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Université Victor Segalen Bordeaux 2 Faculté des Sciences du Sport et de l’Éducation Physique MASTER INGENIERIE DU SPORT Promotion 2007-2008 L’endurance de vitesse spécifique au rugby moderne : protocoles d’entraînement et évaluation de ses déterminants Par Philippe Couture & Jérémy Arrivé Tuteur : Georges Cazorla

Master 2 "Ingénierie du Sport"

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L'endurance de vitesse spécifique au rugby : protocoles d'entraînement et évaluation de ses déterminants

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Université Victor Segalen Bordeaux 2Faculté des Sciences du Sport

et de l’Éducation Physique

MASTER INGENIERIE DU SPORT

Promotion 2007-2008

L’endurance de vitesse spécifique au rugby moderne :

protocoles d’entraînement et évaluation de ses déterminants

Par Philippe Couture & Jérémy Arrivé

Tuteur : Georges Cazorla

Page 2: Master  2 "Ingénierie du Sport"

Remerciements

Nous tenons dans un premier temps à remercier Gilles Lafitte, tout d’abord pour nous avoir permit

d’effectuer ce stage fructueux, mais aussi pour nous avoir confié, sans hésitation, la responsabilité de ce

protocole au sein du centre de formation. Une grande pensée va également à tous les joueurs qui ont participé

et subit ces séances d’entraînement et d’évaluation, en espérant qu’ils aient pu jouir, sous les couleurs

agenaises, des effets de notre protocole. Puis, nous remercions tout particulièrement notre collègue Nicolas

Molinié pour sa présence, son soutien et ses compétences tout au long de ces semaines, sans oublier

Christophe Savio, qui avec beaucoup d’humilité, nous a permit de fournir notre protocole d’un effectif

suffisant.

D’un point de vue plus « scientifique », tous nos remerciements vont au « duo de choc » Lamia

Boussaïdi – Georges Cazorla, qui nous ont accordé leurs confiances, leurs temps, leurs compétences et leurs

moyens … ce qui constitue un réel privilège, nous accablant de reconnaissance envers eux. Vous nous avez

contaminé de la flamme passionnelle de l’investigation scientifique, mais également de la soif de savoir qui

vous anime… Thank you so much !

Nous ne manquerons pas non plus de remercier aussi les hommes de chiffres, les experts

statisticiens, Sébastien Orazio et Léo Gerville Réache.

Nos remerciements vont également à tous les enseignants du Master de Bordeaux (et les précédents)

qui ont contribué à faire de nous ce que nous sommes : Georges Cazorla, Norbert Krantz, Francis Dandine,

Léo Gerville Réache, Laurent Arsac…

Enfin, nous n’aurions pu effectuer efficacement ce travail sans le soutien moral, affectif et culinaire

de nos femmes respectives. Merci mesdames ! Et pourvu que ça dure !

Merci à toutes et à tous

Jérémy & Philippe

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SOMMAIRE A. Présentation de la structure professionnelle et notre mission P.1 A. 1. L’organigramme A.2. Objectifs du centre formation A.3. Politique du club A.4. Axes de travail et mission P.2 B. Perspectives et orientations de notre étude ETAT DE LA QUESTION P.4 A. Consensus sur les analyses rugbystiques. P.4 B. Evolution du jeu, évolution des exigences P.5 C. Emergence d’un nouveau concept spécifique : l’habileté à répéter des sprints (ARS) P.6 C.1. Délimitation du concept RSA en rugby C.2. Rappel physiologique autour de la RSA C.3. Déterminants physiologiques de la RSA. P.8 C.4. Bilan physiologique et enjeux C.5. Autre déterminant mis en avant P.9 D. RSA : qualité énergétique ou contractile ? P.10 MATERIEL ET METHODE P.11 A. Evaluations et suivi. P.11 A.1. Détermination de la VAM et contrôle biologique A.2. Test d’endurance de vitesse et contrôle biologique P.12 A.3. Evaluations musculaires et outils B. Formation des groupes de travail et orientation du processus d’entraînement. P.13 B.1. Contenu des séances des groupes. B.1.1. Groupe PMA ou groupe 1. B.1.2. Groupe RSA ou groupe 2. P.14 B.1.3. Groupe FORCE ou groupe 3. B.2. Cycle de travail. C. Charges d’entraînement P.15 C.1. Groupe 1 C.1.1. Charge externe C.1.2. Charge interne C.1.3. Charge du mésocycle du groupe 1 P.16 C.2. Groupe 2 C.2.1. Charge externe C.2.2. Charge interne C.2.3. Charge du mésocycle du groupe 2 P.17 C.3. Groupe 3 D.3.1. Volume d’entraînement C.3.2. Evolution des intensités d’entraînement C.3.3. Charge du mésocycle du groupe 3 P.18 D. Procédés de contrôle P.19 D.1. Tests de contrôle simples D.2. Evaluation interne objective D.3. Contrôle de la FC RESULTATS P.20 A. Evolution des présences P.20 B. Caractéristiques morphologiques des joueurs P.20 C. VAMEVAL P.21 C.1. Le pré test C.2. Le post test D. Tests d’endurance de vitesse P.22 D.1. Le pré test

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D.2. Le post test P.24 E. Tests de musculation P.25 E.1. Le pré test : résultats généraux E.2. Le pré test : résultats par groupe P.26 E.3. Le post test : résultats généraux P.27 E.4. Post test de musculation : résultats par groupe DISCUSSION P.30 A. Autour des résultats généraux. P.30

A.1. Caractéristiques morphologiques des joueurs.

A.2. Débit de consommation maximal d’oxygène ou VO2max. P.31

A.3. Détente verticale A.4. Vitesse sur 20m. P.32

B. Test d’endurance de vitesse : 12x20m linéaire, r=30s P.32

B.1. Indicateurs de performance P.33

B.2. Déterminants de la performance

B.3. Contribution aérobie P.34

B.4. Vers un autre sens du test P.37

C. Progression des qualités musculaires des membres inférieurs P.39

C.1. Détente verticale P.40

C.2. Squat et tirage

D. Analyses biologiques P.41

D.1. Aspect énergétique.

D.2. Santé des joueurs P.43

Page 5: Master  2 "Ingénierie du Sport"

Résumé

Le but de notre étude fut de déterminer les effets de 3 types d'entraînement sur la RSA. Trois groupes

furent formés : le premier avec un protocle de PMA, le second avec un protocole de RSA, et le troisième

avec un entraînement de puissance-force. 24 rugbymen prirent part à ce protocole de 6 semaines. Chaque

groupe eut une séance d'entraînement spécifique (PMA, RSA ou FORCE) et une autre séance de musculation

spécifique par semaine. Le test de RSA choisit fut celui du 12x20m avec 30s de récupération entre chaque

sprint. La consommation maximale d’oxygène avait été préalablement mesurée avec le Métamax® sur un

test d’effort triangulaire (Vaméval). Le test de Vameval et de RSA s'accompagnèrent de prélèvements

sanguins. De plus, les qualités musculaires de ces rugbymen furent évaluées sur la détente verticale, le squat

et le tirage d'épaulé. Les qualités contractiles (1RM de chaque mouvement), furent estimées avec le

Myotest®, et la détente avec l’Optojump®.

Malheureusement, à cause de multiples blessures, la réalité de terrain ne nous fit pas accéder à notre

objectif. Le post test ne concerna uniquement 9 athlètes. Les comparaisons entre groupe seraient donc

impertinentes. Par conséquent, seules les analyses des caractéristiques morphologiques, du test RSA, des

progrès en musculation et les résultats biologiques furent discutés.

Abstract

The aim of our study was to determinate the effects of three kinds of training on the repeated sprint

ability. Three groups were formed : the first with a protocol of maximal aerobic power (PMA), the second

with a protocol of repeated sprint exercise (RSA) and the third with a strenght and power training

(STRENGHT). Twenty four rugby players took part in this protocol of six weeks. Each group had a session

for a week of special training (PMA, RSA or STRENGHT) and another session of specific body build. The

test of RSA choosen was the 12x20m test with thirty seconds of recovery between each sprint. Before, the

maximal oxygen uptake was determinate with the Metamax® during a Vameval test. RSA and Vameval tests

are involved blood samples. Moreover, muscular qualities of these rugbymen was evaluated on vertical

jump, squat test and clean drag test. Contractile qualities (1 maximal repetition on each movement) had been

estimated with the Myotest®, and the Optojump® for the vertical jump.

Unfortunately, because of several injuries, field reality make them to do not hit the mark. The post

test refered only nine athletes. So comparaisons between each group would be irreverent. Consequently, only

analysis of morphologic characteristics, RSA test, Strenght improvements and biologic results were

discussed.

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A. Présentation de la structure professionnelle et notre mission

A. 1. L’organigramme

Le Centre de Formation du Sporting Union Agen Lot-et-Garonne a été créé en octobre 1998.

A.2. Objectifs du centre formation

Le cadre de fonctionnement impose une recherche d’excellence de la formation rugby, c’est-à-dire

en concevant une formation s’adressant à l’ « unité-totalité » du jeune joueur et pas seulement à l’aspect

sportif. L’objectif général de la formation sportive est donc de former des jeunes joueurs aux exigences du

plus haut niveau et aux principes fondamentaux du rugby professionnel : on parle de double qualification.

Les objectifs spécifiques sont les suivants :

1) Appliquer les techniques d’entraînement et les contenus du plus haut niveau

2) Construire la programmation sur le développement individuel du joueur

3) Construire le plan de travail sur l’apprentissage du joueur avec des fondamentaux techniques exécutés de

manière correcte et répétée.

A.3. Politique du club

La politique générale du club est d’intégrer au sein groupe professionnel des jeunes joueurs issus de

l’Association en s’appuyant sur son centre de formation et ainsi construire l’ossature de la future équipe

professionnelle. Ce projet sportif est porté par Henry Broncan.

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A.4. Axes de travail et mission

La formation des joueurs suit une logique évolutive. La détection des jeunes talents conduit à

l’incorporation de certains joueurs au centre de pré formation : ces joueurs sont suivis et entraînés dans le but

d’être intégré au centre de formation. Puis, le centre de formation a pour but de sélectionner et de préparer

les joueurs à une carrière professionnelle au sein de l’équipe élite.

Le Centre de Formation (CDF) est constitué de 12 à 15 joueurs (18-21 ans) liés par des contrats

Espoirs. Le plan de formation du joueur dure 2 à 3 ans avec une logique d’évolution, un plan de carrière.

1. Positionnement précis du joueur, tests (biométrique, physique, technique, médical, psychologique,

scientifique voir théorique) utilisation de moyens modernes et adaptés.

2. Évaluation précise et individualisée, et cycle de travail adapté.

3. Augmentation des séances à effectif réduit, orientées selon les points forts et les faiblesses du joueur.

4. Contrôle de l’entraînement régulier, permettant de définir le niveau de performance, réévaluation et

réorientation du travail si nécessaire.

5. Favoriser le travail commun et les échanges entre les éducateurs du centre et les entraîneurs Pro.

6. Individualiser la programmation

Le centre de préformation (16 -18 ans) est constitué de 10 à 12 joueurs sans convention.

1. Bénéficie d’une formation adaptée au rythme scolaire.

2. Entraînement spécifique avec implication des éducateurs des équipes qui suivent le référentiel de

formation proposé.

3. Séances séparées du CDF, avec possibilité de regrouper les joueurs du CDF et de préformation sur des

cycles de travail en commun.

4. Initiation et apprentissage permanent

B. Perspectives et orientations de notre étude

Etant donné l’importance de l’habileté à répéter des sprints dans l’activité rugby (Spencer et al.,

2005), le procédé optimal d’amélioration de cette qualité se doit d’être recherché pour une préparation

physique spécifique et pertinente. Spencer et al. (2005), insistent sur le fait que le développement de la RSA

doit être assuré par des évaluations spécifiques en fonction des exigences de l’activité en question. Pour le

rugby, Cazorla et al. (2004) précisent que c’est l’alternance d’actions brèves et intenses de 2 à 4s (soit 15 à

25m), avec des récupérations de 35 à 40s qui prédominent. Par conséquent, un test pertinent se doit de suivre

ces indications. C’est en ce sens que Boussaïdi et Cazorla (2008) proposent le test du 12x20m (12 sprints de

20m) avec 30s de récupération passive entre chaque sprint. De plus, pour permettre le suivi biologique des

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sportifs, ces mêmes auteurs proposent d’utiliser de façon concomitante la technique de la spectrométrie IR-

TF, très respectueuse du confort du sportif et directement utilisable sur le terrain.

Par conséquent, afin d’assurer la mise en place d’un protocole de développement de la RSA, il nous

a semblé tout à fait pertinent de faire appel à ces récentes méthodologies.

Objectifs de l’étude

L’objectif de la présente étude est de mettre en place un protocole expérimental de six semaines

visant à déterminer l’efficacité de trois types d’entraînement différents sur l’endurance de vitesse spécifique

au rugby. La mise en place de cette expérimentation ne doit pas altérer le respect des critères de formation

précédemment expliqués. De plus, il devra permettre un diagnostic sur certaines qualités physiques de

l’effectif du centre, et engagera un contrôle et un suivi rigoureux notamment en prévention du

surentraînement.

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ETAT DE LA QUESTION

Quelques études relativement récentes ont mis en avant l’évolution des caractéristiques de jeu du

rugby contemporain. Il semble admis aujourd’hui que le rugby de haut niveau présente des exigences

physiques croissantes parmi lesquelles le temps de jeu effectif, l’allongement du temps des séquences de jeu

et la baisse du nombre de ces séquences, aux côtés d’une baisse du nombre de phases statiques de jeu au

profit de phases plus dynamiques, constituent une réalité nouvelle (Cazorla et al., 2004). Par conséquent, la

préparation physique du rugbyman doit s’accorder avec ces phénomènes pour permettre au joueur l’atteinte

de hautes performances durant toute sa saison sportive. Il y va aussi de la préservation de son intégrité

physique tout au long de sa carrière : il convient donc de bien préparer les joueurs aussi bien sur le plan

technique, physique (musculaire, ostéo articulaire) qu’énergétique (métabolique, biologique) et mental.

Ainsi, l’analyse des exigences du rugby de haut niveau ne peut plus se référer à des études

« anciennes » puisque bon nombre d’investigations lancées ces dix dernières années rapportent des

évolutions importantes entre chaque coupe du monde de rugby, soit une évolution palpable tous les deux ans.

La modification des règles et le professionnalisme croissant ont en effet amené les compétitions nationales et

internationales élites à de hautes contraintes physiques. Le rugby a donc très vite évolué et il semble

pertinent aujourd’hui de dresser un bilan d’étape sur les exigences de jeu contemporaines.

A. Consensus sur les analyses rugbystiques.

On peut aujourd’hui citer de nombreux acteurs de la recherche internationale, qui ont contribué à

montrer de façon pertinente que le rugby moderne n’est plus le rugby des années 80 et 90 où les équipes se

dotaient de joueurs de forte masse ou de forte taille pour pallier les défis physiques imposés par le match.

Que ce soit Baker & Newton (2006) ou encore Duthie et al. (2003), ces auteurs ont bien montré que les

caractéristiques anthropométriques et physiques des joueurs de haut niveau actuels ne sont plus en accord

avec celles observées il y a quinze ou vingt ans. Et pour cause, les exigences croissantes ne permettent plus

aux équipes élites de disposer de joueurs seulement lourds ou seulement grands. L’ensemble des qualités

fondamentales du joueur de rugby de haut niveau ne semble plus rien laisser au hasard (Duthie, 2006). Nous

proposerons ici un inventaire de ces qualités fondamentales sur le plan physique, issu d’études publiées ou

non, potentiellement vecteurs de ce qu’on pourrait nommer « déterminants physiques de la performance ».

Mais au préalable, il convient de souligner le consensus actuel de l’ensemble des auteurs Cazorla et al.

(2004), Marsh et al. (2006), Spencer et al. (2005) : au cours d’un match entier, le rugbyman effectue en

moyenne une action intense de 2s à 4s toutes les 35s à 40s. Il semble admis que ces actions restent en

majorité introduites par des départs de sprints que ce soit sur le plan défensif ou sur le plan offensif. Les

phases de lutte semblent aussi prendre une place prépondérante (plaquage, rafût, regroupement…), et ce,

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surtout pour les avants. Selon Cazorla et al. (2004), l’ensemble de ces actions serait réitéré une centaine de

fois, malgré le fait que les variations soient importantes d’un match à l’autre. Il est donc clairement montré

que la capacité à réitérer des actions brèves et intenses doit être développée. Plus particulièrement, les

qualités de vitesse et d’endurance de vitesse1 (sprints et sprints répétés) semblent être incontournables dans

le rugby moderne, et ce, aux côtés des qualités musculaires de force, de puissance et d’endurance de force

(phases de lutte).

Au regard des dernières études australiennes de Duthie et al. (2003, 2006,…), il semble pertinent de

proposer un bilan des déterminants physiques de la performance en rugby :

QUALITES PHYSIQUES

MUSCULAIRE : - force et endurance de force, puissance - vitesse, explosivité - composition corporelle

BIOENERGETIQUE : - anaérobie - aérobie - endurance de vitesse

PSYCHO MOTEUR : - coordination - technique individuelle

PROPHYLACTIQUE : - souplesse - récupération - proprioception - gainage (pluri articulaire)

B. Evolution du jeu, évolution des exigences

L’allongement du temps des séquences de jeu observé par les multiples analyses des compétitions,

place le concept d’endurance de vitesse (ou capacité à réitérer des sprints) au cœur de la problématique de

préparation physique en rugby.

C’est en ce sens que les années 2000 marquent l’avènement d’un intérêt nouveau de la physiologie

de l’exercice, porté vers la capacité à réitérer les courses de hautes intensités au cours des matchs, et ce, dans

tous les sports collectifs de grands terrains. Spencer et al. (2005) dressent d’ailleurs un bilan très pertinent sur

l’ensemble des études réalisées sur les exigences de course pendant des compétitions de haut niveau en

football, rugby, hockey sur gazon… Une des principales conclusions est une critique qui consiste à dire que

les études les plus récentes n’ont pas permis d’identifier clairement les effets physiologiques et métaboliques

des répétitions de sprints spécifiques au rugby car les protocoles (durée d’exercice, durée de récupération,

nature des exercices, matériel) ne correspondaient pas à la pratique. Effectivement, lorsqu’on établit

1 Jusqu’à présent, la qualité de vitesse semblait plus refléter le domaine musculaire (et neuro musculaire) alors que la quantité de

cette qualité dite « endurance de vitesse » concernait plus le facteur bio énergétique.

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l’inventaire bibliographique autour de l’endurance de vitesse spécifique au rugby, on se heurte à deux

problèmes. Dans un premier temps, les études ne s’accordent pas entre elles dans le sens où les protocoles

sont souvent différents. On comprend bien qu’une étude rapportant les effets physiologiques de 4 répétitions

de sprints de 30s avec 4min de récupération (Burgomaster et al. 2005) ne peut pas être comparée avec une

autre étude rapportant les effets physiologiques de 10 répétitions de sprints de 6s avec 34s de récupération

(Brown et al. 2007). En outre, ces études s’avèrent souvent éloignées des exigences physiques et

physiologiques du rugby contemporain : en effet, les durées des sprints rapportées de ces études sont pour la

plupart supérieures ou égales à 6s. En conclusion, les protocoles étudiés sont non seulement difficilement

comparables entre eux, mais aussi souvent inadaptés pour appréhender les exigences du rugby moderne.

C. Emergence d’un nouveau concept spécifique : l’habileté à répéter des sprints

A l’aube du 21e siècle, l’intérêt des scientifiques pour cette qualité d’endurance de vitesse croît et fait

actuellement émerger le concept d’ARS (aptitude à répéter des sprints) ou dans la littérature spécialisée

anglo-saxonne RSA (Repeated Sprint Ability). Cette qualité est montrée comme étant une des qualités

physiologiques spécifiques du joueur de sport collectif (Bishop & Spencer, 2004 ; Edge et al., 2006)

comparée notamment à celles d’athlètes de fond. Malgré cet intérêt nouveau, la clarification des

déterminants physiologiques de cette qualité se heurte à plusieurs obstacles : investigations encore peu

nombreuses, protocoles et matériels différents et donc résultats difficilement comparables d’une étude à

l’autre. De plus, d’après Spencer et al. (2005), alors que des études portant sur les actions des sports

collectifs et leurs compétitions montrent que les efforts de sprints sont de très courtes durées (<4sec), et

répétés un grand nombre de fois, et ce, toutes les 30 à 40s, la majorité des études s’y rapportant utilisent,

surtout en laboratoire et sur cyclo ergomètre, des exercices de durées plus longues, répétés un nombre de fois

différents à des intervalles qui sont souvent très variables. Dans ces conditions, il est probable que les

réponses physiologiques et métaboliques s’éloignent de celles observées in situ.

C.1. Délimitation du concept RSA en rugby

L’ensemble des recherches portant sur la RSA permet de la définir comme la qualité de répétitions

d’actions cycliques ou acycliques de hautes intensités ou d’intensités maximales sans baisse significative des

indices de travail, de puissance et/ou de vitesse de déplacement ou de performance… Pour notre discipline :

le rugby, il sera plus pertinent de ne considérer que les études de course se rapprochant de celles observée en

match.

C.2. Rappel physiologique de la RSA

L’abondance des facteurs intervenants dans l’expression de cette qualité rend nécessaire un préalable

retour théorique synthétique sur les exigences physiologiques et métaboliques des répétitions de sprints.

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Page 12: Master  2 "Ingénierie du Sport"

On le sait, la fibre musculaire, pour se contracter, ne peut consommer que l’ATP comme source

d’énergie directe. Comme les réserves intracellulaires d’ATP sont très limitées, la poursuite de toute action

musculaire nécessite donc la resynthèse continue de l’ATP à mesure que cette molécule est utilisée par la

contraction musculaire, c’est le principe du « turn over ». La première de ces sources, la plus immédiate, est

celle anciennement nommée « anaérobie alactique », qui fait appel à l’hydrolyse de la PCr au sein du

sarcoplasme pour produire des molécules d’ATP immédiatement utilisables, on parle de « navette PCr ». La

seconde, immédiatement mise en jeu aussi, mais présentant un délai de sollicitation optimale un peu plus

retardée, est la source dite « anaérobie lactique » de la glycolyse à produit terminal lactate. Bien que très

rapidement enclenché grâce à l’oxygène de réserve immédiatement disponible lié à la myoglobine, le

métabolisme aérobie atteint sa pleine efficacité (VO2max) dans un délai plus long.

A partir d’électro stimulations d’un muscle (2.4s à 50hz) voisines d’une contraction tétanique

maximale, Hultman et Sjoholm (1983), ont rapporté que, à l’issue de la première phase de cette stimulation

(0-1.28s), le turn over de l'ATP serait de 11mmol/kg de muscle sec par seconde avec comme contribution

relative de 80% de la PCr et 20% de la glycolyse anaérobie ; à l’issue de la seconde phase (1.28-2.56s), les

contributions respectives seraient de 65% pour la PCr, 32% pour la glycolyse anaérobie et déjà de 3% pour la

glycolyse aérobie. Ces données suggèrent que, outre le catabolisme de la PCr, la glycolyse anaérobie, voire

même aérobie, seraient activées simultanément dès le début d'un exercice maximal ou supra maximal de très

courte durée.

Que se passe-t-il lors de répétitions de sprints de 3 à 4s ? Selon la synthèse des travaux réalisés dans

ce domaine (voir notamment Spencer et al, 2005 ; Cazorla, 2006), alors que la contribution relative de la

PCr au tunover de l’ATP baisserait à 14-18% après la répétition de 10 sprints, celle de la glycolyse lactique

demeurerait relativement stable (entre 35 et 38%) alors que celle de la glycolyse aérobie augmenterait

considérablement à mesure qu’augmente le nombre de répétitions (figure 1).

p

ATP

ADP + PiCréatine + Pi

Phosphorylcréatine (PCr)

Glycogène

Lactate

CO2 + H2O

Glycogène + 02,

SOURCES ENERGETIQUES : SOURCES ENERGETIQUES : 10 sprints de 3 10 sprints de 3 -- 4 s 4 s ou 10 exercices ou 10 exercices trtrèèss courts : 1 courts : 1 àà 4 4 -- 5s et 5s et trtrèèss intensesintenses..

14-18 %

35-38 %

45-48 %

……et ADP + ADP = ? (cycle des purines)et ADP + ADP = ? (cycle des purines) D’après G.Cazorla, 2006 Figure 1 : les contributions énergétiques relatives des trois sources de resynthèse de l’ATP lors de 10 répétitions de sprints de 3s à 4s. D’après Cazorla, 2006.

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Page 13: Master  2 "Ingénierie du Sport"

C.3. Déterminants physiologiques de la RSA.

Malgré les obstacles méthodologiques précédemment soulignés nous pouvons dégager plusieurs

pistes intéressantes.

Bon nombre d’étude ont rapporté une relation importante entre RSA et VO2max (Aziz et al., 2000 ;

Bishop et al., 2004 ; Bishop et Edge, 2006 ; Brown et al., 2007…). En effet, étant donné les faibles réserves

énergétiques du couple ATP-PCr, il est tout à fait raisonnable de penser que, plus on effectue de répétitions

d’actions de hautes intensités, plus la contribution énergétique aérobie devient importante. La consommation

maximale d’oxygène intervient donc. En outre, il a été vérifié que des sportifs présentant des VO2max

identiques mais de disciplines différentes (course de fond vs sport collectif) ne possèdent pas la même

capacité à reproduire des sprints. La consommation maximale d’oxygène est donc un des facteurs

nécessaires, mais non suffisants, pour expliquer la RSA (Bishop et al., 2004, 2006). D’autres facteurs,

comme la capacité à neutraliser l’acidose métabolique induite par le travail musculaire, ou pouvoir tampon

musculaire (muscle buffer capacity : Bishop et al., 2007 ; Edge et al., 2006), et comme la capacité musculaire

à utiliser l’oxygène ou pouvoir oxydatif musculaire (muscle oxidative potential : Burgomaster et al., 2005),

seraient déterminants pour expliquer la qualité de la RSA. C’est ici précisément que les avis divergent sur les

déterminants physiologiques de la RSA. D’autres facteurs comme les qualités contractiles (Hill Haas al.,

2007; Cometti, 2003), susceptibles d’être améliorées par le développement de la force et de la puissance,

pourraient aussi intervenir pour expliquer la RSA..

C.4. Bilan physiologique et enjeux

Au vu des travaux précédents, le turnover des molécules d’ATP hydrolysées lors de répétitions de

sprints emprunte trois voies métaboliques majeures : le catabolisme de la PCr, la glycolyse lactique et la voie

oxydative. Nous savons que l’hydrolyse anaérobie de l’ATP, de la PCr et des molécules de glycogène

entraîne une accumulation intracellulaire d'ions hydrogènes, considérée classiquement comme une des

causes de l'apparition de la fatigue musculaire. Bien que les répétitions de sprints impliquent des

concentrations de lactate supérieures comparées à un sprint unique, on observe une diminution de l’activité

glycolytique sur les sprints suivants. Pour certains (Robergs et al, 2004), cette diminution de l’activité

glycolytique, qui peut être attribuée à l’acidose métabolique, pourrait jouer un rôle protecteur de la

contraction en modulant l’importance du métabolisme musculaire (inhibition des enzymes clés de la

glycolyse et de la formation de ponts actomyosine par la moindre libération d’ions calcium), entraînant donc

une baisse, voire l’arrêt de l’exercice. En conséquence, pour permettre la poursuite de l’exercice ou la

répétition d’exercices intenses (RSA) malgré une importante acidose, le muscle, et d’une façon plus

systémique, l’organisme, doivent développer leurs capacités à neutraliser les ions hydrogènes en développant

leurs systèmes tampons musculaires et sanguins.

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D’autre part, d’après Spencer et al. (2005), comme la vitesse de re synthèse de la PCr, dont dépend le

maintien de la qualité des sprints successifs, est oxygéno dépendante (Bogdanis et al.,1996), le muscle dont

le pouvoir oxydatif aura été préalablement bien développé s’avèrera plus avantagé dans ce domaine. Au

niveau systémique, la capacité à transporter la plus grande quantité d’oxygène, et au niveau local, celle à

pouvoir en utiliser une quantité maximum, sont donc liées pour augmenter la vitesse de la réplétion de la

PCr, et donc à maintenir la qualité des répétitions de sprints.

En conclusion, systèmes tampon, VO2max et pouvoir oxydatif musculaire sont donc associés comme

déterminants physiologiques de la RSA. En conséquence, deux principaux procédés d’entraînement sont

fortement préconisés : l’entraînement à la répétition de sprints (Harmer et al., 2000 ; Gaitanos et al., 1993…),

et le travail intermittent supra maximal de plus longue durée (Edge, Bishop et Goodman, 2006). Les

améliorations associées attendues sont respectivement la puissance aérobie maximale, la capacité du pouvoir

oxydatif musculaire, ainsi que le développement de l’efficacité des systèmes tampon.

C.5. Autre déterminant mis en avant

Des constatations lors des différentes études sur la RSA comme celle de Bishop et Spencer (2004)

mettent en avant le fait que les joueurs de sports collectifs ont une meilleure RSA et détiennent des

puissances musculaires supérieurs à ceux d’athlètes de fond ; ce facteur contractile a donc commencé à être

exploré mais n’a pas vraiment été investigué en profondeur. Néanmoins, Hill-Haas et al. (2007) ont montré

qu’un entraînement en endurance de force pouvait améliorer la RSA (notamment la capacité des systèmes

tampons musculaires). Cometti (2003) de son côté, plaide en faveur de l’importance des qualités contractiles

dans la réalisation de répétitions de sprints en sports collectifs comme le rugby. Il affirme même que

l’endurance de vitesse serait « un faux concept » et que ce serait la qualité de vitesse pure qui déterminerait

la capacité à réitérer des sprints. Un joueur avec une excellente technique de course et de bonnes qualités

neuro musculaires de vitesse montrerait une bonne RSA. Il prétend donc que la capacité à répéter des sprints

n’est pas une qualité énergétique mais contractile et neuro musculaire (qualité de vitesse pure).

L’entraînement préconisé est par conséquent les procédés d’amélioration de la vitesse et de la vitesse

maximale, couplé avec des séances de force maximale. En outre, la thèse de ce dernier s’appuie sur des

analyses d’études précédentes qui peuvent se montrer pertinentes : il cite l’étude de Balsom et al. (1992b) qui

ont démontré qu’en effectuant des sprints de 15m avec une récupération de 30s (quasi identiques à la

moyenne des sprints en rugby), il n’y a pas de baisse de performance sur une série de 20 répétitions. Ce

même auteur prétend même qu’on pourrait effectuer de tels sprints indéfiniment sans baisse de performance

significative…

9

Page 15: Master  2 "Ingénierie du Sport"

D. RSA : qualité énergétique ou contractile ?

Nous venons de le voir, les pistes d’identification des déterminants de la RSA laissent encore planer

quelques doutes, ce qui en fait également sa richesse, et aucune piste ne devrait être écartée. C’est en ce sens

que nous proposons un schéma récapitulatif des déterminants potentiels de la RSA et des procédés

spécifiques à mettre en oeuvre pour tenter d’optimiser ces différents facteurs (figure 2) :

Par quoi serait déterminée la RSA?Déterminants

Procédés d’optimisation

Pouvoir oxydatif musculaire

Capacité tampon musculaire

Puissance Force

Repeated Sprint Ability

Puissance Maximale Aérobie

Protocole intermittent très

court

Protocole de répétitions de

sprints

Protocole de musculation

Figure 2 : bilan des déterminants physiologiques de la RSA et des méthodes d’entraînements préconisés pour les améliorer.

10

Page 16: Master  2 "Ingénierie du Sport"

MATERIEL ET METHODE

A. Evaluations et suivi.

Dans la mise en place d’un processus d’entraînement, le suivi occupe une place particulière : via des

évaluations discriminantes et approfondies, il permet non seulement d’établir un diagnostic initial des

qualités évaluées (évaluation initiale), mais aussi de pouvoir suivre ou « apprécier les effets chroniques et

rendre compte des différentes adaptations attendues » (Cazorla, 2005) pendant, ou à la suite, d’un cycle de

travail. Dans notre étude, un suivi a été mis en place avant et après les six semaines d’entraînement. Il fut le

même dans les deux cas. Il portait sur une évaluation de trois composantes physiques spécifiques au rugby :

la puissance aérobie maximale, l’endurance de vitesse et la composante musculaire. Ce suivi s’est

parfaitement accordé entre l’objectif de notre étude et les exigences du centre de formation. Les joueurs et

les entraîneurs ont pu bénéficier de la totalité résultats commentés des différentes évaluations auxquelles

nous avons procédées. Ce travail a pu permettre un positionnement des joueurs ainsi que le constat de leurs

forces et de leurs faiblesses.

A.1. Détermination de la VAM et contrôle biologique

La première des évaluations consistait en une détermination de la vitesse maximale aérobie (VAM),

de la mesure directe de la consommation maximale d’oxygène (VO2max) et de la fréquence cardiaque

maximale (FCmax). L’épreuve choisie fut celle du VAMEVAL (Cazorla et Léger, 1993). Les joueurs étaient

équipés avant l’épreuve d’un cardio fréquencemètre (Team system de la société Polar), et d’un appareillage

ambulatoire de mesure directement sur le terrain de la consommation d’oxygène, ou VO2 (Métamax® de la

société Cortex). Chaque épreuve était précédée et suivie d’un micro prélèvement sanguin, permettant

d’obtenir les effets biologiques induits par les différents tests. Ces prélèvements se faisaient à l’extrémité

d’un doigt (35 µL de sang), respectant ainsi le confort du sportif. Après leur conditionnement (centrifugation

à 15 000 tours minute pendant 4 minutes et congélation), ils étaient analysés par la technique de

spectrométrie infra rouge à transformée de Fourrier (IR-TF) validée par Boussaïdi (Boussaïdi, 2003 ;

Boussaïdi et al, 2008), pour donner accès aux concentrations sériques de 19 molécules impliquées dans les

métabolismes énergétiques de l’effort, ainsi que dans les processus inflammatoires et immunitaires.

Cette évaluation donnait donc accès à un profil énergétique de chaque joueur (VAM, VO2max,

FCmax et relation vitesse - FC), couplé à un profil biologique résultant des effets immédiats du test.

11

Page 17: Master  2 "Ingénierie du Sport"

A.2. Test d’endurance de vitesse et contrôle biologique

L’évaluation de l’endurance de vitesse était destinée à examiner les qualités de vitesse des joueurs

sur une distance courte, départ arrêté ; mais aussi et surtout leur capacité à réitérer ces sprints. Afin de rester

fidèle à la réalité des enchaînements d’actions au rugby, le test du 12x20m, avec une récupération de 30s

entre chaque sprint, fut choisi. Les temps à chaque sprint étaient mesurés par un dispositif de cellules photo

électriques. Nous avions donc accès au temps mis sur 20m, mais aussi au temps de passage au 5m et au 15m

afin d’étudier l’accélération (photo 1).

Les mêmes équipements et protocoles physiologiques et biologiques que pour le test VAM ont été

adoptés ici aussi.

Passage à 0m, 5m, 15m et 20m.

Photo n°1 : test du 12x20m, avec l’athlète équipé à l’effort

et le dispositif expérimental

A.3. Evaluations musculaires et outils

Les qualités musculaires des joueurs étaient évaluées au moyen de plusieurs exercices : des sauts,

des flexions de jambes ou squat et un mouvement de tirage guidé.

Les premières épreuves consistaient en une batterie de différents sauts à effectuer. Respectivement,

chaque joueur devait réaliser le squatjump ou SJ (saut d’une position fléchie et sans contre mouvement), le

counter movement jump ou CMJ (saut avec un contre mouvement où la flexion précède immédiatement

l’extension), le drop jump ou DJ (saut en contrebas d’un banc ou d’une hauteur de 15, 30 ou 50cm). Les

joueurs, dans toutes ces modalités de sauts, devaient atteindre leurs hauteurs maximales. L’Optojump® nous

a permis de mesurer cette hauteur ou détente verticale (DV).

Les joueurs étaient ensuite sollicités pour effectuer des squats au cadre guidé. Nous avons testé les

qualités musculaires des joueurs avec le Myotest®. Cet ergomètre, placé sur une barre, une charge

additionnelle ou une ceinture, est en fait un accéléromètre qui donne accès, grâce à un logiciel, aux valeurs

de vitesse, puissance et force appliquées, selon un axe (d’où le test au cadre guidé). Après cinq à six séries de

squats à des charges croissantes et une demande de vitesses de contractions maximales, ce même logiciel

12

Page 18: Master  2 "Ingénierie du Sport"

nous a permis de tracer, pour chacun, une courbe personnalisée du profil musculaire (courbe puissance-

vitesse) du joueur sur le squat, avec une estimation de sa répétition maximale ou 1RM, et la charge pour

laquelle il atteint sa puissance maximale… Nous avons donc eu accès aux composantes musculaires de

puissance maximale et de force maximale des membres inférieurs de chaque joueur.

Enfin, les joueurs ont été invités à effectuer ce même type de test sur un autre mouvement guidé, issu

de l’haltérophilie, dit tirage d’épaulé. Les mêmes composantes étaient examinées et déterminées pour

chacun. Les qualités de puissance et d’explosivité des membres inférieurs et de la chaîne postérieure,

associées à une coordination bras-jambes étaient ici testées.

Photo n°2 : photographie de l’Optojump® et du Myotest®

B. Formation des groupes de travail et orientation du processus d’entraînement.

Notre objectif étant de déterminer le procédé optimal d’amélioration de l’endurance de vitesse, la

constitution des groupes de travail s’est faite de manière aléatoire (tirage au sort), avec un effectif par groupe

supérieur à 7. Nous disposions de 24 joueurs, disponibles sur un créneau hebdomadaire d’entraînement de 1h

à 1h30. Trois groupes de 8 joueurs furent donc constitués.

B.1. Contenu des séances des groupes

B.1.1. Groupe PMA ou groupe 1.

Le groupe 1 fut orienté vers un travail d’amélioration de la puissance maximale aérobie. Le procédé

choisi était le travail intermittent très court : 10s/20s ou 15s/15s à des intensités proches de 120 à 130% de la

VAM. Le volume de travail par séance a fluctué entre 30 et 40 répétitions, en 1, 2 ou 3 série(s).

13

Page 19: Master  2 "Ingénierie du Sport"

B.1.2. Groupe RSA ou groupe 2.

Le groupe 2 fut orienté vers un travail de répétitions de sprints de 20m à 30m. Le volume des

séances étaient de 600m au début (4 x 6 x 25m), pour se diriger peu à peu vers 900m (3 x 15 x 20m) à des

vitesses maximales, dans un but de respect des exigences du rugby (Spencer et al., 2005).

B.1.3. Groupe FORCE ou groupe 3.

Le groupe 3 fut orienté vers un travail de musculation en salle. Les joueurs étaient soumis à des

procédés de développement de la puissance (épaulé jeté d’haltérophilie), de la force maximale (squat lourd)

et de l’endurance de force (série longue à la presse), auxquels étaient ajoutés quelques exercices de

pliométrie. Le volume en tonnage par séance allait de 8 à 10 tonnes en début de cycle pour évoluer

progressivement vers 14 à 20 tonnes.

B.2. Cycle de travail

Tous les joueurs présentaient des semaines de travail, ou microcycles, quasi identiques. Les séances

PMA, RSA et FORCE se réalisaient les mardis de chaque semaine. Il est à noter quelques uns d’entre eux

effectuaient parfois des séances différentes avec le staff de l’équipe professionnelle.

CENTRE DE FORMATION SUA RUGBY Microcycle des joueurs pendant le protocole

LUNDI

Tableau n°1 : présentation d’un microcycle d’entraînement des joueurs

MARDI MERCREDI JEUDI

SAMEDI ou

DIMANCHE VENDREDI

11H15 – 12h30 Récupération

PISCINE N. Molinié

10h00 – 11h00 Groupe « RSA » J. Arrivé

P. Couture

REPOS 11h15 – 12h15

Technique course R. Deliot

17h30 – 18h30 Technique individuelle

P. Diniz S. Calvet

Match de championnat de

France Espoirs et

Professionnel 17h00 – 19h00

SOINS Kiné : L. RIGAL

17h30– 19h00 Groupe

« FORCE » J. Arrivé

17h30– 18h30

Groupe « PMA »

P. Couture

17h15 – 18h15 Technique individuelle

P. Diniz - S.

Calvet G. Lafitte

17h30 – 18h30 Musculation

Séance commune J. Arrivé

P. Couture N.Molinié

18h30 - 20h00 Entraînement

collectif

14

Page 20: Master  2 "Ingénierie du Sport"

C. Charges d’entraînement

C.1. Groupe 1

C.1.1. Charge externe

Nous avons tenté ici de présenter l’évolution des charges externes d’entraînement via le volume et

l’intensité : la moyenne des distances totales parcourues à une intensité de course donnée. Il est à rappeler

que l’entraînement était un entraînement de développement de la PMA, sous forme d’intermittent très court.

La séance du microcycle 3 n’a pas été terminée. Le contenu a été mal ajusté.

n = 5 Microcycle 1 Microcycle 2 Microcycle 3 Microcycle 4 Microcycle 5 Microcycle 6 Moyenne

Volume moyen en m 3835 4761 3363 3386 3386 4141 3902

Ecart type 92 289 343 205 205 221 202

Intensité moyenne en

%VAM 131,75% 131,52% 138,15% 134,28% 122,48% 120,19% 128%

Ecart type 3,75% 2,75% 4,80% 3,15% 5,17% 7,10% 4% Volu x [10''-20''] me total 36 x [10''-20''] 4 32 x [15''-15''] 32 x [10''-20''] 32 x [15''-15''] 40 x [15''-15''] 5

Tableau n°2a : évolution des charges externes d’entraînement du groupe 1 en fonction du volume et de ’intensité l

C.1.2. Charge interne

L’évaluation de cette charge interne s’est faite par la fréquence cardiaque ; elle faisait partie

intégrante et systématique du contrôle de l’entraînement.

n = 5 Microcycle 1 Microcycle 2 Microcycle 3 Microcycle 4 Microcycle 5 Microcycle 6 Moyenne Moyenne en

% FCmax 91,8% 87,3% - 92,4% 93,5% 92,7% 91,5%

Ecart type 2,8% 2,3% - 2,0% 3,3% 4,5% 3,0%

Intensité moyenne en

%VAM 131,75% 131,52% 138,15% 134,28% 122,48% 120,19% 128,0%

Ecart type 3,75% 2,75% 4,80% 3,15% 5,17% 7,10% 4,4% Volume total 36 x [10''-20''] 45 x [10''-20''] 32 x [15''-15''] 32 x [10''-20''] 32 x [15''-15''] 40 x [15''-15'']

Tableau n°2b : évolution des charges internes d’entraînement du groupe 1 à partir du contrôle de la fréquence cardiaque

15

Page 21: Master  2 "Ingénierie du Sport"

C.1.3. Charge du mésocycle du groupe 1

La charge totale du mésocycle peut donc se présenter comme étant la somme des volumes en rapport

avec la moyenne des intensités et des charges internes.

n = 5 Charge externe mésocycle Charge interne mésocycle

Moyenne en m 19509 m à 128,04% VAM 91,52% FCmax Ecart type 226 m à 4,38% VAM 2,99% FCmax

Tableau n°2c : charge d’entraînement cumula

tive du mésocycle de développement de la PMA du groupe 1

C.2. Groupe 2

Nous avons quantifié la charge externe en volume de course soit la distance totale parcourue par

înem e re s eu ité ét

% de tesse maximale. Le tableau 3a en présente l’évolutio

C.2.1. Charge externe

entra ent. A toutes les séances, c s distances fu nt commune à tous les jou rs et l’intens ait fixée

à 95-100 la vi n :

N = 8 Microcycle 1 Microcycle 2 Microcycle 3 Microcycle 4 Microcycle 5 Microcycle 6 Moyenne

e en m 600 800 600 720 900 900 753 Volum

In 95%-100% Vmax

Vmax tensité 95%-100%

Co 20m] 3 x [8 x 30m] 3 x [10 x 30m] 3 x [15 x 20m] ntenu 4 x [6 x 25m] 4 x [8 x 25m] 3 x [10 x Tableau n°3a : évolution des charges externes d’entraînement du groupe 2 en fonction du volume et de

Bien que la fréquence cardiaque ne soit pas un bon indicateur de l’intensité d’entraînement dans ce

c cha e t e d c

de course. Le tableau 3b présente ion de arge au es sem

l’intensité C.2.2. Charge interne

as, la rge interne est ici présenté comme étan la réunion d la moyenne es FC en fon tion de

l’intensité l’évolut cette ch cours d aines :

n = 8 Microcycle 1 Microcycle 2 Microcycle 3 Microcycle 4 Microcycle 5 Microcycle 6 Moyenne

M n oyenne e%FCmax 80,33% 74,87% 80,81% 86,05% 81,37% 81,51% 80,82%

Ecart type 4,85% 0,00% 5,15% 4,55% 3,95% 6,16% 4,11% Intensité en

%Vmax 95%-100% 95%-100%

Volume total 4 x [6 x 25m] 4 x [8 x 25m] 3 x [10 x 20m] 3 x [8 x 30m] 3 x [10 x 30m] 3 x [15 x 20m]

Tableau n°3b : évolution des charges internes d’entraînement du groupe 2 à partir du contrôle de la fréquence cardiaque

16

Page 22: Master  2 "Ingénierie du Sport"

C.2.3. Charge du mésocycle du groupe 2

La charge totale du mésocycle est exprimée sous la forme d’une somme de distances effectuées à 95-

on

c :

100% de la vitesse maximale en relation avec la moyenne des fréquences cardiaques. En voici l’illustrati

avec le tableau 3

n = 5 Charge externe mésocycle Charge interne mésocycle

Moyenne en m 4520 m à 95%-100% Vmax 81% FCmax Ecart type 136,63 m à 95%-100% Vmax 4% FCmax

Tableau n°3c : charge cumulative d’entraînement du mésocycle de répétitions de sprints pour le groupe 2

.3. Gr pe 3C ou

ur le C e u e

pa esurée nnages ( u 4a), puis par l’illus graphi raphiqu ) des in és

d nt sur le squat et l’épaulé jeté.

D.3.1. Volume d’entraînement

Po groupe FOR E, la charge d’entraînem nt fut exprimée par le vol me d’entraîn ment total

r séance m en to tablea tration que (g e 1et 2 tensit

’entraîneme

n = 7 Microcycle 1 Microcycle 2 Microcycle 3 Microcycle 4 Microcycle 5 Microcycle 6 Moyenne

Tonnage moyen 9,8 11,7 14,0 14,0 13,7 15,4 13,1

Ecart type 1,3 1,2 3,2 3,7 3,3 3,5 2,7 Tableau n°4a : évolution du volume d’entraînement pour le groupe 3

C.3.2. Evolution des intensités d’entraînement

Nous avons choisi de présenter l’évolution des intensités d’entraînement (par rapport à l’estimation

e 1RM de chacun) sous forme graphique, car elle permet de rendre compte plus pertinemment de la

rogressivité des intensités. Etant donné la diversité des contenus et des orientations d’entraînement dans le

roupe FORCE (force, puissance, endurance de force, pliométrie…), nous avons choisi de présenter les

intensités du squat et de l’épaulé jeté ; ce dernier mouvement présente deux forme de travail : une forme

simple (charge constante) et une forme en contraste de charge (alternance lourd léger). En voici les

illustrations graphiques :

d

p

g

17

Page 23: Master  2 "Ingénierie du Sport"

Evolutions des intensités sur les séances de Squat classique

57,73%

68,75% 68,81% 71,50%

77,11%

89,62%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Graphique n°1 : illustration des intensités d’entraînement sur l’exercice de flexion de jambes ou squat, en pourcentage de la répétition maximale ou 1RM.

3341 46 50

6273 77 78

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Micr

ocyc

le 1

Micr

ocyc

le 2

Micr

ocyc

le 3

Micr

ocyc

le 4

Micr

ocyc

le 5

Micr

ocyc

le 6

Evolutions des intensités sur les séances "Lourd léger" d'épaulé jeté

LourdLéger

Graphique n°2 : illustration des intensités d’entraînement sur l’exercice d’épaulé jeté en pourcentage de 1RM. La méthode de travail est ici en contraste de charge « lourd-léger ».

C.3.3. Charge du mésocycle du groupe 3

Estimer la charge cumulative du groupe par une moyenne des intensités n’aurait pas beaucoup de

sens, étant donné la diversité des sollicitations musculaires énoncée auparavant. Par conséquent, nous

montrons ici un aperçu du volume total d’entraînement et des intensités moyennes des principaux exercices :

n = 7 Volume total d'entraînement Intensité Squat Intensité Epaulé

simple Intensité Epaulé contrasté

Moyenne 60,7 tonnes 72,26% 1RM 73,99% 1RM 72,5 - 42,5 1RM Ecart type 25,1 tonnes 10,59% 1RM 14,47% 1RM 7,33 - 7,33 1RM

Tableau n°4b : illustration de la charge cumulative du groupe 3

Microc

ycle 1

Microc

ycle 2

Microc

ycle 3

Microc

ycle 4

Microc

ycle 5

Microc

ycle 6

18

Page 24: Master  2 "Ingénierie du Sport"

D. Procédés de contrôle

Le contrôle se différencie du suivi. Il est défini comme étant l’ensemble des moyens permettant de

« vérifier en permanence l’ajustement des charges d’entraînement aux capacités » des joueurs (Cazorla et al.,

2004). Il fut mis en place à chaque séance, à l’aide de tests de terrain simples et spécifiques pour chacun des

entaire du suivi et permet d’accéder à la constatation de phénomènes

e forme ou de méforme des joueurs, voire de leur éventuelle fatigue, et permet un ajustement constant des

trois groupes. Ce contrôle est complém

d

contenus et des charges. De plus, de tels tests réguliers amènent les joueurs à s’engager réellement dans les

tâches demandées, et à tenter, semaine après semaine, de battre leur record.

D.1. Tests de contrôle simples Pour les groupes 1 et 3, le contrôle de l’entraînement s’est fait en partie sur des tâches très simples et

peu coûteuses en temps et en énergie. Lors des séances de répétitions de sprints, après un échauffement

standard, les joueurs réalisaient un sprint de 20m chronométré avec des cellules à 100% de leur vitesse

ent, 5 minutes après le dernier bloc, ils réalisaient un dernier sprint de 20m

s donc relevé le temps du premier sprint et le temps du dernier sprint. Pour les

ances

maximale. A la fin de l’entraînem

chronométré. Nous avon

sé de musculation, le contrôle se réalisait au moyen de deux CMJ : un placé juste après l’échauffement

et l’un autre à la fin de la séance.

D.2. Evaluation interne Les trois groupes ont eu également un test commun à caractère plus personnel, puisqu’il leur était

demandé de noter eux mêmes, sur une échelle de 1 à 10, cinq critères : la fatigue qu’il ressentaient les 24

perçue de la séance du jour, la motivation du moment, l’appétit des 24

ernières heures et le sommeil de la nuit précédente. Pour mieux réguler les charges d’entraînement, nous

dernières heures, la difficulté

d

avons donc essayé de surveiller quelques constantes responsables de sur ou sous entraînement,

potentiellement détectrices de problèmes internes ou externes du joueur.

D.3. Contrôle de la FC Les groupes 1 et 2 ont effectué chaque séance équipés des cardio fréquencemètres. Ainsi, nous

pouvions avoir accès à un indicateur du degré d’engagement du joueur et aussi, peut être, à des phénomènes

anormaux d’évolution de la FC, traduisant des problèmes potentiels de sur entraînement. Pour le groupe 1, ce

contrôle de la FC a permis, séance après séance, d’ajuster la distance de course sur le travail intermittent,

pour pouvoir cibler la zone dans laquelle le joueur développait sa puissance maximale aérobie. Il a aussi

permis de contrôler l’intensité de l’échauffement des deux groupes.

19

Page 25: Master  2 "Ingénierie du Sport"

RESULTATS

A. Evolution des présences

La présence des joueurs aux séances d’entraînement et au post test s’est montrée insuffisante pour

espérer dégager une comparaison « inter groupe », entre les évaluations diagnostique et sommative.

Blessures, douleurs, maladies, indisponibilités pour examens universitaires, ou encore priorité donnée par le

staff technique à d’autres contenus d’entraînement en sont les principales motifs. Elle a été de 50% à 75%

sur les séances, et de seulement 25% à l’évaluation finale ou post test (seules les évaluations en salle de

musculation ont été convenablement effectuées). En voici l’évolution, semaine après semaine :

n = 24 PMA RSA FORCE TOTAL PRESENCE %

PRE TEST 7 7 8 22 92% SEMAINE 1 2 5 5 12 50% SEMAINE 2 4 6 3 13 54% SEMAINE 3 2 7 5 14 58% SEMAINE 4 4 6 7 17 71% SEMAINE 5 4 7 7 18 75% SEMAINE 6 3 6 5 14 58% POST TEST 2 1 3 6 25%

Tableau n° 5 : évolution de la présence des joueurs au cours du temps et des séances du protocole B. Caractéristiques morphologiques des joueurs

A défaut d’avoir pu obtenir les pourcentages de masse grasse des joueurs, le tableau 6 présente ci-

dessous les caractéristiques morphologiques de taille et de poids de l’effectif complet du protocole selon

deux catégories de poste. Ces catégories ont été établies logiquement :

- la catégorie AVANTS représente les joueurs du pack du n°1 au n°8 inclus

- la catégorie ARRIERES représente les joueurs de la base arrière du n°9 au n°15 inclus

EFFECTIF COMPLET DU PROTOCOLE

AVANTS ARRIERES n = 13 Poids (kg) Taille (m) n = 11 Poids (kg) Taille (m)

Moyenne 107,15 1,86 Moyenne 81,05 1,77 Ecart type 9,69 0,09 Ecart type 9,87 0,05

Tableau n°6 : résultats des caractéristiques morphologiques des joueurs selon la catégorie de poste AVANTS : 1-8 ; ARRIERES :9-15 Nous constatons ici une différence assez importante entre des deux groupes de joueurs, qu’elle soit

de taille ou de poids. Les caractéristiques morphologiques des joueurs par groupe de travail sont donnés en

annexe 1.

20

Page 26: Master  2 "Ingénierie du Sport"

C. VAMEVAL

Tous les joueurs furent présents pour le pré test, à part deux joueurs sur le test d’endurance de

vitesse. On a pu procéder aux trois types d’évaluations.

C.1. Le pré test

Les résultats de cette évaluation seront données par quatre indicateurs : le palier atteint ou la VMA,

la FC, le VO2 et l’analyse biologique. Les moyennes des trois premiers sont répertoriées dans le tableau 7a.

Il est à noter que quatre mesures de fréquence cardiaque et deux mesures de consommation d’oxygène n’ont

pas fonctionné.

n = 20 FC max VO 2 max VMA km/h ml/min/kg moyenne 193,9 56,2 15,2 écart type 6,4 2,5 1,0

Tableau n°7a : des d u p mev pou galeme dre com e ces s sel atégori oste : avants et

r

résultats indicateurs e résultats d ré test Va al

Nous vons é nt ren pte d indicateur on la c e de p

a rières.

Avants FC max VO 2 max VMA km/h Arrières FC max VO 2 max VMA km/h ml/min/kg ml/min/kg moyenne 192,7 55,1 14,8 moyenne 195,1 57,3 15,6 écart type 6,7 1,8 0,9 écart type 6,2 2,6 0,9

Tableau n°7b : résultats des indicateurs de résultats du pré test Vameval selon la catégorie de poste

Les résultats de l’analyse biologique montrent que les concentrations des molécules retenues (19 au

ébut et la fin de l’épreuve triangulaire. Seul le lactate augmente lui en moyenne de

variations de concentrations entre la fin et le début de l’épreuve du

meval.

total) varient peu entre le d

%. L’annexe 2 donne les plus de 600

Va

C.2. Le post test

Peu de joueurs ont participé au post test en endurance de vitesse et Vameval. En revanche, le post

test musculation a concerné une majorité de joueurs du protocole. Les résultats par catégorie de poste ne

seront pas donnés dans la mesure où un seul arrière a participé au post test Vameval et 12x20m.

Les résultats sont donn le ta ia l c nt : la FCmax, le VO2max,

et la VMA. Il est à noter la d es su de cou lors que meval s’effectua sur une piste

’athlétisme au pré test, il s’effectua sur un terrain de rugby

és dans bleau 8 v es trois indi ateurs que so

ifférence d rfaces rse : a le Va

d sur le post test.

21

Page 27: Master  2 "Ingénierie du Sport"

n = 7 FC max VO 2 maxml/min/kg VMA km/h

moyenne 186,1 52,9 13,5 écart type 5,7 3,9 0,8

Tableau n°8: résultats des indicateurs de résultats du post test Vameval. La différence de surface a sûrement influé sur ces résultats qui restent différents du pré test.

en tant que quatrième indicateur, sont donnés en annexe 4. Ils

du pré test dans le sens où le nombre de sujets et la surface de course

arient.

Les résultats des analyses biologiques,

ne peuvent être comparés aux résultats

v

D. Tests d’endurance de vitesse

D.1. Le pré test

Les résultats du 12x20m peuvent être interprétés par de nombreux indicateurs selon le but de la

démonstration recherchée. Ici, nous prendrons principalement en considération cinq paramètres : la FC

oyennne et %FCm O2 ), mo es d rono s, le

pou er le ints et yses biologiques. Il sera pertinent de regarder aussi la variabilité

q pr rs param via l’éc e.

(m ax), le V (%VO2max le temps yen sur l istances ch métrée temps

total r effectu s 12 spr les anal

des cin emie ètres art typ

FC %Fcmax % VO2max Temps 0- Temps 5- Temps 15- Temps Temps total 5m 15m 20m 20m 12x20m

Eff n = 22 ectif n = 12 n = 12 n = 16 Moyenne 167 87% 80,64 1,23 1,46 0,67 3,36 40,41 Eca rt type 11 4% 1,57 0,08 0,07 0,04 0,17 2,01

Tableau n°9a : indicateurs des résultats obtenus au pré test 12x20m. Certains appareils de mesure de consommation d’oxygène et de fréquence cardiaque n’ont pas fonctionné.

mpte de l’hétérogénéité du groupe, on peut s’apercevoir qu’il existe un écar Pour se rendre co

important entre la

t

meilleure moyenne sur 20m et la plus mauvaise : Δ(t) 20m = 3,67 – 3,07 = 0,60s ; d’où

o

du VO2max et une fréquence cardiaque moyenne de 167 batt/min, soit 87% de

cardiaque maximale. Nous présentons au graphique 3, le pourcentage moyen du débit de

consommation maximal d’oxygène (%VO2max) au cours des douze sprints pour tout l’effectif (dont

l’appareillage a fonctionné).

moy

une m yenne des temps moyens qui se porte à 3,36s sur 20m. De plus, le temps pour parcourir les cinq

premiers mètres est quasiment deux fois plus élevé que le temps pour parcourir les cinq derniers mètres.

On remarque aussi que l’épreuve d’endurance de vitesse requiert un débit moyen de consommation

d’oxygène à hauteur de 80%

la fréquence

22

Page 28: Master  2 "Ingénierie du Sport"

30,040,050,060,070,080,090,0

100,0

%VO2max

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Répétitions des sprints

Test du 12x20m avec r=30s (n=16)

Ecart typeMoyenne

Graphique n°3 : évolution des débits de consommation d’oxygène (exprimée en fonction du VO2max) au cours des sprints.

Les résultats de ce test peuvent aussi être rendus par catégorie de poste, qui explique en partie

l’hétérogénéité précédemment abordée.

AVANTS FC %Fcmax % VO2max Temps 0-5m

Temps 5-15m

Temps 15-20m Temps 20m Temps total

12x20m Effectif n = 8 n = 9 n = 13 n = 13

Moyenne 165 85 77,8 1,36 1,56 0,71 3,47 41,66 Ecart type 12 4 6,4 0,05 0,04 0,02 0,1 1,25

ARRIERES FC %Fcmax % VO2max Temps 0-5m

Temps 5-15m

Temps 15-20m Temps 20m Temps total

12x20m Effectif n = 4 n = 7 n = 9 n = 9

Moyenne 171 90 84,3 1,17 1,39 0,64 3,21 38,59 Ecart type 4 2 6,5 0,05 0,04 0,03 0,12 1,42

Tableau n°9b : indicateurs des résultats obtenus au pré test 12x20m par catégorie de poste

58,4 70

,4 73,7 75

,3 79,7

80,1

78,2 81

,882

,082

,5 84,8 86

,2

40,0

50,0

60,0

70,0

80,0

90,0

100,0

%VO2max

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Répétitions des sprints

Test du 12x20m pour les AVANTS (n=9)

Ecart typeMoyenne

Graphique n°4 : évolution des débits de consommation d’oxygène (exprimée en fonction du VO2max) au cours des sprints pour les avants. L’indication en jaune représente la moyenne des %VO2max.

23

Page 29: Master  2 "Ingénierie du Sport"

66,8 74

,6 81,0

79,7 80

,9 87,7

87,5 89

,189

,3 91,3

90,2 94

,0

40,0

50,0

60,0

70,0

80,0

90,0

100,0

%VO2max

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Répétitions des sprints

Test du 12X20m pour les ARRIERES (n=7)

Ecart type

Moyenne

Graphique n°5 : évolution des débits de consommation d’oxygène (exprimée en fonction du VO2max) au cours des sprints pour les arrières. L’indication en jaune représente la moyenne des %VO2max.

Les débits de consommation d’oxygène, relatifs au %VO2max, sont significativement différents entre avants

et arrières (p<0,02).

Les résultats de l’analyse biologique du test d’endurance de vitesse montrent des variatio

concentrations peu différentes par rapport au Vaméval. Néanmoins, la différence majeure reste celle issue de

la lactatémie. Une différence hautement significative fut trouvée entre les lactatémies atteintes au 12x20m et

les lactatémies atteintes au Vaméval (p<0,01). Les résultats sont dans l’annexe 3.

ns de

D.2. Le post test

Le post test n’a pas été effectué exactement sur la même surface ; alors qu’il s’était réalisé sur une

piste d’athlétisme au pré test, il a été fait cette fois ci sur un terrain goudronné. Nous constatons ici un

effectif réduit, auquel s’ajoutent certains dysfonctionnements du matériel de mesure du VO2 et de la FC.

FC %Fcmax % VO2max Temps 0-5m

Temps 5-15m

Temps 15-20m

Temps 20m

Temps total 12x20m

Effectif n = 7 n = 7 n = 7 n = 10 Moyenne 163 86% 74 1,22 1,49 0,67 3,38 40,58 Ecart type 6 5% 4 0,07 0,05 0,02 0,12 1,41

Tableau n°10 : indicateurs des résultats obtenus au post test 12x20m. On remarque qu’il existe des différences entre les résultats du pré test et du post test. Or, il ne nous

est pas permit d’engager une comparaison sur ces chiffres, car les sujets du pré test n’étaient pas tous au post

test.

Les résultats des analyses biologiques sont donnés en annexe 5. Là aussi, nous ne pouvons pas les

comparer avec ceux du pré test car le nombre de sujets est différent.

24

Page 30: Master  2 "Ingénierie du Sport"

E. Tests de musculation

E.1. Le pré test : résultats généraux

Les tests de musculation se sont portés sur trois principaux exercices : la détente verticale dans

plusieurs modalités de sauts, le squat clavicules au cadre guide, et le tirage d’épaulé au cadre guide.

Nous avons réalisé cinq modalités de sauts. Le premier est le SJ, le second est le CMJ, le troisième

est le DJ1 ou drop jump d’une hauteur de 15cm, puis le quatrième est le DJ2 ou drop jump d’une hauteur de

30cm, et enfin le dernier saut fut le DJ3 d’une hauteur de 50cm. Le tableau 11a rend compte de la moyenne

des 24 joueurs sur ces cinq tâches de sauts :

n = 24 SJ CMJ DJ1 DJ2 DJ3 Cmj en watts*

moyenne 27,42 34,50 34,49 35,36 35,76 1193,59 écart type 5,40 5,88 7,07 6,94 6,11 176,46

Tableau n°11a : moyennes et écart types des performances en cm réalisées sur les différentes modalités de sauts pour l’ensemble des joueurs au pré test * valeur estimée avec l’Opto jump® Il est intéressant de distinguer une nouvelle fois les résultats des avants et ceux des arrières, car si les

premi ne dét verticale ieure, d partie à caracté es m ils

mon ices sance supérieurs.

ers ont u ente infér u en leurs ristiqu orphologiques,

trent des ind de puis

Avants n=13 SJ CMJ DJ1 DJ2 DJ3 Cmj en watts*

moyenne 25,38 31,35 30,12 31,47 32,65 1283,15 écart type 3,18 4,24 5,37 4,53 3,98 132,71 Arrières

n=11 SJ CMJ DJ1 DJ2 DJ3 Cmj en watts*

29,83 38,22 39,65 39,96 39,44 1087,75 moyenne écart type 6,57 5,47 5,14 6,57 6,28 166,54

Tableau n°11b : Moyennes et écart types des performances en cm réalisées sur les différentes modalités de sauts par l’ensemble des joueurs au pré test, classés par catégorie de poste * valeur estimée avec l’Opto jump® Le matériel d’évaluation Myotest® nous obligeait à mesurer les qualités des membres inférieurs sur

un seul axe du plan de l’espace. Le cadre guide s’est révélé comme étant l’outils adéquat en la matière. Afin

de respecter le plus possible l’intégrité physique des joueurs, nous leur avons imposé de faire ce squat à la

anière des haltérophiles, barre sur les clavicules ; en effet, il oblige le joueur à un maintien constant d’une

courbure vertébrale correcte e e. squat, et après une période de récupération suffisante

(5 à 8min), était effectué le test du tirage d’épaulé. Le tab en présente les performances :

m

t vertical A la suite du

leau 12a

25

Page 31: Master  2 "Ingénierie du Sport"

n = 24 1 RM squat 1 RM T-Guidé 1 RM E-J

moyenne 139,58 132,58 97,43 écart type 23,24 18,58 11,97

Tableau n°12a : moyennes et écarts types de la force maximale des joueurs en kg au pré test estimée avec Myotest® pour l’ensemble des joueurs sur les mouvements de Squat clavicules (1RM squat), Tirage

le guidé

é a aussi été estimée (1RM E-J = 75%1RM T-Guidé).

De plus, ces évaluatio nt e és r cat oste afin de constater les

différences significatives de ale ants et arrières uniq

(1RM T-Guidé). La répétition maximale à l’épaulé jet

ns peuve ncore être pr entées pa égorie de p

force maxim entre av uement sur le squat (p<0,01).

Avants 1 Rm squat 1 Rm T-Guidé 1 Rm E-J

moyenne 153,15 137,38 103,04 écart type 19,04 12,37 9,28

Arrières 1 Rm squat Guidé 1 Rm E-J 1 Rm T-

moyenne 123,55 126,91 90,79 écart type 16,87 23,34 11,70

Tableau n°12b : moyennes et écarts types de la force maximale des joueurs en kg au pré test par catégorie de poste E.2. Le pré test : résultats par groupe

Les évaluations de musculation furent celles qui eurent le plus de présence, que ce soit pour les

séances ou pour les évaluations ; dans le but d’ ter une ssion a d’une entre

groupes, les résultats sont données pour chac

orien discu utour comparaison

un d’entre eux.

DJ1 D Cm tts j en waSAUTS SJ CMJ J2 DJ3

Grou A (n=8pe PM ) Moyenne 29,5 37,9 37,0 39,8 39,6 1112,7 Ecart type 6,5 6,5 8,5 6,8 7,3 190,4

Grou A (n=8pe RS ) Moyenne 28,3 33,2 33,3 33,5 34,0 1258,5 Ecart type 5,3 6,2 8,0 7,8 5,4 155,4

Groupe FORCE (n=8) Moyenne 24,5 32,4 33,8 33,1 33,8 1180,6 Ecart type 2,9 3,5 4,2 4,2 3,8 171,3

Tableau n°13a : résultats par groupe du

pré test aux évaluations de détente verticale

La formation aléatoire des groupes fait néanmoins apparaître un avantage sur la détente verticale

pour le groupe 1. Ce constat est à temp cti arac morphologiques de chaque

groupe indiqué en annexe 1.

érer en fon on des c téristiques

26

Page 32: Master  2 "Ingénierie du Sport"

1 - Rm TGuidé

CADRE 1 Rm squat 1 R -J GUIDE m E

Groupe PMA (n=8) Moyenne 132,5 134,8 101,1 Ecart type 8,6 19,9 20,9

Groupe RSA (n=8) Moyenne 147,5 128,9 96,7 Ecart type 27,5 21,4 16,0

Groupe FORCE (n=8) Moyenne 135,7 133,3 100,0 Ecart type 22,2 14,7 11,0

Tableau n°13b : résultats par groupe du pré test aux évaluations de squat et de tirage

E.3. Le post test : résultats généraux

ons p er 16 joueurs sur les tests de détente verticale. Nous av u évalu

n = 16 SJ CMJ DJ1 DJ2 DJ3 Cmj en watts*

moyenne 26,08 32,41 31,87 32,96 34,09 1213,19 écart type 3,90 4,50 6,06 5,76 5,35 161,30

Tableau n°14 : moyennes et écart types des performances en cm réalisées sur les différentes modalités de sauts pour l’ensemble des joueurs au post test

Un d’entre eux n’a pas pu effectué les tests de musculation.

1 Rm T-1 Rm squat 1 Rm E-J n = 15 Guidé moyenne 149,60 141,40 106,05 écart type 25,87 22,05 16,54

Tableau n°15 : Moyennes et écarts types de la force maximale des joueurs (en kg) obtenue au post test estimée avec le Myotest® pour l’ensemble des joueurs avec les mouvements de Squat clavicules (1RM quat), Tirage guidé (1RM T-Guidé). La répétition maximale à l’épaulé jeté a aussi été estimée (1RM E-J =

%1RM T-Guidé)

E.4. Post test de musculation : résultats par groupe

s75

me p le pré test, nous présentons ici les résultats

musculation pour chacun des groupes.

16a présente les performances réalisées au post test pour chaque groupe dans les

cinq m saut

Tout com our de l’évaluation sommative de

Le tableau nous

odalités de s.

27

Page 33: Master  2 "Ingénierie du Sport"

SAUTS SJ CMJ DJ1 DJ2 DJ3 Cm s j en watt

Groupe PMA (n=3) moyenne 30,47 35,90 35,63 37,37 37,27 1225,43 écart type 2,71 2,97 3,71 3,54 3,85 181,10

Groupe RSA (n=6) moyenne 28,97 33,30 32,80 33,50 32,88 1274,28 écart type 4,34 5,47 4,74 5,17 6,54 155,71

Groupe FORCE (n=7) moyenne 28,93 35,59 35,14 36,26 36,50 1275,65 écart type 1,96 3,42 4,35 3,70 4,44 175,74

Tableau n°16a : moyennes et écart types des performances en cm réalisées sur les différentes modalités de sauts pour l’ensemble des joueurs au post test pour chaque groupe Les résultats de pourcentage de progression sur la DV sont très intéressants et seront matière à discussion.

0

5

10

15

20

25

% de progression

1 2 3Groupe

Comparaison des pourcentages de progression des trois groupes en DV

SJCMJDJ1DJ2DJ3

***

** : p<0,05* : p<0,03

raphique n°6G : histogramme représentant les pourcentages de progression des trois groupes en DV

détente verticale est significativement supérieur pour le groupe 3 par rapport au groupe

5) et au groupe 2 (p<0,03).

La progression sur la

1 (p<0,0

28

Page 34: Master  2 "Ingénierie du Sport"

Le tableau 16b ne p e le nnes e ts type des trois groupes, et l’effectif ayant

changé, nous ne pouvons con la c son d entag gression.

résentant qu s moye t écar

sidérer que omparai es pourc es de pro

CADRE GUIDE 1 t Rm squa 1 Rm T-

Guidé 1 Rm E-J

Groupe PMA (n=3) moyenne 139,00 127,33 95,50 écart type 13,08 7,09 5,32

Groupe RSA (n=6) moyenne 145,67 138,00 103,50 écart type 29,43 26,56 19,92

Groupe FORCE (n=6) moyenne 158,83 151,83 113,88 écart type 27,40 19,30 14,48

Tableau n°16b : moyennes et écarts types de la force maximale des joueurs en kg sur le post test estimée avec le Myotest® pour l’ensemble des joueurs des 3 groupes

Le groupe 3 montre un pourcentage de progression significativement supérieur sur les deux mouvements

(p<0,01) par rapport aux deux autres groupes.

0,00%

2,00%

4,00%

6,00%

8,00%

10,00%

12,00%

14,00%

% progression

1 2 3Groupe

Comparaison des pourcentages de progression au Squat (1RM) et au tirage d'épaulé (1RM)

SQUATTIRAGE

*

* : p<0,01

*

Graphique n°7 : histogramme représentant les pourcentages de progression des trois groupes au squat et au tirage

29

Page 35: Master  2 "Ingénierie du Sport"

DISCUSSION

Pour introduire notre analyse, nous proposons de positionner notre échantillon de joueurs en fonction

des divers résultats de la littérature. Nous aborderons donc les résultats généraux dans un premier temps pour

tenter ensuite d’analyser les particularités du test 12x20m. Puis, nous engagerons une discussion sur les

progressions observées sur les tests de musculation, pour conclure sur une analyse spéculative des résultats

biologiques.

A. Autour des résultats généraux.

A.1. Caractéristiques morphologiques des joueurs.

Les publications mentionnant les caractéristiques morphologiques des joueurs (Duthie et al., 2003 ;

Boussaïdi et Cazorla, 2008…) tentent de les positionner par niveau de jeu. Taille, masse corporelle, et

pourcentage de masse grasse permettent de dresser des profils. Malheureusement, nous n’avons pas pu avoir

accès à toutes ces données. Nous nous contenterons de positionner les joueurs selon leur niveau, et de

discuter les indices de taille et de poids.

Tous les joueurs du protocole étaient ou se pré destinaient à évoluer en proD2 en France. Par

conséquent, on pourrait les positionner dans la catégorie Elite D2 ou « 2nd class ». Les sujets de l’étude de

Boussaïdi et Cazorla (2008) tout poste confondu, d’un niveau international, présentent une taille moyenne de

184,3 cm (σ2=7,2 cm) pour un poids moyen de 97,7kg (σ=11,5kg). Ils semblent en concordance avec nos

résultats puisque nos joueurs affichent, tout poste confondu, un poids moyen de 95,2kg (σ=16,4kg) et une

taille de 182cm (σ=10cm). La variabilité des caractéristiques de nos joueurs reste néanmoins plus

importante. Il faut également remarquer que le pourcentage de masse grasse des internationaux est

particulièrement bas avec 13,5% (σ=3,6) ; même si nous ne l’avons pas mesuré, il nous semble peu probable

que nos joueurs atteignent un indice aussi bas. Un effort sur une perte de masse grasse pourrait donc faire

partie de prochains objectifs de préparation physique.

De plus, le Centre de Recherche et d’Expertise en Sport et Santé (CRESS) de Bordeaux, en 2006, a

émis un référentiel national, noté de 0/20 à 20/20, des différentes qualités morphologiques et physiques des

joueurs de rugby du pôle France Espoir. La moyenne de 10/20 est accordée aux avants pour une taille de

1,86m et un poids de 99,5kg. Les arrières obtiennent la moyenne de 10/20 pour une taille de 1,81m et

82,5kg de poids de corps.

2 σ : écart type

30

Page 36: Master  2 "Ingénierie du Sport"

Duthie et al. (2003) proposent aussi un récapitulatif des joueurs de la Rugby Union, séparant les arrières des

avants, sur les indices de poids et de taille.

Dans cette étude, on peut remarquer dans un premier temps que plus le niveau de jeu est élevé, plus

les joueurs ont des tailles et des poids élevés ; nos arrières agenais correspondent à la morphologie donnée

par ces auteurs : une taille moyenne de 177cm pour un poids moyen de 81kg. Quant aux avants, la taille

moyenne rapportée par ces mêmes auteurs semble correspondre, en moyenne, à celle de nos joueurs proche

de 186cm ; le poids est par contre assez différent : un écart de 15kg en plus pour nos avants (107kg vs 92kg).

Quant au référentiel national, la taille moyenne est concordante, mais le poids de nos avants est en excès de

7,5%. Si cet excès de poids n’est pas en faveur de meilleurs indices de puissance et de force et altère les

qualités de vitesse, alors l’objectif de perte de masse grasse semblerait confirmé pour les joueurs du pack.

A.2. Débit de consommation maximal d’oxygène ou VO2max.

Duthie et al. (2003) retrace, sous forme d’un tableau (annexe 6) un récapitulatif d’études ayant

mesuré les VO2max de joueurs de différents niveaux : on peut remarquer une évolution des qualités

physique en terme de VO2max. En effet, alors que Jardine et al. (1988) donnent des VO2max de 52

ml/min/kg pour les avants et 55,8 ml/min/kg pour les arrières, Nicholas et Baker (1995) trouvent, sept ans

plus tard, des VO2max à 53,3 ml/min/kg pour les avants et 57,7 ml/min/kg pour les arrières. Nos résultats

sont assez proche de ce niveau puisque nos avants montrent un VO2max moyen à 55,1 ml/min/kg, et nos

arrières 57,3 ml/min/kg.

Néanmoins, nous ne devons pas oublier que, dans un premier temps, sept années d’écart dans des

études scientifiques, où l’on mesure des consommations d’oxygène, impliquent aussi une différence dans le

matériel utilisé et sa fiabilité. Ces résultats doivent donc être pris avec précaution ; dans un second temps, la

dernière étude ici mentionnée date aussi d’une décennie par rapport à aujourd’hui, et par conséquent, les

VO2max et le matériel ont sans doute progressé de nouveau.

Néanmoins, le référentiel du CRESS peut nous apporter une indication : le VO2max pour une note

de 10/20 est de 54,2ml/min/kg et 57,3ml/min/kg respectivement pour les avants et les arrières. Nos résultats,

quasi identiques à ces valeurs, nous indiquent que nos joueurs témoignent d’un VO2max moyen.

A.3. Détente verticale

Duthie et al (2003) présentent également des données sur les qualités de sauts verticaux des joueurs

de différents niveaux.

Ces auteurs précisent justement que ce récapitulatif montre que plus le niveau de jeu est élevé, moins

la performance des sauts est bonne. Ils ajoutent que ces données semblent être erronées à cause de

l’utilisation de matériels différents de mesure. De plus, étant donné les résultats supérieurs à 0,50m, il nous

31

Page 37: Master  2 "Ingénierie du Sport"

semble, que la modalité de sauts fut celle du CMJ avec bras, différente de la notre3. Par conséquent, nous

allons tenter de se référer au référentiel du CRESS qui propose un barème pour ce niveau de jeu. Pour notre

modalité de saut CMJ, le 10/20 équivaut à :

- une performance de 35,2cm pour les avants

- une performance de 39,4cm pour les arrières

Nos résultats respectivement de 31,35cm et 38,22cm pour les avants et les arrières présentent ici un point

faible de nos joueurs, qui justifierait la mise en place d’un protocole d’amélioration de la puissance des

membres inférieurs. Néanmoins, si les arrières n’ont qu’un déficit de 3%, les avants, eux, montrent un déficit

de plus de 10%. Le facteur « surpoids » peut influer sur ce type d’exercice, et se montre ici limitant.

A.4. Vitesse sur 20m.

Nous ne nous référerons ici qu’au référentiel du CRESS, car la littérature ne présente que trop peu de

données sur les performances au 20m départ arrêté. Pour ce faire, nous prendrons le 20m le plus rapide des

joueurs sur le test du 12x20m.

Le temps moyen (10/20) sur 20m indiqué par le référentiel est respectivement de 3,16s et 3,06s pour

les avants et les arrières. Nos joueurs ont effectué des performances de 3,32s pour les avants et 3,12s pour les

arrières. Tout comme la détente verticale, les arrières montrent un déficit léger de 2% et les avants un déficit

double de 5%.

Ce nouveau point faible indique une nouvelle orientation de la préparation physique par un travail

technique de départ de sprint, couplée au travail d’amélioration des qualités contractiles précédemment

abordé.

B. Test d’endurance de vitesse : 12x20m linéaire, r=30s

Pour discuter des caractéristiques de ce test, nous n’utiliserons que les résultats du pré test pour une

raison d’effectif, et donc de significativité. Notre discussion tournera autour de quatre principaux points.

Tout d’abord nous tenterons de dégager les indices de performance de ce test : quels résultats traiter pour

caractériser la performance d’un joueur ou d’une équipe ? A quoi ce test pourrait-il servir pour l’entraîneur ?

Puis, nous tenterons d’identifier certains déterminants de cette performance en développant les relations que

certains paramètres mesurés semblent montrer. Par la suite, il sera pertinent d’examiner certaines

caractéristiques relatives à la consommation d’oxygène. Enfin, nous redéfinirons l’identité même de ce test

dit d’ « endurance de vitesse ».

3 Dans notre cas, la modalité de saut CMJ fut effectuée sans l’aide des bras

32

Page 38: Master  2 "Ingénierie du Sport"

B.1. Indicateurs de performance

Un test de terrain peut signifier ce que son investigateur veut bien lui faire signifier… En ce sens,

beaucoup d’indications peuvent en ressortir, et il convient d’identifier la qualité correspondante à

l’information collectée.

Ainsi, la qualité de vitesse maximale sur 20m est le reflet du temps minimum sur 20m, sur

l’ensemble des douze sprints effectués : il s’agit donc de la meilleure performance sur le test entier4. Cette

information permet, au sein d’un collectif, d’identifier clairement les joueurs les plus rapides sur distance

courte, départ arrêté.

La qualité d’endurance de vitesse peut être établie de multiples façons. D’après Cazorla (2007),

l’endurance de vitesse pourrait être le reflet d’un indice de fatigue calculé de deux façons différentes :

- Soustraire le temps de la meilleure performance à celui de la moins bonne. L’écart entre les deux représente

l’indice de fatigue spécifique

- Diviser le temps de la meilleure performance par celui de la moins bonne et multiplier le résultat par 100.

Ce ratio indique un autre indice de fatigue.

Dupont et al. (2005) et Durandt et al. (2006) proposent de calculer le temps total des douze sprints.

Effectivement, outre une identification des joueurs les plus rapides pour parcourir douze fois 20m à vitesse

maximale, il peut donner une indication de l’endurance de vitesse si on le rapporte à la meilleure

performance sur les douze sprints. Pour ainsi dire, si deux sujets montrent un temps total identique sur les

12x20m, alors la meilleure performance de chacun d’entre eux nous donnera accès à celui qui dispose de la

meilleure capacité à répéter des sprints maximaux.

Le test du 12x20m peut être aussi un moyen d’avoir les vitesses acquises des joueurs aux 5m, 15m et

20m. Par la suite, nous verrons que ces indications peuvent se montrer intéressantes aussi bien pour le

préparateur physique que pour l’entraîneur.

B.2. Déterminants de la performance

Nous avons tenté d’identifier certaines corrélations statistiques entre divers variables mesurées

(SJ, CMJ, 1RM squat, DJ1, DJ2, DJ3) et les temps moyens, les temps totaux et les meilleures performances

sur 20m (ou temps minimum).

Le CMJ semble être la variable la plus hautement corrélée avec les temps minimaux, moyens et

totaux avec respectivement des corrélations à r = -0,737, r = -0,778 et r = -0,766 (p<0,05)5. La surprise vient

de la corrélation intéressante du DJ2 (saut en contrebas d’une hauteur de 30cm) avec ces trois même temps

avec respectivement r = -0,775, r = -0,740 et r = -0,756 (p<0,05). Par conséquent, CMJ et DJ2 semblent être

4 Dans notre cas, le sprint le plus rapide du test a le plus souvent été le second. 5 Les corrélations sont négatives car plus la puissance est élevée, plus le temps est réduit pour parcourir les 20m (on va plus vite).

33

Page 39: Master  2 "Ingénierie du Sport"

des déterminants de la performance intéressant sur ce test. Il n’en demeure pas moins que les qualités de

coordination et de technique spécifique de course restent centrales dans la réalisation de bons temps sur les

douze sprints.

En outre, ces mêmes corrélations réalisées avec la force maximale au squat (1RM) ne dépassent

guère l’indice de r = 0,5 (0,45<r<0,5 ; p<0,05). Par conséquent, nous pouvons faire l’hypothèse que la force

maximale intervient dans la réalisation de performance à ce test, mais n’occupe pas une place prépondérante.

Puis, la variable « poids » intervient aussi sur ce type de tâche. En effet, la corrélation entre le poids

et nos trois temps indicateurs de performance est respectivement de r = 0,717, r = 0,741 et r = 0,765 (p<0,05)

pour les temps minimaux, moyens et totaux.

Enfin, aucune corrélation significative n’a été trouvée entre les indices de fatigue précédemment

abordés et le VO2max des sujets. Il semble néanmoins que ce test du 12x20m sollicite de façon croissante le

métabolisme aérobie.

B.3. Contribution aérobie

Dupont et al. (2005) ont effectué un test de répétitions de 15 sprints de 40m, avec une récupération

active de 25s. Ils en sont venus à conclure qu’un tel type d’exercice de répétitions de sprints faisait croître le

débit de consommation d’oxygène progressivement, pour atteindre VO2max entre le 5e et le 7e sprint en

moyenne. Cette observation met en avant le fait que le métabolisme aérobie peut contribuer très rapidement à

une haute fourniture d’énergie.

Dans notre cas, 12 répétitions de 20m avec une récupération de 30s, la contribution aérobie était

attendue d’une façon moindre : le VO2max n’a pas été atteint. Il est fort probable que notre distance de 20m

(équivalente à 3s d’effort) associée à une récupération de 30s ait été insuffisante. Cependant, cette

contribution ne reste pas négligeable, surtout au-delà de la barrière du 6e sprint. Sur notre graphique 3, il est

aisé de constater que, comme pour Dupont et al. (2005), les cinq premiers sprints impliquent un débit de

consommation d’oxygène (ou VO2) croissant (70%VO2max<VO2<85%VO2max). A partir du 6e sprint, il

se produit un maintien du VO2 ou un pic de VO2.

Puis, comme l’expliquent Dupont et al. (2005), la capacité à récupérer rapidement sur le plan bio

énergétique est un facteur capital dans les exercices de répétitions de sprints. Si le temps de repos entre les

sprints est suffisamment long, alors le métabolisme aérobie peut contribuer de façon moindre à la

performance. Dans leur protocole, une baisse de la performance s’est faite sentir nettement à partir du

troisième sprint. Ce résultat suggère qu’une récupération de 25s n’est pas suffisante pour récupérer

entièrement pour des sprints de 40m.

Quand des sprints suffisamment longs se répètent et alternent avec des périodes de récupération

suffisamment courtes, Gaitanos et al. (1993) et Balsom et al. (1994) ont démontré que la contribution de la

phosphorylation oxydative à la resynthèse de l’ATP augmente. Pour des exercices de type intermittent très

court, une relation significative avait été établie entre le temps d’arrêt de l’effort et le débit moyen de

34

Page 40: Master  2 "Ingénierie du Sport"

diminution de l’oxyhémoglobine (Dupont et al., 2004a), suggérant que la performance pour ce type

d’exercices intermittent est en partie dépendante de la capacité à recharger la myoglobine et l’hémoglobine

en oxygène. Pour les exercices de répétitions de sprints, une partie de la PCr doit être réplétée et une partie

de la myoglobine et de l’hémoglobine doivent être ré oxygénées pendant la courte période de récupération

entre chaque sprint. Par conséquent, la performance dans les exercices de répétitions de sprints (assez longs)

pourrait dépendre de la capacité à recharger l’hémoglobine et la myoglobine en oxygène, et à re synthètiser

la PCr plus rapidement ; d’où le fait que Spencer et al. (2005) indiquent que le maintien de la qualité des

sprints successifs dépend de la resynthèse de la PCr. Sur les sprints plus « tardifs », et si le rapport distance

parcourue/récupération est élevé, il s’agira également de tamponner les ions H+ pour maintenir la

performance au cours de sprints (Bishop et al, 2004).

En outre, notre protocole ne comprenant que des sprints de 3s entrecoupés de 30s de récupération,

notre contribution aérobie demeure en dessous de VO2max. En revanche, ce que ne mentionnent pas les

autres études est que l’évolution de la moyenne des VO2, au cours d’un tel test, est significativement

différente entre les avants et les arrières (p<0,02). Les graphiques 4 et 5 montrent l’évolution des

pourcentages de VO2max en fonction du nombre de répétitions de sprints pour les avants et les arrières.

Le VO2 moyen des avants est de 77,8%VO2max au cours de l’épreuve avec un écart type de 6,4%.

Il reste différent du VO2 moyen des arrières qui est de 84,3%VO2max et un écart type de 6,5%.

De plus, nous pouvons constater que les avants et les arrières n’atteignent pas le même pourcentage

maximal de VO2 : alors que les arrières atteignent 94% VO2max au cours du dernier sprint, les avant ne

vont pas au-delà de 86%VO2max. Même si cette différence semble claire, nous devons modérer nos

propos par le fait que la mesure de VO2max n’a peut être pas été très précise.

L’évolution des VO2 semble être étroitement liée avec l’évolution des temps moyens. Ici, nous

n’allons présenter qu’une piste hypothétique de réflexion, au vu de nos résultats. Le graphique 8 montre

l’évolution des temps moyens en fonction des VO2 pour notre effectif complet.

Comparaison des %VO2max et des Tmoy sur le 12x20m pour tout l'effectif

60,0065,0070,0075,0080,0085,0090,0095,00

SPRIN

T 1

SPRIN

T 2

SPRIN

T 3

SPRIN

T 4

SPRIN

T 5

SPRIN

T 6

SPRIN

T 7

SPRIN

T 8

SPRIN

T 9

SPRINT 1

0

SPRINT 1

1

SPRINT 1

23,303,323,343,363,383,403,42

%VO2maxtmoy

Graphique n°8 : évolution des débits de consommation d’oxygène en relation avec les temps moyens du test. L’axe des ordonnées gauche représente le VO2 (exprimé en %VO2max) ; l’axe des ordonnées droit représente le temps moyen en secondes.

35

Page 41: Master  2 "Ingénierie du Sport"

Tout d’abord, on peut remarquer que le meilleur temps est en moyenne réalisé au deuxième sprint.

Par la suite, les temps sur 20m augmentent d’une façon assez similaire à l’évolution de l’augmentation du

VO2. Nous pouvons ici émettre une hypothèse raisonnablement envisageable : le métabolisme aérobie

augmente sa contribution relative au turn over d’ATP au fur et à mesure des sprints, car la récupération entre

chaque 20m ne permet pas une réplétion complète de la source immédiate ATP-PCr ; néanmoins, il ne

possède pas le même potentiel de fourniture énergétique en terme de puissance métabolique que les sources

dites « anaérobie », et donc la performance au cours des sprints en subit les conséquences dès le troisième

sprint, ce qui étaierait la thèse de Spencer et al. (2005).

Enfin, nous allons tenter de tirer une conclusion de cette discussion. Dans un premier temps,

lorsqu’un préparateur physique ou un entraîneur veut développer le pouvoir oxydatif musculaire par des

exercices de répétitions de sprints, il lui faut mettre en place des séries de plus de 6 répétitions afin

d’atteindre un état « maximal-stable » de consommation d’oxygène. Puis, en tentant de faire un bilan de la

littérature et de notre expérimentation, on remarque que le rapport distance parcourue sur temps de

récupération est crucial pour l’ampleur de la contribution aérobie (ou temps d’effort/récupération). Peut être

serait-il pertinent de mettre ce ratio en relation avec le développement du pouvoir oxydatif musculaire ? Si

nous partons du principe que le pouvoir oxydatif se développe d’une façon optimale lorsque le VO2max est

atteint au cours de plusieurs répétitions de sprints, alors on peut imaginer, sous forme d’hypothèse, l’échelle

suivante:

Ratio Distance de sprints / Temps de récupération

Distance (m) < Temps de récupération (s)

Distance (m) > Temps de récupération

a b ca: Balsom et al., 1992b

b: notre protocole

c: Dupont et al., 2005

Zone de facilitéde maintien de

vitesseRéplétion

énergétique complète. Baisse quasi inexistante de performance

sur 20 répétitions

Développement faible du pouvoir

oxydatif

60 à80%VO2max

Zone intermédiaire

Réplétion énergétique

submaximale. Baisse modérée de performance sur 12

répétitions

Développement modéré du pouvoir

oxydatif

80 à 90%VO2max

POUR DES REPETITIONS DE SPRINTS DE 15m à 40m

Zone de difficulté

Réplétion énergétique incomplète. Baisse de

performance dès le 3e sprint

Développement important du

pouvoir oxydatif

90 à 100% VO2max

0 10,5

Exigence bio énergétique

Exigence neuro musculaire

1,5

Figure n°3 : schéma récapitulatif et hypothétique de l’influence du ratio distance / récupération pour des sprints spécifiques au rugby, de 15 à 40m

36

Page 42: Master  2 "Ingénierie du Sport"

B.4. Vers un autre sens du test

La mise en place de cellules photo électriques avait pour but de mesurer les différents temps de

passage aux 5m, 15m et 20m. Le tableau 9a nous donne les temps de passage moyens à chacune de ces

distances. Nous pouvons remarquer que le temps moyen pour parcourir les cinq derniers mètres (15-20m) est

deux fois moins élevé que celui des cinq premiers mètres (0-5m) : 0,67s vs 1,23s. La vitesse augmente donc

continuellement du point de départ au point d’arrivée.

Le temps moyen mis pour parcourir les dix mètres centraux (5-15m) est de 1,46s ; on peut donc

raisonnablement penser que les temps à chaque 5m évoluent de la façon suivante, d’où les vitesses déduites,

dans le tableau 17 :

Distances 0-5m 5-10m 10-15m 15-20m Temps moyens (s) 1,23 0,76 0,7 0,67

Vitesses moyennes (m/s) 4,07 6,58 7,14 7,46 Vitesses moyennes (km/h) 14,63 23,68 25,71 26,87

Tableau n°17 : temps moyens et vitesses moyennes sur les quatre portions de 5m du sprint de 20m

De plus, l’atteinte d’une vitesse maximale ne se produit pas sur 20m, mais demande au moins 30 à 50m. Nos

joueurs montrent donc ici qu’ils répètent des sprints au cours desquels ils ne font qu’accélérer. D’ailleurs,

Durandt et al. (2006) confirment cette thèse en expliquant que les tests comme le 12x20m n’évaluent que la

capacité d’accélération ; ils diffèrent des tests de répétitions de sprints plus longs (>50m) où entrent en

compte, non seulement la qualité d’accélération, mais aussi le délai d’atteinte de la vitesse maximale, la

vitesse maximale et le maintien de cette vitesse. Par conséquent, il conviendrait de redéfinir la nature du

12x20m : ce test n’est pas celui de l’endurance de vitesse mais celui de l’endurance d’accélération.

Cette redéfinition nous fait donc prendre conscience que chaque individu va présenter sa qualité

d’accélération via les différentes vitesses qu’il va atteindre à chaque portion de 20m (0-5m, 5-10m, 10-15m

et 15-20m) comme le montre le tableau 17, et sa qualité à les réitérer ou qualité d’endurance d’accélération.

Ces données peuvent contribuer à donner une indication cruciale pour l’entraîneur : la qualité de force

d’impact. En effet, beaucoup de phases de jeu au rugby demandent une efficacité des impacts offensifs et

défensifs, que ce soit individuellement ou collectivement sur des regroupements. C’est en ce sens que le test

du 12x20m peut contribuer à identifier clairement quel joueur va avoir de l’impact au premier sens du terme

sur une ligne adverse. Un rappel biomécanique est nécessaire pour rappeler ce qu’est une force d’impact. La

figure 3 nous propose une situation de lutte typique d’une phase de jeu au rugby :

37

Page 43: Master  2 "Ingénierie du Sport"

Les lois fondamentales de la dynamique6 nous permettent d’accéder facilement à ce qu’est réellement une

force d’impact :

∑ Fext (athlète) = m . Ag(t)

∑ Fext (athlète) = m . dVg/dt

P + Rsol + Radv = m . dVg/dt

Avec m : masse du joueur ; Ag : accélération du centre de gravité

Vg : vitesse du centre de gravité ; Rsol : réaction du sol =-( force exercée au sol)

Radv : réaction de l’adversaire ou obstacle =-( force d’impact)

Selon l’axe [O;x), la force d’impact se réduit à : Rx sol + Rx adv = m . dVxg/dt

En admettant que l’impact arrive en « phase aérienne » d’une course :

Rx adv = m. dVxg/dt

or |Rx adv| = |Fx Impact|

D’où : |Fx Impact.dt| = |m.dVxg|

Pour simplifier ces expressions numériques, la force d’impact d’un joueur n’est autre que le produit de sa

masse corporelle par sa vitesse de déplacement. Par conséquent, en connaissant les poids des joueurs, notre

test du 12x20m va nous donner les forces d’impact potentielles de chaque joueur aux 5m, 10m, 15m et 20m.

Pour ainsi dire, il va permettre d’identifier clairement lequel des joueurs sera le plus « percutant » aux quatre

distances auxquelles nous avons accès.

Les forces extérieures du joueurà l’impact

PRsol

Radv

Ox

y

Figure n°4 : schéma d’une phase de lutte ou de contact où le joueur en blanc, subissant trois forces extérieures (son poids P, la force de réaction de l’adversaire Radv, et la réaction du sol Rsol), va chercher à produire une force d’impact la plus importante possible pour percer la ligne défensive.

6 Selon la 2e loi de Newton ou théorème fondamentale de la dynamique

38

Page 44: Master  2 "Ingénierie du Sport"

Le tableau 18 montre un exemple des forces d’impacts aux 5m des avants et des arrières de notre groupe de

joueurs :

1ère phase du 20m : 0-5m n = 22 AVANTS ARRIERES

VITESSE MOYENNE (m/s) 3,92 4,27 POIDS MOYEN (kg) 107,15 81,56

FORCE D'IMPACT (kg.m/s) 420,29 348,60 Tableau n°18 : moyennes des vitesses, poids et forces d’impact des avants et des arrières sur la première portion d’un 20m. Par ses calculs, on s’aperçoit qu’une force d’impact optimale n’est possible que par le bon

compromis entre vitesse de course et poids de corps ; ainsi, malgré des vitesses plus élevées pour les arrières

sur cette portion, leurs impacts s’avèrent inférieurs car leur poids représente un facteur limitant sur un départ

arrêté. Néanmoins, à partir du 15e mètre, certains arrières, rapides et à forts gabarits, rivaliseront avec les

avants les plus lents en terme de force d’impact.

En outre, les avants gardent sur ce test de 20m, des forces d’impact toujours supérieures en moyenne

aux arrières. Mais il faut bien sûr inscrire ces données dans la logique interne du rugby : le but est ce créer

des espaces libres, de surprendre l’adversaire par des éclairs de vitesse afin de percer la ligne défensive.

Lorsque le jeu se développe à proximité de cette ligne (regroupements suivis de « charges » pour créer des

points de fixation), alors l’avant doit être préféré, même s’il est plus lent, car sur une distance courte, la ligne

défensive n’aura pas le temps de trop monter pour faire pression ; de plus, c’est lui qui possède la plus haute

force d’impact avec 420kg.m/s en moyenne (pour nos avants). En revanche, lorsque le jeu veut se faire au

large ou en profondeur avec des arrivées lancées, il est évident que ce rôle doit s’attribuer aux arrières car

leur vitesse de course les propulsera à des forces d’impacts supérieures à 700kg.m/s en un temps largement

inférieur à celui d’un avant. Néanmoins, certains arrières au gabarit avantageux pourront jouer les

intermédiaires à partir de 15 ou 20m, pour non seulement créer une force d’impact maximale, mais aussi et

surtout en un temps réduit.

C. Progression des qualités musculaires des membres inférieurs

Chaque groupe bénéficiait d’une charge de travail en musculation ; en ce sens, les groupes 1 et 2 ne

réalisaient que la séance commune de développement général de l’explosivité du jeudi, et le groupe 3

effectuait cette même séance à laquelle s’ajoutait une séance de développement de la force et de la puissance

des membres inférieurs et de la chaîne postérieure, le mardi. Par conséquent, nous allons comparer trois

groupes qui ont eu une sollicitation commune en musculation en salle et, respectivement, un ajout de charge

de travail en PMA, RSA et Force pour les groupes 1,2 et 3.

39

Page 45: Master  2 "Ingénierie du Sport"

C.1. Détente verticale

Si nous regardons les résultats fournis dans les tableaux 13a et 16a, nous nous apercevons que la

comparaison des moyennes des performances réalisées aux tests de DV entre pré test et post test, ne sont pas

à l’image des progrès réalisés par les joueurs au post test. Par exemple, nos deux tableaux nous annoncent

que le groupe PMA est passé d’une performance moyenne au CMJ de 37,9cm au pré test, à 35,9cm au post

test. Or, tous les sujets du groupe ont progressé. Cela s’explique par le fait que les joueurs qui ont participé

au pré test, et pas au post test, ont réalisé de très bonnes performances, et donc ont contribué à augmenter la

moyenne des performances du pré test. C’est pour cela qu’on ne peut pas comparer résultats du pré test et

résultats du post test avec les moyennes et les écarts type.

Néanmoins, l’évolution des performances des sujets des trois groupes s’est fait nettement dans le

sens de la progression. Le graphique 6 nous résume les progrès réalisés en moyenne pour chaque groupe.

Tous les groupes progressent de façon significative, sauf le groupe 2 au DJ3. Néanmoins, si un

« effet groupe » se fait ressentir sur tous ces sauts (c'est-à-dire qu’un groupe semble plus progresser qu’un

autre), il ne se confirme statistiquement que sur le SJ. En effet, sur ce saut, la progression du groupe 3 est

significativement supérieure au groupe 1 (p<0,05) et au groupe 2 (p<0,03).

C.2. Squat et tirage

En ce qui concerne ces deux mouvements, nous nous attendions logiquement à des progressions plus

importantes de la part du groupe 3 ; nos attentes furent étayées par une amélioration significativement

supérieure des performances de ce groupe (p<0,01), comme le montre le graphique 7.

Par conséquent, tous les groupes ont progressé de façon significative sur les trois tests, mais le

groupe 3 montre des progrès significativement plus élevés que les deux autres groupes sur trois tests :

- sur le SJ, les joueurs du groupe FORCE réalise une énorme progression, de 200% supérieure à celle groupe

2, et de 300% supérieure à celle du groupe 1

- sur le squat, les joueurs du groupe FORCE se démarquent également des progressions des autres groupes

avec un écart de progression de plus de 900%

- sur le tirage, la progression du groupe FORCE s’est avérée être supérieure de 80% par rapport à celle du

groupe 2, et de plus de 500% par rapport à celle du groupe 1

Il semble évident que le groupe 3 a bénéficié d’un programme intéressant sur le plan du

développement des qualités contractiles, étant donné les progrès réalisés en force (1RM Squat, 1RM Tirage)

et force explosive (SJ). Néanmoins, l’amélioration de la rentabilité du cycle étirement-détente (pliométrie) ne

s’est pas différenciée des deux autres groupes (DJ1, DJ2, DJ3).

Pour conclure sur ces tests musculaires, à la vue de nos résultats, nous pouvons formuler les

hypothèses suivantes :

40

Page 46: Master  2 "Ingénierie du Sport"

- la mise en place d’une seule séance de musculation généralisée hebdomadaire pourrait permettre une

amélioration des qualités contractiles, mais dans une mesure limitée

- la mise en place hebdomadaire d’une séance de musculation générale et d’une séance de développement

des qualités contractiles des membres inférieurs, permettrait véritablement une optimisation des gains

musculaires de force et de force explosive (des membres inférieurs et de la chaîne postérieure dans notre

cas). En revanche, les qualités de restitution de l’énergie élastique (rentabilité du cycle étirement détente) des

membres inférieurs sembleraient ne pas s’améliorer plus, avec deux séances hebdomadaires au lieu d’une

seule.

D. Analyses biologiques

Technique récente de terrain, la spectrométrie IR-TF n’a pas encore fait l’objet de nombreuses

publications. La publication « référence » en la matière reste celle de Boussaïdi et Cazorla (2008) qui ont

étudié les variations de concentrations sériques de 19 molécules au cours d’une séance entière

d’entraînement, sur des sujets internationaux de rugby. Leur séance se compose d’une première partie à base

de sprints, d’une seconde partie avec le 12x20m et d’une dernière partie avec un travail de navette. Entre

chacune d’elle, une récupération active est effectuée. Les prélèvements sanguins sont mis en place avant et

après chacune des phases de l’entraînement, cinq au total. Au cours de cet entraînement, les auteurs

rapportent que le lactate, le glucose, l’urée et les triglycérides évoluent significativement. Nous allons tenter

de comparer ces données aux nôtres. Nous ne tenterons de fournir ici que des hypothèses.

Nos spéculations se centreront sur deux pôles distincts : l’énergétique et l’état de santé de nos

joueurs (inflammatoire et immunitaire).

D.1. Aspect énergétique.

Tout d’abord, il est intéressant de remarquer que toutes nos concentrations évoluent de manière

significative : elles vont vers une augmentation. Boussaïdi et Cazorla (2008) rapportent les modifications

métaboliques suivantes, sur le test du 12x20m (vs nos valeurs):

- Δ7 glucose = 9,8% (±30,5%) vs Δ’glucose = 9% (±3%)

- Δ lactate = 276% (±188,7%) vs Δ’lactate = 222% (±95%)

- Δ triglycérides = 9,6% (±22,2%) vs Δ’triglycérides = 21% (±10%)

- Δ urée = 29,9% (±16,2%) vs Δ’urée = 9% (±3%)

Plusieurs différences sont à mettre en avant ; tout d’abord, la différence de protocole entre les deux études.

Rappelons que nos auteurs ont réalisé leur test 12x20m en crochet, et au cours d’un entraînement, avec un

exercice de sprints et une récupération active, le précédant. Notre protocole ne comportait que le test linéaire 7 Delta : [concentration sérique après] – [concentration sérique avant] avec Δ pour Boussaïdi et Cazorla (2008) et Δ’ pour nos valeurs

41

Page 47: Master  2 "Ingénierie du Sport"

avec un échauffement type de vitesse. Puis, les deltas se sont réalisés par rapport aux concentrations de repos

à jeun ; dans notre cas, ils ont été fait comme suit : [concentration juste après] – [concentration juste avant].

Toutes ces nuances peuvent se lire au travers des résultats biologiques.

Tout d’abord, les Δ glucose ne présentent aucune différence: ils sont équivalents, et montrent une

variation proche de 10%. Par conséquent, les deux groupes de joueurs semblent être dans un bon profil

énergétique, où les variations de concentrations sont positives (ce qui montre des stocks glycogéniques

réplétés et disponibles).

En outre, le Δ lactate est différent : on peut formuler l’hypothèse que les joueurs internationaux se

sont plus engagés dans la tâche et/ou le fait de faire des crochets augmente l’intensité des appuis, d’où une

contribution supérieure de la glycolyse à produit terminal lactate. De plus, il nous semble intéressant de

signaler que, dans notre expérimentation8 du 12x20m, sur 22 sujets, la lactatémie moyenne post exercice fut

de 5,1 ±0,8 mmol/L. Or, Duthie et al. (2003) présentent un tableau (cf annexe 7) récapitulant les lactatémies

au cours des matchs de rugby élite, et cette lactatémie moyenne s’avère très proche : 5,4 ±0,6 mmol/L. Cela

pourrait étayer la spécificité du test 12x20m pour le rugby.

Puis, nous constatons également une différence sur le Δ triglycérides. Nous pouvons formuler

l’hypothèse qui suit. Les internationaux ont effectué, avant le 12x20m, plusieurs séries de sprints suivies

d’une récupération active (75%FCmax). Par conséquent, la mobilisation massive des triglycérides à des fins

énergétiques (augmentation de la concentration sérique) s’est déjà enclenché pour cette période de

récupération, donc avant le 1er prélèvement du 12x20m. En revanche, nos joueurs n’ayant effectué qu’un

échauffement de type course de vitesse, la mobilisation massive des triglycérides se produit entre les deux

prélèvements, d’où une variation plus importante au final.

Enfin, en ce qui concerne l’urée, nous pouvons émettre une dernière hypothèse : les joueurs

internationaux ont effectué plusieurs séries de sprints juste avant le test 12x20m, fait auquel on peut ajouter

un pourcentage de masse maigre supérieur. Ces deux arguments peuvent potentiellement expliquer

l’augmentation de la variation de concentration d’urée. Le premier a pour incidence une sollicitation du cycle

des purines nucléotides, qui, à partir de la désamination de l’AMP en IMP, forme de façon concomittante du

NH3 (ammoniac). Ce dernier entre dans le cycle de l’ornithine dans le foie pour être éliminé sous forme

d’urée. C’est d’ailleurs cette thèse que soutiennent Boussaïdi et Cazorla (2008) pour expliquer leur variation

importante d’urée. Le second argument reste aussi probable dans le sens où l’urée n’est pas seulement la

conséquence de la mise en marche du cycle des purines nucléotides, mais provient du métabolisme

« général » des protéines, donc du turn over de la balance protéique musculaire (anabolisme-catabolisme).

Les sportifs aux fortes masses musculaires peuvent être sujets à des variations d’urémie supérieures au cours

d’exercices sollicitant fortement la dominante musculaire (comme les sprints).

8 Boussaïdi et Cazorla (2008) ne donnant pas les concentrations

42

Page 48: Master  2 "Ingénierie du Sport"

D.2. Santé des joueurs

Les différences de delta sur les molécules codant pour les processus inflammatoires (CRP,

Haptoglobine) restent assez importantes. En effet, Boussaïdi et Cazorla (2008) rapportent un Δ CRP = 6%

±4,6%, alors que nous sommes sur des bases quatre fois plus élevées : Δ’CRP = 28% ±32% dont aucune

variation négative. En ce qui concerne l’haptoglobine, ces auteurs présentent un Δ haptoglobine = 30,5%

±16,5% vs Δ’haptoglobine = 13% ±8%. Ces deltas présentent des différences qui peuvent être paradoxales

puisque toutes les deux sont des marqueurs de processus inflammatoires ; la CRP marqueur de

l’inflammation aiguë, l’haptoglobine marqueur plus chronique. Néanmoins, comme le précise Laure et Dine

(2001), l’interprétation de l’haptoglobine peut s’avérer délicate dans le sens où elle est sensible aux

phénomènes d’hémolyse : « chez les sportifs exposés aux micro traumatismes érythrocytaires répétés, un

taux abaissé ne traduit donc pas nécessairement l’absence d’inflammation ». Or le rugby n’échappe pas à ces

conditions. L’exploitation biologique de l’orosomucoïde (également marqueur de processus inflammatoire

chronique, non sensible à l’hémolyse) devrait probablement être préférée à celle de l’haptoglogine, dans le

cadre du suivi biologique du rugbyman. En outre, le fait que Δ CRP’ > 4 ΔCRP signifie sûrement que nos

tests n’ont pas été fait dans une période de fraîcheur physique de nos joueurs. Malgré des concentrations qui

ne dépassent jamais le seuil de 1,6mg/L (pathologique si [CRP]>6mg/L9), ils devaient certainement

présenter quelques territoires « micro inflammés » (conséquences des matchs ou entraînements précédents).

La détection d’une différence sur les delta de CRP reste néanmoins assez sombre puisque Laure et Dine

(2001) mentionnent que sa concentration basale peut fluctuer avec le niveau d’entraînement : dans ce cas, ne

peut-on imaginer une « hypo réactivité » de la CRP chez des sportifs mieux entraînés, qui pourraient en

partie expliquer des deltas inférieurs ?

En ce qui concerne les immunoglobulines, il semble que rien ne soit encore parfaitement maîtrisé sur

le plan scientifique, pour décrire des différences d’état de santé entre les deux groupes. Nous pouvons

simplement dire que les deltas sont à nouveau différents :

- ΔIgA = -1,1% (±14%) vs Δ’IgA = 11% (±5%)

- ΔIgG = 1% (±35%) vs Δ’IgG = 5% (±2%)

Il semblerait néanmoins que les concentrations basales de sujet en sujet varie énormément, d’où une

exploitation délicate des variations.

Pour conclure sur ces analyses biologiques, nous pouvons regretter le fait que le post test n’ait pas

concerné plus de sujets, pour lesquels nous aurions pu comparer analyses du pré test, et analyses du post test

(7 semaines plus tard). Le suivi biologique aurait alors rempli toute sa fonction.

9 D’après Dine et Laure (2001)

43

Page 49: Master  2 "Ingénierie du Sport"

ANNEXES :

Annexe n°1 : Les caractéristiques morphologiques de chaque groupe

- Au pré test :

Groupe 1 du pré test n=8 Poids (kg) Taille (m) IMC Poste

Moyenne 85,38 1,78 26,80 4 avants et 4 arrières Ecart type 14,95 0,06 4,04

Groupe 2 du pré test

n=8 Poids (kg) Taille (m) IMC Poste Moyenne 101,94 1,85 29,72 6 avants et

2 arrières Ecart type 16,45 0,11 4,18

Groupe 3 du pré test n = 8 Poids (kg) Taille (m) IMC Poste

moyenne 98,86 1,80 30,48 5 avants et 3 arrières écart type 15,03 0,06 3,76

- Au post test :

L'ensemble des joueurs du post test n = 16 Poids (kg) Taille (m) IMC Poste

moyenne 99,50 1,81 30,25 11 avants et 5 arrières écart type 14,87 0,08 3,91

Groupe 1 du post test

n = 3 Poids (kg) Taille (m) IMC Poste Moyenne 94,33 1,79 29,58 2 avants et

1 arrière Ecart type 14,19 0,05 4,51

Groupe 2 du post test n = 6 Poids (kg) Taille (m) IMC Poste

Moyenne 102,83 1,84 30,31 5 avants et 1 arrière Ecart type 16,80 0,11 4,51

Groupe 3 du post test

n = 7 Poids (kg) Taille (m) IMC Poste moyenne 98,86 1,80 30,48 4 avants et

3 arrières écart type 15,03 0,06 3,76

44

Page 50: Master  2 "Ingénierie du Sport"

Annexe n°2 : variations des concentrations des 19 molécules sériques entre la fin et le début de l’épreuve

Vameval ; ([fin] – [ début]) pour 22 athlètes ayant participé au pré test

Molécules Normes Unité Moyenne de la variation

Ecart type de la

variation

Moyenne de la variation (%)

Ecart type de la variation

(%)

Glucose 4,5 à 6,1 mMol/L 0,48 0,13 10% 3%

Lactate 0,6 à 1,8 mMol/L 8,33 1,42 451% 189%

Triglycérides 0,5 - 1,8 mMol/L 0,26 0,11 24% 11%

Glycérol 0,01 - 0,12 mMol/L 0,01 0,01 19% 15%

Ac.Gras Libres 5.4 - 12.7 mMol/L 0,54 0,25 7% 4%

Cholestérol total 3.50 - 6.50 mMol/L 0,27 0,13 6% 3%

Ac.Aminés Totaux 0.25 - 0.4 g/L 0,05 0,02 16% 7%

Urée 2,5 à 7,5 mMol/L 0,46 0,16 10% 4%

Protéines Totales 65 à 83 g/L 0,51 0,17 1% 0%

Albumine 37 à 51.8 g/L 0,49 0,17 1% 0%

CRP <1 g/L 0,14 0,11 19% 16%

Transferrine 2 à 4,5 g/L 0,28 0,12 10% 4%

Haptoglobine 0.4 à 3 g/L 0,29 0,15 13% 7%

Orosomucoïde 0,48 à 1,49 g/L 0,12 0,06 11% 6%

IgA 0,9 à 4,5 g/L 0,25 0,13 13% 7%

IgG 8 à 16.6 g/L 0,55 0,15 5% 2%

IgM 0,48 à 2,8 g/L 0,17 0,07 9% 3%

Apo-A1 1,1 à 2,2 g/L 0,13 0,05 9% 3%

Apo-B 0,55 à 1,3 g/L 0,11 0,05 11% 5%

45

Page 51: Master  2 "Ingénierie du Sport"

Annexe n°3 : variations des concentrations des 19 molécules sériques entre la fin et le début de l’épreuve

[12x20m] avec r=30s ; ([fin] – [début]) pour 21 athlètes ayant participé au pré test

Molécules Normes Unité Moyenne de la variation

Ecart type de la

variation

Moyenne de la variation

(%)

Ecart type de la variation

(%)

Glucose 4,5 à 6,1 mMol/L 0,44 0,14 9% 3%

Lactate 0,6 à 1,8 mMol/L 5,03 0,79 222% 95%

Triglycérides 0,5 - 1,8 mMol/L 0,23 0,10 21% 10%

Glycérol 0,01 - 0,12 mMol/L 0,01 0,01 17% 10%

Ac.Gras Libres 5.4 - 12.7 mMol/L 0,43 0,12 5% 2%

Cholestérol total 3.50 - 6.50 mMol/L 0,24 0,12 5% 2%

Ac.Aminés Totaux 0.25 - 0.4 g/L 0,04 0,02 14% 6%

Urée 2,5 à 7,5 mMol/L 0,40 0,14 9% 3%

Protéines Totales 65 à 83 g/L 0,53 0,15 1% 0%

Albumine 37 à 51.8 g/L 0,50 0,16 1% 0%

CRP <1 g/L 0,19 0,14 28% 32%

Transferrine 2 à 4,5 g/L 0,24 0,11 8% 4%

Haptoglobine 0.4 à 3 g/L 0,28 0,15 13% 8%

Orosomucoïde 0,48 à 1,49 g/L 0,10 0,06 9% 5%

IgA 0,9 à 4,5 g/L 0,22 0,10 11% 5%

IgG 8 à 16.6 g/L 0,48 0,18 5% 2%

IgM 0,48 à 2,8 g/L 0,14 0,08 8% 4%

Apo-A1 1,1 à 2,2 g/L 0,10 0,06 7% 4%

Apo-B 0,55 à 1,3 g/L 0,09 0,04 8% 4%

46

Page 52: Master  2 "Ingénierie du Sport"

Annexe n°4 : variations des concentrations des 19 molécules sériques entre la fin et le début de l’épreuve

Vameval ; ([fin] – [ début]) pour 7 athlètes ayant participé au post test

Molécules Normes Unité Moyenne de la variation

Ecart type de la variation

Moyenne de la variation

(%)

Ecart type de la variation

(%)

Glucose 4,5 à 6,1 mMol/L 0,64 0,10 13% 2% Lactate 0,6 à 1,8 mMol/L 8,85 1,69 467% 116%

Triglycérides 0,5 - 1,8 mMol/L 0,26 0,14 23% 12% Glycérol 0,01 - 0,12 mMol/L 0,02 0,01 24% 14%

Ac.Gras Libres 5.4 - 12.7 mMol/L 0,77 0,34 10% 4% Cholestérol total 3.50 - 6.50 mMol/L 0,42 0,16 9% 4%

Ac.Aminés Totaux 0.25 - 0.4 g/L 0,07 0,02 27% 10% Urée 2,5 à 7,5 mMol/L 0,69 0,16 14% 4%

Protéines Totales 65 à 83 g/L 0,67 0,18 1% 0% Albumine 37 à 51.8 g/L 0,41 0,16 1% 0%

CRP <1 g/L 0,19 0,14 30% 29% Transferrine 2 à 4,5 g/L 0,32 0,10 11% 5% Haptoglobine 0.4 à 3 g/L 0,32 0,11 15% 6%

Orosomucoïde 0,48 à 1,49 g/L 0,16 0,07 13% 5% IgA 0,9 à 4,5 g/L 0,29 0,17 15% 6% IgG 8 à 16.6 g/L 0,75 0,28 7% 3% IgM 0,48 à 2,8 g/L 0,27 0,06 13% 5%

Apo-A1 1,1 à 2,2 g/L 0,14 0,05 10% 4% Apo-B 0,55 à 1,3 g/L 0,07 0,05 7% 5%

47

Page 53: Master  2 "Ingénierie du Sport"

Annexe n°5 : variations des concentrations des 19 molécules sériques entre la fin et le début de l’épreuve

[12x20m] avec r=30s ; ([fin] – [début]) pour x athlètes ayant participé au post test

Molécules Normes Unité Moyenne de la variation

Ecart type de la

variation

Moyenne de la variation

(%)

Ecart type de la variation

(%)

Glucose 4,5 à 6,1 mMol/L 0,59 0,15 12% 3%

Lactate 0,6 à 1,8 mMol/L 5,23 0,96 273% 76%

Triglycérides 0,5 - 1,8 mMol/L 0,25 0,12 23% 11%

Glycérol 0,01 - 0,12 mMol/L 0,01 0,01 19% 9%

Ac.Gras Libres 5.4 - 12.7 mMol/L 0,70 0,24 9% 3%

Cholestérol total 3.50 - 6.50 mMol/L 0,33 0,15 7% 3%

Ac.Aminés Totaux 0.25 - 0.4 g/L 0,05 0,01 18% 6%

Urée 2,5 à 7,5 mMol/L 0,48 0,16 10% 4%

Protéines Totales 65 à 83 g/L 0,78 0,65 1% 1%

Albumine 37 à 51.8 g/L 0,44 0,12 1% 0%

CRP <1 g/L 0,26 0,31 29% 27%

Transferrine 2 à 4,5 g/L 0,34 0,16 12% 8%

Haptoglobine 0.4 à 3 g/L 0,34 0,10 16% 7%

Orosomucoïde 0,48 à 1,49 g/L 0,18 0,10 14% 7%

IgA 0,9 à 4,5 g/L 0,30 0,12 15% 3%

IgG 8 à 16.6 g/L 0,70 0,16 6% 2%

IgM 0,48 à 2,8 g/L 0,21 0,08 11% 5%

Apo-A1 1,1 à 2,2 g/L 0,14 0,04 10% 3%

Apo-B 0,55 à 1,3 g/L 0,09 0,05 8% 4%

48

Page 54: Master  2 "Ingénierie du Sport"

Annexe n°6 : tableau synthétique d’études ayant mesurées les VO2max de joueurs de rugby, d’après Duthie

et al. (2003)

49

Page 55: Master  2 "Ingénierie du Sport"

Annexe n°7 : tableau récapitulatif d’études qui ont relevées des lactatémies au cours de matchs de rugby,

d’après Duthie et al. (2003)

50

Page 56: Master  2 "Ingénierie du Sport"

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