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1 + UNIVERSITÉ DE TOULOUSE II - LE MIRAIL INSTITUT SUPERIEUR DU TOURISME, DE L’HÔTELLERIE ET DE L’ALIMENTATION MASTER TOURISME ET HOTELLERIE Parcours « Tourisme et Développement » MEMOIRE DE PREMIERE ANNEE En quoi les NTIC peuvent-elles accompagner la valorisation du patrimoine alimentaire d’un territoire ? - Les circuits de proximité - Présenté par : Elliott FAURE Année universitaire : 2013 – 2014 Sous la direction de : Olivier Laurent

MASTER TOURISME ET HOTELLERIE - elliottfaure.com · INTRODUCTION GENERALE ... que la nette amélioration de la qualité de la farine (farine blanche) ont commencé à avoir

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UNIVERSITÉ DE TOULOUSE II - LE MIRAIL

INSTITUT SUPERIEUR DU TOURISME,

DE L’HÔTELLERIE ET DE L’ALIMENTATION

MASTER TOURISME ET HOTELLERIE

Parcours « Tourisme et Développement »

MEMOIRE DE PREMIERE ANNEE

En quoi les NTIC peuvent-elles accompagner la

valorisation du patrimoine alimentaire d’un territoire ?

- Les circuits de proximité -

Présenté par :

Elliott FAURE

Année universitaire : 2013 – 2014 Sous la direction de : Olivier Laurent

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UNIVERSITÉ DE TOULOUSE II - LE MIRAIL

INSTITUT SUPERIEUR DU TOURISME,

DE L’HÔTELLERIE ET DE L’ALIMENTATION

MASTER TOURISME ET HOTELLERIE

Parcours « Tourisme et Développement »

MEMOIRE DE PREMIERE ANNEE

En quoi les NTIC peuvent-elles accompagner la

valorisation du patrimoine alimentaire d’un territoire ?

- Les circuits de proximité -

Présenté par :

Elliott FAURE

Année universitaire : 2013 – 2014 Sous la direction de : Olivier Laurent

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L’ISTHIA de l’Université de Toulouse Le Mirail

n’entend donner aucune approbation, ni

improbation dans les projets tutorés et

mémoires de recherche.

Les opinions qui y sont développées doivent

être considérées comme propres à leur

auteur(e).

5

REMERCIEMENTS

Je souhaiterai remercier chaque personne qui a permis l’élaboration de ce mémoire.

Tout d’abord, je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à mon maître de mémoire,

Monsieur Olivier Laurent, pour ses conseils et sa disponibilité tout au long de cette année.

Je remercie aussi l’ensemble des professeurs de l’ISTHIA pour leurs enseignements,

ainsi que les documentalistes de la bibliothèque universitaire pour leur assistance dans les

recherches.

J’adresse également de sincères remerciements aux deux personnes que j’ai rencontrées

en entretien exploratoire, qui se sont rendues disponibles pour répondre à mes

interrogations malgré un agenda bien rempli.

De même, je remercie la Chambre d’Agriculture du Cantal pour m’avoir proposé un

stage de fin d’année en corrélation avec ce travail et mes ambitions professionnelles.

De manière générale, un grand merci à toutes les cuisinières, à tous les cuisiniers du

monde pour nous transmettre toutes ces émotions avec de « simples » réactions chimiques

et pour m’avoir passionné par cet art. Mes hommages donc à mes grand-mères et à celles

des autres (Yvonne C.), à ma maman, aux auvergnats, aux aveyronnais, aux hauts-

savoyards et à tous les autres.

Ensuite, j’adresse une pensée toute particulière à ma promotion de M1TD, et

spécialement le crew, pour leur aide, leur soutien et les tranches de rigolade ; et pour

m’avoir fourni le détachement nécessaire dans la réalisation de ce travail de recherche.

Enfin, je remercie chaleureusement Marie et Noémie, pour leur accueil chaleureux lors des

séances de travail décourageantes, mais animées au Bon Boulet.

Pour finir, merci du fond du cœur à Julie pour son appui et son sang-froid tout au long

de cette année.

6

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ....................................................................................................................................................... 5

SOMMAIRE ..................................................................................................................................................................... 6

INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................................................... 7

Partie I - TIC ET TOURISME GOURMAND - Approches et contextualisation ........................................ 9

Chapitre 1 – L’alimentation comme ressource touristique ................................................................ 11

Chapitre 2 – Du producteur au touriste ...................................................................................................... 22

Chapitre 3 – Communiquer aujourd’hui le patrimoine gastronomique ........................................ 30

Partie II - LES TIC COMME OUTIL DE VALORISATION DU TERROIR – Les TIC au service des producteurs .................................................................................................................................................................. 39

Chapitre 1 – L’organisation, le regroupement et la formation des producteurs comme moyens de renforcer la compétitivité. ........................................................................................................ 41

Chapitre 2 – Atouts et faiblesses des TIC au service des producteurs de pays. ......................... 48

Chapitre 3 – Des outils adaptés aux attentes des producteurs comme des touristes. ............ 54

Partie III - CAS D’ETUDE – La Marque Parc du Parc Régional Naturel des Pyrénées Ariégeoises .......................................................................................................................................................................................... 69

Chapitre 1 - Le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises ................................................... 71

Chapitre 2 – Méthodologie d’étude de terrain ......................................................................................... 77

CONCLUSION GENERALE ...................................................................................................................................... 83

BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................................................ 85

TABLE DES ANNEXES ............................................................................................................................................. 87

TABLE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ........................................................................................................ 113

TABLE DES FIGURES ............................................................................................................................................ 114

LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................................................... 116

TABLE DES MATIERES ........................................................................................................................................ 117

7

INTRODUCTION GENERALE

Dans un contexte de crise alimentaire générale, et pour faire face à l’industrialisation de

l’alimentation qui accompagne la mondialisation, la tendance revient à l’achat de produits

alimentaires locaux. Aujourd’hui, « consommer local » a clairement le vent en poupe, et

traduit tant un acte de militantisme qu’une simple volonté de « manger mieux ».

Parallèlement, les clientèles touristiques, sont demandeuses produits provenant de la

destination qu’elles visitent. La gastronomie du terroir et les savoir-faire qui y sont liés

deviennent des éléments importants du voyage car ils représentent une part de l’identité

d’un territoire, et les partager est souvent synonyme d’une ouverture à la culture de l’autre.

A tel point qu’il existe aujourd’hui une certaine catégorie de touristes pour qui le

patrimoine alimentaire et ce qui l’entoure devient la principale motivation du voyage.

Longtemps délaissés, les producteurs accueillent avec joie ce regain d’intérêt pour les

cultures alimentaires locales, dont ils sont les ambassadeurs. Ils étendent leurs activités et

s’ouvrent au tourisme pour diversifier leur offre et diffuser leurs savoir-faire. Leurs

exploitations s’agrandissent et il y a pour eux un véritable enjeu dans la valorisation par la

communication, de ce patrimoine, de leur activité et de leurs produits.

La communication touristique est, elle, aujourd’hui étroitement liée aux technologies de

l’information et de la communication. Depuis la fin du XXe siècle, les TIC se sont

développés et font partie de notre quotidien. Face à ce constat, nombreuses sont les

structures touristiques qui ont fait le choix d’une stratégie de communication numérique.

On peut alors se demander comment il est possible de lier la modernité de ces outils de

communication aux attentes des producteurs de Pays et à celles des touristes, tout en en

faisant un levier de valorisation et de développement territorial ?

Le choix de ma question de départ s’est fait en plusieurs étapes.

Dans un premier temps, j’accordais une importance particulière à intégrer l’approche

TIC dans ma réflexion, car la formation en licence professionnelle NTIC m’a permis de

réaliser que ces outils sont encore peu connus et maitrisés par les acteurs du tourisme alors

qu’ils ont un potentiel immense et qu’elles représentent une part importante de l’avenir du

8

secteur. Le thème de l’alimentaire, du patrimoine gourmand, du terroir et de la gastronomie

quant à lui, me tient à cœur et a motivé ma poursuite d’études en Master Tourisme &

Développement puisque c’est sur ce sujet que je désire axer mon projet professionnel.

Le plus intéressant fut de trouver un moyen d’associer les deux thématiques pour

pouvoir garder ma spécialisation NTIC et m’orienter vers mon projet. La communication

touristique, notamment celle du patrimoine immatériel, fut un sujet abordé plusieurs fois

par nos différents professeurs depuis le début de l’année scolaire. J’ai choisi d’aborder mes

deux thématiques avec cette approche, qui m’a permis de travailler sur des hypothèses et

des exemples concrets. Les discussions avec mon maître de mémoire et avec d’autres

enseignants m’ont permis de recentrer mon sujet sur le cas des circuits courts, pour y

intégrer la problématique territoriale. Suite à cette réflexion, j’ai pu dresser ma question de

départ : En quoi les NTIC peuvent-elles accompagner la valorisation du patrimoine

alimentaire d’un territoire ?- Les circuits de proximité –

Pour répondre à cette question, nous tâcherons de définir dans une première partie les

différentes notions qui serviront à aborder le sujet, avec plusieurs approches et en

établissant un lien entre elles pour comprendre les différentes interactions qui en résultent.

Pour répondre à cette question, nous diviserons notre étude en trois parties. Dans la

première, nous nous attacherons à définir les grandes notions à aborder durant l’étude, et à

cerner leurs différents liens afin de bien la contextualiser. Dans notre deuxième partie nous

analyserons les grands axes de la valorisation du patrimoine alimentaire en ligne par les

producteurs. Enfin, dans la troisième partie, nous tenterons d’illustrer ces différentes

hypothèses en définissant un terrain d’étude et une méthodologie appropriée.

Pour ma démarche exploratoire, j’ai puisé des connaissances dans les cours dispensés en

formation cette année, dans les différents documents traitant du patrimoine, de la

gastronomie, du tourisme et des TIC au Centre de Ressource de l’Université à Foix, et

également sur internet. Ces informations m’ont permis de cadrer mon sujet et de débuter la

constitution de ce mémoire.

9

Partie I -

TIC ET TOURISME GOURMAND -

Approches et contextualisation

10

Introduction de la Partie I

Afin de cadrer et de contextualiser ce mémoire de recherche, il paraît évident d’en

définir en premier lieu les différents termes et notions qui figurent dans ma question de

départ :

« En quoi les NTIC peuvent-elles accompagner la valorisation du patrimoine

alimentaire d’un territoire ? »

Dans cette première partie, nous allons donc aborder dans un premier temps

l’alimentation et le patrimoine alimentaire, en gardant une approche touristique de ce

domaine d’étude. Ensuite, nous nous intéresserons au producteur et au touriste, acteurs de

ce phénomène touristique.

Enfin, un bilan actuel des technologies de l’information et de la communication, ainsi

que de leurs différentes utilisations dans le secteur touristique nous permettra d’intégrer

cette dimension au sujet.

La contextualisation de mon sujet d’étude dans cette première partie permettra ainsi de

d’organiser et d’optimiser la suite du développement.

11

Chapitre 1 – L’alimentation comme ressource touristique

L’intérêt actuel pour les ressources alimentaires locales par le grand public et par les

professionnels du tourisme qui souhaitent le valoriser au sein de l’offre touristique trouve

ses origines dans l’histoire de l’Homme.

Notre alimentation a en effet été façonnée par des siècles de changements sociaux,

économiques, environnementaux, et de révolutions.

L’alimentation a accompagné le développement de l’être humain jusqu’à nos sociétés

contemporaines. Elle a toujours été un élément essentiel de l’humanité, et même si elle

opérait en fond, elle a toujours été présente, et a accompagné les grandes étapes de notre

monde. Liée à l’Histoire, à la religion, à la géographie et aux climats, aux sociétés comme

aux cultures, cette pluridisciplinarité en fait un objet délicat à appréhender dans son

ensemble.

A considérer la nourriture, on se préoccupe d’histoire.

1. Approche globale de l’alimentation.

1.1 Définition par l’Histoire : d’où proviennent nos habitudes alimentaires actuelles ?

L’alimentation est l’une des plus importantes conditions à la survie et à la vie de

l’homme sur la planète. Au sens large, elle regroupe les différentes activités qui lui sont

liées : la production, la distribution, la préparation et la consommation de toutes ses

composantes.

Jadis, nos ancêtres se nourrissaient des fruits de leurs chasses et cueillettes. La vie était

un combat sans cesse contre la famine, et leurs déplacements étaient motivés par cette

quête. La découverte de la domestication des animaux, comme de l’agriculture, ont

fortement contribué à la sédentarisation de l’Homme qui lui permit plus tard de diversifier

les activités et d’inventer de nouvelles techniques (irrigation) pour augmenter les

rendements et constituer les premières réserves de nourriture.

12

Rome inventa ensuite le choix et la quantité, en favorisant l’approvisionnement

(développement des routes), indispensable pour nourrir la plus grande concentration de

population jamais vue jusqu’alors. Les riches romaines commencèrent à se servir du luxe

de leurs tables pour affirmer leurs positions sociales.

Plus tard, la nourriture fût fortement liée aux religions et aux croyances, et ce de façon

universelle. On s’en servait, par exemple, pour faire des offrandes. Beaucoup de peuples, et

toujours aujourd’hui, assurent le lien fort entre la nourriture et l’âme. Le partage de

nourriture sacrée renforce notamment les liens communautaires.

Petit à petit, l’introduction progressive du sucre dans l’alimentation de l’ensemble de la

population depuis la découverte du processus d’extraction du sucre de la betterave, ainsi

que la nette amélioration de la qualité de la farine (farine blanche) ont commencé à avoir

des effets néfastes sur le métabolisme qui sont des facteurs de risques majeurs de l’obésité,

du diabète et des maladies cardiovasculaires contre lesquels de nombreuses nations luttent

aujourd’hui.

L’époque contemporaine se caractérise par un exode rural important et par une forte

expansion de l’urbanisation. C’est une période de progression de l’économie de marché et

de développement des transports et du commerce international. L’industrialisation de

l’alimentation est considérable. Les denrées traditionnelles sont aujourd’hui réalisées de

façon industrielle dans des usines, et la découverte de procédés de conservations

permettent de conditionner les aliments frais sous forme de conserve ou de surgelés.

L’évolution sociétale contemporaine favorise le développement de l’industrie du « prêt

à manger », et la mondialisation permet de généraliser la consommation de produits

exotiques et de désaisonnaliser la production de produits frais. On note également une

progression rapide et mondiale du système de « fast-food », provenant du nord de

l’Amérique, qui entraîne avec lui une augmentation phénoménale de l’obésité, du diabète

et des maladies cardiovasculaires. D’après l’OMS, c’est aujourd’hui plus d'1,4 milliard

d’adultes et plus de 40 millions d’enfants de moins de cinq ans qui étaient en surpoids en

2008.1

1 10 faits sur l’obésité, OMS, 10 mars 2013 [En ligne] Disponible sur : < http://www.who.int/features/factfiles/obesity/fr/ > (Consulté le 05/03/2014)

13

Parallèlement, les populations de nombreux pays, notamment dans les pays en

développement, souffrent d’une sous-alimentation considérable. Selon l’UNICEF, 26 %

des enfants de moins de 5 ans souffraient d’un retard de croissance dans le monde 2011, et

80 % des 165 millions d’enfants affectés par ce problème dans le monde vivent dans 14

pays seulement.2

La nourriture a un toujours aujourd’hui un rôle vital dans nos existences. Un évènement

serait incomplet sans elle, nous nous sentons toujours obligés de marquer les moments

importants de nos vies par un repas. Le partage de la nourriture permet en outre d’affirmer

notre appartenance à un groupe. Il n’y a rien de mieux qu’un repas pour réunir les gens et

pour partager notre identité.

La Gastronomie Française est aujourd’hui perçue comme l’un des fondements de notre

nation, et comme l’un des éléments clés de notre identité et de notre unité nationale. Selon

Bessière, Tibère et Poulain (2013, p. 72), « Ce “bien manger” à la française semble être

un code national qui qualifie, unit et identifie. »

En ce sens, le 19 novembre 2010, l’Unesco inscrivait « le repas gastronomiques des

Français » sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

« Le repas gastronomique des Français est une pratique sociale

coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des

individus et des groupes, tels que naissances, mariages, anniversaires,

succès et retrouvailles. Il s’agit d’un repas festif dont les convives

pratiquent, pour cette occasion, l’art du « bien manger » et du « bien boire

». Le repas gastronomique met l’accent sur le fait d’être bien ensemble, le

plaisir du goût, l’harmonie entre l’être humain et les productions de la

nature. »3

1.2 Dans un contexte de crise, un retour aux valeurs alimentaires territoriales.

Dès la fin du XVIIIe siècle et pour faire face à l’unification nationale française, les

cuisines du terroir sont mises en avant car elles sont déjà considérées comme

2 Améliorer la nutrition de l’enfant, UNICEF, 30 mai 2013 [En ligne] Disponible sur : < http://www.unicef.org/french/nutrition/files/French_UNICEF-NutritionReport_low_res_30May2013.pdf > (Consulté le 05-03-2014) 3 Liste du patrimoine immatériel de l’humanité – UNESCO [En ligne] Disponible sur : < http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?lg=fr&pg=00011&RL=00437 > (Consulté le 03-03-2014)

14

représentatives des identités locales. L’apparition des premiers ouvrages de cuisine

régionale (Le Cuisinier méridional, 1835, Nîmes ; La Cuisinière provençale, 1895,

Marseille ; L’Ancienne Alsace à table, en 1862) est caractéristique de cette période de

résistance des cultures alimentaires.

On observe dans les années 80 un retour à une cuisine « populaire » et « du terroir »,

agrémentée d’une touche de modernité, créant ainsi une fusion entre cuisine « classique »

et cuisine « territoriale ». D’après Bessière, Tibère et Poulain (2013, p. 72), « Après des

siècles de dévalorisation et de mise à distance, les cuisines régionales françaises ont été

hissées au rang de patrimoine et de gastronomie. ». Jean-Pierre Poulain (2012, p. 623),

parle, lui, de « gastronomisation des cuisines de terroir » :

« Voilà que ce qui n’était que nourriture de « cul terreux » ou de

macherabes pour reprendre l’expression de Molière, se trouve hissé au

rang non seulement de nourriture, ce qui serait déjà pas mal, mais de

nourriture d’excellence. »

Depuis le début de l’ère de la mondialisation, des mouvements contestataires conscients

ou inconscients ont émergé dans plusieurs pays pour faire face aux nouvelles habitudes

alimentaires qui pourraient se traduire par une perte des habitudes alimentaires

traditionnelles régionales.

D’après une étude4, 53 % des Français sont sensibles à l’origine des produits

alimentaires et près de la moitié achète régulièrement des produits alimentaires locaux.

Figure 1 : « Lorsque vous achetez ou consommez des produits alimentaires, êtes- vous

sensible à leur origine (locale, régionale, importation) ? »

4 Les Français et l’alimentation locale, étude Metro Cash & Carry France / BVA – 2011 [En ligne] Disponible sur : <http://alimentation.gouv.fr/IMG/pdf/BVA_Metro_Les_Francais_et_l_alimentation_locale_1_octobre_2011_cle04faa1.pdf> (Consulté le 15-03-2014)

15

Source : Les Français et l’alimentation locale, étude Metro Cash & Carry France / BVA – 2011

Figure 2 : « Vous personnellement, achetez-vous ou consommez-vous toujours, le plus

souvent, parfois rarement ou jamais des produits alimentaires fabriqués localement ? »

Source : Ibid.

Pour Bessière, Tibère et Poulain (2013, p. 75), Cet engouement pour les cultures

alimentaires territoriales « s’inscrit en opposition à la “crise” actuelle de l’alimentation

contemporaine » et à la démocratisation de la « malbouffe », et s’additionne à une «

volonté de maintien des particularismes culinaires dans un contexte de mondialisation et

d’uniformisation européenne. »

2. L’alimentation : un véritable patrimoine.

16

Selon une étude5 de 2009, « 95% des sondés pensent que la gastronomie fait partie du

patrimoine et de l’identité des Français. 99% pensent qu’il est important de préserver, de

valoriser et de transmettre aux générations futures les traditions gastronomiques des

Français ». C’est la preuve que la culture alimentaire en France est loin d’être uniquement

un besoin, une nécessité, et s’inscrit réellement dans une reconnaissance identitaire

nationale.

2.1 Des produits, des savoir-faire : l’alimentation comme patrimoine immatériel.

Pour l’UNESCO, qui liste depuis 2001 le patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

«On entend par "patrimoine culturel immatériel" les pratiques,

représentations, expressions, connaissances et savoir-faire - ainsi que les

instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés -

que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus

reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce

patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est

recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur

milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure

un sentiment d'identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le

respect de la diversité culturelle et la créativité humaine.»6

On retrouve dans cette définition l’idée de pratiques, connaissances et savoir-faire qui

nous intéressent dans le cadre du patrimoine alimentaire. Cet héritage de groupes sociaux

doit être transmis aux générations futures, car il procure à la communauté « un sentiment

d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité

culturelle et la créativité humaine ». Pour autant, cette notion de patrimoine immatériel

n’est pas totalement établie et immuable : elle est vouée à évoluer constamment en

fonction des changements internes et externes auxquels sont soumis ces groupes sociaux.

Bessière (2001) explique que le processus de patrimonialisation s’intéresse « aux

produits alimentaires, à la cuisine et aux manières de table » après s’être employé aux

« formes les plus visibles de la culture » comme l’art, l’architecture, les langues …

Dans le cas de l’univers agricole, Bessière, Tibère et Poulain (2013, p. 77) décrivent ce

processus de patrimonialisation comme englobant « l’ensemble des produits agricoles,

5 Baromètre de la perception de l’alimentation, étude CREDOC, aout 2009 [En ligne] Disponible sur < http://alimentation.gouv.fr/IMG/pdf/baromalim09pres-2_cle0d3a61.pdf > (Consulté le 10-03-2014) 6 Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, UNESCO, octobre 2003 [En ligne] Disponible sur : < http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001325/132540f.pdf > (consulté le 06-03-2014).

17

bruts et transformés, les savoirs et savoir-faire mobilisés, les productions artisanales

associées à l’activité agricole, ainsi que tous objets et savoirs liés à cet ensemble. » à

l’origine de la « construction d’un imaginaire commun autour des gastronomies locales ».

Le schéma ci-dessous explique les différentes étapes de ce processus :

Figure 3 : Les étapes de la patrimonialisation

2.2 Un vecteur d’identité locale.

« Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es. » disait Jean Anthelme Brillat-

Savarin, magistrat et gastronome réputé, en 1825, prouvant que, déjà à l’époque, les

cultures alimentaires territoriales étaient le reflet d’identités locales affirmées.

Aujourd’hui, cette question est éternellement moderne, car, même avec la

mondialisation, l’imaginaire collectif attache toujours un produit, une recette, un savoir-

Source : Hugues FRANÇOIS et al. « Territoire et patrimoine : la co-construction d'une dynamique et de ses ressources », Revue d’Économie Régionale &

Urbaine 5/ 2006 [En ligne] Disponible sur : < http://www.cairn.info/revue-d-economie-

regionale-et-urbaine-2006-5-page-683.htm > (Consulté le 03-03-2014)

18

faire alimentaire, un goût, une odeur à un territoire plus ou moins précis, en France comme

à l’étranger.

Fournié7 justifie :

« […] au même titre qu’une langue et d’un territoire revendiqué,

l’alimentation est un des signes d’appartenance identitaire. Chaque région

possède ses produits phares. Ceux-ci participent à la réputation

gastronomique et touristique d’un territoire en mettant en scène le savoir-

faire, l’histoire et le terroir. »

Par exemple, la gastronomie est, avec la mode, l’un des principaux stéréotypes de la

France à l’étranger. Selon une étude de l’image de la France à l’étranger8, 88% des

Marocains, 82 % des Japonais, 80% des Américains et 76 % des Allemands interrogés

voient la France comme leader dans le domaine de la cuisine et du vin.

Ce rapprochement collectif d’un patrimoine alimentaire à un territoire est dû à plusieurs

facteurs, c’est-à-dire à la zone de production de ce patrimoine, à sa zone de consommation

et à sa renommée sur et autour du territoire.

C’est par exemple le cas du sirop d’érable (Laurent Bourdeau et Pascale Marcotte) :

« Le sirop d’érable est associé à l’identité québécoise non seulement

parce que 85% du sirop d’érable mondial est produit dans la province, mais

aussi parce que sa production et sa consommation sont profondément

ancrées dans des traditions culinaires et culturelles. »9

Bessière, Tibère et Poulain (2013, p. 80) soulignent d’ailleurs que le touriste qui

« mange local » est, au moins en partie, intégré socialement « dans le groupe hôte », tandis

que « refuser la nourriture de l’autre peut apparaître comme une voie de rejet et

d’exclusion ».

Enfin, on remarque cette signature identitaire dans le fait que les traditions et les savoir-

faire liés à l’alimentation perdurent dans l’expression des marques d’identité de groupes

sociaux, même lorsque la structure de ceux-ci a subi de nombreuses modifications.

7 FOURNIE Amélie, Résistance culturelle régionale à travers des produits alimentaires. Mémoire de M1 SSAA, Toulouse : ISTHIA, 2013. 8 L’image de la France dans le monde, TNS Sofres, janvier 2012 [En ligne] Disponible sur : < http://www.tns-sofres.com///sites/default/files/2012.02.21-imageFrance.pdf > (Consulté le 01-03-2014) 9 ETCHEVERRIA Olivier et LEMASSON Jean-Pierre. Gastronomie, terroir et tourisme - Compte rendu des présentations et perspectives, Les Rendez-vous Champlain, mai 2006 [En ligne] Disponible sur : < http://www.rendezvouschamplain.com/pdf/gastronomie06.pdf > (Consulté le 05-03-2014)

19

Par exemple, les familles issues de l’immigration italienne aux USA, qui ne partagent

plus rien avec cette identité-là, continuent de cuisiner des plats inspirés ou repris des

traditions italiennes.10

« La cuisine, c’est ce qui reste quand on a tout oublié. » illustre Chevrier, Directeur de

l’institut européen d’histoire et des cultures de l’alimentation.11

3. Un patrimoine générateur de tourisme.

Moulin 12 commence dès 1975 à établir les « particularités alimentaires des territoires

en Europe » comme l’ « une des motivations du voyage touristique ».

Pour Bessière, Tibère et Poulain (2013, p.75), le fait de valoriser le patrimoine

alimentaire par le tourisme se pose comme un levier privilégié du développement

territorial, capable de dynamiser tout à la fois l’agriculture, l’agro-alimentaire, les métiers

de bouche et la restauration.

Si, comme l’évoquent Bessière, Tibère et Poulain (2013, p. 72), les vacances sont une

quête de sens et d’identité, il convient de positionner la gastronomie comme partie

intégrante de cette quête, du voyage.

3.1 Le tourisme gourmand.

Le tourisme gourmand est une forme de tourisme ayant pour principale motivation une

expérience « alimentaire ».

Gérard Beaudet illustre cette définition d’exemples13,

« Le tourisme gourmand semble d’ailleurs se pratiquer aussi bien dans

un grand restaurant d’une capitale qu’à la ferme, dans une auberge de

village que dans un vignoble, voire dans un abri sommaire au sommet d’une

montagne ou sur une péniche. »

10 LEVENSTEIN Harvey et CONLIN Joseph. Les habitudes alimentaires des immigrants italiens en Amérique du Nord, 1986, p. 33 11 CHEVRIER Françis. Introduction, TDC N° 1064 – « LE REPAS GASTRONOMIQUE DES FRANÇAIS », novembre 2013. 12 MOULIN Léo, L’Europe à table. Introduction à une psychosociologie des pratiques alimentaires, Elsevier Séquoia, 1975. 13 BEAUDET Gérard. La géographie du tourisme gourmand, 2006, p. 10-14

20

Cserjo (2006) souligne que le tourisme gourmand s’est développé avec l’essor de

l’automobile14. En effet, c’est dans les années 1920 avec le développement du tourisme

automobile, que les populations s’intéressent et peuvent partir à la découverte des

territoires qui les entourent (Bessière, 2012). L’acte de manger, besoin physiologique selon

Maslow, pousse naturellement les touristes à « manger local » et à découvrir le patrimoine,

les traditions alimentaires de ces territoires qu’ils visitent. L’apparition des premiers guides

gastronomiques, comme celui de Curnonsky & Rouff, ou parallèlement du Guide Michelin

qui étend son domaine à celui des restaurants dès 1920, favorise l’essor de ces voyages

gastronomiques. (Bessière, Tibère, Poulain, 2013, p. 74)

Figure 4 : Couverture du guide de Curnonsky & Rouff, « La Savoie », 1923.

Source : [En ligne] Disponible sur : < http://www.delcampe.net/page/item/id,207739961,var,La-France-gastronomique-Curnonsky-Rouff-cuisine-recette-auberge-Savoie-EO-1923,language,F.html#.UygXVIWegdo >

(Consulté le 15-03-2014)

Comme nous le rappellent Bessière, Tibère et Poulain (2013, p.75), le voyage est une

quête de sens (soi, autre et ailleurs) mais aussi une échappatoire du quotidien. Le voyage

gourmand est donc une quête de « connaissances et d’expériences alimentaires » et une

rupture avec les restrictions et retenues alimentaires du quotidien.

3.2 Une composante à part entière d’autres formes de tourisme.

Même lorsque le patrimoine alimentaire n’est pas la motivation principale du voyage, il

s’avère que sa pluridisciplinarité en fait non seulement une composante indissociable du

14 CSERGO Julia et LEMASSON Jean-Pierre. Voyages en Gastronomies, 2008, p. 11

21

voyage, mais également un « rôle moteur dans l’imaginaire du touriste »15 (Scheffer &

Piriou, 2009)

Comme nous avons pu le voir précédemment, si l’on s’en réfère à la pyramide de

Maslow, l’acte de manger est un besoin physiologique, c’est-à-dire le plus vital. Il est

donc impossible de s’y soustraire, y compris lorsque l’individu pratique le tourisme.

Associée à la volonté de découvrir une autre culture, de s’ouvrir à une ou d’autres

traditions, modes de vie, la nourriture, si elle n’est pas l’élément principal du voyage,

occupe quand même une place de choix lors de celui-ci. C’est ainsi une part intégrante de

l’expérientiel touristique, qui constitue une part importante du budget moyen des

touristes16.

Goûter aux nourritures locales suscite des émotions, au même titre que partager un

rituel, s’imprégner de l’histoire d’un lieu … Il est donc naturel que le touriste en voyage,

même si cet aspect présente de fortes disparités selon les différentes clientèles de voyage,

cherche à s’imprégner des cultures alimentaires de la destination qu’il visite, pour

découvrir des goûts, partager une convivialité, apprendre sur la culture et les traditions

locales, communiquer…

15 « SCHEFFER Sandrine et PIRIOU Jérôme, LA "GASTRONOMIE" DANS LA PROMOTION D’UNE DESTINATION TOURISTIQUE : DE L’IMAGE AUX LIEUX DE PRATIQUES (ANALYSE COMPAREE DE LA NORMANDIE ET DE LA BRETAGNE), 2009 [En ligne] Disponible sur < http://www.psdr-ra.fr/documents/BDD/PSDR3/Liproco/Tourisme-gourmand-CC-article%20ASRDLF2009comschefferpiriouardslf2009.pdf > (Consulté le 15-02-2014) 16 ANTON CLAVE Salvador et KNAFOU, Rémy. Gastronomie, Tourisme et Mondialisation, 2012 [En ligne] Disponible sur : < http://www.viatourismreview.net/PDF/Tourisme_gastronomie_mondialisation_FR.pdf > (Consulté le 14-02-2014)

22

Chapitre 2 – Du producteur au touriste

1. Les producteurs comme ambassadeurs des savoir-faire locaux.

Les producteurs représentent, à travers leur image, leur savoir-faire et leurs produits,

l’identité non seulement alimentaire d’un territoire, mais également les valeurs et les

traditions plus profondes, qui dépassent le domaine de la gastronomie, liées à ce même

territoire.

1.1 Conjoncture des producteurs de Pays en France.

Selon une récente étude de l’INSEE17, on dénombre aujourd’hui 515 000 exploitations

agricoles en France, soit moins de la moitié du nombre d’exploitations d’il y a 20 ans,

tandis que le volume global généré par ces exploitations s’est maintenu.

Si l’on considère que les producteurs de pays sont les exploitations qui vendent en

circuits courts, une étude d’Agreste Primeur18 révèle que 107 000 exploitants étaient

concernés en 2010 soit 21% du parc national à cette date. 10% de ces exploitations étaient

certifiées « agriculture biologique » (2% en circuit traditionnel) et une grande partie

déclarait avoir adopté des pratiques similaires. Enfin, on peut noter un contraste important

dans la représentation de ces producteurs de pays selon le territoire concernée :

Nous remarquons qu’en PACA et en Rhône-Alpes, un tiers des exploitants choisit de

vendre en circuit court19. En Corse et dans les DOM, ce type de distribution est encore plus

plébiscité. A l’inverse, les exploitants bretons, « très souvent organisés en filières », «

empruntent plutôt les circuits longs ».

Figure 5 : Une implication contrastée dans les circuits courts

17 INSEE, Exploitations agricoles étude dans Tableaux de l'Économie Française, février 2014 [En ligne] Disponible sur : < http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=T14F172 > (Consulté le 12-03-2014) 18 SSP pour Agreste Primeur, Commercialisation des produits agricoles, janvier 2012 [En ligne] Disponible sur : < http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf_primeur275.pdf > (Consulté le 28-02-2014) 19 ADEME, Les circuits courts alimentaires de proximité, Les Avis de l’ADEME, avril 2012 [En ligne] Disponible sur : < http://www.presse.ademe.fr/files/avisademecircuitscourtsalimentation_avril2012.pdf > (Consulté le 28-02-2014)

23

Source : SSP – Agreste – Recensement agricole 2010 - résultats provisoires

La vente de produits agricoles par circuits courts représente une part de l’activité

considérable pour beaucoup d’exploitations en France. En effet, la vente directe concerne

toutes les filières, et ce de la matière première au produit complexe et fini. Par exemple et

d’après le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt20, ce sont 7% des

fruits et légumes qui sont distribués par les circuits courts (AMAP, vente directe …).

1.2 Un rôle d’émissaire.

Les producteurs sont de véritables ambassadeurs du terroir.

Ils sont les émissaires des savoir-faire locaux, de la qualité des sols, des produits et des

techniques.

En effet, ce sont eux qui créent puis entretiennent et véhiculent la renommée culinaire et

gastronomique de leur territoire.

20 Alimentation.gouv.fr, Les circuits courts [En ligne] Disponible sur : < http://agriculture.gouv.fr/circuits-courts > (Consulté le 03-03-2014)

24

Le retour à des valeurs plus locales marque un regain de popularité ainsi que la

revalorisation du statut social du producteur de pays auprès des consommateurs et des

touristes qui aspirent à découvrir les valeurs alimentaires territoriales.

« Malgré les prix compétitifs qu'offrent les multinationales, les petits

producteurs agricoles gagnent en popularité depuis que les consommateurs

veulent de plus en plus connaître la provenance et la composition de leurs

aliments. »21

Au-delà de son savoir-faire, c’est aussi l’être humain qu’on valorise. Le producteur est

l’individu derrière l’entreprise, et c’est aussi à lui que l’on s’intéresse, car la gestion d’une

exploitation agricole est une passion, un métier et que la dimension humaine qui permet

son maintien est naturellement et directement en lien avec les résultats qu’elle produit.

Bessière, Tibère et Poulain (2013, p. 79), en décomposant l’imaginaire et l’expérientiel

alimentaire au court du voyage, font ressortir cette dimension humaine en expliquant que le

voyage est un « temps privilégié de contrôle et de connaissances alimentaires » pour

« dialoguer avec le producteur » et « manger sur place » et ainsi « réduire la distance

avec le produit consommé ».

2. L’agritourisme comme vitrine du terroir.

2.1 Un moteur du tourisme rural.

S’il génère moins de revenus que d’autres espaces, l’espace rural est le premier espace

touristique fréquenté par les français en nombre de séjours22. Il véhicule auprès des

citoyens, des touristes l’image de la nature, de la campagne, du « vivant », et d’un espace

de « respiration et de redécouverte », dans lequel sont sollicités et s’expriment pleinement

les cinq sens.

21 Radio-Canada, Les petits producteurs gagnent en popularité, article du 17-09-2011 [En ligne] Disponible sur : < http://www.radio-canada.ca/regions/colombie-britannique/2011/09/17/002-petits-agriculteurs-multinationales-popularite.shtml > (Consulté le 18-03-2014) 22 ARTIGUE Bernard. L’agritourisme : miroir du dynamisme économique et de l’attractivité du territoire, dossier de Revue Agritourisme, Juillet 2008 [En ligne] Disponible sur : < http://www.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/thematiques/Consommer_autrement/Accueil_ferme/Revue_Agritourisme.pdf > (Consulté le 14-03-2014)

25

Le tourisme rural présente l’avantage d’être moins soumis au phénomène de

saisonnalité que d’autres formes de tourisme, même si la saison estivale reste privilégiée.

Hélène Garcin23 présente l’agritourisme comme « un moyen de diversification: un

complément de revenus grâce à la production de services touristiques, une participation

au dynamisme culturel local, et une protection du patrimoine architectural et paysager ».

Elle inscrit donc l’agritourisme comme un processus de recherche d’indépendance de

l’exploitant vis-à-vis de sa production, via la diversification de ses activités. L’exploitant

s’oriente alors vers la production touristique de toute sorte : hébergement de caractère,

excursions sportives, visites d’exploitations, dégustations, animations, restauration, ateliers

Ainsi, selon le recensement agricole de 200524, plus de 3 % des exploitations agricoles

en France exerçaient une activité liée au tourisme. Les deux tiers des exploitations exerçant

une activité touristique proposent un hébergement, et près de 16 % une activité de

restauration.

Figure 6 : Exploitations exerçant des activités liées au tourisme.

Source : Agreste – Recensement agricole

Par ailleurs, Garcin justifie cet agritourisme comme un levier territorial pour ces espaces

urbains. Celui-ci ayant des impacts et des retombées d’ordre économique, social, politique,

23 GARCIN Hélène, L’appartenance des agriculteurs aux réseaux de labellisation agritouristiques. Mémoire de M2 TD, Foix : ISTHIA, 2011. 24 Revue Agritourisme, Juillet 2008 [En ligne] Disponible sur : < http://www.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/thematiques/Consommer_autrement/Accueil_ferme/Revue_Agritourisme.pdf > (Consulté le 14-03-2014)

26

il peut, selon la gestion qui est faite de ces éléments, s’avérer réellement positif pour les

populations locales :

« D’autre part, la transversalité de l’agritourisme sur un territoire peut

permettre le maintien du service public, du lien social, de la culture, de

l’emploi… L’agritourisme et les agriculteurs ont donc un rôle important au

niveau social et économique par le développement des activités

agritouristiques. De ce fait, la ressource économique créée est un vecteur de

développement pour le territoire. Par conséquent, la population présente en

milieu rural sera maintenue grâce à l’attractivité du milieu. »

Bessière, Tibère et Poulain (2013, p. 76), parlent d’une « redéfinition partielle du métier

d’agriculteur (c’est le cas des activités agritouristiques comme la vente de produits

fermiers ou les goûters à la ferme) » et peut éventuellement « s’accompagner de retombées

positives en termes d’emplois directs et indirects (maintien ou développement) ».

2.2 Un moyen de transmettre des connaissances et des techniques.

D’après Poulain25, le tourisme est une sorte de « média qui donne à voir à une

population de vacanciers des produits dans leur univers naturel et culturel ». Les produits

alimentaires n’échappent pas à cette définition, d’autant plus lorsqu’ils sont une

composante majeure du voyage comme cela peut être le cas dans l’agritourisme.

L’agritourisme est en effet un moyen idéal pour appréhender le produit alimentaire dans

un contexte qui lui est propre, avec les valeurs qui l’entourent, … Le rôle de l’exploitant

qui s’ouvre à l’agritourisme autour de la gastronomie est de véhiculer cette image, mais

aussi de la partager, de la faire s’approprier par les touristes. Cette valorisation passe par la

transmission, l’apprentissage des spécificités du produit, de son histoire, des signes de sa

qualité, des différents moyens de transformation et de consommation de ce produit. Tous

ces éléments constituent le savoir-faire du producteur qui le partage avec ses hôtes dans le

cadre de son offre agritouristique.

Cet aspect est d’autant plus important que cette transmission peut avoir des effets à plus

long termes sur les comportements du touriste : en effet, suivant l’expérience qu’il a eu

durant son voyage, « la qualité de cette découverte peut, après le séjour et une fois le

touriste de retour dans son lieu de vie habituel, favoriser la consommation de ces

produits. ». (Bessière, Tibère, Poulain, 2013, p.76)

25 POULAIN Jean-Pierre, Le goût du terroir et le tourisme vert à l’heure de l’Europe, Ethnologie française, tome 27, 1997

27

3. La vente directe et les circuits courts.

Il convient de différencier la vente directe et les circuits courts. Cependant, les deux

méthodes de distributions partagent plusieurs caractéristiques communes. La plus

importante d’entre elles est certainement la proximité. Elles sont généralement liées à

l’agriculture biologique, et ne cherchent pas nécessairement à remplacer les habitudes liées

à l’agriculture intensive, en étant plutôt perçue des deux côtés comme une complémentarité

à celle-ci.

3.1 Une relation directe producteur-consommateur/touriste.

Moinet (2010, p.21) nous éclaire sur les définitions des circuits courts, et des ventes

directe :

Dans le cas d’une vente directe, le producteur est lui-même présent lors de la vente au

touriste, il n’y a aucun intermédiaire. Moinet liste les différents types de ventes directes.

Tableau 1 : Les ventes directes

Ven

te d

irec

te (

san

s in

term

édia

ire)

Vente à la ferme

Salle de vente

Distributeur automatique

Vente de paniers

Contrats d’approvisionnement

Ferme de cueillette

Marchés à la ferme

Restauration ou petite restauration :

Ferme auberge, table d’hôte, casse-croûte, assiette,

sacs pique-nique, goûters...

Visite avec dégustation

Vente à domicile Démarchage

Tournée

Vente sur les marchés et les salons

Foire et marché

Marché de producteurs

Salon

Ventes en points de vente

Point de vente individuel.

Point de vente collectif. (AMAP)

Vente de paniers collectifs.

MOINET François, Vente directe & circuits courts, 2010, p.22

28

En revanche, on appelle communément un circuit court un circuit de distribution de

proximité qui comporte un seul intermédiaire au maximum. Cet intermédiaire peut-être

« un restaurateur, un transformateur, un grossiste, un détaillant, une société commerciale,

internet… ».

Tableau 2 : Les circuits courts

Cir

cuit

s co

urt

s

Vente à distance Publipostage

Internet

Vente à la restauration Restaurants

Restauration collective

Vente aux commerçants ou intermédiaires

Magasins et Grandes Surfaces

Coopératives ou similaire

Structures de revente

Dépôts-ventes

MOINET François, Vente directe & circuits courts, 2010, p.23

On remarque que la présence de l’intermédiaire permet de s’affranchir en partie de la

barrière géographique. Pour limiter cette étendue, on utilise le terme de « circuits courts de

proximité » lorsqu’on restreint la distribution à un rayon de 80 kilomètres.

3.2 Une démocratisation récente.

Le regard de la société évolue sur ces circuits de proximité. D’après une étude26, les

critères de consommation les plus importants sont le prix, le goût, la qualité, la sécurité

alimentaire, mais également l’origine et le label du produit qui sont de plus en plus au cœur

l’attention des consommateurs.

Figure 7 : Re-hausse du critère label de qualité, baisse du critère prix...

26 Baromètre de la perception de l’alimentation, étude CREDOC – Aout 2009 [En ligne] Disponible sur < http://alimentation.gouv.fr/IMG/pdf/baromalim09pres-2_cle0d3a61.pdf > (Consulté le 10-03-2014)

29

Baromètre de la perception de l’alimentation, étude CREDOC – Aout 2009

Selon Moinet (2010, p.32-44), la demande de produits biologiques a considérablement

augmenté depuis le début des années 2000. Même si l’offre progresse pour s’adapter et

répondre à cette hausse de la demande, il est difficile, voire impossible pour l’instant pour

les producteurs de fournir les grands centres urbains, ou la restauration collective en

produits biologiques. Ces difficultés d’approvisionnement couplées à une forte chute de

l’actif agricole expliquent une forte dépendance de l’extérieur et l’importation massive de

produits biologiques depuis l’étranger (hors viande et vins bio pour lesquels la France est

autosuffisante).

Pour l’auteur, il convient donc de former les agriculteurs à ce mode de distribution en

expansion, et d’organiser efficacement les ventes directes et les circuits courts afin de

palier à la demande et au manque d’autonomie alimentaire qui, « en cas d’effondrement

économique », « pourrait poser des problèmes graves ».

30

Chapitre 3 – Communiquer aujourd’hui le patrimoine gastronomique

1. Les TIC appliquées au domaine touristique

1.1 Approche globale des TIC

Selon l’UNESCO27,

« les technologies de l’information et de la communication désignent

l’ensemble d’outils et de ressources technologiques permettant de

transmettre, enregistrer, créer, partager ou échanger des informations,

notamment les ordinateurs, l’internet (sites web, blogs et messagerie

électronique), les technologies et appareils de diffusion en direct (radio,

télévision et diffusion sur l’internet) et en différé (podcast, lecteurs audio et

vidéo et supports d’enregistrement) et la téléphonie (fixe ou mobile,

satellite, visioconférence, etc.). »

L’utilisation et la concrétisation TIC se sont aujourd’hui vraiment démocratisées, et sont

utilisées par une grande partie de la population pour obtenir de l’information.

On emploie le terme TIC au lieu de celui de NTIC (NOUVELLES Technologies de

l’information et de la communication), lorsque la « nouvelle » technologie concernée

devient « obsolète », et retombe au « niveau de simple TIC ». Certaines TIC sont donc

éphémères et sont rapidement délaissées, tandis que d’autres sont adoptées

progressivement par les professionnels et le grand public (Perez, 2013, p.15).

Selon la définition de l’OCDE, les TIC regroupent plusieurs branches :

Tableau 3 : Définition du secteur des TIC de l’OCDE basée sur la CITI Rév.4

27 ISU, Glossaire [En ligne] Disponible sur : < http://glossary.uis.unesco.org/glossary/fr/home > (Consulté le 17-01-2014)

31

CODE CITI DESCRIPTION

Fabrication des TIC 2610 Fabrication de composants électroniques et de dispositifs d’affichage

2620 Fabrication d’ordinateurs et de matériel périphérique

2630 Fabrication de matériel de communication

2640 Fabrication de matériel électronique grand public

2680 Fabrication de supports magnétiques et optiques

Commerce des TIC 4651

Commerce de gros d’ordinateurs, de matériel périphérique et de logiciels d’ordinateurs

4652

Commerce de gros de parties et d’équipements électroniques et de télécommunication

Services des TIC 5820 Édition de logiciels

6110 Activités de télécommunications par câble

6120 Activités de télécommunications sans fil

6130 Activités de télécommunications par satellite

6190 Autres activités de télécommunications

6201 Activités de programmation informatique

6202

Activités de conseils en matière informatique, et de gestion des moyens informatiques

6209

Autres activités de services concernant la technologie de l’information et l’informatique

6311 Traitement de données, hébergement et activités connexes

6312 Portails d’entrée sur le Web

9511 Réparation d’ordinateurs et de matériel périphérique

9512 Réparation de matériel de communication

Source : OCDE, OECD Guide to Measuring the Information Society 2011, [En ligne] Disponible sur : < http://www.oecd.org/science/sci-tech/oecdguidetomeasuringtheinformationsociety2011.htm > (Consulté le 17-03-

2014)

Dans notre cas, et afin de cibler les évolutions les plus actuelles du secteur, ainsi que

celles à prévoir, nous nous intéresserons particulièrement au domaine du web touristique

(Sites internet vitrines et de vente en ligne) et, puisque la frontière entre les deux tend à

s’estomper, à celui du m-tourisme (technologies mobiles appliquées au tourisme). Enfin,

nous nous intéresserons à l’aspect participatif du web et de la communication sur internet,

notamment à travers les réseaux sociaux.

1.2 Les TIC comme outil de communication touristique

Selon Gallouj et Leroux28, le tourisme est le premier secteur sur le web, en comptant

aujourd’hui pour 30 à 40% des ventes en ligne des entreprises françaises. Ils ajoutent que

« d’autres enquêtes menées par le cabinet Raffour interactif montrent par exemple que

28 GALLOUJ Camal et LEROUX Erick, E-tourisme, innovation et modes d'organisation, Management & Avenir, 2011/2 n° 42, p. 213-231

32

plus de 90% des voyageurs s’informent sur Internet avant d’aller en agence ou encore que

plus de la moitié des touristes français font leurs préparatifs sur le net ».

Il convient aussi d’ajouter à ce constat les utilisateurs d’information mobile via les

smartphones, dont l’usage se répand à grande vitesse en France. Début 2010, on

dénombrait en France plus de 32 millions d’utilisateurs d’internet mobile29. Cette évolution

des TIC vers une ultra-mobilité, en fait naturellement un outil de choix pour le tourisme

(qui induit la mobilité) par la complémentarité de cette approche.

Les TIC peuvent donc se révéler être de précieux moyens de communications pour les

structures touristiques.

Il est absolument indispensable pour la structure touristique qui décide de communiquer

via les TIC d’élaborer une véritable stratégie de communication. Elle permettra de définir

des objectifs (suivant ses moyens, son positionnement, sa taille, sa cible) et de déterminer

les moyens et les outils les plus adaptés pour y parvenir.

Enfin, une autre caractéristique est à dégager de l’avènement du web dans le secteur du

tourisme : la dernière décennie a vu apparaître le web participatif, à travers les réseaux

sociaux, les blogs, les sites communautaires, les forums … 30Dans le cadre du tourisme, les

internautes (consommateurs, touristes) se placent eux-mêmes en véritables acteurs de cette

communication touristique, en en devenant des vecteurs privilégiés. Toutes les

composantes du voyage sont concernées (transport, hébergement, restauration, activités…).

Cet échange permanent entraine également des tendances comme par exemple, celle très

controversée mais aussi vulgarisée de photographier ses repas avant de les partager avec

ses contacts.

2. La valorisation du patrimoine immatériel

2.1 La valorisation du patrimoine par l’e-tourisme

La valorisation du patrimoine est aujourd’hui un véritable enjeu pour les acteurs du

tourisme. A ce titre, les possibilités et les innovations proposées par les TIC représentent

29 Observatoire trimestriel des marchés des communications électroniques en France, 1er trimestre 2012 [En ligne] Disponible sur : < http://www.arcep.fr/index.php?id=36 > (Consulté le 16-03-2014) 30 TREBERN Margot, La promotion d’un territoire par la valorisation de son patrimoine culturel immatériel, Mémoire de M1 TD, Foix : Cétia, 2012, p. 73

33

un potentiel énorme pour protéger et diffuser ce patrimoine. En effet, les initiatives dans ce

domaine sont nombreuses et sont le reflet d’un réel engagement de la part des acteurs du

tourisme pour la protection de cette identité.

Comme le précise une étude IRIS31,

« Ces différentes expériences cherchent à établir un lien durable avec les

visiteurs et leur proposer une offre culturelle adaptée à leur profil.

L'exposition peut alors mettre l'accent sur l'émotion et la curiosité,

l'acquisition de connaissance à travers des compléments d'informations

étant transférée après la visite et en fonction des attentes de chaque

visiteur. »

Par conséquent, les outils et technologies mis en œuvre peuvent être nombreux et variés,

leur utilisation dépend des moyens de la structure qui les emploie, de leur degré de

connaissance et de maîtrise par la structure et de leur adoption par le grand public. C’est

pourquoi on retrouve des outils très utilisés (Sites internet, audioguides), et d’autres, pour

l’instant moins répandus mais qui se démocratisent rapidement (Applications mobiles,

Réalité augmentée, hologrammes).

En ce qui concerne l’alimentaire, patrimoine immatériel, pour Bessière, Tibère et

Poulain (2013, p. 77),

« Derrière les termes (et les mythes) de “tradition”, “d’authenticité” et

de “patrimoine”, on repère l’émergence d’une forme de prise de conscience

de la part des professionnels et des acteurs institutionnels du tourisme. Des

dispositifs de valorisation et de labellisation sont ainsi mis en place à divers

niveaux du patrimoine matériel et immatériel alimentaire, au même titre que

pour l’architecture, l’art, l’artisanat mais aussi le religieux et le folklore

(les contes, par exemple). »

Les TIC représentent donc un outil innovant de sauvegarde, de valorisation et de

transmission de ce patrimoine. (Tables interactives, …)

2.2 Communiquer sur de l’immatériel

Il n’est pas évident de communiquer sur des ressources immatérielles et de valoriser du

« non-palpable » sur un support numérique. Qu’il s’agisse de valeurs, de traditions, de

connaissances, d’art, de pratiques, ces éléments, inconsistants et invérifiables par l’individu

31 IRIS, Valoriser le patrimoine culturel – l’apport du numérique, Etude 2007 [En ligne] Disponible sur : < oten.fr/IMG/pdf/Etude_IRIS_Valoriser_le_patrimoine_culturel_l_apport_du_numerique_20071213-2.pdf > (Consulté le 15-03-2014)

34

et qui ne bénéficient pas, contrairement aux ressources matérielles, d’un référentiel

tangible, sont des artefacts inéluctablement liés à un imaginaire collectif établi, qui est long

et délicat à créer, à modifier.

Pour Monsieur [Z], chargé de mission dans un PNR (Annexe C), cet imaginaire repose

sur une communication efficace née d’un argumentaire solide :

« Disons que forcément quand on veut promouvoir de l’alimentaire, des

choses typiques originaires d’un territoire à fort caractère, faut pouvoir

développer un argumentaire qui renvoie vers des choses immatériels, faut

développer un imaginaire. »

Dans le cas de l’agro-alimentaire, le « marketing gustatif » est fréquemment utilisé par

les entreprises concernées pour leur promotion. L’enjeu est de donner envie au

consommateur potentiel de goûter le produit, de connaître la marque. Il est d’autant plus

difficile lorsque ce marketing n’est que visuel (C’est le cas pour l’instant sur les NTIC), et

que l’on doit communiquer un goût, une saveur, une texture, un parfum, sans pouvoir

transmettre ces éléments au consommateur. Aussi, et comme le développe Monsieur [Z]

(Annexe C), il est donc primordial de jouer sur les émotions, sur les rêves, les sentiments

du consommateur pour susciter l’envie de découvrir le produit :

« Mais après un patrimoine immatériel ça peut être évoqué par des

slogans, par un logo, par des photos…. Des photos qui renvoient vers des

odeurs, des saveurs. Donc surtout quand on est sur l’alimentaire, on se doit

d’être sur des choses immatérielles. Ce côté immatériel ça peut être aussi

des souvenirs, mémoire collective. »

Au final, le professionnel se retrouve dans la même situation que pour vendre un

parfum : il faut faire rêver le consommateur.

3. Quelle cible pour ce marché ?

3.1 Profil des consommateurs d’e-tourisme en France

On emploie le terme d’e-tourisme lorsqu’on parle des activités du secteur du tourisme

sur internet.

35

D’après le Baromètre Guy Raffour #et932, le marché du e-tourisme continue de se

développer, et ce de façon importante :

La préparation des séjours de tourisme de loisirs en ligne a considérablement évolué

depuis le début des années 2000 :

Figure 8 : Préparation en ligne des séjours de tourisme de loisirs, évolution de 2003 à

2012.

Source : Nouvelles tendances touristiques et tourisme en ligne, étude Guy Raffour pour #et9, 2013 [En Ligne] Disponible sur : < http://fr.slideshare.net/Rencontres-etourisme/barometre-guy-raffour-et9 > (Consulté le 17-03-2014)

L’évolution du taux de réservations en ligne est aussi importante :

Figure 9 : Evolution du taux de réservation en ligne parmi les français partis.

32 GUY RAFFOUR pour #et9, Nouvelles tendances touristiques et tourisme en ligne, 2013 [En Ligne] Disponible sur : < http://fr.slideshare.net/Rencontres-etourisme/barometre-guy-raffour-et9 > (Consulté le 17-03-2014)

36

Source : Nouvelles tendances touristiques et tourisme en ligne, étude Guy Raffour pour #et9, 2013 [En Ligne] Disponible sur : < http://fr.slideshare.net/Rencontres-etourisme/barometre-guy-raffour-et9 > (Consulté le 17-03-

2014)

L’aspect social est également très présent, avec 20% des internautes qui consultent les

réseaux sociaux pour préparer un séjour, et seulement 6% des internautes qui déclarent ne

pas avoir confiance dans le contenu des avis de consommateurs dans le tourisme.

L’évolution dans le domaine de la mobilité est aussi frappante : alors que le shopping en

ligne séduit aujourd’hui plus de 8 internautes français sur 10, le m-commerce décolle. En

décembre 2012, 9,2% des usagers mobiles français avec Smartphone ont acheté un

produit/service depuis leur téléphone.33

D’après une étude de Google34, les voyages sont le troisième secteur pour lequel les

utilisateurs de smartphones cherchent des informations (35% utilisent le smartphone pour

cette démarche), après les produits (64%), et les restaurants, les cafés et les bars (48%).

Selon l’étude Raffour, « 16,6 millions d’internautes sont équipés d’un smartphone et

représentent ainsi 18% des partants. 5,5 millions d’entre eux préparent ou réservent un

séjour depuis leur smartphone. Une grande majorité trouve cela pratique. »

Comme nous pouvons l’observer sur l’annexe A, les consommateurs d’internet mobile

sont majoritairement des hommes urbains âgés de 35 à 44 ans.

33 ComScore, Tendances Clés du Digital en France et leur Impact pour l’Avenir, mars 2013 [En ligne] Disponible sur : < http://www.comscore.com/fre/Insights/Presentations_and_Whitepapers/2013/2013_France_Digital_Future_in_Focus > (Consulté le 12-03-2014) 34 GOOGLE, Notre planète mobile : France, mai 2013 [En ligne] Disponible sur : < http://services.google.com/fh/files/misc/omp-2013-fr-local.pdf > (Consulté le 12-03-2014)

37

3.2 Evolutions possibles

Dans les années à venir, il y a fort à parier que les technologies mobiles, par leur

évolution et la praticité qu’elles apportent, continuent de se démocratiser (tablettes) et

surpassent à plus long terme l’usage d’internet sur ordinateur, avec une mobilité accrue et

des données accessibles partout par les utilisateurs (Développement des réseaux mobiles,

utilisation des services type « Cloud »)

L’intérêt suscité par les réseaux sociaux croît également rapidement, les utilisateurs

partageant et consultant de plus en plus les avis sur les voyages, et il est très probable que

cette tendance continue à progresser dans les années à venir.

Il n’est pas non plus périlleux de miser sur un développement vers un web encore plus

participatif, où l’utilisateur et son cercle d’amis-connaissances sont au centre de

l’expérience, et conditionnent l’ergonomie et le design du web de demain.

Enfin, les NTIC étant des outils ayant déjà fait leurs preuves en matière de

développement35, les projets évoluant dans ce sens ont des chances de se multiplier,

d’envergure locale ou à plus grande échelle.

35 Le futur des NTIC pour le développement : Maintenant, c'est bientôt ?, Global Voices, décembre 2009 [En ligne] Disponible sur : < htttp://fr.globalvoicesonline.org/2009/12/16/25318/ > (Consulté le 14-03-2014)

38

Conclusion de la Partie I

Dans cette première partie nous avons pu constater que certaines notions sont

complexes à aborder, et qu’il est très difficile d’être exhaustif sur des thèmes confus et

sujet à controverses comme le tourisme ou le patrimoine, ou sur des idées qui évoluent en

permanence comme les TIC. Nous avons néanmoins tâché de dégager les principes

fondamentaux et les caractéristiques principales de ces idées pour les aborder sereinement

par la suite.

L’alimentation est aujourd’hui bien plus qu’un simple moyen de subvenir à un besoin

physiologique. Il s’agit d’un ensemble de composantes identitaires des individus d’un

territoire. L’adage « Dis-moi ce que tu manges, je te dirais qui tu es » reflète parfaitement

ce constat, car les particularités alimentaires locales forment une partie de l’identité

culturelle d’un groupe. Ces particularités alimentaires ont peu à peu constitué des éléments

du voyage, puis des motifs de déplacement touristique à part entière.

Les producteurs du terroir étant les ambassadeurs de ce patrimoine, nous avons pu

identifier leur rôle comme décisif dans ces pratiques touristiques. Ainsi, l’agritourisme

permet entre autre de s’imprégner de ces spécificités alimentaires des territoires, et les

producteurs sont contraints d’effectuer leur communication en prenant en compte cet

aspect-là.

Cette communication étant aujourd’hui liée au TIC, il nous semblait évident de définir

les TIC et en quoi elles sont un outil de communication touristique, notamment lorsqu’il

s’agit de valoriser des ressources immatérielles d’un territoire comme le patrimoine

alimentaire.

On peut donc se demander en quoi les TIC peuvent-elles accompagner les producteurs

de pays dans la valorisation du patrimoine alimentaire d’un territoire à travers la

distribution en circuits de proximité?

39

Partie II -

LES TIC COMME OUTIL DE

VALORISATION DU TERROIR –

Les TIC au service des producteurs

40

Introduction de la Partie II

La première partie nous a permis de démontrer que le secteur de l’agriculture se

développe et s’ouvre à de nouvelles approches, comme celle du tourisme, ou la vente en

circuits de proximité. Nous avons également abordé les consommateurs de tourisme, de

produits locaux et de technologies de l’information et de la communication, avec une

demande qui évolue conjointement avec la conjoncture actuelle.

Dans cette seconde partie, nous allons lier ces différentes approches pour analyser l’état

actuel de l’utilisation en milieu rural des NTIC pour le développement des circuits courts,

et examiner les différentes possibilités de l’outil vis-à-vis des attentes des touristes et des

producteurs.

41

Chapitre 1 – L’organisation, le regroupement et la formation des producteurs comme

moyens de renforcer la compétitivité.

1. L’organisation entre producteurs dans le but de diviser et de partager les outils et les

tâches.

Il existe différents moyens pour les producteurs de se regrouper. Bénéficier de soutien,

matériel ou non, du rayonnement d’une marque commune : les intérêts de ces démarches

sont multiples, c’est pourquoi ces réseaux et regroupements se multiplient aujourd’hui.

1.1 Le partage des moyens de production et des compétences : une solution pour et une

visibilité accrue et une meilleure distribution.

Une telle organisation permet de regrouper des producteurs qui souhaitent évoluer vers

un objectif commun. Le regroupement de producteurs a plusieurs avantages et peut

faciliter leur organisation, leur production et leur distribution :

- il permet aux producteurs de mettre en commun des outils matériels comme du

matériel agricole, des locaux de production, des structures coopératives ou des

points de vente collectifs, et de réduire ainsi les dépenses ;

- ils ouvrent aussi la voie à un partage de connaissances, de savoir-faire et de

services ;

- enfin, le regroupement permet une visibilité, en partageant des prospects, des

moyens et des techniques de communication, avec la possibilité d’une identification

commune qui

Ces associations permettent de satisfaire des clientèles précises ou étendues, en

mutualisant un carnet de prospects. A long terme, cette coopération se traduit parfois

par la création d’une plate-forme commune d’approvisionnement couplée à un site

internet de vente en ligne (paniers, produits unitaires), ou simplement de commandes,

comme souhaite le développer Mademoiselle [X], présidente d’une association de

consommateurs en Ariège (Annexe B).

1.2 Les regroupements de producteurs

42

- Les coopératives représentent la grande majorité des associations de producteurs. En

2010, 90 % des exploitations étaient adhérentes à une coopérative. Le secteur représentait

alors 40 % de l'agroalimentaire36.

- Les GAEC (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun) représentent des

agriculteurs associés sous la forme d’une société civile agricole. Elles permettent la

réalisation de travaux communs et la possibilité d’une vente commune.37

Plusieurs associations créées par des consommateurs ou des structures externes

permettent aussi à des agriculteurs de se regrouper, comme par exemple :

- Les AMAP (Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne), qui sont des

associations représentées par un contrat entre producteurs et consommateurs. Les

consommateurs s’engagent sur une durée (saison) à acheter la production d'un agriculteur.

Chaque semaine, celui-ci prépare un panier avec les produits frais de saison (la diversité

étant importante dans le panier) que le consommateur viendra récupérer dans un lieu défini

au départ.

- La Ruche qui dit Oui ! est un site web de commande de produits fermiers en ligne. Les

consommateurs, regroupés via le site sur une « Ruche » locale, préparent une commande

groupée à un producteur qui ne se déplacera pour distribuer le produit dans un lieu

convenu que s’il atteint un minimum de commandes fixé au départ. Aujourd’hui il y a 392

Ruches ouvertes et 208 autres en construction.38

- Le Panier des Familles est un site web qui vend des produits alimentaires provenant

d’agriculteurs locaux et les livre à des particuliers habitant dans les villes et leurs

alentours. Créé en 2009, le concept s’est étendu et couvre désormais 4 villes françaises :

Bordeaux, Nantes, Toulouse et Versailles.

2. Des initiatives à plus grande échelle

36 La France Agricole. Du producteur au consommateur [En ligne] Disponible sur : < http://www.lafranceagricole.fr/l-agriculture/panorama-de-l-agriculture/du-producteur-au-consommateur-19870.html > (Consulté le 20-03-2014) 37 Ministère de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. Les GAEC [En ligne] Disponible sur : < http://agriculture.gouv.fr/gaec > (Consulté le 04-03-2014) 38 La Ruche qui dit Oui ! - Dossier de presse septembre 2013 [En ligne] Disponible sur : < http://www.laruchequiditoui.fr/fichiers/Qui-sommes-nous-WEB.pdf > (Consulté le 29-03-2014)

43

Nous avons vu que les regroupements de producteurs à l’échelle locale leur apportent

beaucoup d’avantages. Cependant, ils choisissent parfois de bénéficier des avantages des

réseaux à une échelle territoriale, régionale voire nationale.

2.1 Les réseaux nationaux

De la même façon, le fait d’adhérer un réseau bénéficie généralement au producteur à

plusieurs niveaux, en échange du respect d’une charte propre aux exigences de ce réseau.

Le producteur profite de l’expertise du réseau et du rayonnement de la marque, et fait

partie des différentes opérations de promotions engagées par le réseau.

Pour les consommateurs et les touristes, un produit est plus facile à identifier grâce à la

présence d’un label, car celui-ci permet une meilleure lisibilité de l’offre. Ce label est

d’autant plus souvent un synonyme de qualité, ce qui est favorable à la satisfaction de ces

consommateurs.

De toute évidence, et dans le milieu de l’agritourisme, le choix d’adhérer à un label est

souvent un choix économique de la part des producteurs. En effet, devant les modifications

du paysage rural et agricole, les producteurs préfèrent s’affilier à un réseau et diversifier

leur offre, car ils prennent conscience de la faible rentabilité de la production agricole

seule, comme le souligne GARCIN39.

Voici quelques exemples de réseaux de producteurs d’envergure nationale :

a) Bienvenue à la Ferme est certainement le plus reconnu des réseaux agritouristiques

en France, car il regroupe plus 9000 producteurs sur l’ensemble du territoire

français. Il s’agit d’un réseau créé par et dépendant des Chambres d’agriculture. 40

b) Accueil-Paysan est une organisation nationale créée en 1987 comme alternative

à Bienvenue à la Ferme. Elle regroupe aujourd’hui plus de 400 producteurs.41

c) Les Vignerons Indépendants, qui sont regroupés sous la forme d’un syndicat, sont

présents via des fédérations régionales sur les zones viticoles de France. Ils

regroupent aujourd’hui environ 38 000 exploitations viticoles.42

39 GARCIN Hélène, L’appartenance des agriculteurs aux réseaux de labellisation agritouristique. Mémoire de M2 Tourisme & DEVELOPPEMENT, Foix : ISTHIA, 2011, p.26 40 Bienvenue à la ferme. Le réseau [En ligne] Disponible sur : < http://www.bienvenue-a-la-ferme.com/le-reseau > (Consulté le 04-03-2014) 41 Accueil Paysan – Notre histoire [En ligne] Disponible sur : < http http://www.accueil-paysan.com/fr/qui-sommes-nous/notre-histoire/ > (Consulté le 04-03-2014)

44

Figure 10 : logos des différents réseaux.

Source : Site officiel de Bienvenue à la Ferme [En ligne] Disponible sur : < http://www.bienvenue-a-la-ferme.com/ > (Consulté le 20-03-2014) ; Site officiel d’Accueil Paysan[En ligne] Disponible sur : < http://www.accueil-

paysan.com/fr > (Consulté le 20-03-2014) ; Site officiel des Vignerons Indépendants [En ligne] Disponible sur : < http://www.vigneron-independant.com > (Consulté le 20-03-2014) ;

Il existe beaucoup d’autres associations à l’échelle nationale, et de très nombreuses

autres sur des zones géographiques plus limitées.

Si un producteur ou un groupement de producteur souhaitent s’associer mais ne se

reconnaissent pas dans l’un des réseaux existants, ils choisissent parfois de créer un réseau

de leur propre initiative. Mademoiselle [X], présidente d’une association de

consommateurs en Ariège, nous explique que c’est d’ailleurs une voie de recours lorsque

les producteurs ne reconnaissent pas la légitimité ou les valeurs des réseaux nationaux

(Annexe B).

2.2 L’implication de l’Etat et des collectivités territoriales

L’Etat, que ce soit au niveau national ou par le biais des collectivités territoriales, joue

un rôle essentiel dans le développement des circuits courts et de la vente de proximité car

ceux-ci profitent à l’économie. Le fait de maintenir cette agriculture raisonnée à proximité

de l’espace urbain (qui regroupe 80% de la population française) préserve l’environnement

et offre une solution plus écologique en réduisant le transport, les coûts. Cette volonté

s’inscrit également dans une volonté de sauvegarde du patrimoine et de maintien de

l’activité agricole rurale. Enfin, ces initiatives permettent de dynamiser l’espace rural et

périurbain en créant ou en renouant le lien entre la population et les touristes d’une part, et

les producteurs en milieu rural d’autre part.

Ainsi, les initiatives d’aide à l’agriculture de la part de l’Etat se multiplient. Elles aident

les agriculteurs à se développer, à se grouper et les nouveaux arrivants à s’implanter pour

42 Vignerons Indépendants [En ligne] Disponible sur : < http://www.vigneron-independant.com/pro.php?menu=35 > (Consulté le 04-03-2014)

45

mettre en place une agriculture de proximité. Elles peuvent se manifester sous différentes

formes : plans d’urbanisme locaux qui conservent des espaces dédiées à cette agriculture,

fourniture d’aides aux projets : création d’activité, circuits courts (locaux) et aux

regroupements des producteurs.

Les Parcs naturels régionaux, aujourd’hui au nombre de 48 en France43, sont souvent à

l’origine de démarches de valorisation d’artisanat, de produits et de savoir-faire des

territoires qu’ils englobent. Plusieurs d’entre eux ont créé des marques de qualité qui, à la

manière d’un label, regroupe, fédère et permet d’identifier des producteurs en échange du

respect d’une charte, garantissant ainsi une certaine qualité, une certaine éthique du produit

et des savoir-faire qui lui sont liés.

Par exemple, la marque « Viande Bovine et Veau, produit du Parc naturel régional du

Vercors », regroupe 12 professionnels du Vercors, éleveurs et des bouchers, depuis 1995.

Ces acteurs ont pris l’initiative de créer cette distinction via l’Association des Producteurs

du Parc pour faciliter la communication entre eux, et pour identifier une qualité du produit

à travers un marquage commun. Le boucher et sa clientèle peuvent donc s’assurer que la

viande de l’éleveur est d’une qualité conforme à leurs attentes, et communiquer entre

eux44. Ces producteurs gagnent ainsi clairement en visibilité et en reconnaissance.

Figure 11 : logo de la marque « Viande Bovine et Veau, produit du Parc naturel régional

du Vercors »

Source : L'Association pour la Promotion des Agriculteurs du Parc du Vercors [En ligne] Disponible sur :

< http://www.apapvercors.com/index.php > (Consulté le 15-03-2014)

43 Fédération des Parcs Naturels Régionaux [En ligne] Disponible sur : < http://www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr/fr/accueil/ > (Consulté le 15-03-2014) 44 Centre de ressources de la Fédération des Parcs Naturels Régionaux [En ligne] Disponible sur : < http://itis1.antisearch.net/fpnr-static/fiches_html/publicationfile_153275.html > (Consulté le 15-03-2014)

46

3. Se former : un passeport pour les producteurs

La diversification de l’offre en milieu rural et agricole, en proposant des éléments

touristiques et de la vente de proximité, entraîne nécessairement un changement du mode

de travail des producteurs. Ces techniques demandent des compétences que le producteur,

au vu de ses activités initiales, ne possède pas toujours.

3.1 S’adapter à la demande changeante et aux spécificités de l’agritourisme

Lorsque les exploitants décident d’étendre leur offre en s’ouvrant à l’agritourisme, ils

sont conscients que cette approche va considérablement modifier leur métier. En effet, le

travail et le mode de vie de ces exploitants ne se limite plus à la simple production de

matières premières et de produits finis, mais s’étend à l’accueil, à la communication, à de

la vente … Les consommateurs d’agritourisme attendent de l’offre agritouristique de

répondre à un besoin d’émotions et d’espace d’évasion, une large gamme d’activités

ludiques, sportives et culturelles ; mais également de répondre à sa qualification d’ « offre

touristique ». Cette notion implique certains standards en matière d’attente de services et

de qualité de la part des touristes. Ainsi, l’exploitant se doit de se doter de compétences

plus variées que le savoir-faire, même si celui-ci reste au cœur de l’offre qu’il propose.

La formation joue donc un rôle essentiel : les exploitants se dotent de plus en plus de

compétences liées à leurs fonctions touristiques et notamment aux techniques de l'accueil

(techniques d’accueil, maîtrise de langues étrangères, gestion hôtelière…) et de la

restauration (cuisine, arts de la table et du produit, gestion d’un restaurant…). Enfin, le

développement de leur activité en l’ouvrant au tourisme nécessite de revoir la gestion de

leur entreprise, ils étoffent donc leurs compétences en matière de comptabilité, de

marketing, de management, de droit, de communication et d’informatique pour améliorer

au maximum la gestion de leur entreprise agritouristique.

3.2 L’innovation comme moyen de distinction et de compétitivité.

Les producteurs qui acquièrent de nouvelles compétences grâce à la formation (de façon

autodidacte, par une connaissance, à travers des cours individuels ou collectifs…) utilisent

non seulement ces nouvelles qualifications pour répondre à la demande croissante des

47

clients, mais s’en servent aussi pour développer leur activité en mettant en pratique ces

nouveaux éléments qui leur permettent d’innover.

Une exploitation, une entreprise qui innove gagne fortement en notoriété et se démarque

plus facilement de la concurrence grâce à l’aspect novateur de ses initiatives.

Cette mesure étant d’autant plus forte sur internet, où l’innovation est encouragée et

honorablement accueillie, et « faire le buzz » est aujourd’hui une pratique de « Guérilla

Marketing » reconnue et plébiscitée. En ce qui concerne les petits producteurs, chez qui le

savoir-faire, le respect des traditions et l’attachement à certaines valeurs ancestrales n’est

pas particulièrement favorable à la mise en place de nouvelles idées novatrices,

l’innovation leur permet de se démarquer, de faire parler d’eux et ainsi de gagner en

notoriété, en compétitivité.

48

Chapitre 2 – Atouts et faiblesses des TIC au service des producteurs de pays.

1. Attentes et objectifs des deux parties

Pour envisager une stratégie de communication numérique adaptée, il est essentiel de

définir les attentes et les objectifs des producteurs et des consommateurs. Ce sont ces

éléments qui caractérisent le marché et ce qu’il est possible d’y mettre en place. Une telle

réflexion permettra de monter les opérations nécessaires pour atteindre, conquérir ou

fidéliser chaque cible.

1.1 Cibles et Attentes des consommateurs.

Le potentiel des circuits courts alimentaires est estimé entre 10 et 20 % du marché

alimentaire. Aujourd’hui, la demande sur le marché de la vente de proximité est en nette

croissance, à tel point qu’elle est supérieure à l’offre dans certaines AMAP.

La grande majorité de la clientèle cherche, par ce biais, à obtenir des produits frais,

naturels (souvent biologiques), sains et de qualité. Cette demande est relativement

régulière, et émane des grands bassins de population (centres urbains).

En revanche, lorsqu’il s’agit d’un intérêt de découverte touristique, la clientèle sera

demandeuse de produits de qualité et à l’image d’un terroir, qu’ils sont chargés de

représenter (produits typiques).

Pour Moinet (2010, p. 29), toutes les régions sont concernées par cette demande, même

si elle est plus développée dans l’Est, le Nord, le Sud-Ouest de la France.

Les consommateurs voient également dans cette distribution une meilleure traçabilité du

produit. Particulièrement depuis la récente suite de scandales alimentaires en 2013, cette

donnée est devenue un paramètre important pour les consommateurs. Certains se disent

même « locavores » et font le choix de ne consommer que des produits de saison, fabriqués

dans un rayon de 50 ou 100 kilomètres de leur domicile.

Les visites de vignobles concernent quant à elles environ 5 millions de touristes français

et 2,5 millions de touristes étrangers annuels (Moinet, 2010, p.29). En ce qui concerne les

oenotouristes étrangers, il s’agit majoritairement d’une clientèle nord-européenne et

49

anglophone (belges, allemands, néerlandais et britanniques) qui se déclare « amateurs de

vins »45.

Pour Mademoiselle [X], présidente d’une association de consommateurs en Ariège, il y

a deux façons différentes d’aborder la démarche d’achats dans les circuits courts (Annexe

B) :

a) La première, qu’elle regrette et qu’elle caractérise de « bobo », qui se manifeste le

plus souvent dans les AMAP ou dans les « simili AMAP », est motivée par « la

facilité et le prix ». L’achat en circuit de proximité est donc limité à une simple

récupération d’un panier. L’échange et la dimension humaine, qui sont l’un des

moteurs de cette démarche, sont donc réduits à néant. Elle conclue : « Déjà, à la

base, ils ne doivent pas avoir l’esprit associatif, je pense ».

b) La seconde, qu’elle retrouve plus dans le fonctionnement de son association, traduit

un véritable acte de militantisme : des consommateurs investis dans le but de

« développer une filière et de faire vivre des gens ». Il y a dans cette démarche un

symbole fort et plus profond que le simple acte de consommer. Cette volonté se

traduit concrètement par des visites de fermes, des dégustations, et une véritable

volonté de se renseigner et de connaître le produit en lui-même et les éléments qui

l’entourent.

Il ressort de l’étude de Progress’scion (Annexe D) que l’intérêt pour les produits

fermiers augmente avec l’âge, que les gens sont demandeurs de produits fermiers peu

importe leur CSP et que les ruraux sont les plus demandeurs de produits fermiers (87,7%)

devant les urbains (83.3%).

1.2 Les objectifs des producteurs

Pour le producteur, développer ou étendre son activité aux circuits courts présente

beaucoup d’avantages. Les circuits de proximité sont perçus par les producteurs comme un

moyen d'améliorer leurs revenus, en augmentant leur volume de ventes, en diversifiant, en

étendant leur activité et en palliant à une partie du phénomène de saisonnalité de leur

activité. L’objectif est clairement, d'assurer la pérennité d'une exploitation.

45 Vitisphere.com. Colloque Agritourisme Octobre 2011 [En ligne] Disponible sur : < http://www.acta-informatique.fr/apps/accesbase/bindocload.asp?d=8281&identobj=A5riGSfm > (Consulté le 16-03-2014)

50

Afin de construire une stratégie pour optimiser au maximum la distribution, et la

communication qu’il fera autour, le producteur se fixe généralement des objectifs précis à

suivre, en accord avec sa clientèle ou ses prospects, et ses moyens.

Au-delà du simple objectif économique, les producteurs souhaitent également améliorer

leur visibilité et se faire connaître. Ils espèrent, par cette démarche, conquérir des clients et

des marchés, en fidéliser d’autres et transmettre leur savoir-faire, l’image de leur territoire

et de ses qualités. Ils contribuent ainsi à la promotion et à la notoriété du territoire rural et

de son patrimoine, dont ils sont des acteurs fondamentaux.

2. Avantages des TIC pour la vente directe et les circuits courts

2.1 Une réponse à la nouvelle demande « branchée »

Le choix d’une stratégie de promotion et/ou de commercialisation via les TIC permet de

répondre aux nouvelles exigences des clients. Les touristes maitrisent aujourd’hui l’outil,

et l’utilisent fréquemment lors de leur voyage : avant, pendant et après.

Il s’agit avant tout de répondre à un besoin des touristes-consommateurs en tant

qu’internautes. Le site web répond à un besoin d’information, et a l’avantage d’être

pratique, consultable à tout moment et à portée du client.

Ceux-ci recherchent tout d’abord un contenu complet mais synthétisé, qui répond à

leurs attentes lorsqu’ils visitent le site.

Ensuite, ils attendent un contenu présenté de façon claire, lisible et ergonomique. En ce

sens, le design du site internet joue un rôle important dans la valorisation du territoire et de

ses produits dans l’imaginaire du touriste. Le consommateur doit pouvoir retrouver des

standards qu’il a l’habitude de rencontrer sur les autres sites web qu’il fréquente.

L’ergonomie, la disposition des éléments, la qualité des visuels, et la pertinence du contenu

doivent donc être pensés au départ.

Enfin, le client pourra avoir des attentes en termes d’interaction, comme par exemple la

possibilité d’acheter ou de commander en ligne, d’avoir des actualités, des informations

régulièrement mises à jour… Dans ce mode de communication, le consommateur attend un

service personnalisé.

51

Le fait de se servir d’internet comme outil de distribution ne signifie pas nécessairement

l’abandon de la démarche militante au profit d’un simple acte consumériste : les deux sont

conciliables et peuvent tout à fait être complémentaires.

2.2 Un véritable outil de gestion pour le producteur.

Les producteurs ne voient pas seulement en les TIC un moyen de communication et/ou

de distribution directe. Les TIC constituent en effet pour eux, un outil de gestion qui offre

la possibilité, sur un plus long terme, d’optimiser leur activité.

Il existe aujourd’hui de nombreux logiciels ou services informatisés qui permettent aux

producteurs d’assurer leurs activités. Les agriculteurs utilisent d’ailleurs internet

fréquemment pour leur activité (81% des agriculteurs s’en servent quotidiennement)46, en

complément d’autres logiciels, pour gérer leur exploitation. Ces moyens d’optimisation,

constituent une solution pour pérenniser leur activité.

Les TIC permettent en outre aux producteurs de gérer de manière efficace leur base de

données clients. Dans le cas d’une offre en ligne (possibilité d’achat avec livraison, ou de

commande à venir récupérer), elles offrent aux producteurs un avantage considérable, en

permettant de gérer les commandes.

Mademoiselle [X], présidente d’une association de consommateurs en Ariège, aimerait

par exemple mettre ce système en place, et même si elle ne voit pas encore comment, elle

est persuadée de la pertinence des TIC dans sa démarche : « Peut-être faire une vitrine euh,

si on arrive à faire un système de gestion pour nos paniers… Ça nous faciliterait la vie. »

(Annexe B)

3. Difficultés courantes rencontrées vis-à-vis des TIC

3.1 Un faible intérêt pour l’outil

Si, comme nous l’avons vu dans la partie précédente, les producteurs utilisent

fréquemment internet dans leurs exploitations, leur présence en ligne reste encore limitée.

46 Terre-net. Les agriculteurs à la pointe [En ligne] Disponible sur : < http://www.terre-net.fr/actualite-agricole/economie-social/article/les-agriculteurs-a-la-pointe-202-90034.html > (Consulté le 18-02-2014)

52

Cela s’explique par une maitrise assez limitée de l’outil web comme moyen de

communication pour leur activité.

L’agritourisme et la vente en circuits de proximité s’ancrent aussi dans un territoire

rural, synonyme d’une faible démocratisation des TIC (réseaux moins développés,

technologies moins performantes, peu d’interaction avec l’outil au quotidien) par rapport

aux bassins urbains.

L’intérêt de l’outil comme moyen de communication est ainsi peu perçu par une grande

partie. C’est également un outil qui, par sa complexité et sa diversité apparente, peut

effrayer et repousser au premier abord.

Mademoiselle [X], étudiante en formation e-commerce & e-tourisme, impute la faible

réceptivité au TIC au manque de temps, ou de moyens : « De toute manière, un producteur

il n’a pas le temps, euh bon l’argent, ça dépend […] Parce que voilà, eux aussi, ils ont pas

le temps, ils sont à dix mille lieues du numérique quoi… » (Annexe B)

3.2 L’accompagnement : une véritable nécessité dans la démarche de communication

numérique.

Mademoiselle [X], souligne l’importance de la formation pour les producteurs en ce qui

concerne les TIC comme moyen de communication (Annexe B). Les TIC sont souvent

perçus dans ce milieu comme une solution accessoire, quelque chose dont on peut se

passer. C’est pourquoi on rencontre fréquemment des vitrines web de producteurs de pays

qui, lorsqu’elles existent, sont très peu mises à jour, ou ne répondent pas aux standards

actuels en matière de technique, de contenu, d’ergonomie et de design.

Les possibilités de communication via les TIC présentent l’inconvénient d’être très

diverses et éparses. Il y a beaucoup de solutions différentes pour arriver au résultat final

d’un site internet de communication, qui requièrent toutes une approche et des

compétences techniques différentes. Devant cette multitude de possibilités, les producteurs

qui souhaitent mettre en place une stratégie de communication numérique font souvent

appel à un prestataire externe pour les accompagner.

53

Ce prestataire externe, lorsqu’il remet le produit final au producteur, est libre de

dispenser ou non une brève formation à son client, pour gérer et mettre à jour l’outil ainsi

créé.

Dans le cas où le producteur souhaite prendre en main la totalité de son projet de

présence numérique, il choisit de se former grâce à internet, ou de faire appel à une

personne qualifiée dans son entourage.

54

Chapitre 3 – Des outils adaptés aux attentes des producteurs comme des touristes.

1. Les sites internet

La présence sur internet des producteurs de pays est importante et joue un rôle dans leur

distribution, dans leur notoriété. Comme nous l’avons vu précédemment, le producteur

choisit la solution la plus adaptée à sa stratégie. Le producteur, ou le groupe de producteur,

choisit souvent de réaliser un site de présentation de son activité, de son entreprise, de ses

valeurs et de ses produits, c’est-à-dire un site vitrine. Il arrive aussi qu’il choisisse un site

dynamique, où les consommateurs et les touristes peuvent passer une commande à

récupérer sur place, ou directement faire des achats en ligne. Enfin, il peut également

rejoindre et contribuer à alimenter un groupement de consommateurs sur internet (La

Ruche qui dit Oui !) en attente de fournisseurs.

Créer un site internet est aujourd’hui plus simple qu’il y a quelques années, et la

démocratisation des CMS rend la création de sites web basiques accessible à tous. En cas

de manque de connaissances ou d’un choix de site web entièrement personnalisé et/ou plus

complexe, la structure peut se tourner vers un prestataire externe qui se chargera du

développement de son projet web, en l’orientant vers le produit le plus adapté.

Enfin, il convient de souligner l’importance du référencement, qui consiste à l’

« optimisation [du site] pour les moteurs de recherche » pour les producteurs « souhaitant

améliorer l'interaction de leurs sites à la fois avec les utilisateurs et les moteurs de

recherche ».47 Le producteur qui choisit de valoriser son exploitation sur internet est

conscient de l’enjeu que représente le référencement pour sa notoriété.

1.1 Les sites vitrines statiques

Les sites vitrines sont des sites web simples et « figés » qui permettent à un

professionnel de présenter son activité et ses produits. L’utilisateur peut prendre des

informations et se renseigner avant une future visite, un futur achat dans un point de vente

réel. Il s’agit en fait d’une carte de visite étoffée, consultable en permanence. Il donne les

renseignements pratiques et offre la possibilité d’être contacté.

47 Google, Guide de démarrage Google - Optimisation pour les moteurs de recherche, 2011 [En ligne] Disponible sur : < http://static.googleusercontent.com/media/www.google.fr/fr/fr/intl/fr/webmasters/docs/search-engine-optimization-starter-guide-fr.pdf > (Consulté le 17/03/2014)

55

Le choix d’un site vitrine présente de nombreux avantages. Que le professionnel sous-

traite la réalisation de son site ou qu’il le réalise lui-même, il est souvent plus facile et

moins couteux (en termes d’investissement financier, de compétences) à mettre en place.

Enfin, il nécessite généralement que très peu de maintenance et de mise à jour (Figure 12).

Figure 12 : Exemple d’un site internet vitrine statique – Crozes-Hermitage

Source : Site de Crozes-Hermitage [En ligne] Disponible sur : < http://www.crozes-hermitage-vin.fr/ > (Consulté le 25-03-2014)

Pour autant, les internautes attendent des présentations relativement modernes. Les

producteurs qui se limitent à créer un site basique sans envisager de mises à jour de

l’ergonomie générale au bout d’un certain temps prennent le risque de perdre une partie de

leur cible. (Ex. Figure 12).

Figure 13 : Exemple d’un site internet vitrine statique – La Ferme de Blayac

56

Source : Site de La Ferme de Blayac [En ligne] Disponible sur : < http://ferme-de-blayac.wifeo.com/ > (Consulté le 25-03-2014)

Il est certainement le meilleur choix pour les structures qui choisissent de ne pas vendre

en direct, et d’avoir juste un simple site internet de présentation, qui ne nécessitera pas ou

très peu de mises à jour ultérieures.

Enfin, certaines structures qui regroupent les producteurs sous une même marque ou un

même label, offrent parfois ce type de prestation aux exploitants qu’elles regroupent. Par

exemple, le site du PNR des Pyrénées Ariégeoises offre à chaque producteur qui bénéficie

de la marque un espace, une page à son image sur le site.

Figure 14 : Exemple d’un espace perso de producteur sur un site « marque » - PNR des

Pyrénées Ariégeoises.

57

Source : Site de la marque Parc, PNR des Pyrénées Ariégeoises [En ligne] Disponible sur :

< http://produits-parc-pyrenees-ariegeoises.fr/ > (Consulté le 25-03-2014)

Monsieur [Z], chargé de mission dans un PNR, nous explique en quoi le fait de proposer

une telle offre peut aider les producteurs de pays (Annexe C) :

« Notre site internet, il développe une page dédiée pour chaque

producteur. Donc certains producteurs ont déjà leur site, d’autres n’en ont

pas. Et on leur a expliqué que cette page, en validation avec nous, ils

pouvaient la personnaliser, la changer etc. On peut considérer que grâce à

nous chaque producteur a une page internet et on peut communiquer sur

cette page-là. »

1.2 Les sites dynamiques et le commerce en ligne

Le site web dynamique inclut des données modifiables et des pages construites « à la

demande » pour le visiteur, grâce à des informations extraites dans une ou des bases de

données.

La mise à jour est ainsi simplifiée, car le site dynamique permet d’ajouter du contenu,

des actualités, de gérer une base de données de produits et de proposer de la vente en ligne,

58

des bons de commande (Figure 15)… La création et/ou la gestion d’une base de données

de clients est aussi facilité, avec la possibilité pour les gérants du site d’en extraire des

caractéristiques précises, et ainsi de permettre un meilleur ciblage.

Figure 15 : Exemple d’un site dynamique d’une ferme qui propose de la vente en ligne

– La Ferme Elizaldia

Source : Site de la Ferme Elizaldia [En ligne] Disponible sur : < http://www.charcuterie-en-ligne.com/ > (Consulté le 26-03-2014)

Contrairement aux sites statiques, le site web dynamique permet une véritable

interaction avec l’utilisateur. Le contenu, actualisé, est forcément plus intéressant pour

l’utilisateur, qui, s’il est satisfait de la démarche, devient un visiteur régulier. Ce processus

de fidélisation n’est pas négligeable pour les producteurs, qui saisissent parfaitement

l’intérêt d’une clientèle dévouée.

Enfin, le producteur qui ne désire pas mettre en place sa propre stratégie de

communication numérique choisit parfois de se tourner vers une plateforme existante, qui

lui demande moins d’investissement de départ et moins de gestion à long terme. Il s’agit

aussi d’une stratégie internet dans le sens ou cela contribue à sa visibilité sur internet. Le

producteur prend ainsi un statut de contribuable au sein d’un projet déjà existant. C’est par

exemple le cas de La Ruche qui dit Oui ! (Figure 16), où les producteurs proposent des

produits et répondent à la demande d’une « ruche » de clients ; ou encore du « Panier des

familles », où les producteurs proposent des produits à la vente en ligne, avec livraison à

domicile (Figure 17).

59

Figure 16 : Capture d’écran du site internet de La Ruche qui dit Oui !

Source : Site de La Ruche Qui Dit Oui ! [En ligne] Disponible sur :

< http://www.laruchequiditoui.fr/ > (Consulté le 25-03-2014)

Figure 17 : Capture d’écran du site internet Le panier des familles de Nantes

Source : Site Le panier des familles - Nantes [En ligne] Disponible sur :

< http://44.lepanierdesfamilles.com/ > (Consulté le 25-03-2014)

2. Le social et les technologies mobiles

60

Nous avons vu dans la première partie que nouvelles technologies liées à la mobilité, et

les réseaux sociaux se développent et se démocratisent à grande vitesse. Par leur praticité

et leur lien fort avec le tourisme, ils constituent aujourd’hui des outils à part entière dans la

stratégie de communication.

2.1 La communication via les réseaux sociaux

Les réseaux sociaux (Figure 18), connaissent une progression toujours importante en

France. Dans ces services, l’utilisateur tient le rôle principal en étant créateur et diffuseur

du contenu auprès d’un cercle d’amis (Facebook), de connaissances (Linked In), du grand

public (Twitter).

Figure 18 : L’évolution de l’inscription sur les 3 principaux réseaux sociaux en France.

Source : Observatoire des réseaux sociaux, 2013, IFOP [En ligne] Disponible sur : < http://www.ifop.com/media/poll/2436-1-study_file.pdf > (Consulté le 20-03-2014)

La tendance étant au partage sur les réseaux sociaux, les individus partagent tout, y

compris leurs habitudes alimentaires. On parle d’ailleurs depuis quelques années du

controversé « Food porn » et son hashtag associé « #foodporn » qui désignent le partage de

photos de « malbouffe » avec ses amis sur les réseaux sociaux, ou encore des prises de

photos amateurs des plats dans les restaurants, contre lesquels certains restaurateurs se

révoltent, tandis que d’autres jouent le jeu48. Dans ce contexte d’échange, de partage,

certains producteurs, certaines structures ont vu une opportunité d’accroitre leur visibilité

48 Le partage de photos de plats sur Facebook irrite des restaurateurs du Gers, Sud-Ouest, 26 mars 2014 [En ligne] Disponible sur : < http://www.sudouest.fr/2014/03/26/pupilles-et-papilles-1504402-2277.php > (Consulté le 26-03-2014)

61

numérique. C’est par exemple le cas de Ferm’envie, une enseigne regroupant 4 jeunes

producteurs de la banlieue paloise qui ont fait le choix de communiquer régulièrement à et

avec leur groupe de fans sur Facebook (Figure 19) :

Figure 19 : Capture d’écran de la page et d’un post sur la page Facebook de Ferm’envie

Source : Profil Facebook de Ferm’Envie [En ligne] Disponible sur : < https://www.facebook.com/pages/FermEnvie-votre-magasin-fermier/650877928278917?fref=ts >

(Consulté le 27-03-2014)

D’autres structures font le choix de s’orienter vers d’autres réseaux sociaux, car ils

présentent tous des avantages et des inconvénients différents, et touchent une cible

singulière. Par exemple, La Ferme Guy Rivest au Québec a fait le choix de l’effet « bouche

à oreille » de la plateforme sociale de micro-blogging Twitter (Figure 19) :

62

Figure 20 : Capture d’écran du profil Twitter de la Ferme Guy Rivest

Source : Profil Twitter de la Ferme Guy Rivest [En ligne] Disponible sur : < https://twitter.com/fermeguyrivest > (Consulté le 27-03-2014)

La communication via les réseaux sociaux permet entre autres de garder un contact

fréquent avec ses consommateurs, de les conseiller. Cet échange joue un rôle important

dans la fidélisation, notamment pour la clientèle de passage que constituent les touristes de

l’espace rural, qui ne se déplacent que quelques fois par an, et qui peuvent tout de même

suivre l’actualité de producteur ou du collectif le reste de l’année sur le réseau social.

Cet échange facilité avec les touristes permet également d’avoir des retours plus

facilement sur les produits et sur la compagnie, et de répondre par un argumentaire ou un

geste commercial. Mesurer les retombées d’une action, comme par exemple le lancement

de produit.

Enfin, la communication via les réseaux sociaux présente l’avantage d’être, le plus

souvent, gratuite (hors achat d’espaces pub).

Cependant, c’est un moyen de communication chronophage : il est long de conquérir les

cibles et cela demande un véritable travail motivé. De plus, certains réseaux sociaux sont

réputés pour leur non-respect de la confidentialité des informations publiés. Faire attention

et prêter intérêt à tout ce qui engage la responsabilité des producteurs sur les sites.

2.2 La mobilité au service des producteurs et des touristes

63

Le périphérique mobile (smartphone, tablette) est fortement plébiscité par une grande

partie de la population, et donc des touristes. Comme nous l’avons vu en partie I,

l’avènement des smartphone fait exploser la consommation d’internet mobile et de m-

commerce. Ces éléments sont d’autant plus marqués lors d’un voyage ou le mobile devient

de plus en plus la seule interface du touriste avec le web : le touriste s’encombre de moins

en moins d’un ordinateur en voyage, le smartphone ou la tablette offrant dorénavant les

mêmes performances pour la recherche d’informations, tout en étant plus transportables).

Il existe 3 façons pour les producteurs, ou les intermédiaires de se positionner sur

mobile :

a) Le site web mobile est une interface alternative d’un site web, adaptée au format

mobile, vers laquelle le visiteur est redirigé lorsque le visiteur est identifié comme

utilisateur d’un périphérique mobile. Le contenu reste inchangé, c’est la mise en

page qui est différente pour s’adapter à l’écran du mobile. C’est assurément la

solution la moins coûteuse à développer. C’est aussi la plus limitée en termes de

possibilités. (Figure 20)

Figure 21 : Aperçu du site web mobile (responsive design) de la maison de vins

d’Alsace Trimbach sur un smartphone (Nokia Lumia 620) :

64

Source : site web de Trimbach [En ligne] Disponible sur : < http://www.trimbach.fr/domaine-trimbach/ > (Consulté le 28-03-2014)

a) La « web App » est une solution intermédiaire, qui présente de fortes similitudes

avec l’application native, mais qui est codée en langage web et qui n’est accessible

qu’en ligne, avec une connexion internet. Rien n’est ainsi installé sur le téléphone de

l’utilisateur, et aucune mise à jour manuelle de la part de l’utilisateur n’est

nécessaire.

b) L’application native est une application mobile à part entière, téléchargeable via les

« App Stores » propres à chaque système d’exploitation mobile (App Store, Google

Play, Windows Phone Store…) et qui est ensuite téléchargée et stockée sur le

périphérique de l’utilisateur. Contrairement aux deux autres, elle ne nécessite pas

forcément une connexion internet pour pouvoir fonctionner. Elle permet également

plus de possibilités, mais son développement est fastidieux et coûteux. (Figure 21)

Figure 22 : Exemples d’applications natives – A gauche : Aperçu de l’application

mobile Les Bons Plans Terroir du Crédit Agricole (Keldelice), qui référence les

producteurs du terroir, sur une tablette (Nexus 7 2013) ; A droite : Aperçu de l’application

Bienvenue à la Ferme, sur un smartphone (Iphone 4) :

65

Source : Application mobile Keldelice par Crédit Agricole, disponible sur Google Play (Consulté le 28-03-2014) ; Application mobile Bienvenue à la Ferme, disponible sur Apple App Store (Consulté le 28-03-2014)

Le mobile présente de nombreux avantages : le secteur et les technologies évoluent

rapidement et deviennent de plus en plus performants, cette solution offre énormément de

praticité, un contenu adapté, rendu ludique et ergonomique, et compatible avec un usage

nomade. Enfin, le développement d’une application sur smartphone ou tablette permet

d’utiliser et de coupler le contenu à d’autres fonctionnalités du périphérique : GPS,

appareil photo, accéléromètre …

Néanmoins, cette solution nécessite une adaptation permanente à l’évolution et aux

technologies du mobile. Elle impose notamment la présence d’infrastructures dédiées de

qualité (réseau mobile, connexion internet). Si c’est une évidence en espace urbain, ce

n’est pas toujours le cas en espace rural, où sont pratiqués l’agritourisme et la vente de

produits locaux. Enfin, la mise en place d’une stratégie de communication sur

66

périphériques mobiles est encore très couteuse, car le développement est plus complexe et

moins accessible que celui des sites web.

En raison des difficultés de cette solution qui est encore relativement récente et qui se

démocratise peu à peu, rares sont les petites structures qui s’orientent vers une stratégie

mobile. Les applications mobiles concernent plutôt les structures qui ont les moyens

d’envisager un tel développement.

3. Les outils et technologies de demain dans ce domaine

Nous avons pu voir précédemment que certaines technologies sont actuellement

« mûres » tandis que d’autres se démocratisent peu à peu, et que d’autres n’en sont qu’à

leurs balbutiements. Il est évident que les technologies de l’information et de la

communication vont continuer à se développer, avec, au cœur de cette évolution, le

consommateur. Dans le cas de l’agritourisme et de la vente directe, les transformations à

venir vont s’effectuer autour et en fonction du touriste-consommateur.

3.1 L’évolution des technologies actuelles

Dans les tendances pour les années à venir, nous pouvons avec très peu de doutes parier

sur une démocratisation encore plus importante de la mobilité, avec une pénétration

importante de smartphone, de tablettes sur le marché français (Plus de 60% de pénétration

prévus pour 2015 selon une étude ZenithOptimedia49). Liées à cette évolution, les

techniques de codage d’applications mobiles devraient se simplifier davantage (L’interface

Jquery Mobile tente par exemple de simplifier le processus de création d’application au

maximum et se développe à grande vitesse) pour s’ouvrir au plus grand nombre.

Le smartphone, par son aspect connecté et les autres fonctionnalités qu’il propose, est

un assurément une solution capitale dans le futur du e-tourisme.

Monsieur [Z], chargé de mission dans un PNR, nous explique un exemple de stratégie

possible que permet la mobilité (Annexe C) :

49 ZenithOptimedia, New Media Forecasts, février 2013, [En ligne] Disponible sur : < http://www.zenithoptimedia.com/zenithoptimedia-publishes-new-media-forecasts/ > (Consulté le 28-03-2014)

67

« Donc prochainement je pense qu’on va mettre un système de QR code,

qui permettra au producteur de mettre sur son produit le QR code et les

gens flasheront directement ils tomberont sur la page du producteur qui est

sur notre site internet.»

Ce sont ces fonctionnalités techniques apportées par l’outil (GPS, accéléromètre,

appareil-photo / caméra, puces RFID, paiement par NFC …), qui, couplées à un contenu

de qualité et adapté à un usage en déplacement, contribuent à bâtir un expérientiel de

voyage significatif.

Le social n’est pas non plus à négliger car le web évolue vers un système de plus en

plus connecté, où l’utilisateur a une place très importante, et où le participatif est au cœur

d’un espace de plus en plus personnalisé et proche de cet utilisateur (web 3.0). Là aussi, le

partage lié à l’expérientiel de voyage n’en sera sue plus présent : on observe déjà la

recrudescence de partage de contenu média (photos, vidéos) ou d’avis liés au voyage

(fréquentation du site d’avis touristiques TripAdvisor en forte hausse).

3.2 Les technologies futures

Au-delà de ces évolutions actuelles vont se développer de nouvelles technologies,

accompagnées de nouvelles solutions, de nouvelles nécessités concernant la présence en

ligne de tous les acteurs, de la vente de proximité, de l’agritourisme, du tourisme et des

autres secteurs de marché.

Si l’énorme potentiel de la réalité augmentée dans la valorisation du patrimoine

culturels des territoires a par exemple été prouvé : visites de ruines re-modélisées,

interaction dans des musées (Perez, 2013, p.58), son intérêt dans le secteur de

l’agritourisme, une fois perçu, pourrait ouvrir la porte à de nouvelles perspectives. Dans le

cas des produits de pays, c’est l’aspect dématérialisé de la ressource que le producteur

cherche à valoriser et à distribuer, qui pose problème. Si certains supports traditionnels

permettent des actions marketing dans ce sens (échantillons de parfums, languettes de

goûts, matériaux à textures…), il est malheureusement impossible de transmettre un goût

ou une odeur via les TIC pour l’instant. En revanche, au vu de l’évolution à grande vitesse

du secteur des TIC, si les technologies évoluent vers ce partage, cette transmission des

sens, alors il ne fait aucun doute que les producteurs de pays s’empareront de ces solutions

pour communiquer la qualité évidente de leurs produits.

68

Conclusion de la Partie II

Cette seconde partie nous aura permis de dire que les TIC représentent un véritable

moyen pour les producteurs de communiquer, à la fois sur leur activité, leur offre, leur

produit, et parfois proposer certains services comme la vente en ligne, aux touristes. Au-

delà de cet aspect, nous retiendrons également que les TIC peuvent valoriser le territoire à

travers l’alimentation lorsqu’elles mettent en valeur la qualité des produits du terroir, et les

savoir-faire des producteurs de pays.

En revanche, nous avons également pu voir que la connaissance comme la maitrise de

ces outils n’est pas encore aisée pour les producteurs, car leur grande diversité et leur

complexité relative sont des freins à leur utilisation dans ce milieu.

Enfin, nous avons pu constater que la mise en réseau, tout comme la formation des

producteurs, peuvent être des solutions pour palier à ces difficultés, et que l’appropriation

de l’outil par les producteurs ne se fera que lorsqu’ils auront bien cerné les caractéristiques

et les intérêts de cet outil pour leur activité. La démocratisation progressive des TIC

entraine assurément une coopération plus étroite entre les producteurs de pays et ces

technologies, et qui continuera de se développer dans les années à venir.

69

Partie III -

CAS D’ETUDE –

La Marque Parc du Parc Régional Naturel

des Pyrénées Ariégeoises

70

Introduction de la Partie III

La deuxième partie nous a permis de démontrer que les TIC peuvent accompagner les

producteurs dans leur processus de valorisation du patrimoine du territoire à travers leur

activité, lorsque celles-ci sont utilisées à bon escient et conformément aux attentes, au

objectifs des producteurs comme des touristes.

Afin de valider notre réflexion, et de soutenir nos hypothèses, nous allons analyser dans

cette troisième et dernière partie un cas pratique, pour concrétiser notre démarche en

l’appuyant sur un exemple concret.

Pour cet exercice, notre terrain d’application sera le PNR des Pyrénées Ariégeoises, qui

à travers sa démarche de la Marque Parc, valorise les savoir-faire des producteurs du

territoire.

71

Chapitre 1 - Le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises

1. L’Ariège, présentation du territoire touristique

Figure 23 : Carte de l’Ariège

Source : Grands sites, Tourisme Ariège-Pyrénées, [en ligne] Disponible sur: <http://www.grands-sites-ariege.fr/> (Consulté le 03-03-2014)

« Emmène-moi là-bas »50

1.1 Approche générale du territoire ariégeois

L’Ariège tient une place centrale dans la chaîne des Pyrénées. Le département, au sud

de la région Midi-Pyrénées, est frontalier avec l’Espagne et la Principauté d’Andorre, et

avec les départements de l’Aude, de la Haute-Garonne, et des Pyrénées-Orientales.

Elle occupe une superficie de 4 890 km² et comptabilise 148 568 habitants, soit environ

30.38 h/km²51, ce qui en fait l’un des départements les moins densément peuplés de France.

50 Slogan D’Ariège-Pyrénées, Agence de Développement Touristique de l’Ariège.

72

Les villes les plus importantes du département sont Pamiers, Foix (Chef-lieu du

département, à 80 kilomètres au sud de Toulouse), Lavelanet et Saint-Girons.

On découpe généralement l’Ariège en 4 Pays 52: le Pays du Couserans à l’ouest, le Pays

de Foix Haute-Ariège au sud, le Pays des Portes d’Ariège au nord, et le Pays des Pyrénées

Cathares à l’est.

L’économie du département, fragile, était autrefois basée sur l’industrie, aujourd’hui

délaissée. En 2013, le taux de chômage y était de 13.4%53.

1.2 Le tourisme en Ariège : un patrimoine riche.

Le territoire ariégeois héberge un patrimoine riche et varié. C’est une terre d’histoire, de

valeurs, qui possède une véritable identité.

On peut tout d’abord noter un patrimoine naturel remarquable et une grande variété de

paysages, des collines du nord du département jusqu’aux hautes montagnes et profondes

vallées de Haute-Ariège, en passant par le piémont des Prépyrénées au centre. Ces

éléments permettent la pratique d’un tourisme sportif varié : la randonnée, les sports

aquatiques, les sports de montagne comme l’escalade et l’alpinisme, le canyoning, le VTT,

le ski ainsi que les autres formes de tourisme blanc, avec 5 stations ariégeoises, et enfin le

tourisme de bien-être grâce à la présence de sources d’eau chaudes.

Le patrimoine culturel en Ariège est important, puisqu’on y retrouve des traces

humaines datant de 40000 ans avant notre ère. Le territoire est ainsi particulièrement

marqué par la préhistoire, avec plusieurs grottes abritant de l’art rupestre, et par l’époque

médiévale et le catharisme avec la présence de plusieurs châteaux. L’Ariège compte 8

Grands Sites regroupés dans une seule et même collection : « Collection Ariège, 14 000

ans d’histoire ». Aujourd’hui, l’Ariège est toujours au cœur d’itinéraires culturels : Chemin

de Bonshommes, Chemin de Saint-Jacques de Compostelle.

51 Comité Régional du Tourisme de Midi-Pyrénées. Les départements [En ligne] Disponible sur : < http://www.tourisme-midi-pyrenees.com/accueil/decouvrir/midi-pyrenees-en-resume/departements-de-midi-pyrenees > (Consulté le 28-03-2014) 52 Agence de Développement Touristique d’Ariège-Pyrénées [En ligne] Disponible sur : < http://www.ariegepyrenees.com/accueil/decouvrir-l-ariege/nos-territoires.aspx > (Consulté 27-03-2014) 53 INSEE : Taux de chômage localisé par département – Ariège [En ligne] Disponible sur : < http://www.bdm.insee.fr/bdm2/affichageSeries.action;jsessionid=07FD6DCDFD43F080D525FB7CBCF4E4D2?recherche=idbank&idbank=001515874&codeGroupe=713 > (Consulté le 27-03-2014)

73

Enfin, le patrimoine immatériel est également un atout majeur du territoire qui profite

d’un héritage occitan, et qui cherche à valoriser cette identité. L’Ariège cherche aussi à

valoriser les métiers et les savoir-faire uniques d’antan.

A ce titre, la valorisation du patrimoine alimentaire du territoire joue aussi un rôle

important. L’Ariège possède un grand nombre de producteurs qui s’efforcent de faire

perdurer la qualité des produits du terroir, et est représentée par moultes recettes : l’azinat

(soupe au chou), les flocons d’Ariège (meringue fourrée de pralin), le millas (dessert de

farine de maïs), la croustade aux pommes du Couserans….

2. Le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises

Figure 24 : Carte du PNR des Pyrénées Ariégeoises

Source : Site officiel de la Fédération des Parcs naturels régionaux de France [En ligne] Disponible sur : < http://www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr/fr/decouvrir/parcs.asp?op=parcs-identite&id=46 >

(Consulté le 28-03-2014)

2.1 Présentation du PNR.

Le PNR des Pyrénées Ariégeoises se situe à l’ouest du département de l’Ariège, duquel

il occupe environ 40% (2465km²). Il regroupe 30% de la population ariégeoise, soit 43000

habitants en 2009, répartis sur 142 communes.

74

Il fut le 46ème PNR de France à sa création en mai 200954. Il a pu bénéficier d’un

programme de financement européen LEADER, ainsi que de soutiens de la Région Midi-

Pyrénées et de l’ADEME.

Aujourd’hui, le PNR est géré par un Syndicat Mixte qui a pour mission d’ « animer et

de coordonner la mise en œuvre de la Charte du Parc 55 ».

2.2 Objectifs et axes stratégiques du PNR

Dès l’origine du projet, les enjeux qui feraient l’objet du parc étaient définis : Il

s’agissait de préserver le patrimoine du territoire, d’anticiper à plusieurs échelles et dans

plusieurs secteurs les conséquences du changement climatiques, participer au redressement

économique du territoire rural qui constitue le PNR, la réunion et la gestion de tous les

éléments du territoire à l’origine d’une certaine « identité culturelle territoriale », un

programme concret et efficace sur la thématique de l’habitat, et la cohésion générale du

territoire en rapprochant, en créant des liens entre ses acteurs, et en les impliquant dans la

vie locale. 56

Pour parvenir à matérialiser ces aspects, 3 axes stratégiques de développement furent

instaurés : La promotion du développement durable sur le territoire ; la sensibilisation, la

valorisation, et la préservation du patrimoine ; et le renforcement de la cohésion du

territoire et de ses acteurs atout d’une identité commune.57

3. Le Projet Marque Parc

La Marque Parc du PNR des Pyrénées Ariégeoises fût créée en 2011. Il s’agit d’un outil

de développement et de valorisation économique, sociale et environnemental, traduit par

une marque commune apposée à des produits fabriqués ou à des services fournis dans le

PNR.

3.1 Une marque qui regroupe, qui identifie

54 Pays d’Ariège-Pyrénées. Le PNR [En ligne] Disponible sur : < http://www.leader-pays-ariege.org/Parc-Naturel-Regional-Pyrenees-Ariegeoises > (Consulté le 29-03-2014) 55 Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises. Le Syndicat Mixte [En ligne] Disponible sur : < http://www.parc-pyrenees-ariegeoises.fr/Le-Syndicat-Mixte > (Consulté le 29-03-2014) 56 Pays d’Ariège-Pyrénées. Le PNR [En ligne] Disponible sur : < http://www.leader-pays-ariege.org/Parc-Naturel-Regional-Pyrenees-Ariegeoises > (Consulté le 29-03-2014) 57 Ibid.

75

La Marque Parc regroupe aujourd’hui des acteurs du territoire sous 3 logos différents :

Figure 25 : Différents logos et gammes de la Marque Parc

Source : Site de la Marque Parc du PNR des Pyrénées Ariégeoises [En ligne] Disponible sur : < http://produits-parc-pyrenees-ariegeoises.fr > (Consulté le 25-03--2014)

a) Les Produits (26 producteurs), avec les jus de fruits, confitures, sorbets ; les miels et

produits de la ruche ; les légumes et confits végétaux ; le porc (pâté, jambon,

saucisson) ; les volailles (confit, magret, foie gras) ; les Vins d'Ariège.

b) L’Artisanat, avec les objets en bois et la vannerie (5 artisans).

c) L’Hébergement avec les Chambres et les Tables d’hôtes, et les gîtes (39 hôtes).58

Pour les producteurs, la Marque Parc est un gage de la qualité de leur travail et de leur

savoir-faire, car elle finalise le respect de la Charte du PNR. Elle représente également un

outil de promotion pour l’exploitation, et l’aide à se positionner.

Pour le consommateur, c’est la garantie d’une certaine qualité de produit, et de

participer à la défense d’un territoire en contribuant au maintien et au développement de

l’activité des producteurs du territoire.

3.2 La Marque Parc : une stratégie de communication numérique maitrisée

Pour valoriser cette marque, le PNR des Pyrénées Ariégeoises a mis à disposition du

grand public un site internet dédié début 2014.

58 Marque Parc du PNR des Pyrénées Ariégeoises [En ligne] Disponible sur : < http://produits-parc-pyrenees-ariegeoises.fr > (Consulté le 25-03-2014).

Savoir-faire

76

Le site a la vocation de diffuser ce patrimoine et ces producteurs auprès des touristes du

PNR. Il offre notamment aux producteurs une page personnelle et personnalisable, qui,

pour la plupart, constitue quasiment leur seule présence en ligne. Sur ces pages figurent les

produits, leur tarif et les informations pratiques pour se les procurer, le contact avec les

producteurs. Il est en ce sens un précieux outil de communication, de diffusion et de

valorisation, comme nous avons pu le voir dans la première partie.

Cette stratégie de présence en ligne n’a pas pour vocation de proposer de la vente en

ligne. Ce n’est pas la vocation du PNR, qui valorise les producteurs, respecte leur

autonomie et leur indépendance, et veut développer l’échange et le partage autour de ces

thématiques. En plus de ce positionnement, la vente en ligne requerrait des moyens

(humains, matériels, financiers) supplémentaires : stockage de marchandises, livraison …

Le site est donc ergonomique, présente de grands visuels de qualité pour attirer l’œil des

visiteurs et valoriser les produits (Figure 24). Il est accessible en français depuis les

ordinateurs et les mobiles, et le PNR prévoit dans le futur de d’innover en développant par

exemple une solution de marquage des produits à l’aide de QR codes renvoyant sur les

pages producteurs.

Figure 26 : Le site internet de la Marque Parc du PNR des Pyrénées Ariégeoises

Source : Site de la Marque Parc du PNR des Pyrénées Ariégeoises! [En ligne] Disponible sur :

< http://produits-parc-pyrenees-ariegeoises.fr/ > (Consulté le 24-03-2014)

77

Chapitre 2 – Méthodologie d’étude de terrain

Dans ce chapitre nous allons mettre en place une méthodologie d’enquête terrain qui

nous permettra, dans une phase de recherche, de valider les différentes approches que nous

avons pu voir en partie 2, en les appliquant au cas du PNR des Pyrénées Ariégeoises. Pour

cela, nous allons procéder de manière organisée, avec plusieurs enquêtes adaptées aux

prospects.

1. Observation et inventaire des ressources du territoire

Dans un premier temps, il est nécessaire d’étudier le territoire pour comprendre les

fondements du projet. C’est cette étude qui permettra de construire un inventaire exhaustif

des ressources du territoire, qui par la suite facilitera la compréhension du terrain d’étude

dans son ensemble, pour envisager des solutions adaptées, des bilans et la définition de

nouveaux objectifs sur le long terme.

Pour cet inventaire, il faudra tout d’abord définir le PNR : ses caractéristiques, sa

géographie, son histoire, cette base permettra de définir l’approche qu’il est nécessaire

d’adopter pour bâtir l’inventaire des ressources agritouristiques du territoire.

En considérant cet aspect, il faudra lister les éléments qui constituent la ressource de la

Marque Parc :

- Les recettes traditionnelles,

- Les réalisations artisanales,

- La liste des producteurs présents,

- La liste des producteurs pratiquant déjà une activité agritouristique,

- La liste des établissements d’accueil privé,

- La liste des particuliers proposant de l’hébergement / des tables d’hôtes,

- La liste des artisans,

- La liste des structures touristiques publiques et privées,

- La liste des groupements d’acteurs agricoles,

- La liste des groupements d’acteurs touristiques.

78

Pour mener à bien notre étude, il est important d’intégrer la population locale à ce

projet, sachant que l’un des axes fondamentaux de l’établissement d’un PNR est le respect

et le bien-être des administrés. Il est indispensable de réaliser une étude de la population

locale afin de réaliser une enquête concernant leur ressenti vis-à-vis du PNR en lui-même,

des ressources patrimoniales du territoire, de leur identité, de leur consommation de

produits locaux, et du tourisme sur leur territoire.

Il est enfin nécessaire d’analyser la fréquentation touristique du territoire, en analysant

les cibles, leurs attentes, leur comportement sur place et leur consommation.

2. Recueillir des données qualitatives pour cerner les intérêts, les attentes des

producteurs, des locaux, des acteurs, et les limites du projet

Après avoir réalisé cet inventaire, il faut élaborer différentes méthodes de recueil de

données qui nous permettront de confirmer ou d’infirmer nos hypothèses.

Nous allons tout d’abord mettre en place des guides d’entretiens qui serviront au recueil

de données qualitatives. Ces données sont à l’origine de pistes de réflexion autour du

projet, et offrent la possibilité de prendre en compte tous les ressentis des concernés avant

de mettre en place le projet.

2.1 Sélection des prospects

Pour ces entretiens, il faudra obtenir les ressentis d’acteurs concernés : pour cela, il sera

nécessaire d’interroger :

a) La population : pour comprendre les enjeux et les attentes de l’établissement

d’une marque commune. Pour prendre en compte les différents aspects de cette

question, il convient d’interroger un panel varié : âge différent, statut, emploi,

commune… Pour un résultat exhaustif, une liste de 5 prospects

b) Les producteurs concernés : C’est ceux qui sont le plus concernés par la mise en

place de cette marque commune. Le fait de les interroger va aider la réflexion

sur leurs attentes afin de s’assurer qu’ils perçoivent l’intérêt de ce regroupement

et de cette identification. Pour représenter tous les corps de métiers concernés,

et comme il s’agit des acteurs au cœur de cette démarche, une dizaine

79

d’entretiens permettraient une vision pluridisciplinaire du projet, avec un regard

sur les différentes problématiques qu’il implique.

c) Les acteurs de cette mise en réseau : pour appréhender la démarche dans son

ensemble, les axes de développement principaux, les projets pour l’avenir, ses

limites, les freins rencontrés, l’intérêt pour les différents impliqués … Un ou

deux entretiens seulement avec les personnes en charge du projet dans la

structure qui gère le PNR.

d) Les élus locaux, pour les mêmes éléments avec une approche politique de la

question, en cernant ce qu’implique la création de ce projet à l’échelle politique

locale. Là aussi, une ou deux consultations d’élus locaux sur le PNR devraient

permettre une vision complémentaire du projet.

e) Quelques touristes : pour étoffer les résultats de l’enquête quantitative et se

rendre compte des réelles motivations des touristes. Là encore, un ou deux

entretiens devraient suffire. Il s’agira de touristes choisis au hasard dans une

base de données fournie par les structures institutionnelles de tourisme et les

centrales de réservation : ADT, CDT ou CRT.

2.2 Mise en place de l’entretien, exemple de guide

Au vu des différentes catégories d’acteurs que nous allons interroger, il est évident que

nous n’allons pas proposer à tous ces acteurs le même entretien. Les avis que nous

cherchons à recueillir étant sensiblement différents, il faudra établir un guide d’entretien

propre à chaque catégorie. Les entretiens seront semi-directifs, pour laisser la place aux

explications des différents interrogés.

Pour la population, les questions seront orientées vers ce qu’ils pensent de leur

territoire, de leur identité, de leur patrimoine, en quoi celui-ci est-il représentatif des

valeurs locales, leur consommation de produits locaux, leur rapports avec les

producteurs…

Pour les producteurs, les questions posées seront axées sur leur métier, la qualité de leur

travail et des savoir-faire qui l’entourent, de leur représentation du patrimoine et de leur

conscience ou non à y appartenir, de l’intérêt qu’ils perçoivent dans la démarche, de leurs

80

attentes du projet, de leur développement futur ou de leurs souhaits en matière de

communication…

Pour la structure chargée du projet, les questions seront destinées à comprendre les

fondements du projet, ses origines, les enjeux qui y sont liés. Cet entretien est plutôt à faire

en début d’étude car il permet une vision globale du projet.

En ce qui concerne les élus locaux, les questions porteront sur le territoire et ses

spécificités, sur l’identité et sur les questions, enjeux, limites politiques à échelle

communale, intercommunale ou territoriale du projet.

Enfin, pour les touristes, le but des questions sera de cerner leurs différentes attentes et

motivations lors de leur voyage, leur consommation de produits locaux, leur

consommation en matière de numérique, les avantages et les inconvénients qu’ils

perçoivent dans la démarche…etc.

La durée des entretiens sera fixée aux alentours de 45 minutes. Cette durée permet aux

interrogés de répondre aux questions de manière étoffée en ajoutant des éléments

complémentaires ou non prévus au départ.

Voici un exemple de guide d’entretien (Annexe E). Nous avons choisi de prendre celui

pour la structure chargée du projet, car c’est l’entretien qui sera mené en premier lieu.

3. Recueillir des données quantitatives pour des statistiques générales sur les attentes

et la perception des touristes.

Pour compléter cette étude, il est intéressant de proposer une enquête quantitative, pour

avoir des statistiques générales sur les différents aspects du développement du projet, afin

de dégager les caractéristiques des clientèles touristiques potentielles. Les données qui

seront récoltées serviront de base solide pour les préconisations, les campagnes et les

statistiques liées au projet.

3.1 Sélection des prospects

Ce questionnaire sera distribué aux touristes qui fréquentent le territoire, pour connaitre

leurs attentes en terme d’offre agritouristique et leur consommation établie ou possible de

produits alimentaires locaux via les circuits courts.

81

Dans un souci d’exhaustivité des réponses, une base de 100 prospects est nécessaire. Il

s’agira, comme pour l’entretien qualitatif, de touristes sélectionnés au hasard dans une base

de données fournie par les institutionnels du tourisme et les centrales de réservation.

Les interrogés devront aussi être de profils variés, pour voir si la demande est homogène

et collective, ou si, au contraire, des critères particuliers se dégagent selon des segments

identifiés.

3.2 Mise en place d’un questionnaire, exemple de questionnaire.

Le questionnaire (Annexe F) qui sera mis en place comportera des questions plutôt

concrètes et axées sur les motivations du touriste, après une brève partie pour établir le

profil du touriste. Il sera découpé en plusieurs catégories :

- Votre profil : tranche d’âge, situation familiale, CSP

- Votre consommation de numérique : Fréquence d’utilisation d’internet, fréquence

d’utilisation du mobile, achats sur internet, achats sur mobile, consultation d’internet

avant, pendant et après le voyage….

- Vos habitudes alimentaires chez vous et en voyage : Fréquence d’achat et de

consommation de produits locaux via les circuits de proximité, découverte de

produits, de recettes locales en voyage, volonté d’apprendre, etc.

- Vos déplacements au PNR des Pyrénées Ariégeoises : avis sur le parc, fréquence,

prévisions de nouveau voyage …

- La Marque Parc du PNR & son site internet : connaissance de la marque et de son

logo, qu’est-ce qu’évoque la marque, que pensez-vous du site internet, auriez-vous

apprécié une expérience similaire sur mobile ….

La durée du questionnaire, pour que celui-ci soit exhaustif, sera d’une demi-heure

environ. C’est une durée relativement longue pour un questionnaire, mais nécessaire pour

aborder la totalité des éléments qui composent le sujet.

Le questionnaire sera diffusé sur internet, pour ne toucher que des cibles

potentiellement concernées par la démarche de valorisation de la Marque Parc sur internet.

82

Conclusion de la Partie III

En adéquation avec les hypothèses de la deuxième partie, nous avons préparé dans cette

troisième partie l’étude d’un cas précis correspondant à notre problématique : le cas du

PNR des Pyrénées Ariégeoises. Par manque de temps, nous ne pourrons pas mener à bout

cette étude.

La suite logique de l’étude passait par la réalisation des entretiens, leur retranscription et

leur analyse, puis par la diffusion du questionnaire sur internet via le service Google

Forms, suivi de l’analyse des données récupérées dans ce même logiciel ou en passant par

un logiciel intermédiaire d’analyse de données.

De plus, le PNR et sa Marque Parc étant encore jeunes, il était difficile de se procurer

certaines données à son sujet.

Les éléments et les caractéristiques ainsi récupérées auraient permis de démontrer ou

d’infirmer les hypothèses. On aurait ainsi pu observer les différentes perceptions d’un tel

projet de la part de tous les acteurs concernés.

Nous avons quand même pu voir que le parc met en pratique certains aspects de nos

hypothèses que nous avons soulevé dans notre deuxième partie (Regroupement des

producteurs au sein d’une seule et même marque, utilisation d’un site vitrine car conforme

à la stratégie du PNR, projets d’innovation…).

83

CONCLUSION GENERALE

Motivé par les TIC par notre formation à l’entrée en Master 1, nous étions partants pour

orienter ce travail de recherche universitaire au patrimoine alimentaire, qui nous passionne

depuis longtemps. La principale difficulté fut d’associer les deux thématiques, en

définissant un terrain d’approche. C’est finalement l’approche de la communication qui fût

choisie pour cet exercice, car elle permettait l’élaboration d’un travail plus concret, illustré

de plusieurs exemples. Ainsi fut définie la question de départ, vers laquelle nous avons axé

nos recherches : En quoi les NTIC peuvent-elles accompagner la valorisation du

patrimoine alimentaire d’un territoire ?

Après avoir défini les notions alimentaires et rappelé leur lien au tourisme, et établi

parallèlement l’idée de communication touristique via les TIC, une seconde approche

s’imposait pour cadrer notre travail. Ainsi avons-nous intégré à ce travail les circuits de

proximité, qui permettaient d’ajouter un aspect « terrain » non négligeable. La phase de

recherche, les entretiens exploratoires et les discussions avec notre maître de mémoire ont

permis de définir et de cadrer ce travail, en établissant les liens logiques entre les

différentes composantes.

Afin de répondre à la problématique, qui intégrait tous ces concepts, nous avons

proposé et analysé trois hypothèses, trois pistes de réflexion qui ont constitué le fond de

notre deuxième partie. Nous avons donc expliqué en quoi la mise en réseau, la

sensibilisation et la formation des producteurs de pays joue un rôle essentiel dans la

valorisation de leur activité et dans la diffusion de leurs produits. Nous avons ensuite

analysé la demande, les objectifs des touristes et des producteurs, puis évoqué les

différents avantages et inconvénients de l’utilisation des TIC par ces ambassadeurs du

terroir. Enfin, nous avons parlé des différents moyens de communication numérique à leur

disposition.

La présence d’un PNR jeune, avec une marque de produits locaux en développement, et

un patrimoine riche et varié a motivé le choix du PNR des Pyrénées Ariégeoises comme

terrain d’étude pour notre troisième partie. Même si le parc et sa marque sont jeunes, cette

analyse de cas a pu permettre de vérifier plusieurs hypothèses car de nombreuses initiatives

ont été lancées dans le sens de la valorisation du patrimoine alimentaire et des producteurs,

notamment via les TIC avec le lancement d’un site internet dédié.

84

Ce travail de recherche a été très enrichissant à plusieurs abords, dans le sens où il nous

a permis de mettre en œuvre une véritable méthodologie de travail, d’être en mesure de

mener une phase de recherche concrète, efficace et pluridisciplinaire. Il était d’autant plus

intéressant qu’il constitue un lien et un atout pour notre projet professionnel, que nous

souhaitons axer sur ces mêmes thématiques.

Dans les limites que nous avons pu rencontrer, la principale consistait à ne pas laisser de

côté l’aspect touristique de la réflexion, qui s’est plusieurs fois retrouvé en marge du

travail et des pistes de recherche. Nous avons à chaque fois tâché de la réintégrer dans

l’optique de conserver ce lien entre tourisme, développement et territoire.

L’approche du marketing et de la communication touristique appliqués à l’alimentaire,

essentielle à notre sujet, ferait aussi l’objet d’un travail bien plus précis, complet,

documenté et illustré de nombreux exemples, si un format plus « souple » le permettait.

Une autre approche était également possible pour notre sujet, avec laquelle nous avions

hésité : celle des capitales et des régions gourmandes, notion déjà très creusée par Julia

Csergo, et vers laquelle nous pourrions nous orienter en deuxième année.

Pour conclure, nous pouvons nous interroger sur la maitrise de l’outil TIC par les

producteurs de terroir. Alors qu’il représente clairement une part très importante de

l’avenir de la communication touristique, comment démocratiser cet outil en milieu rural ?

Comment sensibiliser les producteurs a ses impacts, à l’intérêt qu’ils ont à le déployer ?

Les nouvelles générations de producteurs, qui gardent les valeurs des territoires, des

produits et de leur identité, et qui apportent avec elles ces connaissances en matière de

nouvelles technologies, détiennent-elles la clé d’une coopération plus étroite, à l’avenir,

entre producteurs de pays et stratégie numérique ?

85

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages généraux

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Dictionnaire des cultures alimentaires, Paris : Quadrige Dicos-Poche, 2012, p. 1337-1344.

ENITA/IREST, Agritourisme et développement local, ENITA Clermont-Ferrand,

Collection actes n°3, Département territoire et société, 1995, 140 p.

BRUN Johanna, LEVY Jérôme. Intégrer une stratégie internet. Premiers pas sur la toile

pour les acteurs du tourisme rural. Lempdes : Editions Source, 2003, 80 p.

BESSIERE Jacinthe, POULAIN Jean-Pierre, TIBERE Laurence, « L’alimentation au cœur

du voyage. Le rôle du tourisme dans la valorisation des patrimoines alimentaires locaux. »,

Tourisme & Recherche, Paris : Mars 2013, 177p.

BESSIERE Jacinthe et al. Tourisme et recherche, Colloque de l'association ASTRES

(Toulouse, mai 2011), Paris : Editions Espaces tourisme & loisirs, Mars 2013 - 176 pages

MOINET François, Vente directe & circuits courts, vins et produits fermiers, Paris : France

Agricole (Editions), 2010, 404p.

VIALLON Philippe et BOYER Marc, La Communication touristique, "Que sais-je" 94.

Paris : Presses Universitaires de France, 1994, 128p.

GELINET Patrice, 2000 ans d’histoire gourmande, Perrin : 2008 ; 280p.

Revues

Le repas gastronomique des Français, TDC N° 1064, 15 Novembre 2013, 50p.

Gastronomie et développement local, Mondes du tourisme N°7, Paris : Editions Espaces

tourisme & loisirs, Juin 2013 – 120p.

86

Mémoires

PEREZ Morgane. L’utilisation des TIC comme moyen de valorisation, d’animation et de

médiation des musées dits « Musée de France ». Le Cas du projet Muséomix. Mémoire

Master1 Tourisme & Développement. Foix : Université de Toulouse 2 – Le Mirail,

département ISTHIA, 2013, 112p.

TREBERN Margot. La promotion d’un territoire par la valorisation de son patrimoine

culturel immatériel. Exemple de la culture bretonne, Mémoire Master1 Tourisme &

Développement. Foix : Université de Toulouse 2 – Le Mirail, département Cétia, 2012,

135p.

87

TABLE DES ANNEXES

ANNEXE A : Répartition démographiques des utilisateurs de mobilité ............................................ 88

ANNEXE B : Entretien exploratoire, Mademoiselle Y, Etudiante en DU, et présidente d’une

association de consommateurs, 26/03/2014 ............................................................................................... 89

ANNEXE C - Entretien exploratoire, Monsieur Z, Chargé de mission dans un PNR, 25/03/2014

.......................................................................................................................................................................................... 95

ANNEXE D – Profil des consommateurs de produits fermiers en circuits courts ....................... 104

ANNEXE E – Guide d’entretien pour chargé de mission « Marque Parc » dans le PNR des

Pyrénées Ariégeoises ........................................................................................................................................... 105

88

ANNEXE A : Répartition démographiques des utilisateurs de mobilité

Source : Notre planète mobile : France, étude Google, mai 2013 [En ligne] Disponible sur : < http://services.google.com/fh/files/misc/omp-2013-fr-local.pdf > (Consulté le 12-03-2014)

89

ANNEXE B : Entretien exploratoire, Mademoiselle Y, Etudiante en DU, et présidente

d’une association de consommateurs, 26/03/2014

J’espère que ça marche… (rires) … Donc euh, donc je suis en première année de master, je

travaille sur l’alimentation et les nouvelles technologies. Et donc…Donc c’est intéressant pour

moi de rencontrer des professionnels et euh peut être des associations, des groupements de

producteurs, des producteurs… Tout ce qui va pouvoir m’aider à avancer sur mon sujet.

(rires) Donc je voulais savoir un peu qu’est-ce que c’est ton parcours, et peut-être ton

association, que tu en parles un peu…

Mademoiselle [X] : D’accord. Parcours euh… Licence TD ….euh … j’ai arrêté. Je devais être en

master 2 comme … vous ! Mais on m’a proposé du boulot donc j’ai arrêté, après j’étais sur de

l’animation événementielle sur station de ski donc je me suis spécialisée sur…. moi mon mémoire

de licence était sur les mesures environnementales dans les stations de ski.

D’accord

Mademoiselle [X] : Voilà, c’était il y a 10 ans. (rires) Bref, euh donc l’événementiel animation

environnement dans la station d’Ax d’ici. Puis je suis partie dans les Alpes… Pour faire plutôt

tourisme, accueil en office. Mais en office, tu sais, 3 étoiles, dans un truc (rires) un peu plus

sérieux qu’il y a ici. Je suis revenue après euhhh, là j’ai été dans une collectivité agent de

développement. Plus dans notre filière, finalement je suis revenue dans l’axe développement.

Voilà. Et, euh c’était des CDD de mission comme toujours. Et après j’ai fini au Conseil Général

d’ici comme chef de projet. Et maintenant le DU.

Que tu fais en parallèle ou…

Mademoiselle [X] : Non, non j’ai pris une année… Euh… Chez Pôle emploi quoi. Je fais ma

mission là-bas.

En formation continue.

Elle Ouais. Ouais, ouais. Je suis payée par pôle emploi, je suis salariée. Donc voilà. Et donc entre

temps, [X], ben ça a été le résultat d’une rencontre avec une des fondatrices, [X] a été créé par deux

producteurs… A la base qui voulaient trouver un moyen de vendre leur production locale et en

direct. Donc c’est la chevrière d’[X] et un maraîcher de [X] qui maintenant n’exercent plus. Et euh,

j’ai été /adhérente…. Puis comme j’étais super active, on va dire… (rires) Ils m’ont mis

présidente…

D’accord

Mademoiselle [X] : Pour dire au début… Et ça fait trois ans que je suis présidente. Voilà l’asso...

Donc qui n’est pas une AMAP, qui est une association de consommateurs. Parce que nous AMAP,

c’est pas possible, quoi. C’est trop contraignant.

Pour quelles raisons ?

Mademoiselle [X] : C’est trop contraignant au niveau euh…. adhérer une AMAP, c’est du

militantisme. Les gens au jour d’aujourd’hui, je pense nous là-haut ils ne sont pas dans cet esprit-là.

Tu vois ?

Ouais.

90

Mademoiselle [X] : Faire vivre un paysan sur 6 ou 1 an. Ils ne vont pas le comprendre quoi. Euh

avoir un panier avec 2 boui boui et j’en parlais encore à midi avec quelqu’un d’autre…

Comprendre qu’il faut faire vivre un paysan, moi ça me plairait hein, mais on ne peut pas l’adapter

là-haut et en plus on a une cible, c’est-à-dire, nos adhérent, certains sont saisonniers… Comme ça

on leur permet d’adhérer comme ils veulent, en fait. T’es pas obligé d’adhérer sur un an. C’est

hyper light en termes de… d’adhésion.

Sans engagement.

Mademoiselle [X] : Si, il y a un engagement mais on l’adapte en fait. Voilà. Puis c’est pas le but.

L’engagement n’est pas le but. Le but c’est de commander. C’est vraiment de faire vivre quand

même des paysans….Mais on leur assure pas leur revenu fixe sur l’année, nous. C’est ça. Nous

sommes c’est un bon de commande mensuelle, on a une quinzaine de producteurs, donc tu vois il y

a un large choix… Après bien sûr c’est des paniers de légumes et de fruits qui sont les plus

semestriels, dans le sens… euh hebdomadaire pardon, dans le sens c’est ce qui marche le plus, et

heureusement. C’est le maraîcher qui est le plus, qui est le plus actif et après t’as des produits

beaucoup plus euh.. Moins obligatoires comme des produits du corps et après c’est suivant notre

réseau perso (rires) comme ça… moi je fais venir de la vanille de la Réunion, c’est une amie à

moi… C’est plutôt un réseau qu’une asso qui fait vivre un paysan, c’est un partage de réseau, un

partage de pas de bons plans, c’est pas des bons plans, c’est de la vente quand même… Mais c’est

des réseaux directs. Et on les met en place grâce à l’asso. Voilà.

Et l’état actuel de cette association ? Y a combien de…

Mademoiselle [X] : On a 45 familles. 40-45. En sachant que comme on a cette logistique, cette

adhésion light.

On marche, moi je le vois plutôt je dirais, euh en famille active, en nombre de paniers de légumes

plutôt. C’est ça le plus intéressant par semaine. On a environ une quinzaine. Donc des super actifs,

c’est 15 familles …sur 40. Ce qui est déjà pas mal.

Oui.

Mademoiselle [X] : Ouais. Parce que bon… Il y en a ils sont là, tu sais, pour la viande, pour les

sorties d’estive ou les entrées d’estive donc euh c’est chacun ses choix. En gros. Et ça c’est quand

même euh, je trouve que c’est un bon service. Parce que bon, au moins ils achètent, les gens, et moi

le résultat, c’est que… puis le direct on le fait. C’est ça le résultat de l’asso. Bon pareil et tu vois

quand y a la foire au gras à Intermarché, euh (rires), fin tu vois le truc quoi… Nous on a une vente,

elle nous appelle Christelle, « bon voilà j’ai des colis » et hop on balance quoi, et c’est ça qui est

chouette. Direct. Après on prend aucune commission, fin c’est vraiment on prend les chèques des

bons de commande des adhérents et derrière on refait les chèques, nous aux producteurs.

D’accord et les producteurs vous les sélectionnez d’une certaine manière ?

Mademoiselle [X] : Les producteurs…On n’est pas que sur du bio parce que pour moi une

démarche bio c’est très compliqué, c’est vraiment un choix et au niveau pécunier il faut se le

permettre, voilà… Si t’es petit c’est un peu compliqué, donc c’est plutôt euh une agriculture

raisonnée. Voilà. Après on y va quoi.

C’est vous qui démarchez, c’est eux qui se manifestent ?

Mademoiselle [X] : Ca dépend… Dans les deux sens. C’est euh c’est comme je disais une histoire

de réseau. T’as des amis d’amis, ou tu rencontres des gens, t’es sur une foire genre à Baulou « ah

tiens, tu ne connais pas machin » « ah oui c’est intéressant », tu vas le voir tu parles un peu, et s’il

te plait ben tu lui proposes. Après t’as les commandes mensuelles mais t’as des ventes flash,

comment on dit... tu sais ? Ce que tu as besoin peut-être qu’une fois par an ou deux fois par an ou

91

suivant la demande, comme la vanille ou… voilà, ça c’est moins régulier. Et euh, c’est toute euh…

c’est le même système.

Et là tu es en DU, est-ce que ça a rapport avec l’assoc’ ?

Mademoiselle [X] : Euh non. Parce que comme je suis présidente, j’ai pas voulu faire mon stage et

mon projet avec. Je fais travailler un des Du sur l’élaboration du site internet. Comme moi après

souvent, je…sûrement je développerai. Moi je travaille quand même sur du… avec une de mes

productrices… Ouais. Une biscuitière qui s’est installée à Sinsat. C’est une copine à moi, je vais lui

faire le site de vente en ligne en fait. Pour permettre un service en plus, en fait. Que la vente

directe, sur le site. Donc ça a un rapport. Dans la thématique, ça a un rapport. Parce que le

numérique, ça a vraiment une grosse place quand même au niveau de la vente directe.

C’est un peu sur ça que je travaille. (rires) Euh donc au-delà de ça euh est-ce que tu penses

que la formation pour les producteurs qui veulent s’ouvrir à l’agri tourisme en fait, ça peut

jouer un rôle essentiel ou comme là le DU, est-ce que s’il y a des producteurs, est-ce que ça

peut les aider ?

Mademoiselle [X] : Ah oui, oui oui. Parce que moi déjà je leur ai proposé mes services gratos,

histoire que moi je m’exerce et que eux au moins ils aient un résultat, un plus quoi. De toute

manière, un producteur il n’a pas le temps, euh bon l’argent, ça dépend. Euh ça dépend comment il

se gère mais donc si tu peux leur mettre en place un outil numérique facile prêt à l’emploi ou au

moins ils peuvent avoir une vitrine, c’est-à-dire une visibilité sur le territoire… C’est déjà bien.

Parce que la com’ c’est pas leur truc. Les panneaux euh ça a ses limites, niveau territorial et spatial.

La toile on sait que c’est le e-commerce même… bon des fois il n’y a pas de vente en ligne, mais

on sait que c’est… en forte forte forte augmentation. Donc pour moi, c’est important.

Est-ce qu’ils peuvent se le permettre tout seul ou le fait de se regrouper…

Mademoiselle [X] : Ah bah oui…

Donc être en association, ça peut…

Mademoiselle [X] : Ben après se grouper en asso, c’est-à-dire ?

Soit en groupant les producteurs…

Mademoiselle [X] : Tu fais une plateforme, un market base quelque chose comme ça. Et ça aussi

c’est-à-dire qu’il faut qu’ils prennent le temps de se dire et s’entendre surtout de se dire bon on crée

un truc en commun et on met l’argent en commun et c’est tout ça. Ben oui, ben ça c’est super. Fin

moi j’y crois aussi.

Super en théorie.

Mademoiselle [X] : Mais voilà, il faut quand même, je pense, quelqu’un au milieu, un animateur

qui soit…. Qui soit fort pour animer tout ça. Comme pour toute animation. Euh une locomotive et

des wagons. C’est comme si tu montes un magasin, si ils montent un magasin de producteurs, c’est

pareil quoi. C’est un peu le même système. Il faut le gérer le truc, quoi.

C’est sûr. Et ils sont déjà bien occupés.

Mademoiselle [X] : C’est ça le problème. Des fois, faire juste un fly c’est compliqué. Bon après en

Ariège c’est un peu particulier.

92

Aussi pour les nouvelles technologies, hier j’ai rencontré quelqu’un au PNR [X]…qui

s’occupe de [X] et qui disait un peu la même chose c’est que… c’est que le côté Ariégeois fait

que les gens et les producteurs sont pas forcément réceptifs à l’outil. C’est difficile de…

Mademoiselle [X] : Et là tu t’es mis en rapport avec la Chambre d’Agri ?

Pas encore, peut-être l’an prochain.

Mademoiselle [X] : La Chambre d’Agri, en fait, ils ont un projet européen qui s’appelle euh il faut

voir avec ? Euh… Faut que je te retrouve… En fait qui devait développer la filière donc ils avaient

mis plein d’actions en place… Ah… comment s’appelle ce projet… il est pas mal il a un fond il

faut le développer maintenant… Ils avaient mis en place la plateforme de distribution des produits

locaux pour les cantines et tout ça… Tu le retrouveras si tu cherches sur internet et euh…. Mais là

aussi quel est le frein, ce qu’il faudrait aussi savoir c’est quel est le frein des producteurs, pourquoi

ça se développe pas… Le temps… Bon la Chambre d’agri, tout le monde n’y adhère pas…

C’est vrai…

Mademoiselle [X] : On est d’accord. Chez les producteurs, parce que c’est une certaine

représentativité politique… Euh moi je sais dans mes producteurs, euh, ça, c’est hors de question.

C’est peut être une particularité territoire aussi je pense…

Mademoiselle [X] : L’Ariège…

Euh…Toi qui es en lien fin… avec les consommateurs et donc ceux de passage et ceux peut-

être plus réguliers, est-ce que tu caractérises la demande, la nouvelle demande qu’il y a, est-ce

que la demande a évolué, est-ce que les gens recherchent d’autres choses… ?

Mademoiselle [X] : Moi je trouve euh… ils n’ont pas tous les mêmes attentes et ils n’ont pas tous

les mêmes motivations, c’est-à-dire que il y en a qui se disent « ouais, on va adhérer à l’asso,

machin… produits locaux directs, super ». Mais en fait… C’est un supermarché quoi. Ils viennent

chercher leurs paniers. Et ça c’est le problème dans toutes les AMAP ou simili AMAP, parce qu’on

se regroupe une fois par an. T’as les mecs en fait euh, tout ce qu’ils y trouvent c’est la facilité et le

prix. Donc euh le militantisme derrière en fait, de réellement développer une filière et faire vivre

des gens … Il y est pas finalement. Parce que sinon tu t’investis dans l’asso, tu fais les visites de

ferme une fois par an. T’y vas. Nous on a des gens quand même, ils sont jamais allés vérifier que la

maraîchère était en agriculture raisonnée. On a fait des dégust’, des trucs qu’on fait toujours quoi.

Des trucs sympas pour faire découvrir le produit, mais il y en a, ils s’en foutent quoi. Ils viennent

chercher leur panier, bonjour et hop je m’en vais. Ca je trouve ça dommage et c’est le problème

dans toutes les assos. Et t’as toujours une petit noyau oui, qui soit en attente de savoir « ben tiens

pourquoi le pain là, il n’a pas levé, pourquoi il n’est pas arrivé à faire son pain machin. Bon c’est

parce qu’il a fait froid, le blé il a pas… » ben j’en sais rien. Et t’as des gens, ils ont différentes

attentes quoi.

Oui c’est vrai qu’à s’engager dans une association comme ça…

Mademoiselle [X] : C’est à dire que, déjà à la base ils ne doivent pas avoir l’esprit associatif je

pense… Le bénévolat et tout ça, après euh l’esprit de l’association…. Et euh le problème c’est que

moi je vois pas comment tu peux par le moyen de l’association obliger des gens à avoir un esprit,

c’est-à-dire nous on leur dit « oui vous pouvez adhérer machin » mais après les obliger à avoir

cette démarche de découverte finalement… De creuser un peu plus derrière ton bon de commande,

je sais pas, ça on y a réfléchi mais…. Rien que tenir les permanences, en semaine…

C’est pas leur rôle après, c’est … c’est plutôt à eux, quand il font la démarche d’adhérer

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Mademoiselle [X] : Ben normalement c’est personnel, on est d’accord… mais ça c’est dans le

monde de Candy en fait. Et c’est le problème… Parce que par ici, les assos c’est pas les bobos

comme on a envie, comme ça. C’est des gens, bon ils adhèrent, mais c’est pas pour faire style non

plus, ils y trouvent un moyen pratique et financier, je pense. C’est vrai que c’est hyper intéressant.

Parce que dans les AMAP, dans les AMAP c’est plutôt y a gens du territoire, bien sûr. Il y a

aussi des, il y a aussi des gens qui viennent, des citadins, qui viennent profiter.

Mademoiselle [X] : Personnellement on n’a pas de citadins. Voilà. Non parce que tu sais, on donne

souvent une image d’AMAP, c’est bobo, c’est un peu les gens tu vois, un peu friqué , qui montent

leur asso, c’est style d’avoir des produits bio, c’est pas ça quoi… On est loin de tout ça. C’est plutôt

euh, nous c’est paysous quoi… Les attentes sont plus différentes je crois. Mais voilà, c’est

compliqué.

D’accord. Tes… Tes objectifs pour plus tard donc ? Tu, tu en as une idée ?

Mademoiselle [X] : Sur l’asso ? - Oui. - Euh non. Pérenniser l’activité… Et mettre en avant les

produits du terroir.

Ok et tu comptes euh intégrer les nouvelles technologies ?

Mademoiselle [X] : Avec le site…Peut-être faire une vitrine euh, si on arrive à faire un système de

gestion pour nos paniers… Ca nous faciliterai la vie, l’embêtant c’est que c’est tellement pas

pratique… On a des commandes mensuelles et à la semaine après… Je sais pas comment c’est

gérable. Au moins en gestion de données ça nous permettrait de sortir des tableaux des trucs

comme ça… L’embêtant dans les bureaux c’est pas les mêmes âges, aussi la même pratique de

l’outil internet et de l’ordinateur. Déjà travailler en drive, c’est gros (rires). Alors imaginons une

vente en ligne, enfin un achat en ligne avec tout ce qui sort derrière…

Ouais…Sachant qu’il y a aussi, il y a d’autres besoins derrière il y a l’achat en ligne, besoin

d’organisation, de stockage…

Mademoiselle [X] : Stockage non, parce qu’en fait nous c’est les producteurs qui nous amènent les

trucs. Donc ça serait juste au niveau logistique, tu vois, euh recueil de données.

D’accord.

Mademoiselle [X] : Euh…. J’en sais rien si c’est… D’ailleurs je voulais peut-être le soumettre à la

licence NTIC l’année prochaine…

(rires) c’est une bonne idée ! Un beau projet tutoré.

Mademoiselle [X] : On pourrait faire un essai, un process quoi… Ça serait pas mal…. Non mais j’y

pense… J’y pense. Mais bon voilà, le… la seule contrainte, c’est l’utilisation, fin la pratique de

l’outil. Des gens de l’association, des gens qui… c’est bien beau de faire des outils si après pour les

animer…

S’ils sont prêts, s’ils voient l’intérêt, s’ils sont prêts….

Elle : Euh l’intérêt il y est, parce que moi, je vois ma secrétaire sur le recueil des commandes, c’est

trop, quoi. Donc voilà.

D’accord. Donc euh moi, ma problématique c’est en quoi les NTIC peuvent-elles

accompagner les producteurs et valoriser le territoire ? Est-ce que tu vois d’autres pistes ?

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D’autres choses à… Mes hypothèses, dans un premier temps le regroupement, pourquoi

adhérer un réseau… En quoi ça peut être utile, euh ma deuxième hypothèse c’est euh

présenter les outils et en quoi est-ce qu’ils ? les consommateurs. Et en troisième partie, c’est

les avantages et je vais citer les outils.

Mademoiselle [X] : Donc tu pars que sur un atout, le réseau et….des outils

Pas forcément… Ouais.

Mademoiselle [X] : Je comprends pas en fait comment tu réponds à la thématique, tu réponds plus

ou moins par des outils…

Par des outils, c’est vrai.

Mademoiselle [X] : D’accord. Du fait d’adhérer à un réseau.

C’est… C’est… C’est un moyen de répondre, pourquoi est-ce que ça, pourquoi est-ce que ça

va permettre de mettre en commun des moyens de productions, d’informations, de

connaissances et euh et en quoi ces, ces, ces choses-là peuvent être utiles pour communiquer

sur internet.

Mademoiselle [X] : D’accord. Ouais euh non, non, je réfléchis à tes objectifs, à tes, tes arguments,

qui répondent à cette problématique. Parce que là tu réponds qu’à un seul… adhérer à un réseau.

Parce qu’il y a aussi de créer un réseau déjà. Parce que adhérer à un réseau… Euh…

Hé ben il y a bienvenue à la ferme…

Mademoiselle [X] : (rires) Ah oui mais ça…Ils vont pas tous adhérer à ça.

Hé oui, non forcément bien sûr….

Mademoiselle [X] : Ouais…. Est-ce que ces réseaux un peu institutionnels ça les intéresse aussi ?

Pareil pour le PNR, ils ont euh, ils ont créé une marque qui leur permet quand même de

regrouper des, des gens et de… et le site met en avant ça et après ça intéresse les producteurs

un par un.

Mademoiselle [X] : Ouais…. Ouais le PNR ils sont actifs sur la [X] et tout ça. Mais [X], je crois

que c’est sous plusieurs thématiques….

Il y a aussi du savoir-faire et de l’artisanat et des gîtes et chambres d’hôtes. Et c’est assez

jeune en plus donc euh…. Donc ça va vite…

Mademoiselle [X] : Ah ce qui est intéressant à voir, c’est bon les outils c’est une finalité mais c’est

surtout euh… L’intérêt, la façon de les mettre en place quoi. Et euh… Comment leur permettre de

les mettre en place. Parce que voilà, eux aussi, ils ont pas le temps, ils sont à dix mille lieues du

numérique quoi… Mais c’est sûr qu’il faut faire ce qu’il faut donc euh c’est ça qui est intéressant

quoi, comme problématique. Non mais après c’est ta problématique…

Ouais, comment aligner les deux.

Elle : Ouais…. Ouais c’est intéressant, ouais. Après euh… Je veux bien être tenue au courant de tes

avancées….

Je n’y manquerai pas je te ferai parvenir un exemplaire…

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ANNEXE C - Entretien exploratoire, Monsieur Z, Chargé de mission dans un PNR,

25/03/2014

Donc pour me présenter un petit peu je suis en première année de Master Tourisme et Développement. Je travaille sur les nouvelles technologies et le patrimoine alimentaire. Et donc euh, c’était pour moi intéressant de rencontrer quelqu’un comme vous qui a travaillé un peu sur les deux thématiques… Monsieur [Z] : … Ouais… C’est-à-dire votre projet de parc naturel régional. Et donc euh je voulais savoir un petit peu déjà les origines du projet, si vous pouviez m’expliquer un petit peu…. Monsieur [Z] : Donc euh… Le parc a été créé en 2009. Donc à l’époque c’était le 46eme Parc Naturel Régional de France… Et puis il y en a eu 3 autres créés, donc on est à 49. Donc un Parc Naturel Régional c’est un territoire au patrimoine remarquable menacé, donc on vit sur un territoire de montagne avec tout ce qu’on peut imaginer. Donc le parc, la création du parc, c’est une démarche volontaire des habitants et des élus, qui décident de euhhh de créer ce… une charte, c’est-à-dire un projet pour 12 ans, donc c’est… au final ça devient un gros document qui décrit un petit peu tout ce qu’on doit faire pendant ces douze années et donc le… après nous on reçoit une sort d’accréditation de l’Etat qui nous classe Parc Naturel Régional, après on a 12 ans pour mettre en œuvre ce projet. Ok, c’est vous qui avez… C’est vous qui êtes à l’origine du.. Monsieur [Z] : Alors euh donc comme je dis c’est à l’origine des habitants et des élus…. Donc dans Parc National Régional, il y a régional donc le Conseil Régional joue un rôle prépondérant. Après il y a le Conseil Général et il y a 142 communes. Donc 142 communes qui constituent au final un périmètre qui correspond à la moitié ouest du département, sur la zone de montagne, C’est là où nous sommes… Et qui donc euh, qui regroupe 45 000 habitants à peu près. D’accord. Monsieur [Z] : Donc le… la rédaction de ce projet pour arriver à la création du parc en 2009 ça a nécessité la constitution déjà d’une petite équipe de salariés, en face dite de préfiguration. Donc, c’était de rédiger ce projet mais aussi mettre en place des actions qui montraient ce qu’un parc pouvait faire et démontrer son intérêt. Donc moi j’étais recruté 2 ans avant la création du parc en 2007. Début 2007. Et donc ma… mon domaine de mission c’est toutes les questions éco en lien avec l’agriculture et l’artisanat, donc ça passe par euh le soutien filières locales, développement des circuits courts, l’accompagnement de producteurs agricoles et artisanaux pour le respect de l’environnement. Et la… et donc ça s’est transformé la créa du parc en le développement de la marque du parc naturel régional qui en fait un peu un outil au carrefour de toutes ces thématiques. D’accord. Donc aujourd’hui, le projet c’est quoi sa situation actuelle ? Monsieur [Z] : Donc le projet…. Nous sommes en 2014, ça fait 5 ans que le parc existe. Donc cette charte c’est un pavé assez épais qui justifie pourquoi nous sommes 18 au sein du parc, il y a des personnes qui travaillent sur les questions naturalistes faune, flore, architecture, le patrimoine bâti, la forêt, le tourisme, euh enfin j’en oublie. Euh. Par rapport à la marque,

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depuis 2009, on a lancé, on a dû y réfléchir à toutes les étapes nécessaires pour mettre en place une marque solide crédible… On a du réfléchir un petit peu à la procédure mise en œuvre, la procédure d’attribution, système de garantie de la marque, c’est à dire garantir au consommateur que la promesse qu’on fait elle est euh respectée par les…ceux qui en bénéficient au final. Et la stratégie aussi, c’est-à-dire qu’est-ce qu’on marque en premier, quels moyens euh, quelle échéance etc… Donc ça, ça nous a pris 2 ans, et les premiers… 1 an et demi plutôt parce que les premiers produits marqués ont été en janvier 2011, soit… c’est ça 1 an et demi puisque le parc a été créé exactement en juin 2009. D’accord Monsieur [Z] : Donc on… on continue à développer la marque depuis, et elle est vraiment en train de prendre son envol. Surtout là depuis quelques mois, à savoir qu’aujourd’hui on a 8 gammes de produits et services. Donc nous avons les produits à base de fruits, les produits à base de légume, le miel, les produits de la ruche, le vin, les euh viandes de porcs volaille appât, il m’en manque euh… la vannerie, l’artisanat du bois et enfin les gites et chambres d’hôtes. Pour cette année donc on a prévu de développer les accomp... les prestations d’accompagnement en montagne, donc c’est… y a… des prestataires touristiques, le fromage on le pose aussi début avril et on prévoit de marquer les gites d’étapes en … à la fin de l’année ou début d’année 2015. D’accord. Monsieur [Z] : Donc ça fait euh… On commence vraiment à voir un joli réseau de bénéficiaires… de gammes comp…de plus en plus complètes avec un réseau aujourd’hui d’une centaine de bénéficiaires… C’est-à-dire, des bénéficiaires pour … chez qui on a réalisé des audits, qui respectent un cahier des charges exigeant, qui relève de trois dimensions, d’une régie local, c’est-à-dire que le siège du bénéficiaire est dans le parc, que la matière première qu’il utilise vient du parc ; le respect des règles, de l’environnement, la plupart du temps on se rapproche vraiment des règles de l’agriculture biologique, c’est-à-dire pas d’utilisation de produits chimiques. Et le dernier point c’est la dimension humaine, c’est euh à taille humaine, euh …mettre en avant le savoir-faire traditionnel. Euh… Ou ancestraux des choses comme ça. Donc c’est… cette marque reflète non seulement notre rôle, c’est de la mettre sur les rails, de la développer, d’en assurer le suivi, c’est-à-dire l’évaluation, l’évaluation de son impact ; et enfin c’est de tisser un réseau de bénéficiaires et de la promouvoir… Alors je m’explique, la marque [X] c’est la possibilité alors, de pouvoir utiliser le logo du parc pour promouvoir ses produits… Oui Monsieur [Z] : Tout l’intérêt que ça peut représenter comme reconnaissance pour un producteur, identifiant pour un consommateur des produits de qualité. Mais bon si c’était que mettre le logo sur un produit, ça serait… ça serait trop facile et puis ça n’aurait pas forcément beaucoup d’effet, car les gens ne savent exactement, ne connaissent pas le parc, ne savent pas ce qu’il y a derrière le logo. Donc il faut pouvoir l’expliquer, faut pouvoir le promouvoir, et il faut pouvoir aussi que les producteurs qui rentrent dans notre réseau en… puissent l’expliquer et à choisir quelque part. C’est pour ça qu’une de nos missions c’est le réseau, c’est faire en sorte que la diversité des prestataires avec qui on travaille, des producteurs agricoles, des artisans, des hébergeurs, des prestataires touristiques et c’est assez unique comme outil, c’est-à-dire fédérer une telle diversité de corps de métier. Il existe déjà des marques mais la plupart du temps, elles regroupent que des agriculteurs, que des artisans, que des hébergeurs. Là on a ainsi cette diversité là et c’est notre force parce qu’en fait on peut vraiment tisser un réseau local. Ce réseau il est multi professionnel, multi sectoriel, en plus c’est un réseau d’excellence puisqu’il ne suffit pas d’être dans le parc pour en bénéficier. C’est

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dire des fois on dit à des producteurs ou des hébergeurs, parce que le mode de production n’est pas satisfaisant, quand je dis excellence, je veux dire qu’il y a vraiment une démarche qualitative derrière. Donc au final, il y a une identité de la marque qui est en train de se créer, qu’on est en train de créer et cette identité elle doit permettre à un moment donné de créer un cercle vertueux. Quand je dis cercle vertueux, c’est, imaginons un touriste qui arrive sur le parc par le biais d’un hébergement, ben on sait que cet hébergeur lié à notre réseau, ben forcément il va l’orienter vers la visite d’un producteur qui va le présenter vers un prestataire touristique ou bien vers un artisan, et voilà. Quand je dis cercle vertueux, c’est que finalement le touriste va peut-être dépenser plus pour le territoire et que cet acte d’achat il va le faire pour de véritables produits locaux qui participent au développement du territoire. Parce qu’on sait qu’aujourd’hui il existe des faux producteurs locaux, des produits pirates qui usurpent l’image [X], mais qui en fait n’en ont pas le sens. Vous parlez de diffuser… Monsieur [Z] : Pour citer le deuxième aspect, c’est promouvoir la marque et donc la promouvoir c’est pouvoir expliquer le contenu du cahier des charges de manière simple et efficace au consommateur, c’est pouvoir développer le réseau de distribution des produits dans un premier temps sur le département. Car c’est là qu’on a le plus de légitimité et puis après de plus en plus vers l’extérieur, l’extérieur ce sont les grandes agglomérations, alors bien sûr il y a Toulouse, et après on peut imaginer Montpellier, Bordeaux, des choses comme ça. Mais faut savoir que ces marchés-là, certes ils sont plus important pour la population, mais ce sont aussi des marchés de plus en plus concurrentiels, parce qu’à Toulouse par exemple, c’est là que l’on trouve les Aveyronnais, les Tarnais, tout ce qui vont en visite sur les marchés sur Toulouse. Et donc pour y aller, il faut avoir les épaules un petit peu solides, avoir les outils performants de communication pour être visible. Et c’est pour ça qu’aujourd’hui on commence à s’attaquer à Toulouse mais c’est pas encore très très important. Et donc la promotion de la marque c’est pouvoir donner une image et puis, une envie de consommer ces produits et ces services. Ca passe par un gros travail de reportage photo, par les photographes du coin qui nous donnent de la matière et après on met ces outils à disposition des professionnels, des producteurs, donc ça améliore leurs propres outils et donc on crée des supports de communication, ces supports de communications donc c’est un site internet qui vient d’être lancé y a 15 jours, trois semaines. C’est un site internet dédié produits et services de la marque, je ne sais pas si vous avez eu l’occasion… J’ai pu le voir. Monsieur [Z] : Voilà, a priori je donne envie de .. C’est vrai, c’est vrai, il y a des visuels intéressants… Monsieur [Z] : C’est pas un site de vente, c’est pas notre rôle, mais c’est un site qui donne tous les éléments pour donner envie de venir aussi, et qui doit faciliter au maximum l’acte d’achat, on met dessus les produits, leur tarif, où vous pouvez les acheter, le contact avec les producteurs, tout ce qu’il faut pour que quelqu’un qui veuille un produit, puisse le trouver et savoir où l’acheter. Qui permet à un touriste de venir ici et de pouvoir concocter son séjour ou qui puisse permettre à un prescripteur, c’est quelqu’un qui conseil un touriste, un office de tourisme, un tour opérateur, de s’appuyer sur ce site pour donner des infos et donner des conseils aux touristes. Donc voilà. Et donc cette commercialisation concrètement à part le site internet, cette diffusion passe par quels moyens, des brochures que vous distribuez ?

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Monsieur [Z] : Alors les brochures qu’on a mise en place, je vous en donner rai tout à l’heure. Mais les brochures ça coûte cher, c’est éphémère, c’est du papier donc ça se jette, c’est quand même un petit peu moins dans l’air du temps, on essaie de capitaliser sur des supports qui durent un peu plus longtemps. Notre site, il fera pas 50 ans. Donc là on a vraiment mis des moyens sur ce site internet là, car il nous permet de passer à la vitesse supérieure. C’est un outil qui peut nous donner une visibilité à l’échelle locale et en plus vraiment à échelle mondiale si on arrive à bien promouvoir. On n’y est pas encore, mais je vise ça en fait parce que je me suis investis dans ce site et je me suis aperçu qu’il y a des Russes, des Japonais qui étaient allés sur notre site. On peut voir ce genre de chose, s’il n’y a pas une erreur, ça parait bizarre mais il y a des gens de ces nationalités-là, des gens du Pays-Bas, d’Allemagne qui ont consulté notre site. C’est pour ça qu’on a vraiment travaillé sur le référencement, c’est vraiment crucial et cette cible rapide fait qu’on est facilement sur les sites de recherche. Donc ce travail -là ça ne passe pas par notre publicité parce qu’on n’a pas les moyens de payer Google pour remonter. Par contre, on a un système de renforcement performant qui fait qu’on a énormément de mots clés et notre site était déjà en quatrième page quand on tapait produit [X], il y a quelques jours. Aujourd’hui on est presque en première page et on pense pouvoir rapidement, faut juste donner du temps à notre site d’être parmi les tous premiers, dès qu’on tape les mots clés essentiels au consommateur. Vous avez dit tout à l’heure, que ce n’était pas le but de vendre en ligne, c’est pas envisageable à long terme non plus ? Monsieur [Z] : En tous cas pour le moyen terme, ce n’est pas envisageable. La première chose c’est que les producteurs ne sont pas demandeurs de ça, c’est-à-dire ils vendent en direct, ils ont leur réseau de distribution via les épiceries grande surface etc. Ils ont envie d’être autonomes, indépendant, ça c’est la première chose. La deuxième c’est qu’un site de commercialisation c’est pas aussi simple que ça, ça sous-entend derrière d’avoir une capacité de stockage, de livraison, d’empaquetage… Donc des choses aujourd’hui, c’est pas notre rôle, et c’est des investissements qu’on est pas capable de suivre. A court terme ce n’est pas possible. Maintenant à long terme imaginons que notre réseau dont je parlais tout à l’heure, il soit tellement fort que les producteurs aient envie de plus s’investir, exemple de créer une association des producteurs du par cet de monter des projets de commercialisation communs. Eh bien peut-être que pour accompagner tout ça on décidera de créer un site de commercialisation avec une structure qui, alors forcément les producteurs… Le parc est une collectivité, donc son rôle n’est pas de vendre et par contre on va donner les moyens et donner l’image du parc à ce collectif pour distribuer via un site commun… Pour accompagner les démarches Monsieur [Z] : Si un jour ça se présente je ne pense pas qu’il y ait de la demande à court terme Donc internet c’est un outil, est-ce que vous envisagez la possibilité d’utiliser d’autres outils pour valoriser à long terme le producteur, comme par exemple le mobile qui se développe ? Monsieur [Z] : Notre site est accessible sur les smartphones, et on l’a conçu pour qu’il soit lisible sur tablettes, smartphones et ordinateur. Donc oui, c’est peut-être pas le site le plus performant pour ça, mais peut-être qu’un jour on développera une application du parc ou ce genre de chose. On n’en est pas là. Aujourd’hui on se donne les outils de base, ça ne sert à rien de mettre la charrue avant les bœufs. Je pense qu’on ferait une application, aujourd’hui elle ne serait pas téléchargée donc mettons en place les premiers outils nécessaires pour faire connaitre notre marque et valoriser les producteurs, et dans un second temps nous mettrons en place les outils qu’ils nécessiteront.

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D’accord. Donc quand on communique en ligne comme ça, on communique sur du matériel donc sur des produits mais aussi du patrimoine immatériel, du savoir-faire, des goûts. Est-ce que pour vous, ça a des particularités d’utiliser ces supports-là pour valoriser l’image de quelque chose d’immatériel… Je ne sais pas si c’est très clair…. Monsieur [Z] : Non, ce n’est pas très clair… Par exemple vendre un gout sur un support en ligne, c’est pas évident parce qu’il faut susciter des imaginaires, vous avez des techniques particulières ou vous n’avez pas vraiment besoin de ça ? Monsieur [Z] : Disons que forcément quand on veut promouvoir de l’alimentaire, des choses typiques originaires d’un territoire à fort caractère, faut pouvoir développer un argumentaire qui renvoie vers des choses immatériels, faut développer un imaginaire. On a souvent ces régies locales, patrimoine d’environnement préservé et authenticité, proximité. C’est très moyen, on arrive à essayer d’expliquer quelque chose de complexe en quelque chose de court mais ce qu’on fait c’est encore trop long et pas forcément très percutant. On a pas de slogan, de choses comme ça. Mais après un patrimoine immatériel ça peut être évoqué par des slogans, par un logo, par des photos…. Des photos qui renvoient vers des odeurs, des saveurs. Donc surtout quand on est sur l’alimentaire, on se doit d’être sur des choses immatérielles. Ce côté immatériel ça peut être aussi des souvenirs, mémoire collective. Nous, on essaie de travailler dessus, mais c’est un véritable travail de communication, de manière pure pour lequel aujourd’hui on ne se donne pas totalement les moyens. On le fait avec des moyens très modestes et le temps qu’on peut y consacrer, parce qu’on fait déjà beaucoup de choses, il faut promouvoir la marque mais il faut la faire fonctionner, et certainement on ne pousse pas cet esprit-là jusqu’au bout, et qu’il faudrait le développer. Je pense qu’on va chercher de plus en plus à s’appuyer sur des partenariats, des partenariats avec des restaurateurs, des partenariats avec des partenaires institutionnels comme l’Agence de Développement Touristique, les offices de tourisme, des partenariats avec par exemple le lycée pro de l’hôtellerie et de la restauration à [X], le lycée [X]; qui sont à même de les faire travailler sur ce qu’ils savent faire. Le lycée [X], on pourrait le faire travailler sur des recettes, on sait qu’il y a des recettes ancestrales par ici, le millas, la rouzole, l’azinat, la mounjetad… y en a d’autres aussi. C’est pour voir aussi, comment avec eux on peut revisiter ces recettes avec les produits locaux des producteurs et comment aussi créer de nouvelles recettes avec ces produits-là. Si je pense à l’agence de développement touristique, eux, ont de véritables moyens de communication pour travailler avec des boîtes professionnelles qui peuvent nous accompagner et nous aider à perfectionner notre discours. Le tout c’est d’arriver à avoir une forme de cohérence, il ne faut pas que ça parte dans tous les sens. Ça, ça relève de la stratégie. Je dirais que nous, notre stratégie on y est pas encore là-dessus, on est encore trop en phase de stabilisation et développement du réseau. Mais un jour certainement que notre stratégie reviendra beaucoup plus, une fois qu’on sera établi, sur nos moyens de communication, nos objets de notre communication. Au niveau du projet, donc maintenant ça fait un petit moment que c’est déjà en place, est-ce que vous avez eu des retours de la part des producteurs dans un premier temps, de la part des locaux et de la part des touristes ? Monsieur [Z] : Alors, une marque territoriale, on s’est quand même un petit peu renseigné, on reste modeste sur l’impact des choses, les premières années. Faut être modeste sur son impact, d’une part parce qu’on est dans un monde globalisé où des conjonctures mondiales, nationales, qui font que des fois elles ont plus d’influence que les petites démarches locales qu’on monte, donc par exemple les histoires de crise etc, qu’il faut difficilement attendre des ventes multipliées par 2 ou 3. Sauf si on est sur un secteur un petit peu en niche… Donc d’une part il faut tenir compte de ça et d’autre part on sait qu’une marque territoriale, pour

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atteindre sa notoriété de croisière il lui faut minimum 10-15 ans. Donc nous elle a 3 ans. Non seulement on a cette notoriété naissante, on sent, on observe même qu’on est de plus en plus connu mais c’est encore trop fragile pour pouvoir revendiquer un réel plus. Donc aujourd’hui je ne pense pas qu’on puisse revendiquer des chiffres, des chiffres c’est « je vends plus, je vends plus cher, je dois assouvir une demande de plus en plus forte », des choses comme ça. Aujourd’hui on se contente d’un discours qualitatif, c’est-à-dire les producteurs sont satisfaits, on attire des consommateurs, il y a un questionnement, ça permet de nous distinguer par rapport à d’autres producteurs. On peut faire des ventes ponctuelles, mais difficile d’avoir une idée d’ensemble. En ce moment il y a deux stagiaires qui sont dans le bureau d’à côté ; leur rôle est de nous faire un état des lieux pour mettre en place un système d’évaluation de la marque. Ce questionnaire-là porte sur des volets sociaux, environnementaux, économiques qui est crucial. On essaie d’imbriquer tout ça. Donc le but c’est de recueillir des informations parce qu’on est à n+3 par rapport au premier producteur marqué, il y a des producteurs qui rejoignent un petit peu plus tard donc va rencontrer tous les producteurs et on va faire un état des lieux. Ca sera notre T0. Donc on va regarder les indicateurs, je produis tel produit, j’ai tel volume de production, ces produits-là je les vends tel tarif, j’ai tel débouché, tel circuit de commercialisation, cette commercialisation représente tel pourcentage, la marque parc a pour l’instant, je pense qu’elle a des moyens modérés, importants sur tel circuit…. Donc une fois qu’on connaîtra cet état des lieux t0, on pourra refaire cette enquête dans 3 ans, dans 5 ans dans 10 et on verra comment les chiffres évoluent. Une évaluation c’est partir d’un état t0 et voir comment on est à n+1 +10 etc… Mais tant qu’on n’a pas le t0, on peut pas vraiment regarder une évolution. On a besoin de ce t0 et on est en train de le constituer. Donc les indicateurs, on va en avoir besoin, le système de fonctionnement d’un Parc Naturel Régional il est basé sur l’évaluation à terme, externe, notre chartre on en a pour 12 ans. Au terme de 12 ans, l’existence d’un parc au-delà de 12 ans, elle est conditionnée par le travail qu’on a fait, il va apporter quelque chose. Ensuite si on estime que c’est satisfaisant on repart pour 12 ans. C’est vraiment intrinsèque à notre fonctionnement, et donc sur la marque parc, bien sûr on veut travailler là-dessus. On a déjà des missions. Ce matin j’avais une conférence avec des journalistes pour présenter, lancer officiellement notre site internet. Et ils sont arrivés avec des questions « savez-vous aujourd’hui l’impact de la marque etc… » Je leur ai répondu, non on n’est pas capable parce qu’on est en train de travailler pour pouvoir répondre mais c’est très compliqué de le faire aujourd’hui. C’est forcément fait à la louche, nous, on veut essayer en tous cas d’être le plus précis possible. Après il y a forcément des choses pas mesurables, de l’ordre du subjectif, qualitatif, du discours qu’on a. Elles sont plutôt positives pour l’instant. Mais il faut être modeste sur l’impact de la marque. Peut-être que dans dix ans, on dira « voilà la marque n’a pas servi à vendre plus, ou les producteurs ne vendent pas plus en quantité. » Mais peut-être qu’on s’apercevra qu’elle aura permis de stabiliser un territoire… On dira qu’on s’aperçoit qu’il y a moins de producteurs partout ailleurs et qu’ici on a réussi à conserver un réseau et vous voyez ce que je veux dire. Oui… Il n’y a pas forcément de retombées touristiques pour l’instant… Monsieur [Z] : Il n’y a pas de retombées mesurables. Parce qu’on est jeune, parce qu’on a pas encore mis en place les indicateurs dans cette conjoncture nationale et mondiale. Mais après je pense que ce qu’il y a d’intéressant après, c’est d’aller enquêter chez les producteurs et de leur poser la question. Ce matin on a fait parler les producteurs, parce que moi, technicien, je pense que c’est leur discours qui est intéressant, et donc un producteur qui vend sur le marché de St Girons, qui nous a dit des choses assez fortes. Pour lui, il y a des consommateurs qui se posent des questions, pour eux ça a apporté confiance au consommateur. C’est aussi le principe qu’on s’est donné. C’est une labélisation…

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Monsieur [Z] : On ne peut pas utiliser officiellement ce terme-là, mais en tous cas c’est un marquage. Nous ne sommes pas un label nous sommes une marque collective. Et vous distribuez où exactement, à part chez le producteur lui-même ? Monsieur [Z] : Donc c’est le producteur qui se charge de la distribution. Ils sont maîtres de leur produit. Sur le site internet, vous avez tout en bas à droite, la liste des points de vente. C’est eux qui s’en chargent, on en trouve partout où ils distribuent. Bien sûr, tous pratiquent la vente directe, c’est un des critères du cahier des charges, après il y a énormément de boutiques, épiceries, de sites de vente sur [X]. On commence de plus en plus à développer des points de vente sur Toulouse dans les boucheries, dans les biocoop, les boutiques spécialisées… On a des points de vente en France, ça c’est une opportunité que vont avoir des producteurs parce qu’ils connaissent des gens, des amis, de la famille, de là où ils sont originaires… Donc là rapidement, je sais qu’il y en a qui vendent sur Bordeaux, sur la Bretagne, Brest… C’est encourageant aussi de voir que ce n’est pas uniquement… Monsieur [Z] : Oui, ça veut dire qu’on diffuse…. Après il faut être lucide, on a peu de prix sur ces circuits de distribution. Ca tient au producteur et que certainement un consommateur de Bretagne quand il voit le logo du parc, aujourd’hui, il ne sait pas ce que ça veut dire. Mais il n’empêche que s’il cherche à se renseigner maintenant, il aura des outils sur le web qui lui permettront de trouver l’information. On va de plus en plus donner aux producteurs les moyens d’expliquer soit en direct, soit via leurs distributeurs, ce qu’est la marque. Parce qu’on va mettre en place des posters, des petites cartes postales, des choses comme ça, qui vont expliquer et qui seront mis à disposition gratuite dans les lieux de vente. Et puis il y a un travail réalisé au niveau national, avec la fédération des parcs régionaux qui regroupe les PNR de France, et qui a pour but à un moment donné, dans les années à venir, de promouvoir au niveau national, la marque…. Parce qu’on va essayer de plus en plus de mettre en place des outils communs pour prendre part à notre communication. Et ça apportera peut-être un jour une campagne de pub sur les produits marque parc dans le métro parisien. Pourquoi pas… Ca serait autre chose hein. D’accord, peut-être d’ordre plus général, est-ce que vous pensez que les TIC peuvent être utiles aux producteurs eux-mêmes ou peut-être au groupement de producteurs pour mieux vendre ? Est-ce que c’est quelque chose qu’ils sont prêts… Monsieur [Z] : Alors il y a un paradoxe, c’est que bien sûr que je répondrais oui à ça, parce que le monde va de plus en plus vers ce genre d’outils… Sauf qu’ici en [X], on est moins touché par ça. Parce que c’est un territoire très rural, les gens sont contents d’être un peu en opposition par rapport au système. Je connais plein de gens qui vivent sans smartphone, sans internet, des choses comme ça. Et même des producteurs. Donc eux, ils sont très bien là-dedans et ils cherchent vraiment le contact humain, la vente directe, ils veulent rencontrer les gens, être sur les marchés, ils n’utilisent pas ces supports. La deuxième chose c’est qu’on est un département rural où la rapidité d’internet, que ce soit par wifi ou la 3G etc, s’est très peu développée. Donc même si on mettait en place, aujourd’hui, des outils, ça ne serait pas très performant, parce qu’ils sont lents. Ca, ça rajoute. Maintenant, on essaie quand même, malgré tout, avec ceux qui sont volontaires, on a différent bénéficiaires, on ne travaille pas de la même manière avec tout le monde. Il y en a qui sont très ouverts à ce genre d’outils, d’autres qui sont à mille lieues, ceux avec qui on peut les utiliser, vu que je pense que ce sont de bons outils ; on essaie de les professionnaliser et de les faire accéder à ces technologies-là et les inciter à les utiliser, en les formant là-dessus, et je pense que ça viendra de plus en plus. Notre site internet, il développe une page dédiée pour chaque producteur. Donc certains producteurs ont déjà leur site, d’autres n’en ont pas. Et on leur a expliqué que cette page, en

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validation avec nous, ils pouvaient la personnaliser, la changer ect. On peut considérer que grâce à nous chaque producteur a une page internet et on peut communiquer sur cette page-là. Donc prochainement je pense qu’on va mettre un système de QR code, qui permettra au producteur de se mettre sur son produit, de mettre le QR code et les gens flasheront directement ils tomberont sur la page du producteur qui est sur notre site internet. Donc voilà, on va les amener à utiliser ce genre d’outils, et d’autres auxquels je ne pense pas forcément maintenant. Non seulement il faudra s’y mettre, parce que de plus en plus, les gens vont s’y mettre. Les gens qui y sont aujourd’hui, ce sont les gens qui ont du pouvoir d’achat. Et il faut être lucide, les produits que nous proposons, nous, ce sont quand même des produits haut de gammes, parce qu’on a quand même des critères qualitatifs derrière. Quand on fait la somme des critères dont je vous ai parlé tout à l’heure, on a quand même à la fin des produits qui valent cher. Il faut être lucide, ces produits-là quand on les vend en [X], le pouvoir d’achat est quand même plus faible, ils sont bon marché. Et quand on va surtout à Paris, chez les revendeurs, ils sont multipliés par 3 ou 4. Tout ça pour dire que nos produits sont quand même des produits haut de gamme, et ils s’en rendent pas assez compte, il faut savoir toucher des consommateurs qui veulent consommer ces produits¬-là, qui sont intéressés, même s’il faut pas faire de simplification et de discrimination, notre public cible, quoi qu’on dise, c’est de la statistique, c’est plutôt des gens qui ont du pouvoir d’achat derrière et qui utilisent ces technologies-là. On a fait une étude de marché avec des spécialistes en marketing, notre cœur de cible c’est quand même un public urbain, un public qui a entre 40 et 60 ans, un public qui a un pouvoir d’achat supérieur, qui a une catégorie socio-professionnelle haute. Ca ne veut pas dire qu’un ouvrier de zone rurale ne va pas acheter un produit marque parc, mais d’un point de vue statistique, dans la plupart du temps ça sera ce domaine-là. Vous voyez ce que je veux dire… Oui,oui. C’est intéressant en tous cas, comme démarche. Il y a des choses qui ne se font pas trop. Monsieur [Z] : Si, ça se fait de plus en plus, mais disons qu’au fond ce sont plutôt les grands groupes. Danone, sait faire aussi, mais ils n’ont pas les mêmes moyens. Ils en ont des millions de fois supérieurs aux nôtres. Tout ça, ça nous permet d’optimiser nos outils de communication. Si on cherche à s’adresser à tous les publics, on ne s’en sort plus. Et il vaut mieux s’adresser de manière privilégiée et optimale auprès de nos publics cible, c’est-à-dire ceux qui sont plus susceptibles d’acheter nos produits. Après je pense que de toute manière, on essaiera toujours de mettre en place des outils pour mettre en place, d’inciter la consommation auprès des publics « plus éloignés ». Parce qu’on se doit aussi d’avoir cette ouverture. Je vois par exemple qu’on a déjà organisé des animations estivales en faisant venir des familles du Mirail. Donc en fait on leur proposait des randonnées avec dégustations de marque par cet ils repartaient tous avec un petit pot de miel. C’était juste de l’enrobage, c’est des actions très ponctuelles. On essaie toujours de penser à ces publics défavorisés, je cherchais un terme pas trop péjoratif. Ca aide beaucoup. Donc moi mon sujet, ma problématique c’est en quoi les NTIC peuvent-elles accompagner le producteur et valoriser le territoire ? Est-ce que vous voyez des pistes peut-être ou…. D’autres choses à ajouter… Monsieur [Z] : C’est un support parmi d’autres. C’est un support qui prend de plus en plus d’importance, qui ne peut pas être le seul. Je pense qu’on ne peut pas se passer de certains outils plus matériels, quand même malgré tout. Mais de plus en plus, on essaiera d’éviter les choses jetables, donc on ira vers la dématérialisation. Bien sûr que c’est essentiel pour un territoire, pour la promotion des territoires. Parce que pour vendre un territoire pour en faire une destination touristique, il faut créer un imaginaire…. Et donc aujourd’hui avec les nouvelles technologies, toute la créativité qu’on peut mettre en place, on peut arriver à créer de véritables univers. La notoriété d’un territoire, elle découle de plein de choses, si je pense

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au nôtre, par exemple notre point fort c’est que c’est un territoire naturel, sauvage. Donc il faut jouer notre carte, développer cet aspect-là. Ca passe aussi par, bon ça n’est pas valable pour tous les territoires, mais il faut savoir jouer la carte des produits locaux, c’est-à-dire les produits identitaires chez nous et qu’on ne trouve pas ailleurs. Qu’on ne trouve pas ailleurs parce que c’est du fromage de montagne, c’est de la viande d’estive. Mais aussi parce que ce produit-là, le plateau de fromages on le fait partout malgré tout, derrière on saura développer un argumentaire avec des images, un imaginaire autour de ces produits-là. Et qu’après pour arriver à toucher des publics, aujourd’hui on a des moyens de transport, les gens viennent de partout. Pouvoir toucher des gens de Toulouse, Paris, d’Europe ou même partout dans le monde, il faut savoir être présent sur internet. Ouais. Mais après notre force c’est nous appuyer sur son patrimoine et son caractère authentique et préservé pour vendre notre territoire. Certains font d’autres choix, certains vont à l’opposé, peut-être, il y a des villes qui veulent vendre leur caractère urbain et tendance. C’est ça leur argument. Nous, ce n’est pas le nôtre. Vous véhiculez aussi une part de l’identité locale… Monsieur [Z] : Oui c’est notre identité. Mais je vois, quelqu’un qui va passer ses vacances à New York, par exemple, ça ne veut pas dire qu’il ne viendra pas ici un jour. Mais a priori on ne répond pas aux mêmes besoins. Nous on est sur un autre créneau. C’est ça que je veux dire. Pour autant, ce n’est pas dit que ça ne lui parle pas. Monsieur [Z] : Tout à fait. Il aura peut-être un jour besoin de venir respirer un peu d’air pur, ici. Mais en tous cas, on ne peut pas mettre en balance un séjour à New York et un séjour ici. C’est vrai. Monsieur [Z] : J’ai pris deux extrêmes. Je vous remercie en tous cas de m’avoir reçu, c’était très aimable à vous …

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En zone péri-urbaine En campagne En centre-ville

76,70%87,70% 83,30%

23,30%12,30% 16,70%

Résidence principale * consommation

oui non

ANNEXE D – Profil des consommateurs de produits fermiers en circuits courts

Par tranche d’âge :

Moins de 30 ans Entre 30 et 45 ans Entre 46 et 60 ans Plus de 61 ans Total

oui 73,10% 79,20% 93,50% 93,30% 83,50%

non 26,90% 20,80% 6,50% 6,70% 16,50%

TOTAL 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00%

Par Catégorie Socio-Professionnelle :

CSP oui non TOTAL

agriculteur exploitant 100% 0,00% 100%

artisan commerçant 100% 0,00% 100%

chef d'entreprise 75,00% 25,00% 100%

cadre et profession intellectuelle 81,30% 18,80% 100%

profession intermédiaire 66,70% 33,30% 100%

employé 88,40% 11,60% 100%

ouvrier 70,00% 30,00% 100%

retraité 94,00% 6,00% 100%

sans emploi et autre 76,40% 23,60% 100%

TOTAL 83,50% 16,50% 100%

Par zone d’habitation :

Source : PROGRESS’SCION, Etat des lieux de la consommation des « produits fermiers » en France [En ligne] Disponible sur : <

http://www.progressscion.fr/data/Telechargement/Etat_des_lieux_de_l-offre_et_de_la_demande_en_produits_fermiers.pdf >

ANNEXE E – Guide d’entretien pour chargé de mission « Marque Parc » dans le PNR des Pyrénées Ariégeoises

Chargé de mission

Lien avec le projet, parcours

Avez-vous été à l’origine de ce projet ?

Si oui : parcours

Si non : De quelle étape à quelle étape ?

Projet

Histoire Comment est née l’idée de faire une marque pour valoriser les producteurs et les savoir-faire du territoire ?

Situation actuelle Quelle est la situation actuelle du projet ?

Combien regroupe-t-il de producteurs ?

Peut-il encore s’étendre ?

Ou/et La gamme de produits évoluer ?

Avez-vous des objectifs concrets ?

Les producteurs du PNR peuvent-ils tous bénéficier de l’identification « Marque Parc » ?

Qu’est-ce que leur apporte cette « marque » ?

Où et comment commercialisez-vous ces produits ?

Site web D’où est née l’idée de développer un site internet pour valoriser cette démarche ?

A qui s’adresse-t-il, quels sont ses objectifs ?

Quels sont pour vous les particularités quand on communique ce patrimoine, ces savoir-faire, ces goûts … en ligne ?

Il s'agit d'immatériel.

Envisagez-vous, peut-être à plus long terme, la possibilité d’acheter en ligne ?

Et une stratégie mobile ?

Retombées Avez-vous eu des retours des producteurs concernant les retombées de cette « labélisation » ?

Des producteurs ?

Des locaux ?

Des touristes ?

Est-ce que la mise en place de ce projet a entrainé une hausse de la fréquentation touristique ?

Plus général

Engouement "manger local"

Pensez-vous que la consommation de produits fabriqués localement regagne du terrain ?

Qu’est-ce qui peut être à l’origine de ce changement de mode de consommation ? La crise peut-être ?

Patrimoine Le patrimoine alimentaire, que vous valorisez à travers votre démarche est-il, pour

vous, une part de l’identité des habitants du PNR ?

TIC & Producteurs Pensez-vous que les TIC peuvent être utiles aux producteurs ? Pour communiquer, vendre ?

Pourquoi alors sont-ils réticents à les utiliser ?

Voyez-vous, dans le futur, une coopération plus étroite entre ces deux domaines ?

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ANNEXE F – Exemple de questionnaire quantitatif pour les touristes du PNR

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TABLE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ADEME : Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie

AMAP : Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne

CMS : Content Management System (Système de gestion de contenu)

DOM : Département d’Outre-Mer

e-tourisme / e-commerce : Commerce / Tourisme électronique

GAEC : Groupement Agricole d’Exploitation en Commun

INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques

LEADER : Liaison Entre les Actions de Développement de l'Economie Rurale

m-tourisme / m-commerce : Commerce / Tourisme mobile

NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PACA : Provence-Alpes-Côte d’Azur

PNR : Parc Naturel Régional

TIC : Technologies de l’Information et de la Communication

UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (Organisation

des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture)

UNICEF : United Nations Children's Fund (Fonds des Nations unies pour l'enfance)

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TABLE DES FIGURES

Figure 1 : « Lorsque vous achetez ou consommez des produits alimentaires, êtes- vous sensible à leur origine (locale, régionale, importation) ? » ............................................................................................ 14

Figure 2 : « Vous personnellement, achetez-vous ou consommez-vous toujours, le plus souvent, parfois rarement ou jamais des produits alimentaires fabriqués localement ? » .............................. 15

Figure 3 : Les étapes de la patrimonialisation .............................................................................................. 17

Figure 4 : Couverture du guide de Curnonsky & Rouff, « La Savoie », 1923. .................................... 20

Figure 5 : Une implication contrastée dans les circuits courts .............................................................. 22

Figure 6 : Exploitations exerçant des activités liées au tourisme. ........................................................ 25

Figure 7 : Re-hausse du critère label de qualité, baisse du critère prix... .......................................... 28

Figure 8 : Préparation en ligne des séjours de tourisme de loisirs, évolution de 2003 à 2012. .......................................................................................................................................................................................... 35

Figure 9 : Evolution du taux de réservation en ligne parmi les français partis. ............................. 35

Figure 10 : logos des différents réseaux. ......................................................................................................... 44

Figure 11 : logo de la marque « Viande Bovine et Veau, produit du Parc naturel régional du Vercors » ....................................................................................................................................................................... 45

Figure 12 : Exemple d’un site internet vitrine statique – Crozes-Hermitage................................... 55

Figure 13 : Exemple d’un site internet vitrine statique – La Ferme de Blayac ................................ 55

Figure 14 : Exemple d’un espace perso de producteur sur un site « marque » - PNR des Pyrénées Ariégeoises. ............................................................................................................................................. 56

Figure 15 : Exemple d’un site dynamique d’une ferme qui propose de la vente en ligne – La Ferme Elizaldia .......................................................................................................................................................... 58

Figure 16 : Capture d’écran du site internet de La Ruche qui dit Oui ! ............................................... 59

Figure 17 : Capture d’écran du site internet Le panier des familles de Nantes .............................. 59

Figure 18 : L’évolution de l’inscription sur les 3 principaux réseaux sociaux en France. .......... 60

Figure 19 : Capture d’écran de la page et d’un post sur la page Facebook de Ferm’envie ......... 61

Figure 20 : Capture d’écran du profil Twitter de la Ferme Guy Rivest ............................................... 62

Figure 21 : Aperçu du site web mobile (responsive design) de la maison de vins d’Alsace Trimbach sur un smartphone (Nokia Lumia 620) : .................................................................................... 63

Figure 22 : Exemples d’applications natives – A gauche : Aperçu de l’application mobile Les Bons Plans Terroir du Crédit Agricole (Keldelice), qui référence les producteurs du terroir,

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sur une tablette (Nexus 7 2013) ; A droite : Aperçu de l’application Bienvenue à la Ferme, sur un smartphone (Iphone 4) : ................................................................................................................................. 64

Figure 23 : Carte de l’Ariège ................................................................................................................................. 71

Figure 24 : Carte du PNR des Pyrénées Ariégeoises .................................................................................. 73

Figure 25 : Différents logos et gammes de la Marque Parc ..................................................................... 75

Figure 26 : Le site internet de la Marque Parc du PNR des Pyrénées Ariégeoises ........................ 76

116

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Les ventes directes ........................................................................................................................... 27

Tableau 2 : Les circuits courts ............................................................................................................................. 28

Tableau 3 : Définition du secteur des TIC de l’OCDE basée sur la CITI Rév.4 .................................. 30

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TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ....................................................................................................................................................... 5

SOMMAIRE ..................................................................................................................................................................... 6

INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................................................... 7

Partie I - TIC ET TOURISME GOURMAND - Approches et contextualisation ........................................ 9

Introduction de la Partie I ................................................................................................................................ 10

Chapitre 1 – L’alimentation comme ressource touristique ................................................................ 11

1. Approche globale de l’alimentation. ................................................................................................... 11

1.1 Définition par l’Histoire : d’où proviennent nos habitudes alimentaires actuelles ? ...................................................................................................................................... 11

1.2 Dans un contexte de crise, un retour aux valeurs alimentaires territoriales...... 13 2. L’alimentation : un véritable patrimoine. ......................................................................................... 15

2.1 Des produits, des savoir-faire : l’alimentation comme patrimoine immatériel. 16 2.2 Un vecteur d’identité locale. .................................................................................................... 17

3. Un patrimoine générateur de tourisme. ........................................................................................... 19

3.1 Le tourisme gourmand. ............................................................................................................. 19 3.2 Une composante à part entière d’autres formes de tourisme. .................................. 20

Chapitre 2 – Du producteur au touriste ...................................................................................................... 22

1. Les producteurs comme ambassadeurs des savoir-faire locaux. ........................................... 22

1.1 Conjoncture des producteurs de Pays en France. .......................................................... 22 1.2 Un rôle d’émissaire. .................................................................................................................... 23

2. L’agritourisme comme vitrine du terroir. ........................................................................................ 24

2.1 Un moteur du tourisme rural. ................................................................................................. 24 2.2 Un moyen de transmettre des connaissances et des techniques. ............................ 26

3. La vente directe et les circuits courts................................................................................................. 27

3.1 Une relation directe producteur-consommateur/touriste. ........................................ 27 3.2 Une démocratisation récente. ................................................................................................. 28

Chapitre 3 – Communiquer aujourd’hui le patrimoine gastronomique ........................................ 30

1. Les TIC appliquées au domaine touristique .................................................................................... 30

1.1 Approche globale des TIC ......................................................................................................... 30 1.2 Les TIC comme outil de communication touristique .................................................... 31

2. La valorisation du patrimoine immatériel ....................................................................................... 32

2.1 La valorisation du patrimoine par l’e-tourisme .............................................................. 32 2.2 Communiquer sur de l’immatériel ........................................................................................ 33

3. Quelle cible pour ce marché ? ................................................................................................................ 34

3.1 Profil des consommateurs d’e-tourisme en France ....................................................... 34 3.2 Evolutions possibles ................................................................................................................... 37

Conclusion de la Partie I .................................................................................................................................... 38

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Partie II - LES TIC COMME OUTIL DE VALORISATION DU TERROIR – Les TIC au service des producteurs .................................................................................................................................................................. 39

Introduction de la Partie II ............................................................................................................................... 40

Chapitre 1 – L’organisation, le regroupement et la formation des producteurs comme moyens de renforcer la compétitivité. ........................................................................................................ 41

1. L’organisation entre producteurs dans le but de diviser et de partager les outils et les tâches. .................................................................................................................................................................. 41

1.1 Le partage des moyens de production et des compétences : une solution pour et une visibilité accrue et une meilleure distribution. ..................................................... 41

1.2 Les regroupements de producteurs ..................................................................................... 41 2. Des initiatives à plus grande échelle .................................................................................................. 42

2.1 Les réseaux nationaux ...................................................................................................................... 43 2.2 L’implication de l’Etat et des collectivités territoriales....................................................... 44

3. Se former : un passeport pour les producteurs ............................................................................. 46

3.1 S’adapter à la demande changeante et aux spécificités de l’agritourisme .................. 46 3.2 L’innovation comme moyen de distinction et de compétitivité. ..................................... 46

Chapitre 2 – Atouts et faiblesses des TIC au service des producteurs de pays. ......................... 48

1. Attentes et objectifs des deux parties ................................................................................................ 48

1.1 Cibles et Attentes des consommateurs. .............................................................................. 48 1.2 Les objectifs des producteurs ................................................................................................. 49

2. Avantages des TIC pour la vente directe et les circuits courts ................................................ 50

2.2 Un véritable outil de gestion pour le producteur. ................................................................. 51 3. Difficultés courantes rencontrées vis-à-vis des TIC ..................................................................... 51

3.1 Un faible intérêt pour l’outil ........................................................................................................... 51 3.2 L’accompagnement : une véritable nécessité dans la démarche de communication

numérique. ................................................................................................................................... 52

Chapitre 3 – Des outils adaptés aux attentes des producteurs comme des touristes. ............ 54

1. Les sites internet ........................................................................................................................ 54

1.1 Les sites vitrines statiques .............................................................................................................. 54 1.2 Les sites dynamiques et le commerce en ligne ................................................................ 57

2. Le social et les technologies mobiles ................................................................................. 59

2.1 La communication via les réseaux sociaux............................................................................... 60 2.2 La mobilité au service des producteurs et des touristes ............................................. 62

3. Les outils et technologies de demain dans ce domaine .............................................................. 66

3.1 L’évolution des technologies actuelles ....................................................................................... 66 3.2 Les technologies futures .................................................................................................................. 67

Conclusion de la Partie II .................................................................................................................................. 68

Partie III - CAS D’ETUDE – La Marque Parc du Parc Régional Naturel des Pyrénées Ariégeoises .......................................................................................................................................................................................... 69

Introduction de la Partie III ............................................................................................................................. 70

Chapitre 1 - Le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises ................................................... 71

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1. L’Ariège, présentation du territoire touristique ........................................................... 71

1.1 Approche générale du territoire ariégeois ............................................................................... 71 1.2 Le tourisme en Ariège : un patrimoine riche. .......................................................................... 72

2. Le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises ................................................... 73

2.1 Présentation du PNR. ........................................................................................................................ 73 2.2 Objectifs et axes stratégiques du PNR ........................................................................................ 74

3. Le Projet Marque Parc ............................................................................................................. 74

3.1 Une marque qui regroupe, qui identifie .................................................................................... 74 3.2 La Marque Parc : une stratégie de communication numérique maitrisée .................. 75

Chapitre 2 – Méthodologie d’étude de terrain ......................................................................................... 77

1. Observation et inventaire des ressources du territoire ............................................ 77

2. Recueillir des données qualitatives pour cerner les intérêts, les attentes des producteurs, des locaux, des acteurs, et les limites du projet ...................................................... 78

2.1 Sélection des prospects ............................................................................................................. 78 2.2 Mise en place de l’entretien, exemple de guide ............................................................... 79

3. Recueillir des données quantitatives pour des statistiques générales sur les attentes et la perception des touristes. .................................................................................................. 80

3.1 Sélection des prospects .................................................................................................................... 80 3.2 Mise en place d’un questionnaire, exemple de questionnaire. ........................................ 81

Conclusion de la Partie III ................................................................................................................................. 82

CONCLUSION GENERALE ...................................................................................................................................... 83

BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................................................ 85

TABLE DES ANNEXES ............................................................................................................................................. 87

ANNEXE A : Répartition démographiques des utilisateurs de mobilité ........................................ 88

ANNEXE B : Entretien exploratoire, Mademoiselle Y, Etudiante en DU, et présidente d’une association de consommateurs, 26/03/2014 .......................................................................................... 89

ANNEXE C - Entretien exploratoire, Monsieur Z, Chargé de mission dans un PNR, 25/03/2014 ........................................................................................................................................................... 95

ANNEXE D – Profil des consommateurs de produits fermiers en circuits courts .................. 104

ANNEXE E – Guide d’entretien pour chargé de mission « Marque Parc » dans le PNR des Pyrénées Ariégeoises ...................................................................................................................................... 105

ANNEXE F – Exemple de questionnaire quantitatif pour les touristes du PNR ..................... 107

TABLE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ........................................................................................................ 113

TABLE DES FIGURES ............................................................................................................................................ 114

LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................................................... 116

TABLE DES MATIERES ........................................................................................................................................ 117

Résumé :

Les cultures alimentaires régionales résistent face à l’industrialisation alimentaire

internationale qui accompagne la mondialisation. Les spécificités alimentaires des

territoires font ainsi partie intégrante du voyage, lorsque le touriste s’ouvre à cette part de

l’identité locale. Les Technologies de l’Information et de la Communication constituent un

moyen de communication touristique efficace, et non négligeable dans notre société

actuelle dans laquelle ces outils font partie de notre quotidien. Elles permettent notamment

de mettre en valeur le patrimoine d’un territoire. A ce titre, elles constituent un outil de

choix pour accompagner les producteurs de pays qui s’ouvrent à l’agritourisme et/ou ceux

qui s’orientent vers de la vente en circuits de proximité. Pourtant, les TIC peinent à se

démocratiser dans ce secteur, où les exploitants ne sont pas toujours sensibilisés, formés ou

organisés pour permettre l’élaboration d’une stratégie numérique efficace. Ce mémoire

propose ainsi d’analyser les différentes utilisations des TIC par les producteurs de pays

pour développer leur diffusion et leur compétitivité territoriale dans un souci de maintien

de leur activité, et de contribuer à la valorisation du patrimoine alimentaire de leur

territoire.

Mots-clés : patrimoine alimentaire, tourisme gourmand, agritourisme, gastronomie, terroir,

NTIC, TIC, e-tourisme, m-tourisme, valorisation, communication touristique

Summary :

Regional food cultures resist in response to international food industrialization which goes

along with globalization. Food particularities are thus an integral part of a trip, when the

tourist is receptive to this aspect of local identity. Information and communications

technology is an effective and significant mean of tourism communication in today's

society, in which these tools are part of people daily’s life. Moreover, the ICT allow the

enhancement of the territorial heritage. This is why ICT are a powerful tool to help

agricultural producers which develop themselves to agritourism and/or those who

experiment direct or short-cycle selling. However, ICT are not well-democratized in this

environment, where producers are not always aware, trained or organized to set an

effective digital strategy. This report analyzes the different uses of ICT by producers in

order to increase their reputation and competitiveness, with the view of maintaining their

activity and contribute to the enhancement of their territory’s food heritage.

Keywords : food heritage, gourmet tourism, agritourism, gastronomy, local food, ICT,

travel technology, valuation, touristic communication