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RE LA ILL Féd Pêch R 1 SUIVI DE LA EPRODUCTION DE LA AMPROIE MARINE EN LE-ET-VILAINE POUR L’ANNEE 2010. Maître d’ouvrage dération d’Ille-et-Vilaine de he et de Protection du Milieu Aquatique Juin 2011 Réalisé avec le concours de

Maître d’ouvrage Fédération d’Ille-et-Vilaine de Pêche et de … · 2014. 12. 9. · déterminer le front de colonisation. L’étude nous permet également de cibler les

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REPRODUCTION DE LA LAMPROIE MARINE ILLE

FédérationPêche et de Protection du Milieu

Réalisé avec le concours de

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SUIVI DE LA REPRODUCTION DE LA LAMPROIE MARINE EN ILLE-ET-VILAINE POUR

L’ANNEE 2010.

Maître d’ouvrage

édération d’Ille-et-Vilaine de

Pêche et de Protection du Milieu Aquatique

Juin 2011

Réalisé avec le concours de

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Avant-propos Le rapport présente les résultats du suivi de la reproduction de la lamproie

marine en 2010 sur le territoire du département d’Ille-et-Vilaine. Il s’agit de la troisième année de suivi dans notre département : en 2008, le suivi avait été effectué dans le cadre d’une étude figurant au Contrat de Projet Etat Région intitulée « Recensement et cartographie des zones de frayères à lamproies marines et Aloses sur les bassins de la vilaine et du Couesnon - Détermination des fronts de colonisation ». L’objectif était de mieux connaitre ces espèces migratrices pour lesquelles très peu de données étaient disponibles dans notre département. En 2009, les élus de la Fédération ont souhaité valoriser le travail effectué en 2008 et poursuivre ce suivi en interne, notamment en ce qui concerne la lamproie marine.

En 2010, le comptage de frayères à Lamproie marine a lieu dans le cadre des actions du Contrat de Projet Etat-Région 2007-2013. L’opération a été réalisée par la Fédération Départementale de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique d’Ille-et-Vilaine.

Le coût global de cette opération est de 3917.83 €, avec le plan de

financement suivant : - 30% par le Conseil Régional de Bretagne - 50% par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne - 20% par les collectivités piscicoles (FDAAPPMA 35 et FNPF). La Fédération de Pêche et la Protection du Milieu Aquatique d’Ille-et-Vilaine

remercie l’ensemble des partenaires financiers, techniques et administratifs pour leur contribution à la bonne réalisation de cette étude.

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Sommaire

Introduction ............................................................................................................................................ 4

1- Rappels sur la Biologie de l’espèce ........................................................................................... 5

2- Méthodologie ................................................................................................................................. 7

3- Présentation des cours d’eau prospectés ................................................................................. 8

3.1- La Vilaine ................................................................................................................................... 8

3.2- Le Couesnon ........................................................................................................................... 10

4- Résultats bassin de la Vilaine ................................................................................................... 12

4.1- Cours d’eau prospectés ......................................................................................................... 12

4.2- Résultats de l’inventaire sur le bassin de la Vilaine .......................................................... 13

5- Résultats bassin du Couesnon ................................................................................................. 17

5.1 Cours d’eau prospectés ......................................................................................................... 17

5.2- Résultats de l’inventaire sur le bassin du Couesnon ....................................................... 17

Conclusion ........................................................................................................................................... 24

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Introduction

La Fédération de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique d’Ille-et-Vilaine mène sur le département diverses actions de connaissances concernant les poissons migrateurs : comptage des frayères à saumons sur le Couesnon et ses affluents, piégeage des géniteurs saumons et des smolts sur la Loisance (suivis mené jusqu’en fin d’année 2010), opérations de pêches électriques d’Indice Abondance Saumon IA SAT sur le bassin versant du Couesnon et Indice Abondance Anguille IA ANG à l’échelle du département.

En 2008, un recensement et une cartographie des zones de frayères des lamproies marines et des aloses sur les bassins de la Vilaine et du Couesnon ont fait l’objet d’une étude car il s’agissait d’espèces migratrices à fort intérêt pour lesquelles très peu d’informations étaient disponibles sur notre territoire. L’objectif était de cartographier les zones de reproduction et de déterminer les fronts de colonisation pour chaque espèce. Dans la continuité, en 2009, il nous a semblé opportun de poursuivre en interne le comptage des frayères à lamproie marine afin de continuer à acquérir des connaissances sur cette espèce, notamment dans la perspective du réaménagement du barrage de Beauvoir sur le Couesnon. En 2010, l’opération est reconduite, dans le cadre du Contrat de Projet Etat Région, sur les deux axes de migrations majeurs du département : la Vilaine et le Couesnon.

Le suivi mis en place nous permet tout d’abord d’évaluer l’intensité de la migration des géniteurs, de localiser les cours d’eau prospectés par l’espèce et de déterminer le front de colonisation. L’étude nous permet également de cibler les freins et les obstacles à la migration et pourra être un outil permettant d’évaluer l’effet de l’amélioration de la continuité écologique par les prochains aménagements d’ouvrages à venir. Outre l’amélioration des conditions de migration, ces travaux peuvent, en fonction de leurs ambitions, contribuer à la restauration de l’habitat et de la qualité de l’eau nécessaire pour atténuer les pressions pesant sur cette espèce aujourd’hui menacée.

La lamproie marine a en effet vu son aire de répartition considérablement se réduire au milieu du XX siècle en raison d’une multitude de facteurs anthropiques. Au niveau Européen, la Lamproie marine est une espèce figurant à l’annexe III de la Convention de Berne et à l’annexe II de la Directive Habitats Faune Flore. Au niveau national, elle appartient à la liste des espèces de poissons protégées sur l’ensemble du territoire au titre de l’arrêté ministériel du 08 décembre 1988. A ce titre, elle peut faire l’objet de mesures de protection de biotope.

L’article R.432-1 du Code de l’Environnement prévoit que la lamproie marine figure également dans la liste 1 des espèces de la faune piscicole dont les frayères et les zones d'alimentation et de croissance doivent être particulièrement protégées de la destruction par l’article L.432-3. Ces inventaires doivent être arrêtés par les préfets de chaque département avant le 30 juin 2012.

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1- Rappels sur la Biologie de l’espèce

La lamproie marine (Petromyzon marinus), tout comme la lamproie fluviatile (Lampetra fluviatilis), est une espèce migratrice potamotoque, appartenant à la classe des Agnathes. Les deux espèces se distinguent notamment par le diamètre du disque buccal, ainsi que leurs tailles. La lamproie marine est d’une taille moyenne de 80 cm pour un poids allant de 900 à 1000 grammes, bien qu’elle puisse mesurer jusqu’à 120 cm pour un poids de plus de 2 kg. La taille de la lamproie fluviatile varie de 18.5 à 50 cm pour un poids de 30 à 150 grammes. La lamproie marine est de couleur jaune marbrée de brun sur le dos, alors que la lamproie fluviatile est d’une coloration bleuâtre à brun-vert sur le dos et bronzée sur les flancs.

La migration des lamproies marines commence à la fin de l’hiver (mars-avril), après un séjour en mer de 2-3 ans où elles effectuent leur phase de croissance sous forme de parasitisme ; elles quittent les eaux côtières (plateau continental) et remontent les cours d’eau de nuit pour rejoindre leurs zones de reproduction de mai à juillet. Celle-ci a lieu à des températures allant de 14 à 18 °C, sur des substrats composés d’une granulométrie grossière (20 à 200 mm) de type cailloux - galets. Remarque : la lamproie fluviatile se reproduit dans des zones où la granulométrie est plus fine (sable, gravier). Il n’a pas été observé de frayère de cette espèce lors de nos prospections.

Les géniteurs creusent un nid d’un diamètre avoisinant 1.5 m en déplaçant le substrat à l’aide de leurs disques buccal. Les ovules y sont fécondés avant d’être

Figure 1 : Frayère à lamproie marine observée sur le Couesnon en

2010 (photo : R.Pellerin, Fédération AAPPMA 35)

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entrainés entre les interstices du substrat accumulé à l’aval de la frayère. Les géniteurs meurent après la reproduction.

Après 10-15 jours, les larves ammocètes éclosent et s’enfouissent dans le sable du nid ; elles mesurent alors 5 mm. Après 35-40 jours, elles mesurent 10mm et gagnent les nids d’ammocètes, zones abritées de substrat sablo-limoneux où elles resteront 3 à 5 ans. Leur nourriture est alors constituée de diatomées, d’algues bleues et de débris organiques. La métamorphose a lieu à une taille allant de 130 à 150 mm et se déroule entre août et octobre. En automne, la nuit, les juvéniles dévalent la rivière et en hiver, gagnent la mer.

Figure 2 : Lamproie marine observée

dérivant la Loisance après la

reproduction en 2008 (photo :

R.Pellerin, Fédération AAPPMA 35)

Figure 3 : Juvénile de lamproie marine, capturé au cours d’une opération de

pêche électrique indices d'abondance IA ANG sur le Couesnon, à Pontorson

(Manche), en septembre 2009 (photo : F.Guérineau, Fédération AAPPMA 35)

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2- Méthodologie

Les zones de reproduction à lamproies marines ont été identifiées au cours de l’étude qui s’est déroulée en 2008 : il s’agit principalement des zones de radiers et de plats courants. Ces secteurs sont prospectés à partir de la mi-juin, dès que les conditions hydrologiques le permettent. Le comptage s’effectue directement dans l’eau afin d’évaluer plus précisément le nombre de nids, que l’on n’observe pas toujours très bien si on est situé du haut d’une berge. Cette méthode est pertinente car les nids sont facilement identifiables, même plusieurs semaines après la fraie. L’évolution du nombre de frayères et des migrations de lamproies peut nécessiter plusieurs passages par secteurs afin d’évaluer la fin de la période de reproduction et d’affiner au mieux le comptage.

En 2010, le travail de prospection s’est déroulé du 19 juin 2010 au 09 juillet 2010, pendant la fin de la période de reproduction. Sur le BV Vilaine, les observations ont eu lieu le 22 et le 28 juin 2010. La prospection y est assez rapide (1,5 jours) car elle concerne les quelques secteurs à écoulement lotique du bassin. Sur le BV Couesnon, la période de reproduction semble un peu plus tardive. Les observations ont été effectuées les 19, 23, 24, 29 juin et 01, 02, 06 et 09 juillet 2010.

Globalement, les conditions d’observations étaient plutôt bonnes en raison des débits très faibles enregistrés au printemps et en début d’été 2010. En 2009, les

Figure 4 : Le comptage des frayères à lamproies s’effectue directement à pied

dans le lit du cour d’eau, comme ici sur le Couesnon en 2010

(photo : R. Pellerin, Fédération AAPPMA 35)

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observations avaient été parfois rendues difficiles en raison des nombreux orages modifiant rapidement le débit et la turbidité des cours d’eau.

3- Présentation des cours d’eau prospectés

3.1- La Vilaine

Le bassin versant de la Vilaine est d’une superficie totale de 11 190 km2 dont 4 640 km² se trouvent en Ille et Vilaine. Le cours principal de la Vilaine mesure environ 230 km de sa source en Mayenne à l’embouchure dans l’Océan Atlantique. Ses affluents principaux sont la Seiche, le Semnon, la Chère, le Don et l’Isac en rive gauche ; et le Chevré, l’Ille, la Flume, le Meu, l’Aff, l’Oust et l’Arz en rive droite.

Figure 4 : localisation et réseau hydrographique de la Vilaine

Le réseau hydrographique draine un socle ancien constitué de formations schisteuses en majorité. Les formations granitiques ne sont présentes que sur l’amont de la Cantache. Le substrat est calcaire aux alentours de Rennes jusqu’aux

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environs de Mordelles sur le Meu. Le Garun et le Meu amont ainsi que l’aval de la Vilaine (en aval de la confluence de l’Oust) s’écoulent sur schistes briovériens.

Le fleuve suit une direction d’Est en Ouest dans un premier temps puis descend vers le Sud à sa confluence avec l’Ille à hauteur de Rennes. La Vilaine arrive alors dans une zone de marais très plate où elle est rejointe par la Flume puis le Meu. Les confluences de ces deux rivières avec la Vilaine forment les anciens marais de Rennes.

A partir de la confluence avec la Seiche, la vallée de la Vilaine est encaissée et son cours sinueux, voire méandreux (boucle de Bourg des Comptes) jusqu’à l’aval de Saint Malo de Phily où le lit majeur de la Vilaine commence à s’élargir.

Figure 5 : Profil en long de la Vilaine

De nombreux plans d’eau ont été aménagés dès le XIXème siècle sur le bassin de la Vilaine. L’objectif était d’alimenter les biefs de partage du canal de Nantes à Brest (Bosméléac en amont de l’Oust) et du canal d’Ille et Rance (étangs de Feins, du Boulet et de la Lande d’Ouée) utilisés pour la navigation fluviale. Par la suite, d’autres retenues ont été aménagées pour l’alimentation en eau potable ou pour contrôler les débits (écrêter les crues et soutenir les étiages). C’est le cas des barrages de la Valière, de la Cantache et de la Haute Vilaine situés en amont de la ville de Rennes.

Les débits de la Vilaine se trouvent donc artificialisés. Le but étant que le fleuve ne déborde pas en période de crue et que ses débits soient suffisants en étiage pour la navigation. Sur les affluents de la rive gauche, la Seiche, le Semnon et la Chère, les étiages sont très sévères, ce qui est dû à la nature schisteuse du sous-sol et à une pluviométrie atténuée. Sur l’Oust, malgré la nature granitique du sous-sol, l’amplitude des débits reste forte et les étiages sont prononcés.

0

50

100

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200

0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 220

Distance à la source (km)

Alti

tud

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m)

Cantache Semnon58%

17%4.9%

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Plan d’eau de la Haute Vilaine

RENNES

REDON

0

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Plan d’eau de la Haute Vilaine

RENNES

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3.2- Le Couesnon

Le bassin versant du Couesnon, d’une superficie totale de 1150km2, se situe au Nord - Est du département d’Ille-et-Vilaine. Ce fleuve, long d’une centaine de kilomètres, se jette dans la Manche, face au Mont-Saint-Michel. Ses affluents principaux sont le Nançon, la Minette, la Loysance, le Tronçon, et la Guerge d’amont en aval en rive droite ; et la Tamoute et le Chesnelais en rive gauche (figure 1).

Figure 6 : localisation et réseau hydrographique du bassin du Couesnon.

Le réseau hydrographique draine un socle ancien constitué de terrains

granitiques et de formations schisteuses briovériennes. Les schistes représentent 85% du sous-sol drainé par le Couesnon lui-même, mais les affluents de la rive droite prennent tous leur source dans le massif granitique de Fougères.

Le Couesnon présente un profil en long très particulier lié à la présence d’un seuil cristallin sur son cours moyen (Figure 7).

Le profil est d’abord concave dans le massif granitique de Fougères avec une pente moyenne de 12% sur les dix premiers kilomètres. Ensuite le profil devient convexe, lors du franchissement de la zone schisteuse, et jusqu’en aval de Saint Jean sur Couesnon la pente n’est plus que de 0,15%. Le Couesnon coule alors dans une vallée large, plate et inondable (présence d’anciens marais à Saint Jean sur

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Couesnon) en amont du franchissement d’une bordure granitique où la vallée devient plus encaissée. C’est la zone de Mézières sur Couesnon – Romazy où la pente s’accentue, et est en moyenne de 1,5%. A partir de Romazy et jusqu’à l’embouchure, le Couesnon s’écoule en pente douce (Nihouarn, 1983, AELB, 1996).

Figure 7 : Profil en long du Couesnon

De nombreux affluents ont une pente forte (> 1%) uniquement dans leur partie supérieure. Près du Couesnon, la pente devient plus faible et le cours devient calme et sinueux, avec toutefois quelques exceptions :

- la plus notable est la Loysance où la pente est faible dans la partie amont et plus forte sur les 12 km aval.

- la Minette se caractérise par la présence de zones ponctuelles torrentueuses lors du passage dans les chaos granitiques.

Les débits du Couesnon sont relativement soutenus par rapport aux débits des autres cours d’eau du département : le débit moyen annuel est 4,89m3/s sur le Couesnon alors qu’il est de 2,81m3/s sur le Semnon et de 0,24m3/s sur l’Aff.

Le régime hydrologique des affluents est plus régulier que celui du Couesnon, ce qui est dû au soutien d’étiage provenant des nappes d’arènes en domaine granitique. Le module de la Loysance est de 0,80m3/s et celui du Nançon de 0,69 m3/s.

020406080

100120140160180200220

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110

Alti

tude

(m

)

Distance à la source (km)

Fougères

Romazyle Nançon

La MinetteAntrain

La Loysance

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Depuis l’opération de suivi 2009, le nouvel aménagement du barrage de la caserne à Beauvoir est en fonctionnement. Le suivi des frayères à lamproie marine sur le bassin du Couesnon peut donc servir d’indicateur quant à la problématique de franchissement de cet ouvrage par les espèces migratrices amphihalines.

Figure 8 : Le Barrage de la caserne à Beauvoir, été 2009 (photo A.BASCK, Fédération

AAPPMA 35)

4- Résultats bassin de la Vilaine

4.1- Cours d’eau prospectés

En 2010, les cours d’eau prospectés sont la Vilaine et les parties basses de certains des principaux affluents situés en Ille-et-Vilaine. Il s’agit des secteurs de :

- la Vilaine, en aval des barrages de Malon (communes de Guipry et Messac), de Guipry (communes de Guipry et Messac) et de Macaire (communes de Pléchatel et Saint Malo de Phily). - la Chère de la confluence avec la Vilaine jusqu’à Mouais (44), ainsi que l’Aron jusqu’au moulin de Cherhal (commune du Grand Fougeray). - le Canut sud, en aval du moulin Saint-Julien (commune de Renac). - le Semnon, en aval du barrage de Gand Moulin (commune de Pléchatel). - l’Aff, affluent de l’Oust, en aval du barrage de La Gacilly (communes de La Gacilly et Sixt sur Aff).

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4.2- Résultats de l’inventaire sur le bassin de la Vilaine

En 2010, aucune frayère à lamproie marine n’a été recensée au cours de notre opération de suivi sur le bassin de la Vilaine, pour la partie située en Ille-et-Vilaine. Pour rappel, en 2009, 22 frayères avaient été comptabilisées en aval du barrage de Malon (communes de Guipry et Messac).

Sur la Vilaine, les résultats de 2008 et 2009 nous avait permis de mettre en évidence que le barrage de Malon, ouvrage fléché par le Grenelle de l’Environnement, est un obstacle majeur à la migration des lamproies marines. Le potentiel de zone de reproduction est donc très limité sur le bassin puisqu’il s’agit du barrage le plus en aval sur la Vilaine. Nous notons également que ce site se superpose avec les frayères à aloses que l’on peut observer début juin, puisque celles-ci sont également bloquées par le même ouvrage. Des aménagements efficaces devront être envisagés sur les barrages de la Vilaine canalisée, afin d’étendre l’aire de colonisation de la lamproie marine plus en amont du bassin, et d’ouvrir l’accès à certains affluents tel que le Semnon.

Figure 9 : Le Barrage de Malon, communes de Guipry Messac

(photo : R.Pellerin , Fédération AAPPMA 35)

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Sur les affluents de la Vilaine, les prospections ne nous ont pas permis d’observer de frayères à lamproies marines. En 2008, 4 frayères avaient été observées sur la Chère. Sur ce cours d’eau dont la confluence se situe en aval du barrage de Malon, le moulin de Chère constitue le premier point de blocage à la migration des lamproies. Cet ouvrage a été jugé prioritaire et est fléché dans le Grenelle de l’Environnement.

En aval, le barrage de La Hagouais (commune de Le Grand Fougeray) est dans un état de ruine assez avancé et ne perturbe pas la migration des lamproies marines. D’autres seuils ont déjà fait l’objet d’un aménagement, tel que le Moulin de Licouët à Mouais (département 44), dans le cadre du volet Milieu Aquatique du Contrat de Territoire CTMA du Syndicat de la Chère.

La carte ci-après permet de présenter une synthèse des observations réalisées en 2009 sur le bassin de la Vilaine en Ille-et-Vilaine.

Figure 10 : Le moulin de Chère,

commune de Le Grand Fougeray

(photo : R.Pellerin, Fédération

AAPPMA 35)

Figure 11 : Le moulin de Licouët

juin 2010, commune de Mouais

(photo : R.Pellerin, Fédération

AAPPMA 35)

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Le tableau ci-dessous présente la synthèse du nombre de frayères observées par sites prospectés depuis 2008.

Sites BV Vilaine 2008 2009 2010

La Vilaine, aval Mâlon (Guipry-Messac) 22 22 0

La Vilaine, aval Guipry-Messac (Guipry-

Messac)

0 0 0

La Vilaine, aval Macaire (Saint Malo de Phily) 0 0 0

Le Semnon, aval Grand Moulin (Pléchatel 0 0 0

Le Canut Sud, aval moulin saint julien (Renac) 0 0 0

La Chère, « Cahan » (Saint Anne sur Vilaine) 4 0 0

La Chère, « La Hagouais » (Le Grand

Fougeray)

0 0 0

La Chère, aval moulin de Chère (Le Grand

Fougeray)

0 0 0

La Chére, « Beauchêne » (Le Grand

Fougeray)

0 0 0

La Chère, aval Moulin de Licouet (Le Grand

Fougeray)

- 0 0

La Chère, « La Place » (Mouais 44) - 0 0

L’Aron, « Pont d’Aron »(Le Grand Fougeray) - 0 0

L’Aron, aval moulin de Cherhal (Le Grand

Fougeray)

- 0 0

L’Aff, aval moulin de la Gacilly (56) - - 0

TOTAL 26 22 0

Du coté du Morbihan, un comptage de frayère est également effectué par le SD ONEMA 56 sur le bassin de la Vilaine. Les cours d’eau prospectés sont principalement le Trévelo, la Claie, l’Arz et l’Oust.

Pour l’année 2010, 599 frayères ont été recensées, ce qui correspond à une année moyenne. En effet, sur le Trévelo, l’Oust et ses affluents, l’Arz et la Claie, plus de 700 frayères par an en moyenne sont comptabilisées, avec des pics pouvant aller jusqu’à 1300 (en 2000) ou 2100 (en 2001). Le comptage effectué sur le Bassin Oust-Vilaine depuis 1997 met en évidence d’importance fluctuations interannuelles, avec des années favorables à la reproduction semblant correspondre à des débits importants pendant la période de migration.

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Une meilleure attractivité de la Vilaine par rapport à l’estuaire de la Loire ne serait pas à exclure chez cette espèce pour laquelle le phénomène de homing semble moins important que chez les salmonidés migrateurs. (Source : Dominique Boussion, Comptage de frayères de lamproies marines - Bassin Oust-Vilaine, année 2008, ONEMA SD 56).

L’institut d’aménagement de la Vilaine mène un suivi vidéo des migrations au niveau du barrage d’Arzal. Ce système de vidéo comptage d’Arzal est bien étalonné et efficace.

En 2010, ce suivi a permis d’observer une forte activité migratoire à la station de vidéo comptage de la passe d’Arzal puisque 3127 lamproies étaient comptabilisées le 12 juin 2010, en fin de période de migration. Dans le même temps, il n’y a eu que 599 frayères recensées.

En 2009, de la même façon, 5425 lamproies avaient été comptabilisées alors que 868 frayères avaient été recensées dans le Morbihan et 22 en Ille-et-Vilaine.

Aucune pêcherie de lamproie marine n’existe sur l’aval du bassin de la Vilaine. L’hypothèse d’un prélèvement important de géniteurs pouvant expliquer ces observations semble donc écartée.

Afin d’expliquer cet écart, il conviendrait donc d’évaluer l’importance de la reproduction de la lamproie marine en aval des barrages de navigation sur l’Oust. Les niveaux d’eau en période de reproduction ne permettant pas d’observation directe des frayères, cette action devra être menée en période de chômage du canal de Nantes à Brest (octobre-novembre).

Figure 12 : lamproies marines à la

station de vidéo-comptage d’Arzal

(Image IAV)

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Nous ignorons si une répartition inégale entre les mâles et les femelles de la population de lamproie marine peut également être envisagée. Certains auteurs ont avancé que chez les populations non exploitées, lors des années d’abondances, un sexe ratio nettement en faveur des mâles pourrait être observé. Ce phénomène serait caractéristique d’une population bien établie. Au contraire, un excès de femelles serait typique de populations en difficultés.

5- Résultats bassin du Couesnon

5.1 Cours d’eau prospectés

En 2010, un comptage exhaustif a été effectué le long des cours d’eau suivant :

- le Couesnon, du marais de Sougéal en aval (commune d’Antrain) au moulin de Vendel (commune de Vendel) - la Loisance, de la confluence avec le Couesnon jusqu’au lieu dit « La Hougrais » (commune de Saint-Ouen-la Rouerie) - la Minette, de la confluence avec le Couesnon jusqu’au lieu dit « La Servais » (commune de Saint Christophe de Valains) - la Tamoute, de la confluence avec le Couesnon en aval jusqu’au lieu dit « Maubuisson » (commune de Noyal sous Bazouges) - le Tronçon, de la confluence avec le Couesnon en aval jusqu’à la D40, au lieu dit « La Malais » (commune de Saint Ouen La Rouerie) Des passages ponctuels sur des sites potentiellement intéressant ont été

réalisés sur quelques affluents tels que l’aval de la Guerge (50), le Chesnelais, l’Alçon (affluent de la Tamoute) ou le ruisseau des Vallées Ribault, cours d’eau pouvant être fréquentés par les poissons migrateurs et où des frayères à saumons sont parfois recensées. Aucune observation ponctuelle de frayère à lamproie marine n’y a été faite, ces cours d’eau n’étant sans doute pas assez attractifs en termes de débit.

5.2- Résultats de l’inventaire sur le bassin du Co uesnon En 2010, des frayères à lamproies marines ont uniquement été observées sur

le Couesnon et son affluent la Loisance. La carte ci-après permet de présenter une synthèse des observations

réalisées en 2009 sur le bassin du Couesnon.

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Les tableaux ci-dessous présentent la synthèse des nombres de frayères observées par sites pour les 5 cours d’eau prospectés de manière exhaustive : le Couesnon, la Loisance, le Tronçon, la Minette et la Tamoute.

Le Couesnon :

Sites BV Couesnon 2008 2009 2010

Gué Ferrier (Antrain) 0 - 6

Cave de l’angle (Antrain) 0 - 6

Moulin Baudry (Antrain) 4 0 15

Le Pontavis (Tremblay) 8 0 8

Cave des masses (Tremblay-Bazouges la

Pérouse)

3 2 3

Le haut Jugué (Tremblay) 12 17 19

La Rousselais (Tremblay) 21 18 38

Quincampoix (Rimou) 82 51 35

MontBulin (Romazy) 0 8 7

« grande Fontaine » (Romazy) 0 4 3

Le Moulin du Pont (Romazy) 0 0 3

La Mondrais (Romazy) 16 16 8

Moulin de Guémorin + Brais ((Vieux-Vy-sur-

Couesnon)

0 0 0

Moulin de Guémain (Vieux-Vy-sur-

Couesnon)

11 6 7

Le Moulin du Pont (Vieux-Vy sur Couesnon) 0 0 0

Le Moulin d’Orange (Vieux-Vy sur

Couesnon)

0 1 0

Le Val (Vieux-Vy-sur-Couesnon) 0 0 0

Le Moulin aux Moines (Vieux-Vy-sur-

Couesnon)

0 0 0

Le Moulin de Guyon (Vieux-Vy sur

Couesnon)

0 0 0

Entre le Moulin de Vendel en amont et le

Moulin de Guyon en aval

- 0 0

TOTAL 157 123 157

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La Loisance :

Sites BV Loisance 2008 2009 2010

Aval seuil du lavoir (Antrain) 0 18 8

Aval seuil Les Landelles (Antrain) 10 11 0

Aval seuil de la pisciculture d’Antrain 21 36 0

Le Meidrouet-Folleville (Saint-Ouen-la-

Rouerie)

0 3 0

La Hougrais (Saint-Ouen-la-Rouerie) - 4 0

TOTAL 31 72 8

La Minette :

Sites BV Minette 2008 2009 2010

Aval Moulin Boismine (Chauvigné) 0 3 0

La Sourde (Saint-Christophe-de Valains) - 0 0

La Servais (Saint-Christophe-de Valains) - 0 0

TOTAL 0 3 0

Le Tronçon :

Sites BV Tronçon 2008 2009 2010

Aval D175- La Folie(Antrain) 0 0 0

D175-D97 (Saint-Ouen la Rouerie) 0 0 0

D97-D40 (Saint-Ouen la Rouerie) 0 0 0

TOTAL 0 0 0

La Tamoute :

Sites BV Tamoute 2008 2009 2010

« Bas Jugué » ( Bazouges La Pérouse) 0 0 0

« La Cudelais » (Bazouges La Pérouse) - - 0

« La Gahidrais » ( Bazouges La Pérouse) - - 0

« Bourienne » ( Bazouges La Pérouse) - - 0

« La Démonais » ( Bazouges La Pérouse) - 2 0

« le Pont » (Noyal sous Bazouges) - 2 0

« Launay » (Noyal sous Bazouges) - 0 0

« Maubuisson » (Noyal sous Bazouges) - 1 0

TOTAL 0 5 0

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En 2010, 165 frayères ont été recensées sur le bassin du Couesnon, ce qui est un résultat légèrement plus faible que les observations réalisées en 2008 et 2009 (198 frayères en 2008 et 203 en 2009). On observe une très forte concentration des frayères sur le cours principal du Couesnon puisque 157 frayères y ont été recensées. Les affluents n’ont pas du tout été prospectés par les lamproies, sans doute en raison du manque d’attrait lié à la faiblesse des débits de 2010 ( Figure 13), à l’exception de l’aval de la Loysance où seules 8 frayères ont observées en aval du seuil de la distillerie d’Antrain.

Comme les années précédentes, on note une importante concentration des nids en aval du moulin de Quincampoix à Rimou. Cet ouvrage est un frein très important pour la migration des lamproies. On observe toutefois en 2010 une meilleure dispersion des nids en aval de cet ouvrage puisque 92 frayères sont réparties sur les 2 km en aval du moulin, entre les sites du Haut Jugué, de « la Rousselais » et l’aval immédiat du moulin de Quincampoix. En 2008, il y avait une très forte concentration des nids sur les 600 mètres en aval immédiat du moulin avec 82 frayères comptabilisées et de très nombreux phénomènes de surcreusement constatés.

0

2

4

6

8

10

mars avril mai juin juillet

bit

me

nsu

el

(m3

/s)

2008

2009

2010

Figure 14 : Le barrage de

Quincampoix à Rimou

(photo : R.Pellerin, Fédération

AAPPMA 35)

Figure 13 : débits mensuel (m3/s) enregistrés sur le Couesnon, à la station de Romazy, en période de

migration et de reproduction des lamproies marine, en 2008, 2009 et 2010.

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Cet ouvrage est théoriquement équipé d’une passe à poisson conçue pour les salmonidés. Cependant, nous avons observé qu’elle n’est plus fonctionnelle en raison de chevrons manquants, rendant même très difficile la migration des saumons lors des coups d’eau d’automne. Il parait donc indispensable dans un premier temps d’équiper à nouveau cette passe de chevrons afin de faciliter la migration des salmonidés et des lamproies. Dans un second temps, une action programmée dans le cadre du Volet Milieu Aquatique du Contrat de territoire CTMA du Syndicat Intercommunal du Moyen Couesnon devra permettre de concilier l’activité meunière de ce moulin visé par le Grenelle de l’Environnement, et le franchissement des espèces suivantes : saumon, truite de mer, anguille, aloses et lamproie marine.

En aval de ce moulin, le moulin Baudry à Antrain a été aménagé en 2004 et ne pose pas de problème pour la migration des lamproies. Notons également le cas du moulin de l’Angle, ouvrage Grenelle, pouvant être un frein à la migration des lamproies et qui sera aménagé dans le cadre du CTMA Moyen Couesnon.

En amont du moulin de Quincampoix, 31 frayères ont été recensées. Le front de colonisation 2010 se situe au moulin de Guémain à Vieux Vy sur Couesnon. Dans ce secteur, certains dysfonctionnements ont été constatés lors de notre prospection, à hauteur du moulin de Brais (Vieux Vy sur Couesnon), ayant comme usage l’alimentation en eau d’une pisciculture: cet ouvrage est équipé d’une passe à poisson (située en rive gauche) qui n’était pas fonctionnelle lors de notre passage suite à l’abaissement du bief en rive droite. La passe n’était plus alimentée et le débit d’attrait était localisé en rive opposée. Cet abaissement a eu pour conséquence positive d’abaisser la ligne d’eau en amont et de dégager quelques radiers favorables à la reproduction de la lamproie sur lesquels ont été observées les 7 frayères situées en aval du moulin de Guémain. Par contre, ce dernier s’est transformé en véritable verrou à la migration des lamproies marines car un aménagement réalisé pour les kayaks et les saumons en 2009 était prévu pour être fonctionnel à une cote qui n’a donc pas été atteinte. Des dispositions devront être

Figure 15 : le moulin Baudry à Antrain, été 2010

(photo : R.Pellerin, Fédération AAPPMA 35)

Figure 16 : le moulin de l’Angle à Antrain, été 2010

(photo : R.Pellerin, Fédération AAPPMA 35)

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mises en œuvre pour s’assurer, d’une part du bon fonctionnement de la passe à poisson du moulin de Brais situé sur le parcours visé à l’article L 432-6 du code de l’Environnement, et pour satisfaire d’autre part les exigences de la continuité écologique au moulin de Guémain, ce qui sera envisagé dans le cadre des actions du CTMA Moyen Couesnon.

On peut enfin noter qu’une lamproie marine en état de décomposition a été observée en 2009 en aval du Moulin du Houx au cours d’une opération de pêche électrique, sans qu’aucune frayère ne soit observée dans ce secteur. Il s’agit de l’indice actuel le plus en amont de la présence de lamproie marine sur le Couesnon.

Sur la Loisance, les lamproies peuvent potentiellement migrer jusqu’au seuil du moulin de la Chattière (Tremblay), seuil infranchissable pour les lamproies marines. En 2011, dans le cadre du Volet Milieu Aquatique du Contrat de BV Loisance-Minette, ce seuil fera l’objet d’une étude hydraulique en vue de son aménagement en 2012, tout comme le seuil du moulin de Champinel (Saint Brice en Cogles). Ces deux ouvrages sont visés par le Grenelle de l’Environnement. Le seuil de la distillerie, le seuil du lavoir d’Antrain, le moulin des Landelles, le seuil de la pisciculture (moulin du Vivier) et le moulin Briand, sont également des ouvrages fléché par le Grenelle de l’Environnement pouvant être pénalisant pour la migration des lamproies marines. Leur aménagement est programmé en 2011 et 2012.

En 2008, année pour laquelle la colonisation avait été importante sur la Loysance, l’ouvrage de la pisciculture du Vivier était diagnostiqué comme étant un obstacle majeur à la migration des lamproies. Au cours du printemps 2010, un aménagement rustique constitué d’une une succession de chutes de moins de 20cm permet à cet ouvrage d’être franchissable par cette espèce pour la période de migration 2010 (Figure 17, page suivante). Une étude hydraulique est programmée en 2011.

Figure 17 : lamproies marine observée sur le Couesnon en 2010

( photo : R.Pellerin, Fédération AAPPMA 35)

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Figure 18 : l’ouvrage de la pisciculture du Vivier à Antrain et l’aménagement temporaire réalisé en

2010 (photo : R.Pellerin, Fédération AAPPMA 35)

La Minette n’a pas été colonisée en 2010 par les lamproies marines. Sur ce cours d’eau, le moulin de Boismine (Chauvigné) est le premier obstacle infranchissable. Un aménagement de cet ouvrage Grenelle est prévu en 2012, tout comme le moulin de la Sourde (Chauvigné) et le moulin de la Servais (Saint Christophe de Valains). Ces obstacles constituent de véritables verrous pour les lamproies. Seuls les saumons parviennent très difficilement à franchir ces trois ouvrages à des débits importants en hiver.

Il n’y a pas eu de frayères recensées sur la Tamoute en 2010 alors qu’en 2009, un petit nombre avait pu être observé. Sur ce cours d’eau où les pressions liées à l’agriculture sont très fortes, la continuité est malgré tout assurée pour les lamproies marines.

Sur le Tronçon, cours d’eau fréquenté tous les ans par les saumons, aucune frayère à lamproie n’a été constatée, en dépit de son potentiel en termes de zone de reproduction. Les débits de ce petit cours d’eau ne semblent pas suffisamment attractifs en période de migration des lamproies marine pour permettre une colonisation régulière du cours d’eau par cette espèce.

Figure 19 : Le seuil du moulin de

Boismine, juin 2010, commune de

Chauvigné (photo : R.Pellerin,

Fédération AAPPMA 35)

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Conclusion

Le comptage de frayères à lamproie marine en Ille-et-Vilaine est réalisé pour la troisième année consécutive sur les bassins de la Vilaine et du Couesnon. Les résultats de l’année 2010 sont comparables aux résultats de 2008 et 2009, puisque aucune fluctuation réellement significative du nombre de frayères n’a pour l’instant été constatée.

Le recensement permet de mettre en évidence le front de colonisation de l’espèce, ainsi que les difficultés migratoires. Sur le bassin de la Vilaine, aucune frayère n’a été recensée en 2010. Le barrage de Malon est sur ce cours d’eau l’obstacle infranchissable situé le plus en aval du bassin, qui est quasi-exclusivement colonisé par les lamproies marines dans le Morbihan. Le nombre de frayères est en effet anecdotique en Ille-et-Vilaine. Sur le bassin du Couesnon, la migration des lamproies marines s’est concentrée sur le cours principal du Couesnon. Le moulin de Quincampoix est un frein à la migration des lamproies marines sur le cours principal. Le front de colonisation 2010 de l’espèce est situé au moulin de Guémain. Les affluents du Couesnon, présentant des potentialités intéressantes pour la reproduction de l’espèce, n’ont pas été colonisés, sans doute en raison des faibles débits enregistrés en 2010 pendant la période de migration. Certains ouvrages semblent toutefois constituer de véritables blocages à la migration des lamproies marines sur ces cours d’eau (les moulins de la Chattière sur la Loisance, les moulins de Boismine, de la Sourde et de la Servais sur la Minette).

Les aménagements à venir sur ces obstacles sont indispensables afin de faciliter la circulation sur ces cours d’eau, d’augmenter l’aire de colonisation de l’espèce et d’améliorer la morpho dynamique des cours d’eau.

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BIBLIOGRAPHIE

- Atlas des poissons d’eau douce de France

Philippe Keith et Jean Allardi (Muséum d’Histoire Naturelle)

- Les Lamproies en Europe de l’Ouest (écophases, espè ces et habitats) Catherine Taverny et Pierre Elie 2010

- Flux migratoires et indice d’abondance des populati ons de lamproies du Scorff, de l’Oir et de la Bresle (Petromyzon mar inus, Lampetra fluviatilis et L.planeri) Emilien Lasne (INRA) et Richard Sabatié (Agrocampus-Ouest), UMR ESE, Rennes

- Comptage de frayères de lamproies marines Bassin ou st-Vilaine (département du Morbihan) année 2009 Dominique BOUSSION Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques Service Départemental du Morbihan

- Frayères Lamproies Marines Bassin Oust Vilaine Anné e 2008 Dominique BOUSSION Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques Service Départemental du Morbihan

- Recensement et cartographie des zones de frayères à lamproies et aloses sur les bassins de la Vilaine et du Couesnon . Détermination des fronts de colonisation. Yannick Jégo, Fédération AAPPMA 35

CARTOGRAPHIE

Alexandre LEBORGNE, Fédération AAPPMA 35