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Former performer Orléans trace son sillon La Lettre Valloire pose son regard sur Orléans. La ville-capitale change de visage à l’occasion du lancement de sa seconde ligne de tramway. MAGAZINE JUIN 2012 - 5 pour mieux Sylvie Lefèvre (ID2 Val de Loire) Dossier spécial

MagEté2012

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Magazine Lettre Valloire Eté 2012

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Formerperformer

Orléans trace son sillonLa Lettre Valloire pose son regard sur Orléans. La ville-capitale change de visage à l’occasion du lancement de sa seconde ligne de tramway.

MAGAZINE JUIN 2012 - 5 €

pour mieux

Sylvie Lefèvre(ID2 Val de Loire)Dossier spécial

Point de vue

La Grèce, l’euro fort et la croissanceaut-il sauver l’hoplite grec ou le sacrifiersur l’autel de la monnaie unique ? L’alter-

native, qui se posera dès que sera connu le gou-vernement issu du nouveau scrutin législatifdu 17 juin, n’est pas facile à trancher. Ni pour lesGrecs, ni pour les financeurs de leur dette (envi-ron 250 Md€ depuis l’effacement de plus de100 Md€ de dette privée durant l’hiver).Pour la république hellénique, la sortie de lazone euro – à condition que les traités le per-mettent – risque de s’apparenter à une potiontrès amère : le retour à la drachme, qui serasuivi d’une dévaluation sévère – on parle de50% – entraînera un renchérissement consi-dérable du coût des importations, qui repré-sentent 30 % du PIB ; les gains de compétitivité,dans un pays qui exporte 20 % de son PIB ettire 16 % supplémentaires du tourisme, neseront pas sensibles avant plusieurs mois. EnArgentine, la fin de l’accrochage du peso audollar, qui s’était traduite par une dévaluation de28 % en janvier 2002, et le défaut sur la dette(95 Md$, trois fois moins que ce que doit laGrèce aujourd’hui) avaient permis un rebonden moins de douze mois, obtenu au prix demesures protectionnistes, d’une récessionsévère (– 12 % début 2002) et d’une inflationrecord. Pour éviter le retrait massif de pesosdes banques argentines – ce qui a déjà com-mencé en Grèce – le gouvernement avait ins-tauré le corralito qui interdisait aux Argentinsde retirer plus de 250 pesos par semaine auguichet de leur banque et de sortir des devisesdu pays.

Pour la France, la sortie de l’euro et le défauttotal ou partiel des Grecs se traduiraient parune perte de 50 à 60 Md€ pour l’Etat (garantiesdes emprunts du FESF, part en capital de laBCE…) et de 20 Md€ pour les banques ; il fauty ajouter les pertes des acteurs privés ayant desintérêts en Grèce. Au total, le séisme avoisine-rait les 100Md€ … soit 5 % du PIB ou encoreun an de déficit des comptes publics.Les provisions déjà passées et les mécanismesde garantie amortiront le choc. Et le principalavantage de l’opération pourrait bien être labaisse de l’euro, qui sortira affaibli du « Grexit »et des futures et inévitables créations moné-taires de la BCE destinées à voler au secoursdes économies méditerranéennes. Le 1er jan-vier 2002, l’euro valait 0,89 $. Le 1er juin 2012, ils’échangeait contre 1,24 $, soit 40 % de plusqu’au moment de son introduction, dix ansplus tôt, après un pic à… 1,60 $ en juillet 2008.Une nouvelle baisse de cet euro encore tropfort – les entreprises françaises exportatricesestiment que la bonne parité serait autour de1,10 ou 1,15 $ pour 1€ – s’apparenterait à unedévaluation compétitive face aux économieshors zone euro. Voilà de quoi résoudre l’im-possible équation du retour à la croissance tantsouhaitée par le nouveau pouvoir français. Carc’est bien d’abord de compétitivité prix qu’abesoin la France. En 2011, la part de l’exportdans notre PIB était de 20 %, au même niveauque la Grèce ; en 2001, avant la monnaieunique, elle était de 28 %...

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François−Xavier Beuzon

4 La Lettre Valloire - Juin 2012

Points Chauds

Dossier spécial

l’urbanisme et du logement, égrène le bilan de la municipalité en place.

22-23 Citévolia pour l’avenirLa future ZAC Dessaux-Citévolia promet de devenir le grand quartier d’affaires orléanais d’ici à 2025.

24-25 Après Cleo, Orléans croit dur comme fer au POCLSa seconde ligne de tramway à peine achevée, l’agglomération orléanaise compte sur l’arrivée de la ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Clermont-Lyon, en 2025.

26 Orléans reconquiert la Loire et ses quaisParce qu’elle n’est rien sans la Loire, l’agglomération orléanaise ambitionne toujours de faire des rives du fleuve royal son principal centre de loisirs.

28-29 La Loire n’est pas toujours un long fleuve tranquilleTout ne coule pas toujours de source entre Loire et Loiret. Certains dossiers ont empoisonné la vie des maires successifs d’Orléanset leur règlement reste toujours en suspens.

www.lettrevalloire.com

6-7 En BrefL’actualité du trimestre en bref, avec Libé qui confond François Bonneau et son homonyme Philippe, Claude Greff qui se fait piéger par Rue89, etc.

8-9 Les leçons régionales de la présidentielleEn région Centre, Nicolas Sarkozyl’a emporté d’une courte tête sur le nouveau président. Les positions centristes sont enfoncées, le vote frontiste enregistre une poussée.

La Lettre Valloire pose son regard sur Orléans. La ville-capitale change de visage à l’occasion du lancement de sa seconde ligne de tramway.

12-13 De 1980 à 2000, le réveil d’une ville assoupieOrléans est passée en vingt ans du statut de ville-dortoir à celui de capitale régionale.

14 Deux fils de fer pour recoudre la villeAvec près de 11 millions de voyageurs par an, le tram A est un succès, que devra confirmer le tram B qui entre en service en cette fin juin.

15 Comme un goût d’inachevéL’ancien maire d’Orléans Jean-Pierre Sueur est fier de son bilan à la tête de la ville (1989-2001).

16-18 Orléans reprend ses quartiersAprès avoir ressuscité sa rue de Bourgogne, Orléans s’attaque à « relooker » et à rendreplus attrayants d’autres lieux symboliques.

20-21 Faire d’Orléans une ville qui rayonne Olivier Carré, premier adjoint au maire d’Orléans en charge de

6-9

10-29

Ce magazine est un hors sériede La Lettre Valloire, bimensuel d’information politiqueet économique en région Centre.Edité par MCM PresseSAS au capital de 51 000 €RCS Tours B 341 914 273.

Siège social :14, boulevard Heurteloup à Tours

Adresse postale :BP 9203137020 Tours Cedex 102 47 70 60 [email protected]

Rédaction :François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef)Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint)Elise Pierre (rédactrice)Aurélie Vouteau (assistante)

Ont collaboré à ce numéro :Christian BidaultSabine EjdelmanJacques HugueninBruno Villeneuve

Maquette :Régis BeauneStève AnkilbeauStudio Mapi (Spécial Orléans)

Révision et correction :Odile Ménard

Publicité :Au support

Diffusion :Annie Coupet

Crédits photographiques :Une : Géraldine Aresteanu (Studio Salé-Poivré) et YannickBrossard - Jean Puyo : 10, 11, 14, 15, 18, 20, 21, 24 - DR :6, 7,8, 9, 22, 30, 31, 34, 36, 39, 42, 43, 44, 46, 48, 51, 54, 55, 56, 57,58, 68, 70 - AUAO: 12, 13, 16, 17, 28, 29 - AgglO d’Orléans : 23, 26 - Christian Bidault : 63, 64, 65, 66, 67 - François-XavierBeuzon : 31, 35 - Jean-Christophe Savattier : 60 - Elise Pierre :32, 50 - Alstom : 25 - ERE Solar Valley : 30 - Gonnin Duris : 31 -Colles et couleurs Cléopâtre : 32 - Phone Marketing: 34 -Doux : 36 - Escem: 39 - Mars : 52 - Croc’Frais : 55

Impression :Imprimerie Vincent, Tours (37)

Informations légales :Abonnement annuel 2012 (23 numéros et magazines hors série) : 350€Abonnement électronique avec édition bihebdomadaire : 440€Prix de ce numéro : 5€

CPPAP : 0116 I 85872ISSN : 1246-4333Dépôt légal : juin 2012

Directeur de la publication :François-Xavier Beuzon

MCMpresse

10-29 Orléans trace son sillon

30-62

Economie

La Lettre Valloire - Juin 2012 5

SommaireJUIN 2012

46-48 L’alternance plébiciscitée En contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, l’alternance est devenue un véritable sésame pour accéder au monde professionnel.

50-51 Des entrepreneuses en mal de légitimitéSource d’épanouissement et d’équilibre entre sphère familiale et professionnelle, la création d’entreprise au féminin représente également un levier économique important pour l’Hexagone.

52 Mars, la planète où il faitbon travailler

Mars Petcare & FoodFrance, filiale du groupe Mars, a développé une politique de management qui repose sur l’équité, la transparence, et la convivialité.

53-56 La lettre de l’innovation

57-58 Les Chantiers

60-61 Immobilier d’entreprisesLes installations récentes d’entreprises

70 Le carnet

Escapades

Retrouvez en fin de magazine

nos itinéraires économiques

et touristiques régionaux.

30-21 En BrefL’actualité du trimestre.

32 Certesens étudiela science des sensLe centre d’études et de recherches sur les technologies du sensoriel permettra de cheminer, des besoins des utilisateurs vers la conception de produit.

34 Armatis s’empare de LaSer ContactLaSer Contact a été repris par la société Armatis, qui se hisse ainsi au premier rang des outsourceurs français.

34 Phone Marketing recrute 100 salariés à DreuxLe centre d’appels drouais du groupe Phone Marketing recrutera d’ici à septembre prochain une centaine de CDI supplémentaires.

34 Amazon.fr en Bourgogne Le spécialiste mondial de l’e-commerce Amazon, qui possède une plate-forme à Saran (45), s’apprête à en ouvrir une autre en Bourgogne.

35 Trouillet veut devenir un poids lourdLe carrossier pour poids lourds de Neuville-aux-Bois souhaite participer à la consolidation de son secteur.

36 McKey met les bouchées doubles à Fleury-lès-AubraisLe principal fournisseur de steaks hachés des restaurants McDonald’s français investit sur son site de Fleury-lès-Aubrais.

36 Doux : la région va y laisserdes plumesLes quelque 400 salariés de Doux en région Centre s’inquiètent des difficultés duvolailler breton : éleveurs et céréaliers aussi.

38-48 A LA UNE FORMATIONFormer pour mieux performerL’environnement professionnel change en permanence et les salariés affichent de nouvelles aspirations. Comment les aider à acquérir et valoriser leurs compétences et les former ?

38-40 Formation continue, des outils pour la performance de l’entrepriseSe former tout au long de la vie est devenu une nécessité. De nombreux dispositifs existent comme la VAE, le CIF et l’alternance.

42-44 VAE, lorsquel’expérience vaut diplômeVéritable passeport pour boostersa carrière, la VAE permet d’obtenir un diplôme en mettant à profit ses savoirs acquis dans le cadre professionnel.

63-68

Points Chauds En Bref

révision tarifaire, est soutenue par la CGTTransports qui prête desombres desseins àl’exécutif départemental ;celui-ci chercherait,selon elle, « à coulerKeolis Centre »

MAUVAISE NOTEPOUR CLAUDE GREFF Est ce l’émotion ? L’ex-secrétaire d’Etat à laFamille Claude Greff, quidevait essayer, les 10 et 17juin, de retrouver son siège

de députée d’Indre-et-Loire, a égaré sur le trottoirde la Mutualité les notes et autres « éléments de langage » du discoursqu’elle devait prononcer le23 avril, lors de la visite

De François Bonneau, lyrique, à l’inauguration d’une place de village du Loiret, co-financée par la Région : « Vous avez choisi des pavés de Souppes pour les trottoirs plu-

tôt que des pavés de Chine. De même, vous allez planter des tilleuls argentés. J’y suissensible ». D’Eric Chevée, élu d’opposition (Modem) à Jean-Pierre Gorges, maire

(UMP) de Chartres, lors du conseil municipal : « C’est déplacé et lamentable de direque les Chartrains n’ont pas le droit de parler aux élus de l’opposition. On n’est pas

On est toujours trahi par les siens ! Quelle ne fut pas la surprise, sans doute un rienoutrée, de François Bonneau (à droite), le président socialiste de la Région Centre,

lorsqu’il découvrit dans l’édition du quotidien Libération du 11 mai dernier que sa photoillustrait un article consacré… à la peine de prison d’un an ferme infligée à son homonymePhilippe Bonneau (à gauche), l’ex-vice président PS du Conseil régional de Basse-Nor-mandie. Il fallut toute la diplomatie de Nicolas Demorand, le directeur de la rédaction deLibé – qui n’a pas ménagé son soutien au nouveau président de la République – pour leconvaincre que la bévue était strictement accidentelle et ne procédait pas d’une blaguede potaches. Il est vrai qu’en matière d’affaires impliquant des élus socialistes, Libération,

dont on connaît la pro-verbiale objectivité, n’apas besoin d’en rajouterd’imaginaires. Le récitdes derniers dévelop-pements des affairesGuérini, Navarro, Pup-poni, Andrieux et Ku-cheida devrait ample-ment suffire au bonheurde ses lecteurs…

LA BANDE À BONNEAU

6 La Lettre Valloire - Juin 2012

en Touraine de NicolasSarkozy. Et c’est un journaliste de Rue 89 qui a récupéré les précieusesnotes avant, naturellement,d’évoquer cette « prise deguerre » dans les colonnesdu site d’information, guère favorable à l’ancienprésident de la République.

UNE FUSION QUIRAPPORTERAIT 1,7 M€Les sénateurs UMP d’Eure-et-Loir Albéric deMontgolfier et de Seine-St-Denis Philippe Dallier ontrendu public leur rapportsur la fusion des directionsgénérales de la comptabilité publique etdes impôts, lancée en2007. Si le rapport n’a pasencore permis de mesurerles gains réels, « on peutpenser qu’à terme 1,7 M€

seront économisés », a avancé Albéric deMontgolfier. Regroupant75000 agents d’un côté,54000 de l’autre, « c’est laplus grosse réforme jamaisintervenue au sein de l’administration d’Etat (…)qui nécessite encore beaucoup d’efforts, notamment en terme d’accueil du public », a rappelé le sénateur et président du Conseil général d’Eure-et-Loir.

KEOLIS CENTREATTAQUE LE LOIRETAu motif que les prix pratiqués lors de l’appeld’offres étaient trop bas,Keolis Centre, qui aobtenu en 2010 l’exploitation des transports scolaires du Loiret, a traîné son donneur d’ordre, leConseil général du Loiret, devant les tribunaux. La filiale de laSNCF, qui veut obtenir de la collectivité une

La Lettre Valloire - Juin 2012 7

des pestiférés. » De Jean-Pierre Gorges, député et président de Chartres Métropole, à un élève de l’école primaireDelacroix à Morancez : « Il faut une bonne résistance physique et surtout une grosse mémoire pour réussir à alleren réunion les mains dans les poches. Pour moi, il est important qu’un député ait des responsabilités locales, onvoit les députés qui ont de la terre sur les godasses. Maunoury était garagiste, Bérégovoy ajusteur ». De Jean-Pierre Hurtiger (SE), maire de Gien et conseiller général, à son adversaire de l’opposition au Conseil généralClaude de Ganay, à propos de l’UMP : « Vous avez monopolisé les cartes, jouez tout seul ! ».

DIEUDONNÉ N’EST PAS DÉSIRÉ Dieudonné M’bala M’bala,plus connu sous son seulprénom, n’était pas le bienvenu à Dreux, où il tentait, le 10 juin, d’être éludéputé sous l’improbableétiquette du parti antisioniste. MohamedChekradi, président d’une association marocaine,s’étonnait que « l’humoriste»revienne, quinze ans aprèssa première apparition électorale, dans une ville « où le FN n’existe plusdepuis un quart de siècle».« Si Dieudonné avait enviede combattre le FN, il seserait implanté dans ladurée à Dreux et pas seulement pour faire descoups de pub », a ajoutéMohamed Chekradi.

CHIFFREDU TRIMESTRE50,56%

Les investitures des partis, notamment des deux principaux, le PS etl’UMP, sont parfois contestées. Certains candidats à la députation

ont préféré se mettre en congé de leur mouvement pour aller au bout deleur ambition. Le cas le plus emblématique est celui d’Isabelle Gaudron,première vice-présidente du Conseil régional, qui a été exclue deux ansdu PS pour avoir osé défier la décision de la rue de Solférino de soutenirsur la 2e d’Indre-et-Loire un candidat d’EELV, Christophe Rossignol.Toujours en Indre-et-Loire, mais sur la 1ère, le conseiller régional ThibaultCoulon a démissionné de l’UMP pour affronter Guillaume Peltier, investipar le bureau politique du parti de Jean-François Copé. A Orléans,Florent Montillot, président de la fédération Nouveau Centre du Loiret,va à la bataille contre Charles-Eric Lemaignen, auquel tous les parle-

mentaires de droite ont accordé leur soutien. Dans le même département, Jean-Pierre Hurtiger, mairedivers droite de Gien, a choisi l’affrontement et défie le candidat investi par l’UMP Claude de Ganay.

SORTIE DE ROUTEMichel Prévaux, le maire de Gellainville, près deChartres, entame, à 71 ans, une carrière de… provocateur ! Ulcéré parl’absence d’aménagementsde la RN 154 qui traversesa commune, l’élu amenacé de ne pas

organiser le second tour des élections présidentielles au risqued’être révoqué de sonmandat comme le prévoit la loi. « J’en ai vu d’autres,j’ai fait l’Algérie, je suis prêt à monter sur les barricades», s’insurgeaitl’édile baroudeur, « prêt àaller en prison s’il le faut ».

Le score du candidat Nicolas Sarkozy, le 6 mai 2012, au second tour des électionsprésidentielles en région Centre. Au premiertour, il avait obtenu 27,90%, soit 1,26% de plus que François Hollande.

SORTIE DE ROUTE(BIS)Débat compliqué sur la RN 154 en Eure-et-Loir. La candidate socialiste surla 2e circonscription, GisèleBoullais, ne veut pas entendre parler d’autoroute A154 qui remplacerait laRN154. Jean-PierreGorges, député-maire deChartres et candidat à sapropre succession sur la1ère, veut une autoroute,mais gratuite, se fondantsur l’exemple breton. David Lebon, son adversaire socialiste,rétorque que « c’est se moquer des gens (…)Une autoroute gratuite, ça n’existe pas » et se prononce pour la sécurisation de la 2x2 voies existante.

AFFRONTEMENTFranck Demaumont, maire Front de Gauche de Châlette-sur-Loing, estimait, entre les deuxtours des élections présidentielles être le candidat de gauche lemieux placé pour ravir lesiège de député à l’UMPJean-Pierre Door, par ailleurs maire de Montargis :il a donc eu le front dedemander le retrait de lacandidate investie par leparti socialiste, JalilaGaboret.

LES BANNIS

En région Centre, les élections présidentielles ont été marquées par un recul prononcé du pré-sident sortant qui parvient toutefois à l’emporter d’une courte tête face à son rival socialiste.Les positions du centre, et notamment du MoDem, sont enfoncées. Le vote frontiste enregistreune forte poussée dans les zones rurales.

S i la région Centre est restée –tout juste – fidèle au présidentsortant en faveur duquel

50,56% des suffrages se sont portés enmai dernier, le score de Nicolas Sar-kozy affiche toutefois un sévère recul :au second tour des présidentielles de2007, il avait en effet recueilli 55,02 %des suffrages exprimés, contre 44,98%pour sa rivale socialiste SégolèneRoyal.La réduction de l’écart avec le cham-pion de la gauche – qui s’établit dé-sormais à 15 362 voix – se traduit éga-lement par une nette dégradation despositions départementales. Ainsi, en2007, le maire de Neuilly-sur-Seineavait réussi à conquérir cinq des six dé-partements de la région Centre : enmai dernier, il n’est parvenu à sauverque l’Eure-et-Loir, le Loir-et-Cher et leLoiret où il l’emporte respectivementavec 53,47 %, 52,42 % et 54,01 % dessuffrages. Sur ces territoires-bastions,le poids de la ruralité fait le jeu du pré-sident sortant.En revanche, dans les villes et no-tamment à Chartres, Blois et Orléans,François Hollande s’impose avec respectivement 52,10 %, 56,69% et54,38% des voix. « Le phénomène estdésormais bien connu. Dans lesvilles, la conjonction du vote « bobo»et de l’expression politique des quar-tiers populaires génère une dyna-mique globalement favorable aucandidat socialiste », nous indique unobservateur avisé de la scène politique« et ce, en dépit de l’attractivité descandidats radicaux ou de la progres-sion des comportements politiquesanti-systèmes, qui se traduisent pardes votes blancs ou extrémistes (…)L’inquiétude sociale et économique

prégnante dans les milieux les plusfragiles et le rejet des postures droi-tières du président sortant dans cer-tains milieux CSP + de centre- villeont fait le lit du candidat socia-liste ».A Orléans, François Hollande réaliseses meilleures performances dansles quartiers sensibles de La Source oude l’Argonne où il enregistre un score

parfois supérieur de 10 points à samoyenne départementale. A Tours, lecandidat socialiste arrive égalementlargement en tête avec 56,57 % desvoix, soit plus de 6 points que son ex-compagne en 2007 ; de quoi évi-demment rasséréner le sénateur-mai-re de Tours Jean Germain qui a an-noncé son intention de briguer unnouveau mandat, ainsi que son lieu-tenant, le député de la 1ère circons-cription Jean-Patrick Gille.Si le candidat socialiste est parvenu às’accaparer des positions dans desterres où son camp ne dominait pasnaturellement, il « bétonne », en re-vanche, là où la gauche exerce tradi-tionnellement un leadership histo-rique. Ainsi, dans le Cher, FrançoisHollande arrive en tête avec 54,04 %des suffrages, soit un score qui le placeau-dessus du potentiel théorique dupremier tour. En 2007, Nicolas Sarkozyl’avait emporté dans ce même dépar-tement avec 51,39 % des voix. A Vier-zon, fief communiste, le candidat so-cialiste parvient à réunir presque

65% des suffrages : en 2007, 58,43 %des électeurs vierzonnais avaientchoisi Ségolène Royal. A Bourges,François Hollande réussit une percéeremarquable en empochant 56,76 %des voix, en 2007, c’est Nicolas Sarkozyqui l’avait emporté d’une courte têteavec 50,05 % des suffrages.Autre enseignement majeur des pré-sidentielles, que semblait d’ailleurs

confirmer le premier tour des légis-latives à l’heure où nous bouclonscette présente édition, les candidatsdu centre enregistrent une cuisan-te déroute. François Bayrou ne par-vient à rassembler que 9,49% des élec-teurs régionaux, soit une division pardeux de son score de 2007. Bipolari-sation accrue, effet du vote utile, lescauses de cet effondrement sont mul-tiples mais parviennent à un même ré-sultat : les positions du MoDem sontlittéralement laminées, y compris enLoir-et-Cher où l’élu béarnais comp-tait de nombreux soutiens. Dans cedépartement, le leader du MoDemréalise un score de 9,76 % au premiertour des présidentielles à compareravec les… 19,42% enregistrés en2007. A Blois, François Bayrou parvientpéniblement à s’octroyer 9,96% dessuffrages. En 2007, dans la même vil-le, il en avait réuni près de 20%.« C’est sans doute l’une des leçons es-sentielles du scrutin », analyse l’ob-servateur déjà cité : « Traditionnelle-ment, le nord de la région Centre vo-

Présidentielles 2012, la droite

Points Chauds Politique

8 La Lettre Valloire - Juin 2012

”“ A BLOIS, FRANÇOIS BAYROU PARVIENT PÉNIBLEMENT À S’OCTROYER 9,96 % DES

SUFFRAGES. EN 2007, DANS LA MÊME VILLE, IL EN AVAIT RÉUNI PRÈS DE 20%.

recule, le centre s’effondre

La Lettre Valloire - Juin 2012 9

tait à droite, le sud était plutôt àgauche avec des variantes et des ex-ceptions locales. Et le centre s’affi-chait en Loir-et-Cher. Le scrutin pré-sidentiel marque sans doute l’achè-vement d’un cycle, le retour à une bi-polarisation plus marquée ainsiqu’un écrasement du centre ». Une bipolarisation qui s’accompagneégalement d’une poussée assez fortedu vote frontiste en particulier enzone rurale et dans les marges fran-ciliennes de la région Centre. MarineLe Pen réunit 19,37 % sur l’ensembledu territoire régional ; en 2007, sonpère avait engrangé 11,39 % des suf-frages exprimés. Surprise : en Loir-et-Cher, terre de ruralité, mais aussi demodération s’il en est, la candidated’extrême-droite atteint les 20,88 %,devançant d’un cheveu les scoresfrontistes en Eure-et-Loir (20,72 %) etdans le Loiret (20,58 %). Deux phé-nomènes se juxtaposent pour expli-quer l’importance de cette poussée « bleu marine» à la campagne. La dés-hérence des zones rurales frappéespar le recul des services publics, lesphénomènes de périurbanisation pro-voquant l’enclavement de zonespavillonnaires de plus en pluséloignées des centresvilles et des infra-structures de trans-port, constituent au-tant de justifica-tions du vote enfaveur de Ma-rine Le Pen. A ce réflexe pro-testataire s’ajoute«probablement l’adhé-sion, dans certains mi-lieux agricoles, aux thè-ses anti-européennes véhiculées parle leader du Front National », nousconfie un élu local. D’autant que l’ab-sence d’un candidat se réclamant dumouvement Chasse, Pêche, Nature etTraditions (CPNT) a probablementconduit cette frange des électeurs à se

reporter sur la candidate frontiste.Dans ce contexte, rien d’étonnant à ceque Marine Le Pen obtienne parfois laseconde place, voire la pole positiondans certaines communes et bourgsdu Loir-et-Cher, de l’Eure-et-Loir ou duLoiret. A Foucherolles et Mérinvillle,deux petites communes du Loiret situées dans le canton de Courtenay,Marine Le Pen rassemble ainsi res-pectivement… 41,9% et41% des voix ! Le secondphénomène, plus

local, est lié à la position de territoiresaux marges de la région parisienne oùrègne la crainte – fantasmée ou non– de voir ces zones devenir les dé-versoirs de la région parisienne ; il incite naturellement les électeurs àchoisir un candidat privilégiant lesthèmes de l’insécurité et de l’immi-gration. Parfois, ce comportement po-litique « identitaire » se double d’uneréaction vis-à-vis de la désindustria-lisation. C’est probablement ce qui ex-plique les scores frontistes de deuxcommunes de la banlieue de Mon-targis : Châlette-sur-Loing (21,05%) etAmilly (21,72 %).

Jean-Christophe Savattier

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RÉGION CENTRE

FRANCE

Orléans trace son sillon

Orléans trace son sillon

l’urbanisme de cette aggloméra-tion de 330 km², 22 communes et 275 000 habitants : épopée aux temps héroïques de la vapeur, construction et destruction de trois gares place Albert 1er avant la création, en 1988, du centre commercial de la place d’Arc, ou-verture des deux lignes de tram-way, construction d’une qua-trième gare ouvrant sur l’avenue de Paris entre 2005 et 2007… en attendant l’arrivée – en 2025 ? – du premier train en provenance de Paris sur les quais de la future gare TGV ultra-moderne des Aubrais…

O n la croyait alanguie, comme somnolant sur les rives du grand fleuve.

Mais Orléans bouge, s’ébroue et se modernise. Le 29 juin, elle inaugure Cleo, sa deuxième ligne de tramway, qui marque une nou-velle étape de la longue histoire d’amour de la cité johannique avec le chemin de fer.Depuis près de deux siècles, Orléans trace son sillon entre le fleuve qui la berce et le rail qui l’entraîne. La ligne Paris-Orléans, qui relie les deux villes en 1843, est le point de départ d’une aven-ture qui structure l’économie et

Comment les Orléanais vivront-ils demain, comment se dépla-ceront-ils, où travailleront-ils, se distrairont-ils ? Quelle vision ont les élus, passés et présents, de leur ville ? Quels points noirs subsistent ? La Lettre Valloire pose son regard sur cette ville- capitale qui a beaucoup changé en une trentaine d’années… sans être, pour autant, rassasiée de projets. Orléans, comme la Loire, cache sa vitalité sous un voile de nonchalance qu’il faut se donner la peine de soulever pour la découvrir.

12 La Lettre Valloire - SPÉCIAL ORLÉANS - Juin 2012

Dossier Orléans

De 1980 à 2000, le réveil d’une ville assoupieOrléans est passée en vingt ans du statut de ville-dortoir à celui de capitale régionale, sous l’impulsion de deux maires-bâtisseurs politiquement opposés, Jacques Douffi agues et Jean-Pierre Sueur.

F lash back. Nous sommes en 1980. Le cœur d’Orléans, la place Albert 1er, qui relie la gare

à la rue de la « Rép », n’est qu’un vaste terrain vague de quatre hectares, percé de passages souterrains dans lesquels il ne fait guère bon s’aventurer à la nuit tombée. Le brusque décès du maire de la ville, Gaston Galloux, permet à un jeune loup de la politique de s’instal-ler à l’Hôtel Groslot. Sitôt élu, Jacques Douffi agues (UDF-Parti Républicain) lance un programme de grands chan-tiers qui vont métamorphoser une ville qui tend à s’assoupir.Le plus imposant, celui de la place d’Arc, est mené à bien en 1987-1988. En dix-huit mois naît un ensemble immobilier de 9 000 m² de bureaux, 13 000 m² de commerces, deux gares (routière et SNCF) nouvelles, quoique bien laides, une halte pour les bus urbains, un musée des sciences natu-relles, un complexe de cinémas,

des restaurants et des logements. Là où cinq maires en trente ans s’étaient cassé les dents sur ce projet de gigantesque opération d’urbanisme commercial, Jacques Douffi agues réussit à édifi er ce que ses détracteurs appelleront un « tem-ple du tout béton tout commerce ».Durant ses deux mandats écornés (1980-1988), Jacques Douffi agues s’em-ploie aussi à booster l’économie orléa-naise : il développe les zones d’ac-tivité de l’agglomération et permet à Orléans d’être classée en 1987-1988 parmi les dix villes les plus entrepre-nantes de France. Il s’efforce par ail-leurs de redonner un peu de vie à la Cité de la Pucelle. La place du Martroi est réaménagée. Des mairies annexes ouvrent dans des quartiers excentrés. Des parkings souterrains sont creusés en centre-ville. De nouveaux logements sont construits à La Cigogne, aux Chats-Ferrés et à La Madeleine.

La base nautique de l’Ile Charlemagne est aménagée. Le Carré Saint-Vincent se dote d’un centre de création drama-tique, le CADO…Mais le ministre des Transports du gou-vernement de cohabitation Chirac se met à dos les automobilistes, qui ne saisissent guère les subtilités du nou-veau plan de circulation, et les usagers d’un réseau de transports en commun inadapté et sous-dimensionné. Quant aux quais de Loire, ils ne donnent pas envie de se promener au bord du fl euve royal.Au lendemain de sa démission-surprise et à l’issue des quelques mois d’inter-mède assurés par Jean-Louis Bernard, c’est le député socialiste Jean-Pierre Sueur qui s’attachera, de 1989 à 2001,à « poursuivre de grands desseins ».

en centre-ville. De nouveaux logements sont construits à La Cigogne, aux Chats-

poursuivre de grands desseins ».

12 La Lettre Valloire SPÉCIAL ORLÉANS

urbains, un musée des sciences natu-relles, un complexe de cinémas,

sont construits à La Cigogne, aux Chats-Ferrés et à La Madeleine.

relles, un complexe de cinémas,

Au début du XXe siècle, la gare d’Orléans – qui sera détruite pour laisser place en 1965 à une gare moderne, elle-même détruite vingt ans plus tard – ouvre sur le vaste parvis de la place Albert Ier. Au milieu des années 80, Jacques Douffi agues fait place nette pour construire le centre commercial de la place d’Arc. Cet ensemble de 13 000 m2, comprenant un hypermarché et des galeries de boutiques, intègre une gare qui ne possède plus de façade.

La Lettre Valloire - SPÉCIAL ORLÉANS - Juin 2012 13

AVANT LE TRAM

De 1980 à 2000, le réveil d’une ville assoupied’une ville assoupie

Sa réalisation majeure sera la première ligne de tramway (A), reliant Fleury-lès-Aubrais au nord à La Source au sud, inaugurée le 20 novembre 2000 après trois ans de travaux. Orléans ressuscite un transport collectif qu’elle avait uti-lisé de 1877 à 1938… Faire et défaire, mais toujours avec le fer, telle pourrait être la devise de la ville !A l’instar de l’un de ses prédécesseurs, René Thinat, Jean-Pierre Sueur offre un nouvel ouvrage d’art à sa ville, l’élégant pont de l’Europe, à l’ouest du pont Joffre qu’il doit désengorger. Achevé, lui aussi, à l’aube du XXIe siècle, il est destiné à fl uidifi er le franchissement de la Loire aux heures de pointe. En vain, diront les adversaires du maire socialiste qui fustigeront le débouché très incertain de ce pont et le trafi c trop léger qu’il supporte… En réalité « 20 000 véhicules et50 000 personnes par jour en

moyenne », rétorque l’ex-premier édile. En-dehors des trans-ports, Jean-Pierre Sueur met le paquet sur la culture avec la créa-tion de la médiathèque(7 000 m², inaugurée en 1994), du Zénith (6 000 places, achevé à l’été 1996), de l’Astrolabe (salle de concert née en 1999) ou encore de la Salle Eif-fel, créée dans le quartier Dessaux. Il amorce aussi la restauration du centre ancien, avec la réfection de la Tour Blanche et de l’Hôtel des Créneaux, le ravalement de la rue Jeanne-d’Arc et le« relooking » de la place du Châtelet. S’il détruit l’affreux autopont Candolle au sud de la Loire pour le remplacer par un carrefour, il ouvre aussi des voies nou-

velles, les avenues Jean-Zay et des Droits-de-

l’Homme, pour prolonger les mails et relier le centre-ville à la tangentielle (le « périph » d’Orléans). Il entame la restauration des quartiers sensibles de l’Argonne et de La Source. Il continue à équiper la ville en infrastructures à vocation économique comme le centre d’innovation de La Source, le centre de conférences à l’extrémité Est des mails ou la halle aux marchés dans le quartier de la Charpenterie, en bord de Loire, qui n’attirera jamais ni poissonnier ni vendeur de fruits et légumes, les mar-chands de plein air refusant de quitter le quai du Roi.

Jacques Huguenin

Dessiné par l’architecte espagnol Santiago Calatrava, le pont de l’Europe relie Orléans et St-Jean-de-la-Ruelle, au nord de la Loire, à St-Pryvé-St-Mesmin, au sud. Inauguré en 2000, presque en même temps que la première ligne de tramway, il se déplie sur 378 mètres, et même 470,60 mètres si on y ajoute les deux ouvrages d’accès.

L’avenue Jean-Zay, en haut à droite, ouverte dans les années 90.

14 La Lettre Valloire - SPÉCIAL ORLÉANS - Juin 2012

Dossier Orléans À L’HEURE DU TRAM

Deux fi ls de ferpour recoudre la ville

Avec près de 11 millions de voyageurs par an, le tram A est un succès, que devra confi rmer le tram B qui entre en service en cette fi n juin 2012.

L a première ligne de tram de l’AgglO, inaugurée fi n 2000, c’est 18 kilomètres de parcours,

24 stations, 6 parcs-relais et surtout plus de 11 millions de voyageurs en 2010. L’idée de ressusciter un tram ne fut pourtant pas chose facile, comme le rappelle son géniteur, Jean-Pierre Sueur. L’ancien maire liste les petites phrases dont il fut bombardé à l’origine du projet : « C’est exorbitant, inadapté,

pas devant chez moi, cela va nous ruiner… Et le bruit ! Comme si les

bus, les camions et les voitures se déplaçaient dans un silence

absolu ».

A l’issue des réunions publiques ache-vées durant l’hiver 1996, il fallut cinq ans pour que ce fameux tram devienne réalité. Le temps, notamment, de reje-ter cette préconisation saugrenue de la commission d’enquête publique – jeter un nouveau pont sur la Loire, quelques mètres devant le pont George-V – et de digérer les trois ans de travaux néces-saires mais fortement perturbateurs qui contribuèrent à l’échec de la gauche aux municipales…Les habitants de l’AgglO ont pourtant adopté ce tram que Jean-Pierre Sueur défi nit comme « un lien, un fi l conduc-teur, une épine dorsale » et surtout « la réponse aux deux fractures urbaines majeures qu’Orléans a connues : celle du XIXe siècle avec la création de deux gares, Orléans et les Aubrais, et celle du XXe siècle avec la création d’une se-conde ville – La Source – loin de la pre-mière ». L’arrivée du tram a aussi permis de redonner vie à des artères majeures comme la rue de la République, débar-rassée du trafi c automobile pour être livrée aux piétons.La deuxième ligne CLEO aura engen-dré moins de peurs. Les travaux, qui ont duré trois ans, ont été globalement mieux supportés par la population. La seconde ligne, inaugurée le 29 juin et mise en service le lendemain, recoud cette fois la partie Est à la partie Ouest de l’agglomération orléanaise et croise la première place De Gaulle. Un vrai symbole d’union…

J.H.

Les rames de CLEO, desservent l’hypercentre d’Orléans,comme la rue Jeanne-d’Arc.

À L’HEURE DU TRAM

La Lettre Valloire - SPÉCIAL ORLÉANS - Juin 2012 15

JEAN-PIERRE SUEUR

Comme un goûtd’inachevé

L’ancien maire d’Orléans est fi er de son bilan à la tête de la ville (1989-2001), marqué par de grandes réalisations (tramway, pont de l’Europe, médiathèque). Mais il aurait aimé poursuivre son œuvre par l’aménagement des mails et de la Loire et donner une place accrue à la recherche et à la culture.

La Lettre Valloire : Que souhaiteriez-vous que l’Histoire retienne de votre passage à la mairie d’Orléans ? Jean-Pierre Sueur : Ce qui a le plus marqué, c’est bien sûr le tramway. La première ligne était non seulement un projet de transport mais aussi un projet d’urbanisme visant à recréer une épine dorsale entre le nord et le sud de l’agglomération. Son succès est impressionnant. La deuxième réalisation marquante est le pont de l’Europe. J’ai voulu montrer qu’au XXe siècle on pouvait réaliser une œuvre architecturale en harmonie avec le paysage. L’un de mes combats a toujours été de dire que l’œuvre de la nature et celle de l’homme peuvent se marier. Troisième réalisation emblématique, la médiathèque, grâce à laquelle l’architecture contemporaine est enfi n arrivée à Orléans. J’ai prouvé que des lieux culturels pouvaient se trouver sur les mails, centre de gravité effectif de l’agglomération.

La Lettre Valloire : Qu’auriez-vousaimé faire prioritairement pour Orléans si vous aviez été élu maire une troisième fois ? Jean-Pierre Sueur : Il manque à la ville une forte ambition pour ces clés du futur que sont l’enseignement

supérieur et la recherche. Depuis l’époque où j’ai soutenu les im-plantations de nouveaux laboratoires du CNRS et de l’IRD – qui a, hélas, migré pour une part vers Marseille – Orléans n’a pas accueilli de nouvelles ressources scientifi ques. Je suis favorable à l’installation encentre-ville de composantes univer-sitaires, mais pas au détriment du campus de La Source, qui ne doit pas s’étioler. Je regrette que soient en panne deux projets auxquels je tiens. L’un consistait à faire venir Sciences Po à Orléans et l’autre à y créer une faculté de médecine, en particulier pour remédier à la désertifi cation médicale du Loiret.J’aurais également voulu promouvoir la mixité des quartiers. J’ai toujours contesté le Grand Projet de Ville de La Source, parce qu’on y a supprimé beaucoup de logements, sociaux notamment, tout en y maintenant la même fonction quasi unique d’habitat. Il faut rompre avec la spécialisation des quartiers, à l’instar de ce que nous avons fait avec l’Argonne en le rapprochant du centre-ville et en y favorisant la création d’entreprises innovantes. Enfi n, j’aurais souhaité une vision culturelle plus ambitieuse pour Orléans. Et aussi la reconquête des mails par la multiplication des jardins et des lieux de convivialité et de culture.

La Lettre Valloire : Quel serait l’Orléans de vos rêves à l’horizon 2025 ? Jean-Pierre Sueur : Ce serait un Orléans dans lequel la communauté d’agglomération serait montée en puissance, avec un président et un conseil de communauté élus au suffrage universel. Je rêve d’une ville structurée autour de deux axes : l’un, central, autour des mails renouvelés et le second avec une Loire trait d’union entre le nord et le sud grâce à des passerelles piétons-vélos. D’une manière générale, mon rêve serait de voir naître une technopole Orléans-Blois-Tours ayant renoncé aux querelles de clochers pour entrer dans la modernité, avec des entreprises, des laboratoires de recherche et des centres universitaires de pointe, respectant l’environnement et le patrimoine exceptionnels de notre Val de Loire. L’avenir des trois villes n’est pas de se muer en grande banlieue de Paris, mais de devenir une métropole-jardin, concept qui fut en son temps partagé par d’autres élus qui n’étaient pas de ma sensibilité politique.

Propos recueillis par Jacques Huguenin

Jean-Pierre Sueur, sénateur PS du Loiretet ancien maire d’Orléans.

16 La Lettre Valloire - SPÉCIAL ORLÉANS - Juin 2012

Dossier Orléans

Orléans reprend ses quartiersAprès avoir ressuscité sa rue de Bourgogne, Orléans s’attaque à « relooker » et à rendre plus attrayants d’autres lieux symboliques : la Place du Martroi, le quartier Carmes-Madeleine et le secteur quais de Loire. Non sans mal.

A vec la construction de la se-conde ligne de tram, la ZAC Carmes-Madeleine, créée en

juin 2010, est l’un des sujets qui auront suscité ces dernières années les plus violentes passes d’armes entre la majo-rité et l’opposition au sein du Conseil municipal d’Orléans. En 2015, sitôt emménagés l’ensemble des services et infrastructures de l’hô-pital de la rue Porte-Madeleine dans le nouveau centre hospitalier de La Source, Orléans disposera d’une vaste friche urbaine de 5,3 ha, à proximité immédiate du cœur de ville, qui devrait notamment accueillir un pôle d’ensei-gnement supérieur et de recherche pour 2 000 étudiants (en complément du Centre international universitaire et de recherche prévu dès 2013 à l’hôtel Dupanloup), 400 à 500 logements (dont 20 % minimum de logements so-ciaux), de nouveaux commerces et acti-

vités tertiaires, ainsi que des bâtiments à haute performance énergétique ou utilisant les énergies renouvelables.Ce nouveau pôle urbain sera relié au cœur de ville via la rue des Carmes, qui a vocation à devenir un axe majeur du centre-ville, ce qui a nécessité d’en revoir le gabarit, autrement dit de l’élar-gir sur une longueur de 111 mètres, entre les numéros 45 et 77, et de faire passer la chaussée sud de 2,20 mètres à 5,80 mètres de large. La perspective de cet alignement, imposant la démoli-tion de 17 immeubles (notamment les numéros 45 et 59 dont le classement au titre des monuments historiques a été demandé) dans cette rue désormais vouée aux piétons, aux vélos et au tram, a suscité l’ire de l’opposition munici-pale et de l’association Aux Carmes Citoyens. En vain.Le 27 février, la commission d’enquête publique a rendu un avis favorable

sur le projet d’aménagement de la ZAC Carmes-Madeleine, assorti d’une réserve, l’aménagement d’un jardin public de 3 000 m² au sud de la fonda-tion Payen, et de 17 recommandations (parmi lesquelles la construction d’une nouvelle école, le regroupement du Conservatoire, le maintien d’une unité de soins ou l’installation d’une antenne de police municipale). Elle estime que le projet permet « de réhabiliter le pa-trimoine architectural classé, inscrit et protégé » et que les destructions d’im-meubles prévues « ne portent pas sur du bâti de grand intérêt architectural ou d’exception ». « A vouloir tout protéger, on ne protège presque plus rien. Le résultat en est l’aspect de la rue des Carmes d’aujour-d’hui », indique la Commission, qui considère que le projet sauvegarde tous les éléments d’intérêt architectural, révèle des bâtiments de la Renaissance

La Lettre Valloire - SPÉCIAL ORLÉANS - Juin 2012 17

VIVRE

Orléans reprend ses quartiersjusqu’ici invisibles et sera créateur de patrimoine contemporain. Prochaine étape de ce projet qui aura fait l’objet de deux enquêtes d’utilité publique : l’examen par la justice des recours. Le préfet Michel Camux a signé le 13 avril la déclaration d’utilitépublique (DUP) des travaux de la ZAC, comportant l’élargissement de la rue des Carmes dans sa partie sud.

Dans un autre quartier-phare, le bel édifi ce de verre de la Halle de la Char-penterie est resté désespérément vide jusqu’à l’arrivée de la librairie Passion Culture (1 400 m² sur deux niveaux) en septembre 2011.De grandes enseignes avaient envisagé de s’y installer, puis ont fait machinearrière. La page de l’attentisme en ma-tière d’urbanisme commercial semble

désormais tournée sur les bords de Loire. Deux brasseries-pubs ouvrent au sein de la Halle en ce printemps 2012 et les cinémas Pathé vont créer en 2013 trois salles supplémentaires enterrées et reliées par un tunnel au cinéma ac-tuel ; France Bleu Orléans devrait trans-planter ses studios dans le quartier.La rue des Halles, qui relie la place de Loire à la place du Châtelet, va enfi n

Place de la Loire, la Halle de la Charpenteriese remplit et les cinémas s’agrandissent.

L’emblématique place du Martroiva, elle aussi, bénéfi cier d’un lifting.

18 La Lettre Valloire - SPÉCIAL ORLÉANS - Juin 2012

Dossier Orléans VIVRE

voir arriver des commerces, en particu-lier Monoprix à la rentrée 2012. Au total 10 000 m² de nouveaux commerces et espaces culturels ou de convivialité sont prévus d’ici à fi n 2013 sur cette ZAC, qui devra « allier constructions neuves et patrimoine architectural préservé », dixit la mairie d’Orléans.A mi-chemin de la ZAC Carmes-Made-leine et de la ZAC des Halles, l’emblé-matique place du Martroi va elle aussi bénéfi cier d’un indispensable lifting afi n de recouvrer son statut de « lieu de vie et de passage agréable, propice à la tenue de manifestations en toutes tailles ».Le 16 décembre 2011, le Conseil muni-cipal a choisi le groupement Agence Laverne/BEG/Coup d’éclat pour la faire évoluer en place « ouverte en centre-ville, confortable, animée et fonction-nelle, urbaine et ligérienne ».Son centre, autour de la statue équestre de Jeanne d’Arc, va demeurer une sorte de terrasse centrale vouée à l’accueil de diverses manifestations. Il sera enca-dré au nord et au sud par deux « rives » ou mini-mails s’étendant vers l’est et vers l’ouest, plantés d’arbres et de jar-

dins fl euris. Le nord de la rue Royale de-viendra piétonnier. Enfi n, une fontaine à jets variants sera créée, le manègeet le kiosque d’information seront dé-placés, et le tout éclairé. Démarrage des travaux fi n 2012.« Les infrastructures ne suffi sent pas à remodeler une agglomération, sou-ligne Catherine Trebaol, directrice de l’Agence d’urbanisme de l’agglo-mération orléanaise (AUAO). L’amé-nagement du paysage doit être le véritable fi l directeur de cette méta-

morphose, en articulant plusieurs dimensions : un espace de vie destiné aux relations de voisinage, un quartier avec ses fonctions commerciales et de belles perspectives ouvertes sur l’hori-zon. Le maillage d’un territoire urbain doit se faire par la mise en valeur des espaces vides, des cœurs d’îlots et des quartiers pour insuffl er de la vie tout au long et de part et d’autre des axes rou-tiers ou ferroviaires ».

J.H.

Les Groues, de la friche à l’écoquartierIl fut un temps, que nombre d’Orléanais n’ont pas connu, où le quartier des Groues, au nord-ouest d’Orléans, n’avait pas bonne réputation. Cet ancien site militaire, situé à Orléans pour les deux tiers de la superfi cie et à St-Jean-de-la-Ruelle pour un tiers, a été acquis par l’AgglO en 2005. Il est désormais voué à devenir un écoquartier modèle offrant un potentiel de développement durable sur 40 hectares, avec création d’une nouvelle voie d’agglomération.

Dans le projet Orléans 2015 et en application de l’Agenda 21 de la ville, il est prévu d’en faire « un très important poumon vert dans une partie de l’agglomération plutôt dense » (avec un parc urbain de 7 à 9 ha et un plan d’eau), d’y développer « une gamme de logements diversifi ée » (1 200 logements innovants et économes en énergie) et d’y « instaurer une vie économique et de quartier » (avec notamment 17 000 m² de bureaux, 10 000 m² d’activités économiques diverses et des équipements sportifs).

Pour l’heure, cet écoquartier, qui doit contribuer à mailler un secteur compris entre la RN 157 et la RN 20 au nord de la ligne ferroviaire Orléans-Tours, n’en est qu’à ses balbutiements. Il est vrai que le Syndicat intercommunal à vocation unique (SIVU) n’est constitué que depuis 2010 et que la consultation d’assistance à maîtrise d’ouvrage vient tout juste d’être lancée. Le schéma de la future ZAC ne sera dévoilé que cet automne, au moment où débutera la concertation avec les habitants du quartier. Les travaux de la première réalisation – une chaufferie biomasse – devraient débuter à la fi n de l’année.

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20 La Lettre Valloire - SPÉCIAL ORLÉANS - Juin 2012

Faire d’Orléansune ville qui rayonne

Olivier Carré, premier adjoint au maire d’Orléans en charge de l’urbanisme et du logement, égrène le bilan de la municipalité en place : embellissement du centre-ville, rénovation du quartier de La Source, construction de grands équipements publics et d’une seconde ligne de tram… La ville a beaucoup changé en onze ans. A horizon 2025, c’est l’arrivée du TGV et les programmes d’urbanisme associés qui mobiliseront les élus.

Dossier Orléans

La Lettre Valloire : Orléans est une des seules villes de France de cette taille à posséder deux lignes de tramway. Pour-quoi ce choix et quels avantages en atten-dez-vous ?

Olivier Carré : Ce ne sont pas deux lignes de tram qu’il faut prendre en compte mais un réseau, hiérarchisé et struc-turé, autour de lignes très fortes – les lignes de tram –, des bus roulant dans

des couloirs dédiés et un maillage de l’agglomération qui doit être le plus dense possible. Mais cette politique de transports en commun est une brique d’une stratégie globale de mobilité pour nos concitoyens. L’agglO est peu dense. Beaucoup de déplacements continueront de se faire en grande par-tie en voiture. La question est de savoir en combien de temps je me rends d’un point à un autre et à quel coût si je le fais chaque jour. Les lignes de tram, davantage que le bus, favorisent l’usage du transport en commun pour tout ou partie de votre déplacement. Son cou-plage avec les autres modes de déplace-ment est donc essentiel.

La Lettre Valloire : A Orléans, les pro-jets se bousculent. Quelles sont les pro-chaines étapes de cette transformation en profondeur de la ville ? Olivier Carré : Orléans a retrouvé une dynamique urbaine qui lui assure un développement d’environ 1 % par an. Cela en fait l’une des villes les plus dynamiques de France. Il faut conti-nuer à ce rythme. On est toujours sur nos trois grands axes. Faire d’Orléans une ville qui rayonne, par son embel-lissement, en favorisant des projets très structurants (université en centre-ville, sièges sociaux, nouvel hôpital, etc.), par l’installation de grands équipe- ments (Arena). Ensuite, nous conti-

De gauche à droite : Serge Grouard, député-maire d’Orléans, Jean-Louis Borloo, ancien ministre de l’Ecologie, et Olivier Carré.

La Lettre Valloire - SPÉCIAL ORLÉANS - Juin 2012 21

OLIVIER CARRÉ

nuons de développer des opérations d’urbanisme aux quatre coins de la ville (Nord-Est, éco-quartier des Groues, secteur Ouest Saint-Marceau, La Source Est), pour assurer son développement démographique, permettre à des jeunes ménages de profi ter de la ville et aux seniors de revenir y vivre. Enfi n, la ville doit se renouveler. Les quar-tiers qui risquaient de sombrer sontrepris en main avec les habitants et nous y redonnons le goût de s’y instal-ler, de se développer et de retrouver une qualité de vie qui y était menacée. C’est le cas à La Source, à l’Argonne, et dans l’intra-mail où le quartier Bour-gogne a été complètement repris et où la ZAC Carmes Madeleine vient de démarrer.

La Lettre Valloire : Onze ans après l’arri-vée de la municipalité actuelle, de quelle réalisation urbanistique êtes-vous le plus fi er ? Olivier Carré : La rénovation du centre-ville fait l’unanimité. Mais le projet le plus complexe, celui qui a le plus impacté la population, est la métamor-phose de la partie ZUS du quartier de La Source. Dans les deux cas, nous avons redonné à des Orléanais l’envie de s’installer, d’investir pour y habi-ter, là où quelques années auparavant personne ne voulait plus s’installer.La reconquête de sa ville est un beau challenge, pas facile à gagner. Mais quand c’est le cas, c’est l’ensemble de la ville qui est gagnante.

La Lettre Valloire : L’étalement urbain est caractéristique d’Orléans et de son agglo-mération. N’êtes-vous pas tenté par une densifi cation de la construction de loge-ments en centre-ville et un habitat plus vertical ? Olivier Carré : On subit l’étalement. On ne le décrète pas. Orléans est une ville peu dense, une cité-jardin. Ce caractère n’est pas incompatible avec des constructions plus verticales. Mais il faut que des habitants viennent s’y

investir : personnellement et pécuniè-rement. Une ville qui n’est faite que de locataires qui vivent là de façon transi-toire, sans s’y ancrer, sans imaginer y élever leurs enfants, par exemple, est une ville que l’on ne s’approprie plus. Ce sont ses habitants qui font une ville. Il faut nuancer mes propos. Mais ils il-lustrent une demande que je fais et qui est peu entendue : il faut faire du loge-ment de grande qualité, penser à ceux qui vont y vivre plus qu’à ceux qui en font un placement d’investisseur. Or-léans s’y prête. Et là, que l’habitat soit plus vertical peut être un atout pour le développement de la ville.

La Lettre Valloire : Alors que la plupart des villes renouent avec le chemin de fer, n’est-il pas paradoxal que le projet urba-nistique le plus ambitieux (quartier Cité-volia-Dessaux) se concentre autour de la gare des Aubrais et pas de celle d’Orléans ?Olivier Carré : La gare d’Orléans est une gare « cul-de-sac ». Par ailleurs des pro-jets tertiaires très importants vont y voir le jour. Mais si demain nous avons la chance d’accueillir une vraie gare TGV pour l’ensemble du territoire, elle se fera sur l’étoile ferroviaire de Fleury. Alors, il est logique que la ZAC Dessaux, qui par ailleurs est une friche industrielle, trouve un élan à la hauteur. Mais cela se fait en cohérence avec l’avenue de Paris (gare d’Orléans). Ainsi, entre la gare d’Orléans et celle de Fleury, c’est avec le quartier Coligny (plus de 30 000 m²de bureaux construits récemment), un ensemble tertiaire majeur qui se construit à l’échelle d’une capitale ré-gionale comme Orléans.

La Lettre Valloire : L’arrivée du TGV en 2025, a fortiori si l’agglomération dispose d’une gare à 35 ou 40 minutes d’Austerlitz, ne risque-t-elle pas de trans-former Orléans en ville de banlieue ?Olivier Carré : Le projet de ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon répare tout d’abord une injustice en donnant au centre de la

France, et à deux capitales régionales que sont Orléans et Clermont-Ferrand, leur vraie place au cœur du réseau fer-roviaire à grande vitesse. Est-ce que Tours – 1 h 15 – est deve-nue une banlieue de Paris ? Idem pour Le Mans ? Non, je crois que c’est une fausse image. Nous avons beaucoup d’atouts en tant que tel, a fortiori de-puis que nous avons installé une véri-table dynamique à Orléans. L’enjeu est européen, pas parisien. Comment être à quelques heures de l’Espagne, de l’Italie, du Nord ou de Londres. Voilà les enjeux qui vont aider Orléans à passer une étape décisive dans les décennies qui viennent. Pour toutes ces raisons, le projet de LGV apparaît comme un véritable atout pour la ville d’Orléans et son agglomé-ration.

Propos recueillis par Jacques Huguenin

Un élu aux multiples responsabilitésOlivier Carré est devenu le premier ad-joint de Serge Grouard lors de l’arrivée de la nouvelle municipalité orléanaise

de centre-droit, en 2001. Ce père de 5 enfants, âgé de 51 ans, a été élu député UMP de la 1ère circonscription du Loiret (Orléans-Sud) le 17 juin 2007. Il briguait un deu-xième mandat lors du scrutin des 10 et 17 juin 2012 dont nous ne connaissions pas le résultat au moment où nous rédigions ces lignes. Ce chef d’entreprise a tout naturelle-ment intégré la commission des affaires économiques de l’Assemblée, avant d’opter, en 2009, pour la commission des Finances où il co-préside la commission d’évaluation et de contrôle des politiques publiques.

En charge des questions d’urbanisme, de logement et des nouvelles technologies à la Ville, il préside aussi l’offi ce public d’habitat « Les Résidences de l’Orléanais » et la société d’aménagement orléanaise, la Semdo. Il est éga-lement vice-président de la communauté d’agglomération, l’AgglO.

22 La Lettre Valloire - SPÉCIAL ORLÉANS - Juin 2012

Dossier Orléans

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Citévolia pour l’avenirAlors que les parcs d’activité du nord et du sud de l’agglomération poursuivent

leur essor, le projet de ZAC Dessaux-Citévolia promet de devenir le grand quar-tier d’affaires orléanais d’ici à 2025.

A u nord, à cheval sur Ingré, Ormes et Saran, Pôle 45, le deuxième plus grand

parc d’activité de l’agglomération(361 hectares, 200 entreprises, 6 500 emplois), devrait s’étirer vers la com-mune de Gidy : la zone du Champ-Rouge, où se trouvent Amazon et De-ret, doit se prolonger jusqu’à l’entrée de cette commune, investie depuis longtemps par les laboratoires pharma-ceutiques Servier ; un nouvel échan-geur sur l’A10 est mis à l’étude. Au sud, en complément du parc de La Source consacré à la recherche

(204 hectares, 6 300 salariés), se sont développés le parc du Moulin (15 ha,370 salariés), sur Olivet, tourné vers les technologies d’avenir, et sur-tout celui de la Saussaye, à St-Cyr-en-Val (210 ha, 3 500 salariés), quidevrait s’agrandir de 70 hectaresen attendant d’autres déploiements, toujours plus au sud, dans « une vision à trente ans », indique Charles-Eric Lemaignen. A l’est, le parc de Char-bonnière va s’étendre sur la commune de Marigny-les-Usages, grâce à une troisième ZAC d’une centaine d’hec-tares.

CitévoliaCitévoliaAlors que les parcs d’activité du nord et du sud de l’agglomération poursuivent

leur essor, le projet de ZAC Dessaux-Citévolia promet de devenir le grand quar-tier d’affaires orléanais d’ici à 2025.

L’îlot de la Rape est devenu un quartier d’affaires.

La Lettre Valloire - SPÉCIAL ORLÉANS - Juin 2012 23

TRAVAILLER

Mais le projet économique le plus ambi-tieux est celui d’un nouvel espace éco-nomique qui a pour nom – provisoire –Dessaux-Citévolia. Aux portes nord d’Orléans, à proximité des logements et des 30 000 m2 de bureaux créés sur l’îlot de La Râpe, un futur quartier d’af-faires high-tech s’étalera sur 110 hec-tares, le long d’un axe nord-sud com-pris entre la rue André-Dessaux et les voies ferrées de la ligne Paris-Orléans ; les premiers éléments de cet ambitieux projet seront dévoilés fi n 2012. Son succès est étroitement lié à l’arrivée, dans une bonne dizaine d’années, des rames du TGV Paris-Orléans-Clermont-Lyon (POCL), ce qui permettrait d’envi-sager un dédoublement de la gare des Aubrais et son ouverture vers l’ouest et la RN20 vers Paris. Comme première pierre de cet édifi ce, la CCI du Loiret ambitionne de fonder sur l’ancienne emprise du constructeur de machines agricoles Rivierre-Casalis

une « plate-forme innovante au service de la performance des entreprises et du bien-être de leurs salariés et usa-gers ». Les travaux d’un bâtiment d’en-viron 10 000 m2, qui abritera le futur siège de la CCI, devraient être lancés l’année prochaine. En voulant recon-

quérir cette friche industrielle, les amé-nageurs vont recréer ce qui fut à la Libération la première zone d’activité de France, en y faisant cohabiter loge-ments, bureaux, commerces et espaces de loisirs.

J.H.

Friche Rivièrre-Casalis(Citévolia)

Actuelle Garedes Aubrais

Périmètre implantationfuture gare TGV

L’avenir économique orléanais passe par la future gare TGV et le quartier Dessaux.

L’extension des Ets Boutard

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24 La Lettre Valloire - SPÉCIAL ORLÉANS - Juin 2012

Dossier Orléans

Après CLEO, Orléans croit dur comme fer au POCLA peine achevée sa seconde ligne de tramway, l’agglomération orléanaise compte sur l’arrivée de la ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Clermont-Lyon, en 2025, pour se connecter àl’Europe à grande vitesse. A cette date, 40 minutes suffi ront pour relier les gares d’Austerlitz et des Aubrais.

E n complément de la ligne A de tram et des 32 lignes de bus du réseau TAO de l’AgglO dont

l’exploitation est confi ée depuis le dé-but de l’année à Keolis, une fi liale de la SNCF, la seconde ligne de tram CLEO, inaugurée le 29 juin 2012 après trois ans de travaux perturbateurs, s’étire sur 11,3 km à travers cinq communes. Elle dessert directement 59 000 habitants

de l’agglomération, mais pas Chécy, à l’est, et peu La-Chapelle-St-Mesmin, à l’ouest, au grand dam des élus de ces communes…Après moult tergiversations, en par-ticulier sur le choix de la technologie, pneus ou rails, le tracé et le fi nance-ment, le projet CLEO (Construire la Ligne Est-Ouest) a été offi ciellement lancé en janvier 2008. Le chantier de la

construction du centre de maintenance de St-Jean-de-Braye a débuté au second semestre 2008 et les travaux de la ligne en 2009. Cinq objectifs ont été assignés à cette ligne B : compléter et optimiser l’offre actuelle de transports en commun ; offrir de nouvelles correspondances aux usagers grâce au pôle d’échange tram/bus à St-Jean-de-Braye et à la cor-respondance avec la ligne A place De Gaulle pour rejoindre les deux gares SNCF de Fleury-lès-Aubrais et Orléans ; rendre les transports en commun plus attractifs que la voiture particulière et « en encourageant le réfl exe parking »grâce aux six nouveaux parcs-relais(1 140 places au total) ; accompagner le développement du réseau cyclable, avec des créations de pistes et des em-placements vélos dans les parcs-relais ; enfi n, favoriser « les conditions de circu-lation des modes doux » en faveur des piétons et des cyclistes sur le tracé, par des trottoirs élargis et la mise en œuvre de zones 30. A ceux qui déplorent le montant de la facture, Charles-EricLemaignen, le président UMP de l’AgglO, rétorque que ce n’est pas le tram le plus cher de France : « J’assume sans état d’âme le choix d’un projet plus qualitatif que la première ligne et qui passe par le cœur de ville ». « CLEO s’inscrit dans un projet global de réaménagement des espaces traver-sés, mené en étroite concertation avec les communes, explique Charles-Eric Lemaignen. Cette ligne contribue à l’aménagement global et à la rénovation de l’ensemble du cœur de ville, qu’elle élargit au-delà des mails, des anciens remparts en direction de La Madeleine, en particulier ».

Les rames de CLEO, sorties comme celles de la ligne A des ateliers d’Alstom, effectuent des essais sur la nouvelle ligne comme sur l’ancienne (ici, place De Gaulle). Tout est prêt pour l’inauguration du 29 juin 2012.

La Lettre Valloire - SPÉCIAL ORLÉANS - Juin 2012 22

SE DÉPLACER

Cette seconde ligne accompagne ainsi plusieurs projets de requalifi cation urbaine entrepris par les communes, par exemple, à l’est de la ligne, à St-Jean-de-Braye, la création de la ZAC du Grand-Hameau, à Orléans le renouvel-lement urbain du quartier de l’Argonne ou la requalifi cation du vaste site de l’hôpital Madeleine et, à l’ouest, à St-Jean-de-la-Ruelle, le renouvellement duquartier des Salmoneries ainsi que la future opération d’aménagement du Clos des Mistigris et de la friche TRW.

CLEO se veut aussi lié à un « projet végétal » avec la création d’une plate-forme de 6 hectares de massifs arbus-tifs et vivaces plantés : on va « dérou-ler le tapis vert », lit-on dans un récent exemplaire du magazine Tram Agglo. 2000, la ligne A du tram. 2012, la ligne B. Et 2025, la LGV POCL ? Chaque dé-cennie, l’agglomération orléanaise vit une mini-révolution ferroviaire. Réseau Ferré de France doit annoncer ces jours-ci le choix du tracé retenu pour la future ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Orléans-Clermont-Lyon (POCL), prévue pour entrer en service en 2025. Les quatre mois de débat public ont abouti à la rédaction de 220 cahiers d’acteurs déposés auprès de la Com-mission nationale du débat public. Le tracé Ouest, qui passe par Orléans, est sorti en pole position. Il permettrait à l’AgglO de se re-mettre sur les rails de l’inter-connexion avec Paris, Roissy, les

autres grandes villes de la région, celles de l’Ouest de la France et, d’une ma-nière générale, avec l’ensemble du ré-seau européen à grande vitesse (Lyon, Marseille, Lille, Turin, Londres…). Dans son cahier d’acteur remis en novembre 2011 à la Commission, l’AgglO rappelle que plus de la moitié des entreprises de son territoire réclament plus de quatre liaisons quotidiennes aller-retour avec Roissy et 18 % carrément six ! Au total, trois entreprises sur quatreestiment que le gain de 20 minutes

pour rejoindre la région parisienne grâce au POCL sera « déterminant pour leur activité ». La capitale à 40 minutes de la Cité de la Pucelle ?Ce serait une aubaine, pense-t-on à l’AgglO, pour les 138 communes et les

410 000 habitants de l’aire urbaine d’Orléans, c’est-à-dire de la zone d’in-fl uence d’Orléans, laquelle courant cependant un risque accru de « ban-lieurisation ». Toujours en matière de grandes infras-tructures, une bande de terrain de 300 mètres reste réservée à l’est de Saint-Jean-de-Braye, sur le site dit du Narval, pour la construction éventuelle d’un nouveau franchissement de la Loire.« Il n’y aura pas de lancement du pro-jet avant que soit réalisé le nouveau pont à l’ouest de Jargeau par le Conseil général et que soient analysées les conséquences en termes de trafi c rou-tier du nouveau réseau bus-tram de l’AgglO pour voir si un nouvel ouvrage est nécessaire », indique Charles-Eric Lemaignen qui se montre très « dubi-tatif » sur la concrétisation du projet,« même si l’on n’a pas le droit d’injurier l’avenir ».

J.H.

Après CLEO, Orléans croit dur comme fer au POCL

J’ASSUME SANS ÉTAT D’ÂME LE CHOIX D’UN PROJET PLUS QUALITATIF QUE LA PREMIÈRE LIGNE ET QUI PASSE PAR LE CŒUR DE VILLE

“” Charles-Eric Lemaignen

A peine achevée sa seconde ligne de tramway, l’agglomération orléanaise compte sur l’arrivée de la ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Clermont-Lyon, en 2025, pour se connecter àl’Europe à grande vitesse. A cette date, 40 minutes suffi ront pour relier les gares d’Austerlitz et des Aubrais.

L’AGV.italo, construit par le français Alstom et exploité par la compagnieprivée italienne NTV, a été mis en service fi n avril entre Milan et Naples,via Florence, Bologne et Rome. Ses lignes futu-ristes préfi gurent ce que sera peut-être la génération 2025 des trains à grande vitesse. Alstom travaille déjà à l’AGV II qui pourra théo-riquement rouler à… 400 km/h.

26 La Lettre Valloire - SPÉCIAL ORLÉANS - Juin 2012

Dossier Orléans SE DISTRAIRE

Orléans reconquiertla Loire et ses quais

Parce qu’elle n’est rien sans la Loire, l’agglomération orléanaise ambitionne toujours de faire des rives du fl euve royal son principal centre de loisirs.

D ans le cadre du programme de réaménagement et d’ani-mation des quais de Loire,

l’AgglO a lancé un appel à projet pour la construction d’un bateau-lavoir sur le quai du Châtelet. Ce bateau-lavoir, qui renferme une brasserie, un salon de thé, un bar, un lieu d’exposition et peut accueillir 150 personnes, ouvre prochainement. Il est amarré à côté d’un autre bateau, l’Inexplosible, qui cherche une seconde vie, sous forme de salon de thé ou de bar à cocktails. Mais il reste encore bien des efforts à accomplir pour qu’entre deux Festivals de Loire (plus d’un demi-million de visi-teurs tous les deux ans), les quais béné-fi cient d’une animation continue.Sur la rive sud du fl euve, l’agglomé-ration possède une station balnéaire fl uviale avec la base de l’île Charle-magne. La seconde plage en a été inaugurée en juillet 1994 et, l’année suivante, décision était prise par le

Sivom, ancêtre de l’AgglO, d’acquérir 55 hectares de terrain à St-Denis-en-Val, dans le prolongement de l’île Charle-magne, en vue d’aménager un espace de loisirs, de sport et de découverte dela nature. Mais les habitants de l’AgglO l’attendent toujours. Ce sont 300 hec-tares qui pourraient être valorisés, mais seulement après 2014, lorsque aura été remise l’étude confi ée au cabinet d’ar-chitectes-paysagistes Hyd. En attendant, les passionnés d’archi-tecture vont pouvoir, dès l’an pro-chain, déambuler dans l’édifi ce futu-riste du nouveau Fonds régional d’art contemporain (Frac) du Centre. Parce qu’il fallait offrir un écrin digne de ses collections Art et Architecture (300 œuvres, 800 maquettes et 15 000 des-sins), la Région Centre, en coopéra-tion avec l’Etat, l’Europe et la Ville d’Orléans, a décidé d’installer le Frac sur le site des anciennes Subsistances Militaires, qui accueille depuis 1999

ArchiLab, les Rencontres interna-tionales d’architecture d’Orléans. Le nouvel établissement (ci-dessus), au look volontairement détonnant dans le paysage bourgeois du boulevard Rocheplatte, est l’œuvre du cabinet d’architectes Jakob+MacFarlane. D’une superfi cie de 3 000 m², il disposera de 1 600 m² pour accueillir ArchiLab et présenter de façon permanente les collections du Frac. Déjà équipé d’une médiathèque à l’architecture avant-gardiste, le boulevard Rocheplatte va ainsi « se constituer en véritable mail culturel ».

J.H

Le Festival de Loire attire tous les deux ans plus d’un demi-million de visiteurs.

La Lettre Valloire - SPÉCIAL ORLÉANS - Juin 2012 27

SE DISTRAIRE

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28 La Lettre Valloire - SPÉCIAL ORLÉANS - Juin 2012

Dossier Orléans

La Loire n’est pas toujours un long fl euve tranquilleTout ne coule pas toujours de source entre Loire et Loiret. Certains dossiers ont empoisonné la vie des maires successifs et leur règlement reste toujours en suspens.

La gare. Orléans a toujours eu un problème existentiel avec sa gare : sans cesse détruite et reconstruite. Dès 1843, la ville a commencé à s’équiper d’un édifi ce devenu au fi l des aména-gements successifs un monument métallique imposant, composé de trois nefs majestueuses, qui faisait avant la Première guerre mondiale la fi ertédes Orléanais et l’objet de cartes postales, au même titre que la place du Martroi. Endommagée durant la Seconde guerre mondiale, cette grande et belle gare fut démolie pour laisser place, en mai 1965, à un bâtiment sans

charme ni caractère que l’on se hâta de dissimuler sous le béton de la place d’Arc en 1986. La municipalité de Jean-Pierre Sueur lança dès 1997 les discussions pour reconstruire cette gare « moderne » décidément bien laide, qui n’aboutirent que sous le premier mandat de Serge Grouard. Un nouveau hall voyageurs en « double vague », surmonté d’une toiture de verre et d’acier, a été inauguré en janvier 2008. La liaison avec le centre commercial et les trams et bus de la place d’Arc, elle, se fait attendre depuis cette époque.

L’AgglO a annoncé récemment le dé-blocage de la situation : elle prendra en charge les travaux de la très atten-due liaison tram-train et de la réfection du centre bus (rebaptisé « square des correspondances »), et la SNCF devrait réaliser l’achèvement de la jonction Est avec le centre commercial, deux opérations en principe terminées en 2013. La Ville, quant à elle, se chargerait des aménagements à effectuer le long de l’avenue du Paris, où le promoteur Sogeprom a prévu d’édifi er à l’horizon 2014 un immeuble de bureaux de220 mètres de long (14 000 m²), en

Dossier Orléans

La Lettre Valloire - SPÉCIAL ORLÉANS - Juin 2012 29

LES POINTS NOIRS

La Loire n’est pas toujours un long fl euve tranquille

L’ancienne usine Novartis-Famar des bords de Loire.

lieu et place de l’ancienne voie ferrée n°7. Las ! La défection de deux des futurs utilisateurs, qui appartiennent, comme le promoteur, au groupe Société Générale, risque de retarder le projet.Il reste qu’on voit mal comment ces futurs aménagements pourront faire oublier cette aberration : une gare qui débouche, à l’ouest, sur une avenue de Paris quasi dépourvue de places de parking et souvent embouteillée. Autre défi urbanistique qu’il faudra bien un jour relever, selon l’atelier d’urbanisme :la requalifi cation des vastes espaces situés derrière la place d’Arc jusqu’aux parkings et aux tours de l’avenue de Münster.

Les entrées de la ville demeu-rent peu esthétiques, même si un louable effort a été accompli et va se poursuivre en priorité sur la RN 20, rue André-Dessaux au nord, et à proximité du quartier St-Marceau au sud, pour en faire d’acceptables boulevards urbains.

A quand, en revanche, un bel amé-nagement de la tête nord du pont de l’Europe ? Depuis les fouilles archéo-logiques spectaculaires effectuées surce site en 2007, rien n’a bougé.Cet aménagement sera, « dans la perspective du passage de la seconde ligne de tram, organisé par les deux communes d’Orléans et de St-Jean-de-la-Ruelle en liaison avec l’AgglO », lit-on dans le Projet d’AgglO 2008-2014. « Les projets d’urbanisation vont déboucher sur du concret à court ter-me », promet Charles-Eric Lemaignen.

Le port d’Orléans, déserté parles bateaux, a déçu les espoirs des amoureux de la marine de Loire.

Les édiles orléanais, Charles-Eric Lemaignen en tête, gardent « l’ambition intacte » de redonner un destin fl uvial à l’AgglO et de rouvrir à la navigation le canal fermé depuis plus d’un demi-siècle, l’agglomération orléanaise ayant une belle carte à jouer en terme de tourisme vert et de court séjour à une heure et demie de Paris. Hélas, il reste encore quelques dizaines de millions à investir, ce qui suppose qu’aboutissent d’âpres discussions entre Conseil général du Loiret, Voies Navigables de France, l’AgglO et l’Etat.Il faut, en effet, que l’Etat rétrocèdeà tarif d’amis une partie du canal au Conseil général, mais aussi que l’ali-mentation en eau dudit canal soitbel et bien assurée, et que soit étanchéi-fi é le bief entre Combleux et le Cabinet vert pour empêcher ce fi chu canal de se vider durant l’été. Des études sont en cours avec pour objectif de le rendre enfi n navigable entre Fay-aux-Loges et Orléans.Autre projet en attente de jours meil-leurs à proximité immédiate des quais : le pôle artistique espéré en lieu et place de l’ancienne vinaigrerie Dessaux, au sud de la rue de Bourgogne, devenue une friche à l’abandon.

L’Arena, ce projet de grand com-plexe à vocation culturelle, sportive et économique, pouvant accueillir jus-qu’à 10 000 spectateurs, farouchement défendu par Serge Grouard, est sans doute celui qui suscite le plus de cri-tiques et d’interrogations à Orléans.Pas tant sur le fait de créer une sorte de nouvelle super-salle polyvalente que sur le lieu d’implantation projeté et la facture (103 M€) à acquitter en périodede vaches maigres fi nancières. Le choix initial de l’Ile-Arrault, en bor-dure de Loire, puis celui de l’usine pharmaceutique Famar (qui démé-nagera en 2013) posent l’un comme l’autre, selon les adversaires du pro-jet, le problème de son accessibilité par les transports en commun (pasde station tram à cet endroit), des

places de parking à créer (souterraines et de plein air) pour des milliers de spectateurs venus en voiture et de l’impact environnemental d’un tel équi-pement. L’Etat semble décidé à suivre le maire d’Orléans. Successivement, la commission de labellisation a accordé le label Arena au projet, le ministre des Sports David Douillet a signé l’arrêté de reconnaissance d’intérêt général de l’équipement et le conseil d’admi-nistration du Centre national pour le

développement du sport (CNDS) lui a attribué une subvention de 20 M€

(en deux tranches, 15 de suite et5 ultérieurement). Tout cela au mois d’avril dernier. Juste avant les élections présidentielles, disent les mauvaises langues.Les adversaires du projet ne désar-ment pas. Ils attendent un hypothé-tique classement à l’inventaire des monuments historiques de l’immeuble Famar, construit par l’architecte suisse Jean Tschumi, pour faire capoter le pro-jet. Quant à l’opposition municipale, elle mise sur le nouveau ministre des Sports. A n’en pas douter, la partie sera aussi âprement disputée que celles que jouera peut-être un jour Orléans Loiret Basket, le club phare de la ville, sur le plancher de l’Arena.

J.H.

Economie En bref

30 La Lettre Valloire - Juin 2012

RECALL VA OUVRIR UN SITE DE STOCKAGE À MIGNIÈRES Le groupe Recall (815 M$de CA), spécialisé dans le stockage d’archives, a choisiMignières (28) pourconstruire un nouveausite composé de deuxcellules de 6000 m², quidevrait être le plus important au niveaumondial. Cette ouvertures’accompagnera de lacréation de quinzeemplois. De nouveauxvolumes seront ajoutéspour atteindre 30 000 m²de surface de stockaged’ici à dix ans.

AREM REPRISE PAR SON ÉQUIPEDIRIGEANTE La société Arem (37 salariés, 10,5 M€ de CA),fabricant de ventilateurs

basé à St-Brisson-sur-Loire (45), vient d’êtrereprise par son équipe dirigeante, emmenée parRoland Robiliard et soutenue par SofimacPartners (1,8 M€) etCarvest (1,3 M€). Sonpdg Roland Robiliardespère ainsi « redonnerune dynamique de croissance et assurer sa pérennité ». Le taux de croissance d’Aremavait chuté de 25% en2009 à 8% en 2011.

FEDEX ACQUIERT LETOURANGEAU TATEX Le géant américain de lamessagerie rapide FedExa confirmé la prochaineacquisition du spécialistetourangeau du transportexpress Tatex. « Notre

Quarter, Philippe Bariteauet Xavier Saubanaire, respectivement directeuropérationnel et DAFd’Esmery Caron, ainsiqu’Eric Merlin, un entrepreneur françaisbasé à Saïgon, ont participé à l’augmentation de capitalpour un montant de 425 000€. La société va renforcer ses effectifset déménager en septembre prochain surla ZA de la Radio.

BRANCHER REPRISPAR LE CHINOISSUZHOU KINGSWOODLe groupe SuzhouKingswood (Shangaï) a étédésigné parmi 3 candidatspour reprendre le fabricantd’encres d’imprimerieBrancher installé àTremblay-les-Villages (28), placé en liquidation judiciaire en janvier dernier.Le groupe chinois prévoitde garder 82 des 120salariés, ainsi que lesagences de Nantes, Lyon,Angoulême, la filiale polonaise ainsi que lamarque Brancher.

MEGTEC VA FERMERSES PORTES À INGRÉ La société Megtec, spécialisée dans la fabrication de machinesspéciales et d’équipementspour les imprimeurs,devrait définitivement fermer ses portes sur la ZAd’Ingré (45) à la fin du moisde juin. Le PSE prévoit lelicenciement des 44 salariés du site d’Ingré et de 18 autres collaborateurs du siège de Lisses (91).

objectif est de conserverdeux entités séparées », a indiqué Alain Chaillé,vice-président FedExExpress. Ces synergiespourraient conduire FedExà utiliser davantage leréseau Tatex (35 agenceset 6 hubs régionaux), au détriment de son partenaire Geodis. Aucuneprécision n’a été fournieconcernant le siège administratif tourangeaude Tatex (143 M€ de CA en 2010).

ESMERY CARONOUVRE SON CAPITAL À DREUX ET DÉMÉNAGELa société drouaiseEsmery Caron, spécialisée en architecture textile,bâches et tentes (30 salariés, 5,4 M€ deCA), ouvre son capital à de nouveaux investisseurs. La sociéténord-américaine Old

Dans le cadre du projet de la Vallée du Soleil, ERE Solar Valley, filiale du groupe FireEnergy (276 M€ de CA), vient de signer l’acquisition de l’ancien site logistique

de Géodis, à Châteaudun. Le bâtiment de 10 000 m2, qui accueillera le personnel ad-ministratif, sera équipé de panneaux solaires qui « auront une puissance de 200 MWau total », a indiqué John Liu, le pdg de Fire Energy. Il abritera un stock de panneauxsolaires de 80 MW ; 30 emplois y seront créés avant la fin de l’année. La prochaineétape de ce parc, qui devrait générer lacréation de 250 emplois, est la cons-truction des bâtiments (34000 m2) surle site de l’ex-Etamat, où il ne resteque 20 hectares à reconvertir. Ils ac-cueilleront le siège social et les bu-reaux, une usine de fabrication deLEDs ainsi qu’une usine de produc-tion de modules photovoltaïques etune unité de recyclage.

ERE SOLAR VALLEY ACQUIERT LE SITE LOGISTIQUE DE GÉODIS À CHÂTEAUDUN

La Lettre Valloire - Juin 2012 31

SINCLAIR PHARMAFERMERAIT SONUNITÉ DE CLÉRY-ST-ANDRÉ

Le britannique SinclairPharma, spécialiste endermatologie, va engagerune réorganisation deson outil industriel quidevrait se traduire par lafermeture de son unité de Cléry-St-André (45),près d'Orléans, quiemploie une trentaine de collaborateurs. La direction du laboratoireenvisageait, il y a à peineplus d’un an, de se doterdans le Loiret d’une nouvelle unité d'un gabarit de 2 000 à 3 000 m2. Selon unesource proche de ce dossier, la fermeture nesera pas effective avantplusieurs mois.

GONNIN DURIS DOUBLE SA SUPERFICIE À ISSOUDUN… Le spécialiste en machinisme agricoleGonnin Duris aura investiprès de 3 M€ afin de doubler la superficie deson site issoldunois, à St-Aoustrille (36), qui compte 40 salariés et réalise près de 20 M€ deCA. Le nouveau bâtimentde 2500 m2 comprend unatelier de réparation pourmoissonneuses-batteuseset tracteurs, dispose de500 m² de magasin et d’unlibre-service de 500 m²destiné à la clientèle.

…ET ENTRE DANS LEGIRON DE DUBREUIL Le spécialiste en machinisme agricoleGroupe Gonnin Duris (200salariés, 70 M€ de CA en2011), présent dans 14départements, qui exploiteplusieurs unités dansl’Indre, vient de passer lamain au groupe vendéenDubreuil (2 900 salariés,1,2 Md€ de CA), quireprend 75 % du capital.Eric Bibault, détenteur de 25% du capital, reste président de Gonnin Duris.

SANITRA-FOURRIERFUSIONNE AVEC SANI OUESTLa filiale jocondienne deSita France-SuezEnvironnement (pôle AMI),Sanitra-Fourrier, spécialiséedans l’assainissement et la maintenance industrielle (430 salariés,70 M€ de CA), a fusionnéavec la filiale Sani Ouest du même groupe, quireprésente 200 salariésrépartis sur 30 départements des régionsCentre, Pays de la Loire,Bretagne, Poitou-Charentes, Aquitaine et Dordogne-Limousin. Le nouvel ensembleconservera le nom deSanitra-Fourrier ainsi queson siège social à Joué-lès-Tours.

FAPEC S’AGRANDITÀ ILLIERS-COMBRAY La société Fapec, le spécialiste eurélien del’aménagement de magasins qui exploite

trois unités à Illiers-Combray (28) et emploie 180 salariés (15 M€ de CA), a investiprès de 1 M€ afin de rénover son outil industriel. La société arepris et réaménagé lesex-locaux (10 000 m²) de la société IFB, à la périphérie d’Illiers-Combray, afin d’yaccueillir son atelierdédié à la réalisation demobilier. Cette extensiona généré 20 emplois.

ABREU CLÔTURESOUVRE SUR L’EX-SITEDUBREUIL À LUTZ-EN DUNOIS L’entreprise Clôtures Abreu et Fils (11 salariés, 2 M€ de CA) vient d’acquérir l'ex-site de l’entreprise de pneumatiques Dubreuil, à Lutz-en-Dunois. JoséAbreu qui a débuté sur la ZI de Lèves, avant d’ouvrir à Etampes (91),installera son fils Jean-Pierre sur ce troisième site : « Chacunde mes trois fils aura sonoutil de travail ». Cette ouverture devraitentraîner la création de 5 à 6 emplois.

L’usine tourangelle de STMicroelectronics, spécialiséedans la microélectronique de puissance, jubile. Elle seraen effet le principal bénéficiaire du projet de R&D « Tours2015 » qui vient d’être sélectionné dans le cadre du pre-mier appel à projets « Nanoélectronique » du programmeéconomie numérique soutenu par le dispositif des Inves-tissements d’Avenir. Le programme d’un montant totalde 164 M€ sur cinq ans (2012-2016) sera accompagnéà hauteur de 69 M€ par l’Etat. Par ailleurs, les Inves-tissements d’Avenir financeront, à hauteur de 34 M€,l’installation sur le site d’une plate-forme d’étude et deréalisation de micro-batteries. « Tours 2015 », porté parl'usine STMicroelectronics de Tours Nord, sera engagéavec la collaboration du CEA et de 13 laboratoires duCNRS.

UN PROJET DE R&D POURSTMICROELECTRONICS À TOURS

32 La Lettre Valloire - Juin 2012

L e bruit doux de la porte d’une voiture quand elle se ferme peut renforcer la sensation

de confort et de luxe. Un vin peut séduire par ses notes boisées… Mais comment anticiper les besoins des utilisateurs lors de la conception d’un produit ? Grâce au centre d’études et de recherches sur les technologies du sensoriel Certesens, inauguré le 16 mars aux Deux-Lions à Tours (37), les entreprises et les chercheurs pourront utiliser un véritable référentiel des sen-sations, qui s’appuie sur les sciences de l’ingénieur, les neurosciences et les sciences humaines et sociales. Ema-nation du pôle Cosmetic Valley, cette plate-forme de 700 m2 a été fondée avec l’université François-Rabelais et le trio de PME tourangelles RCP Design Global, Spincontrol et CQFDegusta-tion. Dotée d’une matériauthèque de 5 000 matières, d’un espace de

Certesens étudiela science des sens

Trois PME tourangelles, associées à l’université de Tours, viennent d’installer le centre d’études et de recherches sur les technologies du sensoriel. Cette plate-forme permettra de cheminer des besoins sensoriels des utilisateurs vers la conception de produit.

métrologie sensorielle, de supports d’expérimentation et de transfert de technologie, Certesens permettra de cheminer à partir des besoins « senso-riels » (son, visuel, odeur, toucher) des utilisateurs vers le développement de produits fondés sur des matériaux ad

hoc. « Il s’agit de remettre le sensoriel, la dimension humaine au cœur de l’innovation industrielle », a rappelé Régine Charvet-Pello, présidente de RCP Design Global. Celle-ci a eu l’idée de ce laboratoire… il y a une vingtaine d’années avec Jean-François Bassereau, enseignant aux Arts et Métiers. Soutenu par les collectivités locales, le projet représente un investissement

de près de 3 M€ complété par les fonds européens Feder (827 800 €). Alstom a signé le premier partenariat via la Fondation Rabelais (université de Tours) pour un montant de 125 000 € par an, sur trois ans. « Nous allons trouver à Certesens l’apport des experts

du sensoriel afin de développer une approche multi-sensorielle du voyage ferroviaire (…). L’étude portera sur les couleurs, les lignes et les formes, mais aussi sur les odeurs, les sons et le toucher que les passagers sou-haitent retrouver dans un train », indique Jérôme Wallut, dg d’Alstom Transports France.

Elise Pierre

Economie Industrie

La colle Cléopâtre mise sur la signature sensorielleL’odeur d’amande, la texture de la colle… Les premières sensations à l’ouverture du célèbre pot de colle blanche renvoient directement aux bancs de l’école primaire. Afin de faire profiter tous ses autres produits du capital sympathie de cette star de la classe, le fabricant de colles Cléopâtre, basé à Ballan-Miré (1 000 tonnes de colle/an) a travaillé avec RCP Design Global au laboratoire Sensolab afin d’établir le profil sensoriel de son « P’tit pot ». « Nous devions comprendre quelle était la nature exacte des sensations perçues par l’utilisateur, et établir un ADN sensoriel exploitable pour l’expression industrielle », explique Alexandre Marionnet, le pdg. « Toutes les sensations ont été qualifiées : l’odeur, la perception de la forme du pot, sa taille, son bruit à l’ouverture, la densité de la colle, la gestuelle d’étalement sur le papier, la pression qu’il faut donner à la spatule… », commente Régine Charvet-Pello, fondatrice de l’agence de design. Grâce à cette signature sensorielle, Cléopâtre a développé notamment Cléomousse, qui reprend l’odeur et le côté ludique du P’tit Pot.

IL S’AGIT DE REMETTRE LE SENSORIEL AU CŒUR DE L’INNOVATION INDUSTRIELLE ”

Des panelsde testeurs-experts

ont été formés.

La Lettre Valloire - Juin 2012 33

34 La Lettre Valloire - Juin 2012

Economie Services

Armatis s’empare de LaSer ContactLe spécialiste de la relation client LaSer Contact a été repris par la société Armatis, qui se hisse ainsi au premier rang des outsourceurs français.

«A près plusieurs mois de négociations stratégiques

entre les deux sociétés, Finan-cière Taoris, holding de la société

Armatis, annonce l’acquisition de LaSer Contact », a précisé le groupe Armatis le 1er juin dernier. Grâce à cette acquisition, la société de télémarketing se hisse au rang de premier opérateur français on-shore des centres d’appels, en totalisant un CA cumulé de plus de 200 M€ sur 14 sites (6 500 sala-riés). Il se classe encore derrière Teleperformance (265 M€ de CA) et Arvato (235 M€ de CA), mais passe devant Webhelp (165 M€ de CA) qui s’était aussi porté candi-dat à la reprise de LaSer Contact. L’ensemble sera présidé par Denis Akriche, pdg de Financière Taoris et d’Armatis, qui rappelle « que les deux sociétés continueront de travailler chacune avec leur marque et leurs spécificités tout en capitalisant leurs synergies. Il

n’y aura aucun changement sur les sites ». LaSer Contact emploie plus de 3 000 collaborateurs répar-tis sur cinq sites en France, dont l’un de 1 200 salariés à Poitiers (86). A Tauxigny, près de Tours (37), LaSer Contact emploie 470 salariés. Armatis compte pour sa part 3 500 salariés répartis sur sept sites français, dont l’un à Château-roux (36). Armatis avait enclenché en 2002 une première phase de crois-sance externe avec l’acquisition de Convergys France et du LFC, suivie d’une croissance organique entre 2002 et 2011 avec l’implanta-tion de six sites en France. « 2012 est marquée par un retour à une politique d’acquisition qui devrait se poursuivre », précise la direction d’Armatis.

Phone Marketing recrute 100 salariés à DreuxL e centre d’appels drouais du

groupe Phone Marketing (CA France : 33 M€), qui emploie 230 salariés dont 180 CDI, recrutera d’ici à septembre prochain une centaine de CDI supplémentaires. « Le contrat avec Canal Plus, qui représente 70 % de l’activité du site drouais, a été reconduit pour trois ans, ce qui va conduire à une forte augmentation de l’activité », nous précise Karim Bernoussi d’Intelcia Group, qui a

racheté la société en janvier der-nier. « L’objectif est d’étoffer le site qui devrait en 2013 employer 250 à 300 CDI », ajoute-t-il. Le centre d’appel drouais travaille en appel entrant pour des mutuelles et assu-rances et compte gagner des clients

suite à l’embauche de responsables commerciaux. Le centre d’appels drouais représente 25 % de l’activité du groupe Phone Marketing, qui a clôturé l’exercice 2011 avec un CA de 54,5 M€ (21,5 M€ Maroc, 33 M€ France) et vise 63 M€ pour 2012.

Amazon.fr en BourgogneLe spécialiste mondial de l’e-commerce Amazon, qui possède déjà deux plates-formes à Montélimar (26) et à Saran (45), s’apprête à ouvrir un 3e entrepôt en Bourgogne, où le groupe américain hésiterait entre Chalon-sur-Saône (71) et Beaune (21). A l’heure où nous écrivons ces lignes, la société ne souhaitait pas répondre à nos questions. Cette extension de capacités ne compromet pas l’activité de l’unité de Saran, cette dernière ayant atteint une capacité maximale (70 000 m2). Cette ouverture pourrait créer un millier d’emplois (300 CDI, 700 intérimaires) en Bourgogne. Sur le site saranais qui emploie 700 CDI et des centaines d’intérimaires, les salariés constatent « qu’ils ont appris cette nouvelle via les médias sans obtenir aucune confirmation du groupe ». Les syndicats se disent « étonnés de la localisation de ce nouveau site, proche des deux autres, alors que nous avons des plates-formes en Espagne, en Belgique et en Allemagne qui sont en manque de capacités de stockage ».

La Lettre Valloire - Juin 2012 35

Trouillet veut devenir un poids lourdLe carrossier pour poids lourds de Neuville-aux-Bois souhaite participer à la consolidation de son secteur. Il vient de reprendre Sairp Composites à la barre du tribunal de commerce. D’autres entreprises régionales sont dans sa ligne de mire.

I nstallé principalement à Neuville-aux-Bois (45), le spécialiste de la carrosserie industrielle poids

lourds et de la location de semi-re-morques Trouillet souhaite participer au premier plan à la recomposition du marché, jugée « inéluctable » par Philippe Chambelin, le secrétaire général du groupe.La société, qui réalise un CA de 25 M€ et emploie 150 salariés, a ainsi été autorisée par le tribunal de commerce

d’Orléans à reprendre Sairp Composites, un fabricant

de panneaux composites pour carrosseries

d e c a m i o n s implanté à St-Jean-de-

Braye,

en banlieue orléanaise. Le groupe dirigé par Eric Trouillet s’est engagé à réembaucher 36 des 56 salariés de Sairp. Le tribunal avait semblé trouver initialement insuffisante la proposition de Trouillet puis s’est finalement rangé aux arguments du repreneur après avoir repoussé la période d’observa-tion au 31 mai.Le carrossier de Neuville-aux-Bois n’en-tend pas rester à ce premier succès. « Nous étudions différents dossiers dont l’acquisition d’un carrossier régional spécialisé dans le semi-remorque », indique Philippe Chambelin qui ex-plique également que le rachat « d’une entreprise régionale évoluant sur un marché de niche dans le domaine de la carrosserie aurait du sens ». Il est vrai que la société a fière allure.

Trouillet a en effet fondé son dévelop-pement sur une assise solide ; d’une part, la fabrication de carrosseries grand volume, du 3,5 t jusqu’au semi-remorque, d’autre part, la location de véhicules industriels hébergés par la division Trouillet Service Location. « Nous exploitons pour cette activité déjà cinq agences dont deux en région parisienne, une à Rouen (76) ainsi que deux autres à Ormes (45) et Mar-seille (13) », explique le secrétaire général qui annonce l’imminence d’autres ouvertures, notamment dans le Pas-de-Calais et probablement dans le Var d’ici à la fin 2013. Des ouvertures qui devraient per-mettre de « nationaliser » une activité qui représente déjà 50 % de la factu-ration du groupe. JCS

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36 La Lettre Valloire - Juin 2012

Economie Industrie

M cKey France (187 M€ de CA, 180 salariés dont une trentaine

d’intérimaires), qui fournit 53 000 tonnes de steaks hachés par an aux 1 228 McDonald’s français, renforce

McKey met les bouchées doubles à Fleury-lès-AubraisLe principal fournisseur de steaks hachés des restaurants McDonald’s français investit 25 M€ sur son site de Fleury-lès-Aubrais.

son unité de Fleury-lès-Aubrais (45). La direction a en effet confirmé, au printemps dernier, un programme d’investissement de 25 M€ qui va notamment permettre de revoir de fond en comble la chaîne du froid et d’agrandir le site de 4 500 m2. L’objectif est limpide : « Cette moder-nisation et cette extension de capa-cité vont nous permettre de gagner en compétitivité et de conquérir de nouveaux marchés auprès de notre client historique », indique ainsi le directeur général Arnaud Rochart. Le projet se concrétisera par la mise en place d’un nouveau processus de surgélation, la construction d’une chambre froide automatisée d’une capacité de 4 000 palettes ainsi que

l’extension du site de 6 500 à 11 100 m2. « Ce nouveau process de surgélation est fondé sur le froid mécanique. Il est plus performant et permet de réduire les livraisons d’azote qui représentent plus d’une dizaine de rotations de camions par jour », explique Grégory Blin, le directeur du site. L’investisse-ment va également se traduire par une modernisation des sept lignes de production et par une augmentation du nombre de lignes de conditionne-ment qui passeront de trois à cinq. Selon la direction, la fin des travaux devrait intervenir en novembre 2012, la chambre froide négative étant déjà opérationnelle depuis quelques semaines.

Jean-Christophe Savattier

L e dépôt de bilan du volailler Doux (3 400 salariés en France), préoc-

cupe tant les salariés que les agricul-teurs de la région Centre, où le groupe breton a 160 éleveurs sous contrat, un couvoir à Amilly (45), une usine d’aliments à Clémont (18) et deux outils d’abattage découpe à Blancafort (18) et Boynes (45).Plombé par une dette de 437 M€, le groupe breton a mis en place « un plan de continuation privilégiant l’emploi et la pérennité de l’entreprise », précise la direction. Lors du CCE qui s’est tenu au siège de Châteaulin (29) le 5 juin, la menace de licenciements planait, même si le président Charles Doux a rappelé qu’il souhaitait « évi-ter le démantèlement des usines » et qu’il « n’était pas question de vendre

Doux : la région va y laisser des plumesLes quelque 400 salariés de Doux en région Centre s’inquiètent des difficultés du volailler breton. Les éleveurs et les céréaliers craignent aussi un impact sur leur activité.

les marques Doux et Père Dodu ». Françoise Lavisse, déléguée centrale CFTC et déléguée syndicale de la SAS Doux frais de Blancafort, est « très inquiète sur l’avenir des sites de frais qui risquent d’être plus sévèrement touchés. Si aucun n’a été cité, j’ai de grosses craintes pour Blancafort, Boynes et Pleucadeux (56) qui sont en sous-production ». Spécialisés dans l’abattage et la découpe, les sites de Blancafort et de Boynes emploient respectivement 190 et 165 salariés.Le comité régional de l’aviculture (Criavi) a demandé au préfet de Ré-gion de créer une cellule de crise afin d’appuyer la mise en place d’un plan de sauvegarde de la filière volailles en région Centre et plus globalement de la filière viande blanche. Car les

difficultés du groupe leader en région (77 700 tonnes de volaille, 145 000 tonnes d’aliments) « fragilisent la filière avicole. Les 160 éle-veurs sous c o n t r a t , prestataires et fournis-seurs seront très impac-tés », souligne Hélène Prévé-ral, responsable de l’anima-t i o n d u Criavi.

Elise Pierre

Charles Doux,président du groupe Doux

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Dossier Formation

48 La Lettre Valloire - Décembre 201138 La Lettre Valloire - Juin 2012

«T out le monde a be-soin de se formerpour être apte au

changement, j’ai moi-même suivides modules en management et jedemande à mes collaborateurs desuivre des formations certifiantes ! »,témoigne Sylvie Lefèvre, créatrice etdirectrice générale de la SSII ID2 (45).Pour ce chef d’entreprise, la forma-tion est un « vecteur obligatoire deperformance ». Dans un monde pro-fessionnel en perpétuelle mutation,la formation peut en effet se révélerun outil stratégique, comme le con-firme Robert Courbé, directeur de

business unit chez Abbot Products etgrand utilisateur de la VAE : « Dansl’industrie pharmaceutique, il fautévoluer sans cesse ».

Que vous soyez dirigeant, salarié enCDD, CDI, intérimaire… vous pou-vez vous former tout au long de votrevie. Qu’il s’agisse de progresser dansson métier, d’acquérir de nouvellescompétences, d’en développer d’au-tres ou de changer d’orientation.Sabine Grandpierre, qui a repris à 45ans une licence professionnelle engestion de la production industrielleest un bel exemple de reconversion :« En reprenant une formation enalternance, j’ai intégré la branchequalité de Dior ».Les méthodes d’apprentissage ontaussi évolué pour s’adapter auxbesoins des salariés comme desentreprises. Organismes privés com-me publics (universités de Tours,d’Orléans) offrent un large panel deformations en région Centre : coursdu soir ou à distance (Cnam,Greta…), formations internes à l’en-treprise – comme chez le boulangerindustriel Banette – , préparationd’un diplôme d’école ou d’universitédans le cadre d’un congé individuelde formation (CIF) et formations en

alternance. L’alternance, qui s’estétendue jusqu’au niveau bac+5,connaît un engouement tant côtéemployeur que salarié. Elaboré sur le

principe de l’alternance entre ensei-gnement théorique (en école, CFA,université) et expérimentation d’unmétier au sein d’une entreprise, ellerepose sur un contrat de travail,contrat de professionnalisation oud’apprentissage. Si les conditions d’ac-cès – apprentissage uniquementjusqu’à 26 ans –, les durées et lesmodes de financement diffèrent, l’al-ternance permet d’accéder à la ma-jorité des titres, diplômes et certi-fications. Conclure un tel contrat per-met de former un salarié à ses mé-thodes de travail et à la culture de sonentreprise. Le dispositif est soutenufinancièrement par l’Etat ce quiimplique divers avantages pour l’em-ployeur (voir encadré) ainsi qu’unerémunération pour le stagiaire, selonson âge et son niveau de diplôme. « L’alternance m’a permis de finan-cer mon école et de continuer à tra-vailler sur l’exploitation», témoigneCarine Simoneau, qui reprendra bien-tôt les rênes de l’entreprise viticoleAntoine Simoneau (41).Quelle que soit la formule choisie, le

Se former tout au long de la vie est devenu une nécessité. L’environnement professionnel changeen permanence, les technologies évoluent, les salariés affichent de nouvelles aspirations. Commentles aider à acquérir et valoriser leurs compétences, les former à de nouvelles règlementations ou spé-cificités liées à l’évolution de leur métier ? De nombreux dispositifs existent comme la VAE, le CIF,l’alternance. Revue de détail.

“L’ALTERNANCE EST UNE FORMULE GAGNANT-GAGNANT, QUI PERMET DE FAÇONNER L’APPRENTI À L’ENTREPRISE ”

Où se former en région Centre ?• Afpa (Association pour la formation professionnelle pour adultes)www.centre.afpa.fr

• CFSA de l’Aftec (apprentissage bac à bac+3)www.cfsa-aftec.com

• Cnam (Conservatoire national des arts et métiers) www.cnam-centre.fr

• Greta (Education nationale, 6 dans l’académie d’Orléans-Tours) :www.greta37.com – www.gretaloiret.fr

• CFAIURC (Centre de formation interuniversitaire en région Centre)www.cfaiurc.fr

• Sefco (Service de formation continue et d’apprentissage)www.univ-orleans.fr/sefco

• Sufco (Service universitaire de formation continue)www.formation-continue.univ-tours.fr

• IAE de Tours : www.iae.univ-tours.fr• Escem : www.escem.fr• AFT Iftim (transport logistique) : www.aft-iftim.com• Cesi : www.exia.cesi.fr/centre-orleans.asp• Chambres consulaires : www.centre.cci.fr• GIP Alfa Centre - Carif Oref Centre www.etoile.regioncentre.fr et N° Vert : 0 800 222 100

• Financement : www.fongecifcentre.com

Formation continue, des pour la performance

diplôme obtenu en formation conti-nue comme en alternance sera lemême que celui obtenu en formationinitiale. La seule différence tiendra àl’exigence d’organisation, afin deconjuguer la reprise d’études avec lavie professionnelle et la vie familiale.En cela, le développement de l’e-lear-ning permet de compléter des coursclassiques, voire de préparer undiplôme sans interrompre son travail.« Grâce à la plate-forme d’e-learningde l’Escem, j’ai pu préparer monMaster tout en dirigeant mon entre-prise » explique Philippe Binet, direc-teur du développement chez LinetFrance.Depuis 2004, le droit individuel à laformation (DIF) permet à tous lessalariés de bénéficier d’un capital de20 heures de formation par an cumu-lables sur six ans dans la limite de 120heures. C’est l’occasion de complé-ter ses compétences ou de se perfec-tionner en choisissant une forma-tion, interne ou externe à l’entreprise.

Qu’il s’agisse de se remettre à niveauen anglais ou de se former à son mé-tier, la formation sera un facteur demotivation ainsi qu’un outil efficace

de fidélisation. La formation, qui alieu en dehors du temps de travailsauf disposition conventionnellecontraire, peut être prise en chargepar l’employeur. Et en cas de désac-

cord, le salarié bénéficie d’une prio-rité d’accès au CIF. Sauf accord surune durée plus longue, l’absence nepeut être supérieure à un an pour un

stage à temps plein ou 1 200 heurespour un stage à temps partiel.Avant de reprendre une formation, ilest important de faire le point sur sesaspirations, qualités, compétences,

La Lettre Valloire - Juin 2012 39

Anne-Marie Fray, professeur à l’Escem en gestion des RH :« En France, le principal problème de la formation est bien connu et se nomme l’effet Matthieu :les populations qui en auraient le plus besoin sont celles qui en bénéficient le moins. Les publicsles plus demandeurs sont les CSP+ qui sont déjà les mieux formés à la base. Les écarts déjàconstatés en formation initiale se confirment. Le système français est à bout de souffle.Face à ce constat, il faut travailler sur les modalités de financement, faire un effort pour que leDIF soit élargi, afin que le salarié puisse entrer en formation 6 mois, 1 an, et que durantson absence des compensations existent sous forme de bourses, crédits d’impôts. Il fautque ces leviers d’actions ouvrent l’accès au plus grand nombre. La seconde réponse tient à la pédagogie : il faudrait universaliser les formes pédago-giques, les rendre plus innovantes et plus facilement accessibles… et ainsi faire baisserles coûts. Il faudrait décentraliser les centres de formation : il n’y a pas que les écoleset universités qui peuvent conduire cet effort ; les Greta, par exemple, peuvent y parti-ciper. La formation continue peut résoudre des problèmes d’employabilité, comme lessalariés issus du textile qui se retrouvent sans emploi à 45 ans sans aucune autre for-mation. Il existe divers outils, mais la VAE peut s’avérer un vrai parcours du combattantsi le passage à l’écrit n’est pas bien maîtrisé. Il y a une volonté collective et une prise deconscience mais pas encore assez de lien. »

« Formation continue : le système est à bout de souffle »“

“ GRÂCE À LA PLATE-FORME D’E-LEARNING, J’AI PRÉPARÉ MON MASTER TOUT EN

DIRIGEANT MON ENTREPRISE

outils de l’entreprise

40 La Lettre Valloire - Juin 2012

ainsi que le secteur dans lequel lecandidat souhaite poursuivre. Pourcette étape clé, pourquoi ne pas réa-liser un bilan de compétences, épaulépar un professionnel ? Et bénéficierd’un congé pour réaliser ce bilan en

tant que salarié, sous conditions d’an-cienneté. Tests et entretiens à l’ap-pui, ce check-up complet fera res-sortir le meilleur du candidat. Il fau-dra compter deux mois pour bâtir unprojet solide et cohérent.Une fois le projet ficelé, il sera néces-saire de le faire valider par un spé-cialiste. L’évolution professionnellepourra alors revêtir différentesallures… Jean-Charles Porcell,aujourd’hui gérant du Nature Housede Blois, a réussi sa reconversion pro-fessionnelle suite à un bilan de com-pétences, suivi d’une formationMaster AE au Sefco : « À mon retourd’Espagne, après avoir été durantsept ans responsable de productiond’un atelier de 200 personnes pourPaulstra, je n’avais plus de perspec-tives en interne. J’ai réalisé que jedevais retrouver un poste de mana-ger, mais qu’il me faudrait complétermon parcours d’autodidacte par desconnaissances en gestion », témoi-gne-t-il. Il ne faut pas omettre de recourir àla validation des acquis de l’expé-rience (VAE), qui permet de fairereconnaître l’expérience et de la« transformer » en diplôme allant duniveau CAP au BTS. La VAE est deve-nue, au même titre que la formationinitiale, l’apprentissage et la forma-tion continue, la 4e voie d’accès audiplôme. Seule condition pour enbénéficier : avoir au minimum troisans d’expérience en relation avec lecontenu du diplôme, du titre ou ducertificat de qualification profession-nelle visés. L’expérience profession-nelle n’est pas la seule à compter :

toute activité rémunérée ou bénévolesera prise en compte. La VAE s’adres-se à tous : salariés, demandeurs d’em-ploi, fonctionnaires, travailleurs in-dépendants, agriculteurs et chefsd’entreprise. Si l’expérience s’avère

insuffisante pour obtenir l’intégralitéd’un diplôme, le candidat dispose decinq ans pour compléter les partiesmanquantes de la certification. La procédure de VAE nécessite uneimplication importante, et elle n’estpas automatique, comme le souli-

gnent nos témoins (lire pages sui-vantes) Philippe Binet, qui a obtenupar ce biais un Master en manage-ment de l’Escem, précise les enjeux :« Une VAE, ça se prépare avec ses col-lègues, sa direction et sa famille ! ».Toujours encadrée par un organismede formation, la VAE nécessite un tra-vail d’explication sur les compétencesacquises, en rapport avec le titre, di-plôme ou certification visée. Le can-didat devra ensuite défendre sonmémoire devant un jury. Selon lescas, ce dossier peut être complétépar une mise en situation profes-sionnelle. Nouvel élan dans une car-rière professionnelle, la VAE resteune chance à saisir… pour le salariécomme pour l’entreprise. ”

“ LA VAE EST UN VÉRITABLE CHALLENGE, LE PLUS DIFFICILE ÉTANT DE CONJUGUER VIE

PROFESSIONNELLE, ÉTUDES ET VIE PRIVÉE

Le dispositif de l’alternance implique divers avantages pour l’employeur.Les alternants sous contrat (d’apprentissage ou de professionnalisation)ne sont pas pris en compte dans le calcul de l’effectif de l’entreprise.

En contrat de professionnalisationExonération dégressive dite « réduction Fillon » pour les salariés encontrat de professionnalisation âgés de moins de 26 ans ou les deman-deurs d’emploi de 45 ans et plus.

Exonération des cotisations patronales de sécurité sociale (assurancemaladie, maternité, invalidité et décès, vieillesse), et d’allocations fami-liales pour des salariés en contrat de professionnalisation âgés de 45ans et plus.Financement des frais liés au tutorat et liés à la formation possible auprèsde l’Opca.

En contrat d’apprentissageLes salaires versés aux apprentis sont exonérés de l’impôt sur le revenudans la limite du montant annuel du Smic.

Le crédit d’impôt apprentissage, soit 1 600 € par an et par apprentiembauché, jusqu’à 2 200 € dans le cadre d’un « accompagnement per-sonnalisé» si l’apprenti est reconnu travailleur handicapé.

Une indemnité compensatrice forfaitaire (ICF) est versée par la Régionde 1000 à 5000 € par an.

Exonération des charges sociales, salariales et patronales selon la taillede l’entreprise.Exonération de la taxe d’apprentissage si l’entreprise emploie au moins1 apprenti dans l’année et si sa masse salariale est inférieure à 6 fois leSmic annuel. Les entreprises de plus de 250 salariés dont le nombremoyen annuel de salariés en alternance est supérieur à 3% de l’effectifannuel moyen bénéficient du taux normal de la taxe d’apprentissage(0,5% de la masse salariale) au lieu de 0,6% lorsque le pourcentage de 3%n’est pas atteint.

Les avantages financiers de l’alternance

Dossier Formation

42 La Lettre Valloire - Juin 2012

Diplôme Bac+2en commerce enpoche, RobertCourbé a débutécomme visiteurmédical et n’aplus quitté le sec-teur de l’industriepha rmaceu t i -que… durant 33ans. Chef de pro-duit, il devientchef de labora-

toire, puis directeur marketing, direc-teur commercial et passe d’une en-treprise à une autre. « Dans l’indus-trie pharmaceutique, il faut évoluer

sans cesse «, sourit-il. En 1992, ilreprend ses études en temps partagéà l’Essec et obtient un Mastère 2 enManagement : « Ce diplôme m’a ou-vert d’autres perspectives ».Directeur commercial, il évolue auposte de directeur de business unit.Décidant qu’il « n’y a pas d’âge pourles études », Robert Courbé entameune VAE… à 59 ans, avec l’Escem, afind’obtenir le MS Santé & Industriespharmaceutiques. « J’avais une expé-rience à partager, mais rien qui nela certifiait », explique-t-il. Robert Courbé suit des cours en droitet en économie de la santé pour se « remettre à niveau ». Le rythme est

soutenu. Il rédige son mémoire lanuit, et suit certains cours à distancegrâce à la plate-forme d’e-learning del’Escem… mais ne regrette rien : « Cette VAE m’a apporté beaucoupde crédibilité ».On va, en effet, lui confier la directiondes hôpitaux, en sus de la directionpharma des Laboratoires Abbott. Etcomme Robert Courbé est un éternelétudiant, il a choisi de faire valoir sonDIF (droit individuel à la formation)pour suivre une formation certifianteen « commercialisation des activitésde consulting » au pôle universitairede l’Institut Léonard de Vinci (Paris).On ne se refait pas !

VAE, lorsque l’expérience Reprendre une formation n’est pas le seul moyen de décrocher un diplôme. Véritable passeport pourmettant à profit les savoirs acquis dans le cadre professionnel.

Dossier Formation

« La VAE m’a apporté beaucoup de crédibilité »À 60 ans, Robert Courbé, directeur d’une Business Unit Pharmacies et Hôpitaux chez Abbott, a ob-tenu par VAE le Mastère Spécialisé Santé & Industries pharmaceutiques à l’Escem.

La Lettre Valloire - Juin 2012 43

vaut diplômebooster sa carrière, la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) permet d’obtenir un diplôme en

A la Direction générale de l’arme-ment techniques terrestres (DGA)de Bourges, Marie-Danielle Havardtravaillait depuis 15 ans en tant quetechnicienne en informatique scien-tifique. « Ayant arrêté mes études àbac+2, je devais obtenir un niveaubac+3 pour me présenter au con-cours et accéder à la catégorieA »,explique-t-elle. Après plusieurs moisde recherche, la jeune femme s’ins-crit dans un cursus VAE avec leSefco* d’Orléans. « Six mois de re-cherche ont été nécessaires, car ilne faut pas se fier aux intitulés maisbien vérifier le détail des contenusde formation », souligne Marie-

Danielle Havard, qui a décroché salicence professionnelle en Réseauxtélécom systèmes et applications distribués en seulement un mois. « Le jury m’a conseillé de ne pasm’arrêter là, et de tenter le MastèreMIAGE», se souvient-elle. Sa licencelui permet d’être reçue en 2006 auconcours d’ingénieur. Deux ans plus tard, elle décide detenter le Mastère. Désormais diplô-mée, Marie-Danielle Havard se sent« reconnue », et peut prétendre à debelles perspectives de carrière. « Ilexiste un projet d’ouverture d’uncorps de fonctionnaires réservé auxbac+5 et au-delà, auquel je pour-

rai adhérer », seré-jouit-elle. Leplus complexeétait de choisirquelles expé-riences et do-cumenta t ionprésenter pourjustifier de mescompétences »,ajoute Marie-Danielle Ha-vard, qui n’ex-clut pas totale-ment de se lancer un jour dans unethèse, tant la VAE lui a apporté. * Service de formation continue et d’apprentissage.

« Un pas décisif vers la reconnaissance »Marie-Danielle Havard a obtenu successivement en VAE une Licence professionnelle et un Mastère MIAGE,ce qui lui a permis d’évoluer d’un poste de technicienne à un poste d’ingénieur à la DGA de Bourges.

Autodidacte, Phi-lippe Binet, direc-teur technique etdéveloppementchez Linet France,rêvait depuis long-temps d’obtenirun diplôme car « leBTS Mécanique etAutomatisme in-dustriel ne corres-pondait pas à mes

responsabilités. Je souhaitais un di-plôme en phase avec mes compé-tences », explique-t-il, précisant qu’iln’aspirait pas à « changer de salaireni de poste, mais à réfléchir diffé-remment, avec d’autres interlocu-

teurs… ». Son activité profession-nelle ne l’autorisant pas à s’absen-ter, même quelques jours par mois,sur une longue période, PhilippeBinet opte pour la VAE : « Mon expé-rience dans certains domaines medispensant de l’intégralité des coursm’a permis de conjuguer au mieuxactivité professionnelle, formationet vie familiale. Car une VAE, ça seprépare ! L’investissement est impor-tant : il faut préparer la VAE avecses collègues, sa direction et sa fa-mille », explique-t-il. Accompagné par l’Escem, qui l’aguidé dans la réalisation de son dossier, Philippe Binet obtient leMastère en Management. « Cet

accompagnement est un réel sou-tien moral et organisationnel. Ilpermet de bénéficier de l’expériencede nos prédécesseurs et de garderun lien permanent avec l’école ».Aujourd’hui directeur du dévelop-pement de Linet France, PhilippeBinet se dit plus serein. « Je me sensmieux armé pour faire évoluer macarrière. Cette formation m’a don-né du recul sur mon travail, ainsique de l’assurance. J’avais un com-plexe en terme de formation. Onpense avoir une valeur mais onn’en est jamais certain ! », conclut-il.

« Une VAE se prépare »Philippe Binet, 43 ans, directeur du développement chez Linet France (fabricant de mobilier hospi-talier), a obtenu un Mastère en Management à l’Escem, via la VAE.

44 La Lettre Valloire - Juin 2012

Dossier Formation

Bastien Pointud atoujours eu la fibreentrepreunariale.Autodidacte, il créela librairie l’Odys-sée en Charente-Maritime, qu’il di-rige durant plu-sieurs années avantde la revendre pourmonter un cabinetd’expertise dans le

domaine du bâtiment : « L’entreprisea été ramenée dans le Cher et recen-trée sur des activités de thermogra-phie ».

Bastien Pointud traverse alors unepériode de remise en question ets’inscrit au Sefco pour décrocher enVAE une licence professionnelle enManagement des organisations, avecun suivi régulier à l’IUT de Bourges : « Droit, économie, comptabilité, RH,commerce : le diplôme correspon-dait à ma création de librairie, j’aidû tout remettre à plat pour synthé-tiser mon expérience et rédiger monmémoire », détaille-t-il. Mémoire qu’ilsoutient devant un parterre de chefsd’entreprise et professeurs afin dedécrocher son diplôme après dixmois d’investissement : « C’était un

véritable challenge, le plus difficileétant de conjuguer vie profession-nelle, études et vie privée. Mais c’estune énorme satisfaction personnelled’avoir un diplôme universitairereconnu ». A l’issue de sa VAE, Philippe Binet adécidé de voir le monde du travailsous un nouvel angle : il a signé unCDD en tant que responsable RH del’Ehpad de Sancoins : « C’est grâce àmon diplôme, couplé à mon expé-rience, que j’ai obtenu ce poste »,conclut l’entrepreneur, qui poursuitparallèlement ses activités de diag-nostic.

« C’est aussi un challenge personnel »Bastien Pointud, entrepreneur, a obtenu une licence professionnelle en Management des organisa-tions des entreprises au Sefco.

La VAE ne s’applique ni à des diplômes généraux (bac général), ni aux diplômes propres aux universités et auxautres établissements d’enseignement supérieur, publics ou privés.Retrouvez la liste complète des diplômes, titres et CQP éligibles à la VAE sur le site du Répertoire national descertifications professionnelles : www.cncp.gouv.frSur www.centre-inffo.fr, trouvez le point accueil le plus proche.

Quel diplôme, quel titre ?

La Lettre Valloire : L’apprentissage à l’université esten forte progression. Comment aidez-vous les entre-prises à s’y retrouver ?

Xavier Terrien : Nous venons de recruter un chargé de déve-loppement qui fera le lien entre les besoins de l’entreprise et l’of-fre existante au niveau régional. C’est un progrès important car uncertain nombre de nos entreprises partenaires – nous en comp-tons près de 800 – intègrent des jeunes apprentis engagés dansdes cursus très différents. Elles avaient besoin d’un point d’en-trée leur permettant de faciliter leurs démarches. Je rappelle quele CFAIURC gère près de 76 formations, soit près de 1200 appren-tis à la prochaine rentrée.

La Lettre Valloire : Dans quel état d’esprit se trou-vent les entreprises vis-à-vis de l’apprentissage ?

Xavier Terrien : Elles ont compris tout l’intérêt qu’elles pou-vaient retirer de la formule… même si certaines ont encore dumal à se conformer aux obligations légales qui seront prochaine-ment renforcées. En principe, les entreprises de plus de 250 sa-lariés devront employer 4% de leur effectif dans le cadre decontrats en alternance au risque de subir des pénalités. Mais cen’est pas la peur du gendarme qui encourage les entreprises àfaire le choix de l’apprentissage mais bien le bénéfice que repré-sente l’intégration réussie d’un jeune talent.

La Lettre Valloire : Qu’est ce que l’entreprise doitfaire pour intégrer des jeunes apprentis universi-taires ?

Xavier Terrien : La principale ressource à déployer, et c’est sansdoute la plus rare, c’est le temps ! II faut que les entrepreneurs dé-gagent du temps pour insérer ces jeunes. Il est indispensable dedésigner un maître d’apprentissage et d’affecter le jeune à desmissions précises compatibles avec la formation théorique suivie.L’exercice peut paraître contraignant mais les dirigeants sont sou-vent surpris de la rapidité avec laquelle les apprentis parviennentà s’intégrer et à s’acquitter de leurs missions.

La Lettre Valloire :Du temps, et tout demême un peu d’ar-gent ?

Xavier Terrien : L’em-bauche d’un apprentidans le cadre d’un DUT,d’une licence ou d’unmaster pro, reste tout àfait supportable financiè-rement. Le coût pour l’en-treprise varie en fonctiondu niveau de formation etde l’âge de l’apprenti, de25 à 61% du Smic. Cemontant bénéficie de tou-te une palette d’aides : exo-nération de charges socia-les, crédit d’impôt. Par ailleurs,la Région Centre accorde une indemnité compensatrice forfai-taire annuelle qui peut s’élever à 1000 €. Ces incitations sont à lahauteur de l’enjeu : intégrer définitivement des jeunes après une« super » période d’essai si le poste correspond à leurs, vœux !

La Lettre Valloire : Votre offre va-t-elle s’étoffer à larentrée prochaine ?

Xavier Terrien : Nous allons lancer huit nouvelles formationsdont une licence pro dans le domaine des énergies renouvelablesà Tours et à Chartres, un DUT mesures physiques à Bourges, unelicence pro qualité des systèmes d’information à Blois, une li-cence pro optométrie et basse vision, également à Blois, une li-cence pro gestion de l’énergieet un master finances et con-trôle de gestion à Orléans etenfin une licence pro manage-ment des organisations à Châ-teauroux.

www.cfaiurc.fr

XAVIER TERRIEN, directeur du CFAIURC (Centre de Formation d’Apprentis Inter-Universitaire Région Centre)

« Les entreprises ont tout à gagner

à l’apprentissage »

46 La Lettre Valloire - Juin 2012

En tant que responsable grands compteset PME, je suis amenée à recruter descollaborateurs pour notre SSII, à les faireévoluer et monter en compétences.J’avais besoin d’un apport théorique surles connaissances managériales.

Titulaire d’un BTS NRC et d’un Bacheloren ressources humaines, j’ai débuté avecle Cesi la formation ManagementArcadre, et quelques modules en RH.J’aime cette formation car elle est trèspragmatique. Je ne vais pas sortir avec

une recette decuisine magique,mais en ayantd’autres idéessur la manière deprocéder !

L’alternance plébiscitéeEn contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, l’alternance est devenue un véritable sésamepour accéder au monde professionnel. Ce mode d’apprentissage permet de former un salarié à saculture d’entreprise, à des niveaux de diplôme allant du CAP au titre d’ingénieur. La parole auxstagiaires et à leurs tuteurs...

Dossier Formation

« La formation est très pragmatique »Alix Bonet, attachée commerciale chez ID2, prépare en contrat de professionnalisationle diplôme de responsable management Arcadre au Cesi.

Accueillir un apprenti, c’est unrecrutement : on intègre undébutant, pour lequel on doitêtre là durant toute la forma-tion. Le retour sur investisse-ment se fera plus tard, il faut

s’inscrire sur la durée. C’est d’autant plusimportant sur des fonctions commer-ciales comme la vente aux grands comp-tes. Le lien avec l’école est primordial,c’est un contrat tripartite. J’ai créé cetteentreprise en 2001 avec une identité très

forte, il est donc important qu’Alix Bonetpuisse s’identifier à nos valeurs. J’ai moi-même suivi des modules et je demandeà mes collaborateurs de suivre des for-mations certifiantes. La formation est unvecteur de performance.

« La formation est un vecteur de performance »Sa tutrice, Sylvie Lefèvre, DG de ID2, créatrice de la SSII ID2 (38 salariés).

Après mon bac scientifique, j’ai suiviune première année à l’université enSciences de la vie et de la terre… quine me correspondait pas. J’ai alors choi-si une formation en apprentissage. Oncomprend tout de suite à quoi serventnos connaissances. Ma formation scien-tifique m’est utile également sur le voletexploitation, et je suis ravie de m’in-vestir sur la partie export, car j’adorel’anglais. Je me suis déjà déplacée en

Angleterre, en Allemagne et je vais par-tir à Hong-Kong pour le salon Vinexpo !La taille de l’entreprise me permet ausside toucher à tout : des campagnes d’e-mailing à la préparation de salons enpassant par la comptabilité, la gestiondes stocks. J’apprécie de traiter avec lesclients en direct. Quand on a goûté àl’apprentissage, on ne peut plus s’enpasser !

« J’applique directement ce que j’apprends »Céline Larjo, en IUT Techniques de commercialisation au CFAIURC, en alternance chez le viticulteur Antoine Simoneau, à St-Georges-sur-Cher (41).

Nous accueillons régulièrement desapprentis. Nous les formons en amontsur l’aspect vente aux particuliers, pourqu’ils se familiarisent avec nos produits,puis ils vont étudier nos procédés devinification avant de découvrir la partie

exportation, pour laquelle ils se dépla-cent à l’international. Nous adaptonsleurs missions selon leurs capacités etleurs envies, pour prendre le meilleurde chacun ! Notre seul problème est deles retenir car ils poursuivent souvent

ailleurs leur carrière. Beaucoup d’an-ciens apprentis travaillent désormaisaux Etats-Unis, en Australie... Ils ontagrandi notre réseau.

« J’ai moi-même été formée en alternance »Sa tutrice, Carine Simoneau, responsable commerciale.

Diplômée d’un DUT en documentation,j’ai multiplié les missions administrativesavant de devenir responsable d’équipe,

formatrice puis assistante RH pourQuelle La Source. Lors de la restructu-ration, j’ai bénéficié d’un bilan de com-pétences qui a mis en exergue mes com-pétences en management. Je me suisalors formée avec l’AFT-Iftim commetechnicienne supérieure en méthodeset exploitation logistique. J’ai ensuiteassuré différentes missions, notammentcelle de responsable d’exploitation chezMe-dialog, superviseur logistique chezPlastipak, mais un problème de santém’a obligée à me détacher du terrain.J’ai repris une formation en gestion de la

production industrielle avec l’IUT.d’Orléans. Cette formule me permet dene pas perdre le contact avec le milieuprofessionnel. Je mets en pratique lesenseignements au sein du service qua-lité de Dior, en hygiène industrielle. C’estune chance d’être formée dans cettegrande maison ! J’interviens sur le suiviqualité de la prestation de nettoyage et laqualité de l’air dans les unités de pro-duction. On me laisse être force de pro-position. Je fais des audits et proposedes plans d’actions. L’entreprise est trèsaccompagnante !

« L’alternance m’a permis de ne pas perdre le contact »Sabine Grandpierre, 45 ans, en contrat de professionnalisation chez Dior, suit une licence profession-nelle en Gestion de la production industrielle, option Chaîne logistique globale.

Depuis 28 ans chez Dior, j’ai travaillé pourle service achats, puis pour un service deplanification. J’ai rejoint le départementqualité en tant que responsable hygièneindustrielle après un poste au sein d’unservice d’amélioration continue « Pro-duire juste » J’ai souhaité être tutrice carce rôle est très riche en terme d’échanges.

Comme tout nouveau salarié, l’apprentisuit un parcours d’intégration très com-plet. J’ai proposé à Sabine Grandpierredes missions qui correspondent à sonmodule de formation qualité. Sabine avaitdéjà une expérience de management,aussi a-t-elle été rapidement autonome.Elle bénéficiera, comme tous les salariés,

d’un entretien annuel d’évaluation. Des« conseils de classe » sont organisés pourl’ensemble des contrats en alternance afind’envisager la poursuite éventuelle d’unecollaboration dans notre entreprise à l’is-sue du contrat. C’est un investissement, mais l’entreprisea tout à y gagner !

« L’apprenti suit un parcours d’intégration »Véronique Mothu, responsable hygiène industrielle chez Dior.

Lors de mon DUT Qualité, Logistiqueindustrielle et Organisation, j’avais déjàeffectué un stage chez Banette. Ayantle projet de me spécialiser en qualité,j’ai décidé de poursuivre en alternanceen préparant une licence profession-nelle, spécialité « Animateur QualitéSécurité Environnement » (QSE). LeCesi m’a accompagnée dans mon pro-jet d’intégrer Banette. La formation est

très complète. Avoir l’avis d’un tuteurexpérimenté me permet de consolidermes savoir-faire. En ce moment, je réa-lise un audit interne, ce qui m’ouvredes perspectives d’évolution. Après malicence, je pourrai aspirer à différentspostes de QSE même si je n’aurai pasde poste à responsabilité avant d’avoiracquis suffisamment d’expérience.

« Je mets en application la théorie au quotidien ! »Karima Ghayou, 22 ans, en licence professionnelle au Cesi, est en contrat de professionnalisation au service Qualité de Banette à Briare.

Nous avons mis en place un systèmede management collectif de la qualité,en créant une filière dédiée « FQB ».Elle permet d’assurer la qualité des pro-duits dans toutes nos enseignes, et lerespect de nos recettes de fabrication.Grâce à notre école interne, nous for-

mons à nos différents métiers, ce quipermet aux boulangers de se familiari-ser avec nos produits, à travers des for-mations autour de la qualité des bléset de la farine. Car faire du bon paintient à 30% aux ingrédients et 70% ausavoir-faire du boulanger ! Je forme

Karima Ghayou à l’assistance qualité.Je la « briefe » sur certains dossiers puisnous corrigeons ensemble. L’avantagede l’alternance est aussi de faire connaî-tre nos astuces dans le métier.

« Miser sur le savoir-faire du boulanger »Son tuteur, Yves-Noël Montheard, responsable qualité chez Banette SAS (40 salariés, 22 moulins, 3 000 boulangers en France).

48 La Lettre Valloire - Juin 2012

Dossier Formation

Pourquoi la CCI Touraine se dote-t-elle d’un site web dédié à l’emploi alorsqu’il en existe déjà beaucoup ?

GÉRARD BOUYER : La CCI Touraine a lancé son premier site Sésame emploi en 2003. Il estnormal qu’une chambre consulaire se sente concernée par cette question, l’une de celles quipréoccupent le plus nos concitoyens et nos entreprises. Selon l’enquête “Besoin en main d’œu-vre” réalisée par Pôle Emploi, les établissements d’Indre-et-Loire envisagent 15 200 recrute-ments cette année. Ce besoin de main d’œuvre, très important, nécessite la mise en relationentre candidats et recruteurs ce qui explique pourquoi notre site a autant de succès. Il étaittoutefois nécessaire de l’adapter à la demande de ses utilisateurs, en lien avec l’évolution desnouvelles technologies de l’information. Nous avons donc décidé de réfléchir à une secondeversion de Sésame emploi : elle vient d’être mise en ligne.

Quelles étaient les attentes des utilisateurs ?

GÉRARD BOUYER : Tout d’abord, il est utile de préciser que nous avons lancé une enquêteauprès des entreprises utilisatrices. Tout le monde a demandé que le site Sésame emplois’inscrive dans la durée. Nous avons travaillé pour améliorer ses fonctionnalités en offrant lechoix le plus étendu d’emplois, de stages, de contrats d’apprentissage et de professionnali-sation. Nous avons adapté l’outil aux pratiques actuelles avec une versionconsultable sur smartphones et tablettes et avec l’envoi d’une alertelorsqu’une offre et une demande d’emploi sont en adéquation.

Quels sont les principes qui vous ont guidés ?

GÉRARD BOUYER : Nous nous positionnons avant tout comme un ac-teur du territoire. Cette notion de proximité est importante et les entre-prises, tout comme les candidats que nous avons interrogés, nous l’ontsouvent rappelé. Deux principes importants nous ont guidés : la sim-plicité et la gratuité. Cette facilité d’utilisation permet de relayer etde faire circuler les offres le plus largement possible, et notammentsur des réseaux sociaux, comme Facebook et Viadeo.

GÉRARD BOUYER, VICE-PRÉSIDENT CCI TOURAINE

La CCI Touraine a mis en ligne son nouveau site web Sésame emploi qui se veut un outil local pour rapprocher entreprises et candidats

« Sésame emploi s’adresse aux entreprises

de Touraine ou qui recrutent en Touraine »

E n France, seulement 30 % deschefs d’entreprise sont desfemmes, contre 48 % aux

Etats-Unis, et seulement 29 % d’entreelles se lancent dans l’entrepreneu-riat alors qu’elles composent 50% del’auditoire lors des réunions d’infor-mations, selon une étude récente. « Pourtant, l’entrepreneuriat fémi-nin représente un formidable réser-voir de croissance, a rappelé HervéNovelli, ancien secrétaire d’Etat auxPME. Les femmes représentent 46 %de la population active alors qu’ellesne représentent que 28 % des entre-preneurs dans les TPE-PME.»C’est dans ce contexte que TyphaineLebègue, docteur en Sciences de ges-tion, professeur en entrepreneuriat àl’Escem, est allée durant quatreannées à la rencontre de 107 femmesen France, au Canada et en Belgique,afin de les interroger sur leur par-cours, leurs difficultés, leurs doutes,

leur organisation... « Sans aucun pos-tulat de départ, je souhaitais étu-dier ce qui se passe durant la phasede conception et de création de leurentreprise. Il n’existait aucune étudefrançaise spécifique aux entrepre-neuses », explique-t-elle. Typhaine

Lebègue a suivi plus particulièrementune dizaine de femmes en France (5en projet et 5 en début de création),à travers des entretiens mensuels.Les résultats ont montré des moti-vations singulières à la création :« L’entreprise doit être un vecteurd’épanouissement pour elle maisaussi pour les autres », rapporteTyphaine Lebègue qui cite une archi-

tecte d’intérieur pour qui il était pri-mordial d’apporter d’abord du bien-être à ses clients. Autre motivationrécurrente, l’équilibre entre vie fami-liale et vie professionnelle, même sices entrepreneuses « ne travaillentpas moins. L’entreprise leur apporte

une liberté dans la gestion de leuremploi du temps, tout en étant res-ponsables à 100 % de leurs choix, cequi peut engendrer de la culpabi-lité par rapport à leur famille ». Deplus en plus de créations intervien-nent après une remise en question,qui peut être liée à un récent licen-ciement comme à une période com-me le congé maternité. Baptisées les« mom’preneurs », ces femmes quilancent leur activité suite à la nais-sance de leurs enfants sont toujoursplus nombreuses. Autre spécificitéde ces chefs d’entreprise au féminin :« Beaucoup veulent limiter les ris-ques par rapport à leur famille etse lancent en fonds propres, sansprêt, ce qui limite le développementde leurs activités », souligne l’auteur :4,1 % seulement des femmes fontappel aux business angels. Et 87 %des entreprises créées en 2008 necomptent aucun salarié, contre 75 %en 1993.Typhaine Lebègue s’est aussi inté-ressée à tous les freins à la création,qui pourraient expliquer la déperdi-tion de vocations (29 % de créatricescontre 50 % intéressées). Outre la

Typhaine Lebègue, docteur en Sciences de gestion, professeur à l’Escem, est l’auteur de la premièrethèse en France sur l’entrepreneuriat au féminin. Source d’épanouissement et d’équilibre entresphère familiale et professionnelle, la création d’entreprise au féminin représente également unlevier économique important pour l’Hexagone.

Economie Manager

50 La Lettre Valloire - Juin 2012

“ CES VOCATIONS ENTREPRENEURIALES AU FÉMININ REPRÉSENTENT UN LEVIER ÉCONOMIQUE FONDAMENTAL ”

Des entrepreneuses en mal

Typhaine Lebègue, enseignant-chercheur à l’Escem, est l’auteur de la première thèse en France sur l’entrepreneuriat au féminin.

La Lettre Valloire - Juin 2012 51

non-viabilité du projet ou le manquede soutien de leur entourage, lesfemmes rencontrent un problèmede légitimité. « C’est lié à la notionde self efficacy : est-ce que je vais êtreassez solide ? Car l’entrepreneuriatest un métier qui demande unecapacité d’apprentissage », rappelle-t-elle. D’autres difficultés sont récurren-tes : communiquer avec les banques,réseauter pour avoir une visibilitécommerciale et ne pas rester can-tonnées à leur territoire de proxi-mité. « Ces femmes ont du mal à sesentir légitimes, à développer unestratégie commerciale pour se ven-dre et vendre leurs produits. Pourelles, il y a souvent une connotationpéjorative dès que l’on parle de prix,de financement », commente Ty-phaine Lebègue qui souligne le man-que de réseaux ouverts ou dédiésaux femmes, pourtant indispensablesà leur développement (voir enca-dré). « En Bretagne, seuls 16 % des ré-seaux sont mixtes. Il faut que cesfemmes d’affaires réussissent à met-tre en œuvre une véritable stratégiemarketing, afin de s’ériger en mo-dèles de chefs d’entreprise de TPE-PME auxquels chacune puisses’identifier. » Dernier intérêt à moti-ver les vocations entrepreunarialeschez les femmes, la courbe démo-graphique : « 75 % des femmes entre-preneuses actuelles ont plus de 50ans. Cela signifie que dans les pro-chaines années, un nombre impor-tant d’entreprises détenues par lesfemmes seront à reprendre. Si l’onajoute les transmissions d’entre-prises – tous sexes confondus – quel’Insee estime à 700 000, on ne peutnier que les femmes représentent unpotentiel de développement entre-preneurial dont la France ne peutplus se passer ». Une réalité démo-graphique qui renvoie à la problé-matique plus globale de la parité.

Malgré les nombreuses initiativesmenées par les entreprises commepar l’Etat pour favoriser l’emploi desfemmes, les résultats sont encoreinsuffisants. Or, selon une étude ducabinet Mc Kinsey, « si le taux d’em-ploi des femmes reste constant, une

pénurie de 24 millions de personnesactives est à prévoir en 2040 en Eu-rope ; en revanche, si le taux d’em-ploi des femmes atteignait celui deshommes, cette pénurie pourrait êtreramenée à 3 millions d’actifs ».

Elise Pierre

A Bourges, le centre de ressources Solen (Service d'optimisation et delancement pour l'entrepreneuriat) a décidé de s'engager activementpour « favoriser l'insertion des femmes dans le monde de l'entrepreneu-riat et renforcer leur représentation dans la hiérarchie organisationnelle »,résume Anne-Lucie Clausse, directrice. Adossé à l’Association des fem-mes chefs d’entreprise de France, la structure a pour ambition de « ré-pondre aux problématiques rencontrées par les femmes dirigeantes et,plus largement, par toutes celles qui exercent des responsabilités dansles instances politiques et juridiques ou dans les organisations publiques etprivées ». Tutorat, séminaires, accompagnement de projets citoyens,mais aussi réseautage pour s'identifier à un groupe, partager ses préoc-cupations, trouver des mentors vers lesquels s'identifier ou tout sim-plement booster sa carrière. Autant d'outils spécifiques qui participentà renforcer le potentiel de leadership des femmes et à lever les freins àleur évolution professionnelle.

A Tours, le réseau « Working girls » propose de réunir des chefs d’en-treprise indépendantes d’Indre-et-Loire pour partager leurs expé-riences, leurs idées et leurs contacts professionnels. Les savoirs sontmutualisés dans trois pôles de compétences : l'assistance juridique oucommerciale pour les entreprises, les services aux particuliers et lesmétiers de la création.

La délégation Touraine du réseau Femmes 3000 a été lancée en 2006 àl’initiative de Stéphanie Gherissi. La fédération a pour mission de don-ner de la visibilité aux femmes et à leurs projets.

Solen : 02 46 47 02 18/19Working girls : http://www.facebook.com/WorkingGirlsRegionCentreFemmes 3000 : 02 47 21 99 30 et http://femmes3000touraine.blogspirit.com/

Des réseaux dédiés aux « working girls »

de légitimité

L a filiale du groupe familialMars Incorporated, MarsPetcare & Food France, spé-

cialisée dans l’alimentation pour ani-maux (Pedigree, Whiskas, Cesar etSheba) à St-Denis-de-l’Hôtel (45)vient d’obtenir la 3e place au classe-ment de l’Institut Great Place to Workdes « bestworkplaces », un classement

qui s’adresseaux entreprises de plus de 500 sa-lariés, et ce, derrière Pepsico etMicrosoft. C’est une belle perfor-mance : 98 % des salariés de MarsPetcare & Food France (860 salariés,696 M€ de CA) affirment « être fiersde travailler pour cette entreprise ».Un véritable plébiscite ! « En 2011,nous avions obtenu la 4e place et unprix spécial pour l’équité », rappellePascale Perez, chargée de communi-cation. L’équité est déclinée sous dif-férentes formes chez Mars Petcare &Food. L’égalité salariale, la parité, lalutte contre toutes les discriminationssont au cœur de l’ADN de la société.« Çela commence au bureau puisquenous travaillons sur un plateau com-mun organisé en open space », dé-taille Pascale Perez. Surprenant de

découvrir les membres du comité dedirection logés à la même enseigneque les autres salariés. Et ces règless’appliquent jusqu’à la cantine et auparking où les salariés se garent parordre d’arrivée. Le résultat est là : plusde 95 % des salariés ont reconnu êtretraités équitablement. La transparence constitue aussi l’un

des fondamentaux de la société.Elle s’affiche jusque sur les murs desbureaux, où sont placardées les grillessalariales ainsi que les primes obte-nues (« best of Mars »). Chaque mois,le pdg commente publiquement tousles résultats de l’entreprise. « La cléde la réussite réside sans doute dans

la responsabilité allouée à chacun, ily a une réelle prise de décision indi-viduelle», avance Pascale Perez. Lorsde l’audit, 94% des salariés ont d’ail-leurs répondu qu’on leur accordaitbeaucoup de responsabilité. Cettepolitique correspond à une organisa-tion décentralisée à l’échelle du grou-pe (65 000 collaborateurs sur 365

sites) qui tire ses racinesde son histoire familiale(voir encadré). « Il est fondamental queles salariés se sententbien. C’est une conditionnécessaire de la perfor-mance », appuie MichelKlersy, pdg de MarsPetcare & Food France.Pour optimiser ce bien-être, salué par les sala-riés qui déclarent à 94 %que « l’ambiance est

conviviale », l’entreprise per-pétue les moments festifs ; elle serabientôt dotée d’une crèche. « C’étaitlogique, nous accueillons déjà les...chiens pour lesquels nous avonsaménagé un enclos et un parcoursd’agility », souligne Pascale Perez.Décidément, Mars est une planète oùil fait bon travailler.

Elise Pierre

Mars Petcare & Food France, filiale du groupe Mars installée à St-Denis-de-l’Hôtel (45) a remportéla 3e place au palmarès de l’Institut Great Place to Work qui classe les entreprises selon le critèredu bien-être au travail. L’entreprise a développé une politique de management qui repose surl’équité, la transparence, la responsabilité… et la convivialité.

Economie Manager

52 La Lettre Valloire - Juin 2012

Mars, la planète où il fait bon travailler

Passé d’une confiserie dans le nord-ouest des Etats-Unis en 1911 à uneentreprise mondiale, opérant aujourd’hui dans près de 71 pays avec plusde 65 000 collaborateurs répartis sur 365 sites, le Groupe MarsIncorporated, est devenu un acteur majeur sur ses secteurs d’activité :le chocolat, les aliments préparés pour animaux de compagnie, les che-wing-gum et la confiserie de sucre, ainsi que le riz qui générent au total unCA de plus de 30 Md$. Mars est toujours propriété de la famille Mars. Lestrois enfants (Forrest, Jacqueline et John) de Forrest Sr. Mars, fils du fon-dateur Franck C. Mars, sont classés par Forbes au 43e rang des fortunesmondiales avec un patrimoine estimé à 9 Md$ chacun.

Mars : l’histoire d’une famille américaine

Mars Petcare & FoodFrance s’engage pourle bien-être de ses salariés et de leursanimaux.

Un établissement pour person-nes âgées dépendantes (Ehpad)de 2 875 m², qui comprendra 75lits, verra bientôt le jour à Chezal-Benoît. Le projet représente un in-vestissement de 6,5 M€.

A Bourges, un ancien foyer pourhandicapés de 200 lits (5 900 m²)va être réhabilité par JacquesCœur Habitat, dans le cadre del’appel d’offres Logement Designpour tous. Aucun calendrier n’aencore été annoncé pour ceprojet.

La Ville de Vierzon a lancé le pro-jet de relocalisation de son con-servatoire municipal de musique,qui pourrait s’installer sur le site dulycée Henri-Brisson. Il prévoit lacréation d’un auditorium de 700places ; le coût de l’opération s’é-lèverait à 5,4 M€.

Le PLU de Saint-Victor-de-Buthonprojette d’ouvrir à l’urbanisation3,6 ha de terrains classés en zoneAU. L’une des zones de 1,5 hapermettra la création d’unedouzaine de logements.

Le magasin Carrefour Market deSancerre va pouvoir s’agrandir. La CDAC du Cher vient d’autori-ser l’extension du bâtiment, de1700m² à 2 370 m².

L’ancien site d’Eurodif à Dreux vaaccueillir un programme immo-bilier du promoteur La RotuleNord, qui comprendra 29 loge-ments, 40 parkings souterrains etdeux commerces en RDC, à l’an-gle de la grande rue Maurice-

Viollette et de la rue aux Tan-neurs. Début des travaux cet été.

Le conseil communautaire deChartres a retenu à l’unanimité le projet du cabinet Arc et A quiprévoit la construction pour uncoût de 5 M€ d’un bassin olym-pique extérieur de 50 mètres àl’Odyssée, avec des gradins pou-vant accueillir plus de 5 000 spec-tateurs. La livraison est prévuepour fin 2013.

Le terrain situé sur la zone PôleOuest de Chartres, à Mainvilliers,visé par Dominique Redouté afind’implanter son projet de bâti-ment Oxygène dédié à l’éco-construction, a finalement étévendu à Olivier Ducatel, pdg deSodichar, qui gère le Leclerc deLuisant, pour y construire un Le-clerc Drive sur 13 000 m².

A Dreux, un centre commercial de5 000 m² comprenant une quin-zaine de commerces, une tren-taine de logements et une rési-dence pour seniors de 60 loge-ments va voir le jour place Mési-sard. A Vernouillet, quatre immeu-bles (50 logements au total) vontsortir de terre.

Le conseil communautaire duPays Courvillois a voté la cons-truction d’un pôle dédié à la jeu-nesse à Fontaine-la-Guyon, der-rière l’école. Le bâtiment modu-laire de 200 m2, aux normes ther-miques 2012, pourrait accueillir 60maternelles et primaires. Le restau-rant scolaire et un dortoir serontmis à disposition du futur centreaéré.

La construction d’un parc de 50logements aux Vauvettes à Ver-nouillet, près de Dreux, répartis enquatre immeubles en R+3, estlancée. Confié à la société DVConstruction, ce programme estfinancé par les fonds de l’Agencede rénovation urbaine. Une se-conde tranche prévoit la démo-lition des établissements Louis afinde construire 20 pavillons.

L’hôpital Louis-Pasteur du Coudrayva restructurer et étendre son ser-vice de consultations externes(de 1 100 à 1 940 m²). Les ancienslocaux vont être restructurés pour600 000 € et un nouveau bâtimentconstruit pour 3,2 M€. La directiondes soins sera transférée dansdes bâtiments modulaires enconstruction (1,7 M€).

La ville de Nogent-le-Rotrou va ra-cheter l’emprise foncière et les bâ-timents de l’Hôtel-Dieu pour 2 M€,afin d’y aménager une maisonde santé et y regrouper les ser-vices hospitaliers. Ce développe-ment de l’hôpital (coût 3,5 M€)sera financé par l’Etat à hauteurde 1,5 M€.

L’ancienne gare de Senonchespourrait accueillir la nouvelle gen-darmerie et une résidence pourpersonnes âgées. A défaut deracheter à RFF la totalité (2 ha),qu’il faudrait dépolluer, la com-mune rachèterait 4 000 m² répar-tis autour du bâtiment afin delancer les opérations avant l’été2013.

Le groupe Guignard investit dans l’achat d’un terrain de 0,4 haà Châteauroux, entre l’IUT et l’an-cienne caserne des pompiers,afin d’y construire un bâtiment quiaccueillera sur 1700m² Pôle Em-ploi et le CCAS en 2014.

Le bâtiment de 3 550 m² qui abri-tait France Telecom, au 7 placeGoya à Tours, est en voie de dé-molition. Le projet de réhabilita-tion porté par le Conseil généralet Val Touraine Habitat prévoit laconstruction d’immeubles d’habi-tation à caractère social et desappartements de prestige.

Le Conseil général va investir18M€ afin de reconstruire le collège de Neuillé-Pont-Pierre sur6600m² et 2,7 M€ pour construireun nouveau bâtiment de 920 m²qui accueillera la salle de restau-ration.

Une clinique de 6 000 m² va êtreconstruite à proximité du pôle desanté Vinci, à Chambray-lès-Tours.La Générale de Santé va y trans-férer la clinique psychiatrique deMontchenain, à Esvres. Le coût duprogramme s’élève à 15 M€.

INDRE

EURE-ET-LOIR Une maison multifonc-tions de 1 450 m² re-groupant un accueilde loisirs, le RAM et unlocal associatif seraconstruite à Nogent-le-Rotrou, quartier desGauchetières, sur un terrain de 2 ha cédé à la Communauté decommunes du Perche par Perche Habitat. Une convention demaîtrise d’ouvrage sera signée entre la CdC et la Ville afin dedébuter le chantier en novembre 2012. Montant de l’opération :2,6 M€.

EURE-ET-LOIR

Economie Chantiers

CHER

INDRE-ET-LOIRE

Une quarantaine de loge-ments vont voir le jour à ToursNord pour former la résidenceFontaine-Pottier. Tour(s) Habitatse charge de la mise en œu-vre de cette opération d’unmontant de 4,2 M€ et re-présentant 3 400 m² de SHON.Les travaux débuteront ennovembre 2012 pour une li-vraison en mars 2014.

INDRE-ET-LOIRE

La Lettre Valloire - Juin 2012 57

L’ancienne clinique Saint-Augus-tin à Tours sera reconvertie parBouygues Immobilier en 51 ap-partements de standing. Le projet,conçu par le cabinet Ivars et Bal-let, prévoit de conserver les bâ-timents rue des Ursulines et deconstruire 27 appartements neufsrue du Petit-Cupidon. La livraisonest prévue pour fin 2014.

La procédure de reconstructionde l’école Jean-de-la-Fontainerue du Colombier (Tours Nord), aété repoussée à 2014. Les offresdéposées dépassant le budgetfixé par la municipalité (4,1 M€),celle-ci a réajusté cette envelop-pe à 5,045 M€ TTC, dont 384000€

seront consacrés à la rénovationdu gymnase (extension de 120 m²et chauffage).

Auchan construit un drive de1700m² sur la ZAC de Chambray-lès-Tours. La mise en service du 9e drive de l’agglomération estprévue en septembre prochain.

Le gymnase de la Fontaine-Blan-che à Chambray-lès-Tours va êtreagrandi pour un coût prévisionnelde 273 884 € TTC hors option.L’extension comportera une sallepolyvalente et un bureau sécurisé,afin d’accueillir les mani-festa-tions et réunions sportives commela direction des clubs.

Après avoir essuyé un échec enjuillet 2011, le promoteur Redeimvient d’obtenir l’accord de laCDAC pour l’extension (4 600 m²)de l’ensemble commercial Kaem110, à Amilly, par la création de 8cellules, afin de porter la surfacede vente à 7 830 m².

La CDAC vient de donner son feuvert pour la création d’un ensem-ble commercial Leclerc de 5440 m²de surface de vente à St-Pryvé-St-Mesmin et la création d’un maga-sin i.je@ns (vente de jeans) de900m² sur la zone commerciale deLa Guignardière à Chécy.

La réhabilitation du gymnase desPlantes de Chécy, pour un montantde 800 000 €, se déroulera en troistranches, chaque été, pour unelivraison à l’été 2014. Ce projetcomporte la création d’un nou-veau gymnase, adossé au premier.

La CDAC a autorisé à Olivet la créa-tion de cinq moyennes surfacesdans un bâtiment commercial de2 120 m² de surface de vente.

Une résidence de 13 pavillons vavoir le jour rue Honoré-de-Balzac,à l’emplacement de l’ancien IUT,à Orléans. Les travaux débuteronten 2013.

INDRE

58 La Lettre Valloire - Juin 2012

INDRE-ET-LOIREAprès avoir livré la résidenceCarré Nova (38 logements),Nexity poursuit l’aménagementde l’îlot Gratias (36 M€ investis),à Joué-lès-Tours, avec la construction de l’ensemble Urban Square, constitué de 127logements, dont 40 ont été vendus au bailleur social Touraine Logement ; 1800m² desurface commerciale sont prévus en RDC.

Economie Chantiers

LOIR-ET-CHER

LOIRET

A Blois, le groupe B. BraunAvitum va construire un bâti-ment de 800 m² sur le do-maine de l’hôpital de Blois,afin d’y abriter son activité dedialyse et son personnel. Lalivraison est prévue pour sep-tembre 2012.

60 La Lettre Valloire - Juin 2012

Economie Immobilier

L’ administrateur de biens immobiliers tourangeau Citya, présidé par Phi-

lippe Briand – également député-maire de St-Cyr-sur-Loire (37) – a pris le contrôle d’une vingtaine d’agences Urbania-Adyal, dont celles d’Orléans et de Tours. Outre ces deux agences, Citya récupère la plupart de celles de la façade ouest (Bordeaux, Nantes, Rouen, Le Havre, Deauville) et une bonne partie de celles du sud de la France (dont Nice,

Cannes, Toulouse et Montpellier). Urbania ne conserve que les trois quarts de son réseau actuel. Avec ces acquisitions, Citya devient le 3e administrateur de biens français et se rap-proche des deux leaders Foncia (détenu depuis l’an passé par deux fonds) et Nexi-

ty (détenu à 41 % par la Caisse d’Epargne). Urbania affichait un CA de 102 M€ en 2010, Citya annonçant à peu près autant… avant l’opération précitée.

L a Ville de Tours a dévoilé son projet d’aménagement du haut de la rue

Nationale (ci-contre). La première phase (2013-2016) comprendra la construction de deux hôtels de part et d’autre du haut de la place Anatole-France, la reconstitution de 2 500 m2 de commerces en lieu et place des surfaces détruites et l’installation du Centre de Création Contemporaine Olivier-Debré à la place de l’Ecole des Beaux-Arts, à l’arrière de l’îlot. La deuxième (2017-2019) verra l’achèvement de l’amé-nagement et « la mise en valeur » de

Citya devient le n°3 français

l’église Saint-Julien et de la salle capi-tulaire, vestiges de l’ancienne abbaye éponyme. Le coût total de l’opération sera de 17,3 M€.

Tours refait le haut de la rue Nationale

L a première pierre du complexe immobilier Le Galion a été posée le

30 mars au quartier des Deux-Lions, à Tours, en présence des protagonistes de cette importante opération mixte privé-public. Le programme, qui représente un montant total de 38 M€, va donner lieu à la construction d’un immeuble tertiaire de 9 200 m2 qui sera occupé par la direction régionale EDF Com-merce Grand Centre. Celle-ci, instal-lée aujourd’hui à proximité du Centre national d’équipement et de production d’électricité (Cnepe) de Tours, emploiera

560 salariés sur le site à la fin 2013. Le programme comprend également la construction d’une tour d’une cin-quantaine de mètres de hauteur (97 logements) et d’un restaurant inter-entreprises d’une capacité de 500 à 600 couverts. Une SCI dédiée portera le projet tertiaire ; au capital de celle-ci figurent la Société d’équipement de Touraine (12,5 %), les collectivités regrou-pées au sein d’une Sem patrimoniale (Sepale) à hauteur de 12,5 %, ainsi que la Caisse d’Epargne (25 %) et le Crédit Agricole (25 %).

EDF prend de la hauteur aux Deux-Lions

La Fédé du BTPchez Wirecom

La fédération du BTP du Loiret (FFB 45) et la fédération régio-

nale (22 collaborateurs au total) quittent leurs 300 m2 du quai St-Laurent, à Orléans, pour emména-ger dans les locaux laissés vacants à Olivet par la société Wirecom Tech-nologies, liquidée en fin d’année dernière. « Ce bâtiment à énergie positive que nous allons acquérir correspond parfaitement à nos besoins », indique la présidente de la FFB 45, Aline Mériau qui prévoit, en outre, de faire construire un bâti-ment de 1 200 m2 à côté pour loger ses partenaires, comme la SMABTP.

La Lettre Valloire - Juin 2012 61

La base de Bricy s’étendL’ armée de l’air a lancé la construc-

tion de son centre de formation des équipages de transports de l’A400M sur la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy. Le bâtiment de 6 500 m² – dont la construction a été confiée à DV Construction (groupe Bouygues) – accueillera notamment deux simula-teurs dans des salles de 12 m de haut. Le centre représente un investissement de 12 M€ et sa livraison est prévue pour la fin de l’année ; il devrait être opérationnel d’ici à septembre 2013.Rappelons que la base d’Orléans-Bricy doit accueillir l’an prochain l’Airbus 400M appelé à se substituer progres-sivement aux appareils de transport Hercule et Transal.

Chartres s’offreun nouvel Hôtel de VilleL es élus de Chartres Métropole viennent

coup sur coup de voter trois projets importants d’infrastructures (Hôtel de ville, salle de spectacles et piscine), qui représentent un coût global de 75 M€ sur les 127 M€ d’investissements annoncés pour la période 2012-2014.La rénovation de l’Hôtel de ville revient à l’architecte parisien Wilmotte, associé au cabinet chartrain Trouvé-Tchepelev, qui a été préféré à cinq autres candidats. Se distinguant par son architecture ouverte et sa volonté d’intégrer le bâtiment classé de Montescot, le projet intègre la construction

de quatre bâtiments sur 12 000 m2, ainsi que les travaux de voierie, l’aménagement paysager et la construction d’un parking souterrain de 414 places. Les quatre bâti-ments aux façades de verre entoureront l’hôtel du XVIe siècle. La livraison est atten-due pour 2015.C’est à l’unanimité que les élus ont voté le projet de complexe culturel et sportif du futur pôle gare (30 M€), conçu par les architectes de Groupe 6 (associés aux architectes Poisson Arbigny et Pichot), ainsi que le projet du cabinet Arc et A qui prévoit la construction d’un bassin olympique exté-

rieur à l’Odyssée. La future salle avec son toit végétal ouvert pourra accueillir plus de 6 000 spectateurs et les gradins de la future piscine plus de 5 000. La livraison de la salle est pré-vue pour 2015, le bassin pour fin 2013.

L’aventurier du bateau-lavoir

Changement de cap radical pour l’ancien ingénieur Jean-Christophe Branchoux qui ouvre un restaurant flottant sur les quais de Loire à Orléans. Le « Bateau-lavoir » hisse le pavillon des plaisirs Culinaires.

Pologne, et si on jouait lesprolongations ?La Pologne veutsortir du gris. Elle a présidé

l’Europe les six derniers mois de

2011, avecl’Ukraine elle préside aux

destinées de l’Euro2012 de football.

L’occasion rêvée dechanger l’image de marque du pays et de

donner un coup de jeune à ses

infrastructures.

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Escapades Ailleurs

La Pologne veut sortir du gris. Elle a présidé l’Europe les six derniers mois de 2011, avec l’Ukraineelle préside aux destinées de l’Euro 2012 de football. L’occasion rêvée de changer l’image demarque du pays et de donner un coup de jeune à ses infrastructures.

64 La Lettre Valloire - Juin 2012

L aurent Blanc est un vrai gen-til. Grand prince, il fait applau-dir par les journalistes la jeune

interprète, tremblante, de sa confé-rence de presse qui s’est pourtantplantée dans les grandes largeurs.C’était il y a un an. L’équipe de Francede football était venue faire une pre-

mière reconnaissance du futur ter-rain de jeu du Championnat d’Eu-rope. L’entraîneur des Bleus n’avaitpas tenu rigueur non plus à la Po-logne d’avoir changé au dernier mo-ment le théâtre du match amical. LesBleus devaient jouer à Gdansk dans leprometteur stade serti d’ambre, ils

battront la Pologne à Varsovie dansle vieux stade. Entre la Pologne et laFrance, depuis Chopin et GeorgeSand, depuis Marie Curie et tous lesautres, c’est à la vie à l’amour. Unebonne tronche de Polonais jovial,blanchi sous le harnais et sur les ter-rains de foot, Henryk Kasperczak est

Pologne, et si on les pro

The Castle Square de Varsovie.

l’un de ces franco-polonais dont lecœur balance entre Saint-Etienne oùil vit, et ses origines du côté de laVistule. « En un an ça va être durd’être prêt », disait-il d’une équipepolonaise parfois ridiculisée par lesBleus. Alors, si l’équipe des rougeset blancs n’est pas promise à desmiracles, la Pologne, malgré quelquespetits retards à l’allumage, quelquesfausses notes au pays de Chopin, seraau top niveau au moment du coupd’envoi. « Par contre nous seronsprêts, en temps et en heure en ce quiconcerne les stades », poursuit l’an-cien entraîneur de Metz et Saint-Etienne, aujourd’hui conseiller de lafédération polonaise.Vingt milliards d’euros ont été inves-tis dans ces grands travaux. Aéro-ports, routes, tramway, voies ferrées,on attend un million de personnesdurant les trois semaines du cham-pionnat d’Europe. Une période quefuiront les autres « touristes » maisces derniers bénéficieront, à terme,de ce ripolinage footballistique. « C’est le plus grand événementqu’ait jamais organisé la Pologne,l’Euro 2012 doit être vécu comme uninvestissement à long terme plutôtque comme une charge », expliqueBeata Wasilewska, du comité d’orga-nisation PL 2012. Un million de sup-porters sont attendus, mais ce sontdes touristes moins turbulents dont laPologne attend des retombées (plusde 4,2 milliards de zlotys, environ unmilliard d’euros, entre 2013 et 2020prévus). « Nous allons mettre en

avant le tourisme urbain et cultu-rel, actif, vert… », lance BartlomiejWalas, vice-président de l’organisa-tion du tourisme polonais. « Mooveyour imagination », tel est le slogande cette Pologne qui attaque, jouedevant et ne veut plus bétonner.Faut-il pour autant mettre hors-jeules valeurs sûres qui donnent uncharme peut-être un peu désuet,mais tellement craquant à un voya-ge à Varsovie et Gdansk. Voisin duMariott où logeaient les Bleus, lePalais de la culture et de la science(234 mètres) est un vestige de « l’af-fection » que se portaient les Sovié-tiques et les Polonais du temps du«socialisme ». Dans le vieux Varsovie,reconstitué à l’identique puis-que la ville a été rasée (à84% !) les bancs jouent duChopin. L’architecture so-cio-réaliste des années deplomb côtoie les tours mo-dernes du quartier d’affairesbaptisé pompeusement « la City ». Depuis la terrasseproche du célèbre châteauroyal se découpe la sil-houette futuriste du futurtemple du foot. Inauguré par lePremier ministre, DonaldTusk, un ancien footballeurque ses adversaires surnom-ment ironiquement «Donal-dino », le nouveau stade na-tional de Varsovie (58000 pla-ces) est décapotable en 15 mi-nutes grâce à une batterie de«parachutes » qui déplient le toit.

jouait longations ?

PRATIQUEL’Euro 2012 de football aura lieuen Ukraine et en Pologne, du 8 juin

au 1er juillet.Le match d’ouverture a eu lieu le 8 juin austade national de Varsovie. Les phases degroupe ont lieu à Varsovie, Gdansk, Wroclaw etPoznan. Une demi-finale a lieu à Varsovie le 28juin.Cracovie a été écarté pour des raisons de sécurité.Des « ambassades de supporters » seront à ladisposition des visiteurs dans les villes abritantles matches. Des écrans géants retransmettront les ren-contres dans des « espaces supporters», avecrestauration, attractions, concerts. Une carte de touriste permettra d’obtenir desremises sur certaines chambres d’hôtels, surles billets de concerts, dans certains restau-rants…

Information sur Gdansk : www.gdansk.pl

Quelques sites d’information• www.euro.gdansk.pl

• A Poznan : www.poznan.plwww.europoznan2012.plwww.bilety24.pl

• A Wroclaw: www.wroclaw.plwww.2012.wroc.pl

• A Varsovie: www. warsawtour.plwww.um.warszawa.pl/euro2012

UKRAINE - La statue de Bogdan Kmealnitshsky à Kiev

POLOGNE - The City Galler

y à Gdansk.

La Lettre Valloire - Juin 2012 65

Sur la place du marché avec ses mai-sons mansardées et ses terrasses debistrots où œuvrent les peintres, onest dans un petit théâtre à la façond’une place du Tertre à Montmartre.Pour la promenade culturelle, il fautensuite emprunter la Voie royale quifait le lien entre le château royal, l’en-semble palais-parc de Lazienki et celuide Wilanow, témoignage du plus purstyle baroque. La traditionnelle hospi-talité polonaise qui s’exprime par levieux dicton « Un hôte à la maison,Dieu à la maison », fait que les tou-ristes se sentent bien en Pologne. Eten particulier les Français.Cap au nord, c’est près de Gdanskque Platini et les membres de l’UEFAauront leur QG. Au Grand hôtel deSopot réhabilité par Sofitel, ce palace

mythique (1927) participe à l’imagequi fait de cette station balnéaire,chic, attachante et surannée, le Deau-ville polonais. Sa jetée, la plus longued’Europe, permet de faire 500 mètresdans la Baltique sans attraper unecongestion. Fallait-il pour autant enfaire payer l’accès et la truffer depubs ? Pas sûr.Gdansk : l’image lui colle à la Vistuled’une ville industrielle, suintant l’en-nui et les stigmates les plus sordidesde la Pologne communiste. C’est toutle contraire. La porte maritime de laPologne sur la Baltique fut longtempsle symbole de la richesse et de la cul-ture bourgeoise. Durant des siècles,les navires du monde entier venaients’amarrer le long des quais de larivière Motlawa. De la porte d’or à la

S’Y RENDRELES MEILLEURS CIRCUITSET SÉJOURS

• Au pays de l’ambre. Les pays Baltes sedévoilent de plusieurs façons. On peuty voir l’affirmation d’une Europe gran-dissante, à travers les trois jeunes Ré-publiques. Circuit 11 jours / 10 nuits, àpartir de 2 120€. Circuit 14 jours / 13nuits, à partir de 2 180€

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Escapades Ailleurs

Le cœur de Varsovie.

porte verte se succèdent les palaiscomme la maison dorée, les galeriesd’art, les joailliers. A ne pas rater : larue Mariacka, avec ses petites mai-sons et ses vastes terrasses abritantdes caves à voûtes basses aménagéesen galerie de bijoux d’ambre, la spé-cialité de la ville. On lui attribuait unpouvoir magique et des qualités cura-tives. Durant des siècles, Gdansk fut

une république bourgeoise où cul-tures, religions et ethnies, des Polo-nais au Allemands, des juifs auxHuguenots, cohabitèrent pour sa plusgrande richesse.A Gdansk (475 000 habitants), LechWalesa n’est jamais bien loin. Il fautpasser sous sa fondation pour péné-trer sur la voie royale, l’artère cen-trale piétonne que bordent les somp-tueux immeubles hanséatiques, dontla gothique cour d’Artus, gardée parla fontaine de Neptune, élément in-dispensable de toute photo souve-nir. Ville de la Hanse prospère, c’està Gdansk que débuta la secondeguerre mondiale. Par le bombarde-ment de la forteresse de Westerplatteet l’annexion de Gdansk (Dantzig)par l’Allemagne. Napoléon a dit sage-ment que Gdansk est « la clé de tou-te chose ».Berceau de Solidarnosc, c’est encoreà Gdansk que le bloc communistecommença à se lézarder en 1980 et1988. Il faut visiter le réaliste muséede Solidarnosc près des chantiersnavals qui ont donné à Gdansk l’ima-ge fausse d’une ville grise et indus-trieuse. En face de l'entrée des Chan-tiers navals se dressent trois croixcommémorant les travailleurs tuésau cours des émeutes de 1970. Lesquais bordés de bijoutiers spécialistesde l’ambre, véritable cours d’histoire,se savourent, lentement, à pas comp-tés. Et donnent envie, après l’Eurode foot 2012, de jouer les prolonga-tions.

Christian Bidault

La Lettre Valloire - Juin 2012 67

LE CHAMPIONNAT D’EUROPE EN CHIFFRES CLÉS18 avril 2007 : à l’hôtel de ville de

Cardiff, la Pologne et l’Ukraine ont été dési-gnées pour accueillir le championnat d’Europe,parmi 3 autres candidatures, celle de l’Italie,de la Hongrie et de la Croatie.

La phase finale du 14e Championnat d'Europe defootball de l'UEFA a lieu en Pologne et enUkraine du 8 juin au 1er juillet 2012. Pour la 3e

fois, la phase finale sera organisée conjointe-ment par deux pays (après la Belgique et lesPays-Bas en 2000, et l'Autriche et la Suisse en2008).

16 équipes nationales s'affronteront au coursde 31 matches pour obtenir le titre de cham-pion d'Europe. Pour la dernière fois, la compé-tition se jouera en 4 groupes de 4 équipes. Lesmatches de l’Euro 2012 auront lieu dans 8 stades, 4 en Pologne : Gdansk, Poznań,Varsovie, Wrocław et 4 en Ukraine : Donetsk,Lvov, Kharkov et Kiev. Le matchd'ouverture s’est joué à Var-sovie le 8 juin, et la finale le1er juillet à Kiev. Pas moinsde 1,4 million de suppor-ters sont attendus dansles stades.

AGENDATournoi Euro 2012 : du 8 juin au 1er juillet.8 juin 2012, match d’ouverture, avec l’équipe

nationale de Pologne, 18h, Stade National de VarsoviePhase de groupes : Gdansk, Poznan, Varsovie, WrocławLes matchs de poule commenceront toujours aux mê-

mes heures : à 18h et à 20h45 Deux quarts de finaleàVarsovie le 21 juin à 20h45 et à Gdansk le 22 juin à 20h45Une demi-finale à Varsovie le 28 juin à 20h45 La Finale

à Kiev le 1er juillet à 20h45.Carte Euro 2012 : http://www.polishguide2012.pl/fr/

Escapades

68 La Lettre Valloire - Juin 2012

Changement de cap radical pour l’ancien ingénieur Jean-Christophe Branchoux qui ouvre un res-taurant flottant sur les quais de Loire à Orléans. Le « Bateau-Lavoir » hisse le pavillon des plaisirs culinaires.

I ls flottent côte à côte mais l’undes deux en est déjà à son deu-xième naufrage commercial, tan-

dis que l’autre se lance dans uneaventure économique toute neuve.Alors que « l’Inexplosible », le bateau-restaurant financé par l’aggloméra-tion d’Orléans il y a cinq ans, cherchetoujours un repreneur (lire l’enca-dré), le « Bateau-Lavoir » s’apprête à

voguer sur le fleuve pas toujours tran-quille de la restauration. « Je souhaitevraiment que l’Inexplosible reprennedu service », confesse Jean-Christo-phe Branchoux, le « capitaine » duBateau-Lavoir. « Cela contribueraità renforcer la dynamique commer-ciale des bords de Loire qu’encou-rage la ville d’Orléans », expliquecelui qui a reçu le soutien des éluslocaux pour son projet de ponton derestauration et réception alors mêmeque l’Inexplosible était encore en ser-vice.Après une carrière d’ingénieur com-mercial dans le secteur de l’automo-bile, Jean-Christophe Branchoux a « viré de bord » en passant le cap dela quarantaine. « Je voulais changerd’horizon et d’univers. Me rappro-

cher de l’activité locale et de la Loirequi m’a toujours attiré », explique-t-il. Son rêve a pris corps en 2009,avec la découverte d’une vieille photod’un bateau-lavoir à double pont. Ils’est alors embarqué pour une nou-velle aventure en s’entourant d’undouble équipage : un architecte navalpour le bateau et un restaurateurayant navigué, dans les airs comme

steward, et sur terre comme patronde « la villa Sébastopol » et du « Restaurant Serre » du Parc Floral.Construite sur le chantier naval Eve-zard de Marseilles-les-Aubigny dansle Cher, la coque d’acier du Bateau-

Lavoir et ses 28 mètres de long pour8 mètres de large a gagné les rivesd’Orléans par la Loire à la fin de l’an-née dernière. Depuis six mois, lesartisans se succèdent pour monter lastructure de deux ponts et aménagerla salle de restaurant du premier ni-veau et la terrasse-bar de l’étage. Il afallu aussi caboter entre les autorisa-tions administratives : service de navi-gation de la Seine pour la mise enchantier, Bâtiments de France en rai-son du secteur sauvegardé, et Natura2000 pour cause de patrimoine mon-dial.Equipé d’une cuisine professionnelle,le navire s’apprête à recevoir ses pre-miers passagers gourmands courantjuin. Il leur sera proposé une restau-ration traditionnelle pour 60 couvertssur le pont principal et un service debar brasserie sur la terrasse grandeouverte sur le fleuve. Le rêve de Jean-Christophe Bran-choux devient réalité. Un rêve qui aun coût – 750 000 euros – pour uneaventure humaine qui n’a pas de prix.

Bruno Villeneuve

L’aventurier du bateau-lavoir

Jean-ChristopheBranchoux, le capitainedu Bateau-Lavoir, attend ses premiers passagers gastronomes.

Le naufrage commercial de l’InexplosibleLancé à l’initiative de l’agglomération d’Orléans en2007, l’Inexplosible aura essuyé deux dépôts de bilan.Les restaurateurs qui se sont succédé à la barre decette réplique d’un bateau à vapeur du XIXe siècle nesont jamais parvenus à le mettre à flot commerciale-ment. Il est vrai que l’absence d’une cuisine profes-sionnelle limitait considérablement les possibilités devéritable restauration.Depuis le dernier dépôt de bilan en octobre 2011, ilest proposé à la vente mais n’a toujours pas trouvépreneur.

70 La Lettre Valloire - Juin 2012

Carnet

Jean-Luc Ansel, directeur du pôlede compétitivité Cosmetic Valley,succède à Jean-Claude Germainau poste de président du groupede travail « pôles de compétitivité »au comité national des conseillersdu commerce extérieur de laFrance (CNCCEF).

Le volailler Doux (3 300 salariés enFrance), qui emploie encore plusde 200 salariés sur son site de Blan-cafort, vient de débarquer le dgdu groupe Guy Odri, et l’a rempla-cé par Jean-Charles Doux, le fils del’actuel président et principal ac-tionnaire.

Le site Huttopia de Senonches (cfnotre dossier Escapades du numé-ro de mars dernier) change de diri-geants. Après trois ans en poste,Adeline et Nicolas Lenoir sont rem-placés par Elise Parrot et ThibautSchmitt, qui arrivent du golfe du

Morbihan (Bretagne). Le couple aassuré l’ouverture le 5 avril dernier.

Sylvain Schuler, artisan à Arthon,vient d’être élu président de laConfédération de l’artisanat et despetites entreprises du bâtiment(Capeb) de l’Indre. Il succède àPierre Block qui a démissionné.

Loïc Vaillant a été reconduit pourquatre ans à la présidence de l’uni-

versité François-Rabelais de Tours,par 18 voix pour et4 bulletins blancs. Professeur des uni-versités et praticienhospitalier en der-matologie et véné-rologie, il a succédéà Michel Lussault le19 mai 2008.

Le groupe 3F a confié la présiden-ce de sa filiale blésoise, la SAJacques Gabriel, à Alain Courtois ;ce dernier succède à Bruno Vigezzi,directeur du développement d'Im-mobilière 3F. Ancien pdg de la so-ciété blésoise Dubuis, ancien pré-sident de la CCI 41, Alain Courtoisaura pour mission de gérer un parcde 5270 logements sociaux dansle département.

Alexis Duval succède à son pèrePhilippe à la présidence du direc-toire de Tereos – qui possède la su-crerie d’Artenay – à partir du 1er oc-tobre prochain. Alexis Duval estdirecteur financier du groupe ettravaille au sein de Tereos depuisune dizaine d’années.

Patrice Sainthérant vient d’êtrenommé à la tête de la sucrerieTéréos d’Artenay. Il succède à YvesJouannic, qui intègre la directionindustrielle du groupe. Employé dugroupe depuis 1987, Patrice Sain-thérant exerçait à Paris le poste dedirecteur international, notammentpour l’Europe centrale.

RÉGION Jean-Marc Vermorel, 51 ans, vient d’être nommé direc-teur régional de Pôle Emploi Centre. Ingénieur en déve-loppement social, il a rejoint l’ANPE en 1997 pour con-duire une mission relative à la mobilité des cadres del’établissement. Il a ensuite exercé les fonctions de di-recteur délégué du département de l’Oise, puis celui deDirecteur de l’Animation du Réseau à la Direction Géné-rale, direction qu’il a mise en place dès 2005. En 2007,il a rejoint l’ANPE Champagne‐Ardenne en tant que

directeur régional, et y a piloté la production de services aux demandeurs d’emploi et auxentreprises. A la création de Pôle Emploi en 2008, il a été nommé Directeur régional de Pôle Emploi Champagne‐Ardenne et y a conduit le processus de fusion à l’échelle de 1000 salariés, 4 directions territoriales et 26 agences.

RÉGION

EURE-ET-LOIR

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