3
Mai 2015 / 15 L es maladies cardiovasculaires (MCV) constituent la première cause de décès au Canada. Près d’un décès sur trois, environ 70 000 par an, y est attribuable. Ainsi, toutes les sept minutes, un Canadien décède suite à une maladie du cœur ou une affection cardiovasculaire, selon la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada. Il s’agit là d’une maladie grave qui requiert d’énormes efforts physiques et mentaux ainsi que des implications financières considérables pour les personnes affectées, leurs familles et la société en général. Avec 142 décès pour cause de maladie cardiovasculaire par 100 000 habitants, le Canada se trouve au sixième meilleur rang des pays de l’OCDE, alors que la France affiche le taux le plus bas. Comme le montre le tableau ci-dessous, au niveau provincial, c’est le Québec qui présente le deuxième plus bas taux de mortalité causé par les MCV, après le Nunavut. MALADIES CARDIOVASCULAIRES : L’IMPORTANCE D’AGIR Par Marius Balan DÉCÈS POUR MALADIES CARDIOVASCULAIRES France Nunavut Japon Pays-Bas Québec Belgique Suisse Colombie-Britanique Nouveau-Brunswick Canada Ontario Danemark Norvège Nouvelle-Écosse Australie Saskatchewan Yukon Manitoba États-Unis Alberta Île de Prince-Éduard Allemagne Royaume-Uni Suède Autriche T.N.-O. Irlande T.-N.-L. Finlande Sources : Statistique Canada et Conference Board du Canada 200 100 0 DÉCÈS PAR 100 000 PERSONNES

MALADIES CARDIOVASCULAIRES : L’IMPORTANCE D’AGIRbppg.rogersdigitalmedia.com/media/bppg/conseiller/avantages/Archi… · maladie grave qui requiert d’énormes eff orts physiques

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: MALADIES CARDIOVASCULAIRES : L’IMPORTANCE D’AGIRbppg.rogersdigitalmedia.com/media/bppg/conseiller/avantages/Archi… · maladie grave qui requiert d’énormes eff orts physiques

• Mai 2015 / 15

Les maladies cardiovasculaires (MCV) constituent la première cause de décès au Canada. Près d’un décès sur

trois, environ 70 000 par an, y est attribuable. Ainsi, toutes les sept minutes, un Canadien décède suite à une maladie du cœur ou une aff ection cardiovasculaire, selon la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada. Il s’agit là d’une maladie grave qui requiert d’énormes eff orts physiques et mentaux ainsi que des implications fi nancières considérables pour les personnes aff ectées, leurs familles et la société en général.

Avec 142 décès pour cause de maladie cardiovasculaire par 100 000 habitants, le Canada se trouve au sixième meilleur rang des pays de l’OCDE, alors que la France affi che le taux le plus bas. Comme le montre le tableau ci-dessous, au niveau provincial, c’est le Québec qui présente le deuxième plus bas taux de mortalité causé par les MCV, après le Nunavut.

MALADIES CARDIOVASCULAIRES :L’IMPORTANCE D’AGIR

Par Marius Balan

DÉCÈS POUR MALADIES CARDIOVASCULAIRES

Fran

ceNu

navu

tJa

pon

Pays

-Bas

Québ

ecBe

lgiq

ueSu

isse

Colo

mbi

e-Br

itani

que

Nouv

eau-

Brun

swick

Cana

daOn

tario

Dane

mar

kNo

rvèg

eNo

uvell

e-Éc

osse

Aust

ralie

Sask

atch

ewan

Yuko

nMa

nito

baÉt

ats-U

nis

Albe

rta

Île d

e Prin

ce-É

duar

dAl

lemag

neRo

yaum

e-Un

iSu

ède

Autri

che

T.N.-O

.Irl

ande

T.-N.

-L.

Finlan

de

Sources : Statistique Canada et Conference Board du Canada

200

100

0

DÉCÈ

S PA

R 10

0 00

0 PE

RSON

NES

****15-18_cardio.indd 15 2015-05-05 14h24

Page 2: MALADIES CARDIOVASCULAIRES : L’IMPORTANCE D’AGIRbppg.rogersdigitalmedia.com/media/bppg/conseiller/avantages/Archi… · maladie grave qui requiert d’énormes eff orts physiques

• Mai 2015 / 17

Facteurs de risque Soulignons que les facteurs les plus importants qui influent sur les maladies cardiovasculaires sont l’hypertension artérielle, le tabagisme, la sédentarité, le diabète et l’excès de poids. D’autres éléments ont toutefois une incidence sur le risque d’être atteint de ce type de maladies, parmi lesquels on peut citer l’âge, le sexe, l’éducation, la situation socio-économique et la région géographique de résidence.

Notons donc que le risque de développer une maladie cardiovasculaire est élevé chez les Canadiens. Près de quatre personnes sur cinq affichent au moins un facteur de risque et trois sur dix au moins trois facteurs de risque. Malheureusement, les tendances actuelles et futures ne s’avèrent pas très optimistes. Si le sédentarisme et le tabagisme ont diminué, la situation quant à l’obésité, au diabète et à l’hypertension artérielle, elle, a très peu changé et, dans certains cas, le taux a même augmenté. Par exemple, la prévalence de l’hypertension artérielle, qui est le principal facteur de risque d’une attaque vasculaire cérébrale (AVC), est en croissance au Canada. En 2007, quelque 1,3 million de Canadiens étaient touchés par cette maladie chronique, le mauvais

style de vie et des habitudes peu saines étant des facteurs aggravants importants.

Un fardeau économique astronomiqueLes maladies cardiovasculaires ont un impact économique important au pays et les prévisions de croissance des coûts sont alarmantes. Dans son rapport Le fardeau économique de la maladie au Canada de 1998, Santé Canada avait évalué le coût annuel des maladies cardiovasculaires à 18,5 milliards de dollars (11,6 % du coût total de toutes les maladies). Selon le Conference Board du Canada, ces coûts ne cessent d’augmenter. En 2005, les dépenses se chiffraient à près de 21 milliards de dollars (voir graphique ci-dessous) et on prévoit qu’elles puissent atteindre 28,3 milliards de dollars par an d’ici 2020.

Il convient de diviser les coûts en deux catégories :

• Les coûts directs sont définis comme étant la valeur des biens et des services pour lesquels des sommes ont été payées et des ressources utilisées en vue du traitement, des soins et de la réadaptation liée aux maladies. On y dénombrera alors les

médicaments, les soins hospitaliers, la rémunération des professionnels de la santé, etc.

• Dans les coûts indirects, on entend la valeur de la perte économique due aux maladies causant l’incapacité de travail ou le décès prématuré. Il s’agit là de frais liés au décès et le manque de revenus occasionné pour la famille, de la perte de productivité, du coût du remplacement de la main d’œuvre, des coûts engendrés par l’invalidité de courte et de longue durée, des pertes de recettes fiscales causées par un décès prématuré, etc.

Il est à noter que la mortalité constitue la première cause des coûts des MCV, environ 40 %, suivie des hôpitaux (14 %), des médicaments (12 %) et de l’invalidité de courte et de longue durée (12 %), toujours selon l’analyse du Conference Board du Canada.

En raison des récentes avancées dans la conception et la fabrication des traitements, beaucoup de personnes qui auraient succombé à des maladies cardiovasculaires ont vu leur espérance de vie augmenter. Mais cela entraîne également des coûts plus importants

Maladies cardiovasculaires : l’importance d’agir

COÛT ANNUEL DES TRAITEMENTS DES MALADIES CARDIOVASCULAIRES (%)

Total : 20,9 G$

Médecins

Médicaments

Source : Données pour 2005, Conference Board du Canada, 2010.

Hôpitaux

Mortalité

12

92 2 6

12

14

43

Incidence fiscale (provincial)

Incidence fiscale (fédéral)

Incapacité à long terme

Incapacité à court terme

****15-18_cardio.indd 17 2015-05-05 14h24

Page 3: MALADIES CARDIOVASCULAIRES : L’IMPORTANCE D’AGIRbppg.rogersdigitalmedia.com/media/bppg/conseiller/avantages/Archi… · maladie grave qui requiert d’énormes eff orts physiques

18 / Mai 2015 •

associés aux soins et aux adaptations nécessaires, malgré que ceux-ci ne se traduisent pas nécessairement par une amélioration de la santé. On l’entend souvent : on vit plus longtemps mais plus malades !

Mesures pour limiter les coûts Bien que le portrait de la situation pourrait sembler pessimiste, des mesures concrètes peuvent améliorer la situation de façon importante.

En ce sens, dans son rapport Pour un Canada au cœur qui bat, la Stratégie canadienne de santé cardiovasculaire a fait des recommandations à court et moyen termes ayant pour objectif la diminution du fardeau financier dû aux MCV. Pour y arriver, il sera primordial d’adopter une attitude proactive centrée sur la prévention, la détection précoce, la gestion des facteurs de risque et la gestion efficace des cas.

Certains facteurs de risque relèvent du style de vie; l’individu peut avoir un effet important. L’activité physique quotidienne, une alimentation saine et

un poids santé peuvent diminuer grandement le risque de développer une MCV. Il y a implicitement une réduction importante des coûts.

L’éducation des jeunes en ce qui concerne l’alimentation et l’activité physique est un facteur essentiel qui se traduira par un taux de tabagisme, d’obésité et de sédentarisme moins élevé et par de futurs adultes en meilleure santé. Par exemple, en cessant de fumer, le risque de crise cardiaque diminue de 50 % après un an, selon la Société canadienne du cancer.

Toujours selon le rapport susmentionné, la mise en œuvre de cette stratégie aura pour effet une diminution d’environ 600 000 cas de MCV. Des économies de plus de 75 milliards de dollars pour la période de 2005 à 2020 seraient réalisables. Cependant, un certain réalisme s’impose, car à court terme, le résultat des mesures à mettre en place risque d’être moins important. Il convient alors de miser sur le moyen terme.

Dans ce contexte, les entreprises devraient accorder plus d’importance aux

programmes de santé en milieu de travail. Par la même stratégie, ils ont intérêt à inciter les employés à adopter de saines habitudes de vie. Malheureusement, l’investissement nécessaire dans ces initiatives n’est pas toujours au rendez-vous, car les entreprises ont peut-être trop tendance à voir ces mesures comme des dépenses au lieu d’un investissement rentable dans la productivité de l’organisation. Mais en travaillant en amont, on contribue aussi à réduire les factures futures en assurance collective. En réalité, l’absence d’investissement aujourd’hui risque de coûter cher à plus long terme. 

Marius Balan, B.Sc.

Actuariat est président,

Giraco solutions

financières et conseiller en

assurances collectives et

de personnes.

Cet article a été écrit avec la

collaboration d’Anca Baban,

Conseillère financière à la Banque Scotia.

MONTRÉAL : Le jeudi 4 juin 2015 Petit-déjeuner : 7 h 45 • Présentation des résultats : 8 h 30 – 10 h 00Fairmont Le Reine Elizabeth • avantages.ca/sanofi 2015

RÉSERVEZ VOTRE PLACE

COMMANDITAIRES DIAMANT : COMMANDITAIRES OR :

Depuis 18 ans, le Sondage Sanofi Canada sur les soins de santé est devenu un outil de référence pour évaluer les perceptions des Canadiens à l’égard de leurs régimes collectifs de soins de santé. Joignez-vous à nous pour assister au dévoilement des résultats de l’édition 2015.POUR OBTENIR DAVANTAGE DE RENSEIGNEMENTS SUR L’ÉVÉNEMENT, COMMUNIQUEZ AVEC JACINTHE MEEK : [email protected]

SONDAGE SANOFI CANADA SUR LES SOINS DE SANTÉ20

15

LE PLUS IMPORTANT SONDAGE SUR LES RÉGIMES DE SOINS DE SANTÉ AU CANADA

SHS2015_halfpageAD_F.indd 1 2015-03-24 9:21 AM

Maladies cardiovasculaires : l’importance d’agir

****15-18_cardio.indd 18 2015-05-05 14h24