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  • Mercredi 19 juin 2013 - 69e anne - N21279 - 1,80 - Francemtropolitaine - www.lemonde.fr --- Fondateur : Hubert Beuve-Mry - Directrice: Natalie Nougayrde

    Pour une fois, les EuropensarrivaientunisfaceauxAm-ricains. Le G8 de Lough Erne,en Irlande du Nord, devait

    permettre de lancer en grandepom-pe, avec Barack Obama, les ngocia-tions visant tablir un trait tran-satlantiquede libre-change. Le pr-sident de la Commission europen-ne, Jos Manuel Barroso, a torpillcette unit en affirmant, juste avantlouverture du sommet, que la posi-tion de la France sur lexceptionculturelle tait ractionnaire.

    Peu importedesavoir si laFrancelest. Et sil fallait ounon exclure, aunom de lexception culturelle, lesservices audiovisuelsdumandat dengociationconfi laCommissioneuropenne. Pour tre prts, lesVingt-Septont longuementngocijusque tard dans la nuit, vendredi14juin. La France a fini par imposerses vues et a remport une victoirepolitique.

    Que cette issue satisfasse ou nonM.Barroso, peu importe aussi. Il estprsident de la Commission et setrouve li par lemandat qui lui a tconfiparlesEtats.Endnigrantlac-cord au lendemainde sa conclusion,M.Barrosonesecomportepasengar-dien des traits, comme sa missionle lui impose. Rappelons uneCom-missionquisepiquesouventdejuri-dismelarticle4-3dutraitdeLisbon-ne:Envertuduprincipedecoopra-tion loyale, lUnion et les Etats mem-bres se respectent et sassistentmutuellement dans laccomplisse-mentdesmissionsdcoulantdestrai-ts. En loccurrence, M.Barrosonest ni loyalni respectueux.

    Le commissaire au commerce, leBelge Karel De Gucht, a adopt uneattitudecomparable. Il nestpaspar-venu imposer ses vues. Mauvaisjoueur, il prtend quil sera possiblede rintroduire les services audiovi-suels dans la ngociation. Il se paiedemots: lunanimit, tout est pos-sible; en ralit, la France conservesondroit de veto sur le sujet.

    MaisM.DeGucht a une excuse: ilva ngocier avec les Amricains etcraint que ceux-ci ne ripostent encartantdelangociationdesdomai-nesstratgiquespour lesEuropens.Si ncessaire, il veutpouvoir revenirauprs des Vingt-Sept pour amen-der sonmandatdengociation.

    M.Barroso, en revanche, sembleavoir des vises beaucoup plus per-sonnelles. Depuis huit ans, le prsi-dent de la Commission sest distin-gu par sa ductilit. Dfenseur despetits Etats lorsquil tait premierministre du Portugal, libral lors desa nomination Bruxelles avant lacrisede2008,sarkozystesous lapr-sidence de Nicolas Sarkozy, incapa-ble, depuis, de la moindre initiativepolitique pour relancer lUnion, il aaccompagn le dclin des institu-tions europennes.

    Aujourdhui, 57 ans, ce cam-lonsechercheunavenir.Alarecher-chedunbeauposte, lOTANouauxNationsunies qui sait? , il a choiside flatter ses partenaires anglo-saxons,lepremierministrebritanni-que et le prsident amricain. A latte de la Commission, M.Barrosoaura t un bon reflet de lEurope :unedcenniede rgression.p

    ...................................................................................................................

    APPEL CAndidAturEsjusquau 15 septembre 2013

    Le Cabinet Vogel & Vogel,

    en partenariat avec LExpansion,

    lnc l 2 diion d

    pix Vogl d doi conoi.

    po l dinfoion o o ici :conncz-vo l i www.ix-vogl.co

    LES EUROPENS EN QUTEDINDIVIDUALISATIONLIL DUMONDELIRE PAGES 20-21

    Etats-Unis: lesBlancsen fortdclindmographiquePLANTELIRE PAGE 6

    PERCER LES SECRETSDU SHINING DE KUBRICKCINMALIRE PAGE 14

    Ladministrationpratique encorele culte du secretPices garesou simplerefus : 20%desavis favo-rables de laCommissiondaccsauxdocumentsadministratifsne sontpas suivis par les agents.FRANCEPAGE 7

    LaTurquie faceaux risques dedrive autoritairePour le chercheurBayramBalci, le premierministreErdogandoit choisir entrela poursuitedune lignedure et le renforcementdumodle turc.DBATSPAGE 19

    DITORIAL

    LacontestationsocialestendLemiraclebrsilienenpanne

    AUJOURDHUI

    LesopposantslarbitrageTapieontsubidespressions

    tStphaneRichard,directeurducabinetdeMme Lagarde, amultipliles interventions

    M.Barroso,vousntesni loyalnirespectueux!

    tDans les rues de Riode Janeiro, de SaoPauloet denombreuses villesmoyennes, les Brsiliensmanifestent contrela vie chre

    tLa colre sociale,dclenche initialementpar le prix dubilletdebus, vise la haussegnrale desprixet la corruption

    tLes Brsilienscritiquent les dpensescolossales lies la Coupedumondede football de 2014et aux JOde 2016

    tLeprotectionnismedeDilmaRousseff aconsidrablement ralentila croissancemiraculeusedes annes 2000LIRE PAGE2

    LE REGARD DE PLANTU

    SCIENCE& MDECINELesmaladesenaction

    G8: OBAMA LANCE AVEC LES EUROPENS LACCORD DE LIBRE-CHANGEt JosManuel Barroso a suscit un toll en France enqualifiant de ractionnairesa dfense de lexception culturelle INTERNATIONALP.3 ETCAHIERCOP.24

    BarackObama,JosManuel Barroso

    etDavid Cameron,le 17 juin, au

    sommet duG8 Enniskillen,

    en Irlande.JEWEL SAMAD/AFP

    a Face au paternalismemdical, ils se regroupentpour se faire entendreSUPPLMENT

    SCIENCE& MDECINE

    supplment8PAGES

    A partir de 2007, des voix sesontlevescontrelaproc-dure darbitragevoulue parle pouvoir sarkozyste. En vain.Patrick Peugeot, ex-administra-teurduConsortiumde ralisation(CDR), charg de liquider le passifdu Crdit lyonnais, a racont auxenquteurs les sollicitations dontil a t lobjet. Un an plus tard, enjuillet 2008, les administrateursduCDRont t incits nepas fai-re appel de la dcisiondu tribunalarbitral accordant 403millionsdeuros M. Tapie. p

    LIRE PAGE 8

  • international

    Une banque de Rio de Janeiro pille la faveur dumouvement de colre des Brsiliens contre la hausse des prix, lundi 17 juin. VICTOR R.CAIVANO/AP

    BrasiliaEnvoy spcial

    Cestunemare humaine quivient de dferler sur le Br-sil. Demmoire demanifes-tants, jamais le paysnavait connuun tel mouvement de protesta-tionsocialedepuislafindeladicta-ture en 1985 et lesmarches contrelacorruptiondelancienprsidentFernandoCollor deMello en 1992.

    Dansquasimenttouteslesvillesmoyenneset grandes, desdizainesde milliers de personnes, trs jeu-nespourlaplupart,sesontrassem-bles,lundi17juin,contrelahaussedu cot des transports publics etles dpenses colossales investiesdans lorganisationde la Coupedumonde de football de 2014 et desJeuxolympiquesde 2016.

    Unefrondesocialeauxrevendi-cationsmultiplesquinaeudeces-se de samplifier tout au longde lasoire, dans la rue et sur lesrseaux sociaux. Certaines sour-ces avancent le chiffre de plus de350000manifestantssurlensem-bledu territoire.

    Ils taient prs de 70000 SaoPaulo, la capitale conomique dupays, lorigine du mouvementaprsquelesautoritseurentdci-d daugmenter, le 2 juin, le prix

    du billet de bus de 3 3,20reais(1,05 1,12 euro). La colre rassem-bla dabord quelques centaines deprotestataires avant datteindre10000personnes, jeudi 13 juin,lors dune manifestation violem-ment rprimepar lapolice, susci-tantunevaguedindignationdanstout le pays.

    Lundi soir, les forces de lordresont restes discrtes et distancedes manifestants, en majorit destudiants et de jeunes quadrag-naires. Des heurts sont survenustarddanslanuitdevantlepalaisdugouverneurde lEtatdeSaoPaulo.

    A Rio, plus de 100000person-nes, selon la police, ont dfildansle calme en fin de journe dans lecentre-ville. Une participationrecord pour protester contre lahausse gnrale des prix et la cor-

    ruption. Peu avant minuit, unpetit groupe violent et dtermindune trentaine de personnes,tirant des cocktailsMolotov et despierres contre le Parlement delEtat de Rio, est entr par les fen-tres dans le btiment, tonnam-ment peu gard par les forces delordre, tandis que le gros de lamanifestationrestaitmasspacifi-quementdevantlethtremunici-pal. Les forces antimeute les ontdisperss dans la nuit. Vingt poli-cierset7manifestantsonttbles-ss durant ces affrontements.

    Des rassemblements moinsimportants ont galement eu lieu Salvador de Bahia lundi, o5000personnes ont dfil dans lecalme.ABelm,prsde10000per-sonnessontsortiesdanslarue.Plu-

    sieursmilliers encore Porto Ale-gre et Curitiba. A BeloHorizonte,o se jouait unmatch de la Coupedes confdrations, rptitiongnraleenminiatureduMondial2014, la manifestation sest termi-ne dans la confusion et les tirs degaz lacrymogne. Un homme esttombdun viaduc.

    Un des points dorgue de la soi-re fut trs certainement cet ins-tant o une foule de jeunes ilstaient 200 environ investirentsubitement le toit du Parlementnational de Brasilia sous lilincrduledespoliciers.Une imageforte et symbolique de cette nuitdecolre,quidpassalargementlecadredelaugmentationdestrans-ports.Depuis les rampesdaccsetla grande pelouse faisant face aux

    portes dentre de ce btimentfuturiste dessin par larchitectebrsilienOscarNiemeyer, lesquel-que 10 000 personnes ontconspu toute la soire une partiedes lus, scandant leurs diatribesde strophes de lhymne national.Le Brsil se rveille, pouvait-onlire sur denombreusespancartes.

    Tant dargent pour ces vne-ments sportifs alors que nousavons un tel besoin en matiredducation, de sant et de loge-ment, ce nest tout simplementplus possible, explique ThiagoRibeiro, 23ans, tudiant en com-municationlUniversitdeBrasi-lia. Lui-mme, comme beaucoupici, confie avoir vot pour le Partides travailleurs (PT gauche , aupouvoir), la formation de la prsi-

    denteDilmaRousseff.Maisonnemyreprendraplus, cest le systmeet les institutions quil faut chan-ger. Notre gnration mritemieux.Asescts,unejeunefem-me porte un panneau annonantle dbut de la fin de lre PT.

    Peuavantledpartdesmanifes-tations, le gouvernement et leslus locauxont altern le chaud etle froid, laissant transparatre unflottement peu habituel. Lemairede Sao Paulo, Fernando Haddad,figure montante du PT, a rencon-tr des reprsentants du mouve-ment,expliquantquelaugmenta-tion tait invitable pour des rai-sons techniques.

    Sur un ton nettement plus fer-me, le ministre des sports, AldoRebelo, a averti quil ne permet-

    trapasquedesmanifestationsper-turbent les vnements que nousnous sommes engags raliser.

    De son ct, le prsident de laFdration internationale de foot-ball (FIFA), Sepp Blatter, a affirmque le football tait plus fortque la contestation des rues, fai-santmonter la tensiondun cran.

    De son ct, Dilma Rousseffsest voulue plus apaisante. Dansun communiqu, la prsidente aaffirm que les manifestationspacifiques sont lgitimes et pro-pres la dmocratie.

    Cest leproprede la jeunessedemanifester, a-t-elle ajout. Cesmots ont t les premiers pronon-cs par la prsidente brsiliennesur cesmanifestations.p

    NicolasBourcier

    MANIFESTEMENT,DilmaRous-seff, devenueprsidenteduBrsille 1er janvier 2011, na pas lart et lamanire conomiquesde sonpr-dcesseur, Lula da Silva. Il nestquede regarder la courbedcli-nantede la croissance: +7,5%en2010, +2,7%en 2011, +0,9%en2012, et +2,9% annoncs cetteannepar lOCDE.

    Les tauxdintrt remontentavec les risquesdune inflationatteignant6,6%. Fermedumon-de, le Brsil agricole continuesur sa lance (+9,7%),mais sonactivit industrielle est en recul(0,3%). Autres indicateursenber-ne: la Bourse, en chutede10points surun an, la note dgra-dedes banquespubliques etuneconsommationstagnante.

    Ces rsultats sontdautant plusdcevantsqueBrasilia a cherch soutenir la demandeet linvestis-sement intrieurspar despoliti-ques budgtaire etmontairegnreuses et par des injectionsmassivesde crdit en 2012.

    GuidoMantega, linamovibleministredes finances des deuxderniers chefs de lEtat, neman-

    quepas dinvoquer le regainde lacrise dont il rpte satitquelesOccidentaux sont les responsa-bles et dont, souligne-t-il, la Chinefait elle aussi les frais. Lemal nestpas seulement conjoncturel. LuladaSilva avait su concilierunepoli-tique socialehardie avecun libra-lismeconomiquequi avait doplactivit.DilmaRousseff amis lecap sur undirigismeconomiquerevendiqu.

    Surtaxer les importationsElle amis aupas le gantdu fer,

    Vale, qui neprivilgiait pas assezlemploibrsilien. Elle a relev lesdroits de douane sur les importa-tions, y compris enprovenancedArgentine.Au cours des six der-niersmois, cenest plus celle-ciqui est la championnedumondeduprotectionnisme,mais bien leBrsil, si lon en croit les statisti-quesde lOrganisationmondialedu commercepublies lundi17juin.

    Cepatriotismeconomiqueesten train de dtraquer la formulequi avait valu aupaysune rellemergencedurant les annes

    2000.A lpoque, le Brsil avaitattirdenombreuxcapitauxtrangers, ce qui, dailleurs, luiavait causdesdifficults enpous-sant lamonnaienationale lahausse au risquedenuire auxexportations.

    Aujourdhui, cest le risqueinverse un refluxdes capitaux qui pourrait se confirmer, aumomento le Brsil a ouvert unemultitudede chantierspouraccueillir la Coupedumondedefootball de 2014et les Jeuxolympi-quesde 2016etmettre niveauses infrastructuresdaccueil et detransports (routes, voies ferres,ports et aroports).

    Le Brsil sest tirune balledans le pied en surtaxant sesimportations, estimeLudovicSubran, chef conomiste chez las-sureur EulerHerms. Il aurait puprofiter des deux vnements spor-tifs pour envoyer unmessagedouverture et pour attirer lesinvestisseursdont il a besoin.Aujourdhui, il est vident que lesexportateursnotamment com-mencent quitter le Brsil.p

    AlainFaujas

    LacontestationsocialeenflammeleBrsilDesdizainesdemilliersdepersonnesontmanifestdans lesprincipalesvillesdupayscontre lahaussedesprix

    LesdpensessomptuairesenvueduMondial2014ontattislafrustrationdelapopulation

    LeprotectionnismedeDilmaRousseffamisfinlacroissancemiracledesannes2000

    Cest lesystmeetlesinstitutionsquil fautchanger.Notregnrationmritemieux

    ThiagoRibeiroun tudiant de 23ans

    Analyse

    BrasiliaEnvoy spcial

    Cest le contre-effet duMondial.Un comblepour le Brsil dont ondisait quil est le pays o le foot-ball est roi. A voir ainsi, jour aprsjour, cesmanifestants toujoursunpeuplusnombreuxbattre lepavpour critiquer la gabegie etles sommesabyssales investiesdans lorganisationde la Coupedumondede football 2014 et desJeuxolympiques 2016, alors queles servicespublics comme la san-t et lducation sont dansuntatdplorable, on se demande si lesdirigeantsnont pas eu les yeuxplus gros que le ventre.

    A force dentendre leurs lusrpter que les investissementsdans les vnements sportifs venir allaient permettre enfindedvelopper les diffrentes rgionsdupays, la population, confianteaudpart, a voulu soudainementjuger sur pice. Il aura falluuneconjonctiondediffrents facteurspour faire seffondrer le paradig-

    me. Et rvler les failles des insti-tutionset des infrastructures.

    Dabord, la croissanceconomi-que, qui donnede srieux signesdessoufflement.Une inflationensuite sujet sensible pour lesBrsiliens qui donne, par-coups suivis de lgres accal-mies, des signes dintense fbrili-t : la tomate, pourneprendrequelle, a connuen avril unpic deplusde 125%daugmentation.Acela sajoutent les annonces,relayes enbouclepar lesmdias,desdpassements astronomiquesde cots des travauxpour des sta-des, dont certainsdemeurerontdes coquilles videsparmanquede spectateurs et dont les autresserontdeplus enplus difficile-ment accessibles auxmoins fortu-ns en raisonduprixdes billetsrevu lahausse. Commesi lestemplesdu football brsiliensallaient devenir interdits leursouailles les plus fidles.Le Brsilchange, celamedrange, avaitcrit sur unepancarteune jeunemanifestantedeBrasilia.

    Il auradonc suffi dune aug-mentationduprixdu ticket de

    bus Sao Paulode 20centimesdereal (7 cents deuro), coupl unerpressiondisproportionnedesforcesdepolice, soutenues audpartpar les dirigeants locaux,pourmettre le feuauxpoudres.Nonseulement les autoritsavaient oubli de rappeler que lecot de transportpauliste deve-nait ainsi undes plus chers aumonde (unusagerutilise enmoyennedeux trois tickets partrajet). Ils avaient aussi omisdvoquer ltatmmedu rseauet du systmedes transports,dplorables.

    Si on ajoute le termede van-dalesutilis par la presse et lesresponsablespolitiquespour qua-lifier les premiers dbordements,rappelantdirectement les proposutilisspar les dirigeants turcslors de la rpression contre lesmanifestantsde la place Taksim,ondcle tous les ingrdientsdune frondeannonce. Le gouver-nementdeDilmaRousseff enpaie aujourdhui le prix. A chargepour lui dcouter cette jeunessequi gronde.p

    N.Bo.

    2 0123Mercredi 19 juin 2013

  • international

    PREFECTUREDIRECTION DE LA RGLEMENTATIONET DES LIBERTES PUBLIQUESBureau de l'administration gnraleet de l'utilit publique

    PREFET DILLE-ET-VILAINE2me AVIS DENQUETE PUBLIQUE

    Ouverture dune enqute publique effectue au titre du code de lenvironnement (Loi sur lEau) portantsur la demande dautorisation prsente par la Communaut dAgglomration de Rennes Mtropole

    en vue de raliser lamnagement de la ligne b du mtro sur les villes de Rennes,Saint Jacques de la Lande et Cesson Svign.

    Il est rappel que se droule actuellement jusquau 19 juillet 2013, la demande de la Communaut dAgglomration deRennes Mtropole, dont le sige social se situe 4 avenue Henri Frville - CS 20723 Rennes (35207 cdex 2) et reprsentepar son prsident Monsieur Daniel DELAVEAU, une enqute publique effectue au titre du code de lenvironnement, en vuedobtenir lautorisation de raliser lamnagement de la ligne b du mtro.Par ordonnance en date du 26 avril 2013 1e prsident du Tribunal administratif de Rennes a dsign Madame HANROTLORE, en qualit de commissaire enquteur pour diligenter cette enqute et Monsieur NARZIS en qualit de commissaireenquteur supplant. Il remplacera le titulaire en cas dempchement et exercera alors ses fonctions jusquau terme de laprocdure.Le public pourra prendre connaissance du dossier de demande dautorisation et consigner ventuellement ses observationssur les registres ouverts cet effet (lieux et jours indiqus ci-dessous), ou les adresser au commissaire enquteur, au sige delenqute fix lHtel dagglomration de Rennes Mtropole, par crit ou par voie lectronique sur le site internet http://www.metropole.rennes.fr / politiques-publiques.Commune de Rennes : Htel agglomration-Rennes Mtropole (4 avenue Henri Frville Rennes)du lundi au vendredi : de 8h30-12h00 et de 13h00 17h Htel de ville de Rennes (place de la mairie Rennes)du lundi au vendredi de 8h30 17h et le samedi matin de 9 h 30 12h Centre Social de Cleunay (49 rue Jules Lallemand Rennes)les lundi, mardi, mercredi et vendredi de 9 h 12 h ; du lundi au vendredi de 13 h 45 18 h Mairie de quartier de Maurepas (32 rue de Trgain Rennes) : du lundi au vendredi de 9 h 12h30 et de 13h30 17 hCommune de Cesson-Svign : Mairie annexe de Cesson-Svign (place de la Chalotais)du lundi au jeudi de 8 h 30 12 h et de 13 h 17h15 (18h le lundi) ; le vendredi de 8 h 30 16 h (sans coupure le midi)Commune de Saint Jacques de la Lande : Mairie de Saint-Jacques de la Lande (11 rue des 25 fusills)du lundi au vendredi de 8 h 30 12h et de 13 h 30 17 h 30 (16 h 30 le vendredi) ; le samedi matin de 10 h 12 hLe commissaire enquteur y recevra, en personne, les observations crites ou orales du public aux lieux, dates et heuresindiqus ci-dessous :Htel agglomration- Rennes Mtropole (4 avenue Henri Frville Rennes) :lundi 17 juin 2013 de 14h 17h ; mercredi 3 juillet 2013 de 9h 12h ; vendredi 19 juillet 2013 de 14h 17hHtel de ville de Rennes (place de la mairie Rennes) : samedi 29 juin 2013 de 9 h 30 12hCentre Social de Cleunay (49 rue Jules Lallemand Rennes) : vendredi 19 juillet 2013 de 9 h 12hMairie de quartier de Maurepas (32 rue de Trgain Rennes) : mercredi 3 juillet 2013 de 14 h 17hMairie annexe de Cesson-Svign (place de la Chalotais) : vendredi 28 juin 2013 de 13 h 16hMairie de Saint-Jacques de la Lande (11 rue des 25 fusills) : mardi 9 juillet 2013 de 9h 12hAu terme de la procdure, une copie du rapport dans lequel le commissaire enquteur nonce ses conclusions motives, seramise en ligne sur le site internet de la prfecture http://www.ille-et-vilaine. gouv.fr et dpose lhtel de Rennes Mtropoleet aux endroits o sest droule lenqute ainsi qu la prfecture dIlle-et-Vilaine pour y tre tenue la disposition du publicpendant un an, compter de la date de clture de lenqute.Pour le Prfet. Le scrtaire gnral, Claude FLEUTIAUX

    APPEL DOFFRES - AVIS DENQUETE01.49.04.01.85 - [email protected]

    Le prsident russe, Vladimir Poutine, arrive pour le dbut du sommet duG8, lundi 17 juin,dans le luxueux complexe htelier de Lough Erne, en Irlande duNord. BEN STANSALL/AFP

    Enniskillen (Irlande duNord)Envoys spciaux

    I l est possible de surmonter lesdivisions et les conflits. Tel estle message que le premierministrebritannique,DavidCame-ron, a voulu envoyer en conviant,lundi17 et mardi 18 juin, le som-met du G8 en Irlande du Nord, unterritoire longtemps hant par lesaffrontements confessionnels. Alheureo la Syrie est dchireparla guerre, ce clin dil symboliquenavait chapp personne.

    Avant de se rendre sur les lieuxdu sommet, dans le luxueux com-plexe htelier de Lough Erne, leprsident amricain, Barack Oba-ma, avait opportunmentatterri Belfast, lundimatin, pour y saluerleprocessusdepaixnord-irlandaisdevant un parterre dcoliersenthousiastes,rassemblsdansunimmeuble de verre. L encore, lesymboletaitappuy: laconstruc-tiondetelsbtimentstaitproscri-te du temps o la capitale de cetteprovincebritanniquetait laproiedattentats rptition.

    Cefut laseulenoteoptimistedela journe. Car la symbolique arapidement cd le pas la ralit en loccurrence celle du conflitsyrien, qui a occup une trs largepart des dbats. Ce fut le cas lundisoir, lors du dner: deuxheures dediscussionau total dont 90% surla Syrie, selonun tmoin.

    Avec un constat la cl : celuiduneimpassequasi totaledue lavolont de chacun de camper surses positions. A commencer parVladimir Poutine, qui a une nou-vellefoismisengardelesOcciden-taux contre toute vellit darmerles rebelles syriens, alors que la

    Russie est lun des principauxpourvoyeurs darmes du rgimedeBacharAl-Assad.

    Ds avant le dner, chacunavaitpu mesurer lampleur des diver-gences entre les membres du G8sur le dossier syrien. Le tte--tteorganis en fin de journe entreBarack Obama et Vladimir Pouti-ne en avait t lillustration. A lis-suedecetterencontrededeuxheu-res, les deuxprsidents, sans cher-cherdonnerlamoindrechaleurleur change, ont sobrement actleur dsaccord. Ils se sont borns dclarer quils allaient poursui-vre les efforts, selon M.Obama,pour parvenir lorganisationdune confrence internationale Genvevisant trouverune sortiengociede la crise syrienne.

    Quelques heures plus tt, Fran-oisHollandeavaitlui-mmehaus-s le ton contre Moscou. Com-mentpeut-onadmettre que laRus-sie continue de livrer des armes au

    rgime de Bachar Al-Assad, alorsqueloppositionnenreoitquetrspeu et quelle est aujourdhuimas-sacre? Comment peut-on admet-tre quil y aitmaintenant des preu-vesquilyaeudesarmeschimiques()quionttutilises sansquil yaitunecondamnationunanimedela communaut internationale etdu G8?, avait ainsi demand leprsident franais ds sa sortie delhlicoptre Lough Erne, lundimidi, tout enprcisantquil ne fal-laitpasavoir tropdillusions surla capacit du G8 dboucher surunesolution.

    A ces questions, poses peuavant son propre tte--tte detrois quarts dheure avec VladimirPoutine, Franois Hollande neutpas de rponse. Dailleurs, lors despremires minutes de cet entre-tien, ouvertes la presse, tous lestmoins ont pu constater que leprsident russe navait aucune-ment lintention dvoquer de lui-

    mme le dossier syrien, prfrantlaisser M.Hollande aborder lesujet. Au sujet des divergencesentrelaFranceetlaRussie,M.Pouti-ne opta pour lesquive: Il y a biensr des questions qui provoquentcertaines inquitudes, a-t-il relev,et cest avant tout une petite baisseduchiffredaffaires bilatral

    Anenpasdouter,VladimirPou-tine aura donc domin lordre dujour de ce G8. Face aux blocagesprvisibles des Russes sur la Syrie,le premierministre canadien, Ste-phenHarper, stait distingu, laveille de louverture du sommet,en fustigeant autant le format deces runions que le soutien ind-fectible apport par Moscou Damas.Nesoyonspasdupes.Ceciest un G7, plus un. A moins quil[M.Poutine] ne change radicale-ment de position, nous nauronspas de position commune avec luiau G8, avait dclar M.Harper,avant douvertement accuser leprsident russe de soutenir unrgimedebrutes.

    Une remarque prolonge parun diplomate franais habitu deces runions. Du temps du G7,nous tions riches et sur la mme

    longueur donde. Aujourdhui,nous sommes pauvres et plus dutout sur la mme longueur dondedepuis la participation des Russes.Lors de ces sommets, 80% du tra-vail consiste amener la Russie leplus prs possible du consensusgnral.

    Ces trente-sixheures de huisclos entre grands de ce mondenaurontdoncpaspermisdeparve-nir un consensus sur la Syrie,alorsque,depuisdixjours, lesposi-tions des Occidentaux et des Rus-ses nont cess de sloigner. Enconfirmant lutilisation darmeschimiques par le pouvoir syrien,point sur lequel Vladimir Poutineamisdesdoutesendemandantlacration dune commission den-quteindpendante, Franais,Bri-

    tanniquesetAmricainsontaccen-tu la pression sur le rgime deDamas. Une mobilisation large-ment dicte par la crainte de voirlopposition balaye militaire-ment sur le terrain, vidant ainsi desens toute tentative de ngocia-tionavecun rgimeenpositiondeforce.

    Malgr cette posture plusmus-cle, la stratgie des Occidentaux,quine semblentmmeplus croireque la future confrence de Gen-ve puisse se tenir en juillet, a aussimontr ses limites au sommet duG8. Tout endnonant la conduitedupouvoir syrien,niM.Obama,niM.Hollande, ni M.Cameron nesont sortis de lambigut sur lalivraison des armes aux rebellesau cours de cette runion.

    A en croire un diplomate fran-ais, cettetactiquevisesouffler lechaud et le froid sur le rgime deDamas pour linciter ngocier. Amoins quelle ne soit, aussi, lereflet des rticences des pays occi-dentaux simpliquer davantagedans un conflit de plus en plusmeurtrier.p

    Yves-MichelRiolsetThomasWieder

    LesEtats-Unis et la Russie sontprudemment optimistes surle dossier nuclaire iranienaprs llection dunouveau pr-sident, HassanRohani, a dclarlundi le prsident amricain,BarackObama, aprs un entre-tien avecVladimir Poutine auG8en Irlande duNord. Les deuxchefs dEtat ont espr quilserait possiblede faire progres-ser le dialogue avec larrive aupouvoir de ce religieuxmodr,soutenu par le camp rforma-teur, selonM.Obama.Au cours de sa premire conf-rence de presse, lundi, le prsi-dentRohani, qui doit prendre

    ses fonctions en aot, amainte-nu la ligne du rgime islamiqueen excluant tout arrt de lenri-chissement,mais sest engag plus de transparence. Lesngociations avec le groupe des5+1 (Chine, Etats-Unis, France,Grande-Bretagne, Russie et Alle-magne) achoppent depuis plu-sieurs annes sur la question dela suspension de lenrichisse-ment duranium.BarackObama a aussi averti queles sanctions ne seraient pasleves tant que la preuve naurapas t tablie que Thran necherche pas se doter de larmenuclaire. (AFP, Reuters)

    LesoutiendeVladimirPoutineaurgimedeDamasaucurdestensionsauG8Lespuissancesoccidentales croientdemoinsenmoins lorganisation,en juillet, duneconfrencedepaixsur laSyrie,diteGenve2

    Surledossiersyrien,DavidCameronfaitfaceuneoppositioncroissantedanssoncamp

    Leprsidentrusseaunenouvellefoismisengardeles

    Occidentauxcontretoutevellitdarmerlesrebellessyriens

    Washingtonprudemment optimiste sur lIran

    LondresCorrespondance

    PourDavidCameron, le jeudiplo-matiquesur la Syrie, djassezcompliqu, sedoubleduncasse-ttedepolitique intrieure. Lepre-mierministrebritannique,quienvisagedarmer la rbellionsyrienne, fait faceuneopposi-tiondeplusenplus rsoluede lapartde lopposition travailliste,des libraux-dmocratesetdunepartiedesamajorit. Il apromisdesoumettreauvotede laChambredescommunesuneventuelledcisionde fournirdes armeset,pour linstant, tout indiqueque lesdputs rejetteraientcetteoption.

    Aprsune rencontreglacialeavec leprsident russe,VladimirPoutine,dimanche16juin, quifournitmassivementenarmes lergimedeBacharAl-Assad,M.Cameronest reparti loffensi-ve lundi, premier jourduG8.Mmesil rappellequil naprisaucunedcisionsurunarmementde loppositionsyrienne, lepre-mierministrebritanniquepr-vientque linactionnestpasunesolutionacceptable.Sonministredesaffairestrangres,WilliamHague,expliqueclairement ledilemme:Il nyapasdoptionfacile. Biensr, il nestpasaisden-voyerdesarmesdansunconflit.Mais il nest pas facilenonplusdelaisser les gens se faire tuer, crasspardesarmes suprieures.

    La ligneofficielledeLondresres-te la suivante: dansunpremiertemps, tenterdemettreenplaceuneconfrencedepaix, diteGenve2; et laisserplaner lapossibilitdunarmementde lop-

    positiondansunsecond temps, aumoinspour fairepressionsurDamas.Mmesi lepremierminis-trebritanniquevoulaitmettre samenace excution, il nestpasditquil lepourrait. Lepointdebloca-ge leplussrieuxse trouveauniveaudeNickClegg, le chefde filedes libraux-dmocrates, sonpar-tenairedans la coalitionaupou-voir. En tantquevice-premierministre, celui-cidisposede factodundroitdeveto surune telledcision.Dimanche,dansuneinterview laBBC, il a clairementfait entendreses rticences.Jeneveuxpasquonse retrouveentra-nsdansunconflitmilitaire.

    Unbarrage politiqueIl salue leffortbritannique

    actuel,qui consiste envoyerdunepartde laidehumanitaire(systmesdepurificationdeau,nourriture,kitsmdicaux),dautrepartdesquipementsdfensifs(vhiculesblinds, giletspare-bal-les, radios). LeRoyaume-Uniadjdpens200millionsdeurosenaidesdiverses.M.Clegg refusedal-lerplus loindans limmdiat.Clai-rement,nousnepensonspasque[larmementde lopposition]est lachose fairepour linstant.

    Au-deldesdivergencesauseindugouvernement,M.Camerondoitaussi faire face loppositiondune largepartiedesamajorit.Echaudspar lIraket lAfghanis-tan,o lesBritanniquesontperdurespectivement179et444hom-mes, les lusnontpas lamoindreenviedese lancerdansuneaventu-re interventionniste.Le trspopu-lairemairedeLondres, Boris John-son, adciddemettresonpoids

    politiquedans labalance lundi:Ce seraitde la folie darmer lesrebelles,dans cequi estdevenuuneguerrede religionbrutale.

    Sonopinionest largementpar-tagedans le Parti conservateur.Selon les calculsdu SundayTimes,lesdeuxtiersdesdputs toriesseraientactuellementcontre lop-tionmilitaire. Ce sonteuxquiontpoussM.Cameronpromettreunvote laChambredescommu-nes, auquel il nevoulait initiale-mentpas sengager.

    QuantEdMiliband, le leadertravailliste, il a adopt jusqupr-sentuneattitudehsitante.Sansrejetercompltement lidede lar-mement, il ena systmatique-mentsoulign lesdangers.

    Face cebarragepolitique,M.Cameronsouligneque linac-tionest inacceptable.Mais surtout,il rappelleque loppositionsyrien-neestdiverseetmorcele, etquilestpossibledarmeruniquementlesbonsgroupes, avec lesquelsLondres tissedes liensdans la four-nituredaidehumanitaire.Il nyapasquedeuxcampset jai rencon-trdenombreuxresponsables [delopposition]quine sontpasdesextrmistes, expliqueM.Hague.

    Le raisonnementne convaincpar les sceptiques, commencerparM.Johnson.Commentavamarcher?Commentest-cequonfaitpour fournirdesmitrailleusesetdesarmesanticharsunepartiede lopposition, sansquecelles-ci neterminentdans lesmainsdevanda-lesaffilis Al-Qaida?Desques-tionsauxquelles le gouvernementbritanniquenapasvraimentrpondu. p

    EricAlbert

    30123Mercredi 19 juin 2013

  • PragueCorrespondant

    Le premier ministre tchque,Petr Necas (conservateur), aprsent, lundi 17 juin, ladmission de son gouvernementau prsident Milos Zeman, troisans aprs son investiture et unandeslectionslgislatives.Emp-tr depuis jeudi 13 juin dans leplus grand scandale de lhistoiredu pays, selon la presse tchque,M.Necas a t contraint dendos-ser la responsabilitpolitiquedeserreurs et manquements de sonentourage.

    Lopration de la brigade anti-mafia au palais du premierminis-tre, larrestation et linculpationpour corruption et abus de pou-voir de la directrice de cabinet deM.Necas, Jana Nagyova, gale-mentprsentecommesamatres-separlapresse,deschefsdurensei-gnementmilitaireetdex-dputsde sonParti dmocratiquecivique(ODS), ne lui laissaient pas dautreissue. Surnomm M.Propre, il at victime de sa politique, qui aconsist laisser le champ libre lapolice et la justicepour enqu-ter sur la corruption. Faites votretravail, a-t-il dclar aux poli-ciers venus interpeller sa prochecollaboratrice, accuse davoir uti-lis le service du renseignementmilitairepourune filature illgalede lpouse deM.Necas, dont il esten train de divorcer.

    Une priode dincertitudessouvre pour la Rpublique tch-que, au plusmauvaismoment. Legouvernement ne parvient pas relancer lconomie, plonge dansla rcession depuis dix-huit mois( 2,5%) et le pays vient de subirdes inondations catastrophiques(1 milliard deuros de dgts). LegouvernementdmissionnairedeM.Necas,quiauratleplusimpo-pulaire en vingt ans dexistence

    du pays ( peine 10% de confian-ce),atchargdexpdierlesaffai-res courantes.

    Que peut-il se passer mainte-nant? Dans lopposition, le Partisocial-dmocrate(CSSD)deBohus-lavSobotka,quelessondagescrdi-tentdune largevictoireunven-tuel scrutin, rclame la dissolu-tion de la Chambre et la convoca-tiondlectionsanticipes.Devantpour cela runir une majorit destrois cinquimes (soit 120 dputssur 200), le CSSD doit convaincreune partie des reprsentants dedroite qui, pour linstant, refusentcette ventualit.

    DissolutionLODS et ses deux partenaires

    TOP09, du chef de la diplomatieKarel Schwarzenberg, et Lidem, dela vice-premire ministre Karoli-naPeakeveulentcontinuergou-verner ensemble jusquenmai2014. LODS doit proposer unnouveau premier ministre, maisla plupart de ses dirigeants sontpeu ou prou clabousss par desscandalesanciensourcents.Cestnotamment le cas du nouveauchef de lODS,Martin Kuba, actuelministre de lindustrie et du com-merce. M.Necas a en effet aussidmissionn de la prsidence delODSet annoncquil quitterait lapolitique lissuede la lgislature.

    Le prsident Zeman na pasencore exprim sa prfrence. Silna pas le pouvoir de dissoudre leParlement, il pourrait encouragerune dissolution ou bien chargerun premierministre non partisande former un gouvernement detechnocrates. Plus probablement,il devrait accepter un gouverne-mentdelacoalitionactuellesil estenmesure de garantir quil dispo-se dune majorit suffisante dedputs pour obtenir le vote deconfiance.p

    MartinPlichta

    DmissiondupremierministretchqueaprsuneaffairedecorruptionLadirectricedecabinetdePetrNecasavait faitsuivresonpousepar le renseignementmilitaire

    international& europe

    VarsovieEnvoy spcial

    La Pologne nest plus une le.Au sens conomique, sen-tend. Aprs avoir longtempsfait figure de ple de prospritdans une Europe en crise, le paysenregistre un fort ralentissement.Sa traduction politique est specta-culaire. Pour la premire foisdepuis des annes, le parti de ladroite conservatrice, Droit et jus-tice (PiS), devanceclairementdansles sondages la Plate-forme civi-que (PO) du premier ministre,Donald Tusk. Mais il sagit moinsdunemonteenpuissanceduPiS,toujours dirig par Jaroslaw Kac-zynski, personnagequi divise, quedun puisement de la majorit,aprs six annes aux affaires.

    Nous avons conduit des rfor-mes difficiles, par exemple sur lesretraites.Maisilyauneusureetuneaccumulation dattentes de certai-nes couches de la socit, reconnatRafal Grupinski, chef du groupeparlementaire de la PO.Une partiedes classes moyennes sest dtour-ne de nous. Sajoute le poids desscandales, comme celui frappantSlawomir Nowak, le ministre destransports. Etoile montante, il aoublidementionnerunemon-tre de luxe dans sa dclaration depatrimoine, puis sest noy dansdesexplications imprcises.

    Mais lattention mdiatique seconcentre sur Donald Tusk. Long-temps, il a incarn un pragmatis-me dcomplex, qui lui a permisdtre reconduit par les lecteursen 2011. Sa mthode : pas degrands concepts, ni de visionpourla Pologne, mais une adaptationaux circonstances, ltat de lopi-nion et aux forces adverses.

    Arrivaupouvoiren2007,aprsdeux annes lectriques o les fr-res Kaczynski avaient conduit lepays au bord de la crise de nerfs,M.Tusk a fait le pari de la ruptureavec les desseins passionnels de ladroite conservatrice et nationalis-te. Cette rupture a t ramasse enuneformule :leauchaudeaurobi-net. Telle a t lambitionpremiredu chef de la Plate-forme civique.Au fil du temps, leau est devenuetide. Le chmage slve 13,3%.La croissance ralentit (1,3% estimpour2013 contre4,5%en2011).

    Donald Tusk a choisi de ne passubir cette dgradation. Premierchantier : son parti, vritableforum cacophonique. La dsigna-tiondunnouveauchefpourlaPla-

    te-formecivique, initialementpr-vue dbut 2014, aura lieu ds cett, afin de se mettre en ordre demarche avant les lections localeset europennes, puis nationales.Pour la premire fois, les 40000adhrentsvoteront,parcorrespon-danceou Internet.

    Cette acclration oblige lesrivaux deM.Tusk se dvoiler. Lepremier se dmarque sur le planidologique. Jaroslaw Gowin a trenvoy de son poste de ministrede la justice fin avril, aprs desmois de tension. Fin mai, il a vio-lemmentattaqu la ligneduparti,en prnant un retour aux raci-nes librales et conservatrices. Ila critiqu les hausses dimpts, lepoids excessif de lEtat, lattentionaccorde aux questions socitalescomme la fcondation in vitro oulunion civile entre personnes dummesexe.

    Lesecondrival,GrzegorzSchety-na,vice-chefdelaPOetancienpr-sident de la Dite (chambre bassedu Parlement), partage la ligne de

    M.Tusk mais rclame une direc-tion plus collgiale du parti.Schetyna na pas le charme et lesatouts de Tusk, souligne PawelPiskorski, ex-secrtaire gnral dela PO, aujourdhui leader du Partidmocratique (SD).

    DonaldTuskatoujourssutouf-

    fer la contestationinterne. Il enestarriv la conclusionquilpouvaittout grer seul, le gouvernementcommeleparti.Dautantquelavic-toire de son camp aux lgislativesde2011 sest rsumeuneperfor-mancepersonnelle,M.Tusksillon-nant le pays bord dun bus, larencontredes Polonais.

    Aujourdhui, cette solitude est

    devenue un handicap. Aucunpoids lourdne figure au gouverne-ment, part Radek Sikorski auxaffaires trangres qui passe pourune figure atypique. Cet isolementa provoqu une perte de contactavec la socit. Depuis six ans, laPOsestconcentresurlebtonetlesroutes, rsumeJaroslawMakowski,de lInstitut citoyen, pourtant pro-che de lamajorit.Mais une bonnesocit, cest lducation. Cestmon-trer que ce qui nous lie va au-deldunterritoireenpartage.Dutripty-quede la rvolution franaise, dansnotre pays o lon boit le catholicis-meau sein desmres, nousnavonspasgard la fraternit.

    Donald Tusk a encore des rai-sons de croire son destin politi-que. Ses rivaux au sein de la POsont faibles. Ladoption du nou-veau budget europen pour2014-2020 va rouvrir les vannesdes fonds structurels, cruciauxdepuis dix ans. Ensuite, la gauchepolonaise, toujours parpille,pourrait fournir de nouveauxallis dans une coalition largieau-del du Parti paysan (PSL).Dans la sphre politique o seulcomptelemarketing,soit turenon-cestredegauchepourprendre lepouvoir, soit tu renonces au pou-voirpour rester degauche, soupi-re Slawomir Sierakowski, leaderdu mouvement Krytyka politycz-na (Critique politique), qui veutrenouveler intellectuellement lagauchepolonaise.

    Enfin, lessondagesnedisentpastout des motivations. Llectoratdu PiS est traditionnellement plusmobilis et soud que celui de laPO, versatile. Il existe une sorte decommunaut de Smolensk, quivitdanslecultedelaccidentarientragiquequitua,enavril2010,LechKaczynski, alors prsident, et senourrit volontiers de thories ducomplotsursescauses.Smolenskasuccddansleurespritladcom-munisation, qui fut la premirecroisadedes frresKaczynski.

    Mais cette approche idologi-que de la politique a pos un pla-fond de verre au-dessus du PiS,aux alentours de 30% de llecto-rat. Pour le briser, le parti devraitlargir son public. Il reste deuxans jusquaux lections pourouvrir leparti,expliqueledputeuropen AdamBielan, ancien duPiS. M.Kaczynski sillonne active-mentlepays.Maisilestlafoislin-carnation et le principal handicapde son camp.p

    Piotr Smolar

    Tribunaldegrillinautespourunesnatriceitalienne

    Lepaysenregistreunfort

    ralentissement.Lechmageslve

    13,3%

    BerlinCorrespondant

    Avant de rentrer Washing-ton, le prsident amricain,Barack Obama, en prove-nance du sommet du G8 en Irlan-de du Nord, devrait passer vingt-cinq heures Berlin, mardi 18 etmercredi 19 juin, et prononcer undiscours sur la Pariser Platz,devant la porte de Brandebourg. Iltait temps. Accueilli en hros enjuillet2008alorsquilntaitenco-re que candidat, M.Obama nestait pas rendu dans la capitaleallemande durant son premiermandat. Une nouveaut depuisEisenhower, le premier prsidentamricainavoirvisit laRpubli-que fdrale dAllemagne.

    Le prsident est dautant plusattendu que sa visite correspondaussi au cinquantime anniversai-redu clbrediscoursde JohnKen-nedy Ich bin ein Berliner pro-nonc le 26 juin 1963 Berlin-

    Ouest. Les temps ont videmmentchang. Si, pour Angela Merkelcommepour les sociaux-dmocra-tes, la relation transatlantique res-te primordiale, lAllemagne runi-fie, que plus aucun voisin nemenace, est dsormais un acteurconomique et politique de pre-mier plan. Berlin est sans aucundoute le troisime acteur le plusimportant sur la scne diplomati-que aprs Washington et Pkin,estime John Kornblum, ancienambassadeuramricainenAllema-gnedanslequotidienHandelsblatt.

    En ne se rendant quen Allema-gne,M.Obamasemblepartagercet-te analyse. Pour le reste dumonde,le pays qui compte dsormais enEurope, cest lAllemagne. Finmai,le nouveau premier ministrechinois, LiKeqiang, avait envoy lemme signal en ne visitant que ceseul pays de lUnion europenne(UE) lors de sa premire visite ltranger. La semaine diplomati-quedAngelaMerkel seradailleurs

    charge, puisquaprs le G8 et lavisite de M.Obama, elle se rendravendredi Saint-Ptersbourgpourun forum conomique au coursduquel elle rencontrera VladimirPoutine.Evidemment,AngelaMer-kel est ravie dincarner le leaderde lEurope aux cts du prsi-dent amricain, moins de centjoursdes lections lgislatives.

    Marquer sa diffrenceA Berlin, les deux dirigeants

    devraientfacilementsemettredac-cord pour promouvoir un accordde libre-change entre lUE et lesEtats-Unis. En revanche, sur plu-sieurs sujets, la chancelire auravraisemblablementcurdemar-quer sa diffrence. La Syrie? LAlle-magne est oppose la livraisondarmes aux rebelles. La rcessionenEurope?Berlinnentendabsolu-ment pas accrotre les dficitspublics pour soutenir la demandeintrieure. La participation auxoprations de lONU et de lOTAN

    danslemonde?Si lAllemagneesti-me avoir fait son boulot enAfghanistan, Mme Merkel viteautant que possible denvoyer laBundeswehr ltranger.

    De mme a-t-elle fait savoirquelle interrogerait son invit surPrism,leprogrammedesurveillan-cemis en place par lAgencenatio-nale de scurit amricaine. Unsujet sensible pour lopinion alle-mande, trs soucieuse des libertsindividuelles mais aussi pour lesentreprises, inquites pour leurssecrets industriels depuis quellesont appris que lAllemagne taitlundes pays les plus couts.

    LesAllemands, bien plus amri-canophiles que les Franais, nedemandent qu aimer le prsi-dentdesEtats-Unis,mais ilsnhsi-tent plus sopposer lui, commelamontrloppositiondelAllema-gne la guerre en Irak ou, en 2011,son abstention lors du vote delONUsurlinterventionenLibye.p

    Frdric Lematre

    AngelaMerkelaccueilleBarackObamaenleaderdelEuropecinquanteansaprslediscoursdeKennedyLeprsidentamricainse rendBerlinaprs leG8, seuletapedesavisiteenEurope

    L es 160parlementaires ita-liensduMouvement5 toi-les (M5S), qui reprochent lapressedenepasexposer leurspro-positionsetde se concentrer surleursproblmes internes, ontpas-s la journedu 17juin sur le casde la snatriceAdeleGambaro,coupable, leursyeux, davoir cri-tiqu leur leaderBeppeGrillo.

    Trois runions leuronttncessaires,dumatin jusquaumilieude lanuit, pourdciderfinalementdeconfier sonsortaux internautes,qui il reviendradeprononcersonexpulsion.

    Au lendemaindesmunicipalesde juin,dsastreusespour leM5S,cetteluedEmilie-Romagneavaitexprimdevifs reprochesBeppeGrillo.Notreproblme, avait-elledclar, le 11juin, la tlvision, cesont les postsdeBeppeGrillo sursonblog. Il parleduParlement,maisnous, ici, nousne lavonsjamaisvu. Je linvitecriremoinsetobserverdavantage. Leprobl-meduM5S, cest lui!Lex-comi-queavait rclamsonexclusion.Ellenevaut rien!, avait tranchceluiqui a fait sonsuccsgrceausloganungalun.

    Mais sesparlementairesontprfrneriendcider. Il envadeleurunit.Nombreuxsont ceuxquine supportentplus lesouka-sesduchefexprimssous formedenotes rageusessur sonblog.Lundi,unepremireruniondessnateursadonn le ton:pourunluquidemandaitAdeleGam-barodesexcusespubliques, plu-sieursautresontexprimleursoli-

    darit,mmeteintede repro-ches:Ellea ratunepasse, pas lematch, a expliqu lundeux.

    Mais les fauconsduM5Sonteu lederniermot lorsduneder-nire runionhuis clos, rassem-blantsnateursetdputs. Seloneux, les lus,nesontque lespor-te-paroledeslecteurset cestdonc cesderniersquil revientdetrancher. Sortieaprsuneheuresansexprimer la contritionquonexigeaitdelle,MmeGambaroatjuge,par 79des 130lusprsents,indigneduM5S. Sonsort serafixpar les grillinautes, rpu-ts intransigeants.

    Crime de lse-majestCesgardiensde laRvolu-

    tion lamode italiennedcide-rontprobablementde la chasserpourpunir ce crimede lse-majes-t.Unclic sur leursouris suffira.Ainsi le chefaura-t-il eugaindecause.Lesparlementaires,eux,peuventsen laver lesmains. Jus-qu cequuneautrevoixdissiden-te se fasseentendre.

    Les purges sont enpassededevenirunehabitudedans cemouvementpartagentre ladvotionau chef et la tentationde sen loignerpournouerdesalliances avec les partis de gau-che. AdeleGambaro inscrit sonnomdans la liste des mortspour lexemple. En troismois, leM5S adjperdu trois lus qui sesont inscrits dansdautres grou-pesde la Chambreet duSnat.p

    PhilippeRidet(Rome, correspondant)

    Le premierministre polonais, Donald Tusk, le 22mai, lorsdu sommet europen Bruxelles. JULIENWARNAND/MAXPPP

    EnPologne, limpopularitinditeduchefdugouvernementDonaldTuskLepremierministrepolonais subit lusuredupouvoiret leseffetsde la criseconomique

    4 0123Mercredi 19 juin 2013

  • international& europe

    AthnesCorrespondance

    Le premier ministre AntonisSamaras a subi une nouvelledfaite lundi 17 juin, mais laguerrequilaengagepourfermerla radiotlvision publique ERTnest pas finie. Le Conseil dEtat aordonn la rouverture immdia-te des antennes,mais sans soppo-ser sur le principe une fermetu-re, terme, de lERT. Ce nestquunedemi-victoirepourlessala-ris du groupe public qui diffu-sent des missions sur la crise delERT, relayes dans le mondeentier grce au soutien de lUnioneuropenne de radiotlvision(UER), depuisprs dune semaine.

    Les deux partenaires formant,avec Nouvelle Dmocratie (ND,conservateurs),lacoalitionaupou-voir, lePasok(socialistes)et laGau-chedmocratiqueontdemand larouverture immdiate de lERT,tandis que le ministre des finan-ces, Iannis Stournaras, estimaitque larrt du Conseil dEtat ne luiavait pas donn tort. Les trois par-tis devraient se runir nouveau,mercredi, pour dcider de la mar-che suivre, mais aussi pour sac-corder sur linterprtation de ladcision judiciaire

    Le prsident du Conseil dEtat amme d donner des prcisionsaprs son arrt : lERT fonctionne-ra dans sa structure actuelle et ungrant sera charg de sa gestion.Cest ce dernier qui dcidera sildoit garder le personnel existant

    oulicenciertoutoupartiedessala-ris, selon lagence de presse grec-queAMNA.

    Lorsde la rencontre, lundi, avecEvanglos Vnizlos (Pasok) etFotisKouvelis (Gauchedmocrati-que), M.Samaras avait propos lacrationdunecommission,repr-sentant les trois partis, qui dirige-raitlentreprisepubliqueenprpa-rant sa restructuration. Cest cettecommission politique qui seraitcharge dembaucher les salarisncessaires ces programmes :curieuse faon de prparer unaudiovisuelpublic indpendant.

    M.Samaras essaie par tous lesmoyens de sauver son gouverne-ment sans perdre la face, aprsavoirdclenchunetemptemon-diale en privant le pays de lamoi-tideses tlvisions (ycompris leschanes trangres). Il essaie dvi-ter lorganisation de nouvelleslections qui risqueraient dabou-tir un Parlement sans majorit,sur fond de monte des nonazisdAube dore, le seul parti avoirsoutenu la fermeturede lERT.

    A la place, il annonce un rema-niement ministriel, qui ninter-viendra quaprs le congrs deND la findumois, etprometde cher-cher une meilleure coordinationentre les partis, alors quil vientde prendre la dcision de fermerlERT contre lavis de ses deuxpar-tenaires gouvernementaux.

    AntonisSamaras a reu le sou-tien de la chancelire allemande,Angela Merkel, et de sonministredes finances, Wolfgang Schable,

    qui devrait venir Athnes pro-chainement.Mais il sestmis dosune bonne partie des dirigeantspolitiques internationaux,effrays de voir nouveau le ter-rain politique trembler en Grceaprs plusieurs mois de relativeaccalmie. De passage Athnes, ledputeuropenDanielCohn-Ben-dita estim, lundi, queM.Samarasjouaitunjeuextrmementdange-reuxpour la stabilit de sonpays.

    Sa position se rvle trs fragileun an aprs sa victoire lectorale,

    le 17 juin 2012. Le Pasok et la Gau-che dmocratique sont furieux etvontfairemonterlesenchreslorsdu remaniement gouvernemen-tal. La situation est tendue au seinde son propre parti, NouvelleDmocratie, o plusieurs mem-bres contestent la trop grandeinfluencede ses conseillers.

    Quantauchefde lagaucheradi-calede la Syriza,Alexis Tsipras, il arempli la place Syntagma, lundisoir, pour souhaiter sa manireun bon anniversaire au premierministre pour son anne de gou-vernement : Vous tes fini,M. Samaras. Vous avez donn le

    pays en spectacle dans le mondeentier.Voustesdsespretseul.

    Lesmauvaises nouvelles conti-nuent sur le front des privatisa-tions, sur lesquelles le gouverne-ment comptait beaucoup pourpoursuivre lamlioration delimage du pays. La privatisationde la compagnie de gaz Despa achou aprs le retrait du gantpublic russe Gazprom. Mais denouveaux problmes sont entrain de poindre dans la premiregrande privatisation: celle de lasocitdejeuxOpap,pour652mil-lions deuros. Le groupe grco-tchque Emma Delta, qui a repris67% de la socit, est en train dedcouvrirque,pourceprix-l, ilnepeut pas nommer un dirigeantsans laccord des actionnairesminoritaires, ce qui pourraitmenacer le bouclage final.

    Le gouvernement attend beau-coupdelaprivatisationdelasoci-t charge du transport du gaz,mais un seul candidat participe lappeldoffres, lentreprisedAzer-badjan Socar, peu tente dymet-tre le prix fort. La troka (Fondsmontaire international, Banquecentrale europenne, Commis-sioneuropenne)pousselaccl-rationde la privatisationdes com-pagnies dlectricit et de trains,deux normes bastions syndi-caux. Il nest pas sr que la faondont M. Samaras sest pris lespieds dans le tapis dans le dossierERT facilite la tche du gouverne-mentpour ces privatisations.p

    AlainSalles

    VOTRE VIE PRIVE EST NOTRE PRIORIT.

    Sur Internet, on aime partager...// ON LA COUVRE DE CADEAUX_

    ... mais pas tout dvoiler.// COMPTE EN BANQUE DANS LE ROUGE_

    Il y a des informations personnelles que vous acceptez volontiers de partager sur Internet. Mais pas toutes. Cest pourquoi, chez Microsoft, nous cherchons des

    solutions. En incluant par exemple des outils de protection dans Internet Explorer, et en encourageant ladoption de Do not track*, avec la conviction que dans

    le futur, cela vous donnera encore plus de contrle sur vos donnes. Chez Microsoft, votre vie prive est notre priorit.Microsoft.fr/vieprivee

    *Do not track = Ne me suivez pas

    AntonisSamarasessaiedesauversongouvernementsansperdrelaface,aprsavoirdclenchunetemptemondiale

    EnGrce, leConseildEtatordonnelarouverturedelatlvisionpubliqueLeprogrammederductionetdeprivatisationdusecteurpublicestmailldedifficults

    IstanbulCorrespondance

    C equinousestdemandsilyaune manifestation illgale,cest de larrter. Notre policefait son devoir. Si ce nest pas suffi-sant, les gendarmes feront leurdevoir. Mais si ce nest toujours passuffisant, nous pouvons aussi utili-ser des lments des forces armesturques. Cet avertissement duvice-premierministre turc, BlentArin, lanc lundi 17 juin, sonnecomme un coup de semonce dansunpaysolarmealongtempstle foyer dune opposition farouche la monte en puissance des isla-mo-conservateursduPartidelajus-tice et du dveloppement (AKP).Mais surtout, le gouvernementraffirme ainsi son autorit sur lesinstitutionsturques,ycomprislar-me,dsormaisdirigeparungn-ral loyalaupremierministreRecepTayyipErdogan.

    Aprs lvacuation par la forcedu parc Gezi, samedi 15, et un nou-veauweek-enddeviolences,lepou-voirmontre sa dtermination nepaslaisserlemouvementdeprotes-tation reprendre son souffle. Lessyndicatsnontpasrussilerelan-cer. Deux centrales syndicales defonctionnaires,KESK et DISK, ainsique lUnion des mdecins avaientappel une journede grve, peusuivie, pour la journe de lundi.Leur manifestation vers la placeTaksim, dclare illgale par legouverneur de la province dIs-tanbul, a t bloque. Le principalsyndicat de la fonction publique,

    Memur-Sen, proche de lAKP, nyavaitpasappel.

    Plus que les syndicats, cest unmouvementdedsobissancecivi-le original, relay par les rseauxsociaux, qui a attir lattention surTaksim,lundisoir.Undanseurcho-rgraphe a lanc une protestationsilencieuse et pacifique, debout aumilieu de la place, face au centreculturel Atatrk, avant dtrerejoint par des dizaines dautreshommes immobiles. La police afini par arrter plusieurs manifes-tants,laissantlibreledanseurlori-gine de cette initiative. Sur Twitteronironisaitsurlarponsedesauto-rits: Lhomme immobileest sansdouteunagentde laCIA.

    Thses conspirationnistesCar depuis quil a repris lamain

    etlecontrledesenvironsdelapla-ce Taksim, le gouvernement deM.Erdogan rgle ses comptes. Par-mi les principaux responsables dela crise politiquequi touche la Tur-quie figurent, selon le premierministre, le lobby du taux dint-rt et la finance internationalequivoudraientdstabiliserlcono-mie turque. Les thses conspira-tionnistes foisonnent. Des minis-tres ont dnonc notamment lA-merican Entreprise Institute, unthink tank noconservateur, ou lephilanthropeGeorgeSoros.Lapres-se trangre, CNN, BBC et Reutersen tte, a galement t prise pourcibleenraisondesesmensongeset de ses efforts pour donner unemauvaise imagede laTurquie.p

    GuillaumePerrier

    LegouvernementturcmenacedutiliserlarmeAIstanbul, lappel lagrvededeuxsyndicatsnapastentendu

    50123Mercredi 19 juin 2013

  • NewYorkCorrespondance

    LesEtats-Unisviennentdefran-chirunenouvelletapedmo-graphique: pour la premirefoisde leurhistoire, lesBlancssontplus nombreux mourir qu na-tre.Cestlaconfirmationduneten-dance inexorable vers une plusgrandediversit ethnique.

    Ce virage ne devait samorcerquen 2025, reconnat toutefoisKenneth Johnson, dmographe lInstitut Carsey (universit duNew Hampshire). Mais la crise aralenti le nombre des naissances,en particulier chez les mnagesblancs,etacclr ledclindecettefrange vieillissante de la popula-tion. Selon les estimations dubureau de recensement amri-cain, en 2043, les minoritsdevraient dpasser les Blancs, quireprsentaient 83% de la popula-tion en 1993. Ils sont aujourdhui63%, soit 198millions sur unepopulation totale de 314millions.

    Dans cette nouvelle Amrique,les Asiatiques enregistrent pourlinstant le plus fort taux de crois-sance (+2,9% en 2012), suivis desHispaniques (2,2%) et des Afro-Amricains (1,3%). Les Blancsnontboug(+0,1%)quegrceauximmi-grs venus du Canada, dAllema-gne et, dans unemoindremesure,de laRussie et de lArabieSaoudite.

    Les Hispaniques sont, depuis2003, lapremireminorit (17%dela population). Leur prsence nefera que se confirmer dans les pro-chaines dcennies. En 2060, unAmricain sur trois sera latino.Leur croissance est le rsultat deleur fort taux de natalit et non de

    limmigration. Si lon bouclait lesfrontires cela ne changerait rienaufaitquilsvontprendreuneplacede plus en plus grande, souligneDowellMyers,dmographeluni-versitdeCalifornieduSud.

    Quelles consquences ce tour-nant dmographique amorce-t-il?Lacompositiondupaysseradiff-

    rente, nousauronsuneplusgrandediversit raciale, mais cela nedevrait pas nous changer en tantque nation, estime William Frey,dmographe lInstitutBrookings.La transition ne se fera pas sans

    conflitsmais la ralit simposera.Une ralit qui concerne dj

    quatre Etats : Hawa, le Nouveau-Mexique, la Californie et le Texas.Nousavons franchi ce capenCali-fornie en 1999 et il ne sest rien pas-s, remarque M.Myers. Dbutjuillet, lEtat de la Cte ouest sap-prte vivre un autre change-ment: bien plus tt que prvu, lesLatinos vont atteindre la paritavec les Blancs (39% chacun) puis,petitpetit,prendrelarelvedmo-graphique. Beaucoup dAmri-cains vont devoir assumer que leuravenir dpend de personnes qui neleur ressemblent pas. Mais noussommes tous lisparunmmedes-tin. Certains vont peut-tre refuserdinvestir dans un futur qui nestpasblanc,maisaseraituneterribleerreur, ajoute le dmographe. Carsans lesminorits, qui vont deve-nir le moteur de notre conomie,pas moyen dassurer le finance-ment des retraites des baby boo-mersouceluide laScurit sociale.

    Le dcalage entre la poussedmographique des minorits et

    leur faible rle politique pourraitcrer quelques tensions. Le pou-voir est encore aux mains desBlancs qui sont plus nombreux voter. Nous risquons de nousretrouver avec des responsablesplus proccups par le vieillisse-mentde lapopulationqui lesaffec-te directement que par les besoinsdesjeunes,enparticulierdansldu-cation, ajouteM.Myers.

    Mais Washington, les espritssemblent conscients du virageactuel:Jedissouventqueleshom-mes politiques sont les meilleursdmographes car il en va de leursurvie, remarque William Frey.Le Snat amricain a commenc dbattre la semaine dernire ensessionplnire le projet de rfor-me de limmigration, qui prvoitla lgalisation de quelque 11mil-lions de sans-papiers et une pro-fonde rforme du systme, unemesure approuve par 74% desAmricains,daprsunrcentson-dagedeFoxNews.

    Les partis politiques, eux, fontleurs calculs. Les Blancs reprsen-taient72 %dellectoraten2012(ilstaient 74% en 2008 et 81% en2000). Dans un rapport, publi enmars, les rpublicains ont dconstaterquelAmriqueestdiff-rente et se sont mis cajoler levote des minorits. Nate Silver, legourou de la prdiction politiquedu New York Times, affirmaitrcemment que les bouleverse-ments dmographiques allaientchanger le paysage lectoral enfaveur du Parti dmocrate et assu-rer leur victoire pendant les trenteprochaines annes, grce au votedesminorits.p

    IsabellePiquer

    Mercredi 19 juin 19h30

    Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET

    Invite de

    Emission politique prsentepar Frdric HAZIZA

    Avec :Franoise FRESSOZ, Sylvie MALIGORNE et Marie-Eve MALOUINES

    sur le canal 13 de la TNT, le cble, le satellite, lADSL, la tlphonie mobile, sur iPhoneet iPad. En vido la demande sur www.lcpan.fr et sur Free TV Replay.

    www.lcpan.fr

    Et

    international& plante

    500 km

    Donnes indisponibles

    -200 0

    200

    400

    600

    800

    1000

    Hispaniques 872,8

    2,9

    0,1

    0,7

    * non-hispaniques

    2,2

    312,9

    132

    Noirs

    Asiatiques

    Blancs *

    Asiatiques

    Hispaniques

    Noirs

    Blancs *

    Populationtotale

    16,1

    53,0

    41,2

    197,7

    313,9

    1,3

    12,4

    HawaAlaska

    Plus de 50 De 40 50 Moins de 40

    INFOGRAPHIE LE MONDESOURCE : US CENSUS

    Diffrence entre le nombre de naissances et le nombre de dcs,en milliers

    UN SOLDE NATUREL NGATIF CHEZ LES BLANCS COMTS O LES BLANCS SERONTMINORITAIRES EN 2040

    CROISSANCE LA PLUS FAIBLE POUR LAMAJORIT BLANCHEPopulation en million et croissance entre 2011 et 2012, en %

    Part de non-Blancs dans la population totale en 2040, en %

    Plusdedcsquedenaissances: lereculdmographiquedelAmriqueblancheEn2043, lesminoritshispaniques, asiatiquesetafro-amricaines serontmajoritaires

    BeaucoupdAmricainsvontdevoirassumerqueleuravenirdpenddepersonnesquineleurressemblentpas

    DowellMyersdmographe

    AuQubec,unvastesystmedecorruptionmisaujour

    TUNISIE

    Poursuivieparlajustice,unejournalistesenfuitenFranceTUNIS. Convoque, lundi 17juin, devant le procureur aprs lesheurtsqui ont oppos jeudi la police auxamisdu rappeurAladi-neYacoubi, aliasWeld El 15, condamndeuxans deprison fer-mepourun clip insultant la police, une journaliste franco-tuni-siennene sest pas prsentedevant lemagistrat et a fui en Fran-ce. Jai quittmonpays car je nai plus confiancedans la Tunisiedaujourdhui (), jai signunprocs-verbal [en garde vue]dontjignorais lessentiel, sest justifie dansun long texte diffuslundi la journaliste, fille de lcrivain rsidant en FranceAbdelwa-habMeddeb.HindMeddebet deuxautres rappeursont t incul-ps datteinte aux bonnesmurs et doutrageun fonction-nairedans lexercicede ses fonctions, des dlits passiblesdunanet sixmois demprisonnementmais leur procs a t repous-s au 7octobre.Quatre autres rappeursont en revanche t relaxs.Une campa-gneSayebWeld El 15 (relchezWeld El 15) va tre lancpar desartistes et des intellectuelspourprotester contre la lourdecondamnationdumusicien.p IsabelleMandraud

    AfghanistanProcessus de transfert dautoriten faveur des forces gouvernementalesKABOUL. Les forces afghanesont pris,mardi 18juin, le contrlede la scuritde lensembledupays en lieu etplace de la forceinternationalede lOTANqui lassurait depuis la chutedes tali-bans la fin 2001, a annonc le prsident afghanHamidKarza.La force internationalede lOTANenAfghanistan (FIAS) nauraen thorie plus quun rle de soutien et de formationdes quel-que 350000membresdes forces de scurit afghanes (soldats,policiers et paramilitaires).Une srie dattaques rcentes, dontplusieursdans la capitaleKaboul, ontdmontr la capacit destalibans atteindredes endroits scuriss. (AFP.)

    Sant

    DeschercheursamricainslientpollutiondelairetautismeLes femmesexposesdurant leur grossesse des niveauxdepol-lutionde lair lev auraient deux fois plus de risquededonnernaissance unenfant autiste que celles vivant dansunenviron-nementprserv. Cest ce qutablit unpremier travail de recher-chenationale conduit par des scientifiquesde la facult de santpubliquede lUniversitdeHarvard (Massachusetts).Deuxprc-dentes tudes avaient dj reli qualit de lair et autisme,maiselles neportaientpas sur lensembledu territoire.Dans les endroits les plus pollus enparticulesde diesel et demercure, le risquedavoir un enfant autiste est deux fois sup-rieur au tauxobservdans les zonesprserves.Dans ceuxo lesteneursde lair enplomb,manganse et chloruredemthylnesont les plus levs, il est de 50%suprieur. (AFP.)

    Chine-Etats-Unis Lextradition dEdwardSnowdenserait unetrahison pour la ChinePKIN. LextraditionauxEtats-Unis dEdwardSnowden seraitune trahison de la confiancemise par lex-agentde la CIA dansla dmocratie Hongkonget ferait perdre la face Pkin, aestim, lundi 17 juin, le quotidienofficiel chinoisGlobal Times,dans ce qui constitue la prise depositionpublique chinoise laplusdirecte sur laffaire. EdwardSnowden, Amricain, est rfu-gi depuis le 20mai Hongkongaprs avoir rvl lampleurdela surveillance exerce sur les communicationsmondialespar laNational SecurityAgency (NSA). Il fait lobjet dune enquteduFBImais aucunedemandeofficielle dextraditionna encore tannonce.Lapuissancegrandissantede la Chineattire les genspour ydemander lasile, affirme encore le journal en anglais dugroupeduQuotidiendupeuple, organeofficiel duParti commu-niste chinois (PCC), pourqui cest invitable et cela doit servir accumulerduprestigemoral. (AFP.)

    Arabie saouditeQuatre nouveaux dcs dusau coronavirusRYADLeministre de la santdArabie saoudite a annonc, lundi17juin, trois nouveauxcas confirmsdinfectionpar le nouveaucoronavirus (MERS-CoV), responsabledusyndromerespiratoi-re duMoyen-Orient et le dcsde quatre autres patients chezqui cet agent infectieuxavait t identifi. Les trois nouveauxcas (unhommegde 42 ans, une femmede63 ans et un enfantdedeuxans, tous dj souffrants demaladies) portent 49 lenombre total de personnes touchesdans le pays, dont 32 sontdcdes. Auniveaumondial, 64 cas confirms, dont 38mortelsont t enregistrs. (AFP.)

    Le dclin dmographique desBlancs amricains est tir duneactualisation du recensementralis en 2010.En France, lin-terdictiondes statistiques ethni-ques ne permet pas dtablir cetype de comptage.Des droga-tions exceptionnelles peuventtre accordes par la Commis-sion nationale de linformatiqueet des liberts condition de res-pecter certains critres, commelanonymat et lintrt gnral.La lgislation enEurope varie

    dun Etatmembre lautre.AuRoyaume-Uni, la loi autorise,sans restriction, la compilationde donnesethniques.La situation est similaire auxPays-Bas et enGrce.LItalie et lAllemagne nadmet-tent que la prise en compte de lanationalit.Les statistiques surla religion et lorigine ethniquene sont pas prvues par la loi.En Pologne, lappartenance eth-nique peut tre dclare sur labase du volontariat.

    J ene suis pas sous enqute,avait lancen janvierMichaelApplebaum,maire deMon-tralpar intrim,dont le nomtait associ des transactionsimmobiliresdouteusesentre2006et 2011. Lundi 17juin,lesMontralais se sont rveillsenapprenant sonarrestationaupetitmatinpar lunitpermanen-te anticorruption (UPAC) sousquatorzechefsdaccusationcrimi-nelle (complot, fraude, corrup-tion, abusde confiance). En cau-se, selon le commissaireRobertLafrenire,des pots-de-vinayantinfluenc lobtentiondepermisoudedzonage concernantdeuxpro-jets immobiliers. DaprsRadio-Canada,M.Applebaumaurait tou-chaumoins37000euros.

    Creen 2011 par la police qu-bcoise, lUPACagit enparallleavecune commissiondenqutesur loctroi et la gestiondes

    contratspublicsdans lindustriede la constructionqui apporteelle-mmeson lot de rvlationsdepuis lautomne2012. Toutesdeux sont censes crever labcsdunvaste systmede corrup-tion, de collusion, dinfiltrationdu crimeorganis sur les chan-tiers et de financementocculte departis politiquesauQubecdepuisunequinzainedannes.

    Le rsultat ne sest pas faitattendre: dehauts fonctionnai-res ont t limogs, des entrepri-ses fautives accules la failliteet sixmaires ouex-maires arr-ts. Celui deMontral,GraldTremblay, y a chappmais admissionn lautomne, pouravoir ferm les yeux surunbud-get parallle alimentant enargent sale les coffres de sonpar-ti. GillesVaillancourt,maire deLaval (troisimeville duQubec),tait apparemment indtrnable.

    Jusqu ce quedes tmoignagesrpts sur loctroi de contratspublics en changedepots-de-vin lobligent aussi dmission-ner. Enmai, la police laccusaitformellementde gangstrisme,avec 36prsums complices.

    Caisse noireDeMichael Applebaum,

    ex-brasdroit deM.Tremblay, lesMontralais attendaientquilremplisse sa promesseduneges-tion transparente et thiquedicillectionmunicipaledu3novem-bre. Las! AOttawa, lthiquetaitaussi au cur des engagementsdupremierministre StephenHar-per, aprsune srie de scandalessous les libraux. Les derniressemainesont nanmoinsmontrque sa garde rapprochentaitpas labri demalversations.M.Harper fait face, en effet, descritiquesvirulentespourune

    affaire impliquantun snateurconservateuret son chef de cabi-net. Lepremier,MikeDuffy, a tou-chplus de66000euros din-demnitsde logement auxquel-les il navait pas droit. Pour lesrembourserdiscrtement, le chefde cabinet deM.Harper,NigelWright, lui a vers la somme,mais la transactiona t bruite.M.Wright a avou, puis dmis-sionn,mais fait lobjet duneenqute, a indiqu, le 13 juin, lapolice canadienne.

    Entre-temps, la presse a rvllexistencedunecaissenoireau cabinetdeM.Harper. A-t-elleservi ponger la dette dusnateuravec son assentiment?Lepremierministre canadiensest envolpour lAmriqueduSud, puis lEurope, des voyagesqui tombaient pointnomm.p

    AnnePlouas (Montral,correspondance)

    Uncomptage ethnique impossible raliser en Europe

    6 0123Mercredi 19 juin 2013

  • france

    J acques-Olivier Teyssier est dugenre taquin avec ladministra-tion. Fondateur de Montpellier

    journal, un site dinformationslocalespoilgratter, ilsadressergulirement aux collectivitslocales et aux services dconcen-trs de lEtat pour leur demanderdes comptes. Tantt, ses requtesportent sur les dpenses de com-municationduneintercommuna-lit ; tantt, il rclame le montantdes aides publiques accordes des clubs sportifs. Dans certainscas, les informations lui sont com-muniques avec plus ou moinsdebonnevolont.Dansdautres, ilse heurte un non catgoriqueou ce qui revient au mme ausilence.

    Courantmars,M.Teyssierasou-hait obtenir la liste des commu-nes de lHrault qui sont sur-veilles de prs par lEtat cause

    de leurs difficults financires. Ladirection gnrale des financespubliques (DGFIP) na pasvoulu lalui fournir. Il sest alors tournvers la Commission daccs auxdocuments administratifs(CADA),une instancequipeut tresaisie par toute personne laquel-le ladministration a refus deremettre des pices. Le 11avril, laCADAarenduunavis favorable la demandedu journaliste.

    Mais la DGFIP, qui nest pastenue de sy conformer, na rientransmis M.Teyssier. Il sagitdlments dun systme dalertequi ont un caractre prparatoireet non pas dcisionnel, justi-fie-t-on Bercy. Leur vocation estdapporterdesconseilsauxcollecti-vits territoriales. Ils ne sont doncpas communicables aupublic.

    Est-cequececasdefigureestfr-quent? Non, daprs les statisti-

    ques de la CADA: en 2012, moinsde 20% de ses avis favorablesnont officiellement pas t suivispar ladministration, soit parceque le service concern sy estoppos, soit parce quil tait danslincapacit de le faire (documentperdu, dtruit, etc.).

    Cet indicateur, qui a peu variau cours des cinq derniresannes, pourrait laisser penserque la transparence est la rgle etlopacit lexception.Mais la rali-t savredifficile cerner car il y abeaucoup davis favorablesdontlesortnestpasconnu:36,5%lanpass contre 21,5%en 2008, cequimontre,aupassage,queleph-nomne saggrave, alors mmeque ladministration est obligedindiquerlaCADAcequellefait.Quant aux avis favorables donton est sr quils sont suivis, leurpartna cessde baisser: elle attei-gnait 65,5% en 2008 avant de pas-ser sous la barre des 50%en 2012.

    Cette situation est gnantepour valuer lefficacit de laCADA. Son prsident, Serge Dal,dit en avoir conscience. Pour am-liorer son niveau de connaissan-ces sur le traitement rserv sesavis, la Commission mise sur unsurcrot de pdagogie lgarddes fonctionnaires. Elle envisageaussideleurenvoyerdes lettresderelanceplus fermes.

    Restent les dossiers o ladmi-nistration, en dsaccord avec unavis favorablede la CADA, choi-sit de ne pas sy soumettre. Cesdivergencesprouvent que les usa-gers des services publics se heur-tent encore souvent au culte du

    secret, trop prsent chez les agentspublics, commente un responsa-ble dadministrationcentrale. Cet-te attitude, ajoute-t-il, existe ycompris chez les plus jeunes, quinontpasintgrles loissur lamoti-vation des actes administratifs etsur la communication de cesactes.

    Ladministration est dautantplus rtive seplier la CADAquelesujetestsensible.Exemplerelati-vement rcent : la dcision de laCommission nationale des comp-

    tesdecampagne (CNCC)qui a reje-t,endcembre2012,ceuxdeNico-las Sarkozy, estimant quil avaitdpass le plafond des dpensesautorises lors du dernier scrutinprsidentiel. Une journaliste dusite Mediapart a demand laCNCC de lui transmettre sa dci-sion. Sans succs. Elle sest ensuitetourne vers la CADA, qui a misun avis favorable sa requte.

    Mais la CNCC a maintenu saposition initiale de refus en invo-quant le fait que M.Sarkozy avaitsaisi le Conseil constitutionnelpourcontesterlerejetdesescomp-tes de campagne. Avant de rpon-dre par la ngative la journalistedeMediapart, elle a consult Jean-

    Louis Debr, le prsident duConseil constitutionnel. La CADAavait, pour sa part, dvelopp uneanalyse juridique trs diffrente:pour elle, lexistence dun recours linitiative de M.Sarkozy ne fai-sait pas obstacle la communica-tion de la pice rclame. Le com-portement de la CNCC risque denourrir lide peut-tre tort quelle a quelque chose cacher,dploreCorinneBouchoux,mem-bre de la CADA et snatrice (colo-giste) deMaine-et-Loire.

    Lorsquun avis favorable dela CADA nest pas pris en compte,la personne victime du refuspeut saisir le juge administratifafindobtenirsatisfaction.En2011,575recoursdece typeonttenre-gistrs en premire instance, soitunpeuplusdundiximedesaffai-res traites par la CADA. En rglegnrale, le tribunal administratifconfirme une large majorit desavis de la Commission (prs de60%, daprs une tude ralisesur 140 jugements). Dans ce cas,ladministration doit remettre ledocument parfois dans un dlaiprcis et sous peine de verser uneastreinte si elle ne sexcutepas.

    Y a-t-il desmatires sur lesquel-les lescontentieuxsontparticuli-rement frquents? Difficile dire,affirme-t-on au Conseil dEtat,dans la mesure o les sujets sontvaris. Peuvent cependant trementionnes les demandesauprs de ladministration fiscale,celles relatives la transmissionde dossiersmdicaux ou de docu-mentslis ladfensenationale.p

    BertrandBissuel

    Le Monde a dcid de saisir laCommission daccs aux docu-ments administratifs (CADA)aprs plusieursmois de tentati-ves infructueuses pour obtenircertaines informations auprsdePle emploi. Les donnesdemandes concernent le nom-bre de chmeurs par conseilleret par agence. Elles sont facile-ment accessibles sur le logicielinterne de ce service public.Le 26juin 2012, Ple emploiavait dailleurs publi quelqueslments pour lensemble du ter-ritoire: enmoyenne, unconseiller suit 161chmeurs.

    Mais dans certaines agences, cechiffremonte jusqu 500.Depuis, Ple emploi na jamaispubli demise jour de cet indi-cateur. Sollicit plusieurs foispar Le Monde, demanires for-melle et informelle, la directiondePle emploi a rpt quellefournirait ces donnes, enrepoussant systmatiquementlchance.Mais, lors dun collo-que organis le 12 juin, le direc-teur de Ple emploi, JeanBas-sres, a dit au journaliste duMonde qui le sollicitait nou-veau quilverrait, mais que ceschiffres sont compliqus lire.

    VOTRE VIE PRIVE EST NOTRE PRIORIT.

    Sur Internet, on aime partager...// ON LA TROUVE ESPIGLE_

    ... mais pas tout dvoiler.// LE DOCTEUR CRIT HYPERACTIVE_

    Il y a des informations personnelles que vous acceptez volontiers de partager sur Internet. Mais pas toutes. Cest pourquoi, chez Microsoft, nous cherchons des

    solutions. En incluant par exemple des outils de protection dans Internet Explorer, et en encourageant ladoption de Do not track*, avec la conviction que dans

    le futur, cela vous donnera encore plus de contrle sur vos donnes. Chez Microsoft, votre vie prive est notre priorit.Microsoft.fr/vieprivee

    *Do not track = Ne me suivez pas

    Lapartdesavisfavorablessuivisparladministrationnacessdebaisser:elleestpassesouslabarredes50%en2012

    4827 avis rendus en 2011

    Missions Institue par la loi du17juillet 1978, laCommission dac-cs auxdocuments administra-tifs (CADA) est une autorit admi-nistrative indpendante chargede faire respecter le droit, recon-nu toute personne, dobtenircommunicationde documentsdtenuspar une administration(Etat, collectivits territoriales,tablissements publics, organis-mesprivs investis dunemissionde service public). LaCADAmetdes avis lorsquelle est saisie parunepersonnenayant pas obtenules pices quelle rclamait. La loide 1978prcise les documentsqui ne sont pas communicables.

    ActivitsEn2011, la CADAa ren-du4827avis. 46,5%dentre euxtaient favorables la demandede communication et 8,5%ytaient opposs. Les autres avisportaient sur des requtes irrece-vables ou sans objet (documentfourni, dsistement de la person-ne, etc.).

    Thmes abordsDans lesgrands sujets soumis laCADAfigure en tte lurbanisme (per-mis de construire, projets dam-nagement, etc.). Viennent ensui-te le secteur fonction publique(lments individuels du dossierdun agent, dcisions collectivesportant sur lavancement, les pri-mes, etc.) et les affaires socia-les (chmage, Scurit sociale,dossiermdical, etc.).

    LecultedusecretrestefortdansladministrationLesavisde laCommissiondaccsauxdocumentsadministratifsnesontpasforcmentsuivispar lesagents

    LeMonde saisit la CADAsur Ple emploi

    70123Mercredi 19 juin 2013

  • La procdure darbitrage quipermit, le8juillet2008,Ber-nardTapiedetoucher403mil-lions deuros dans le cadre de sonlitigeavec leCrdit lyonnais, auraitpu tre vite, et un recours enannulation aurait d tre engag.Lexamen du dossier judiciaire,dontLeMondearvlunepremi-re partie dans son ditiondate du18 juin, atteste que les signauxdalerte ont t nombreux depuisjanvier2007. De nombreuses voixse sont leves, en vain, pour sop-poser cette procdurevoulue parlepouvoirpolitique.

    Ancien administrateur duConsortium de ralisation (CDR),lorganismechargdesolderlepas-sif du Lyonnais, Patrick Peugeot abien rsum les choses lors de sonaudition par la brigade financire,le22dcembre2011.Jesuisimpres-sionn par la communaut de vuedespersonneschargesdedfendreles intrts de lEtat ; lAPE [AgencedesparticipationsdelEtat], laCais-se des dpts et les membres duconseil dadministration du CDRqui taient libres de leurs propos. Asavoirquelespersonnesqueconsul-tait leministretaientdfavorablesou contre larbitrage et taient enfaveurdu recours enannulationdela sentence,adclarM.Peugeot.

    Les pressions furent fortes surceux qui plaidrent contre larbi-trage. Les enquteurs ont saisi leprocs-verbal du conseil dadmi-nistration du CDR du 2octobre2007quinoteque deuxadminis-trateurs, MM.Peugeot et [Francis]Gavois, font part des sollicitationsdont ils ont t lobjet de la part depersonnes de toute vidence pro-ches de la partie adverse et expri-ment leur indignation devant detels comportements.

    M.Peugeotaconfirm:Lesper-sonnes qui mont sollicit sontMme Gilberte Beaux [proche deM.Tapie,quiluiconfialattedAdi-das dans les annes 1990], un desesamis,banquierauLuxembourg,et un nomm [Franois] Simonnet,quiatlongtempsdirecteurfinan-cier des AGF. Jai t approch parces personnes une ou plusieurs foiset ellesmont demandde voter oudeprendrepositionenfaveurdelar-bitrage et de lindemnisation dunprjudicemoraldes pouxTapie.

    M.Peugeot dnonce aussi les interventions de StphaneRichard, directeur de cabinet de laministre de lconomie, ChristineLagarde.M.Richard lauraitainsi,lautomne 2007, soustrait unerunion. Nous sommes allsdans son bureau et nous avons eu

    un entretien dune quinzaine deminutes maximum au coursduquel il a cherch me convain-credapprouvernonseulementlar-bitrage mais aussi le contenu ducompromis . En clair, a-t-ilconclu, les affaires Tapie sontremontesendirectiondelamdia-tionpuis de larbitrage chaque foisqueM.Sarkozy enaeu le pouvoir.

    Amiables compositeursConsquence: le 28aot 2008,

    M.Peugeot claque la porte duCDR.Deuxansplus tard, il crit auprsi-dent de la Cour des comptes : Acompter de 2007, le conseil na tinform qua posteriori des initiati-vesprisesparlaministredanslaffai-reAdidas.

    DirecteurgnraldelAPElpo-que, Bruno Bzard, entendu le

    28fvrier, a clairement expliquque les ds taient pips: Depuisle dbut, nous avions le sentimentquun arbitrage irait dans ce sens.Quant un ventuel recours,nousavonsclairementrecomman-d de rechercher lannulation,a-t-il dplor.M.Bzardavait pour-tant prvenu, par de multiplesnotes, des risques encourus. Ainsi,le 1er aot 2007, crivait-il : Je nepeux que dconseiller au ministrede sengager dans la voie dun arbi-trage,quinestjustifinidupointdevue de lEtat ni du point de vue duCDRetquipourraitmmetreconsi-dr comme une forme de conces-sioninconditionnelleetsanscontre-partie faite lapartieadverse.

    Devant la Cour de justice de laRpublique (CJR),M.Bzard apoin-t le rle dcisif jou par le direc-

    teur du cabinet de Mme Lagarde :M.Richard a clairement indiquque la position retenue par les pou-voirs publics tait larbitrage (). Ilsagissaitsansambigutdunedci-sion dj prise quil y avait lieu demettre enuvre.Dansunenote MmeLagarde du 16juillet 2008, une

    semaineaprslasentencecondam-nant lourdement lEtat, M.Bzardinsiste sur les possibilits derecours en annulation,mais il neserapaspluscout

    Autre lment difiant saisi parles enquteurs: cette note de lavo-cat Jean-PierreMartel adresse dsavril2005 au CDR: Il ne mappa-rat pas quun arbitrage puisse per-mettre datteindre lobjectif. Etquedirede cette lettredeChristianDuvillet,directeurgnralduLyon-nais, informant le patron du CDRquesabanqueest fort rservesurle principemme de larbitrage. Eneffet,lexpriencedmontreuneten-dancedesarbitres()agirenamia-bles compositeurs, ce qui ne sauraittre lavantage du Crdit lyon-nais?

    Membre du conseil dadminis-tration (CA) de lEPFR, la structurechapeautant le CDR, le dput UDICharles-Amde de Courson a tencore plus svre : Je constateque le projet de compromis darbi-trage na pas t communiqu auxmembres du CA de lEPFR, ce quiparat anormal puisque labsencedun tel projet empchait les admi-nistrateursdendiscuterlebien-fon-d, a-t-il dclar devant la CJR, le24octobre 2012. Le fait que leddommagement ait t fix unniveauprochedes limites fixesparle compromis prouve bien que lesjeuxtaient faits davance.p

    GrardDavetet Fabrice Lhomme

    france

    M.Richardauxpoliciers:CestMmeLagardequiadonncetaccord

    Ci-dessus, Bruno Bzard, ancien directeur de lAgence desparticipations de lEtat. A droite, Patrick Peugeot, ancienadministrateur duCDR. Ci-contre, Charles deCourson, dput UDIet administrateur de lEPFR, ltablissement qui chapeaute le CDR.STPHANE LEMOUTON/RSERVOIR PHOTO; JEAN-MICHEL SICOT/DIVERGENCE; FRDRIC KLEMCZYNSKI/DIVERGENCE

    AffaireTapie:cesvoixquionttentenvaindempcherlarbitrageLexamendudossier judiciairemontrequelespressions furent fortes sursesopposants

    Lavocat gnral la Cour decassation estime quil existebien un doute objectif surlimpartialit du juge Jean-MichelGentil et de ses deux collguesdans laffaire Bettencourt, et quilfaut lesdessaisir dundossierdontlinstruction est quasiment bou-cle.Rienneditquelachambrecri-minelledelaCourdecassation,quidevait examiner laffaire mardi18juin,suivralavisduhautmagis-trat, mais la position du parquetgnral fragilise srieusement lestroismagistratsbordelais.

    Six mis en examen, dont lan-cien prsident de la RpubliqueNicolas Sarkozy, avaient en effetmis en cause limpartialit desjuges,et leuravocat,MePatriceSpi-nosi, a dpos dans les premiersjours de juin une requte en sus-picionlgitime. Ilsreprochentau

    juge Gentil davoir dsign parmicinq experts un mdecin de Bor-deaux, Sophie Gromb, qui taittmoin lors de son mariage, puisdavoir accept de lui verser deshonorairesdunmontantparticu-lirement lev.

    Ils reprochent enfin lavocatdu juge Gentil, ainsi quaux deuxautres magistrats cosaisis du dos-sier Valrie Nol et Ccile Ramo-natxo davoir protest dans lapresse en termes assez vifs contreles attaques incessantes des pro-ches de lancienprsident.

    Lavocat gnral Gilles Lacan,quiestparfaitementindpendant,est globalement daccord avec lesarguments de la dfense. Le faitpour un magistrat de dsigner enqualitdexpertunepersonnequiat lun des tmoins de sonmaria-ge nest expressment prohib par

    aucun texte , convient le hautmagistrat, mais cette dcisionnen est pas moins maladroite.Elle ne suffit pourtant pas, horsde tout autre indice, faire natrede doute sur limpartialit de cemagistrat.

    En revanche, le fait pour le jugeGentil davoir tu cette difficult ses collgues lui semble un pro-blme, tout comme le fait davoircontourn deux reprises le par-quet pour ordonner les expertisessur MmeBettencourt. Les honorai-res du docteur Gromb, en revan-che, ne le choquent pas le tarifhoraire est raisonnable comptetenude la notorit de lexpert.

    La plus grosse difficult restepour lavocat gnral les dclara-tions des juges eux-mmes. Ontombe une fois de plus dans ledomaine de la dstabilisation,

    avaitindiquValrieNolsurFran-ceTVInfo.Cenestpassrieux,nousnageons en plein dlire ! PourGilles Lacan, la magistrate estnon seulement entre dans lapolmique,maiselleadonnlima-ge dun juge nacceptant pas serei-

    nement lexercice par les justicia-bles des voies de recours contre sesactes oudcisions.

    Me Rmi Barousse, lavocat dujugeGentil,avaitdesonctdcla-r:Dsquelon toucheaumonar-

    que, un ancien monarque ou desprochesdumonarque,cestuneatteinte au sacr et on est mis encause violemment. Des proposincontestablement polmiques,estime lavocat gnral, qui peu-vent faire natre plus quun doutesur les conditions dobjectivit, desrnit ou dimpartialit dans les-quelles lun au moins des mis enexamen est jug ce stade de lins-truction.

    Gilles Lacan indique ainsi quelarrt de la Cour est important encequilvafixerleniveaudexigen-cedimpartialit,apprcieobjecti-vement, quen France, un citoyenest en droit dattendre de sesjuges. Il se pose trois questions :dabord,le faitquunjugedsignedans une expertise, dterminantepour lissue de la procdure, unexpert appartenant saproximit

    familiale,sanseninformersescoll-gues de la collgialit et les parties,peut-il faire natre un doute objec-tif sur son impartialit?

    Ensuite, le fait que des magis-trats en charge dune instructioninterviennent par voie de pressepourrpliquerauxcritiquesformu-les par la dfense sur la conduitede cette instruction, en qualifiantces critiques de plein dlire et ensuggrant que la dfense est prte tout, peut-il faire natreun douteobjectif sur leur impartialit ? Enfin, le fait que lavocat dunmagistrat charg de linstructionqualifie lun des mis en examen,ancien prsident de la Rpublique,dancien monarque peut-il fairenatreundouteobjectifsurlimpar-tialit de ce magistrat? A chacunede ces questions, je rpondsoui.p

    Franck Johanns

    LavocatgnraldelaCourdecassationveutdessaisirlesjugesdelaffaireBettencourtLehautmagistratestimeque lesdclarationsdes juges jettentundoutesur leur impartialit. LaCourexamine laffairemardi 18juin

    LASCNE, cruciale, a lieu le28juillet 2008. Elle intresse forte-ment les enquteursqui tententdeprouverque larbitrageTapie at fauss. Trois semainesplus tt,le tribunalarbitralvientdaccor-der403millionsdeurosBernardTapie. Le conseildadministrationduCDR, lorganismechargdesol-der lepassifduCrdit lyonnais, serunitpourprendreunedcisionessentielle: dposerounonunrecourscontre la sentence. Parmiles cinqmembresduconseil, deuxvotenten faveurdu recours:PatrickPeugeotet FrancisGavois.Pourentriner ladcisiondes troisarbitres favorableM.Tapie, il fauttrouver, toutprix, unemajorit.

    Problme: Bernard Scemama,prsidentde lEPFR, la structurepubliquequi coiffe le CDR, sinter-roge. Les consultationsdeman-desparBercy des experts nesontpasunanimes. Cest la rai-sonpour laquelle jeme suismon-tr hsitant, expliqueM.Scema-

    ma, le 16novembre 2011 sur pro-cs-verbal, devant la Courde jus-tice de la Rpublique (CJR). Jean-Franois Rocchi [le patronduCDR]maalors dit que je lemettais dansune situationembarrassante.A cemoment-l, un des participants la runion sest clips. Jai tappelau tlphone. Je suis allprendre la communicationdansunbureauvoisin. Cest StphaneRichard, directeurdu cabinet de laministre, que jai euaubout du fil.Ilmadit que je devais voter contrele recours en annulation.

    Ce 28juillet, sans se donner letempsncessaire la rflexion,larbitrage est accept, sur un coinde table. La volontpolitiquetaittrop forte. StphaneRichard, inter-rogpar LeMonde, dit navoiraucun souvenir de cette conversa-tion tlphonique.

    Cest ce jour-l, dans le scnarioretenupar les enquteurs, queMM.Rocchi, ScemamaetRichardauraientmis la dernire touche

    la conspirationdnonceparlancienpatronduLyonnais, JeanPeyrelevade.MM.Rocchi et Scema-ma sontdeuxhauts fonctionnai-res, nomms leurs postesparGillesGrapinet, lanciendirecteurducabinetde ThierryBretonBer-cy. Ilsmettentde lhuile dans lesrouages. Et rejettent toutes les res-ponsabilits surM.Richard.

    Chasse gardePoureux, la gensede laffaire

    remonte septembre2007.Alorsquilvientdtrenomm lEtablis-sementpublicde financementdela restructuration(EPFR),M.Scema-maassureavoir tconvoquparM.RichardBercy.M.Richardmeditde faonclaire que cetteproc-duredarbitragechoisie devaitper-mettrede solderquinzeansdepro-cdure,expliqueM.Scemama le8dcembre2011 labrigadefinan-cire.Sa seule instructiontaitdal-ler larbitrage.Le 11septembre2007,nouvelle runiondans le

    bureaudeM.Richard. Sontpr-sentscette foisM.Rocchi etBrunoBzard, le directeurde lAgencedesparticipationsde lEtat.

    Entendupar laCJR, le 10novem-bre2011,M.Rocchi, contrairement lapremireversionquil avaitlivre lorsdesonaudition lAs-semblenationale, confirmeavoirreuune instructionverbaledal-ler larbitrage.Ce 11septembre2007, il obtempre.AugranddamdeBrunoBzard,qui lui lche:Alors, voustesmaintenant favo-rable larbitrage?

    M.Rocchi confesseenoutreauxenquteursquil luiest arrivdefrquenterM.Guant etM.Prol.Eneffet, toutest orchestr lEly-se, oM.Richard, amideNicolasSarkozy, se rendaussi. Il dit auxpoliciersavoirvoqu rgulire-mentcedossieravecMM.Guantet Prol, lesquelsavaienttinformset entretenusparM.Tapie sur laquestion.

    ABercy, les fonctionnaires

    saventquecedossier estunechas-segarde.ChefducabinetdeMmeLagarde, ChristianDufournen fait pasmystre, le 5juin,devant la CJR:Il sagissaitdundossierexclusivement suiviparM.Richard.Parfois,onvoitM.Tapiedans les couloirs.Je laicroisune fois alors quil se trou-vaitdans la salledattentedudirec-teurde cabinetM.Richard.Nousnoussommes serr lamain

    Enrevanche,pourM.Richard,cestM.Rocchiqui, enpremier, luiparlede larbitrage. Et, affirme-t-ilauxpoliciers, le 17juillet 2012,cestMmeLagardequiadonn cetaccord (). Il nyapasdambigut.MmeLaga