate, ne

permettait pas d’obtenir plusieurs mesures

par temps, puisque je ne pouvais faire qu’un

titrage à chaque fois, rendant mes volumes

moins fiables. Faire plus d’un titrage m’aurait

effectivement permis de faire la moyenne des

volumes obtenus, réduisant l’erreur sur les

valeurs. Il aurait donc été préférable de faire

deux prélèvements simultanés à chaque

temps, bien que cela ne fût pas possible

puisque je réalisais les manipulations seule.

Or, comme je n’utilisais pas directement ces

valeurs et je m’en servais uniquement pour

tracer une droite permettant de déterminer la

valeur de la constante 𝑘, elles n’avaient pas

besoin d’être prises exactement en même

temps. De plus, refaire plus d’une fois le

titrage à chaque température aurait été

suffisant pour avoir plus de données et ainsi

minimiser l’impact de l’erreur sur les

volumes afin d’avoir des valeurs de

constantes 𝑘 plus précises.

Par ailleurs, pour déterminer l’effet de

la température sur la vitesse de réaction, le

titrage à l’aide du thiosulfate n’est pas la

seule façon. À titre d’exemple, j’aurais pu

titrer avec du Ba(NO3)2 afin de déterminer la

concentration de SO4−2 dans la solution et

ainsi la concentration de S2O8−2 , les deux

réactifs réagissant ensemble pour former du

BaSO4 insoluble (7).

(5) 𝑆𝑂4−2

(𝑎𝑞) + 𝐵𝑎(𝑁𝑂3)2(𝑎𝑞)→

𝐵𝑎𝑆𝑂4(𝑠) + 2𝑁𝑂3−1

(𝑎𝑞)

Outre un titrage, j’aurais pu faire

réagir le sulfate avec du Na2SO3 en milieu

Page 45: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

42

acide (9), ce qui aurait dégagé un gaz, le SO2,

dont j’aurais pu mesurer la pression pour

ensuite calculer la quantité de SO4−2.

(6) 𝑁𝑎2𝑆𝑂3(𝑎𝑞)+ 𝐻2𝑆𝑂4(𝑎𝑞) →

𝑁𝑎2𝑆𝑂4(𝑎𝑞) + 𝐻2𝑂(𝑙) + 𝑆𝑂2(𝑔)

Conclusion

Pour conclure, la température a

favorisé la vitesse réaction d’oxydation de

l’ion iodure et du persulfate, puisqu’elle a été

beaucoup plus rapide à 50 °C qu’à 24,5 °C.

L’étude cinétique de réactions comme celle-

ci permet de mieux comprendre l’influence

de certains facteurs, comme la température, et

donc de mieux contrôler les réactions afin de

les rendre plus efficaces, un avantage

technologique considérable. En effet, varier

la température de seulement quelques degrés

peut rendre la réaction beaucoup plus rapide.

Cela ouvre aussi la porte à d’autres

recherches, qui pourraient étudier l’influence

de la pression, d’un catalyseur ou de la

concentration des réactifs.

Page 46: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

43

Bibliographie

Le paradoxe apparent de la trompette de Torricelli : une aire infinie pour un volume fini?

1- Mancosu P, Vailati E. Torricelli's Infinitely Long Solid and Its Philosophical Reception in the

Seventeenth Century. Isis [En ligne]. 1991;82(1):50-70. Disponible:

https://www.jstor.org/stable/233514?seq=1

2- That’s Maths [En ligne]. Torricelli’s Trumpet & the Painter’s Paradox; 2017 [cité le 9 février

2019]. Disponible: https://thatsmaths.com/2017/04/13/torricellis-trumpet-the-painters-

paradox/

3- GeoGebra [En ligne]. Torricelli’s Trumpet; s.d. [cité le 9 février 2019]. Disponible:

https://www.geogebra.org/m/xFxrPaZf

4- Gaur Y, Bhullar J, Das R, Jain A. Torricelli’s Trumpet: a paradox. Éclat Mathematics Journal

[En ligne]. 2015;6:67-69. Disponible: https://lsr.edu.in/wp-

content/uploads/2019/10/%C3%89clat-06-2014-15.pdf#page=83

5- Desmos [En ligne]. Torricelli’s Trumpet; s.d. [cité le 4 avril 2020]. Disponible:

https://www.desmos.com/calculator

Un petit guide pour votre prochain achat d’ordinateur

1- RAM en informatique : définition technique et rôle [En ligne]; s.d. [cité le 26 février 2021].

Disponible: https://www.journaldunet.fr/web-tech/dictionnaire-du-webmastering/1445196-

ram-en-informatique-definition-technique-et-role/

2- Le Crabe [En ligne]. Le rôle des processeurs et de leurs cœurs. Lecrabeinfo; 29 mars 2017 [cité

le 26 février 2021]. Disponible: https://lecrabeinfo.net/le-role-des-processeurs-et-de-leurs-

coeurs.html#a-quoi-peut-me-servir-plusieurs-coeurs

3- Girbea A. Intel Core i7-10875H (8 Core, 10th gen) laptops – the complete list [En ligne].

ULTRABOOKREVIEW.COM; 26 août 2020 [cité le 26 février 2021]. Disponible:

https://ultrabookreview.com

4- Kasper. Coolblue [En ligne]. Quelle carte graphique me faut-il dans mon ordinateur portable?;

26 juin 2020 [cité le 26 février 2021]. Disponible: https://www.coolblue.be/fr/conseils/quelle-

carte-graphique-choisir-pour-pc-portable.html

5- GAMERTECH [En ligne]. Comparatif carte graphique; 4 septembre 2020 [cité le 26 février

2021]. Disponible: https://www.gamertech.fr/carte-graphique/

6- Conreaux L. ToucheDeClavier.com [En ligne]. Les différences entre un disque dur HDD et

SSD ?; 28 juin 2017 [cité le 26 février 2021]. Disponible:

https://blog.touchedeclavier.com/differences-entre-disque-dur-hdd-ssd/.

Page 47: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

44

7- Harding S. Tom’s Hardware [En ligne]. What Is a CPU Core? A Basic Definition; 23 août

2018 [cité le 26 février 2021]. Disponible: https://www.tomshardware.com/news/cpu-core-

definition,37658.html

Le système dynamique chaotique du double pendule

1- Lurçat F. Le chaos. puf. Collection Que sais-je? 1999.

2- Gupta MK, Bansal K, Singh AK. Mass and Length Dependent Chaotic Behavior of a Double

Pendulum. IFAC Proceedings [En ligne]. 2014;47(1): 297-301. DOI: 10.3182/20140313-3-IN-

3024.00071

3- Shinbrot T, Grebogi C, Wisdom J, Yorke J. Chaos in a double pendulum. American Journal of

Physics [En ligne]. 1992;60(6):1-9. DOI: 10.1119/1.16860

4- Jacquier N. Le pendule double, un système chaotique [Maturité gymnasiale, Gymnase

intercantonal de la Broye]. 2010. Disponible:

https://njaquier.ch/files/PenduleDouble_Jaquier.pdf

5- Van Opstalll M. Quantifying chaos in dynamical systems with lyapunov exponent. Electronic

Journal of Undergraduate Mathematics [En ligne]. 1998;4(1):1-8. Disponible:

https://scholarexchange.furman.edu/fuejum/vol4/iss1/1

6- Roess D. Double pendulum with external drive [simulation numérique]. [Lieu inconnu]:

National Taiwan Normal University; 2009. Disponible:

http://www.phy.ntnu.edu.tw/ntnujava/EjsDL/getOSP.php?type=OSPSubjectDetailDetail&val

ue=1160

7- Rafat MZ, Wheatland MS, Bedding TR. Dynamics of a double pendulum with distributed

mass. American Journal of Physics [En ligne]. 2008;77(3):1-20. DOI: 10.1119/1.3052072

8- Akerlof CW. Chaotic motion of a double pendulum. [Notes de cours en ligne]. University of

Michigan (MI); 2012. Disponible: http://instructor.physics.lsa.umich.edu/adv-

labs/Chaotic%20Double%20Pendulum/Pendulum_2012_09_26.pdf

Le mouvement d’un avion correspond-il aux équations de physique en aéronautique?

1- Marc B. Vols historiques des frères Wright. Dans: Encyclopædia Universalis; [cité le 20 février

2021]. Disponible: http://www.universalis.fr/encyclopedie/vols-historiques-des-freres-wright/

2- Moulinsard E. Histoire pour tous [En ligne]. Premier avion — Histoire de l’aviation; s.d. [cité

le 20 février 2021]. Disponible: https://www.histoire-pour-tous.fr/inventions/2710-invention-

avion.html

3- Petit E, Sparaco P. Aviation — Histoire de l’aviation. Dans: Encyclopædia Universalis; [cité

le 20 février 2021]. Disponible: http://www.universalis.fr/encyclopedie/aviation-histoire-de-l-

aviation/

4- NASA. Mars exploration program [En ligne]. The red planet; s.d. [cité le 20 février 2021].

Disponible: https://mars.nasa.gov/#red_planet/5

Page 48: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

45

5- MacDonald AF. From the Ground Up. 29e éd. Canada: Aviation Publishers Co. Limited; 2017.

6- Benson H. Physique 1: Mécanique. 5e édition. ERPI; 2015.

7- The engineering toolbox [En ligne]. Drag coefficient; 2004 [cité le 20 février 2021].

Disponible: https://www.engineeringtoolbox.com/drag-coefficient-d_627.html

8- Pilot operator handbook. Piper Arrow. Canada: Collège Air Richelieu; 2019.

9- PHYSAGREG [En ligne]. Cours de mécanique; s.d. [cité le 20 février 2021]. Disponible:

https://physagreg.fr/mecanique/m12/M12-chute-libre-frottements.pdf

10- Ibrahim W, Garry T, Nakamoto J, Frederick K, Lumb S. Mathematics: applications and

interpretation for the IB diploma. Pearson ERPI; 2019.

11- Jenn. CalcWorkshop [En ligne]. How to do Euler’s method; 2019 [cité le 20 février 2021].

Disponible: https://calcworkshop.com/first-order-differential-equations/eulers-method-table/

L’effet de la concentration sur la masse déposée durant l’électrodéposition

1- Global Newswire [En ligne]. Global Electroplating Market is poised to reach US$ 21.9 billion

by 2027, Says CMI; s.d. [cité le 31 octobre 2021]. Disponible:

https://www.globenewswire.com/news-release/2020/04/24/2021721/0/en/Global-

Electroplating-Market-is-poised-to-reach-US-21-9-billion-by-2027-Says-CMI.html

2- Brenner A. Electrodeposition of alloys: Principles and practice. New York et Londres:

Academic Press; 1963.

3- Darrigol O. Les équations de Maxwell: De MacCullagh à Lorentz. Paris: Belin; 2005.

4- Mohanty US. Electrodeposition: Properties, processes, and applications. New York: Nova

Science Publishers Inc.; 2012.

5- Plieth W. Electrochemistry for materials science. Amsterdam: Elsevier Science; 2008.

6- Holmquist DD, Randall J, Volz DL. Advanced chemistry with Vernier. Beaverton: Vernier

Software and Technology; 2015.

7- Rendall J. Advanced chemistry with Vernier. Beaverton: Vernier Software & Technology;

2006.

8- IUPAC. Periodic table of elements [cité le 20 novembre 2020]. Disponible:

https://iupac.org/what-we-do/periodic-table-of-elements/

9- Roy E. Élaboration électrochimique et caractérisations de nanofils d’antimoine et d’or.

Physique. Mémoire. Marne la Vallée : Université de Marne la Vallée; 2002.

10- Kanani N. Electroplating: Basic principles, processes and practice. Amsterdam: Elsevier;

2004.

11- Dini JW. Electrodeposition: The materials science of coatings and substrates. Park Ridge:

Noyes Publications; 1992.

12- West JM. Electrodeposition and corrosion processes. 2e ed. New York: Van Nostrand

Reinhold; 1971.

13- Puippe JC, Leaman F. Theory and practice of pulse plating. Orlando: AESF; 1986.

Page 49: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

46

14- Su L, Liao X, Huang Z. A theoretical study on resistance of electrolytic solution: Measurement

of electrolytic conductivity. Results in Physics. 2019; 13; 102274.

15- Sun CW, Hsiau SS. Effect of electrolyte concentration difference on hydrogen production

during PEM electrolysis. Journal of Electrochemical Science and Technology [En ligne].

2018;9:99-108. DOI: 10.5229/JECST.2018.9.2.99

16- Nguyen NL, Phan, CH, Le AD, Dang MD, Dang MC. Optimization of copper electroplating

process applied for microfabrication on flexible polyethylene terephthalate substrate.

Advances in Natural Sciences: Nanoscience and Nanotechnology. 2015;6(3):035007.

17- Liu T. Electrodéposition de couches minces métalliques à partir de solutions de liquides

ioniques pour des applications électroniques. Thèse de doctorat. Bordeaux: Université de

Bordeaux; 2014.

18- Kao YL, Tu GC, Huang CA, Chang JH. The annealing behavior

of copper deposit electroplated in sulfuric acid bath with various concentrations of thiourea.

Materials Science & Engineering: A. 2004;382:104-111. 14249056.

19- Schuldiner S, Rosen M. The exchange current density vs. concentration relation and its use in

a rigorous determination of solution purity. Journal of Electroanalytical Chemistry and

Interfacial Electrochemistry [En ligne]. 1972;35:1-6. DOI: 10.1016/S0022-0728(72)80287-0

Effet de la température sur la cinétique de la réaction d’oxydation de l’ion iodure et du

persulfate

1- Hill JW, Pettrucci RH, McCreary TW, Perry SS. Chimie des solutions. 2e éd. Pearson: Éditions

du Renouveau Pédagogique; 2008.

2- Landolt H. Ueber die Zeitdauer der Reaction zwischen Jodsäure und schwefliger Säure [On

the duration of the reaction between iodic acid and sulfurous acid]. Berichte der Deutschen

Chemischen Gesellschaft. 1886;19(1):1317–1365. DOI: 10.1002/cber.188601901293

3- Advanced Instructional Systems, Inc. [En ligne]. Chemical Kinetics. North Carolina State

University: North Carolina; 2013 [cité le 20 février 2021]. Disponible:

https://www.webassign.net/question_assets/ncsugenchem202labv1/lab_11/manual.pdf.

4- Lavise [En ligne]. Énergie d’activation de la réaction de l’horloge à l’iode; s.d. [cité le 20

février 2021]. Disponible: http://www.lavise.fr/fiches/61769.html

5- Sodium persulfate; MSDS No. T-7775-27-1; Fisher Scientific: Fair Lawn, NJ; 18 janvier 2018

[cité le 20 février 2021]. Disponible:

https://www.fishersci.com/store/msds?partNumber=O6114500&productDes

cription=SODIUM+PERSULFATE+CERT+500G&vendorId=VN00033897&countryCode=

US&language=en

6- Sodium thiosulfate; MSDS No. T-7772-98-7; Fisher Scientific: Fair Lawn, NJ; 17 janvier 2018

[cité le 20 février 2021]. Disponible:

https://www.fishersci.ca/shop/msdsproxy?productName=S4463&productDes

cription=sodium-thiosulfate-anhydrous-certified-fisher-chemical-2

Page 50: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf

47

7- Potassium iodate; MSDS No. T-7758-05-6; Fisher Scientific: Fair Lawn, NJ; 17 janvier 2018

[cité le 20 février 2021]. Disponible:

https://www.fishersci.ca/store/msds?partNumber=P253100&productDescription=p otassium-

iodate-powder-certified-acs-fisher-chemical2&language=en&countryCode=CA.

8- University of Richmond [En ligne]. Preparation and properties of pollutant gases; s.d. [cité le

20 février 2021]. Disponible:

https://facultystaff.richmond.edu/~cstevens/110/Resources/Expt_Pollutant_Gases.pdf.

9- Summers V. Sciencing [En ligne]. Braium nitrate & sodium sulphate; 25 avril 2017 [cité le 20

février 2021]. Disponible: https://sciencing.com/barium-nitrate-sodium-sulphate-

6506618.html

Page 51: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf
Page 52: Magazine scientifique du Collège Jean-de-Brébeuf