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1 INTRODUCTION Tant bien qu’il a pour objectif principal l’intérêt commun dans le cadre de la gestion publique, l’Etat se considère comme tout autre agent économique, donc rationnel. A cet égard, les marchés publics constituent un élément déterminant dans la gestion des dépenses publiques. Evalué suivant leur montant et leur significativité vis-à-vis de l’exécution des dépenses publiques, les marchés publics ont une importance tant quantitative que qualitative dans les affaires de l’Etat. Le code des marchés publics définit clairement les cadres normatifs et règlementaire régissant la passation des marchés publics, dans le but de rendre efficiente les achats publics et aussi à ce que l’Etat assure son devoir d’équité sociale. Néanmoins, ce qu’il faut admettre c’est que l’existence des principes et règlements sur les marchés publics ne suffit pas pour assurer le bon fonctionnement de son mécanisme de passation. Il requiert surtout sur la bonne volonté des acteurs concernés à respecter ces normes. Le constat est que le phénomène de la corruption a désormais entaché l’administration publique qui devrait faire preuve de transparence, de justice et d’impartialité vis-à- vis de ses administrés. Pire , ce vice moral est devenu une institution imbécile acceptée par presque toute la majorité des gens. Elle est ancrrée dans les pratiques quotidiennes, à compter des affaires les plus ordinaires aux plus complexes. C’est d’ailleurs pour cette raison que même si des sensibilisations des actions anti-corruption sont lancées par des institutions publiques et/ou indépendantes ; les résultats affichés ne correspondent pas aux efforts fournis. Certes, le débat sur la corruption, dans sa généralité, est vaste et complexe, mais notre étude se focalisera essentiellement sur la corruption au niveau de la passation des marchés publics. Par conséquent, la préoccupation du présent mémoire est de répondre à la question suivante : La corruption sur la passation de marchés publics est-elle significative dans les affaires de l’Etat ? Pour montrer l’ampleur des conséquences des pratiques corruptives sur la passation des marchés publics sur l’économie nationale ; en premier lieu, dans une premiere partie, il nous sera indispensable d’avoir une notion fondamentale sur les marchés publics .Et dès au début de l'analyse, l'objet de l' étude dont la corruption sur la passation des marchés publics va etre appréhendé sous deux types d' approches théoriques de deux courants de pensée différents.par la suite, dans une seconde partie, on procèdera à une étude sur l’ immixtion de la corruption au sein de la passation des marchés publics. Enfin, la première et la seconde parties sont respectivement des étapes préliminaire et transitoire qui nous induiront à évoquer le derniere partie portant sur les

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  • 1

    INTRODUCTION

    Tant bien quil a pour objectif principal lintrt commun dans le cadre de la gestion

    publique, lEtat se considre comme tout autre agent conomique, donc rationnel. A cet gard, les

    marchs publics constituent un lment dterminant dans la gestion des dpenses publiques. Evalu

    suivant leur montant et leur significativit vis--vis de lexcution des dpenses publiques, les

    marchs publics ont une importance tant quantitative que qualitative dans les affaires de lEtat.

    Le code des marchs publics dfinit clairement les cadres normatifs et rglementaire rgissant la

    passation des marchs publics, dans le but de rendre efficiente les achats publics et aussi ce que

    lEtat assure son devoir dquit sociale. Nanmoins, ce quil faut admettre cest que lexistence des

    principes et rglements sur les marchs publics ne suffit pas pour assurer le bon fonctionnement de

    son mcanisme de passation. Il requiert surtout sur la bonne volont des acteurs concerns

    respecter ces normes. Le constat est que le phnomne de la corruption a dsormais entach

    ladministration publique qui devrait faire preuve de transparence, de justice et dimpartialit vis--

    vis de ses administrs. Pire , ce vice moral est devenu une institution imbcile accepte par presque

    toute la majorit des gens. Elle est ancrre dans les pratiques quotidiennes, compter des affaires

    les plus ordinaires aux plus complexes. Cest dailleurs pour cette raison que mme si des

    sensibilisations des actions anti-corruption sont lances par des institutions publiques et/ou

    indpendantes ; les rsultats affichs ne correspondent pas aux efforts fournis. Certes, le dbat sur la

    corruption, dans sa gnralit, est vaste et complexe, mais notre tude se focalisera essentiellement

    sur la corruption au niveau de la passation des marchs publics. Par consquent, la proccupation du

    prsent mmoire est de rpondre la question suivante : La corruption sur la passation de marchs

    publics est-elle significative dans les affaires de lEtat ?

    Pour montrer lampleur des consquences des pratiques corruptives sur la passation des

    marchs publics sur lconomie nationale ; en premier lieu, dans une premiere partie, il nous sera

    indispensable davoir une notion fondamentale sur les marchs publics .Et ds au dbut de l'analyse,

    l'objet de l' tude dont la corruption sur la passation des marchs publics va etre apprhend sous

    deux types d' approches thoriques de deux courants de pense diffrents.par la suite, dans une

    seconde partie, on procdera une tude sur l immixtion de la corruption au sein de la passation

    des marchs publics. Enfin, la premire et la seconde parties sont respectivement des tapes

    prliminaire et transitoire qui nous induiront voquer le derniere partie portant sur les

  • 2

    consquences de la corruption sur la passation des marchs publics sur lconomie nationale, suivie

    d'une tude d'attnuation de tous les risques d' aggravation des consquences constates.

  • 3

    PARTIE I : LA CORRUPTION SUR LA PASSATION DES

    MARCHES PUBLICS

  • 4

    Pour commencer d'un bon dpart ce travail, il s' avre indniable de cerner l' objet de l'tude

    dont, la corruption sur la passation des marchs publics. D'o l'intrt de voir de manire prcise,

    respectivement les concepts de marchs publics et de corruption.

    Ds en avance, on tient aussi prciser que Madagascar est le pays de rfrence que nous

    vhiculerons travers cette analyse quoiquelle concerne tous les pays du monde, dans le

    contexte o la corruption est une anomalie commune de tous. En effet, les principes gnraux

    rgissant la passation des marchs publics demeurent les mme pour nimporte quel Etat.

    CHAPITRE I : NOTION GENERALE SUR LES MARCHES PUBLICS

    Section 1: Dfinition des marchs publics

    Afin dviter les erreurs dinterprtation de ma part, le contenu de cette section est inspir et

    soutir du code des marchs publics Madagascar.

    La loi n 2004-009 portant code des marchs publics, dfinit les marchs publics comme

    tant des contrats administratifs crits conclus titre onreux avec des personnes publiques, ou

    prive par les personnes morales de droit public nomme Autorit contractante , pour rpondre

    leurs besoins en matire de travaux, de fournitures, de services ou prestation intellectuelles.

    Le statut de lAutorit contractante est clairement prcise dans larticle 3 du mme code,

    dont :

    LEtat et ses tablissements publics, les collectivits territoriales et leurs tablissements

    publics ;

    Toute entit publique ou prive bnficiant ou grant un budget de lEtat ou dune

    collectivit publique ou tout autre financement public ;

    Toute socit participation majoritaire de lEtat.

    En tendant plus loin, cette dfinition, les marchs publics constituent un procdure

    consistant rendre effective les projets de dpenses publiques vots dans le budget national.

  • 5

    Section 2 : Les types de marchs publics

    Les diffrents types de march public ont t dfini sur la base des besoins de lEtat et de ses

    administrations dans leur devoir de fourni des biens et services au peuple. La dfinition dicte tout

    haut voque dj les 4 types de march public.

    2.1. Les marchs de travaux

    Ils consistent la ralisation de tous travaux de btiment ou de gnie civil pour le compte de

    lAutorit contractante. On peut citer comme exemple, la construction dhpital, la rhabilitation

    dune autoroute.

    2.2. Les marchs de fourniture

    Ces marchs consistent lacquisition de produits ou matriels soit par achat, soit par crdit-

    bail, par location ou location-vente.

    Lachat de fournitures de bureau, lachat de vhicules et lacquisition de matriels

    informatiques sont des exemples de march de fournitures

    2.3. Les marchs de services

    Les marchs de service ont pour objet la ralisation dune grande varit de prestation de

    service, tels que le service de transport, le service de nettoyage et le service de gardiennage.

    2.4. Les marchs de prestations intellectuelles

    Ils ont pour objet des prestations caractre principalement intellectuel, notamment le

    savoir-faire ou le professionnalisme du candidat, sans se soucier de ses moyens matriels ou sa

    capacit financire. Ils concernent les contrats de matrise douvrage dlgu, les contrats de

    conduction dopration et les contrats de maitrise duvre et les services dassistance informatique.

    Section 3: Les principes gnraux rgissant les marchs publics

    Dans le but dallouer optimalement les derniers publics, donc de rendre efficiente les commandes

    publiques, des principes gnraux cadrant le mcanisme de passation des marchs publics ont t

    aussi prescrits dans le code des marchs publics.

  • 6

    3.1. Le principe de libert daccs la commande publique

    Dans le cadre de ce principe, lintrt est dcarter toute forme de discrimination illgale de

    lautorit contractante vis vis des soumissionnaires. Tout intress remplissant les conditions

    requises de se porter candidat un march public a le droit de dposer son offre auprs de lAutorit

    contractante.

    3.2. Le principe dgalit de traitement des candidats

    Il vise traiter de mme manire tous les candidats et viter toute forme de favoritisme

    venant de lAutorit contractante. Il exige le respect de la mise en concurrence, donc, de fixer

    pralablement les rgles du jeu claires pour garantir la transparence. Les candidats doivent avoir les

    mmes connaissances et information, sur les conditions du march. Il en requiert, ainsi, que

    lAutorit contractante met au point un systme de communication performant assurant la

    divulgation temps convenable mais aussi temps opportun toute information sur les marchs

    publics et les conjonctures qui peuvent survenir au cours de la procdure de passation.

    3.3. Le principe de transparence des procdures

    Il exige ce que les procdures allant de la dtermination des besoins de lAutorit

    contractante jusquau choix de loffre la moins disant se droulent de faon transparente, rigoureuse

    et quitable.

    Sevtion 4 : Les acteurs concerns aux marchs publics et leurs rles respectifs

    Les acteurs concerns la passation des marchs publics se divisent en 3 parties bien

    distinctes, dont lAutorit contractante qui est ladministration publique lanant lappel doffre dun

    ct, et ceux qui rpondent lappel doffrent ou les soumissionnaires de lautre ct. Mais il y a

    galement lAutorit de Rgulation des Marchs Publics qui est institue pour une mission de

    contrle des activits de lAutorit contractante en matire de march public.

    4.1. Les divers intervenants dans le processus de la commande publique

    Lorganisation interne de lAutorit contractante est bien dfinit et harmonise pour viter toute

    forme denchevtrement de fonctions.

  • 7

    4.1.1. Organes de la commande publique

    La Personne Responsable des Marchs Publics (PRMP)

    La PRMP est celle qui a le pouvoir de choisir le mode de passation des marchs. Elle

    prside la commission dAppel dOffre dans lvaluation des offres soumises et choisit loffre

    value la plus avantageuse.

    La PRMP est celle qui reprsente lAutorit contractante la signature du contrat

    dapprobation de lattribution du march au soumissionnaire retenu.

    Tel est ce qui est dit dans lalina II et III de larticle 5 du code des marchs publics sur la

    personnalit de PRMP : En labsence de dlgation spcifique, la Personne Responsable des

    Marchs Publics est :

    Pour lEtat, le Chef dinstitution ou le Ministre ordonnateur comptent au regard du

    dpartement ministriel destinataire du march ;

    Pour les Provinces Autonomes, le Chef de lexcutif de la province ;

    Pour les rgions, le Chef de rgion ;

    Pour les communes, le Maire ;

    Pour les tablissements publics, le directeur de ltablissement public.

    Pour certaines catgories de communes, dfinir par voie rglementaire des mesures

    dassistance technique dans le processus de gestion des marchs publics peuvent tre mise en place.

    La PRMP peut dlguer ses pouvoirs une ou plusieurs Personnes Responsables des

    Marchs Publics dlgues aprs accord de lAutorit contractante. Des Personnes responsable des

    Marchs Publics dlgues spcialises par secteurs peuvent galement tre institues.

    Unit de Gestion de Passation des Marchs (UGPM)

    Cest un service plac sous la responsabilit de la PRMP. Ses tches consistent en la

    programmation et la dtermination des besoins, prparer matriellement la procdure de passation,

    notamment la prparation des Dossiers dAppels dOffre et llaboration des avis dappel doffre

    ainsi que de leur publication.

    La Commission dAppel dOffres (CAO)

    Elle est prside par la PRMP et est responsable de la tenue douverture des plis de

    candidature la date et heure limite de dpt doffre. Elle est galement charge du contrle de

  • 8

    conformit et de lvaluation des offres et peut faire ainsi une proposition dattribution ou une

    dclaration dun appel doffre infructueux1.

    4.1.2. Acteurs budgtaires et financiers

    Le Gestionnaire dActivits (GAC)

    Il dfinit les besoins du service et les regroupes selon leur homognit2.

    Le Service Oprationnel dActivits (SOA)

    Il identifie, recense et encadre le GAC dans la dtermination des besoins du service.

    LOrdonnateur Secondaire (ORD SEC) :

    Lordonnateur secondaire est celui qui effectue lvaluation estimatif des besoins. Il procde la

    programmation des engagements et signe ainsi que notifie le bon de commande.

    Le Comptable public

    Il procde au paiement de la dpense.

    4.2. LAutorit de Rgulation des Marchs Publics (ARMP)

    LARMP est constitu de deux (2) entits distinctes indpendantes :

    Le Comit de Rgulation et de Recours :

    Il jouit dune autonomie financire et administrative. Comprend des reprsentants de ladministration, du secteur priv et de la socit civile. Il est charg de rguler et de rglementer les diffrends n matire dattribution des marchs publics.

    La Commission Nationales des Marchs(CNM)/ Commission Rgionale des Marchs (CRM) :

    Elle est charge de contrler les marchs publics. Plus prcisment, elle est charg de rassembler et

    analyser les donnes relatives aux aspects conomiques de la commande publique et de rendre

    annuellement au Prsident de la Rpublique et au Parlement un rapport relatif aux conditions

    (1) Appel doffre infructueux : un appel doffre est dclar infructueux lorsquaucune offre na t remise lexpiration de la date limite de remise des offres, lorsquaprs valuation des offres , aucune dentre elles est recevable et quand, sagissent dun appel doffre restreint, une seule offre a t remise. (2) Homognit des produits se dfinie par leur caractristique propre et leur unit fonctionnelle

  • 9

    dapplication du code des marchs publics, au respect de ses principes directeurs ainsi que de ses

    recommandations pour amliorer la commande publique.

    4.3. Cocontractants de lAdministration

    Ce sont les fournisseurs, les entrepreneurs et les experts locaux et trangers au cas o lappel

    doffre soit international, rpondent lappel doffre. Les soumissionnaires pour assurer la

    recevabilit de son offre doit satisfaire toutes les conditions requises dans le DAO. Les conditions

    peuvent porter sur des critres techniques, financier, judiciaire mais peuvent ne sagir que

    seulement du savoir-faire du candidat quand il est question dun march de prestation intellectuelle.

    Une autre condition primordiale est aussi impose au candidat pour que son offre soit

    classe parmi les offres acceptables. A part le fait que son offre soit conforme pour lessentiel au

    DAO, le candidat doit fournir une garantie de soumission, sauf lorsquil sagit des marchs de

    fournitures simples et des marchs de prestation intellectuelle.

    La valeur de la garantie de soumission doit tre mentionne dans le DAO, mais en principe,

    elle varie de un deux pour cent du montant prvisionnel du march.

    LAutorit contractante exige la garantie de soumission pour viter la remise doffre non

    srieuse qui serait retir avant la fin du processus de la slection de lattribution, entrainant

    lannulation de la procdure. Elle est libre la date dexpiration pour les candidats non retenus.

    Par ailleurs, pour lattributaire, la garantie de soumission lui sera remise lorsquil fournira

    lAutorit contractante la garantie dexcution3.

    (3) Cf. louvrage de Jean Jacques Lecat, Passation des marchs publics : Guide de lutilisateur sur les marchs publics,

    p.70, Aot 2006

  • 10

    CHAPITRE II : APPROCHE THEORIQUE DE LA CORRUPTION SUR LA PASSATION

    DES MARCHES PUBLICS

    Section 1: Dfinition des concepts relis la corruption sur la passation

    des marchs publics

    Il est indispensable de dfinir ce quest la corruption ainsi que les autres concepts qui sy

    rattachent pour mieux cerner lobjet de cette tude, dont la corruption sur la passation des marchs

    publics.

    1.1 Dfinition de la corruption

    La corruption est lengagement dun agent public agir contre son devoir pour satisfaire des

    intrts personnels ou privs4.

    Telle est si on peut le dire une dfinition simple et troite de la corruption dans le cadre de

    notre analyse. Mais sous une vision plus largie, la corruption est une action malsaine qui induit

    laltration de la puret et des bonnes murs.

    Born dans le cadre du secteur public, il existe 2 catgories de corruption : il y a la petite

    corruption administrative et la grande corruption.

    I.2. Dfinitions de la petite et grande corruption:

    La catgorisation de la corruption au sein de ladministration publique sest faite sur la base

    de la somme mises-en en jeu, notamment, des pots de vins verss et de fonds publics dtourns.

    La petite corruption concerne labus de pouvoir des fonctionnaires qui demandent aux

    administrs plus que ce quils doivent pour leur fournir en service public. Elle dsigne galement le

    fait de verser les des pots de vins aux administrateurs publics afin dacclrer les procdures

    administrative ou de contourner les termes et rglementations. Affect aux marchs publics, la

    petite corruption concerne les actes frauduleux entre soumissionnaire corrupteur et agents publics

    corrompus sur la passation des marchs locaux peu importants, notamment des marchs des

    fournitures.

    La grande corruption sagit du dpouillement des fonds publics abusifs de la part des

    agents de lEtat et qui sont souvent les hauts responsables administratifs ou des lites politiques.

    (4) Dfinition du terme Corruption tire de louvrage de lOCDE traitant la corruption sur les marchs publics

  • 11

    La grande corruption, donc, touche les marchs publics de grandes envergures dont lappel

    doffre peut tre port internationale tels que les marchs de travaux.

    Section 2 : Approche thorique de la corruption sur la passation des

    marchs publics

    Dans cette section, le but est de mettre en relief les thories existantes avec la ralit

    constate.

    On essayera de prouver que la pratique corruptive au sein du secteur public notamment sur

    la passation des marchs publics a une explication plausible.

    Certes, le dveloppement dune notion repose sur trois facteurs essentiels dont le facteur

    technique, le facteur politique et le facteur institutionnel. Le flau tudi, dont il est question ici

    touche les facteurs institutionnel et politique notamment il outrave le principe de la bonne

    gouvernance. Cependant, le choix thorique que lon essaye de connecter lobjet de notre tude va

    sincliner vers lapproche des conomistes institutionnels et des conomistes de choix publics

    .

    2.1. Approche thorique de la corruption selon la thorie des conomistes

    institutionnels

    Le mrite de linstitutionnalisme se porte sur le fait que ce courant de pense brisait la

    routine classique qui a dfinit lconomie comme tant uniquement une science des richesses

    matrielles pour tourner les projecteurs vers les institutions. Les approches institutionnalistes

    accordent plus dimportance aux aspects social et culturel, qui au lieu de se focaliser sur les facteurs

    purement objectifs considrent que lconomie est un sujet des agents conomiques avec une

    conscience et appartenant des communauts par lesquelles ils ont hrit, en partie leur caractre

    ou leur personnalit.

    Veblen dfini linstitution comme un mode ou une habitude de penser. La corruption, mme

    portant atteinte aux bonnes murs, touches la moralit et aux actions de lhomme, et est donc une

    institution.

    Les institutions ont comme caractre dtre en inertie relative lgard de lvolution

    sociale. Cela veut dire que lvolution sociale entrane une rnovation des institutions ; les

    institutions hrites du pass ne sont plus totalement adaptes aux conditions du prsent.

    En se basant sur la situation des Pays en voie de dveloppement, de Madagascar

  • 12

    spcialement, le contexte socio-conomique actuel est caractris par la faiblesse du systme

    ducatif ; peu dlve arrive achever leurs tudes jusqu un niveau suprieur, par linstabilit du

    systme pratique induisant des crises politiques et conomiques rptitives, par la floraison du

    secteur informel et par lingalit sociale o les riches ne cessent de senrichir et les pauvres vivent

    dans la perptuelle pauvret. Ce constat prouve que la mconnaissance des citoyens de leur droits

    et des rgles rgissant les affaires publiques, linstabilit politico-conomique plaant le peuple

    dans la mfiance et dinscurit stimulent lesprit opportuniste et le principe denrichissement de

    rapide, sont tant de facteur encouragent la corruption. Cela dit, la corruption a pu envahir le secteur

    public, notamment sur la passation des marchs publics parce que les fonctionnaires, les politiciens,

    le secteur priv et les citoyens eux-mmes lont donn vie.

    Cependant, le dfi dradiquer la corruption sur le secteur public est difficile accomplir

    pour ne pas dire illusoire. Selon Von Hayek, lordre spontan, Cest dire, les institutions abstraites

    et complexes inconsciemment tablis sans aucune organisation ni rglement, telle que la corruption,

    dpasse lEtat. La corruption est une pratique courante et volontaire de presque la majorit des

    gens ; procder la lutte contre ce flau ne demeure pas au simple mise en place de contrle, de

    rglements et de sanctions y affrents puisque si ctait le cas, le problme serait dj gr par

    lEtat.

    La corruption ne peut saltrer que lorsque la justice devient un ordre spontan, c'est--dire,

    un principe ancr dans le monde de penser et dans laction de la majorit sans que les autorits

    tatiques y imposent. Or, selon North Douglas, un autre institutionnaliste, les changements

    institutionnels sont la fois graduels et progressifs. Autrement dit, le changement des modles

    mentaux repose sur plusieurs paramtres dordre naturel et seffectue sur le long terme.

    2.2. Approche thorique de la corruption sur la passation des marchs

    publics selon le courant nolibral

    Les nolibraux sont rputs pour leur ide de connecter les principes microconomiques,

    notamment la rationalit des agents du secteur marchand aux comportements des agents situs dans

    des sphres non marchands, telles que les sphres de la sant, de la justice, de lducation et mme

    du mariage ;

    Partant de lanalyse cot-bnfice de Gary Becker qui postule quun individu avant de se lancer

    dans une action, value quels sont les cots qui en dcouleront et quels sont les avantages esprs?

    Alors si les avantages esprs sont suprieurs aux cots, lagent sera dlibr deffectuer laction.

  • 13

    Les cots peuvent tre montaires ou non montaires. Ils peuvent sagir du prix de laction

    proprement dit, additionn des opportunits que lindividu rate en effectuant laction. Le cot peut

    aussi touch la conscience de lagent. Par contre, les avantages les rsultats bnfiques esprs

    suite laccomplissement de laction.

    Cette analyse de Becker assimile lobjet de notre analyse, nous amne dire que lagent

    public et le corrupteur engageront une relation corruptive ds lors que la valeur de lillgalit

    domine celle de lhonntet. La valeur de lillgalit est ici pour le fonctionnaire le montant des

    pots de vin quil recevra ou la valeur des fonds quil dtournera.

    Pour la corrupteur la valeur de lillgalit est le gain quil espre recevoir en ayant obtenu le

    march.

    Par contre, la valeur de lhonntet pour lagent public est premirement la sauvegarde de sa dignit

    et la tranquillit de sa conscience. Deuximement, il a lassurance de recevoir convenablement son

    salaire et na aucun risque dtre licenci ou port en justice.

    La valeur de lhonntet pour le soumissionnaire, au cas o il recevra le march sans politique

    illicite, le gain quil en percevra additionn de la valeur des pots de vin quil sest abstenu de verser.

    Cela dit, plus le salaire des fonctionnaires sont bas plus ils seront enclin corrompre. Or

    plus les fonctionnaires sont en tat de vulnrabilit plus les corrupteurs auront moins dhsitation

    pour proposer des pots de vin.

    Lampleur de sanction joue aussi sur la dcision des fonctionnaires corrompre ou non. Si les

    sanctions sont moindres face la valeur de lillgalit, alors ils vont prendre le risque denfreindre

    la loi sur la passation des marchs publics.

    Dans le mme courant de pens mais en transposant le principe de rationalit des agents

    conomiques sur le sphre politique, James Buchanan a avanc la rflexion suivante : comment se

    fait-il que les politiciens qui dans la sphre priv poursuivaient des intrts personnels, arrivs sur le

    champ public ne penseraient qu lintrt commun ?

    Selon cet auteur nolibral, les politiciens satisfont leurs lectorats justes pour maintenir sa position

    de pouvoir.

    Les citoyens nexerceront aucune pression vis--vis de lautorit tatique si les services et

    biens publics amliorent leur bien etre. Donc les dpenses publics seront surtout axes pour les

    prestations qui satisfont les groupes de pression susceptibles de renverser le pouvoir.

  • 14

    PARTIE II : ETUDE DE L'IMMIXTION DE LA CORRUPTION

    SUR LA PASSATION DES MARCHES PUBLICS

  • 15

    La corruption est d' ordinaire, considre comme un phnomne abstrait, difficile matriser. C' est

    l' une des ides soutires des approches thoriques prcdemment faits. Mais le caractre subjectif

    d'un phnomne ou d' une chose ne doit pas constituer un dtail dcourageant les initiatives de le

    traiter de plus prs. D'o l'intrt de cette partie analyser , aprs avoir dcrit le mcanisme de la

    passation des marchs publics, les issues de pntration de la corruption tavers les tapes de la

    passation.

    CHAPITRE I : LE MECANISME DE PASSATION DES MARCHES PUBLICS

    Dans le mcanisme de passation des marchs publics se chemine bon nombre dtapes ayant

    chacune son importance que mme si une dentre elles est saute, la procdure perdra sa rigueur.

    Par ailleurs, le choix du mode de passation du march ne peut se faire sans avoir parcouru

    une tape prliminaire de mcanisme de passation, et la dmarche des procdures restant y

    dpendra. Cest la raison pour laquelle, dans la prsente section, les diffrentes tapes successives

    suivre dans la passation des marchs publics seront dcrites de manire globale, avant dnumrer

    les types de mode de passation des marchs.

    Section 1 : Description des tapes suivre dans la passation des marchs publics

    1.1. La dtermination des besoins et estimation de leur valeur

    Avant tout dmarche lappel doffre, la dtermination des besoins fut une tape prliminaire et

    la satisfaction des prestations values fait lobjet des processus de passation. Lvaluation des

    besoins seffectue, premier temps, de manire globale,. Par la suite, les besoins sont repartis en

    groupes aprs analyses technique, conomique et financire de lUGPM, qui dcidera en combien

    de type et dans quel type de marchs les groupes doivent tre classifis. Sur ce, la dtermination et

    la valorisation montaire estimative des besoins pour chaque type de march sont soumises des

    techniques et rglement rgis dans la code des marchs publics. Voici ce qui est dit dans larticle 14

    de ce code :

    En ce qui concerne les travaux, est prise en compte la valeur globale des travaux se

    rapportant une mme question portant sur un ou plusieurs ouvrage(s). il y a opration de travaux

    lorsque la PRMP dcide de mettre en uvre dans une priode de temps et dans un primtre

  • 16

    dlimit un ensemble de travaux caractris par son unit fonctionnelle ou technique ou

    conomique

    En ce qui concerne les fournitures et les services, il est procd une estimation sincre

    de la valeur totale des fournitures ou des services qui peuvent raisonnablement tre considrs

    comme homogne soit en raison leurs caractristiques propres, soit apure quils constituent une

    unit de fonctionnelle. Pour les marchs dune dure infrieure ou gale un an, la valeur totale

    mentionne ci-dessus est celle qui correspond aux besoins dune anne.

    En ce qui concerne les marchs comportant des lots, est prise en compte la valeur estime

    de la totalit des lots.

    1.2. Le choix du mode de passation des marchs:

    Les besoins tant dtermins, la nouvelle proccupation est le choix du mode de passation,

    faut-il passer un appel doffre ouvert ou passer dautre alternative ? La rponse en repose sur la

    nature des besoins qui se dlimite par leurs montants et leurs attributs spcifiques.

    Mais logiquement, le choix dpend du montant des prestations qui est comparer aux seuils

    dtermins par voie rglementaire. Si le montant est suprieur ou gal au seuil, lappel doffre doit

    suivre les rgles formelles de la concurrence. Sinon, la PRMP peut choisir dautres dis positives tels

    que la consultation restreinte de fournisseurs ou faire un appel doffre restreint.

    Par ailleurs, en dpit de la capacit de lAutorit contractante prvoir en avance les besoins

    pour lanne venir et les planifications oprationnelle et rglementaire y affrentes; elle ne peut

    tout de mme connatre les conjonctures et vnements opportuns qui peuvent surgir dans la priode

    en cours dexcution des dpenses publiques et qui contraint lAutorit tatique effectuer dautres

    dpenses et donc dautres appels doffres. Ces faits ou vnements alatoire jouent aussi beaucoup

    sur le choix du mode de passation, surtout lorsque les prestations doivent tre rapidement fournies.

    Cest ce qui pousse la PRMP opter pour le mode de passation restreint ou le march de gr gr.

    1.3. Les prparations matrielles de procdures de passation

    Le mode de passation tant choisi par la PRMP, lUGPM soccupe de toutes les prparations

    matrielles dont ltablissement (et la publication) de lavis gnral de passation de marchs ainsi

    que llaboration des dossiers dappel doffre.

  • 17

    1.4. Le Contrle priori de la planification du procdure:

    Mais sans agir la hte, les projets de DAO et davis dappel doffre sont transmis la

    commission des marchs pour contrle priori.

    1.5. Publication de lAvis d'Appel dOffres:

    Lorsque le DAO et les avis dappel doffre sont valids par la CNR ou CRM, on arrive la

    phase de publication officielle de lavis dappel doffre.

    Les rglements qui rgissent la publicit sont comports dans le code des marchs publics

    larticle 15 qui dit en grosso modo que :

    LAutorit contractante doit publier chaque anne n, un avis gnral de lensemble

    des appels doffres quelle prvoit de faire durant lexercice budgtaire.

    Chaque march pass par appel doffre est prcd dun avis spcifique dappel

    public la concurrence tabli conformment un modle fix par voie rglementaire.

    Tous les avis dappel doffre sont insrs la fois dans un journal spcialis de

    ladministration et dans au moins un journal quotidien de grande diffusion. Et les appels doffre

    porte internationale sont obligatoirement insrs dans un journal diffusion internationale.

    La publication de lappel doffre gnral pour tous les marchs publics doit se faire au plus

    tard le 30 Octobre de lanne n.

    Par ailleurs, pour lappel doffre ouvert, le dlai minimum de publication est de 30 jours

    avant la date de remise des offres pour les marchs financement local et de 45 120 jours pour

    ceux qui sont financs de lextrieur.

    Quant lappel doffre restreint, la publication pour les cas gnraux doit seffectuer au plus

    tard 30 jours avant la date limite de remise des plis, sinon, pour les cas durgence avre, le dlai

    minimum de publication est de 10 jours avant la date limite.

    Les rglements stricts sur la publicit, notamment sur les dlais de publication et la clart

    des DAO visent ce que les candidats aient suffisamment le temps de rflchir sur les appels

    doffre et den valuer leur aptitude soumissionner ou pas, mais aussi il vise ce que les citoyens

    prennent connaissances des projets de dpenses de lEtat.

    I.6. La demande d' claircissement ventuelle sur le DAO

    En outre, les soumissionnaires peuvent adresser une demande dclaircissement sur le DAO

    lautorit contractante avant le 6me jour prcdant la date limite de remise des offres. En

  • 18

    revanche, la rponse de lautorit contractante aux demandes de renseignement des candidats doit

    tre connue par tous les candidats.

    1.7. La remise de candidature des soummissionaires:

    Quant aux ventuels soumissionnaires, les offres doivent tre remises avant la date et lheure

    limite fixe dans le DAO et les candidats doivent sassurer de la confidentialit du contenu de leurs

    offres.

    1.8. La rception des plis:

    Au moment du dpt de candidature auprs de lautorit contractante, une secrtaire est

    charge de recevoir les offres, denregistrer la date et heure du dpt et la numroter suivant le rang

    de soumission de chaque dpositaire puis reporter le numro sur lenveloppe extrieur contenant

    loffre avant de la conserver dans un local ferm ou un coffre.

    Lenveloppe extrieur contenant loffre doit afficher le nom de lautorit contractante,

    ladresse de lautorit contractante, lidentification de lappel doffre et la mention Ne pas ouvrir

    avant la date et heure douverture des plis . A lintrieur de lenveloppe externe unique doit tre

    renferm une enveloppe contenant loriginal de loffre et portant mention original , une ou

    plusieurs enveloppe(s) renfermant les copies de loffre avec le mention copie . le nombre de

    copie est exig dans le DAO.

    Les possibilits par les candidats denvoyer leurs offres par voie postal ou lectronique sont

    mentionnes dans le DAO. Ils peuvent galement remettre leurs offres main propre auprs de

    lautorit contractante. En plus cette option donne la possibilit aux candidats de remettre les offres

    au dbut de la sance publique douverture des plis ; mais en tout cas pas aprs que le premier pli

    soit ouvert.

    1.9. La scance d'ouverture des plis:

    La sance douverture des plis est le moment o la CAO ouvre tous les plis dposs auprs

    de lautorit contractante ; alors on lit haute voix le nom de chaque candidat, le montant des

    offres, le montant de chaque variante, des rabais proposs et la prsence ou non de garantie de

    soumission et de toutes pices juges utiles. La sance pouvant tre assiste par tous les candidats

    leurs reprsentants.

    1.10. L'evaluation des offres

    Lvaluation des offres suit la phase douverture des plis,. Cest ltape laquelle, le CAO

    analyse une une, toutes les offres prononces devant louverture des plis. Elle en value leur

    conformit par rapport aux prescriptions du DAO, elle corrige les ventuelles erreurs de calculs et

  • 19

    classe de ct les offres non conformes pour lessentiel. Une offre nest pas conforme donc carte

    lorsquelle ne satisfait pas les lments essentiels prescrits dans le DAO. Labsence de garantie de

    soumission est aussi un critre de non-conformit.

    Par ailleurs, les offres retenues sont revrifies en dtail pour juger leur pertinence. Le mode

    dvaluation est clairement dfinit dans le DAO, notamment, il est bas sur le prix et les critres

    additionnels pralablement et obligatoirement ports la connaissance des candidats.

    1.11. Le projet d'attribution du march

    Cependant, le candidat occupant le 1er rang est celui jug ayant loffre la moins disante.

    Lautorit contractante a le devoir dinformer les candidats non qualifis.

    1.12. La transmission du projet de marchs la CNM/CRM:

    Mais avant la notification de loffre la plus avantageuse, lautorit de contrle effectue une

    vrification postriori de la qualification du candidat au vu des garanties techniques et

    professionnelle quil a soumises et de sa situation financire.

    1.13. Les procdure de notification du march

    Il faut transmettre le march au controleur financier de l'autorit contractante pour visa

    Si tout est en rgle, alors on passe la dernire tape du mcanisme de passation dont la notification

    du march. La notification concerne le rglement de toutes les formalits administratives et

    financires sur lapprobation de lautorit contractante lattribution du march. La PRMP signe le

    contrat et lenvoye au candidat slectionn. Au moment o le soumissionnaire reoit le contrat, il

    prend effet. La phase dexcution prcde la phase de passation.

    Tout le mcanisme que lon vient de dcrire concerne le mode de passation suivant les rgles

    formelles de concurrence.

    Section 2 : Les modes de passation de march public :

    Les modes de passation des marchs publics peuvent tre assimils aux types dappel

    doffre. Un appel doffre, la procdure laquelle une autorit contractante choisit loffre value en

    moins disante, sans ngociations, sur les critres objectifs pralablement portes la connaissance

    des candidats.

    La philosophie qui conduit la dfinition des modes de passation tenu compte des principes

    gnraux rgissant les marchs publics qui mettent en exergue la transparence, la libre concurrence

  • 20

    et dquit. De ce fait, il existe 4 modes de passation dont le choix de leur application dpend de

    ltendue des besoins qui sont lobjet du march, ainsi que de ka significativit spcifique des

    besoins vis--vis de lAutorit contractante.

    2.1. LAppel doffre ouvert

    Lorsque le montant des marchs dpasse le seuil fix par voie rglementaire, le mode

    dappel doffre doit tre ouvert. Tout candidat peut remettre une offre sil peut satisfaire les

    conditions requises dans le DAO.

    La publication de lavis spcifique dappel public la concurrence doit se faire 30 jours

    avant la date limite de remises des offres.

    Suivant la nature du march, lappel doffre ouvert peut seffectuer sous deux options :

    Appel d'offre ouvert avec pr-qualification

    Une premire valuation des offres sera faite sur la base des moyens humaines et matriels

    dont le soumissionnaire dispose, de sa capacit financire et enfin de ses rfrences relatives

    lexcution de prestations analogues celles qui constituent lobjet du march.

    Par la suite, le PRMP informe les candidats non qualifis et adresse par crit tous les

    candidats qualifis une invitation soumissionner et un DAO amliorant la date et heure limite des

    offres et adresse laquelle les offres doivent tre expdies. Louverture et lexamen des offres

    remises, ainsi que le choix de loffre value la moins disante seffectuent ensuite dans les mmes

    conditions que toute offre reu par appel doffre ouvert dcrit tout haut.

    Appel doffres en deux tapes

    Lorsque la priorit de lAutorit contractante porte sur le critre de performance, non

    spcification technique dtailles, le march peut se faire lobjet dune attribution 2 tapes.

    La premire tape consiste valuer les offres renfermant des propositions techniques, sans

    indication de prix, sur la base des principes gnraux de conception ou de normes de performance et

    sous rserve de prcision et dajustement ultrieurs dordre technique.

    Lors de la seconde tape, les candidats sont invits prsenter des propositions techniques

    dfinitives assorties de prix sur la base de DAO pralablement rvis par la PRMP.

    Les conditions de choix de loffre la moins disante sont les mme que lvaluation de toutes

    les offres reues par appel doffre ouvert.

  • 21

    2. 2. Appel doffre restreint

    Lappel doffre est dit restreint lorsque seuls peuvent remettre des offres les candidats que la

    PRMP a dcid de consulter. LAutorit contractante doit au moins consulter 3 candidats. Il ne peut

    tre procd un appel doffre restreint que sur proposition de la PRMP et aprs avis de lARMP

    dans les cas suivantes, lorsque :

    Le montant estim du march est infrieur un seuil fix par voie rglementaire ;

    En cas durgence avre ;

    Les prestations objet du marchs revtent un caractre confidentiel ;

    Il sagit de faire excuter des prestations en lieu et place dun prestataire dfaillant ;

    Seul un petit nombre dentreprise sont susceptibles dexcuter le march.

    2.3. March de gr gr :

    Les marchs sont dits de gr gr lorsque la PRMA engage directement les discussions qui lui

    paraissent utiles et attribue ensuite le march un candidat pr identifi lavance. Il ne peut tre

    pass de march de gr gr que dans les cas suivants :

    Pour les marchs portant sur des prestations devant tre tenues secrtes.

    Pour les marchs, qui, aprs appel doffre, nont fait lobjet daucune offre ou pour

    lesquels il na t propos que des offres irrecevables ou inacceptable, et sous rserve que la

    condition initiale du march concern ne se trouve pas modifies.

    Pour les marchs, qui, aprs appel doffre, ont fait lobjet dun dsistement immdiat du

    candidat retenu, et sous rserve que la seconde offre value la moins disante puisse tre accepte.

    Pour les marchs pour lesquels lurgence imprieuse rsultant de circonstances invisibles

    pour lAutorit contractantes nest pas compatibles avec les dlais exigs par les procdures dappel

    doffres, et notamment lorsquil sagit de faire excuter des prestations en lieu et place dun

    prestataire dfaillant ou encore lorsquil est question de faire face des situations durgence

    imprieuse relevant din catastrophe naturelle ou technologique.

    Pour les marchs destins rpondre des besoins, qui, pour des raisons tenues la

    dtention dun droit dexclusivit, ne peuvent tre satisfaite que par une prestation dtermine.

    Pour les prestations dont en raison des considrations conomiques et sociales,

  • 22

    lexcution peut tre confie une entit agre, condition que le montant de estim des

    prestations soit infrieur soit infrieur un seuil fix par voie rglementaire.

    Pour des prestations qui compltent celles ayant prcdemment faits lobjet dun premier

    march excutes par le mme titulaire ; le recours aux marchs complmentaires nest possible

    qu la condition que le march initiale ait pass selon la procdure dappel doffre s et pour des

    prestation qui ne figurent pas dans le march initialement conclu mais qui sont devenus

    ncessaires, la suite dune circonstance imprvus et extrieur aux parties, la bonne excution des

    prestations et quelles ne peuvent tre techniquement ou conomiquement spare du march

    principal.

    2.4. Consultation restreinte de fournisseurs

    Montant estimatif des marchs de travaux, de fournitures ou de services infrieur un

    certain seuil fix par voie rglementaire

    Consultation restreinte dau moins trois prestataires par une lettre dinvitation (description

    des lments inclure dans le prix)

    Attribution de la commande au prestataire, fournisseur ou entrepreneur ayant loffre la

    moins disante.

    Il a t ncessaire de dcrire clairement les diffrents chellons du procdure de passation de

    marchs publics, et aussi de parler un peu de la phase dexcution pour avoir une bonne

    comprhension du chapitre suivant, dont les aspects de manifestation de la corruption.

  • 23

    CHAPITRE II : MANIFESTATION DE LA CORRUPTION SUR LA PASSATION DES

    MARCHES PUBLICS

    La valeur des marchs publics ne sont pas comparables aux transactions ordinaires et

    courantes passes entre les agents conomiques. Elles sont dune grande somme et contribuent

    beaucoup au PIB national. Dailleurs, cest la raison pour laquelle les marchs publics constituent

    une cible particulire de la corruption. A cet effet, la tentation occulte pousse les personnes

    malsaines aptes avoir affaire aux marchs publics dployer tous leurs moyens et user de leur

    pouvoir pour recevoir des pots de vins ou directement saccaparer de manire illicite une partie des

    devises publics destins satisfaire lintrt commun5.

    La morale est mise de ct face au flux financier considrable en jeux et des stratagmes

    ingnieux sont planifis minutieusement pour dtourner les rgles lgales rgissant la passation du

    march.

    Lobjectif de ce prsent chapitre est de montrer comment , en dpit des rgles et techniques

    en vigueur sur les marchs publics qui savrent tre rigoureux dcrits tout haut, la corruption

    parvient-elle encore perturber le mcanisme de passation des marchs.

    Section 1 : Description dtaille de la corruption sur chacune des tapes de la

    passation des marchs

    Suite aux descriptions du mcanisme de la passation des marchs publics et des modes de

    passation effctue prcdemment, le tableau suivant montre les risques de mauvaises pratiques sur

    chaque phase du cycle du march.

    (5) Voir les explications sur les contenus des pactes de corruption tablies par lOCDE, Corruption dans les marchs

    publics : Mthodes, acteurs et contre-mesures , pp. 47-55, 2007.

  • 24

    Tableau n 01: Mauvaises pratiques surveiller et indicateurs possibles contexte

    malgache

    PHASE DU

    CYCLE DU

    MARCH

    MAUVAISE PRATIQUES

    INDICATEURS POSSIBLES

    Planification des

    marchs

    Saucissonnage des marchs

    Prsence de marchs similaires qui auraient pus tre

    regroups dans le plan de passation des marchs

    Frquence de lutilisation de la consultation de fournisseur par lacheteur comparativement aux appels doffres

    Les budgets estims sont situs trs prs des seuils et

    sont juste en dessous des seuils obligeant lappel doffres

    Sous-estimer les budgets pour passer

    sous les seuils de contrle priori par

    la Commission Nationale des Marchs

    ou pour viter des appels doffres concurrentiels.

    La frquence des demandes de rallonge budgtaire pour

    les marchs de lautorit contractante.

    Les budgets estims sont situs trs prs des seuils de

    revue priori soit juste en dessous

    Prparation des

    Dossiers dappel doffres et des dossiers de

    consultation

    Manipulation des spcifications

    techniques afin daligner le march sur un soumissionnaire en particulier.

    (Lavantager)

    Profilage des spcifications techniques. Loffre technique reue du soumissionnaire prsente presque exactement

    les mmes spcifications que celles stipules dans le

    DAO.

    Prsence de spcification trs prcises et dtaills et non

    pertinentes aux besoins du march.

    Complexifier ou calquer les critres de

    qualifications sur les capacits dune socit en gnral

    Prsence de critres de qualifications hors de commun et

    inutiles la nature du march.

    Profilage des critres sur les quipements, ressources,

    matriel, expriences dune socit. Comparaison entre les critres et le CV de lentreprise.

    Le ratio doffres juges non-conforme (rejetes) pour cause de documents qualificatifs incomplets sur nombre

    doffres reues

    Publicit

    Publication minimum mais peu

    efficace afin de rduire la comptition.

    Publication de trs courte dure dans les journaux les

    jours de faible tirage (lundi et mardi par exemple)

    Publication dans des journaux o le lecteur type nest pas intresse par les marchs publics.

    Impression de mauvaise qualit, publicit difficile lire.

    Le nombre de DAO vendu

    Fixation dun prix trs lev pour le DAO afin de dcourager les

    soumissionnaires venir lacheter.

    Prix suprieur 200 $

    Prix suprieur au cots dimpression et de manutention du DAO.

    Produire un affichage interne tardif,

    antidat, trompeur ou peu visible pour

    rduire la concurrence.

    Analyse de laffichage interne et prsence dun affichage interne disparate, non centralis, prim, confus, peu

    visible. Non organis correctement pour assurer la

    transparence et clart.

  • 25

    Prparation dune publicit confuse afin dinviter les soumissionnaires communiquer personnellement avec

    lacheteur pour clarification.

    Nom de lacheteur et numro de tlphone prsent dans la publicit.

    La publicit est vide dinformation, elle ne permet pas au soumissionnaire de dcider directement aprs lecture sil achte le DAO ou non. Sil peut participer ou non lappel doffres.

    Pas de renseignements sur lenvergure du march et sur les qualifications requises dans la publicit.

    Soumission

    Remettre des DAO incomplets aux

    soumissionnaires non souhaits et

    remettre un DAO complet au

    soumissionnaire favori.

    Prsence dune seule offre conforme

    Le ratio doffres juges non-conforme (rejetes) pour cause de documents qualificatifs absents sur nombre

    doffres reues

    Le nombre de DAO achet sur le nombre doffres reues

    Prsences de nombreuses demandes dclaircissement sur les conditions du DAO par les soumissionnaires.

    Envoyer le DAO avant laffichage officiel du march au soumissionnaire

    favori pour ensuite utiliser une priode

    de soumission trs courte sur un

    march complexe. Rsultat,

    impossibilit de prparer une offre de

    qualit pour les autres

    soumissionnaires dans les dlais.

    Nombre doffres reues sur nombre de DAO achets

    Nombre important doffres de mauvaise qualit, brouillon et souvent non-conforme.

    Allonger les dlais du processus de

    prqualification volontairement pour

    augmenter les communications

    informelles et ainsi les possibilits

    doffre de pot-de-vin.

    Nombre de demandes dclaircissement sur la prqualification

    Le nombre de jours pour raliser le processus de

    prqualification sur les dlais habituellement ncessaire

    pour produire la prqualification.

    Crer lobligation de visiter des sites trs reculs gographiquement et non

    pertinent au projet

    Prsence dune obligation de visite de lieux pour des marchs de fourniture standard ou pour un march de

    prestations intellectuelles.

    Prsence dune visite de site obligatoire lorsquelle aurait

    pu tre facultative pour un march de travaux peu

    complexe.

    Omettre dorganiser une visite formelle des lieux pertinente pour la

    ralisation dun march de travaux complexe. Paralllement, le

    soumissionnaire favori est invit

    informellement visiter les lieux.

    Aucune visite facultative ou obligatoire organis par

    lautorit contractante pour un march de travaux important.

    Faire obstruction la vente des DAO.

    Ils sont non disponible, on fait attendre

    les gens, on change ladresse qui tait mentionne dans la publicit,

    dmnagement du service dans un

    autre difice, adresse confuse, etc.

    Nombre de DAO vendus dans le registre par rapport la

    norme pour un march similaire.

    Crer une confusion entre lendroit Des adresses confuses, non prcises, sans dtails sont

  • 26

    pour la rception des plis et louverture des plis

    indiques dans les DPAO.

    valuation

    Abuser du droit dannuler un march ou de ne pas donner suite car le moins-

    disant nest pas le soumissionnaire favoris.

    La dclaration dannulation de la procdure et les raisons voques sont peu prcises et viennent au moment o

    lattribution aurait due tre proclame. Justification en invoquant lintrt gnral, un changement de besoins, etc.)

    Dclarer un appel doffres infructueux car le moins-disant nest pas le soumissionnaire favoris.

    Toutes les offres sont valu non conformes.

    Utiliser la demande dclaircissement lors de lvaluation pour entrer en contact avec le soumissionnaire le

    moins-disant afin de ngocier une

    commission.

    Prsence dune demande dclaircissement sans pertinence avre, adresse au moins-disant.

    Briser la confidentialit du processus

    dvaluation afin dorganiser une entente illicite collusoire. Le

    phnomne du va-et-vient pendant

    lvaluation.

    Le nombre de jour pour valuer les offres en tenant

    compte du nombre doffres reues, de la complexit du march et de le nombre de jour planifi dans le CAPM.

    Le nombre de jour est trop lev.

    Interprter, manipuler les critres

    prvus ou encore introduire de

    nouveaux critres non prvu dans

    lvaluation des offres.

    Prsence de divergences marques entre les rsultats

    individuels des membres de la commission dvaluation.

    mission de rserves de certains valuateurs dans le PV

    de la sance dvaluation.

    Existence de divergences entre les critres dvaluation

    des DPAO et ceux utiliss pour raliser lvaluation.

    Attribution

    Dcourager le moins-disant pour

    attribuer le march au soumissionnaire

    favoris qui est deuxime.

    Les dlais (lenteur) entre lattribution, visa du contrle financier, la notification et lordre de service

    Le march est vis mais non approuv par lautorit contractante.

    Le second signe le march et non le moins-disant.

    Ngocier une entente collusoire

    lattribution, triparties (moins-disant, deuxime et acheteur):

    Le moins disant ne signe pas le march, ne dpose pas la

    garantie de bonne excution dans les dlais et cela sans

    raison. Il y a aussi un cart de prix marqu entre le

    premier et le deuxime.

    Le processus de post-qualification nest pas fait ou et fait de faon trs

    succincte. Lacheteur ferme les yeux sur des dclarations douteuses, des

    documents qui semblent falsifis, etc.

    Le processus de post qualification est trs peu dcrit dans

    les PV et dans le rapport dvaluation.

    Accepter des livraisons fantmes

    Inspection physique des lieux obstrue et des fournitures

    aussi.

    Les quantits livres comparativement aux quantits

    prvues ne sont pas gales

  • 27

    Excution

    Non prsence des personnes requises pour conduire la

    rception, signature dans le PV de rception, le

    bnficiaire ou lutilisateur ne la pas sign.

    Obstruer la rception pour demander

    pot-de-vin

    Dlai marqu entre livraison prvue et la rception

    proprement dite, caus par la responsabilit de lautorit contractante.

    Non prsence des personnes requises pour conduire la

    rception, signature dans le PV de rception, le

    bnficiaire ou lutilisateur ne la pas sign.

    Retarder les paiements volontairement

    pour exiger des contreparties

    Dlai entre remise des factures et paiements au titulaire

    du march.

    Accepter des dviations aux

    obligations contractuelles en change

    dune contrepartie. (Collusion)

    Entreprise black-liste sans pour autant avoir appliqu

    des sanctions financires.

    Retard de livraison sans application des pnalits

    prvues.

    Divergences marques en termes de qualit dans le PV

    de rception non sanctionn par des pnalits.

    Acceptation de remplacer du personnel cl du consultant

    par du personnel moins qualifi.

    Multiplier les avenants en phase

    dexcution. Collusion entre lacheteur et le soumissionnaire. Le

    soumissionnaire favoris brise les prix

    pour gagner le march et sorganise avec lacheteur pour rcuprer la perte et le profit grce des avenants lors de

    lexcution.

    Comparer : Le prix rel (au dessus du budget) vs. Prix de

    loffre (au dessous de budget) vs. Le budget

    Consultant : contrat au temps pass. Dlai prvu dans la

    proposition technique comparativement au dlai rel

    dans lexcution de la mission

    Avenant trs cher pour ajout trop prvisible aux TDR,

    Quantit, module

    Source: Rapports des activits de l' ARMP en 2010

    Section 2 : Les infractions lies la corruption sur la passation des marchs publics

    Dans les lignes qui suivent, nous allons voir quelles sont les autres formes dinfractions

    relies la corruption sur la passation des marchs publics6 et que nous allons prendre en compte

    dans la suite de notre analyse.

    2.1. Le favoritisme:

    Le favoritisme ou octroi davantage injustifi est une figure de corruption rput la passation

    des marchs publics. Dans cet aspect du flau en question, lagent public lui-mme est la source du

    mal en outravant le principe dgalit de traitements des candidats.

    (6) Informations recueillies sur le rapport de mission de Contrle a posteriori ralise par lARMP en 2013.

  • 28

    Le responsable du march en ayant une relation amicale ou particulire avec lun des candidats

    est favoriser ce dernier et effectue des manigances illgales afin de manipuler le mcanisme de

    passation. Profitons de sa position, il contourne les rgles internes en matire de march public pour

    masquer sa pratique illicite. Il peut aussi sagir dun sentiment de patriotisme de la part de la PRMP

    en essayant de favoriser les entreprises locales en concurrence avec des candidats trangres.

    2.2. Les pots-de-vin

    Les pots-de-vin dsignent la somme dargent salle que le corrupteur verse son responsable de

    passation en espoir dobtenir une faveur spciale.

    Les candidats malveillant en se sacrifiant de payer lagent public espre en contrepartie accder

    des informations confidentielles pour affiner son offre ou influencer le processus dvaluation des

    offres ou galement pour avoir plus dassurance par rapport sa position au cas o dautres

    candidats ont dj aussi pay lagent public.

    2.3. Le conflit dintrt

    Dans cette forme de corruption, le responsable du march se trouve dans une position de juge et

    partie. Il fait partie du pouvoir adjudicateur mais en mme temps il est apprhend suivant son sens

    propre est la confrontation entre lintrt individuel de lagent public et lintrt commun quil a le

    devoir dassurer.

    Les rglements rgissant la passation des marchs publics stipulent clairement que le

    soumissionnaire ne doit avoir en aucun cas lien particulier avec le PRMP et exclusivement ne doit

    avoir un intrt commun avec lui. Mais les cas contraires ont des fortes probabilits de se produire

    vue que les responsables des marchs publics sont dans la plupart des temps de personnes avec

    beaucoup de connaissance et de prestige.

    Si on s'est efforc d'voquer ces concepts, car il est invitable de ne pas parler du favoritisme

    et du conflit d' intrt quand l' objet de l'tude est la corruption sur la passation des marchs publics.

    D' ailleurs, ils ont t dj voqu mme si c'tait de manire tacite travers les parties prcedente,

    et ils toucheront galement la partie qui suit, dont les impacts de la corruption sur la passation des

    marchs publics.

  • 29

    PARTIE III: IMPACTS DE LA CORRUPTION SUR LA

    PASSATION DES MARCHES PUBLICS DANS L'ECONOMIE

    NATIONALE ET MESURES D'ATTENUATION DES RISQUES

    CORRUPTIVES SUR LE MECANISME DE PASSATION

  • 30

    A travers cette dernire partie, l'on jugera la significativit de la corruption sur la passation des

    marchs publics l'gard des affaires de l'Etat, qui est la proccupation majeure de cette tude.

    L'on ne terminera pas aussi ce travail sans tre permis de proposer des recommandations pour

    attnuer la corruption sur la passation des marchs publics.

    CHAPITRE I : IMPACTS DE LA CORRUPTION SUR LA PASSATION DES MARCHES

    PUBLICS DANS LECONOMIE NATIONALE

    La prolifration de la corruption dans le secteur public peut tre explique, en partie, par la

    mconnaissance des citoyens des retombs quelle affecte lconomie nationale. Les gens pensent

    que les petites pratiques corruptives bureautiques naffectent que les individus en lien de corruption

    et restent insignifiantes conomiquement, que seules les grandes corruptions qui mettent en jeu de

    sommes considrables nuisent au bon fonctionnement de lconomie nationale.

    Mais travers ce chapitre, tant le cur de cette analyse, nous allons apporter plus de luminosit

    sur les consquences de ce vice morale et conomique quil soit de grande envergure ou pas,

    dabord sur la gestion des dpenses publiques et ensuite sur les domaines social et relationnel de

    lEtat.

    Sectin I: Impacts de la corruption sur la passation des marchs publics vis--vis de la

    gestion des dpenses publiques :

    Procder aux dpenses publiques est un moyen de rendre effectif le budget de lEtat. Le

    budget tant tabli en tenant compte de la politique conomique planifie par le gouvernement,

    notamment par le ministre des plans. En effet, le volume du budget affect aux ministres sectoriels

    dpend de la contribution de chacun deux latteinte des objectifs de la politique conomique.

    La politique publique tant inspire sur la base des problmes qui svissent dans le pays.

    Cette petite illustration de la relation entre politique conomique et gestion des dpenses publiques

    montre limportance de la passation des marchs publics dans les affaires de l'Etat. Cependant, le

    laxisme au cours du procdure de la passation mettra leau les chances de russite des stratgies

    gouvernementales pour atteindre la stabilit macroconomique.

    Les actes dlictueux au niveau de la passation des marchs publics ne permettront pas

    datteindre les niveaux des rsultats esprs la gestion des dpenses publiques, dont assurer la

  • 31

    discipline budgtaire globale, une allocation des ressources en conformit avec les objectifs de

    politique publics. Sur ce, nous verrons les retombs de la corruption sur la passation des marchs

    publics au niveau de la gestion des dpenses publiques sous deux onglets :

    1.1. Linefficience des dpenses publiques :

    De prime abord, lon va dfinir ce que sont les concepts defficacit et defficience des

    dpenses publiques.

    Lefficacit des dpenses publiques est la capacit pour lEtat datteindre les objectifs voulus peu

    importe les moyens dploys.

    Lefficience des dpenses publiques, par ailleurs, est la capacit de lEtat obtenir des rsultats

    dtermins avec lutilisation de minimum de moyen.

    La budgtisation de lEtat prend en compte ce critre defficience des dpenses publiques.

    Dailleurs les objectifs principaux dans ltablissement des lois et rglements rgissant la passation

    des marchs publics taient loptimisation des dpenses publiques et lutilisation bon escient des

    deniers publics.

    Mais dans un environnement du secteur public o rgne fort la corruption de nombreuse

    formes dont: le manque de confidentialit autour du processus de choix des offres, le favoritisme, la

    dresponsabilisation des autorits contractantes, les fraudes et dtournements de tout genre ;

    lobjectif defficience des dpenses publiques ne peut tre atteint compltement. Seule une moindre

    partie de dpenses publiques est alloue de manire optimale.

    Le principe defficience des dpenses publiques supposant un maximum de rsultats avec un

    minimum de cots, face des fonctionnaires malveillants se transforme en maximum de deniers

    publics dtourner et en minimum de dpenses affectes lintrt commun.

    Certes, la corruption sur la passation des marchs publics a pour consquences des opportunits

    rats, des achats non ncessaire et linefficacit de la passation, cest--dire que loffre value la

    moins disant ne correspond pas celle du soumissionnaire le plus qualifi. Linefficacit de la

    passation bien videmment des consquences nfastes sur lexcution des prestations, notamment

    la mdiocrit de la qualit des biens et services ou travaux fournis. Encore additionn par la

    collision illicite entre lexcuteur des prestations et les diffrents contrleurs durant la phase

    dexcution ; la qualit des prestations fournies est absolument remise en cause. Or premirement,

  • 32

    la mauvaise qualit des prestations fournies gnre des risques qui peuvent tre dangereux pour les

    ventuels utilisateurs. Par exemple, dans la construction dun pont traversant un foss et qui est

    cens support jusqu 20 tonnes de charges, les irrgularits durant la phase dexcution de la

    prestation fait que le pont tant construit ne supporte en ralit que 15 tonnes de charges au

    maximum. Pourtant, cette information nest connue que par les constructeurs.

    Deuximent, la mdiocrit des prestations publiques gnrera ultrieurement des dpenses

    imprvues pour lEtat, vu que les fournitures, les biens et travaux fournis suseront rapidement que

    ce quil a t valu et calcul par les responsables y affrents.

    1.2. La non-conformit de lallocation des ressources publiques avec les

    objectifs de la politique conomique

    La politique conomique est comme une rsolution stratgique des problmes socio-

    conomique que les pays traversent, et que lon doit tenir compte durant la budgtisation de lEtat.

    Mais les hauts responsables tatiques malveillants ayant beaucoup dinfluence en matire lgislatif

    et budgtaire, ne penseraient qu gonfler le budget des secteurs o ils appartiennent. Ils auront,

    donc tendance tourner les dpenses publiques dinvestissement profitable la collectivit pour les

    affecter au financement des projets inutiles ou dune infrastructure de qualit mdiocre. Ce qui

    gnre la cration dlphants blancs ou de projets non aboutis car le choix des projets ne se

    basaient pas sur leur valeur conomique intrinsque mais plutt sur lopportunit quils gnrent

    dobtenir des pots de vin.

    A cet effet, le rsultat dune tude ralise par la banque mondiale et lUnion africaine estime que la

    corruption a lieu dans 70% des contrats de marchs publics en Afrique Subsaharienne. Dans de tels

    cas, les pots de vin et transactions frauduleuses augmentent le cot des projets de 20 30%.

    Aussi beaucoup dtudes approuvent que la corruption dans le secteur public soit corrle avec la

    pauvret. Dans des pays avec des conomies en voie de dveloppement et peu performantes, telle

    que Madagascar, la grande corruption par le dtournement excessif des fonds publics devant tre

    destins aux budgets nationaux de fonctionnement ou dinvestissement, dnigre les activit du

    conomiques du pays de telle faon que la pauvret demeure.

    Or, linsuffisance de ressources publiques dans les pays pauvres contraint leur

    gouvernement rduire leur dpense de fonctionnement, do la faiblesse des salaires des

    fonctionnaires. Et effectivement, cest le niveau bas des salaires qui encourage las agents publics

  • 33

    corrompre.

    Do on obtient le schma rcapitulatif suivant:

    Source : Plublication occasionnelle de la SAIIA, Empecher la corruption dans les marchs publics

    Section II: Impacts de la corruption sur la passation des marchs publics sur les tissus

    social et relationnel de l' Etat

    Dans un territoire national o rside des millions dindividus ayant chacun leur mode

    pense, leur culture propre et leur activit de survie ; lEtat est lunit du peuple de ce fait, la

    confiance du peuple se pose sur lui dans lharmonisation de la vie nationale sur tous les domaines.

    LEtat, de ce fait, doit faire de preuve de justice, dimpartialit et assurer le bon de fonctionnement

    de lconomie nationale. Certes, un Etat, peu importe ses atouts, ne peut survivre sans avoir des

    relations diplomatiques avec ltranger. Cependant, il reste redevable vis--vis du peuple mais doit

    galement considrer le milieu extrieur dans lexcution de ses actions.

    La corruption au sein de la passation des marchs publics faisant symbole de vol et de

    discrimination ne laisserait pas le peuple et les partenaires de lEtat sans voix.

    2.1. La mfiance du peuple vis--vis de lEtat:

    Les citoyens versent les impts et les cotisations sociales lEtat en esprant en retour

    recevoir des biens et services publics. Lautorit tatique, cependant, doit tre recevable vis vis

    des contribuables et les fonctionnaires sont des travailleurs au service de la population.

    Mais la connaissance du peuple que lexcution des dpenses publiques ne saccomplit pas la

    lgale, que les fonctionnaires profitent de leur pouvoir pour recevoir des pots de vin et dtourner

    des fonds publics, que la qualit des prestations publiques ne correspondes pas leur sacrifice de se

    soumettre la pression fiscale provoqueront la mfiance et la colre des citoyens vis--vis de lEtat.

    Cela a pour consquence la rticence des citoyens payer leur impt ; lincitation du peuple

    Avidit des hauts

    responsables

    tatiques

    Grande

    corruption

    Pauvret

    Petite corruption

  • 34

    rvolter contre le pouvoir en place qui se traduit par labondance des manifestations sociales, des

    grves voire mme des coups dEtat.

    2.2. Impacts ngatifs sur la relation publiqueprive :

    Ce sont les entreprises productrices de biens et services et les sous-traitants locaux et trangers

    qui constituent les partenaires privs de lEtat. Ils sont les ventuels soumissionnaires lappel

    doffre des autorits contractantes.

    Le fait que les agents publics, dans le cadre de passation de marchs publics, ne respectent pas

    le principe de la libre concurrence doit, premirement, les entreprises locaux, puisque dj,

    quelles sont confrontes de rude concurrence trangre, elles ne peuvent dautant plus esprer le

    soutien de lEtat. Or, non seulement elles payent les impts sur les bnfices mais elle offre des

    emplois pour un bon nombre de citoyens.

    La pratique frauduleuse sur la passation des marchs publics est une expression de la loi des

    plus forts, car seuls ceux qui sont en mesure de payer des pots de vins ont de forte chance dobtenir

    des marchs publics. Une enqute effectue auprs des entreprises marocaines a permis de conclure

    que la corruption aprs la pression fiscale constitue un fardeau pour le secteur priv. Des

    entrepreneurs enregistrent dans leur comptabilit une dotation la corruption. Tous ces constats

    montrent que la corruption au sein de la passation des marchs publics constitue un obstacle

    lpanouissement des petites et moyennes entreprises (PME).

    Deuximent, sagissant des soumissionnaires trangers, la forme de corruption patriotisme des

    responsables des marchs publics favoriser les entreprises locales, les dcouragent

    soumissionner. De plus, leur orgueil peuvent les conduire tre rticent s effectuer des

    Investissement directs trangers (IDE), mais aussi retirer les fonds dj investis ou placs dans le

    territoire en question.

    2.3. La vigilance des bailleurs des fonds internationaux vis--vis de lEtat

    Un des caractres communs de presque tous les pays du monde est linsuffisance des ressources

    de lEtat. Les ressources publiques sont composes de ressources internes dont lensemble des

    impts et des crdits internes, et les ressources externes composs des dettes extrieures et des dons

    que lEtat reoit de ltranger.

    Augmenter les ressources internes pour combler les recettes fiscales et accentuer les emprunts

  • 35

    publics internes. Or, laugmentation du taux pression fiscale est loin dtre une tche facile pour

    lEtat et laugmentation des emprunts internes nuisent au dveloppement des entreprises locales.

    Sur ce, lEtat dans sa gestion espre beaucoup des bailleurs de fonds internationaux pour gonfler ses

    ressources. Les bailleurs, en accordant des prts ou des aides surtout au PED esprent part

    recevoir les services de la dette, une volution socio-conomique vis--vis des pays emprunteurs.

    Bien videmment, la mauvaises gestion des dpenses de publiques, peu importe limportance des

    moyens financires utiliss naboutira aucun rsultat satisfaisant. Cependant, labondance de la

    corruption au sein de la passation des marchs publics provoque la mfiance et linsatisfaction des

    bailleurs internationaux lgard du pouvoir public. Dabord, car elle out rave les principes de la

    concurrence exig par ces derniers mais galement parce quelle traduit un gaspillage des fonds

    octroys qui ninduira quau non crdibilit et insolvabilit de lEtat conduisant au surendettement

    de celui-ci.

    Les bailleurs des fonds internationaux, gnralement le FMI et la Banque mondiale auparavant

    ne se souciait que des facteurs conomiques dans la conditionnalit quils imposent aux pays

    dbiteurs. Mais les rsultats affichs de ces derniers en dpit des contraintes quils ont imposes les

    conduisent la conviction que le dveloppement ne rside non seulement pas dans la pertinence des

    politiques publiques mais aussi primordialement sur le principe de bonne gouvernance ncessitent

    de profondes rformes institutionnelles. Par ailleurs, la conditionnalit des bailleurs internationaux

    (FMI) est assortie dune seconde dimension don la transparence des oprations de lEtat, la

    responsabilisation de ses agents et une bonne gestion conomique et financire par lEtat des

    secteurs directement places sous son contrle.

    Par consquent, la corruption sur la passation des marchs publics pousse les bailleurs tre

    plus vigilants exigent vis--vis des pays qui leur demandent de laide. Une vigilance qui

    sapprhende par la rticence de ces derniers loctroi de crdit, mais galement par la fortification

    des conditions quils imposent aux pays emprunteurs portent ainsi atteinte leur souverainet dans

    leur prise de dcision. Telle est la situation que Madagascar vit actuellement.

  • 36

    CHAPITRE II : ETUDE DE MESURES DATTNUATION DES RISQUES DE

    CORRUPTION SUR LA PASSATION DES MARCHS PUBLICS

    Des organismes internationaux, des groupements rgionaux et tous les pays du monde

    agissent en synergie pour chercher des solutions ralistes et applicables au problme de la

    corruption. Les impacts imsurables de ce flau sur la gestion des ressources de l'Etat et sur la vie

    communautaire en gnral persuadent les autorits tatiques qu' il faut tout prix l'radiquer avant

    qu'il ne pere davantages et pour viter qu'on reste tout simplement stupfi et fragilig face aux

    consquences.

    Pour ce faire, l' tude dont il est question ici, consiste dpister les failles donnant accs l'

    immisciation de la corruption sur la passation des marchs publics pour ensuite, valuer quelles sont

    les mesures de prcaution et de rmdiation pour boucher tout issue de pntration de ce virus sur la

    passation des marchs publics.

    La prolifration de la corruption sur la passation des marchs publics peut s' apprhender sous trois

    dimensions : elle est lie premirement la technique du mcanisme de passation en question,

    deuximement elle requiert sur les comportements des personnels publics mais aussi de tous les

    soumissionnaires qui sont des citoyens comme tous les autres, et enfin elle est aussi connecte la

    rigueur et la performance du systme de contrle et de la lgislation touchant les marchs publics.

    Section I : Les facteurs favoris de la corruption sur la passation des marchs publics

    Tout comme on ne peut traiter une maladie sans savoir quelles sont les symptme et les ventuelles

    source de contamination qui s'y rattachent, de mme, on ne peut proposer des solutions l'

    altration du phnomne de la corruption sur la passation des marchs publics sans connatre

    exactement, du moins en thorie, quelles sont les facteurs stimulatifs de ce vice.

    1.1. Les failles constates sur la technique de passation :

    En se rfrant aux normes de procdure de passation malagasy, les tapes de passation des marchs

    sont juges trop longues qu'elles attardent la phase d'excution, mais galement la lenteur de la

    procdure offre une aisance aux agents publics malveillants dans leurs manigances illgales.

    Le manque de professionnalisme et doutils de travail perfectionns gnrent le laxisme dans la

    conduite de la procdure, que cela excite les pratiques corruptives. En effet, il existe bel et bien des

    responsables de marchs publics qui ne connaissent pas tous les rglements et techniques affrs

    son travail.

  • 37

    Il est noter aussi que le manque de moyen financier de l' autorit contactante l'incite se passer de

    certains dtails de la passation qu'elle pense tre ngligeables, or qu'en ralit, ils sont significatifs

    l' gard du principe de la libre concurrence.A ce sujet, le rapport des contrle posteriori de l'

    ARMP sur des contrats passs par les entits tatiques rgionales nous fait savoir que dans

    certaines rgions cause de l' insuffisance de crdit, des autorits contractantes s'abstiennent la

    rdaction du DAO et n' effectuent pas des affichages.

    1.2. Le problme d'thique

    Les non protestations des soumissionnaires aux demandes de pots -de -vin des fonctionnaires

    malveillants peuvent s'expliquer par leur mconnaissance de leur droit et des rglements qui

    rgissent les marchs publics. Ce genre de situation n'est guerre tonnante, surtout dans les pays

    pauvres o le systme dinformation et de communication est loin d' tre performant ; il n'y a pas

    assez de sensibilisation et d' instruments informationnels attrayants qui incitent les citoyens s'

    intresser ce genre de sujet. C'est ce qui explique en partie la dfaillance du systme de

    dnonciation, et lencontre, favorise linefficacit des dispositifs de prvention de la corruption.

    Plusieurs tudes ont dmontr qu'il y a une forte corrlation entre pauvret, troitesse de la libert

    dexpression et la corruption.

    Par ailleurs, labsence du principe de valorisation des biens et services collectifs de la part des

    contrevenantes des simples citoyens est une expression du vent de chacun pour soi et du non

    foutisme vis--vis de l' intrt commun.

    I.3 Les lacunes juridique et de contrle

    Il existe des types d' infractions corruptives ou d'autres infractions rattachs qui echapent la

    lgislation. Les lacunes sur la qualification juridique profitent aux agents publics mal intentionns

    en leur procurant moins de risque dans leurs actes frauduleux.

    Aussi, le fait que les sanctions pnales des malversations ne soient pas dessuasifs ; amne les

    corrupteurs et les agents corrumpus penser qu ' il en vaut la peine de tenter le coup de la

    corruption.

    La faiblesse de la coordination de lutte contre la corruption sur la passation des marchs publics met

    en sourdine la gravit des consquences corruptives sur ce domaine.

    Sur le plan du contrle, Madagascar les contrle priori(effectu avant les activits

  • 38

    administrative et financire) et postriori effectus par l'ARMP sont les seuls intruments de

    jugement de rgularit de la conduite de procdure.Par ailleurs, le contrle priori n'est procd

    qu'aux marchs d'appel d'offre ouvert. Or la coruption est plus adapte aux marchs publics passs

    par appel d'offre limit.En ce qui concerne le contrle postriori, il n'est execut qu'une seule fois

    dans une anne budgtaire puisqu'il ncessite pas mal de moyen financier.

    La diffrenciation du contrle a priori du contrle postriori dans le CMP prsente une nuance,

    d'ou il n'y a pas de cadre rfrenciel prcise assimil au contrle postriori.Ce sont des

    defaillances des controles internes.

    Telles sont les lacunes technique, d'ordre ethique et juridique constates au mcanisme de

    passation des marchs publics stimulant l'installation de la corruption sur ce domaine. Dans la

    section suivante des mesures d'attnuation de cette anomalie socio-economique seront avancs.

    Section 2: Dduction de mesures d'attnuation de la corruption sur la passation des

    marchs publics:

    En admettant que le dfi d'radiquer la corruption sur la passation des marchs publics soit

    rude, les couts irrversibles et les pertes publics constats causs par ce phnomne appauvrissant et

    destructeur ne laisse pas la conscience tranquille. Suite plusieurs tudes effectues par des

    organismes internationaux, tel que l'OCDE et des tudes d'organes nationaux, voici des

    recommandations embrassant les domaines ou sont remarqus les facteurs stimulatifs de la

    corruption.

    2.1. Les recommandations damlioration sur le plan administratif

    Lobjectif est de faire de la passation des marchs publics une activit stratgique mais plus

    une simple tche administrative ordinaire. Cela ncessite premirement, les capacits technique et

    professionnelle des personnels chargs des marchs publics.

    L'Etat doit oser investir dans l'amlioration de la performance et du professionnalismes des

    personnels publics pour assurer l'efficacit des dpenses publiques, au lieu de laisser le laxisme

    administratif se perptu. A cet effet, il faut munir aux fonctionnaires, les instruments ncessaires

    l'excution de leurs fonctions que ce soient matriels ou financiers. De mme , le renforcement des

    capacits doit s'accompagner par des formations qui vont leur permettre d'avoir les connaissances

    compltes sur leur fonction tant sur le plan technique que rglementaire mais aussi il faut les faire

  • 39

    assimiler, quelles sont les sanctions qui les attendent s'ils omettraient leurs devoirs. Le rsultat de

    cette rforme administrative sera la cohrence et l'homognit de toutes les prestations des

    responsables des marchs publics.

    2.2 L'incitation au respect des bonnes murs

    Sur ce propos, les efforts doivent tre axs vers les domaines susceptibles de modifier et de modeler

    la mentalit des agents concerns mais galement de la population entire .Cependant, e domaine de

    lducation s'avre tre le plus adquat. Comme la bible le dit, ds son plus jeune ge, il faut ancrer

    l'esprit de chaque individu les valeurs moraux qu'il doit sauvegarder et les principes fondamentaux

    qui lui serviront de cadre d'action dans son futur. La participation des parents et de l'entourage a

    videmment son importance la contribution la lutte mais en s'inclinant vers l'Etat , il doit

    remanier ses efforts sur le systme ducatif. Il peut s'avrer efficace de faire une sensibilisation

    massive contre la corruption ds au niveau des petites classes, aussi il faut fortifier les disciplines

    dans les institutions d'apprentissage.

    L'Etat peut envisager, si c'est dans son possible, daugmenter les salaires des fonctionnaires afin

    qu'ils se rjouissent des justes fruits de leur travail et qu'ils aient ,de mme, une plus grande estime

    pour l' autorit tatique et se soumettent par conviction aux rgles qu'il impose.

    2.3. Les recommandations des cots juridique et de contrle

    Il est vrai que des dispositifs lgislatifs sur la corruption au sein de la passation des marchs

    publics sont dj en vigueur, mais la persistance de ce dlit permet de nous convaincre, sans ironie,

    avouer qu'il y a encore des failles sur ce propos. D'abord, il en racquiert de la volont de l'Etat

    appliquer, sans tolrance et sans discrimination, la loi tout le monde ; nul ne doit entre au-dessus

    de la loi.

    Il faut que les lois ou autres textes lgislatives sur les marchs publics soient bien prcises pour

    viter les problmes d'interprtation en cas de traitement de litige.

    Il y a ncessit de combler les lacunes juridiques en faisant des efforts pour rgir tous les types

    d'infractions assimils la corruption sur la passation des marchs publics dans les lgislations y

    affrentes.

    Concernant le systme de contrle , les failles sur les contrle internes doivent tre reconsidr et

    aussi subordonn par un systme de contrle externe .

    Il faut prendre l'exemple des pays etrangres (certains pays membres de l'OCDE) qui instaurent des

    organes indpendants d'audit et de contrle spcialiss sur les marchs publics. De ce fait, les

  • 40

    organes de contrle qu'ils soient indpendants ou pas doivent avoir une certaine libert d'action

    envers les autorits contractantes, mais galement ils doivent possder des droits de recours en cas

    de constatation de malversation ou de fraude.

    Enfin mais pas le moindre, la libert d'expression favorise la floraison de la transparence .

    Lautorisation des diffrents mdias divulguer toutes les informations sur la vie nationale mme si

    certaines sont gnantes pour des personnalits tatiques, offre une possibilits pour tous les citoyens

    d'tre informs et d'tre en capacit d'analyser et de juger les actions de l' autorit tatique.

    En bref, une reforme institutionnelle, l' amlioration des techniques de travail des agents

    publics et une rvision de la lgislation sur les marchs publics sont recommandes pour radiquer

    la corruption sur la passation des marchs publics. Nanmoins, la vraie difficult rside sur l'

    application de ces mesures.

  • 41

    CONCLUSION

    Par tous ceux qui sont dcrits et analyss dans ces trois chapitres, nous pouvons conclure

    que la corruption est non seulement un vice moral mais aussi conomique. Elle contamine les

    diffrentes couches sociales, que ce soient des hauts responsables tatiques, des intellectuels ou de

    simples citoyens. Mais les consquences de ces pratiques funestes sur les activits de la socit

    sont laisses supporter par les plus faibles et les plus honntes. La corruption sur la passation des

    marchs publics est devenue une activit part entire pour les agents publics malhonntes. Ils

    lexercent avec stratgie et professionnalisme travers les diffrentes tapes de la passation. Les

    flux montaires considrables que reprsentent les marchs publics laissent dsirer les secteurs

    privs qui sont les ventuels soumissionnaires aux appels doffre des autorits contractante, quils

    consacrent jusqu une bonne partie de leur chiffre daffaire aux pots de vin pour amadouer et payer

    les responsables des marchs publics. Les fonctionnaires et lites politiques usent de leur pouvoir

    lgislative et budgtaire pour dtourner les fonds publics devant tre consacrs aux profits de tous.

    Certes, les consquences de la corruption sur la passation des marchs publics sur

    lconomie nationale sont normes mme si elles ne peuvent tre rellement mesurables. Dans le

    contexte de moyens publics limits et de besoins illimits, la corruption sur la passation des

    marchs publics sape toutes les priorits et les politiques conomiques prises en compte durant

    llaboration du budget national, un tel point que, lobjectif defficience des dpenses publiques

    ne peut tre quasiment atteint.

    La corruption ahurissante au niveau du secteur public brise le lien mutuel entre lEtat et le

    Peuple, que cela fait rgner linscurit et lesprit opportuniste au sein de la population.

    Le non-respect de la concurrence aux choix de lattributaire du march public obstrue les

    secteurs les plus productifs de la Nation en cartant des commandes publiques les entreprises

    hon