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REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013 - N°455 // 15

La surveillance de la maladie des

légionnaires (ML) est assurée pour

l’Europe par l’European Legion-naires’ Disease Surveillance Network

(ELDSNet) et coordonnée par l’Euro-pean Center for Disease Prevention and Control (ECDC, Stockholm). Les

cas notifiés par les pays européens

sont enregistrés par la base de don-

nées European Surveillance System

(TESSy). Un total de 5 551 et de 6 305

en 2009 et 2010 respectivement ont

été signalés par 29 pays.

L’incidence était de 1,20 cas pour 100 000 en 2010, supérieure de 12 % à l’incidence de 2009, compatible avec la tendance à l’augmentation observée depuis 2005. Cette augmentation est essentiellement due à des infections communautaires, notamment en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, essentiellement en août-septembre. L’été particulièrement chaud en 2010 en Europe aurait joué un rôle dans cette augmentation.La ML est une infection sévère à risque létal, due à Legionella spp. C’est une pneumonie sévère accompagnée de fièvre, diarrhée, myalgie, dysfonction rénale et hépatique, délire. La bactérie à Gram négative contamine les sys-tèmes d’adduction d’eau. La contami-nation humaine se produit par inhalation d’aérosols aqueux vecteurs des bacté-ries. Parmi celles-ci, L. pneumophila est l’agent d’environ 90 % des cas.

En outre, parmi les 16 sérogroupes iden-tifiés de L. pneumophila, L. pneumo-phila sérogroupe 1 est le plus souvent impliquée, avec environ 85 % des cas de ML. La surveillance épidémiologique au niveau européen a démarré en 1996 avec publication de rapports de veille tous les 2 ans à partir de 2000. Depuis 2010 la surveillance est assurée par le Réseau européen de surveillance de la maladie des légionnaires (ELDSNet) et coordonné par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC, Stockholm).Suite à une période d’augmentation régu-lière des cas annuels au niveau euro-péen, le nombre de cas de ML a semblé atteindre un plateau de 5 500-6 000 cas entre 2005 et 2009, suivi d’une augmen-tation des cas en 2010. La ML entraîne environ 500 décès par an en Europe. Avec le réchauffement climatique mondial et le risque de températures extrêmes dans le futur, des situations comme celle de l’été 2010 doivent faire prévoir des campagnes d’information et de maîtrise épidémique. Par ailleurs, il faut améliorer le taux de notifications des pays de l’est de l’Europe, pour connaître les causes des sous-déclarations.

J.-M. M

Source : Beauté J, Zucs P, de Jong B, European legionnaires’ disease surveil-lance network. Legionnaires’ disease in Europe, 2009-2010. Euro Surveill. 2013 ;18(10):pii=20417. Disponible sur http://www.eurosurveillance.

org/ViewArticle.aspx?ArticleId=20417.

Maladie des légionnaires en Europe 2009-2010

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BRÈVES

Éosinophiles multicibles

Les éosinophiles ont la capacité de réguler l’immunité locale et la réponse inflammatoire, et leur accumulation dans les tissus et dans le sang est associée avec plusieurs mala-dies inflammatoires ou infectieuses. Les traitements les ciblant pourraient contribuer à maîtriser des maladies, tels asthme et allergie mais aussi des maladies non primitivement asso-ciées à l’éosinophilie, maladies auto-immunes ou malignes, estiment P. Fulkerson et coll. (Pédiatrie, Cincinnati). Des agents thérapeutiques ciblant les étapes spécifiques des éosinophiles : développe-ment, migration et activation, sont récemment entrés en utilisation clinique et ont montré des résultats encourageants qui ont éclairé leur rôle. Les auteurs décrivent les récentes avancées du développement des traitements de première génération ciblant les éosinophiles et leur place dans les thérapies ciblées visant les perturbations qui leur sont dues.

Source : Nat Rev Drug Discov 2013;21; 117-29. doi : 10.1038/nrd3838.

Cancer

après zona

Quatre équipes britan-niques (RD Neal et coll.) ont recherché le risque de cancer après infec-tion à VZV ayant donné lieu à un zona et l’impact de cette affection sur la survie après cancer, sa-chant que la résurgence d’un zona est associée à une immunodépres-sion. L’étude a apparié des sujets ayant eu une infection avec des sujets n’en ayant pas eu. Les antécédents de cancer après zona ont été recherchés. Au total, 2 054 cancers ont été retrouvés chez 74 029 patients (13 428 avec zona, 60 601 contrôles). Le risque de cancer (hazard ratio) était de 2,42 % (2,21-2,66) et le temps moyen d’émergence du cancer de 815 jours. Le risque varie selon le type de cancer, il est plus élevé chez le patient jeune. Un antécédent d’immunosuppression n’influe pas sur le risque et le diagnostic de zona avant cancer n’affecte pas la survie. Conclusion, cette étude établit l’association entre zona et futur diagnostic de cancer.

Source : Br J Cancer 2013;108:721-6. doi :10.1038/bjc.2013.13.D

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Cas de maladie des légionnaires par mois d’émergence, Union européenne, Islande et Norvège, 2010 et 2008-2009 (n = 16 549).

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