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Moyen-Orient, Jerusalem, Afghanistan... > p/11 Plaidoyers pour la paix Une jeune fille de la région de Zareh Sharan, en Afghanistan. /DR Pierre Duquesne. “La Palestine a tous les fondements d'un État” > p/06 Analyse. Une première journée sous le signe du développement durable > p/08-09 Portrait p/05 Gidéon Levy, l'homme au courage hors normes Focus p/10 Existe-t-il un modèle de gouvernement pour l’ensemble de l’humanité ? Actu p/13 La BEI accorde 420 millions d’euros au Maroc NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE : OFFREZ-LE À VOTRE VOISIN ! Edité par devocean S.A Certifié ISO 9001 version 2008 DEPOT LEGAL 65-06 Edition réalisée en collaboration avec: MEDays News est édité et distribué par devocean S.A, société éditrice du quotidien aufait. Certifiée ISO 9001 v. 2008 Quotidien des actifs urbains Quotidien officiel du forum MEDays Edition du vendredi 12 novembre 2010 • n°3 TANGER 12 21 min max CASABLANCA 12 min max 21 RABAT 9 min max 21 Saeb Erakat: Les dissensions interpalestiniennes représentent une blessure profonde dans nos coeursP/07 Edité par aufait

medays n 03

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Quotidien officiel du forum MEDays Edition du vendredi 12 novembre 2010 • n°3

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Page 1: medays n 03

Moyen-Orient, Jerusalem, Afghanistan...> p/11

Plaidoyers pour la paix

Une jeune fille de la région de Zareh Sharan, en A

fghanistan. /DR

Pierre Duquesne. “La Palestine a tous les fondements d'un État” > p/06

Analyse. Une première journée sous le signe du développement durable > p/08-09

Portrait p/05

Gidéon Levy, l'homme au courage hors normes

Focus p/10

Existe-t-il un modèle de gouvernement pour l’ensemble de l’humanité ?

Actu p/13

La BEI accorde 420 millions d’euros au Maroc

NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE : OFFREZ-LE À VOTRE VOISIN !Edité par devocean S.A

Certifi é ISO 9001 version 2008DEPOT LEGAL 65-06

Edition réalisée en collaboration avec:

MEDays News est édité et distribué par devocean S.A, société éditrice du quotidien aufait.Certifi ée ISO 9001 v. 2008

Quotidien des actifs urbains

Quotidien officiel du forum MEDaysEdition du vendredi 12 novembre 2010 • n°3

TANGER

1221

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CASABLANCA

12minmax 21

RABAT

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Saeb Erakat: “Les dissensions interpalestiniennes représentent une blessure profonde dans nos coeurs” P/07

Edité par aufait

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02 vendredi 12 novembre 2010

EditoTraducteurs... Hommage à ceux sans qui les débats sur le monde se borneraient aux frontières des langues. /Photo: K. AlaouiPHOTO

Quelles que soient les actions de l’homme, le temps lui est compté. Il me fallait remettre cet édito hier avant 20h00 pour que vous

puissiez le lire ce matin, il fal-lait ramasser les séances plénières des MEDays en une heure et trente minutes, les panels en deux heures, le forum MEDays en trois petits jours.Parce que le temps nous est comp-té, nous devons rapidement nous mettre d’accord si nous voulons ensemble prendre les meilleures décisions pour faire face au chan-gement climatique, si nous voulons ensemble dessiner un chemin vers un développement durable, si nous voulons ensemble réduire la pau-vreté et construire des mécanismes mondiaux pour intégrer tous les pays de la planète dans un proces-sus de mondialisation responsable. Les intervenants des MEDays se sont attaqués à ces questions fonda-mentales hier.Aujourd’hui, les sujets des débats vont de nouveau concerner des en-jeux globaux qui exigent que nous agissions rapidement. Les popula-tions israéliennes et palestiniennes ne peuvent plus, ne doivent plus souffrir de la longueur du conflit et de la lenteur avec laquelle il est trai-té. Les populations du monde entier ne peuvent plus, ne doivent plus at-tendre pour pouvoir vivre dans des environnements politiques et insti-tutionnels dans lesquels leurs droits et leurs libertés sont protégés.Nous avons peu de temps et beau-coup de compromis à atteindre, de décisions responsables à prendre. Cela ne signifie évidemment pas que nous devions bâcler nos discus-sions, que nous devions prendre des décisions à la hâte. Mais nous ne devons pas perdre de vue que notre horizon n’est pas infini.À leur humble échelle, les MEDays s’attachent à réunir les décideurs du monde entier autour de la même table, dans un laps de temps assez court, pour tenter de dessiner des pistes communes pour le futur, pour essayer de gagner du temps. Espérons que, de ce point de vue au moins, ce forum sera une réussite.

■ La rédaction.

Les contraintes du temps

MEDAYSNEWSEdité par devocean S.A, société éditrice du quotidien d’information aufait, certifi ée ISO-9001 version 2008 (Bureau Veritas International).

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03vendredi 12 novembre 2010

Programme

Retrouvez chaque jour l'essentiel de l'information dans le journal

Vendredi 12 novembre

9h00: Séance spéciale Moyen-OrientQuelles nouvelles initiatives pour relancer le processus de Paix?

11h00: Panel MEDays D1/E1/F1

■Panel MEDays D1 Jérusalem: Existe-t-il une solution?

■Panel MEDays E1Rapport de confiance et dialogue politique: L’Initiative Arabe de Paix peut-elle être décisive?

■Panel MEDays F1 Peacebuilding: L’Afghanistan est-il un laboratoire à ciel ouvert?

15h00: Troisième séance plénièreGouvernance, droits humains et réformes institutionnelles: Des modèles ou un paradigme?

16h30: Panel MEDays A3/B3/C3/Business 3

■Panel MEDays A3

Expériences croisées de lutte anti corruption et de la pratique de la bonne gouvernance: Comment installer un arsenal législatif performant tout en garantissant le respect de la règle de droit?

■Panel MEDays B3 Le contrôle des forces armées: Vers une évolution des missions des forces de l’ordre?

■Panel MEDays C3 Médias et Internet: Quel rôle dans la transition démocratique et la construction de la citoyenneté dans les pays du Sud?

■Panel Business MEDays3 Le financement des grands projets énergétiques: comment faire des PPP (Partenariats Public Privé) de véritables leviers de croissance et de compétitivité?

Samedi 13 novembre

09h00: Quatrième séance plénièreRésolution des crises, prévention des conflits et sécurité globale:

comment renforcer les institutions régionales?

10h30: Panel MEDays A4/B4/C4/Business 4

■Panel MEDays A4 Focus prioritaire: Comment renforcer la prévention des conflits et le maintien de la paix en Afrique?

■Panel MEDays B4 Terrorisme et crime organisé: quelle nouvelle architecture internationale en terme de sécurité globale?

■Panel MEDays C4Migrations: La circularité est-elle une alternative à l’approche sécuritaire?

■Panel Business MEDays 4 Transport et efficacité énergétique: Quelle complémentarité entre énergies fossiles et énergies renouvelables?

15h00: Cinquième séance plénièreEn partenariat avec le New York

ForumMarchés émergents: Comment approfondir ces gisements de croissance?

16h30: Panel MEDays A5/B5/C5/Business 5

■Panel MEDays A5 Différence d’impact de la crise économique sur les pays émergents: quelles leçons en tirer?

■Panel MEDays B5 Intégration économique régionale: les pays maghrébins ont-ils perdu le mode d’emploi?

■Panel MEDays C5Infrastructures et nouvelles technologies: Comment accélérer les transferts de connaissance et favoriser les investissements?

■Panel Business MEDays 5 Immobilier et efficacité énergétique: Comment élargir les marchés au Sud?

18h30: Clôture Officielle

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04 vendredi 12 novembre 2010

Echos

Ils ont dit... Glanées ici ou là pendant les débats des MEDays, quelques phrases significatives, convaincues ou convaincantes, drôles pour certaines. Florilège.Emploi, éducation, formation

“Le Maroc d’aujourd’hui n’est pas le

Maroc d’hier et ne sera pas le Maroc de demain. Le problème d’insertion que nous connaissons à l’heure actuelle est dû à

l’inadéquation entre la formation et les emplois

proposés au Maroc car les emplois qui se créent

aujourd’hui ne sont pas les emplois de demain... Or, que

ce soit au Maroc ou dans d’autres pays, le financement

de l’éducation pose un réel problème.”

Jamal Rhmani, ministre de l’Education et

de la Formation professionnelle du Maroc

“ Il y a un lien évident entre niveau de formation,

productivité et croissance... Les migrations peuvent

être une opportunité pour les pays en développement

mais elles peuvent aussi constituer un risque. Se pose

ainsi souvent la question de savoir si les pays du Nord

pillent les talents du Sud. On dit par exemple qu’il y aurait

plus de médecins béninois en région parisienne qu’au Bénin même ! Mais en fait, on se fait

du bien mutuellement.”

Eric Besson, ministre français de l’Immigration,

de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire

“Nous ne pouvons pas lutter contre la fuite des

cerveaux, ni contre l’envie d’aller vivre une expérience

ailleurs. Mais nous avons beaucoup à gagner à fixer

nos talents dans nos régions. Car les grands groupes

africains ont besoin de ces talents pour accompagner

leur croissance, et non plus d’expatriés qui leur coûtent

trop cher.”

Thami Ghorfi, président de l’ESCA et PDG

de Radio Aswat

Avec humour ...

“ Je voulais faire mon intervention en anglais mais

j’ai appris que cela faisait souffrir le Ministre (NDLR :

Eric Besson), alors je me suis abstenue. En revanche,

monsieur le Ministre, vous allez peut-être souffrir

quand même avec ce que je m’apprête à dire…”

Najat Rochdi, directrice adjointe des bureaux

du PNUD à Genève

“ je vous répondrais en citant une chanson de Julien

Clerc: souffrir pour vous n’est pas souffrir !”

Eric Besson ( < photo ci-contre à gauche)

Sport et développement

“Le sport peut être un élément de développement

économique à travers la construction de routes, les

retombées médiatiques, les prestations qui peuvent se

poursuivre sur le long terme. Ce, à condition que cela

soit bien organisé et bien géré. Les problèmes de nos

fédérations sportives sont ni plus ni moins les mêmes

que ceux de nos États. La démocratie, on a beau

l’apprendre, il faut la vivre et l’appliquer au quotidien.”

François Alla Yao, directeur des programmes

sports à la Confejes (Conférence des ministres

de la jeunesse et des sports des états et

gouvernements ayant le français en partage)

“Beaucoup de gouvernements ont investi beaucoup d’argent dans la

construction d’infrastructures sportives car l’organisation

de grands événements coûte cher. Il doit donc y avoir une

gouvernance appropriée en vue d’utiliser le sport

comme levier, pour booster le développement économique.

J’aurais bien aimé qu’il y ait, dans ce panel, un représentant

d’Afrique du Sud pour qu’on parle de l’expérience de ce

pays.”

Golda El Khoury, directrice de la section

de l’Unesco pour la Jeunesse, le Sport et l’Education physique

Défi s climatiques et développement durable

“ Il y a d’énormes efforts dans la politique

chinoise. La Chine a beaucoup investi ces

dernières années dans les énergies renouvelables, ce

qui lui permettra d’avoir une autonomie énergétique

et au plan international, l’investissement de la

Chine dans les énergies renouvelables aidera

beaucoup dans la réduction des émissions de gaz à effet

de serre.”

Rajendra Kumar Pachauri, président du GIEC et Prix Nobel de la Paix

“Transformer le modèle actuel de développement,

réajuster la structure économique et instaurer une

coopération gagnant-gagnant constituent une condition

sine qua non à la réalisation du développement durable.”

Tao Cheng, vice-président de l’Institut de Politiques étrangères du Peuple Chinois

“ Il faut arrêter d’envoyer l’image selon

laquelle l’Afrique doit être continuellement un continent

qui doit survivre. C’est manquer d’ambitions.”

Etienne Massard Makaga, conseiller du

président du Gabon pour les questions

environnementales

“Lors du G20 à Pittsburg, les pays

industrialisés s’étaient engagés à revoir les

subventions dédiées aux énergies fossiles (320

milliards de dollars par an) pour les énergies

renouvelables. J’ai peur qu’au G20 qui s’est ouvert hier à Séoul, la question ne soit

même pas abordée.”

Bruno Rebelle, directeur de Synergence et ancien directeur

du développement de Greenpeace.

■ Rozenn Salicé Kadiri et Kisito Ndour

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05vendredi 12 novembre 2010

Portrait

• GIDEON LEVY

L'homme au courage hors normes

“Gidéon Levy est-il l'homme le plus haï d'Israël ou le plus héroïque”? C’est ainsi que Johann Hari, journaliste au quotidien britannique The Independent (édition du 24 septembre), présentait ce célèbre chroniqueur du journal Israélien Haaretz. Celui-ci est présent aujourd'hui aux MEDays pour intervenir sur le conflit du Proche-Orient.

PORTRAIT. Depuis plus de trente ans Gideon Levy mène un combat solitaire pour dire à ses lecteurs la vérité sur ce qui se passe dans les territoires occupés. Il est devenu l’homme le plus haï d’Israël mais certainement le plus héroïque. Ce “bon gars de Tel-Aviv ” a souvent été pris à partie par l’IDF (forces armées is-raéliennes), menacé d’être battu à mort par la population, et considéré par le gouvernement comme un “risque sécu-ritaire important” qui doit être contrôlé de près.Tout cela simplement parce qu’il a osé faire quelque chose de très simple, qu’aucun autre Israélien n’a osé: durant ces trente dernières années il s’est ren-du chaque semaine dans les territoires occupés et a décrit tout ce qu’il voyait sans “propaganda”. Beaucoup aime-raient le réduire au silence.

“ Ma modeste mission est d’éviter qu’un jour les

Israéliens puissent dire: ‘On ne savait pas’.”

Gideon Levy.

Il raconta à Johann Hari que le jour d’une tuerie, -une parmi les centaines qu’il avait suivies depuis plusieurs an-nées-, vingt petits enfants montaient dans leur bus scolaire, leur jeune pro-fesseur agée de 20 ans, Najawa Khalif s’approcha d’eux. Un blindé de l’armée israélienne lui tire dessus et l’explose en morceaux, devant les enfants. Gideon Levy arriva le lendemain sur les lieux et trouva les enfants choqués en train de dessiner les restes de son corps. Les enfants étaient étonnés de voir un Juif sans armes. Tous ceux qu’ils avaient l’habitude de rencontrer étaient soit des soldats soit des colons. Gideon Levy raconte:

“Ma principale lutte est de ré-humaniser les

Palestiniens. Il y a une puissante machinerie de

lavage de cerveau qui nous accompagne tous depuis

notre enfance, j’en suis un produit comme tous mes

concitoyens. On nous raconte des histoires qu’il est difficile

de combattre. Que nous sommes les seules et ultimes victimes. Que les Palestiniens

sont nés pour tuer et leur haine est incompréhensible. Qu’ils ne sont pas des êtres humains comme nous. Ainsi

vous finissez par obtenir une société qui n’a plus

aucun doute moral, aucune question à se poser avec

un débat public impossible. Faire entendre sa voix contre tout cela c’est vraiment très

difficile”. Gideon Levy.

Un juste parmi les justes Depuis, Gideon Levy rend compte du quo-tidien des palestiniens, comme celui de Najawa Khalif et de ses élèves, dans les pages du Haaretz . Avec des détails minu-tieux sur leur vie, il fait découvrir leur hu-manité à partir des dévastations laissées par chaque massacre. Son dada, interpel-ler continuellement ses concitoyens:

“Que diriez vous si nous étions à leur place face à une

grande puissance militaire? Je ne cesse d’être étonné encore et encore de voir que très peu

d’Israéliens savent ce qui se passe à quelques minutes de

leur domicile”. Gideon Levy.

Comme tous les justes qui ont jalon-né l'histoire du monde et qui se sont retrouvés seuls pour défendre des idées contraires aux conventions de leurs sociétés, il faut à Gideon Levy un cou-rage hors normes. D'autres israéliens l'ont rejoint aujourd'hui. Ils ne sont pas encore assez pour arrêter la folie des colons extrémistes. Mais ils sont cer-tainement les seuls qui peuvent laisser entrevoir, qu'un jour peut être, la société israélienne finira par ouvrir les yeux.

■ Abdelhaq Sedrati

Livre: La Punition de Gaza

Gaza… Un bel après-midi propice à de longues promenades familiales: malgré l’occupation israélienne, les Palestiniens continuent à vivre. Soudain, le son

tonitruant d’une explosion interpelle Jamal. Ses deux fils, Mohamad et Mahmoud, sont restés sur le terrain de football non loin de là. Il accourt pour les rejoindre, en priant qu’aucun des deux ne fut atteint par l’attaque. Mais en voyant la tête écrasée de son fils, il comprend que "c’était fini pour lui".Que s’est-il passé ? Selon Tsahal, l’enfant tentait de ramasser une roquette qassam-2 situé à dix mètres de lui. Ces histoires, qui composent le quotidien des Gazaouis, nous sont relatées par Gideon Levy dans son livre The Punishment of Gaza. L’objectif du journaliste: raconter, sensibiliser et mobiliser une opinion publique israélienne passive et béate devant la propagande de l’État.

,Le chroniqueur du Haaretz, Gideon Levy, est considéré par les autorités israéliennes comme un “risque sécuritaire important” qui doit être contrôlé de près. /DR

“J’apprécie particulièrement que des israéliens tels que Gideon Levy soient invités

aux MEDays. Gideon Levy, un homme de courage qui n’a pas

peur de dénoncer les crimes de son pays, Israël, envers les

Palestiniens.”Saeb Erakat, à propos de Gideon Levy.

Page 6: medays n 03

06 vendredi 12 novembre 2010

Interview

• PIERRE DUQUESNE, DIPLOMATE FRANÇAIS

“La Palestine a tous les fondements d’un Etat” Pierre Duquesne, ambassadeur français chargé

des questions économiques de reconstruction et de développement, est l'organisateur en 2007

de la conférence de Paris des donateurs pour l'Etat palestinien. Présent aux MEDays, il revient ici sur le bilan de cette réunion et les perspectives d'aide à la Palestine dans un contexte marqué par le blocage du processus de paix israélo-palestinien.

INTERVIEW.

Q: Vous êtes l’organisateur, en décembre 2007, de la Conférence de Paris des donateurs pour l’État palestinien. Trois ans après, quel bilan en faites-vous ? Effectivement la Conférence de Paris couvrait une période de trois ans qui arrive à terme en décembre 2010. C’est objectivement un succès sous de nom-breux aspects.D’abord un succès de la stratégie qui a été choisie à l’époque par l’Autorité palestinienne mais aussi par la com-munauté internationale, et qui était de bâtir les fondements de l’État palesti-nien, (NDLR: la réunion de Paris était intitulée “Conférence internationale des donateurs pour l’État palestinien”), en dépit des évolutions du processus poli-tique. Et c’est ce qui a été fait: l’Autorité palestinienne a accompli en trois ans des réformes et des efforts absolument considérables, qui font qu’on peut dire très honnêtement qu’il y a aujourd’hui plus d’État en Palestine –l’État ses grandes fonctions régaliennes, gouver-nance, budget, sécurité– que dans bien des États formellement constitués dans le monde.C’est aussi un succès financier, parce que c’est la première fois, pour un pays quelconque, que les donateurs tiennent totalement leurs promesses et même au-delà. Les Palestiniens avaient demandé une aide de 5,6 milliards de dollars pour trois ans, la communauté internationale leur avait promis 7,7 milliards de dol-lars. Nous ferons les comptes au début de l’année prochaine mais nous aurons cette somme, qui est à la fois égale aux promesses des donateurs et supérieure à la demande palestinienne.Cette somme comprend environ 4,3 mil-liards dollars d’aide budgétaire qui n’est pas de la charité publique, mais desti-née au fonctionnement des institutions (salaires des fonctionnaires, etc.). Je souligne aussi que cette aide n’est pas seulement pour la Cisjordanie mais elle va également à Gaza, c’est-à-dire à la Palestine dans son ensemble.

Q: Gaza que contrôle le Hamas…

Le Hamas contrôle la sécurité à Gaza, mais pas tout. Par exemple l’autorité monétaire palestinienne qui assure la surveillance des quelque quarante succursales de banques de Gaza, ne dépend pas du Hamas. Pour en revenir à la conférence de Paris, c’est un succès comme en attestent plusieurs exemples, dont celui significatif de Naplouse qui, il y a trois ans, était presqu’une ville morte, alors qu’aujourd’hui des change-ments considérables ont été notés dans la vie quotidienne des populations. Ces transformations ne sont pas que le fait de l’aide internationale, mais sont éga-lement le résultat du dynamisme de ce pays malgré la conjoncture internatio-nale.Bien entendu tous ces éléments positifs ne cachent pas néanmoins une chose fondamentale: il faut qu'il y ait enfin un État palestinien viable.

Q: L’Union européenne est le principal bailleur de fonds de la Palestine, n’est-il pas temps qu’elle fasse autant d’efforts sur le plan politique pour en arriver à cet État palestinien viable que vous évoquez ? Les conclusions du conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union eu-ropéenne de décembre 2009 sont très importantes: c’est par exemple la pre-mière fois qu’on parlait à 27 de Jérusa-lem, capitale de deux États. Nous avons donc une UE qui a des positions claires et qui pousse. Ce que l’on constate ac-tuellement, c’est qu’il faut pousser tous ensemble en ayant le sentiment que les paramètres des négociations sont assez clairement connus de chacun des négo-ciateurs, et que ce qu’il leur faudra c’est un minimum de volonté politique.On ne peut pas dire que l’UE se contente d’être simplement un signataire de chèques, loin s’en faut! Elle intervient aussi par exemple, dans la formation des forces de sécurité palestiniennes: c’est grâce à elle que ces forces se sont plus déployées en Cisjordanie.Donc l’UE n’est pas un simple financier, elle joue son rôle, elle pourrait le jouer peut-être plus, mais il ne faut pas ou-blier que c’est un ensemble de 27 Etats et non un seul pays.

Q: Décembre marquera la fi n de la période de trois ans que couvre la Conférence de Paris (décembre 2007-décembre 2010), quelles seront les nouvelles perspectives ?

L’Autorité palestinienne est en train

de confectionner un nouveau plan de réformes et de développement, qui par définition ira au-delà des résultats du premier. Il s’agit de développer la ré-flexion dans des domaines qui étaient peut-être un peu moins couverts par le plan précédent, et qui prolongeront le plan du Premier ministre Salem Fayyad de l’été 2009. Il faudra poursuivre les éléments de confection d’un État de droit, en matière de justice, inclure des réformes dans les secteurs sociaux (édu-cation, santé, etc.) en passant par le dé-veloppement du secteur privé ou même le lien territorial entre Gaza et la Cisjor-danie qui peut être également un sujet de réflexion à moyen terme.Maintenant la question de savoir si l’on fera une nouvelle conférence des donateurs est bien entendu liée aux demandes palestiniennes et au proces-sus politique: on ne peut faire une confé-rence des donateurs en l’absence totale de progrès politiques, car il y a un lien entre tous ces éléments.

Q: La Conférence de Paris en 2007 a été tenue après Annapolis, il y avait donc un peu d’espoir… Aujourd’hui le processus est en panne, faut-il craindre que cette aide ne soit pas renouvelée après l’échéance de Paris en l’absence d’avancées sur le terrain ? Non, même s’il n’y a pas de conférence des donateurs dans l’immédiat, cela ne signifie absolument pas que l’aide s’ar-rêtera. En tout cas pour ce qui concerne mon pays, la France, nous n’avons pas l’intention d’arrêter notre aide. J’ajoute par ailleurs qu’une conférence des dona-teurs n’est pas seulement un exercice purement financier, c’est aussi un acte politique assez fort qui implique qu’on ait quand même quelques perspectives sans pour autant dire qu’il faut que le processus de paix soit totalement ache-vé pour qu’il y ait une conférence des donateurs…

Q: Mais un sentiment de découragement de la part des donateurs n’est pas à écarter… Le risque de découragement est bien réel, et vous avez raison de dire que ça ne peut pas durer indéfiniment… Mais ce que nous disons pour le moment à nos opinions publiques est simple: ce qui a été réalisé en trois ans en Palestine est sans précédent, aide à construire l'État palestinien, et les efforts dans ce sens méritent d’être soutenus.

■ Propos recueillis par Bassirou BA

,Pierre Duquesne, ambassadeur français chargé des questions économiques de reconstruction et de développement, lors de l'entretien réalisé le 10 novembre 2010 à Tanger. / A. ALAOUI

Les conclusions du conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne de décembre 2009 sont très importantes: c’est par exemple la première fois qu’on parlait à 27 de Jérusalem, capitale de deux États.

Page 7: medays n 03

07vendredi 12 novembre 2010

Interview

• SAEB ERAKAT, NÉGOCIATEUR PALESTINIEN EN CHEF “Les dissensions interpalestiniennes représentent une blessure profonde dans nos cœurs”

INTERVIEW.

Q: Le processus de paix est aujourd’hui en panne, comment faire pour le relancer ?

Ce que les Américains essayent de faire en ce moment est de stopper l’expan-sion des colonies. Nous avons accepté l’invitation du président Obama de reprendre les négociations directes en septembre dernier à Washington, nous nous sommes réunis à également à Charm El Cheikh, à New York, etc. Malheureusement, 26 jours plus tard, après notre rencontre avec M. Obama, M. Netanyahou s’est vu offrir le choix entre la Paix ou l’expansion des colo-nies et il a choisi les colonies. C’est ce qui a fait dérailler le processus de paix, et nous le tenons pour responsable de la situation actuelle. J’étais la semaine dernière à Washington pour rencontrer le Sénateur Mitchell, et nous lui avons dit que nous voulions qu’il réussisse à freiner l’activité coloniale israélienne, et qu’à la minute où cela sera fait, nous pourrons reprendre les négociations.

Q: Il y a aussi le fait que les Palestiniens sont divisés...

“La Cisjordanie, Jérusalem Est et Gaza sont sous occupation aérienne, terrestre et maritime

complète: Israël décide de ce que nous mangeons ou non, et détermine ce qui rentre ou sort de Gaza et de Cisjordanie. Ne serait-ce que par rapport à cela, il ne devrait pas y avoir de dissensions internes. C’est tellement triste, et cela représente une blessure profonde dans nos cœurs.” L’unité palestinienne est une condition sine qua non, c’est ce dont les Palesti-niens ont le plus besoin, et le coup d’état qui continue à Gaza (NDLR: le Hamas y a installé son “gouvernement”) est ce qui nous est arrivé de pire.La Cisjordanie, Jérusalem Est et Gaza sont sous occupation aérienne, terrestre et maritime complète: Israël décide de ce que nous mangeons ou non, et déter-mine ce qui rentre ou sort de Gaza et de Cisjordanie. Ne serait-ce que par rap-port à cela, il ne devrait pas y avoir de dissensions internes.C’est tellement triste, et cela repré-sente une blessure profonde dans nos cœurs. Les Egyptiens ont fourni des efforts considérables dans ce sens pour parvenir à un accord entre le Fatah et le Hamas. Cet accord, nous l’avons signé, mais le Hamas s’y refuse toujours.Nous venons de participer à une deu-xième session de dialogue à Damas, et nous espérons cette fois ci qu’elle aboutira, et que le Hamas se rendra au Caire pour apposer sa signature sur cet accord. Il s'agit de privilégier l’unité palestinienne, nous ne voulons pas que la Palestine soit sacrifiée sur l’autel des politiques changeantes dans la région, car elle est plus grande que tout cela.

Q: Quels sont les points de divergence ? Honnêtement, je ne sais pas. Si nous étions un Etat à part entière comme le Maroc, l’Egype, le Nigeria, l’Argentine ou les Etats-Unis, on pourrait com-prendre qu'il y ait des dissensions poli-tiques...

Q: Certains penchent désormais pour l'option d'un État unique, qu'en pensez-vous ? Notre but est d'arriver à deux États, c'est la position de l’OLP et du peuple Palestinien, car nous voulons vivre en paix. Nous avons reconnu le droit d’Is-raël à exister en respectant les lignes de 1967, en contrepartie nous voulons nous aussi exister en tant qu'État sou-verain, vivant côte à côte avec Israël, et avec Jérusalem-Est comme capitale. Il me semble que c’est la seule solution viable car les différences ethniques, re-

ligieuses et linguistiques sont les ingré-dients classiques des conflits depuis que les hommes ont créé l’entité politique qu’est un État.Maintenant, si les Israéliens ne veulent pas de la solution de deux États, et qu'ils insitent pour mettre en avant l'option d'un État unique avec les mêmes droits pour tout le monde, qu'ils m'en parlent, mais j’en doute. La troisieme option qui existe de facto est celle de l’apartheid, pire encore que celui que l'Afrique du Sud a connu dans un passé récent...

“La seule solution viable à mon sens, et c'est la position de l'OLP, reste celle de deux États. (...) Si les Israéliens ne veulent pas de cette solution, et qu'ils insitent pour mettre en avant celle concernant un État unique, avec les mêmes droits pour tous les habitants, qu'ils men parlent, mais j’en doute.”

Q: Qu’en est-il du rôle des institutions internationales comme l'ONU dans ce processus ? La médiation des Nations Unies est très importante pour l’indépendance du peuple palestinien, et c’est pour cette raison que nous irons au Conseil de sécurité pour demander à être admis comme membre.

Q: Vous êtes actuellement au Maroc, aux MEDays, qu’attendez vous d’un forum tel que celui-ci ? Pour nous, il est essentiel de participer à ce type de forums, pour pouvoir expli-quer notre situation. Honnêtement, je suis probablement le négociateur le plus désavantagé de l’histoire: nous n'avons pas d’armée, pas d’économie, mon peuple est fragmenté et notre voix ne fait pas le poids devant celle des is-raéliens. Il est donc essentiel de pouvoir s’exprimer et partager notre histoire et notre cause qui est une cause juste.Ce genre de forums qui rassemblent des intervenants de plus de 80 pays, et qui incluent des Israéliens du camp de la paix tels que Gidon Lévy et d'autres qui manifestent avec nous leur opposition aux injustices tels que le mur de sépara-tion et l’extention des colonies, sont au-tant d’opportunités de se faire entendre par la communauté internationale.

“Je suis probablement le négociateur le plus désavantagé de l’histoire: nous n'avons pas d’armée, pas d’économie, mon peuple est fragmenté et notre voix ne fait pas le poids devant celle des israéliens. Pour nous, il est essentiel de participer à ce type de forums, pour pouvoir expliquer notre situation.”.

■ Propos recueillis par Reda Kadmiri, Bassirou Ba et John Novak

,Le négociateur palestinien en Chef Saeb Erakat, à Ramallah le 19 mai 2010. /DR

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08 vendredi 12 novembre 2010

Analyse

• DÉBATS MEDAYS Une première journée sous le signe du développement durable

La première journée des MEDays a été placée sous le signe du développement durable, posant d’emblée la question de la coordination interrégionale de tous les acteurs face au défi climatique et des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Ambition: contribuer à poser les fondations d’un nouveau cycle de développement intégré qui place l’Homme et le social au cœur des politiques publiques.

BILAN. “Défis climatiques, révolutions énergétiques et développement durable: quelles réponses interrégionales à des enjeux globaux? ”. C’est sur cette ses-sion plénière que se sont ouverts hier, les débats du forum MEDays.À cette occasion, le Docteur Pachaury, Président du GIEC (Groupe intergou-vernemental d’experts sur l’évolution du climat) et Prix Nobel de la Paix 2007, a rappelé que la révolution des modes de production et de consommation de l’énergie est un enjeu essentiel non seulement pour l’environnement, mais aussi pour la sécurité du monde, et pour l’emploi. Il a rappelé que les économies qui ont su amorcer la transition éner-

gétique, comme le Maroc ou la Chine, ont d’ores et déjà obtenu des résultats économiques meilleurs et ont su mieux résister à la crise.

1,6 milliard 1,6 milliard d’humains n’ont pas accès à l’énergie, dont

25% en Inde. C’est un réservoir immense pour l’entreprenariat,

notamment les technologies solaires, simples et robustes.

Abondant dans le même sens que le Dr. Pachauri, le Vice-Président de l’Insti-

tut de Politique Etrangère du Peuple Chinois, ancien ambassadeur de Chine au Maroc, Tao Cheng a démontré, chiffres à l’appui, que la Chine avait su prendre ce virage de manière très volontariste, s’appuyant sur le concept original d’économie circulaire qui prône une gestion économe des flux. Élimi-nation des cimenteries, des fonderies, des centrales thermiques obsolètes, programmes éoliens, géothermiques et solaires massifs, reboisement intensif, ont permis d’économiser l’équivalent de trois fois la production annuelle de CO² de l’Angleterre, 250 millions de tonnes.

,La première journée des MEDays a été placée sous le signe du développement durable./DR

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09vendredi 12 novembre 2010

Responsabilité africaine Le Conseiller du Président du Gabon pour les questions environnementales, Etienne Massard Makaga a confirmé en ces termes: “l’énergie est le cœur du moteur du développement durable”, avec toutefois un discours offensif, concernant plus spécialement l’Afrique. Il considère que ce n’est pas à la commu-nauté internationale de penser la stra-tégie africaine de développement mais bien une responsabilité qui incombe directement à chaque pays et à ses diri-geants.

“ Nous devons faire par nous-mêmes et pour nous-

mêmes, pour que nos enfants ne puissent pas nous blâmer

de n’avoir rien fait ”. Etienne Massard Makaga, Conseiller

du Président du Gabon pour les questions environnementales.

L’enjeu de la bonne gouvernance est donc évidemment essentiel, et le mérite des forums tels que les MEDays est bien de créer un espace de dialogue entre les pays du Sud, pour échanger sur les meil-leures expériences comme sur les échecs ou les impasses.Philippe de Fontaine Vive, Vice-Prési-dent de la Banque Européenne d’Inves-tissement (BEI), a refusé quant à lui toute position moralisatrice des pays du Nord: la Méditerranée en particu-lier, berceau commun pour l’Europe et l’Afrique, est l’une des zones les plus ex-posées aux risques et aux effets directs du changement climatique. La montée du niveau de la mer, la diminution de la ressource en eau et les mouvements migratoires importants que ces phéno-mènes ne manqueront pas d’engendrer, fragilisent encore la sécurité des popula-tions du bassin méditerranéen. L’impé-ratif de s’engager dans l’action est aussi lié, bien évidemment, à une préoccupa-tion concernant la stabilité géopolitique.En ce sens, les politiques volontaristes engagées par le Maroc en faveur des énergies renouvelables, éolienne et

solaire, où le choix fait par les grandes nations nucléaires mondiales de finan-cer le réacteur expérimental ITER dans le Sud de la France, constituent une chance pour toute la région de créer des pôles appelés à devenir des champions économiques d’envergure internatio-nale.

Sécurité alimentaire, aide internationale et Cancún Les autres panels de la matinée ont successivement abordé les questions de la sécurité alimentaire et de la gouver-nance de l’eau, celles de l’aide interna-tionale pour faire face aux catastrophes naturelles, et le problème de la fédéra-tion des initiatives nationales des pays du Sud pour réussir –ou éviter l’échec– du sommet de Cancún.C’est en effet à Cancún au Mexique qu’aura lieu le prochain sommet des Na-tions Unies sur le réchauffement clima-tique du 29 novembre au 10 décembre 2010. Les dirigeants du monde entier s’y retrouveront pour tenter d’élaborer un nouveau traité sur le climat.En parallèle s’est tenu un panel “Bu-siness MEDays”, qui a connu un franc succès, sur les défis de l’accès des États à l’énergie nucléaire civile.Le panel intitulé “De Copenhague à Cancún” a permis une prise de conscience forte: “l’échec de Copenhague est dû au manque de connaissances ” a en effet affirmé J. Ahmad, Secrétaire Général Adjoint du Programme des Na-tions-Unies pour l’Environnement.L’enjeu est double en réalité: d’abord mieux informer les gouvernements, en particulier dans les pays du Sud et ensuite se doter des instruments de construction d’un savoir scientifique propres aux pays du Sud, et centrés sur les réalités quotidiennes qu’ils ren-contrent sur le terrain. Bruno Rebelle, ancien Directeur du Développement de Greenpeace International, a sug-géré plusieurs pistes de réformes très claires dans l’optique de parvenir à un accord global à Cancún dont notamment de “passer de l’analyse de la produc-tion des gaz à effet de serre par pays à l’émission de gaz à effet de serre par ha-

bitant”. Dans ce cas de figure, la Chine et le Gabon se situent loin derrière les États-Unis ou le Japon…

De la gestion des catastrophes naturelles... Le panel consacré à la gestion des catas-trophes naturelles a été spécialement marqué par la présence de témoins du séisme d’Haïti et des inondations au Pakistan, confrontés aujourd’hui à la reconstruction. L’engagement fort des chefs d’Etat –et pas seulement d’un ministre , des autorités locales, l’évolu-tion des mentalités et de la culture de prévention des risques ont été désignés comme les facteurs essentiels de succès dans les politiques de prévention et de gestion des catastrophes. Là aussi, la bonne gouvernance est donc un facteur majeur de réussite.Fait étonnant, plusieurs exemples ont été donnés montrant que certains pays, parmi les plus pauvres, avec un investis-sement financier faible mais un volon-tarisme mobilisant toute la société, ont réussi mieux que bien d’autres à mettre en place des stratégies de réduction de la vulnérabilité des territoires.Il n’y a pas que des catastrophes natu-relles, mais aussi des drames causés par des erreurs humaines (urbanisation in-sensée, déforestation, etc...) impliquant les gouvernants.Le Bangladesh, Cuba, ou la Chine ont ainsi remarquablement réussi le défi de la réduction des risques. La représen-tante du gouvernement haïtien, Marie Denis Jean, a indiqué quant à elle que le projet de reconstruction s’inscrit dans la durée, non pas comme un simple re-mède au drame, mais bien comme un projet global de société.La qualité des intervenants et des dé-bats a suscité de nombreuses questions de l’assistance, preuve supplémentaire de l’intérêt suscité par l’événement, lar-gement couvert par les médias interna-tionaux. Les intervenants eux-mêmes ont salué l’organisation du forum et plaidé pour la multiplication d’enceintes de ce type, où peuvent se retrouver les hauts responsables des pays du Sud.

■ Aurélien Lécina et Kisito Ndour

Bruno Rebelle, ex numéro deux de Greenpeace internationale recommande de réaffecter aux sources d’énergies propres, les 312 milliards de dollars de subventions aux énergies fossiles dont on connait l’inutilité.

“Les conditions ne sont pas remplies pour qu'un nouveau protocole sur les émissions de gaz à effet de serre remplace celui de Kyoto à la conférence de l'ONU sur le climat à la fi n de novembre à Cancún, au Mexique.”

La ministre des Affaires étrangères mexicaine, Patricia Espinosa qui espère que Cancún servira à consolider “un agenda de base” pour la poursuite des négociations.

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10 vendredi 12 novembre 2010

Focus

RÉFLEXION. Les questions qui seront examinées au cours de l’après-midi de cette deuxième journée de débats ré-pondent fondamentalement à une seule interrogation: existe-t-il une manière unique de gouverner les hommes, de coordonner et de régler leurs actions au sein d’un territoire ou d’une com-munauté? Cette problématique unique se décline en de nombreuses questions corollaires, plus précises, plus pragma-tiques, qui seront étudiées dans les dif-férents panels de l’après-midi: comment peut-on lutter contre les phénomènes de corruption qui minent l’organisation légale des sociétés humaines? Comment définir la place des forces armées dans les systèmes politiques des pays? Com-ment la presse et les différentes sources d’information des populations (et no-tamment les sources qui proviennent d’Internet) peuvent-elles jouer un rôle dans l’équilibre des pouvoirs?Toutes ces questions portent en elles un véritable enjeu des relations entre les États. Si l’on considère qu’il existe un modèle unique de gouvernement qui ap-porte aux populations prospérité, sécu-rité et dignité, il est légitime de vouloir exporter ce modèle et d’en faire bénéfi-

cier l’ensemble de l’humanité. Ainsi les démocraties occidentales ont longtemps voulu exporter leur modèle de gouverne-ment basé sur des consultations régu-lières des citoyens élisant des représen-tants chargés du destin de la Nation.

Tenir compte des spécifi cités de chaque État…

La dernière tentative d’exportation du modèle démocratique en Irak montre bien que cette attitude doit être repensée: la démocratie occidentale n’est pas un modèle que l’on peut indifféremment appliquer dans tous les pays du monde. Il faut tenir compte des spécificités culturelles, des héritages historiques, des contraintes propres à chaque État.

Et même si l’on considère que la démo-cratie est le mode de gouvernance le plus satisfaisant, la construction d’ins-titutions démocratiques et l’accultura-tion des populations aux processus dé-mocratiques nécessitent du temps. Les anciens pays communistes d’Europe de l’Est ont ainsi connu ou connaissent en-core aujourd’hui des cheminements plus ou moins lents vers des formes démocra-tiques de gouvernance.

Meilleur régime politique ? Cela étant, si la question du meilleur régime politique reste une interrogation (et ce depuis les penseurs de l’Antiqui-té grecque), certains points communs à l’ensemble de l’Humanité semblent aujourd’hui définis. Le rejet de la vio-lence (et donc des phénomènes de coup d’Etat), le respect des droits de l’Homme et le refus de formes insidieuses de pou-voir (comme la corruption) sont désor-mais des éléments que tous les pays revendiquent. Même si la mise en œuvre de ces principes n’est pas toujours par-faite, tous s’accordent à dire qu’il faut se battre pour les appliquer.

■ Nicolas Delort

• GOUVERNANCE, DROITS HUMAINS ET RÉFORMES INSTITUTIONNELLES

Existe-t-il un modèle de gouvernement pour l’ensemble de l’humanité ?

Cet après-midi, une seule interrogation marquera les esprits dans les débats MEDays, au cours desquels les participants tenteront d’apporter des réponses: existe-t-il un modèle de gouvernement pour l’ensemble de

l’humanité? Dans le but d’apporter davantage d’éclairages, différents panels sont également dédiés aux interrogations que suscite ce débat.

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11vendredi 12 novembre 2010

Focus• CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN

Quelles initiatives pour relancerla paix?

Comme lors de la précédente édition, le conflit israélo palestinien sera cette année encore au cœur des MEDays, plus particulièrement grâce à la présence au Forum du négociateur palestinien en chef, Saeb Erakat. La séance dédiée au Moyen-

Orient se penchera également dans le cadre d'un peacebuilding à la situation en Afghanistan.

MOYEN-ORIENT. Les plénières se suivent et les sujets abordés rivalisent d'importance. Aujourd'hui, les débats, animés par le correspondant de France 2 à Jérusalem, Charles Enderlin, seront focalisés essentiellement sur le Moyen-Orient.Parmi les intervenants, le négociateur palestinien en chef, Saeb Erakat, le représentant spécial de l'Union Euro-péenne pour le processus de paix au Moyen-Orient, Marc Otte, l'ancien mi-nistre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, ou encore An-dré Azoulay, Conseiller du Roi Moham-med VI.Ils auront à échanger sur “Quelles nou-

velles initiatives pour relancer le pro-cessus de paix?”, en particulier à propos du statut de Jérusalem -“Jérusalem: existe-t-il une solution?”-, et à propos du poids de l'initiative arabe de paix -“Rap-port de confiance et dialogue politique: l'initiative arabe de paix peut-elle être décisive?”-.

Le processus de paix en panne Ces débats auxquels nous allons assister aujourd'hui interviennent au moment où le processus de paix entre Israël et la Palestine est à nouveau dans l'im-passe: les négociations directes entre les deux protagonistes, amorcées début sep-tembre dernier à Washington à l'instiga-tion des Etats-Unis ont été sabotées par la constance d'Israël à persister dans la colonisation galopante, méprisant ainsi les revendications des Palestiniens sur leur Terre, sur Jérusalem-Est, et sur le droit au retour des réfugiés.“Si la colonisation devait continuer après le 26 septembre, les négociations (...) ne continueraient pas”, avait prévenu le président de l'Autorité palestinienne avant la rencontre de Washington.Dans un tel contexte, il est important

que des Israéliens et des Palestiniens se retrouvent autour d'une même table, pour réfléchir ensemble sur leur avenir.“J’apprécie particulièrement que des Is-raéliens, tel que Gideon Lévy, un homme de courage qui n’a pas peur de dénoncer les crimes que commet son pays, Israël, envers les Palestiniens, soit invité aux MEDays”, s'est d'ailleurs félicité Saeb Erakat.

Le sujet afghan Outre le conflit israélo-palestinien, les panélistes débattront également du cas de l'Afghanistan dans le cadre du thème: “Peacebuilding: l'Afghanistan est-il un laboratoire à ciel ouvert?”.Rappelons à ce propos que c'est le lea-der de l'opposition afghane, Abdullah Abdullah, qui a remporté cette année le Grand prix MEDays, qui récompense ainsi son choix courageux d’abandonner la course à la présidence afghane en 2009 alors qu’il était arrivé deuxième, mettant ainsi “l'intérêt politique de côté pour préserver l'intérêt général de l'Afghanistan“.

■ Bassirou Ba

MÉMOIRE. Hier, 11 novembre, marquait le sixième anniversaire de la mort de Yasser Arafat: des milliers de personnes ont défilé à Ramallah en Cisjordanie pour se recueillir sur la tombe de cette figure emblématique de la lutte pour la libération de la Palestine décédé le 11 novembre 2004. À cette occasion, le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas a prévenu qu’il tenait pour un “engagement” du président américain Barack Obama son évocation de l’entrée à l’ONU de l’État de Palestine: “Nous considérons cette déclaration comme un engagement du président Obama, pas comme un slogan”.

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12 vendredi 12 novembre 2010

En images

,Taïeb Fassi Fihri s’entretenant avec le négociateur en chef de l’Autorité palestinienne, Saëb Erakat. /MAP

,Photo prise lors de la plénière sur le développement durable. /A.A

,Eric Besson s’offre un verre de thé à la menthe et une pause lecture, avant de se relancer dans une plénière. /A.A

,Parmi les ingrédients d’un bon forum: un bon son, une bonne image, et des délégations de tout horizon... /A.A

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13vendredi 12 novembre 2010

Actu

• EXTENSION DU PORT TANGER MED II ET AUTOROUTE BERRECHID-BENI MELLAL

La BEI accorde 420 millions d’euros au Maroc Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la Banque européenne d'investissement a accordé deux prêts d'une valeur totale de 420 millions d'euros. Le premier d'une enveloppe de 220 millions servira à la construction de l'autoroute Berrechid-Béni Mellal et le deuxième, à l'extension du port Tanger Med II, comme l'a annoncé hier aux MEDays, M. Fontaine Vive. INVESTISSEMENTS. Hier à Tanger, Phi-lippe de Fontaine Vive Curtaz, vice pré-sident de la Banque européenne d'inves-tissement (BEI), en visite au Maroc, a signé une convention avec TMSA de 220 millions d'euros, pour la deuxième tranche d'extension de capacités du port Tanger Med II.Présent, hier au MEDays, M. Fontaine Vive Curtaz a fait savoir que “le finan-cement que va apporter la BEI permet-tra le lancement de l'appel d'offres pour que des investisseurs viennent nous rejoindre afin de doubler la capacité du Port de Tanger Med II, dont on estime qu'à l'horizon 2013-2015, il sera utilisé à plein régime”.

Autoroute Berrechid-Beni Mellal La veille, à Rabat, en présence de Karim Ghellab, ministre de l'Equipement et du transport, Philippe de Fontaine Vive Curtaz, avait signé un autre prêt de 220 millions d'euros avec les Autoroutes du Maroc (ADM), portant à 420 millions d'euros, le montant des deux prêts ac-cordés au Maroc par la BEI, à l'occasion de la visite de son vice-président.

“Ces investissements vont renforcer l’attractivité

du Maroc et favoriser son développement économique.

Je me réjouis également de leur impact direct sur

l’amélioration de la vie quotidienne des populations

marocaines.” Mr. Philippe de Fontaine Vive Curtaz.

Les 220 millions d’euros prêtés à ADM contribueront au financement de l’auto-route Berrechid-Beni Mellal. Cette au-toroute longue de 172 km nécessitant

un budget de 6,04 milliards de dirhams sera opérationnelle en 2013.“Le schéma directeur autoroutier d’une longueur de 1.420 km qui relie Tanger à Agadir, Casa à El Jadida et Oujda, se terminera en juin prochain. Donc l’autoroute Berrechid Beni-Mellal est la première opération du projet com-plémentaire qui fait 320 km et conti-nuera avec le contournement de Rabat, la liaison Aïn Harrouda et Tanger ainsi que la liaison entre El Jadida et Safi”, selon Karim Ghellab.

,Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI, hier au forum MEDays, à Tanger./A.A

■ Rachid Loudghiri

GRAPHE Des chantiers... et des mots

Il faut être un nihiliste invétéré pour ne pas reconnaître que le Maroc de Mohammed Vi

en 2010 n'est pas celui d'il y a une dizaine d'années.

Moudawana, Tanger Med, INDH, Plan Maroc Vert, Plan Solaire, Charte de l'environnement, régionalisation, réformes en tout genre... de nombreux chantiers, sur les plans économique, social, religieux, ont été ouverts, dont beaucoup ont commencé à porter leurs fruits.

Du concret donc, mais aussi des mots, dont certains sont constamment martelés par le Souverain, en guise de rappel, lors de ses discours.

Si un nuage statistique de mots ne reflète pas nécessairement une attitude, l'exercice dans ce cas précis semble confirmer qu'il y a adéquation entre les discours et les actions...

■ La rédaction

Sources La taille d'un mot reflète le nombre d’occurrences de ce dernier, dans les discours royaux de l’année 2010 suivants:• Message du Roi aux participants au forum du développement humain, le 01/11/10• Message du Roi au forum Economique mondial pour la région MENA, le 26/10/10

• Message du Roi aux participants à la rencontre scientifique organisée à l'occasion de la journée mon-diale de la statistique, le 20/10/10• Message du Roi à la troisième World Policy Conference à Mar-rakech, le 16/10/10• Discours prononcé par le Roi lors du som-met sur les objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) à l'ONU, le 20/09/10

EN BREF

BELGIQUE. Le défenseur marocain des droits de l'Homme, Ahmed Marzouki (photo ci-dessus), survivant du bagne de Tazma-mart, a été agressé mercredi en début de soirée à Bruxelles par deux inconnus qui l'ont roué de coups et insulté en arabe, a-t-il indiqué à l'AFP. L'auteur du best-seller Tazmamart, Cellule 10 , qui a passé 18 années enfermé dans le sinistre bagne de Tazmamart pendant les “années de plombs” (1960-1999), devait donner une conférence mercredi soir dans la capitale belge sur le thème de la “réconciliation” et des droits de l'Homme au Maroc.

POLITIQUE. Une convention de partena-riat sera signée aujourd'hui entre le minis-tère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger et l'Institut royal de la culture amazigh. Outre l'enseignement de la langue et de la culture amazigh aux enfants des Marocains résidant à l'étran-ger, la convention prévoit l'organisation conjointe de plusieurs manifestations culturelles et artistiques dans les pays d'accueil des MRE. Un appel à projets relatif à l'enseignement de la langue et de la culture amazigh, sera bientôt lancé pour établir des partenariats avec des associations des Marocains du monde œuvrant dans le domaine éducatif.

DROITS. La Chambre des Conseillers a adopté mercredi, à l'unanimité lors d'une séance plénière, le projet de loi n°31.08 relatif à la protection du consommateur, comme il a été approuvé par la Chambre des représentants. Ce projet de loi pose les bases juridiques permettant au consomma-teur de bénéficier de ses droits, reconnais-sant son rôle en tant qu'acteur économique à travers la mise en place de mécanismes visant à l'informer et le protéger de cer-taines pratiques commerciales déloyales.

CULTURE. L’Boulevard est depuis 11 ans le plus grand festival de musique urbaine d’Afrique. Chaque année, il rassemble à Casablanca pendant quatre jours des milliers de Marocains fans de rap, d’électro, de métal et de fusion. Cette année, ses organisateurs lancent L’Boulevard Tour dans plusieurs villes du Royaume, dont le prochain concert se tiendra à la Cinémathèque de Tanger avec, entre autres, Muslim, Lazywall... Samedi 13 novembre à 17h00. Cinémathèque Rif, Place du 9-Avril, Grand Socco, Tanger. Tél. 0539934683.

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14 vendredi 12 novembre 2010

Actu

EN BREF GUINÉE. Le président de la Commission électorale de Guinée (Ceni), le général malien Siaka Sangaré, a annoncé mercredi soir que la publication des résultats provi-soires de la présidentielle était retardée de quelques jours, jusqu’au samedi. La Ceni n’avait alors reçu que 27 procès verbaux de centralisation des résultats sur 56. Le second tour doit départager l’ancien Pre-mier ministre Cellou Dalein Diallo, d’ethnie peule, et l’opposant historique Alpha Condé, d’ethnie malinké, après 52 ans de régimes dictatoriaux ou autoritaires.

ÉTATS-UNIS. La Secrétaire d’Etat amé-ricaine, Hillary Clinton, a annoncé mercredi une nouvelle assistance financière directe de 150 millions de dollars en faveur de l’Autorité palestinienne, afin de faire face aux difficultés financières et socio-économiques.

CÔTE D’IVOIRE. L’ex-Premier ministre ivoirien Alassane Ouattara a été investi mercredi candidat de l’opposition pour le second tour de la présidentielle le 28 novembre, où il affron-tera le chef de l’État sortant Laurent Gbagbo, a constaté un journaliste de l’AFP. Ouattara, qui a promis la sauvegarde de l’oeuvre de Félix Houphouët-Boigny, avait créé avec l’ancien président Henri Konan Bédié, patron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-parti

unique), une coalition anti-Gbagbo.

NIGERIA. La société Bourbon aurait payé une rançon de 150.000 dollars aux ravisseurs de ses trois employés enlevés au Nigeria en septembre et libérés mer-credi, affirme le site lepoint.fr. Les trois salariés de Bourbon avaient été enlevés dans la nuit le 22 septembre lors dune attaque sur le champ pétrolier exploité par la société Addax, situé au large du Nigeria. Deux autres Français, enlevés lundi, avec cinq autres étrangers lors d’une attaque contre une plate-forme pétro-lière, restent pris en otage au Nigeria. Ce qu’il faut distinguer des prises d’otages survenues au Niger, revendiquées par

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

ANGOLA. Plus de 700 femmes, hommes et enfants ont été violés lors de l’expul-sion par l’Angola de milliers de personnes ces derniers mois vers la République démocratique du Congo, a rapporté l’ONU mercredi, sur la base d’informations fournies par des ONG. Quelque 7.000 personnes sont arrivées en RDC au cours des deux derniers mois après avoir été expulsées d’Angola qui les accusait d’être des immigrants illégaux, selon les derniers chiffres du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).

SUISSE. Entre 400 et 500 employés

ont réclamé “des conditions de travail décentes” au sein du Bureau internatio-nal du travail (BIT) basé en Suisse, ont rapporté jeudi les médias helvétiques, soulignant que c’est “le comble pour une organisation qui est justement chargée du respect des normes internationales du travail”... Si le BIT est la seule agence du système onusien à avoir conclu, en 2000, des accords de négociations collectives, “ceux-ci sont de plus en plus bafoués par l’administration”, a déclaré Catherine Comte, vice-présidente du syndicat.

ARABIE-SAOUDITE. L’Arabie saoudite est en alerte pour cause de possibles attaques d’Al-Qaïda la semaine prochaine pendant

le hajj a annoncé jeudi que le ministère de l’Intérieur. Lors d’une conférence de presse prince Nayef n’a pas précisé s’il y avait eu des menaces spécifiques ou des renseigne-ments sur des attaques, mais il n’a pas exclu “la possibilité que quelque chose perturbe la sécurité” des pèlerins.

PAKISTAN. Au moins 15 per-sonnes ont été tuées et près de 100 blessées jeudi soir dans un attentat à la voiture piégée contre un immeuble abritant des bureaux de la police à Karachi, la grande ville du sud du Pakistan, a annoncé à l’AFP un responsable provincial. Un mode opératoire qui évoque celui des talibans pakista-nais, qui ont fait allégeance à Al-Qaïda et responsables de la plupart des attentats.

INSTITUTIONS. Les dirigeants irakiens ont trouvé mercredi soir un accord sur le partage du pouvoir, ouvrant la voie à une résolution de la crise politique qui paralyse le fonctionnement des institu-tions depuis huit mois, ont annoncé jeu-di des responsables des deux principales coalitions du Parlement.Nouri al-Maliki a obtenu de conserver son poste de Premier ministre tout en accep-tant de voir ses prérogatives placées sous la surveillance de son principal adver-saire. L'ex-chef du gouvernement Iyad Allawi, dont la coalition était arrivée en tête en mars dernier, va diriger un nou-veau conseil de stratégie politique: une précaution supplémentaire qui devrait

aider à prévenir le risque d'une reprise des violences confessionnelles. Les parti-sans de Allawi ont également obtenu le poste de président du Parlement.C'est en effet un des députés sunnites du Bloc irakien de Allawi, Oussama al-Noujaifi, qui sera élu à la présidence du Parlement. Les mouvements kurdes conserveront pour leur part le poste de chef de l'État avec Jallal Talabani.Par ailleurs, une source parlementaire a indiqué qu'un comité avait été formé

par des représentants des différents groupes pour tenter de résoudre les pro-blèmes épineux en suspens.L'accord intervient après trois jours de tractations, entamées lundi au Kurdis-tan irakien et conclues dans la nuit de mercredi à jeudi. Il met fin au moins provisoirement à une situation de vide politique. Situation d'autant plus déli-cate que le pays connaît une résurgence des attaques commises par des groupes affiliés à al-Qaïda.

• ENTENTE POUR LE PARTAGE DU POUVOIR EN IRAK

Al Maliki conserve le poste de Premier ministre

,Jalal Talabani entre Nouri al-Maliki et Lyad Allawi le 8 novembre 2010. /DR

Enfin, après huit mois de paralysie et de vide politique, les dirigeants irakiens ont finalement trouvé un accord sur l'attribution des trois principaux postes politiques en Irak.

COLONIES. Hillary Clinton, chef d'une diplomatie américaine qui s'agrippe au processus de paix au Proche-Orient, a rencontré hier jeudi à New York, le Pre-mier ministre israélien Benjamin Neta-nyahou, plus inflexible que jamais sur la question des constructions juives à Jérusalem.Ce premier entretien israélo-américain se tient en effet après la défaite du pré-sident Barack Obama aux législatives américaines: un facteur qui selon cer-tains analystes, encouragerait résolu-ment le PM israélien à tenir tête aux demandes de Washington de mettre fin aux nouvelles implantations juives.

“La situation cette semaine n'est pas fondamentalement différente de ce qu'elle était

il y a deux semaines. (...) Nos difficultés tiennent à la politique là-bas (en Israël),

pas à la politique ici”. Un haut responsable américain à

l'AFP sous couvert de l'anonymat.

En effet, cette semaine, l'annonce de la construction de 1.300 logements juifs dans la partie à majorité arabe de Jéru-salem a envenimé la situation, poussant le président Mahmoud Abbas à deman-der l'intervention du Conseil de sécu-rité de l'ONU. Une démarche à laquelle Mme. Clinton s'est d'ailleurs opposée, arguant que les négociations sont le seul moyen de résoudre toutes les questions associées au conflit...

Clinton rencontre un Netanyahou sourd aux demandes américaines

■ aufait ■ aufait/AFP

JORDANIE. Des émeutes ont éclaté en Jordanie mercredi soir au nord d’Amman, après les résultats des élections législatives, ont annoncé les forces de l’ordre. Le porte-parole de la police a précisé qu’elles ont eu lieu dans quatre villes et un site situé près d’un camp de réfugiés palestiniens. Personne n’aurait été blessé.

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15vendredi 12 novembre 2010

Loisirs

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21Casablanca

Agadir

Essaouira

Rabat

Oujda

Tétouan

Safi

Marrakech

Ouarzazate

Beni Mellal

Fès

Dakhla

Laâyoune

Tanger1221

21 12

21Tétouan

EssaouiraEssaouira

3

11

16

21

13

13

29

Rabat

TangerTanger

16

Casablanca

6

• Alger

• Tunis

• Tripoli

• Londres

• Paris

• Berlin

• Genève

• Madrid

• Barcelone

• Rome

• Moscou

• New York

• Montréal

• Le Caire

• Dubaï

• Tokyo

9°/22°

13°/22°

14°/22°

12°/12°

13°/14°

9°/10°

9°/13°

5°/17°

9°/22°

11°/21°

6°/8°

4°/15°

-2°/10°

19°/28°

24°/29°

12°/19°

Destinations internationales

Vents (vitesse en km/h et direction)

Température maximum

Température minimum

sudokuLe jeu Sudoku est un puzzle de 9x9 cases composée de neuf sous-grilles 3x3, certaines déjà remplies. Le but du jeu est de remplir les cases vides, en mettant un chiffre par case, de sorte que chaque colonne, ligne et région contiennent une fois seulement chaque chiffre de 1 à 9.

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