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Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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« Non abbiamo ereditato la Terra dai nostri genitori, ma l’abbiamo solo presa in prestito dai nostri figli ».

PROVERBE ASIATIQUE

 

 

 

 

 

 

 

   

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Remerciements Ce stage de six mois fut pour nous une expérience professionnelle et humaine

déterminante, qui a posé les bases de ce que nous voulons devenir : des professionnels

des patrimoines. Nous tenons donc à remercier chaleureusement tous ceux qui ont

contribué à rendre cet échange entre France et Italie aussi exceptionnel qu’il fût :

Mme Martine Ambert et M. Gérard Collin, nos tuteurs de l’université, qui nous ont

accompagné durant deux années de Master « Valorisation et Médiation des

Patrimoines » et durant ce stage, en nous prodiguant de nombreux conseils et en nous

apportant toute leur expérience, leur aide, et l’occasion d’effectuer ce stage pour

compléter la formation. Un merci particulier à Mme Claudine Salmon, responsable

Erasmus à l’Université.

M. Ermenio Corina, Mme Clelia Palombo, notre tuteur et sa proche collaboratrice du

Parc des Aurunci, qui nous ont ouvert en grand les portes de l’Italie, ont cru en nous et

nous ont accompagné chaque jour en nous offrant les conditions d’un stage idéal et

d’un échange extrêmement riche.

L’ensemble du personnel du Parc des Monts Aurunci, depuis les dirigeants, Mme Iris

Gerarda Volante, M. Giuseppe Marzano, et M. Corrado Boccia, jusqu’aux membres

des différents services, M. Lucio De Filippis, M. Paolo Perrella, M. Mariano Patriarca,

M. Gianpaolo Ialongo, M. Adriano Di Nitto, M. Giovanni Morra, sans oublier les

membres de la Guardia Parco et notamment Antonio Marzella et Antonio Masella.

D’autres membres du Parc et personnes rencontrées sur le terrain que nous tenons à

citer, Cristiano, Vincenzo, Dino, Alessandro, Fabrizio, Raffaelle, Katia, Daniella,

Francesco, Mikaele, Erasmo, Sabrina, Caterina, Roberto, Pina, Anna Maria, Claudio,

les professeurs Marco Tallini et Daniela Quadrino, les artisans et bergers Alessandro,

Fernando, Domenico, et la grand-mère vedette de la fable du Petit Chaperon Rouge,

Carmella. Merci également à Onorato, Rafaelle et Francesco, qui nous ont accueilli et

fait partager leur passion pour leur territoire. Nous avons trouvé en Italie des

partenaires, des collègues, et de vrais amis.

Enfin, un immense merci à nos familles et à nos amis, qui nous ont soutenu et

encouragé de toutes leurs forces … comme toujours.

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Sommaire

Remerciements 3

Sommaire 4

Préambule, le lieu de stage 5

Introduction 6

Le Parc des Monts Aurunci 8

Le territoire et sa localisation 12

Richesses et diversité patrimoniale 28

L’Ente Parco 57

Le siège du Parc 58

Les actions du Parc 61

Les missions et réalisations 75

Cahier des Charges 76

Progression du Travail 81

Bilan du Stage 144

Sabrina Chauvet 145

Emilien Gerbois 151

Conclusion 157

Bibliographie 158

Annexes 170

Table des Matières 205

Table des Figures 210

Contenus du DVD 212

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Préambule, le lieu de stage

Postuler dans un Parc naturel italien pour effectuer notre stage de deuxième année

de Master « Valorisation et Médiation des patrimoines » fut un choix bien réfléchi. Nos

formations respectives, en Tourisme, Histoire et patrimoine, ou Géographie,

complétées par le Master, nous ont conduit à rechercher un stage différent de nos

expériences passées, et qui nous permettrait également de mettre en avant nos

complémentarités tout en nous intéressant à des thématiques variées. Un Parc Naturel

Régional nous a donc paru être une structure propice à la fois pour mettre en pratique

nos acquis, et pour élargir nos compétences grâce à une expérience complète sur le plan

thématique. Chacun pourrait ainsi aborder concrètement des thématiques tantôt

proches, tantôt très éloignées de sa formation initiale, et nous resterions ainsi dans

l’esprit du Master, qui construisait déjà une ouverture, un regard plus large sur les

patrimoines. Le choix de l’Italie s’est fait au regard de plusieurs critères. D’une part

nous avions tous deux une véritable passion pour ce pays, sa géographie, sa culture,

son histoire et sa langue. L’objectif était donc de nous immerger le temps du stage, pour

connaître un peu mieux le pays et l’italien. D’autre part, sur le plan de la formation,

l’occasion d’un stage à l’étranger présentait un atout évident pour notre curriculum, à

condition d’avoir la chance de trouver une mission prometteuse, ce qui fût notre cas.

Après de nombreuses demandes faites au cours du printemps 2010, c’est donc

avec enthousiasme que nous nous sommes rendus en Novembre 2010 dans le Parc

Naturel Régional des Monts Aurunci qui avait répondu favorablement à notre

demande. Comme de nombreux Parcs européens, le Parc des Aurunci doit

actuellement faire face à un contexte financier difficile. Le manque de finances nous a

d’ailleurs valu beaucoup de refus lors de nos demandes de stage auprès des Parcs

italiens. Avec l’objectif de trouver une structure d’accueil en Italie, nous avons ainsi

privilégié la recherche d’un stage non rémunéré. Pour nous, il s’agissait également de

profiter de l’opportunité du programme européen « Erasmus Stage », pour obtenir une

expérience professionnelle à l’étranger. A l’occasion de ce premier contact, nous avons

donc pu rencontrer le personnel du Parc, notre futur tuteur et évoquer les missions

possibles en matière de valorisation et de médiation des patrimoines.

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Introduction  

Au cœur de la péninsule italienne, à mi-chemin entre Rome et Naples, le Parc

Naturel Régional des Monts Aurunci offre au visiteur une richesse patrimoniale et une

diversité paysagère notables et à valoriser. Entre mer et montagne, entre Lazio et

Campanie, sa position géographique le place dans un contexte d’entre-deux qui

constitue à la fois sa plus grande force et son principal handicap. Décor d’une histoire

longue, mouvementée, et à la grandeur manifeste, l’environnement karstique participe

à placer le territoire au cœur d’enjeux importants en termes de développement, et pour

la préservation de richesses patrimoniales qui dépassent largement l’échelle locale. La

« marquèterie de temps » évoquée par Michel Serres lorsqu’il parle du paysage est ici

très complexe, mais elle propose aussi un condensé d’histoire italienne, si ce n’est

européenne. Les roches inscrivent dans les paysages les lignes d’une histoire de

plusieurs centaines de millions d’années ; Rome, avec notamment la via Appia, a laissé

une empreinte très profonde malgré ses 2300 ans ; les vicissitudes médiévales entre

luttes de pouvoir et influences religieuses, ont continué de ciseler les paysages avant que

ne se fasse la difficile Unité Italienne, survenue il y a 150 ans. Les bergers ont eux aussi

dessiné les paysages, et entretenu des traditions très nombreuses et encore vivaces,

depuis les pratiques musicales, architecturales, artisanales, culinaires, et jusqu’à

certaines pratiques religieuses. Aujourd’hui, cette histoire, ces pratiques, mais aussi la

richesse et la diversité des milieux, où s’épanouissent de nombreuses espèces végétales

et animales en surface et dans les profondeurs, entre versants arides et plaines fertiles,

entre roches et sous-bois, constituent des atouts considérables pour le développement

d’un tourisme lui-même très diversifié.

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Le Parc, créé en 1997, commence à mettre en place la valorisation de ses richesses

et à organiser l’offre touristique locale, en collaboration avec les autres acteurs du

territoire, et afin de sensibiliser les publics à ces patrimoines et à leur préservation. Bien

des choses restent cependant à faire pour faire connaître le territoire, valoriser et

préserver ses patrimoines. Après moins de 15 ans d’existence, le Parc s’est déjà

beaucoup investi, et peut compter sur des partenariats solides, ainsi que sur de

nombreux bâtiments dont il a financé la restauration. Tout est prêt pour que le Parc des

Aurunci développe des actions très variées et complètes à destinations de tous les types

de publics ; ne manque finalement que la médiation patrimoniale. C’est dans ce

contexte que notre projet de stage s’est inscrit, et que les objectifs d’une exposition

« modulable » et d’une vidéo de promotion ont émergé, pour embrasser en deux

supports la diversité et la grande richesse patrimoniale de ce territoire du Sud de la

Lazio.

Cette terre, ce Parc, nous allons maintenant vous les présenter. Nous en arriverons

ensuite à notre expérience italienne, au déroulement de notre stage et à nos réalisations.

Nous terminerons avec un bilan de ces six mois dans le Parc Naturel Régional des

Monts Aurunci, qui achèvent notre formation au sein du Master Professionnel

Valorisation et Médiation des Patrimoines.

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Le Parc des Monts Aurunci  

Figure 1 - vue depuis le Monte Faggetto  

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La formation des Parcs Naturels Régionaux italiens s’est faite à la même période

que celle des Parcs français, à partir des années 1960. Voici quelques repères :

§ Les premières lois sur leur mise en place remontent à 1964.

§ Les régions italiennes sont instituées en 1970. Leur fonctionnement est affiné avec les

lois de 1977 et de 1979.

§ En 1980, les Parcs Nationaux, au nombre de huit, deviennent des structures

autonomes. Ils sont dotés d’un Conseil National qui œuvre d’abord à la protection

du patrimoine naturel.

§ Entre 1987 et 2002, l’environnement devient une préoccupation majeure, après des

traumatismes comme l’accident nucléaire de Tchernobyl.

§ La loi de 1991 définit entre autres les compétences des Conseils des Parcs, et les

structure en Comités et Organismes consultatifs techniques. Le Conseil directif a un

devoir de consultation, de promotion du Parc et de ses patrimoines. Il doit également

faciliter les relations entre le Parc et la population.

§ Entre temps, les Parcs Naturels Régionaux se voient dotés d’un Plan, « équivalent »

de la Charte des Parcs français, où sont transcrites les grandes lignes de leur

fonctionnement et les objectifs fixés, y-compris à l’échelle nationale. Le Plan doit être

diffusé et appliqué à partir du siège du Parc par le Conseil Directif.

§ « L’Ente Parco » ou structure faisant office de siège constitue l’organe principal d’un

Parc, et un lieu essentiel pour le contact avec la population locale. Il se compose en

général d’un Président, d’un Directeur, d’un Conseil Directif et d’une Communauté

du Parc, ainsi que des divers services.

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L’action d’un Parc débute avec un zonage définissant le périmètre de l’aire

protégée. En fonction de la valeur scientifique, esthétique, culturelle (etc.) des

patrimoines recensés dans le Parc, s’applique une différence de gestion liée aux

différents degrés de protection qui concernent ces patrimoines aux niveaux

international, national, régional et local. Un Parc Naturel Régional peut comprendre

une aire protégée terrestre, fluviale, lacustre ou maritime dont la valeur paysagère,

artistiques, scientifique, et la culture locale sont attestées de façon notable. La  

règlementation  d’un  Parc  est  en  lien  direct  avec  la  Déclaration  de  Protection  Régionale  

(loi  n°616  de  1977).  

Deux principes régissent la mise en place d’un Parc Régional :

§ Le respect de l’autonomie régionale.

§ L’implication des acteurs locaux (Provinces, Communautés « Montagnes » et

Communes) aux côtés de l’Ente Parco, ce qui suppose de réelles négociations et une

longue préparation politique préalable à la création du Parc.

Le fonctionnement d’un Parc Naturel Régional comprend l’application de plusieurs lois

et décrets, et notamment :

§ La loi régionale n°42, de 1997 : « Norme in materia di Beni e servizi culturali del

Lazio ».

§ Le Décret Ministériel de 2001: “Atto d’indirizzo sui criteri tecnico-scientifico e sugli

standard di sviluppo e funzionamento dei musei”.

§ Le Décret législatif n°42 de 2004 : “Codice dei Beni culturali e del Paesaggio” (lien

avec la loi de 2002, n°137).

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Le Parc Naturel Régional des Monts Aurunci présente quelques caractéristiques

qui furent pour nous sources d’interrogations, et qu’il doit aux processus politiques et

aux dispositions légales. Tout d’abord, le Parc n’inclut pas dans son aire protégée

(présentée sur les cartes qu’il produit) les centres habités des communes concernées.

Dans la communication, on ne s’attend pas à priori à ce qu’il intervienne comme il le

fait dans ces centres. Ensuite donc, le Parc est intervenu massivement grâce à

d’important financements pour la restauration de biens culturels (palais, via Appia,

etc.), et ce souvent en dehors de l’aire protégée. Ceci complique la lisibilité des actions

auprès des populations locales. C’est aussi une conséquence de la jeunesse du Parc, qui

après une quinzaine d’années d’existence, est toujours dépendant de l’élaboration et de

la validation du Plan du Parc (un ensemble colossal d’études menées en partenariat

avec les Universités) : en effet, l’attente de la validation du Plan par les instances

régionales freine ses actions sur l’aire protégée, d’où des actions plus visibles en

périphérie. D’autre part, le Parc a effectué de nombreuses restaurations de bâtiments en

anticipation de programmes de valorisation ; les structures sont prêtes mais attendent

des publics et des valorisations, ce paradoxe est parfois même à l’origine d’un

vieillissement des aménagements effectués, avant même leur pleine utilisation. Enfin, la

mise en place d’un « Consorzio » regroupant l’ensemble des acteurs du territoire prend

un temps très important, qui freine les actions de valorisation, d’autant plus que le Parc

ni aucun autre partenaire du « Consorzio » n’est habilité à exercer un véritable

leadership, ce qui bloque, pourra bloquer, ou du moins ralentir certaines initiatives.

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Le territoire et sa localisation La création du Parc Naturel Régional des Monts Aurunci date du 6 Octobre 1997,

et est entérinée avec la loi régionale 1997 numéro 29. A cette date, est instaurée l’aire

protégée du Parc, d’une superficie de 19324 hectares. En 2010, celle-ci a été étendue

avec l’adhésion de la ville de Cassino. Aujourd’hui, elle atteint 20088 hectares et

comprend ainsi le Monument Naturel du Mont Cassin, incluant la célèbre abbaye

bénédictine. L’adhésion des communes du Parc se limite généralement à des portions

très peu habitées de leur territoire. Cependant, parmi les 11 communes actuellement

concernées, Campodimele et Maranola (commune de Formia) souhaitent intégrer leur

centre habité à cette aire protégée et se soumettre aux contraintes que cela induit.

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Figure 2 - localisation du Parc des Aurunci

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Un territoire de l ’entre-deux  

Le Parc des Monts Aurunci tient l’essentiel de son potentiel et à la fois l’essentiel

de ses handicaps de sa position d’entre-deux. A mi-chemin entre Rome et Naples, il

bénéficie d’un public potentiel considérable : écoles, familles, associations, etc. qui

pourraient y trouver un lieu de détente pour des week-ends, ou bien un lieu

d’excursions par exemple. Cependant les Monts Simbruini ou Lepini, plus proches de

Rome, et le Parc National du Vésuve ou encore la côte Amalfitaine près de Naples lui

font concurrence. D’autre part, le tourisme étranger pourrait pour partie trouver ici un

lieu complémentaire des visites urbaines de Rome et Naples, dans des packages

touristiques élargis. Ensuite, la proximité d’autres lieux hautement touristiques pourrait

être sujette à la structuration d’une offre locale extrêmement riche, et complémentaire

d’une offre plus spécifique, liée notamment aux sports de pleine nature. Le Parc

National du Circeo, le Parc Régional de la Riviera d’Ulysse ainsi que les îles Pontines

accessibles depuis Formia sont ainsi très proches des Aurunci. Les nombreuses voies de

communication, (Appia, Autoroute Rome – Naples, voie de chemin de fer, liaisons

maritimes) renforcent cette position stratégique.

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Sur le plan de sa propre géographie comme de sa propre histoire, le Parc des

Monts Aurunci présente d’autres atouts considérables dont il ne profite pas encore. La

variété des paysages accompagne la variété des activités, entre la zone des plaines

littorales très fréquentée par des estivants qu’il faut aussi attirer vers l’intérieur, et les

plus hauts sommets du Parc, tout proches. Seulement 7 kilomètres séparent le littoral

du point culminant du Parc, à plus de 1500 mètres d’altitude. Entre le versant Sud, très

sec, aux paysages très ouverts, et le versant Nord, très boisés, le territoire bénéficie de

contrastes paysagers notables. Entre surface et profondeurs, la richesse de ce territoire

passe aussi par celle de son karst dont les nombreuses formes de surface (poljés, dolines,

etc.) accompagnent des gouffres et galeries qui perforent les roches jusqu’à 400 mètres

sous le niveau du sol.

Les centres habités sont eux-mêmes répartis entre les plaines où ils prennent plus

d’ampleur, et les zones montagneuses où l’habitat, plus concentré sur des promontoires,

a gardé son caractère médiéval.

Le territoire des Monts Aurunci, c’est aussi une zone de frontière. Rome y

conquiert ses premiers territoires aux dépens des peuples italiques (Volsques, Aurunci,

etc.) mais à partir de la fin de l’Empire, et jusqu’à l’Unité Italienne en 1861, voire à la

Seconde Guerre Mondiale, cette terre souffrira d’être trop bien placée. A la limite entre

le Royaume de Naples et l’Etat Pontifical, elle connaîtra de nombreuses luttes de

pouvoir et invasions. Ses ports, axes commerciaux et religieux ouvrant la route du Sud

et de l’Orient, sans oublier le Mont Cassin sont au cœur d’enjeux considérables. Ce sera

une zone de front très traumatisée par la seconde Guerre Mondiale. Aujourd’hui, le

territoire, toujours en limite entre Lazio et Campanie, s’étend aussi entre les provinces

de Frosinone et de Latina et comptabilise plus de 108000 habitants, les deux plus

grandes communes du Parc étant Formia et Fondi avec plus de 30000 habitants

chacune.

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Présentation des communes du Parc

LES COMMUNES DE LA PROVINCE DE FROSINONE (ZONE NORD)

Ausonia

Ce petit village, localisé à proximité du fleuve Ausente a une histoire millénaire.

En effet, le premier noyau urbain d’Ausonia, aujourd’hui disparu, remonte à l’époque

des peuples italiques qui ont occupé le territoire, notamment les Ausoni. Ils auraient

construit leur village sur un promontoire rocheux, détruit ensuite par les Romains, au

cours de la première moitié du IVème siècle avant J-C. Le village actuel daterait du

Moyen-Âge. On peut encore y observer la forteresse, l’église de Saint Michel Archange

mais aussi au pied du Mont Fammera (rampe rocheuse la plus importante des Aurunci

et géosite considérable), l’église de Santa Maria de Correano (An Mille) et enfin l’église

Santa Maria del Piano (1400) bordant le fleuve Ausente, et qui fait l’objet d’un

pèlerinage annuel.

Figure 3 - vue d'Ausonia

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Esperia

Cette commune fait partie des villages les plus importants du territoire des

Aurunci et de la province de Frosinone. Elle fut fondée par des moines grecs en 998

après J-C. En 1103, Gugliemo di Blosseville, duc de Gaeta et de Pontecorvo, y fait

construire le château avec une tour quadrangulaire, localisé en hauteur par rapport au

village actuel, sur un promontoire qui a pris son nom: la Rocca Gugliema. Le village

s’est alors étendu en dessous de l’éperon rocheux. Aujourd’hui, on observe la division

suivante : Esperia supérieure (plus proche du château), inférieure (bordant la route

principale du secteur), et Monticelli, hameau lié au village (plus en aval).

 

Figure 4 - vue d'Esperia

   

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Pico  

Ce village perché conserve lui aussi sa structure médiévale avec son bourg doté

d’une triple enceinte semi-circulaire datant de l’An Mille, encerclant le château (restent

des tours quadrangulaires et une circulaire parfaitement conservées) qui surplombe la

vallée du fleuve Liri. Ce château a connu une période de prospérité avec son annexion

aux possessions des Contes Farnese (l’ancien nom du village était d’ailleurs « Pico

Farnese »). On peut encore y observer des palais seigneuriaux, son église dédiée à Santa

Marina, sa porte médiévale appelée porte de Saint Roch (culte qui s’est développé suite

à l’épisode de la Peste noire). Il est également connu pour être le lieu de naissance d’un

écrivain célèbre, Tommaso Landolfi, qui s’en est souvent inspiré comme dans son

œuvre « Pietra Lunare ».

Figure 5 - vue de Pico

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Pontecorvo  

  Autre  commune  présente  sur  les  rives  de  la  Liri,  elle  doit  son  nom  au  toponyme  

«  Ponte   Curvo  »   remanié   en   «  Ponte   Corvo  »   en   référence   à   l’oiseau   cher   aux  

bénédictins.   L’importance   du   pont   qui   enjambe   le   fleuve   et   relie   les   deux   noyaux  

urbanisés  que  sont  Civita  et  Pastine  est  évidente.  La  ville  a  pris  place  sur  des  domaines  

de   «  ville  »   romaines,   avant   d’être   fortifiée   par   le   lombard   Rodoaldo   en   l’an   860.   Le  

comté  de  Pontecorvo  changea  ensuite  régulièrement  de  «  propriétaire  »,  entre  l’abbaye  

de  Monte  Cassino  et  le  Pape,  et  se  trouvait  en position d’enclave  au  milieu  du  royaume  

de   Naples.   Cette   position   isolée   obligea   Pontecorvo   à   développer   toutes   ses  

potentialités   économiques.   La   ville   accueillit   aussi   de   nombreuses   congrégations   et  

institutions  religieuses,  et  fut  notamment  le  siège  de  l’évêché.  Napoléon  Bonaparte  en  

fit   plus   tard   un   principat.   En   1815,   Pontecorvo   redevint   possession   du   pouvoir  

pontifical   jusqu’à   l’Unité   Italienne.  Avec   la   Seconde  guerre  mondiale,   de  nombreuses  

parties   de   la   ville   furent   rasées.   Restent   aujourd’hui,   le   pont   courbé   à   trois   arches,  

l’enceinte  de  Sant’Andrea,  et  le  sanctuaire  du  Monte  Leuccio  aujourd’hui  transformé  en  

musée  des  batailles.  Le  Parc  a  également  en  gestion  le  musée  du  tabac  qui  y  était  très  

cultivé  par  le  passé  aux  cotés  d’une  autre  culture  importante  pour  la  ville  :  le  piment.  

Figure 6 - vue de Pontecorvo

 

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LES COMMUNES DE LA PROVINCE DE LATINA (ZONE SUD)

Campodimele

Ce petit village perché, connu aujourd’hui pour la longévité de sa population, est

reconnu parmi les plus beaux villages italiens (« Più belli borghi italiani » – « Bandiera

Arancione ») pour la qualité de son environnement et de son cadre urbain. Il se

localiserait sur les restes d’Apiolae, cité détruite par le cinquième roi étrusque de Rome,

Tarquin le Superbe. A l’époque romaine, il connut une importante activité d’apiculture

d’où pourrait dériver son nom. En effet, si pour certains le nom de Campodimele serait

lié à la culture d’un pommier particulier « l’appiolo » qui aurait donné « Campo di

Mele », d’autres pensent que Campodimele viendrait en fait de « Campo di Miele ».

L’aspect actuel du village est lié au Moyen-Âge tardif. Il conserve son enceinte fortifiée

avec ses onze tours semi-circulaires, ainsi que son église dédiée à Saint Michel

Archange, l’ensemble se situant à proximité du couvent bénédictin de San Onofrio.

Figure 7 - vue de Campodimele

 

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Fondi

Cette ville tient une grande part de son importance d’une production agricole

considérable qu’elle doit à un terrain plat et fertile. Elle a fait le choix d’une politique

anti-transgénique, et est considérée comme l’un des principaux pôles de distribution

agroalimentaire en Europe, d’où partent de grandes quantités d’agrumes, d’olives, de

vin, mais aussi de bois, etc. L’origine de Fondi remonterait au mythe d’Hercule. Tite-

Live parmi tant d’autres, confirme la présence d’un peuple italique préromain habitant

une cité populaire très grande, au temps des Aurunci. Disposant d’une position

stratégique, à proximité de la mer bien que localisée à l’intérieur des terres, Fondi,

anciennement Fundi (en référence à la plaine littorale et marécageuse où elle se trouve),

a bénéficié à l’époque romaine d’un développement considérable renforcé par la

construction et le passage sur son territoire de la via Appia. Devenue colonie romaine

en 334 av. J-C, elle obtient en 188 av. J-C la pleine citoyenneté romaine. Aujourd’hui

encore, on peut percevoir l’organisation romaine de la cité à partir du Cardo et du

Decumanus qui ont régit le plan orthogonal du (des) cadastre(s) romain(s). Les murs

d’enceinte et certains bâtiments sont autant de traces supplémentaires de

l’aménagement romain du territoire, malgré de nombreux remaniements, dus

notamment à la dynastie des Caetani, puissante famille liée au pouvoir papal

(particulièrement pendant le schisme d’Occident) et qui a fortement marqué la ville et

son urbanisme.

On trouve également à Fondi de nombreux sites religieux comme la cathédrale de

Saint Pierre, l’église de Santa Maria Assunta d’époque Renaissance, l’abbaye

bénédictine de San Magno, le sanctuaire de la Madonna della Rocca, l’église centrale

de San Domenico et son couvent, etc. Enfin, à l’extérieur de la ville, sur les hauteurs, se

trouvent très probablement les restes de la mythique cité grecque d’Amyclae, qu’on

connaît très mal à ce jour, mais dont on peut voir notamment une portion d’enceinte

cyclopéenne.

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Figure 8 - vue de Fondi

 

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Formia

Cette cité du littoral tyrrhénien, dont le toponyme dériverait du grec Hormiai qui

signifierait « ormeggi » (amarrages – mouillages), serait liée au peuple des

« Lestrigoni », évoqué dans l’Odyssée. Fréquentée par le peuple Aurunco, puis Volsque,

elle devient cité romaine en 338 av. J-C mais ne reçoit, comme Fondi, la pleine

citoyenneté romaine qu’en 188 av. J-C. Des vestiges de temples et « ville » comme celle

de Marco Tullio Cicerone (Tombeau d’époque augustéenne) ou Villa Rubino

aujourd’hui, montrent que Formia était alors un lieu de villégiature dans le

prolongement de la Riviera d’Ulysse où se trouvent d’autres ville comme celle de

Tibère, toute proche. De nombreux personnages puissants comme l’architecte romain

Augusto, Marco Vitruvio Pollione, mais également Cicéron y venaient régulièrement.

La commune de Formia intègre la fraction de Maranola, petit village localisé au

pied du Mont Redentore, sur le chemin d’un pèlerinage local très important. En effet,

on peut y découvrir le sanctuaire troglodyte de Saint Michel Archange (à 1198 mètres

d’altitude), sujet d’une grande dévotion, notamment de la part des nombreux bergers

des environs, que l’archange protège. On note aussi à Formia l’enceinte polygonale de

la fraction de Castellonorato datant du IVème siècle av. J-C, l’aqueduc romain dit « de

Mola » (en restauration), le port romain ou encore la basilique et les nécropoles de Saint

Erasme, qui sont autant d’objets patrimoniaux de grande valeur pour cette ville.

Figure 9 - vue de Formia

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I tr i

Sa renommée est liée entre autre au personnage de Michaele Pezza ou Fra’

Diavolo, célèbre enfant du pays, brigand et militaire. Ce personnage s’est illustré dans

une ville qui s’est retrouvée au cœur des tensions entre le Royaume des Deux Siciles et

l’Etat Pontifical. Itri s’est enrichie elle aussi grâce à la Via Appia et à la proximité de la

mer tyrrhénienne, mais aussi grâce à la culture de l’olive dite « itrana ». Son imposant

château datant du IXème siècle domine la ville et le paysage. L’aspect religieux est là

encore omniprésent avec les églises de Saint Michel Archange et de Sainte Marie

Majeure mais aussi avec le sanctuaire de la Madonna della Cività, qui fait l’objet d’un

pèlerinage annuel et d’une ferveur religieuse encore très vive.

Figure 10 - vue d'Itri

Page 25: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

25

Lenola

Selon certaines études, la commune de Lenola aurait été fondée par des

Phéniciens ou aurait été le refuge du peuple des Laconi fuyant Amyclae (les raisons de

cette fuite sont également méconnues, on peut penser que l’arrivée des Romains et leur

lutte contre les peuples italiques les a forcé à migrer vers Lenola). Au XIème siècle, le

duc de Fondi (Littfrido) cède la commune de Lenola au monastère bénédictin du Mont

Cassin. Elle reste longtemps propriété des bénédictins. L’histoire de Lenola est

également très liée aux persécutions de chrétiens dans les premiers siècles de notre ère.

La légende dit qu’un miracle survenu sur le Colle di Lenola aurait accompagné la

fixation d’un noyau chrétien au IIIème siècle, ces noyaux existant depuis le passage de

Pierre et Paul sur l’Appia. Des fidèles, surpris par les romains en pleine prière furent

massacrés, et la nouvelle arriva jusqu’à une autorité chrétienne de passage à Fondi. Il

fut alors décidé de donner une véritable sépulture aux martyrs. Deux cyprès furent

plantés, qui subsistent toujours sans que l’on comprenne leur longévité. On peut encore

voir à Lenola le sanctuaire de la Madonna del Colle datant du XVIIème siècle, l’église de

San Giovanni Evangelista du XIIème siècle, l’église de Santa Croce, et le château

Ambrifi qui daterait du Xème siècle.

Figure 11 - vue de Lenola

Page 26: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Spigno Saturnia

Ce petit village est composé de deux centres urbanisés nommés respectivement

Spigno Vecchio (partie supérieure ancienne) et Spigno Nuovo (en zone de plaine) qui

s’est développé après la Seconde Guerre Mondiale. Les premières évocations de ce

village datent du Xème siècle. Au XIème siècle, son château devient possession de

l’abbaye du Mont Cassin puis au XIIIème siècle, de la famille Caetani.

Figure 12 - vue de Spigno Saturnia (détail)

Page 27: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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L’origine des « Aurunci »  

La légende raconte que les Osques ou « Osci » seraient les premiers habitants de ce

territoire. Selon les historiens, les Osques avec le peuple des Ausoni et des Aurunci

occupaient l’actuelle Campanie et une grande partie de la Lazio. Localisés plutôt en

zones de plaines pour la proximité avec le littoral tyrrhénien, ils auraient également

côtoyé les Volsques ou « Volsci » présents sur le Mont Circeo et le territoire de l’actuelle

Terracina.

Ces peuples mal connus ont également été en contact avec des peuples grecs et

phéniciens arrivés sur les côtes tyrrhéniennes, ce qui complexifie encore la

recomposition des itinéraires et généalogies de chaque peuple préromain.

Le peuple « Aurunco » serait donc un peuple issu de peuples italiques encore plus

anciens, présents déjà avant le VIIIème siècle av. J-C. La commune de Minturno, à la

limite du territoire du Parc des Monti Aurunci, aurait d’ailleurs abrité un sanctuaire

dédié à la déesse Marica, qui aurait constitué un lieu de rassemblement pour ces

peuples préromains. Par la suite, avec l’arrivée des Romains il semble que ce peuple

disparut progressivement ou fut « absorbé » par d’autres peuples italiques encore

présents et peu à peu soumis à l’autorité romaine. En effet, la « pentapole aurunca »,

fédération de cinq cités (Ausona, Minturnae, Sinuessa, Suessa et Vescia), aurait été

détruite par les Romains, en 314 av. J-C. Le symbole désignant les Osci et donc peut

être également les Aurunci, aurait été le serpent, animal de bon augure faisant référence

à la « bonne santé », et à la capacité de régénération.

Page 28: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Richesses et diversité patrimoniale

Les éléments de « Nature »

LE CONTEXTE GEOLOGIQUE ET GEOMORPHOLOGIQUE

Les paysages du Parc des Monts Aurunci se construisent sur la base de formes

liées à un contexte à la fois géologique et géomorphologique très riche. L’intérêt

d’une lecture de ces formes et de leur histoire est particulièrement fort ici. D’une part, la

compréhension du contexte géologique et géomorphologique est un point de départ

essentiel pour la lecture des paysages locaux à travers d’autres trames (végétale,

animale, humaines). Par exemple, le tracé des voies de communications, la mise en

valeur agricole, les pratiques d’élevage, les constructions traditionnelles en pierres

sèches, l’implantation des centres habités, etc. découlent plus ou moins directement de

la géologie même si d’autres facteurs entrent en ligne de compte. D’autre part, le Parc

recèle suffisamment de richesses géologiques et géomorphologiques pour aborder et

illustrer une grande partie du contexte plus large de la péninsule italienne. La lecture se

fait en trois étapes : la formation des roches (stratigraphie) leur mise en place

(tectonique, déformations, structure des paysages) et enfin leur évolution par érosion

dès la mise en place des reliefs (surface et sous-sol).

Page 29: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Figure 13 - Les "écailles de Maranola" et la vallée du Garigliano

   

Page 30: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

30

La formation des roches permet d’aborder plusieurs notions. En premier lieu les

rapports de temps dans la lecture d’un paysage, puisque les roches les plus anciennes

du Parc remontent à 300 Millions d’années, et puisque la succession de strates d’âges

différents est particulièrement visible, et parfois riche de fossiles (rudistes, etc.). Ensuite

le rapport entre un environnement particulier (ici comparable aux actuelles Bahamas)

et la formation de roches particulières : les roches sédimentaires. Le cas des roches

carbonatées que sont les calcaires et dolomies présents dans le Parc constitue un axe

supplémentaire permettant d’aborder outre leurs modes de formation, leur réaction à

l’action de l’eau (formule réversible de dissolution des carbonates). Le lien avec les

formes du paysage est ainsi évident, et se comprend dans la diversité des formes

composant le karst, à la fois en fonction de leur échelle et de leur position entre surface

et sous-sol (lapiés, dolines, poljés, gouffres, grottes, galeries stalactites/stalagmites,

etc.). De plus, la maturité notable de ce karst très développé tant en surface qu’en

profondeur, est à associer à la proximité d’un volcanisme important dans la Lazio, au

niveau des îles Pontines et du Roccamonfina et qui a augmenté par son activité le taux

de CO2 atmosphérique, donc le taux d’acidité des eaux pluviales, et du même coup

l’efficacité de ces eaux pour la dissolution des roches carbonatées (J. Raffy). Enfin, le

contexte calcaire permet d’évoquer la perméabilité des roches, notamment via une fine

strate que l’on rencontre en altitude dans le Parc, qui correspond à une courte période

de continentalité au milieu de la succession des calcaires et dolomies d’origine marine,

et qui, nettement moins perméable, est à l’origine des sources d’altitude du Parc.

Figure 14 - la "rampe" ou "nappe" du Fammera

   

Page 31: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Cependant, tout ceci ne se comprend que par une lecture de la tectonique

(Bosellini – Tallini). Schématiquement, deux mouvements sont à évoquer. Tout

d’abord, des phases de compression (25 et 8 Ma) mettent en place en premier lieu une

couche d’argiles dites chaotiques qui sert de lubrifiant plus tard, lorsque les roches

carbonatées sont portées en altitude par un système complexe de nappes de charriage.

Les argiles chaotiques sont aussi à l’origine de sources en piémont. Ce mécanisme de

compression est visible au niveau de géosites comme la rampe du Fammera, les

« écailles » observables près de Maranola (Formia) ou encore au niveau de la vallée

Latine au Nord, dont on voit par endroits qu’elle est chevauchée par le système

orogénique des Volsci. Le contexte est celui du déplacement puis de la subduction de

la plaque Apulienne (microplaque issue de la plaque tectonique Africaine) sous la

plaque Eurasienne, ce qui explique à la fois l’orogénèse apennine et anti-apennine, le

volcanisme italien, et l’activité sismique. Plus précisément, nous sommes ici dans le

contexte d’un prisme d’accrétion. Une autre caractéristique propre à cette zone de

subduction est donc la présence d’un double volcanisme. D’une part, les volcans

italiens, notamment le Rocamonfina, les îles pontines, les volcans de la Lazio qui nous

concernent, se construisent par la remontée de laves issues de la déshydratation et de la

fusion d’une partie de la plaque Apulienne qui s’enfonce dans le manteau supérieur,

plus chaud. D’autre part, la plaque Apulienne, en plongeant, provoque un remous dans

l’asthénosphère, et une remontée de celle-ci vers la surface, qui produit un

amincissement de la croûte terrestre, une distension, puis à terme la formation d’une

croûte océanique. En Méditerranée Occidentale, ce mécanisme de distension est à

l’origine de l’ouverture du bassin liguro-provençal (rotation de l’axe corso-sarde) mais

surtout pour ce qui nous concerne, de la Mer Tyrrhénienne (bassin arrière-arc). La

distension crustale a produit bien des formes dans les paysages des Aurunci. Parfois,

des failles ayant joué lors des phases de compression, ont rejoué lors de la distension

(Tallini). Parmi ces formes, on note surtout certains « altipiani » en altitude, mais aussi

la grande faille Nord- Sud à l’origine du Poljé de Campodimele par exemple, la plaine

de Fondi (graben), celle de Formia, des blocs basculés, etc.

Page 32: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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LA NOTION DE « MONUMENT NATUREL »

La loi régionale (Lazio) 1997 n°29 « Norme in materia di aree naturali protette

regionali » définit ainsi un Monument Naturel : « Par Monument Naturel on comprend

les habitats écologiques ou environnement d’extension limitée, les exemplaires anciens,

rares, ou remarquables de végétaux, ainsi que les formations géologiques ou

paléontologiques présentant des caractéristiques d’un intérêt naturaliste ou scientifique

notable. Le Parc des Monts Aurunci s’est depuis peu vu confier le Monument naturel

du Mont Cassin, promontoire rocheux supportant depuis près de 15 siècles la fameuse

abbaye fondée par Saint Benoît de Nurcie. On retrouve également à la limite du

territoire des Aurunci les Monuments Naturels d’Acquaviva, de Cima del Monte, de

Quercia del Monaco, de Mola della Corte, de Settecannelle, et de Capodacqua, ces

deux derniers étant localisés dans le Parc des Ausoni.

Figure 15 - le Mont Cassin vu d'Esperia

Page 33: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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LA FLORE

La flore des Aurunci tient sa diversité et sa singularité du milieu calcaire sur lequel

elle prend place. Le climat contrasté, à la fois méditerranéen et très influencé par

l’altitude et les phénomènes de versants, présente également des vents à dominance

occidentale classiques aux moyennes latitudes. Ces vents déplacent des masses d’air

chargées d’humidité au dessus de la Tyrrhénienne, qui s’élèvent très vite en rencontrant

les reliefs des Aurunci et qui peuvent d’ailleurs générer des pluies orographiques

extrêmement violentes. La répartition de la végétation subit donc différentes contraintes

et se fait ainsi principalement en fonction des critères d’altitude, de pente, et

d’exposition. On repère un étagement. Les couvertures végétales se succédant nous font

passer d’un milieu sec, de garrigue, à des secteurs où l’olivier domine et où le paysage

est marqué par les nombreuses terrasses, à la chênaie (chêne vert, blanc, chevelu, etc.),

aux prairies d’altitude (zones de graminées et fleurs de prairies éphémère), et pour finir

à la hêtraie.

   Figure 16 - olivier et forêts d'altitude  

Page 34: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Les sous-bois, riches d’espèces buissonnantes, de champignons, et d’orchidées

sont d’une grande richesse. On retrouve de nombreux arbres séculaires sur le territoire,

comme par exemple l’Orme de Campodimele datant de la Révolution Française et

classé Monument national, ou des châtaigniers très impressionnants, derniers

représentants d’un peuplement autrefois bien plus étendu, et qui aujourd’hui ne couvre

que 32 hectares dans l’aire du Parc.

La diversité végétale du Parc des Monts Aurunci s’exprime aussi à travers les 50

espèces d’orchidées qu’on y dénombre, comme la Néottie nid d’oiseau, l’Epipactis

persica, l’Orchis italica, l’Ophrys lacaitae, etc., et dont certaines, très rares, sont

également très protégées.

Les zones argileuses (poljès, graben de Fondi, dolines ou ouvalas en altitude) sont

un lieu d’épanouissement pour de nombreuses autres espèces formant des pairies très

fleuries au printemps, où l’on retrouvait également de nombreuses cultures céréalières,

fruitières et légumières, aujourd’hui principalement localisées dans les basses plaines ou

vallées (poljés de Campodimele et Lenola, graben de Fondi, vallée Latine, vallée de

l’Ausente).

Figure 17 - quelques représentantes de la flore

Page 35: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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LA FAUNE

Le Parc des Monts Aurunci présente une richesse faunistique reconnue et en

partie protégée à l’échelon européen.

Certaines espèces ont disparu du territoire des Aurunci comme les grands

mammifères tels le cerf à la fin du XIXème siècle, la martre et l’aigle royal à la fin des

années 1940 et enfin, le loup vers 1950 à cause des guerres mais aussi de la

déforestation. Ce dernier est aujourd’hui de retour dans toute la chaîne des Volsci. Il

bénéficie d’une protection à l’échelon européen et mondial avec les Conventions de

Berne et de Washington mais aussi avec la Directive Habitat du programme Natura

2000, il est également placé sur la liste rouge de l’UICN.

D’autres espèces sont des espèces endémiques dont la conservation présente un

intérêt évident. Certains coléoptères comme le Duvalus Auruncus et le Duvalus

Volscus ou encore le Scotonomus Auruncus ne sont ainsi observables que dans les

Aurunci. Ces endémismes sont ici liés au développement du karst hypogée qui a

produit les conditions d’un isolement quasi total de certains milieux.

Un certain nombre d’espèces du Parc des Aurunci est concerné par les directives

Natura 2000. Les chauves-souris, qui présentent un intérêt considérable pour la

biodiversité et l’étude des animaux cavernicoles, comptent 19 espèces au niveau du

Parc sur une trentaine présentes en Italie, parmi lesquelles on retrouve des

Rhinolophes, des Vespertilions et des Minioptères. 13 de ces espèces sont considérées

d’intérêt communautaire. Elles sont menacées par l’altération et la destruction des

habitats (bois morts, etc.), mais aussi par l’obstruction des entrées de galeries et grottes,

ou encore par l’emploi de pesticides et autres traitements chimiques pour l’agriculture

ou contre certains insectes. De nombreuses chauves-souris ont également bénéficié

d’une protection supplémentaire au titre de la Convention de Berne (1979).

Page 36: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Les tritons sont quant à eux au cœur d’enjeux notables en raison de leur rareté, et

de la spécificité de leur habitat dans le Parc, à hauteur de points d’eau particulièrement

épars dans cette zone karstique et soumis à une forte pression anthropique. Ils ont

bénéficié au niveau du Parc d’un programme de protection et d’adaptation des milieux

de vie, en l’occurrence des puits, qui ont été restaurés ou aménagés en utilisant les

techniques traditionnelles de construction en pierres sèches, ainsi que des dispositifs

évitant d’aspirer les animaux lors des pompages. Ce programme a été une vraie

réussite, et a permis une stabilisation voire une progression des populations de tritons,

ainsi qu’une aide pour les bergers, dans leur gestion de la ressource en eau au quotidien.

Le Parnassius Mnemosyne ou semi-Apollon, présent dans les prairies humides et

les bois clairs des Aurunci, fait partie des insectes concernés par les directives Natura

2000 au titre de leur rareté. Ce papillon est aussi concerné par la Convention de Berne.

Il est bien représenté dans les Aurunci.

Comme dans toute l’Europe, les rapaces sont également très protégés. Parmi les

espèces les plus notables, le faucon pèlerin, le circaète, les différents rapaces nocturnes,

sont concernés par la directive oiseau, au même titre que certains passériformes comme

l’engoulevent d’Europe.

Les SIC (Sites d’Intérêt Communautaire - directive communautaire n° 43 du 21

Mai 1992) sont un outil pour la protection des espèces. Il s’agit d’une application de la

« Directive Habitat », instaurée en 1997 en Italie, mais c’est aussi une première étape

dans la protection, une telle zone devant être déclarée dans les 6 ans qui suivent soit

comme Zone Spéciale de Conservation (ZCS) et/ou Zone de Protection Spéciale (ZPS)

(Loi n° 157/1992). Les ZPS sont ainsi des périmètres de protection, choisis très

souvent le long des voies de migration de l’avifaune ou Parce qu’ils abritent des espèces

remarquables d’un territoire, l’objectif étant de permettre un maintien de leurs habitats. De nombreuses grottes du Parc rentrent dans cette catégorie comme celle des Serini à

Espéria. Le Parc dénombre d’ailleurs 1276 cavités naturelles.

Les sites appartenant au réseau Natura 2000 présentent une grande valeur

patrimoniale et cristallisent des enjeux de protection, de conservation, mais aussi de

sensibilisation qui les placent souvent au cœur des actions les plus visibles du Parc.

Page 37: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Figure 18 - quelques représentants de la faune

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Les éléments de « Culture »  

LA PREHISTOIRE

Peu de témoignages préhistoriques ont été retrouvés sur le territoire du Parc des

Monts Aurunci. Des ustensiles en pierres, tout comme des ossements datés du

Néolithique et de l’âge de Bronze ont toutefois été retrouvés sous l’emplacement de la

partie médiévale de la commune d’Itri, ainsi que dans des cavités naturelles de la

commune de Pontecorvo, notamment dans le secteur de Sant’Oliva.

LES PEUPLES ITALIQUES

Les premiers colons étrangers furent les Phéniciens, qui fondèrent des comptoirs

d'abord sur les côtes de Sicile et de Sardaigne. Certaines de ces implantations se sont

développées pour devenir de petites villes, cohabitant ensuite avec des colonies de

fondations grecques. Grecs, peuples italiques comme les Volsques ou peuples migrants

comme les Samnites se sont côtoyés sur ces territoires de l’Italie méridionale.

La cité mythique d’Amyclae serait d’ailleurs liée à la présence grecque. Le site,

localisé à mi pente sur le Monte Pianara, constituait une position hautement

stratégique, dominant la plaine, proche de la mer, et de certains axes de communication

et de commerce. Les nombreux terrassements découverts laissent penser qu’une

importante activité agricole animait cette cité, ce que confirme Pline lorsqu’il évoque le

vin Cecubo et sa production. Elle aurait abrité les Laconi (peuple grec) mais des doutes

subsistent, du fait d’une documentation archéologique très lacunaire. Il semble que des

contacts seraient survenus avec les Ausoni, les Volsques et le peuple Aurunco, ce qui

complique notre compréhension des itinéraires et évolutions de ces peuples. La chute

d’Amyclae fait l’objet de plusieurs hypothèses : la cité pourrait avoir subi un grave

tremblement de terre qui aurait précédé la fuite des populations, la légende évoque

aussi une destruction de la ville par des serpents, que l’on attribue à des raids ou

invasions dont on ignore les protagonistes.

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Il est donc très difficile de comprendre le départ des habitants, qui semble toutefois

s’être fait très rapidement. Aujourd’hui, on ne peut percevoir que quelques parties

d’enceinte mégalithique qui ne sont pas sans rappeler les célèbres enceintes

cyclopéennes de Mycènes, Tirynthe, Argos, etc. Un temple, dédié à Iside, présente lui

aussi un appareil mégalithique, et sert de fondation à la Villa Placitelli à Fondi, qui fut

aussi un couvent bénédictin.

Les peuples Aurunci, Ausoni, Volsques ou Osques se retrouvent dans les Monts

Aurunci et à leur proximité. On sait que l’actuelle Minturno aurait abritée le sanctuaire

de la Dea Marica, particulièrement vénérée par les Aurunci. Ces peuples auraient

disparus petit à petit, « absorbés » ou décimés par les Romains. Ces derniers s’imposent

progressivement sur le territoire, qui deviendra pour eux un tronçon stratégique dans

l’extension de leur pouvoir, de leur domination, et pour le déplacement des légions.

ROME, LA VIA APPIA, LES VILLE , LES GRANDS ERUDITS

La construction de la via Appia fut initiée en 312 av. J-C par Appius Claudius

Caecus alors sénateur puis censeur de la République romaine. Son tracé s’étendait de la

ville de Rome jusqu’à Brindisi en Italie, mais il se poursuivait également en Grèce et

jusqu’à Byzance. Il s’agissait d’étendre le territoire et de soumettre les peuples italiques

comme les Aurunci, les Volsques et les Samnites. C’est d’ailleurs durant la seconde

guerre Samnite que les travaux débutèrent. L ‘Appia est considérée comme la « reine

des voies romaines » car elle est la première voie à avoir été pavée et à avoir été aussi

étendue. Pour la réaliser, on procédait par tronçon. Celui des Aurunci aurait été réalisé

entre 312 et 307 av. J-C. Il fut tout d’abord pavé avec des pierres calcaires qui furent par

la suite remplacées, en 216 de notre ère, par l’empereur Caracalla, en raison de l’usure

du revêtement. Elle est donc un symbole de développement, d’extension de la

romanité, mais elle démontre également la technique et le savoir-faire des arpenteurs

romains.

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Dans les Aurunci, ils ont dû dans un premier temps surmonter l’obstacle des

marécages, puis composer avec le relief afin d’obtenir un tracé le plus rectiligne

possible. Sur ce tronçon, on a retrouvé des traces d’aires aménagées pour le repos des

voyageurs : les mansio et mutatio. Un temple dédié à Apollon dominait le tracé, à

l’entrée du ravin de San Andrea ; grâce à ce genre de lieux de culte sur les voies

romaines, on pouvait rendre hommage aux dieux tutélaires. Les nombreuses

sépultures, épitaphes, et les mausolées qui interpellent les voyageurs sur l’Appia comme

sur les autres voies romaines sont une autre manifestation de leur importance pour la

vie religieuse. L’Appia fut aussi une voie commerciale de premier plan, qui

accompagna la richesse du territoire déjà fertile des Aurunci (vin, blé, céréales, huile

d’olive). Elle fut fréquentée par de nombreux aristocrates de la société romaine comme

Cicéron dont on retrouve la tombe à Formia. Aqueducs, arches de ville romaines ou

exploitations agricoles, ponts, mausolées, cadastres (particulièrement visibles à Fondi)

sont autant de témoignages que l’on retrouve sur l’Appia ou en bordure de son tracé.

Avec les premiers siècles de la chrétienté, puis au Moyen-Âge, elle demeura très

fréquentée pour les pèlerinages vers Rome ou vers le Gargano et la Terre Sainte et fût

notamment célèbre pour avoir été parcourue par Saint Pierre et Saint Paul, qui en firent

aussi un point de départ pour l’évangélisation. Sur notre territoire, les tensions liées au

contexte de frontière entre l’Etat Pontifical et le Royaume de Naples donnèrent à

l’Appia une importance supplémentaire en temps de guerres et de luttes de pouvoir.

Sous les Bourbons (Philippe II d’Espagne, Charles III de Bourbon et Ferdinand IV de

Bourbon) l’Appia fût remodelée, restaurée et élargie, à la fois pour la modernisation de

la route qui restait un axe primordial, et pour la domination et l’image des Rois de

Naples.

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L’Appia fut enfin une source d’inspiration pour de nombreux artistes comme

Raphael ainsi que pour de nombreux écrivains tels que Goethe, Horace, Byron, ou

encore Stendhal pour qui elle fut une incitation au voyage physique ou de la pensée.

Aujourd’hui la région Lazio souhaite mettre en place un Parc interrégional de la Via

Appia, et le projet des Vie Francigene del Sud est une nouvelle occasion de fédérer des

acteurs autour de la valorisation de ce patrimoine, inscrit sur la liste indicative de

l’Unesco.

L’impact paysager de l’Appia passe par un autre héritage de la romanité : la

cadastration, dont les traces les plus visibles aujourd’hui se trouvent dans la plaine de

Fondi. L’organisation du territoire par les romains s’est ainsi faite de façon orthogonale

(répartition de plusieurs decumani et cardi dans le noyau ancien), à partir des fameux

Cardo et Decumanus Maximus dont l’intersection marquait l’emplacement du forum

de Fondi. L’Appia servait de Decumanus Maximus. L’appareillage romain (gros blocs

rectangulaires visibles à la base de l’enceinte), les tours, les thermes, sont d’autres

indices encore perceptibles à Fondi. Des aqueducs, citernes, des ville (arc d’entrée d’une

villa retrouvée entre Itri et Formia), des tombes ou mausolées sont toujours visibles le

long de la voie romaine en direction de Naples.  

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Figure 19 - quelques éléments de romanité

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LE MOYEN-ÂGE

L’entrée progressive dans le Moyen-Âge marque le début d’une longue période,

plus tourmentée sur le plan géopolitique, qui ne s’achèvera qu’avec l’Unité Italienne en

1861. Le territoire souffre de sa position géographique particulièrement stratégique,

au cœur de nombreux enjeux et sujet aux invasions et aux luttes de pouvoir entre des

puissances aussi diverses que l’Empire Byzantin, les Grecs, les Germains, le règne

Lombard, les Francs, les Normands, les Angevins, les Aragonais, etc. On perçoit

encore aujourd’hui certaines traces de leur passage. Nous sommes donc dans une zone

de frontière stratégique et complexe, et cette position stratégique est aussi d’ordre

économique, sur la route du Sud et de l’Orient, avec les ports ouverts sur la

Méditerranée, et dans le contexte de la Terra di Lavoro, secteur primordial pour les

productions agricoles et unité administrative qui structure le territoire jusqu’au 21ème

siècle.

Petit à petit, on constate un retour progressif des populations vers des points

hauts situés à l’intérieur des terres à partir du VIème siècle. Le rôle de l’Eglise est

également primordial. L’Abbaye du Mont Cassin, fondée par Saint Benoît de Nursie

vers 530, devient petit à petit extrêmement puissante, mais souffre à la fois de son

prestige et de sa position hautement stratégique : elle sera détruite à plusieurs reprises

par les Sarrasins, les Lombards, etc. Du XIème au XIIIème siècle, le pouvoir de la

seigneurie du Mont Cassin est à son apogée. La Terra Sancti Benedicti, soumise au

Saint Siège, s’étend sur la zone Nord des Aurunci et des Ausoni, ainsi que dans la

vallée du Garigliano. La seigneurie renforce ses possessions, convoitées et menacées

par la proximité d’autres grandes puissances, ainsi que par de nombreux raids militaires

qui caractérisent cette période d’insécurité. Un mouvement dit d’incastellamento

concerne de très nombreuses seigneuries de l’Italie médiévale, et laisse une empreinte

très profonde dans les paysages que nous voyons aujourd’hui, car c’est à cette période

que sont aménagées les places fortes à l’origine des villages de montagne à l’intérieur

des terres.

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Le Parc des Aurunci compte de nombreux sites religieux qui font l’objet d’une

grande dévotion, de pèlerinages et de fêtes, tout au long de l’année.

Dans le Parc, le culte de Saint Michel est omniprésent et célébré chaque année lors

du fameux pèlerinage sur le Mont Redentore, à Maranola au mois de Juin et de

Septembre. Une petite église troglodyte reste un lieu primordial pour la ferveur qui

entoure la figure du saint. L’église d’origine date de 830 et a été restaurée au 19ème

siècle. Saint Michel est loué pour la protection des bergers et des troupeaux

transhumants. Selon une légende populaire après plusieurs changements de position la

statue aurait elle-même décidé d’être positionnée sur le Mont Altino, vers le Redentore.

Il est également intéressant de faire un parallèle avec le Mont Gargan dans les Pouilles

et le Mont Saint Michel en France car il se trouve que les deux sanctuaires dédiés à

Saint Michel se trouvent, comme d’autres, en des lieux d’abord associés à une divinité

païenne (Gargan – figure reprise par Rabelais avec Gargantua) ensuite associée à satan,

lui même vaincu par l’Archange dans la croyance chrétienne.

Le Parc a récupéré et restauré en 2000, le Monastère bénédictin de San Magno,

localisé à proximité de Fondi. Il fut d’abord un site où se pratiquait un culte païen,

ensuite dédié à Saint Paterno et à San Magno, deux martyres victimes des persécutions

au IIIème siècle. Par la suite fut créée par Saint Honoré la première communauté

monastique du site appliquant la règle de Saint Benoit de Nursie. Le monastère perdit

son autonomie au XIème siècle, intégrant les possessions de l’Abbaye du Mont Cassin.

Ce site, empreint de religiosité, est célèbre pour sa richesse patrimoniale. En effet, on y

a retrouvé plusieurs églises dont une romaine, une médiévale avec sa crypte, un

aqueduc et un moulin qui confirment le désir d’autonomie du site, ainsi qu’une église

de style Renaissance. On y a également retrouvé des fresques illustrant la vie de Saint

Benoit.

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Figure 20 - quelques éléments médiévaux

   

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Le Couvent de San Onofrio était un autre centre bénédictin qui privilégiait

surtout le recueillement et la méditation. Le Parc comporte de nombreux autres sites

religieux étant pour certains associés à des pèlerinages qui rassemblent beaucoup de

monde, comme la Madonna del Colle, à Lenola, ou la Madonna del Piano a Ausonia.

Le Parc des Monts Aurunci, traversé par l’Appia, se trouve sur des itinéraires de

pèlerinage très importants, vers Rome (Saint Pierre et Saint Paul), vers Compostelle,

entre le Mont Saint Michel et le Mont Gargan, et surtout vers la Terre Sainte. A partir

du 9ème siècle, apparait le terme de « Via Francigena », associé d’abord au tracé entre

Rome et le Nord de la France. Cette voie appelée aujourd’hui Via Francigena del Nord

fut complétée par la Via Francigena del Sud, vers la Terre Sainte. On ne parle pas en

général d’une voie Francigena au tracé unique, mais des « vie Francigene » avec de

nombreuses ramifications, comprenant parfois d’anciennes voies consulaires romaines

comme avec la Via Appia Traiana, tronçon allant de Bénévent jusqu’à Brindisi. Cette

« Via Francigena del Sud », et plus largement les « Vie Francigene » sont aujourd’hui

l’objet d’un projet interrégional et international au cœur duquel se place le Parc des

Aurunci avec son tronçon de la Via Appia.

À l’époque médiévale, l’Abbaye du Mont Cassin était un centre de pouvoir et de

culture incontournable, au même titre que le Saint Siège, le Royaume de Naples, mais

aussi localement les duchés de Gaeta et de Fondi. Deux dynasties marquèrent très

profondément l’histoire de ces duchés : les Docibile à Gaeta, et les Caetani à Fondi. De

nombreuses traces témoignent de la puissance de ces familles (aménagement des rues

de Fondi, quartier juif, palais, etc.).

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Figure 21 - le couvent de San Onofrio

   

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LE MONT CASSIN, L’ABBAYE, LE MONUMENT NATUREL ET « L’ ISTORIAL »

L’influence de Saint Benoit de Nursie fut incontestable dans l’aire du Parc.

L’abbaye « mère », construite en 529, a vu petit à petit se multiplier des « dépendances »

sur le territoire Aurunco. Sa fameuse règle, la « Sancta Regula » o « Regula

Monachorum », est donc née à quelques pas des Aurunci, en 540. Cette règle se diffusa

par la suite dans toute l’Europe. Le site fonctionnait en parfaite autonomie, sous

l’autorité d’un seul abbé, désigné par la communauté. Son architecture ne reflète pas

son état originel : en effet, le célèbre plan de Saint Gall, qui fournit une description

d’une rare précision de ce que devait être un complexe bénédictin idéal, ne se retrouve

guère aujourd’hui dans la configuration de l’Abbaye. Même si l’organisation idéale

n’était jamais vraiment appliquée en raisons d’impératifs physiques et d’adaptations au

cas par cas dans les abbayes, ce sont surtout les nombreuses destructions qui ont eu

raison de l’organisation purement bénédictine de l’origine. Cependant, on peut toujours

admirer des cloîtres spacieux, rappelant certaines caractéristiques initiales.

Les dernières destructions datent de la Seconde Guerre Mondiale et ont

profondément marqué l’histoire locale et européenne. L’Abbaye a alors souffert de sa

position sur la ligne Gustav qui faisait partie du système de défense de la péninsule vers

le Nord, et de sa position haute sur la vallée latine, axe privilégié pour la remontée des

alliés vers Rome. L’opération Diadem fut l’un des moments les plus décisifs et les plus

désastreux, et l’Abbaye fut réduite en cendres. Les horreurs de la Guerre ont

profondément marqué l’ensemble du territoire, et le devoir de mémoire passe entre

autres choses, par la récente création de « l’Istoriale » de la ville de Cassino, qui

participe de la réunion des nations européennes autour d’un symbole de l’horreur

devenu site ambassadeur de la Paix. Le projet de la région Lazio pour la « Via

Francigena » apparait comme une autre approche du site du Mont Cassin, de son

monument naturel, de son musée archéologique et de son Istorial, le long d’un

itinéraire historique et de pèlerinage parmi les plus significatifs.

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LE PARC A L’EPOQUE MODERNE ET CONTEMPORAINE

Du XVIème au XIXème siècle, le règne des Bourbons sur le royaume de Naples et

des Deux Siciles est un facteur de stabilité malgré des épisodes de tensions liées aux

guerres de succession en Espagne au début du XVIIIème. A la charnière avec le XIXème

siècle, Napoléon étend son empire jusqu’en Italie, et convoite le trône des Bourbons.

L’arrivée des français est très mal supportée par les populations locales, qui s’organisent

et résistent. Michele Pezza, le fameux Fra’ Diavolo, repoussera les français à Itri, à

hauteur du Fortin de Sant’ Andrea sur l’Appia. Il sera plus tard capturé, puis

emprisonné et pendu à Naples.

En 1806, Napoléon nomme son frère Giuseppe Bonaparte Roi de Naples,

évinçant les Bourbons. Joachim Murat lui succède peu de temps après, Giuseppe

s’avérant particulièrement incompétent. Il aménagera le territoire et créera une véritable

organisation de l’administration communale, dirigée par un maire, à partir du modèle

appliqué en France. En 1816, la chute de Napoléon permet aux Bourbons de retrouver

le pouvoir. L’unification de l’Italie provoquera leur chute après la bataille de Gaeta

contre l’armée Piémontaise en 1860, et l’avènement de Victor Emmanuel II en 1861.

Le territoire des Monts Aurunci se trouve donc au cœur d’un secteur à l’histoire

très longue, complexe, et mouvementée, qui a participé à la construction des paysages,

en laissant des traces très profondes dans leur organisation. Aujourd’hui encore,

l’influence des premiers peuples, celle des Romains, des Religieux, les nombreuses

péripéties médiévales, puis l’impact des Bourbons et de Napoléon avant l’Unité

Italienne se superposent pour façonner ce territoire si riche et singulier.

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Figure 22 - vue du fortin de Sant'Andrea

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LE PATRIMOINE VERNACULAIRE, LES PRATIQUES TRADITIONNELLES

L’une des raisons d’être du Parc des Monts Aurunci est la conservation de

traditions parfois ancestrales comme le travail de la « Stramma » ou Ampelodesme,

plante spontanée qui s’est étendue sur les reliefs. Elle était utilisée pour la couverture

des toits des « mandre » (refuges pour les bergers et leurs troupeaux) mais aussi pour la

confection et la réalisation d’objets tressés très variés. Un certain nombre de métiers

sont en voie de disparition sur le territoire, et sont devenus des artisanats relativement

marginaux, liés au tressage de la stramma, du jonc, de la canne de campagne, voire du

bois (olivier, etc.) ou encore au travail de l’argile, autrefois très développé à Pontecorvo,

et exercé par des « cannatari ».

L’usage du calcaire dans les constructions locales, et le contexte calcaire en

général sont à l’origine d’éléments paysagers très caractéristiques. Pour la mise en

culture, on a cherché à retenir les sols et l’eau, et à étendre les surfaces cultivables sur

les versants grâce à des terrasses qui servirent notamment à des productions d’oliviers

ou de vignes. Des murs en pierres sèches étaient assemblés sans liant, et cette

technique était aussi employée pour la réalisation d’abris ou « mandre », utilisées par les

bergers et les nombreux troupeaux transhumants, ou pour la réalisation d’habitations

ou « casale » situées à flanc de montagne, non loin des zones de cultures. Des puits

permettant la récolte et le stockage de la neige et de la glace (« pozzi della neve ») étaient

l’outil d’un commerce important, notamment pour les nobles et les commerçants à qui

elle permettait de conserver les aliments. Le pavement originel de la Via Appia fut

également réalisé avec la roche locale, avant qu’on se rende compte de sa fragilité et

qu’on ne la remplace par du basalte.

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Figure 23 - une représentante des mandre

   

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De nombreuses fêtes sont l’occasion de rassembler les populations,

particulièrement autour de la gastronomie (« Sagra oliva Itrana » à Itri ou « Sagra

Salsiccia » à Esperia, fête du vin, fête de la cicerchia, fête de la chasse, fête des gnocchi,

etc.) ou de la religion (pèlerinage de la « Madonne della Cività » entre Itri et

Campodimele, pèlerinage au Redentore à Formia-Maranola, fêtes annuelles comme

celles de la Saint Roch, de la Saint Erasme, les feux de la San Giuseppe avec danses,

feux, cuisine traditionnelle, chants, … ou encore l’Infiorata itrana avec réalisation de

parterres de fleurs représentant des scènes religieuses, des Saints, ou d’autres motifs

pour le Corpus Domini, etc.).

Le pastoralisme génère à lui seul un grand nombre de pratiques traditionnelles,

souvent transversales (constructions, espèces, artisanat, musique, croyances,

gastronomie) que le Parc doit mettre en valeur. Les bergers et éleveurs participent au

maintien d’espèces locales comme le « vitellone » (veau) Aurunco, le cavallino (petit

cheval) d’Esperia, mais aussi des espèces de chèvres comme la monticella ou la grigia.

De la tradition d’élevage, notamment ovin et caprin, découle, comme souvent en

Europe, une tradition musicale de la cornemuse (zampogna) accompagnée de

percussions comme la « tammorra » (tambourin), et d’instruments à vent complétant les

lignes mélodiques (une sorte de bignou, la « ciaramella » et l’accordéon). Le Parc tente

de faire perdurer et connaître cette tradition musicale par le biais de festivals tels que

ceux de Maranola ou d’Esperia auxquels participent des anonymes, des passionnés,

comme des personnalités locales, régionales, voire nationales, comme Ambroggio

Sparagna. Ces concerts s’accompagnent souvent de danses locales telles que la

« ballarella », déclinant de la tarentelle, et autres danses proches de ce que l’on retrouve

souvent en Europe, gigues, bourrées, etc.

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Figure 24 - aperçu des patrimoines du pastoralisme

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LES AURUNCI SUR LE DEVANT DE LA SCENE

Le Cinéma et la Littérature ont parfois placé les Aurunci sous le feu des

projecteurs. Le territoire compte en effet de nombreux artistes reconnus, qui ont

souvent fait de leur terre natale une référence pour leur œuvre.

Certains d’entre eux, issus de la « Ciociaria », vers Fondi, se sont connus sur les

bancs de l’école et ont poursuivi leurs parcours professionnels, dans des domaines

différents mais dont ils ont su exploiter les complémentarités. Etudiants à Rome, ils ont

façonné leur vision du monde et des arts, grâce à un environnement culturel

cosmopolite, stimulant, et formateur.

Pour trois d’entre eux la maturité de leur art s’exprima dans le Néoréalisme,

ce mouvement cinématographique né en Italie entre 1943 et 1955, tendant vers une

vision toujours plus fidèle au réel, et que leur amitié enrichit, pour des réalisations

comme le film « Giorni d’amore ».

Le poète, critique d’art et narrateur Libero De Libero, natif de Fondi, présente

dans ses œuvres la condition humaine en s’appuyant particulièrement sur la population

paysanne.

Le peintre expressionniste Domenico Purificato, natif de Fondi, s’est attaché à

décrire les méthodes et réflexions propres au monde de la peinture, dans des ouvrages

destinés au grand public, visant à décrypter son art. Parmi ses œuvres, La pittura

dell'Ottocento italiano (1959), I colori di Roma (1965), Callimaco, una pittura per l'uomo

(1971), etc.

Le réalisateur Giuseppe De Santis, lui aussi de Fondi, a dès son plus jeune âge

cherché à représenter la vie des familles paysannes. Parmi ses films les plus célèbres on

retrouve « Non c'è pace tra gli ulivi » (1950) et « Giorni d'amore » (son premier film en

couleurs) tournés tous deux à Fondi. Ces films sont d’ailleurs l’occasion pour De

Santis, Purificato et Libero de Libero de collaborer en apportant la contribution de leurs

arts respectifs.

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Les Aurunci sont également connus pour les œuvres de deux écrivains : Angelo

De Santis et Tommaso Landolfi. Le premier, historien, natif de Minturno, a consacré

sa vie à l’étude de la vie sociale et administrative de sa commune. Parmi ses 250

publications, on retrouve une étude démographique, une autre sur les origines de la

commune, etc. Ses écrits sont un fonds documentaire de grande qualité, un véritable

témoignage et la mémoire de cette commune proche du Parc.

Tommaso Landolfi, écrivain fantastique, romancier, poète et traducteur, est né

dans le Nord du Parc, à Pico Farnese. Il est connu pour son style très particulier (à base

d’horreur et de fantaisie), pour les nombreuses traductions qu’il a faites, et son

inspiration de sources étrangères. Parmi ses œuvres les plus notables, on retrouve « La

pietra Lunare » (1939), « La birra del pescatore » (1953) et « Se non la realtà » (1960).

Nombre des œuvres de ces artistes, réalisées dans un lien très profond et étroit

avec le territoire, témoignent aussi de leur attachement à leurs racines, de l’inspiration

qu’ils ont trouvé ici, et de leur volonté de transmettre leur connaissance de la société

paysanne de l’époque, avec ses valeurs, ses troubles, ses joies simples et toute sa

sincérité.

Figure 25 - Tommaso Landolfi

 

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L’Ente Parco

Figure 26 - Campodimele

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Le siège du Parc Le siège du Parc se situe dans le village de Campodimele, au cœur de l’aire

d’intervention mais en dehors de l’aire protégée. Il se positionne en tant que partenaire

des communes qui ont souhaité adhérer à son action, et sont concernées par le

périmètre protégé.

Le choix des dir igeants

Le choix du président, puis du directeur, se fait au niveau de la Région. Dans le

processus de mise en place d’un président, une proposition de trois noms est d’abord

faite à la région par le Parc, puis l’assemblée régionale se réunit pour déterminer qui

occupera cette place pour un mandat de trois ans. Suite à ce choix, un décret paraît

stipulant sa nomination. 90 jours après, intervient le choix d’un directeur, selon la

même méthode, mais pour 5 ans. Si la Région n’arrive pas à choisir ou à trouver 3

postulants au titre de directeur ou de président, elle peut désigner un(e) commissaire

pour une durée de deux ans. C’est actuellement la situation du Parc des Monts

Aurunci, qui a à sa tête un directeur et une commissaire.

Parmi les autres entités administratives qui composent un Parc Régional Italien,

on retrouve :

§ Le Conseil Directif : il définit le siège du Parc, la gestion de l’aire protégée et les attributions et

fonctions de chacun au sein de l’Ente Parco.

§ La Communauté du Parc : elle comprend les maires des communes du Parc, les présidents du

Parc et des communautés « Montana ». Ce groupe de travail se réunit deux fois par période

de trois ans pour dresser des bilans de l’action du Parc.

§ Un dirigeant et responsable par service (fonctionnaires de catégories A et B) – des « experts »

et assistants techniques pour chaque secteur (fonctionnaires de catégories D et C) – un

opérateur ou surveillant par secteur (fonctionnaire de catégorie A).

Pour un fonctionnement au quotidien des différents services, le Parc met en place

un règlement intérieur sur les secteurs et différents services en accord avec les directives

de la région Lazio et de l’A.R.P – Agence Régionale pour l’Environnement et la

Coopération entre les Peuples.

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Figure 27 - le siège du Parc et notre bureau

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Les f inancements

Les financements obtenus par le Parc naturel des Monts Aurunci sont issus de

financements européens. Ils font suite à une présentation de projets faite par les

communes, le Parc, ou dans un futur proche par le Consorzio qui réunira tous les

acteurs du territoire. La région Lazio sert d’intermédiaire : elle se voit allouer des fonds

européens qu’elle redistribue sur son territoire en fonction des présentations de projets

qu’elle choisit.

Le fonctionnement et les supports d’act ion du Parc

Le Parc s’appuie pour son fonctionnement sur le plan du Parc (Master Plan), qui

comprend un descriptif du fonctionnement administratif du Parc, de son organisation et

de ses partenaires, mais aussi les analyses et synthèses des études faites, les normes

techniques et le règlement intérieur approuvé par le personnel du Parc.

Le Parc formule les objectifs qu’il souhaite atteindre, parmi lesquels on

retrouve des grandes lignes comme :

§ La gestion, protection et valorisation du patrimoine naturel.

§ L’animation du territoire, par la création d’un réseau de sentiers pédestres et VTT,

une proposition de programmation évènementielle (exemple : l’été « Le Serate del

Parco » ou l’hiver « I giorni Verdi »), etc.

§ La gestion intégrale des ressources naturelles comme culturelles, et leur valorisation

§ La sensibilisation des publics.

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Nombre de ces actions visent à revitaliser les villages. La volonté du Parc sur le

long terme est de créer des points d’attraction touristique forts, qui seraient aussi des

points de rencontre et d’échange entre habitants et touristes. Il souhaite également

participer à l’amélioration et à la qualité des conditions de vie sur le territoire en

proposant un projet cohérent de développement durable. Le Parc cherche à maintenir

une identité locale forte et à la mettre en valeur. Cela passe par la mise en place d’un

plan de communication concret et efficace s’appuyant sur des supports variés tels que

les journaux ou internet afin de fournir à tous des informations d’abord générales, puis

thématiques. Il veut également créer un centre de visite, basé sur une exposition

itinérante pouvant être utilisée localement, dans les salons du tourisme nationaux et

internationaux, dans les Parcs de la région Lazio, ou à la fédération des Parcs.

Les actions du Parc

Quelques exemples

Concrètement, les actions du Parc sont à la fois très nombreuses et de natures

variées. La collaboration étroite entre L’Ente Parco et la Région Lazio est à la base des

opérations menées localement, et qui visent à maintenir une occupation du territoire,

un cadre de vie de qualité, et une activité économique pérenne. Le Parc doit être un

instrument pour le développement durable du territoire, et pour la préservation et la

valorisation des richesses patrimoniales.

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Les achats, les restaurations et la réhabilitation de bâtiments concernent

principalement les anciennes églises, les palais, les complexes archéologiques, etc.

d’une grande valeur et parfois tombés dans l’oubli. En moins de quinze ans, le Parc a

acheté de nombreuses structures de ce type avec le soutien de la région. Prenons

quelques exemples :

§ L’Abbaye de San Magno, lieu saint et aujourd’hui centre de recherches

archéologiques.

§ Le palais Spinelli à Esperia : restauré et reconverti en Musée du karst, et en hôtel-

restaurant.

§ La Villa Iaccarini à Itri devenue éco-auberge et école d’ingénierie naturaliste (lits

accessibles aux handicapés, espaces pour la recherche et présence de panneaux

solaires)

§ Le Palais Caetani à Fondi, restauré et aujourd’hui reconnu comme pôle culturel

central de la ville, avec des espaces pour des expositions, des conférences, des

concerts et une bibliothèque.

Les restaurations effectuées sur la Via Appia entre Fondi et Itri ont été un temps

fort de l’action du Parc. Elles servent aussi de vitrine, et placent désormais l’Appia au

cœur de projets importants, comme la création d’un parc interrégional de l’Appia, ou

encore le projet Via Francigena del Sud.

Le Parc est également à l’origine de la création d’un nouveau bâtiment utile à ses

actions, le Vivaio et la falegnameria, à Itri, constituent un centre de conservation des

plantes locales (1900 espèces) mais aussi un outil pour les opérations de reboisement, le

jardinage des particuliers, les espaces verts des communes, etc. C’est l’une des vitrines

du Parc. On y travaille aussi pour la préservation d’une tradition et d’un métier

ancestral, celui de « strammaro », artisan tressant la stramma ou ampelodesme.    

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Le Parc tient aussi un rôle d’aménageur du territoire.  En différents points de l’aire

protégée, des aires de pique-nique ou de stationnement ont été aménagées, des

refuges ont été restaurés et préparés pour l’accueil du public (comme à Pornito), de

nombreux bâtiments historiques (palais, couvents, etc.) ont été transformés en

structures permettant soit l’hébergement soit l’organisation d’événementiels ou encore

des lieux d’expositions. Enfin, la signalétique du Parc, en plus de la documentation

disponible sur demande ou dans les points d’accueil, facilite l’orientation des visiteurs

(réseau de sentiers accessibles à pied, à VTT, balisages, panneaux routiers marrons et

présentant le logo pour être facilement identifiables, etc.).

L’initiative « Vivere il Parco » est un autre exemple de la volonté de valorisation

des richesses patrimoniales. Il s’agit de proposer des sorties-découvertes du territoire

aux scolaires sur des thématiques variées telles que la biodiversité, l’artisanat local, etc.

Le Vivaio Falegnameria d’Itri est ainsi un outil pour ce genre d’initiatives : le

« Giardino delle farfalle » constitue un lieu de découverte des milieux, de la flore et de

la faune du jardin et propose un parcours didactique, également adapté à un public

handicapé (handicap visuel). Voici quelques autres  exemples  d’initiatives  :  

§ « Giornata Europea dei Parchi » qui met en avant chaque année un lieu

particulièrement représentatif de la biodiversité du Parc.

§ « L’Estate nel Parco » où l’on propose en été des promenades, des jeux et une

éducation à l’environnement pour les jeunes publics.

§ « L’Erba del vicino » qui propose une découverte de l’aire protégée du Parc pour les

anciens, et une sensibilisation à l’intérêt d’une telle structure pour la mise en valeur

du territoire.

§ « Le Serate del Parco » qui permettent de varier les animations, de faire participer des

scientifiques, des associations locales ou des individuels « dans leur domaine de

compétence » : lecture, musique, conférences, échanges, détente, sont les maîtres

mots. Le Parc met ainsi en place une programmation précise durant l’été dans des

lieux culturels comme naturels.

§ Des excursions et des visites guidées sont enfin proposées tout au long de l’année, et

ouvertes à tous.

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Travailler à une concertation et à un dialogue au quotidien entre les différents

acteurs est l’un des objectifs du Parc, qui se place en médiateur entre Institutions

(région et partenaires) et acteurs locaux directs : populations du Parc, cultivateurs,

éleveurs, et chasseurs. Cette concertation vise à augmenter l’efficacité et à pérenniser les

actions engagées dans le cadre de la lutte contre les espèces invasives comme le sanglier

(mise en place de clôtures électrifiées – travail avec le Parc, les communes, les provinces

et la communauté locale), dans la recherche de solutions face au problème des chiens

errants (« Randagismo » ou vagabondage : repérage, solutions pratiques de prévention,

information des populations du Parc – 13 chiens au km carré - attaques nocturnes –

choix d’une méthode traditionnelle : mise à disposition gratuite de chiens de garde des

Abruzzes pour tous les éleveurs et la protection des troupeaux), gestion de certaines

plantes invasives, retour du loup, etc… Il s’agit là aussi de tenir compte des risques

(incendies, etc.) et d’impulser une gestion durable du territoire.

Il « Marchio del Parco Naturale dei Monti Aurunci » est un label réévalué pour des

périodes de 4 ans, qui est soumis à la règlementation Européenne. Il constitue un appui

non négligeable en temps de crise et permet de travailler l’image d’un territoire où la

qualité est au rendez-vous. L’impact du label est à la fois local et régional, il constitue

une valeur ajoutée pour les produits du territoire. La volonté du Parc était de créer un

réseau autour de ce label et de son cahier des charges pour valoriser des producteurs ou

fournisseurs de services soumis à des règles strictes (guides, hébergement, restauration,

loisirs, etc.). Les secteurs concernés sont donc l’artisanat, le tourisme, la restauration,

l’agriculture et la vente au détail, l’objectif principal du Parc étant de développer un

tourisme de qualité, de casser la trop forte saisonnalité, et d’attirer des publics qui se

concentrent beaucoup sur le secteur littoral, vers l’intérieur des terres. Le label « Parco

Naturale dei Monti Aurunci » s’accompagne du label régional « Natura in Campo » qui

fait la promotion des produits des Parcs du territoire de la Lazio. Tous les produits

concernés ont ainsi l’occasion d’être mis en valeur sur des sites internet, des

publications, dans les salons touristiques, etc.

Page 65: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Agir pour un développement durable, pour le Parc, c’est aussi montrer la voie, par

exemple en mettant en place des panneaux photovoltaïques sur ses propres bâtiments et

en initiant le « Progetto Compostiera » : une expérimentation initiée en 2008 et aboutie

aujourd’hui (confection d’une machine pour l’accumulation et le compostage des

déchets). Le Parc des Monts Aurunci ne cesse de multiplier les initiatives destinées à

l’éducation environnementale, à la formation associée à des recherches scientifiques

interdisciplinaires, au tourisme durable et à la valorisation des activités socio-

culturelles.

Exemple de Manifestation : Estate Nel Parco – 2010 :

En 2010, le Parc a lancé une initiative destinée au jeune public local, entre 8 et 12

ans, l’objectif était de favoriser une connaissance de la culture, des traditions et du Parc

en général, et de sensibiliser les enfants aux richesses de leur territoire par le biais

d’animations environnementales et d’excursions didactiques.

Le Parc a récemment impulsé un cours destiné à la formation de guides reconnus

par la Région. Les personnes retenues ont ainsi l’occasion de rencontrer de nombreux

professionnels, membres de l’Agence Régionale des Parcs, de l’Ente Parco des Aurunci,

des universités partenaires du Parc, etc.

Pour réaliser toutes ces actions, le Parc s’appuie sur un « programme pluriannuel

de développement économique et social ». Celui-ci établit les grandes lignes et objectifs

en termes de communication, d’éducation à l’environnement et de développement

durable (concepts et instruments pour l’amélioration de la perception de l’aire protégée

par les publics, et pour le développement durable du Parc).  

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Les partenaires

Le Parc des Monts Aurunci travaille avec un réseau très étendu de collaborateurs,

depuis l’échelon local jusqu’au niveau national, et il est en permanence en recherche de

nouvelles collaborations. Parmi les partenaires du Parc, on peut citer :

§ la région Lazio (POR: programmi Operativi regionali)

§ l’université de Roma « La Sapienza »

§ l’université de l'Aquila

§ l’université de Napoli

§ l’université de Bologne

§ l’université de Cassino

§ les différents instituts de recherches universitaires

§ l’ARP : agence régionale des Parcs

§ les producteurs locaux, bergers, artisans

§ les hébergeurs et restaurateurs

§ les communes

§ l’abbaye du Mont Cassin, « l’Istoriale » de Cassino, le musée archéologique du site

§ les Parcs alentours : le Parc des Monts Ausoni par exemple, avec lequel le palais

Caetani par exemple a été restauré

§ les associations

§ etc.

Page 67: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Actual ités du Parc : les projets en cours

(Liste non exhaustive)

§ Intégration dans le projet national pour le développement rural dans les aires

régionales protégées

§ Restauration et réouverture du Moulin de la Cour (Monument naturel de Mola de la

Corte Settecannelle - Capodacqua à cheval sur le territoire des Aurunci et Ausoni)

§ Palais Caetani de Fondi : travail de récupération du centre culturel et

environnemental (ancienne tour, etc.)

§ Poursuite de la phase de récupération de la villa Iaccarini et mise en place du futur

siège de l’école d’ingénierie environnementale du Parc

§ Gestion du Randagismo (chiens errants)

§ Création d’un musée et écomusée basé sur la valorisation des repères

paléontologiques (« Orme di Dinosauri ») et sur sept thématiques (le système de l’eau,

du bois, l’agro-pastoralisme, la nature, l’archéologie, la pierre, la religiosité) entre

Spigno Saturnia, Esperia et Itri. Cette structure sera utile à l’offre didactique,

touristique, et à l’organisation de séminaires ; elle accueillera aussi une bibliothèque,

une photothèque, et une ou plusieurs expositions

§ Création d’une exposit ion it inérante, modulable, extensible, et à la fois complète

pour une valorisat ion des patrimoines et paysages du Parc, et pour un usage varié

(scolaires, l ieux d’exposit ion, salons du tourisme, etc.)

§ Création d’une vidéo diffusable sur tous supports pour la promotion du Parc

Page 68: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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§ Récupération de l’église de Sainte Marie Majeure à Lenola

§ Restauration du complexe monastique de Saint Michel Archange à Fondi

§ Valorisation des produits de l’agriculture et de l’élevage

§ Accompagnement des exploitants ayant subi des dommages causés par la faune

sauvage (sangliers)

§ Récupération du Palais Ruggero à Maranola pour en faire un centre d’activités et

une annexe sur l’aspect forestier (Musée de la culture matérielle à venir)

§ Restauration du sanctuaire SS. Maria della Cività

§ Création d’un Parc littéraire dédié à l’écrivain Tommaso Landolfi et à son

œuvre entre Pico et Campodimele (sentiers et scénographie) (Mont Faggetto -

Ranucci)

§ Travail sur le Monument naturel du Mont Cassin après la mise en place de

« l’Istorial », mémorial consacré à l’histoire du site durant les guerres mondiales

§ Développement du « Consorzio » : regroupement d’acteurs pour la structuration de

l’offre touristique, naturaliste, sportive et culturelle (communes, Ente Parco,

associations locales, particuliers ou entreprises, etc.) avec plus de concertation et une

offre unifiée, qui pourra être diffusée par exemple avec un Tour Operator, un portail

internet, etc.

§ Réalisation de packages de prestations thématiques (viticulture & gastronomie,

nature, culture, archéologie, etc.)

§ Formation de guides de terrain

§ Mise en place d’une programmation du Parc y-compris hors saison

§ Poursuite du développement de structures d’accueil (refuges, éco-hôtels, B&B,

agritourisme)

Page 69: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Optimiser la valorisat ion tourist ique durable Par « valorisation touristique durable », on entend l’ensemble des démarches allant de

l’évaluation des potentiels d’un territoire à la création d’aménagements respectueux de

l’environnement sur des sites sélectionnés préalablement, à la mise en place de supports

de valorisation et découverte variés et à une promotion de ce territoire afin d’en faire

connaître les richesses, de le rendre attractif et de sensibiliser les publics. La valorisation

touristique doit présenter des éléments pérennes mais aussi savoir être renouvelée,

rythmée par des éléments de valorisation nouveaux qui dynamisent la vie culturelle et

touristique du territoire en question (programmation d’évènementiels, visites, etc.).

La demande s’avère difficile à évaluer de par la fréquentation actuelle du territoire

qui se veut surtout estivale et côtière. Mais il semblerait qu’un retour aux racines, aux

traditions, aux valeurs, soient dans l’air du temps, concernant notamment les

nombreuses familles expatriées qui retrouvent la terre natale durant les vacances d’été.

Les publics potentiels sont extrêmement divers. A l’échelle régionale, la situation

du Parc entre Rome et Naples, deux agglomérations parmi les plus importantes d’Italie,

pourrait en la faveur d’une offre de week-ends répartie sur l’année, mais aussi d’une

offre sportive, familiale, ou à destination des scolaires. De façon plus large, le tourisme

national est assez porteur, d’autant plus que les deux pôles urbains à proximité

permettent au territoire d’être bien desservi par les infrastructures de transports. La

proximité des centres touristiques urbains comme des Parcs nationaux des Abruzzes ou

du Circeo ou encore les connexions avec le domaine insulaire italien constitue un atout

supplémentaire à prendre en compte dans la structuration de l’offre.

A l’échelle Européenne, des séjours courts mais intenses entre Rome et/ou

Naples, passant par les Aurunci, pourraient être une piste intéressante, au même titre

que celle d’un tourisme spécifique (sports, spéléologie, mémoire de la seconde guerre

mondiale, religion – Mont Cassin, etc.).

Page 70: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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A l’échelle mondiale enfin, peut être pourrait-on proposer d’intégrer les Aurunci à

des packages plus larges destinés notamment aux touristes américains et asiatiques déjà

nombreux en Italie, mais très concentrés sur les pôles de Rome et Naples entre autres,

et actuellement « victimes » d’une véritable surconsommation de produits patrimoniaux

au détriment de la qualité des informations fournies, et des séjours proposés (circuits

très condensés entre plusieurs grandes villes italiennes et européennes – « speed-

découverte du vieux continent ») . A l’heure actuelle, dans le secteur des Aurunci, c’est

surtout à une fréquentation familiale et individuelle du littoral que l’on a affaire, au

détriment de l’arrière-pays qui doit du coup aller faire sa promotion sur les plages. Ce

sont essentiellement des italiens vivant soit en Italie même, soit expatriés (parfois

depuis longtemps) qui sont présents. On ne peut pas vraiment parler de tourisme

étranger développé, au sens où les étrangers qui viennent ont presque systématiquement

un lien familial ou amical avec les habitants du territoire. On ne vient pas dans les

Aurunci pour les Aurunci (en tout cas au départ) et le problème est là.

L’offre proposée par le Parc tient plus pour l’instant d’un public journalier ou

présent pour de courts séjours, et surtout d’un public local. L’aspect sportif est mis en

avant par le biais du cyclisme sur route ou en montagne et par des sentiers récemment

créés pour la randonnée comme pour le VTT ou les balades à cheval. L’aspect culturel,

avec l’Appia Antica restaurée et le parcours commenté, constitue un pas important et

une étape à poursuivre dans un domaine du tourisme qui pour l’instant échappe au

Parc des Aurunci. C’est à ce jour surtout le public scolaire qui est au rendez-vous de ces

démarches autour du patrimoine culturel et rural (Appia, artisanat, etc.). Afin d’étendre

ses propositions, le Parc travaille à la formation de circuits en boucles pour permettre

par exemple des « treks » sur plusieurs jours, mêlant patrimoine culturel et naturel. Un

support modulable participant d’une valorisation et d’une lecture générale des paysages

est ici un atout pour l’équipement de points précis de ces circuits (refuges, palais, etc.)

en complément d’autres supports, numériques ou physiques, plus individuels, à

réfléchir ou à intégrer.

   

Page 71: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Structures d’hébergements et centres de ressources

Les opérations de rachat et de restauration de bâtiments par le Parc présentent des

potentiels tout à fait saisissants. Presque tous les outils sont là, et « il ne reste plus » qu’à

les organiser pour que les publics soient au rendez-vous. Certaines structures mises en

places proposent à la fois une capacité d’accueil (hébergement, restauration) et une

offre culturelle (expositions, etc.), naturelle (sentiers) ou sportive. Voici quelques

exemples :

§ Commune d’Itri : Eco-auberge dans le refuge de Tozze, ou encore Villa Iaccarina, futur

centre de formation à l’ingénierie forestière (Itri-Campodimele).

§ Commune de Spigno-Saturnia : Eco-auberge dans le refuge de La Valle.

§ Commune de Formia : Eco-auberge dans le refuge d’Acquaviva. A Maranola, Centro studi

e documentazione sulla Cultura Aurunca.

§ Commune di Pico : Eco-auberge dans le refuge de Pozzo Ranucci.

§ Commune de Fondi : Eco-auberge dans le refuge du Castello delle Querce.

§ Commune d’Esperia : Palais Spinelli, Centre de visite thématique.

Le Parc encourage également les initiatives des particuliers pour l’agritourisme

comme à Campello (hébergement, loisirs de pleine nature), c’est-à-dire la création de

chambres d’hôtes qui peuvent par la suite proposer des circuits de découverte dans les

Aurunci.

Figure 28 - le refuge de Pornito

Page 72: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Structures d'accuei l et centres de valorisat ion des

patrimoines  § Le centre d’éducation et d’information environnementale de Pico : point

d’information et salle multimédia

§ La Villa Cantarano de Fondi : centre d’éducation et d’information sur

l’environnement doté d’un laboratoire et d’un jardin botanique annexe

§ Le Vivaio et la falegnameria d’Itri : pépinière qui a pour objectif de produire des

plantes forestières autochtones (de montagne) qui peuvent être utilisées dans le cadre

de reboisements, pour la vente, l’éducation à l’environnement, ou l’embellissement

des communes

§ Le centre d’études et de documentation sur l’histoire et la culture Aurunca Angelo

De Santis de Maranola : exposition permanente sur les instruments de musique

traditionnelle, bibliothèque, centre d’archives et espace consacré aux manifestations

culturelles et promotionnelles

§ Le Musée du brigandage d’Itri

§ Le Musée du Tabac à Pontecorvo

§ Le Musée du Karst à Esperia

§ Etc.

Concernant certaines de ces structures, il est dommage qu’elles soient fermées la

plupart du temps (sauf événementiel ou demande). Le musée le plus actif est

probablement le musée du Brigandage à Itri. Le musée du Karst par exemple, présente

des contenus très riches mais assez indigestes (discours universitaire complexe), et sans

muséographie efficace. On a l’impression d’entrer dans un dépôt, et les supports

(panneaux, vitrines, etc.) sont « entassés » avec d’autres expositions sans rapport

(peinture, etc.). Là encore le potentiel est là mais il manque une ouverture plus

régulière, une promotion vers les publics, et un léger dépoussiérage/modernisation ;

c’est le risque encouru par la méthode choisie d’anticiper sur la demande : certains

supports ou structures créé(e)s vieillissent avant d’être vraiment soumis aux publics

qu’ils visent.

   

Page 73: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Supports de promotion

Le Service Communication du Parc a pour objectifs :  

§ de promouvoir le Parc, ses structures, ses richesses, ses actions,

§ d’informer et de diffuser les premiers supports de visite qu’il met en place en

collaboration avec les autres services le cas échéant,

§ de coordonner des animations intégrées à la programmation annuelle des

évènements,

§ de proposer des itinéraires sur les produits typiques, et autres richesses patrimoniales

du territoire,

§ de développer un portail web comme outil supplémentaire pour la valorisation du

territoire,

§ de communiquer activement auprès de la presse locale et régionale afin de présenter

ses actions dans les journaux comme « Terre Nostre », ou « la Gazzetta degli Aurunci ».

Figure 29 - aperçu des supports déjà créés par le Parc

Page 74: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Enjeux et problématiques de la valorisat ion tourist ique

Le Parc est confronté à certaines grandes problématiques qui freinent parfois son

action :

§ Dans la région Lazio, Rome capte une part colossale des financements disponibles

pour le patrimoine, et même si les Aurunci ont bénéficié de bons financements, ceci

pose problème pour donner plus d’ampleur à son action.

§ Le tourisme actuel est quasi uniquement estival et littoral ; il est difficile de conserver

des visiteurs plus d’une journée dans l’arrière-pays, voire même de les attirer vers

l’intérieur des terres. Un constat : le manque relatif d’une programmation attractive,

régulière, dense, et d’une ampleur suffisamment conséquente pour être visible dans

les médias (ceci exclut certaines fêtes de villages qui attirent des publics fidèles et

nombreux depuis des années).

§ Les tarifs, notamment des hébergements, sont un frein à la fréquentation, et il

manque une négociation de tarifs préférentiels ou plus attractifs pour inciter les

visiteurs à rester au moins une nuit et une journée de plus dans les Aurunci.

§ Le nombre de lits est trop faible dans les secteurs montagneux, ce qui imposera du

temps pour élargir l’offre touristique et fixer des publics dans les terres ; dans un

premier temps, il est probable que le littoral hébergera des excursionnistes à la

journée.

§ Le « Consorzio » ou consortium qui vise à créer une offre complète par le

regroupement de plusieurs acteurs du territoire (hébergements, restaurations, culture,

aménageurs, associations, loisirs) souffre d’une difficile mise en place depuis deux

ans. Le Parc, et c’est tout à son honneur, souhaite se placer au même niveau que tous

les autres acteurs, mais il manque un leadership ou une tête efficace, qui structure le

Consorzio.

   

Page 75: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Les missions et réalisations

Page 76: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Cahier des Charges Nous avons choisi de présenter dans un premier temps le cahier des charges que nous

avions fixé :

Les besoins

§ Volonté de créer une exposition itinérante sur toutes les thématiques patrimoniales

du Parc des Monts Aurunci.

§ Alimenter une photothèque et des données générales sur les patrimoines du Parc qui

pourront être intégrées au site internet et autres publications ou présentations.

§ Travailler à la promotion du Parc par le biais d’un nouveau film de promotion, et si

possible de posters thématiques ou autres supports graphiques.

Description de la mission

OBJECTIFS

§ Réaliser une exposition qui sera itinérante dans le Parc et qui embrassera de

nombreuses thématiques patrimoniales. Cette exposition doit être modulable, c’est à

dire présentable en intégralité comme en plusieurs parties dispersées sur différents

sites.

§ Réaliser un film promotionnel à base de photographies, prises de vues, et

témoignages locaux. Donner une nouvelle dimension à l’approche du territoire et

apporter un nouveau regard sur ses richesses patrimoniales naturelles et humaines.

§ Travailler à la promotion du territoire à la fois localement mais également à

l’extérieur, à travers cette exposition et ce film qui pourront être diffusés lors de

salons, foires, échanges culturels, etc.

Page 77: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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PERIODE DE REALISATION DU PROJET

Du 1er Mars au 1er Septembre 2011

PERSONNES DESIGNEES POUR CETTE MISSION

Sabrina CHAUVET & Emilien GERBOIS

COMPETENCES

Etudiants en deuxième année de Master Valorisation et Médiation des patrimoines.

(Stage professionnalisant dans le cadre du programme européen Erasmus Stage)

DELAI IMPARTI

6 mois

CONTRAINTES  § Développer une approche de nombreuses thématiques patrimoniales, avec leur

complexité, diversité et spécificités, en un laps de temps relativement court, en étant

le plus complet possible sans toutefois être exhaustif. L’exposition est définie comme

modulable à la fois pour sa souplesse d’utilisation, et pour le fait qu’elle constitue un

premier niveau de lecture qui pourra être approfondi et élargi.

§ Absence de financement au 1er Mars pour réaliser l’impression de l’exposition –

espoir d’évolution de la situation financière du Parc sinon le Parc envisagera une

impression à moindre coût dans un premier pour lui donner des supports plus

résistants par la suite.

§ Volonté de fournir un résultat professionnel, y-compris graphiquement, sans

compétences reconnues (diplôme) pour les graphismes et la vidéo.  

Page 78: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Les attentes

§ Offrir aux visiteurs (notamment aux visiteurs potentiels) comme aux locaux une

découverte ou une redécouverte du territoire.

§ Créer une exposition non exhaustive, mais extensible. Offrir au public un premier

niveau de lecture du territoire en embrassant plusieurs thématiques patrimoniales et

en les connectant entre elles.

§ Les points à traiter obligatoirement (volonté du Parc au départ) : la Via Appia, la Via

Francigena, et deux Saints : Saint Michel Archange et Saint Roch (lien à faire avec

Montpellier).

§ Un nouveau film de promotion : apporter un regard différent sur les Monts Aurunci,

raccourcir la durée de vidéo et dynamiser le rendu, produire un support diffusable sur

les réseaux télé et internet, ainsi que sur DVD.

Analyse de l ’existant

§ Des brochures sur certaines thématiques abordées avec un discours scientifique

parfois assez aride. (exemple : les chauves-souris)

§ Un film de promotion réalisé en 2006.

§ Des parcours thématiques et didactiques sur certains sites : l’Appia Antica, la

Falegnameria (Parcours didactique à l’intention des enfants, et pour enfants

handicapés).

§ Un guide du Parc avec les sentiers de randonnées et de VTT, et quelques

informations sur les patrimoines rencontrés.

§ Des guides et cartes topographiques du Parc.

Nous avons bénéficié d’une grande marge de manœuvre laissée par les

commanditaires. En effet, ils souhaitaient avoir des supports s’articulant autour de deux

notions clés : la Valorisation et la Promotion du territoire. Nous avons donc déterminé

un planning nous permettant de respecter les échéances et les objectifs de la mission et

de gérer notre temps entre la réalisation de l’exposition et du film de promotion, tout en

tenant compte de la phase de recherche, de synthèse/traduction, et de réalisation des

supports (textes, graphismes).

   

Page 79: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Démarche générale

§ Familiarisation avec le territoire – étude du master plan – sorties avec les gardes du

Parc.

§ Travail sur le terrain : randonnées et lectures du paysage, rencontres de scientifiques,

échanges avec les locaux, le personnel qualifié du Parc, etc.

§ Synthèse bibliographique

§ Production des textes et des formes

Les sources d’ information

OUVRAGES ET ARCHIVES

Le premier document de référence fut le Master Plan du Parc puisqu’il contenait

toutes les informations de base et une étude du Parc sous plusieurs aspects. Ensuite, nos

sources se sont réparties sur les « lieux » suivants :

§ Centre de documentation De Sanctis - Maranola.

§ Centres de documentation de Formia, de Fondi, de Pico, d’Itri, de Pontecorvo.

§ CREIA de Fondi. (centre de formation partenaire de la région Lazio)

§ Fond documentaire du Parc.

§ Sources internet.

§ Sources françaises : recherches et constitution d’une bibliographie avant le départ.

(paysage, géologie, romanité et construction, moyen-âge et Mont Cassin, etc.).

§ Divers achats personnels : Bosselini, la via Appia, la via Francigena, DVD sur la via

Appia, article de Jannine Raffy.

Page 80: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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PERSONNES RESSOURCES

§ Antonio Masella, natif du territoire et guide du Parc lors de nos excursions. (il a

publié un livre sur le territoire d’Itri)

§ Rencontres et échanges avec les locaux : Raffaele Fabrizio (architecte), etc.

§ Echanges lors des interviews pour le film.

§ Rencontre lors du cours de formation des guides naturalistes : M. Marco Tallini

(géologue), M. Romeo Di Pietro (ethnobotaniste), Mlle Daniela Quadrino

(historienne).

PHOTOTHEQUE

Au cours de notre stage, pour les besoins de nos missions mais aussi suite à une

demande du Parc, nous avons constitué un fonds photographique organisé, qui pourra

compléter le fonds existant et déjà à disposition du Parc.

Page 81: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Progression du Travail

Résumé

La préparation du stage a commencé dès la fin du printemps 2010. Nous avons

établi une liste d’environ 25 parcs italiens répartis du Nord de la Toscane au Nord de la

Campanie. Le Parc des Aurunci, au delà de sa réponse (rapide) nous intéressait pour

l’ampleur de son territoire (20000 Ha), pour la diversité patrimoniale qu’il présentait, et

pour sa localisation centrale. Nous avons dans un premier temps posé la base d’un

stage non rémunéré, en anticipant sur les possibilités de financements offertes par le

programme Erasmus Stage. Jusqu’à la fin de l’été 2010, le manque de personnel durant

les vacances nous a forcé à une certaine patience, et nous avons poursuivi une

correspondance avec Clélia Palombo, avant une réponse définitive de la Direction du

Parc. Dès le début de l’Automne 2010, une fois l’accord du Parc obtenu, nous avons

soumis la possibilité de ce stage à Martine Ambert, responsable du Master, puis nous

avons fixé un rendez-vous en Italie pour la Toussaint, afin de nous présenter à l’équipe

du Parc, et d’établir un premier contact avec le terrain tout en précisant les missions qui

seraient les nôtres trois mois plus tard. Ces missions ne furent toute fois vraiment

définitives qu’après une semaine de stage.

A notre arrivée, un bureau nous a été mis à disposition pour toute la durée du

stage, ce qui nous a permis d’avoir un contact quotidien avec notre tuteur mais

également avec les personnes ressources des différents services. Nous avions également

une connexion internet en permanence, nous permettant de faire des recherches mais

également d’avoir un contact régulier avec notre tutrice française Mme Ambert et notre

« tuteur-conseil », M. Gérard Collin.

Page 82: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Au fur et à mesure de nos rencontres, nous avons pu nous constituer un réseau de

partenaires potentiels et de personnes ressources. Afin de cadrer notre travail dans le

temps et de répondre aux objectifs du stage nous avons également déterminé un

planning de départ, qui s’est affiné et réadapté au fur et à mesure de notre progression.

En effet, l’étude des différentes thématiques de l’exposition, la synthèse des

informations et la finalisation du discours prenaient plus ou moins de temps en fonction

des thématiques. A la phase de recherche et d’élaboration du discours propre à chaque

thématique, s’est ajoutée la phase de traduction, puis la mise en forme et les corrections

finales.

Nous avons pu respecter notre objectif initial qui était d’avoir fini l’exposition

durant la première quinzaine du mois de Juillet, afin de n’avoir plus que des corrections

de vocabulaire à faire à l’issue de cette période. Certains éléments se sont greffés à notre

travail comme la participation aux divers séminaires qui nous ont parfois demandé de

bousculer notre planning sans pour autant nous pénaliser dans notre progression. Au

contraire, la formation à l’utilisation du Laser dans les biens culturels, et la formation

« Guide naturaliste du Parc des Aurunci » ont été tantôt l’occasion de faire des

rencontres parfois très importantes, tantôt de découvrir certains points du Parc que

nous ne connaissions pas, tantôt de confirmer les informations que nous avions

recueillies pour nos supports.

Le « temps d’ajustement » que nous avions prévu a toutefois été nettement

restreint, puisque l’occasion d’une présentation publique de notre travail est intervenue

dès la mi-juillet. Nous devions donc être prêts pour l’ouverture de la Semaine de la

Culture de Fondi, le 24 Juillet 2011, durant laquelle nous avons eu la chance de

bénéficier du cloître Saint Dominique pour exposer nos panneaux et notre vidéo, et les

soumettre au public. D’autre part, d’autres manifestations comme certains séminaires

organisés par le Parc, ont été l’occasion d’exposer certaines thématiques à d’autres

moments de l’été.

Page 83: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Malgré le stress et l’urgence dans laquelle nous avons finalisé notre travail,

l’expérience a été plus que bénéfique. Le public local et estival a très bien accueilli le

travail, nous avons également eu l’occasion de faire de nouvelles rencontres lors de ces

présentations, utiles à des projets futurs, et nous avons dégagé du temps pour de

nouvelles manifestations, pour la rédaction du rapport ci-présent, ainsi que pour

l’organisation du volume colossal de données que nous devions transmettre au Parc à

l’issue du stage (environ 300 Gigas). Enfin, les supports ont été testés au long de l’été, et

le Parc a ainsi pu constater la façon dont ils ont été accueillis par les publics, avant une

diffusion plus large et une impression sur des supports définitifs.

L’exposit ion, un outi l de médiation

La volonté du Parc a été de créer une exposition embrassant de nombreuses

thématiques. Il s’est agi pour nous de proposer une approche globale du territoire, un

nouveau support de valorisation qui s’avèrera modulable. En effet celui-ci sera proposé

au sein des communes du Parc, des structures restaurées comme les palais, châteaux,

etc. afin de réaliser dans un premier temps une promotion du territoire à l’échelon local,

puis régional, national et international.

LES ENJEUX D’UNE TELLE MEDIATION

§ permettre à tous d’avoir une connaissance du Parc, parfois de découvrir ou de mieux

comprendre le contexte environnant. Il s’agit de proposer une approche générale et

un premier niveau de lecture du paysage. Nous souhaitions ici donner des clefs de

lecture du paysage et favoriser une certaine sensibilisation à l’environnement et aux

dimensions culturelles des Aurunci.

§ ancrer certains éléments patrimoniaux dans la mémoire collective et renforcer

l’identité locale. Participer d’une prise de conscience des richesses locales pour

donner envie de les respecter, de les protéger et de les promouvoir.

§ offrir une lecture des Monts Aurunci à destination de publics variés, « profanes » ou

spécialistes.

Page 84: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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LE GRAPHISME DES PANNEAUX D’EXPOSITION

Pour les réalisations graphiques qui faisaient partie intégrante des missions

définies avant même le début du stage, nous avons travaillé avec la suite logicielle

Adobe CS5 Master Collection, et plus particulièrement Photoshop, Lightroom et After

Effects. Nous avons mis en place la charte graphique dès le mois de Mars, en nous

appuyant sur notre propre perception du terrain, et sur les publications déjà produites

par le Parc. Nous soumettions nos productions à notre tuteur Ermenio Corina qui a

approuvé notre proposition aboutie, qui comportait comme nous allons le voir, de

nombreux éléments allant des couleurs aux polices et au style de disposition des

panneaux. L’objectif était d’obtenir une mise en forme assez dynamique et colorée, qui

soit efficace, attirante, agréable, sans nuire à une bonne lecture des contenus. D’autre

part, il fallait pouvoir retrouver une certaine cohérence avec les choix graphiques des

publications précédentes, tout en apportant une certaines modernisation et une touche

personnelle. Enfin, il nous est apparu important d’essayer de suivre une certaine ligne

de la « mode » dans les graphismes de tels supports (horizontalité, lignes blanches,

encadrés, incrustations, détourages, header, textures, etc.).

Comme nous allons le voir, certains éléments graphiques donnent à l’ensemble de

l’exposition un aspect homogène, qui ne gène pas cependant l’identification des

différentes thématiques. Ensuite, les panneaux sont conçus pour être lus dans un aller

retour entre une vue d’ensemble et des points plus précis, entre photos et textes, entre

encadrés et paragraphes plus longs, etc. Différents moyens ont été utilisés pour

identifier des encadrés et dynamiser la lecture en insistant sur des anecdotes ou

compléments d’informations facilement repérables, de la même façon que nous avons

essayé de construire deux niveaux de lecture en mettant en relief certains mots ou

certaines phrases permettant une lecture rapide de l’essentiel.

Du point de vue de la lisibilité des planches, et pour permettre une utilisation très

souple des fichiers que nous avons transmis au Parc, les panneaux sont lisibles dès le

format A4, même s’ils ont été prévus pour un usage optimal en A0, ce qui permet

d’envisager des plaquettes ou livrets se basant sur les mêmes graphismes, mais dans

d’autres langues, ainsi qu’une diffusion en fiches téléchargeables sur internet, etc.

Page 85: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Gestion des ressources graphiques

Le travail des graphismes a commencé par une longue préparation, et la définition

d’une méthode de travail appropriée. Notre premier contact avec le lieu de stage, en

Novembre 2010, s’est avéré en cela très utile, car il nous a fallu moins de temps une fois

le stage commencé pour nous imprégner du territoire et pressentir ce que nous voulions

produire en termes de formes.

La première phase de travail consistait en l’observation des productions

précédentes, leur évolution, les couleurs, l’esprit véhiculé, les images utilisées, etc. Pour

cette première phase, nous avons également passé beaucoup de temps sur le terrain, et

nous avons constitué une base photographique conséquente et organisée, que nous

avons gérée avec le logiciel Adobe Lightroom. Cet ensemble de photos était une

matière première très importante pour tout le travail sur les graphismes, et nous l’avons

complété au fil du stage.

Le travail sous Photoshop nécessitait ce type de contenus gérés et organisés de

façon rigoureuse, d’autant plus que d’autres ressources étaient indispensables. Nous

reviendrons sur la définition de l’esprit que nous souhaitions donner à nos productions,

mais en fonction de cette ambiance qui se précisait petit à petit, nous avons passé bien

du temps sur différents sites internet proposant des ressources pour Photoshop. Ainsi,

nous avons recherché des formes de pinceaux (brushes) des textures (patterns) mais aussi

des polices (fonts). Les ressources téléchargées ont ensuite été gérées et intégrées à

l’interface de Photoshop. Pour des questions de droits, il fut parfois nécessaire de créer

nos propres ressources en s’inspirant d’autres productions visibles sur internet ou

encore à partir de nos photos ou de nos propres idées, et grâce à une tablette graphique

bien utile dans ces cas là. Internet fut aussi une grande aide à l’inspiration, puisque

nous pouvions visionner des milliers de productions graphiques et suivre certaines

tendances des graphismes.

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Le Header des panneaux

Figure 30 - le header des panneaux d'exposition

Le rôle de cette image était de fournir un chapeau à l’exposition, qui permettrait

de l’identifier facilement en cas de dispersion sur plusieurs sites, mais aussi

d’uniformiser l’aspect des panneaux grâce à une bannière dont la répétition est aussi un

gage d’occupation de l’espace d’exposition. Nous avons voulu en faire une sorte de

synthèse paysagère, récréer une vue réaliste bien que fictive du Parc, embrassant de

nombreux aspects des paysages, et intégrant des éléments significatifs des patrimoines

du territoire. Ainsi, ce header est conçu comme une vue fantasmée, mais aussi comme

une invitation à la découverte des richesses du Parc. Il peut être lu à plusieurs niveaux,

les couleurs et grandes lignes guidant la vue d’ensemble, les détails parfois cachés

attirant le regard et construisant aussi une sorte de jeu de piste, à la recherche des

éléments-clés du territoire.

   

Page 87: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Configuration générale du Header

A partir de nos sorties sur le terrain, nous avons fait un certain nombre de choix

dans la création de cette image. Le point de vue fictif a été immédiatement reconnu par

les membres du Parc comme se trouvant au Sud-Ouest. En effet, cette position nous

permettait d’intégrer le Mont Redentore, à la silhouette très identifiable, mais elle

offrait aussi de construire une vision très contrastée, entre montagnes et plaines, entre

montagne et mer, et dans un dégradé de formes vers l’horizon que la zone Nord du

Parc offrait nettement moins (rappelons que nous nous basions sur une vue réelle

réinterprétée).

Les reliefs

Notre point de départ, outre le format panoramique propre à ce type de bannière,

fut de définir les volumes de cette illustration. Au premier plan, nous avons donc

intégré une vallée qui nous permettrait d’exposer de nombreux éléments comme nous le

verrons un peu plus loin. Ensuite, se succèdent des volumes assez doux, des reliefs peu

affutés, qui caractérisent cette zone calcaire. Cependant, le troisième plan présente les

versants plus escarpés que l’on retrouve au Sud-Est (Petrella, Fammera, etc.). L’arrière

plan figure plutôt les Abruzzes dans un horizon plus lointain, et le jeu de lumières

permet d’en faire une transition en douceur vers les nuages et le ciel. Cette définition

des formes et des reliefs de base visait à faire passer un premier niveau de diversité

paysagère lié à la diversité géologique et géomorphologique du Parc. Ainsi, à partir des

volumes de base dessinés avec la tablette graphique, l’étape suivante était de texturer et

de colorer les formes, puis d’intégrer les éléments paysagers que nous voulions mettre

en évidence. La dernière phase était le travail des lumières pour donner plus de volume

à l’image.

Page 88: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Des éléments du patrimoine naturel

Sur la base des formes, nous avons donc texturé notre paysage en utilisant le fonds

photographique. Il s’est agit ici de fournir une idée de la diversité patrimoniale du Parc,

mais aussi de produire des éléments de référence, que nous retrouverions dans

l’exposition. Le header et l’exposition se font écho, l’un aide à mieux comprendre

l’autre. Cet aller-retour prend cependant tout son sens si l’on intègre une troisième

dimension, le terrain. On retrouve ainsi parmi les éléments de « Nature » :

§ la roche calcaire, les strates et affleurements, surtout visibles dans les secteurs

exposés au Sud, très secs

§ les vallées (poljés, plaines littorales ou plaines d’altitude) où s’accumulent les argiles

et où les cultures se développent, comme les axes de communication, etc. L’intérêt

était aussi le contraste entre versants et plaines

§ le monde souterrain, évoqué par la présence d’une grotte, pour marquer la

complexité du karst, la variété des formes et les différents domaines de sa

construction, entre surface et sous-sol

§ les oliviers, omniprésents dans la culture locale et très marquants dans les paysages.

§ les contrastes de couvert végétal entre versants sud et nord

§ la flore avec l’orchidée emblème du Parc, le crocus, le perce-neige

§ la faune avec des animaux emblématiques de façon générale ou vis à vis des actions

du Parc : le hibou, le renard, le rapace diurne, le papillon, le coléoptère, la chauve-

souris, le triton. Ces animaux font partie des personnages qui animent l’image

§ la mer, en contraste avec les reliefs proches, encore une fois pour faire ressortir la

diversité paysagère

Page 89: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Des éléments du patrimoine culturel

En relation avec les éléments de Nature, nous avons inséré un certain nombre

d’icônes renvoyant à une culture locale très variée, depuis le monde rural et ses

pratiques agropastorales, jusqu’aux grands aménagements qui nous permettent

d’identifier aisément de grandes périodes historiques. Ainsi, les éléments de « Culture »

représentés dans le header sont :

§ la tombe de Cicéron, symbolisant les villégiatures d’aristocrates romains sur le

littoral antique, et donc la fréquentation du secteur par les élites de l’époque

§ la Via Appia, avec tout ce qu’une voie romaine peut évoquer de lien spatial et

temporel entre les hommes, avec tout l’impact de cette voie sur les paysages des

Aurunci, mais aussi sur l’expansion du modèle romain dans l’Europe et le Bassin

Méditerranéen, et sur notre culture occidentale

§ le village d’Esperia (zone Nord) et le village de Campodimele (zone Sud), qui

renvoient à la phase « d’incastellamento », soit la fortification de positions hautes par

les seigneurs au Moyen Âge, et dans le cas présent par l’Abbaye du Mont Cassin qui

défendait ainsi un territoire menacé car extrêmement riche et bien placé

§ un sanctuaire religieux : la Madone de la Cività, renvoyant à toute la dévotion

toujours vive sur le territoire vis à vis de plusieurs grands personnages religieux, et

qui s’exprime par des fêtes, pèlerinages, etc.

§ le sanctuaire de Saint Michel à Maranola et le Mont Redentore, un autre site de

pèlerinage important sur le territoire qui est aussi un icône paysager que l’on associe

nécessairement aux Aurunci

§ le pastoralisme, symbolisé ici par un mouton et une vache, mais aussi par des puits

qui constituent l’une des réalisations du Parc, à la fois pour les tritons mais

également pour les bergers et leur bétail

§ les cultures en terrasses, avec ce qu’elles évoquent de paysages méditerranéens,

d’usage de la pierre sèche, de savoir-faire, etc., et qui permettaient une extension des

cultures, notamment d’olivier, sur les versants

   

Page 90: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Il s’agissait donc ici de donner aux visiteurs une idée de la richesse du Parc, de

donner envie de partir à sa découverte, de le parcourir, et de décortiquer les paysages.

En complément, nous avons donc inséré des activités de loisirs, des modes de

découverte de ce territoire par les sports de pleine Nature (VTT et Randonnée), Afin

aussi de renvoyer les gens à leur propre perception de ce territoire, à leur propre

expérience de ce terrain.

L’espace consacré aux contenus

En dessous de l’illustration proprement dite, le header a évolué en fonction des

thématiques mais en gardant des éléments récurrents. L’irrégularité de la transition

entre image et texte du titre donne un aspect plus dynamique qui guide la lecture et

retient l’attention. Le titre se présente systématiquement avec le mot « Aurunci » en

gros et sur la droite. Sa couleur ne change pas. La thématique est annoncée à gauche, la

couleur change, et l’on a incrusté des images renvoyant à des éléments clés de chaque

thématique pour compléter son individualisation à la fois par le sens des mots et par

l’œil. Entre les deux, se trouve toujours un petit mot de liaison (negli, degli, etc.) qui

ponctue le titre avec une couleur plus prononcée, et une taille restreinte. Pour accentuer

encore le dynamisme de l’exposition, nous avons choisi d’incliner les titres pour guider

l’œil depuis le coin inférieur gauche jusqu’au coin supérieur droit, ce mouvement étant

associé dans notre culture non seulement à du dynamisme mais aussi à du positif. De

plus, nous avons décalé l’ombre projetée par le titre en modifiant sont inclinaison pour

appuyer un peu plus l’effet. La police est toujours la même, que ce soit pour les mots du

titre ou pour les textes des contenus, nous avons joué sur la taille, sur la couleur, sur

l’espacement et sur la graisse des caractères mais pas sur des différences de polices.

Page 91: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Les couleurs des panneaux, depuis la partie basse du header puis pour tout le

panneau, varient en fonction des thématiques. Nous avons travaillé dans un premier

temps la texture de cet arrière-plan, pour lui donner un effet de papier, et surtout casser

un aspect trop lisse. Nous avons donc incrusté des lignes diagonales discrètes, et un

ensemble de textures « grunge » (taches de peintures, effets froissés, etc.) pour donner de

la profondeur, du volume, et du « punch » à chaque panneau. L’objectif était d’attirer

d’abord l’œil, puis l’attention : susciter la curiosité par le graphisme pour amener les

gens à s’intéresser aux contenus. Ceci passait par les couleurs, les textures, mais

également part tous les autres éléments graphiques.

Dans le choix des couleurs, nous avons privilégié l’utilisation de dégradés créant

un effet de lumière entre le haut et le bas de chaque panneau, et guidant là encore le

regard de l’observateur. D’autre part, nous nous sommes basés, par souci de cohérence

et de continuité, sur les couleurs utilisées par le Parc dans les publications précédentes

(le Bleu pour l’Appia, le Bordeaux pour la gastronomie, le Jaune pour les traditions,

etc.).

Page 92: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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La configurat ion générale des panneaux

Dans la mesure où nous avons fait la mise en forme de chaque thématique au fur

et à mesure de l’avancée du travail et non à la fin de la rédaction de tous les textes (par

souci de montrer rapidement des supports aboutis, et d’être plus efficaces), nous avons

choisi de ne pas figer une structure type pour les panneaux et les contenus. Hormis pour

le header qui était un point de cohérence, organisé systématiquement de la même

façon, c’est donc par l’emploi d’éléments graphiques et non par une grille définissant les

espaces attribués aux différents contenus que nous avons défini un style cohérent dans

la présentation des panneaux de chaque thématique. Nous nous sommes appuyés sur

des outils assez variés :

§ des   formes   d’écrêtage   (bandeaux   ou   rectangles   arrondis)   pour   insérer   les  

photographies  dans   le  panneau  (nous   jouions  ensuite  sur   les  modes  d’incrustation  

des  images  pour  les  texturer).  Le  recours  à  l’image  nous  est  apparu  très  important  

pour  alléger  les  panneaux,  retenir  l’attention  et  dynamiser  la  lecture  par  des  allers-­‐

retours  entre  photos  et  textes,  sans  oublier  les  schémas,  indispensables  notamment  

pour  la  thématique  «  géologie  ».  

§ des  contours  blancs  pour  souligner   les  photographies  et  encadrés,  mais  également  

pour  bien  marquer  les  transitions  avec  les  parties  écrites.  

§ Le  choix  d’une  police  d’écriture  unique  :  Distro  Light  pour  tous  les  textes.  Par  la  suite  

et   en   fonction   des   distinctions   et   sections   que   nous   voulions   créer   dans   les  

panneaux  nous  avons  modifié  la  casse  de  la  police,  sa  couleur,  etc.  

§ le  choix  de  créer  deux  niveaux  de  lecture  :  nous  nous  sommes  inspirés  ici  du  travail  

réalisés  pour  le  projet  collectif  à  Ambrussum,  qui  avait  séduit  le  public  entre  autres  

par   le  grossissement  de  certaines  parties  de  phrases  mettant  en  relief  des  notions  

clés.  

§ l’insertion   de   rubriques   («  Le   Saviez-­‐vous  ?  »,   «  Adaptation   de   la   vie  »,   pour   la  

thématique   végétation  (approche   des   stratégies   des   plantes),   «  Zoom  »,   etc.),   ou  

d’encadrés   qui   servaient   à   mettre   en   exergue   certains   aspects   ou   des   anecdotes  

enrichissant   les   contenus,   comme   pour   le   chant   populaire   faisant   écho   aux  

charbonnières  dans  la  végétation  ou  encore  l’encart  sur   l’épave  de  la  Madrague  de  

Giens  dans  la  gastronomie,  etc.  

Page 93: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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NEUF THEMATIQUES POUR COMPRENDRE LES PAYSAGES

En proposant cette exposition, nous avons choisi de mettre en place des clés de

lecture des paysages des Aurunci, en privilégiant un premier niveau d’approche à

travers une sélection de neuf thématiques. Notre approche ne se veut pas exhaustive

mais tente d’être « complète » dans les informations fournies.

La géologie

Nous sommes partis de la structure du paysage et des éléments visibles par les

publics lors d’une sortie terrain par exemple, pour cadrer par la suite l’approche en trois

temps :

§ la formation des roches, leur nature et l’idée qu’elles se sont formées dans un

environnement spécifique (ici une mer chaude et peu profonde). Nous avons

également présenté le principe « d’actualisme » en dressant un parallèle avec les

Bahamas actuelles (Bosellini, 2005).

§ la déformation des roches : nous avons d’abord voulu parler des déplacements des

plaques tectoniques (en individualisant la microplaque adriatique) et des mécanismes

qui y sont associés : ouverture et expansion océanique, convergences de plaques et

surtout cas de la subduction. Dans les paysages actuels, on peut observer parfois de

façon très nette (géosites) les phénomènes de compression (convergences de plaques)

et de distension (ouverture de la Mer Tyrrhénienne). Ici, nous avons également

voulu aborder les temps de la géologie en distinguant l’âge de formation des roches,

la naissance du relief dans le temps, un relief qui s’avère être très récent, et qui évolue

avec le travail de l’érosion (proposition d’une frise chronologique simple pour

exprimer des rapports d’échelles).

Une « mini » conclusion apparait à l’issu de la seconde partie, évoquant le rapport

de l’homme à la géologie. Ici, nous avons fait le choix d’illustrer le rapport de temps et

l’évolution du paysage. Cette transition vers la dernière « sous-partie

géologie/géomorphologie » aborde l’évolution du « paysage des roches » à une échelle

de temps proche de notre perception et de nos temps humains et ce en quoi les activités

humaines en dépendent plus moins directement.

Page 94: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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§ Après la formation des roches et la mise en place du relief, intervient donc l’érosion

particulière à ce secteur calcaire des Aurunci. Nous avons donc évoqué la formation

du karst, de formes singulières, à différents niveaux d’échelles, entre surface et

profondeur, mais aussi l’influence du volcanisme proche qui accroît l’acidité des

pluies, influençant ainsi le développement du karst (Raffy, 1974). La réversibilité de

la formule de la dissolution des carbonates est aussi abordée, dans la perspective de

l’évolution des paysages souterrains du karst.

Nous avons enfin profité de cette thématique pour évoquer un géosite important

du Parc, avec un encadré traitant des empreintes de dinosaures retrouvées récemment à

Esperia, et qui ont permis de mieux comprendre la paléogéographie évoquée dans les

parties précédente, offrant ainsi une illustration des mécanismes évoqués auparavant, et

ouvrant la voie à un approfondissement ultérieur.

Quelques références

§ Da Frosinone a Cassino (via Terracina, Formia e Valle del fiume Ausente), studio di un

itinerario tra la piattaforma laziale-abruzze (Monti Lepini, Ausoni, Aurunci) e la Valle Latina

- Giuseppe Naso, Marco Tallini, con un contributo di G. Giordano - itinerario 4,

Guide geologiche regionali, Lazio, Società Geologica Italiana, 2004, 368 pages.

§ Analisi strutturale della faglia Fammera-Campodivivo (Lazio meridionale), memoria dei Soci

Paola Montone, Marco Tallini, rivista n°113, 1994, pp 421-433.

§ Orogénèse et dislocations quaternaires du versant tyrrhénien des Abruzzes (Italie centrale),

Jeannine Raffy, extrait de la revue de géologie dynamique et de géographie

physique, 1981, pp 55-72, volume 23, n°1.

§ Storia geologica d’Italia, gli ultimi 200 milioni d’anni, Alfonso Bosellini, Zanichelli,

Bologna, 2005, 183 pages.

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Figure 31 - la partie "Roches et Monts"

   

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Figure 32 - exemple de panneau "Roches et Monts"

   

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La végétat ion

Nous avons choisi pour cette thématique d’aborder « le paysage végétal » en

tenant compte des conditions physiques, climatiques, de la nature des sols et de

l’impact humain. Nous avons privilégié dans un premier temps la création d’un schéma

présentant l’étagement de la végétation et les différences entre les versants Nord et Sud.

Puis nous avons procédé en détaillant les différents grands ensembles du couvert

végétal. Au cours de cette présentation de la végétation et de la flore du Parc, nous

avons agrémenté notre propos en évoquant des stratégies des plantes, des anecdotes sur

leurs origines, des usages (les charbonnières, un chant populaire, etc.) et des évolutions

liées à l’action de l’homme, présentées dans des rubriques spéciales comme « Le saviez-

vous ? », « comment la vie s’adapte ? », « zoom », etc.

Quelques références

§ Terrazamenti abbandonati e recupero della vegetazione spontanea : il caso dei Monti Aurunci,

R. Di Pietro e G. Filibeck, 18 Febbraio 2000, 13 pages

§ I boschi del Lazio Meridionale, crocevia di specie e comunità vegetali, Carlo Blasi (società

botanica Italiana), Romeo Di Pietro, Università « La Sapienza », Roma, 14 pages

§ Caractérisation de quelques structures et architectures forestières des arbres et arbustes à feuilles

persistantes de l'étage méditerranée, M. Barbero, 1988, 9 pages

§ Sylviculture des forêts méditerranéennes, R.Morandini, 1981, 7 pages

§ Les plantes de la Méditerranée, Wolfgang Lippert – Dieter Podlech, Nathan, Paris,

février 2008, 254 pages

§ Arbres et arbustes, Maurice Dupérat, Artémis, Chine, Mars 2007, 255 pages

§ Flora d'Italia, Pignatti S. (3 vol.) - Edagricole – 1982

   

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Figure 33 - la partie "Végétation"

   

Page 99: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Figure 34 - exemple de panneau "Végétation"

   

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La faune

Pour aborder la richesse faunistique du Parc, nous avons choisi de procéder par

milieux et de faire percevoir la diversité des espèces présentes, ainsi que certaines

particularités (endémismes, singularités comportementales, etc.). Nous avons ainsi

sélectionné des animaux dans les différentes familles (insectes, mammifères,

amphibiens, oiseaux), aux comportements différents, et qui se côtoient dans les divers

habitats pour enrichir de nombreux écosystèmes. Il nous est également apparu

important de préciser les degrés de protection concernant certaines espèces, dans

l’optique d’une sensibilisation à la préservation des richesses faunistiques, en abordant

aussi la fragilité des écosystèmes, leur complexité, et notre responsabilité d’humains.

Ces préoccupations qui tiennent une place de plus en plus importante dans nos sociétés,

dans nos politiques, et dans notre rapport à l’environnement, constituent un enjeu de

premier ordre pour le Parc, qui agit au quotidien, y-compris pour la sensibilisation des

publics locaux et des touristes. Cette thématique était aussi l’occasion de faire percevoir

l’intégration des actions du Parc dans des politiques d’échelles plus larges (Région

Lazio, Italie, Europe), notamment à travers le réseau Natura 2000.

Quelques références

§ La via dei lupi, sentieri dei Parchi tra Lazio e Abruzzo, Stefano Ardito, guide Iter, 2009,

137 pages

§ Habitat e specie d’interesse comunitario nel Lazio, Enrico Calvario, Silvia Sebasti,

Riccardo Copiz, François Salomone, Massimo Brunelli, Giuliano tallone, Carlo

Blasi, 2008, a cura della regione Lazio, 400 pages

§ Il racconto di una ricerca: lo studio dei chirotteri nel Parco Naturale dei Monti Aurunci,

associazione Cibele Onlus (Massimo Sacch e Silvio G. d’Alessio), 2010, 120 pages.

§ La Chirotterofauna nel Parco regionale dei Monti Aurunci, 2004.

§ La fauna d’italia, Toschi A., Lanza B., generalità, edizione Calderini, Bologna.

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Figure 35 - la partie "Faune"

   

Page 102: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Figure 36 - exemple de panneau "Faune"

   

Page 103: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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La gastronomie

La dimension culinaire revêt une importance considérable dans le Parc, et elle

constitue une approche complémentaire des paysages. La diversité culinaire, source de

diversité culturelle, reflète le contexte général de l’aire de production agricole et

pastorale, les richesses (des sols, des pratiques agropastorales, des influences culturelles,

des particularités historiques, etc.) dignes d’intérêt et de protection. Ainsi, présenter

cette thématique a été pour nous l’occasion de présenter un nouvel aspect de la diversité

aurunca, mais aussi d’évoquer des activités en voie de disparition sur le territoire comme

la culture et la récolte de la « cicerchia » (sorte de poireau) ou celle du miel. Certaines

pratiques disparues ont également laissé leur empreinte dans les paysages ou dans la

toponymie (ex : Campodimele aurait pour origine toponymique « champ de pommes

ou de miel » ; on retrouve parfois des pommiers en altitude, où ils étaient autrefois

cultivés). Les informations que nous avons pu récolter à ce sujet nous ont été en partie

confiées par des habitants du territoire, en particulier des femmes, qui entretiennent ces

traditions culinaires et l’appétit des locaux.

Quelques références

§ Les  trésors  du  Parc.  brochure  publiée  en  2007.  

§ Rencontres   sur   le   terrain   :   cuisinières   (La   Casareccia   –   Taverna,   etc.)   habitants,  

bergers,  etc.    

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Figure 37 - la partie "Saveurs"

   

Page 105: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Figure 38 - exemple de panneau "Saveurs"

   

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Les prat iques tradit ionnel les

Nous avons divisé l’approche de cette thématique en quatre sous-ensembles à

savoir les cultures en terrasses et l’olive, le pastoralisme, les activités artisanales et la

musique locale (évocation des danses). En effet, toujours en accord avec notre volonté

de fournir un premier niveau de lecture au visiteur, nous avons choisi de laisser la

thématique ouverte à des compléments ou approfondissements ultérieurs.

Les cultures en terrasses et l’olive

La richesse et la diversité du territoire s’expriment aussi par la variété des cultures

que nous avons cherché à présenter ici. La culture dominante demeure celle de l’olivier

que l’on retrouve très souvent dans les vallées comme sur les versants. Des milliers de

terrasses ont été aménagées pour étendre cette culture, parfois jusqu’à 800 mètres

d’altitude. Cette pratique, très courante dans le domaine méditerranéen, nécessite une

technique de construction particulière, et l’usage de la pierre sèche que l’on retrouve

systématiquement, y-compris dans le bâti traditionnel de ce territoire calcaire (mandre,

etc.). La culture de l’olive pèse énormément sur l’économie locale, depuis des siècles.

L’olive dominante est « l’itrana » et présente quelques variétés que l’on retrouve à Itri,

Gaeta, Esperia, etc. Cette activité de culture et de récolte du fruit de l’olivier marque

très profondément les paysages, et nous avons également cherché à présenter

l’évolution des techniques de récolte, ainsi que des connexions avec d’autres usages

(bois tressé, etc.). Enfin, nous avons évoqué les cultures associées à celle de l’olivier,

dont certaines ont totalement disparu ou se font plus rares de nos jours (caroubier,

pommier, herbes médicinales, vignes, etc.).

   

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Le pastoralisme

Le métier de berger est très représenté dans le Parc, puisqu’on dénombre à ce jour

plus de 60 bergers pratiquant toujours cette activité malgré les difficultés qu’ils

rencontrent au quotidien. Les troupeaux peuvent rassembler des moutons, des chèvres,

des vaches ou des chevaux. Un même berger possède parfois plusieurs troupeaux, qu’il

mène et identifie au son de leurs cloches. Il est important d’insister sur la passion

nécessaire à la pratique de ce métier, qui se transmet et perdure encore, même si les

jeunes sont de moins en moins nombreux à reprendre les exploitations. Ce métier est à

l’origine de tout un patrimoine à la fois « animalier », vernaculaire avec les Mandre, les

palières et refuges, mais aussi gastronomique avec les fromages typiques comme le

marzolino, la ricotta, etc., ou artisanal, avec la confection de colliers et cloches, d’outils

du quotidien, etc., et enfin musical (instruments, chants, danses et musiques populaires)

et vestimentaire, même si nous n’avons pas disposé des ressources suffisantes pour

traiter de ce dernier aspect.

Les traditions artisanales

La fabrication artisanale d’objets autrefois utiles au quotidien, et aujourd’hui

plutôt décoratifs, tend à disparaître du territoire. La plupart des artisans dont le

territoire est riche sont de plus en plus âgés, parfois malades, ou trop isolés pour faire

connaître leur travail. C’est donc un enjeu important pour le Parc, qui se mobilise avec

l’aide d’artisans passionnés et motivés pour transmettre leur savoir-faire, afin de faire

perdurer ces activités qui sont un autre reflet des Aurunci. En effet, le métier de

« cannataro », artisan de l’argile, ou ceux liés à « l’intreccio » ou tressage de

l’ampelodesme, du jonc, de la canne de campagne, de l’olivier, etc., méritent toute

notre attention, car ils participent aussi du message de durabilité prôné par le Parc, pour

des modes de consommation et de vie moins gaspilleurs de ressources. Parler de ces

métiers, c’est aussi évoquer des pratiques disparues comme l’exploitation des « puits à

neige », qui s’alliait avec le travail de la stramma pour le transport de la glace à dos

d’âne.

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La musique locale

Fortement liée au pastoralisme puisqu’elle y puise sa matière première (les peaux

de moutons ou de chèvres), la musique traditionnelle des Aurunci allie plusieurs

instruments parfois très proches voire issus l’un de l’autre comme la cornemuse et la

« ciaramella ». D’autres, comme l’accordéon ou le tambourin, sont aussi très présents

pour les fêtes traditionnelles, et accompagnent des danses typiques, comme la célèbre

tarentelle. Nous avons donc choisi ici de mettre en exergue les liens entre toutes ces

activités pastorales et l’environnement, les potentiels et les richesses du territoire. L’un

des potentiels associés aux patrimoines des bergers réside dans la mise en relation avec

les autres pays d’Europe, où l’on retrouve des pratiques très voisines, mais riches de

variantes et qui sont propices à des échanges culturels de grande qualité

(transhumances, musiques traditionnelles, pratiques pastorales, espèces, artisanats,

constructions, etc.).

Quelques références

§ Aurunci – Viaggio fotografico tra Natura, Storia e Tradizioni, XVII Comunità Montana

“Monti Aurunci”, Monia Valeriano et alii, pp 97-122.

§ Campello d’Itri, immagini e sentieri di antiche civiltà, Antonio Masella, Albino Cecce e

Giuseppe Cecce, Idea Stampa, Cassino, décembre 2010, 111 pages.

§ rencontre avec les bergers : Campo di Venza, Campodimele, Maranola.

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Figure 39 - la partie "Pratiques Traditionnelles"

   

Page 110: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Figure 40 - exemple de panneau "Pratiques Traditionnelles"

   

Page 111: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

111

 

La rel igion

Pour traiter cette thématique de façon efficace et méthodique, nous avons

commencé par l’individualisation de plusieurs grandes phases, d’une part

chronologiques, et d’autre part thématiques, en s’appuyant sur des figures religieuses

marquantes.

Le culte de Saint Michel Archange

Aborder ce culte était important car Saint Michel est très représenté dans le Parc et

se trouve au cœur d’une dévotion encore très vivace. De plus, parmi les exigences de

notre commanditaire figurait ce personnage biblique de premier plan, comme Saint

Benoît ou Saint Roch. Traiter de Saint Michel nous a permis d’insister non seulement

sur un point récurrent de la culture du territoire, mais aussi de connecter les pratiques

locales à d’autres pratiques particulièrement représentatives et importantes en Europe,

avec la France et son Mont Saint Michel ou avec le sanctuaire de Saint Michel

Archange localisé sur le Mont Gargan (site UNESCO italien). La via Francigena,

itinéraire de pèlerinage, notamment entre ces deux sites, était une autre sous-partie

importante que nous avons traitée, en lien avec la figure de l’Archange.

Saint Benoit de Nursie, les bénédictins, l’abbaye du Mont Cassin

Nous avons choisi d’évoquer rapidement la célèbre règle bénédictine, mais surtout

de développer l’impact du monachisme bénédictin sur les Aurunci. En effet, de

nombreux sites bénédictins (monastères et églises) ont été des lieux structurants pour le

territoire, et l’ont enrichi du point de vue patrimonial. Le rôle de la seigneurie du Mont

Cassin est énorme sur le plan culturel, géopolitique, militaire, et paysager. Nous avons

donc cherché à montrer l’importance et le rayonnement de l’abbaye du Mont Cassin

toute proche, et depuis peu intégrée à l’aire de travail du Parc. En retraçant les grandes

lignes de son histoire, notre démarche a été de rappeler l’importance du personnage de

Saint benoît pour le territoire, la diffusion de sa règle connectant une fois de plus ce

petit coin d’Italie à l’Europe entière, et la multiplication des dépendances de l’abbaye

« mère » afin d’étendre une influence religieuse mais aussi architecturale, politique, etc.

   

Page 112: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

112

La Via Francigena, voie de pèlerinage

Cette voie, relativement moins connue que d’autres qui ont conservé plus de

notoriété (Chemins de Saint Jacques de Compostelle par exemple), ne se révèle pas

moins importante dans l’histoire européenne et locale. De nombreuses polémiques

existent sur l’idée même d’une « Via francigena del Sud » car pour certains elle n’aurait

pas existé en tant que telle. Elle s’avère cependant être le prolongement et la

pérennisation d’anciennes voies de communication et de pèlerinage, attestée comme

Via Francigena del Sud dans plusieurs sources historiques, et présente à travers des

tracés multiples (via Appia, Appia Traiana, nouveaux tracés, etc.) qui connectent Rome

à la fois au Mont Gargan dans les Pouilles et aux embarcadères pour la Terre Sainte.

Nous avons donc pris position dans le débat autour de la légitimité de l’appellation

« Via Francigena del Sud », en appuyant le fait que les itinéraires au Nord de Rome

étaient prolongés au Sud par des tracés cohérents avec la Via Francigena « classique »

(Rome > Mont Saint Michel) que nous avons cependant choisi, à partir de différents

auteurs, de désigner comme « Vie Francigene del Sud ». La région Lazio développe

d’ailleurs un projet d’envergure sur les « Vie Francigene del Sud », qui concerne le Parc

et notamment son tronçon de l’Appia.

Le culte de Saint Roch

Par l’évocation de ce Saint, nous avons tout d’abord répondu à la demande du

Parc car son culte est très développé sur le territoire mais il s’agissait également de faire

le lien avec Montpellier, son lieu de naissance, et de retracer ainsi « l’itinéraire de vie »

d’un personnage encore très présent dans la toponymie et dans la vie religieuse, pour les

miracles et les actes qui lui furent attribués en Italie du Nord (jusqu’à Rome), lors des

épisodes de peste qui frappèrent la péninsule à son époque.

   

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113

Quelques références

§ Città, terre e Castelli nelle antiche stampe, Vincenzo Scozzarella, et Francesco Mannino,

in La Via francigena del Sud dal fiume Garigliano a Velletri verso Roma, sulla base delle

fonti storiche e archivistiche, Carte pontine 6, 2010, Cisterna di Latina, 111 pages

§ La via Francigena, Stopani Renato

§ « Autour de saint Benoît », Adalbert de Vogüé, Editions Abbaye de Bellefontaine,

collection Vie Monastique n°4, 1975

§ Principi, nobiltà e Chiesa nel Mezzogiorno longobardo. L'esempio di Massimo di Salerno,

Bruno Ruggiero, Martin Jean-Marie, Annales. Économies, Sociétés, Civilisations,

Année 1976, Volume 31, Numéro 3, p. 522 – 523

§ Les échanges culturels dans l'Italie méridionale du haut Moyen Âge : Naples, Bénévent et le

Mont-Cassin aux VIIIe-XIIe siècles, Thomas Granier, Actes des congrès de la Société

des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, 32e congrès,

Dunkerque, 2001. pp. 89-105

§ Les monastères bénédictins d'Italie..., par Alphonse Dantier, Bibliothèque de l'école des

chartes. 1866, tome 27. pp. 511-515

§ La Terra di S. Benedetto, studio storico-giuridico sull’Abbazia di Montecassino dall’VIII al

XIII secolo, L. Fabiani, I-II, Montecassino 1968 (Miscellanea Cassinese 33-34)

§ Saint Bernard, l'Art cistercien, Georges Duby, Champs, Flammarion, 1971, p. 9.

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Figure 41 - la partie "Saints"

   

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Figure 42 - exemple de panneau "Saints"

   

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La Via Appia

La Via Appia représente un site majeur pour le Parc. Notre approche a été la

suivante : nous avons privilégié une approche globale dans un premier temps, donnant

les traits généraux de sa construction, de son statut, de son rôle de voie structurante

pour le territoire et pour la civilisation Romaine, puis en proposant un

approfondissement sur le tronçon entre Fondi et Itri. Nous avons ainsi pu présenter la

technique de pavement, les divers aménagements d’une telle voie, son fonctionnement

au quotidien, sa gestion, son impact économique, géopolitique, etc. Nous avons

terminé notre présentation en évoquant son évolution au cours du temps, son emploi

renouvelé, son importance en tant que voie de pèlerinage puis les modifications

apportées notamment par les Bourbons, afin de faire prendre conscience de la richesse

de ce patrimoine et de son caractère unique. Peu de voies présentent aujourd’hui de

façon aussi perceptible, la complexité et l’impact de tels aménagements. Enfin, il nous

est apparu important et intéressant d’évoquer la voie Appia en tant que source

d’inspiration dans la littérature comme dans la peinture dans les siècles qui suivirent et

d’en présenter quelques témoignages, permettant de pointer son rôle de lien entre les

territoires, entre les hommes, les cultures et les époques.

Quelques références

§ Rome, pouvoir, religion, vie quotidienne, Ada Gabucci, Edition Hazan, Paris, février

2006, 383 pages

§ Roma, i Volsci e il Lazio antico, Filippo Coarelli, In: Crise et transformation des sociétés

archaïques de l'Italie antique au Ve siècle av. JC. Actes de la table ronde de Rome (19-21

novembre 1987). Rome : École Française de Rome, 1990. pp. 135-154, (Publications

de l'École française de Rome, 137)

§ Les voies romaines autour de la Méditerranée, dossiers d’archéologie n°343, janvier-

février 2011, 96 pages

§ Via Appia Antica, Ivana della Portella, Arsenale editrice, Verona, 2003, 239 pages

§ Les arpenteurs romains et leur formation intellectuelle, Anna PIKULSKA, (Université de

Łodz) – Revue Internationale des droits de l’Antiquité LI, 2004, 12 pages

§ Les voies romaines, Chevalier Raymond, édition Picard, 1997, 343 pages

Page 117: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Figure 43 - la partie "Appia"

   

Page 118: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Figure 44 - exemple de panneau "Appia"

   

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La l i ttérature et le c inéma

A travers cette thématique, nous avons surtout cherché à montrer la diversité

culturelle du territoire, à travers l’expression artistique récente de quelques grands noms

de la culture Italienne du 20ème siècle. Ce territoire a en effet vu naître des artistes,

écrivains, metteurs en scène qui se sont illustrés, ont parfois collaboré (liens d’amitié

très forts) et se sont inspirés de leur lieu de naissance dans leurs œuvres. Il s’agissait

donc ici de mettre en avant leurs liens, leurs origines, leur amitié et leur travail

d’ambassadeurs du territoire et de la société rurale qu’ils ont connu dans les Aurunci.

Quelques références

§ Italies, Revue d’études italiennes, Université de Provence, n°9, Figures et jeux du

hasard, 2005

§ Hasard et fatalité chez Tommaso Landolfi, Etienne Boillet, Italies [En ligne], 9 | 2005,

mis en ligne en 2008 (http://italies.revues.org/455)

§ L'Illuminista, numero doppio 22-23 de (gennaio/agosto 2008) dedicato a Tommaso

Landolfi. Editoriale di Walter Pedullà : La vita, le opere, la bibliografia della critica,

la critica su Tommaso Landolfi

§ Domenico Purificato e il cinema, tra teoria e pratica, Marco Grossi et Virginio Palazzo,

DPC Servizi, Associazione Giuseppe De Santis, Fondi, Mai 2010, 56 pages

§ Libero de Libero intellettuale dell’ 900 tra Fondi e Roma, Marco Gallo, assessorato alla

cultura, Fondi, 2005, 149 pages

   

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Figure 45 - la partie "Littérature et Arts Visuels"

   

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121

Figure 46 - exemple de panneau "Littérature et Arts Visuels"

   

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L’Histoire générale des Aurunci

Sous le chapeau « Histoires des Aurunci », nous souhaitions proposer une sorte de

« synthèse-complément » pour achever la lecture du territoire que nous proposions avec

les autres thématiques. Nous voulions offrir une chronologie des évènements

marquants du territoire et évoquer les pouvoirs qui s’y sont succédés, dont on peut

souvent percevoir des traces (plus ou moins nettes) dans les paysages actuels. Nous

sommes donc partis de la Préhistoire pour finir au XXème siècle, en insistant surtout sur

les périodes de l’Antiquité et du Moyen Âge, comme nous l’avions précisé dès le début

de stage et lors de la définition de la mission. Il s’agissait d’une part de centrer le

discours et notre travail sur deux périodes très marquantes, dont l’empreinte est

toujours très profonde, mais sans pour autant oublier les autres périodes, pour insister

sur l’idée d’une superposition de temps dans le paysage. Il sera toujours possible

d’apporter des approfondissements et de construire un autre niveau de lecture des

paysages.  

Page 123: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Figure 47 - la partie "Histoires"

   

Page 124: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Figure 48 - exemple de panneau "Histoires"

   

Page 125: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Le nombre de panneaux s’élève à 54. Nous avons choisi avec le Parc d’offrir au

public local comme aux visiteurs, une vision globale du territoire et un premier niveau

de lecture des paysages. Le nombre de panneaux peut apparaître trop important pour

une exposition. Celle-ci se veut cependant modulable, embrassant de nombreuses

thématiques patrimoniales comme nous l’avons vu et permettant une individualisation

des thématiques. La thématique « Faune », par exemple, avec ses dix panneaux, peut

être exposée seule en occupant suffisamment d’espace pour ne pas paraître trop légère.

Le Parc peut ainsi proposer de partager l’exposition entre différents sites, avec des

possibilités de roulements. Cet outil lui permet d’offrir une première approche, d’attirer

l’attention des publics, d’élargir son action promotionnelle, et de développer son action

sur l’ensemble du territoire, voire même au delà, lors de salons du tourisme ou du

patrimoine dans la région, en Italie ou à l’étranger. Nous avons poursuivi l’objectif

d’une exposition offrant une utilisation souple, et assumant d’être non exhaustive, bien

qu’essayant d’être complète. Ainsi, une thématique (seule ou associée à d’autres)

exposée sur un site, peut être complétée par d’autres supports (physiques, numériques,

événementiels, etc.) : on peut envisager de construire des niveaux de lecture plus

complexes ou plus denses à destination de publics différents, mais on peut aussi choisir

d’exposer l’ensemble des panneaux en un même lieu si la logistique le permet. Enfin,

l’impression « définitive » sur des supports de type bâches PVC permet un usage très

varié, un déplacement aisé des panneaux sans pour autant trop les fragiliser, et une

logistique très allégée malgré un volume de contenus important.

Page 126: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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LES RELECTURES ET LES CORRECTIONS

Cette étape fut importante dans notre travail car les formulations et les traductions

que nous pouvions faire s’avéraient parfois inexactes ou trop complexes dans la

construction des phrases en italien. Plusieurs personnes se sont mobilisées pour nous

aider dans cette tâche avant la finalisation et l’impression de l’exposition. Nous avions

donc établi dans notre planning deux semaines de corrections consacrées à l’exposition

suite au délai d’achèvement fixé à la moitié du mois de Juillet. Avant les corrections de

langue, les contenus ont évidemment été lus, relus et corrigés. Le rôle de nos tuteurs

français (Martine Ambert, Gérard Collin) et italien (Ermenio Corina) a été très

important pour apporter compléments, nuances, et corrections. Les membres des

différents services du Parc, ainsi que certaines personnes rencontrées sur le terrain nous

ont aussi beaucoup aidé.

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UNE PREMIERE PROMOTION DU TRAVAIL REALISE, QUELQUES IMAGES

Part ic ipation au séminaire sur la Via Appia le 24 Juin 2011

   Figure 49 - le séminaire sur l'Appia  

Page 128: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Part ic ipation au séminaire sur le pastoral isme et le travai l du Parc pour

préserver les troupeaux et le métier de berger . (Chiens de berger mis à

disposit ion et act ions du Parc présentées) - 21 Jui l let 2011 –

présentat ion des thématiques Gastronomie et Prat iques tradit ionnel les

Figure 50 - le séminaire sur les chiens de troupeaux des Abruzzes

Page 129: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Le f i lm, un outi l de promotion

OBJECTIFS ET PRISES DE VUES

Dans le cas du film, comme pour l’exposition, le travail a commencé par une prise

de connaissance de l’existant, notamment du premier film réalisé pour le compte du

Parc quelques années auparavant. De là s’est dégagée la volonté d’innover, de proposer

un regard nouveau sur le territoire des Aurunci, intégrant des interviews et une part

d’animation qui le rende à la fois plus vivant, plus moderne, et plus dynamique.

L’objectif de notre travail sur ce film était de donner un nouvel élan à l’image du

Parc, et de lui fournir un support de promotion qui pourrait être diffusé à différents

niveaux de qualité et par différents biais (Blu-ray, DVD, Web) à la fois localement

(séminaires, événements, médias et partenaires locaux, etc.) et à d’autres échelles (dans

les salons du tourisme et du patrimoine, à Rome, à la Région Lazio, dans le cadre des

représentations des Parcs à FEDERPARCHI, etc.), mais aussi aux niveau national et

international.

Ainsi, nous avons souhaité dès le départ proposer une vidéo d’une durée

maximale de 15 minutes, et qui se partagerait en deux grands axes :

Page 130: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

130

Le scénario de départ intégrait une proportion plus importante d’animation. Nous

pensions recomposer une balade dans les Aurunci depuis le niveau du sol, en nous

élevant parfois pour des vues plus larges, dans lesquelles nous intégrerions de nombreux

effets, et où nous pourrions incruster des vidéos et témoignages. Cette idée de départ a

guidé le résultat final mais nous avons décidé de travailler à quelque chose de nettement

plus simple, faute de temps. Nous avons donc abandonné l’idée d’un court métrage

d’animation que nous envisagions de plus sans coupures au noir ce qui compliquait

encore plus le travail.

Le scénario final est divisé en deux parties. Nous avons dans un premier temps

voulu proposer une vue du Parc à 360°, en recomposant un itinéraire passant par toutes

les communes. Ce temps de la vidéo s’appuie sur de nombreuses prises de vue (vidéo et

photo) que nous avons intégrées au sein d’un environnement 3D que nous avons aussi

pu animer. Nous avons basé de ce tour rapide des Aurunci sur le temps d’une journée.

Le second temps cherche à insister sur les hommes, à travers des témoignages ou

interviews d’artisans, mais aussi un berger, et des membres du Parc, qui nous proposent

un échantillon de leur propre expérience des Aurunci, qui achève de formuler une

invitation à venir les rencontrer.

Page 131: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Du point de vue de l’image, et compte tenu des contraintes (temps, technique,

etc.) cette vidéo est un travail qu’il faut envisager d’approfondir. En effet, les

animations pourraient être plus percutantes, les mouvements de caméra retravaillés,

etc. Surtout, les images avec lesquelles nous avons travaillé ont été prises entre Mars et

Juillet 2011, ce qui tronque nettement l’aperçu des Aurunci que nous donnons ici.

Malgré tout, il semble que cette vidéo fonctionne, au regard des retours que nous avons

eus suite aux présentations que nous avons pu en faire dans l’été. De plus, ce travail a

été fait à partir de notre propre matériel, très restreint, et qui se résumait à un appareil

photo grand public, un caméscope, un trépied et un ordinateur. Avec plus de temps à y

consacrer et plus de moyens techniques, le résultat aurait été plus fignolé mais nous

sommes déjà contents de ce travail qui constituait une première pour nous, et qui

satisfait le Parc.

Notre objectif était de mettre en évidence la richesse du Parc en termes de

patrimoines à découvrir. L’accumulation de prises de vues présentées en vignettes

animées ou en incrustations dans l’arrière plan poursuivait cet objectif, tout comme le

plan qui ouvre la vidéo, et qui regroupe une quarantaine d’images, puis une

incrustation du titre elle aussi en images, avec enfin des éléments animés qui veulent

alimenter l’idée du rêve (particules, personnages, etc.). Cela dit, les images et

animations ne sont qu’une part de ce qui fait la vidéo.

Page 132: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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SONS

Pour la bande son, nous avons fait le choix de musiques d’Ambroggio Sparagna,

un artiste local, natif de Maranola, connu personnellement de certains membres du

Parc, et connu dans toute l’Italie. Nous avons utilisé « Ombre Rosse » et « Nerina », la

première, assez dynamique, correspondant au rapide tour des Aurunci, la seconde, une

balade plus calme, correspondant à la fois au début du film et aux interviews des

artisans et du berger. Nous avons modifié les pistes originales pour définir l’ambiance

sonore de la vidéo, et nous avons superposé d’autres sons par la suite. Ainsi, des chants

d’oiseaux au début, ainsi que des sons de vents permettent d’accompagner l’idée du

petit matin au début de la vidéo, et Gianpaolo Ialongo, travaillant au Parc, a prêté sa

voix pour quelques citations qui interviennent au fil des images.

INTERVIEWS – TEMOIGNAGES

Les différentes interviews ont demandé le temps de connaître le terrain, de repérer

des personnes ressources et d’établir des premiers contacts avant d’apporter la caméra.

Dans cette phase de préparation, Antonio Masella (Garde Parc), Giovanni Morra

(Artisan) et Adriano di Nitto (Géomètre travaillant au siège du Parc), nous ont

beaucoup aidé et nous ont permis de gagner un temps considérable. Le principe de base

était de laisser parler les personnes rencontrées, sans trop cadrer les témoignages avec

des questions trop précises. Nous leur demandions de nous présenter leurs parcours de

vie, leurs métiers et leurs passions, ensuite nous sélectionnions les moments à intégrer

dans la vidéo, et nous les montions. Ces rencontres ont considérablement enrichi notre

expérience du Parc, et nous ont fourni un matériel précieux, qui pourra d’ailleurs

resservir à la mise en place d’autres supports, et qui pourra être complété par d’autres

interviews, par exemple dans le cadre d’un recueil systématique de la mémoire.

LOGICIELS ADOBE UTILISES (SON, IMAGE, ANIMATION ET MONTAGE)

§ Soundbooth pour le montage sonore.

§ Photoshop, Bridge et Lightroom pour les illustrations, le travail des photographies,

des vues de détails, la gestion des fichiers, etc.

§ After Effects et Première pour la création vidéo, les effets 2D et 3D, le montage,

l’exportation de la vidéo.

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LE GRAPHISME DU FILM

Dans le film, nous avons essayé de rester dans l’esprit graphique de l’exposition,

avec un travail des textures, des couleurs, des mouvements et images qui permette un

résultat chaleureux, dense, moderne et dynamique. Nous nous sommes appuyés sur les

fichiers déjà réalisés pour les panneaux d’exposition, et nous les avons adapté, pour

créer un environnement de base en 3D, incluant une illustration de départ qui intervient

de façon récurrente dans le film (comme le header dans l’exposition) ainsi que plusieurs

calques de textures positionnés différemment dans l’espace 3D pour accentuer les effets

des mouvements de caméra notamment. Outre les vignettes qui servent de fenêtre pour

des diaporamas, les vidéos et d’autres images ont été incrustées de façon très diffuse, et

nous avons modifié les couleurs pour produire des teintes sépia afin de rendre

l’ensemble plus cohérent et chaleureux. Le travail était extrêmement pesant pour

l’ordinateur, mais nous avons fait le choix d’une qualité maximale pour permettre plus

de possibilités d’utilisation, depuis une vidéo en Haute Définition, jusqu’à des

compressions pour le web ou les terminaux mobiles qui seraient plus légères.

Quelques références

§ Créations graphiques, John McWade, édition Pearson, Paris, 2010, 230 pages

§ DVD : Paysages, numéro 6, Tromso, Istanbul, St Gilles de la Réunion, Treis karden,

Jean-Loïc Portron, JBA édition

§ Ambrogio Sparagna : compilation de 2004

§ Savoir tout faire avec Photoshop : Tutoriels, Collectif, volume 2, Oracom Editions, Paris,

Septembre 2010, 321 pages.

§ Savoir tout faire avec Photoshop : effets de textes, Collectif, Oracom Editions, Paris, mai

2010, 225 pages.

§ Savoir tout faire avec Photoshop : retouche photo, Collectif, Oracom Editions, Paris, mars

2010, 228 pages.

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134

Le Travai l autour de la promotion, autres supports  

A partir de ce que nous produisions pour le film ou l’exposition, nous avons

proposé au Parc des modèles d’illustrations pour l’édition de supports de promotion

(posters, cartes postales, T-shirts, etc.). Ceci peut également ouvrir des perspectives

« d’habillage » des stands pour présenter le Parc sur des salons, etc., et ouvre la voie à

un nouvel approfondissement de cette mission de stage.

§ des posters pour les neuf thématiques de l’exposition (ici, « Rocce et Monti »)

Figure 51 - le poster "Roches et Monts"

Page 135: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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§ le header qui peut servir de support de courrier, de carte postale, ou de carton

d’invitation

Figure 52 - le header

§ l’illustration de début du film qui peut être imprimée pour différents supports

Figure 53 - une illustration tirée du film

Page 136: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Présentation de l ’exposit ion et du f i lm de promotion

S e t t i m a n a C u l t u r a l e d i F o n d i ( 2 4 – 3 1 J u i l l e t 2 0 1 1 )

Dès le début du stage, le Parc, par la voix de notre tuteur Ermenio Corina,

envisageait une présentation publique du travail final. Au départ, il était prévu que cette

présentation se fasse fin Août, lors d’une « soirée du Parc », comme celui-ci en

programme chaque été. Au fil du stage, les soucis de financements auxquels le Parc

devait faire face ont fait émerger la question de l’impression de l’exposition. La volonté

de départ était d’imprimer les panneaux sur des bâches PVC résistantes, souples, et

légère, mais le coût de cette impression pour autant de panneaux n’était pas supportable

par le Parc à si court terme. Ainsi, il fut décidé d’opter pour une impression sur un

papier assez épais et bien moins cher. Le coût de l’organisation d’une soirée posait aussi

problème. Dix jours avant la « Settimana Culturale » de Fondi, il nous a donc été

proposé d’intégrer la programmation de cette manifestation pour présenter notre

travail. Notre planning prévoyait d’utiliser le mois d’Août pour les derniers ajustements

et pour les corrections, la fin du mois de Juillet devait n’être consacrée qu’au film, nous

nous sommes donc retrouvés dans l’urgence de tout finaliser en dix jours. Après un

certain nombre de nuits blanches suivies de longues séances de corrections et de

relectures, l’exposition fût finalisée à temps.

Page 137: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

137

Pour le film, il fallait prendre en compte le temps d’exportation d’environ 15

minutes de vidéo à 30 images par seconde, soit un total d’environ 27000 images. Le

rendu final était prêt une heure avant le début de la manifestation. Nous avions préparé

un discours sans vraiment savoir si nous aurions l’occasion de le présenter, il s’est avéré

impossible de le faire à cette date mais nous avons utilisé ce discours pour une

présentation officielle au Parc, qui clôturait le stage le 29 Août.

La « Settimana Culturale », malgré le stress que ses dates nous ont imposé, a été

une occasion parfaite pour tester notre travail sur le terrain, et profiter des premières

réactions du Public. Nous avons profité du cadre du cloître de San Domenico. Un livre

d’or était à la disposition des visiteurs afin de connaître leur ressenti par rapport à notre

travail. L’exposition n’était pas présentée en intégralité. Trente-deux panneaux ont pu

être exposés à cette occasion ainsi qu’un stand d’accueil proposant des brochures du

Parc et un exemple d’artisanat local : le travail de la stramma. Nous avons été

accompagnés de notre tuteur tout au long de cette semaine ainsi que de Giovanni

Morra (artisan de la stramma).

   

Page 138: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

138

Figure 54 - la présentation au cloître San Domenico de Fondi - Settimana Culturale

Page 139: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

139

Le bilan de cette semaine fut positif, la fréquentation du cloître n’a pas cessé de

croitre au fil des jours. Le film comme les panneaux d’exposition ont attiré l’attention et

même suscité une certaine émotion parfois. Notre tuteur s’étonnait, car tous les gens

qui entraient dans le cloître lisaient au moins une partie des panneaux, sans toutefois

s’attarder toujours très longtemps. Un bon nombre de personnes a même lu l’intégralité

des panneaux présentés.

Quelques exemples de commentaires

Figure 55 - extrait du livre d'Or  

Traductions

« Votre exposition est très intéressante, plaisante et relaxante à découvrir. Les sujets proposés sont stimulants et font ressortir les richesses paysagères naturelles et culturelles de l’itinéraire des Aurunci. Félicitations » (professeur Riccardo di Ramo)

« Les mots ne suffisent pas à exprimer ce que l’exposition laisse dans le cœur »

« L’exposition est très explosive »

« Cette exposition est très intéressante et instructive »

« A faire souvent et à poursuivre dans les contenus qui traitent de notre territoire, très beau »

« Ad Maiora ! (de bon augure pour l’avenir) Enfin quelque chose sur notre territoire »

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Le public a pu découvrir ce travail au cours d’une semaine culturelle très riche.

Nous avions la chance de figurer dans la programmation la plus importante, et ce fut

pour nous un premier test très satisfaisant.

 

Figure 56 - extrait du programme de la Settimana Culturale  

Page 141: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

141

Les élargissements et poursuites possibles pour la

promotion et la médiation   Cette exposition ne se veut pas exhaustive et présente l’atout d’être partagée en

neuf thématiques qui peuvent être présentées seules ou regroupées. Aussi, pour enrichir

cette exposition on pourrait envisager d’approfondir certaines thématiques comme

l’artisanat, les refuges, les espèces domestiques, etc., tous ces patrimoines qui

mériteraient d’être valorisés à l’occasion d’évènementiels spécifiques et thématiques, ou

encore d’expositions plus durables, voire sur d’autres supports.

Pour les visiteurs qui ne connaitraient pas le territoire, on pourrait également

envisager de réaliser un livret d’interprétation du paysage qui s’appuierait sur cette

exposition, en proposant peut-être plus d’anecdotes animant ainsi le parcours sur le

terrain, etc.

La formation que le Parc a mise en place pour les guides naturalistes devrait

également permettre d’instaurer une programmation de visites à heures fixes dans un

premier temps et dans des langues différentes, puisqu’on a vu que la clientèle pouvait

être italienne mais aussi française, allemande et anglaise. Pour combler et attirer encore

plus de visiteurs, le Parc pourrait effectuer une traduction de toutes ses brochures, de

son site internet, et accompagner la démarche d’une promotion à l’étranger pour une

ouverture du territoire.

Page 142: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

142

Les formations suivies durant le stage

Nous avons eu durant notre période de stage l’occasion de participer à deux cours

ainsi qu’à différents séminaires qui furent très formateurs et qui ont apporté un plus tout

à fait notable à la qualité de notre séjour italien.

LE COURS D’ INITIATION AU SCAN LASER DES BIENS PATRIMONIAUX

Cette expérience fut pour nous l’occasion de découvrir une discipline que nous

connaissions mais dont nous n’avions jamais vraiment vu l’application directe.

Ce fut pour nous une formation complète et très instructive. Dans un premier

temps, il a fallu suivre un cours en italien avec un vocabulaire assez technique. Ce fut

aussi un moment d’échanges, de rencontres avec des professionnels du patrimoine

italien tels que des architectes, des géomètres, etc. Nous avons découvert que la

traduction italienne et le métier en lui-même n’avaient pas du tout la même

signification que celle que nous pouvons y donner en France. Nous avons pu voir

l’action des différents lasers, la démarche, comment s’organiser pour une application

efficace de cette technologie. Par la suite, nous avons appris à manipuler des logiciels

très spécifiques tels que Blender, geomagic, Meshlab que nous ne connaissions que de

nom et la réalisation d’objets en 3D. Nous avons enfin pu percevoir les limites de ces

usages.

Ce fut donc une expérience des plus enrichissantes car elle nous a permis

d’approcher des techniques qui peuvent constituer un atout dans la valorisation d’un

site avec par exemple une modélisation 3D, une recomposition de l’objet, l’édifice dans

son ensemble. Cela permet également d’envisager des supports pour des publics

spécifiques, qui ne peuvent pas toujours accéder aux patrimoines (personnes

handicapées, …)

   

Figure 57 - copie d'écran du scan en 3D

Page 143: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

143

 

LE COURS POUR LES GUIDES NATURALISTES DU PARC

Cette formation proposée par le Parc afin de former dans une période donnée de

futurs guides naturalistes du Parc a été pour nous l’occasion de faire des rencontres, de

compléter certaines informations sur des thématiques qui n’avaient pas encore été

traitées, et d’avoir une « confirmation » pour celles qui étaient en cours de traitement.

Nous avons ainsi pu rencontrer le professeur Tallini, ainsi que Daniela Quadrino

et Romeo Di Pietro qui nous ont conforté dans notre approche des paysages et du

patrimoine et avec qui nous avons pu faire des excursions sur des thématiques bien

précises qui intégraient notre exposition (géologie, botanique, romanité, etc.).

Figure 58 - sortie géologie avec le professeur Marco Tallini

   

Page 144: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

144

Bilan du Stage

Page 145: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

145

Sabrina Chauvet

Ma contribution aux missions

LA CONNAISSANCE DE LA LANGUE ET DE LA ROMANITE

Cette expérience m’a permis de mettre en application les connaissances acquises

en section Littéraire, en BTS Tourisme et en Licence d’Histoire. J’ai pu les appliquer au

domaine de la valorisation des patrimoines. La pratique préalable de la langue durant

plusieurs années a facilité les relations avec le Parc, et l’immersion dès le début du

stage, et nous a permis de gagner un temps précieux. Mon cursus en histoire puis en

master VMP m’avait de plus fourni de bonnes bases sur plusieurs des thématiques que

nous avons abordées, et notamment la Romanité qui m’attirait particulièrement (via

Appia, cadastres, etc.). Ces acquis nous ont permis de procéder plus « rapidement »

pour certaines thématiques, d’aller plus facilement à l’essentiel, voire d’agrémenter

parfois les panneaux avec certaines anecdotes intéressantes ou des compléments plus

importants : par exemple, le clin d’œil à la Madrague de Giens dans la gastronomie

était tiré de mes cours d’archéologie expérimentale et sous-marine.

LES METHODES ET REFERENCES DANS LES THEMATIQUES HISTORIQUES

Pour mener à bien la mission qui nous a été confiée, les connaissances acquises

précédemment, mais aussi les méthodes de recherche, de collecte de données, de

synthèse d’une grande quantité d’informations, etc., nous ont permis de nous orienter

rapidement en ce qui concernait les sources à consulter, la démarche à suivre, le type de

contenus à proposer au public, etc. Nous avons ainsi été plus efficaces, et avons pu

nous partager les lectures et les synthèses sans perdre de temps, de manière à traiter un

maximum d’informations, à les croiser pour confirmer ce que nous mettions enfin dans

les supports définitifs. La méthode d’approche du paysage, abordée durant le Master et

le projet à Ambrussum, a constitué un élargissement des méthodes que je connaissais

auparavant, et m’a rendue plus percutante, complète et efficace dans le traitement des

données historiques. Mon regard sur le patrimoine a changé et ma façon de traiter ces

thématiques s’est enrichie. Cela s’est senti dans mon efficacité durant le stage, vis à vis

des thématiques historiques en particulier, et notamment la via Appia.

Page 146: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

146

L’ELABORATION D’UN PROJET DE SUPPORT TOUS PUBLICS

Les travaux effectués durant mon BTS Tourisme Animation et Gestion

Touristiques Locales ainsi que lors du projet commun à Ambrussum ont été un atout

supplémentaire, qui nous a aidé à cerner rapidement les attentes du Parc en termes de

publics visés, et à définir efficacement un projet de support adapté à une valorisation

patrimoniale à plusieurs niveaux. Ainsi, nous avons pu fixer deux lignes directrices :

pédagogie et tourisme. Nous avons construit et alimenté plusieurs niveaux d’approches

de nos productions, à travers de nombreuses images, mais aussi une disposition et des

textures dynamiques, qui retiennent l’attention et illustrent le propos. Nous avons pensé

les panneaux dans leurs contenus comme dans leur forme de sorte qu’ils puissent

toucher des lecteurs de tous les âges, voire même de jeunes enfants intrigués par les

images, nous avons intégré des contenus pour toucher les néophytes comme des

personnes plus connaisseuses des différentes thématiques, et avons toujours souhaité les

intégrer entre elles pour une lecture complète (bien que non exhaustive) du territoire.

Nous avons cherché à sensibiliser les gens, à éveiller les curiosités, et à susciter

l’émotion devant des richesses que nous avons voulu présenter à la fois dans leur

quantité, leur qualité et leur diversité, tout en laissant la porte ouverte à de futurs

approfondissements et élargissements des contenus, aussi bien au sein de l’exposition

même que par d’autres supports complémentaires.  

Page 147: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

147

 

Les diff icultés rencontrées

ÊTRE ETRANGERE

Le fait d’être une française, venant d’un pays étranger, souhaitant obtenir des

informations sur un territoire rural où tout le monde se côtoie et se connaît depuis des

générations a constitué pour Emilien comme pour moi une contrainte importante dans

notre travail. En effet, à Campodimele et dans la zone Nord, les guerres du XXème siècle

ont fortement marqué les mentalités et demeurent un obstacle pour certains, au

dialogue avec l’étranger. Les premiers temps de notre stage, un guide nous

accompagnait dans nos déplacements que ce soit pour le film ou la récolte

d’informations pour l’exposition. Nous étions obligés d’être accompagnés car les locaux

ne souhaitaient pas toujours nous parler et ne comprenaient pas toujours nos

intentions. Petit à petit, notamment à Campodimele, notre présence au sein du siège du

Parc, dans la commune et les lieux de rassemblement, puis le dialogue avec nos

collègues du Parc y demeurant, ont facilité notre intégration et l’acceptation de notre

présence voire même incité le dialogue lors des dernières semaines. Le travail

d’intégration fut dans ce cas particulier relativement long, mais nous sommes heureux

de l’avoir abouti, d’avoir réussi à établir le dialogue d’une façon ou d’une autre, et nous

prévoyons d’ores et déjà de le faire vivre à travers d’autres projets.

Page 148: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

148

LA DENSITE DES CONTENUS ET LE PROBLEME DES LIMITES

Réaliser un stage de ce type, durant six mois, avec des objectifs aussi larges, dans

un parc s’étendant sur plus de 20000 hectares et en nous intéressant à plus de 2000 ans

d’histoire humaine, a constitué pour nous une difficulté supplémentaire. Après des

années d’études, notamment en licence Histoire et Patrimoine, malgré les apports du

Master et une formation de guide-interprète de la Région Languedoc Roussillon, il était

parfois difficile d’arriver à fluidifier son discours et à le synthétiser, sans sacrifier la

densité et la qualité des contenus attendus par des visiteurs dont j’ai appris à connaître

les exigences.

Lors des corrections et élagages successifs, la frustration se faisait parfois très forte,

car toutes les informations paraissaient importantes avec une telle richesse patrimoniale

et une telle diversité. Il a fallu s’adapter et privilégier une première approche, qui pourra

être enrichie par la suite. Les potentiels sont énormes et il nous tarde déjà de poursuivre

notre travail sur d’autres supports, événements, etc. L’impossibilité d’être exhaustifs

constituait pour moi un mal nécessaire pour construire un premier niveau de lecture et

proposer des données qui ne seraient pas trop indigestes pour le lecteur.

Les idées de supports de valorisation ne manquaient pas au début du stage et

toutes séduisaient le Parc, mais il a fallu là aussi procéder à des choix afin de se placer

dans la continuité des projets en cours, des attentes du Parc, et pour produire un outil

abouti dans le temps imparti.

LES CONTRAINTES DE TEMPS

Une période de six mois de stage dans un pays que j’affectionne autant, sur un

territoire aussi riche, s’est avérée être une difficulté dans le sens où les objectifs fixés ne

permettaient pas ou très peu de temps pour se perfectionner de manière plus étendue

dans des domaines que je souhaite maîtriser à termes, à savoir les prises de vues, le

graphisme, les techniques de montage et de post-production, et l’approche encore plus

poussée des paysages. J’ai pu m’exercer et contribuer à la réalisation des différents

supports mais je souhaite pouvoir d’ici peu m’impliquer davantage, et avec plus

d’efficacité.

Page 149: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

149

Ce que le stage m’a apporté

LA CONNAISSANCE D’UN PAYS, D’UN TERRITOIRE ET DE LA LANGUE

Ce stage fut l’occasion pour moi de m’immerger dans un pays qui me passionnait

déjà longtemps avant de m’y être rendue. Outre le fait d’aborder des thématiques que je

n’avais pas eu l’opportunité de travailler auparavant, notamment les thématiques liées

au patrimoine naturel, c’est tout un territoire que nous avons eu la chance de découvrir,

avec ses paysages, son histoire, sa culture. Avec ce stage, j’ai eu l’opportunité de

progresser en italien, de comprendre des dialectes que je ne connaissais pas et d’étendre

véritablement mes compétences en matière de valorisation des patrimoines, de surcroît

à l’étranger.

ÊTRE MEDIATEUR

Cette expérience aura été très formatrice et complémentaire du Master VMP. La

mission qui nous était confiée nous a permis de mobiliser concrètement nos

connaissances en matière de valorisation, de supports et de médiation, mais le terrain

avec ses particularités nous a imposé ses propres enseignements, afin de bien

s’approprier le territoire et de réussir à faire la synthèse de ses richesses pour les

présenter aux publics. Nous avons pu approfondir les méthodes et outils dans la

continuité du projet d’Ambrussum, et à une échelle plus large. J’ai pu également

approfondir et améliorer les acquis de ma formation en matière de graphismes. J’ai pu

constater des progrès dans ma technique d’approche et de réalisation de photographies

macros, de panoramas, etc. que je pouvais par la suite retravailler dans Photoshop et

Lightroom. Avec le film, ce stage m’a permis de découvrir complètement des logiciels

de traitement vidéo et audio comme After Effects, Premiere, ou Soundbooth me

donnant ainsi la possibilité de travailler des supports de valorisation différents, attractifs

et « dynamiques ». Avec ces six mois, le rôle du médiateur a pris tout son sens de

passeur de patrimoines. Ce stage au sein des Aurunci a constitué pour moi un

enrichissement professionnel considérable, qui m’a conforté dans mes choix et qui m’a  

donné l’envie de poursuivre la démarche très large du Master dans la valorisation de

tous les types de patrimoines, ce que je trouve très enrichissant et source

d’épanouissement.

Page 150: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES

Cette expérience au sein du parc des Monts Aurunci fut pour moi l’occasion de

travailler dans une structure que je n’avais jusque là pas côtoyé : un parc naturel

régional, de plus italien. Cette expérience inoubliable à tous points de vue nous permet

d’envisager un riche partenariat pour l’avenir, où nous occuperons la place de

professionnels, médiateurs des patrimoines. Nous souhaitons à notre échelle

accompagner ce Parc dans sa volonté de faire connaître son territoire et ses richesses

tout en les préservant. Ce stage a renforcé notre passion pour les patrimoines, et nous a

renforcé dans notre projet commun de construire notre profession dans la diversité des

approches, des territoires, des supports, des publics, pour maintenir les conditions

stimulantes dans lesquelles nous avons travaillé lors de cette dernière année d’études. Je

peux donc conclure en affirmant que ce stage fut une aventure humaine et

professionnelle d’une grande qualité que je souhaite réitérer dans les Aurunci comme

ailleurs afin de faire vive les patrimoines et de donner vie à des projets de valorisation,

animée toujours de la même passion et de la même motivation.

Page 151: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

151

Emilien Gerbois

Ma contribution aux missions

LA CONNAISSANCE DU PAYS ET DES TERRES DE MONTAGNES

Le fait de m’être souvent rendu en Italie avant le stage a pu être un atout pour une

immersion rapide. Dans la confirmation même du stage, le fait de nous être déplacés en

Novembre 2010 a été déterminant. Il était important de fournir cette première preuve

de notre motivation et de notre sérieux dans un pays où la rencontre et l’échange direct

pèsent nettement plus que l’envoi de curriculum et de lettres de motivation. Ceci nous a

permis de bien nous présenter, de poser les bases du stage, de nous faire une première

idée concrète du territoire et de récupérer un certain nombre de publications utiles par

la suite. Le contexte montagnard ne m’était pas non plus étranger, et nous savions

quelles attitudes adopter selon les situations, comment nous comporter de façon

générale, quelle importance attribuer à une invitation à boire le café par exemple, et

comment décrypter certaines attitudes, même s’il ne fut pas toujours facile de nous

intégrer. Sur le plan pratique, la conduite en Italie et en montagnes de surcroît

présentait quelques spécificités qui ne posèrent pas de problème (vaches, chevaux et

animaux sauvages sur les routes, style de conduite, etc.), et nous avons donc limité le

temps d’adaptation du début de notre séjour.

Page 152: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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LA METHODE DANS L’APPROCHE DU PAYSAGE

Dans notre approche du territoire, puis dans notre traitement des différentes

thématiques patrimoniales auxquelles nous avions choisi de nous intéresser, mon

parcours universitaire en géographie et paysages, complété par le Master professionnel

VMP et le projet commun à Ambrussum, a permis de réemployer certaines méthodes

qui furent gage d’efficacité. Nous avons passé beaucoup de temps sur le terrain pour

parcourir le Parc et comprendre avec nos différents itinéraires routiers et pédestres,

ainsi qu’avec les cartes disponibles au siège du Parc, l’organisation du paysage, sa

structures, les différentes trames (roches, végétaux, bâti, réseaux, etc.) et certains

enjeux. Nous avons également défini rapidement le fait que notre approche des

patrimoines aurait le paysage pour fil rouge, avec l’objectif de pointer les richesses et la

diversité paysagères, et nous nous y sommes rapportés dans notre récolte

d’informations, puis dans les rédactions de nos textes, et dans la production de notre

vidéo. La construction d’un premier niveau de lecture des paysages comme fil rouge

nous a enfin aidé à restreindre notre approche, à borner nos recherches, à assumer et

légitimer la non exhaustivité, afin aussi de ne pas nous perdre et nous faire dépasser par

l’ampleur du travail.

Du point de vue des contenus, s’il est clair que nos parcours respectifs, cohérents

avec nos affinités thématiques, nous ont amenés à aborder avec plus ou moins

d’aisance certaines portions du travail, chacun a apporté sa contribution à chacune des

9 parties de l’exposition. A titre personnel, il est clair que la thématique « roches et

monts » par exemple, m’a particulièrement mobilisé. J’ai pu faire appel à des bases en

termes de savoirs et méthodes accumulées depuis la filière scientifique au lycée, et les

élargir. Compte tenu de mon parcours de formation, il était plus aisé pour moi de faire

preuve d’abstraction pour le traitement de cette thématique, et d’identifier les points

essentiels à aborder dans la synthèse et la présentation des informations pour un public

néophyte. L’objectif restant la compréhension du paysage, Sabrina m’a beaucoup aidé à

faire en sorte que le rendu final soit structuré et facile d’accès pour tous, avec de

nombreuses illustrations et références aux paysages expérimentés par les publics

(« géosites »).

Page 153: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

153

LES PRODUCTIONS GRAPHIQUES

Au début du stage, la mise en forme de l’exposition ne faisait pas partie des

objectifs intégrés à notre mission. Nous avions cependant la volonté de produire un

outil de valorisation abouti, et la mise en forme des panneaux nous paraissait

importante, y-compris pour donner une idée du résultat à nos tuteurs au fur et à mesure

de la progression du travail. Ma pratique de la suite Adobe CS5 a en cela permis de

gagner du temps et d’être efficaces en termes de gestion des ressources graphiques

comme pour la production graphique proprement dite. L’expérience du projet commun

à Ambrussum nous a aussi permis d’identifier avant le stage les failles dans la méthode

comme dans la présentation des panneaux, sans oublier ce qui avait fonctionné

(dynamisme des textures, modernité et neutralité relative, horizontalités, niveaux de

lecture, etc.). Le résultat présenté au public semble jouer son rôle. Il est ressorti de cette

première présentation que les gens sont attirés par les panneaux, s’y attardent, arrivent

à les parcourir rapidement en fonction de ce qui les intéresse, et les trouvent agréables,

dynamiques et valorisants pour le territoire. Le stage a donc été à la fois l’occasion de

m’exercer sur des productions graphiques variées au service d’une démarche de

valorisation et de médiation complète, mais ce fut aussi l’occasion d’un

perfectionnement dans ma pratique des graphismes en lien avec les patrimoines.

Page 154: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Les diff icultés rencontrées

LA BARRIERE DE LA LANGUE ET LE FAIT D’ETRE ETRANGER

La langue italienne était un obstacle pour moi, et donc un défi à relever. Malgré

mes nombreux voyages dans le pays, je ne connaissais que très peu de mots en italien et

m’exprimais généralement dans un mélange approximatif d’autres langues. Je n’avais

jamais eu de cours d’italien dans mon cursus scolaire. Ainsi, il fut parfois difficile de

m’exprimer et de comprendre certains écris techniques. Il fallu un temps

d’apprentissage et d’adaptation durant lequel Sabrina et le Dictionnaire furent mes

deux plus fidèles alliés. Outre ces difficultés de langue, le fait d’être étrangers constituait

un autre obstacle, notamment à Campodimele, où l’histoire franco-italienne est

particulièrement douloureuse. Nous nous sommes parfois sentis très isolés, même si le

personnel du Parc et certains amis d’autres villages nous ont beaucoup aidé à nous

intégrer.

LES CHOIX DANS LES THEMES ET CONTENUS DEVELOPPES

L’ampleur du travail sur le plan des thématiques était considérable, et nous a

obligé à de nombreux choix et restrictions. La phase de sélection des contenus que nous

devions conserver dans les panneaux définitifs fut assez longue, mais au fil des

thématiques, nous savions mieux où arrêter nos recherches et quoi mettre en avant pour

fournir les clés de lectures les plus importantes au public. Toutefois, cette sélection est

assez frustrante, et donne envie d’élaborer des supports supplémentaires pour

approfondir un second niveau de lecture des paysages des Aurunci.

Page 155: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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LES CONTRAINTES DE TEMPS ET LES CONTRAINTES MATERIELLES

Le volume d’informations à traiter, les rédactions, traductions et corrections nous

ont pris beaucoup de temps pour chaque thématique. Nous nous rendions aussi très

souvent sur le terrain pour les prises de vues dont nous avions besoin. Nous nous

sommes donc organisés en fonction des horaires du Parc, et consacrions notre temps

libre à la poursuite des lectures et synthèses, et au terrain. Nous avons dû anticiper

rapidement l’ampleur du travail pour borner le temps que nous pouvions consacrer à

chaque thématique, afin que ne restent à faire ensuite que des corrections ou apports

ponctuels. La mise en forme occupait aussi bien du temps et nous avons dû optimiser

très nettement notre méthode, en automatisant certaines tâches, en réfléchissant bien

l’ordre dans lequel procéder pour ne pas perdre de temps, et en adoptant une démarche

systématique que nous avons appliqué à tout le travail. Nous récoltions massivement

l’information, ensuite venait la phase de lecture et de tri en vue d’une première synthèse

que nous complétions si nécessaire avant un second jet. Dans le même temps nous

organisions des sorties sur le terrain durant lesquelles nous prenions toutes les vues

nécessaires avant de les trier au retour de chaque sortie. Dans les graphismes, l’intérêt

d’une charte rigoureuse était aussi la productivité.

Dans notre planning, nous avions prévu d’organiser notre travail pour rendre les

supports définitifs à la mi-Août dans l’optique d’une présentation publique à la fin du

mois. Cependant, le manque de financements au Parc nous a poussé vers une

présentation au public à la fin Juillet, et nous avons dû nous adapter, ce qui fut difficile

du point de vue des corrections pour la finalisation de l’exposition, et du point de vue

de la vidéo.

L’autre contrainte majeure était celle des moyens. Nos finances très limitées et le

matériel en notre possession, ainsi que notre maîtrise limitée de certaines techniques,

nous ont obligé à de nombreuses restrictions, et à rechercher en permanence à utiliser

au mieux les ressources que nous avions. Le Parc ne pouvait rien nous fournir en

dehors de notre bureau, et nous avons poussé notre matériel (ordinateurs, caméscope

acheté pour le stage, appareil photo, voiture), dans ses derniers retranchements, avec de

régulières surchauffes à gérer. Il est sûr qu’avec un matériel plus professionnel et plus de

temps les résultats auraient pu être encore plus poussés.

Page 156: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Ce que le stage m’a apporté

LA LANGUE

Sur le plan de l’apprentissage de la langue, cette expérience est une réussite très

claire. En six mois d’immersion, je sais désormais tenir une conversation en italien,

écrire, lire et d’une façon générale mieux comprendre la langue. Ceci donne une grande

confiance et complète une formation déjà large.

LA METHODE ET LES CONTENUS

Ce stage était une vraie porte d’entrée dans le monde professionnel et dans le

métier de médiateur des patrimoines. Il m’a offert une expérience concrète et complète,

qui m’a à la fois confirmé dans mes choix précédents et ouvert à des thématiques avec

lesquelles j’étais moins familier avant le Master, l’histoire en particulier. Ce stage m’a

permis de renforcer et d’exprimer une véritable passion pour les patrimoines au sens

large. Il m’a aussi donné l’occasion de me perfectionner très clairement, à la fois dans

mes productions (textes, graphismes, etc.) et dans la méthode. J’ai appris à mieux me

conformer à une démarche rigoureuse, à la fois proche du terrain et alimentée par une

bibliographie importante, pour des supports riches et dynamiques et j’ai appris à moins

perdre de temps, à mieux anticiper les difficultés et à m’y adapter pour plus d’efficacité.

LES PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES

Les perspectives ouvertes par cette expérience de six mois sont tout à fait

considérables. Le territoire des Aurunci sera plus que probablement un lieu où je

m’investirai pour de nouveaux projets professionnels, mais au delà de ça, le type

d’approche et la démarche que nous avons mise en œuvre pour ce stage comme pour le

projet commun à Ambrussum a de nouveau fait ses preuves. Il me tarde de réitérer et

d’élargir toujours plus cette approche à plus de contenus, à plus de territoires, à plus de

supports variés pour donner à comprendre et à vivre les patrimoines dans toute leur

diversité, avec passion. Ce stage est une fin très stimulante à une vraie formation

professionnelle qui aura tenu ses promesses et nous aura ouvert de nouveaux horizons,

en nous armant et en nous donnant confiance pour notre métier de professionnels

passionnés des patrimoines.

Page 157: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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Conclusion

Ce stage au sein du Parc des Monts Aurunci fut pour nous une expérience des plus

enrichissantes tant sur le plan professionnel qu’humain. Au cours de ces six mois nous

avons eu la chance de travailler dans un environnement professionnel idéal, très

chaleureux et stimulant. Nous avons eu l’opportunité de traiter de thématiques variées,

de nous intéresser à tous les types de patrimoines, et de travailler à la production de

supports destinés à des publics locaux comme à des publics externes au territoire du

Parc. Nous avons confirmé nos choix professionnels, et avons pu profiter véritablement

d’une rencontre complète avec un territoire, avec les populations, et avec la passion qui

les lie. Sur le plan de la méthode, nous avons eu l’occasion de tester concrètement nos

complémentarités. Nous avons pu appliquer les principes de la formation du Master et

montrer la force que cela représente de proposer une mise en valeur DES patrimoines,

en les connectant entre eux. Nous avons de plus eu le plaisir de construire une

valorisation complète, depuis la synthèse d’informations tirées de la bibliographie ou du

terrain, jusqu’à la mise en forme des supports, et à leur présentation au public. Enfin,

nous avons découvert un territoire et des personnes que nous prévoyons d’ores et déjà

de retrouver dans un futur proche, pour de nouveaux projets, afin d’apporter notre

contribution en tant que professionnels à la mise en valeur des patrimoines des

Aurunci.

Page 158: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

158

Bibliographie

§ Master Plan du Parc.

Pré-romanité – Romanité - Via Appia – Histoire générale § Le strade dell’impero romano. Storia antica. DVD. The History channel. (DVD)

§ Rome, pouvoir, religion, vie quotidienne, Ada Gabucci, Edition Hazan, Paris, 2006, 383

pages.

§ La voie littorale Sperlonga-Gaeta-Formia, Xavier Lafon, Mélanges de l'Ecole française

de Rome. Antiquité T. 91, N°1. 1979. pp. 399-429.

§ Roma, i Volsci e il Lazio antico, Filippo Coarelli, Crise et transformation des sociétés

archaïques de l'Italie antique au Vème siècle av. JC. Actes de la table ronde de

Rome (19-21 novembre 1987), École Française de Rome, 1990. pp. 135-154.

(Publications de l'École française de Rome, 137).

§ Les voies romaines autour de la Méditerranée, dossiers d’archéologie n°343, janvier-

février 2011, 96 pages.

§ Via Appia Antica, Ivana della Portella, Arsenale editrice, Verona, 2003, 239 pages.

§ Histoire romaine, Marcel Le Glay, Yann Le Bohec, Jean-Louis Voisin, édition Puf,

Paris, 2006, 587 pages.

Page 159: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

159

§ A la recherche de la Rome Antique, Moatti Claudia, édition Gallimard, Italie, 2003, 192

pages.

§ Les arpenteurs romains et leur formation intellectuelle, Anna PIKULSKA, (Université de

Łodz), Revue Internationale des droits de l’Antiquité LI, 2004, pp. 1-12.

§ Le navire romain de la Madrague de Giens, Pomey Patrice, Comptes-rendus des séances

de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1982, Volume 126, Numéro1, pp.

133-154.

§ L’art romain, Jean Pierre Néraudau, Que sais-je, presses universitaires de France,

Paris, 1997, 127 pages.

§ Les voies romaines, Chevalier Raymond, édition Picard, 1997, 343 pages.

§ Essai sur le cursus publicus sous l’empire romain, PFLAUM Hans Georg, mémoires de

l’Académie des inscriptions et belles lettres, n°14, Paris, 1940.

§ Les vocabulaires techniques des arpenteurs romains : actes du colloque international, Hyginus

Gromaticus, Conso Danièle, Besançon, 19-21 septembre 2002 – 2006.

§ Les arpenteurs romains : théorie et pratique, Chouquer Gérard, 1992.

§ La mia Fondi, Virginio Palazzo, Benedetto Trani, 2007, 150 pages.

§ Ricerche nel parco naturale dei monti aurunci “tra Fondi e Amyclae”, Regione Lazio,

2006.

Page 160: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

160

Religion, Moyen-Âge et époque moderne § Città, terre e Castelli nelle antiche stampe, la Via francigena del Sud dal fiume Garigliano a

Velletri verso Roma, sulla base delle fonti storiche ed archivistiche, Vincenzo Scozzarella,

Francesco Mannino, Carte pontine 6, 2010, Cisterna di Latina, 111 pages.

§ L’art médiéval, Xavier Barral I Altet, Que sais-je, édition Puf, Paris, 2006, 125 pages.

§ Apprezzo dello stato di Fondi fatto dalla regia camera nell’anno 1690, Bruna Angeloni et

Giovanni Pesiri, il Valico Edizioni, Associazione storico culturale Monti Ausoni,

Firenze, 2008, 149 pages.

§ La via francigena. Storia di una strada medievale, Stopani Renato, édition Broché, 1998,

190 pages.

§ Histoire de l'Italie médiévale, Toubert Pierre, École pratique des hautes études, 4ème

section, Sciences historiques et philologiques. Annuaire 1976-1977. pp. 603-604.

§ Principi, nobiltà e Chiesa nel Mezzogiorno longobardo. L'esempio di Massimo di

Salerno, Bruno Ruggiero, Martin Jean-Marie, Annales. Économies, Sociétés,

Civilisations, Année 1976, Volume 31, Numéro 3, p. 522 – 523.

§ Les échanges culturels dans l'Italie méridionale du haut Moyen Âge : Naples, Bénévent et le

Mont-Cassin aux VIIIe-XIIe siècles, Thomas Granier, Actes des congrès de la Société

des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, 32e congrès,

Dunkerque, 2001. pp. 89-105.

§ Les monastères bénédictins d'Italie..., Alphonse Dantier, Bibliothèque de l'école des

chartes, 1866, tome 27. pp. 511-515.

§ Cassino, Un'abbazia all'inferno,1944, Francesco Ficarra, 2002.

§ Les moines blancs, histoire de l'ordre de Cîteaux, Marcel Pacaut, Fayard, 1993, p. 358-

359 et p. 360-361.

§ Saint Bernard, l'Art cistercien, Georges Duby, Champs, Flammarion, 1971, p. 9.

§ Territoires paroissiaux et construction de l’espace vernaculaire, « la paroisse, genèse d’une

forme territoriale », Elisabeth Zadora-Rio, Médiévales, revue n°49, automne 2005,

p105 – 120.

Page 161: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

161

Géologie – Géomorphologie § Loess, cailloutis, dépôts fluviatiles, Yves Guillien, Annales de Géographie, Année 1952,

Volume 61, Numéro 326, pp. 275-277.

§ Geologica romana, estratti, volumo XXIX, nuova serie, Università degli studi di

Roma « La Sapienza », 1993, pp 455-462.

§ La conservazione del patrimonio geologico del Lazio: materiali, modelli, esperienze, Cristiano

Fattori & Dario Mancinella, Azienda Regionale dei Parchi et Regione Lazio, Iter

edizioni, Pomezia (Roma), 2010, 206 pages.

§ Da Frosinone a Cassino (via Terracina, Formia e Valle del fiume Ausente), studio di

un itinerario tra la piattaforma laziale-abruzze (Monti Lepini, Ausoni, Aurunci) e la

Valle Latina, Giuseppe Naso, Marco Tallini, con un contributo di G. Giordano.

Itinerario 4, guide geologiche regionali, Lazio, Società Geologica Italiana, 2004, pp

421-433.

§ Analisi strutturale della faglia Fammera-Campodivivo (Lazio meridionale), memoria dei

Soci, Paola Montone, Marco Tallini, rivista n°113, 1994, pp 421-433.

§ Réalisation d’un zonage sismique de la Méditerranée occidentale à 1/2000000 préalable au

choix de scénario de tsunamis, Monique Terrier, rapport intermédiaire, BRGM/RP,

55353-FR, Mai 2007, 109pages.

§ Études de cônes de déjection, Paul Girardin, Annales de Géographie, Volume 19,

Numéro 105, 1910, pp. 193-208.

Page 162: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

162

§ Cônes d'éboulis, de déjection, glacis et piémonts : essai de définitions, Jean-Noël

SALOMON, Études de Géographie Physique, n° XXXIV, 2007.

§ Introduction à la géomorphologie climatique, Georges Viers, Jean Tricart , André

Cailleux, Annales de Géographie, Volume 77, Numéro 419, 1968, pp. 86-91.

§ Géomorphologie générale : « structures et roches le processus karstique » Monbaron Michel,

extrait 10, 2007, pp 1-16.

§ Orogénèse et dislocations quaternaires du versant tyrrhénien des Abruzzes (Italie centrale),

Jeannine Raffy, extrait de revue de géologie dynamique et de géographie physique,

pp 55-72, 1981, volume 23, n°1.

§ Géographie de la Méditerranée du mythe unitaire à l’espace fragmenté, Jacques Bethemont,

Armand Colin, Paris, 2008, 351 pages.

§ Comprendre un paysage, guide pratique de recherche, Bernadette Lizet, François

Ravignan, INRA, Paris, 1987, 147 pages.

§ Storia geologica d’Italia gli ultimi 200 milioni d’anni, Alfonso Bosellini, Zanichelli,

Bologna, 2005, 183 pages.

§ Tectonique et géodynamique actuelle de l’arc alpin, thèse de Bastien Delacou

(Neuchâtel), 2004, 250 pages.

Page 163: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

163

Végétation § Terrazamenti abbandonati e recupero della vegetazione spontanea : il caso dei Monti Aurunci,

R. Di Pietro e G. Filibeck, 2000, pp 17-30 (numero 32).

§ I boschi del Lazio Meridionale, crocevia di specie e comunità vegetali, Carlo Blasi (società

botanica Italiana), Romeo Di Pietro, Università « La Sapienza », Roma, pp 61-75.

§ Caractérisation de quelques structures et architectures forestières des arbres et arbustes à feuilles

persistantes de l'étage méditerranée, M. Barbero, 1988, pp 371-380.

§ Sylviculture des forêts méditerranéennes, R.Morandini, article n°38, 1981, pp 138-145.

§ Le invasioni di specie vegetali in Italia, Ministero dell’Ambiente e della Tutela del

Territorio e del Mare ed Università della Sapienza - Roma, Décembre 2009, 36 p.

§ Risorse silvo-pastorali, conflitto sociale e sistema alimentare: il ruolo della capra nelle

comunità alpine della Lombardia e delle aree limitrofe in età moderna e contemporanea1,

Michele Corti, 19, 2006, pp. 235-340.

§ Les plantes de la Méditerranée, Wolfgang Lippert – Dieter Podlech, édition, Nathan,

Paris, 2008, 254 pages.

§ Arbres et arbustes, Maurice Dupérat, Artémis, Chine, Mars 2007, 255 pages.

§ Flora d'Italia, Pignatti S. Edagricole, 1982, 3 volumes.

Page 164: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

164

Faune § La via dei lupi, sentieri dei parchi tra Lazio e Abruzzo, Stefano Ardito, guide Iter,

2009, 137 pages.

§ Habitat e specie di interesse comunitario nel Lazio, Enrico Calvario, Silvia Sebasti,

Riccardo Copiz, François Salomone, Massimo Brunelli, Giuliano tallone, Carlo

Blasi, 2008, regione Lazio, 400 pages.

§ Il racconto di una ricerca : lo studio dei chirotteri nel Parco Naturale des Monti Aurunci,

associazione Cibele Onlus (Massimo Sacch e Silvio G. d’Alessio), 2010, 120 pages.

§ La Chirotterofauna nel Parco regionale dei Monti Aurunci, 2004.

Traditions § Campello  d’Itri,  immagini  e  sentieri  di  antiche  civiltà,  Antonio  Masella,  Albino  Cecce  e  

Giuseppe  Cecce,  Idea  Stampa,  Cassino,  décembre  2010,  111  pages.  

§ Aurunci,  viaggio  fotografico  tra  natura,  storia  e  tradizioni,  Monia  Valeriano,  édition  

XVIIème  Communità  Montana  degli  Aurunci,  pp  97-­‐122.  

Cinéma et Littérature § Italies, Revue d’études italiennes, Université de Provence, n°9, Figures et jeux du

hasard, 2005.

§ Etienne Boillet, « Hasard et fatalité chez Tommaso Landolfi », Italies [En ligne], 9 |

2005, mis en ligne le 04 octobre 2008, Consulté le 22 novembre 2010. URL :

http://italies.revues.org/455.

§ Il numero doppio 22-23 de "L'Illuminista" (gennaio/agosto 2008) è dedicato a

Tommaso Landolfi. Questi i saggi inediti presenti nel volume:

§ Editoriale di Walter Pedullà Tommaso Landolfi. La vita, le opere, la bibliografia

della critica, la critica su Tommaso Landolfi.

§ Domenico Purificato e il cinema, tra teoria e pratica, Marco Grossi et Virginio Palazzo,

DPC Servizi, Associazione Giuseppe De Santis, Fondi, Mai 2010, 56 pages.

§ Libero de Libero intelletuale del’900 tra Fondi e Roma, Marco Gallo, assessorato alla

cultura, Fondi, 2005, 149 pages.

Page 165: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

165

Production Film et Exposition § Créations graphiques, John McWade, édition Pearson, Paris, 2010, 230 pages.

§ DVD : Paysages, numéro 6, Tromso, Istambul, St Gilles de la Réunion, Treis karden, Jean-

Loïc Portron, JBA édition.

§ Ambrogio Sparagna : compilation de 2004.

§ Savoir tout faire avec photoshop : Webdesign, Collectif, Oracom Editions, Paris, Juillet

2010, 223 pages.

§ Savoir tout faire avec photoshop : Tutoriels, Collectif, volume 2, Oracom Editions, Paris,

Septembre 2010, 321 pages.

§ Savoir tout faire avec photoshop : effets de textes, Collectif, Oracom Editions, Paris, mai

2010, 225 pages.

§ Savoir tout faire avec photoshop : retouche photo, Collectif, Oracom Editions, Paris, mars

2010, 228 pages.

§ Savoir tout faire avec photoshop : Science-fiction, Collectif, Oracom Editions, Paris,

Juillet 2010, 227 pages.

§ L’œil du photographe et l’art de la composition, Micheal Freeman, Pearson education

France, Paris, 2007, 192 pages.

Page 166: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

166

Webographie

Géologie – géomorphologie

§ http://geomorphologie.revues.org (Mouvements gravitaires, Monbaron Michel, 24

pages)

§ http://www.geowiki.fr (karsisme)

§ http://www2.ulg.ac.be/geolsed/processus/processus.htm (cours de sédimentologie

de l’université de Liège)

§ http://tetide.geo.uniroma1.it (Département des Sciences de la Terre, Rome La

Sapienza)

§ http://www.geoforum.fr

§ http://www.socgeol.it

§ http://www.cnrs.fr

§ http://www.persee.fr

Végétation

§ Facoltà di agraria di Torino, dispense per gli studenti forestali

(www.dispenseagrariatorino.it) - Università di Torino on line, Selvicoltura

applicata.

§ Documents.irevues.inist.fr : sylviculture des forêts de chênes méditerranéenne.

§ Resources.ciheam.org : article les particularités de la Méditerranée : son origine, son

cadre, ses eaux, sa flore, sa faune, ses peuplements, sa fragilité écologique. Options

méditerranéennes - No 19, pp 28-53.

§ http://www-lemm.univ-lille1.fr

Page 167: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

167

Histoire, archéologie (s ites et art ic les trouvés sur internet)

§ Archeologia.be - L'Abécédaire de l'Archéologie.

§ http://www.borbone-due-sicilie.org/english/history.html

§ Structures agraires en italie centro-méridionale, cadastres et paysages ruraux, Gerard

Chouquer, Monique Clavel-Lévêque, François Favory et Jean-Pierre Vallat,

collection de l'école française de Rome, n°100, Rome, 1987, 410 pages.

§ Origine du peuple Aurunci, gazzetta degli Aurunci, n°12, Décembre 2007. (article)

§ www.histoire.com (carte sur les peuples italiques)

§ Sessa Aurunca, Maria Elisabetta Vendemia. (Article)

§ Roma, i Volsci e il Lazio antico, extrait de Crise et transformation des sociétés archaïques de

l'Italie antique au Ve siècle av. JC, Filippo Coarelli, Actes de la table ronde de Rome

(19-21 novembre 1987), École Française de Rome, 1990. pp. 135-154.

§ Dalle sorgenti alla foce, il bacino del Liri-Garigliano nell’antichità culture contatti scambi,

Cristina Corsi e Eugenio Polito, Atti del Convegno, Frosinone - Formia Edizioni

Quasar, 2005, Cassino,

§ Histoire de la domination normande en Italie et en Sicile, Ferdinand Chalandon, 1907

(extrait).

Page 168: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

168

Religion (s ites et art ic les trouvés sur internet)

§ Il “miraggio” della terrasanta tra pellegrinaggio e crociate de Franco Cardini.

§ Vie di pellegrinaggio nel sud italia verso gerusalemme nel medioevo de Pietro Dalena.

§ Il cammino dell’angelo tra strade e santuari di puglia de Giorgio Otranto.

§ Vie di pellegrinaggio micaelico nella daunia medievale de Renzo Infante, Docente

Professore Associato di Storia del Cristianesimo, Università degli Studi di Foggia.

§ I Luoghi Santi, stupore dei pellegrini de Antonio Paolucci.

§ http://www.italialangobardorum.it

§ Qualche suggerimento per far diventare la via francigena contenitore delle tradizioni e delle

tipicita’ italiche - una modesta riflessione sui fondamenti culturali necessari per il

marketing della via, francigena post-moderna, anche in vista dell’expo 2015.

§ Les moines dans la société du Moyen Âge (950-1350), Jacques Dubois, Revue d'histoire

de l'Église de France. Tome 60. N°164, 1974. pp. 5-37.

§ Roma-gerusalemme, lungo le vie francigene del Sud, associazione cività. (1 - 105 p) –

deux articles, Tipografia Ostiense, Roma, 2008 (105 – 199p).

§ Il valore culturale e religioso del pellegrinaggio, de Padre Caesar Atuire, amministratore

Delegato dell’Opera Romana Pellegrinaggi.

§ La Via Appia Traiana nel medioevo, de Renato Stopani, Direttore del Centro Studi

Romei di Firenze.

§ Terreurs et tourments. Formes d'érémitisme en Italie centrale entre le XIIe et le XIIIe siècle,

Sofia Boesch Gajano et Lada Hordynsky-Caillat, Médiévales, N°28, 1995. pp. 11-

23.

§ La seigneurie du Mont-Cassin et son peuplement grec du XIe au XIIIe siècle, Marie

Ranquet, d’après les sources écrites et archéologiques, Thèse soutenue en 2009.

§ Culto e santuari di San Michele nell’Italia medievale, Pierre Bouet, André Vauchez.

§ Gargano, un dio gigante tra mondo antico ed étà moderna, Marco Trotta. (extrait –

43 pages)

§ Estratto da "Monachesimo benedettino femminile" a cura di Anna Maria Cànopi,

edito dall'Abbazia San Benedetto - Seregno (MI).

§ http://www.viefrancigene.eu

§ http://www.italialangobardorum.it

Page 169: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

169

Cinéma et Arts Visuels

§ http://italies.revues.org/916. Les “Operette morali” de Tommaso Landolfi,

Geneviève Granger-Mathieu, p. 145-160.

§ http://italies.revues.org/2008: Le XXeme, siècle du hasard. « Scrivere a caso » : jeu,

hasard, littérature dans les récits de Tommaso Landolfi, Geneviève Granger-

Mathieu, p. 191-206.

§ www.tommasolandolfi.it

§ http://www.assodesantis.com/

§ http://www.italica.rai.it/cinema/neorealismo/desantis.htm

§ http://www.museogentediciociaria.it

§ http://www.assodesantis.com

Page 170: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

170

Annexes

Figure 59 - vue du Monte Faggetto depuis "le Crocette"

Page 171: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

171

Plannings

Planning prévis ionnel - Mars à Septembre 2011 Mois de Mars Semaines 1 à 4

TACHES

- Détermination de la mission précise et du contenu attendu.

- Prise de contact avec l’ensemble du personnel du parc.

- Récolte de la documentation du parc.

- Analyse du master plan.

- Détermination de l’approche et de la démarche de travail.

- Détermination du scénario premier du film de promotion

- Début des prises de vues pour le film

- études techniques de réalisation d’un film de promotion

Page 172: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

172

Mois d’Avril Semaines 1 à 4

TACHES

- Poursuite du travail sur l’exposition et les différentes

thématiques : phase de recherches

- Prises de vues pour le film

- Détermination et choix du graphisme général de l’exposition et du film : Travail sur l’outil de médiation et sa perception, et sur l’outil de promotion

- Etudes des techniques d réalisation de film – tutoriels

- Sorties sur le terrain

Mois de Mai Semaine 1 à 4

TACHES

- Finalisation du graphisme des panneaux d’exposition

- Début des panneaux d’exposition

- Travail sur le scénario du film (derniers affinements)

- Prise de vues pour le film

- Rencontres et prises de rendez-vous

- Montage sonore

Page 173: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

173

Mois de Juin Semaine 1 à 4

TACHES

- Montage des panneaux d’exposition

- Prises de vues pour le film - interviews

- Poursuite du montage – commencer la phase création et animation

- Sorties

Mois de Juillet Semaine 1 à 4

TACHES

- Poursuite et fin des panneaux d’exposition.

- Prises de vues pour le film – fin des interviews

- Poursuite du montage – poursuite phase création et animation

- Sorties

Mois d’Août Semaine 1 à 4

TACHES

- Fin des prises de vues pour le film

- Poursuite du montage – poursuite phase création et animation

- Finalisation du stage et du film

Page 174: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

174

Planning effectif - Mars à Septembre 2011 Mois de Mars Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3 Semaine 4

TACHES

Détermination de la mission précise et du contenu attendu

Prise de contact avec l’ensemble du personnel du parc

Récolte de la documentation du parc

Analyse du master plan

Détermination de l’approche et de la démarche de travail

Premières sorties sur le terrain (Redentore, le Querce)

Analyse du master plan

Choix des thématiques à traiter

Trame générale « le paysage »

Travail sur la thématique : géologie et géomorphologie

Visite de « l’Istoriale » partenaire du Parc à Cassino

Poursuite du travail sur la géologie, géomorphologie

Travail sur la thématique climatologie et végétation

Détermination du scénario premier du film de promotion

Sorties guidées : Monte Ruazzo, L’Appia Antica

Poursuite du travail sur la géologie, géomorphologie

Travail sur la thématique climatologie et végétation

Début des prises de vues pour le film

études techniques de réalisation d’un film de promotion

Début du cours sur le laser scanner et son utilisation pour les biens culturels

Page 175: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

175

Mois d’Avril Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3 Semaine 4

TACHES

Poursuite du travail sur la géologie, géomorphologie – détermination des schémas pour les panneaux (configuration étudiée)

Fin de l’étude sur la thématiques végétation – réalisation contenu textuel panneau d’exposition

Prises de vues pour le film

Cours sur l’utilisation du laser scanner sur les biens culturels (deux séances)

Etude de la thématique faune

Détermination et choix du graphisme général de l’exposition et du film : Travail sur l’outil de médiation et sa perception, et sur l’outil de promotion

Prises de vues pour le film

Etudes des techniques d réalisation de film – tutoriels

Poursuite du cours sur l’utilisation du laser scanner sur les biens culturels (deux séances)

Poursuite de l’étude sur la thématique faune

Début de l’étude sur la thématique gastronomie

Poursuite du graphisme de l’exposition (travail sur toutes les

thématiques)

Cours sur le guidage dans le parc des Aurunci (sorties)

Prises de vues pour le film

Fin du cours sur l’utilisation du laser scanner sur les biens culturels

(programmation

restitution)

Fin de l’étude sur la thématique Faune

Travail sur la thématique gastronomie et traditions

Prises de vues pour le film

Relecture des textes sur la végétation

Cours sur le guidage dans le parc des Aurunci (sorties)

Page 176: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

176

Mois de Mai Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3 Semaine 4

TACHES

Achèvement du graphisme des panneaux d’exposition

Mise en forme des panneaux végétation

Poursuite des panneaux géologie et faune

Poursuite des panneaux gastronomie

Prise de vues pour le film

Affinement du scénario – travail sur la composition du film de promotion

Cours de guidage dans les Aurunci (sorties)

Poursuite des panneaux géologie et faune

Poursuite des panneaux gastronomie

Prise de vues pour le film

Rencontres d’intervenants pour le film

Recherches sur les thématiques suivantes : les traditions, le cinéma et la littérature, les voies romaines et les voies de pèlerinage

Panneaux gastronomie achevés

Fin des recherches sur la thématique : les traditions

Prise de vues pour le film

Rencontres avec intervenants pour le film : éleveur, cuisine traditionnelle, opinions générales, l’artisanat

Montage musique du film réalisé

Prises de vues pour le film et début du montage

Mise en forme du panneau géologie (textes, schémas et configuration)

Mise en forme des panneaux faune (textes et configuration)

Mise en forme des panneaux les traditions et l’agriculture

Réalisation des premières interviews

Page 177: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

177

Mois de Juin Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3 Semaine 4

TACHES

Finalisation des panneaux géologie et géomorphologie

Réalisation des panneaux : traditions-agriculture, littérature et arts visuels, faune

Prises de vues pour le film (lever de soleil, villages, grottes…)

Interviews : falegnameria, cuisine locale (en général et fromage – élevage)

Poursuite du montage

Finalisation des panneaux traditions-agriculture, littérature et arts visuels, faune

Via Appia Antica : création des panneaux

Interviews

Prises de vues et montage

Contacts pris pour autres interviews : garde parc, natif du territoire (jeune), un acteur du territoire dans la valorisation des patrimoines

Pèlerinage du site de Maranola-Redentore. Les traditions et la zampogna a Esperia

Fin des panneaux en cours

Présentation des panneaux sur la Via Appia lors du séminaire du 24 Juin 2011

Panneaux sur la religion

Interview d’un berger

Sortie Nord du parc : Monte Fammera et Belvédère

interview infiorata réalisation des panneaux sur la religion montage du film

Page 178: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

178

Mois de Juillet Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3 Semaine 4

TACHES

Début des corrections de panneaux

Interviews sur la confection de produits en osier et en terre cuite – anciens métiers quasiment disparus aujourd’hui

Montage panneaux sur la religion et sur l’histoire

Montage du film de promotion

Rendez-vous pour les dernières interviews

interview du personnel du parc préparation des panneaux pour le séminaire du 21 Juillet. assemblage des compositions du film

corrections de toutes les thématiques date de la présentation avancée au 24 Juillet choix de certaines thématiques pour l’exposition poursuite du montage, fin des interviews, prise de son (voix du parc) et finalisation finalisation du montage du film présentation d’une partie de l’exposition lors du séminaire sur les chiens de bergers

dernières corrections sur les thématiques manquantes (exposition) présentation finale du travail exposition et film lors de la semaine culturelle de Fondi

Page 179: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

179

Mois d’Août Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3 Semaine 4

TACHES

Bilan de la présentation et démontage de l’exposition rédaction du mémoire

Rédaction du mémoire

utilisation de l’exposition lors de la fête de la Marzolina à Esperia (17 Août) rédaction du mémoire

bilan général présentation au personnel du parc rédaction du mémoire

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180

Organigramme et « Funzionnigramma » du Parc

Organisation et attributions des différents services

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Page 184: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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185

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Page 187: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

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188

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189

Page 190: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

190

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191

Page 192: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

192

Page 193: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

193

Exemple d’autorisation d’interview

Page 194: Mémoire de fin de Master professionnel Valorisation et Médiation des Patrimoines - S. Chauvet & E. Gerbois

194

Attestations de participation au cours sur le Scan Laser

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Discours de présentation, Settimana Culturale de Fondi

Signore, Signori, Buona sera e benvenuti!

Siamo felici di accogliervi a Fondi, in questo chiostro San Domenico per questa settimana culturale fondana.

Siamo due studenti francesi, Sabrina CHAUVET ed Emilien GERBOIS, in Master di II Livello denominato « Valorizzazione e Mediazione dei Patrimoni », dell’Università Paul Valéry di Montpellier. Questo stage rappresenta per noi l’opportunità d’avere un’esperienza professionale fuori della Francia e di realizzare un progetto di valorizzazione del territorio.

Quest’esperienza resa possible grazie al Parco naturale dei Monti Aurunci, al suo direttore il Dottore Giuseppe Marzano, alla dottoresa e commisaria Iris Gerarda Volante, al nostro tutor, l’architetto Ermenio Corina, e il geometra Clelia Palombo, che ci hanno permesso di concretizzare il nostro desiderio e quindi venire in Italia, poi qui agli Aurunci.

Questo stage è fatto in partnership tra il Parco e la nostra formazione, diretta dal nostro tutor francese e direttrice la signora Martine Ambert.

La richiesta del Parco, di proporre un nuovo strumento culturale per il Parco da utilizzare sul territorio intero. Il parco dei Monti Aurunci è ricco di diversi patrimoni sia culturali che naturali, evoluzionando nel paesaggio attraverso il tempo.

In risposta alla richiesta del Parco, abbiamo scelto di creare una mostra su parecchi tematismi e patrimoni del parco dalla geologia, passando per la fauna, la flora e la vegetazione, le tradizioni, la gastronomia e la cultura negli Aurunci. Questa mostra offre un primo livello di lettura del paesaggio.

Abbiamo creato anche un film di promozione: comincia prima con un giro del parco illustrando la diversità, le potenzialità e le carte vincente del posto e dopo una serie di testimonianze che accompagnano quest’idea di ricchezza e di salvaguardia dei suoi diversi patrimoni.

Quest’esperienza ci ha permesso d’avere una esperienza patrimoniale in un altro paese, di estendere le nostre competenze concernando la valorizzazione e la mediazione dei patrimoni, utilizzando la nostra formazione e le tecniche insegnate.

Il resultato finale è il frutto di numerose collaborazioni. Vogliamo adesso ringraziare tutte le persone passionate che ci hanno aiutato durante questi 6 mesi di lavoro in Italia.

Prima, ringraziamo i nostri tutor francesi la signora Martine Ambert e il signore Gerard Collin per il loro aiuto, i loro consigli sul piano scientifico, le loro correzioni e la loro disponibilità durante questo periodo formativo.

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Ringraziamo anche:

> Il dottore Giuseppe Marzano, la commissaria e dottoresa Iris Gerarda Volante, il dirigente Corado Boccia, e Ermenio Corina il nostro tutor, senza loro, questa bella esperienza non sarebbe stata possibile.

> la signora Clelia Palombo, del servizio communicazione e promozione, il nostro primo contatto con il Parco dei Monti Aurunci, che ci ha permesso di venire, con il suo aiuto.

> Lucio De Filippis, Paolo Perrella, Mariano Patriarca, Clelia Palombo, ed Ermenio Corina per i loro aiuto quotidiano, le loro correzioni e la loro disponibilità.

Un gran grazie a tutta la gente del Parco, che ci ha accompagnato durante questi 6 mesi, per la loro accoglienza, integrazione all’equipe e per la loro gentilezza.

> Ringraziamo Antonio Masella, il guardia parco e nostro guida durante le escursioni sul territorio : ci ha fatto vedere l’area parco ancora più bella che l’abbiamo scoperta, con le sue anedotte, le leggende e storie di ogni posto.

> Ringraziamo Adriano Di Niti e Gianpaolo Ialongo per la loro disponibilità nella realizzazione del film e della mostra. Gianpaolo Ialongo ci ha permesso d’animare con la sua voce il nostro film di promozione del Parco.

> Ringraziamo Giovanni Morra chi ci ha permesso di fare degli incontri emozionanti con gli artigiani del Parco e che ci ha fatto compartire la sua passione per gli antichi mestieri...

> Ringraziamo tutte le persone che hanno partecipato alle interviste, testimoniando sulla loro vità, il loro mestiere e passione negli Aurunci.

> Ringraziamo il Creia, e il signore Onorato Biasillo, Spin Lazio per averci permesso, alla richiesta d’Ermenio Corina, di partecipare al corso sull’applicazione Laser scanner nei Beni Culturali.

> Ringraziamo il Parco di nuovo per averci fatto partecipare al corso formativo di guida naturalistica del Parco, a Maranola, che ci ha permesso d’incontrare il geologo Marco Tallini, di cui le spiegazioni sul paesaggio ci sono state utili.

> Ringraziamo anche i nostri due amici Raffaele Fabrizio e Francesco Papà, che ci hanno fatto scoprire altri aspetti del territorio, partecipare all’infiorata, ecc.

Per noi è stata un’esperianza ricca di insegnamenti per capire come si gestisce un parco naturale regionale italiano, come si fa la sua promozione e la sua valorizzazione, quali sono gli eventuali costrizioni e le sue azioni quotidiane. Il Parco, con questo stage, ci ha datto la possibilità di miglioare nella promozione di un parco, ma anche di estendere le nostre competenze in merito alla creazione di supporti promozionali diversi. Magari potremmo proseguire questa bella collaborazione con la nostra futura impresa “Via Patrimonia” di cui la nascita è prevista in autunno.

E vi ringraziamo tutti, Signore, Signori, per la vostra presenza oggi ai nostri fianchi. Vi auguriamo una bella serata e una bella scoperta in questo bel posto di Fondi ch’è il Chiostro San Domenico.

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Evaluations du stage (Ermenio Corina)

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Les rencontres – court album photo

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Table des Matières

Remerciements 3

Sommaire 4

Préambule, le lieu de stage 5

Introduction 6

Le Parc des Monts Aurunci 8

Le territoire et sa localisation 12

Un territoire de l’entre-deux 14

Présentation des communes du Parc 16

Les communes de la province de Frosinone (Zone Nord) 16

Les communes de la province de Latina (Zone Sud) 20

L’origine des « Aurunci » 27

Richesses et diversité patrimoniale 28

Les éléments de « Nature » 28

Le contexte géologique et géomorphologique 28

La notion de « Monument naturel » 32

La flore 33

La faune 35

Les éléments de « Culture » 38

La préhistoire 38

Les peuples italiques 38

Rome, la Via Appia, les ville, les grands érudits 39

Le Moyen-Âge 43

Le Mont Cassin, l’abbaye, le monument naturel et « l’Istorial » 48

Le Parc à l’époque moderne et contemporaine 49

Le patrimoine vernaculaire, les pratiques traditionnelles 51

Les Aurunci sur le devant de la Scène 55

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L’Ente Parco 57

Le siège du Parc 58

Le choix des dirigeants 58

Les financements 60

Le fonctionnement et les supports d’action du Parc 60

Les actions du Parc 61

Quelques exemples 61

Les partenaires 66

Actualités du Parc : les projets en cours 67

Optimiser la valorisation touristique durable 69

Structures d’hébergements et centres de ressources 71

Structures d'accueil et centres de valorisation des patrimoines 72

Supports de promotion 73

Enjeux et problématiques de la valorisation touristique 74

Les missions et réalisations 75

Cahier des Charges 76

Les besoins 76

Description de la mission 76

Objectifs 76

Période de réalisation du projet 77

Personnes désignées pour cette mission 77

Compétences 77

Délai imparti 77

Contraintes 77

Les attentes 78

Analyse de l’existant 78

Démarche générale 79

Les sources d’information 79

Ouvrages et archives 79

Personnes ressources 80

Photothèque 80

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Progression du Travail 81

Résumé 81

L’exposition, un outil de médiation 83

Les enjeux d’une telle médiation 83

Le graphisme des panneaux d’exposition 84

Neuf thématiques pour comprendre les paysages 93

Les relectures et les corrections 126

Une première promotion du travail réalisé, quelques images 127

Le film, un outil de promotion 129

Objectifs et prises de vues 129

Sons 132

Interviews – témoignages 132

Logiciels Adobe utilisés (son, image, animation et montage) 132

Le graphisme du film 133

Le Travail autour de la promotion, autres supports 134

Présentation de l’exposition et du film de promotion Settimana Culturale di Fondi 136

Les élargissements et poursuites possibles pour la promotion et la médiation 141

Les formations suivies durant le stage 142

Le Cours d’initiation au scan laser des biens patrimoniaux 142

Le Cours pour les guides naturalistes du Parc 143

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Bilan du Stage 144

Sabrina Chauvet 145

Ma contribution aux missions 145

La connaissance de la langue et de la romanité 145

Les méthodes et références dans les thématiques historiques 145

L’élaboration d’un projet de support tous publics 146

Les difficultés rencontrées 147

La densité des contenus et le problème des limites 148

Les contraintes de temps 148

Ce que le stage m’a apporté 149

La connaissance d’un pays, d’un territoire et de la langue 149

Être médiateur 149

Perspectives professionnelles 150

Emilien Gerbois 151

Ma contribution aux missions 151

La connaissance du pays et des terres de montagnes 151

La méthode dans l’approche du paysage 152

Les productions graphiques 153

Les difficultés rencontrées 154

La barrière de la langue et le fait d’être étranger 154

Les choix dans les thèmes et contenus développés 154

Les contraintes de temps et les contraintes matérielles 155

Ce que le stage m’a apporté 156

La langue 156

La méthode et les contenus 156

Les perspectives professionnelles 156

Conclusion 157

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Bibliographie 158

Pré-romanité – Romanité - Via Appia – Histoire générale 158

Religion, Moyen-Âge et époque moderne 160

Géologie – Géomorphologie 161

Végétation 163

Faune 164

Traditions 164

Cinéma et Littérature 164

Production Film et Exposition 165

Webographie 166

Géologie – géomorphologie 166

Végétation 166

Histoire, archéologie (sites et articles trouvés sur internet) 167

Religion (sites et articles trouvés sur internet) 168

Cinéma et Arts Visuels 169

Annexes 170

Plannings 171

Planning prévisionnel - Mars à Septembre 2011 171

Planning effectif - Mars à Septembre 2011 174

Organigramme et « Funzionnigramma » du Parc 180

Exemple d’autorisation d’interview 193

Attestations de participation au cours sur le Scan Laser 194

Discours de présentation, Settimana Culturale de Fondi 195

Les rencontres – court album photo 199

Table des Matières 205

Table des Figures 210

Contenus du DVD 212

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Table des Figures

Figure 1 - vue depuis le Monte Faggetto 8

Figure 2 - localisation du Parc des Aurunci 13

Figure 3 - vue d'Ausonia 16

Figure 4 - vue d'Esperia 17

Figure 5 - vue de Pico 18

Figure 6 - vue de Pontecorvo 19

Figure 7 - vue de Campodimele 20

Figure 8 - vue de Fondi 22

Figure 9 - vue de Formia 23

Figure 10 - vue d'Itri 24

Figure 11 - vue de Lenola 25

Figure 12 - vue de Spigno Saturnia (détail) 26

Figure 13 - Les "écailles de Maranola" et la vallée du Garigliano 29

Figure 14 - la "rampe" ou "nappe" du Fammera 30

Figure 15 - le Mont Cassin vu d'Esperia 32

Figure 17 - quelques représentantes de la flore 34

Figure 18 - quelques représentants de la faune 37

Figure 19 - quelques éléments de romanité 42

Figure 20 - quelques éléments médiévaux 45

Figure 21 - le couvent de San Onofrio 47

Figure 22 - vue du fortin de Sant'Andrea 50

Figure 23 - une représentante des mandre 52

Figure 24 - aperçu des patrimoines du pastoralisme 54

Figure 25 - Tommaso Landolfi 56

Figure 26 - Campodimele 57

Figure 27 - le siège du Parc et notre bureau 59

Figure 28 - le refuge de Pornito 71

Figure 29 - aperçu des supports déjà créés par le Parc 73

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Figure 30 - le header des panneaux d'exposition 86

Figure 31 - la partie "Roches et Monts" 95

Figure 32 - exemple de panneau "Roches et Monts" 96

Figure 33 - la partie "Végétation" 98

Figure 34 - exemple de panneau "Végétation" 99

Figure 35 - la partie "Faune" 101

Figure 36 - exemple de panneau "Faune" 102

Figure 37 - la partie "Saveurs" 104

Figure 38 - exemple de panneau "Saveurs" 105

Figure 39 - la partie "Pratiques Traditionnelles" 109

Figure 40 - exemple de panneau "Pratiques Traditionnelles" 110

Figure 41 - la partie "Saints" 114

Figure 42 - exemple de panneau "Saints" 115

Figure 43 - la partie "Appia" 117

Figure 44 - exemple de panneau "Appia" 118

Figure 45 - la partie "Littérature et Arts Visuels" 120

Figure 46 - exemple de panneau "Littérature et Arts Visuels" 121

Figure 47 - la partie "Histoires" 123

Figure 48 - exemple de panneau "Histoires" 124

Figure 51 - le poster "Roches et Monts" 134

Figure 52 - le header 135

Figure 53 - une illustration tirée du film 135

Figure 54 - la présentation au cloître San Domenico de Fondi - Settimana Culturale 138

Figure 55 - extrait du livre d'Or 139

Figure 56 - extrait du programme de la Settimana Culturale 140

Figure 58 - sortie géologie avec le professeur Marco Tallini 143

Figure 59 - vue du Monte Faggetto depuis "le Crocette" 170

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Contenus du DVD

§ Vidéo de promotion

§ Exposition complète (italien)

§ Album Photo

§ Exemples de publications précédentes

§ Version numérique du mémoire

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