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A yant rejoint depuis main- tenant quatre mois l’EPS Maison Blanche, je découvre avec plaisir dans notre établissement une institution soli- dement ancrée dans son territoire et dont l’offre de soins, riche et diversifiée, propose un service apprécié et reconnu à tous les usagers en santé mentale du quart nord-est parisien. La mutation de l’EPS Maison Blanche au cours de ces dernières années s’est construite autour des notions essentielles de proximité et de qualité (ce dont témoignent, entre autres, les excellents résultats de notre der- nière certification). Ceci doit nous conduire à envisager le futur avec sérénité mais en ayant aussi conscience des défis à venir et de l’environnement dans lequel évolue notre structure. En effet, les déterminants socio-économiques défavorables que connaît une partie impor- tante de la population de nos secteurs, tels un taux de chômage important ou des pro- blématiques prégnantes d’hébergement, ont un impact direct sur nos pratiques de soin et rendent notre exercice professionnel plus complexe. Parallèlement, les usagers et leurs familles demandent légitimement à bénéficier de prises en charge toujours plus complètes et efficaces. Le contexte finan- cier national, dont chacun a conscience, va nous conduire à devoir dégager, en interne principalement, les moyens nécessaires aux évolutions soignantes et administratives que chacun appelle de ses vœux. Je souhaite que la mise en œuvre de notre politique soit le fruit d’un travail collectif, s’appuyant sur les axes de notre projet d’établissement et menée en concertation avec le corps médical de Maison Blanche et les partenaires sociaux, en lien avec l’Agence Régionale de Santé. Elle doit, plus que jamais, être guidée par le sens de l’intérêt général et du service public. La mise en place récente de la CHT psychiatrique parisienne et l’adoption de son projet médical ambitieux doit aussi rapidement nous per- mettre, en s’appuyant sur nos partenaires hospitaliers, d’améliorer la qualité du service rendu aux malades. Que ce soit dans les domaines de l’urgence, de l’offre de soins de proximité (CMP), de la précarité, de la pédo- psychiatrie ou de l’épidémiologie, pour ne citer que les cinq groupes de travail priorisés en 2014, les propositions des profession- nels de la santé mentale sont essentielles à la construction d’une offre de soins de territoire cohérente, fluide et adaptée aux besoins concrets des parisiens. L’EPS Maison Blanche, riche de son histoire et de ses spécificités, dispose de tous les atouts pour continuer à être un établissement de référence dans son domaine. Il est essentiel de mener ensemble, et dès à présent, ce travail passionnant. Lazare Reyes Directeur de l’EPS Maison Blanche Adjoint au directeur de la direction commune Edito Directeur de la publicaon : Lazare Reyes, Directeur de l’EPS Maison Blanche, Adjoint au directeur de la direction commune. Service communicaon : Jean-Claude Péna, ingénieur en organisaon, responsable communicaon et qualité - Chrisne Weber, chargée de communicaon - Cécilia Pommier, assistante de communicaon. Tirage à 750 exemplaires. Diffusion sur le site Intranet et Internet de l’établissement. www.ch-maison-blanche.fr CATTP La Comète - 25 ème secteur M AISON B LANCHE �°47 - � 2014 La lettre Sommaire A�Les nouvelles modalités de la Cerficaon V2014 : en bref... Départ de M. Jean Vuillermoz, président du Conseil de surveillance. L� �-� ? Le site IntrAnet fait peau neuve ! L� V�’E��L’actualité de la DPLAT. Le S.A.U. Bichat. Réinseron socio-professionnelle et Quand l’équilibre et l’hygiène s’invitent au Café de l’Atelier. Prise en charge de la douleur à l’USLD. D���Le professionnel hospitalier éco-responsable. U� �’Juin 40 : l’exode. R��... Forum Educaon Thérapeuque du Paent. 5 ème colloque sur la douleur. A�Q�� ? Marie-Geneviève Leclère, animatrice à l’USLD La Roseraie.

MAISON BLANCHE La lettre...4 Chaque semaine, plusieurs dizaines d’interventions sont coordonnées sur l’ensemble des sites de l’Etablis-sement par les équipes de la Direc-tion

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Ayant rejoint depuis main-tenant quatre

mois l’EPS Maison Blanche, je découvre avec plaisir dans notre établissement une institution soli-dement ancrée dans son territoire et dont l’offre de soins, riche et diversifiée, propose un service apprécié et reconnu à tous les usagers en

santé mentale du quart nord-est parisien. La mutation de l’EPS Maison Blanche au cours de ces dernières années s’est construite autour des notions essentielles de proximité et de qualité (ce dont témoignent, entre autres, les excellents résultats de notre der-nière certification). Ceci doit nous conduire à envisager le futur avec sérénité mais en ayant aussi conscience des défis à venir et de l’environnement dans lequel évolue notre structure.

En effet, les déterminants socio-économiques défavorables que connaît une partie impor-tante de la population de nos secteurs, tels un taux de chômage important ou des pro-blématiques prégnantes d’hébergement, ont un impact direct sur nos pratiques de soin et rendent notre exercice professionnel plus complexe. Parallèlement, les usagers et leurs familles demandent légitimement à bénéficier de prises en charge toujours plus complètes et efficaces. Le contexte finan-cier national, dont chacun a conscience, va nous conduire à devoir dégager, en interne principalement, les moyens nécessaires aux évolutions soignantes et administratives que chacun appelle de ses vœux. Je souhaite que la mise en œuvre de notre politique soit le fruit d’un travail collectif, s’appuyant sur

les axes de notre projet d’établissement et menée en concertation avec le corps médical de Maison Blanche et les partenaires sociaux, en lien avec l’Agence Régionale de Santé. Elle doit, plus que jamais, être guidée par le sens de l’intérêt général et du service public.

La mise en place récente de la CHT psychiatrique parisienne et l’adoption de son projet médical ambitieux doit aussi rapidement nous per-mettre, en s’appuyant sur nos partenaires hospitaliers, d’améliorer la qualité du service rendu aux malades. Que ce soit dans les domaines de l’urgence, de l’offre de soins de proximité (CMP), de la précarité, de la pédo-psychiatrie ou de l’épidémiologie, pour ne citer que les cinq groupes de travail priorisés en 2014, les propositions des profession-nels de la santé mentale sont essentielles à la construction d’une offre de soins de territoire cohérente, fluide et adaptée aux besoins concrets des parisiens.

L’EPS Maison Blanche, riche de son histoire et de ses spécificités, dispose de tous les atouts pour continuer à être un établissement de référence dans son domaine. Il est essentiel de mener ensemble, et dès à présent, ce travail passionnant.

Lazare ReyesDirecteur de l’EPS Maison Blanche

Adjoint au directeur de la direction commune

Edito

Directeur de la publicati on : Lazare Reyes, Directeur de l’EPS Maison Blanche, Adjoint au directeur de la direction commune. Service communicati on :Jean-Claude Péna, ingénieur en organisati on, responsable communicati on et qualité - Christi ne Weber, chargée de communicati on - Cécilia Pommier,

assistante de communicati on. Tirage à 750 exemplaires. Diff usion sur le site Intranet et Internet de l’établissement. www.ch-maison-blanche.fr

CATTP La Comète - 25ème secteur

MAISON BLANCHE �°47 - ����� 2014La lettre

SommaireA��������Les nouvelles modalitésde la Certi fi cati on V2014 : en bref...Départ de M. Jean Vuillermoz,président du Conseil de surveillance.

L� ������-���� ?Le site IntrAnet fait peau neuve !

L� V�� �� �’E������������L’actualité de la DPLAT.Le S.A.U. Bichat.Réinserti on socio-professionnelle et Quand l’équilibre et l’hygiène s’invitent au Café de l’Atelier.Prise en charge de la douleur à l’USLD.

D������Le professionnel hospitalieréco-responsable.

U� ��� �’��������Juin 40 : l’exode.

R����� ���...Forum Educati on Thérapeuti quedu Pati ent.5ème colloque sur la douleur.

A�����

Q�� ���� ���� ?Marie-Geneviève Leclère, animatriceà l’USLD La Roseraie.

2Actualité

Les nouvelles modalités de la Certification V2014, en bref ...

L’établissement vient de procéder à une nouvelle auto-évaluation à blanc, ce qui lui a permis de définir le niveau de maturité de l’amélio-ration de la qualité et de la gestion des risques.

Ces données présentées au comité de suivi qualité et aux référents qualité sont en cohérence avec les résultats de la der-nière évaluation par la Haute Autorité de Santé : « Certification avec une seule recommandation ».

Cet état des lieux constitue une base de travail pour répondre au mieux aux nouvelles exigences de la V2014 qui se déroulera durant l’année 2015.

Afin d’inscrire l’amélioration de la qua-lité dans une démarche continue, la HAS a décidé de mettre en place un compte qualité qui sera alimenté tous les deux ans et qui vient s’intercaler entre les vi-sites quadriennales.

Le compte qualité constitue un rendez-vous bi-annuel entre la HAS et l’établis-sement. Il contribue à faire converger dans un même document les axes prio-ritaires de l’évaluation externe (Certifica-

tion) et le programme d’amélioration de la qualité et de la gestion des risques de l’établissement.

La HAS a mis en place des nouvelles mo-dalités d’investigation pour les experts-visiteurs lors des futures visites :

• l’audit de processus : c’est une mé-thode qui consiste à examiner l’organisa-tion d’un processus pour s’assurer de sa maîtrise et de sa capacité à atteindre les objectifs,

• le patient traçeur : c’est une méthode qui consiste à analyser le parcours du patient tout au long de sa prise en charge en mettant en exergue les interfaces, notamment la collaboration interprofes-sionnelle et interdisciplinaire.

Ces nouveaux éléments viennent d’être présentés aux différents comités. Ils se-ront explicités et développés tout au long de l’année.

Jean-Claude Péna et Dr Maria-Cristina Galeazzi

Service Qualité

Nouveau calendrier défini par la HAS

M. Jean Vuillermoz, adjoint au Maire de Paris, chargé du sport a siégé durant 15 ans au Conseil de notre établissement.

Sa participation a été active et assidue. M. Jean

Vuillermoz a épaulé les directeurs en place dans la conduite de la relocalisation de Maison Blanche, dossier d’une ampleur sans précédent.

Mme Nicole Pruniaux dira dans son dis-cours prononcé à l’occasion du départ de M. Vuillermoz : « [....] Pendant les dix ans que j’ai travaillés à vos côtés, j’ai appris à

vous connaître, ainsi je vous ai apprécié, estimé et même admiré...» Elle poursuivra : « [....] Rien ne peut vous faire dévier de la recherche de l’intérêt collectif : vous fixez vos positions en fonction de celui-ci, sans souci de ménager ou de favoriser votre « pouvoir », sans esprit partisan, sans donner ni recevoir de ligne de conduite : vous êtes un homme libre... » et d’ajouter : « [....] Dans votre fonction à Maison Blanche, vous avez pris vos décisions et vos positions avec un seul souci : l’in-térêt des patients ».

Mme Nicole Pruniaux terminera en disant : « M. le Président vous avez conduit l’établissement avec tact, pondération, sérénité. Vous avez été soucieux des intérêts

des personnels, des patients, des deniers publics... Merci pour tout cela, merci pour être qui vous êtes, merci pour votre ac-tion pour Maison Blanche.»

Le Comité de rédaction

Départ de Monsieur Jean Vuillermoz,président du conseil de surveillance de l’EPS Maison Blanche

de gche à dte : M. Mehedi Henry , Dr Norbert Skurnik, Dr Annie Msellati, M. Lazare Reyes, Mme Nicole Pruniaux, M. Jean Vuillermoz

3Le saviez-vous ?

2013 a vu la mise en ligne du nouveau site Internet de l’EPS Maison Blanche. Au cours de l’année 2014 nous tra-vaillons à la mise à jour du site Intranet : de son contenu et de son apparence.

Afin de faciliter la recherche de docu-ments et d’informations nécessaires aux missions de chacun, la première étape est consacrée à la mise en place d’une nou-velle page d’accueil. Parallèlement et pour épurer et clarifier l’arborescence du site, le contenu de la gestion documentaire et des accès directs est revu avec chaque

direction responsable des dossiers lors de réunions communes avec le service Com-munication.

Le support technique est assuré par M. Olivier Garcia du service Informatique.

Vous pouvez adresser vos remarques et suggestions sur cette nouvelle arbores-cence à l’adresse suivante :

[email protected] constaterez que l’agencement de la page d’accueil a été modifié et de nou-velles rubriques ont été créées.

La mise en ligne de ces nouveautés aura lieu dans la semaine du 7 avril 2014.

Cécilia Pommier, Assistante de communication, gestionnaire documentaire

Le site IntrAnet fait peau neuve !

Le menu déroulant « ETABLISSEMENT » rassemble les accès aux dossiers des services de soins, des direc-tions fonctionnelles ou encore des services de la vie sociale du professionnel (CLOS, Syndicats...).

Ces documents sont « marqués » dans la Ges-tion documentaire comme « nouveau ». Ils sont mis en avant ici quelques temps afin d’être vus et lus par le plus grand nombre.

Cette rubrique a été mise en avant pour une meilleure visibilité des informations ponc-tuelles. Des flèches directionnelles vous per-mettront de passer d’une brève à l’autre.

L’annuaire interne a intégré la rubrique «OUTILS».

Cette rubrique permet de mettre en avant des informa-tions récentes publiées par le Psycom et Hospimédia. Des flèches directionnelles vous permettront de passer d’une brève à l’autre et d’un site à l’autre.

Les informations à obtenir dans l’ur-gence ou l’accès direct aux infor-mations courantes (annuaire interne, imprimés, ect.) ont été regroupés dans cette rubrique.

Nouvel accès direct au dossier concernant le Handicap au travail. Vous y trouverez les actions menées dans ce domaine par l’EPS Maison Blanche.

L’espace d’accès à la re-cherche par mots clefs, a été grossi et placé de façon plus visible.

4

Chaque semaine, plusieurs dizaines d’interventions sont coordonnées sur l’ensemble des sites de l’Etablis-sement par les équipes de la Direc-tion du Patrimoine, de la Logistique, des Achats et des Travaux (DPLAT). A compter de ce numéro, nous vous présenterons les principales opéra-tions planifiées ou en cours ainsi que les grands projets que nous menons dans une perspective d’amélioration continue de l’accueil de nos patients et de vos conditions de travail.

Fabienne Tisnès, Directrice du Patrimoine, de la Logistique, des Achats et des Travaux

Focus sur ...Réorganisation

de la fonction impression

La gestion du papier constitue un enjeu important pour l’EPS Maison Blanche, tant vis-à-vis de sa stratégie de dévelop-pement durable que sur le plan financier. Dans une perspective de réduction de ses impacts environnementaux et écono-miques, la fonction impression doit être repensée. Une réflexion est actuellement menée en ce sens sur les sites d’hospitali-sation parisiens. Dans un premier temps, l’inventaire de leurs équipements et les tableaux de bord de leurs consommations sont présentés aux services concernés, qui sont ensuite invités à définir eux-mêmes des axes d’amélioration. Courant avril, au

moment où la première phase sera initiée sur les sites de Bichat et d’Hauteville, les équipes d’Avron et de Lasalle présente-ront leurs propositions. Cette démarche sera ensuite généralisée.

Focus sur ...Aménagement du futur CATTP

du 23ème SecteurConformément au projet d’établissement 2011-2015, les activités des deux Centres d’Activités Thérapeutiques à Temps Par-tiel (CATTP) du 23ème secteur, Ordener et Carpeaux, seront regroupés dès le mois d’octobre au rez-de-chaussée des locaux du 258, rue Marcadet (Paris XVIIIème). Afin d’adapter au mieux ces espaces aux besoins des équipes, des travaux de réha-bilitation y ont débuté en janvier. Le sous-sol, qui continuera d’accueillir à la fois les consultations de thérapie familiale et de couple et celle de la psychiatrie transcul-turelle, sera également réaménagé.

Calendrier des travaux

• Unité d’hospitalisation Maison Blanche XXème - Avron

• Afin d’assurer la sécurité des per-sonnels, des travaux de câblage complé-mentaires et de programmation des ap-pels à renfort sont réalisés sur l’ensemble du bâtiment.

Achèvement du chantier : fin mars.

• Sur Avron-Est, dix chambres, répar-ties sur les trois niveaux feront l’objet de

travaux de réfection en peinture. Assurée par une entreprise extérieure (PPS), cette prestation débutera au printemps.Durée prévisionnelle : cinq semaines.

• Unité d’hospitalisation Maison Blanche Xème - Hauteville • Partiellement dégradée par un dégât des eaux en 2010, la façade sur rue est en cours de restauration.Achèvement du chantier : fin mars.

Calendrier des interventionsde maintenance

• Tous sites : • Vérification annuelle des extincteurs : mars (Neuilly-sur-Marne) et mai (Paris). • Contrôle annuel des instal-lations électriques : mars à juin.• Structures disposant des installations concernées : • Vérification semestrielle et triennale des centrales incendie :

mars et mai.• Contrôle semestriel des débits de

désenfumage : mars à mai.• Vérification semestrielle des clima-

tiseurs : mai.• Vérification semestrielle des portes

et rideaux automatiques ou motorisés : juin.

• Nettoyage des réseaux aérauliques : juillet-août.

Florian Viel Technicien Supérieur Hospitalier

Marchés de maintenance - DPLAT

La Vie de l’Etablissement

L’actualité de la Direction du Patrimoine, de la Logistique,des Achats et des Travaux

Façade Maison Blanche - Hauteville

Maquette réalisée par les patients et l’équipe du CATTP du 23ème secteur

5La Vie de l’Etablissement

Depuis 2009, des infirmiers du 22ème secteur et des autres secteurs du 18ème arrondissement de Maison Blanche sont détachés au S.A.U. Bichat pour assurer la prise en charge de patients « psychiatriques ».

Un psychiatre est présent 24h/24, les infir-miers assurent une permanence 7j/7 de 11h30 à 21h30. Les infirmiers de Perray-Vaucluse sont également impliqués.

Nouvelle cadre faisant fonction depuis 2013, Madame Liliane Canévet a souhaité mettre en lumière son équipe...

La journée type d’une infirmière ?Il n’y en a pas ! Pas de routine au S.A.U., sauf pour les transmissions à heure fixe. Il faut savoir travailler dans l’urgence sans se précipiter, savoir s’adapter, analyser sans se laisser déborder. Il est impossible d’arri-ver au S.A.U. avec ses vérités et une pra-tique figée, la remise en question fait partie de notre quotidien, la patience aussi.

Ce qui valorise notre travail ?• La gestion de la crise : c’est ce qui nous a « poussé » ici.• Notre autonomie : nous réalisons les

entretiens infirmiers, il y a une réelle triangulaire entre le médecin, le patient et nous.• Le premier contact : la psychiatrie effraie encore. Ce premier contact avec le patient est donc décisif et déterminant pour une bonne prise en charge.

Comment se passe la collabora-tion avec les somaticiens ?

Nous avons un rôle de médiateur, nous œuvrons pour faciliter la communication et la compréhension. Ce rôle de liaison, s’il est préférable dans notre travail, il est indispensable avec les somaticiens.

5 années de cohabitation ont réussi à créer une vraie synergie entre ceux qui soignent le corps et ceux qui soignent l’esprit. La prise en charge des patients au S.A.U. de Bichat est devenue au fil des an-nées, plus pertinente et professionnelle, conscients qu’il est important d’œuvrer pour toujours mieux faire.

Nos difficultés ?

• Le temps : il est comme toujours com-pliqué d’en avoir la même notion pour un urgentiste somaticien et un psychiatre : l’évaluation et l’orientation d’un patient ne peuvent se faire dans la précipitation !

• Les moyens : pas d’accès à Cortexte au S.A.U., une seule ligne téléphonique pour des prises en charge multiples. Des contentions pas toujours adaptées aux brancards, certaines très usées et en quantité insuffisante pour des journées où nous en réalisons 4 à 5.

• L’isolement psychologique et physique : nous sommes à l’hôpital Bichat, sans accès à l’intranet de Maison Blanche, aux notes internes, ... Absence de soupape : nous récupérons beaucoup la souffrance des autres, mais n’avons pas de temps à nous, où verbaliser notre « trop plein ».

Et l’avenir ?Conscients de ne jamais être dans l’ac-quis, nous souhaitons approfondir et améliorer nos compétences.

Nous venons de recruter une nouvelle collègue. Du sang neuf ! C’est aussi ça le S.A.U., un renouveau perpétuel. Alors, venez nous rejoindre, ici, c’est toujours une aventure, un lieu de rencontre de spécialistes de la psychiatrie.

Liliane Canévet, Cadre de santéS.A.U. Bichat 22ème secteur

Le S.A.U. BICHAT - Service d’Accueil et d’Urgence

de gche à dte :1er plan : Nathalie Lorenzo, infirmière, Liliane Canévet, cadre de santé, Hélène Paonessa, infirmière,

2nd plan : Rabha Dardek, infirmière, Roseline Alexis, infirmière, Pauline Breuillier, infirmière.

6Dossier

Le professionnel hospitalier éco-responsable L’expérience menée au pôle 75G07

A l’heure où de plus en plus sont encouragées et se mettent en place des pratiques et démarches dites « responsables », le pôle 75G07 a dé-cidé de relever le défi du développe-ment durable. Le projet d’élaborer et de diffuser un petit guide à l’inten-tion des professionnels hospitaliers éco-responsables a ainsi vu le jour. Mais pourquoi un guide de plus dans la profusion des protocoles, consignes, manuels, et autres recom-mandations de bonnes pratiques qui jalonnent et encadrent déjà toutes les activités hospitalières ?

Développement durable :de quoi parlons-nous ?

C’est un développement qui prévoit des améliorations réelles de la qualité de vie des hommes et en même temps conserve la vitalité et la diversité de la terre. Selon le manuel de certification V10, le déve-loppement durable est la capacité des générations présentes à satisfaire leurs besoins sans empêcher les générations futures de satisfaire leurs propres be-soins.

Quels sont les trois piliersdu développement durable ?

1 - Volet écologique : préservation de l’environnement pour qu’il soit VIVABLE.

2 - Volet économique : recherche d’un modèle et d’un progrès économique VIABLE.

3 - Volet social : bien-être des salariés au travail pour une société EQUITABLE.

Eco-quoi ?

L’éco-responsabilité s’inscrit dans la stra-tégie du développement durable.

Etre éco-responsable, c’est quoi ?• un état d’esprit• une valeur à partager• un engagement fort• un devoir d’exemplarité et de prévention• le geste qui compte• un comportement collectif à adopter.

Etre éco-responsable, pourquoi ?• pour protéger la planète• pour préserver notre qualité de vie• pour limiter les impacts environnemen- taux de nos activités hospitalières• pour anticiper les futures évolutions• pour répondre aux obligations légales

(Déclaration de Rio en 1992, Charte de l’environ-nement en 2005, Grenelle de l’environnement en 2007, Certification HAS V2010…).

Que contient le guide ?

Intitulé « Guide du professionnel hospitalier éco-responsable », il est inspiré du livret éla-boré par l’ADEME*. Il décline en termes simples des conseils utiles et pratiques, peu contraignants et plein de bon sens, pour permettre à chacun de vivre dans un environnement de plus en plus respon-sable et sécurisant. Il cible quatre items qui sont : le tri des déchets, la réduction du papier, la diminution de l’utilisation de l’électricité et la limitation de la consom-mation d’eau.

Exemples :- je respecte les consignes d’entreposage et de circuits des déchets,- je n’imprime pas systématiquement mes documents et courriels,- je m’absente d’un bureau : j’éteins la lu-mière…

La diminution des dépenses énergé-tiques, la valorisation maximale des déchets, la dématérialisation des docu-ments, ainsi que la formation et l’infor-mation du personnel font déjà partie des domaines dans lesquels des actions

ont été engagées ou sont en cours par la Directoin du Patrimoine, de la Logistique, des Achats et des Travaux (DPLAT) dans le cadre de la stratégie de développement durable de notre établissement**.

L’élaboration du guide a été faite dans une démarche collaborative. La première étape a d’abord été de convaincre les acteurs clés de la nécessité d’agir. Le Dr Sonia Bouley, chef de pôle du 7ème secteur, et toute l’équipe d’encadrement ont été immédiatement intéressés par le projet. Fort de cet engagement collectif, l’enca-drement supérieur s’est attelé à un travail de co-construction du guide avec les cinq cadres de santé du pôle et Mme Valérie Tellier, cadre administratif d’Hauteville. La participation documentaire de M. Florian Viel, référent en développement durable de l’institution et gestionnaire des risques liés à la logistique et à la technique, et ainsi que les chiffres fournis par la DPLAT ont permis de finaliser le document. L’inscription du projet dans la politique du pôle 75G07 a été réalisée par la pré-sentation du guide en réunion du Conseil de pôle. Le précédent chef de l’établis-sement, Mme Nicole Pruniaux, ainsi que Mme Evelyne Salem, coordinatrice géné-rale des soins et le service qualité ont été aussi informés de ce projet.

* « Petit guide d’un agent pas comme les autres face à ses éco-responsabilités au bureau » par l’ ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).**Présentation du développement durable faite par M. Viel en réunion des cadres du 23 novembre 2010.

Et la suite ?

Notre prochaine étape est la diffusion du guide. Les cadres de santé vont aussi re-layer l’information auprès des profession-nels afin de les sensibiliser et pour une participation active de l’ensemble des acteurs. Tout commence par ces petits gestes qui paraissent anodins mais qui comptent. En effet les bénéfices attendus

Nous n’héritons pas de la terre de nos parents,

nous l’empruntons à nos enfants Saint-Exupéry

Un environnement vivable avec un équilibre économique viable au sein

d’une société équitable rendent le développement durable.

7

Autre expériencede développement durablesur le CMP Sampaix (75G07)

Dans le cadre de la culture du bien-être au tra-vail, les professionnels du CMP Sampaix ont mis en place des séances de relaxation dans l’objectif d’améliorer la qualité de vie au travail et de renforcer les liens entre les équipes pour la création de valeurs durables partagées.Conduite par une infirmière, Mme Maria Perez, la séance d’une vingtaine de minutes proposée deux fois par semaine utilise le Body Scan ou Scan corporel, lequel est une des approches de la méthode mind- fullness, thérapie proposée aux patients dans cette structure. Conduite par la voix de l’infirmière sur une mu-sique propice à la détente, cet exercice permet de se concentrer sur chaque partie du corps en favorisant la relaxation.L’utilisation de cette méthode sur le lieu de travail entraîne la pensée à mieux réagir aux situations stressantes, développe les capaci-tés d’attention et de concentration, prévient l’épuisement et le burn-out et aide à être plei-nement présent ici et maintenant.La préservation des ressources humaines au travail se réalise aussi par leur épanouissement personnel et la valorisation des initiatives et des talents.

Joël Madelaine, Cadre de santéCMP Sampaix - Pôle 75G07 - Secteur Saint-Martin

Dossier

Le professionnel hospitalier éco-responsable L’expérience menée au pôle 75G07

sont multiples en termes d’anticipation des pénuries de ressources, de baisse des coûts de fonctionnement, de prévention des conséquences de nos activités dans le champ environnemental, etc…Notre souhait est que la diffusion de ce guide puisse, après expérimentation sur le pôle 75GO7, être généralisée sur tout l’établissement, apporter sa modeste contribution aux actions de développe-ment durable déjà entreprises par l’ins-titution, et ouvrir la voie à une réflexion plus large pour son intégration dans les pratiques de soin.

Le développement durable en santé ne se trouve-t-il pas déjà pleinement exprimé dans le serment d’Hippocrate « Primum non nocere, deinde curare » ou « d’abord ne pas nuire, ensuite soigner ? ».

« Un jour, dit la légende, il y eut un im-mense incendie de forêt. Tous les ani-maux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit coli-bri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit :

« Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

Si nous bougeons tous ensemble,nous pouvons faire changer

les choses !

Fanja Andrianoely, Cadre de santé supérieurPôle 75G07 - Secteur Saint-Martin

Agissons !

Le peu que l’on peut faire, le très peu que l‘on peut faire, il faut le faire

Théodore Monot

8La Vie de l’Etablissement

Les ateliers thérapeutiques sont défi-nis par deux textes de référence :La circulaire du 4 février 1958 sur l’organisation du travail des ma-lades mentaux dans les hôpitaux psychiatriques publics. L’arrêté du 14 mars 1986 relatif aux équipe-ments de lutte contre les maladies mentales, comportant ou pas un hébergement.Les ateliers thérapeutiques sont des unités de soins psychiatriques uti-lisant des techniques de soins par-ticulières pour un ré entraînement du patient à l’exercice d’une activité professionnelle et à une réinsertion sociale.

Vers une autonomie etune réinsertion professionnelleL’atelier thérapeutique a pour mission d’effectuer une évaluation globale des capacités d’autonomie et d’apprentis-sage à travers des techniques de mises en situations concrètes et diversifiées. Il as-sure un soutien et un accompagnement

thérapeutique personnalisé du patient. C’est un lieu de transition vers une auto-nomie et une réinsertion socioprofes-sionnelle.

Qui peut en bénéficier ?Les patients qui souffrent d’un trouble psychiatrique stabilisé (toutes patho-logies) et résidant dans le 10ème arr. Ils doivent avoir, au préalable, un projet de réinsertion socio-professionnelle en milieu protégé (ESAT) ou en milieu ordi-naire.

La prise en charge ?L’admission se fait sur prescription mé-dicale ou sur présentation du patient par son équipe référente (Médecin psy-chiatre et Assistante sociale). L’indication requiert l’adhésion du patient.Un entretien est ensuite proposé au patient avec le psychiatre et l’équipe soi-gnante permettant à la fois de présenter le fonctionnement et les objectifs de la prise en charge.Une période d’observation à temps plein de trois semaines permet au patient de découvrir les différents ateliers proposés.A cette issue et après un bilan de l’équipe pluridisciplinaire, une prise en charge individualisée est mise en place pour une période de un à trois ans.Des synthèses cliniques sont organisées avec les différents acteurs de la prise en charge du patient.Des activités sont proposées : Café de l’Atelier, « Point café », sport (en lien avec le CLAN), théâtre, poterie, ergothérapie,

informatique, groupes de parole, jardi-nage, écriture, musique, etc.Le Café de l’Atelier est l’axe organisateur de la prise en charge du patient. Il est ouvert trois jours sur cinq et sert des plats et des repas (1,5 à 3,5 euros) pour les patients et pour les membres des équipes soignantes du site Lucien Sampaix.

Le Café de l’Atelier est la princi-pale activité de la prise en chargeLes menus sont élaborés avec la partici-pation de la diététicienne, par les patients et les soignants. Cette activité permet de travailler les aspects cognitifs, les aspects sociaux et de mener des actions de pré-vention du syndrome métabolique.

Mais aussi, la régularité, le rythme dans le travail, la ponctualité, l’accomplisse-ment d’une tâche, le travail en équipe, le rapport aux autres, en complément aux tâches intrinsèques à toute entreprise de restauration ou autre.L’atelier travaille en étroite collaboration avec tous les intervenants du secteur et entretient ses liens extérieurs par des in-formations et orientations vers des ESAT, SAVS, AGEFIP, ADAP, des GEM, des cours et ateliers municipaux pour adultes, etc.L’atelier peut accueillir 20 patients. Il est ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h, encadré par la compétence d’une équipe pluridisciplinaire.

Fabrice Niquet, Cadre de santé Atelier thérapeutique

et l’équipe du Café de l’AtelierPôle 75G07 - Saint-Martin

« Faire la cuisine » semble facilement ac-cessible à tous. C’est même une activité pluriquotidienne pour la plupart d’entre nous. Mais faire de la restauration, avec « remise directe au consommateur » comme le dit le législateur attentif à notre sécurité alimentaire, relève d’un profes-sionnalisme particulièrement exigeant.

De plus, proposer une restauration dans l’enceinte d’une structure de soin impose une certaine cohérence avec les objectifs de santé pour la population en général et pour les usagers en santé mentale en particulier. Ainsi, les « Quiche au fromage- steak frites- tarte aux pommes » ne sau-

raient s’afficher au menu du café de l’ate-lier, même avec beaucoup d’humour !Les diététiciennes, Nelly Carpentier et Danièle Martin, ont donc collaboré avec l’équipe soignante pour apporter ces notions importantes d’hygiène et d’équi-libre, sans pour autant dénaturer les missions initiales du projet, ni découra-ger les participants. Et progressivement, la richesse de l’interdisciplinarité a pu introduire ces notions de menus à choix dirigé, de compatibilité nutritionnelle dans l’association de recettes tradition-nelles, de rations contrôlées pour un juste coût. Elle a permis l’arrivée remarquée de

charlottes sur les têtes en cuisine, ther-momètres, protocoles, fiches techniques, plan de nettoyage, cahier d’archivage des étiquettes… Toutes ces contraintes régle-mentaires exigées par les contrôleurs en hygiène de la préfecture lors de leur pas-sage, sans l’application desquelles l’acti-vité n’aurait pu se réaliser. Ainsi, chaque semaine, l’équipe de cui-sine du café de l’atelier propose des repas goûteux sains et équilibrés, préparés dans des conditions très professionnelles qui n’ont rien à envier à de nombreuses res-taurations commerciales !

Danièle Martin,Cadre de santé Diététicienne

Réinsertion socio-professionnelle :l’atelier thérapeutique Sampaix

Quand l’équilibre et l’hygiène s’invitent au Café de l’Atelier

Personnels et patient au Café de l’Atelier

9Un peu d’histoire

Le 9 juin 1940, l’ennemi franchit la Marne. Le 12, il atteint Château-Thierry. A Maison-Blanche, le directeur rappelle les instructions contenues dans la note du préfet du 31 mai enjoignant le personnel à rester à son poste sous peine de sanctions sévères. Le 14 juin, Paris est occupé. Tandis que les malades restent à l’abri dans l’hôpital, le per-sonnel dans sa très grande majorité respecte les ordres. Mais pour une cinquantaine d’agents, la peur du boche est la plus forte...

Les absents sont classés en trois catégories

Dans les semaines qui suivent, la direction classe les absents en trois catégories, A : il ne s’agit pas d’un abandon de poste ; B : agents absents le 10 juin, non auto-risés à s’absenter mais dont la présence au foyer d’enfants pouvait dans une cer-taine mesure justifier leur départ : sanc-tion mais pas de révocation ; C : aucun motif valable de départ : révocation.Le préfet licencie 51 des 55 agents concernés, avec effet le jour de cessation des fonctions : ils « n’appartiennent plus au personnel de Maison-Blanche » et sont priés de déposer « dans le moindre dé-lai », à l’économat, « tous objets qui sont la propriété de l’établissement (masque à gaz, trousseau de clefs, etc...) ».

Des infirmières qui échappent à la sanc-tion, l’une, « de repos les 12 et 13, a ac-compagné son fils dans la Sarthe, a fait à pied les 250 kms pour revenir à Neuilly. » Une autre, absente du 14 au 18, écrit :

« La nuit du jeudi 13 au 14, le bombardement a été telle-ment intense des villes envi-ronnantes que mes enfants âgés de 2, 8 et 10 ans ont pris peur et m’ont fait des crises de nerfs tour à tour, voulant à tout prix s’en aller dans la nuit. M’étant un peu affolée, je me suis réfugiée dans les bois du côté d’Ormesson et depuis j’ai marché jusqu’à Etampes, là voyant que l’ennemi nous rattrapait, j’ai voulu revenir et arrivée au-jourd’hui, j’ai appris le mal-heur qui me frappait car j’avais déserté mon service et ne peux être réinté-grée qu’avec votre générosité ». « La situa-tion exposée doit appeler l’indulgence », juge le directeur.

Relevée de ses fonctions pour abandon de service

Mais plusieurs de ses collègues qui ont fui pour mettre leurs enfants à l’abri sont révoquées, comme cette « très bonne infirmière » ayant 17 ans de service, re-levée de ses fonctions pour abandon de service : « Des déclarations faites par des infirmières qui l’accompagnaient, le jeudi 13 juin à 6 heures du matin, alors qu’elles venaient prendre leur service, c’est en apprenant que Paris venait d’être décla-rée ville ouverte, que Mme P. priait l’une de ses collègues de remettre ses clés au pavillon dont elle était surveillante infirmière et rebroussait chemin pour aller, a-t-elle dit, mettre sa petite fille en sécurité. », écrit en juin le directeur, qui précise en novembre : « Depuis la mort de sa belle-fille survenue à la suite d’un accident en mai dernier, Mme P. - dont le fils était mobilisé- devait s’occuper de sa petite fille. C’est pour la mettre en sécu-rité qu’elle a quitté son service le 13 juin. Doit assurer seule son existence. A réin-tégrer. » Elle obtiendra gain de cause en mars 1941, et en 1947 la reconstitution de sa carrière.

« Je me suis affolée car j’ai déjà passé 4 ans en pays envahi à la dernière guerre », fait valoir une infirmière : « excuse non valable ». Une autre « avait appris que les Allemands tuaient les malades men-taux », rapporte le directeur, qui la classe

dans la catégorie C, avant d’ajouter : « Très bonne infirmière. A réintégrer en raison de la situation de famille, mais avec descente de classe ». Une autre subit la même peine disciplinaire : elle avait déjà fui en septembre 1939 et eu trois jours de mise à pied. Comme elles deux, la plupart des infirmières relevées de leurs fonctions seront réintégrées par mesure de clémence, en avril 1941.

Un camp d’internement administratif

D’autres non. L’une, mal notée, ne sera réintégrée qu’en novembre 1944 : elle a servi « avec courage et abnégation » pendant « la bataille de la commune de Neuilly-Plaisance » fin août 1944, atteste le président de la délégation munici-pale spéciale de Neuilly-sur-Marne. Être communiste ne favorise pas non plus la clémence de l’Administration : une infir-mière cégétiste, absente du 13 juin au 2 août, est licenciée, et son mari, infirmier à Ville-Evrard, suspendu par mesure pré-fectorale. Résistante, elle sera détenue un an au Camp d’internement administra-tif de la Lande, à Monts (Indre-et-Loire). Elle est réintégrée après la Libération, comme onze de ses collègues.

La légalité républicaine rétablie, les arrê-tés de révocation et de réintégration sont rapportés. Certaines obtiennent en outre leur reclassement et un rappel de traite-ment, après avis du Conseil de discipline.

Docteur Michel Caire, Chef de serviceResponsable du Département d’Information Médicale - DIM

Juin 40 : l’exode

10Retour sur ...

L’Éducation thérapeutique du patient a pour objectif de rendre le patient plus autonome en facilitant son adhé-sion au traitement prescrit et en amé-liorant sa qualité de vie.

Un vif succès est accordé au premier forum sur ce thème qui s’est déroulé le 23 janvier 2014 à Maison Blanche. Une soixantaine de professionnels

soignants ont pu y participer avec de riches échanges.

Trois programmes validésLes programmes psycho éducatifs en cours à Maison Blanche ont été présentés. Trois ont déjà été validés par l’Agence Régio-nale de la Santé, deux sont en cours de rédaction pour une validation :• « Bien vivre avec sa schizophrénie », pôle 75G29• « Qualité de vie et traitement de la psychose », pôle 75G27• « Accompagner les proches de patients souffrant de la schizophrénie », pôle 75G23• « Qualité de vie avec ma psychose », pôle 75G24• Module additionnel soins somatiques, unité de Médecine générale.

Avec le soutien de la Direction des soins, une Unité Transversale pour l’Education du Patient (UTEP) formée de référents en ETP a été constituée. Elle coordonne

le développement de l’ETP dans l’institu-tion et apporte un soutien aux équipes qui souhaitent mettre en place un pro-gramme.

Les équipes se mobilisentdans ces actions

L’intérêt de cette pratique n’est plus à démontrer comme le prouve la mobili-sation des équipes qui se sont engagées dans ces actions.

Deux formations institutionnelles de « groupe opérationnel à l’ETP » sont pré-vues en 2014 (mars/avril et septembre/octobre) pour l’appropriation de la mé-thode et des étapes de la démarche édu-cative.

Pour plus d’information, vous pouvez contacter un des membres de l’UTEP. Leurs coordonnées sont disponibles au-près de la Direction des soins ou de la formation continue de Maison Blanche.

Les membres de l’Unité Transversale pour l’Education du Patient

Le 5ème colloque sur la douleur orga-nisé par Maison Blanche s’est déroulé « à pleins guichets », le 14 février der-nier à Paris. « La douleur dans tous ses états », titre de la journée, a été l’occa-sion d’écouter d’éminents orateurs, aborder la douleur sous des angles très différents, et notamment d’évoquer la douleur morale induite par la maladie mentale ou même par les soins, en l’oc-currence la chambre de soins intensifs.

Les communications des intervenants ont été riches en enseignements et ont permis de pousser la réflexion sur des sujets qui ont visiblement vivement inté-

ressé l’auditoire. Le public, nombreux (102 personnes recensées, dont une quarantaine venant d’autres établisse-ments publics ou privés, de mouvements associatifs) a permis d’enrichir le débat sur des questions aussi diverses que : les fondements philosophiques de la douleur et de la souffrance, le deuil de l’intégrité psychique, l’homme douloureux moins présent au monde, des témoignages sur le ressenti de soignants et de patients par rapport à la mise en chambre d’isole-ment, l’utilisation du MEOPA en psychia-trie, la spécificité de la maladie veineuse thrombo-embolique en psychiatrie et en-fin la communication d’un expert natio-nal sur les constipations iatrogènes.

Cette journée, qui pour la première fois, s’est déroulée sous le parrainage de l’Association Nationale pour la Promotion des Soins Somatiques en Santé Mentale, a également été l’occasion de pour-suivre la dynamique du Réseau National Douleur en Santé Mentale, dans lequel l’hôpital Maison Blanche est particuliè-rement impliqué. Sans nul doute que le succès de cette journée, dû en grande partie à l’investissement grandissant des soignants face au problème de la dou-leur, ouvrira des perspectives d’échanges de plus en plus riches tant au niveau ré-gional (Communauté Hospitalière de Ter-ritoire) que national (Réseau Douleur en Santé Mentale).

Docteur Nabil HallouchePrésident du CLUD

Forum Education Thérapeutique du Patient

de gche à dte : Dr Annie Msellati, M. Lazare Reyes, Dr Djéa Saravane, Dr Nabil Hallouche

Intervention de M. Antoine Joseph Assaf, philosophe

5ème colloque sur la douleur

11

La douleur est plus fréquente chez la personne âgée que chez l’adulte jeune. Elle peut toucher jusqu’à 90 % de la population en institu-tion. Toutefois, elle reste encore parfois mal identifiée, sous-évaluée, voire banalisée. Pourtant, il n’y a pas de modifica-tion du seuil douloureux chez la personne âgée qui, de plus, pré-sente des pathologies génératrices de douleurs.

Dans ce contexte, le groupe de travail de La Roseraie « EPP Douleur- Accompagne-ment de fin de vie » dont la réflexion a débuté en 2005, a élaboré un question-naire de satisfaction à l’intention des rési-dents, centré sur cette problématique. Les objectifs de ce travail étaient dans un premier temps, de connaître leur ressenti sur ce thème et, dans un second temps, de les informer de la politique de l’éta-blissement concernant la prise en charge de la douleur (présentation de la charte contre la douleur, du contrat d’engage-ment contre la douleur et du CLUD). Nous avons soumis 8 questions à 33 rési-dents répartis de façon homogène dans les 3 unités du service. Il s’agissait d’un hétéro-questionnaire avec méthodologie simple du fait du profil de la population accueillie.

Principaux résultats

• Nous constatons que 80% des résidents ont ressenti des douleurs physiques de-puis leur admission ; ce résultat nous incite à la recherche de ce symptôme qui doit rester une priorité durant tout le séjour du patient.

•Les douleurs ressenties sont perma-nentes (dans 50% des cas) : ceci nous rappelle l’importance de systématiser leur réévaluation après l’instauration d’un traitement.

•15% des résidents souffrent durant la nuit : l’équipe de nuit ne doit pas être oubliée dans les formations et doit être sensibilisée à la détection et à l’évalua-tion de la douleur.

• Quant aux douleurs liées aux soins, elles touchent 7,5% des répondants : des échelles d’évaluation spécifiques existent et doivent être connues et utilisées par les soignants.

•Des résultats positifs émergent : les rési-dents (pour 80% d’entre eux) n’hésitent pas à signaler leur douleur aux profession-nels qui la prennent en charge dans 80% des cas également. Néanmoins, la détec-tion systématique de la douleur, devrait éliminer les 20% restants qui ne bénéfi-cient pas du dépistage de la douleur.

• On relève que les résidents signalent de façon privilégiée leur douleur aux professionnels (médecins, infirmiers et aides-soignants -qu’ils ne distinguent pas toujours les uns des autres-) ainsi qu’aux psychologues et à leurs familles.

• 86% des résidents douloureux sont trai-tés et 74% ont bénéficié d’une réévalua-tion de l’efficacité du traitement instauré.

• Des effets secondaires liés aux traite-ments sont apparus dans 20% des cas, ce

qui doit, là encore nous inciter à systéma-tiser leur recherche.

• 57% seulement des résidents ont eu un dépistage systématique de la douleur, en dehors de toute plainte.

• Néanmoins, les résidents du service jugent globalement la prise en charge de leur douleur appropriée puisque 90% d’entre eux s’estiment satisfaits.

Les résultats de cette enquête seront restitués aux résidents.

Les résultats de cette enquête seront restitués aux résidents. A cette occasion les travaux du groupe « EPP Douleur- Accompagnement de fin de vie », leur seront exposés au cours de plusieurs séances d’information.Ainsi, seront abordés les différents types de douleurs auxquels ils peuvent être confrontés, l’utilisation des échelles d’évaluation de la douleur que nous leur proposons (EVA - EVS - Algoplus - Doloplus - DN4), les protocoles que nous utilisons et l’arsenal thérapeutique à leur disposition (MEOPA(1), EMLA®(2), morphi-niques…). Grâce à ce programme, le résident mieux informé, devient partenaire et acteur de sa prise en charge.

Isabelle Le Pennec, psychologue clinicienne,

Docteur Amel Nasfi, Chef de Pôle USLD La Roseraie

(1) Mélange Equimolaire Oxygène Protoxyde d’Azote (2) EMLA : crème anesthésiante localement

Prise en charge de la douleur à l’USLDRésultats d’une enquête de satisfaction réalisée auprès des résidentsde l’Unité de Soins de Longue Durée « La Roseraie »

Effectuer un dépistage systéma-

tique de la douleur

Former l’équipe de nuit

Informer les résidents

Réévaluer la douleur

Une grande majorité de résidents

satisfaits

Utiliser les outils d’évaluation

Soulager... une priorité durant

tout le séjour du patient

La Vie de l’Etablissement

12Agenda

Qui Fait Quoi ?

Comité de rédaction : Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?Marie-Geneviève Leclère : J’ai débuté ma car-rière à la crèche de Maison Blanche comme auxiliaire puéricultrice. j’ai repris des études pour être éducatrice de jeunes d’enfants. Les nombreuses expériences menées dans le mi-lieu associatif ont renforcé mon choix d’être animatrice auprès d’enfants et d’adultes (acti-vités socio-culturelles, participation à la créa-tion d’un projet de crèche aux horaires élargis, travail dans un institut médico-pédagogique auprès d’enfants handicapés, animations en maison de retraite).Après 28 ans de carrière auprès d’enfants, j’ai souhaité découvrir le travail auprès des per-sonnes âgées. La gérontologie ne m’était pas un terrain inconnu. J’avais déjà effectué des stages au sein d’unité de personnes âgées. Ainsi, je travaille depuis 2008 en qualité d’ani-matrice à l’USLD.CR : Comment définissez-vous votre métier ?MGL : J’aime mon métier pour son côté rela-tionnel et offrir à la personne vieillissante la possibilité de s’exprimer et de s’intégrer suivant son degré de dépendance et de son isolement par le biais du divertissement et

du plaisir. L’écoute, l’attention, le respect et l’accompagnement rendent la relation plus intense. Distraire est un jeu. Le jeu est un outil à multi facettes qui peut être utilisé pour tout type d’objectif créant ainsi la relation, la découverte, la rencontre, le partage entre les participants aux ateliers.Un animateur travaille sur la socialisation de la personne, les échanges. Il travaille sur le bien-être, le connu, le vécu et les envies. CR : Quel est votre rôle ?MGL : Certaines personnes âgées ont parfois un manque d’envie, il convient donc de les sti-muler, d’autres résidants sont très participa-tifs. C’est donc un challenge pour moi de me dire « ça va marcher » et de mettre tout en œuvre pour que chacun réussisse, à son degré, l’activité proposée tout en tenant compte des incapacités physiques ou mentales des rési-dents.Après l’activité, la relation doit continuer, entre animateur et résidents, et entre rési-dents. C’est une fonction différente d’avec les soignants : il n’y a pas de soins et de relation au corps ou très rarement et plutôt une rela-tion touchant la pensée, le moral et la dignité de la personne.J’ai beaucoup d’échanges avec les différents professionnels des services. L’animatrice a également une obligation de traçabilité.CR : Les activités que vous organisez, sont-elles prescrites ?MGL : Les médecins, psychiatres et kinésithé-rapeute nous informent de la pathologie ou des capacités motrices du résident, afin que l’on puisse réfléchir à des activités adaptées que nous faisons valider.CR : Quel genre d’activités organisez-vous ?Un programme est défini pour toute l’année.

Cinq « grandes » sorties sont proposées à tous les résidents et sept fois par an des sorties par petit groupes.Le matin, les activités sont plus dédiées à la gestuelle (gym et activités motrices) ; l’après-midi, aux activités manuelles ou artistiques, pour le groupe ou des personnes isolées dans leur chambre. Initiation à l’informatique, lecture, exposi-tions, groupes de paroles, loto, activités culi-naires, ciné-club, jardinage, barbecue, sorties extérieures constituent des moments de par-tage très diversifiés et propices à une atmos-phère chaleureuse. CR : Quels sont vos projets professionnels ?MGL : Je souhaiterais m’inscrire à des forma-tions internes sur la connaissance du patient, particulièrement de psychiatrie afin de leur proposé des activités spécifiques.D’autres objectifs avec de nouvelles anima-tions sont à envisager afin que les personnes qui intègrent ou qui ont intégré l’établisse-ment retrouvent certaines actions du passé (aller au marché, faire plus fréquemment des courses personnelles, prendre soin d’un ani-mal) …Ici, je me sens reconnue, soutenue par l’en-semble du personnel et à l’aise dans mon métier. Il y a un véritable esprit et travail d’équipe. CR : Quels sont vos hobbies ?MGL : J’aime l’art plastique, l’art graphique. Je porte beaucoup d’intérêt à la musique (gui-tare, chant traditionnel) et à la danse tradi-tionnelle. Je suis une passionnée de sport. J’aime également voyager, faire de nombreuses rencontres, découvrir l’histoire à travers les musées, les sites archéologiques, l’internet.

! Corps, Langage, Pensée chez l’Enfant et l’Adolescent : 3 avril 2014 « Le dia-gnostic psychiatrique : un fait de civilisa-tion ? » 22 mai 2014 « Projection du film Annonces, suivi d’un débat »

! Histoire de la BIUM : 3 avril 2014 « Martyrologe de la psychiatrie »

! Séminaires EMERGENCES : les 7 avril, 12 mai et 16 juin 2014 www.seminaire-emergences.fr

! Les Voi(es)x du livre : 10 avril 2014 P. Coupechoux, « Un homme comme vous. Essai sur l’humanité de la folie.»17 juin 2014 « La souffrande psychique des sans abris »

! Clinique du Cinéma : 10 avril 2014 « Camille Claudel » 13 mai 2014 « Le

jour du vin et des roses » 12 juin 2014 « Mahler »

! Le sujet toxicomane en question : 20 mai 2014 « Quelle douleur ? » 17 juin 2014 « Choisir la Toxicomanie » « Cha-cun son cadre »

! Toxicomanie et Psychose - 5ème journée : 20 juin 2014

! Thérapie Parents-Bébés : 3 juin 2014 « Diagnostic différentiel des nourrissons déprimés et des nourrissons à début d’autisme »

! Séminaires Unité Parent-Bébé : 12 juin 2014 « du diagnostic précocis-sime d’autisme chez le bébé, à sa prise en charge »

! Rencontres CATTP Ile de France : 15 et 16 mai 2014. Les 15èmes Rencontres des CATTP d’Ile-de-France organisées par le CATTP Les Cariatides se dérouleront à nouveau à Neuilly-sur-Seine. La journée du 15 ouverte au public, se déroulera au Théâtre « Le 167 » où une dizaine de CATTP exposeront peintures, photos, sculptures, vidéos et se produiront sur scène avec des représentations théâ-trales et des chorales.Le 16 mai, les participants se réuniront pour un pique-nique à l’Ile de La Jatte.Cette manifestation favorise le croise-ment d’expériences, de confrontations des pratiques thérapeutiques qui ont re-cours, dans nos structures de soins extra-hospitalières, à des médias artistiques.Inscription : [email protected]

Aujourd’hui ... Marie-Geneviève Leclère, animatrice à l’USLD La Roseraie