Marches Du Maine(1)

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    Marches de Bretagne et pays du Bas Maine.

    Georges Bertin1.

    Il y avait autre fois, dans la marche de Gaule et de la Petite Bretagne, deux

    rois qui taient frres et qui avaient deux surs pour femmes. Lun de ces rois

    sappelait Ban de Banocet lautre Bohort de Gannes Le Lancelot en prose,

    13e sicle.

    Note Monsieur le Maire de Lassay les Chteaux pour servir la

    reconnaissance de la rgion de lancien Bas Maine comme marche bretonne.

    1Docteur habilit diriger les recherches en sciences sociales, ancien Vice-Recteur de lUCO,

    membre du Centre International de recherches sur lImaginaire et de la Socit Internationalearthurienne, directeur de recherches au CNAM PDL.

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    REALITE DE LA MARCHE BRETONNE, LE CENOMANICUM.

    Introduction.

    Pays de marches aux confins de Bretagne, de Normandie et du Maine, la rgion

    du Passais, (capitale Domfront en Passais), autrefois jusqu la Rvolution un

    archidiacon de l'Eglise du Mans, lequel reprenait les limites du pagus gallo-

    romain Cenomanicum et s'appuyait, au Bas Maine (actuel Nord-Mayenne), sur

    les doyenns de Gorron, Ambrires les Valles et Lassay les Chteaux.

    Il a form de tous temps une contre intermdiaire entre les provinces de

    l'Ouest que reliaient de trs anciennes voies antiques. L'une d'elles, le "chemin

    potier", joignait entre eux les bassins des rivires de la Mayenne, de l'Egrenne,

    de la Sonce, de la Varenne et de la Vire, cest une entit profondment marque

    par ses caractres historique et gographique.

    Son tymologie mme, (passus = le passage), inscrit dans la mmoire des

    hommes les atouts d'une rgion de collines et de landes sauvages, de solitudes

    boises, ainsi le Passais occupe une position privilgie sur le plan stratgique

    qui fit de son histoire une des plus mouvementes des pays de l'Ouest de la

    France. Y fleurirent depuis la plus haute antiquit les mythologies et les

    hagiographies. Ce pays a fourni la littrature mdivale quelques uns de ses

    plus beaux thmes d'inspiration2.

    Une des caractristiques du Passais demeure l'existence de traditions trs

    ancres dont nous devons l'origine moines dfricheurs du 6e

    sicle, tel aint

    Fraimbault Lassay les Chteaux. En ce sens son histoire est exemplaire de celle

    de la Marche Armoricaine dont lantique fort de Brocliande qui ne peut

    tre rduite aux actuels bois de Paimpont, escaladait les reliefs, de Bellme

    Vannes et dAvranches Sill le Guillaume et Sainte Suzanne, en passant par les

    forts de Nuz (Nau) et les dserts, de Lignires la Doucelle Rennes en

    Grenouille.

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    La marche de Bretagne au Bas Maine, une ralit historique,

    la constitution d'un territoire et de ses marches

    Les Romains conquirent la Bretagne insulaire lactuelle Grande-Bretagne - au

    1er sicle. Et les populations qui vivaient dans louest de la Gaule taient celtes

    pour la grande majorit dentre elles depuis la plus grande priode de

    lexpansion celtique (3e

    sicle avant J.C.), ce qui nallait pas sans conflits avec les

    francs voisins, do la constitution dune marche bretonne par Childebert et

    Clotaire dans le cadre dun trait avec le chef breton Waroc en 635 comme on va

    le voir.

    La carte de Peutinger, tablie ds 350, (voir anexe1), aujourdhui conserve la

    Bibliothque nationale de Vienne et qui couvrait tout lempire romain, montre lvidence ds cette poque trs recule la place occupe par la rgion de

    Lassay/Domfront dans lArmorique de lpoque.

    Les Bretons ont cette poque des relations constantes avec lArmorique. Le

    dpart des lgions romaines au Ve sicle favorisant les invasions angles et

    saxonnes venues de Germanie ainsi que les raids des Scots dIrlande et des

    Pictes dEcosse, les Bretons venus de Galles, Irlande et Cornouailles migrent

    massivement vers lArmorique, distante dun ou deux jours de mer, entre le VIe

    et le VIIIe sicle.

    Ds le Ve sicle, se constituent en effet de vritables tats sur la partie

    occidentale et septentrionale de lArmorique. Bien avant Clovis, les royaumes

    bretons de Vannes Rennes et Fougres sont rattachs au Regnum francorum.

    Pour lhistorien Jacques Boussard3

    (carte annexe 2), face aux peuples trangers

    qui ntaient pas soumis aux Francs, (dont les Bretons et les Vascons), aprs les

    longues guerres de Charles Martel et Ppin le Bref, furent cres des marches

    destines sopposer leur expansion, ainsi le Ducatus Cenomanicus, devenu la

    Marche de Bretagne est assez bien connue pour les VIIIe et IXe sicles ,

    marches videmment fluctuantes en fonction des expansions et reculs des unset des autres. Les rois francs ayant pris conscience de la ncessit dtablir une

    barrire contre les peuples de lextrieur, organisent donc cette zone tampon ou

    Marche de Bretagne dont, pour les linguistes, tmoigne le toponyme Guerche

    du francique werki (La Guerche de Bretagne) et encore lappellation rivire

    marchoise, que lon retrouve reprise dans La Qute del Saint Graal et le Lancelot

    en Prose.

    2Cf La Lgende arthurienne et la Normandie, collectif dirig par le Pr J-C Payen, Corlet, 1983.

    3

    Boussard Jacques, Louest du royaume franc aux VIIe et VIIIe sicles, Journal des savants,1973, p. 3-27, source Perse. Doi.10.3406/jds.1973.1276.

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    Car les immigrs bretons d'Outre-Manche doivent faire face aux tentatives de

    mainmise des puissants voisins francs, mrovingiens, puis carolingiens. A la suite

    de longues dcennies de luttes, les souverains bretons Nomino et Erispo

    parviennent tripler la superficie de leur territoire et constituer un royaume

    dont les limites dfinitives seront fixes par le Trait dAngers en 851.

    Pour louest de la Gaule, nous trouvons aprs le trait de Louviers en 856, 15

    cits marchissantes , ct franc dont Laval et son pays et 14, ct breton

    (carte annexe 3). En Mayenne, Laval, Mayenne et Chteau Gontier y figurent

    nommment. Car les bretons nont pas manqu de faire incursions comme

    lindique Boussard, dans les Valles de la Mayenne et il sagit de sen

    prserver en en faisant si possible des allis.

    Lorganisation religieuse en dcoulera comme lorganisation militaire de la

    Marche et le chef de la Marche deviendra ainsi un duc ethnique dont on

    recherchera lalliance plutt que de le combattre (tel au IXe sicle Nomino, duc

    Breton, devenu missus de Louis le Pieux et Charles le Chauve). Les marches

    sorganiseront alors en profondeur.

    A la mort du roi Alain le Grand en 907, les grandes dynasties (Cornouaille,

    Rennes, Nantes) saffrontent pour le contrle du territoire breton. Les

    envahisseurs vikings profitent de la situation. Sensuivent 32 ans de conflits qui

    auront pour principales consquences lexil dune partie importante des

    communauts religieuses, la perte des territoires conquis entre 851 et 867

    (Cotentin, partie de lAnjou) et la transformation du royaume breton en duch.

    En 947, Louis IV, roi des francs redonne en quelque sorte vie la marche et cre

    la seigneurie de Bellme et Domfront, elle aussi en marche, sorte dEtat tampon

    entre Bretagne, Normandie, Anjou et Ile de France. Il en confie la garde aux

    Bellme Talvas qui la tiendront jusqu lexpansion normande vers le Sud.

    Guillaume de Normandie se rendra matre du Passais en le faisant entrer dans sa

    mouvance en 1050. Il lui fallut encore bien des efforts pour s'en concilier les

    habitants dots d'un fier esprit d'indpendance. Il garantit ses marches du sud

    en fortifiant Ambrires et Gorron conquis sur l'angevin.

    De nombreux seigneurs bretons participeront linvasion de lAngleterre en

    1066 par le mme, devenu Guillaume le Conqurant, qui liera ainsi de faon

    dfinitive le sort des bretons aux normands et ses successeurs aux angevins dans

    le cadre du royaume Plantagent. Et lon sait quHenri II se rclamera de la

    royaut symbolique dArthur roi des bretons

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    Les marches bretonnes et lhagiographie.

    Un indice complmentaire de la position de marche bretonne de la rgionLassay/Domfront, nous est fourni par linfluence exerce par les vchs bretons

    sur les cultes du Bas Maine.

    Ainsi nous trouvons Cauc et Banvou un culte Saint Ernier, moine du pagus

    Erneiae, qui renvoie pour certains historiens au Lann dErnoc, saint breton de

    Landerneau.

    Lvch de Dol tient une place importante sur ces marches et son patron saint

    Samson, n Glamorgan au Pays de Galles en 495, et mort Dol vers 565 est

    lun des sept saints fondateurs de Bretagne. Il a fond labbaye de Dol de

    Bretagne. Lvch de Dol tait limit au Nord par lOcan, au Levant par les

    diocses dAvranches et de Rennes, au midi et au couchant par celui de saint

    Malo. Il avait cette particularit davoir 40 de ses paroisses regroupes autour

    de son sige et 50 en marche , dans des enclaves situes sur une ligne allant

    dAngers sa plus ancienne paroisse) aux rives de la Risle. En particulier, 6 lieues

    de Lassay les Chteaux, la paroisse de Saint Samson en Haute Mayenne

    tmoigne de la marche en lun des saint tutlaires de la Bretagne qui semble

    surveiller les Marches sur laxe est/ouest.

    On trouve encore une cuve baptismale plus au sud de la Marche, Pleine

    Fougres au lieu-dit LIle Samson sur la route dpartementale qui relie

    aujourdhui Pontorson la Bretagne.

    Fond par Saint Samson et Judual, lvch de Dol avait ainsi lie partie avec

    Chidebert qui en usait comme une sorte de gardien de sa marche.

    Au Passais, lvch de Dol jouxtait la paroisse de Banvou, la plus au Nord du

    Cenomanicum.

    On trouve encore le nom de saint Samson dans un pisode du Tristan et Yseut

    compos par Broul aux Marches du Cotentin Mortain.

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    Les marches bretonnes au Bas-Maine dans le roman arthurien des 12e

    et 13e

    sicles.

    Pour Gwenchlan Le Scouezec4, le royaume d'Arthur concide avec l'expansion

    des bretons armoricains du Mnez Hom jusqu'au Grand Saint Bernard, et sesarguments toponymiques et historiques, puiss aux sources mmes des

    cartulaires et des Chroniques en mme temps que dans les traditions locales,

    sont tout fait convaincants.

    L'auteur insiste notamment, et ses propres travaux rejoignent ici tout fait

    l'hypothse dite Bansard-Payen que nous servons et enrichissons depuis plus de

    quarante ans, sur le rle capital des Marches armoricaines comprenant Maine,

    Anjou et le Cotentin et allant jusqu' l'Ile de R dans la gense et la diffusion de

    la Lgende Arthurienne. De mme que la Fdration des gaulois d'Armorique

    s'est tendue avant la conqute romaine sur l'Ouest des Gaules, ce qui lui fait

    assigner aux deux cits de Chartres et d'Angers le rle de ples de la bretonnit.De mme, les Bretons reprenant cette ambition dans le Haut Moyen-Age, sont

    devenus les matres d'une partie du domaine gaulois. Nos analyses convergent

    encore quand il examine avec prcision comment et pourquoi les Plantagents

    ont ensuite rcupr le mythe arthurien, pointant ici avec propos cet aspect

    cyclique de l'histoire et la communaut culturelle dveloppe notamment dans

    ces zones de contacts.

    Lhistorien Martin Aurell5, dans le monumental ouvrage quil a consacr la

    Lgende arthurienne, rappelle que lors du couronnement dErec et Enide, le

    roman de Chrtien de Troyes qui narre lvnement, insiste sur le fait que sont

    convoqus la Cour dArthur : Normands Bretons, Ecossais riches baronsdAngleterre et de Cornouailles, et chevaliers du Pays de Galles jusquen Anjou,

    le Maine et le Poitou , soit le ban et larrire ban des seigneurs des

    marches. Et l, lnumration faisant sens, le roman reprend les divisions de

    lpoque en associant bretons et peuples limitrophes.

    Baudemagu, roi de Gorre.

    Dans le roman arthurien du 12e sicle, issu dun collectif de clercs dans la

    mouvance des cours normandes des Plantagents, aprs la mort d'Urien, roi de

    Gorre, son fils Yvain cda sa terre son cousin Baudemagu pour rester auprs

    d'Arthur. La matresse cit du royaume tait Gahion ou Gabion et se trouvait en

    face du Pont de l'pe ou Pont perdu.

    4In Ar thur , roi des bretons d'A rmorique, d. Le Manoir du tertre, 1998, 670 pages, le docteur

    Gwenc'hlan Le Scouezec, appuy sur ses connaissances en histoire locale, en littrature et en

    linguistique, a montr quArthur, dux bellorum de Domnone ou du pays de Galles au VIme

    sicle de notre re et dont la figure mythique a connu la fortune que l'on sait, est un gant, une

    figure sacre protoceltique (un dieu des pierres) du continent dans sa partie Armorique.

    55Aurell Martin,La Lgende du roi Arthur, Perrin, 2007, p. 183.

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    A cinq journes de l, pour passer dun royaume lautre, on franchit le fleuve

    par le Pont sous l'Eau, poutre troite jete entre deux eaux, (de telle faon que

    celui qui y voudrait passer et six pieds de rivire au-dessus de la tte). Nous y

    reconnaissons le site de Domfront et de Notre Dame sous lEau un gu de

    passage vers la Bretagne.

    Baudemagu/Baumirus vel Bohamadus (saint Bmer en Passais.

    Le culte de saint Bmer n'est pas moins associ aux Marches puisque toutes

    les paroisses qui lui taient consacres au diocse du Mans se trouvaient en

    position de frontires. C'est le cas Saint Bmer les Forges, au Passais, et encore

    Saint Bmer au Perche, la limite actuelle de l'Orne et du Loir et Cher, et

    Fontaine-Couverte, en Mayenne angevine prs de Brains sur les Marches, au Sud

    de Chteau-Gontier. Pour franchir la limite communale entre ces deux

    communes, il existe une passerelle encore appele de nos jours la Planche

    Arthour.

    On retrouve, dans le culte de saint Bmer et dans la dispersion gographique

    des paroisses qui s'en rclament au diocse du Mans, cette fonction de

    frontire, qui est aussi l'apanage de Baudemagu, roi de Gorre (dont la capitale

    est Gorron, chef-lieu de canton de la Mayenne), pays loin aux limites du

    royaume d'Arthur, ce qui est le fait mme de Bmer, abb, qui, selon le brviaire

    sagien, est prcisment envoy par St Innocent "ad Cenomanorum limites". Ren

    Bansard6faisait remarquer que les biographes de Baudemagu le donnent

    comme neveu et successeur d'Urien, lequel descendait de Joseph d'Arimathie. Il

    parvint pniblement au rang de chevalier de la Table Ronde et, pourtant, une

    fois promu, on le comptait parmi la pliade de privilgis admis la Qute du

    Graal. Aprs, on n'en entendit plus parler jusqu'au jour o Lancelot constate son

    dcs. Gauvain en prouvera d'ailleurs un grand remords et c'est Lancelot qui le

    vengera devant les murs de Gannes.

    "Arthur: dites-moi si vous pensez avoir occis le Roi Baudemagu.

    Sire, fait Gauvain, je l'ai occis assurment.

    jamais action ne m'a pes comme celle-l".

    Certes, beau neveu, dit le roi, il n'est pas tonnant qu'elle vous pse,

    car il m'en pse moi plus fort encore,

    puisque ma maison en a subi un plus lourd prjudice

    que des quatre meilleurs

    qui soient morts en la qute".

    Ainsi s'exprima le roi Arthur au sujet du roi Baudemagu.

    66InLa Lgende arthurienne et la Normandie, collectif dirig par JC Payen, Corlet, 1983.

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    Les chteaux Gannes.

    De la Normandie au Vexin jusqu la Loire, les marches comptent nombre de places fortes

    gauloises dont Jublains, ville gallo-romaine, fief des Aulerques Diablintes en Mayenne.

    Les Chteaux Gannes , de Priers en Beauficel dans le Cotentin et La Pommeraye en

    Calvados Longny au Perche, sinscrivent dans la ligne gographique des marches prcites,

    tous sont nantis dune lgende de trahison indiquant que les relations des deux cts de la

    Marche pouvaient tre conflictuelles. Tout prs de Banvou7

    (Banocum vicum) aux marches

    de lancien Maine, une semblable histoire o se trouve compromis un seigneur de Bourges,

    Claudas de la Dserte, nous conte au dbut des Enfances de Lancelot du Lac, dont loncle

    voisin nest autre que Bohort de Gannes. La Marche et ses avatars politiques sinscrivent

    aussi dans un espace mythique. Et lon se souvient que le neveu de Charlemagne, Roland,

    trahi par lvque Ganelon dans la Chanson de Roland, tait comte des Marches de

    Bretagne.

    Conclusions.

    La Marche de Bretagne est une ralit historique et ce, depuis la haute antiquit. Elle se

    trouve formalise au Moyen Age quand se crent des relations polices entre les royaumes

    bretons et les rois francs. Elle se poursuivra dans la priode mdivale avec le duch. De part

    et dautre de la frontire des cits fortifies garantissent les quilibres comme le feront celles

    de Lassay et Domfront, Mortain, etc. Le pays cnoman et donc celui de Lassay, y est dsign

    nommment dans les Chronicques.

    La prsence de lieux de cultes simpose cette rgion de marches depuis les vchs

    bretons, elle tmoigne dune continuit culturelle entreles bretons dArmorique et ceux des

    marches. Comme Baudemagu, le roi, et saint Bmer, ducs et vques garantissent la paix des

    frontires, lesquelles sont loin dtre tanches.

    Aux 12e

    et 13e

    sicles, les Romans arthuriens dits Matire de Bretagne et composs par des

    clercs lisant anglo-normands qui sinspirent des vnements rels comme des mythologies ,

    7Le mot ban ou bannat indique une frontire une marche.

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    et seront recopis dans le scriptoria des Abbayes normandes, notamment de celles du Mont

    Saint Michel, de Savigny le Vieux et de Lonlay Labbaye, sinspireront des hagiographies

    locales des petits saints du Passais dont Sanctus Frambaldus de laceio (saint Fraimbault de

    Lassay) devenu Lancelot du Lac.

    Le pays de Lassay, bord au Nord par la rivire Mayenne, frontire naturelle entre deux

    provinces, (de nos jours entre deux rgions programme), se trouve donc place, tant par son

    histoire que par ses traditions culturelles, sur la ligne des cits qui formaient la Marche de

    Bretagne. Ses paysages tous armoricains participent aujourdhui au label Monts et

    Marches du Parc Naturel Rgional Normandie Maine.

    Ses trois chteaux ont de tous temps garanti sa vocation de poste- frontire dont

    tmoigne galement nombre de rcits de siges et conflits, car contrlant les circulations

    entre Bretagne et Ile de France et Normandie Anjou, ce dont attestent galement les voies

    antiques de la rgion.

    Ces observations montrent, lexamen, que cette partie de la Marche bretonne est

    galement riche lieu de contacts et dchanges culturels entre les populations en prsence.

    Marche historique, donc, marche ecclsiastique, et marche culturelle dment atteste.

    Annexes.

    1- Table de Peutinger, 350.2- Carte France de lOuest, 7e et 8e sicles (in Boussard).3- Carte trait de Louviers 850.