1
générales GÉNÉRALES I ACTEURS ÉCONOMIQUES I PRODUITS NOUVEAUX I LIVRES & AGENDA GÉNÉRALES I ACTEURS ÉCONOMIQUES I PRODUITS NOUVEAUX I LIVRES & AGENDA REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - FÉVRIER 2013 - N°449 // 11 Fin octobre, 18 cas de fièvre hémor- ragique de Marbourg et 9 décès (dont un professionnel de santé) avaient été notifiés à l’OMS dans 5 provinces de l’Ouganda 1 . On sait que la létalité de cette maladie émergente est de 50 %. Le premier cas a été signalé le 19 octobre au ministère de la Santé, les 9 premiers cas ont été confirmés sur échan- tillon sanguin par l’Uganda Virus Research Institute (UVRI). En Mauritanie, le ministère de la Santé a recensé du 16 septembre au 30 octobre 34 cas de fièvre de la vallée du Rift dont 17 décès dans 6 régions du pays, notifiés à l’OMS 2 . Dans tous les cas, il y avait la notion de contact avec un animal. En Ouganda, l’OMS, les CDC, la Croix- Rouge ougandaise, le Réseau africain d’épi- démiologie de terrain (AFENET) et Médecins Sans Frontières (MSF) apportent leur aide aux autorités. Les pays limitrophes ont reçu le conseil d’intensifier le contrôle sanitaire aux frontières et de prévoir une éventuelle extension de la maladie à leur territoire. A fin octobre, aucune limitation des voyages ou du commerce n’avait été recommandée par l’OMS. En Mauritanie, 25 échantillons ont été testés positifs en ELISA et en PCR par le Laboratoire national de référence de l’Institut national de recherche en santé publique à Nouakchott, confirmés par l’Institut Pasteur de Dakar. Dans la population animale, les analyses du Laboratoire national de recherche vété- rinaire ont montré que le virus circule dans plusieurs régions du pays. Une task force comprenant les ministères de la Santé et de l’Agriculture, l’OMS et la FAO assure la surveillance épidémiologique humaine et animale, comportant notamment des mesures sanitaires dans les abattoirs et l’information des éleveurs de bétail. La Mauritanie a déjà connu une flambée de fièvre de la vallée du Rift en 2010. L’OMS n’a émis aucune limitation aux voyages et au commerce. J.-M. M Source : OMS. 1. http://www.who.int/csr/disease/mar- burg/en/index.html 2. http://www.who.int/csr/don/2012_11_01/ en/index.html Le site Eurosurveillance confirme que le moustique Aedes albopic- tus s’adapte au climat de l’Europe de l’Est. Première étape : la Répu- blique tchèque, en Moravie, où deux équipes de Brno ont récolté entre juillet et septembre 17 larves de Stegomyia, parmi les 60 ovitraps (pondoirs-pièges) placés le long de deux routes principales. Cette acclimatation rend plus aigu le pro- blème de santé publique posé par ce vec- teur du chikungunya et de la dengue, ori- ginaire du sud-est asiatique qui a envahi les Amériques, une partie de l’Afrique et de l’Australie et 19 pays européens 1 en une décennie. Il est aussi vecteur des néma- todes Dirofilaria spp., de l’encéphalite équine orientale, de l’encéphalite équine vénézuélienne, de l’encépha- lite japonaise, de divers virus dont le West Nile… Les vecteurs majeurs du parasite et de ses œufs sont des véhicules venus du sud de l’Europe De ce fait, la décision de poser des ovitraps le long de routes fréquentées s’est imposée, la Moravie étant une porte d’entrée d’A. albopictus, dû par son climat doux, favo- rable au développement de cette popu- lation… et d’autres espèces, disent les épidémiologistes tchèques : Anopheles atroparvus, An. hyrcanus, An. labranchiae, Aedes nigrinus, Uranotaenia unguiculata, Culex martinii ! Pour l’instant, A. albopictus n’est pas signalé dans les pays voisins : Autriche, Pologne, Hongrie, Slovaquie. Pour l’instant… Les épidémiologistes tchèques expliquent dans leur communi- cation sur Eurosurveillance le principe des pondoirs-pièges, matériel simple placé dans des lieux publics tels les parkings et conçu pour faciliter la ponte. Le résultat de celle-ci est rap- porté au laboratoire et placé sous surveillance pour identifier l’espèce à l’éclosion. J.-M. M Source : Šebesta O, Rudolf I, Betášová L, et al. An invasive mosquito species Aedes albopic- tus found in the Czech Republic, 2012. Euro Surveill. 2012;17(43):pii=20301. www.eurosurveillance.org 1. Albanie, Belgique, Bosnie Herzégovine, Bulgarie, Croatie, France, Allemagne, Grèce, Italie, Malte, Monaco, Monténégro, Pays-Bas, San Marin, Serbie, Slovénie, Espagne, Suisse, Cité du Vatican Le moustique tigre envahit l’Europe orientale Marbourg, Rift : l’Afrique a la fièvre © Richard Villalon BRÈVES Chirurgie de perte de poids, l’os en danger La chirurgie baria- trique pour traiter l’obésité est de plus en plus pratiquée, avec des résultats bons et durables. Mais on lui connaît des effets se- condaires. Une étude de 4 équipes texanes (F. Folli et coll., Health Science Center, Texas University, San Anto- nio) indique de récentes données concernant l’impact sur le métabolisme osseux. En effet, la réduction de poids obtenue par les diverses procédures chirurgicales a été associée à une augmentation de la résorption osseuse, dont les mécanismes n’ont pas été totalement élucidés. Chaque procédure de chirurgie (restriction, malabsorption, contrôle neuro-hormonal du métabolisme) semble affecter la résorption osseuse. Les auteurs font l’état des connais- sances de la relation entre chirurgie baria- trique et métabolisme osseux avec focus sur les mécanismes possibles : malnutrition, inte- ractions hormonales, allègement du squelette. Source : Int J Obesity 2012;36:1373-9. © s a idin ju s o h

Marbourg, Rift : l’Afrique a la fièvre

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Marbourg, Rift : l’Afrique a la fièvre

généralesGÉNÉRALES I ACTEURS ÉCONOMIQUES I PRODUITS NOUVEAUX I LIVRES & AGENDAGÉNÉRALES I ACTEURS ÉCONOMIQUES I PRODUITS NOUVEAUX I LIVRES & AGENDA

REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - FÉVRIER 2013 - N°449 // 11

Fin octobre, 18 cas de fièvre hémor-ragique de Marbourg et 9 décès (dont un professionnel de santé) avaient été notifiés à l’OMS dans 5 provinces de l’Ouganda1. On sait que la létalité de cette maladie émergente est de 50 %. Le premier cas a été signalé le 19 octobre au ministère de la Santé, les 9 premiers cas ont été confirmés sur échan-tillon sanguin par l’Uganda Virus Research Institute (UVRI).

En Mauritanie, le ministère de la Santé a recensé du 16 septembre au 30 octobre 34 cas de fièvre de la vallée du Rift dont 17 décès dans 6 régions du pays, notifiés à l’OMS2. Dans tous les cas, il y avait la notion de contact avec un animal.En Ouganda, l’OMS, les CDC, la Croix-Rouge ougandaise, le Réseau africain d’épi-démiologie de terrain (AFENET) et Médecins Sans Frontières (MSF) apportent leur aide aux autorités. Les pays limitrophes ont reçu le conseil d’intensifier le contrôle sanitaire aux frontières et de prévoir une éventuelle extension de la maladie à leur territoire. A

fin octobre, aucune limitation des voyages ou du commerce n’avait été recommandée par l’OMS.En Mauritanie, 25 échantillons ont été testés positifs en ELISA et en PCR par le Laboratoire national de référence de l’Institut national de recherche en santé publique à Nouakchott, confirmés par l’Institut Pasteur de Dakar. Dans la population animale, les analyses du Laboratoire national de recherche vété-rinaire ont montré que le virus circule dans plusieurs régions du pays. Une task force comprenant les ministères de la Santé et de l’Agriculture, l’OMS et la FAO assure la surveillance épidémiologique humaine et animale, comportant notamment des mesures sanitaires dans les abattoirs et l’information des éleveurs de bétail.La Mauritanie a déjà connu une flambée de fièvre de la vallée du Rift en 2010. L’OMS n’a émis aucune limitation aux voyages et au commerce. ■■

J.-M. M

Source : OMS. 1. http://www.who.int/csr/disease/mar-burg/en/index.html 2. http://www.who.int/csr/don/2012_11_01/en/index.html

Le site Eurosurveillance confirme que le moustique Aedes albopic-tus s’adapte au climat de l’Europe de l’Est. Première étape : la Répu-blique tchèque, en Moravie, où deux équipes de Brno ont récolté entre juillet et septembre 17 larves de Stegomyia, parmi les 60 ovitraps (pondoirs-pièges) placés le long de deux routes principales.

Cette acclimatation rend plus aigu le pro-blème de santé publique posé par ce vec-teur du chikungunya et de la dengue, ori-ginaire du sud-est asiatique qui a envahi les Amériques, une partie de l’Afrique et de l’Australie et 19 pays européens1 en une décennie. Il est aussi vecteur des néma-todes Dirofilaria spp., de l’encéphalite équine orientale, de l’encéphalite équine

vénézuélienne, de l’encépha-lite japonaise, de divers virus dont le West Nile… Les vecteurs majeurs du parasite et de ses œufs sont des véhicules venus du sud de l’EuropeDe ce fait, la décision de poser des ovitraps le long de routes fréquentées s’est imposée, la Moravie étant une porte d’entrée d’A. albopictus, dû par son climat doux, favo-rable au développement de cette popu-lation… et d’autres espèces, disent les épidémiologistes tchèques : Anopheles atroparvus, An. hyrcanus, An. labranchiae, Aedes nigrinus, Uranotaenia unguiculata, Culex martinii ! Pour l’instant, A. albopictus n’est pas signalé dans les pays voisins : Autriche, Pologne, Hongrie, Slovaquie. Pour l’instant…

Les épidémiologistes tchèques expliquent dans leur communi-cation sur Eurosurveillance le principe des pondoirs-pièges, matériel simple placé dans des lieux publics tels les parkings et conçu pour faciliter la ponte.

Le résultat de celle-ci est rap-porté au laboratoire et placé sous

surveillance pour identifier l’espèce à l’éclosion. ■■

J.-M. M

Source : Šebesta O, Rudolf I, Betášová L, et al. An invasive mosquito species Aedes albopic-tus found in the Czech Republic, 2012. Euro Surveill. 2012;17(43):pii=20301. www.eurosurveillance.org 1. Albanie, Belgique, Bosnie Herzégovine, Bulgarie, Croatie, France, Allemagne, Grèce, Italie, Malte, Monaco, Monténégro, Pays-Bas, San Marin, Serbie, Slovénie, Espagne, Suisse, Cité du Vatican

Le moustique tigre envahit l’Europe orientale

Marbourg, Rift : l’Afrique a la fièvre

© R

icha

rd V

illal

on

BRÈVES

Chirurgie de perte de poids, l’os en dangerLa chirurgie baria-tr ique pour traiter l’obésité est de plus en plus pratiquée, avec des résultats bons et durables. Mais on lui connaît des effets se-condaires. Une étude de 4 équipes texanes (F. Folli et coll., Health Science Center, Texas University, San Anto-nio) indique de récentes données concernant l’impact sur le métabolisme osseux. En effet, la réduction de poids obtenue par les diverses procédures chirurgicales a été associée à une augmentation de la résorption osseuse, dont les mécanismes n’ont pas été totalement élucidés. Chaque procédure de chirurgie (restriction, malabsorption, contrôle neuro-hormonal du métabolisme) semble affecter la résorption osseuse. Les auteurs font l’état des connais-sances de la relation entre chirurgie baria-trique et métabolisme osseux avec focus sur les mécanismes possibles : malnutrition, inte-ractions hormonales, allègement du squelette.

Source : Int J Obesity 2012;36:1373-9.

© saidin jusoh