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Maman de victime de l'inceste (Chapitre 1) Je vous remercie vivement de me permettre de faire partager mon vécu et celui de ma famille car nous sommes les survivants d'un véritable "tsunami" politico-socio-judiciaire. Je commence par vous expliquer succinctement qui je suis et comment l'histoire débute, sinon il est impossible de comprendre l'attitude inconstitutionnelle et l'art de la manipulation subtile que les acteurs sociaux-judiciaires ont exercé dans notre histoire. Je suis une maman d'origine française et de trois enfants issus d'un mariage mixte (franco-algérien), bien que la mixité en France reste un sujet tabou pour ce qui est des mariages franco-algérien... Mon père était militaire de carrière, il a fait 10 ans de guerre (Indochine, Algérie), j'ai grandi sans comprendre les subtilités de cette guerre et je me suis rebellée contre les non-dits, l'occultisme de toutes ces souffrances et le politiquement correct qu'a engendrés cette période sombre de notre histoire respective... En effet, j'en ai fait la douloureuse expérience. A dix-huit ans, je pensais transformer les mentalités en France, qui étaient polluées par les tabous, les non- dits, les mensonges, qu'avait suscités la guerre d'Algérie... J'avais cette naïveté de croire qu'il en serait de même, de la part de mon ex-mari..., ce que je n'ai pas vu, ni perçu, c'est l'ampleur de sa haine chronique de mes origines...il parait que l'amour rend aveugle !!! Je n'éprouve aucune haine raciale – car, malheureusement, la maltraitance, la violence intra familiale, l'inceste, sévit dans toutes familles, toutes races confondues - malgré tout ce qu'il a décidé de faire subir à sa famille et plus particulièrement à notre fille aînée.

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Maman de victime de l'inceste (Chapitre 1)

Je vous remercie vivement de me permettre de faire partager mon vécu et celui de ma famille car nous sommes les survivants d'un véritable "tsunami" politico-socio-judiciaire. Je commence par vous expliquer succinctement qui je suis et comment l'histoire débute, sinon il est impossible de comprendre l'attitude inconstitutionnelle et l'art de la manipulation subtile que les acteurs sociaux-judiciaires ont exercé dans notre histoire. Je suis une maman d'origine française et de trois enfants issus d'un mariage mixte (franco-algérien), bien que la mixité en France reste un sujet tabou pour ce qui est des mariages franco-algérien... Mon père était militaire de carrière, il a fait 10 ans de guerre (Indochine, Algérie), j'ai grandi sans comprendre les subtilités de cette guerre et je me suis rebellée contre les non-dits, l'occultisme de toutes ces souffrances et le politiquement correct qu'a engendrés cette période sombre de notre histoire respective...

En effet, j'en ai fait la douloureuse expérience. A dix-huit ans, je pensais transformer les mentalités en France, qui étaient polluées par les tabous, les non-dits, les mensonges, qu'avait suscités la guerre d'Algérie... J'avais cette naïveté de croire qu'il en serait de même, de la part de mon ex-mari..., ce que je n'ai pas vu, ni perçu, c'est l'ampleur de sa haine chronique de mes origines...il parait que l'amour rend aveugle !!!

Je n'éprouve aucune haine raciale – car, malheureusement, la maltraitance, la violence intra familiale, l'inceste, sévit dans toutes familles, toutes races confondues - malgré tout ce qu'il a décidé de faire subir à sa famille et plus particulièrement à notre fille aînée.

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Je me suis mariée en 1987, mes enfants sont nés en 1988, 1991, 1996, et je partais tous les ans en vacances en Algérie. Toutefois, en 1994, l'état français lance un appel officiel aux français de ne plus se rendre en Algérie, pour des raisons de sécurité (assassinat des moines de Tiberine), l'Algérie étant en proie au terrorisme islamique... Il faut dire que, à cette époque, la mouvance politique et sociale en France est pour le moins ambiguë par rapport aux évènements de violence successifs qui se déroulent en Algérie... Le gouvernement pense à rapatrier ses ressortissants et à informer les Français du danger qu'ils encourent, point à la ligne !!!

Quant à la famille issue d'un mariage mixte le sujet est tabou, il ne faut surtout pas enter dans la polémique...C'est la politique de l'autruche qui est de rigueur, comme toujours !!! Pendant mes années de mariage, j'ai subi des violences physiques, morales, affectives, (violences verbales, insultes, menaces, alcoolisme, adultères, menaces d'enlèvements d'enfants, maltraitance, etc.). J'ai supporté tous ces affronts, pensant que je devais lutter contre le racisme omniprésent et ainsi lui montrer qu'il existait des Français qui pouvaient être différents, sans pour autant transiger avec mes propres valeurs : je ne me suis jamais laissée fourvoyer... Mais je dois dire aussi que la peur et la culpabilité faisaient parties de mon quotidien, ainsi que le sentiment de ne jamais en faire assez... Toutefois, lorsque j'ai entendu cet appel de l'Etat français, j'ai eu un déclic et toute cette charge de culpabilité qui pesait sur moi (héritage d'une guerre qui n'était pas la mienne) comme une chape de plomb, s'est amoindrie... Je prends mon courage à deux mains et je décide alors de lui expliquer qu'il serait préférable d'attendre que les choses se calment, puis de reporter notre voyage. Je lui propose aussi de faire venir sa famille en vacances en France... Celui-ci refuse et me menace d'emmener mes deux filles en Algérie si je ne veux pas le suivre... Je prends ses menaces très au sérieux car je subis, dans le même temps, la pression psychologique de ses frères (cinq frères), qui vont dans le même sens et sont omniprésents dans notre couple... Ma fille aînée est âgée de six ans, elle est terrorisée par ce qu'elle entend. Ma peur se transforme en courage et mon amour de mère surpasse tout le reste, je décide de me séparer...

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Il continue à s'adonner à l'alcool, devient de plus en plus violent verbalement et s'en prend à moi physiquement par le viol. Le but de sa manœuvre, c'est de m'anéantir moralement. De nouveau cette peur, mêlée au dégoût de moi-même, s'empare de moi... Par la suite, je m’apercevrai que je suis enceinte, néanmoins ma lucidité reprend le dessus, me pousse à faire face et à ne pas me laisser aller... Je ne fais pas avorter car je suis contre l'avortement.

Je me rends à la gendarmerie déposer une main courante et je signale que je quitte le domicile conjugal pour me réfugier chez mes parents, avec mes enfants, car nous sommes en danger. Je pars à la préfecture pour faire une demande d'urgence d'interdiction de sortie de territoire pour protéger mes filles. Je découvre que ce n'est pas possible, qu'il faut qu'une ordonnance judiciaire soit établie

et qu'elle stipule cette interdiction. Je m'engage alors sur le parcours du combattant au sens propre du terme. Je décide de prendre rendez-vous avec un avocat afin de pouvoir obtenir en urgence cette interdiction de sortie de territoire : c'est mon objectif immédiat. La justice entre en scène en 1995, dans ma vie, car je fais une demande de séparation de corps et de biens avec l'interdiction de sortie du territoire français pour mes deux filles (la convention franco-algérienne concernant l'enlèvement d'enfants est ratifiée en1988). Il s'en suit une demande d’investigation socialo-judiciaire (IEMO) mandatée par le JAF (juge aux affaires familiales), au vu de "la problématique conflictuelle familiale", selon l'appréciation de celui-ci et non pas au titre de la protection d'enfants qui encourent un réel danger, comme cela aurait dû être le cas, ce qui aurait eu le mérite de fonder les véritables bases du dossier, dès le départ ... Je lui laisse l'opportunité de revoir son comportement et de se remettre en question... en ne demandant qu'une séparation. Le fait de mettre au monde un enfant me rend fragile émotionnellement mais je tiens fermes mes positions. En effet, je mets au monde un petit garçon, ce qui pour mon ex-mari est une bénédiction (à ses yeux), alors que mes filles ne représentent rien !!! Il se met à jouer au papa et, soutenu dans ce jeu de rôle par les éducatrices, il m'insupporte au plus haut point. Mais mes entrailles de mère me permettent de rester lucide, pour ne pas succomber à cette odieuse manipulation à laquelle je dois dire, ils s'adonnent tous avec brio !!!

Ce terrible constat et toute cette mascarade orchestrée par les acteurs sociaux, ne font que me décider d'avantage à engager une procédure de divorce pour faute, à savoir les manquements graves et renouvelés de l'accomplissement des devoirs du mariage d'un des époux.

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Pendant ce temps, les actrices des services sociaux de la Sauvegarde de l'enfance de Lyon se sont acoquinées avec mon ex-mari et se sont laissés séduire, puis convaincre par son jeu de manipulateur donnant l’image d’un bon père. En effet, un psychopathe est généralement très doué pour se faire passer pour une victime lorsqu'il sent qu'il va être mis à découvert.

Malheureusement, les acteurs des services sociaux en France ne sont ni préparés ni formés professionnellement à traiter ce type de comportement criminel. Ils agissent selon leurs propres critères et se basent en fonction de leur estimation ou appréciation personnelle (tête du client, couleur politique et religieuse, niveau social et j'en passe), ce qui met de nombreuses familles en danger et a des résultats dramatiques sur le véritable devenir des victimes.

Il poursuivait son mode de fonctionnement agressif par les menaces téléphoniques, le harcèlement (il me suivait, me faisait suivre par ses acolytes, etc.), tout cela sans ne jamais laisser aucune preuve bien évidemment, ce qui me rendait la tâche difficile pour accréditer mes dépôts de plaintes qui étaient curieusement classées sans suite... Je prends conscience que tous ces acteurs sociaux-judiciaires n'ont qu'un seul but : me faire passer pour "une mère déficiente dans son rôle éducatif", puis une manipulatrice. Ils prennent fait et cause pour mon ex-mari et son avocat en leur emboîtant le pas lors des différentes audiences. Cela devient la lutte du pot de terre contre le pot de fer. Leur rapport rendu au JAF le décrit comme la victime d'un complot mené à son encontre, dû aux tendances racistes dont nous sommes accusés et qu'il met en avant pour se défendre !!! La justice emboîte le pas aux plaidoiries calomniatrices et destructrices de son avocat, qui de surcroît sont audibles par mes enfants, lors des audiences devant le Juge pour enfants.

Or tous ces gens-là vont violer allègrement en pleine connaissance de cause, sans s'y opposer en tant que protecteurs de l'Enfance, les droits fondamentaux décrits en la convention CEDH art.9 à 12 qui fait référence à la protection de la vie privée et aux droits des enfants, convention signée par la France... Dès lors, aujourd'hui avec le recul, quand je dénonce le système politico-social-judiciaire, j'affirme que les opinions politiques influencent, de façon notoire, les agissements et les décisions de ces gens-là. En effet, en France, l'air politique, ambiant à cette époque, transpire au travers du système socialo-judiciaire : soudain il faut être très prudent face à une personne d'origine maghrébine... Une espèce de mea-culpa sous-jacent afin d'avancer en eau trouble !!! En effet, je me suis entendu dire, par des responsables de l'aide sociale à l'Enfance, que j'étais raciste du fait de vouloir divorcer en diabolisant le père, afin de l'évincer dans son rôle paternel.

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Par conséquent le véritable danger (l'alcoolisme, les menaces d'enlèvement d’enfants, le harcèlement, le viol dont je fus victime bien que mariée) a été totalement occulté, dès le départ... Le divorce pour faute aux torts exclusifs de mon ex-mari sera confirmé en cour d'appel en septembre 2000. Toutefois, de façon totalement contradictoire depuis 1995, nous enchaînons les procédures devant le JAF et le Juge pour enfants où, au vu des éléments à charge, je demande à ce qu'un droit de visite soit restreint, pour protéger mes enfants d'un enlèvement et de la maltraitance régulière à laquelle elles sont confrontées, de par son addiction à l'alcool... Cela me sera à chaque fois refusé.

Mes filles seront contraintes de se rendre en droit de visite (malgré leur témoignage à leur avocate et aux éducatrices de la Sauvegarde de l'Enfance), à raison d'un week-end sur deux, avec la moitié des vacances scolaires. Mon fils n'est pas concerné par la mesure car c'est un bébé, il n’est autorisé à le voir qu'un samedi après-midi sur deux... On est à face à une incohérence judiciaire qui, d'un côté, reconnaît les torts exclusifs reprochés à mon ex-mari, puis d'un autre côté, une volonté réelle de le considérer (par le droit de visite) comme n'importe quel père... C'est en Juillet 1998, alors qu'il est censé passer les vacances avec ses filles, que nous allons basculer dans l'irréparable...

Il continue à s'adonner à l'alcoolisme en présence de celles-ci; tous les jours, il fait

faire 200 km aller-retour en voiture à mes filles pour venir me surveiller sur mon lieu de vacances. Je passe le mois de juillet avec mes parents, à la maison de ma grand-mère qui se trouve à 100 km de Lyon. Un jour, je me rends à une fête de village (Cluny, en Saône et Loire) où je me trouve nez à nez avec mes filles livrées à elles-mêmes et qui me montrent du doigt la buvette où se trouve leur père. Je me dirige vers lui avec mes filles et lui demande ce qu'il fait là : il prétend qu'il s'agit d'un pur hasard. C'est alors que ma cadette (7ans) se met à pleurer en s'agrippant à moi et me dit qu'elle ne veut plus rester avec lui, dans l’état qu'il est et qu'elle a peur. Je tente de la raisonner car il reste une semaine mais rien n'y fait elle hurle et tape son père avec ses poings et ses pieds, quand il essaie de la tirer vers lui. Devant l'agressivité de ma cadette, que ni ma fille aînée ni moi ne pouvons maîtriser, nous décidons de faire un compromis avec leur père.

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Ma fille aînée me dit qu'elle va rentrer avec son père pour finir les vacances, parce qu'elle a peur qu'il dépose plainte contre moi si mes filles repartent avec moi avant la fin des vacances prévues par la justice... Nous sommes face à un choix lourd de conséquence mais réellement jouissif dans le regard de mon ex-mari car je perçois le sadisme affectif auquel il joue.

En effet, cette décision m'arrache le cœur mais, là encore, il s'agit de notre parole contre la sienne car il est dans la démarche judiciaire, à ce moment-là, de me faire

enlever mes enfants, autrement dit, nous avons une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes... C'est alors que je rentre avec ma fille cadette, en laissant partir mon aînée qui tente de me rassurer avec son regard rempli de larmes que je n'oublierai jamais !!! Elle reviendra à la maison une semaine après, avec les cheveux coupés au carré, alors qu’elle les avait longs et bouclés jusqu’au milieu du dos.

Elle a le regard triste, le visage assombrit mais elle prétend que tout va bien... Elle est dans le mutisme total et je ne perçois pas les signes qu'elle m'envoie, je suis confrontée à l'incompréhension de son mal être et je me dis que cela est dû aux tensions que nous vivons en rapport avec notre situation... Au fil des mois, elle commence par grossir, refuse de mettre des jupes, s'habille comme un garçon (survêtement, jean, basket), dissimule toutes ses formes, elle se rebelle, passe du rire aux larmes, etc... Dans le même temps, le droit de visite continue, jusqu'à ce que ma fille cadette, à force de symptômatiser la douleur d'être obligée de se rendre chez lui, lors d'un week-end où elle se trouve chez son père, ma fille aînée m'appelle en pleure. Car elle est face à sa sœur qui a de la fièvre et se tord de douleurs abdominales, tandis que leur père est en état d'ébriété avancée. La petite est en train de faire une occlusion intestinale. Je la fais hospitaliser en urgence après avoir été la chercher au domicile de mon ex-mari.... Je dépose plainte pour non-assistance à mineure en danger et demande à ce que mes filles soient entendues par le JAF : cette requête me sera refusée et ma plainte sera classée sans suite !!! Nous passons en audience devant le JAF qui, devant la gravité des faits, décide enfin d'ordonner un droit de visite sous surveillance, dans un centre appelé Colin Maillard. Puis il réclame une expertise psychiatrique de chaque membre de la famille.

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Ma fille aînée est décrite comme une jeune ado sociable, poursuivant sa scolarité normalement, mais qui est terrorisée par le père. Il en va de même pour ma cadette : le rapport est en notre faveur car le psychiatre rend un rapport pour le moins édifiant de la personnalité de mon ex-mari, d'où il ressort qu'il s'agit d'un père qui est en décalage avec la vie réelle et ne semble pas intéressé par l'évolution psycho-affective de ses enfants, qui s'identifie au mode éducatif de sa culture...

Nous sommes en 1999 et l'ordonnance du JAF mentionne un droit de visite surveillé sans déterminer de durée. Toutefois, cela ne suffira pas pour protéger ma fille, au contraire : il s'agit d'un système destructeur puisqu'il l'entretient dans

la perversion affective, restant elle confrontée en permanence à son agresseur...

J'ignore tout de ce qu'elle endure moralement, à ce moment-là, jusqu'en décembre 2000 où, lors d'un de mes déplacements professionnels, alors qu'elle se trouve avec son frère et sa sœur chez mes parents, mon père la surprend, un soir, avec un jeune homme, aux alentours de notre maison, alors qu'elle est censée dormir... Je reviens en catastrophe de mon déplacement professionnel (Paris) car mon père me prévient par téléphone de son comportement anormal (12 ans)... Je demande à ma fille ce qui se passe dans sa tête et quel âge à ce garçon. Elle me dit qu'il a 18 ans et qu'elle veut que quelqu'un la protège... Je ne comprends pas de quoi ni de qui... ? Elle se jette dans mes bras en sanglots et me dit que son père lui a fait du mal. Par respect et par pudeur, je ne lui pose pas de question car je percute sur ce qu’il a fait… Je la serre très fort contre moi, je l'embrasse sur son visage mouillé et elle murmure "papa m'a touchée"... Nous pleurons ensembles, puis je prends sa tête entre mes mains, je la regarde dans les yeux et je lui promets que nous allons nous battre jusqu'au bout, que son combat devient le nôtre. Je ne sais plus quoi faire, toutes mes plaintes sont classées sans suite.

Je pense alors à l'assistante sociale de la maison du département, je me dis que par ce biais, notre parole sera entendue. J'explique à ma fille ma décision, elle accepte mais n'est pas rassurée. L'assistante sociale nous fixe rendez-vous et nous auditionne chacune à notre tour. Par la suite, elle m'informe qu'il s'agit de faits graves et que, par conséquent, elle doit transmettre ces informations au procureur du TGI de Lyon, puis saisir le Juge pour enfants du même tribunal, afin d'établir une protection immédiate pour mes enfants. Nous recevons une convocation à la gendarmerie, qui est diligentée par le procureur, afin de nous emmener à la BPDJ de Lyon Perrache qui doit effectuer une investigation judiciaire sur ma fille. Le 6 Décembre 2000, nous passerons la journée, depuis 8h00 du matin jusqu'à 17h00, entre les auditions enregistrées, filmées et les examens médicaux à la BPDJ de Lyon, au terme de laquelle, je serai en tant que responsable légale, amenée à entendre les dépositions de ma fille afin de les signer...

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La lecture de ses déclarations me parait interminables et je me pétrifie d'horreur au fur et à mesure de son récit, les deux brigadiers sont eux-mêmes écœurés et m'affirment que de tels actes sont passibles de prison. Dès la fin de la lecture des déclarations de ma fille, ils me précisent que je peux me constituer partie civile et déposer plainte, ce que j'accepte évidemment...

A partir de cette date, je ne serai plus jamais la même, ni en tant que femme ni en tant que mère. A ce moment-là, j'ai du mal à réaliser que le père de mes enfants ait pu accomplir de telles horreurs, la rage s'empare de moi et l'envie de le tuer me traverse de toutes parts... Grâce à l'appui de mes parents, par leur amour et leur esprit de sacrifice, je réussis à surmonter ce drame. Ce qui détruit les familles et les divise, c'est le manque d'amour. Jusqu'en 2003, je serai "maquée" par les services sociaux-judiciaires, ils inverseront la tendance par de subtiles manipulations. Ils utiliseront le mal-être de ma fille aînée comme odieux prétexte, pour corroborer leur thèse selon laquelle je serais une mère déficiente en matière éducative et que ma fille est en proie à ma manipulation de mère toute puissante. En réalité, ils dépeignent tout simplement leur propre mode de fonctionnement : ils sont les instigateurs machiavéliques et les responsables du processus infernal d'autodestruction dans lequel va basculer ma fille et, par voie de conséquence, la tentative de détruire de l'intérieur notre famille !!! Diviser pour régner !!!

Ce qu'ils refusent d'admettre et contre quoi je me bats corps et âme, c'est la dénonciation de ce crime qu'est l'inceste, je ne leur pardonnerai jamais... Toutefois, il m'a fallu apprendre à avancer en eau trouble car, à mes dépends, j'ai compris qu'on ne se battait pas à armes égales. Il faut donc utiliser leur mode opératoire afin de pouvoir s'arracher vivantes de leurs griffes. Dans mon cursus personnel, j'ai eu l'opportunité de pouvoir étudier de façon très générale le droit français sur deux années, pour obtenir une capacité de droit. Ainsi, j'ai pu me défendre en parlant leur langage et comprendre entre les lignes leurs rapports éducatifs, leur ordonnance, leur rapport circonstancié, etc., ce que, malheureusement, Monsieur et Madame tout le monde ne sont pas à même d'assimiler et que, bien souvent, les avocats non plus ne nous traduisent pas. En effet, il s'agit vraiment d'une traduction car le langage judiciaire est une langue réservée à l'élite, à une caste, la France d'en haut !!!

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Entre 2000 et 2003, ma fille passera par trois tentatives de suicide, puis deux

fugues. Pourtant, elle essaye de garder la tête hors de l'eau en faisant de la danse, de la musique (piano), elle participe à des spectacles... Nous essayons de vivre normalement, ce qui semble déranger nos détracteurs... Dans le même temps, les éducatrices n'ont de cesse de la harceler moralement, de manière pernicieuse, pour l'amener à se rétracter dans ses accusations. Elles emploieront même la menace insidieuse en lui disant, je cite : "Tu répètes ce que ta mère dit mais tu sais que c'est puni par la loi

d'accuser son papa" !!!

Sachant que les travailleurs sociaux sont tenus de par la loi de rester neutres... De plus, il n'est pas requis de par leur fonction d'estimer la culpabilité ou non d'une personne (enquête au pénal en cours), leur travail se limitant à déterminer si un enfant évolue dans un danger physique ou moral au sein de sa famille. Ma fille aînée est à bout et ne supporte plus d'être fliquée, surveillée dans ses moindre faits et gestes qui sont à chaque fois interprétés par ces psychologues de Bazard... Elle me dit en avoir assez de cette vie et j'ai de plus en plus de mal à la faire raisonner, la patience n'a aucune signification pour elle et elle se révolte contre toute forme d'autorité... Malgré tout cela, elle essaye de construire une relation amoureuse, pensant que par ce biais elle peut échapper à sa souffrance, elle s'enfonce peu à peu dans un mutisme et rompt le lien de communication si fragile que nous avons construit depuis ce drame... Elle n'a plus envie de se battre à mes côtés pour la justice car, à ses yeux, il n'y a plus de Justice... Fabiola