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Agriculture en Martinique
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Le Magazine bimestriel de l’actualité Agricole Agronomique et Agroalimentaire Martiniquaise.Martinique
AgricoleUn prototype pour traiter les plantations”
Mai/Juillet 2011- N° 3 ISSN: 2114-9003 3€
« La banane restera toujours un élément structurant de l'agriculture »
La filière de diversification animale Martiniquaise
BANANE :
Réservez dès maintenant votre stand !Contact : Philippe PIED - Pimédias sarl - Tél.: 0696 73 26 26
Réservez dès maintenant votre stand !Contact : Philippe PIED - Pimédias sarl - Tél.: 0696 73 26 26
30 ansau service de la Martinique…
EDITORIAL
Comme si ces mouvements sociaux à ré-pétitions ne suffisaient pas� voila queles éléments climatiques s’y mettentaussi.
Depuis le début du carême, en effet, lapluie est omniprésente dans le quotidiendes agriculteurs de Martinique. Occasion-nant des conditions de travail difficiles,car les exploitations sont gorgées d’eau,des retards de livraison pour certainescultures, une teneur en sucre moindre dufait de la pluviométrie, des pertes finan-cières donc pour ces chefs d’entreprisesdéjà pris à la gorge !
Ils ne baissent pas les bras, et restent dé-terminés, car ils savent qu’un pays sansagriculture est un pays sans avenir.
Les pouvoirs publics et les différentes as-sociations de sauvegarde du patrimoineœuvrent à leur manière afin d’assurer àces professionnels une continuité et une“meilleure” vision de l’avenir. C’est notamment le cas, vu l’actualité deces derniers mois en ce qui concerne le
développement des fermes photovol-taïques qui (peut-être se faisait ou alorsrisquait de se faire au détriment desterres agricoles, en tout cas en prenantleur place.Une partie de la Martinique doit absolu-ment être préservée pour l’agriculture etpour les jeunes agriculteurs désirants’installer, et qui ne peuvent faute deterre�Cela veut-il dire pour autant d’arrêter laconstruction de fermes solaires?Ou alors trouver un compromis?
Doit-on choisir entre Fermes solairesou terres agricoles?
Le débat reste ouvert.Pour vous donner un modeste éclaircis-sement sur le sujet vous pouvez consul-ter en kiosque le dernier numéro de “LaCaraïbéenne d’Equipements” qui traitedes besoins énergétiques de la Marti-nique.
Bonne lecture,
Philippe PIED
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Nbre d’abonnements : ��� x 18 euros - Ci joint un chèque de : ���euros à l’ordre de PIMEDIAS.
Date : ��������� Signature :
La Caraïbéenne d’ÉquipementsPropriété de PIMEDIAS SARL
34 rue Schœlcher97232 Le Lamentin
RCS Fort de France 483 314 928
Directeur de la Publication:Philippe PIED
Rédacteurs, Collaborateurs, Journalistes et Pigistes:
Mike Irasque, P.P, Antilla, ADV
Maquette et Régie Publicitaire PIMEDIAS SARL
Port.: 0696 73 26 26Tél.: 0596 75 54 31Fax : 0596 75 58 46
Mail : [email protected]
Impression :PRIM - Guadeloupe
ISSN: 2114-9003
Bulletin à nous retourner par courrier, accompagné des noms et adresses des différentes personnes à qui vous souhaitez offrir un abonnement.(sur feuille libre) PIMEDIAS SARL - 7, rue Paul Gauguin - Petit Manoir - 97232 Le Lamentin - Martinique.
Débat:Fermes solaires Vs Terres agricoles�
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NEWNEW
SOMMAIRE
8 / Actualités :
Journée de présentation aux planteurs, du pro-
totype destiné à traiter les plantations de ba-
nane, à l’exploitation agricole de Liliane
Ely-Marius au quartier Bochette, Lamentin.
● CEMAGREF
- Interview de Roger Genet, Directeur Général
- Interview de Dominique Didelot, Chef de projet
● BANAMART
- Interview, Nicolas Marraud Des Grottes, Président
● CONSEIL RÉGIONAL
- Catherine Conconne,Vice-Présidente de la Ré-
gion Martinique nous donne son avis�
29 / Initiative :
● Martinique Elevage Initiative - MELI - 2010-2025Suite aux Etats Généraux de l’Outre-Mer, lesprofessionnels des filières d’élevage de Marti-nique se sont rassemblés pour rédiger un do-cument déclinant les objectifs et les stratégiesà mettre en œuvre pour la période 2010-2025 :Martinique Elevage Initiative 2010-2025(MELI).
10 / Entreprise :
JARDI PRO, la référence motoculture
Jardi Pro Carimat existe depuis1996. Employant 6 peronnes,
cette entreprise martiniquaise im-porte de façon exclusive des
marques prestigieuses comme Stihl, Viking, John Deere, Honda...
Nous avons souhaité vous faire découvrir cette structure qui bénéfi-cie de la plus grande salle d’exposi-
tion de matériel de ce type à la Martinique.
« La banane resteratoujours un élément
structurant de l'agriculture »
Eric de Lucy de Fossarieu, Président del’Union des Groupements de Producteursde Banane, lors de la présentation auxplanteurs et à la presse du prototype des-tiné à traiter les plantations de bananes.
Interview�
La filière de diversification animale martiniquaiseDossier:
Aux côtés des cultures traditionnelles (ba-nane et canne à sucre), les productions ani-males constituent l’un des principauxsecteurs de diversification de l’agriculturemartiniquaise.
Nous avons rencontré MM. Milia et Degras del’AMIV qui nous en parle�
20 / UGPB
8 - Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011
Actu/Brèves
Une résolution pour protégerles productions agricoles
Le 3 mai, le Sénat a adopté à l’unanimité une résolution eu-ropéenne, déposée par le sénateur Serge Larcher, prési-dent du Comité de suivi de la mission communed’information sur la situation des DOM de 2009, pour de-mander compensation du préjudice auquel l’accord de Ge-nève de 2009 sur la banane et ceux de mars 2010 conclusentre l’Union européenne et l’Amérique centrale d’une part,la Colombie et le Pérou, d’autre part, exposent l’agricultureen outre-mer.
En échange d’un meilleur accès essentiellement pour sesproduits industriels et ses vins et spiritueux, l’Union euro-péenne a accordé aux deux États andins une améliorationde leur potentiel d’exportation de bananes, de sucre, derhum et d’autres produits comme ceux de la pêche, qui me-nace le cœur des économies ultramarines.
En effet, la banane représente 57 % de la production agri-cole en Martinique et la canne à sucre 20,3 % de la pro-duction agricole en Guadeloupe. Le commerce extérieurdes DOM est lui aussi étroitement dépendant de ces pro-duits : ainsi, pour La Réunion, le sucre représente 38,5 %des exportations en valeur. Comme l’a déclaré M. SergeLarcher, « il nous faut sauvegarder l’essentiel : les dizainesde milliers d’emplois qui sont en jeu derrière ces pourcen-tages ».
Le 24 septembre 2010, la Commission européenne a pro-posé un règlement portant mesures spécifiques dans le do-maine de l’agriculture en faveur des régionsultrapériphériques (RUP) qui aménage le régime existantappelé « POSEI » (Programmes d’Options Spécifiques àl’Éloignement et l’Insularité), déjà en place depuis près de20 ans. Or, ce texte ne tient pas compte, de l’impact, po-tentiellement dévastateur sur l’agriculture des RUP, de cesrécents accords commerciaux.
La France estime à 40 millions d’euros par an le besoin decompensation de pertes de revenu et de restructurationpour la filière ; or, la Commission européenne n’envisageaujourd’hui qu’une compensation de 4 millions d’euros, soitdix fois moins !
La résolution adoptée par le Sénat pourra être invoquée parle Gouvernement français pour obtenir meilleure compen-sation et rappeler à nos partenaires que la France n’entendpas renoncer à son agriculture, ni à son modèle social dansl’économie mondialisée. Bruno Le Maire, ministre de l’agri-culture, a salué son adoption, estimant en séance publiqueque cette résolution du Sénat arrivait « à point nommé ».
In http://www.politiques-publiques.com/
L’avis d’Ange Lavenaire, Maire du Marigot, Président de la CCNM.Propos recueillis le 9 avril dernier au quartier Bochetteau Lamentin, lors de la présentation d’un prototype d’en-gin de traitement des plantations.
“La banane est une produc-
tion extrêmement menacée.
Elle est fragile, parce que
nous sommes sur un territoire souvent soumis à
des phénomènes naturels, un cyclone ou un gros
coup de vent, et tout est détruit. C'est une produc-
tion qui est tout le temps sous perfusion. Ce n'est
pas durablement concevable.
La commune du Marigot est une commune aux
deux-tiers agricole, avec beaucoup de contraintes
par rapport à la topographie, aux risques naturels.
Par conséquent, c'est un secteur que je protège.
Dans tous nos projets, on tient beaucoup compte du fait qu'il faut protéger les
terres agricoles. Le problème, quand on a une exiguïté de territoire ; il y a
aussi des habitations qui sont toutes proches. Et là aussi, l'épandage, puisque
c'est ce dont il s'agit aujourd'hui, pose problème en terme de santé publique.
L'impact est plus ou moins mesuré. Mais ce que je sais, puisque les gens me
le disent : « Mr le Maire, arbres fruitiers nou ka pwan fè, nou ni kresson � ika mo, ». Les cours d’eau� Il y a un vrai problème.
C'est pour cela que j'ai été invité ici, parce que j'avais alerté les planteurs du
secteur sur cette problématique de pollution et de santé publique. Ils m'avaient
proposé de faire une intervention devant le conseil communautaire, et
m'avaient indiqué qu'ils étaient en étude, en train de faire des progrès, notam-
ment sur les hélicoptères avec GPS embarqué, etc.
Aujourd'hui, venir voir qu’il y avait un pas qui avait été fait.
C'est pour ça que je tenais à venir : parce qu'il faut assurer le suivi du problème
que l'on évoque.
Distribué en Martinique SDVI
Luc de GRANDMAISON est le nouveau Président de la Commission Agriculture
du Conseil Général de la Martinique.
10 - Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011
Spécialisée dans tous types de ma-
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tondeuses, souffleurs�), Jardi Pro
répond aussi aux besoins des pro-
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ture.
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des nettoyeurs hautes pression de
marque Stihl,
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des groupes électrogènes de la
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culture peuvent quand à eux
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teurs Honda et Viking
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Que vous soyez donc un agricul-
teur occasionnel ou un profession-
nel, et que ce soit pour vous
d’équiper ou d’optimiser votre ma-
tériel, Jardi Pro a la solution adap-
tée à vos besoins. Elle vous
propose de plus, tous les acces-
soires recommandés par les plus
grandes marques, et toujours aux
prix les plus compétitifs.
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marque Stihl des tronçonneuses
d’élagage et d’abattage de qualité.
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allant de 30 à 45 cm, et pour l’abat-
tage de 45 à 120 cm.
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aussi son service après-vente, un
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chées, et des techniciens profes-
sionnels compétents, connaissants
parfaitement le matériel commer-
cialisé.
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niciens qui se déplacent sur sîte
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■ Le service “Jardi-Livraison” et dé-
monstration gratuite.
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marques,
■ Des conseils personnalisés, don-
nés par des spécialistes.
Jardi Pro :La référence motoculture en Martinique
Jardi Pro Carimat existe depuis 1996. Employant 6 peronnes, cette entreprise
martiniquaise importe de façon exclusivedes marques prestigieuses comme Stihl,
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Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011 - 13
On savait que la filière banane
faisait depuis quelques an-
nées des efforts notables pour
mieux respecter l’environnement et la
santé des hommes (agriculteurs ou
non).
On savait également que, dans ce
cadre, la recherche allait bon train afin
que les espoirs et la volonté théo-
riques se transforment, de plus en
plus, en des résultats palpables, quan-
tifiables, et durables.
Durable comme notamment ce plan
de développement de la banane* qui
avait conduit ce monde agricole com-
plexe à modifier de façon importante
les modes de cultures (jachères, gé-
néralisation des vitroplants, pièges à
charançons, etc.). Lui avait permis en
dix ans de réduire de 72% l’utilisation
des pesticides en bananeraies.
Et avait contribué à améliorer l’effica-
cité des traitements aériens contre les
cercosporioses, limités actuellement à
8 par an en moyenne (contre 60 dans
les exploitations du même secteur au
Costa Rica�).
L’objectif principal de cet honorable
branle-bas de combat étant de pro-
duire « une banane propre, respec-
tueuse de la terre et des hommes ».
Néanmoins des efforts restaient à faire
pour préserver totalement les ZITA
(zones interdites aux traitements aé-
riens) tout en les traitant efficacement.
Et pour convaincre le plus grand nom-
bre de la réalité de cette évolution (voir
Interview Ange Lavenaire).
Le projet OPTIBAN initié le 21
mars 2008 (avant même la si-
gnature du Plan prénommé) par
la filière banane antillaise, en par-
tenariat avec le Ministère de
l’Agriculture et le CEMAGREF
(l’Institut de Recherche pour l’in-
génierie de l’Agriculture et de
l’Environnement) va dans ce
sens. Car c’est un programme de
recherches (mené par l’institut
précité) qui vise à optimiser les tech-
niques de traitement et à trouver des
solutions terrestres complémentaires.
Concrètement, cette optimisation s’est
faite sur plusieurs axes.
Sur celui de la cartographie des ZITA,
réalisée afin de définir précisément les
zones d’exclusion des traitements aé-
riens autour des éléments à protéger
(les habitations et jardins, les ruches
et ruchers, les points d’eau consom-
mables par l’homme et les animaux,
les bassins de piscicultures, le littoral
maritime, les cours d’eau, les bâti-“�il faudrait encore quelques mois, même quelques annéesde travail supplémentaires, pour véritablement avoir une fi-lière industrielle. »
Des machines innovantes pour la bananepropre
« Le projet OPTIBAN, pour préserver les ZITA...tout en les traitant efficacement »
Les dernières avancées technologiques pour letraitement aérien et terrestre des exploitationsde la filière banane étaient présentées le 09 avrildernier au quartier Bochette, situé dans la com-mune du Lamentin. Grand angle sur une innovations d’importance.
Actualité
14 - Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011
ments et parcs où des animaux sont
présents, le parc national, les ré-
serves naturelles, etc, etc.).
Sur celui, également, des traitements
aériens : avec la mise en place à l’in-
térieur des aéronefs (avions, hélicop-
tères) de GPS permettant non
seulement d’enregistrer la réalité des
épandages ; mais aussi (et surtout) de
couper automatiquement la pulvérisa-
tion dans le cas où l’oiseau métallique
spécialisé rentrerait dans une zone
prohibée.
Sur, enfin, un système d’information,
Banatrace, élaboré afin de suivre la
traçabilité des épandages aériens.
Et tendant à améliorer la programma-
tion, le suivi et le contrôle des travaux
d’épandage des produits phytosani-
taires.
Mais ce n’était pas tout. Et c’est juste-
ment pour présenter sur le terrain les
dernières avancées technologiques
que, le 09 avril dernier, un grand ras-
semblement avait lieu à la banane-
raie du quartier Bochette au
Lamentin, domaine de l’exploitante
agricole Liliane Ely Marius. Des re-
présentants émérites de l’univers de
cette culture, des personnalités poli-
tiques, des membres issus de la re-
cherche, des représentants de l’île
sœur, et bien sûr les médias, s’y
pressaient afin de découvrir les nou-
veautés techniques destinées au
traitement aérien. Et au traitement
terrestre� Avec la première sortie
«grand public» d’un prototype an-
noncé comme quasi-révolutionnaire
pour celui-ci (voir interviews Domi-
nique Didelot et Roger Genet).
Concernant le traitement aérien, outre
le système GPS décrit plus haut, les
personnes présentes pouvaient re-
marquer sur l’hélicoptère venu sur le
site pour l’occasion un nouvel équipe-
ment : les buses à injection d’air per-
mettant de mieux maîtriser la dérive
de la pulvérisation.
Pour le traitement terrestre le proto-
type était un bras télescopique monté
sur un engin à huit roues ressemblant
vaguement à un petit char à ciel ou-
vert ; bras permettant de monter au-
dessus des bananeraies (jusqu’à 6 m;
avec une portée de 12 m de chaque
côté) et d’ainsi répartir le plus effica-
cement possible le produit phytosani-
taire. La démonstration du bras était
concluante, mais point celle de la
compacte machine roulante, qui, alors
qu’elle était censée monter à 45° (voir
interview Dominique Didelot enregis-trée juste avant la démonstration)n’arriva pas, à cause du « terrain dé-
trempé », à se hisser sur une « une
petite côte de 10° » (voir interview Li-liane Ely Marius).Mais cela ne gâcha pas la fête.
Car tous semblaient avoir pris
conscience, comme le soulignait Ni-
colas Marraud Des Grottes, le Prési-
dent de Banamart, que ce n’était
qu’«une étape» et qu’il fallait continuer
à avancer dans le bon sens : « c’est
comme le vélo, si on arrête de péda-
ler, on tombe� Donc on va pédaler.»
(voir interview)D’autant que Roger Genet, le Direc-
teur Général de CEMAGREF, confir-
mait, toujours au sujet du prototype
placé quelques heures sous les feux
de la rampe qu’il faudrait « encore
quelques mois, et je dirais même
quelques années de travail, pour véri-
tablement avoir une filière indus-
trielle.» (voir interview)Cette matinée était également l’occa-
sion pour nous de faire avec tous ces
hommes (et femmes) de terrain un
point sur l’état des lieux du secteur ba-
nanier martiniquais (voir interviews
Eric de Lucy, Nicolas Marraud Des
Grottes, Liliane Ely Marius, Catherine
Conconne). Et d’engranger des ré-
ponses très intéressantes. A découvrir
ci-après.
Annick de Vassoigne
*Signé en décembre 2008.
Actualité
18 - Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011
Actualité
« On peut passer tous les quatregrands rangs, et traiter sans êtreobligé de toucher à labananeraie. »
Concernant le projet en question,
qu'est-ce qu'on va voir aujourd'hui ?
Le projet porte sur deux aspects : l'as-
pect d'amélioration des traitements aé-
riens, etnotamment tout ce qui est
traçabilité. Ensuite sur la recherche de
méthodes alternatives terrestres, no-
tamment par des engins qui peuvent
se déplacer dans les bananeraies pour
traiter depuis la voie terrestre.
Vous êtes le chef de projet de l'en-
gin qu'on va nous présenter, parlez-
nous-en�
On va voir un engin. Mais en fait on en
a plusieurs, parce qu’il faut pouvoir
s'adapter à divers terrains et diverses
circonstances. Les terrains plats vont
être gérés différemment des terrains en
pente. Celui qu'on va voir, est plus par-
ticulièrement destiné aux terrains pen-
tus, jusqu'à 45% de pentes ; pour des
bananeraies qu'on n'a pas tellement
besoin d'aménager. Parce qu'on peut
se faufiler sous les bananiers, et traiter
à 6m de haut au-dessus d’eux.
Vous aurez donc probablement et
prochainement d'autres présenta-
tions de d'autres types d'engins, ou
est-ce un engin standard avec diffé-
rentes options ?
La partie « pulvérisateur » qui se greffe
sur l'engin en question sera la même
que sur les autres systèmes. Notam-
ment les systèmes « traînés », qui
pourront être traînés par un tracteur,
qui eux seront adaptés à des terrains
plutôt plats ou légèrement en pente.
Par contre, pour les terrains très en
pente, il faut des engins qui arrivent à
grimper des pentes importantes ; donc
des engins comme ceux-là. Mais le
système de pulvérisateur sera exacte-
ment le même.
Quelle est la différence avec les ca-
nons ?
D'abord les canons (vu leur taille) ne
peuvent pas pénétrer dans les bana-
neraies. On est obligé de traiter du
bord, ou alors de faire des traces ma-
térialisées dans les surfaces à traiter.
Avec ce ystème, on peut très bien pas-
ser tous les quatre grands rangs, et
traiter sans être obligé de toucher à la
bananeraie. C'est un aspect important.
Ensuite on a une meilleure régularité
du traitement : homogénéité, réparti-
tion, moindre dérive, moindre pollution
vers l'extérieur. Les embruns que vous
voyez se déplacer ; on en a beaucoup
moins avec ces engins-là.
Quelle est la portée du jet ?
Les portées sont de 12 mètres de
chaque côté. Cela fait 22 mètres.
Quand ce produit sera-t-il commer-
cialisé ?
Pas tout de suite. Cela demande en-
core des développements.
Comme vous le verrez c'est un proto-
type, et un prototype a des défauts.
Nous avons fait venir l'appareil des
Etats-Unis, il n'est pas parfait par rap-
port au contexte antillais. L’UGPBAN
s'est mis en relation avec des construc-
teurs de matériel. Notamment des bu-
reaux d'étude en France, qui travaillent
en étroite collaboration avec des fabri-
cants de pulvérisateurs afin de pouvoir
concevoir l'engin final. A mon avis, il
faudra encore une bonne année pour
que nous ayons une pré-série du sys-
tème.
Après, ce n'est pas encore terminé :
il faudra déployer les solutions et les
méthodes, former les personnes, créer
les nouveaux emplois�
Nous pensons qu’il faudra encore 2 à 3
ans pour déployer ce système.
Notre travail s'arrête au prototype.
Après, ce sont aux développeurs de
choisir les bons fabricants, de mettre
en place les structures qui convien-
nent, les modes d'organisation, la for-
mation des gens.
Propos recueillis
par Philippe Pied
Visite guidée de la contention à moutons lors du Festival du Mouton
■ CEMAGREFInterview de Dominique Didelot, Chef de projet au CEMAGREF pour laconception du prototype présenté le 09 avril dernier à l’exploitationagricole de Liliane Ely Marius au quartier Bochette, Lamentin.
Le Scientifique…
Quel est votre avis, aujourd'hui, sur la
banane en Martinique ?
La banane reste une activité agricole de
premier plan. Quoiqu'en disent certains,
dès que l’on va au fond des choses, on
s'aperçoit qu'elle n'est absolument pas
remplaçable. Ni en surface de terre utili-
sée, ni en nombre d'emplois. Je mettrais
prioritairement le nombre d'emplois, mais
je mettrais aussi les surfaces qu'elle uti-
lise aujourd’hui. Si elles n'étaient pas utili-
sées en banane, elles ne seraient utilisées
à peu près en rien d’autre. Je crois que
l’idée, selon laquelle si demain il n'y avait
plus de canne à sucre et de bananes en
Martinique, on pourrait enfin développer
les cultures de diversification qui
permettraient à la population de
se nourrir est totalement
fausse, et qu’elle est propagée
par des gens qui ne savent pas
bien de quoi ils parlent. C'est ex-
trêmement faux de dire ça,
parce qu'il y a les terres suffi-
santes pour faire aussi bien la
canne que la banane, mais
aussi toutes les cultures de di-
versification. Quand on fait le
calcul, avec 30 ou 40 hectares
de tomates, on nourrit une
grande partie de la population
martiniquaise.
Et avec 10 hectares de serre de
laitue, il y a des laitues pour toute l'année
et pour tout le monde. Donc la banane, de
ce fait, (comme au demeurant la canne à
sucre), reste une culture que l’on peut ap-
peler une activité structurante. Grâce aux-
quelles la population agricole continue à
être dynamique. Grâce auxquelles les
terres trouvent des agriculteurs pour les
cultiver. Il y a une chose qu'on oublie, c'est
que l'agriculture, ce n'est pas de la théorie.
C'est un métier d'hommes et de femmes.
Et que s'il n'y a pas des hommes et des
femmes pour faire fonctionner une exploi-
tation, il n'y a plus d'exploitation.
Un des problèmes que nous connaissons
d'ailleurs dans l'agriculture en Martinique
en général, et la banane n'est pas épar-
gnée, c'est le problème de la succession
des agriculteurs qui ont aujourd'hui 65, 70,
75 ans, et qui ont envie de prendre leur re-
traite, ce qui est tout à fait normal à leur
âge, et qui ne trouvent pas facilement de
successeur.
L'exploitation sur laquelle nous sommes
aujourd'hui est à ce titre extrêmement in-
téressante, parce que la dame qui dirige
cette entreprise est le successeur de
quelqu'un. C'est la relève, et la relève bien
faite ; avec les techniques modernes de
l'agriculture.
Un des autres problèmes auxquels nous
sommes confrontés, et qui fait que la ba-
nane restera toujours un élément structu-
rant de l'agriculture, c'est que c'est autour
de la banane que s'effectue toute la re-
cherche fondamentale et toute l'expéri-
mentation en cultures tropicales.
Aujourd'hui, vous avez ici le président du
CIARD, le PDG du CEMAGREF, certaines
personnes de l'INRA ; tous les grands ins-
tituts techniques de recherche français
sont là. Ils sont connus mondialement
pour faire partie des plus compétents.
S’ils sont ici aujourd'hui, s’ils ont sur
place, (en Guadeloupe comme en Marti-
nique cela représente des dizaines de
chercheurs, je crois que le CIRAD de la
Guadeloupe c'est plus de 100 personnes,
et l'INRA en Guadeloupe c'est plus de 300
personnes� en Martinique il y a des di-
zaines de gens qui y travaillent aussi.),
c'est parce qu’il y a quelques grandes ac-
tivités agricoles structurantes comme la
banane et la canne à sucre, qui leur don-
nent les moyens de mobiliser tout cet
« équipement humain »�et de faire avan-
cer tout le reste.
On cherche sur la banane, mais on
cherche aussi sur les cultures moins im-
portantes, qui sont tout aussi essentielles.
Donc je crois que c’est une très mauvaise
réflexion, celle qui consisterait à dire :
« Oh, vous savez, la banane c'est très
subventionné� ». Alors il faut abandon-
ner ça. Ou remplacer la banane ou la
canne à sucre. Et de toutes les manières,
quelle que soit l'activité qu'on fera dans les
îles guadeloupéenne ou martiniquaise elle
sera obligatoirement subventionnée. Pour
la bonne raison que nous avons dans ce
pays, et fort heureusement je dirais, un ni-
veau social et un coût de main-d’œuvre
20 - Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011
Actualité
« La banane restera toujours un élément structurant de l'agriculture »
« L’une des problématiques de la banane estcelle de la succession des exploitations…»
■ UGPBInterview d’Eric de Lucy de Fossarieu, Président de l’Union des Grou-pements de Producteurs de Banane
Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011 - 21
qui sont ce qu'ils sont. Tant mieux, parce
que c'est grâce à cela que l’on peut dire
que notre banane est une vraie banane
durable. Mais s’il s'agit d'aller chercher
tel fruit ou tel légume au moindre coût, ce
n’est pas en Martinique et en Guade-
loupe qu'on va le produire. C'est en Ré-
publique Dominicaine...
C'est pour cela que les subventions
diverses allouées par l'Etat sont ab-
solument nécessaires, notamment
pour contrer la banane dollar ?�
Dans la banane, elles sont fondamen-
tales pour lutter contre les bananes-dol-
lar. Mais si demain nous voulons faire
une autre activité, il y a aura toujours à
Saint-Domingue, ou au Costa Rica, ou
en Equateur, c'est-à-dire tout près de nos
portes, le même produit moins cher.
Et comme nous n'avons plus de barrières
douanières�C'est encore un élément
que ceux qui parlent sans savoir n'ont
pas mesuré. On ne peut pas empêcher
à un fruit ou à un légume venant de
quelque part dans le monde d'entrer en
Guadeloupe ou en Martinique ; pas plus
qu'on ne peut l'empêcher d'ailleurs d'en-
trer en Europe.
Donc la seule compensation possible,
c'est la subvention. Ce que j’appelle le
soutien financier, de l'Etat, en l'occur-
rence pour nous, la France et de l'Eu-
rope. Et je n'aime pas le mot subvention,
je préfère le mot de soutien financier.
Parce que subvention ça fait assistanat ;
alors que soutien financier, c'est quelque
chose que nous pouvons revendiquer
sans avoir à rougir du tout.
Il était dit dans l'actualité dernière-
ment qu'on avait donné au monde de
la banane trop de fonds�
Vous voulez parler du rapport de la Cour
des Comptes ? Et bien, confiez à un
comptable le souhait de définir une stra-
tégie, et ça donne le rapport de la Cour
des Comptes� Pour la Cour des
comptes, deux et deux ça fait quatre ; je
les en félicite. Ce que le rapport de Cour
des Comptes ne dit pas, et il ne peut pas
le dire puisqu'il n'aurait pas la réponse :
“on prend l'argent qui est aujourd'hui uti-lisé dans la banane, et on le met surautre chose.”S'il vous plaît, messieurs de la Cour des
Comptes, ne vous privez pas de me dire
quelles autres choses, puisque désespé-
rément, je suis à la recherche de cet
autre chose�
Vous observez aussi que le rôle de la
Cour des Comptes c'est de faire des rap-
ports généralement à charge. Il n'y a pas
un seul rapport de la Cour des Comptes
qui dit : « J'ai été inspecter telle et telle
activité, entreprise, musée, administra-
tion et tout va bien ». Quand elle va
quelque part, c'est pour dire que ça ne va
pas bien.
Les inspecteurs de la Cour des Comptes
sont dans cette mentalité-là. C'est utile
dans une démocratie d'avoir des gens
qui critiquent. Le rapport de la Cour des
Comptes ne m'a pas fait de peine, ne m'a
pas choqué ; il m'a simplement permis de
considérer que nous devons faire avec
les sommes importantes que nous rece-
vons pour la banane le mieux possible.
Sinon, pour nous mettre à l'abri de la cri-
tique, mais au moins pour pouvoir justi-
fier cet important appui financier.
Philippe Pied.
« Le soutien financier de l’Etat est indis-pensable pour les planteurs…»
■ La responsable de l’ExploitationInterview de Liliane Ely Marius, exploitante agricole de5 hectares installée sur deux sites (Quartier Petite Ri-vière - 3,5 hectares - et quartier Bochette - 1,5 hectare)
« C’est la première fois que je voyais cet engin en action »
C’est sur votre exploitation bana-
nière que l’on a assisté à la pré-
sentation du prototype destiné au
traitement terrestre ce matin� Vos
premières impressions ?
Cela fait 11 ans que je suis installée
dans le secteur de la banane.
Je suis assez fière de mon exploita-
tion et du travail que j’ai fourni.
Avant toute chose, j’aurais aimé dire
un mot sur un sujet qui me tient à
cœur�
J’aurais aimé que les autorités
compétentes nous aident quand
même un peu. Afin de faire face
aux difficultés pour pouvoir faire
redémarrer la banane. Car après la
cercosporiose, il y a eu la grève du
port qui n’a rien arrangé�Je ne vais
pas empêcher aux autres de faire la
grève. Mais ce que je dis c’est qu’ils
auraient pu faire la grève autrement,
et laisser l’économie du pays fonc-
tionner. Car ça fait beaucoup d’em-
plois perdus. Et beaucoup de petits
qui disparaissent� Comme moi
j’aime ce que je fais et que j’aurais
aimé continuer dans cette filière, je
trouve qu’il serait plus juste qu’ils ne
bloquent pas tout. Mais seulement
les personnes concernées. Pour eux,
c’est une histoire de quelques sous
qui nous fait perdre à nous beaucoup
de sous� J’ai perdu beaucoup. Et au
lieu d’avoir une rentrée d’argent, j’ai
eu une sortie d’argent. Car il fallait
tout recommencer.
Cela vous donne du baume au
cœur que l’on ait pris votre exploi-
tation pour exemple pour pouvoir
faire cette manifestation ?
Ah oui. Je suis contente qu’ils m’aient
sollicité pour faire tourner le proto-
type. Ça montre qu’il y a des gens qui
reconnaissent le travail que j’ai
fourni�
Cet appareil va changer quoi à
votre quotidien ?�
C’est la première fois que je voyais
cet engin en action. Ce sera intéres-
sant pour les planteurs en général.
Mais en temps de pluie�
J’ai vu qu’il avait des difficultés à
monter une petite pente qui n’a
même pas 10°, je crois�
Alors je pense qu’il sera efficace,
après quelques mises au point.
22 - Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011
Actualité
Aujourd’hui nous avons assisté à une
étape importante concernant la re-
cherche et l’innovation. Quand sera-t-
elle opérationnelle pour les
agriculteurs ?
C’est une étape cruciale : la présentation
du premier prototype. Elle fait suite à
trois ans de travail intensif, sur différents
volets. D’abord toute la cartographie du
territoire qui permet de voir l’ensemble
des zones sur lesquelles on peut traiter
avec des produits phytosanitaires.
Ensuite déterminer les zones qui doivent
être exclues d’un épandage aérien ; qui
est aujourd’hui extrêmement efficace,
car il permet de répartir des quantités in-
fimes de produits phytosanitaires sur la
cime des bananeraies pour avoir un trai-
tement efficace.
Enfin, évidemment, d’améliorer toujours
cette technologie. On a vu ce matin sur
l’hélicoptère des buses qui permettent de
réduire la dérive de presque 20% ; pour
éviter que les produits phytosanitaires
soient répandus sur les parcelles voi-
sines ou dans les cours d’eau.
Dans les parcelles qui sont soit à proxi-
mité d’une zone dense de population,
soit à proximité de cours d’eau (où on ne
veut pas de pollution des masses d’eau),
il faut trouver des méthodes alternatives.
C’est pour cela que l’on a développé
cette technologie, qui procède de la
même façon qu’un traite-
ment aérien : c’est un
bras télescopique qui
permet de monter au-
dessus des bananeraies
et de répartir ce produit
phytosanitaire avec une
très grande efficacité,
une grande homogé-
néité.
Nous avons encore des
progrès à faire (nous
l’avons vu). Car ce matériel, qui fait l’ob-
jet de deux brevets (entre la recherche
publique, et le CEMAGREF le secteur
économique) sur la partie épandage est
porté par un matériel commercial à qua-
tre essieux qui a certaines limites.
On voit bien qu’il ne s’adapte pas à
toutes les conditions de terrain très
riches de la Martinique, avec des pentes
extrêmement importantes. Ce matin, la
parcelle était non seulement en pente
mais en dévers, avec un terrain gras
parce qu’il a beaucoup plu. Le matériel
ne passe plus�
Nous avons donc encore beaucoup
d’améliorations à faire. Egalement pour
le rendre acceptable au niveau écono-
mique, afin qu’il puisse être repris par
des professionnels qui se regroupent
avec ce matériel.
Pour cela, il faut encore quelques mois,
même quelques années de travail, pour
véritablement avoir une filière indus-
trielle.
Justement un tel engin coûte ou coû-
terait combien ?
Je ne vais pas vous donner le prix de
l’appareil, mais le prix de l’ensemble de
l’étude OPTIBAN. C’est aujourd’hui plus
de deux millions d’euros en coût com-
plet. Dont 500 000 euros qui ont été ap-
portés par un financement du ministère
de l’Agriculture. Et 500 000 euros par la
profession elle-même. Sur cette partie
de développement technologique de por-
teurs, la profession a énormément contri-
bué à son financement.
2 millions d’euros pour tout un ensemble
d’études qui portent à la fois sur la sécu-
rité des opérateurs, sur la cartographie,
sur les systèmes aériens, sur les sys-
tèmes terrestres ; ce n’est pas une
somme qui est extrêmement élevée.
Développer une filière industrielle de por-
teurs terrestres : je suis incapable au-
jourd’hui de vous donner une estimation
précise. Je pense que le prix sera celui
du marché. Il faut qu’en fait l’on déve-
loppe des porteurs qui aient un prix ac-
ceptable en terme d’utilisation pour la
profession ; pour que la filière puisse se
développer.
En fin de matinée on a parlé d’une
autre étape importante : le projet
d’amélioration de la mécanisation
dans les petites exploitations� Pou-
vez- vous nous donner quelques pré-
cisions sur ce sujet ?
Il faudra adapter et améliorer ce matériel
terrestre. Mais il faudra aussi jouer sur
les pratiques agricoles. On voit que le
type de plantation dans les pentes est
évidemment extrêmement compliqué
quand, par exemple les rangs sont en
dévers, pour de la mécanisation terres-
tre. Donc il faudra adapter, au fur et à
mesure, les exploitations. Pour que le
traitement terrestre soit pleinement effi-
cace.
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“Nous avons encore des progrès à faire”
■ CEMAGREFInterview de Roger Genet, Directeur Général de CEMAGREF
Formation
1/ Le CACES engins agricoles de la
Recommandation Régionale de la
CGSS Martinique.
Cette recommandation classe les en-gins agricoles en 3 catégories :
■ Catégorie 1 : Tracteurs agricoles
■ Catégorie 2 : Les remorques (à
berceau, traditionnel, hangiban, à
benne.)
■ Catégorie 3 : Les engins spéci-
fiques à la canne à sucre (canne loa-
der, le coupe canne�)
Ce CACES valide l’aptitude des ou-
vriers agricoles à effectuer les ma-
nœuvres et les déplacements sur
l’exploitation en sécurité.
L’objectif étant :
- De diminuer le nombre d’accidents
sur les exploitations agricoles,
- Sensibiliser à la sécurité sur le lieu
de travail notamment par le port des
équipements de protection individuel.
Ce CACES® est valable 5 ans et
ne concerne que le secteur agri-
cole de la Martinique
2/ Le CACES® engins de chantier
de la Recommandation Nationale
(CNAMTS) R372m
Catégorie 8 qui concerne les trac-teurs agricoles et ses équipementsde travail à savoir l’épareuse,fourche, godet, benne, remorque,herse�
Les exploitations se positionnent
aussi sur les autres catégories de
cette recommandation nationale à sa-
voir :
■ la catégorie 2 : Pelle hydraulique :
utilisée pour refaire les traces, les
tranchées et curage des fossés�
■ la catégorie 7 : Compacteur pour
compacter les traces�
■ la catégorie 3 : Bulldozer pour la-
bourer les champs et faire du terras-
sement.
■ la catégorie 4 : Chargeuse pour
évacuer les déblais autour des han-
gars.
Ces CACES® sont valables 10 ans.
3/ D’autres types d’engins sont
aussi utilisés sur les exploitations
agricoles et réclament une valida-
tion de leur manipulation par un
CACES®, à savoir :
■ les chariots élévateurs à conduc-
teur porté ou accompagnant de la
R e c o m m a n d a t i o n N a t i o n a l e
(CNAMTS) R389
■ les transpalettes,
■ les chariots à conducteur porté ca-
tégorie 1 de levée inférieure à 1m,
■ la catégorie 3 (chariots en porte à
faux de capacité inférieure à 6 T) qui
servent à soulever, transporter et ar-
rimer les palettes de bananes dans
les containers.
Les ouvriers des exploitations agricoles de la Martinique peuvent se positionner pour certifier leur aptitude à conduire en sécurité les engins agricoles sur deux recommandations de CACES® validées par le GRETA BTP Organisme Testeur CACES® depuis 2000 pour toutes les familles d’engins.
Le CACES du GRETA BTP :Le Certificat d’Aptitude à la Conduite
des Engins en Sécurité (CACES) sur les exploitations agricoles
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CONTACT : Marie-Line BRAY – Conseillère en Formation Continue au GRETA BTPTéléphone : 0596.57.08.70 - Fax 0596.51.92.00 – Mail : [email protected]
Joël LANGERON
testeur CACES®
GRETA BTP
Bruno LAPOINTE
testeur CACES®
GRETA BTP
Quel est votre
sentiment face à
de telles innova-
tions ?
Comme l’a dit le
directeur général
du CEMAGREF :
c’est une étape.
Il y a encore des
choses a amélio-
rer, comme vous
avez pu le voir.
Mais pour nous,
c’est une bonne
étape ; parce quenous sommes sur la bonne voie.
Et comment ça va se passer pour les agriculteurs ?
Ils pourront les acheter ? Les louer ?
C’est en réflexion pour le moment. Mais c’est vrai que l’on
peut utiliser le même principe que pour l’hélicoptère : un
traitement généralisé. Il y aura bien sûr des adaptations
pour les agriculteurs qui veulent acheter des engins
comme celui-là. Ce n’est que le début. Mais comme je le
disais : “C’est comme le vélo, si on arrête de pédaler, ontombe� Donc on va pédaler.”
Un petit mot sur la cercosporiose noire� Quel est
l’état des lieux actuel ?
Elle est à peu près partout. Mais nous la maîtrisons.
Les agriculteurs ont fait beaucoup d’efforts. Nous n’avons
pas pour le moment de catastrophe chez nos agriculteurs.
En tant que président de groupement, quels sont vos
objectifs pour l’année 2011?
C’est de produire. Nous avons eu Tomas l’année der-
nière : il a fait beaucoup de dégâts. Cette année, nous es-
pérons produire le maximum, expédier le maximum, et
vendre le maximum pour nos agriculteurs.
Vous nous avez parlé de Tomas. Les exploitants agri-
coles nous ont aussi parlé de la cercosporiose noire
et de la grève du port ; deux événements qui font que
certains peinent à maintenir leurs exploitations à
flot� Qu’en est-il ?
C’est sûr que les agriculteurs ont l’habitude de se battre
tout le temps. Ça, c’est une partie du combat. Le port nous
a occasionné beaucoup de dégâts. Mais on se relèvera.
On va repartir.
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24 - Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011
Actualité
“C’est une étape importante de franchie”
■ BANAMARTInterview de Nicolas Marraud Des Grottes, Président de Banamart
■ Région MartiniqueCatherine Conconne,Vice-Présidente de la Région Martinique
Votre sentiment sur les
innovations présentées
aujourd’hui ?
Je crois que plus l’homme
peut innover, mieux on se
porte. Visiblement ce sys-
tème a le souci d’un déve-
loppement durable,
c’est-à-dire préserve ce
qu’il y a lieu de préserver.
Il est moins généraliste,
spécialisé ; l’arrosage va là
où il faut le mettre. Et c’est
vrai que c’est une préoccu-
pation. Parce que l’on a ce
souci d’épandage aérien
qui pose problème parce
qu’il est très généraliste ; il
va partout. Mais, en même
temps, le développement
durable c’est aussi le côté hu-
main. Donc une machine qui fait à la place de l’homme, c’est
bien, car cela préserve notre santé. Aller faire de l’épandage
manuellement, ce n’est pas évident� Mais il faut aussi penser
dans un si petit pays aux incidences sur l’emploi�
Est-ce que tout cela ne va pas tuer des métiers qui existent
dans la banane ? Et ne va pas faire qu’humainement on ne va
pas s’y retrouver ? Donc pour résumer : il y a encore du travail
dans la recherche, mais je tiens beaucoup à ce que l’aspect
humain soit préservé. Par la machine certes, surtout par rapport
aux aspects négatifs des traitements phytosanitaires qui ont
des incidences sur la santé humaine (on le voit dans des pays
d’Amérique Latine, qui n’ont pas le même souci que nous.
Avec les maladies, la mortalité extrêmement jeune des publics
qui travaillent dans les plantations de banane). Mais, en même
temps, il faut absolument que l’on ait toujours en tête l’indica-
teur emploi à la Martinique. Et tant que l’on peut préserver les
métiers, préserver les emplois, il faut le faire. Dans le dévelop-
pement durable, tout cela doit être compatible et conciliable.
Propos recueillis par Annick de Vassoigne
« Je tiens beaucoup à ce que l’aspect humain soit préservé. »
Le contexte de l’élevage Martini-
quais
Comparé à la métropole, le développe-
ment des filières d’élevage est
contraint par un certain nombre de
handicaps :
- Incidences négatives du climat tropi-
cal sur les performances d’élevage
(températures et taux d’humidité éle-
vés une grande partie de l’année) ;
- Existence de pathologies particulières
Ces contraintes d’ordre bioclimatique,
auxquelles s’ajoutent les handicaps liés
à l’insularité et à l’isolement (prix des
intrants), ont pour conséquence des
coûts de production élevés et un
manque de compétitivité vis-à-vis des
produits importés. Pour lever ces
contraintes, un certain nombre d’ac-
tions sont menées par les acteurs lo-
caux et nationaux, dont l’ODEADOM,
et l’Union européenne à travers des
programmes de soutien aux diverses fi-
lières animales.
L’interprofession
Dans notre département, les profes-
sionnels se sont progressivement or-
ganisés au sein d’une interprofession :
l’AMIV, l’Association Martiniquaise In-
terprofessionnelle des Viandes. Elle a
été créée en 1992 à partir de coopéra-
tives spécialisées et associe les pro-
ducteurs (320 éleveurs réunis en
coopératives), les abattoirs et ateliers
de découpe, les industriels de la trans-
formation et de la restauration, les dis-
tributeurs (moyennes et grandes
surfaces), les artisans bouchers (adhé-
rents au SABM), l’AMPI, et les
consommateurs. Ce partenariat fort,
vise à développer les productions lo-
cales. Il est à noter aussi la présence
de partenaires institutionnels et finan-
ciers (POSEIDOM, ODEADOM,
Conseil Général, Conseil Régional,
Ass. des Consommateurs, DAAF, et la
Direction Régionale des Douanes).
Présidée par Monsieur Ange Milia, agri-
culteur depuis 1987, mais aussi Prési-
dent de la SCAM, de SOCOPORC, et
récemment de l’Union MADIVIAL, cette
interprofession a pour objectif de pro-
mouvoir le développement de l’éle-
vage, et d’aider dans tous les
domaines les différents éleveurs et par-
tenaires. Les ressources de l’AMIV pro-
viennent essentiellement du POSEI
(4,9 millions d’euros en 2010) et de la
cotisation volontaire des membres (900
000 euros en 2010). Les viandes
concernées sont celles des ovins, des
caprins, des porcs, de la volaille, le lait
et l’aquaculture. Certains produits n’en
font pas partie, c’est notamment le cas
des œufs, du miel et des chevaux.
(Voir questions posées à MM. Miliaet Degras)
La situation des productions ani-
males
La viande bovine locale, produite
principalement à partir des races brah-
man, charolaise, blonde d’Aquitaine ou
limousine et de leur croisement, est
très appréciée du consommateur.
L’élevage laitier se développe à partir
des races européennes prim’holstein et
brune des Alpes. L’amélioration signifi-
cative de la qualité du lait a permis la
commercialisation en grandes surfaces
de lait pasteurisé produit localement.
La production des petits ruminants
progresse avec l’utilisation de la race
ovine locale «Martinik» sélectionnée
par l’Union pour la sélection de l’ovin
Martinik (USOM) avec le concours de
l’Inra, ainsi que par l’exploitation d’un
cheptel caprin bien représenté.
La production contrôlée de viande
porcine est encadrée par deux struc-
tures professionnelles regroupant une
cinquantaine d’éleveurs (la COOPMAR
et la SOCOPORC). Cette filière dis-
pose de deux ateliers de découpe
agréés.
La production locale de volailles
issue des abattages contrôlés a forte-
ment augmenté entre 2007 et 2010 de
plus de 10% par an, et représente 10%
des volumes mis en marché. Le dé-
marrage en 2008 du nouvel abattoir du
François (d’une capacité de 2 500 t par
an) ainsi qu’un atelier de découpe a
permis de poursuivre le développe-
ment de cette filière.
La production aquacole marine (om-
brine, cobia, Ti lapia) est supérieure à
celle provenant de l’aquaculture ter-
restre (chevrettes et saint-pierre).
Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011 - 25
Aux côtés des cultures tradi-tionnelles (banane et canne àsucre), les productions ani-males constituent l’un des prin-cipaux secteurs dediversification de l’agriculturemartiniquaise.
DOSSIER
La filière de diversification animale martiniquaise
Les principaux acteurs de la filièreDe gauche à droite : Jarrin David (Coopgelma), Jacques Pivert (Socoporc) V.psdt,Ange Milia, André Prosper (Codem), Monpela (Coopprolam), Yerro (Socoporc)
Quelle est, aujourd’hui, l’actualité
de l’interprofession ? Comment
voyez-vous 2011 et quels ont été
vos problèmes de 2010 ?
MM Ange Milia & Philippe Degras :
Notre objectif est de promouvoir le
développement de l’élevage à partir
d’un tissu de producteurs. Notre but
est de créer un tissu économique et
non pas de livrer toute une filière à un
seul producteur. Ce développement
doit nécessairement passer par l’exis-
tence de plusieurs exploitations éco-
nomiquement viables.
Le deuxième problème, est la réparti-
tion de la valeur ajoutée tout au long
de la filière. Nous injectons de plus en
plus de fonds publics dans la filière,
encore faudrait-il savoir qui en béné-
ficie, quels sont les revenus de cha-
cun, etc. C’est un système que nous
ne maîtrisons pas encore. Pour l’ins-
tant, nous avons lancé un système
pour observer les prix, pour mesurer
les volumes ; la répartition équita-ble de la valeur ajoutée est un ob-jectif aujourd’hui non atteint. C’est
u n
sujet traité par la LMA (Loi de Mon-
dialisation Agricole). Un deuxième
volet concerne l’observation. Un or-
ganisme national, l’Observatoire de la
Formation des Prix et des Marges au
niveau national, a été créé et a rendu,
en février au niveau national, les pre-
miers rapports. La première question
que nous avons posée au Minis-
tère était : « Comment en outre-meret particulièrement en Martinique,allons-nous pouvoir observer laformation des prix et des margestout au long de la filière éle-vage? ». Puisque nous ne connais-
sons pas les marges réelles des
différents intervenants. Il n’y a pas de
transparence des prix en Martinique.
Quels sont vos objectifs dans les
années à venir?
Notre objectif principal est simple :
Gagner des parts de marché par rap-
port aux produits importés, en ayant
une production régulière et de qualité.
Vous produisez 3500 t par an,
22,000 t sont consommées, arri-
vez-vous à tout vendre? Pensez-
vous que vous pourriez en vendre
plus si la Martinique avait les
moyens de produire davantage ?
Le marché global c’est 50% de vo-
laille, dont la moitié en cuisses et pi-
lons. La consommation de cuisses ou
de pilons est l’équivalent de la pro-
duction locale totale, tous produits
confondus !
C’est 20% de viande de bœuf, 20%
de porc, le reste est réparti entre la
viande de mouton, cabri, lapin.
C’est 81 % de congelé, 19% de frais.
Dans les 19% de frais, il y a 67% de
local. Ce qui veut dire qu’on est bien
présent sur le marché du frais, mais
pas sur le congelé.
En matière de congelé, nous ne pou-
vons pas lutter contre la concurrence
extérieure, car elle est issue de la sur-
production de producteurs européen,
qui développent le marché du frais
(sur leur territoire) en sortant les mor-
ceaux « nobles » et en y faisant l’es-
sentiel de leur marge. Le reste est
congelé et « dégagé » vers d’autres
pays dont la Martinique, et peut être
vendu à n’importe quel prix puisque
les marges ont déjà été réalisées en
amont. Nous ne pouvons pas lutter
contre cela !
Pourquoi ne pouvez-vous pas faire
du surgelé ?
Quand il y a mévente, les producteurs
congèlent et les produits ressortent
sur le marché du congelé. L’abattoir
de Martinique est arrivé, à une pé-
riode critique, à avoir plus de 200 t de
congelé. Compte tenu de la concur-
rence, dont nous venons de parler,
nous ne pouvons pas vendre au
même prix que le frais.
26 - Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011
DOSSIER
“Notre objectif est de promouvoir le développementde l’élevage à partir d’un tissu de producteurs.”
■ AMIVInterview de MM. Ange MILIA et Philippe DEGRAS, respectivementPrésident et Secrétaire Général de l’AMIV.
En matière de congelé, nous ne pouvons pas luttercontre la concurrence extérieure car elle est issue de lasurproduction de producteurs européen
SES MISSIONS
Renforcer la performance écono-
mique et la capacité d’innovation
des coopératives partenaires en leur
proposant des outils, techniques et
services adaptés.
L’élevage se retrouve aujourd’hui au
cœur des enjeux économiques, envi-
ronnementaux et de société. Sa mis-
sion nourricière reste prioritaire et
fondamentale dans notre contexte in-
sulaire.
Forts de cette donnée essentielle, les
éleveurs sont confrontés à une double
problématique : produire plus pour
nourrir la population et produire mieux
dans un cadre de responsabilité poli-
tique, sociale et environnementale :
aménagement de l’espace, entretien
de la biodiversité et respect des équili-
bres naturels.
Pour aider ses coopératives l’union
conçoit, développe et mutualise, pro-
duits, outils et services avec un objec-
tif : générer une différenciation visible
et un retour économique tangible pour
les sociétaires.
Le statut d’Union de coopératives, la
représentativité et sa taille lui confèrent
un rôle moteur au niveau de la
conquête du marché intérieur.
Dans son volet approvisionnement la
coopérative joue un rôle important afin
de massifier et de négocier les meil-
leures conditions, et de mutualiser les
coûts logistiques.
En matière de gestion et de dévelop-
pement l’union des coopératives dé-
tient une forte responsabilité dans
l’appui administratif et financier de ses
membres et des éleveurs.
SA GENÈSE
Le projet de création d’une union de
coopératives s’inscrit dans une dé-
marche réamorcée en 2008 par la
chambre d’agriculture et par les coo-
pératives elles-mêmes.
Le principe de la mutualisation a été en
effet clairement posé tant dans les pro-
grammes sectoriels que dans des
sphères moins formelles à l’instar des
Etats généraux de l’outre-mer.
Si on parle toutefois de réamorçage,
c’est qu’il convient de ne pas oublier
que cette idée de mutualisation s’est
concrétisée dans le passé, donnant
lieu ainsi à des unions partielles.
Ces dernières n’ont pas résisté à
l’épreuve du temps et des hommes.
Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011 - 27
■ MADIVIAL : l’Union de Coopératives d’Elevage« Une alliance pour l’élevage »
MADIVIAL EN CHIFFRES :
- 5 coopératives (CODEM, SCAM,
SOCOPORC, COOPGELMA, COO-
PROLAM)
- 345 producteurs
- 5 familles de produits (bœuf, porc,
lapin, lait, et volaille)
- 3 000 tonnes de viande
- 800 mille litres de lait
- Pour un chiffre d’affaires de 16 mil-
lions d’euros. (Viande et lait : 10,5
millions, Aliment du bétail : 5,5 mil-
lions d’euros)
Le projet de mutualisation a consisté à regrouper au sein d’une
structure nouvelle cinq coopératives déjà adhérentes de l’AMIV à
savoir CODEM (bovin), SCAM (volaille), SOCOPORC (porcin),
COOPGELMA (lapin), COOPROLAM (lait).
Ces coopératives ont émis le souhait d’adopter un schéma de mu-
tualisation intégré allant de l’industrie au commercial en passant
par la gestion. Ce projet n’exclut toutefois pas l’entrée de nou-
velles coopératives.
La réussite de la mutualisation dépend de la capacité de l’UDC à
gérer l’hétérogénéité des produits et des métiers, à mettre en adé-
quation son appartenance à l’économie sociale et l’âpreté du
monde concurrentiel privé, et à apprivoiser les contraintes finan-
cières et techniques.
Le développement des fonctions à mutualiser est prévu sur
plusieurs années dans l’ordre prévisionnel suivant :
2011 à 2012 : Mise en marché, appui administratif et finan-
cier, et approvisionnement en aliment.
2013 : Autre approvisionnement et service expert pour le
développement des élevages
SA GOUVERNANCE
Les orientations de l’union sont fixées par un conseil d’adminis-
tration.
La gestion de l’entreprise est assurée au quotidien par la direc-
tion générale entourée de responsables opérationnels et fonc-
tionnels.
IMPLANTATIONS
Le siège statutaire est la Chambre d’Agriculture de Martinique.
Le siège administratif est à Immeuble Chapelle. Place d’armes
Lamentin
SES VALEURS COOPÉRATIVES
L’union est une « coopérative de coopératives ». Son capital est
détenu par 5 coopératives qui partagent les valeurs historiques du
mutualisme : responsabilité, transparence, équité, solidarité, et
des valeurs propres :
La confiance et la transparenceLe professionnalisme
L’EfficacitéLe Respect
L’équité et le partage équitable
28 - Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011
DOSSIER
Frais Congelés
Les 5 dernières années ont per-mis aux acteurs de la filière dese doter des infrastructures né-cessaires à un approvisionne-ment conforme du marché :mise aux normes de l’abattoirde gros bétail, constructiond’un nouvel abattoir de vo-lailles, entrée en activité d’outilsde découpe et de transforma-tion, refonte de la logistique dutransport (vif et mort).Par ailleurs, lors de l’élaborationdu programme sectoriel rumi-nants en 2007-2008, la Chambred’Agriculture de Martinique etles organisations profession-nelles d’élevage ont dressé leconstat de la faible taille descoopératives d’élevage et deleur faible capacité financière,ce qui limite le développementde la production. A l’issue decette mission, six des sept coo-pératives d’élevage de Marti-nique ont décidé de mettre enplace une Union des Coopéra-tives (UDC) orientée vers l’opti-misation des moyens par lamutualisation de la commercia-lisation des produits.
Cependant, la crise économiqueet financière mondiale et lesmouvements sociaux du 1er tri-mestre 2009 ont eu pour consé-quence une diminution duchiffre d’affaires des coopéra-tives d’élevage de 11 % enmoyenne. La situation compta-ble des coopératives s’est dé-gradée.
STRATEGIE ET OBJECTIFS DU
PROGRAMME SECTORIEL
Le programme sectoriel des fi-
lières d’élevage regroupe les ac-
tions à mener au sein d’outils
transversaux à l’ensemble des fi-
lières.
Les objectifs de MELI sont de :
- Passer de 14,5% à 40% de part
de marché
- Accentuer le dynamisme écono-
mique et la durabilité de la filière
- Valoriser les liens inter-filières
Les obstacles à lever
- Insuffisance de moyens pour les
éleveurs, les coopératives et les
industries de la filière
- Concurrence de produits impor-
tés à très bas prix
La stratégie
- Consolider les entreprises exis-
tantes et installer de nouvelles en-
treprises.
- Renforcer les actions interprofes-
sionnelles pour un développement
continu et durable de la produc-
tion.
Les actions principales
Consolider les entreprises exis-
tantes et installer de nouvelles
entreprises.
• Pallier aux difficultés financières
des entreprises créées par les in-
suffisances du POSEI en 2008 et
2009 et à la crise sociale de 2009)
• Améliorer et créer des outils fi-
nanciers et des dispositifs d’aide
adaptés aux structures de la filière.
• Mutualiser des moyens (soutien,
encadrement, trésorerie de lance-
ment)
• Favoriser les démarches de dif-
férenciation de nos produits.
• Créer des élevages de reproduc-
teurs locaux
• «Décloisonner» le monde végé-
tal et animal
• Renforcer les actions interprofes-
sionnelles pour un développement
continu et durable de la produc-
tion.
• Renforcer le budget destiné à
l’action « mise en marché »
• Aider à la commercialisation
d’une gamme spécifique de pro-
duits congelés
Ressources budgétaires
• Le POSEI
• Les aides de l’Etat et des Collec-
tivités
■ Martinique Elevage Initiative - MELI - 2010-2025
Suite aux Etats Généraux de l’Outre-Mer, les professionnels des filièresd’élevage de Martinique se sont rassemblés pour rédiger un documentdéclinant les objectifs et les stratégies à mettre en œuvre pour la pé-riode 2010-2025 : Martinique Elevage Initiative 2010-2025 (MELI).
Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011 - 29
GUADELOUPE
Le cheptel bovin de Guadeloupe est
le plus important des DOM avec 75
800 têtes.
Il se caractérise par son atomisation
avec près de 13 000 détenteurs de
bétail dont une grande majorité d’éle-
veurs pluriactifs.
Le programme d’amélioration géné-
tique, élaboré par l’Inra Guadeloupe
et conduit par l’UPRA créole, a per-
mis de stabiliser les caractères de la
race « créole », issue d’animaux
d’Europe et d’Afrique (zébus).
L’élevage des petits ruminants desti-
nés à la production de viande reste
très traditionnel et familial. La pro-
duction caprine commence à se
structurer mais la majeure partie de la
production reste commercialisée en
vente directe. La production porcine
organisée est rassemblée autour de
deux structures regroupant 36 pro-
ducteurs.
La production avicole a subi de nom-
breuses crises (faible niveau d’orga-
nisation de la filière et développement
d’épizooties), mais un retour à une
production organisée, en cours de
réalisation, devrait, à terme, assurer
un approvisionnement notable et ré-
gulier du marché.
GUYANE
L’activité économique et agricole
se concentre le long du littoral.
L’élevage reste très dépendant
des approvisionnements exté-
rieurs (aliments et animaux repro-
ducteurs) et souffre d’un relatif
manque d’organisation au niveau
interprofessionnel.
De type extensif, l’élevage bovin
est pratiqué sur les savanes en-
tretenues de la plaine côtière et
sur des pâturages créés par défri-
chement de forêts secondaires.
Cette activité connaît un accrois-
sement rapide. Les structures de
production mettent en œuvre un
schéma génétique fondé sur le
croisement entre le zébu brahman
et les bovins de races à viande rus-
tiques (Aubrac et Gasconne). Elles se
sont également lancées dans l’éle-
vage de buffles à orientation bou-
chère.
Il existe, par ailleurs, des élevages de
petits ruminants souvent en associa-
tion avec des élevages bovins.
Les éleveurs de porcs se sont réunis
en syndicat professionnel en vue
d’obtenir un meilleur accès au mar-
ché, avec pour objectif de constituer à
court terme une OP reconnue.
La production de volaille de chair,
d’œufs et de lapin est organisée au
sein d’une coopérative qui regroupe
une vingtaine d’éleveurs.
La filière piscicole repose sur les tra-
vaux de recherche et de développe-
ment de la station expérimentale de
Soucoumou, gérée par la Chambre
d’agriculture.
L’écloserie fournit des alevins aux
aquaculteurs. Un programme d’expé-
rimentation est mené sur la station
sur l’association volailles/poissons.
RÉUNION
Le développement spectaculaire de
l’élevage réunionnais est lié à la
structuration précoce de la production
et des services d’amont (provenderie)
et d’aval (abattoir et transformation)
ainsi qu’à la volonté d’accroître la pro-
duction locale et d’accélérer le déve-
loppement économique de l’île.
L’élevage bovin repose essentielle-
ment sur des races européennes
comme la limousine ou la blonde
d’Aquitaine pour la viande et la
prim’holstein pour le lait.
Les unités de transformation fournis-
sent une gamme complète de pro-
duits : viande fraîche en barquette,
steak haché, lait UHT, yaourt et fro-
mages.
La production de viande porcine cou-
vre plus de 80 % des besoins de la
Réunion en viande fraîche.
Elle a développé plusieurs signes de
qualité : «qualité rose» et «porc mon-
tagne». La filière volaille a entrepris
une politique de segmentation de l’of-
fre en développant la production de
poulets fermiers, de poulets jaunes et
de poulets congelés. L’offre s’est éga-
lement diversifiée grâce au dévelop-
pement d’une gamme de découpe et
de charcuterie.
L’aquaculture s’est développée avec
la création, en 1991, de l’Association
réunionnaise pour le développement
de l’aquaculture (ARDA).
Son action a permis de développer la
production de poissons d’eau douce
(tilapias et truites) par une dizaine de
producteurs.
Source :ODEADOM
E-mail : [email protected]
Tél. : 01 41 63 19 70
Fax : 01 41 63 19 45
www.odeadom.fr
La situation des productions animales en Guadeloupe en Guyane, et à la Réunion.
■ …Ailleurs
30 - Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011
DOSSIER
La MGPA, premier réseau mutualisteMartiniquais, protège plus de 100 000personnes aux Antilles- Guyanes. Forte de ces 14 Agences et Antennes, laMGPA joue à fond la carte de la proximitépour les particuliers, les travailleurs nonsalariés et les entreprises. Elle permet desouscrire à différents types de contrat encomplémentaire Santé, en Prévoyance,en Allocation Obsèques et Rapatrie-ment de corps, en Assistance et Ser-vices à la personne.
POUR LES PARTICULIERS
Pour les particuliers, nos tarifs sont spé-
cialement étudiés pour permettre au
plus grand nombre de souscrire à moin-
dre coût à l’une de nos couvertures sui-
vantes :
Complémentaire Maladie : à partir de
18€ par mois
Garantie obsèques : à partir de 30€ par
an pour une allocation de 3 400€ et dou-
blée en cas d’accident 6 800€.
Et en Prévoyance : étude au cas par cas
(arrêt de travail).
POUR LES ENTREPRISES
Le secteur des entreprises qui constitue
un gros volume d’activité nous fait de
plus en plus confiance. Aujourd’hui, plus
d’un millier d’entre elles nous a choisi
pour proposer une bonne couverture
santé et prévoyance à leurs salariés tant
les conditions tarifaires sont intéres-
santes et les prestations de hautes qua-
lités (exemple : Primes Optiques de 250€
à 600€ et les frais dentaires de 250 à
500% de taux de remboursement).
POUR LES TRAVAILLEURS
NON SALARIÉS
Que vous soyez artisans, commerçants,
de professions libérales, ou gérant majo-
ritaire, nous vous proposons une Offre
Confort qui assure toutes les protections
nécessaires. Les cotisations versées
pour l’ensemble des garanties santé et
prévoyance MGPA sont déductibles
des revenus imposés dans les condi-
tions et limite fixées par l’article 154 bis
du C.G.I. (Loi Madelin)
L’assistance, l’une des forces princi-
pales de la MGPA
• L’assistance à domicile :
Le soutien psychologique en vis à vis ou
par téléphone, la garde d’enfant, le por-
tage des repas, l’aide ménagère, le sou-
tien scolaire etc.�assurés en cas
d’immobilisation.
• L’Assistance déplacement :
Une véritable assurance pour voyager en
toute tranquillité dans le monde entier
(rapatriement sanitaire, hospitalisation
sur site, mise à disposition des médica-
ments, etc.�).
•L’Assistance rapatriement de corps :
En cas de décès hors du Département,
la MGPA prend en charge le coût et l’or-
ganisation du rapatriement de corps et
ce, quel que soit l’endroit à travers le
monde.
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tualiste en composant le 39 35 au prix
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Pour en savoir plus, appelez vite aux :
0596 39 33 82 - 0596 39 33 44 et 0596 39 33 75Zone de la Jambette, Imm. De La Houssaye - 1er Etage97232 LAMENTIN
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