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67 e Congrès de la Société nationale franc ¸ aise de médecine interne, 5, 6 et 7 juin 2013, Marseille / La Revue de médecine interne 34S (2013) A32–A84 A37 Conclusion.– Les patients HIC peuvent être considérés comme un modèle de « guérison fonctionnelle » mais ils sont surtout impor- tants car leur étude permet de dégager des corrélats de protection qui seront utilisables dans les stratégies vaccinales. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.03.234 CO011 IP10 et CD163 soluble sont des biomarqueurs corrélés au déclin lymphocytaire T CD4 et à l’activation immune chez les patients HIV controllers N. Noel a , F. Boufassa b , C. Lecuroux c , A. Saez-Cirion d , M. Conti e , S. Hua c , C. Bourgeois c , G. Pancino d , C. Goujard f , A. Venet c , O. Lambotte g a Médecine interne, centre hospitalier universitaire de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France b Inserm U1018, CHU de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France c U1012, Inserm, Le Kremlin-Bicêtre, France d Unité des rétrovirus, institut Pasteur, Paris, France e Laboratoire de biochimie A, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France f Service de médecine interne, hôpital Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France g Médecine interne, CHU du Kremlin-Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France Introduction.– Les patients HIV controllers (HICs) sont des patients infectés par le VIH1 chez lesquels la réplication virale est spon- tanément indétectable sur le long terme, sans aucun traitement antirétroviral (ARV). En France, ces patients sont inclus au sein de la cohorte des extrêmes (CODEX), sous l’égide de l’ANRS. Leur identification en 2005, et les études menées depuis sur ce groupe particulier de patients, ont permis d’avancer dans la compréhen- sion des mécanismes sous-tendant le contrôle antiviral. Si tout n’est pas élucidé, un rôle du terrain génétique (allèle HLA B57) et de l’immunité lymphocytaire T CD8 spécifique anti-VIH sont suspectés. Une activation immune et son lien avec la transloca- tion digestive de produits microbiens ont été rapportés chez ces patients. En outre, certains HICs présentent une baisse de leurs lym- phocytes T (LT) CD4 ainsi que des évènements non SIDA tels qu’une athérosclérose accélérée, malgré un virus indétectable. Les niveaux des biomarqueurs inflammatoires et leurs relations avec la baisse des LT CD4 n’ont jamais été étudiés dans une large cohorte. Patients et méthodes.– Comparaison transversale des concen- trations plasmatiques de cyto/chimiokines (TNFa, IL6, IL10, IP10, MCP1, CD14s, CD163s) mesurés en dosages multiplex (FlowCytomix TM , eBioscience) et Elisa (R&D, Roche) entre 70 HICs, 33 patients infectés par le VIH1 et virémiques non traités (VIR), 30 patients sous ARV et 40 donneurs sains (HD). Parmi les HICs, une analyse longitudinale étudiait l’interaction entre ces biomar- queurs et l’activation cellulaire (analyse par FACS des populations CD38 + et HLA-DR+ sur les LT CD4+ et CD8+), les réponses T CD8 spécifiques du VIH (ELIspot-IFN) et la cinétique des LT CD4. Résultats.– Les patients HICs avait une signature cytokinique dis- tincte des HD, avec des niveaux plus élevés d’IP10, TNF et CD14 soluble (p = 0,016 ; p = 0,002 et p < 0,0001). Ils avaient des niveaux de cytokines pro- et anti-inflammatoires (IP10, IL6, MCP1, CD163s, IL10) inférieurs aux VIR, et similaires aux patients sous ARV. Parmi les HICs, il existait une corrélation positive entre les taux d’IP10 et la proportion de LT CD8+ et CD4+ activés (HLADR+ CD38+ ; r = 0,318, p = 0,02 et r = 0,378, p = 0,0062), ainsi qu’avec les réponses T CD8 spécifiques du VIH (ELIspot-IFN). La proportion de LT CD8+ activés était également positivement corrélée avec les taux de CD163s, IL6 et MCP1. Le nadir, ainsi que le taux concomitant de LT CD4 circulants, étaient négativement corrélés avec les taux d’IP10 et de CD163s chez les patients HICs. Aucune association n’existait avec la charge virale circulante (ni en quantification ARN ultrasensible ni en ADN total). En outre, les taux d’IP10 et de CD163s à j0 étaient négativement cor- rélés avec la quantification de LT CD4 à M12 (r = –0,40, p = 0,0016 et r = –0,30, p = 0,017). Une analyse des courbe ROC permettait de déterminer un seuil d’IP10 prédictif d’un taux de LT CD4 inférieur à 500/mm 3 à M12 dans nos conditions. Conclusion.– Les patients HIC présentent une inflammation persis- tante liée à leur activation immunitaire cellulaire, qui pourrait jouer un rôle dans l’épuisement des lymphocytes T CD4 sur le long terme. Une surveillance étroite des niveaux d’IP10 et de CD163s pourrait servir à détecter précocement les patients à risque de déclin T CD4. L’enseignement tiré de l’étude des niveaux d’inflammation chez ces patients particuliers pourrait servir à l’élaboration de stratégies de surveillance et de prise en charge de l’ensemble des patients infectés par le VIH. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.03.235 CO012 Maladies auto-immunes au cours de l’infection par le VIH : 33 observations L. Iordache a , P. Cacoub b , O. Launay c , L. Guillevin d , O. Bouchaud e , C. Goujard f , V. Jeantils g , L. Weiss h , F. Boue i , T. Hanslik j , L. Galicier k , O. Fain a Groupe de recherche MAI/VIH, R. Dhote, R. Fior, E. Pillebout, A. Mekinian, O. Lambotte a Service de médecine interne, hôpital Jean Verdier, Bondy, France b Service de médecine interne, hôpital de la Pitié, Paris, France c Centre de vaccinologie, hôpital Cochin, Paris, France d Service de médecine interne, hôpital Cochin, Paris, France e Service de maladies infectieuses, hôpital Avicenne, Bobigny, France f Service de médecine interne, hôpital Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France g Unité de maladies infectieuses et tropicales, hôpital Jean-Verdier, Bondy, France h Service d’immunologie, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris, France i Service de médecine interne, hôpital Antoine-Beclère, Clamart, France j Service de médecine interne et néphrologie, hôpital Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt, France k Service d’immunologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France Introduction.– L’efficacité des traitements antirétroviraux au cours de l’infection par le VIH amène à voir émerger de nouvelles compli- cations ou affections associées (risque vasculaire, néoplasique...). L’impact sur la survenue de maladies auto-immunes est probable mais peu de séries sont rapportées. Patients et méthodes.– Recueil des observations de maladies auto- immunes (MAI) survenues au cours d’une infection par le VIH entre 1983 et 2012. Résultats.– Les données concernant 33 patients ont été recueillies : 21 femmes et 12 hommes ; âge moyen au diagnostic de la maladie auto-immune 40 ans ; durée moyenne de suivi 12,3 ans. Les pathologies représentées étaient : polyarthrite rhumatoïde (PR) (5), vascularite (5), maladie de Basedow (3), syndrome des anti-phospholipides (SAPL) (3), lupus cutané/systémique (3), mala- die de Still (2), hépatite auto-immune (2), anémie hémolytique auto-immune (AHAI) (2), purpura thrombopénique immunolo- gique (PTI) (2), thyroïdite de Hashimoto (1), maladie de Behcet (1), sclérose en plaques (1), fibrose pulmonaire (1), cirrhose biliaire primitive (2), syndrome des anti-synthétases (1), pseudopolyar- thrite rhizomélique (1), spondylarthrite ankylosante (1), rectocolite hémorragique (1), sarcoïdose (1), uvéite antérieure bilatérale (1). Six patients présentaient deux pathologies. Dans six cas, la maladie auto-immune précédait l’infection par le VIH et dans sept cas la séropositivité pour le VIH a été découverte en même temps que la pathologie auto-immune (dont trois des cinq cas de vascularite).

Maladies auto-immunes au cours de l’infection par le VIH : 33 observations

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Page 1: Maladies auto-immunes au cours de l’infection par le VIH : 33 observations

67e Congrès de la Société nationale francaise de médecine interne, 5, 6 et 7 juin 2013, Marseille / La Revue de médecine interne 34S (2013) A32–A84 A37

Conclusion.– Les patients HIC peuvent être considérés comme unmodèle de « guérison fonctionnelle » mais ils sont surtout impor-tants car leur étude permet de dégager des corrélats de protectionqui seront utilisables dans les stratégies vaccinales.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.03.234

CO011IP10 et CD163 soluble sont des biomarqueurscorrélés au déclin lymphocytaire T CD4 et àl’activation immune chez les patients HIVcontrollersN. Noel a, F. Boufassa b, C. Lecuroux c, A. Saez-Cirion d, M. Conti e,S. Hua c, C. Bourgeois c, G. Pancino d, C. Goujard f, A. Venet c,O. Lambotte g

a Médecine interne, centre hospitalier universitaire de Bicêtre,Le Kremlin-Bicêtre, Franceb Inserm U1018, CHU de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, Francec U1012, Inserm, Le Kremlin-Bicêtre, Franced Unité des rétrovirus, institut Pasteur, Paris, Francee Laboratoire de biochimie A, hôpital Henri-Mondor, Créteil, Francef Service de médecine interne, hôpital Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre,Franceg Médecine interne, CHU du Kremlin-Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre,France

Introduction.– Les patients HIV controllers (HICs) sont des patientsinfectés par le VIH1 chez lesquels la réplication virale est spon-tanément indétectable sur le long terme, sans aucun traitementantirétroviral (ARV). En France, ces patients sont inclus au seinde la cohorte des extrêmes (CODEX), sous l’égide de l’ANRS. Leuridentification en 2005, et les études menées depuis sur ce groupeparticulier de patients, ont permis d’avancer dans la compréhen-sion des mécanismes sous-tendant le contrôle antiviral. Si toutn’est pas élucidé, un rôle du terrain génétique (allèle HLA B57)et de l’immunité lymphocytaire T CD8 spécifique anti-VIH sontsuspectés. Une activation immune et son lien avec la transloca-tion digestive de produits microbiens ont été rapportés chez cespatients. En outre, certains HICs présentent une baisse de leurs lym-phocytes T (LT) CD4 ainsi que des évènements non SIDA tels qu’uneathérosclérose accélérée, malgré un virus indétectable. Les niveauxdes biomarqueurs inflammatoires et leurs relations avec la baissedes LT CD4 n’ont jamais été étudiés dans une large cohorte.Patients et méthodes.– Comparaison transversale des concen-trations plasmatiques de cyto/chimiokines (TNFa, IL6, IL10,IP10, MCP1, CD14s, CD163s) mesurés en dosages multiplex(FlowCytomixTM, eBioscience) et Elisa (R&D, Roche) entre 70 HICs,33 patients infectés par le VIH1 et virémiques non traités (VIR),30 patients sous ARV et 40 donneurs sains (HD). Parmi les HICs,une analyse longitudinale étudiait l’interaction entre ces biomar-queurs et l’activation cellulaire (analyse par FACS des populationsCD38 + et HLA-DR+ sur les LT CD4+ et CD8+), les réponses TCD8 spécifiques du VIH (ELIspot-IFN�) et la cinétique des LT CD4.Résultats.– Les patients HICs avait une signature cytokinique dis-tincte des HD, avec des niveaux plus élevés d’IP10, TNF� etCD14 soluble (p = 0,016 ; p = 0,002 et p < 0,0001). Ils avaient desniveaux de cytokines pro- et anti-inflammatoires (IP10, IL6, MCP1,CD163s, IL10) inférieurs aux VIR, et similaires aux patients sousARV.Parmi les HICs, il existait une corrélation positive entre les tauxd’IP10 et la proportion de LT CD8+ et CD4+ activés (HLADR+ CD38+ ;r = 0,318, p = 0,02 et r = 0,378, p = 0,0062), ainsi qu’avec les réponsesT CD8 spécifiques du VIH (ELIspot-IFN�). La proportion de LT CD8+activés était également positivement corrélée avec les taux deCD163s, IL6 et MCP1.Le nadir, ainsi que le taux concomitant de LT CD4 circulants, étaientnégativement corrélés avec les taux d’IP10 et de CD163s chez lespatients HICs. Aucune association n’existait avec la charge virale

circulante (ni en quantification ARN ultrasensible ni en ADN total).En outre, les taux d’IP10 et de CD163s à j0 étaient négativement cor-rélés avec la quantification de LT CD4 à M12 (r = –0,40, p = 0,0016 etr = –0,30, p = 0,017). Une analyse des courbe ROC permettait dedéterminer un seuil d’IP10 prédictif d’un taux de LT CD4 inférieur à500/mm3 à M12 dans nos conditions.Conclusion.– Les patients HIC présentent une inflammation persis-tante liée à leur activation immunitaire cellulaire, qui pourrait jouerun rôle dans l’épuisement des lymphocytes T CD4 sur le long terme.Une surveillance étroite des niveaux d’IP10 et de CD163s pourraitservir à détecter précocement les patients à risque de déclin T CD4.L’enseignement tiré de l’étude des niveaux d’inflammation chezces patients particuliers pourrait servir à l’élaboration de stratégiesde surveillance et de prise en charge de l’ensemble des patientsinfectés par le VIH.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.03.235

CO012Maladies auto-immunes au cours de l’infectionpar le VIH : 33 observationsL. Iordache a, P. Cacoub b, O. Launay c, L. Guillevin d, O. Bouchaud e,C. Goujard f, V. Jeantils g, L. Weiss h, F. Boue i, T. Hanslik j,L. Galicier k, O. Fain a Groupe de recherche MAI/VIH, R. Dhote,R. Fior, E. Pillebout, A. Mekinian, O. Lambottea Service de médecine interne, hôpital Jean Verdier, Bondy, Franceb Service de médecine interne, hôpital de la Pitié, Paris, Francec Centre de vaccinologie, hôpital Cochin, Paris, Franced Service de médecine interne, hôpital Cochin, Paris, Francee Service de maladies infectieuses, hôpital Avicenne, Bobigny, Francef Service de médecine interne, hôpital Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre,Franceg Unité de maladies infectieuses et tropicales, hôpital Jean-Verdier,Bondy, Franceh Service d’immunologie, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris,Francei Service de médecine interne, hôpital Antoine-Beclère, Clamart,Francej Service de médecine interne et néphrologie, hôpital Ambroise-Paré,Boulogne-Billancourt, Francek Service d’immunologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France

Introduction.– L’efficacité des traitements antirétroviraux au coursde l’infection par le VIH amène à voir émerger de nouvelles compli-cations ou affections associées (risque vasculaire, néoplasique. . .).L’impact sur la survenue de maladies auto-immunes est probablemais peu de séries sont rapportées.Patients et méthodes.– Recueil des observations de maladies auto-immunes (MAI) survenues au cours d’une infection par le VIH entre1983 et 2012.Résultats.– Les données concernant 33 patients ont été recueillies :21 femmes et 12 hommes ; âge moyen au diagnostic de la maladieauto-immune 40 ans ; durée moyenne de suivi 12,3 ans.Les pathologies représentées étaient : polyarthrite rhumatoïde(PR) (5), vascularite (5), maladie de Basedow (3), syndrome desanti-phospholipides (SAPL) (3), lupus cutané/systémique (3), mala-die de Still (2), hépatite auto-immune (2), anémie hémolytiqueauto-immune (AHAI) (2), purpura thrombopénique immunolo-gique (PTI) (2), thyroïdite de Hashimoto (1), maladie de Behcet (1),sclérose en plaques (1), fibrose pulmonaire (1), cirrhose biliaireprimitive (2), syndrome des anti-synthétases (1), pseudopolyar-thrite rhizomélique (1), spondylarthrite ankylosante (1), rectocolitehémorragique (1), sarcoïdose (1), uvéite antérieure bilatérale (1).Six patients présentaient deux pathologies.Dans six cas, la maladie auto-immune précédait l’infection par leVIH et dans sept cas la séropositivité pour le VIH a été découverte enmême temps que la pathologie auto-immune (dont trois des cinqcas de vascularite).

Page 2: Maladies auto-immunes au cours de l’infection par le VIH : 33 observations

A38 67e Congrès de la Société nationale francaise de médecine interne, 5, 6 et 7 juin 2013, Marseille / La Revue de médecine interne 34S (2013) A32–A84

Parmi les 20 patients infectés par le VIH au moment du dia-gnostic d’une des 26 pathologies auto-immunes, les lymphocytesCD4 étaient inférieurs à 50/mm3 pour trois d’entre elles (deuxAHAI, un PTI) et entre 50/mm3 et 150/mm3 pour cinq, le rapportCD4/CD8 était supérieur à 1 pour quatre et la charge virale VIHdétectable pour 11 (dont quatre des cinq cas de vascularite).Huit patients ont présenté une poussée de leur maladie auto-immune au cours du suivi, trois patients ont présenté deuxpoussées et sept patients ont présenté trois poussées. Lorsde ces 35 poussées, les lymphocytes CD4 étaient inférieurs à200/mm3 pour cinq d’entre elles et inférieurs à 15 % pour deux ;la charge virale VIH était détectable pour sept ; le rapportCD4/CD8 était supérieur à 1 pour 11.Les traitements immunosuppresseurs administrés étaient : pred-nisone (19/5 en monothérapie), méthotrexate (7), méthylpred-nisolone (4), leflunomide (4), azathioprine (3), budésonide (3),cyclophosphamide (2), salazopyrine (2), IgIV (1), étanercept (1),rituximab (1) ; avec comme possibles complications : pneumo-pathie (1), zona (1), carcinome papillaire bien différencié de lathyroïde (1).Au dernier suivi, 17 patients étaient en rémission complète, dix enrémission partielle et six présentaient une maladie active.Discussion.– Certaines pathologies (principalement les vascularites)peuvent révéler une infection par le VIH. La découverte de la MAI oula survenue d’une poussée sont associées à un bon contrôle immu-novirologique ; la tolérance des traitements immunosuppresseursest bonne.Un état d’immunodépression avancé a été observé uniquementpour les cytopénies auto-immunes.Conclusion.–L’infection par le VIH est responsable d’une dysré-gulation du système immunitaire qui peut favoriser la surve-nue de pathologies auto-immunes, différentes selon le degréd’immunodépression. Les traitements antirétroviraux peuventainsi avoir un effet thérapeutique pour certaines et aggravant pourd’autres. Des études concernant des groupes plus homogènes depatients sont nécessaires.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.03.236

CO013Incidence et valeur prédictive positive à six moisdu dépistage de la tuberculose latente par testsin vitro chez les patients infectés par le VIH naïf detout ARV en France : résultats de l’étude STICIGRAVIH. NCT00805272A. Bourgarit a, G. Baron b, G. Breton c, J. Reynes d,Y. Yasdanpanah e, P. Ravaud b, O. Lortholary f,G. Carcelain g, IGRAVIH Study Groupa Inserm Umrs-945, médecine interne, diabète et maladiesmétaboliques, clinique médicale B, hôpital Pitié-Salpêtrière, Hus,Strasbourg, Franceb Centre d’épidémiologie clinique, hôpital Hôtel-Dieu, Paris, Francec Médecine interne, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, Franced Smit, hôpital Gui de Chauliac, Montpellier, Francee Maladies infectieuses et tropicales, hôpital Bichat Claude-Bernard,Paris, Francef Service des maladies infectieuses et tropicales, hôpital Necker, Paris,Franceg Inserm Umr-S 945, immunologie A, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris,France

Introduction.– Le dépistage et le traitement de la tuberculose latente(TBL) a montré son intérêt pour diminuer l’évolution et la mor-talité liée à la tuberculose-maladie, cela est particulièrement vraichez les patients immunodéprimés dont les patients infectés parle VIH. Ce dépistage, actuellement basé sur la mise en évidenced’une réponse immunologique mémoire antimycobactérienne (IDRou tests in vitro), est altéré par l’infection par le VIH. Toutefois les

tests in vitro (IGRA) testant une réponse plus spécifique leur inté-rêt en combinaison avec l’IDR ou isolément pour le dépistage et letraitement de la tuberculose latente reste à définir, en particulierdans les pays à faible incidence de tuberculose. Nous présentons lapremière étude comparant les trois tests IDR, TspotTB® et QFT-TB-G-IT® chez des patients VIH naïfs de traitement dans un pays a faibleincidence de TB avec un suivi de six mois, permettant d’évaluer laprévalence de TB latente en France et les valeurs prédictives de cestests.Patients et méthodes.– Étude de cohorte prospective multicen-trique dans 30 centres francais incluant des patients infectés parle VIH1, naïfs d’antirétroviraux et sans tuberculose-maladie testéspour le diagnostic de tuberculose latente par IDR à la tuberculine(Tubertest®) et les tests in vitro T-Spot-TB® et QFT-TB-G-IT®. Lestests étaient rendus positifs pour une IDR à 5 et 10 mm, positifs,négatifs ou indéterminés pour les IGRA selon les recommanda-tions. L’évolution des patients (tuberculose-maladie, début d’ARV,traitement antituberculeux) était recueillie à six mois.Résultats.– Quatre cent quinze patients naïfs d’ARV ont été testéspour la tuberculose latente par IGRA et IDR (âge médian 38 ans[IQR 31–45], 74,2 % H, stade VIH CDC A pour 94,2 % et C for 2,7 %,taux médian de CD4 466/mm3 [IQR 337–615], 6,4 % < 150/mm3,71,6 % > 350/mm3, charge virale VIH1 médiane 4,5 log [3,6–4,9],60,6 % vaccines par le BCG et 51,4 % venant de pays à forte endé-mie TB). Cinquante-six (13,5 %) patients avaient au moins un IGRApositif (43 [10,3 %] QFT®, 34 [8,1 %] Tspot®, 22 [5,3 %] les deux), 66(15,9 %) avaient une IDR supérieure à 5 mm (37 [8,9 %] > 10 mm)avec une faible concordance. Dix (2,4 %) et 23 (5,5 %) patientsavaient respectivement un QFT® ou Tspot® indéterminé sans dif-férence de fréquence selon le taux de CD4. Quatorze (25,5 %) deces 56 patients recurent une antibioprophylaxie, 18 (32,7 %) débu-tèrent un traitement antirétroviral dans un délai médian de 53,5(33,0–112,0) jours après l’inclusion. Huit des 415 patients dévelop-pèrent une TB dans les six mois, sept d’entre eux avaient au moinsun IGRA positif (cinq avaient les deux), le dernier (CD4 114/mm3)avaient un QFT® et une IDR négatifs et un T-spot® indéterminé. Lerisque relatif de développer une TB à six mois était de 44,0 95 %IC [5,5 ; 351,0] si un IGRA était positif. Quand l’IDR était néga-tive, la VPN des IGRAs pour la survenue d’une TB maladie dansles six mois était de 100 %. Les VPP des IGRAs et de l’IDR serontprésentées.Conclusion.– En France, le dépistage de la tuberculose latente parles IGRA chez les patients infectés par le VIH naïf d’antirétrovirauxretrouve une prévalence de 13,5 %, et prédit l’évolution vers unetuberculose maladie à six mois avec un RR de 44,0. Les trois testsayant été réalisés simultanément à différents taux de CD4, une stra-tégie diagnostique adaptée aux CD4 et aux résultats de l’IDR seradiscutée.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.03.237

CO014Facteurs associés aux formes disséminées detuberculose survenant sous anti-TNF alpha : étudecas-témoin nichée dans la cohorte RATIOF. Danion a, F. Tubach b, C. Rivoisy c, X. Mariette d, D. Salmon e,O. Lortholary f, C. Roy g, A. Bourgarit h, Groupe de travail RATIOa Rhumatologie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, hôpital deHautepierre, Strasbourg, Franceb Épidémiologie et recherche clinique, hôpital Bichat, Assistancepublique–Hôpitaux de Paris, Paris, Francec Médecine interne, hôpital Bicêtre, AP–HP, Paris, Franced Rhumatologie, hôpital Bicêtre, AP–HP, Paris, Francee Médecine interne, hôpital Cochin, AP–HP, Paris, Francef Service des maladies infectieuses et tropicales, hôpital Necker,AP–HP, Paris, Franceg Épidémiologie et recherche clinique, hôpital Bichat, AP–HP, Paris,France