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1 Médias et Technologies de l’information et de la communication (TIC) au Maroc État des lieux et pistes de développement Rachid Jankari

Medias Et TIC Au Maroc

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Médias et Technologies de

l’information et de la communication

(TIC) au Maroc

État des lieux et pistes de développement

Rachid Jankari

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Chapitre 1

Etat des lieux des technologies de l’information au Maroc

1. Etat des lieux des technologies de l'information au Maroc

a. Equipement & infrastructure

b. Commerce électronique

c. Gouvernement électronique

d. La confiance numérique

e. Les zones technologiques au Maroc

a) Equipement et infrastructure

Aujourd’hui, le seul secteur au Maroc qui enregistre un boom de croissance de

plus de deux chiffres est celui des technologies de l’information.

En effet, le Maroc compte aujourd'hui plus de 2 millions d'abonnés internet

dont plus de 70% en internet mobile 3G contre 29% pour l’internet haut débit

(ADSL). Le nombre d'internautes continue sa tendance haussière en

dépassant le seuil de 13 millions d'utilisateurs sous l’effet de la libéralisation

du marché qui compte désormais trois acteurs : Maroc Telecom, Méditel et

Inwi (ex Wana). La téléphonie mobile n'est pas en reste. Avec un parc total de

32 millions de clients, le taux de pénétration du mobile dépasse les 101%. Sur

le plan de la bande passante, le Maroc dispose de l'une des plus

performantes liaisons internet en Afrique avec une liaison internet de 51

Gigabits/s.

L’un des indicateurs fort de la dynamique du marché est le rythme de

croissance de l’accès internet. Selon les chiffres de l’autorité de régulation

« ANRT », Le parc Internet 3G a réalisé une croissance exceptionnelle de plus

93% sur l’année 2010. Une croissance qui a relégué l’ADSL au second plan.

S’agissant de la téléphonie fixe, le marché continue sa croissance mais à une

vitesse moins forte que les segments d’internet et du mobile. Le parc fixe du

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Maroc compte plus de 3,7 millions clients, soit un taux de pénétration qui

avoisine 12%. Malgré cette faiblesse du marché du fixe, il n’en demeure pas

moins que les professionnels estiment que ce retard représente un gisement

de croissance pour les activités à valeur ajouté, en premier lieu l’internet haut

débit (ADSL) qui ne compte actuellement que 500 mille clients contre un

million pour l’internet mobile 3G.

Indicateurs des TIC au Maroc. Source : www.anrt.ma

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La croissance du nombre des noms de domaines réservés par les particuliers

et les entreprises est un autre indicateur de la dynamique web. Selon les

chiffres de Network Information Center (NIC - www.nic.ma) qui centralise la

gestion du domaine ".ma", le pays compte plus de 36.000 noms de domaines

".ma" dont plus de 374 noms de domaines avec l'extension ".press.ma" dédiée

à la presse et aux médias.

Indicateurs de nom de domaine « .ma ». Source : www.nic.ma

Quid de l’équipement informatique, selon les derniers chiffres du cabinet

international IDC, le Maroc a enregistré la vente de plus de 178.000

ordinateurs en 2009. Le marché est marqué par le changement de sa

configuration au fil des années, puisque le nombre des ordinateurs portables

en 2009 commence à atteindre presque le même niveau de vente des

ordinateurs bureautiques (desktops). Concrètement, ce sont plus de 85.000

unités mobiles qui ont été écoulées sur le marché local jusqu’au juin 2009. Au

niveau économique, le marché de l’équipement informatique (ordinateurs tout

type confondu) réalise un chiffre d’affaires de l’ordre de 1,11 milliard de DH.

Parallèlement, les prévisions des investissements des professionnels restent

optimistes pour l’année 2011 compte tenu de plusieurs facteurs notamment :

- Le programme Injaz destiné aux étudiants des écoles d’ingénieurs

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- Les chantiers e-gov qui exigent des investissements informatiques au

niveau de plusieurs administrations

- L’élargissement de l’opération Nafida destiné aux corps enseignants

Autant d’indicateurs sur le marché des technologies de l’information qui atteste de la

maturité et le dynamisme de ce segment à forte valeur ajoutée. Une dynamique qui

profite pour le développement du commerce électronique et l’administration

électronique.

b) Commerce électronique

Le commerce électronique au Maroc est un secteur certes embryonnaire,

mais à l’instar de la dynamique de développement de l’équipement

informatique et l’internet enregistre une croissance exponentielle. Pour

preuve, pour l’année 2010, le chiffre d’affaires du e-commerce a triplé en

dépassant le seuil de 300 millions de DH contre 107 millions pour l’année

2009.

Cette dynamique résulte, en partie, de la démocratisation de l’accès à la carte

bancaire puisque selon les derniers chiffres du Centre monétique

interbancaire (CMI), le Maroc compte plus de sept millions de cartes dont

environ six millions de cartes de paiement et de retrait sous les labels Visa,

Mastercard et la marque nationale cmi.

L’activité d’achat en ligne reste fortement dominée par les cartes marocaines

à hauteur de 93% en volume avec un panier moyen de 1000 dirhams.

Techniquement, le Royaume dispose d’une seule plate-forme de commerce

électronique, en l’occurrence Maroc Telecommerce. Cette plate-forme dispose

aujourd’hui de plus de 100 sites marchands affiliés contre seulement 40 en

2009.

L’année 2011 marque un tournant dans la mesure où le marché du commerce

électronique sera boosté par l’importance des projets en cours de préparation

de déploiement auprès de la plate-forme de Maroc Telecommerce et le CMI.

Les tendances lourdes du e-commerce pour les prochains mois se situent au

niveau du développement des services de tourisme, de paiement des factures

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en ligne et des services de l’administration électronique. D’ailleurs, l’arrivée en

2010 d’acteurs tels que les opérateurs télécoms (Maroc Telecom et Méditel) et

les services gouvernementaux et de manufacturiers ( Lydec et la Trésorerie

Générale du Royaume) représente, d’ailleurs, un signe avant coureur sur le

point d’inflexion du marché à travers l’élargissement de l’offre pour toucher

aussi bien le secteur public que privé.

Même le secteur associatif commence à explorer les atouts du commerce

électronique pour lever des fonds auprès du grand public. C’est le cas en

décembre 2010 de l’action Sidaction pour la collecte de dons en ligne, en

marge de la journée mondiale de lutte contre le Sida.

Certes, l’évolution du commerce électronique est tributaire de l’offre mais

aussi le changement de mentalité des porteurs de cartes bancaires. Malgré la

réticence des internautes de passer à l’acte d’achat en ligne, il n’en demeure

pas moins que les habitudes commencent à changer. A titre indicatif, les

ventes de billets des compagnies aériennes à exploser sur internet sous l’effet

des tarifs attractifs et des promotions en ligne. Les passionnés des TIC,

peuvent aussi, s’équiper et commander tous les gadgets informatiques par

leurs cartes bancaires.

Sur un autre registre, le Maroc a renforcé son dispositif juridique dédié à la

protection des données privées par l’entrée en vigueur de la loi 09-08 relative

à la protection des personnes physiques à l’égard des traitements des

données à caractère personnel. L’adoption de ce texte permettra de protéger

les internautes contre les abus d’utilisation des données de nature à porter

atteinte à leurs vies prives et d’harmoniser le cadre juridique marocain avec

les textes communautaires de l’Union Européenne. Une commission nationale

de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP) a été

créée à cet effet pour veiller à la mise en œuvre et le respect du texte de la loi

09-08.

Expérience e-commerce de « Aujourd’hui le Maroc »

Actuellement, le seul média marocain a exploré les atouts de vente en lignes

est le quotidien « Aujourd’hui le Maroc » (ALM). Le quotidien offre à ses

utilisateurs, outre l'information gratuite disponible en ligne, un nouveau module

d'abonnement à son journal électronique. L’édition électronique payante

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permet la consultation enrichie, et l'affichage interactif donnent l'illusion de lire

un journal papier. Ce produit est disponible en avant première chaque soir sur

l’espace abonné à partir de 18h dans son intégralité. En fonction du pack

choisi, les prix varient entre 130 et 450 DH.

Les internautes peuvent ainsi lire, feuilleter, zoomer, télécharger, imprimer le

journal et consulter les éditions archivées.

Certes, aucun retour d’expériences au niveau du volume des abonnements et

de la consommation, néanmoins, l’offre d’ALM a le mérite d’exister et marque

un tournant dans l’intérêt de certains groupes de presse pour tester

l’opportunité de micro-paiement et l’abonnement en ligne.

2011 l’année de consécration du commerce électronique au Maroc

Le commerce électronique avec l’étranger est désormais possible pour les

porteurs de cartes bancaires marocaines. En effet, l’Office des changes

autorise les banques à délivrer aux personnes physiques résidentes une

dotation d’un montant de 10 000 DH par année civile, chargés sur une carte

de crédit internationale. Cette carte est destinée à effectuer des achats à

l’étranger, via le web, comme les titres de voyages, les logiciels d’application,

etc. Autrement dit, l’offre internationale dans le domaine de commerce

électronique est accessible aux internautes marocains pour la première fois

après autant d’années d’attente.

c) Gouvernement électronique

La notion du e-gov (gouvernement ou administration électronique) couvre tout

nouveau moyen, intégré et continu de fournir des services publics grâce à l’utilisation

des technologies de l’information et de la communication. L’egov contribue, ainsi, à

améliorer l'accès aux services publics et leur qualité, à renforcer les politiques

publiques et, de manière plus générale, à contribuer au processus démocratique du

pays.

“L’e-Government implique donc une refonte profonde de la structure et du

fonctionnement des administrations (ce que l’on regroupe sous le vocable « back

office ») ; les procédures administratives telles que la collecte, le traitement et

l’échange électronique des données au sein ou entre administrations, doivent

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également être adaptées, afin que les services publics électroniques offerts

répondent aux besoins des citoyens” (référence Ministre Belge de l'Economie

statbel.fgov.be).

D'autre part, le gouvernement électronique métamorphose les interactions entre les

pouvoirs publics et les citoyens dans le sens d’une plus grande :

• Rapidité : Le citoyen n'est plus obligé de se déplacer physiquement à un guichet

administratif ; la totalité des transactions peuvent être effectuées à distance et en

ligne;

• Accessibilité : Le citoyen accède 7 jours sur 7 & 24 heures sur 24 et en tout lieu,

aux guichets électroniques des administrations publiques ;

• Transparence : l’e-Government facilite l'interaction citoyens – pouvoirs publics et,

d’une manière plus large, associe davantage les citoyens au processus de prise

de décision par les pouvoirs publics.

En outre, les standards internationaux considèrent l’egov comme vecteur de

changement dans l’offre de services aux administrés et aux citoyens avec une

approche qui privilégie la simplification :

1. Simplification et amélioration de la réglementation ;

2. Simplification et harmonisation des processus administratifs

3. Dématérialisation des processus administratifs

4. Gestion électronique des documents administratifs ;

5. Simplification et dématérialisation de la collecte et du partage de données ;

6. Amélioration de l'information et de la communication aux usagers.

Indépendamment de cette volonté de vouloir simplifier, l’egov est une réelle

opportunité pour les administrations publiques, y compris marocaines, pour qu'elles

augmentent leur efficacité tant au niveau organisationnel que procédural.

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Le Maroc, mu par les changements induits pas l'egov, a effectivement commencé,

depuis 2005, à établir les premiers jalons d'une politique publique qui vise le

renforcement de la présence des administrations et des organismes publics sur

internet.

C'est dans ce sens qu'une stratégie pour l’administration électronique 2005-2008 a

été adoptée avec comme devise "Pour une administration électronique intégrée et

citoyenne" (www.mmsp.gov.ma/egov).

Avec l'adoption d'un programme beaucoup plus ambitieux dans le cadre de la

stratégie Maroc Numéric 2013, la thématique egov a connu un nouveau tournant.

Une intégration amplifiée et une large diffusion des technologies de l'information

dans les services publics, tel est le dénominateur commun de la stratégie "Maroc

Numéric 2013" pour le egov, lancée fin 2009 à l'initiative du ministère de l'Industrie,

du commerce et des nouvelles technologies.

Cette nouvelle stratégie, dotée d'un budget prévisionnel de 2,2 milliards de DH, s'est

fixée comme objectif la mise en ligne, à l'horizon 2013, de 89 services dont 15

projets-phares à réaliser, au plus tard, en 2011.

Le programme cherche à rompre avec les programmes précédents puisque l'enjeu

est beaucoup plus important. Il ne s'agit plus d'une simple informatisation de

procédures et de processus existants. L'e-gouvernement requiert une configuration

beaucoup plus en profondeur qui s'appuie sur la compréhension du fonctionnement

de l'administration publique. C'est la raison de l'élaboration d'un modèle de

gouvernance spécifique piloté par le CIGOV (Comité interministériel egov).

(Consultable en ligne à l'adresse officielle du programme : www.egov.ma).

Ce choix prioritaire exprime la conviction du gouvernement que le secteur public

réalisera des gains importants en termes d’efficacité et d’efficience grâce à la mise

en œuvre de services e-gouvernement par le biais d’un traitement simplifié et

automatisé de l'information.

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Indicateurs egov www.egov.ma

En plus de rapprocher l'administration des besoins de l'usager à travers l'egov,

Maroc Numeric 2013 incite à l'informatisation des PME et au développement de la

filière locale des technologies de l'information, notamment en favorisant l'émergence

de pôles d'excellence à fort potentiel à l'export.

Sur le plan organisationnel et à la différence des plans de l'administration

électronique précédents, la nouvelle stratégie a décidé de mettre en place un comité

interministériel e-gouvernement (CIGOV), présidé par le ministre en charge de

l’industrie, du commerce et des nouvelles technologies. Ce comité est chargé de

fixer le cap et d’évaluer l’atteinte des objectifs du programme e-gouvernement au fur

et à mesure de sa mise en œuvre. Des informations régulières sur l'évolution des

différents chantiers et projets sont consultables en ligne sur le site officiel du

programme : www.egov.ma

Parallèlement au volet organisationnel et à la mobilisation financière, la nouvelle

stratégie gouvernementale s'est investie dans la mise en place d'un cadre juridique

adéquat. Il s'agit de jeter les bases d'une confiance numérique, préalable nécessaire

à la réussite d'un tel chantier. Ainsi, la stratégie est assortie d'une nouvelle loi (09-08)

relative à la protection des personnes physiques en matière de traitement des

données à caractère personnel.

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d) Confiance numérique

Il n'est nul doute que l'année 2010 a marqué un tournant dans le processus de mise

à niveau de l'arsenal juridique du Maroc en matière de protection des données

nominatives pour être en phase avec les standards internationaux et notamment

européens. Concrètement, le texte de loi 09-08 a été promulgué en 2009, dans le

cadre de la stratégie Maroc Numeric 2013, visant la garantie de la protection des

personnes physiques en matière de traitement des données à caractère personnel.

Inspirée de la célèbre loi française Informatique et Libertés, la loi n° 09-08 relative à

la protection des personnes physiques à l'égard des traitements des données à

caractère personnel, a été publiée au Bulletin Officiel n° 5744 du 18 Juin 2009, après

avoir été promulguée par le Décret n° 2-09-165, en date du 21 mai 2009.

Dans un contexte marqué par une forte pénétration des outils technologiques auprès

du grand public et l’accroissement exponentiel d'applications informatiques de tout

genre, cette loi introduit, pour la première fois au Maroc, un ensemble de dispositions

légales destinées à protéger la vie privée des citoyens.

L'article premier de cette loi stipule d'ailleurs que :" l'informatique est au service du

citoyen et évolue dans le cadre de la coopération internationale. Elle ne doit pas

porter atteinte à l'identité, aux droits et aux libertés collectives ou individuelles de

l'Homme. Elle ne doit pas constituer un moyen de divulguer des secrets de la vie

privée des citoyens."

Ce texte fondateur a donné naissance à une Commission nationale de contrôle de la

protection des données à caractère personnel (CNDP). Investie de la mission de

veiller au respect et à l'application des dispositions de cette loi, la CNDP a pour

objectif de protéger les données personnelles des citoyens et d'en garantir le

traitement dans un cadre juridique légal afin d'éviter toute menace susceptible de

violer leurs aspects confidentiels.

Pour accomplir cette mission, la CNDP est dotée de pouvoirs d'investigation et

d'enquête. A ce titre, elle est habilitée à collecter tous les documents nécessaires à

sa mission, clôturer, interdire le traitement ou effacer les données, et à retirer le

récépissé d'autorisation d'opération de traitement de données.

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Sur le plan opérationnel, la loi 09-08 définit le droit d’accéder aux bases contenant

les données personnelles, de s’opposer à certains traitements, de demander la

rectification des données erronées ou la suppression des données périmées ou dont

la finalité du traitement a été réalisée. En outre, la loi fixe les conditions de transfert

des données à caractère personnel vers les Etats étrangers en exigeant soit que ces

Etats disposent d’un niveau de protection des données personnelles jugé adéquat

par la CNDP, soit que le transfert envisagé obtienne l’autorisation de la CNDP. En

cas de contravention aux dispositions de la loi 09-08, les contrevenants seront

passibles de peines pouvant aller jusqu'à 2 ans d'emprisonnement et d'une amende

pouvant atteindre 300 mille dirhams.

Au-delà de l’adoption de ce nouveau texte, l'indépendance, la crédibilité et la

confiance sont les conditions sine qua non pour garantir l'efficacité et le succès de la

CNDP. D'ailleurs, jusqu'à présent, aucun site privé, administration ou services e-gov

ne font référence à ce nouvel dispositif juridique. Une phase transitoire est prévue

par le texte avant sa mise en oeuvre. Vu la récente composition de la CNDP (août

2010), il est, aujourd'hui, difficile d'en juger l'action.

En conclusion, le Maroc dispose actuellement d'un arsenal juridique conforme aux

standards internationaux. Le véritable enjeu reste d'en d'assurer la mise en oeuvre

conformément au contenu des articles et des dispositions des différents textes

juridiques adoptés.

L'arsenal juridique sur la confiance numérique au Maroc

Libéralisation du secteur des télécoms :

Loi 24-96 relative à la poste et aux télécommunications (7 août 1997) qui a

introduit la concurrence. Depuis la libéralisation de la téléphonie mobile, l’octroi de

licences à des opérateurs satellitaires et la privatisation de l’opérateur historique ont

été ses principales réalisations.

Loi 55-01 modifiant et complétant la loi 24-96 relative à la poste et aux

télécommunications (4 novembre 2004) : pour encourager les investissements,

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rationaliser l’utilisation des infrastructures existantes et promouvoir la recherche dans

le secteur.

Droits d’auteur :

Loi 2-00 relative aux droits d’auteur et droits voisins (15 février 2000).

Loi 34-05 modifiant et complétant la loi 2-00 relative aux droits d’auteur et droits

voisins (2 mars 2006).

Libéralisation de l’audiovisuel :

Loi 77-03 relative à la communication audiovisuelle (7 janvier 2005)

Cybercriminliaté :

Loi 07-03 complétant le code pénal, relative à l’atteinte aux systèmes de traitement

automatisé des données (11 novembre 2003)

Cyber-lois :

*Loi 53-05 sur l'échange électronique de données juridiques (30 novembre 2007)

*Loi 35-06 instituant la carte nationale d’identité électronique (30 novembre 2007) +

Décret d’application 2-06-478 (25 décembre 2007)

*Décret 2-05-1369 fixant les règles d’organisation des départements ministériels et

de la déconcentration administrative (2 décembre 2005)

*Articles 115 et 178 du livre d’assiette et de recouvrement institué par l’article 6 de la

loi de finances n°35-05 pour l’année budgétaire 2006 promulguée par le dahir n°1-

05-197 du 26 décembre 2005.

*Arrêté du ministre des finances et de la privatisation n°2623-06 du 7 novembre 2006

fixant les conditions de mise en oeuvre d’une procédure de télé-déclaration et de

télépaiement de la taxe sur la valeur ajoutée. B.O. n°5480 (7-12-2006)

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*Articles 155 et 169 du code général des impôts institué par l’article 5 de la loi de

finances n°43-06 pour l’année budgétaire 2007 promulguée par le dahir n°1-06-232

du 31 décembre 2006

*Arrêté du ministre de l’économie et des finances n°1214-08 du 17 juillet 2008 fixant

les conditions de mise en oeuvre d’une procédure de téléd-éclaration et de

télépaiement de l’impôt sur les sociétés. B.O. n°5662 (4-9-2008)

*Décret n°2-09-165 d'application de la loi 09-08 relative à la protection des

personnes physiques à l’égard des traitements des données à caractère personnel

*Décret n°2-08-518 d’application de la loi n°53-05 relative à l'échange électronique

des données juridiques

* Décret n°2-08-444 instituant le Conseil national des TI et de l’économie numérique

e) Les zones technologiques au Maroc

Le Maroc parie sur les technologies de l’information comme levier de croissance

dans le cadre de la reconfiguration mondiale et la division mondiale des métiers à

valeur ajoutée. Partant de ce postulat, le Royaume a investi dans plusieurs zones

technologiques. Objectif : encourager trois types d’activités et d’entreprises :

• Les TPE et PME innovantse dans le domaine des TIC en général

• Le BPO (Business Process Outsourcing ou externalisation des processus

métiers) :

• L'ITO (Information Technology Outsourcing ou externalisation des processus

liés aux technologies de l’information)

Actuellement, le Maroc dispose de trois zones technologiques opérationnelles qui

offrent une infrastructure d’hébergement des entreprises, des locaux prêtes à

l’emploi, climatisés, insonorisés, pré-câblés avec des services d’accompagnement

mutualisés (téléphonie, entretien, restauration, maintenance…). Il s’agit de :

Page 16: Medias Et TIC Au Maroc

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1- Casablanca Technopark

2- Casanearshore à Casablanca

3- Technopolis Rabat-Salé

1- Casablanca Technopark

Première zone technologique créée au Maroc en 2001, le Technopark, avec ses

30.000 m2, se veut un espace dédié à l’hébergement de sociétés innovantes qui

opèrent dans le domaine des technologies de l’information.

Aujourd’hui, dix ans après son ouverture, le Technopark accueille 170 TPE et PME

technologiques qui emploient plus de 1400 salariés avec un chiffre d’affaires cumulé

de plus de 700 millions de DH.

Une structure de gestion privée, le Technopark compte dans son tour de table le

gouvernement marocain et des banques privées.

A l’instar des bonnes pratiques internationales dans le domaine, le Technopark offre

une boucle locale télécom, des bureaux modulaires prêts à l’emploi, des services

généraux et une offre de restauration sur site.

A rappeler que plusieurs expériences de nouveaux médias et d’entreprises dans le

domaine du contenu en ligne et sur mobile ont pu se développer grâce à l’existence

de cette première zone technologique.

Pour en savoir plus : www.technopark.ma

2- Casanearshore

Premier pôle nearshore du Maroc, le plus grand d’Afrique du Nord, Casanearhore a

été inauguré officiellement en 2008. Cette zone, dont l’investissement s’élève à 3,4

miliards de DH, offre plus de 300 000 m² de bureaux et services à destination de

toute entreprise opérant dans les activités liées au nearshoring et réalisant au moins

70% de leur chiffre d’affaires à l’export, à partir de la troisième année qui suit le début

de leur activité ou de leur installation dans ladite zone technologique.

Les activités concernées par le nearshoring relèvent principalement de deux grands

domaines et six filières :

Page 17: Medias Et TIC Au Maroc

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- Le domaine du BPO (Business Process Outsourcing ou externalisation

des processus métiers) :

• Les activités/fonctions administratives générales

• Les activités de gestion de la relation client

• Les activités métiers spécifiques

- Le domaine de l'ITO (Information Technology Outsourcing ou

externalisation des processus liés aux technologies de l’information) :

• Les activités de gestion d’infrastructure

• Les activités de développement de logiciels

• Les activités de maintenance applicative

Pour en savoir plus : www.casanearshore.com

3- Technopolis de Rabat-Salé

Inauguré en octobre 2008, le Technopolis de Rabat dispose de plusieurs pôles

d’activités, à savoir :

o Pôle Offshore

o Pôle Recherche & développement

o Pôle microélectronique

o Pôle académique

o Pôle valorisation de la recherche

o Pôle médias

Cette nouvelle infrastructure destinée à soutenir la stratégie « Emergence » et

« Maroc Numéric 2013 » est édifiée sur une superficie de 107 hectares avec des

investissements globaux de 3,314 milliards DH, dont 2,755 milliards pour les travaux

de construction et 559 millions pour l’aménagement.

Page 18: Medias Et TIC Au Maroc

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L’une des spécificités de cette zone technologique par rapport au Technopark et

Casanearshore, est de prévoir un espace dédié à l’encouragement des

investissements dans les médias. Le « Pôle Médias » de Technopolis de 15

hectares est destiné à coopter les entreprises et les ressources humaines

spécialisées dans les métiers de la convergence entre le contenu, techniques,

audiovisuel et les industries numériques.

Pour en savoir plus : www.technopolis.ma

En capitalisant sur le retour d’expériences des villes de Casablanca et Rabat dans le

domaine de structures d’accueil intelligentes, le Maroc a décidé de régionaliser le

concept des zones technologiques à travers l’ouverture d’autres zones

technologiques d’ici 2015 à Fès (Fès Shore) et Tétouan (Tétouan Shore)

Parallèlement, le Technopark de Casablanca s’active pour ouvrire d’autres antennes

dans différentes villes du Royaume (Rabat, Agadir, Oujda….) dans le cadre de sa

politique de duplication de son modèle.

Page 19: Medias Et TIC Au Maroc

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Chapitre 2

Etat des lieux des médias marocains sur les nouveaux supports & médias

a. Radioscopie des nouveaux médias : approche comparative

b. Radioscopie des nouveaux médias au Maroc

i. Presse écrite

ii. TV & radios

iii. Agence de presse : MAP

iv. Journalisme citoyen : Blogosphère & réseaux sociaux

1. Les blogs et les sites communautaires

2. Twitter & Facebook

La presse écrite

Le Maroc s’est relié au réseau internet fin 1995. La présence sur internet s’est

développée rapidement au fil des années auprès du secteur privé et les

universitaires. Les médias n’ont pas pu s’intéresser au journalisme en ligne et

nouveaux médias qu’à partir de 2000.

La première tendance était la généralisation graduelle de l’usage de courrier

électronique parmi les journalistes. Certains médias ont franchi le pas pour lancer

des versions électroniques de leurs journaux. C’est le cas, à titre indicatif de Maroc

Hebdo et l’Economiste. Cette première tendance a donné naissance à des sites web

qui ne font que reprendre l’intégralité ou une partie de la version papier en format

PDF ou web mais toujours avec un décalage d’une journée ou une semaine en

fonction de la périodicité de chaque support.

Sur le plan gouvernemental, le Ministère de la Communication a lancé dans le début

des années 2000 une expérience pilote de son quotidien officiel « Al Anbae » sur

internet en capitalisant sur l’équipe éditoriale qui était en charge de la version papier

.Une expérience qui n’a pas pu avoir long feu malgré l’importance des

investissements techniques et les moyens humaines dédiés au projet.

Page 20: Medias Et TIC Au Maroc

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Par la suite le phénomène de développement de contenu en ligne a pris de

l’importance au fil des années avec un décalage d’appropriation entre les médias

francophones et arabophones. D’ailleurs, l’un des expériences qui ont marqué le web

marocain, le projet du portail Menara.ma qui a été racheté par la suite par Maroc

Telecom. Une initiative privée qui a pu dès 1999 investir dans la fourniture du

contenu hors le périmètre traditionnel des médias classiques.

Aujourd’hui, la majorité des médias marocains ont un site web, mais très peu d’entre

eux dispose d’une version électronique dédiée. Autrement dit, le web est toujours

perçu comme un prolongement de la version papier, la radio ou la TV. Le niveau

d’interactivité reste basique et se limite à des rares exceptions. De ce fait , internet

est perçu comme un nouveau support mais sans pour autant développer une logique

de canal de diffusion autonome avec une gestion et une équipe dédiée.

Cette attitude d’approche basique du canal « web » résulte selon plusieurs directeurs

de publications de l’absence d’un modèle économique pour diffuser l’information sur

internet au Maroc. La gratuité est le seul modèle actuellement en vigueur, puisque si

pour le cas de a presse écrite, les journaux sont payants dans le kiosque, la version

électronique, quant à elle est gratuite par défaut.

Sur le plan organisationnel, très peu de rédactions disposent de ressources

qualifiées en mesure d’animer des mises à jour en temps réel du contenu de leurs

sites web. Les expériences timides des certains supports révèlent le caractère

embryonnaire de l’approche « journalisme en ligne & nouveaux médias». Pis encore,

généralement, la mise à jour est confiée à un journaliste « placardée » ou bien des

jeunes animateurs débutants, sinon, un simple technicien assure la tâche fastidieuse

de publier en ligne les fichiers PDF ou HTMEL des différentes rubriques du journal

de la veille.

En outre la dynamique de publication sur internet n’est pas l’apanage seulement des

médias traditionnels. Depuis 1998 et jusqu’à présent, plusieurs projets web ont vu le

jour. C’est le cas , à titre indicatif du portail Menara, Inwi (ex Wanadoo),

Emarrakech, Yabiladi, Elajdida.ma, Hespress et Lakome.

A partir de 2006, une vague de médias en ligne régionaux ont pu se développer

notamment à Nador, Oujda et Erradichia. Certes, il ne s’agit pas d’entreprises de

Page 21: Medias Et TIC Au Maroc

21

presse au sens traditionnel, mais ces expériences, parfois l’œuvre d’équipes

d’éditeurs réduites, ont réussi à développer une démarche de proximité dans le

traitement de l’information plus intéressante que les pages régionales de la presse

écrite basée principalement à Casablanca et Rabat.

Aujourd’hui, et sur la base de retour d’expériences de plusieurs de projets éditoriaux

sur le Web, une entreprise de presse électronique au Maroc n’est pas viable

économiquement. Les investissements publicitaires en ligne restent faible d’où la

difficulté de l’émergence d’entreprises de presse en ligne. La configuration des

projets web actuellement au Maroc comprend deux catégories :

Une première catégorie de sites d’informations éditées par des entreprises qui

fournissent d’autres prestations pour soutenir l’activité gratuite d’information. Ces

entreprises se positionnent généralement dans la fourniture de services de

développement web, l’hébergement, la vente des noms de domaine, la formation

dans le domaine des nouveaux médias, internet et le multimédia en général. Certes,

certaines commencent à générer des revenues publicitaires, néanmoins, le volume

n’est pas aussi en mesure d’assurer leurs viabilité.

Une deuxième catégorie qui regroupe les médias traditionnels (agence, presse

écrite, audiovisuel) se positionnent sur internet et le journalisme en ligne avec une

logique de présence basique. Ces médias se contentent de dupliquer leurs contenu

sans prendre en considération les spécificités d’écriture multimédia. Ainsi,

l’investissement dans la version électronique est perçu comme un centre de coût,

d’où la faiblesse de la qualité de présence de plusieurs médias traditionnels sur

internet et les nouveaux médias.

L’audiovisuel

Comparativement à la presse écrite, les médias audiovisuels, surtout le portail de 2M

et Medi 1 ont marqué l’expérience du contenu web au Maroc. La maturité de

l’expérience de publication en ligne de contenu multimédia et audio a permis à ces

deux sites web a fournir très tôt une partie de leurs contenu sur internet.

Certes, l’investissement « à perte » dans les projets web par certains médias

audiovisuels résulte en partie de niveau de la santé financière de ces médias. La

Page 22: Medias Et TIC Au Maroc

22

mise en ligne d’un site web mutlimédia est perçu un prolongement de

communication, mais sans pour autant arriver à un niveau de complémentarité. Le

web est perçu comme une vitrine qui reproduit le contenu diffusé sur antenne ou sur

TV. C’est dire que malgré la maturité de la diffusion en ligne des médias

audiovisuels, interent n’est pas partie intégrante de la stratégie de production d’un

contenu spécifique pour ce canal qui comme à s’imposer avec forcer sous l’effet de

la convergence.

Parallèlement, l’ouverture de l’espace hertzien a entraîné l’explosion du nombre de

radios. Un phénomène positif marque cette ouverture, dans la mesure où le

lancement des radios a coïncidé généralement avec la mise en ligne simultanément

du contenu sur internet. La majorité des radios marocaines disposent d’un site web

avec la possibilité d’écouter leurs programmes en direct sur internet. Certaines

même ont investi dans des plates-formes d’accès mobile. C’est le cas, à tire

d’exemple, de Luxe Radio (http://www.anaka.ma/) qui a lancé une application Iphone

téléchargeable sur l’Appstore de Apple.

Encadré : Liste des radios en ligne au Maroc (voir en annexe)

L’Agence de presse : La MAP

L’Agence officielle est parmi les organismes médiatiques qui ont investi dans très tôt

le web. La MAP balance une partie de son fil gratuitement sur son site www.map.ma

en langue arabe et française.

Une relifting de la version actuelle de la MAP a été opéré au courant de l’année 2010

avec l’intégration du contenu multimédia et les dossiers thématiques.

Plus intéressant, la MAP est le seul organisme médiatique au Maroc qui dispose d’un

canal de news par SMS. Certes, la mise à jour est aléatoire et le service est toujours

dans une phase experimentale, mais au moins, il s’agit d’un embryon dans

l’exploration du potentiel de l’information par le mobile surtout dans un marché

marqué par un taux de pénétration qui avoisine le 100%.

Page 23: Medias Et TIC Au Maroc

23

Sur un autre registre, l’Agence a exploré la distribution web payante de ses services

et surtout son fil d’information à partir de début 2000. D’ailleurs, les dépêches de la

MAP sont aujourd’hui l’une des premières sources d’informations les plus importants

des médias marocains y compris les portails et sites internet.

Abstraction faite sur l’état actuel du site de la MAP, il n’en demeure pas moins que

l’Agence a une approche fonctionnelle d’internet. Une sorte de vitrine du contenu

produit pour le fil « traditonnel ». L’Agence n’a pas encore réussi à disposer d’une

vision stratégique dédiée à internet avec une approche organisationnel permettant

de fournir du contenu en ligne directement sans subir les pesanteurs traditionnelles

d’acheminement de l’information via le fil officiel d’abord.

Outre le retard enregistré sur la convergence, puisque la logique qui prédomine sur

le site de la MAP est « textuelle » au détriment de la photo et la vidéo, l’Agence ne

dispose pas de présence sur les réseaux sociaux tels que Facebook. En 2011, un

compte Twitter a été lancé avec une mise à jour aléatoire

(http://twitter.com/map_maroc).

iv. Journalisme citoyen : Blogosphère & réseaux sociaux

L’évolution technologique a marqué la fin du monopole des journalistes et des

médias en tant que fournisseur principal et exclusif de l’information. Avec le

développement des blogs, des micro-blogs (twitter) et les réseaux sociaux, la donne

a changé. Ces nouveaux médias ont permis l’explosion du phénomène de

journalisme citoyen.

Au Maroc, le phénomène des blogs a commencé son développement à partir de

2004. L’année 2006 a constitué l’année d’explosion par excellence sous l’effet de la

généralisation de l’accès internet notamment l’internet haut débit (ADSL).

Au départ, la majorité des blogs étaient en langue français, au fil des années, les

plates-formes de blogging ont enregistré la multiplication des blogs en langue arabe.

Que ce soit en français ou en langue arabe, les blogs et les podcasts via Youtube et

Dailymotion ont permis l’émergence d’un journalisme citoyen et amateur proactif.

Ces outils de communication interactifs ont significativement élargi le nombre de

Page 24: Medias Et TIC Au Maroc

24

sujets dont les marocains peuvent discuter en dehors des médias traditionnels que

ce soit publics ou privés.

Ce mouvement d’information alternative venu d’internet aurait amené les médias

traditionnels à traiter de sujet auparavant tabous, comme la corruption, la monarchie,

la condition de la femme…

L’année 2008 a marqué un tournant dans cette dynamique d’information avec le

boom des réseaux sociaux, principalement Facebook. Les internautes qui ont raté la

vague des blogs, ont profité de cette nouvelle tribune pour s’exprimer à travers les

pages Facebook et leurs murs sur les faits marquants de la société : politique, grève,

phénomènes sociaux, monarchie, islam…

D’ailleurs, Facebook a enregistré une croissance fulgurante au niveau Maroc. Le

Royaume compte en janvier 2011 plus de 2,5 millions d’utilisateurs actifs sur ce

réseau social qui fédère plus de 600 millions utilisateurs à travers le monde.

Historiquement, le site est né à Harvard en tant que réseau social fermé des

étudiants de cette prestigieuse université qui y publiaient leur album photo, d'où son

nom (facebook ou «trombinoscope» en français). Par la suite, ses fondateurs l'ont

ouvert aux autres universités puis au grand public à partir de mai 2007.

Concrètement, Facebook est un réseau social qui permet à ses utilisateurs d'entrer

des informations personnelles (état civil, études et centres d'intérêt ...) et d'interagir

avec d'autres utilisateurs. Ces informations permettent aux membres de retrouver les

utilisateurs partageant les mêmes centres d'intérêt qu'eux et de créer des groupes

thématiques.

Plus intéressant encore, l'interaction permet à chaque membre, sans nécessairement

disposer d'un savoir-faire technique, d'échanger avec son «réseau social virtuel» des

messages, du contenu multimédia (image et son). Une kyrielle d'applications

gratuites est mise à disposition par d'autres développeurs pour permettre à chaque

utilisateur de les intégrer à son espace virtuel (compteur de statistiques, films favoris,

livres lus....).

Sur un autre registre, Twitter, le site de référence de micro-blogging avec 140

caractères semble séduire de plus en plus les internautes marocains. Si jusqu'à

Page 25: Medias Et TIC Au Maroc

25

présent, Twitter s'est imposé au fil des mois comme un outil de communication

interactif, c'est parce qu'il est aujourd'hui le moyen le plus facile et accessible pour

poster une information et recueillir des réactions. Mais à quoi ça sert Twitter? C'est

un outil de micro-blogging de réseaux sociaux qui permet à ses utilisateurs d’envoyer

des messages (tweets) a une liste d’amis, il est accessible à partir d’ordinateur ou/et

de téléphone portable qui permet d’informer une liste de personne des actions du

moment.

Twitter a séduit déjà les particuliers et les activistes du champ politique. Il était au

coeur de la course aux présidentielles aux USA d'autant plus que Barack Obama l'a

utilisé d'une manière intense pour communiquer sur son programme mais surtout

levée des fonds pour financera campagne électorale. Plus récemment, cet outil de

micro-blogging était un vecteur de communication pour couvrir les manifestations

post-électorales en Iran et la révolution tunisienne et les grèves de l’Egypte en 2011.

Ce phénomène web commence à attirer l'attention des professionnels de

l’information. Les médias sont les premiers utilisateurs qui ont adopté ce nouveau-né

de la toile. C'est le cas, à titre indicatif, de CNN, BBC, AP, France 24 et AFP qui

utilisent ce canal pour annoncer des alertes et news fraîches. Au Maroc, certains

médias ont franchi le pas : la MAP, Au Fait, Yabiladi…

Le succès de Twitter ne se limite pas à la publication de news et des flashs. Son

moteur de recherche http://search.twitter.com est un outil privilégié de veille, en

premier lieu les journalistes.

Néanmoins, l'usage du twitter est encore au stade embryonnaire au Maroc. Après la

communauté des blogueurs "Blogoma", c'est une nouvelle communauté qui est en

construction " la Twittoma". Elle est jeune et sa caractéristique principale c'est qu'elle

est animée par des jeunes "geeks" très liés au secteur des TIC.

Page 26: Medias Et TIC Au Maroc

26

Chapitre 3

Système éducatif marocain & formation sur les nouveaux médias

1. Système éducatif marocain & formation sur les nouveaux médias

a. Impact des nouveaux médias sur les médias et les journalistes :

approche comparative et état de l'art

b. Radioscopie de la formation sur les TIC & nouveaux médias au Maroc

i. ISIC

ii. Secteur privé de la formation sur le journalisme & la

communication au Maroc

iii. Programme des organisations internationales pour la formation

sur les nouveaux médias

1. Expérience www.ejournalisme.com

2. Programme Cybercompétences

Le pari des nouveaux médias au Maroc est tributaire de l’investissement dans le

système éducatif. L’accompagnement de l’évolution du métier du journaliste et des

médias exige une refonte et une mise à niveau du cursus dispensé dans les écoles

de formation sur le journalisme et la communication. Cette refonte doit prendre en

considération le nouvel écosystème des médias et des mutations dans

l’environnement technologique des médias en réseaux.

Aujourd’hui, il ne suffit pas de former les journalistes à identifier les sources, trouver,

écrire et publier pour la presse écrite, la radio ou la télévision. Il faut aussi apprendre

à produire en temps réel, à agréger les contenus multimédia, les référencer sur les

moteurs de recherches et interagir avec l’audience des internautes e des

mobinautes.

Le changement entraîné par les TIC a poussé plusieurs écoles de journalisme et de

communication à travers le monde à mettre en place des filières dédiées au

journalisme en ligne, au numérique et aux nouveaux médias.

Page 27: Medias Et TIC Au Maroc

27

Avant de faire le point sur la situation de formation au Maroc en la matière, ce

chapitre passera en revue le retour d’expériences internationales de certaines écoles

et centres de formation professionnelle pour répondre à cette dynamique de

changement. Cette démarche de benchmark peut servir de source d’inspiration à la

démarche de réforme et de mise à niveau

1. Expérience française

• Expérience du CFPJ

La formation du CFPJ est généraliste mais pour la presse écrite, le programme

prévoit une formation qui intègre la composante « nouveaux médias ». Le cursus de

spécialisation « Presse écrite et multimédia » est d’une durée de 15 semaines sur un

parcours global de 24 mois.

Le CFJ fut également la première école européenne de journalisme à former des

Journalistes Reporters d'Images (JRI). Le Centre innove sur le multimédia et offre

une formation de pointe pour que tous les étudiants bénéficient d'une double

spécialisation : multimédia et presse écrite, multimédia et radio, multimédia et

rédacteur télé ou multimédia et JRI.

Pour en savoir plus : http://www.cfpj.com/cfj/cursus/cursus

Expérience http://www.cfpj.com/cfj/cursus/cursus

• Expérience de l’IFP

Tout en disposant d’une formation en master généraliste diplômante, l’IFP a mis en

place d’un Master dédié à la communication et le multimédia. Cette démarche

permet de former des journalistes polyvalent, mais aussi assurer la formation de

professionnels spécialisé dans le multimédia.

o Le Master Professionnel de Journalisme : d’une durée de deux

ans, ce Master a pour vocation de préparer les étudiants à

l'exercice de leur métier dans tout type de médias : écrit,

audiovisuel ou en ligne.

o Master de Communication & mutimédia : Ce progrmame ouvert

à la formation en apprentissage forme des professionnels de

Page 28: Medias Et TIC Au Maroc

28

haut niveau chargés de concevoir ou développer des systèmes

multimédias : sites web, intranet, services en ligne pour la

téléphonie mobile, etc. Les cours pratiques permettent aux

étudiants d'acquérir les bases techniques mobilisées pour la

réalisation de produits multimédias. Les cours théoriques

abordent les enjeux, les acteurs et les règles juridiques propres

au secteur. Projet thématique et stage en entreprises favorisent

l'insertion professionnelle.

Pour en savoir plus : http://ifp.u-paris2.fr/95819364/0/fiche___pagelibre/&RH=IFP-

FORM

• L’Ecole de journalisme de Sciences Po

l’Ecole de journalisme de Sciences Po a créé une filière dédiée au numérique depuis

2010. Cette filière comprend trois axes de formation :

• Journalisme numérique

Culture numérique, journalisme de données, géolocalisation, production de contenus

en ligne, initiation au temps réel sur le Web, modération des commentaires,

connaissance du droit de la presse en ligne, édition de vidéos, de photos, enquête

sur le Web... Dès la première année, les étudiants sont immergés dans le monde

digital. Semaines intensives, cours et ateliers professionnels permettent aux

étudiants d'acquérir les compétences spécifiques au journalisme sur le Web.

• Journalisme entrepreneur

La deuxième année de Master a intégré à partir de l’année scolaire 2010-2011 un

cours dédié au journalisme entrepreneurial. Ce cours veut préparer les futurs

journalistes au nouvel environnement économique et technologique de la presse, et

aider les élèves à monter, par petit groupe, une idée journalistique inédite et

rentable. Le tout en les familiarisant avec les technologies Web, les business plans,

l'économie des médias et du journalisme, et le marketing.

Page 29: Medias Et TIC Au Maroc

29

L’Ecole adopte même une logique d’incubateur puisque les étudiants pourront bâtir

un projet de création d’entreprise journalistique. La meilleure idée, choisie par un

jury, fera l’objet d’une aide financière à la création et d’un accompagnement par des

tuteurs.

• Editeur en ligne

Au-delà de la formation, l’Ecole a décidé depuis la rentrée 2010-2011 d’impliquer les

étudiants de première année, sous la direction de l’Ecole de journalisme de Sciences

Po, de gérer la rubrique « actualités » du site de l’Ecole.

« Il s’agit d’y publier, chaque jour, comme sur un vrai site d’informations, des

contenus journalistiques pertinents par rapport à l’actualité. Des interviews, des

reportages, des enquêtes, des vidéos, des sons, des photos, et même des lives

réactualisés en temps réel ».

L’objectif de cette décision est « de plonger les étudiants en journalisme dans des

conditions réelles – car en ligne – pour comprendre ce que la responsabilité d'éditeur

implique sur un site d’informations. Entre autres, trouver de bons titres, relire les

productions de ses confrères, hiérarchiser les contenus sur la page d'accueil, vérifier

que les informations sont valables, s'assurer de leur mise à jour tout au long de la

semaine, et effectuer le travail de veille pour trouver des informations de dernière

minute ».

L’un des projets innovants de cette école, et qui mérite une attention particulière, la

mise en place en 2010 au sein de l’école d’un laboratoire de recherche dédié à la

réflexion sur l’évolution des métiers de journaliste face aux mutations technologiques.

Baptisé W.I.P. (Work In Progress), ce laboratoire a été constitué pour réfléchir à :

Comment s'organisent les rédactions prises dans le tsunami du temps réel ? et

comment se font et se défont les usages de l’audience qui changent souvent plus

vite que les journalistes eux-mêmes ?.

Pour en savoir plus :

http://blog.slate.fr/labo-journalisme-sciences-po/

Page 30: Medias Et TIC Au Maroc

30

2. Expérience américaine

Emergence de journalisme de données

Le journalisme de données (ou data journalism), c’est quoi? Au quotidien, certains

journalistes tentent de regrouper des données, souvent détenues par les pouvoirs

publics, et les mettre en scène de la meilleure façon possible, afin que le résultat

puisse être lu par le public

A l’opposé du journalisme « traditionnel », le database journalism initie un traitement

de l’actualité par les données (data). Le data-journalisme, aussi appelé journalisme

de données, privilégie les chiffres, les représentations graphiques et les bases de

données.

Le journalisme de donnée, c’est une nouvelle façon de raconter des histoires, allant

du webreportage à la visualisation de données en se basant notamment sur les

technologies de l’information et les outils du Web 2.0.

Concrètement, le travail de journaliste de données consiste à exploiter des données

que ce soit en amont ou en aval d’un reportage, et d’utiliser des bases de données

comme source en les donnant à lire via de nouvelles formes de visualisation.

Page 31: Medias Et TIC Au Maroc

31

Chapitre 4

Recommandations du rapport "état des lieux et avenir des nouveaux médias

au Maroc"

a. Equipement & accès

b. Formation : enjeux & priorités

c. Financement des projets de nouveaux médias & modèle économique

d. Modalité d'accès à la profession pour les acteurs potentiels des

nouveaux médias

e. Nouveaux médias & enjeux linguistiques

f. La régulation des nouveaux médias au Maroc

Recommandations du rapport "état des lieux et avenir des nouveaux médias

au Maroc"

Le Maroc doit profiter de l’opportunité des nouveaux médias pour encourager

l’émergence d’une industrie de la société de savoir. L’enjeu d’appropriation des

technologies de l’information et des nouveaux médias ne se limite pas aux médias au

sens traditionnel, il transcende d’une manière transversale tous les secteurs de

l’édition et la production de contenu. Le numérique est ainsi un passeport privilégié

pour la croissance. La presse, a création audiovisuelle et les nouveaux doivent

investir dans l’économie du numérique pour toucher de nouveaux lecteurs

(internautes & mobinautes).

Partant de ce postulat de base, le rapport sur les nouveaux médias du dialogue

national « Médias & société » recommande d’investir dans ce créneau d’une manière

volontariste sans le considérer comme un centre de coût, mais plutôt un choix

d’investissement à long terme.

A défaut d’un modèle économique viable, seuls les pouvoirs publics et les acteurs

du système éducatif peuvent contribuer à l’émergence d’une culture de « nouveaux

médias » et former les acteurs qui prendront part à la dynamique de la publication en

ligne à travers les différents canaux : web, mobile et smartphone.

Page 32: Medias Et TIC Au Maroc

32

L’avenir des nouveaux médias dépend de plusieurs intervenants. La mise en œuvre

d’une stratégie volontariste est tributaire d’une approche participative et transversale

des différents acteurs, tels que : l’autorité de régulation l’ANRT, la HACA, le Ministère

de la Communication, de l’Enseignement Supérieur, de l’Education Nationale, de la

Culture.

Les organismes représentatifs des secteurs des médias, en l’occurrence le SNPM et

la Fédération marocaine des Editeurs de Journaux (FMEJ) doivent être au cœur de

cette dynamique de promotion des nouveaux médias et non pas des forces de

résistance. Une démarche d’anticipation de leurs parts est l’alternative nécessaire

pour encourager l’écosystème de changement à permettre au Maroc de s’approprier

les technologies de l’information pour mettre à niveau son système médiatique et

jeter les bases d’une société de savoir participative et démocratique.

La série de mesures proposées dans ce rapport peut paraître imprégnée par une

logique « d’assistanat ». Or, le Maroc doit investir dans l’avenir et non pas rester

prisonnier d’une logique court-termiste basée sur l’équation « dépenses/recettes ».

Les pouvoirs publics et le système éducatif ont intérêt à investir dans la nouvelle

économie des médias s’ils veulent faire du Maroc un hub régional à fort valeur

ajoutée et créer de l’emploi dans les métiers des nouveaux médias.

Les recommandations s’articulent sur six axes stratégiques :

a. La démocratisation de l’équipement & l’accès

b. La formation sur les métiers de nouveaux médias

c. La mise en place de mécanismes de financement des projets de nouveaux

médias sur la base d’un modèle économique viable et compétitif

d. Les modalités d'accès à la profession de journalisme et des médias pour les

acteurs potentiels des nouveaux médias

e. Les nouveaux médias & les enjeux linguistiques

f. La régulation des nouveaux médias au Maroc

a. Equipement & accès

Page 33: Medias Et TIC Au Maroc

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Le retour d’expériences de plusieurs pays faire ressortir la corrélation entre la

démocratisation de l’équipement informatique et l’accès internet et l’appropriation des

nouveaux médias. Partant de ce constat, le Maroc doit encourager et soutenir

l’équipement de ses journalistes et les acteurs des médias tout secteur confondu.

Cette politique de soutien comprend la mise en œuvre d’une série de

recommandations. Il s’agit, à titre indicatif de :

1. La reproduction du modèle d’équipement et d’accès du programme « Nafida »

déployé par la Fondation Mohammed VI de Promotion des Œuvres Sociales

de l’Education-Formation. Lancé en 2008, ce programme consiste à faciliter

l’accès de la famille de l’enseignement aux technologies de l’Information et de

la Communication, et à leur permettre d’utiliser ces outils dans le système

éducatif national, en accédant à des contenus multimédia et à des ressources

pédagogiques numériques. Cette initiative a été reproduite également dans le

cadre de la stratégie « Maroc Numéric 2013 » pour soutenir l’équipement des

étudiants du second cycle universitaire dans le domaine de l’ingénierie, des

sciences et des technologies de l’information et de la communication et des

doctorants inscrits aux filières TIC. Il s’agit, en particulier, des établissements

publics : Ecoles d’ingénieurs, Facultés des Sciences, et Facultés des

Sciences et Techniques (liste des établissements bénéficiaires). A l’instar de

« Nafida », le programme « Injaz » vise à mettre à disposition des étudiants

bénéficiaires un service permettant l’accès et l’usage des TIC durant leurs

cursus du second cycle universitaire et comprenant notamment : un accès au

service Internet Haut débit Mobile et un ordinateur portable.

En capitalisant sur ce retour d’expériences, le Ministère de la Communication

en association avec le SNPM et la FMEJ peut lancer un projet similaire en

profitant de des subventionnés du Fonds du Service Universel des

Télécommunications (FSUT). Ce programme d’équipement et d’accès peut

profiter :

a. Aux journalistes titulaires d’une carte de presse

b. Aux étudiants et le corps enseignants de l’ISIC

Page 34: Medias Et TIC Au Maroc

34

c. Aux étudiants des licences professionnelles, masters et doctorants

dans les formations liées au journalisme, la communication et les

nouveaux médias

d. Les photographes

e. Les métiers de support dans les différentes entreprises de presse

2. L’accès internet, la 3G et la téléphonie fixe et mobile sont au cœur de l’activité

des médias « traditionnels » et des nouveaux médias. Le Ministère de la

Communication, le SNPM et la FMEJ doivent négocier avec l’autorité de

régulation l’ANRT et es opérateurs télécoms un régime « dérogatoire » et

spécifique pour la base tarifaire appliquée au secteur. Tout en respectant la

logique marché, les pouvoirs publics peuvent négocier un régime spécial en

mesure d’accélérer l’accès et l’usage des TIC auprès des journalistes et des

acteurs du champ médiatique

3. Le fonds de soutien à la presse doit réorienter une partie de son budget au

volet équipement des journalistes et des médias. Le fonds, dont le budget doit

être revu à la hausse, doit inclure deux rubriques : l’équipement, l’accès et la

formation des journalistes. Autrement dit, il ne faut pas se limiter à la

subvention des télécoms et du papier.

4. Tout soutien public auprès des médias doit prendre en considération le volet

équipement des rédactions et des médias en matériel high-tech. L’enjeu

équipement est au cœur de l’appropriation des nouveaux métiers y compris

dans le domaine médiatique et des nouveaux médias. Le Ministère de la

Communication doit négocier avec d’autres départements ministériels des

mesures d’encouragement de l’équipement des médias avec un régime fiscal

et douanier spécifique.

Page 35: Medias Et TIC Au Maroc

35

b. Formation : enjeux & priorités

Le système éducatif est un levier important pour permettre l’émergence d’une

pépinière des ressources humaines à fort potentiel en mesure d’investir le segment

des nouveaux médias. Les écoles de formation des journalistes et des

professionnels de l’information et la communication doivent jouer un rôle moteur pour

inclure dans leurs cursus des formations diplomantes sur les nouveaux médias.

Concrètement, il faut explorer la piste de la formation, la formation continue et la

recherche scientifique. Nous recommandons :

1. La mise en place à partir de la rentrée 2011-2012 d’une filière dédiée aux

« nouveaux médias» au niveau de l’ISIC

2. Adopter et généraliser auprès des professionnels des médias et des

journalistes du passeport de compétences informatique européen, abrégé en

PCIE1. Ce certificat qui atteste que le titulaire a les connaissances de base

pour utiliser un ordinateur. L'examen de certification est édicté par un

organisme international indépendant, la Fondation ECDL. Le Ministère de la

Communication, le SNPM et la FMEJ peuvent promouvoir ce certificat pour

encourager la lutte contre l’analphabétisme numérique dans le secteur des

médias, tout support confondu. Ce passeport valide les compétences en

informatique dans septe domaines fondamentaux : Les bases informatiques et

la gestion des documents, le traitement de texte, le tableur, la base de

données, la présentation, le navigateur web et le courrier électronique.

3. L’encouragement la création des masters dédiés aux nouveaux médias et le

journalisme en ligne au Maroc au niveau des écoles publiques et privées pour

fournir des ressources qualifiées et à jour au marché de l’emploi des médias

4. L’encouragement de la création des licences professionnelles dans le

domaine des nouveaux médias à l’initiative des écoles des beaux arts, des

Facultés de Droit, Economie et des Sciences humaines

5. L’encouragement de la création des clubs scolaires au niveau des Lycées

pour permettre aux jeunes de découvrir l’univers du multimédia, du

journalisme citoyen et des nouveaux médias

6. Les acteurs publics et privés et les entreprises de presse doivent encourager

le choix stratégique d’encouragement de la formation à distance « e-

Page 36: Medias Et TIC Au Maroc

36

Learning » pour permettre aux jeunes et aux acteurs de l’écosystème des

médias de profiter du contenu en ligne relatif aux nouveaux métiers et aux

nouveaux médias. Ce choix volontariste de formation basée sur es TIC doit

toucher aussi bien le développement d’un contenu local sur la thématique

mais aussi l’encouragement de la consommation de l’offre internationale dans

le domaine.

7. La mise en valeur du prix de « journalisme en ligne » au niveau du concours

annuel du Ministère de la Communication relatif au prix de la presse. La

création d’autres concours et prix s’impose pour créer plus d’émulation parmi

les professionnels et les jeunes qui s’investissent ans la création de contenu

multimédia

8. La mise en place d’un incubateur pilote pour les nouveaux médias au sein de

l’ISIC. Objectif, encourager les étudiants, le corps enseignants et les porteurs

de projets à explorer ce modèle d’innovation pour la création de sociétés dans

le domaine des nouveaux médias. Cet incubateur peut capitaliser sur le retour

d’expériences des zones technologiques au Maroc comme c’est le cas de

Casablanca Technopark.

9. Encourager la recherche académique au niveau de l’ISIC et les départements

doctoraux des différentes Facultés du Royaume pour étudier le phénomène

des nouveaux médias et les mutations induites par l’usage des TIC auprès

des usagers marocains.

c. Financement des projets de nouveaux médias & modèle économique

Le retour d’expériences internationales fait ressortir la prédominance du modèle de la

gratuité du contenu disponible en ligne ou sur smartphone (Ipad, Iphone, Android…).

La publicité en ligne est l’une des sources possibles pour soutenir l’effort de

développement d’un contenu multimédia. Or, ce marché de la publicité est encore

embryonnaire au Maroc, d’où la nécessité d’intervention du financement public &

privée pour booster ce marché sous-capitalisé à travers :

1. L’encouragement l’intégration des projets relatifs aux nouveaux médias

comme étant des activités innovantes éligibles au financement et l’accès aux

Page 37: Medias Et TIC Au Maroc

37

zones technologiques au Maroc à l’instar de Casablanca Technopark,

Casanerashore et Technopolis. Plusieurs fonds de capital-risque et

d’amorçage intègrent déjà l’activité de création de contenu parmi le périmètre

des projets éligibles au financement. Les médias traditionnels peuvent

explorer cette piste en partenariat avec des partenaires technologiques.

2. La mise en place d’un fonds de capital-risque pour encourager l’innovation et

la création de contenu multimédia y compris au profit des médias

« traditionnels ». Ce fonds servira de levier pour développer une industrie de

contenu en ligne et multimédia made in morocco.

3. La mise en place d’un fonds public de soutien à l’innovation « i-media ».Ce

fonds, qui pourra être financé par le secteur public aura pour vocation : la

formation et la création de contenu multimédia par les médias marocains

(presse écrite, TV & radio, agence publique). Il sera basé sur un modèle

d’appel d’offres pour la sélection de dossiers à l’instar de fonds internationaux

de lutte contre la fracture numérique ou l’encouragement de l’innovation. Ce

fonds pourra être financé par les deniers publics et les mécènes

4. L’élargissement des critères d’accès au fonds de soutien à la presse. Ce

fonds, dont les ressources doivent être revues à a hausse, doit également

profiter à des entreprises qui investissent dans les nouveaux médias. Un

cahier de charges spécifiques pourra être préparé en concertation entre le

SNPM, la FMEJ et le Ministère de la Communication pour déterminer les

critères d’éligibilité.

5. L’encouragement de la publicité des organismes publics sur internet et les

nouveaux médias y compris sur les sites éditoriaux nationaux. L’Etat doit

intégrer dans son pan média les sites web et les différentes plates-formes

d’agrégation de contenu et de news sur la toile et les Smartphones.

6. Les médias traditionnels et les fournisseurs de contenu en ligne doivent

explorer es opportunités de commerce électronique à travers la plate-forme de

Maroc Telecommerce et le Centre Monétique Interbancaire (CMI) pour offrir

des accès en micro-paiement par carte bancaire. Le Ministère de la

Communication en coordination avec la FMEJ peut mettre en place d’une

place de marchés permettant le micro-paiement sur internet des contenus des

Page 38: Medias Et TIC Au Maroc

38

journaux marocains membres de la Fédération. Cette offre peut dans un

premier temps concerner l’accès aux archives.

Outre le commerce électronique, à court terme, les médias marocains doivent

explorer les opportunités liées à la fourniture du contenu sur mobile surtout

que le marché marocain a atteint un taux de pénétration proche de 100%.

d. Modalité d'accès à la profession pour les acteurs potentiels des nouveaux

médias

1. Introduire la notion de « l’éditeur multimédia » au niveau du paysage

médiatique. Une entreprise de presse « nouveaux médias » est une société

créée conformément au droit marocain et dont la vocation est de fournir un

contenu multimédia sur internet indépendamment du support (internet, mobile,

Smartphone, ipad, iphone, Android…). Un éditeur est une société qui publie et

met à a disposition du public de pages sur internet ou tout support multimédia

bureautique ou mobile. L’éditeur offre son contenu, l’assemble, le hiérarchise

et le met en forme en fonction de chaque plates-formes (internet, mobile ou

Smartphone). L'éditeur est soumis à un certain nombre d'obligations,

conformément au code de la presse en vigueur. Toutes les règles qui

s’appliquent en matière de presse s’appliquent pour les éditeurs web. Il s’agit,

à titre indicatif, des atteintes à l’ordre public, aux droits de l’image ou à la vie

privée des personnes, à la diffamation ou l’injure ou encore la contrefaçon (de

droit d’auteur ou de marque).

2. L’octroi de cartes presse à tout éditeur web exige les conditions indicatives

suivantes :

• Nom domaine spécifique

• Une société sous forme d’entreprise (ex SARL) avec une équipe

minimum de deux ressources dont un journaliste

• Une publication régulière d’articles, de contenu multimédia (texte,

image et son) avec une mise à jour de 3 fois par semaine d’une durée

d’un an. Condition à vérifier chaque année lors de dépôt des demandes

d’octroi de carte de presse

Page 39: Medias Et TIC Au Maroc

39

• Déclaration et enregistrement du média auprès de la Commission

nationale de contrôle de la protection des données à caractère

personnel (CNDP) régie par la loi 09-08 relative à la protection des

personnes physiques à l'égard des traitements des données à

caractère personnel.

• La notion de « nouveaux médias » est évolutive. Tout régime de

déclaration doit être évolutif pour intégrer la dynamique des outils de

publications : web, Smartphone, mobile, iphone, iphone, android

d. Nouveaux médias & enjeux linguistiques

La présence sur internet et les supports des nouveaux médias passe par la

valorisation du contenu de proximité. Cette proximité linguistique exige la mise en

ligne de contenu en langue arabe et amazighe tout en capitalisant sur l’ouverture

linguistique vers l’anglais, le français et l’espagnol. La réussite du pari linguistique

exige la mise en œuvre de plusieurs initiatives volontaristes, notamment :

1. L’encouragement de l’édition en langue arabe des médias « traditionnels ».

Plusieurs supports papier peinent à mettre en ligne leurs contenu. En profitant

de l’évolution technologique, les médias peuvent jouer un rôle moteur dans le

renforcement de la dynamique éditoriale du Maroc sur internet et les

nouveaux médias.

2. L’encouragement de l’émergence du contenu amazighe comme levier

d’enrichissement de la diversité marocaine notamment à travers la mise en

place d’un fonds de soutien par l’IRCAM au profit de porteurs de projets dans

le domaine de l’édition orientée web et nouveaux médias

3. Encourager l’investissement dans les médias multi-langues. Les médias, au

moins publics, doivent investir davantage dans des versions en anglais, en

espagnol et en chinois pour mieux communiquer sur la dynamique médiatique

du Royaume. La réussite du pari de la diplomatie numérique passe

inéluctablement par un investissement médiatique multi-langues, au moins par

les médias publics.

Page 40: Medias Et TIC Au Maroc

40

e. La régulation des nouveaux médias au Maroc

1. Commander une étude exhaustive sur l’état des lieux et le potentiel du marché

des nouveaux médias (éditeurs, publicité en ligne….) en concertation avec

les différentes intervenants du champ médiatique : Ministère de la

Communication, HACA, le SNPM la FMEJ et l’OJD

2. Avant penser à la régulation, les acteurs de la régulation du marché, à savoir

le HACA, l’ANRT et le Ministère de la Communication doivent privilégier une

démarche volontariste de soutien et de promotion de nouveaux médias pour

ne pas bloquer l’élan de l’innovation.

3. Seule une démarche de concertation entre les acteurs en charge des TIC et

des médias (ANRT, HACA, Ministère de la communication) peut déboucher

sur un modèle de régulation cohérent et évolutif pour éviter de laisser le

secteur dans le flou faute d’autorité « compétentes »

4. Organiser les premières assises des nouveaux médias pour faire le point sur

l’état des lieux et jeter les bases d’une stratégie de soutien de contenu en

ligne et sur les nouveaux médias

Page 41: Medias Et TIC Au Maroc

41

Annexe : Médias sur le NET

Médias Type Adresse web

Radio 2M Radio www.radio2m.fm

Radio Nationale Radio www.snrt.ma

Radio Amazigh Radio www.snrt.ma

Radio Rabat Chaîne Inter. Radio www.snrt.ma

Radio Mohamed VI du Saint

Coran Radio www.snrt.ma

Radio Régionale d'Agadir Radio www.snrt.ma

Radio Régionale de

Casablanca Radio www.snrt.ma

Radio Régionale de Dakhla Radio www.snrt.ma

Radio Régionale de Fès Radio www.snrt.ma

Radio Régionale de Laâyoune Radio www.snrt.ma

Radio Régionale de Marrakech Radio www.snrt.ma

Radio Régionale de Meknès Radio www.snrt.ma

Radio Régionale d'Oujda Radio www.snrt.ma

Radio Régionale de Tanger Radio www.snrt.ma

Radio Régionale de Tétouan Radio www.snrt.ma

Radio Médi 1 Radio www.medi1.com

Radio Sawa Radio www.radiosawa.com

Atlantic Radio Radio www.atlanticradio.ma

Hit Radio Radio www.hitradio.ma

Radio Aswat Radio www.aswat.ma

Chada FM Radio www.chadafm.net

Radio Plus Marrakech Radio www.radioplus.ma

Radio Plus Agadir Radio www.radioplus.ma

Cap Radio Radio www.capradio.ma

LUXE RADIO Radio www.anaka.ma

Radio MARS Radio www.radiomars.ma

Radio MED Radio www.medradio.ma

Page 42: Medias Et TIC Au Maroc

42

Akhbar Alyoum Presse écrite www.akhbar.press.ma

Al Alam Presse écrite www.alalam.ma

Al Haraka Presse écrite www.harakamp.ma

Al Ittihad Al Ishtiraki Presse écrite www.alittihad.press.ma

Assahra Al Maghribia j Presse écrite www.almaghribia.ma

Al Massae Presse écrite www.almassae.press.ma

Al Mountakhab Presse écrite www.almountakhab.com

Annoukhba Presse écrite www.annoukhba.com

Assabah Presse écrite www.assabah.press.ma

Attajdid Presse écrite www.attajdid.info

Bayane Al Yaoume Presse écrite www.bayanealyaoume.ma

Actuel

Presse écrite et

internet www.actuel.ma

aufait

Presse écrite et

internet www.aufaitmaroc.com

Aujourd'hui Le Maroc

Presse écrite et

internet www.aujourdhui.ma

Autonews

Presse écrite et

internet www.autonews.press.ma

Centre Marocain de

Conjoncture (CMC)

Presse écrite et

internet www.conjoncture.ma

L'Economiste

Presse écrite et

internet www.leconomiste.com

La Gazette du Maroc

Presse écrite et

internet www.lagazettedumaroc.com

Libération

Presse écrite et

internet www.libe.ma

MAP

Presse écrite et

internet www.map.co.ma

Maroc Hebdo International

Presse écrite et

internet

www.maroc-

hebdo.press.ma

Le Matin Presse écrite et www.lematin.ma

Page 43: Medias Et TIC Au Maroc

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internet

La Nouvelle Tribune

Presse écrite et

internet www.lanouvelletribune.com

L'Opinion

Presse écrite et

internet www.lopinion.ma

La Vie Eco

Presse écrite et

internet www.lavieeco.com

TelQuel

Presse écrite et

internet www.telquel-online.com

Menara Internet www.menara.ma

Hespress Internet www.hespress.com

Goud Internet www.goud.ma

Lakome Internet www.lakome.com

Yabiladi Internet www.yabiladi.com

Emarrakech Internet www.emarrakech.info

Maroc IT Internet www.maroc-it.ma

MarocEco internet www.maroceco.ma